Explorer les Livres électroniques
Catégories
Explorer les Livres audio
Catégories
Explorer les Magazines
Catégories
Explorer les Documents
Catégories
! ClicMag n° 48
Votre disquaire classique, jazz, world Avril 2017
DUO BRÜGGEN-PLANK
Szymanowski touché par la grâce féminine
©
© Bernd Eberle
Irène Zandel
Musique de chambre polonaise pour Paweł Łukaszewski : Musica Sacra, Paweł Łukaszewski : Musica Krzysztof Meyer : Trio et Quintette Renaud-Gabriel Pion : Qalandar, le Kazimierz Serocki : Pianophonie;
vents de Dobrzynski, Kilar, Lessel vol. 2; Veni Creator; Stabat Mater; Profana, vol. 1 pour clarinette prince ascète, pour voix et piano Forte e piano. Œuvres pour piano
R. Widaszek; T. Tomaszewski; J. Domanska Concerto pour orgue Ewa Gruz-Seroka Edward Brunner; Ivan Monighetti; Pavel G.H. Toruk; R.-G. Pion; V. Segal et orchestre
Concerto Avenna; Jan Lukaszewski Gililov; Quatuor Wilanow S. Esztenyi; J. Witkowski; S. Wislocki
DUX0857 - 1 CD DUX DUX0367 - 1 CD DUX DUX1276 - 1 CD DUX DUX1290 - 1 CD DUX DUX1203 - 1 CD DUX DUX1287 - 1 CD DUX
Georges Aperghis : Crosswind; Alter Pierluigi Billone : Sgorgo Y; Sgorgo Brian Ferneyhough : Terrain; no Kurtag’s Ghosts. Œuvres-hommages Ramón Lazkano : Hauskor; Ortzi Wolfgang Rihm : «Concerto» Dithy-
ego; Rasch; Volte-face; Signaux N; Sgorgo oO time; La chute d’Icare; Incipits; Les à Bach, Bartok, Beethoven, Boulez, Isilak; Ilunkor rambe; Sotto voce, Notturno; Sotto
Geneviève Strosser; XASAX (ensemble de Yaron Deutsch, guitare électrique froissements d’ailes de Gabriel Chopin, Janacek, Ligeti, Messiaen... E. Molinari; Orchestre National Basque; voce 2, Capriccio
saxophones) Ensemble ELISION; F. Ollu; Jean Deroyer Marino Formenti, piano J. Kalitzke Quatuor Arditti; J. Nott; J. Axelrod
0012942KAI - 1 CD Kairos 0015016KAI - 1 CD Kairos 0013072KAI - 1 CD Kairos 0012902KAI - 2 CD Kairos 0012992KAI - 1 CD Kairos 0012952KAI - 1 CD Kairos
Marc Chan : My Wounded Head 3 Percy Grainger, Henry Cowell : Hans Werner Henze : Musique de Ulrich Krieger : Urban dreamings Ming Tsao : Pathology of Syntax; Iannis Xenakis : Musique élec-
Rob Haskins, piano Œuvres pour saxophone chambre California E.A.R. Unit; Ensembles Sonic The Book of Virtual Transcriptions; tonique, vol. 2; Hibiki Hana Ma;
Ulrich Krieger, saxophone Ensemble Dissonanzen; Claudio Lugo Boom et Experimente; G. Scherer One-Way Street; Canon Polytope de Cluny
Quatuor Arditti; Ensemble Recherche Iannis Xenakis, électroniques
MODE294 - 1 CD Mode MODE293 - 1 CD Mode MODE202 - 1 CD Mode MODE282 - 1 CD Mode MODE268 - 1 CD Mode MODE203 - 1 CD Mode
Duals. Œuvres pour piano et percus- L. Dallapiccola : Petit concerto pour Ivan Fedele : Musique pour percus- Klaus Huber : Œuvres pour flûtes Pièces contemporaines pour Pièces contemporaines pour
sion de Aperghis, Fedele, Ohana M. Couvreux; An Mathilde / C. Togni sion et électronique. Phasing; Pulse Jean-Luc Menet; M. El-Bushra; C. accordéon de Pintscher, Harada, saxophone de Nasopoulou, Nieder,
Simone Beneventi; Andrea Rebaudengo : Variations pour piano et orchestre and Light; Wood-Skin Tracks; Two Delume; Ensemble Alternance Kourliandski, Gervasoni, Lang... Meijering, Scelsi, Mason
Livia Rado; Aldo Orvieto; Marco Angius Moons Two Fanny Vincens, accordéon R. Genova; A. Pratsinakis; C. Bo Meijering
STR37059 - 1 CD Stradivarius STR37041 - 1 CD Stradivarius STR37050 - 1 CD Stradivarius STR37039 - 1 CD Stradivarius STR37047 - 1 CD Stradivarius STR37063 - 1 CD Stradivarius
Funambules : Trios pour saxophone, John Cage : Dream; Concerto pour Reimann, Henze, Rihm : Œuvres Dieter Schnebel : Movimento; Ying Wang : Tun-tu; Wave in d; Hans Zender : ¿Adónde? Wohin? 4
piano et percussions de Aperghis, piano; Freeman Etudes n° 1-5; pour soprano et orchestre Gesums-geknarrt Glissadulation; Focus exchange; Tip Canciones d’après Jann de la Cruz
Riehm, Schöllhorn, Prins Radio Music Juliane Banse; Orchestre Philharmonique AG Neue Musik Grünstadt; Manfred to top; Coffee and tea A. Luz; S. Mälkki; M. Creed; E. Pomarico;
Trio Accanto F. Ottaviucci; M. Svoboda; S. Scodanibbio de Saarbrück; Christoph Poppen Peters; Silke Egeler-Wittmann T. Anzellotti; Ensemble Phoenix Basel S. Cambreling
WER7358 - 1 CD Wergo WER6713 - 1 CD Wergo WER7360 - 1 CD Wergo WER7352 - 1 CD Wergo WER7347 - 1 CD Wergo WER7336 - 1 CD Wergo
Raffaele Bellafronte : Œuvres pour G. Scelsi : Suite n° 9 Ttai / B. Musique minimaliste pour clarinette Musique chorale a cappella de De Front : Pièces pour ensemble James Weeks : Mala Punica; Walled
guitare Putignano : Terracromie / D. Anaghi de Girard, Lagnau, Richards, Rihm, Łukaszewski, Brandmüller instrumental de Dubedout, Hurel, Garden
Davide Di Ienno, guitare : Intermezzo; Son’Ora Lysight, Reich, Lee, Achenberg... Kammerchor Saarbrücken; Georg Grün Jodlowski Ensemble Exaudi; Ensemble Hortus;
Giusy Caruso, piano Ronald van Spaendonck Ensemble Court-Circuit James Weeks
TC960203 - 1 CD Tactus TC930001 - 1 CD Tactus ADW7582 - 1 CD Pavane ROP6113 - 1 CD Rondeau EOR011 - 1 CD éOle Records WIN910239-2 - 1 CD Winter
DUO BRÜGGEN-PLANK
Duo Brüggen-Plank [Marie Radauer- du Nord et la lecture de textes issus de le lendemain d’une soirée arrosée !).
Plank, violon; Henrike Brüggen, piano] la mythologie vont élargir les centres Le Chant de Roxane tiré de l’opéra Le
GEN17459 • 1 CD Genuin d’intérêt et l’inspiration de musicien. Roi Roger et arrangé par Kochanski est
L es œuvres pour piano et violon Ainsi Les Mythes op. 30 et le Nocturne un air sensuel et envoûtant tandis que
En couverture
de Karol Szymanowski sont et Tarentelle op. 28 (1914-15) ouvrent «La Berceuse d’Aitacho Enia» (Souve-
le fruit de l’amitié de ce dernier sur un monde musical bien plus riche. nir du Pays Basque) est une berceuse
avec le violoniste Paul Kochans- Conçues à partir d’un vocabulaire nou- enjôleuse au caractère méditatif. Quant
ki. Les deux amis se produiront veau : usage de sons harmoniques, de à la danse paysanne issue du fameux
régulièrement en concert, le la sourdine, des quarts de ton, cas- ballet «Harnasie» (1923), elle synthé-
virtuose Kochanski n’hésitant cades et trémolos d’accords, trilles tise merveilleusement inspiration folk-
pas à conseiller Szymanowski, impossibles. pizzicati, effets striciando, lorique et langage révolutionnaire. Les
sur la technique du violon. Au fil utilisation de la chanterelle ; les deux deux interprètes Marie Radauer-Plank
du temps, ces quelques œuvres œuvres se caractérisent par leur qua- (Violon) et Henrike Brüggen (Piano)
constitueront le fil rouge de lité narrative. Tour à tour somptueux, sont parfaitement à la hauteur de leur
l’évolution du compositeur. La hypnotique et éthéré chaque Mythe ambition : «...communiquer aux audi-
Sonate op. 9 (1904) est d’obé- est traité de façon onirique et nuancée. teurs les richesses de cette musique
Karol Szymanowski (1882-1937) dience romantique. Page d’une Amples mélodies, climats évocateurs. peu facile d’accès mais d’une densité et
belle ampleur, d’un style pavoisé entre Idem pour la coloration hispanique du poésie incomparable». Leur duo réunit
Sonate, op. 9; Poèmes, op. 30; Danse
paysanne, op. 55; La berceuse d’aitacho Robert Schumann et César Franck, elle Nocturne, évocation d’une Espagne fan- brio (technique imparable) et sensua-
Enia, op. 52; Chant de Roxane; Nocturne et respecte encore les codes classiques. tasmée. La Tarentelle se pare elle d’une lité (indispensable dans ce répertoire).
