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UNIVERSITE HASSAN II –CASABLANCA

FACULTE DES SCIENCES JURIDIQUES


ECONOMIQUES ET SOCIALES
-MOHAMMEDIA-

Matière : Le contrôle de gestion


Professeur : F. KHIHEL

Chapitre II :
Le budget de production

La budgétisation de la production est la représentation globale chiffrée de


l’activité productive annuelle.
La construction d’un budget de production se fait en deux étapes :
- D’abord, la prévision des quantités de produits à fabriquer ;
- Ensuite, la budgétisation.
La réalisation de ces objectifs présuppose la réponse à certaines questions :
- Combien faut-il produire pour répondre à la demande en tenant compte
des contraintes techniques de fabrication ?
- Combien faut-il commander et stocker de matières premières pour
satisfaire la demande prévue ?
- Comment et combien faut-il charger les ateliers, les machines, les
capacités humaines pour que la production corresponde aux besoins ?

Section I : La détermination du programme de production :


Les quantités de produits à fabriquer de chaque produit peuvent être déduites à
partir de la prévision des ventes comme suit :

Qf = Qv - SI = SF

Avec :
Qf : la quantité à fabriquer ;
Qv : la quantité que le budget commercial prévoit de vendre ;
SI : le stock de produits finis en début de période ;
SF : le stock de produits finis désiré en fin de période.
La détermination des niveaux souhaités des différents stocks finaux pose des
problèmes.
Afin de déterminer la production possible (en quantité), il est nécessaire de
prendre en considération certaines contraintes.

A/ L’évaluation des contraintes de production :


Les contraintes de production sont composées des contraintes de l’équipement,
des contraintes de la main d’œuvre ainsi que d’autres contraintes de production.

-1-
1/ Les contraintes de l’équipement :
Le temps de production possible est obtenu en faisant la différence entre le
temps d’occupation (temps de contact avec la machine) et le temps non
directement productif (réglage machine, entretien…).

2/ Les contraintes de la main-d’œuvre :


Le temps de présence n’est pas le temps productif.

Total des heures productives disponibles = heures productives disponible


par personne  nombre de personnes directement productives

- Le nombre de jours de présence d’une personne directement


productive = nombre de jours dans l’année civile 365j
- nombre de samedis et dimanches = 2  4  12 = 96j
- nombre de jours fériés 11j
- nombre de jours du congé 30j
- nombre de jours perdus en moyenne par absentéisme 13j

Le nombre de jours de présence = 215j


- Heures productives disponibles par personne :

Heures productives disponibles par personne = nombre de jours de


présence (horaire journalier – temps journalier non directement productif)

Exemple :
En travaillant 39h/semaine, cela donne en moyenne un horaire de 7 h 48 min ou
468 min = (7  60) + 48 par jour.
Si le temps non directement productif est évalué à 6% on obtient :
468 − (468  6% ) 
Heures productives disponibles = 215    = 1577 h
 60 

3/ Les autres contraintes de production :


Il s’agit des contraintes d’implantation des fabrications, des contraintes de
stocks et celles relatives à la production défectueuse.

B/ Le programme de production optimum :


Le programme de production optimum est celui qui permet de saturer les
contraintes de production (assurer le plein emploi des capacités installées), tout
en permettant d’atteindre les prévisions des ventes. Pour cela, la connaissance
des matrices techniques et la compatibilité des prévisions de vente avec les
contraintes de production prises une à une est indispensable.

-2-
Exemple :
Le responsable d’une usine a décidé de lancer deux produits 1 et 2. Il désire
mettre au point un programme de production afin de maximiser la rentabilité
de ce projet. La comptabilité analytique fournit les informations suivantes :
Eléments Produit 1 Produit 2
Prix de vente unitaire 500 700
Coût variable unitaire 350 500
La fabrication d’une combinaison plongée occuperait trois ateliers : A, B, C
pendant une durée exprimée en minutes et noté dans le tableau suivant :

Atelier Produit 1 Produit 2 Temps mensuel disponible par atelier


A 20 min 25 min 36000
B 20 min 30 min 45000
C 15 min 15 min 24000

Le marché est en état d’absorber 1000 produits x1 et 700 produits x2 au


maximum par mois.
Travail à faire :
1. Déterminer la fonction économique ;
2. Présenter le programme de production de l’entreprise ;
3. Déterminer l’optimum de production en utilisant la méthode graphique.

