ET DES PARTENARIATS
DOSSIER DE PRESSE
MAGICIENS DE LA TERRE
RETOUR SUR UNE EXPOSITION LÉGENDAIRE
MAGICIENS
DE
LA TERRE
MAGICIENS DE LA TERRE
RETOUR SUR UNE EXPOSITION LÉGENDAIRE
EXPOSITION, 2 JUILLET - 8 SEPTEMBRE 2014
GALERIE DU MUSÉE, NIVEAU 4
juin 2014
SOMMAIRE
direction de la communication
et des partenariats
75 191 Paris cedex 04 1. COMMUNIQUÉ DE PRESSE PAGE 3
directeur
Benoît Parayre 2. PLAN ET PARCOURS DE L’EXPOSITION PAGE 7
téléphone
00 33 (0)1 44 78 12 87
courriel 3. UNE UNIVERSITÉ D’ÉTÉ PAGE 15
benoit.parayre@centrepompidou.fr
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
MAGICIENS DE LA TERRE
direction de la communication
et des partenariats
75191 Paris cedex 04
directeur
Benoît Parayre
RETOUR SUR UNE EXPOSITION LÉGENDAIRE
téléphone
00 33 (0)1 44 78 12 87 COLLOQUE, LES 27 ET 28 MARS 2014
courriel
benoit.parayre@centrepompidou.fr
GRANDE SALLE, NIVEAU – 1
attachée de presse
Anne-Marie Pereira
EXPOSITION, 2 JUILLET - 8 SEPTEMBRE 2014
téléphone GALERIE DU MUSÉE, NIVEAU 4
00 33 (0)1 44 78 40 69
courriel
anne-marie.pereira@centrepompidou.fr
« Magiciens de la terre », manifestation présentée conjointement au Centre Pompidou
et à la Grande Halle de la Villette en 1989, figure parmi les expositions qui ont révolutionné
www.centrepompidou.fr
la scène artistique internationale au XXème siècle.
Pour marquer les 25 ans de cet événement pionnier, le Centre Pompidou organise un colloque
international fin mars, présente une exposition documentaire début juillet, propose une
université d’été, et édite un nouvel ouvrage de référence.
Aux prémisses d’une mondialisation qui ne disait pas encore son nom, à travers l’invitation
inédite lancée à des artistes contemporains de tous les continents, parfois issus de « cultures
invisibles » - Afrique, Asie et Océanie, l’exposition «Magiciens de la terre» de 1989, conçue
par Jean-Hubert Martin, apparait aujourd’hui comme un des moments fondateurs du processus
de globalisation de l’art contemporain.
Alain Seban, président du Centre Pompidou, a souhaité que soit marqué ce 25ème anniversaire
qui fait aussi écho au thème placé au cœur de la réflexion et de l’action que mène le Centre
Pompidou. « L’art est global. Notre collection se veut universelle. Elle doit refléter la nouvelle géographie
de la création. C’est un enjeu majeur au 21ème siècle pour un musée d’art contemporain », a déclaré
le Président du Centre. «L’exposition Magiciens de la terre fut la première manifestation à préfigurer
Neil Dawson, Globe, 1989 cette globalisation et cette mission nouvelle. Rendre hommage à l’exposition, c’est aussi une façon
Photo : DR de marquer cet engagement du Centre Pompidou».
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Au même moment que la célébration de cette exposition pionnière, à partir du 2 juillet 2014,
l’accrochage des collections contemporaines du Centre Pompidou, « Une histoire. Art, architecture
et design, de 1980 à aujourd’hui », relève le défi de la mondialisation de la scène artistique,
tandis que « Modernités Plurielles 1905 – 1970 », le nouvel accrochage des collections historiques,
offre depuis l’automne 2013, une relecture de l’histoire de l’art moderne mondiale, à travers les œuvres
de plus de 400 artistes représentant 47 pays dans tous les champs de la création.