Tarantelle, op. 28 Quelques voyages en Italie et en Afrique dentelle grisante (Elle fut composée (Jérôme Angouillant)
E n plaçant sur la platine une transcrip- est bien sûr techniquement ébouriffante détail en l’égrenant, en ménageant des
tion des variations Goldberg pour et intellectuellement passionnante, retards, comme si une sorte d’analyse
trio à cordes (une première !), je dois cette avalanche d’intentions m’empêche spectrale de l’aria était nécessaire pour
avouer qu’une certaine circonspection de me connecter à la musique et d’en montrer en quoi elle est pour ainsi dire
m’étreignait. C’était oublier que les ressentir la structure, contrairement déjà grosse de ce qui va suivre. il y a
versions pianistiques de référence sont par exemple au récent enregistrement
dans ce début quelque chose d’erra-
elles-mêmes des transcriptions d’une de Rachel Barton Pine, lumineuse.
tique, qui fait perdre l’évidence (évidem-
œuvre originellement écrite pour clave- Johann Sebastian Bach (1685-1750) (Olivier Eterradossi)
ment savante) du propos. Par ailleurs,
cin. Mettez de côté vos préjugés et lais- Sonate pour violon seul n° 1, BWV 1001; et en particulier dans les variations
sez-vous emporter par cette relecture Partitas pour violon seul n° 2 et 3 rapides, le jeu est parfois trop appuyé,
éblouissante des membres du Quatuor Enrico Onofri, violon démonstratif, pas assez varié, nuancé.
Robert Schumann par ailleurs solistes
PAS1025 • 1 CD Passacaille Il y a quelque chose d’exagérément
de l’orchestre éponyme à Chemnitz en
D
Saxe. Quels musiciens accomplis et ans un excellent texte de présen- appliqué, une sécheresse trop sèche
quelle leçon de musique ! Ce n’est pas tation, Onofri détaille ses options parfois (variation 4), un déroulé un peu
une simple transcription qu’ils nous interprétatives : « parler avec l’archet », monotone (variation 6) ou trop méca-
offrent mais l’intelligente exégèse d’un « inégalité à la française », la Chaconne nique par endroits (début de la varia-
chef-d’œuvre dont nous redécouvrons comme Tombeau… si on peut discu- tion 29). Cette interprétation reste dans
les articulations, les jeux de registre, ter les points concernant la rhétorique l’ensemble acceptable, honnête même,
Johann Sebastian Bach (1685-1750)
les infinis dialogues et les passages de il faut dire que son argumentation, mais cela suffit-il aux Goldberg quand
Variations Goldberg, BWV 988
relais subtilement éclairés. On admirera lorsqu’elle se base sur les manuscrits on a par ailleurs Gustav Leonhardt ou,
Pieter-Jan Belder, clavecin
aussi le travail sur les tempi et l’allant comme pour le tempo du final de la so- pour citer un enregistrement récent, la
qui se dégage lors des variations vives nate BWV 1001, est très convaincante. BRIL95471 • 1 CD Brilliant Classics merveilleuse version de Céline Frisch ?
(cf variations VIII ou XV par exemple). Pour autant il ne jette pas le bébé avec BRIL90008 • 2 VINYLE Brilliant (Bertrand Abraham)
E
par le « vieux Bach » mais devenu pour minent spécialiste de Beethoven, (variation sur la Marseillaise, Ça Ira,
nous fils prodige, lui revient aujourd’hui Kurt Masur (1927-2015) a entretenu Canonnade) et contribuèrent à sauver
sa place méritée. Une disparition (1788) tout au long de sa carrière un lien étroit dans certains cas des instruments dont
au bicentenaire insuffisamment célébré, avec ses Symphonies qu’il a maintes les tuyaux attisaient les convoitises de
une naissance (1714) au tricentenaire fois dirigées au concert et dont il a enre- l’armée semble procéder d’un « recy-
déjà derrière nous mais laissant le sou- gistré dans les années 70 une excellente clage » des procédés antérieurs : « son-
venir d’une bien plus grande considéra- intégrale avec l’Orchestre du Gewand- Ludwig van Beethoven (1770-1827) neries » procédant par notes répétées,
tion, enfin cette renaissance devant haus de Leipzig. Trente ans plus tard, Sérénade pour flûte, violon et alto, op. 25 déroulements de gammes, échos et
nous, riche d’un legs ravivant nos élans en 2004, alors chef principal du London / M. Reger : Sérénades pour flûte violon et répétitions (plages 1, 6,12). Si Balbastre
les plus essentiels, nécessaire comme Philharmonic Orchestra, cet enregistre- alto, op. 77a et 141a annonce un futur, c’est plutôt celui de
l’est à tout regard l’horizon. ment de la Première et de la Quatrième Andrea Oliva, flûte; Carlo Parazzoli, violon; Luca
Lefébure Wely. Dommage que l’œuvre
(Pascal Edeline) capté sur le vif montre qu’il n’a pas Sanzo, alto
de Boëly, ne représente que 16 minutes
perdu la main : l’équilibre et la cohésion BRIL95420 • 1 CD Brilliant Classics
du CD. Elle est à tous égards plus inté-
des pupitres demeurent remarquables,
ressante, et anticipe parfois, au-delà
les dialogues entre les cordes et les
vents sont de toute beauté et la sonorité même du romantisme, Franck, Widor
de l’ensemble reste homogène de bout ou Vierne. Les qualités de l’interprète,
en bout, mettant en relief maints détails son enthousiasme et sa verve ne font,
et raffinements de l’orchestration. Avec d’un bout à l’autre, aucun doute dans
le temps (et sans doute aussi grâce à la ce premier CD. Il défend avec brio et
parution chez Breitkopf & Härtel d’une conviction un programme qu’on aurait
nouvelle édition de ces partitions plus peut-être souhaité plus « équilibré » ou
Ludwig van Beethoven (1770-1827) fidèle aux indications métronomiques varié. (Bertrand Abraham)
L. van Beethoven : Sonate n° 9, op. 47
« Kreutzer » / C. Franck : Sonate pour
présence dans cette collection du label (Gavotte, gigue…) une ouverture à l’ita-
violon et piano en la
Roberto Trainini, violoncelle; Cristiano Burato,
Sélection ClicMag ! « Musiques suisses ». C’est d’ailleurs lienne (n° 3) d’austères préludes, des
piano
dans son pays d’origine, nous apprend Allegro volubiles et des cantilènes assez
la notice, qu’il est le plus joué. Son proches des Allemandes ou des Sara-
BRIL95191 • 1 CD Brilliant Classics œuvre est essentiellement instrumen- bandes. La « Méditation Hébraïque »
C e disque présente deux plus célèbres
Sonates pour violon dans une adap-
tation pour violoncelle. Mais le souhait
tale (A part son Avodath Akodesh écrit
en 1933 pour la synagogue) et son style
(1924) fut écrite pour Pablo Casals.
L’usage de quarts de tons, de points
se scinde en deux catégories : musique
des deux interprètes n’est pas tant de pure (néo-classique) ou d’inspiration d’orgue, de procédés d’imitation en font
proposer des versions inhabituelles hébraïque dictées par la lecture inten- une œuvre délicate et dense. Enfin les
d’œuvres connues que de faire revivre sive de la Bible et des textes du patri- « Trois Nocturnes » (Encore le chiffre
une tradition de transcriptions aux- moine juif. Ce disque est consacré à la trois !), daté de la même année et com-
quelles étaient soumises toutes les Ernest Bloch (1880-1959) musique de chambre pour violoncelle, posés pour sa classe musique lorsque
pages à succès au 19e siècle. L’arran- From Jewish Life, pour violoncelle et en solo (trois suites) en duo (avec Bloch était enseignant à Cleveland,
gement de la sonate à Kreutzer (dont piano; Suites pour violoncelle seul n° 1-3; piano) et en trio. Les trois esquisses de montrent à partir d’une facture simple,
Beethoven lui-même avait autorisé une Méditation hébraïque, pour violoncelle « From jewish life » font pendant aux
et piano -3 nocturnes pour violoncelle et
une grande ductilité d’expression,
édition pour violoncelle) est signé de « Trois tableaux de la vie hassidique »
piano preuve de l’efficacité et de l’intelligence
Franchomme, immense violoncelliste et (Pour violon et piano). Mélodies folk-
Chiara Enderle, violoncelle; Matthias enderle, de l’écriture du compositeur. Belle
ami de Chopin (il est le dédicataire de sa loriques langoureusement jouées au
violon; Hiroko Sakagami, piano performance de la jeune violoncelliste
Sonate pour violoncelle). Il reste le plus violoncelle accompagnées d’accords
fidèle possible au texte original, tout MGB6290 • 1 CD Musiques Suisses au piano. Les « Trois Suites » (1956- Chiara Enderle dans sa lecture subtile et
E
comme le sera Delsart qui a obtenu la rnest Bloch, même s’il a passé la 57) ont pour modèle les suites de Bach. franche de ces œuvres qui nécessitent
permission de Franck d’arranger sa So- moitié de sa vie aux Etats-Unis, est Elles sont d’humeur baroquisante. autant d’endurance (Les Suites) que de
nate. Les musiciens se révèlent être des resté un compositeur suisse. D’où sa On y retrouve des rythmes de danse profondeur. (Jérôme Angouillant)
C
LDV14026 • 1 CD Urania onfronter sur le thème et l’intitulé du excellent. Il privilégie l’empathie et la
D e nos jours, le très prolixe Draeseke Glière se tourna vers un style confor- établit de belles auras mystérieuses,
est encore connu pour ses sym- TC590701 • 1 CD Tactus miste et volontiers folklorisant qui lui notamment dans le « Crépuscule ».
