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: Commerce international
Réaliser par :
SAOURI Myriem
ELQOUB Hamza
Master Commerce Kassimi Mohammed Ayoub
SELATNI mimoun
Professeur :
Mr.ALIDOUNI Abdelwafi
Plan
Introduction …………………………………………………………………………………………………………………………………4
Chapitre I : Cadre conceptuel ……………………………………………………………………………………………………….5
I- Une analyse historique du commerce international …………………………………………………………………..5
1- La révolution industrielle ……………………………………………………………………………………………5
2- La prospérité industrielle d’après-guerre ……………………………………………………………………7
3- Vers une grande convergence ………………………………………………………………………………….10
II- Les pays émergents…………………………………………………………………………………………………………………..12
1- Les critères de considération des pays émergents ………………………………………………….13
2- Les caractéristiques des pays émergents …………………………………………………………………14
Chapitre III : les BRICS, et l’impact des marchés émergent le commerce international ……………….28
I- BRICS………………………………………………………………………………………………………………………………………28
1- BRICS : Définition …………………………………………………………………………………………………….28
2- D’autre pays emergents frappant a la porte …………………………………………………………….29
II- L’impact des marchés emergents sur le commerce international …………………………………..30
1- Les pays emergents et le basculement de la richesse dans le commerce international ………..31
Conclusion ……………………………………………………………………………………………………………………………………….38
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INTRODUCTION
L'histoire montre que des périodes de protectionnisme ont coïncidé avec un fort
développement économique interne et un commerce international malgré tout
florissant.
La production de ces industries est exportée partout dans le monde, ce qui permet à
ces pays émergents d’accroître conséquemment leur revenu global. Les taux de
croissance dans ces pays ont parfois atteint les deux chiffres. Leur influence sur
l’économie mondiale se confirme progressivement. Parmi ces pays, les BRICS
s’imposent peu à peu. Cet acronyme désigne les cinq pays les plus puissants parmi
les pays émergents. Ce sont le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud.
Ils cherchent à modifier l’ordre mondial en intégrant les différentes institutions
internationales voire en créant de nouvelles institutions dont la vocation est
d’inverser la domination économique et politique mondiale en leur faveur. Les
échanges entre ces pays se sont accrus ces dernières années, mais également les
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échanges avec les pays en voie de développement comme l’Afrique et les pays
développés. Pourtant ces pays connaissent bien les problèmes qui les empêchent de
devenir des pays développés.
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Chapitre I : Cadre conceptuel
I. Une analyse historique du commerce
Le rôle du commerce dans le développement économique et social des Etats, territoires et
zones ne fait l’ombre d’aucun doute. Il constitue le fondement des progrès depuis
l’Antiquité. Ce sont les échanges qui ont consacré la division du travail au sein des
communautés primitives. Partout dans le monde, le commerce se positionne ainsi comme
un des principaux vecteurs de la croissance économique et un des baromètres de
l’appréciation de la conjoncture économique des Etats. Le commerce est aussi considéré
comme un puissant instrument de consolidation des relations sociales, de rapprochement
des peuples, de sociabilité, entre des groupes, de renforcement des liens entre les pays. Il
permet également la mise en place de puissants réseaux intracommunautaires et
transétatiques voire transcontinentaux. La création du GATT en 1946, au lendemain de la
seconde guerre mondiale, a reposé sur la conviction que le développement du commerce
entre les nations constituerait, non seulement une source importante de prospérité, mais
aussi un puissant facteur de consolidation de la paix.
Il y a deux siècles, à la suite de la révolution industrielle, le monde est entré dans une
période de croissance économique sans précédent, qui se poursuit de nos jours.
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1. La révolution industrielle
La première vague a eu lieu dans la seconde moitié du XIXe siècle. Dans cette vague, la
Grande-Bretagne, plusieurs autres pays d’Europe occidentale et l’Amérique du Nord ont
devancé le reste du monde en étant les premiers à s’industrialiser, processus appelé la «
grande divergence ».
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Entre 1914 et 1945, il y a inversion de l’intégration mondiale à la suite d’une série de chocs
politiques pour le système international : la guerre, la dépression et le nationalisme
économique. Cela a provoqué le ralentissement de la croissance économique des pays, l’arrêt
du développement économique dans de nombreuses régions et une régression en Europe.
Après la Seconde Guerre mondiale, une autre vague survient et voit les pays qui se
développaient rapidement à l’époque, tels que le Japon et les nouvelles économies
industrialisées, rattraper rapidement l’Occident qui était déjà développé, alors même que
les pays industriels avancés creusaient encore plus l’écart par rapport aux pays pauvres et
moins développées, qui traînaient.
La deuxième vague de développement économique a duré de l’immédiat après-guerre
jusqu’au début des années 1970, période appelée « âge d’or » de la prospérité, avec une
augmentation du PIB mondial de 4,9% par an et une croissance encore plus spectaculaire
de 7% du commerce mondial. Les États-Unis ont enregistré une croissance de plus de 2,5%
par an, consolidant leur position de première puissance économique et industrielle du
monde, mais les pays européens ont connu une croissance encore plus rapide, reflétant la
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marge de redressement importante après la dépression et la guerre et l’énorme potentiel de
rattrapage technologique par rapport aux États-Unis Toutefois, l’épisode le plus marquant
de cet âge d’or a été l’ascension rapide des nouveaux pays industrialisés d’Asie de l’Est,
qui ont vite rattrapé leur retard sur l’Occident avancé.