Les événements organisés par le Centre Pompidou à l’occasion des vingt-cinq ans de «Magiciens de la
terre» ont été placés sous le commissariat général d’Annie Cohen-Solal :
- un colloque international se déroulera les 27 et 28 mars en Grande Salle, et reviendra sur l’expérience
et les perspectives que cette exposition a ouvertes. De grandes figures internationales qui pensent
la question de la globalisation dans les champs de l’économie, de la sociologie, des sciences politiques
et de l’histoire de l’art, ont répondu à l’invitation du Centre Pompidou
- une université d’été, du 1er au 10 juillet, ouverte à des étudiants doctorants et post-doctorants et
curateurs, permettra à une nouvelle génération de chercheurs de réinterroger les sources
de cette exposition et de rencontrer leurs créateurs, artistes, conservateurs, ainsi que les archivistes,
bibliothécaires et documentalistes.
Un nouvel ouvrage publié par les Editions du Centre Pompidou en coédition avec les Editions Xavier
Barral proposera une genèse et une évaluation critique de cette manifestation tout en portant un regard
prospectif sur de nouvelles perspectives, à travers les textes de sociologues, historiens, commissaires
et critiques d’art. Un grand nombre d’artistes ayant participé à l’exposition de 1989 livreront également
leurs témoignages dans leur vision actuelle et un reportage photographique inédit permettra de
replonger le lecteur dans les salles d’exposition de 1989.
Cet ouvrage s’inscrit dans la série ouverte en 2010 avec des publications sur les expositions «Dada»
et «Daniel Buren. Le musée qui n’existait pas».
Enfin, l’ensemble des archives de l’exposition «Magiciens de la terre» seront mises à disposition
d’un large public grâce à un important programme de numérisation et de mise en ligne sur le Centre
Pompidou virtuel, le nouveau site internet du Centre Pompidou : www.centrepompidou.fr.
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de France et a reçu un diplôme honoraire du Courtauld Institute. De 2004 à 2007, il a dirigé l’International
COLLOQUE
Center INTERNATIONAL
for Cultural Science (Vienne). Il estMAGICIENS DE LA
à présent conseiller TERRE
pour le Global Art and the Museum
project au Centre d’Art et les Médias (ZKM, Karlsruhe). Il a notamment publié L’Histoire de l’art est-elle
finie? (éditionsdu
La captation J. Chambon, 1989) ; Image
colloque Magiciens et culte
de la terre, : une
les histoire
27 et 28 mars 2014, avant l’époque de l’art (éditions
de l’image
deest
Cerf, 1998) ; The Global Art World.
à présent disponible sur le CPV : Audiences, Markets, Museums (avec Andrea Buddensieg et Emanoel
Araújo, Ostfildern, 2009) ; Florence et Baghdad: une histoire du regard entre Orient et Occident (avec Naïma
Ghermani et Audrey
1. Magiciens Rieber, Gallimard,
de la terre/Colloque 2012) ; The2014
international Global Contemporary and the Rise of New Artworlds
(avec Andrea Buddensieg et Peter Weibel, ZKM/Center
Intervenants Alain Seban, Jack Lang, Jean-Hubert Martin, for Art and Media;
Laurent The MIT Press, 2013).
Jeanpierre
« 2. Magiciens
L’espace de la terre/Colloque
constitué international
par la grille mondiale des villes2014
globales, un espace doté de potentialités économiques
Jonathan Mane-Wheoki, Daniel Soutif
et politiques nouvelles, est sans doute un des espaces les plus stratégiques pour la formation de types
inédits de politiques,
3. Magiciens d’identités et de
de la terre/Colloque communautés,
international y compris
2014 celles qui
- Niru Ratman, sont transnationales.
Christine Eyéné,
suivi d’une table ronde avec Bernard Blistène, Claude Mollard et l’ensemble des intervenants.
C’est un espace qui est centré sur un lieu en ce qu’il est implanté sur des sites stratégiques et singuliers,
et qui est transterritorial en ce qu’il connecte des sites qui ne sont pas géographiquement proches,
4. Magiciens de la terre/Colloque international 2014
maisAvec
intensément liésLaurent
Alain Seban, les uns aux autres.
Fabius, » Cohen-Solal, Saskia Sassen, Hans Belting
Annie
Saskia Sassen dans La globalisation : une sociologie, Gallimard, 2009.
