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Revue du Rhumatisme 74 (2007) 636–643

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Mise au point

Radicaux libres dérivés de l’oxygène et superoxydes dismutases :


rôle dans les maladies rhumatismales
Reactive oxygen species and superoxide dismutases: role in joint diseases◊
Valéry Afonso, Romuald Champy, Dragoslav Mitrovic, Pascal Collin, Abderrahim Lomri*
Inserm U606/IFR-139 et université Paris-VII, hôpital Lariboisière, 2, rue Ambroise-Paré, 75475 Paris cedex 10, France
Reçu le 9 mai 2006 ; accepté le 21 décembre 2006
Disponible sur internet le 21 mai 2007

Résumé
Chez l’homme, de nombreuses situations physiopathologiques (athérosclérose, asthme, maladies rhumatismales, vieillissement, cancer) sont
associées à une production accrue de radicaux libres dérivés de l’oxygène (RLO), dont l’anion superoxyde est le représentant initial. Cette
augmentation de la production de RLO provoque des lésions tissulaires associées à une inflammation. Pour lutter contre l’excès de production
d’anion superoxyde, l’organisme dispose d’enzymes antioxydantes de la famille superoxydes dismutases (SOD). La SOD transforme l’anion
superoxyde en peroxyde d’hydrogène qui est éliminé par la glutathion peroxydase ou la catalase, empêchant ainsi la formation de RLO plus
agressifs comme la peroxynitrite ou le radical hydroxyle. Le rôle joué par la SOD dans la physiopathologie humaine commence seulement à être
élucidé grâce à l’utilisation de techniques d’invalidation ou de surexpression des gènes SOD. Bien que l’administration de SOD native (orgo-
téine) ait montré des propriétés anti-inflammatoires relatives, l’utilisation de molécules synthétiques mimant la SOD semble très prometteuse pour
moduler la réponse inflammatoire. Cette revue discutera les avancées concernant le rôle de l’anion superoxyde et de ces produits dérivés, comme
médiateur de l’inflammation, ainsi que celles concernant le rôle des SOD et leurs mimes, comme agents antioxydants dans les maladies rhuma-
tismales, telles que la polyarthrite rhumatoïde, l’arthrose et les arthropathies microcristallines.
© 2007 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Mots clés : Radicaux libres dérivés de l’oxygène ; Anion superoxyde ; Superoxyde dismutase ; Mimes de la SOD ; Arthrite ; Polyarthrite rhumatoïde ;
Arthropathies microcristallines

Keywords: Reactive oxygen species; Superoxide anion; Superoxide dismutase; SOD mimetics; Arthritis; Rheumatoid arthritis; Crystal-induced arthropathies

1. Introduction d’hydrogène (H2O2), évitant ainsi la formation de dérivés plus


toxiques comme la peroxynitrite (ONOO–) ou le radical hydro-
Le métabolisme cellulaire produit à l’état physiologique une xyle (HO●).
variété de radicaux libres dérivés de l’oxygène (RLO). Dans Dans de nombreuses affections articulaires, des molécules
certaines conditions pathologiques, ces RLO ainsi que leurs pro-inflammatoires (cytokines, prostaglandines) sont libérées
dérivés sont produits de façon excessive [1]. Parmi les RLO, au niveau des sites inflammatoires, ainsi que les RLO [3] et
l’anion superoxyde (O2●–) joue un rôle clé dans l’inflammation le monoxyde d’azote (NO) [4]. Ces agents sont inversement
en général, et dans les maladies rhumatismales en particulier associés à des niveaux très bas de SOD dans le liquide synovial
[2]. L’enzyme superoxyde dismutase (SOD) est impliquée [5]. Une grande partie de la connaissance sur le rôle de l’O2●–
dans la neutralisation de l’O2●– en le transformant en peroxyde en pathologie articulaire a été acquise indirectement par la pré-
sence de résidus nitrotyrosine dans le cartilage de patients
* Auteur
atteints de polyarthrite rhumatoïde (PR) [6] ou par l’action du
correspondant.
Adresse e-mail : lomri@larib.inserm.fr (A. Lomri).
ONOO– in vitro [7], démontrant que l’association de l’O2●–