Figure 2 : Exportations de marchandises par habitant pour certaines économies,
1913-1973 ($EU de 199
Dans les décennies suivant la seconde guerre mondiale, le Japon, a connu son « miracle »
économique. Dans cette période, le pays a enregistré une croissance remarquable de 10%
par an en moyenne notamment entre 1950 et 1973, en partie parce qu’il se redressait après
la guerre, mais surtout parce qu’il rattrapait son retard sur les puissances industrielles.
Cette ascension tirée par les exportations a constitué un modèle pour l’Asie. À certains
égards, la trajectoire de croissance de la République de Corée a été encore plus
extraordinaire, car elle a duré plus longtemps. Figurant parmi les pays les plus pauvres du
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monde après la guerre de Corée (1950-1953), la République de Corée a enregistré des taux
de croissance de 10% par an dans les premières décennies d’après-guerre, de 9% dans les
années 1970 et 1980 et de 6,6% dans les années 1990, ce qui représente la croissance
soutenue la plus forte de l’histoire, alimentée en grande partie par la croissance encore plus
rapide de son commerce. Le ratio des exportations de marchandises au PIB est passé de
0,7% en 1950 à 36,3% en 1998. D’autres « tigres » asiatiques, comme le Taipei chinois,
Hong Kong et Singapour, ont enregistré des taux de croissance exceptionnels. Cela a
abouti non seulement à l’expansion du « centre » industriel, mais aussi à l’augmentation de
l’écart entre les pays riches et les pays pauvres préindustriels. Après douze années de
guerre de 1937 à 1949, la Chine a connu une croissance quasiment nulle dans les années
1950 et 1960. L’Afrique, qui avait en 1950 un PIB par habitant légèrement supérieur à
celui de l’Asie, a enregistré la plus faible croissance du revenu par habitant pendant l’âge
d’or, avec un taux de seulement 1,8%. L’Amérique latine, qui avait obtenu de meilleurs
résultats que les autres régions dans la période entre les deux guerres, a connu elle aussi
une croissance plus modeste pendant l’âge d’or, en partie à cause de régimes commerciaux
plus restrictifs.
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la guerre froide, l’écart entre le monde avancé et le monde en développement a continué de
se creuser, conduisant à ce que l’historien de l’économie LantPritchett a appelé «
divergence» qui veut la grande divergence. Les principaux bénéficiaires de l’ouverture
commerciale après la guerre, les pays dit avancés, en particulier les pays européens et les
nouveaux pays industrialisés d’Asie, ont bénéficié de l’ouverture commerciale, où la
croissance du commerce a été de 8,6% et 8% en moyenne, respectivement. L’Amérique
latine, qui a résisté davantage à l’ouverture commerciale en s’appuyant sur la production
intérieure plutôt que sur les importations, a moins bénéficié de cette expansion sans
précédent du commerce. En Afrique, la croissance des exportations a été plus forte qu’en
Amérique latine, mais nettement plus faible qu’aux États-Unis, en Europe ou dans les
nouveaux pays industrialisés d’Asie. Par contre, les pays du bloc soviétique et la Chine se
sont volontairement isolés de l’économie mondiale de plus en plus ouverte et intégrée.
Tandis que les États-Unis continuaient de croître, que l’Europe se redressait rapidement et
que les tigres asiatiques faisaient la course pour rattraper leur retard, l’écart de richesse et
de revenu entre les pays industriels avancés et le monde en développement ne cessait de se
creuser. En 1970, les pays les plus riches avaient un PIB par habitant 30 fois supérieur à
celui des plus pauvres. Jamais encore le monde n’avait connu de telles différences de
revenu et de richesse. La « grande divergence » s’accentuait.
3. Vers une grande convergence
Enfin dans les années 1980, une dernière vague, a vu une grande partie du reste du monde
en développement, notamment les deux géants, la Chine et l’Inde, engager leur processus
d’industrialisation rapide. Cette « grande convergence », qui n’est qu’au début à bien des
égards, représente la phase de rattrapage économique la plus large et la plus rapide à ce
jour.
Depuis la fin des années 1980, le monde connaît un cycle de développement économique,
le plus vaste à ce jour. Ce cycle est caractérisé principalement par la croissance
spectaculaire des marchés émergents, avec l’ascension vertigineuse de géants économiques
tels que le Brésil, la Chine, l’Inde, l’Indonésie et les Philippines. Quand, entre 1950 et
1973, le Japon a enregistré une super croissance de plus de 10% par an, le reste de l’Asie
n’a progressé que de 2,6%. Entre 1973 et 2000, le reste de l’Asie a progressé deux fois plus
vite que le Japon et, dans les années 1990, cette progression a été quatre fois plus rapide.
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Selon la Commission sur la croissance (2008), à partir des années 1980, sept économies
asiatiques (Chine ; Hong Kong, Chine ; Malaisie ; Singapour ; République de Corée ;
Taipei Chinois ; et Thaïlande) ont connu une croissance moyenne de 8% par an pendant
plus de 25 ans, développement d’une ampleur et d’une rapidité sans précédent dans
l’histoire. Aux États-Unis, la croissance a été légèrement plus faible après le début des
années 1970, avec un taux moyen de 2,4%, que dans la période de l’après-guerre. En
Europe et au Japon, le rattrapage rapide du niveau de revenu par habitant des États-Unis
pendant l’âge d’or (entre la deuxième guerre mondiale et le début des années 1970), avait
pris fin, pour la plupart des pays, au début des années 1990. Le PIB de l’Europe
occidentale a augmenté de 2,1% par an entre 1973 et 1998, contre 4,8% entre 1950 et
1972, et sa progression a été encore plus faible durant la première décennie du XXIe siècle.