Solution :
x1 et x2 sont les quantités respectives à fabriquer des produits x1 et x2
1. La fonction économique :
La fonction économique à maximiser est la suivante :
M / CV = (500 − 350)x1 + (700 − 500)x2
M / CV = 150 x1 + 200 x2
2. Le programme de production :
Il exprime sous la forme d’un système d’inéquations l’ensemble
des contraintes liées aux capacités productives et au marché.
Les différentes contraintes peuvent s’exprimer ainsi :
- Techniques :
20 x1 + 25x 2 ≤ 36000
20 x1 + 30 x 2 ≤ 45000
15x1 + 15x2 ≤ 24000
- Commerciales :
x1 ≤ 1000
x 2 ≤ 700
- Logiques :
x1 > 0 et x 2 > 0

-3-
3. La détermination graphique de l’optimum :
La détermination graphique de l’optimum de production s’effectue en
quatre étapes.
Etape n° 1 : Transformer les inégalités en des égalités :
(1) : 20x1 + 25x2 = 36000
36000
Si x1 = 0  x 2 = = 1440
25
36000
Si x 2 = 0  x1 = = 1800
20
(2) : 20x1 + 30x2 = 45000
45000
Si x1 = 0  x 2 = = 1500
30
45000
Si x 2 = 0  x1 = = 2250
20
(3) : 15x1 + 15x2 = 24000
24000
Si x1 = 0  x 2 = = 1600
15
24000
Si x 2 = 0  x1 = = 1600
15
(4) : x1 = 1000
(5) : x2 = 700
Etape n° 2 : Déterminer la zone d’acceptabilité :
La zone d’acceptabilité représente l’ensemble des points techniquement
et commercialement acceptable.
Etape n° 3 : Tracer la droite de la M/CV :
On prend un point qui appartient à la zone d’acceptabilité, et on détermine la
marge sur coût variable pour ce point. Prenons le point A (1000 ; 0) donc :
MCV
MCV = 150x1 + 200x2 = 150000 D’où : x 2 = −0,75 x1 +
200
 x2 = −0,75x1 + 750
Si x1 = 0  x2 = 750
Si x2 = 0  x1 = 1000
Etape n° 4 : Déterminer l’optimum :
On déplace la droite de la marge sur coût variable parallèlement à elle-même.
L’optimum est atteint quand : x1 = 900 et x2 = 700 . Cet optimum économique
réalise une marge sur coût variable qui est égale à
(150  900) + (200  700) = 275000
La marge sur coût variable est représentée par la droite la plus éloignée de
l’origine et dont un point au moins appartient à la zone d’acceptabilité.

-4-
2/ La méthode de l’algorithme du simplexe :
Outre la méthode graphique, l’algorithme du simplexe permet d’obtenir le même
résultat mais en adoptant une autre méthodologie.
On commence par transformer les contraintes de type inégalité en égalités, on
introduit les « variables d’écarts » ei (toutes positives) :
Max M / CV = 150 x1 + 200x2
s/c 20x1 + 25x2 + e1 = 36000
20x1 + 30x2 + e2 = 45000
15x1 + 15x2 + e3 = 24000
x1 + e4 = 1000
x2 + e5 = 700
Avec :
ei : sont des inconnus principaux (des variables de base) ;
xi : sont des inconnus non principaux (des variables hors base).

Le principe de la méthode du simplexe est de chercher le point optimal en se


déplaçant d’un sommet à un autre, en améliorant chaque fois le score de la
fonction économique. Le point de départ de la recherche peut être toujours
ramené au point 0 = (0,…0) (où toutes les variables de décision sont nulles). La
dernière cellule de la ligne M/CV rappelle que la valeur initiale de M/CV est
nulle.