phonies (la troiisème, dite « sinfonia permit de traverser une époque difficile (Thomas Herreng)
tragica » fut une œuvre encensée à son sans vicissitude. Les deux concertos ici
époque qui la plaçait à côté de celles réunis datent le la fin de la guerre, mais
de Brahms et Bruckner ; les quatre rien dans leur lyrisme paisible et mélo-
symphonies ont d’ailleurs été gravées dieux ne trahit les horreurs du temps.
par CPO), et son gigantesque orato- D’amples dimensions (quarante-cinq
rio « Christus ». On connaît moins sa minutes), celui pour violoncelle, dédié,
évidemment, à Rostropovitch, est un
musique de chambre, qui n’était guère
chef d’œuvre trop méconnu tandis
disponible que sur des CD confiden-
que le bref et original concerto pour
tiels. Voici donc une belle occasion
Aloÿs Fornerod (1890-1965) soprano colorature a immédiatement
d’entendre le vaste et assez brahmsien
conquis public et interprètes par son
quintette à deux violoncelles (1901), la Messe, op. 25; 3 motets, op. 4; Salve Joseph Haydn (1732-1809)
charme enthousiasmant. Les musiciens
scène pour violon et piano, au caractère Regina, op. 26; Ave Maria, op. 6; 4 inter-
ludes, op. 3; Fugue pour orgue; Prométhée de Saint Petersbourg restituent à ces Sonates pour piano, Hob. XVI : 21, 23, 28,
opératique affirmé (1889, elle utilise 34 et 46
enchaîné, op. 34; Concerto pour piano et partitions somptueuses leur richesse
d’ailleurs des thèmes de l’opéra Ber- Markus Becker, piano
orchestre, op. 29 harmonique et mélodique, et rappellent
tran de Born) et le quintette avec cor
Jennifer Pellagaud, soprano; Olga Zhukova, orgue; que Glière, professeur de Miaskovski, AVI8553369 • 1 CD AVI Music
et piano (1888). Si vous connaissez,
Prokofiev, Khatchatourian ou Mos-
B
Cyril Julien, orgue; Oxana Shevchenko, piano;
ou croyez connaître, tout Schumann ien que connaissant un regain d’inté-
Chœur de l’HEMU; Jean-Pierre Cholet, direction; solov (et j’en oublie…) fut une figure
et tout Brahms et que vous avez envie Orchestre de l’HEMU; Emmanuel Siffert, direction rêt au disque récemment (Hamelin,
majeure de la vie musicale russe du Bavouzet), les Sonates pour piano de
de sortir des sentiers battus, voici un CLA1614 • 1 CD Claves XX° siècle, doublé d’un immense com-
CD qui saura vous intéresser. Comme Haydn restent moins jouées que celles
C apté en 2015 lors de la célébration positeur. Certainement l’un des disques de Mozart. Elles sont pourtant plus
toujours chez CPO, l’interprétation est majeurs de cette série consacrée à la
irréprochable, à défaut d’apporter à des 50 ans de la mort du composi- variées et non moins intéressantes
teur Vaudois Aloÿs Fornerod, ce disque musique soviétique en temps de guerre. pianistiquement. Pour Haydn comme
cette musique le surcroît d’inspiration (Richard Wander)
s’en vient dresser un portrait assez Beethoven, la Sonate pour piano est le
qui lui fait défaut. On avoue néanmoins
fidèle en vérité. Ne manquent au tableau lieu des expérimentations musicales.
être curieux d’une suite éventuelle. Il
que des échantillons de sa musique Le choix d’œuvres proposé ici montre
reste beaucoup à découvrir dans la
de chambre et de scène mais le choix l’évolution du compositeur du baroque
musique de chambre de Draeseke.
des œuvres est bien représentatif du tardif (Sonate 21 avec ses rythmes
(Richard Wander)
style du compositeur. Fils de pasteur, pointés, ou le Siciliano de la 23) aux
Fornerod, converti au catholicisme, grandes formes classiques (Sonate
a largement baigné dans la spiritua- 46). Le pianiste allemand Markus Bec-
lité. Les œuvres sacrées de celui qui ker, aussi à l’aise dans le jazz que dans
fut Maitre de chapelle sont avant tout les complexités postromantique (il a
destinées à accompagner la liturgie et enregistré l’intégrale de l’œuvre de pour
non à exprimer sa personnalité. Qu’elles Charles Tomlinson Griffes (1884-1920) piano de Max Reger) s’offre un détour
soient chorales ou dédiées à l’orgue, Three Tone-Pictures, op. 5; Winter Lands- par le classicisme. Usant de la pédale
ces pièces, composées avant 1940, cape; Fantasy Pieces, op. 6; Rhapsodie; De avec parcimonie, renonçant aux forte
sont empreintes du néo-classicisme Profundis; Roman Sketches, op. 7; Sonate trop appuyés, il tente de retrouver sur
ambiant. Davantage que l’influence de pour piano un piano moderne une sonorité proche
Giovanni Battista Fasolo (1598-1664) Pfitzner, dont Fornerod fut brièvement Emanuele Torquati, piano des pianoforte. Il privilégie toujours le
Messes in Dominicis diebus, in duplicibus l’élève, il faut y voir celle de la Schola BRIL95349 • 1 CD Brilliant Classics classicisme aux aspects les plus fan-
C
NFPMA9978 • 1 CD Northern Flowers apprivoiser ce disque, totalement dés- omme beaucoup d’autres en ce 0300881BC • 1 CD Berlin Classics
L D
es trois minutes des « Fonderies tabilisé au départ par les options pianis- moment, ce disque pose une vraie écédé en 2010, Otmar Suitner reste
d’acier » ont suffi à Mossolov pour tiques : envolée, la subtile rhétorique question : où se situe l’émotion musi- assez peu connu chez nous du fait
s’assurer une place dans l‘histoire de mozartienne faite de levés et de posés cale ? Dans la musique ou dans l’inter- d’une carrière menée principalement à
la musique. Mais après avoir été un évoquant le vol d’un papillon ! Dès le prétation ? Si choisir la première option l’Est : Dresde (où il dirigea la Staatska-
pionnier du futurisme musical, le com- début de KV301 c’est la mesure écrite conduit à trouver la manière de s’effacer pelle au début des années 60) et Berlin
positeur, brisé par les persécutions de qui tient lieu de rythme, avec des temps devant le contenu, la seconde nécessite (au futur Staatsoper avant Barenboim).