Là encore, l’expansion du commerce a reflété et renforcé cette phase de croissance
mondiale.
Figure 3 : Exportations de marchandises par habitant pour certaines économies,
1980-2012 ($EU de 1990)
Les deux derniers siècles ont été les plus dynamiques de toute l’histoire de l’économie
mondiale. Pour de nombreux pays en développement, les dernières décennies ont été
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particulièrement favorables à la croissance, au point que la « grande divergence » semble
laisser la place à une « grande convergence ». En l’espace d’une génération, la Chine est
devenue la deuxième économie mondiale et le premier exportateur du monde ; l’Inde, le
Brésil, l’Indonésie et d’autres économies émergentes, représentant la moitié de la
population mondiale, ont également atteint des taux de croissance historiquement élevés.
Comme l’a dit Michael Spence, nous ne sommes ni à la fin ni au début d’un processus,
mais plutôt au cours d’une révolution industrielle qui entre dans son troisième siècle. Ce
processus de développement qui s’étend, progresse et s’accélère rapidement, a été possible
parce que l’économie mondiale est devenue plus ouverte et plus intégrée. L’ouverture
économique, a elle-même reposé sur la solidité et la résilience du système international, sur
sa capacité d’intégrer de nouveaux géants, de résister aux chocs et de promouvoir la
coopération et la cohérence.
II. Les pays émergents
La notion de pays émergent ne correspond à aucune définition économique précise, elle
correspond plutôt à une notion assez floue qui peut varier d'un auteur à un autre et surtout
dans le temps.
A l'origine, les pays émergents étaient appelés les « pays du Tiers-Monde » après la
seconde guerre mondiale. On est ensuite passé au terme de « pays sous-développés », mais
le terme étant trop péjoratif, on l'a transformé en « pays en voie de développement » dans
les années soixante. En revanche, ce terme n'a pas disparu et désigne désormais les pays du
Sud, moins développés que les pays du Nord (les pays développés).
Le concept de « pays émergents » apparaît dans les années 1980 avec le développement
des marchés boursiers dans les pays en développement. Il désigne les pays dont le PIB par
habitant est inférieur à celui des pays développés, mais qui connaissent une croissance
économique rapide, et dont le niveau de vie ainsi que les structures économiques
convergent vers ceux des pays développés. Il n'y a pas de liste exhaustive des pays
auxquels s'appliquent ce terme, la liste varie selon les sources et les époques. Dans ces
pays on observe souvent des changements structurels tels que : la rénovation juridique et
institutionnelle, le passage d’une production agricole a une production industrielle,
l’ouverture au marché mondial des produits et services et aux flux internationaux de
capitaux.
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L'émergence d'un pays correspond donc à une période transitoire de celui ci. On peut dire
que le concept d'émergence se base sur 3 facteurs :
- L'évolution du pays considéré.
- Le résultat de cette évolution à savoir l'intégration de ce pays dans l'économie mondiale.
- La convergence de son niveau de vie vers celui des pays développés, montrés comme
étant des modèles, des optimums.
On peut toutefois dire que l'expression "pays émergent" représente les pays en
développement qui ne font pas partie des pays les moins avancés (PMA). On peut
toutefois reconnaître quelques critères communs à l'ensemble des pays de ce groupe : IDH
et PIB inférieur aux pays développés, croissance économique forte, part croissante dans
l’économie mondiale. Donc des pays qui ont tendance à voir plusieurs indicateurs
(notamment économique) à la hausse de façon conséquente et qui s'approchent petit à petit
du groupe des pays développés.
On constate en premier lieu que le niveau de PIB et de PIB par habitant dans ces pays ont
largement cru ces dernières années et sont donc assez élevés par rapport à leur passé ou
aux autres pays en développement et sont pourtant toujours croissants. Ils montent jusqu’à
e PIB total de la Chine atteint 23 460 milliard de dollar pour la Chine en 2019. Certains
sont même plus élevés que ceux qu’on trouve dans les pays développés. Le PIB par
habitant au Brésil par exemple est de 15300 dollars en 2019. Leur niveau de PIB est donc
très important. L’ensemble du PIB des pays émergents ne représentait que 37% du PIB
mondial en 1980 alors qu’il monte à 59% en 2019. Cette situation est possible grâce au
développement des industries et des entreprises et au développement du commerce
international. Grâce aux bas coûts et les divers avantages, les profits des entreprises sont
élevés, ce qui incite plus les investisseurs et par conséquent, le PIB reste encore en hausse.
Les revenus de ces pays sont assez élevés mais si on tient compte des PNB, la situation
n’est pas pareille. La plupart des revenus au niveau national sont obtenus grâce aux
capitaux étrangers des entreprises étrangères qui servent d’investissement. Ces industries
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produisent beaucoup. Une part importante des bénéfices est rapatriée dans les pays
d’origine. Ce qui fait que les bénéfices nets qui restent dans les économies sont diminuées.