Pour citer cet article, utiliser ce titre en anglais et sa référence dans le avec le NO est délétère pour le cartilage. D’autres études ont
même volume de Joint Bone Spine. montré le rôle pathologique de l’O2●– en protégeant le cartilage
1169-8330/$ - see front matter © 2007 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
doi:10.1016/j.rhum.2006.12.009
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par l’apport de l’enzyme SOD native (orgotéine d’origine


bovine) [8]. L’invalidation et la surexpression de la SOD ont
définitivement établi le rôle protecteur de la SOD vis-à-vis de
l’O2●– dans les modèles d’arthrite expérimentale chez la souris
[9,10]. Plusieurs mimes synthétiques de la SOD ont été déve-
loppés, à visée thérapeutique anti-inflammatoire et d’en mini-
miser les effets secondaires [11].
L’activité SOD constitue un élément essentiel dans le sys-
tème cellulaire antioxydant pour protéger la matrice extracellu-
laire ainsi que les cellules des effets délétères de l’O2●– et de
ces dérivés. Nous discuterons dans cette revue des données
récentes concernant les RLO et du rôle de la SOD dans les
maladies rhumatismales, ainsi que des futures thérapeutiques
associant les mimes de la SOD.

2. Radicaux libres

Un radical libre est une espèce chimique (atome ou molé-


cule) contenant un électron non apparié. Ce déséquilibre n’est
Fig. 1. Sources métaboliques de production et d’élimination des radicaux libres.
que transitoire et est comblé par l’acceptation d’un autre élec-
GSH : glutathion ; GSSG : glutathion oxydé ; GSR : glutathion réductase ;
tron ou par le transfert de cet électron libre sur une autre molé- XO : xantine oxydase.
cule.
Le métabolisme cellulaire produit, à l’état physiologique, logique, la concentration libre de ces ions métalliques est par-
plusieurs variétés de RLO (Fig. 1). Dans certaines conditions ticulièrement basse, car ils sont séquestrés par des protéines
pathologiques, ces RLO peuvent être modulés qualitativement spécialisées comme la ferritine, de sorte que cette réaction n’a
et quantitativement [12]. Tous les RLO ne sont pas extrême- pas lieu. En revanche, ils sont libérés en situation pro-
ment réactifs, cette réactivité étant très variable selon la nature inflammatoire. Par ailleurs, l’O2●– peut former du ONOO–
du radical. Ainsi, parmi les radicaux formés chez les êtres par combinaison avec le NO modifiant en plus la biodisponi-
vivants, l’O2●– constitue la première forme radicalaire capable bilité de ce dernier (Fig. 2). Parmi les RLO, le H2O2 peut dif-
d’agresser les composantes cellulaires et matricielles. Parmi les fuser dans le cytoplasme et traverser les membranes. Certains
fonctions pro-inflammatoires de l’O2●–, on peut noter l’agres- RLO sont utilisés par l’organisme comme médiateurs régulant
sion des cellules endothéliales, l’augmentation de la perméabi- des fonctions cellulaires comme la prolifération et la mort cel-
lité microvasculaire et le recrutement des polynucléaires neu- lulaire programmée (apoptose), impliquant des modifications
trophiles (PNN) sur les sites inflammatoires. Il est également des voies de signalisation intracellulaires associées à une
un précurseur d’autres espèces radicalaires plus réactives modulation de l’expression génique [13]. En revanche, certains
comme le radical HO● formé par l’interaction de l’O2●– avec radicaux libres comme les peroxyles (ROO●) ou le HO● sont
les ions métalliques libres (fer ou cuivre). En situation physio- extrêmement agressifs ; ils sont capables de fragmenter l’ADN

Fig. 2. Anion superoxyde et ses dérivés.