l‘administration stalinienne (il fut empri- forts sur-accentués qui alourdissent le une stratégie émotionnelle. Dans les Parce qu’il avait appris de Clemens
sonné en 1937 et ne dut sa libération propos et lui enlèvent son apparence théories des émotions (surtout celles Krauss et enseigné la direction d’or-
qu’à l’intervention de ses maîtres Glière de naturel. Du coup l’animation du appliquées au marketing), la surprise chestre au Mozarteum de Salzbourg,
et Miaskovski), s’est prudemment discours use d’expédients : tempo fluc- joue un rôle notable... qu’à cela ne on pouvait attendre beaucoup de son
conformé aux directives officielles en tuant (parfois jusqu’à la bousculade), tienne, on va être servi ! Dès la première Mozart. A nouveau rééditées (à partir
écrivant des œuvres au romantisme effets romantiques plutôt anachro- entrée du soliste, on est stupéfait. Que d’originaux remastérisés cette fois mais
sagement folklorisant. C’est ce que niques... L’ensemble donne un Mozart de libertés prises avec le texte : modi- sans la « Jupiter »), ses KV 543 et 550
reflètent ces deux partitions de la fin de un peu hystérique, qui m’a éloigné de fication de valeurs de notes, de liai- (deuxième mouture, avec clarinettes)
la seconde guerre, le bref concerto néo- la musique. La simplicité de ces œuvres sons, d’accents, ajout d’accélérations se montrent bien classiques : équilibre
classique pour violoncelle et orchestre est ailleurs, chez Perlman/Barenboim fulgurantes, de rubato, de glissando, au profit des cordes, manières un peu
P C
Romance; Mazurka; Dolore !; Feste aisiello, napolitain d’adoption, fut e disque, déjà paru dans l’intégrale
lariane; Prière; Coup de vente; Valse lente; St.Petersburg State Academic Symphony Orches-
un compositeur familier des milieux des œuvres pour piano de Rachma-
Sincopato; Petite valse « Janine »; Marche tra; Alexander Titov, direction
aristocratiques. Il séjourna entre autres ninov, regroupe ses pages les moins
écossaise; Chanson de printemps; 9 études NFPMA9998 • 1 CD Northern Flowers
pour guitare; 6 caprices pour guitare / O. à la Cour de la tsarine Catherine II, ser- connues, pour la plupart écrite avant
Respighi : Variations pour guitare
Giulio Tampalini, guitare
vit Napoléon Ier (écrivant notamment
la messe du Sacre et un te Deum) ainsi E lève de Miaskovski, Polovinkin fit
partie, aux côtés de Mossolov, Ros-
lavets et Chostakovitch, des musiciens
son premier concerto. On y voit le
jeune compositeur se forger un style;
BRIL95230 • 1 CD Brilliant Classics que son frère Joseph Bonaparte devenu
roi de Naples. Auteur d’une centaine russes novateurs radicaux de l’asso- les premiers Nocturnes très inspirés
P
violoncelle; Michael Korstick, piano
lusieurs fois réédité par Berlin Clas- lyriques où jamais le tempo ne fléchit, façon tout aussi parfaite qu’en cet
sics, preuve d’un succès qui ne s’est GRAM99110 • 2 SACD Gramola secret de cet art qui va toujours de album où s’entend l’acoustique magni-
jamais démenti, cet enregistrement de
1979 nous donne l’occasion d’entendre E n entendant l’ardeur avec laquelle Mi-
chael Korstick et ses amis s’élancent
l’avant : leur dynamique est irrépres-
sible. Et lorsque le temps se suspend,
fique de la Mozartsaal de Salzbourg.
(Jean-Charles Hoffelé)
un bouquet d’incunables de Maurice
Ravel, qu’il s’agisse de pièces origi- sa démarche est loin d’être anodine, citées de diverses façons, expriment
nellement écrites pour l’orchestre – La tant sont grandes les ambigüités que aussi bien la violence des situations,
Valse, Boléro; ou d’orchestrations de contient le poème sur la portée de la réelles ou rêvées, imaginaires que les
compositions destinées au piano – Ma révolution. Amoureux depuis toujours nuances plus délicates. La distribution,
Mère l’Oye, Pavane. Créé en 1952, de la poésie du St-Pétersbourgeois, très homogène, voit tout de même, par
comme le pendant à l’Est des Berliner Salmanov crée une œuvre d’une puis- l’importance des rôles, se singulariser
Philhamoniker, le Berliner Sinfonie- sance qui n’a d’égale que la violence de l’émouvant Ryan MacKinny et la sai-
Orchester (aujourd’hui Konzerthaus l’action et la crudité des paroles. On est sissante Agneta Eichenolz, interprète
Orchester Berlin) se devait de graver aussi loin du Chostakovitch du « Chant remarquée du Lulu de Christof Loy
Vadim Salmanov (1912-1978) des forêts » que des Chœurs de l’Armée qui signait également la mise en scène
pour la postérité la musique française
Oratorio-poème « The Twelve »; Suite pour Rouge ! En complément de cette œuvre de « Der Sandmann ». Une création
qui figurait déjà à son répertoire. Ce certainement destinée à faire date !
violon et orchestre « Big City Lights » maîtresse, les « Lumières de la grande
qui n’avait pas été réalisé du temps Lazar Gozman, violon; Leningrad State Choir ville », composées en 1969 comme (Alain Monnier)
de Kurt Sanderling, qui a tant fait pour Capella; Leningrad Chamber Orchestra; Leningrad une symphonie de chambre avec vio-
la renommée de l’orchestre, le fut par Philharmonic Orchestra; Vladislav Chernushenko, lon principal, sont le chant d’amour
Günther Herbig, Chef principal depuis direction
du compositeur à la Leningrad de son
seulement deux ans. Mais, pour autant, NFPMA99116 • 1 CD Northern Flowers cœur. Prenant ! (Yves Kerbiriou)
l’élève d’Hermann Abendroth n’était pas
un inconnu pour les Berlinois : Chef en Q uelles surprises peut bien réserver
à l’auditeur d’aujourd’hui un ora-
torio à la gloire du socialisme sovié-
second, puis Chef invité lorsqu’il prési-
dait aux destinées de la Philharmonie de tique ? Lorsque Salmanov compose
Dresde, les musiciens étaient familiers « Les Douze », sur le poème éponyme
d’Alexander Blok, nous sommes en
de son approche méticuleuse et analy-
1957. C’est le début du dégel poststa- Arnold Schoenberg (1874-1951)
tique et d’un sens de la forme et de la
linien et c’est surtout le 40ème anniver- Symphonies de chambre n° 1 (trans. piano
structure qui n’excluait toutefois pas saire de la Révolution d’octobre. Vadim 4 mains) et 2 (trans. pour 2 pianos); 5
celui des couleurs. Des qualités assez Salmanov, qui vient de rejoindre l’Union pièces pour orchestre, op. 16 (trans. 2
« bouléziennes », même s’il manque à des Compositeurs, se doit d’écrire une pianos)
Andrea Lorenzo Scartazzini (1971-)
Herbig, dans ce répertoire, un zeste de œuvre de circonstance. Mais en choi- Matteo Fossi, piano; Marco Gaggini, piano
Der Sandmann, opéra en 10 scènes,
tempérament latin ! (Yves Kerbiriou) sissant le chef d’œuvre absolu de Blok, d’après E.T.A. Hoffmann BRIL94957 • 1 CD Brilliant Classics
L
Ryan McKinny, baryton; Agneta Eichenholz, es transcriptions et arrangements
soprano; Marko Spehar, basse; Thomas Piffka,
A uteur d’une œuvre remarquable furent une marque de fabrique de
Sélection ClicMag ! dans laquelle l’orgue occupe une
ténor; Hans Schöpflin, ténor; Chœur du Théâtre
de Bâle; Orchestre Symphonique de Bâle; Tomas
l’Ecole de Vienne. Avides de percer les
place centrale, Jean-Baptiste Robin est Hanus, direction
mystères d’écriture de compositeurs
également aujourd’hui reconnu comme du passé ou de révéler les potentialités
MGB6288 • 1 CD Musiques Suisses de leurs œuvres, Schoenberg, Berg et
l’un des meilleurs spécialistes de l’ins-
trument en France. Très éclectique, son
langage musical puise ses influences C réé à Bâle en 2012, puis repris à
Francfort en 2016, le second opéra
du compositeur suisse Andrea Scartaz-
Webern s’y sont livré à l’envi. L’objectif
était autre lorsqu’il s’est agi de trans-
dans différentes cultures, philosophies crire leurs propres œuvres pour les
ou religions occidentales et orientales, zini, élève de R. Kelterborn et W. Rihm, rendre plus accessibles au public ou
s’inspirant de poèmes, de mythes et est inspiré du conte d’E.T.A. Hoffmann en faciliter l’analyse. Le résultat n’a pas
de légendes. Dans les compositions « L’homme de sable », déjà illustré en toujours été à la hauteur de leurs espé-
pour instruments et orgue qu’il nous leur temps par Delibes et Offenbach, et rances. La version pour deux pianos
Jean-Baptiste Robin (1976-) présente ici, Jean-Baptiste Robin s’est dont le dramaturge Thomas Jonigk tire des 5 pièces pour orchestre op. 16 est
Fantaisie mécanique, pour orgue, timpani entouré de plusieurs des meilleurs so- ici une adaptation en 10 scènes. On doit la plus grande réussite de cet enregis-
et cordes; Etoile intérieure, pour piano et listes français. Le trompettiste Romain encore à ce conte fantastique la défi- trement consacré à Schoenberg. Leur
orgue; Récits Héroïques, pour trompette et Leleu, le clarinettiste Philippe Cuper et nition, par la psychanalyse, du terme concision même a trouvé en Webern
orgue; 3 solo pour orgue; Chant de l’âme, le pianiste François Chaplin, soutenus « unheimlich » (l’étrange étrangeté, le prosélyte capable, en un vrai tour de
pour clarinette et orgue; Regard vers Agar- avec vigueur par l’Orchestre de Nor- les démons familiers…) et c’est bien force, de ne pas réduire à une pâle image
tha, pour orgue à 4 mains; 5 versets sur le mandie placé sous l’impeccable direc- l’atmosphère d’un cauchemar envou- leur Klangfarbenmelodie. Le succès est
Veni Creator, pour orgue tion de Jean Deroyer, l’accompagnent tant que recrée la musique expressive moins net pour les deux Symphonies de
Jean-Baptiste Robin, orgue; François Chaplin, magistralement au fil de compositions de Scartazzini dont l’œuvre est propo- chambre. La transcription par Berg de la
piano; Romain Leleu, trompette; Philippe Cuper, contemporaines fascinantes, à la fois sée ici par ceux qui en furent les inter- première, œuvre fondatrice, ne pouvait
clarinette; Frédéric Champion, orgue; Orchestre intimes et mystiques. Un disque sur- prètes lors de sa création. L’orchestre, qu’atténuer sa dimension polyphonique
Régional de Normandie; Jean Deroyer, direction prenant par l’un de nos compositeurs avec une discrète efficacité, sous-tend comme l’expressivité de son cri. Même
BRIL95479 • 1 CD Brilliant Classics français les plus prometteur. tout du long le drame ; les voix, solli- transcrite par Schoenberg en personne,
C
AVI8553366 • 1 CD AVI Music ompositeur incontournable pour tout
I l y a des disques dont j’espère trop, guitariste, Fernando Sor, natif de Bar-
péché mortel que la convoitise ! Voici celone, après un passage au monastère
que s’annonçait tout un disque Schu- et de brillantes études musicales, com-
mann selon Severin von Eckardstein, de pose avec succès, dès 19 ans, un opéra
plus au programme parfaitement cohé- puis des quatuors à cordes et œuvres Georg Philipp Telemann (1681-1767)
rent : les trois cycles de Fantaisies. Mais pour orchestre. Mais sa notoriété, il la
Suites pour flûte, TWV55 : a2 et 55 : G2;
voila, l’ouvrir justement par le triptyque doit à ses premiers concerts de guitare.
