décembre 1996
R39150
BRGM
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M . Bour
décembre 1996
R39150
BRGMl i m U N I H AU SHVKI M IA T U M
Mots clés : Source sismique, Modélisation, Accélération du sol, Spectres de réponse.
© B R G M , 1996, ce document ne peut être reproduit en totalité ou en partie sans l'autorisation expresse du B R G M .
SASSOM : Modélisation de la source sismique
Synthèse
L'évaluation déterministe de l'aléa sismique d'une région nécessite une bonne estimation
des vibrations sismiques qui seront émises par les différentes failles actives identifiées ou
supposées.
Jusqu'à présent cette estimation s'est limitée, dans la plupart des cas, à l'emploi de
courbes statistiques reliant un paramètre du mouvement du sol (e.g. l'accélération
maximale du sol o u le p.g.a. = peak ground acceleration) à la magnitude du séisme et à la
distance au site. L e manque de mesures accélérométriques, au voisinage des failles et
pour des forts séismes, rend ces statistiques difficilement utilisables pour le calcul de
l'aléa, dans les cas où les mouvements du sol seront justement les plus destructeurs.
L e second volet est une notice d'utilisation, consacré à la description détaillée des
données nécessaires, desfichiersutilisés et des procédures d'exécution de S A S S O M .
Sommaire
Introduction 1
Notations 3
Glossaire 5
1. M a n u e l scientifique 9
2. Notice d'utilisation 27
2.1. Généralités 27
Conclusion 49
Références bibliographiques 51
Tableau 1 - Liste de fichiers de données et de résultats utilisés dans les procédures de calcul
d'accélérogrammes synthétiques 29
Tableau 2 - T e m p s nécessaire à l'exécution d'un calcul par S A S S O M , en fonction de la
discrétisation du plan de faille 41
Introduction
Bien qu'elles soient très pratiques d'utilisation, les méthodes statistiques habituellement
choisies pour traiter ce type d'études, comportent un certain nombre de limitations.
Les applications typiques du domaine de l'ingénierie, font appel à des méthodes capables
de produire des accélérogrammes large-bande réalistes pour n'importe quelle
configuration de site par rapport à la source sismique, en particulier à faible distance de
la source. D e telles contraintesfréquentielleset géométriques nécessitent une description
détaillée d u processus de rupture sur une faille. L'intérêt du modèle cinématique de
source spectrale, proposé par Herrero et Bernard (1994), réside justement dans la
compréhension en termes physiques, de l'effet des variations des paramètres à la source
(chute de contrainte moyenne et glissement m o y e n sur la faille, effet de directivité), sur
les caractéristiques des spectres et des accélérogrammes qui sont générés.
Notations
cd coefficient de directivité
<Aa> chute de contrainte moyenne (MPa)
Ô pendage (degré)
* azimut (degré)
H moment sismique ( N . m )
H rigidité ( N / m 2 )
P densité (g/cm 3 )
CD pulsation (rad/s)
Glossaire
Faille active : faille pour laquelle il existe des traces de mouvement géologique récent
(moins de 5 M a ) , soit de rupture brutale, soit de glissement asismique.
Glissement (ou dislocation) : déplacement relatif existant entre les deux lèvres de la
faille après le séisme.
O n d e s de volume : ondes qui suivent des trajets traversant l'intérieur de la terre. Les
ondes de volume sont constituées d'ondes P et d'ondes S .
Source lointaine : lieu des points d'observation de la source se trouvant à des distances
significativement plus grandes que les dimensions de la source elle-même.
Source proche : lieu des points d'observation de la source se trouvant à des distances de
l'ordre des dimensions de la source elle-même.
Source sismique : lieu dans la lithosphère où est amorcée la rupture qui est à l'origine
des tremblements de terre.
Spectre de Fourier : spectre d'amplitude issu d'une transformation de Fourier d'un signal
temporel. U n spectre de Fourier caractérise en fonction de la fréquence, soit le
déplacement, la vitesse ou l'accélération du sol.
1. Manuel scientifique
Les formes d'onde observées lors des séismes dépendent surtout des processus
dynamiques complexes de rupture sur la faille, mais également des structures crustales
hétérogènes qui entourent la source, des effets de propagation et des effets de site. Afin
de pouvoir prévoir les mouvements du sol générés par les tremblements de terre, tous
ces effets doivent être simultanément considérés.
Les récents efforts effectués dans le sens d'une classification de ces lois par type de sol
(Caillot & Bard, 1993) ou par type de mécanisme à la source (Campbell, 1993 ; Crouse,
1991), ne répondent pas à deux limitations majeures de cette approche.
