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MOHAND OU YAHIA KHERROUB
MANUEL DE TRADUCTOLOGIE
Introduction
2
Chapitre I : La traduction et la Traductologie : évolution
3
1-2- L’Antiquité
Les découvertes réalisées au cours des deux derniers siècles par des
explorateurs au Moyen Orient, berceau des civilisations, témoignent de
l’ancienneté de la Traduction, une activité vitale pour l’Homme ancien et
moderne. Divers objets témoignent de l’existence du métier de traducteur
chez les Egyptiens, avec notamment le rôle joué par les Drogmans, et
chez les Mésopotamiens dès 3000 av. J.-C. Il en est effectivement
question dans certaines légendes, et des tablettes faisant office de
grammaires et glossaires multilingues qui ont été découvertes au cours de
recherches archéologiques et ce, comme l’attestent par exemple le code
juridique de Hammourabi (rédigé en écriture cunéiforme et en langue
akkadienne), l’épopée assyrienne de Gilgamesh en Mésopotamie (écrite
en akkadien et comportant deux versions, hittite et hourrite) ou encore la
pierre de Rosette (écrite elle aussi en trois langues : en hiéroglyphes, en
démotique, et en grec ancien) découverte en Egypte par François
Champollion en 1799 et datant de 196 av. J.-C. Ce sont les Scribes qui
exerçaient ce métier, et leur travail demeurait grandement lié à des
fonctions officielles et administratives.
4
considérée comme une des meilleures traductions bibliques, une œuvre qui
vaudra à Saint-Jérôme le titre de Saint Patron des traducteurs. En
s’opposant à la traduction littérale, Saint-Jérôme avait dit : « Depuis ma
jeunesse, ce ne sont pas les mots, mais les idées que j’ai traduits » (Michel
BALLARD, 1992 : 48 cité par Delphine CHARTIER, 2012 : 43).
6
politique d’encouragement se prolonge d’ailleurs jusqu’à l’époque
abbasside, sous le règne du calife Ma’moun (fils de Haroun Rachid).
8
C’est plutôt la deuxième moitié du même siècle qui fut le théâtre de
plusieurs courants traductologiques menés par Antoine Berman, Georges
Steiner, Henri Meschonnic, Maurice Pergnier, Georges Mounin, Danica
Seleskovitch, Marianne Lederer, Jean Delisle, pour ne citer que ceux-là, et
qui ont fait à la traduction une place parmi les disciplines modernes.
C’est une période très longue comparée aux autres. Elle a connu
beaucoup de traducteurs éminents à l’instar de : Jaques Amyot, Etienne
Dolet, Leonardo Bruni, Martin Luther et Saint-Jérôme (Saint Patron des
traducteurs).
1
Ne pas traduire mot par mot.
11
britannique a mis la traduction au service de la colonisation
(REDOUANE, 1985). De plus, le poète anglais Shelley pensait que la
traduction ne sert qu’à remplir les vides entre les moments d’inspiration.
De même que pour l’Anglais H. Belloc, la traduction n’est qu’un art
subsidiaire et un dérivatif au moment où André Gide la considérait plutôt
comme l’auxiliaire de la critique …
13
3- Réflexions traductologiques : une série de dichotomies
(voir : GUIDERE, 2008 : 22-37)
14
3-3- Auteur Versus Lecteur / Fidélité Versus Liberté / Le Mot
Versus l’Idée / La Lettre Versus l’Esprit / Contenant Versus
Contenu / Correspondance Versus Equivalence / Signification
Versus Sens / Source Versus Cible
15
3-5- Traduction Versus Imitation
17
Chapitre II : Approches, modèles et théories de la Traduction
18
C’est ainsi que le phénomène du « génie de la langue » est désormais
mis en valeur. Aussi le concept de l’«équivalence » occupe-t-il alors les
devants de la scène traductologique, venu contrecarrer le procédé de
« transcodage » qui fut à l’origine des faux-sens, contresens et non sens
rencontrés dans les traductions qualifiées de « médiocres ». Les linguistes-
théoriciens, tels que Roman JAKOBSON, Georges MOUNIN, John C.
CATFORD, Andrei FEDOROV ou encore Susan BASSNET, ont tenté
d’apporter des solutions aux difficultés rencontrées en traduction, chacun
à sa manière mais ils sont tous partis d’un tel aspect de la langue ou tel
autre : le « mot », la « phrase » ou encore le « texte » (GUIDERE, 2008 :
42). Autrement dit, même différentes et restreintes, ces visions-là sont
toutes d’obédience linguistique.
20
affirme que les techniques de traduction établies par VINAY et
DARBELNET servent plutôt à décrire les traductions qu’à les améliorer.