Concertos pour flûte, TWV51 : D2 et 51 : G2 Georg Philipp Telemann (1681-1767)
de l’Opus 111 où Schumann cherche Sa technique virtuose révolutionnaire
plus qu’il ne trouve déroute pour com- façonne sa renommée qui devient vite
mencer, autant d’ailleurs qu’un piano internationale. Musicien recherché, il prète straussien par excellence. Mais
mat, chiche en harmonique et enregis- propage la « guitaromanie » dans les Sélection ClicMag ! les clichés sont réducteurs. Voici l’occa-
tré plat. Cela fait d’entrée deux, sinon plus grandes villes d’Europe comme sion d’apprécier ses immenses qualités
trois bémols. De l’Opus 111, Eckards- Londres, Vienne et Paris où il s’installe, dans un répertoire où le jeune Stravinski
tein ne tire rien, ne dit rien, jouant sa la guitare devenant, grâce à lui, un au- côtoie le non moins jeune Britten. Fruit
grisaille dans une sorte d’absence, thentique instrument de concert. Après sans doute du hasard, car Eterna, label
comme s’il n’était pas vraiment là, ce une tournée triomphale en Russie dans classique d’Etat de la DDR, profitait des
qui lui arrive parfois au disque, jamais les années 1820, il constate à son retour courts passages à Dresde du chef alle-
en concert. Mais évidemment, dès que que son instrument s’estompe au pro- mand pour « mettre en boîte ». On les
résonne « Des Abends », lorsqu’il mur- fit du piano et les dernières années de comprend : traversant sa vie « comme
mure et nous prend par la main pour sa vie se termineront dans l’anonymat un fil rouge », la Staatskapelle, plus
nous conduire dans le monde nocturne et la pauvreté. Outre ses très célèbres vieil orchestre d’Europe, était, davan-
des « Fantasiestücke » op. 12, alors le études, Sor a composé quatre sonates Igor Stravinski (1882-1971) tage encore que celui de Richard
miracle opère, j’oublie ce piano neutre que nous interprète ici l’italien Andrea L’Oiseau de feu, ballet en 2 tableaux / B. Strauss, celui de Kempe. Mieux encore
de timbres pour ne plus écouter que Dieci. Le grand solo, très enlevé, la Britten : Sinfonia da Requiem, op. 20 qu’avec toute autre phalange, ses qua-
la science harmonique de ce conteur sonate Op.15, brillante, et deux grandes Staatskapelle Dresden; Rudolf Kempe, direction lités : lyrisme, expressivité, équilibre,
imparable. Quel art mon Dieu, et mas- sonates Op. 22 et Op. 25, plus élabo- transparence, subtilité ET puissance;
0300890BC • 1 CD Berlin Classics
qué par tant de pudeur. Pour conclure rées et plus virtuoses. La deuxième confondues et confondantes – se trans-
l’album, la « Grande Fantaisie » sera de
bout en bout une étreinte, même si on
notamment, composée en 1827, révèle
la maturité de l’auteur et rend hommage O n ne sait pas assez en France à quel
point Rudolf Kempe était l’un des
plus formidables chefs de la génération
mettaient d’évidence aux musiciens. Le
minutage est court mais le témoignage
la sent parfois bridée, loin du déploie- à Beethoven mort la même année. Die- exceptionnel. Quatre mois plus tard,
ment lyrique qu’Eckardstein lui donne ci, régulièrement primé, exécute avec née avant la 1ère Guerre mondiale. Sans Rudolf Kempe s’éteignait. Prémonitoire,
toujours au concert. En cela ce disque brio ces délicieuses œuvres roman- doute parce que sa carrière l’a tenu trop la Sinfonia da Requiem ? Surtout, ne
imparfait témoigne à demi de son génie, tiques d’une écoute toujours agréable. éloigné de l’hexagone. Qui plus est, on passez pas à côté d’une telle merveille !
tristesse car justement il est aujourd’hui (Philippe Zanoly) en a fait – certes à juste titre – l’inter- (Yves Kerbiriou)
D e la même génération que les phiques dont ce disque récent, une l’échec » écrit justement le compositeur.
grands « baroques », Bach, Vivaldi compilation d’oeuvres pour flûte. L’oc- Les Douze miniatures op. 29 relèvent du
et Haendel, Telemann fût considéré casion de découvrir un pan méconnu de néoclassicisme français. Style badin et
de façon un peu exagérée comme le l’oeuvre du compositeur souvent cata- dansant, sensuel des timbres. Echan-
grand homme de son époque. Il n’en loguée comme sombre et mélancolique. gisme entre orchestre et flûte solo. Tout
reste pas moins le compositeur le plus Le premier concerto op. 75 (1961) est est permis. On y cueille formes écloses
fertile, sans doute de tous les temps, d’allure primesautière. Scherzo joyeux, et vives, étude, intermezzo, barcarolle,
avec quelques six mille œuvres réper- passacaille tendre puis mazurka fa- burlesque… etc. Rafraîchissant avant
Mieczyslaw Weinberg (1919-1996) çon klezmer. Trente ans séparent ce d’aborder le Trio (1979), qui évoque De-
toriées. On rétorquera que quantité
ne fait pas qualité et certains critiques Concertos pour flûte et orchestre n° 1 et 2; concerto du second. L’atmosphère bussy et le Parnasse, pour flûte, alto et
12 miniatures pour flûte et orchestre; Trio pastorale et légère de l’Allegro laisse harpe. Lui est rêveur et menaçant, troué
l’ont surnommé le « Haendel au petit pour flûte, alto et harpe
pied » ! Comme Vivaldi, d’abord très place à une plage en suspension d’où de partout de silences et de tentatives
Antonina Styczen, flûte; Orchestre Philharmonique surgissent quelques remontées acides sabordées. Magnifique programme soi-
honoré, il tomba dans l’oubli à la fin de de chambre de Sopot; Wojciech Rajski, direction
sa vie. Cosmopolite, sa musique subit et épisodiques qui nous suggèrent les gneusement réalisé par la fée Antonina
TACET232 • 1 CD Tacet sentiments du compositeur vieillissant : Styczen et le Philarmonique de chambre
des influences polonaises, italiennes et
surtout françaises. Bien que tout ne soit
pas d’égale valeur dans ses œuvres, il L e compositeur russe Mieczyslaw
Weinberg (1919-1996) est au-
amertume et nostalgie, ce malgré les
réminiscences de « La ronde des esprit
polonais conduit par Wojciech Rajski.
(Jérôme Angouillant)
y des petites merveilles chez Telemann.
Les six sonates pour violon et clavecin si le temps lu avait donné. Las, quatre beau Weber malgré la concurrence.
écrites à Frankfurt en 1715 et dédiées années plus tard, rongé par le cancer, il (Olivier Eterradossi)
au Prince Johann Ernst de Saxe-Wei- abdiquait. Cette soirée n’en est que plus
mar en témoignent. Selon le manuscrit essentielle. (Jean-Charles Hoffelé)
original français, elles correspondent à
six vertus qui sont successivement : la
vivacité de l’Esprit sublime, la manière
glorieuse, la beauté de l’âme, la bonté
de cœur, la sage modestie et la péné-
tration de l’Esprit. Les interprètes, sans Richard Wagner (1813-1883)
doute très inspirés par le propos, bril-
La Valkyrie, opéra, Acte 1
lants et sensibles dans la narration de
René Kollo, ténor; Eva-Maria Bundschuh, soprano;
ces œuvres, renouvellent un Telemann
John Tomlinson, basse; London Philharmonic
au goût du jour. Un disque pétillant ! Orchestra; Klaus Tennstedt, direction
Felix Woyrsch (1860-1944)
(Philippe Zanoly) Quatre Lieder, op. 2; Trio pour piano, op.