-5-
Variable e1 e2 e3 e4 e5 x1 x2 b b/coéf
de base
e1 1 0 0 0 0 20 25 36000 1440
e2 0 1 0 0 0 20 30 45000 1500
e3 0 0 1 0 0 15 15 24000 1600
e4 0 0 0 1 0 1 0 1000 ∞
e5 0 0 0 0 1 0 1 700 700
M/CV 0 0 0 0 0 150 200 0 -----
Tableau de départ de la méthode du simplexe :

Avec : b est la valeur de la variable de base


Les colonnes des variables en base constituent une matrice identité et les
coûts correspondants sont nuls.
Le principe consiste à échanger une variable de base avec une variable hors
base : on fait entrer dans la base la variable hors base qui a le plus grand
coéfficient positif dans la ligne M/CV. La variable sortante est celle du plus petit
rapport positif (b/coéf).

Variable e1 e2 e3 e4 e5 x1 x2 B b/coéf
de base
e1 1 0 0 0 -25 20 0 18500 925
e2 0 1 0 0 -30 20 0 24000 1200
e3 0 0 1 0 -15 15 0 13500 900
e4 0 0 0 1 0 1 0 1000 1000
x2 0 0 0 0 1 0 1 700 ∞
M/CV 0 0 0 0 -200 150 0 -140000 ----
ème
2 tableau de la méthode du simplexe :

Variable e1 e2 e3 e4 e5 x1 x2 B
de base
e1 1 0 -4/3 0 -5 0 0 500
e2 0 1 -4/3 0 -10 0 0 6000
x1 0 0 1/15 0 -1 1 0 900
e4 0 0 -1/15 1 1 0 0 100
x2 0 0 0 0 1 0 1 700
M/CV 0 0 -10 0 -50 0 0 -275000
ème
3 tableau de la méthode du simplexe :

Les valeurs de la dernière ligne étant toutes négatives, l’optimum est atteint. En
dernière colonne, on retrouve l’optimum de la détermination graphique :

-6-
x1 = 900 et x2 = 700 , la valeur de la marge sur coût variable est égale à l’opposé
du dernier terme de la ligne M/CV donc dans ce cas elle est égale à 275000. Le
tableau fournit les capacités résiduelles. Cette production assure le plein emploi
de l’atelier C alors que les valeurs résiduelles pour l’atelier A et B sont
respectivement 500 et 6000. Le marché peut encore absorber 100 unités
supplémentaires.

Exemple :
Une entreprise fabrique et vend trois produits A 1; A2 et A3 dans les conditions
suivantes :
Conditions de fabrication : les trois produits sont fabriqués dans un même atelier
et il faut respectivement 2 heures productives pour réaliser une unité de A1,
4 heures pour l’obtention de A2 et 3 heures pour la fabrication d’une unité de A3.
Le temps d’activité productive de la main-d’œuvre est estimé à 34600 heures par
mois.
A1 et A2 nécessite en outre l’emploi d’une machine M1 dans les conditions
suivantes : 0,1 heure de marche par unité A1 et 0,25 heure de marche par unité
de A2; le temps de marche de la machine étant limité à 1100 heures par mois.
La réalisation de A3 demande, quant à elle, l’utilisation d’une machine M2 à
raison d’une heure productive par unité fabriquée et le temps de marche de cette
machine est estimé à 5000 heures par mois.
Données commerciales : la marge sur coût variable et le prix de vente de ces
produits devraient être les suivants :

Eléments A1 A2 A3
Prix de vente unitaire 150 200 180
Marge sur coût variable 56 80 70

Le service commercial prévoit de réaliser au plus un chiffre d’affaires de


2112500 dh avec ces trois produits.
Travail à faire :
Déterminer la production optimale en utilisant la méthode du simplexe.

Solution :
Max MCV= 56x1 + 80x2+ 70 x3
s/c 2x1 +4x2+ 3x3 < 34600
0,1x1 +0,25x2 < 1100
x3 < 5000
150x1 +200x2 + 180x3 < 2112500
On commence par transmettre les contraintes du type inégalités en égalités : on
introduit les variables d’écarts.
Max MCV= 56x1 + 80x2+ 70 x3
s/c 2x1 +4x2+ 3x3 + e1= 34600