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[14], les structures lipidiques [15] ainsi que les composantes ubiquitaires : les superoxydes dismutases (SOD), la glutathion
matricielles [16]. Ils sont aussi impliqués dans les modifica- peroxydase (GPx) et la catalase. Il existe également des molé-
tions oxydatives des protéines qui peuvent mener à leur frag- cules antioxydantes hydrosolubles (glutathion, vitamine C,
mentation chimique, ou à leur susceptibilité accrue à l’attaque acide urique) et liposolubles (vitamine E, caroténoïdes, biliru-
protéolytique [17,18]. bine), intervenant tout particulièrement au niveau des membra-
La concentration des RLO est déterminée par l’équilibre nes cellulaires et des lipoprotéines plasmatiques. Ainsi, les
entre leur taux de production et leur taux d’élimination par antioxydants ont été définis comme des substances capables
divers composés et enzymes antioxydants. Cet état d’équilibre de concurrencer d’autres substrats oxydables à des concentra-
est la condition clé pour maintenir la fonction cellulaire et tis- tions relativement basses et donc de retarder ou d’empêcher
sulaire normale (Fig. 3). Les sources métaboliques produisant l’oxydation de ces substrats.
les RLO sont nombreuses : chaîne respiratoire mitochondriale,
cytochromes P-450, activité de la NADPH oxydase, myélope- 3. Superoxydes dismutases
roxydase, NO synthase, xanthine oxydase (Fig. 4).
La SOD catalyse la dismutation de l’O2●– en dioxygène et
Pour lutter contre cet excès de production de RLO, l’orga-
H2O2 selon la formule :
nisme dispose d’un arsenal important d’enzymes antioxydantes
O• • þ
2 þ O2 þ 2H !H2 O2 þ O2

Le H2O2 est métabolisé par la GPx ou la catalase. La GPx


agit également sur les hydroperoxydes qui proviennent de la
peroxydation des acides gras polyinsaturés (acide linoléique,
linolénique, arachidonique). Une modification de ces activités
enzymatiques antioxydantes pourrait être à l’origine d’un stress
oxydant.
Chez l’homme, trois isoformes compartimentées de
l’enzyme SOD ont été caractérisées de façon biochimique et
moléculaire. La Cu/Zn-SOD ou SOD1 cytosolique, et la EC-
SOD ou SOD3 extracellulaire, utilisent le cuivre et le zinc
comme cofacteurs nécessaires à l’activité enzymatique, alors
que la SOD2, mitochondriale, utilise le manganèse.
Fig. 3. Anion superoxyde (O2●–) et superoxyde dismutase (SOD) : les SOD
endogènes sont cruciales pour contrôler la concentration de l’O2●–. En
De nombreuses études sur la fonction physiologique des
pathologie inflammatoire, il existe un déséquilibre entre la production de l’O2●– trois SOD et leurs rôles dans la protection contre l’O2●– sont
et la capacité enzymatique de son élimination par la SOD. récapitulées dans plusieurs excellentes revues [19,20].

Fig. 4. Origine extra- et intracellulaire des radicaux libres dérivés de l’oxygène.


XO : xanthine oxydase ; P-450 : cytochrome P-450.
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3.1. Structure et fonction de la SOD1 Les cytokines pro-inflammatoires, comme l’interleukine-1