Basées sur une analyse de signaux enregistrés en une région donnée, ces lois pourront
difficilement être extrapolées pour estimer le mouvement du sol en une autre zone. Dans
le cas de la France, qualifiée de région à sismicité modérée c o m m e l'Est des Etats-Unis,
les données sont pratiquement inexistantes pour les grands séismes tels que ceux reportés
dans le fichier de sismicité historique S I R E N E (Godefroy et al., 1990). L a grande
majorité des données utilisées provient de Californie, une région au contexte tectonique
et géologique très différent de l'Europe occidentale. E n Europe, c'est l'Italie, et dans une
moindre mesure la Grèce, qui ont acquis ces dernières années u n ensemble de données
permettant l'établissement de lois empirico-statistiques (Tento et al., 1992 ; Theodulidis
& Papazachos, 1992 ; Ambraseys et al., 1996).
L'autre faiblesse de cette approche est la pauvreté des données enregistrées pendant les
forts séismes à faible distance de la source sismique, domaine où les d o m m a g e s aux
bâtiments sont en principe les plus importants.
Cette technique a été introduite sur la base de deux observations. D'une part, la majeure
partie des plus fortes vibrations que l'on peut observer sur un accélérogramme, c'est-à-
dire les ondes de cisaillement, paraît être de nature essentiellement aléatoire. D'autre part,
à la fois le spectre de Fourier en accélération du modèle en ©-carré (Brune, 1970) et les
spectres observés, sont constants en amplitude sur une portion de spectre au-delà de la
fréquence coin (cf. § 1.2.1).
Les méthodes spectrales représentent donc l'accélération du sol par la convolution d'un
spectre théorique dont la forme tient compte de la loi de similitude, avec u n bruit blanc
reproduisant le comportement stochastique des accélérogrammes réels (Boore; 1983 ;
Bernard, 1987). L a méthode stochastique du signal sismique, adaptée par Bernard
(1987) à la détermination de mouvements sismiques de référence sous forme de spectres
de réponse, fournit de bons résultats, en accord avec les données réelles. Cependant, elle
n'est valable que pour un point source, ce qui signifie qu'elle ne permet pas de décrire la
complexité de la rupture le long d'une faille de dimensions finies. L a méthode
stochastique n'est donc pas applicable en source proche, c'est-à-dire en des stations
situées à des distances inférieures à la longueur de la source sismique. Elle ne prend pas
en compte non plus le phénomène de directivité.
Cette méthode, appelée aussi méthode des fonctions de Green empiriques, consiste à
utiliser des enregistrements de petits séismes, pour modéliser les mouvements du sol d'un
séisme plus important (Hartzell, 1978). U n e fonction de Green théorique est définie
c o m m e la réponse du milieu à une source impulsionnelle. Si l'on considère que la source
d'un petit choc, soit u n précurseur ou une réplique, est suffisamment petite par rapport
au choc principal pour être assimilée à une impulsion de Dirac, alors le petit séisme peut
être considéré c o m m e une fonction de Green empirique, qui décrit la propagation des
ondes sismiques entre la source et la station. Dans l'approximation de champ lointain, la
méthode consiste à s o m m e r ces fonctions pour simuler les mouvements du sol que
provoquerait u n séisme plus important.
L e m o u v e m e n t fort du sol peut être calculé théoriquement, grâce à des hypothèses sur de
nombreux paramètres à la source (géométrie et orientation de la zone fracturée,
glissement m o y e n sur la faille, vitesse de rupture), ainsi que la structure géologique le
long du chemin de propagation des ondes sismiques depuis la source jusqu'au site
considéré. Il est cependant difficile d'avoir une bonne connaissance du milieu de
propagation à petite échelle, et des hypothèses simplificatrices, c o m m e l'utilisation de
couches horizontales, doivent être effectuées pour résoudre le problème. Par conséquent,
les composantes haute fréquence du mouvement du sol, qui nécessitent une
représentation trèsfinede la source, ne sont généralement pas générées par ces modèles,
qui permettent de travailler avec des fréquences allant jusqu'à 3, voire 5 H z .
Afin d'améliorer les méthodes d'évaluation de l'aléa sismique aux échelles régionale et
locale, il est nécessaire de définir des mouvements sismiques réalistes et adaptés au
contexte de chaque étude. Plusieurs modifications apportées successivement aux
modèles déterministes classiques permettent d'atteindre le niveau de réalisme souhaité,
tant dans le domaine temporel que dans le domaine spectral.