-7-
0,1x1 +0,25x2 + e2 = 1100
x3 + e3 =5000
150x1 +200x2 + 180x3 + e4 = 2112500

Variable e1 e2 e3 e4 x1 x2 x3 b b/coéf
de base
e1 1 0 0 0 2 4 3 34600 8650
e2 0 1 0 0 0,1 0,25 0 1100 4400
e3 0 0 1 0 0 0 1 5000 ∞
e4 0 0 0 1 150 200 180 2112500 10562
M/CV 0 0 0 0 56 80 70 0 -----
er
1 tableau de la méthode du simplexe :

Variable e1 e2 e3 e4 x1 x2 x3 b b/coéf
de base
e1 1 -16 0 0 0,4 0 3 17000 5666
x2 0 4 0 0 0,4 1 0 4400 ∞
e3 0 0 1 0 0 0 1 5000 5000
e4 0 -800 0 1 70 0 180 1232500 6847
M/CV 0 -320 0 0 24 0 70 -352000 -----
ème
2 tableau de la méthode du simplexe :

Variable e1 e2 e3 e4 x1 x2 x3 b b/coéf
de base
e1 1 -16 -3 0 0,4 0 0 2000 5000
x2 0 4 0 0 0,4 1 0 4400 11000
x3 0 0 1 0 0 0 1 5000 ∞
e4 0 -800 -180 1 70 0 0 332500 4750
M/CV 0 -320 -70 0 24 0 0 -702000 -----

3ème tableau de la méthode du simplexe :


Variable e1 e2 e3 e4 x1 x2 x3 B
de base
e1 1 -400/35 7,2/7 -0,4/70 0 0 0 100
x2 0 300/35 7,2/7 -0,4/70 0 1 0 2500
x3 0 0 1 0 0 0 1 5000
x1 0 -800/70 -180/70 1/70 1 0 0 4750
M/CV 0 -320/7 -58/7 -24/70 0 0 0 -816000
4ème tableau de la méthode du simplexe :

x1= 4750 ; x2= 2500 ; x3= 5000 et la M/CV= 816000.


A défaut de la première contrainte qui enregistre une capacité résiduelle de
100 (sous-emploi), le plein emploi est assuré pour les trois autres contraintes.

-8-
Section II : La budgétisation de la production
Cette phase se décompose en deux parties :
- La valorisation du programme adopté ;
- La ventilation du budget qui en résulte par centre de responsabilité et par
période.
A/ La valorisation du programme de production :
Pour présenter un plan de production valorisé, l’entreprise utilise les coûts
standards des produits. La valorisation du programme de production à court
terme s’effectue en faisant la distinction entre charges directes et charges
indirectes. Ce qui permet l’établissement de trois budgets :
- Budget des matières consommées ;
- Budget de la main-d’œuvre productive ;
- Budget des charges indirectes de production.
Le budget de production global ou le programme de production en valeur
s’obtient par sommation de ces trois budgets.
1/ L’élaboration du budget des matières consommées :
Les quantités de matières à consommer peuvent se déduire facilement
des prévisions de production déterminées précédemment et des nomenclatures
techniques des produits.
La prévision du coût tient compte des pertes et des déchets et dépend
de manière essentielle de l’évolution probable des prix d’achat.
Si le prix de la matière est relativement stable, la valorisation de la prévision
s’effectue en faisant référence à un prix standard, si par contre, le cours de la
matière connaît des fluctuations importantes, la valorisation se fera au dernier
cours connu.
2/ L’élaboration du budget de la main-d’œuvre :
Les heures 1
effectif Nbre d’h de présence heures
payées à la MOD = prévisionnel  par an et par ouvrier + supplémentaires

Les charges de personnel se composent de :


- Salaire de base ;
- Coûts des heures supplémentaires ;
- Primes de productivité ;
- Charges sociales.
a/ Le calcul des salaires de base :
La masse salariale de l’année N s’obtient en partant :
- Des salaires de base du dernier mois de l’année N-1 ;
- Des hypothèses d’augmentation des salaires au cours de l’année N ;
- Des mouvements d’effectif au cours de l’année N.