Saskia Sassen est Robert S. Lynd Professor of Sociology et Co-Chair du Committee on Global Thought à
En partenariat média avec Un colloque
Columbia international
University, New conçu par Jean-Hubert
York. Spécialiste Martin et Anniedans
de la mondialisation Cohen-Solal, en collaboration
ses dimensions sociales, politiques
avec Jean-Pierreelle
et économiques, Criqui, chef les
explore du service de la de
dynamiques parole, département
migration, duglobales,
les villes développement culturel,
les nouvelles technologies
a
etlancé l’ensemble des
les changements événements
induits organisés à l’occasion
par les phénomènes du vingt-cinquième
transnationaux anniversaire
sur les états libéraux. Saskia Sassen
est également « Magiciens
de l’exposition membre du Council of Foreign Relations et de la National Academy of Sciences Panel on
de la terre ».
Cities. Elle est notamment l’auteur de La ville
Des experts - universitaires, commissaires globale : New
d’exposition, York, Londres,
critiques (Descartes
Tokyodes
d’art - issus & Cie, 1996)
cinq continents,
et de La globalisation : une sociologie (Gallimard, 2009).
ont croisé leurs points de vue pour évaluer aussi bien l’apport et la réception de « Magiciens de la terre »
en 1989, que ses prolongements au regard de la situation mondiale actuelle. Ils reviendront sur
les questionnements soulevés par l’élargissement géographique et esthétique de l’art contemporain
au-delà des frontières et des canons occidentaux.
RAPPEL DE LA PROGRAMMATION
EXPOSITION-DOCUMENTAIRE
2 juillet – 8 septembre 2014
Galerie du Musée, niveau 4
Au Centre Pompidou et à la Grande halle de la Villette, du 18 mai au 14 août 1989, Magiciens de la terre
surprit tout à la fois les publics et les milieux de la critique, des musées et du marché. Dans un monde
de l’art contemporain alors limité aux frontières de l’Europe et de l’Amérique du Nord, cette exposition
présentait des artistes de tous les continents dont la confrontation des œuvres n’était jamais survenue
au sein d’un musée.
Vingt-cinq ans ont passé ; l’émergence de ces nouvelles scènes a provoqué les initiatives les plus
diverses : expositions, biennales, constitution de collections publiques et privées, foires, de galeries,
mais aussi colloques et formations universitaires ont été consacrés à cette nouvelle écologie de l’art,
produisant une floraison éditoriale de revues, magazines, catalogues. Elles ont suscité des débats portés
par des groupes et des communautés de jeunes artistes, de chercheurs, de curateurs et de marchands
qui se sont toujours référés, directement ou indirectement, à Magiciens de la terre alors que bien peu
d’entre eux avait visité l’exposition de l’été 1989.
Un imaginaire s’est donc construit : l’exposition est devenue légendaire.
Or, parmi les centaines d’expositions produites par le Centre Pompidou depuis 1977, Magiciens de la terre
se révèle l’une de celles dont la complexité, l’amplitude géographique et la genèse ont produit une masse
d’archives particulièrement riche et variée.
Dans cette exposition, une sélection de notes, de rapports, de correspondances officielles et privées,
de publications, de films et de photographies permet de suivre l’élaboration et de revivre l’aventure de
Magiciens de la terre dans un dispositif scénographique qui en restitue l’esprit : une frise d’images conçue
par l’artiste Sarkis, exécutée par les graphistes de s-y-n-d-i-c-a-t, réinscrit les œuvres des cent onze
artistes de cette exposition légendaire dans leur communauté éphémère de 1989, fondatrice d’un
segment de l’histoire de la mondialisation de l’art.
Le parcours de l’exposition conçue par Didier Schulmann, Stéphanie Rivoire et les équipes de
la Bibliothèque Kandinsky, en collaboration avec Laurence Fontaine, architecte-scénographe,
se compose de quatre grandes sections thématiques : Contexte politique et social ; Une méthodologie
inspirée de l’ethnographie ; Rapprocher les artistes du monde entier et Cosmogonie, rites et rituels.
PARCOURS DE L’EXPOSITION
Mais ce sont surtout Joseph Beuys et Robert Filliou, dont les absences planent pourtant sur l’exposition,
qui sont les plus cités par Jean-Hubert Martin lors de la phase initiale du projet. « Chaman » de l’art
contemporain, Joseph Beuys a inclus dans sa pratique les rapports avec les autres cultures, invitant
le Dalaï Lama à la Documenta 7 de Kassel, pour envisager une « biennale de la paix ». Robert Filliou
y participe avec une soixantaine d’artistes. Lui, qui avec « Le Poïpoïdrome », son projet présenté
au Centre Pompidou en 1978, conçoit l’exposition comme un espace d’échange où se côtoient maquettes,
objets, documents, productions des visiteurs, œuvres, partira rendre compte de son projet en pays dogon,
pays dont est issue l’expression « poï poï », « ça va ça va ».