Par exemple, seulement 41% des exportations sont faites par des entreprises intégralement
chinoises. Ce pourcentage tend quand même à augmenter ces dernières années avec
l’enrichissement d’une partie de la population qui peut ainsi investir dans l’économie de
leur pays.
En résumé, l'émergence est un concept d'intégration dans les relations économiques
mondiales et d'adaptabilité à la mondialisation. Ainsi, certains de ces pays se sont
démarqués ces dernières années et forment un groupe que l'on appelle la « BRICS».
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On peut toutefois dire que l'expression "pays émergent" représente les pays en développement
qui ne font pas partie des pays les moins avancés (PMA). On peut toutefois reconnaître
quelques critères communs à l'ensemble des pays de ce groupe : IDH et PIB inférieur aux
pays développés, croissance économique forte, part croissante dans l’économie
mondiale. Donc des pays qui ont tendance à voir plusieurs indicateurs (notamment
économique) à la hausse de façon conséquente et qui s'approchent petit à petit du groupe des
pays développés.
2.1. L’intégration des pays émergents dans l’économie mondiale
L’intégration des pays émergents dans l’économie mondiale est rapide et se caractérise par
des taux de croissance élevés. À titre indicatif, sur la période 1995-2005, la croissance des
exportations de marchandises a été de 18 % pour la Chine, de 13 % pour l’Inde et de 10 %
pour le Brésil, contre 4 % pour les États-Unis. De même, tandis que le taux de croissance
annuel pour les pays de l’Union européenne tourne généralement autour de 2 % cette dernière
décennie, la Chine affiche pour sa part un taux de croissance qui oscille autour de 10 %. Pour
l’Inde, ce taux avoisine les 8 % en 2007, contre 4 % pour le Brésil.
2.2. Des infrastructures financières à risque
Le phénomène des pays émergents est étroitement lié à la libéralisation progressive des
marchés de capitaux à l’échelle mondiale, par laquelle les pays industrialisés ont
progressivement démantelé les barrières qui empêchaient les flux de capitaux privés de
traverser les frontières. Dans le courant des années 1990, des pays comme la Chine, la
Thaïlande, l’Indonésie, le Mexique ou le Brésil, ont ainsi pu enregistrer d’importantes entrées
de capital privé en provenance des pays industrialisés.
Sur le plan financier, on considère toutefois que les institutions financières des pays
émergents ont montré une fragilité plus grande que celle des pays industrialisés (notamment
en raison de réglementations bancaires déficientes), qui n’en est pas moins déstabilisatrice
pour l’ensemble des économies du globe, dans la mesure où les flux financiers sont
mondialisés. Ainsi, la crise des marchés émergents de 1997 a débouché, sous l’impulsion du
Comité Bâle qui rassemble les autorités bancaires des principaux pays industriels, sur le
renforcement de la coopération financière internationale, de façon à éviter que les activités
financières ne fragilisent le système financier international dans son ensemble ou le menacent
d’écroulement
Par ailleurs, les désordres financiers qu’ont connus les pays émergents s’expliquent aussi par
le fait que leurs banques se sont endettées sur les marchés internationaux. Dès lors que leur
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dette est libellée en devise étrangère (en dollars, le plus souvent), elles sont très vulnérables
puisqu’elles sont soumises aux variations des taux de change, qui peuvent aggraver
brutalement le coût de leur dette. Ainsi s’expliquent les nombreuses faillites bancaires
enregistrées dans les pays émergents, et pourquoi ils ont subi plus que les autres les crises
financières de la décennie 1990, qui les ont plongés dans de graves récessions économiques.
Le commerce fait partie sans doute de l’une des plus anciennes activités humaines. Le
processus d’internationalisation de l’économie, largement antérieur à la révolution
industrielle, est jalonné de nombreuses étapes. Parmi celles-ci, nous retiendrons notamment la
grande poussée exploratrice, impulsée par les monarchies ibériques au XVe siècle, en ce
qu’elle a joué un rôle déterminant dans le processus de désenclavement planétaire et de
l’essor des échanges internationaux. De même, une autre étape décisive est franchie lors de la
propagation du libéralisme, systématisée par les pères fondateurs de l’économie politique
classique, Adam Smith et David Ricardo, dans la seconde moitié du XIXe siècle, et pour
lesquels la spécialisation internationale du travail, dans un contexte de libre-échange, permet
en théorie une allocation optimale des ressources.
Le commerce international a fondé son essor sur le principe qu’il est potentiellement
profitable pour l’ensemble des pays qui s’y adonnent. C’est David Ricardo, l’économiste
anglais, qui offre, au début du XIXe siècle, une explication simple des gains potentiels de
l’échange, au moyen du concept d’avantage comparatif, selon lequel chaque pays a intérêt à
se spécialiser dans le domaine où il est le plus compétent. La prédiction de base du modèle
ricardien (à savoir que les pays tendent à exporter les biens dans lesquels leur productivité est
relativement élevée), continue à marquer la réflexion contemporaine. Il en va de même pour
l’optique des penseurs libéraux du XIXe siècle, selon laquelle le commerce est facteur de
paix, de progrès et de prospérité.
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qui leur était préjudiciable, notamment en raison de l’instabilité des cours et surtout des
matières premières et de la tendance lourde à l’effondrement des prix. Pour sortir du piège
d’une spécialisation héritée pour la plupart de l’époque coloniale, ces pays ont eu à cœur de
diversifier leurs productions.