(IL-1), l’IL-4, l’IL-6 et le TNF-α sont de puissants activateurs
Le gène codant la SOD1 est localisé au niveau du chromo- de la SOD2. La région du promoteur impliquée dans cette sti-
some 21. La SOD1 est présente dans le cytoplasme, le compar- mulation possède des sites de fixation aux facteurs de tran-
timent nucléaire, et l’espace intermembranaire mitochondrial scription classique de la famille NF-κB, C/EBP et NF-1 [29].
des cellules mammifères. L’étude du promoteur de la SOD1
humaine a permis de mettre en évidence plusieurs sites de fixa- 3.3. Structure et fonction de la SOD3
tion pour des facteurs de transcription modulés par le statut
redox cellulaire, tels que AP-1 et NF-κB. La surexpression de
Le gène de la SOD3 est situé sur le chromosome 4. La
la SOD1 chez la drosophile augmente son espérance de vie
SOD3 possède une forte affinité pour l’héparine et autres pro-
[21]. Sa surexpression chez la souris est associée à une protec-
téoglycannes de la matrice extracellulaire et de la membrane
tion des tissus cérébraux dans des conditions pathologiques
plasmique. Elle est essentiellement présente dans les comparti-
comme l’ischémie ou la maladie de Parkinson [22]. L’invalida-
ments extracellulaires, plasma, lymphe, fluide cérébrospinal, et
tion du gène SOD1 chez la souris n’est pas létale [23] ; cepen-
liquide synovial [30,31]. La SOD3 protège les cellules et la
dant, in vitro, la prolifération cellulaire est fortement réduite
matrice des effets délétères de l’O2●– généré par les PNN
[24] et sa résistance vis-à-vis de l’O2●– est diminuée. Chez
actifs. Des protéases de la famille des convertases (furine)
l’homme, des mutations du gène SOD1 sont à l’origine de
relarguées par les cellules inflammatoires clivent la partie
désordres neurodégénératifs comme la sclérose latérale amyo-
fixant la SOD3 à la matrice, exposant cette dernière à des atta-
trophique (SLA), associés à des dommages oxydatifs [25]. De
ques radicalaires, aboutissant à une augmentation du taux plas-
même, chez la souris, des formes mutées de la SOD1 sont
matique de SOD3 [32]. La seule mutation connue actuellement
associées à une augmentation d’apoptose et à des modifications
concerne son site de fixation à l’héparine (R213G), augmentant
oxydatives des protéines. La SOD1 joue un rôle important dans
le risque cardiovasculaire [33].
la survie et la croissance cellulaire. Les transcrits de la SOD1
peuvent être augmentés par différents stimuli comme les chocs
thermiques, les contraintes de cisaillement, les métaux lourds, 4. Rôle potentiel du stress oxydant dans les maladies
ou le stress oxydatif, démontrant que cette enzyme est impli- rhumatismales
quée dans la réponse cellulaire à différents stress.
Beaucoup de facteurs sont connus pour activer l’expression 4.1. Stress oxydant et arthrose
de la SOD1, cependant, peu d’éléments sont disponibles sur
son inhibition. Dans notre laboratoire, nous nous sommes inté- La substance fondamentale du cartilage subit des change-
ressés au rôle des cytokines pro-inflammatoires dans l’inhibi- ments structuraux, moléculaires, et mécaniques substantiels au
tion des défenses antioxydantes cellulaires. En effet, l’augmen- cours du vieillissement, comme la fibrillation de surface, les
tation du stress oxydant, associé à une surproduction de TNF-α altérations de la structure et la composition des protéoglycan-