1.2.1. L e m o d è l e o-carré
L e modèle de radiation des ondes de volume en co-carré, introduit pour la première fois
par Aki (1967) puis repris par Brune (1970), repose sur l'observation du contenu spectral
d'un grand nombre d'enregistrements.
Rappelons que l'on parle de basse fréquence lorsque la fréquence maximale d'observation
est à peu près égale à la fréquence coin, qui est inversement proportionnelle à la taille de
la source. Les modélisations haute fréquence vont chercher à rendre les fréquences
rayonnées par la source au-delà de la fréquence coin.
L e modèle co-carré est caractérisé par une décroissance de l'amplitude spectrale en eo2
vers les basses fréquences (fig. 1) :
Q
Ä(f)
1+ 'O*
K fJ
L e m o m e n t sismique qui caractérise l'énergie élastique rayonnée par un séisme, est défini
classiquement c o m m e :
M 0 = nS<Au> (1)
.1 l l 1 1 I 1 I I 1 I I 11 I I I i i iiii I I T "
Mill l
6 8 . 2 4 6 8 n 2 4 6 8 . 2 4
10 1 10U 101
Frequence (Hz)
.. x <Au>
<Aa> = au,-^—'- (2)
1.2.3. L e m o d è l e d e dislocation
Les modèles cinématiques considèrent uniquement la différence entre l'état initial et l'état
final de la rupture. L'approche revient à décrire l'évolution spatio-temporelle d u
glissement sur le plan de faille, en définissant au préalable u n nombre restreint de
paramètres géométriques et cinématiques.
L a dislocation est la discontinuité de déplacement qui se produit lors d'un séisme entre
les deux lèvres d'une faille plane. L e glissement en un point de la faille c o m m e n c e lors du
passage du front de rupture, qui est la ligne reliant tous les points atteints par la rupture à
un instant donné. L e glissement de la faille s'arrête lorsque la dislocation maximale finale
est atteinte en chacun des points.
L e temps de montée de la dislocation x est le temps que met chaque point de la faille
pour passer d'une dislocation nulle à la dislocation maximale Á u .
L a vitesse de glissement v t est la vitesse à laquelle un point de la faille glisse pour passer
d'une dislocation nulle à la dislocationfinaleA u pendant le temps x :
L a vitesse de rupture est typiquement comprise entre 0.6 et 0.95 ß , o ù ß est la vitesse
des ondes S. L a direction de v r est indépendante de la direction de v r
L e modèle de Haskell (1964) est le modèle cinématique de source étendue le plus simple
générant un rayonnement de type ©-carré. L a source, représentée schématiquement sur
lafigure3, est constituée par un plan de faille rectangulaire. L a nucléation de la rupture
ne se fait pas à partir d'un point, mais d'une ligne. L a rupture est unilatérale : lefrontde
rupture se propage à vitesse constante parallèlement à la longueur de la faille. L a
dislocation sur le plan de faille est constante, c'est-à-dire qu'elle se met en place quasi
instantanément au passage du front de rupture. L e temps de mise en place de la
dislocation (ou temps de montée), décrit la fonction source élémentaire, qui est le plus
souvent une fonction rampe, c o m m e illustré sur lafigure3..
rQUli nuno
• t >
/
/
/
ir -
h
J
/ \ /
Dislocation
L a variation de ces vitesses ayant des effets similaires sur le rayonnement, les variations
de l'une peuvent être remplacées par les variations de l'autre. C'est pourquoi, la plupart
des modèles cinématiques considèrent la vitesse de rupture, paramètre difficile à
contrôler quant au rayonnement, c o m m e constante et reportent l'origine du rayonnement
haute fréquence sur les variations de la vitesse de glissement. L'hypothèse de vitesse de
rupture constante est également choisie dans le modèle S A S S O M .
L'enjeu des modèles cinématiques à vitesse de rupture constante est de trouver une
distribution du glissement sur le plan de faille de manière à modéliser à la fois les parties
haute et basse fréquence du spectre rayonné. Les distributions self-similaires nous offrent
cette possibilité.