Cette tendance lourde ne doit pas occulter des différences nationales incontestables dans le
rythme de mutation des échanges commerciaux. De fait, cette montée en puissance du monde
en développement a, dans un premier temps, surtout concerné l’Asie, et plus particulièrement
l’Extrême-Orient, où un véritable décollage industriel s’est amorcé à partir des années 1960.
Le concept de « nouveaux pays industrialisés » s’est ensuite généralisé dans les années 1980
pour désigner les pays en développement d’Asie qui ont connu une phase d’industrialisation
et de croissance économique rapide.
Et tandis que le Brésil est une puissance agricole de plus en plus agressive, en particulier vis-
à-vis des États-Unis et de l’Union européenne, dont il dénonce les restrictions au libre-
échange agricole, l’Inde cherche entre autres à dominer le secteur des services informatiques.
De façon générale, leur décollage économique s’explique par la maîtrise des activités liées à
la « révolution numérique » de la fin du XXe siècle et à la généralisation des nouvelles
technologies de l’information et de la communication. De fait, s’ils ont conservé leur
spécialisation traditionnelle dans le textile, comme en témoigne le poids de ces produits dans
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leurs exportations, ils se sont surtout spécialisés dans les technologies de l’information et de la
communication au point de devenir des leaders mondiaux en la matière. La Chine réalise ainsi
quelque 17 % des exportations mondiales d’électronique et l’Inde 21 % des exportations
mondiales de services électroniques en 2005.
Du reste, si les chemins empruntés pour se hisser au statut de « pays émergents » sont
différents, tant ils sont imprégnés d’un contexte historique et politique qui leur est propre, on
peut appréhender leur ascension à la lumière des principales stratégies de décollage industriel
qui ont prévalu jusqu’à nos jours.
Le retrait américain du Partenariat trans-pacifique (TPP) plus tôt dans l’année a généralement
été perçu comme une aubaine géopolitique et économique pour la Chine, car il lui donne la
possibilité de combler le vide laissé au niveau commercial en Asie de l’Est. Bien que
beaucoup redoutent que le TPP se désagrège sans la participation des États-Unis, ses 11
membres cherchent à le maintenir en vie. Cela devrait libéraliser les échanges commerciaux
entre plusieurs pays émergents, notamment le Chili, le Pérou et la Malaisie, et – en cas
d’accord – il s’agirait de l’un des accords commerciaux multilatéraux les plus importants au
monde.
Les principaux partenaires à l’import et à l’export des marchés émergents sont d’autres pays
en développement et développés. La Chine, par exemple, est de loin la principale destination
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d’exportation pour les produits brésiliens. Alors que le principal exportateur vers l’Afrique du
Sud, l’Inde et la Russie n’est autre que la Chine. Ce commerce intra-régional est amené à
continuer avec les blocs commerciaux, comme la Zone de libre-échange de
l’ASEAN (comportant la Thaïlande, le Vietnam, l’Indonésie, la Malaisie, les Philippines,
Singapour, le Myanmar, le Cambodge et le Laos) en imprimant une dynamique robuste
d’échanges internes, en dehors des relations commerciales avec les pays développés.
La Nouvelle Route de la Soie ou l’initiative « Une ceinture, une route » de la Chine est un
projet audacieux qui engendrera de grandes retombées en facilitant les échanges commerciaux
entre la Chine, l’Asie et des contrées plus lointaines. Selon les estimations, 2 000 à 4 000
milliards de dollars américains seront dépensés dans 68 pays pour construire des
infrastructures comme des ports, des aéroports, des autoroutes, des chemins de fer, des
centrales électriques et des pipelines. Grâce à ces améliorations transformatives des
infrastructures de transport, il est facile d’imaginer les avantages potentiels qui s’offriront aux
pays émergents et aux entreprises dont les marchés s’étendront en conséquence.
19
La Chine a réussi l’exploit, jusqu’au milieu des années 2000, de nourrir la population la plus
nombreuse de la planète sans peser sur les équilibres agricoles mondiaux. Mais depuis, sa
capacité à se nourrir et, en corollaire, sa dépendance alimentaire grandissante sont devenues
une faiblesse dans son ascension économique et politique, qu’elle cherche à limiter
notamment grâce au projet des « nouvelles routes de la soie ».
Les pays émergents pèsent également de plus en plus lourd dans le commerce international
car ils s’enrichissent et leur demande intérieure augmente. Une croissance rapide est
alimentée par des tendances à long terme marquées : l’amélioration de la situation
démographique fournit une main-d’œuvre en plein essor, jeune et de mieux en mieux
instruite ; tandis qu’en parallèle, une classe moyenne en ascension, principalement dans les
zones urbaines, continuera d’alimenter une forte croissance de la consommation sur de
nombreux marchés.
Prenez le secteur automobile mondial, par exemple. La Chine est déjà le principal marché
automobile au monde. En 2016, 28 millions de nouvelles immatriculations ont été
dénombrées, plus que les immatriculations aux États-Unis, au Canada et au Mexique
combinées. Néanmoins, quand on connaît également l’engouement de la Chine pour les
véhicules électriques. Il apparaît évident que les pays émergents joueront un rôle crucial dans
ces marchés tant en qualité de consommateurs que de producteurs.
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2. La montée de nouvelles formes d’industrialisation dans les pays
émergents.