dans l’inflammation, suggère une inhibition des défenses enzy- nes, la dégradation accrue de collagène. La résistance à la trac-
matiques antioxydantes, et en particulier l’expression de la tion et sa rigidité sont diminuées. Parmi les facteurs impliqués
SOD1. Nos résultats montrent que le TNF-α inhibe bien dans l’arthrose, l’IL-1β est l’une des cytokines les plus actives
l’expression de cette protéine. La voie de signalisation proa- [34]. L’IL-1β diminue l’expression du collagène de type II et
poptotique JNK/AP-1 est impliquée dans cette répression de l’agrécane, augmente l’expression des métalloprotéases-1 et
[26]. La répression de ce gène antioxydant par le TNF-α per- 3 (MMP-1 et 3). Elle stimule également la production de NO
met donc d’expliquer la présence de l’O2●– et son cortège de aboutissant à la formation de ONOO– attaquant directement les
molécules toxiques au cours de l’inflammation. répétitions de guanine dans les télomères de l’ADN, reliant
ainsi directement le stress oxydant à l’érosion des télomères
3.2. Structure et fonction de la SOD2 [35]. Le vieillissement du cartilage et la sénescence du chon-
drocyte peuvent jouer un rôle important dans la pathogénie et
Le gène de la SOD2, est situé sur le chromosome 6, et son le développement de l’arthrose.
invalidation est létale chez la souris à cause d’une cardiomyo- Les RLO possèdent une forte réactivité et une courte demi-
pathie associée à une neurodégénérescence. La SOD2 est mito- vie. Afin d’étudier leur impact in vivo des marqueurs de
chondriale. Elle joue un rôle important dans la protection vis-à- l’attaque radicalaire comme la nitrotyrosine, qui résulte de
vis des radicaux libres induits par l’hyperoxie. Sa déficience l’oxydation de l’acide aminé naturel tyrosine en présence de
entraîne une augmentation de la production d’anion supero- l’oxyde d’azote (NOO), est maintenant utilisée. Loeser et al.
xyde mitochondrial, qui inhibe en retour la chaîne respiratoire [36] ont démontré que la nitrotyrosine est surexprimée dans
sur les complexes I et II [27]. De nombreux polymorphismes le cartilage normal des patients âgés et dans le cartilage arthro-
ont été associés à une réduction de l’activité enzymatique, aug- sique, suggérant l’implication du stress oxydant dans le vieil-
mentant le risque de cardiomyopathie. La surexpression de la lissement et dans la dégénération du cartilage. Ces résultats
SOD2 chez des animaux transgéniques réduit la taille de montrent que le stress oxydant affecte la fonction chondrocy-
l’infarctus, protégeant les tissus de l’apoptose [28]. taire dans le cartilage articulaire.
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4.2. Stress oxydant et polyarthrite rhumatoïde D’autres cristaux tels les cristaux de phosphate de calcium
basique (BCP) ont été mis en évidence dans les liquides arti-
On ne connaît pas les causes exactes de la polyarthrite rhu- culaires dans des situations variées allant de l’articulation
matoïde (PR) mais on soupçonne une possible implication des asymptomatique à l’arthrite aiguë et l’arthropathie destructrice
radicaux libres. Plusieurs études ont montré que les antioxy- [41]. Les BCP, dont le plus connu est l’apatite, constituant le
dants, et notamment, la vitamine E pourrait jouer un rôle béné- minéral de l’os sous forme d’hydroxyapatite (HA) et d’apatite