U n e première hypothèse est de considérer que le glissement est isotrope sur le plan de
faille, et donc que le spectre du glissement dans le domaine spatial dépend du nombre
d'onde radial k. L a deuxième hypothèse fait intervenir le caractère self-similaire d u
modèle : pour une longueur d'onde donnée d u glissement, l'amplitude de ce glissement
sur le plan de faille est indépendante de la longueur caractéristique de la faille. O n
suppose que cette amplitude est contrôlée localement et qu'elle dépend du milieu." Sous
cette hypothèse, Herrero & Bernard (1994) ont démontré q u e pour obtenir u n
modèle cinématique de source étendue générant u n spectre rayonné en o~2, il suffît
d'avoir u n e distribution d u glissement en k*2 sur le plan de faille, avec u n e vitesse
de rupture constante et u n temps de montée d u glissement quasi instantané.
Cette distribution de la dislocation en le2 est caractérisée par une phase stochastique,
sauf pour les très faibles nombres d'onde, de manière à maximiser le glissement au centre
de la faille. D'autre part, pour éviter les problèmes de discontinuités de glissement en
bouts de faille, nous appliquons à la distribution de dislocation une apodisation (fenêtre
de Harming) sur tous les bords de la faille, excepté le bord supérieur en cas de rupture en
surface. L afigure4 présente u n exemple de dislocation en le2, calculée pour u n
événement de magnitude 6 avec une chute de contrainte de 5 M P a .
Les accelerogrammes ainsi générés sont large-bande, et donc suffisamment réalistes pour
satisfaire les exigences des applications dans le domaine de l'ingénierie sismique.
1.2.4. L e p h é n o m è n e d e directivité
1-^cosG
c
U n récepteur qui voit la rupture arriver vers lui enregistrera un signal d'amplitude élevée
et de durée courte, c'est le cas des stations directives (0 < 90°). Inversement sur une
station antidirective qui voit la rupture s'éloigner (0 > 90°), le signal aura une durée plus
élevée que la durée réelle de la rupture et son amplitude sera diminuée.
L e coefficient de directivité a été introduit dans les modèles de type Haskell qui génèrent
des spectres en œ 2 . E n 1991, Joyner montre que ce facteur correctif entraîne une
amplification dans la partie haute fréquence du spectre en C d 2 (fig. 5b).
k
9 = 0°^
a)
1V
i i \ \ 8=90° œA
i i *
• It
i i
—•
t f
t
Â' Ä"
C2
/ i "l c d
b) c)
/
/
/
<*-*•,
1
i
w.
fc f *c T
max f
L e modèle de dislocation en le2 a par conséquent été modifié pour s'approcher des
valeurs typiques observées. U n processus de rupture plus réaliste a été introduit, avec un
puise de propagation de largeur finie, et non plus une fonction quasi instantanée qui
créait une discontinuité de glissement au niveau du front de rupture. C e puise est associé
à un temps de montée de la dislocation dépendant du nombre d'onde (Bernard et al.,
1996). L e temps de montée maximal x m a i est directement lié à la largeur du puise o u
largeur de bande cassante Ib :
L e mouvement est donc calculé en considérant séparément les contributions des courtes
et des longues longueurs d'ondes. Dans la pratique, cette séparation s'effectue au m o y e n
d'une valeur de pente de la limite entre les petites et les grandes longueurs d'onde.
L a contribution des courtes longueurs d'ondes est constituée du modèle le2 standard,
multiplié par une fonction F indépendante de la fréquence, mais dépendante de la
directivité :
F = sinc(7taC d )
D a n s cette partie, l'accent est mis sur les paramètres-clefs du modèle. Les paramètres
plus secondaires sont présentés dans la notice d'utilisation du programme.
L a source sismique est définie par les trois paramètres principaux que sont la magnitude,
le mécanisme au foyer et la chute de contrainte moyenne. C o m m e nous nous s o m m e s
placés dans l'hypothèse de self-similarité entre les événements sismiques (cf. § 2.2), les
lois d'échelle nous permettent de retrouver les autres paramètres de source tels que le
m o m e n t sismique, la taille de la faille et le glissement moyen.
L a magnitude est la mesure qui caractérise classiquement la taille d'un séisme. Les
échelles de magnitude les plus souvent utilisées sont : M , , la magnitude locale (i.e. la
magnitude de Richter originale) ; M , . , la magnitude d'ondes de surface ; m , , , la magnitude
d'ondes de volume. Toutes ces magnitudes sont liées à l'amplitude de certains types
d'ondes sismiques.
M = — ( l o g 1 0 M 0 + 9.1)
3
si M Q est exprimé en N . m .