LPO0092 • 1 CD LPO Carl Maria von Weber (1786-1826) 65 / R. Goldmark : Trio pour piano, op. 1
D ans l’immense production de expressionnistes des Symphonies de cato veut dire « note pincée »). Guère d’une magnifique tenue et qui suscita
Tichtchenko, disciple de Chostacho- Mahler. Mais voici qu’enfin les archives plus disert sur les œuvres, un second l’admiration de Dvorak. Le complément
vitch et d’Ustvolskaya, les neuf sympho- du London Philharmonic exhument ce auteur ne tarit pas de « Manz dit », révèle un autre trio oublié, celui de Felix
nies forment un massif essentiel ; écrite Premier Acte de la Walkyrie donné au « Manz pense », « Manz explique »… Woyrsch, dont l’éditeur grave parallè-
en 1994, la 7° prend l’apparence d’une Southbank Centre’s Royal Festival Hall Ce disque contiendrait-il donc un mes- lement les symphonies ; composé en
suite en cinq vastes mouvements pour de Londres les 7 et 10 octobre 1991. sage ? Déception… pas de message 1919, il se rattache cependant toujours
orchestre, qui alterne grandes formes Un opéra ? Une Symphonie tenue dans (sauf à considérer comme tels, dans le au même style romantique allemand
du passé (Sonate, Variations et Rondo) des phrasés admirables de modelé, où concerto op. 73, quelques ornements placé sous le signe de Brahms et, cette
avec deux danses (Foxtrot et valse). Le tout exprime l’affect, où les chanteurs hardis aux alentours de la mesure 122
fois, aussi de Reger. Certes aucune
résultat, d’un accès immédiat, est bluf- sont portés et entourés par un chef de l’Allegro) … « seulement » une très
de ces deux partitions ne bouleverse
fant, dans la descendance de son maître qui sait ce que diriger à l’opéra signi- belle interprétation ! Les œuvres or-
notre connaissance de l’histoire de la
Chostachovitch, mais sans sa noirceur fie : ne jamais couvrir, mais toujours chestrales sont vraiment traitées dans
musique mais les deux sont d’intéres-
sarcastique. Ce document, reflet de la inspirer l’expression exacte. Pour René une optique de romantisme allemand :
sants enrichissements bien venus. Le
création pétersbourgeoise de 1997, Kollo, en fin de parcours, c’est rendre velours sombre des cordes et vents
possible ce Siegmund plus lyrique graves, clarinette charnelle et un peu plus original du CD réside dans le com-
nous fait découvrir cette grande page,
dont Edward Serov est à la fois le dédi- qu’héroïque et d’autant plus troublant, mystérieuse, loin du côté rossinien et plément des quatre lieder opus 2 (1884)
cataire et le créateur (à Volzhsky pour la pour le Hunding de Tomlinson lui ôter la un rien pincé qu’y mettait Paul Meyer. du même Woyrsch. Sur de magnifiques
première absolue, à Saint Petersbourg grisaille du timbre pour l’habiller d’une Le versant chambriste est peut-être poèmes de Heine et Lenau, le compo-
pour la reprise, enregistrée sur ce CD). vêture d’orchestre souvent terrifiante à un peu moins convaincant, en partie siteur tisse un accompagnement raffiné
C’est dire si la légitimité historique de force de tension et de menace. Pour ces du fait de la prise de son : si dans le et délicat où le piano mêle sa voix tantôt
ce document est incontestable. Le deux là il lui fallait veiller et aider. Mais quintette violoncelle et alto fruités se à celle du violon, tantôt à celle du vio-
public ne s’y est pas trompé à en juger lorsque le grand soprano d’Eva-Maria marient idéalement au soliste, dans les loncelle. L’interprétation irréprochable
par l’enthousiaste « Hourrah » qui salue Bundschuh s’empare des mots de Sie- duos le piano collé à la clarinette rend du trio Hyperion et de Carolina Ullrich
l’accord final. Un disque à prendre au- glinde, alors il peut tonner et s’exalter, sonorité et équilibres plus agressifs. rend pleinement justice à ces pages
tant comme un témoignage que comme se consumer tout entier à Wagner dont Oublions son plumage agaçant, ne gar- oubliées mais qui méritent de reprendre
une référence. (Richard Wander) il aurait été l’un des interprètes majeurs dons que son ramage : voilà un bien vie. (Richard Wander)
C et album constitue une anthologie étaient éclairantes, autant celle-ci nous choeur der Staatsoperette Dresden; Ernst Theis
Ivo Hadermann, cor; Hans Otto, orgue; Kammeror-
chester C.P.E. Bach; Hartmut Haenchen, direction; de musique religieuse médiévale a laisse spectateurs du savoir et nous CPO777839 • 2 CD CPO
V
Staastkapelle Dresden; Siegfried Kurz, direction; capella à quatre parties, qui parcourt renvoie à un pur théâtre sonore. En cela oici le troisième (et dernier?) volet
Capella Sagittariana; Eduard Melkus, direction; environ deux siècles (de 1250 à 1430). le disque rappelle plutôt les expériences du projet piloté par Ernst Theis et
Württembergisches Kammerorchester Heilbronn; Programme fascinant et varié dans de René Clemencic autour des Carmina son orchestre la Staastsoperette de
Ruben Gazarian, direction; Netherlands Chamber lequel chaque œuvre semble être un Burana et de la Messe des Voleurs. Très
Orchestra; Roy Goodman, direction; Collegium Dresde en partenariat avec la Deutsche-
laboratoire dans lequel s’essaient, s’af- réverbérée et réalisée à un haut niveau radio Kultur. Son but : nous plonger
Instrumentale Brugense; Patrick Peire, direction;
Capella Istropolitana; Frantisek Vajnar, direction; firment, se diversifient des formes, des sonore, la prise de son est fatigante dans l’Allemagne des années vingt où la
Czech Chamber Orchestra; Ondrej Kukal, direction; procédés d’écriture, des atmosphères sans un ajustement minutieux du ni- radio et les nouveaux moyens de diffu-
Orchestre Symphonique de la radio de Cologne; différentes. Voix qui ornementent à veau d’écoute. Un disque expérimental sion et d’enregistrement étaient en plein
Werner Andreas Albert, direction; Wolf-Dieter partir d’une psalmodie chantée par un et difficile, mais très intéressant. (Oli- essor. Nécessité pour les directeurs ar-
Haschild, direction ténor. Tropes qui procèdent de la super- vier Eterradossi) tistiques de diversifier leur programme
BRIL95412 • 10 CD Brilliant Classics position d’un texte à un autre. Cadences avec des créations originales de mu-
A près leur passionnante explora- répétées et parallèles qui créent l’im- sique sérieuse ou « légère » signées
tion des concertos pour hautbois pression d’une sorte de mélopée obses- des compositeurs en vogue et d’autres
(BRIL95410), les habiles défricheurs du sionnelle. Austérité et dépouillement moins connus et parmi eux des musi-
label Brillant Classics poursuivent leur dans certaines pièces qui semblent évo- ciens juifs tels Pavel Haas qui ouvre le
découverte des instruments à vent avec luer comme des lignes droites, et aux- programme en fanfare dans une ode
ce beau coffret consacré aux concer- quelles répond la profusion volubile et déjantée pour solistes et orchestre inti-
tos pour cor. Instrument vieux de plu- en arabesque d’autres pièces. Mélange tulée « Predera pro roziahs ». Chaque
sieurs siècles, le cor tire son nom des du profane et du sacré parfois. Géomé- soliste incarnant tour à tour : le son, la
cornes animales utilisées à l’origine trie impeccable jouant sur la superpo- fréquence, le micro et le haut-parleur.