1
Les heures payées à la main d’œuvre se calculent à partir des heures productives et non productives nécessaires
pour réaliser l’activité prévue

-9-
Détermination de la masse salariale à effectif constant :
Le calcul s’effectue en distinguant les augmentations générales (AG) des
augmentations individuelles (AI) (augmentations dues à l’ancienneté).
Exemple :
Soit une entreprise dont l’effectif productif à la fin décembre de l’année N-1
est de 450 personnes. Aucun départ ni embauche n’est prévu pour l’année
à venir. La masse salariale correspondante en décembre de l’année N-1 est de
3100000 dh.
Les augmentations individuelles prévues devraient représenter un accroissement
de la masse salariale de 31000 dh (soit 1% de la masse salariale en janvier), et
respectivement de 7750 dh (soit 0,25%) en avril, juillet et octobre.
Les augmentations générales seront de 1,5% en février, de 2% en juillet et de
1% en octobre.
Travail à faire :
1. Calculer l’indice d’évolution de la masse salariale ;
2. Calculer la masse salariale de l’année N.

Solution :
Mois Indice du Augmentation Augmentation Explication du calcul
mois individuelle collective
Décembre 100
Janvier 101 1 100 +1
Février 102,515 1,5 101(1,015)
Mars 102,515
Avril 102,765 0,25 102,515 + 0,25
Mai 102,765
Juin 102,765
Juillet 105,0753 0,25 2 (102,765 + 0,25)1,02
Août 105,0753
Septembre 105,0753
Octobre 106,37855 0,25 1 (105,0753+0,25)1,01
Novembre 106,37855
Décembre 106,37855
Année N 1248,68655 ------ ------ ------

1. L’indice d’évolution de la masse salariale est de 12,4868655.


2. En multipliant l’indice d’évolution calculé par la masse salariale de
décembre de l’année N-1, on obtient la masse salariale de l’année N.
La masse salariale la masse salariale
de l’année N = de l’année N-1  l’indice d’évolution
La masse salariale de l’année N = 3100000  12,4868655
La masse salariale de l’année N = 38709283

- 10 -
Prise en compte des mouvements d’effectifs :
Pour calculer l’effet des mouvements d’effectifs sur la masse salariale, il faut
connaître :
- Le nombre moyen de mois de présence au sein de l’entreprise, des
personnes qui vont partir ou seront embauchées lors de l’exercice
budgétaire ;
- Le salaire moyen de ces personnes.
Continuons notre exemple en supposons qu’il aura 35 départs et 50 embauches.
On suppose également que les embauches et les départs correspondent en
moyenne à 6 mois de présence.
Le salaire moyen des nouveaux arrivants est estimé à 75% du salaire moyen,
alors que celui qui quitte l’entreprise est de 120% (retraité ayant un salaire
supérieur au salaire moyen).
La masse salariale la masse salariale
de l’année N = à effectif constant + embauches - départs.
Embauches :
38709283 6
50    75% = 1612886
450 12
Départs :
38709283 6
35   120% = 1806433
450 12
La masse salariale de l’année N = 38709283 +1612886 −1806433 = 38515736
La masse salariale de l’année N = 38515736 .
b/ L’évaluation du coût des heures supplémentaires :
coût des heures salaire de base
Coût des heures supplémentaires  de l’année N
supplémentaires l’année N-1
de l’année N = + valeur d’ajustement
salaire de base de l’année N-1

Afin de calculer le coût des heures supplémentaires de l’année N, il faut d’abord


actualiser la pratique antérieure et ensuite, tenir compte des modifications
envisagées par le programme de production.
c/ La détermination des primes de productivité :
Lorsque la main d’œuvre est payée aux pièces ou au rendement, il faudra
déterminer, à partir du volume de production prévu, les productivités moyennes
et en déduire le niveau des primes individuelles ou collectives.
d/ La prévision des charges sociales :
Les modalités de calcul des charges sociales peuvent varier chaque année, qu’il
s’agisse des taux, des planchers ou des plafonds ; en outre, certaines
catégories peuvent bénéficier d’une couverture sociale particulière.