• l'azimut (strike) O , est l'angle entre le Nord et la trace de la faille en surface. Il est
compté positivement vers l'Est : 0 ° < 0 < 3 6 0 ° . Entre les deux directions possibles,
l'azimut indique celle qu'un observateur voit en ayant le pendage de la faille à sa main
droite ;
• le pendage (dip) ô, est l'angle entre le plan horizontal et le plan de faille. Il est compté
positivement vers la verticale descendante : 0° < ô < 90° ;
g
i 1 ' 1 ' 1 i | i | « | \ y\ i
8-
^A.^ "* MJMA
mB _
¿&'~ """
M
7 J/ L -
© 6
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5 5 # -
/ /
4 / /
^ / /
3
2 r 1 1 . i • i . i . i . i . i .
; 3 4 5 6 7 8 9 10
Moment Magnitude M w
Nord
1
1 trace de la faille
..---— en surface
/
/
/1
//
/]
1 y surface
/ /
r""'de rupture
Ä....!§
/ / ^^y
/¿y...-
/ ¡i
. J
Fig. 7 - Représentation des 3 angles définissant un mécanisme au foyer,
sur un plan défaille
M, =—uL2<Au>
2
L =
( 4aM, ï
l <Aa> J
\i et ( A a ) sont exprimés ici en N / m 2 , M „ en N . m , et L et (Au) en mètres.
L a position d u site d'observation par rapport à la source sismique est définie par deux
paramètres : la distance source-site et l'angle de vue.
L a distance entre la faille et le site d'observation est une distance centroïdale, c'est-à-dire
définie par rapport au centre de la faille.
Il s'agit de l'angle que fait la direction de l'azimut de la faille avec la direction source-site.
Par convention, il est compté positivement dans le sens horaire à partir de la direction de
l'azimut.
La faille est représentée par sa trace en surface (trait plein) et son plan (trait
pointillé).
1 . 3 . 3 . D o m a i n e s d e validité
L e c h a m p proche représente toutes les positions de site se trouvant à une petite fraction
de longueur d'onde de la source.
site site
a) faille^ b) faille^
L e modèle de source spectrale S A S S O M est basé sur une hypothèse de champ lointain.
Par conséquent, si l'on veut observer des séismes de forte magnitude (contenu basses
fréquences élevé) à des distances faibles, l'approximation de champ lointain n'est plus
respectée.
Cette notion lie la dimension de la source avec la distance entre la source et le site
d'observation (fig. 10).
L a source proche représente toutes les positions de site se trouvant à une petite fraction
de longueur de faille, de la source.
site
a) faille^
site
b) faille^
Dans S A S S O M , la faille est représentée par une source étendue, et on peut travailler soit
en source proche, soit en source lointaine, mais toujours en champ lointain.
Rapport B R G M R 39150 25
SASSOM : Modélisation de la source sismique
2. Notice d'utilisation
2.1. GENERALITES
Cette notice d'utilisation décrit lesfichiersde données à créer avant toute utilisation de
S A S S O M , les procédures de lancement des différentes chaînes d'exécution possibles,
ainsi que lesfichiersde sortie générés par le programme.
Dans lesfichiersde données, le contenu de chaque ligne est précisé ; en général chaque
ligne contient une seule donnée, définie par :
- son n o m ;
- son unité, si nécessaire ;
- une définition succincte ;
- et éventuellement, une valeur par défaut.
L e système d'unités adopté est le Système International (S.I.). Cependant, il arrive que
pour certaines données, une unité communément admise par les sismologues soit
préférée à l'unité S.I. Les unités à utiliser pour le programme S A S S O M sont indiquées
dans la table de notations au début du rapport.
Il n'y a aucun format imposé pour la lecture desfichiersde données (format libre). Par
contre, il est recommandé d'écrire le point pour les nombres réels sous la forme x.y.
o DE ppropa Asen données caractérisant la propagation des ondes dans le milieu SASSOM *
FICHIERS dis BIN matrice contenant la dislocation totale sur la faille SASSOM *
UTILISES disbf BIN matrice contenant la dislocation basses fréquences sur la faille SASSOM *
LE CALCUL pstat ASCII contrôle des paramètres utilisés pour le traitement statistique SASSOM_STAT
pliste Asen sauvegarde des données d'entrée issues desfichierspdef, psource, ppropa et pfixe SASSOM *.