Ainsi donc, les sept procédés précités suivent l’opération traduisante au
lieu de la précéder (LEDERER, 1994 : 131-133).
22
- Traduction « intégrale » (Full) qui s’oppose à la traduction
« partielle » (Partial), puisque procédant par équivalence
(Translation equivalence) et se basant sur des syntagmes plutôt que
sur de simples mots.
Cette approche est initiée aux Etats-Unis durant les années 1960 par
LABOV et autres. Elle est ensuite développée par Maurice PERGNIER
(auteur de « Les fondements sociolinguistiques de la traduction », publié
en 1978).
PERGNIER envisage la traduction en trois acceptions :
- L’opération, processus.
23
Maurice PERGNIER, sans nier les apports de la linguistique,
considère que les recherches traductologiques menées dans le cadre de la
linguistique pure sont restrictives. Selon lui, la traduction, une activité
sociale par excellence, devrait être appréhendée dans une approche plus
large : la sociolinguistique. Autrement dit, la traduction s’enfonce dans de
nombreux domaines et fait appel à l’interdisciplinarité, dépassant ainsi les
frontières érigées par la linguistique. La sociologie constituerait alors une
des disciplines les plus proches de la traduction et une des sources
d’enrichissement notamment en matière de différences socioculturelles qui
entravent parfois l’opération traduisante (GUIDERE, 2008 : 47).
3- L’approche herméneutique
24
accueillit ce courant. GADAMER, HEGEL et HIDEGGER furent parmi
les principaux philosophes herméneutes. Les Romantiques allemands2, tel
que Frédéric SCHLEGEL, s’en inspirent pour créer un courant consistant
en une méthode d’interprétation. La première réflexion herméneutique en
traduction remonte à Friedrich SCHLEIERMACHER. Il pense que le
traducteur devrait se projeter à la place de l’auteur, se mettre « dans sa
peau » pour mieux saisir ses intentions.
L’idée de l’herméneutique en traduction fut ensuite reprise par George
STEINER. Celui-ci envisage le processus de traduction en quatre phases :
- Elan de confiance : supposer d’emblée que le texte à traduire
véhicule du sens.
- Agression : attaquer le texte, y faire une incursion et le vider de son
contenu.
- Incorporation : se faire sien ce contenu et l’emporte comme « butin
de guerre ».
- Restitution : rétablir l’équilibre en rendant à la langue-culture de
départ et celle d’arrivée, chacune ce qui lui appartient. Autrement
dit, « faire justice ».
Dans les phases deux et trois, le traducteur se montre actif voire
conquérant alors que dans la première et la quatrième il est plutôt paisible.
En tout cas, pour STEINER, « paix » ou « guerre » sont justifiées et ne
sont d’ailleurs que deux faces d’un même acte qui s’appelle « traduire »
(STEFANINK, 2000).
2
Poètes et conteurs du début du 19e siècle ayant ouvert leur pays (l’Allemagne) à l’universalité ; ils
se distinguaient par leur amour du rêve et du mystère, leurs œuvres parfois fragmentaires et étaient
voyageurs pour beaucoup d’entre eux.
25
4- L’approche idéologique (GUIDERE, 2008 : 50-52)
5- L’approche poétologique
Dans son ouvrage Un art en crise (1982), Efim ETKIND évoque les
difficultés que rencontre la traduction poétique. Celle-ci, voire même les
autres types de traduction, souffre à cause de l’absence de critique. Le
27
champ est ainsi libéré aux traductions « qui trompent le lecteur » (Efim
ETKIND 1982 : 28, cité GUIDERE, 2008 : 53).
6- L’approche textuelle
7- L’approche sémiotique
3
C’est nous qui soulignons.
30
8- L’approche communicationnelle
31
- Le transfert de sens (reproduire le sens linguistique, grammatical et
lexical, et le sens de l’auteur dont la dimension rhétorique avec
l’implicite qu’elle peut renfermer)
9- L’approche pragmatique
32
véhiculant un Sens Littéral/ Acte de Langage Indirects, renfermant un Sens
Non Littéral). Dans la même optique, Paul GRICE distingue l’« Enoncé
Constatif » de l’« Enoncé Performatif ».
34
- Etude de certains aspects comportementaux tels que la gestuelle, le
mouvement des yeux, la voix (débit, rythme, ton …).
35
Tout est interprétation
Vouloir dire
4
Un ouvrage d’ailleurs co-écrit par SELESKOVITCH et LEDERER édité en 1984 porte un titre
révélateur dans ce sens : « Interpréter pour traduire ».
5
Nous dirions : traduction interlinguistique, pour reprendre le concept de JAKOBSON.