Selon Jean-Hubert Martin « ce qui est intéressant, c’est leur rencontre [Filliou et Beuys] avec le Dalaï Lama :
cela montre bien qu’ils envisagent l’art dans son acception la plus large. Il s’agit avant tout d’une activité de
l’esprit qui peut prendre des formes très variables ». Il aurait mieux valu « inviter dans les grandes expositions
les pairs des artistes occidentaux, c’est-à-dire des artistes du reste du monde plutôt que tel ou tel chef
spirituel ». C’était la formule que lui-même était en train d’adopter pour l’exposition « Magiciens de la
terre ».
Missions de terrain
- Mission en Chine, 2-23 novembre 1987.
- Missions en Papouasie-Nouvelle Guinée, 23 mai-6 juin 1988 et 22 juillet-15 août 1988.
- Missions en Afrique (Nigeria, Bénin, Togo, Ghana, Côte d’Ivoire), 1987-1988
- Mission en Afrique du Sud, 18 octobre – 8 novembre 1987
- Mission à Madagascar, 31 juillet 1987- 9 août 1987
Les grandes peintures murales qui recouvrent toutes les surfaces extérieures et intérieures indiquent
le positionnement social et la situation maritale de leur auteure alors que leur qualité esthétique atteste
de son goût et donc de sa bonne éducation. André Magnin est à la recherche de Johanna Mahlangu,
épouse de Daniel Ndimanche, chef de village, dont les fresques figurent dans la documentation
scientifique rassemblée à Paris. En se promenant, il découvre une maison remarquable, « un travail de la
couleur absolument exemplaire, des formes géométriques très bien ordonnées qui donnent à toute la propriété
un éclat exemplaire (…) Renseignement pris : c’est la 2e femme de Daniel Ndimanche qui a peint cette maison ».
C’est donc elle, Esther Mahlangu qui est invitée à Paris.
Habituellement installées dans l’espace public, certaines œuvres questionnent directement le visiteur
sur des situations sociales et politiques, sur le sort fait aux minorités et aux plus démunis, qu’il s’agisse
pour Hans Haacke de dénoncer le régime de l’apartheid en Afrique du Sud avec Un jour, en liesse, les lions
de Dulcie September cracheront de l’eau, 1989 placée devant la Grande halle de la Villette, pour Wodiczco
de présenter une solution pour les sans-abris de nos villes occidentales, pour Ilya Kabakov de montrer
l’ironie grinçante de la vie quotidienne en Union Soviétique…
Loin de vouloir dresser une liste des artistes occidentaux alors les plus en vue, les commissaires
de Magiciens de la terre ne nient pas non plus les proximités antérieures avec certains d’entre eux.
Ainsi Sarkis raconte l’échange animé qui eut lieu entre Jean-Hubert Martin et plusieurs artistes français
lors de la Biennale de Sydney en 1982 sur l’opportunité de présenter des œuvres et pratiques artistiques
tel l’art aborigène dans un espace muséal, échange qui confirma Jean-Hubert Martin dans son projet.
Il choisit aussi d’inviter plusieurs artistes encore peu connus en Europe de l’Ouest, comme Ilya Kabakov
ou Éric Boulatov dont il assura le commissariat d’exposition en 1988 au Centre Pompidou.
résultant de l’exécution sur place de certaines œuvres ou de l’espace nécessaire pour en installer
d’autres, l’équipe travaille autour de Jacques Lichnerowicz pour dessiner le parcours de l’exposition
en s’appuyant sur plusieurs générations de listes et schémas.
À l’inverse du cloisonnement pourtant assumé, deux installations marquent l’espace central de la grande
Halle de Villette : la peinture murale de Richard Long Red Earth Circle et la peinture sur sol Yam Dreaming
de la communauté Yuendumu. Ce rapprochement dans l’espace scénographie permet de suivre
le parcours de Richard Long lors de ses promenades solitaires dans des zones lointaines d’Amérique
du nord et du sud, d’Asie ou d’Australie, altérant parfois le paysage en créant des sculptures éphémères
réalisées avec les éléments naturels, exposant ensuite dans l’espace muséal documentation et
cartographie de ses voyages en regard de ses œuvres.