DEi qacces.eca+ BINSAC spectre de réponse P S V : moyenne + écart-type des 24 qacces SASSOM_STAT
RESULTATS tabmap ASCII contrôle des valeurs en chaque point de la carte de pga SASSOM_MAP
mapesi.txt Asen carte des pga de la composante est-ouest avec filtrage numéro i, pour le logiciel SASSOM_MAP
S U R F E R sur P C (pas defiltragesi i = 0)
mapndi.txt ASCII carte des pga de la composante nord-sud avec filtrage numéro i, pour le logiciel SASSOM_MAP
S U R F E R sur P C (pas defiltragesi i = 0)
mapi.txt Asen carte des pga = m a x i m u m des 2 composantes, avecfiltragenuméro i, pour le logiciel SASSOM_MAP
S U R F E R sur P C (pas defiltragesi i = 0)
30 Rapport BRGMR39150
SASSOM : Modélisation de la source sismique
spenum.param
• M A G N I T U D E : magnitude de moment.
• C H U T E D E C O N T R A I N T E : en M P a (1 M P a = 10 bars).
Elle varie entre 1 et 10 M P a . Une valeur moyenne pourrait être 5 M P a en contexte
intraplaque et 3 M P a en contexte interplaque. C e paramètre est à ajuster si l'on a une
bonne connaissance des dimensions de la faille. Pour une m ê m e magnitude, plus la chute
de contrainte augmente, plus la taille de la faille diminue.
• PROFONDEUR : en km.
L a profondeur de la faille est définie par rapport au centre du plan de faille. D e s limites
supérieure et inférieure sont imposées, l'une par rapport à la surface libre et l'autre par
rapport à l'épaisseur maximale de la croûte cassante (cf. § 2.2.2).
• D I S T A N C E : en km.
L a distance entre la source et le site d'observation est également définie par rapport au
centre du plan de faille. Afin d'éviter toute confusion avec la distance focale, il
conviendra de s'aider d'un petit schéma permettant de déterminer précisément cette
distance. U n e erreur sur la valeur de la distance a d'autant plus d'incidences sur les
accélérations calculées que le site est proche de la faille.
• A N G L E D E V U E : en degrés.
Cet angle, entre la direction de l'azimut de la faille et la direction source-site, est
déterminant pour la prise en compte de l'effet de directivité. Il est compté positivement
dans le sens horaire à partir de la direction de l'azimut :
sitedirectif : 0°
site non directif : 90° ou 270°
siteanti-directif: 180°.
• SAUVEGARDE:
Il y a la possibilité de garder le nouveau jeu de données c o m m e paramètres par défaut
pour l'exécution suivante de S A S S O M .
(i. o w
-^^ azimut
(0,0)
• V I T E S S E D E R U P T U R E : en km/s.
La vitesse de propagation de la rupture sur le plan de faille peut être prise à 80% de la
vitesse des ondes de cisaillement dans le milieu, c'est-à-dire à 2,8 km/s pour un cas
standard.
• L A R G E U R D E B A N D E : en k m .
La largeur de la bande cassante définie au paragraphe 1.2.4, sur le plan de faille varie
WW W
entre et . Une valeur raisonnable à retenir est .
2 8 5
• POURCENTAGE D'APODISATION:
L'apodisation de la dislocation sur le plan de faille (cf. § 1.2.3.3) peut varier de 5% à
30% des dimensions de la faille. Si l'on choisit une valeur d'apodisation de 10%, la
dislocation sera apodisée sur une distance de 0.1 L pour les 2 côtés de la faille et de
0.1 W en haut et en bas.
• GRAINE:
L a graine de la fonction random (génération d'une série de nombres aléatoires) est une
valeur d'initialisation de la série aléatoire. Cette série est reproductible lorsque la m ê m e
graine est utilisée d'un calcul à l'autre.
l'épaisseur en k m
la vitesse des ondes P de la couche inférieure en k m / s
la vitesse des ondes S de la couche inférieure en k m / s
la vitesse des ondes P de la couche supérieure en k m / s
la vitesse des ondes S de la couche supérieure en k m / s
la densité de la couche inférieure en g / c m 3
la densité de la couche supérieure.
• ATTENUATION SUPERFICIELLE:
D e manière générale, l'atténuation caractérise la décroissance des effets d'un séisme en
s'éloignant de l'épicentre. L'effet d'atténuation des hautes fréquences dans les couches
superficielles (< 1 k m ) fissurées et altérées de la croûte est caractérisé par deux
paramètres (Anderson & H o u g h , 1984) : la fréquence effective à partir de laquelle
l'atténuation se produit (entre 1 et 5 H z ) et le paramètre de la décroissance fréquentielle
(0.04 au rocher, 0.08 sur des sédiments récents).
• FACTEUR DE QUALITE:
L e facteur de qualité caractérise l'atténuation des ondes sur tout le trajet dans la croûte.
C o m m e il dépend de la fréquence, nous avons choisi de le fixer à 150 pour 1 H z et
à 5 000 pour 100 H z .