par l’homme comme signal ou lors de sition, l’imbrication, l’isomorphisme, ou Musique au temps de Cervantes Loufoque et irrésistible. Suit Paul Hinde-
rituels. Au fil des époques, nombreuses sur le décalage des durées, des valeurs Œuvres de Durón, Martín y Coll, Paredes, mith, familier de cette « Gebrauchsmu-
sont les améliorations techniques qui de notes, des syllabes chantées, et der- Egüés, Guerau, Marín, Ortiz, Coppola, sik » et très concerné par les progrès
ont contribuées au développement d’un rière laquelle l’on devine des abîmes de Valdo y Gómez, Navarro, Salaverde technologiques ; avec la ballade pour
instrument dont le caractère festif et complexité mathématique transcendée Victor Sordo Vicente, ténor; Ensemble Luz y Norte « Sabinchen » qui évoque la figure d’un
jubilatoire confère aujourd’hui une place [Sara Agueda, harpe espagnole; Calia Alvarez, sombre personnage de fait divers. On
par une clarté où jaillit çà et là la sim-
viole de gambe; Daniel Garay, percussion] goûte le style mécaniste et excentrique
de choix, tant en soliste qu’au sein de plicité d’une formule grégorienne. Tout
l’orchestre. De Telemann à Haydn, cela magnifié par des voix d’une lisibilité BRIL95457 • 1 CD Brilliant Classics du compositeur. « Mord » (Meurtre) de
C
de Vivaldi à Mozart, sont réunies ici exemplaire, totalement « prenantes », et album va bien plus loin que son Walter Gronostay, pièce radiophonique
les grandes œuvres concertantes de et qui donnent pourtant l’impression titre ne le laisse présager. Voici un de cet élève de Schoenberg, participe
l’instrument, mais les 10 disques qui d’être totalement indépendantes les large panorama de la musique espa- du même univers : expressionniste. Fré-
composent cette édition regorgent unes des autres dans leur conjonction gnole du XVIème siècle (une douzaine nétique et saisissant. Passons sur Kurt
également de trésors, souvent mécon- et leur entrelacement savant. Exigeant de compositeurs convoqués, plus Weill et son « Berliner Requiem » (Avec
nus. D’impeccables interprètes parmi et splendide. (Bertrand Abraham) quelques pièces anonymes), à écouter les textes de Brecht). « Bankel und Bal-
les grands cornistes d’aujourd’hui, livret en main : des extraits d’oeuvres laden » du viennois Wilhelm Grosz nous
de la référence Peter Damm à la nou- de Cervantes (Quijote et Galatea essen- transporte dans le monde du cabaret.
velle garde incarnée par Felix Klieser, tiellement) installent l’atmosphère de la Sur la scène enfumée et bruyante, le
défendent avec vigueur et précision un pièce musicale qui suit. Démarche qui baryton Kurt Gerron, sa muse (Sopra-
solide répertoire qui fera date dans la trouve son accomplissement grâce au no) et son accompagnement jazzy avec
discographie de l’instrument. tenor Victor Sordo Vicente qui cisèle saxophone banjo et percussions. Entre
les oeuvres en donnant à chaque mot Broadway et du Weill d’opérette. Enfin
son juste poids, son exacte couleur, le micro-opéra Jorinde und Joringel du
sobrement accompagné à la harpe, suisse Heinrich Sutermeister, aidé de
viole et percussion campent la basse Werner Egk, l’homme à tout faire du
continue. Mais ce qui transparaît dans Radiomusiken, évoque par son style
El Cant de La Sibilla la retenue désabusée de ¿ Cuando les œuvres similaires de Carl Orff. Cer-
Musique sacrée médiévale de Catalogne podré lograrte ?, la grâce pastorale de tainement l’oeuvre la plus originale du
Ensemble San Felice; Federico Bardazzi, vielle, Ves el sol luna y estrella, la délicatesse volume. Une collection captivante pour
direction de tiernos afectos, c’est l’absolu sérieux des raisons musicales et historiques.
BRIL95481 • 1 CD Brilliant Classics du castillan, cette impitoyable lucidité (Jérôme Angouillant)
HWV 7a, opéra en 3 actes; Saul HWV 53, La Traviata, opéra en 3 actes
oratorio en 3 actes Norah Amsellem; José Bros; Renato Bruson;
Sarah Connolly; Angelika Kirchschlager; Danielle Chœur et orchestre du Teatro Real; Jesús López
de Niese; Orchestra of the Age of Enlightenment; Cobos, direction; Pier Luigi Pizzi, mise en scène
William Christie, direction; David McVicar, mise OA0934D • 2 DVD Opus Arte
en scène (Giulio Cesare); Sonia Prina; Anett
Fritsch; Brenda Rae; Orchestra of the Age of
Enlightenment; Ottavio Dantone, direction; Robert
Carsen, mise en scène (Rinaldo); Christopher Stars of the New York City Ballet.
Purves; Iestyn Davies; Lucy Crowe; Chœur du Holiday Extraits de Casse-noisette, Grand Pas de
Festival de Glyndebourne; Orchestra of the Age of
Clay Warnick /Mel Pahl : Holiday, comédie deux, Balanchine’s Allegro Brillante, Stars
Enlightenment; Ivor Bolton, direction; Barrie Kosky,
musicale
mise en scène (Saul) and Stripes...
Doretta Morrow; Keith Andes; Kitty Carlisle;
OA1225BD • 5 DVD Opus Arte Jacques d’Amboise; Tammy Grimes; George Irving New York City Ballet; Balanchine; Bolender; Mattox
OABD7211BD • 4 BLU-RAY Opus Arte VAI4591 • 1 DVD VAI Music VAI4587 • 1 DVD VAI Music
Sélection ClicMag !
poétique contemporaine, ils fondèrent
les bases du Hochdeutsch parlé de
nos jours. Mis en mélodie par Luther,
phoniques complexes enchâssées dans
un riche écrin instrumental, obéissant
toujours à une rhétorique rigoureuse.
L e monde protestant célèbre cette
année les 500 ans de la publication
des 95 thèses de Luther. A cette occa-
ils devinrent aussi les premiers Lieder Ainsi le fameux choral « Vater unser sion, Carus vient nous rappeler ce que
de l’histoire musicale. Depuis, ils n’ont im Himmelreich » (à 18) ou le « Nun les chorals allemands (luthériens ou
cessé d’être une source d’inspiration frewt euch lieben Christen gemein » non) du 17ème siècle débutant doivent
inépuisable comme nous le montre ce (à 12, à 4 et à 2) pour deux sopranos à la musique vénitienne lorsqu’ils
très beau livre-disque. Le premier CD deux ténors et un petit groupe instru- quittent l’assemblée des fidèles pour
propose un florilège d’opus a capella, mental comprenant violes de gambe, le concert. Savamment construit, le
au plus accompagnés d’un continuum trombones et dulcian (Basson), flûte, disque s’ouvre et se ferme sur deux réa-
à l’orgue positif. La mise en perspec- orgue harpe et chitaronne. L’écriture lisations festives de textes de Nicolai.
tive de pièces baroques (Bach, Buxte- de ces « concerts » alterne les voix Au centre, le « Magnificat allemand »,
Lieder Luthériens hude, Praetorius …) avec des créations dialogués et les interventions du ou des remarquable avec sa ritournelle variée
Œuvres de Bach, Buxtehude, Mendelssohn, contemporaines est fascinante. Le deu- chœur(s), rythmés par les différents et ses trouvailles (« und lässt die Rei-
Praetorius, Scheidt… xième disque compile essentiellement
pupitres : cuivres, bois et cordes. Réali- chen... leer »). Tout autour, des textes
Sophie Harmsen, mezzo-soprano; Matthias Ank, des pièces chorales ou solistes suivies
sation exemplaire de Manfred Cordes et de Luther, Gramann et Slüter sont l’oc-
orgue; Athesinus Consort Berlin; Klaus-Martin d’un développement à l’orgue perpé-
du Weser Renaissance : luxuriance des casion d’entendre (pour la première fois
Bresgott; Kammerchor Stuttgart; Frieder Bernius tuant la tradition issue de Bach auprès
timbres des instruments anciens et une au disque pour quatre d’entre elles) di-
de Mendelssohn et de Reger. Interpré-
CAR83469 • 2 CD Carus brochette de voix enthousiastes, dont verses combinaisons chorales, solistes
tées par deux des meilleurs ensembles
P our fonder et diffuser la religion allemands (Kammerchor Stuttgart & trois boyish sopranos qui survolent et instrumentales. Aidé par un excellent
réformée, Luther produisit de très Athesinus Consort Berlin), ces pièces l’ensemble tels les putti des fresques de chœur de solistes sculptant ses mots,
nombreux textes. Inspirés des psaumes polyphoniques complexes prennent la Renaissance. (Jérôme Angouillant) Jochen Arnold se démarque des réali-
et d’ouvrages religieux, beaucoup un relief et une intensité réelle, super- sations plus cérémonieuses pour faire
d’entre eux prirent la forme de poèmes. bement rendue par une prise de son entendre avec finesse diverses expres-
Bien qu’éloignés de notre conception idéale. (Thierry Jacques Collet) sions d’une joie souvent plus intime
qu’exultante. Les instrumentistes (au
demeurant très bons) ne monopolisant
jamais le devant de la scène même au
plus fort des démonstrations virtuoses,
on goûte pleinement les dynamiques
et les équilibres vocaux sans cesse
variés. Fidèle à l’esthétique Carus, un
Michael Praetorius (1571-1621) disque remarquable par ses quatre
Chorals de concert inédits et sa réalisation d’ensemble (ne
Capella Principale; Glis Scarlattisti; Jochen Arnold, manque qu’une traduction des textes
direction de chorals pour les non germanistes).