Usant des matériaux naturels, de leur corps, de leur voix, les membres de la communauté Yuendumu
réalisent sur place une grande peinture au sol, selon les mêmes principes et rythmes du rituel religieux
que Philippe Haas nous permet de découvrir dans son film tourné en 1989. Le contexte de leur
participation est associé à un intense débat en Australie pour la reconnaissance des droits des Aborigènes
et de leur héritage culturel et artistique dans le cadre du Bicentenaire de la découverte de l’Australie
(1988). Cette reconnaissance de l’art aborigène donnera lieu en 1992 à l’exposition Aratjara, dont
Bernard Lüthi assure déjà la préparation au moment de ses échanges avec Jean-Hubert Martin.
Les sculptures inuits Paulosee Kuniliusee représentent parfaitement cet axe du travail de l’exposition.
Incarnant les esprits des animaux, ces objets représentent la mémoire enfouie des premiers temps du
monde, temps où hommes et animaux pouvaient passer de la nature humaine à la nature animale et
inversement.
Les chamans ou sorciers-guérisseurs restent eux à la frontière de ces deux mondes, les Inuits
les représentant le plus souvent mi-hommes-mi-animaux, intermédiaires entre le monde des hommes
et celui des forces surnaturelles.
Plusieurs pratiques rituelles sont également présentées à Paris : les peintures tantriques, objets
de méditation adoptés par certains courants du brahmanisme et du bouddhisme au Népal et au Tibet
et dont l’une des manifestations les plus connues est le mandala. Raja Babu Sharma et Acharya Vyakul
représentent pour leur part un style savant issu de l’hindouisme littéraire.
L’élément le plus caractéristique des rites vaudou est le fétiche, objet sacré représentant un esprit.
De nombreux artistes comme Georges Liautaud, Patrick Vilaire et Gabriel Bien-Aimé intègrent
les symboles du vaudou, de même que Ronaldo Pereira Rego [les symboles oixas du panthéon Umbanda],
Deoscoderes Maximiliano Dos Santos « Mastre Didi » [Orishas du Candomblé].
En Haïti, un aspect central de l’art rituel est la réalisation d’un vèvè, dessin effectué à l’aide de diverses
farines ; pour Magiciens de la terre c’est Wesner Philidor qui le confectionne. Antonio Miralda ou José Bedia
quant à eux s’inspirent des pratiques rituelles de la santería, dérivation cubaine du vodun africain.
Le choix des artistes repose là encore sur leur originalité et leur capacité à se positionner dans une
tradition réinterrogée. Ainsi Patrick Vilaire explique : « Mon œuvre se situe en dehors de l’utilitaire religieux,
même si elle renvoie à cette cosmogonie vaudou qui a défini les repères des âmes haïtiennes. Dans un dialogue
avec les grands artistes modernes qui ont pensé l’esthétique contemporaine, j’essaie à travers ma culture
propre, imprégnée de religieux, d’atteindre l’universel, de toucher l’autre. »
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Ouverte à des doctorants, post-doctorants et curateurs, l’Université d’été permettra à une nouvelle
génération de chercheurs de réinterroger les sources de cette exposition et de rencontrer leurs
créateurs, artistes, conservateurs, ainsi que les archivistes, bibliothécaires et documentalistes.
Du 1er au 10 juillet 2014, au sein même de l’exposition proposée par la Bibliothèque Kandinsky sur
« Magiciens de la terre », dans la Galerie du musée, les séances de l’Université d’été se déroulent tous
les matins de 9h à 13h. L’Université d’été est destinée à un groupe international de jeunes chercheurs
(doctorants, post-doctorants ou curateurs) qui dispose ainsi d’un accès privilégié aux sources primaires
de cette exposition et les passe au crible de l’analyse et de la critique historiographique.
Se déroulant sur les lieux même de l’évènement dans un périmètre collégial et collaboratif, elle est
animée par ceux-là même (artistes, commissaires et conservateurs) qui l’ont généré. S’associant
le concours des critiques et des historiens de l’art qui l’ont commentée, elle prend la forme d’une
succession de workshops exclusivement arrimés aux sources : photographies et manuscrits (notes et
rapports) et “sources des sources“ (périodiques, catalogues et dossiers documentaires ayant servi
aux concepteurs de l’évènement étudié).