36
proposent d’aller en quête du sens. Et, pour le cerner justement, le
vouloir dire de l’auteur en est la source. Pour y arriver, le traducteur est
invité à s’appuyer sur les facteurs extra-linguistiques du texte à traduire :
le contexte, la dimension culturelle, l’implicite …
Savoir partagé
37
C’est SPERBER et WILSON, auteurs de La théorie de la pertinence,
qui ont étudié le phénomène en le baptisant « stratégie de l’interprète » :
« La stratégie de l’interprète est ce qui nous permet d’anticiper sur ce que
va dire un locuteur, de terminer son énoncé avant lui » (REBOUL et
MOESCHLER, 1998 b : 48). Elle « repose sur la notion du savoir
partagé » (LEDERER, 1994 : 53).
Bagage/complément cognitif
6
Connaissances d’ordre scientifique, géographique et autres.
38
avec les mots du texte qui servent quasiment de détonateur, et
déclenchent ce jaillissement du sens. La “compréhension” d’un nouvel
élément de vécu – et la lecture d’un texte en fait partie – consiste à
mettre ce nouveau vécu en rapport avec des expériences vécues
similaires et de l’évaluer par rapport à ce fond de vécu existant dans la
mémoire » (voir : Bernd STEFANINK, 2000).
39
Equivalence versus correspondance
Synecdoque/entropie
Si l’on considère de plus près la notion de « génie de la langue », l’on
constatera vite qu’elle est indissociable de ce que LEDERER nomme par
« Synecdoque ». LEDERER emprunte à la rhétorique classique le terme de
« synecdoque » dans son étude pionnière Synecdoque et traduction (1976)
et l’applique à la traduction (RYDNING, 2004). Elle confère cependant à
cette figure de style une propriété conceptuelle, et démontre que le
principe de désignation au niveau de la langue, consistant à prendre un
aspect caractéristique d’un concept pour transmettre la totalité du concept,
est également applicable au niveau du discours, où un trait saillant d’une
idée sert à transmettre l’idée entière. LEDERER observe que « ce procédé
est sans cesse appliqué, de manière parfaitement normale et tout à fait
inconsciente par tous les locuteurs dans tous les types de discours »
(LEDERER, 1976 : 14). La synecdoque est donc un procédé qui sert à
référer à un tout au moyen de la partie.
41
C’est, donc, à LEDERER que revient le mérite d’avoir la première
remarqué les retombées du procédé synecdoquien (RYDNING, idem) sur
la traduction. Tout comme chaque langue choisit différemment les traits
saillants qui servent à désigner objets et concepts, les idées dans le
discours sont évoquées au moyen de certains traits propres à la langue
d’arrivée. Traduire en se contentant de transposer les traits saillants de la
langue de départ risque non seulement de nuire à l’intelligibilité de la
traduction, mais plus grave encore, de fausser le sens. Le remède suggéré
pour rendre justice au sens exprimé dans l’énoncé original est d’actualiser
les traits saillants de la langue d’arrivée en fonction de la logique
d’expression de celle-ci (ibidem).
Unité de sens
42
(SELESKOVITCH et LEDERER, 1984 : 40). Par ailleurs, il y a lieu de
distinguer l’unité de sens de l’unité de traduction proposée par VINAY et
DARBELNET) (voir supra).
43
être à l’écoute du client et capable de surmonter les différences culturelles
des deux langues, source et cible).
44
11-4- La théorie du jeu
45
C’est ainsi que la traduction, sinon la littérature traduite, est soumise
d’abord au système littéraire (chaque littérature nationale a ses propres
spécificités qui devraient orienter les traductions). Ensuite, le système
culturel global, par sa ligne politique ou économique, par ses croyances et
pratiques religieuses, par les coutumes qu’il renferme … « autorise » ou
« condamne » une telle manière de traduire ou une telle autre et la
« juge ».
46
Références
CARY, Edmond, Comment faut-il traduire, 2ème éd., Lille, PUL, 1986.
47
DELISLE, Jean, La Traduction raisonnée, Manuel d’initiation à la
traduction professionnelle de l’anglais vers le français, Ottawa, Presses de
l’Université d’Ottawa, 1993.
48
MESCHONNIC, Henri, Ethique et politique du traduire, Paris, Verdier
Lagrasse, 2007.
49
REISS, Katarina, Problématiques de la traduction, Paris, Economica
Anthropos, 2009.
http://www.ulaval.ca/langulaire/histoire_trad.html (Consulté le :
11/03/2008).
50
Table des matières
1-2- L’Antiquité------------------------------------------------------------------- 04
3- L’approche herméneutique--------------------------------------------------- 24
9- L’approche pragmatique------------------------------------------------------ 32
Références ------------------------------------------------------------------------- 47
53
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