fique dans cette maladie. carbonatée (CA), comportent également le phosphate octacal-
Sur le lieu de l’inflammation, l’activation des lymphocytes cique (OCP), le phosphate tricalcique, et la whitlockite. Ils sont
T et autres cellules immunitaires (macrophages) nécessite une retrouvés dans une grande partie des arthropathies dégénérati-
augmentation considérable de consommation d’oxygène et ves et seraient corrélés à leur degré de sévérité. Ils ont été iso-
parallèlement la production des RLO par ces cellules est aug- lés dans des dépôts extra-articulaires qui, eux aussi, peuvent
mentée. être ou non symptomatiques. Leur pouvoir phlogistique et le
Des études in vitro ont montré que la formation du ONOO– type de réponse cellulaire varient d’un cristal à l’autre, aussi
diminue la synthèse de collagène de type II et d’agrécane, ainsi bien pour les fibroblastes synoviaux que pour les chondrocytes.
que la réponse chondrocytaire au facteur de croissance IGF-1. Les cristaux d’OCP entraînent en particulier une production
Par ailleurs, le ONOO– augmente l’expression des MMP-3 et majoritaire de TNF-α [42] et par conséquent une surproduction
13 et diminue la synthèse et l’activité des inhibiteurs tissulaires de radicaux superoxydes due à l’inhibition de la SOD1. Il
des MMPs (TIMPs) [3]. L’ensemble de ces changements abou- existe cependant dans ces situations cliniques un équilibre qui
tit à une augmentation de la dégradation matricielle. se crée entre la production de cytokines pro-inflammatoires et
Le TNF-α produit de façon excessive au cours de la PR, est leurs inhibiteurs.
décrit comme principal activateur de la production des RLO. Les microcristaux calciques sont connus pour stimuler la
Hormis les effets cellulaires délétères de cette cytokine, le production de TNF-α par de nombreuses cellules telles que
TNF est un inhibiteur de la SOD1 [26] et SOD3 [37]. L’émer- les monocytes, les chondrocytes, et probablement les fibroblas-
gence des biothérapies (agents anti-TNF) a révolutionné la tes synoviaux. Les BCP activent en effet ces cellules pour la
prise en charge de cette maladie. Un travail en cours de publi- production de MMP-1, MMP-3, MMP-8 et MMP-13, notam-
cation montre qu’in vitro, l’infliximab protège la SOD extra- ment pour les deux premières par l’intermédiaire de la protéine
cellulaire de l’effet inhibiteur du TNF-α [38]. kinase-C [43]. Nous avons cherché à déterminer s’il existait
Le travail initial de Marklund et al. [30] montre que la une action des BCP (HA et CA) sur la SOD1. Nos résultats
SOD3 est l’enzyme majoritaire dans le liquide synovial et suggèrent que les BCP répriment la SOD1 en inhibant sa
représente 80 % de l’activité enzymatique de ce liquide. Une voie activatrice NF-κB (Champy et al., résultats non publiés).
réduction de 50 % de l’activité est observée chez les patients Comme par ailleurs, il est largement démontré que les micro-
atteints de PR, suggérant qu’une réduction de l’activité enzy- cristaux stimulent la production de TNF-α, ainsi que la voie de
matique pourrait augmenter la susceptibilité du tissu synovial à signalisation JNK/AP-1, la diminution du gène antioxydant
l’attaque radicalaire. SOD1 par les microcristaux pourrait être liée à l’action directe
du ΤΝF-α, dont la conséquence est une accumulation du radi-
4.3. Arthropathies microcristallines cal superoxyde dans la cavité synoviale.