Ces séances permettent aux participants de prendre possession des documents relatifs aux missions
des commissaires de 1989, à leurs échanges avec les artistes, au montage institutionnel, à l’élaboration
du catalogue, au montage de l’exposition, aux vernissages, à la réception de l’exposition tant au cours
de l’été 1989 que selon les échos qui en retentissent encore.
L’Université d’été de la Bibliothèque Kandinsky ne vise pas tant à remettre en discussion la modernité
occidentale comme modèle destiné à se répandre, qu’à investiguer, à partir des sources produites par
les “magiciens“ eux-mêmes, les conditions d’émergence, les divers modes de productions et
les cheminements de la diffusion, sur tous les terrains de la planète, d’un art contemporain mondialisé.
L’objet même de cette session consacrée à Magiciens de la terre vise donc à concourir à un débat ouvert
sur la nouvelle écriture de l’histoire de l’art et la cartographie remodelée de ses pôles.
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4. PUBLICATIONS
Editions du Centre Pompidou
MAGICIENS DE LA TERRE
RETOUR SUR UNE EXPOSITION LÉGENDAIRE
Publication en coédition avec les Éditions Xavier Barral, Paris
Sous la direction d’Annie Cohen-Solal, avec la collaboration de Jean-Hubert Martin
Format : 19,50 cm x 26 cm, 400 pages, env. 410 illustrations
Prix de vente public : 69,50 €
Cet ouvrage, édité à l’occasion des vingt-cinq ans de Magiciens de la terre, est un formidable témoignage
de ce qu’a été réellement cette exposition si largement commentée dans le monde entier et qui
a représenté un tournant dans l’histoire de l’art. Ce beau-livre propose, pour la première fois,
une vue complète de la scénographie de 1989 dans les deux lieux, le Centre Pompidou et La Grande Halle
de la Villette, à travers plus de 410 photographies inédites, et des témoignages d’artistes tels que Alfredo
Jaar, Francesco Clemente, Ilya Kabakov, Chéri Samba… Dans une deuxième partie, la parole est donnée
aux acteurs de l’époque : Mark Francis, André Magnin et Aline Luque, commissaires associés, et Hou
Hanru, témoin privilégié de la découverte des artistes chinois. La démarche de Jean-Hubert Martin,
commissaire de l’exposition, est éclairée par un texte de Raymonde Moulin et une mise en perspective
d’Annie Cohen-Solal.
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AVANT-PROPOS
ALAIN SEBAN, PRÉSIDENT DU CENTRE POMPIDOU
1 et 2. Jean-Hubert Martin, préface, dans cat. expo., Magiciens de la terre, Paris, Éd. du Centre Pompidou, 1989, p. 9.
PRÉFACE
BERNARD BLISTÈNE, DIRECTEUR DU MUSÉE NATIONAL D’ART MODERNE
Tout ou partie des œuvres figurant dans ce dossier de presse sont protégées par le droit d’auteur.
Les œuvres de l’ADAGP (www.adagp.fr) peuvent être publiées aux conditions suivantes :
POUR LES PUBLICATIONS DE PRESSE AYANT CONCLU UNE CONVENTION AVEC L’ADAGP :
se référer aux stipulations de celle –ci.
de gauche à droite :
Barbara Kruger (USA)
Paddy Japaljarri Stewart,
Qui sont les magiciens de la terre ?, 1989
Bronson Jakamarra Nelson,
Détournement de la publicité et des slogans
Paddy Japajarri Sims et Paddy Jupurrula Nelson
Vue de salle, peinture sur panneau
visitant le Musée Condé,
© Centre Pompidou, Bibliothèque Kandinsky
Château de Chantilly, 1989 ; © Bernhardt Lüthi
Photothèque du Mnam / Cci, Paris.
Photo : Béatrice Hatala.
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Elia Biezunski
BERNARD TSCHUMI chargée de mission
30 AVRIL – 28 JUILLET 2014
attachée de presse
Dorothée Mireux
01 44 78 46 60
dorothee.mireux@centrepompidou.fr