2.1. L’industrialisation par substitution d’importations.
On trouve que l’Inde et le Brésil sont les principaux pays qui sont inscrits dans cette
stratégie, en se basant sut l’argument de « l’industrie dans l’enfance », la politique
économique menée par le président brésilien de l’époque, Getulio Vargas, partait du
postulat selon lequel l’État devait être le principal moteur de la croissance économique.
Les gouvernements doivent pouvoir temporairement les soutenir jusqu’à ce qu’elles soient
suffisamment fortes pour se mesurer à la concurrence internationale, L’industrialisation par
substitution des importations consiste ainsi à limiter les importations de produits
manufacturés au moyen de droits de douane ou d’imposition de quotas, afin de stimuler un
secteur industriel destiné au marché national.
2.2. L’industrialisation par les exportations.
De l’avis général, le succès asiatique relève d’une combinaison de facteurs dont le principe
fondamentale c’est une stratégie de la politique commerciale tournée vers l’extérieur, où
les États asiatiques ont tiré parti d’une main-d’œuvre abondante et bon marché.
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La croissance chinoise étant principalement tirée par les exportations et les investissements
étrangers, ce qui explique pourquoi les pays asiatiques, et en premier lieu la Chine, sont
progressivement devenus les principales destinations des investissements directs étrangers.
3.3. l’Inde
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développement indienne s’est axée sur une ouverture des frontières et un appel accru à des
investisseurs étrangers, ainsi qu’aux membres de la diaspora 18.
De façon générale, l’offre massive de produits des pays émergents, dont principalement les
produits chinois manufacturés à bas prix (lecteurs DVD, téléviseurs, appareils photos
numériques, etc.), a, d’une part, poussé les prix mondiaux à la baisse. D’autre part,
l’accroissement de la demande d’importation d’hydrocarbures de produits agricoles et des
matières premières pour soutenir leur croissance industrielle a, au contraire, poussé leurs
prix à la hausse.
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En bref, qu’il s’agisse de pétrole 24 ou d’autres matières premières, l’offre n’est pas à
même de suivre une demande effrénée et exponentielle, qui résulte essentiellement de la
montée en puissance des pays émergents, dont en premier lieu l’Inde et la Chine, qui
totalisent, à eux deux, plus du tiers de la population mondiale. Par exemple, la Chine est le
troisième importateur du pétrole, tandis que l’Inde est le sixième consommateur mondial
d’énergie et sa demande croît extrêmement vite.
Par ailleurs, en matière de produits agricoles, des facteurs d’ordre structurel expliquent
également la hausse des prix actuels, dont la modification de la structure de l’offre et de la
demande, notamment dans le manque de redistribution des ressources et dans l’abandon
des cultures vivrières au profit des cultures de rente.
Ces dernières années, l’euro (qui constitue la deuxième monnaie au monde après le dollar
américain) s’est apprécié par rapport au dollar, mais aussi par rapport aux monnaies
asiatiques, qui sont le plus souvent arrimées au dollar à un niveau très bas (c’est le cas de
la Chine). En conséquence, les produits européens deviennent plus chers que leurs
concurrents, ce qui contraint les entreprises européennes à réduire leurs marges
bénéficiaires ou à perdre des parts de marché. Par exemple, Airbus a délocalisé une partie
de sa production aux États-Unis pour parer aux effets négatifs d’un euro fort.
Les pays émergents ont opté pour une politique d’intervention sur les marchés de change.
Pour rester compétitifs, ils refusent que leur monnaie s’apprécie. Dès lors, les pays
émergents d’Asie, qui ne veulent pas voir leurs devises devenir trop chères par rapport au
dollar américain, interviennent sur les marchés de change en achetant massivement des
dollars, ce qui gonfle leurs réserves de change.
Si dans l’ensemble le phénomène des multinationales reste encore largement une affaire de
pays développés, les firmes des pays émergents ont, dès les années 1990, investi les
marchés des pays industrialisés par le biais de la poursuite de la dynamique de la
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libéralisation des échanges, des politiques de déréglementation interne, de la réduction des
coûts du transport et de l’essor d’internet. En particulier, les firmes chinoises et indiennes,
qui se sont familiarisées avec les standards mondiaux de qualité, les normes techniques, les
besoins des marchés étrangers.
Mais encore, selon une étude effectuée en 2007 par le Boston Consulting Group 32 , un
cabinet de consultants en stratégie qui identifie 100 « étoiles montantes » en provenance
des pays émergents en passe de devenir de sérieux concurrents pour les multinationales du
Nord, les « nouveaux challengers » sont chinois pour 41 d’entre eux, indiens pour 20 et
brésiliens pour 13.
En effet, une célèbre théorie économique de l’IDE, due à John Dunning, explique que
celui-ci évolue en fonction du niveau de développement économique de chaque pays.
Lors d’une seconde étape, devenu pays en développement, un pays devient attractif pour
des IDE entrant sur son territoire mais réalise encore peu d’IDE sortant à l’étranger ; il est
un importateur net d’IDE (importations d’IDE entrant plus grandes que ses exportations
d’IDE sortant).
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significatif à l’étranger, même s’il reçoit encore plus d’IDE entrants qu’il n’émet
d’IDE sortants (il demeure importateur net d’IDE).
C’est ce que l’on constate actuellement pour les pays émergents et les BRICs ; ils
atteignent ce troisième stade de développement économique, y compris du point de vue de
leurs IDE.
Cet aspect de la théorie de Dunning a déjà été vérifié à l’aide de tests économétriques.
