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jeunes
Dans l’émission de radio Bien comprendre l’anxiété chez les enfants pour
bien la traiter (diffusée le 18/09/2019 sur Radio-canada.ca), trois
spécialistes du stress et de l’anxiété nous aident à mieux comprendre
l’anxiété chez les enfants (Edith St-Jean-Trudel, psychologue; Geneviève
Henry, intervenante auprès des jeunes; Sonia Lupien, chercheuse en
neurosciences).
Sonia Lupien estime qu’il existe quatre types d’anxiété chez les enfants et
adolescents.
3.L’anxiété de performance
L’anxiété de performance (de réussir) est très marquée dans le milieu
scolaire et reliée à un système de notes, d’évaluation, de classement, de
comparaison, de compétition.
Dans son livre Non, votre ado n’est pas feignant !, Nathalie Anton soulève
les risques liés à l’anxiété de performance. Le poids de la réussite, qu’il
vienne de la famille ou du personnel enseignant, peut conduire au
développement d’une anxiété de performance. Cette anxiété se manifeste
par plusieurs facteurs qui génèrent de la souffrance :
● maux de tête
● maux de ventre
● trous de mémoire
● crises d’angoisse à l’occasion des contrôles
● tendance au perfectionnisme (l’élève passe tout son temps ou
presque sur son travail scolaire, vérifie et revérifie ses réponses
au risque de l’immobilisme, pense qu’il n’en sait jamais assez ou
devrait mieux faire…)
● un certain défaitisme (“je n’y arriverai jamais”, “je suis nul.le”, ,”ce
n’est même pas la peine d’essayer”…)
● effort fourni ou temps passé sur un travail démesuré
● insatisfaction perpétuelle
Même quand un enfant est poussé par le désir de savoir, n’oublions jamais
qu’il doit affronter la contrainte, la déception, la compétition, le
changement, l’échec, le jugement… qui font aussi partie intégrante de
l’apprentissage. Les ressources pour y arriver se trouvent
incontestablement dans le monde interne. On les appelle parfois confiance,
ténacité, estime de soi, résistance à la frustration, capacité à supporter le
manque ou la solitude… – Serge Boimare
Dépasser l’anxiété de
performance
L’objectif est de réajuster les attentes à la réalité (ne plus se sentir exister
qu’à travers les réussites).
● apporter de l’amour
inconditionnel
La parentalité inconditionnelle repose sur notre capacité à accepter et
aimer nos enfants tels qu’ils sont et pour ce qu’ils sont, sans mettre de
conditions.
Au-delà des stratégies et des outils, ce sont les actions, les mots, les
expressions non verbales ou encore le ton de la voix qui font apparaître si
on prend les enfants au sérieux.
Pourquoi juste relire pour apprendre et réviser est inefficace (et que faire à
la place)
L’anxiété vient avec des sensations physiques désagréables (cœur qui bat
plus vite, maux d’estomac, maux de tête…) : personne n’aime se sentir
anxieux. Cette sensibilité à l’anxiété est renforcée dans nos sociétés par le
contexte (notes et classement à l’école, examens, pression sur les
résultats scolaires et extra scolaires, emploi du temps surchargé…) et la
faible tolérance pour les émotions dites “négatives” (la déception, le rejet,
la peur, la tristesse…).
Les jeunes (et les moins jeunes) sont nombreux à vouloir évacuer les
émotions douloureuses plutôt que se laisser traverser par elles. Tout se
passe comme si ces jeunes se disaient qu’ils n’ont pas le droit d’éprouver
de la peur et de la tristesse ou que ce n’est pas normal de vivre ces
émotions là. A cela se rajoute une intolérance à l’incertitude (ne pas savoir
ce qui va se passer). Pourtant, personne ne peut pas tout contrôler dans la
vie. Comment alors accompagner les enfants anxieux ?
L’intelligence émotionnelle
Une manière d’appréhender l’anxiété avec les jeunes (enfants et
adolescents) est de développer leur intelligence émotionnelle (toute la
palette des émotions humaines est utile) et de leur expliquer en quoi le
stress peut être leur allié. Apprendre la régulation émotionnelle est un
enjeu éducatif important.
Éducation émotionnelle :
un tableau pour comprendre
les émotions et les
apprivoiser
Un enfant qui enfouit ses émotions, ses peurs, qui ne peut pas manifester
sa joie ou sa colère, n’apprend pas à tenir compte de ce que lui ou les
autres ressentent. Il ne développe pas d’empathie, pas de bienveillance : ni
pour lui-même, ni pour les autres. C’est la raison pour laquelle les
programmes scolaires ont intégré des éléments d’éducation émotionnelle.
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Quand on a une conception négative du stress, on produit plus d’hormones
de stress que quand on pense que le stress peut avoir des effets positif. Il
est à noter que, quand on est sous stress, la pensée est comme bloquée
donc il est nécessaire de tenir le discours sur le stress positif avant la
situation stressante.
Une étude sur le lien entre stress et performance a été menée au Canada
par Jeremy Jamieson de l’Université de Rochester. Des chercheurs ont
réparti les sujets de l’expérience dans trois groupes. Dans le premier
groupe, les chercheurs n’ont rien dit au sujet du stress. Les chercheurs ont
dit aux membres du deuxième groupe qu’ils risqueraient d’être stressés
mais que le stress n’est pas grave et qu’il ne faut pas s’en occuper. Les
chercheurs ont dit aux membres du troisième groupe que la réponse de
stress est bonne, que cela signifie que le corps est en train de se préparer
et que le stress améliore la performance.
Les chercheurs ont trouvé que les membres du troisième groupe (à qui ils
avaient dit que la réponse de stress a un effet positif) ont vu leur niveau de
stress diminuer et leur performance augmenter. Ainsi, quand on modifie
l’interprétation de la réponse de stress pour l’envisager comme une
réponse positive et adaptative, le niveau de stress baisse.
Les enfants sont des éponges et les adultes qui les entourent sont des
modèles dans l’apprentissage de la gestion du stress. Si nous voulons
diminuer le stress et l’anxiété de nos enfants, nous pouvons commencer
par nous-mêmes (sur le célèbre principe du masque à oxygène à bord des
avions, à savoir mettre son masque avant de chercher à aider les autres).
Nous pouvons travailler sur notre stress en tant qu’adultes mais aussi en
tant que parents (en s’appuyant sur nos qualités humains plutôt que sur
des modes d’emploi pour une parentalité zen).