- 11 -
Le budget de la main d’œuvre productive est la somme des salaires de base, du
coût des heures supplémentaires, des charges sociales, des primes et des
indemnités diverses.
3/ L’élaboration du budget des charges indirectes de production :
Les frais indirects de production concernent toutes les charges d’atelier qui ne
peuvent être affectées directement aux produits fabriqués.
Parmi ces frais certains évoluent en fonction du niveau d’activité (charges
variables), d’autres sont indépendantes du niveau d’activité (charges fixes).
Le budget flexible est budget ramené au niveau d’activité réel, au moment de
son suivi : il correspond à ce qu’auraient dû être les coûts standards pour le
niveau d’activité réellement atteint.
5000h ou 30000p 4000h ou 24000p 5500h ou 33000p
Charges variables :
Matières consommables 470000 376000 517000
Forces motrices 160000 128000 176000
Fournitures extérieures 830000 664000 913000
Total 1460000 1168000 1606000
Charges fixes :
Entretien 35000 35000 35000
Amortissement 160000 160000 160000
Assurances 70000 70000 70000
Charges de personnel 120000 120000 120000
Total 385000 385000 385000
Total général 1845000 1553000 1991000
Charges par unité d’œuvre (coût horaire) 369 388,25 362
Dont : charges variables 292 292 292
Charges fixes 77 96,25 70

Pour le calcul et l’analyse des écarts, veuillez vous référer au chapitre I.

B/ La ventilation du budget de production global :


La ventilation du budget de production global se fait par centre de responsabilité
et par période.
1/ La ventilation par centre de responsabilité :
Chaque responsable définira un plan d’action, puis, à l’aide des hypothèses de
coûts choisis par la direction, il en traduira les conséquences financières dans un
budget.
Il reste à consolider les budgets obtenus et à arrêter la prévision (en valeur) de
l’ensemble.
2/ La ventilation par période :
La ventilation par période2 est justifiée par deux raisons. D’abord, la nécessité
de vérifier qu’à très court terme la compatibilité entre production et vente
subsiste. Ensuite, l’obligation d’effectuer, en cours d’exercice, un suivi de la
prévision.

2
Généralement la période retenue est le mois.

- 12 -
Exemple d’un budget de production d’une gamme de produits :

Volume fabriqué J F M A M J J A S O N D total


I- Coût direct
Coût des matières premières
Coût du personnel en fabrication
Autres frais directs
II- Charges indirectes imputées
Coût du personnel de structure
Frais de structure production
Entretien
III- Coût de production total (I+II)

Exercice :
Une entreprise mécanique fabrique deux produits A et B à partir d’une matière
première.

Contraintes techniques Une unité de production Une unité de production


de A nécessite : de B nécessite :
Kg de matière M 1,5 4,5
Heure de main d’œuvre 3 7,5
Heure de machine I 4,5 4,5
Heure de machine II 6 1,5

Chaque jour l’usine dispose au maximum de :


- 360 kg de matière M ;
- 600 h de main d’œuvre ;
- 450 h de machine I ;
- 420 h de machine II.
Les marges sur coûts variables sont de 1000 dh pour une unité de A et de
1600 dh pour une unité de B.
Travail à faire :
1. Mettre les contraintes sous forme d’inéquations avec x et y
pour les quantités de A et de B.
2. Représenter graphiquement la zone d’acceptabilité.
3. Faire apparaître sur le graphique les points d’un programme de production
qui assure le plein emploi de deux ou des trois éléments nécessaires.
4. Les programmes sont-ils tous dans la zone d’acceptabilité ? quelle
conclusion en tirer ?
5. Établir l’équation donnant la fonction économique à maximiser
et représenter sa direction graphiquement.
6. Définir graphiquement le programme de production optimal.
7. Calculer la productivité de la machine II.
8. Calculer la marge maximale et les consommations correspondantes.

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Solution :