Dans une quatrième étape, un pays développé tend à investir beaucoup plus à l’étranger
qu’il ne reçoit d’investissements de firmes étrangères (il devient alors exportateur net
d’IDE). Un stade final est atteint, celui de la société post-industrielle, quand un pays, alors
parmi les plus développés du monde, équilibre à peu de choses près son IDE sortant et
son IDE entrant.
En 2015, les marchés émergents ont tiré leur épingle du jeu pour la troisième année
consécutive, en attirant 59% des flux d’IDE mondiaux, soit 745 milliards de dollars US, la
part des marchés émergents dans les flux mondiaux d’IDE sortants a également augmenté.
De presque rien il y a 10 ans à 39% en 2013, soit 560 milliards de dollars US.
Les flux d'investissements directs étrangers (IDE) vers les pays émergents ont dépassé en
2010 pour la première fois ceux des économies riches,
Les firmes indiennes ont commencé à investir à l’étranger dès 1955 avec Birla en Éthiopie.
Les FMN brésiliennes comme Petrobras ou Copersucar ont émergé dans les années 1970
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tandis que les FMN chinoises ont ouvert leurs premières filiales à l’étranger à partir de
1979.
On peut constater d’abord, sur le Tableau 1, la croissance très rapide du stock d’IDE
sortant de 19 pays émergents : sa valeur a été multipliée par 3,5 avant la crise et par 2,6
pendant la crise tandis que celle de l’IDE sortant de toutes les FMN du monde n’a été
multipliée respectivement que par 2 et 1,7. Au sein des pays émergents, la multiplication
est nettement plus forte pour l’IDE sortant des quatre BRICs sur lesquels on centre ici
l’attention. En 2013, l’IDE sortant des pays émergents représente plus de 10% du total
mondial, celui des BRICs près de 6%
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Chapitre III : Les BRICS, et l’impact des marchés
émergents sur le commerce international
I. BRICS
1. BRICS : Définition
Le terme BRICS est un acronyme anglais pour désigner cinq pays émergents qui sont le
Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine ainsi que l’Afrique du Sud (South Africa). Ce terme a été
créé en 2000 par la banque d’affaires Goldman Sachs et il ne regroupait à la base que 4
pays sous le sigle BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine). Ce n’est qu’en 2011 que l’Afrique
du Sud rejoint les autres pays pour former les BRICS.
Les pays composants les BRICS, sont des pays à forte croissance économique et dont le
poids dans l’Economie mondiale ne cesse d’augmenter. La Chine est devenue en quelques
années depuis la fin du 20e siècle l’usine du monde. Toutes les grandes entreprises font
fabriquer leurs produits là-bas car le coût de la main d’oeuvre est beaucoup moins élevé
que dans leur pays. On y retrouve notamment le fabricant de chaussures et de vêtements
NIKE ainsi que le fabricant de téléphone Apple .
La Russie est une économie en reconstruction. Suite à la chute du mur de Berlin en 1989 et
la fin de l’Union Soviétique en 1991, la Russie prend de plus en plus d’ampleur dans le
monde, notamment au niveau militaire et spatial.
L’Inde est un peu similaire à la Chine en terme de fabrication bon marché pour les grandes
entreprises du monde. Néanmoins elle s’est surtout démarquée dans le domaine
informatique d’où une grande partie des meilleurs ingénieurs informatique sont issus.
Le Brésil quant à lui est la première puissance du continent sud américain et possède
l’économie la plus stable même s’il connaît fréquemment de grosses périodes d’inflation et
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d’instabilité politique. C’est un des pays qui crée le plus de millionnaires tous les ans
depuis plusieurs années déjà.
Les pays du BRICS se réunissent durant des sommets, à l’image de ce qu’il se fait avec les
pays du G20 ou du G7 par exemple.
Le premier sommet a eu lieu le 16 juin 2009 et ne regroupait que les pays du BRIC. Il s’est
tenu à Yekaterinbourg en Russie.
Le second sommet à eu lieu à Brasilia au Brésil le 16 avril 2010 avec encore les même
pays qu’au premier sommet.
Le troisième sommet a réuni les pays du BRIC à Sanya en Chine le 14 avril 2011. Il s’agit
également de la première réunion des BRICS, avec l’adhésion de l’Afrique du Sud.
Le quatrième sommet s’est déroulé à New Dehli en Inde le 29 mars 2012 et regroupait tous
les paus du BRICS.
En tout à fin 2019, 11 sommets des BRICS ont eu lieu. Ils ont permis en 2015 la création
de la NDB, nouvelle banque pour le dévelppement. En 2017 les BRICS se réunissent et
rassemblent d’autres pays comme le Thaïlande, le Mexique, l’Egypte, la Guinée, le
Tadjikistan afin de discuter du BRICS Plus et l’élargissement du groupe initial des quatres
pays de 2009.
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2. D’autres pays émergents frappent à la porte
Les principaux pays qui souhaitent ou pourraient intégrer le club des BRICS sont ceux qui
participent aux réunions du E7 ainsi qu’un autre. Il s’agit du Mexique, de l’Indonésie et de
la Turquie. Le pays supplémentaire est la Corée du sud. Un acronyme existe déjà pour
inclure l’Indonésie, le BRIICS !
Les marchés émergents sont populaires auprès des investisseurs car ils ont tendance à faire
l’objet d’une croissance ainsi que d’une volatilité importante.