• PENTE :
Cette pente permet d'isoler la partie des courtes longueurs d'ondes de la distribution
spatiale (cf. § 1.2.4). L a séparation des courtes et des grandes longueurs d'onde est
nécessaire dans le traitement de l'effet de directivité. L a valeur de cette pente peut varier
de 4 à 10 ; nous la fixons habituellement à 8.
• FACTEUR DE FORME :
Il s'agit d'un facteur lié à la forme de la surface de rupture, rectangulaire o u circulaire. Sa
détermination est assez complexe, puisqu'elle dépend aussi de la profondeur des failles en
jeu. N o u s admettons une valeur unité pour le facteur de forme.
• COEFFICIENTS D E SECURITE.
L a stabilité d'une modélisation numérique est liée à la discrétisation du modèle physique.
Dans notre problème, la discrétisation est à la fois spatiale et temporelle. H y a trois
v 1
conditions à remplir : / > — > fmax et x > At
Ax T
- MAGNITUDE: 5.8
- MECANISME A U FOYER: 0°, 90°, 0°, c'est-à-dire décrochement pur sur une faille
verticale d'orientation nord-sud
- CHUTE D E CONTRAINTE: 5MPa
- PROFONDEUR: 10 km
- DISTANCE: 20km
- ANGLE DE VUE : 50°, ce qui correspond à une configuration partiellement
directive.
Dans le répertoire de travail, il faut créer un sous-répertoire resuit/ qui contiendra les
fichiers résultats.
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* ENTREE DES DONNEES *
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MAGNITUDE (5.8)
MECANISME AU FOYER ( 0. , 90., 0 . deg)
CHUTE DE CONTRAINTE ( 5.0 MPa) ,
PROFONDEUR (10.0 km) min= 2.0 max=28.0
DISTANCE { 20.0 km) ,
ANGLE DE VUE ( 50. deg)
SAUVEGARDER CE JEU DE DONNEES (0) (0/1) ,
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* PARAMETRISATION *
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Les résultats d'un calcul peuvent être sensibles à certains paramètres d'entrée, soit
purement numériques, c o m m e la graine de la fonction random ou le pourcentage
d'apodisation de la dislocation, soit difficiles àfixer,car mal connus, c o m m e la largeur de
la bande cassante (Samarcq, 1994).
Plutôt que de se baser sur les résultats d'un calcul unique, pas forcément représentatif du
problème posé, il est préférable d'effectuer un traitement statistique en jouant sur la
variabilité de certains paramètres.
Par conséquent, nous proposons une option de calcul qui permet de simuler plusieurs
accélérogrammes à partir d'un jeu de paramètres donné, et en faisant varier les
paramètres difficiles àfixer,c o m m e :
Pour chacun de ces 24 calculs, la graine de la fonction random est initialisée à une valeur
différente.
21 21 5000
0
.2 .4
.9 1.1
4. 6.
Par défaut, le plan de faille est placé au centre de la grille ainsi définie.
L e tableau 2 donne une idée des temps de calcul d'accélerogrammes synthétiques par le
code S A S S O M . L a station de travail est une D E C alpha 3000 fonctionnant généralement
en m o d e mono-utilisateur. Avec une fréquence utile maximale fixée à 25 H z , ce sont
essentiellement les dimensions de la faille qui conditionnent la durée d'un calcul. L a taille
du plan de faille dépend de la magnitude du séisme et de la chute de contrainte.
Les temps de calcul donnés dans le tableau 2 sont à multiplier par le nombre de calculs à
réaliser, à savoir 24 pour l'analyse statistique de S A S S O M _ S T A T , et au minimum 100
pour avoir une carte de pga par S A S S O M _ M A P .
32 16 4 4 2s
64 32 4 2 5s
4.5 6
128 64 4.5 2 10 s
5 6
L e fichier ' pliste ' constitue une trace de toutes les données d'entrée issues des fichiers
pdef, psource, ppropa et pfixe.