1. Les contraintes sous forme d’inéquations :


Appelons x et y les quantités respectives de produits A et B à fabriquer.
Les quantités ne peuvent être négatives : x ≥ 0 et y ≥ 0 .
Les ressources sont limitées :
- Matière M : 1,5 x + 4,5 y ≤ 360
- Main d’œuvre : 3x + 7,5 y ≤ 600
- Machine type I : 4,5 x + 4,5 y ≤ 450
- Machine type II : 6 x + 1,5 y ≤ 420
2. Les limites de la zone d’acceptabilité sont fixées par le système
d’équations suivantes :
1,5 x + 4,5 y = 360 (1)
3x + 7,5 y = 600 (2)
4,5 x + 4,5 y = 450 (3)
6 x + 1,5 y = 420 (4)
x=0
y=0
La zone d’acceptabilité est alors la suivante :
- 1,5 x + 4,5 y = 360
360
Si x = 0  y = = 80
4,5
360
Si y = 0  x = = 240
1,5
- 3x + 7,5 y = 600
600
Si x = 0  y = = 80
7,5
600
Si y = 0  x = = 200
3
- 4,5 x + 4,5 y = 450
450
Si x = 0  y = = 100
4,5
450
Si y = 0  x = = 100
4,5
- 6 x + 1,5 y = 420
420
Si x = 0  y = = 280
1,5
420
Si y = 0  x = = 70
6

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3. Ces points A, B, C, D, E correspondent aux programmes qui assurent
le plein emploi de deux des éléments considérés.
4. Les points A, C et D sont en dehors de la zone d’acceptabilité.
- Plein emploi : de (1) et (3) (point A).
- Plein emploi (C) : de (1) et (4).
- Plein emploi (D) : de (2) et (4).
Le graphique met également en évidence l’impossibilité d’avoir le plein
emploi de plus de deux facteurs de production.
5. La fonction économique est ici la M/CV, soit
1000 x + 1600 y
Il s’agit donc de trouver le maximum de la fonction économique :
Max 1000 x + 1600 y
La direction est donnée par la droite correspondante à l’équation
5
1000 x + 1600 y = 0  y = − x
8
 y = −0,625 x
6. Le point de production optimal sera obtenu en cherchant la droite,
parallèle à la fonction économique qui est la plus éloignée de l’origine
des axes et qui coupe la zone d’acceptabilité. Graphiquement,
c’est au point B (plein emploi de la MOD et de la machine I)
que se réalise l’optimum.
100 200
B:x = = 33 et y = = 66
3 3
Vérifions-le par le calcul :
- Au point B : point de contours de deux droites :
− 4,5 x + 450
4,5 x + 4,5 y = 450  y =  y = − x + 100
4,5

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− 3x + 600
3x + 7,5 y = 600  y =  y = −0,4 x + 80
7,5
- En B, le programme optimum sera réalisé :
Les coordonnées du point B sont la solution de :
100 200
− x + 100 = −0,4 x + 80  20 = 0,6 x  x = et y =
3 3
5
M / CV = 1000 x + 1600 y = 0  y = − x  y = −0,625 x
8
Prenons le point (70,0)  M / CV = 1000(70) + 1600(0) = 70000
70000
y = −0,625 x +
1600
y = −0,625 x + 43,75
70000
Si x = 0  y = = 43,75
1600
70000
Si y = 0  x = 1600 = 70
0,625
7. Le nombre d’heures effectives d’utilisation de la machine II
dans le programme optimal est de 300 heures.
Machine type II : 6  + 1,5
100 200  600
= + 100 = 200 + 100 = 300
 3   3  3
Elle est sous-utilisée pour 120 heures (420 − 300 = 120)
Nombre de produits fabriqués de A : 33 et celui de B : 66.
Productivité moyenne = nombre de produits fabriqués/nombre d’heures
99
utiles = = 0,33 .
300
8. Marge maximale :
 100   200  100000 + 320000 420000
1000  + 1600 = = = 140000
 3   3  3 3
Les consommations correspondantes :
Matière M : 1,5 x + 4,5 y = 1,5
100   200 
-  + 4,5  = 50 + 300 = 350 < 360
 3   3 
Main d’œuvre : 3x + 7,5 y = 3  + 7,5
100 200 
-  = 100 + 500 = 600
 3   3 
Machine type I : 4,5 x + 4,5 y = 4,5  + 4,5
100 200 
-  = 150 + 300 = 450
 3   3 
Machine type II : 6 x + 1,5 y = 6  + 1,5
100 200 
-  = 200 + 100 = 300 < 420
 3   3 
Conclusion :
Avec le budget commercial et le budget de production, les principaux
éléments du coût de revient des produits sont déterminés. À partir

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des consommations des matières et fournitures envisagées, on peut construire
le budget des approvisionnements (qui fera l’objet du chapitre suivant).

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