Les marchés émergents (ME) sont des pays dont l’économie est considérée comme étant
dans un processus de transition du statut « en développement » au statut « développé ». Le
statut d’un pays se mesure à l’aide de nombreux facteurs socio-économiques, notamment
la liquidité de la dette locale et du marché des actions ainsi que l’efficacité du marché.
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1. Les pays émergents et le basculement de la richesse dans le
commerce international.
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On peut identifier trois grandes phases de croissance
1990-2000 : Une phase initiale d’« ouverture », initiée par les réformes prudentes de la
Chine dans les secteurs de l’agriculture et des investissements étrangers en 1978, la
libéralisation économique progressive de l’Inde en 1991 et la dissolution de l’EUS cette
même année. Avec l’adoption par la Chine de réformes de privatisation encore plus
énergiques à la fin des années 1980, l’ouverture initiale de la Chine, de l’Inde et de l’EUS
aux marchés mondiaux s’est vraiment fait sentir à partir des années 1990
2009-présent : Une phase plus récente, dans les années 2010, durant laquelle le
basculement de la richesse a donné des signes de ralentissement temporaire, sous l’effet
conjugué de la récession mondiale au lendemain de la crise financière mondiale et de la
transformation économique de la Chine, passée d’une économie manufacturière centrée sur
les exportations à une économie axée sur les services et la consommation intérieure.
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1.1. Les marchés émergents en 2018
Début 2018, investir dans les marchés émergents était considéré comme la prochaine
tendance, suite aux taux de développement impressionnants de 2017. Au cours de cette
période, l’indice marché émergent (MSCI), qui regroupe les moyennes et importantes
actions des 24 pays émergents, a augmenté de 37,28%, contre 11,19% en 2016.
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Les investisseurs peuvent profiter d’une exposition à la hausse et à la baisse des économies
des pays émergents en spéculant sur différentes catégories d’actifs, qui incluent les actions,
les devises, les Exchange TradedFunds (ETF) ainsi que les matières premières avec un
compte CFD.
Bien qu’elle soit la deuxième économie mondiale, la Chine est considérée comme
un marché émergent depuis plus de 25 ans. Alors qu'elle a bénéficié d’une croissance très
importante des années 1990 à 2000, la Chine connait une baisse de régime sur les dix
dernières années, due au développement du secteur public et à l'augmentation des risques
financiers.
En 2015, l’économie indienne avait connu une croissance de 7,2%, un chiffre plus
élevé que n’importe quel autre marché émergent.
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La croissance économique brésilienne a été impressionnante mais à partir de 2010
et au-delà, les problèmes se sont accumulés suite aux remises en cause par les investisseurs
de l’avenir économique du pays. La plupart des inquiétudes et préoccupations tiraient leur
source de l’instabilité du précédent gouvernent brésilien, dissout en 2016 après
l’arrestation de l’ex-présidente DilmaRoussef.
Mais le 1er janvier 2019 JairBolsonaro est entré en fonction. Bien que
controversées, ses politiques économiques de gel des dépenses et de réduction des impôts
ont bien été reçues par les marchés financiers. D’ailleurs, le réal brésilien a gagné 10%
contre le dollar américain depuis son investiture.
Selon son PIB, la Russie se classe 12ème économie mondiale, cependant son taux
de croissance a été négatif durant la majorité des années 1990 en raison des sanctions de
l’ère post-soviétique. Pour autant et suite au défaut de paiement des dettes de l’ère post-
Soviétique en 1998, l'économie russe a vu naitre des premiers signes de croissance.
Fin 2014, des inquiétudes ont vu le jour quant à la dépendance de la Russie à ses
exportations de pétrole et ce notamment face aux sanctions internationales faisant suite à
l’intervention militaire en Ukraine. Après des efforts considérables afin d’assurer la
stabilité financière, le FMI a revu ses prévisions de croissances du PIB russe à la hausse à
1,7% voire 1,8% malgré la diminution de ses prévisions à l'échelle mondiale.
L'Afrique du Sud est un pays émergent à revenu moyen, et bien que son économie
ait connu une augmentation durable de sa croissance entre 1997 et 2007, elle a ralenti
depuis lors.
Cela s’explique par la large dépendance du pays à ses ressources naturelles, qui
implique que lorsque les prix de matières premières sont bas, l’économie de l’Afrique du
Sud fait moins bien que ses pairs.
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Sur la première moitié de l’année 2018, l’Afrique du Sud est tombée dans sa
première récession depuis mi 2009. Le rand sud-africain a chuté face au dollar de 0,085 $
en février à un plus bas de 0,065 $ en septembre. Cela a créé une pression supplémentaire
sur la monnaie du marché émergent et causé une chute l’indice MSCI EM à 0,7% en
septembre.
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Conclusion :
Les marchés émergents jouent aujourd’hui un rôle dans le commerce international plus
important que jamais. La forte croissance à long terme dans les pays émergents a
encouragé une réponse vigoureuse de l’offre grâce à l’innovation, à des réformes et à une
amélioration de l’utilisation des capacités. Dans le même temps, les récents tournants dans
les politiques commerciales des pays développés vers davantage de protectionnisme
contrastent avec l’approche générale plus favorable au libre-échange des marchés
émergents. Pour ces raisons, de nombreuses entreprises des pays émergents ont un
avantage net sur leurs concurrents des marchés développés et cela continuera à alimenter
leur croissance pour de nombreuses années à venir.
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