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* ENTREE DES DONNEES *
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MAGNITUDE (5.8) :
MECANISME AU FOYER ( 0 . , 90 . , 0 . deg) :
CHUTE DE CONTRAINTE ( 5.0 MPa) :
PROFONDEUR (10.0 km) min= 2.0 max=28.0 :
DISTANCE ( 20.0 km) :
ANGLE DE VUE ( 50. deg) :
SAUVEGARDER CE JEU DE DONNEES (0) (0/1) :
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* PARAMETRISATION *
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PFIXE
25. # frequence maximale a atteindre dans l'accelerogramme
5.. # frequence minimale de l'atténuation superficielle
0.04 # paramètre kappa pour l'atténuation superficielle
150. # facteur de qualité a 1 Hz
5000. # facteur de qualité a 100 Hz
8. # pente HF de la distribution de dislocation
1. # facteur de forme c du=c*dsig/mu*L
2. # coefficient de sécurité sur le temps de montee
3. # coefficient de sécurité sur la discretisation en temps
3. # coefficient de sécurité sur la discretisation spatiale
1 # site en surface (0=non, l=oui)
PSOURCE
30. # épaisseur de la croûte sismogene
0 # rupture en surface (0=non, l=oui)
0.5 # abscisse du point de nucleation (% longueur de faille)
0.2 # ordonnée du point de nucleation (% largeur de faille)
1 # choix du modele de rupture (0=Haskell, l=circulaire)
2.8 # vitesse de propagation de la rupture
1.0 # largeur de la bande cassante
0.1 # pourcentage d'apodisation pour la dislocation
99. # graine de la fonction random
PPROPA
# choix de l'onde (1=P, 2=S)
# choix de la phase (de 1 a 7)
# nombre de couches (y compris le demi-espace)
1.3 0.65 0.0 0.0 2.5 1.293
4.2 3.5 1.3 .65 2.7 2.5
# profondeur, Vp inf, Vs inf, Vp sup, Vs sup, rho inf, rho sup
Six fichiers sont créés : les déplacements et les accélérations d u sol suivant les trois
directions est-ouest, nord-sud et verticale. L e s déplacements sont exprimés en m et les
accélérations en m / s 2 .
L a figure 12 présente les déplacements et les accélérations d u sol, pour les composantes
est-ouest et nord-sud, obtenus à partir du jeu de paramètres donné au § 2.2.5.
1.0^
.0.02 CO
dep es occ es _
0.5>
0.01
->m/y|\rfwv*rw-
0.0 J
•0.00 -0.5 1
CJ
Q
-i.o-*
0.02-
1.0
dep nd occ nd _ 0.5
0.01
0.0
0.00 0.5
1.0
10 8 10
Temps (sec) Temps (sec)
Les spectres de réponse élastiques en pseudovitesse sont calculés uniquement pour les
composantes horizontales de l'accélération du sol. Ils sont exprimés en c m / s en fonction
de la fréquence.
L e fichier ' pstat ' ci-dessous donne les valeurs de graine, de largeur de bande cassante et
de pourcentage d'apodisation affectés à chaque calcul d'un nouvel accélérogramme.
x \
La courbe moyenne + écart-type est représentée en pointillés. Les niveaux les plus élevés
correspondent à la composante N S .
L e fichier ' tabmap ' ci-dessous donne pour chaque noeud de la grille de calcul, les
valeurs suivantes :
Toujours avec les hypothèses de calcul d'un séisme de magnitude 5.8 (cf. § 2.2.5), la
figure 14 présente les trois cartes d'accélérations maximales obtenues, l'une pour la
composante E W du mouvement du sol, l'autre pour la composante N S , et la dernière
pour le m a x i m u m des 2 composantes horizontales.
40000
2000O-0J
1
-20000
^0000
40000
-40O0O
L e segment de droite au centre des cartes représente la trace en surface d u plan de faille,
la faille étant verticale.
Conclusion
L a modélisation des mouvements forts du sol produits par les séismes est une technique
indispensable pour l'évaluation de l'aléa sismique. Elle conduit à la détermination du
mouvement de référence du sol en un site donné et permet de simuler et de prédire les
effets d'un séisme.
- la magnitude,
- le mécanisme au foyer,
- la chute de contrainte,
- la profondeur,
- la distance,
- l'angle de vue.
L'originalité du modèle est qu'il permet de définir des spectres dans des domaines encore
peu documentés, c o m m e les courtes distances, et qu'il prend en compte le phénomène de
directivité. Safiabilitéest au moins égale à celle des méthodes statistiques. Bien entendu,
il est à considérer avec prudence, en attendant sa confrontation avec des données réelles
en nombre suffisant.
D e façon générale, la robustesse des lois physiques qui sous-tendent cette méthode en
garantissent les effets à long terme, et en font pour le m o m e n t une méthode
complémentaire aux analyses purement statistiques.
Références bibliographiques
B R U N E J.N. (1970)- Tectonic stress and spectra of seismic shear waves from
earthquakes. J. Geophys. Res., 75, p. 4997-5009.