Martin Luther et la musique Michael Praetorius (1571-1621)
Veni Sancte Spiritus; Haleluia; Komm CAR83482 • 1 CD Carus (Olivier Eterradossi)
Œuvres de Luther, Bach, Schütz, Eccard,
Rosenmüller… Heiliger Geist; Ach Gott vom Himmel sih
Monika Mausch; Ina Siedlaczek; Franz Vitzthum; darin; Vater unser im Himmelreich; nun
freut euch lieben Christen gemein; Mit
Georg Poplutz; Nils Giebelhausen; Markus fleig;
Fried und Freud fahr ich dahin; Erhalt uns
Jens Hamann; Bach-Chor Siegen; Johann Rosen-
Herr bey deinem Wort
müller-Ensemble; Ulrich Stötzel, direction
Ensemble Weser-Renaisance; Manfred Cordes,
CPO555098 • 1 CD CPO direction
tous placés sous la direction éclairée « Syntagma musicum » qui inventorie burger Ratsmusik; Simone Eckert Böhm; Schreier; Widmer
les genres musicaux et les instruments AVIE2306 - 1 CD AVIE Records CAR83390 - 1 CD Carus 0300848BC - 1 CD Berlin
d’Ulrich Stötzel parachèvent la réussite
depuis l’Antiquité. Le style de Praeto-
; fraîcheur des voix, ferveur des tempi
rius réside surtout dans sa manière
et des timbres, cohésion et enthou-
de varier les styles allemands, français
siasme communicatifs de l’ensemble,
ou italiens (Qu’il découvrit auprès de
tout concourt à exprimer la vitalité de la Schütz à Dresde), et une réflexion sur
Réforme, laquelle coïncide en son début l’instrumentation : le rôle des solistes et
avec la Renaissance. Sans déperdition de chaque instrument, le fait de diviser
de sa force printanière, avec une quête les chœurs. Cette sélection d’œuvres
remarquée d’authenticité, elle se trans- choisie par Manfred Cordes et son
met aujourd’hui aisément grâce à ces Weser Renaissance de Brême montre J.S. Bach et M. Luther : Eine Feste Mitten im Leben 1517 : Musique de Luther Collage. Lieder à 5 voix
Burg ist unser Gott la réforme luthérienne de Luther, Bach, Fischer, Schein,
interprètes, réunis sous la baguette d’un comment à partir d’une simple mélodie Schreier; Gächinger-Kantorei; Bach Calmus Ensemble; Lautten Compagney Brahms, Eccard, Calvisius, Pärt...
chef ayant manifestement assimilé la médiévale, du simple cantus firmus, Collegium stuttgart; Helmuth Rilling Berlin; Wolfgang Katschner Calmus Ensemble
leçon de Helmut Rilling. (Alain Monnier) Praetorius élabore des textures poly- HC16031 - 2 CD Hänssler CAR83477 - 1 CD Carus CAR83478 - 1 CD Carus
Giovanni Albini : Musica ciclica J.S. Bach : Intégrale de l’œuvre C.P.E. Bach : Concertos pour flûte à Wilhelm Friedemann Bach : Sonates B. Bartók : Intégrale de l’œuvre pour L. van Beethoven : Intégrale des
Mureddu; Alogna; Mirto; Duo Bonfanti; La pour orgue, vol. 1 bec; Musique de chambre pour flûte et trios violon, vol. 3 trios pour piano
Cameriste Ambrosiane; Dario Garegnani Stefano Molardi, orgue Collegium Pro Musica W. Hazelzet; M. Moonen; J. ter Linden; Antal Zalai, violon; József Balog, piano Trio Elégiaque
J. Ogg
BRIL9294 - 1 CD Brilliant BRIL94850 - 4 CD Brilliant BRIL94864 - 1 CD Brilliant BRIL94696 - 1 CD Brilliant BRIL9276 - 1 CD Brilliant BRIL94327 - 5 CD Brilliant
L. Boccherini : Stabat Mater René de Bousset : Cantates Norbert Burgmüller : Lieder; Sonate Francesca Caccini : Mélodies D. Chostakovitch : Concertos violon- Paul Dessau Edition : Intégrale de
Barbara Vignudelli; soprano; Flavio Emilio spirituelles pour piano n° 8 sacrées et profanes celle n° 1 et 2 l’œuvre
Scogna, direction Ensemble Le Tendre Amour E. Contucci, soprano; C. Mastroprimiano, Elena Cecchi fedi, soprano; Gian Luca Alexander Ivashkin, violoncelle; Moscow
piano Lastraioli, direction SO; Valery Polyanski, direction
BRIL94494 - 1 CD Brilliant BRIL94288 - 1 CD Brilliant BRIL94244 - 1 CD Brilliant BRIL94461 - 1 CD Brilliant BRIL9413 - 1 CD Brilliant BRIL9440 - 12 CD Brilliant
Roberto Fabbriciani : Alchemies, Marco Frisina : Passio Caeciliae Daniel Magnus Gronau : Variations Simeon Ten Holt : Canto Ostinato Giovanni G. Kapsberger : Livre de Caspar Kummer : Musique de
œuvres pour flûte Vignudelli; Sebasti; flavio Emilio Scogna, chorales pour orgue XXL (arr. 4 pianos et orgue) tablature de luth chambre pour instruments à vent
Roberto Fabbriciani, flûte direction Matteo Venturini, orgue Van Veen; Bergmann; Bergwerff Yavor Genov, luth Italian Classical Consort; Luigi Magistrelli
BRIL9446 - 1 CD Brilliant BRIL9405 - 1 CD Brilliant BRIL94843 - 1 CD Brilliant BRIL94990 - 4 CD Brilliant BRIL94409 - 1 CD Brilliant BRIL94472 - 1 CD Brilliant
M. Llobet : Intégrale de l’œuvre Pietro Locatelli : L’arte del violino Carl Loewe : Ballades Vladimir Martynov : Lamentations W.A Mozart : Concertos pour 2 et 3 Pietro Nardini : Intégrale des
pour guitare Igor Ruhadze, violon; Ensemble Violini E. Büchner; N. Shelter; T. Adama; Rudolf de Jérémie pianos; Rondos de concert quatuors à cordes
Giulio Tampalini, guitare Capricciosi Dunckel, piano Chœur Sirin; Andrey Kotov, direction Kocsis; Ranki; Schiff; Schmidt, piano Quatuor Eleusi
BRIL94335 - 1 CD Brilliant BRIL94469 - 5 CD Brilliant BRIL94676 - 1 CD Brilliant BRIL9403 - 1 CD Brilliant BRIL94499 - 1 CD Brilliant BRIL94438 - 1 CD Brilliant
M. Ravel : Arrangements pour Manuscrits John Reading du O. Respighi : Concerto gregoriano; A.Scarlatti : 12 Sinfonie di concerto D. Scarlatti : Sonates A. Schoenberg : Gurrelieder
quintette à vent Dulwich College : Blow, Crofi, Sinfonia drammatica; Fantasia grosso P-J. Belder, clavecin; M. Carbonara, piano; Bundschuh; Lang; Jung; Herbert Kegel,
The Orlando Quintet Greene, James, Stanley... slava; Adagio con variazioni C. Marti, flûte à bec; A. Nigito, clavecin; P. L. Attademo, guitare; G. Schrama, harpe; direction
Riccardo Bonci, orgue OS de Rome; Francesco La Vecchia Perrone, direction M. Miki, accordéon
BRIL94772 - 1 CD Brilliant BRIL94454 - 1 CD Brilliant BRIL94394 - 2 CD Brilliant BRIL94658 - 2 CD Brilliant BRIL94613 - 5 CD Brilliant BRIL94724 - 2 CD Brilliant
F. Schubert : Intégrale des G.P. Telemann : Cantates et Francesco Veracini : Sonates pour Robert de Visée : La Musique de la R. Wagner : Le Vaisseau fantôme, Awake, sweet love : Anthologie de
symphonies musique de chambre pour flûte violon non-publiées chambre du Roi, vol. 2 opéra la musique pour luth
Staatskapelle Dresden; Herbert Blomstedt G. Bertagnoli, soprano; S. Bagliano, flûte à V. Losito, violon baroque; F. Del Sordo, Staropoli; Marchese; Ippolito; Tomadin Fischer-Dieskau; Frick; Wunderlich; Franz J. Lindberg; M. D’Agosta; L. Contini;
bec; Collegium Pro Musica clavecin Konwitschny, direction Y. Genov
BRIL94693 - 4 CD Brilliant BRIL94334 - 1 CD Brilliant BRIL94822 - 1 CD Brilliant BRIL94437 - 1 CD Brilliant BRIL94664 - 2 CD Brilliant BRIL94710 - 14 CD Brilliant
Les prix indiqués sont en euros, toutes taxes comprises et incluent 30% de remise sur le prix de vente généralement constaté.
Si votre commande comporte plus de disques, veuillez continuer sur papier libre. TOTAL B €
Frais de Port (offerts* dès 25,00 € d’achat, sinon 2,89 €) TOTAL A REGLER (A + B + Frais de Port) €
* Uniquement livraison France Métropolitaine. Sinon, veuillez nous contacter.
Ce magazine est envoyé gratuitement à nos clients ayant passé commande auprès de nos services au cours des 3 derniers mois.
DISTRART MUSIQUE
Prénom..................................................................................
36 Avenue Reille - 75014 PARIS Adresse..................................................................................