Les microcristaux sont également impliqués dans la genèse 5. Effets bénéfiques de la SOD et ses mimes
des arthropathies dégénératives. Le prototype de l’inflamma- dans les maladies rhumatismales
tion aiguë microcristalline est représenté par la goutte. Dans
ce cas, les cristaux d’urate de sodium présent dans la cavité 5.1. SOD et maladies rhumatismales
synoviale sont responsables d’une inflammation synoviale
aiguë et contribuent également au long terme, à la dégradation Chez l’animal, dans les modèles d’ischémie et d’inflamma-
du cartilage et aux lésions osseuses. Diverses cytokines pro- tion, les enzymes SOD ont montré un effet protecteur [22]. Les
inflammatoires (TNF-α, IL-1, IL-6, IL-8) sont produites par souris génétiquement déficientes en SOD3, développent une
les cellules synoviales et sont responsables du recrutement arthrite induite au collagène plus sévère, accompagnée d’une
des PNN dans le liquide synovial [39]. L’action des cytokines production accrue de cytokines pro-inflammatoires [9]. La sup-
nécessite l’activation des voies de signalisation intracellulaire, pression de l’arthrite induite au collagène a été observée chez
en particulier la phosphorylation de la kinase Syk, qui joue un l’animal par surexpression du gène de la SOD3 [10] ou par
rôle essentiel et central dans l’activation des PNN responsables l’administration de la SOD3 dans l’articulation [44].
de la production de l’anion superoxyde [40]. Le processus de Chez l’homme, il existe une corrélation inverse entre l’acti-
phagocytose des cristaux d’urate par les PNN est accompagné vité sérique SOD3 et l’état clinique des patients atteints de PR
de la libération d’enzymes lysosomiales et d’une importante [45]. Des résultats contradictoires ont été obtenus avec l’orgo-
production de radicaux libres, de prostaglandines et de leuco- téine dans le traitement de la PR et l’arthrose [8,46]. Cepen-
triènes LTB 4 impliqués dans l’activation de la réaction inflam- dant, l’utilisation de la SOD native a montré certains inconvé-
matoire. nients liés à son origine bovine, comme le déclenchement de
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réactions immunologiques ainsi que l’apparition de douleurs et fonction anti-inflammatoire importante, en éliminant l’O2●– et
de sensation de brûlure, qui ont finalement entraîné son retrait donc bloquant la formation de ONOO–, et par conséquent, la
du marché. nitration des résidus tyrosines sur les protéines. Il atténue
L’ensemble de ces résultats semble indiquer un rôle protec- l’infiltration des PNN sur le lieu de l’inflammation en dimi-
teur de la SOD dans les affections articulaires inflammatoires. nuant l’expression de molécules d’adhésion comme ICAM ou
P-Sélectine. Il diminue également le relargage de molécules
5.2. Mimes de SOD et maladies rhumatismales pro-inflammatoires comme le TNF-α en bloquant probable-
ment l’expression du facteur de transcription NF-κB [44]. Les
Sachant que la dismutation de l’O2●– par la SOD module le travaux de Salvemini et Cuzzocrea ont montré le rôle béné-
cours de l’inflammation, plusieurs équipes ont poursuivi les fique de l’addition de M40403 dans le traitement de l’arthrite
recherches pour développer des molécules synthétiques de induite au collagène chez le rat [11,50].
faible poids moléculaire capables de mimer les effets de la
SOD native (mimes de la SOD), dans le but de surmonter les 6. Conclusion
limitations liées à l’orgotéine.
Il existe plusieurs familles de molécules mimes de la SOD De l’ensemble de ces données, il est clair que :
[11]. Les plus intéressantes concernent celles des nitroxides
(Tempol) et des complexes « Mn(II) pentaazamacrocyclic ● la production de radicaux libres dérivés de l’oxygène
ligand » (M40403). Le Tempol est un dérivé soluble du comme l’anion superoxyde, le monoxyde d’azote et leurs
Tempo qui est utilisé en spectroscopie par ESR (Electron dérivés est très fortement augmentée au cours des maladies
Spin Resonance), pour détecter le radical libre O2●–. C’est un rhumatismales ;
composé stable de faible poids moléculaire qui peut traverser
● le système enzymatique antioxydant représenté principale-
les membranes. Ces effets bénéfiques ont été observés dans des
ment par la SOD est diminué en conséquence d’une surpro-
modèles animaux d’inflammation, d’hypertension, de diabète
duction de TNF-α ;
et de dysfonction de la cellule endothéliale [47]. Le Tempol
atténue les effets de l’O2●– in vitro, réduit la formation du ● la thérapie à l’aide de molécules à activité SOD est béné-
HO●, atténue les effets cytotoxiques du H2O2 et du ONOO–. fique sur l’évolution de diverses affections, articulaires
Les travaux de Cuzzocrea et al. [48] ont montré le rôle béné- notamment.
fique de l’utilisation du Tempol dans le traitement de l’arthrite
expérimentale induite au collagène chez le rat. Par conséquent, il apparaît que l’élimination de l’anion
Concernant la famille des complexes à base de manganèse superoxyde par le biais de molécules thérapeutiques à activité
(MnII), le composé M40403 est une molécule très stable pos- SOD a un effet bénéfique sur l’inflammation à travers trois
sédant une activité SOD très élevée [49]. C’est un composé voies principales :
catalytique qui augmente le taux de conversion de l’O2●– en
dioxygène et H2O2. Il semble spécifique de l’O2●, ne réagissant ● inhibition de la formation du peroxynitrite permettant la bio-
ni avec l’H2O2 ni avec le ONOO– ou le NO. Il possède une disponibilité du monoxyde d’azote (Fig. 5) ;

Fig. 5. Rôle protecteur de la SOD dans le cartilage.


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