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Les

Modes Alternatifs de Règlement des


Litiges

Professeur Ilham HAMDAI


Faculté des Sciences Juridiques économiques et Sociales
Mohammed V, Rabat-Agdal
Chapitre Préliminaire:
Chaque jour, des différends de plus en plus nombreux
surviennent en matière civile et commerciale entre des
personnes physiques et morales exigeant des résolutions
rapides et équitables. Les Modes Alternatifs de Résolution
des Conflits (MARC) sont conçus comme
processus/procédure de règlement de ces différends sans
recourir à la justice traditionnelle (publique): il s’agit de la
MEDIATION et de l’ARBITRAGE.
LA MEDIATION : démarche volontaire amiable qui fait appel à
une tierce personne indépendante neutre et impartiale et qui
permet aux parties de trouver elles-mêmes une solution
équitable et acceptable.
L’ARBITRAGE : Justice privée a pour objet de faire trancher un
litige par un tribunal arbitral et dont les sentences sont
signées par les arbitres.
Les MARC sont caractérisés par :
- La confidentialité : les transactions ou les sentences ne sont pas
publiques et ne sont publiées qu’avec l’accord des parties au conflit. Il en
est de même des informations et pièces communiquées.
- La rapidité : les délais de résolution sont très courts : 3 mois pour la
médiation et 6 mois pour l’arbitrage.
- Les médiateurs et arbitres sont choisis par les parties et non imposées à
elles.
- La préservation des bonnes relations entre les parties (a nuancer dans
un arbitrage).
Les Centres de Médiation et d’Arbitrage :
Missions :
- La vulgarisation des modes alternatifs de résolution des
conflits auprès des entreprises au niveau national et
international, par la diffusion de la culture de la médiation et
de l’arbitrage au moyen de manifestations destinées aux
entreprises et aux professions libérables.
Les Centres de Médiation et d’Arbitrage :
Missions :
- La formation de médiateurs et arbitres au moyen de
séminaires et de conférences organisées en partenariat avec
les fédérations professionnelles et le secteur privé.
Les Centres de Médiation et d’Arbitrage :
Missions :
- Le traitement des demandes de médiation et d’arbitrage par
les centres de médiation et d’arbitrage. A cette fin, ils
désignent des médiateurs et arbitres ayant le profil et les
compétences requises et suit le déroulement des médiations
et arbitrages.
MODELES DE CLAUSES DE MEDIATION ET D’ARBITRAGE :
1. Choix de la Médiation uniquement :
« Tout litige ou différend découlant du présent contrat ou en
relation avec celui-ci sera soumis à la médiation
conformément au règlement du Centre
………………………………………, Sis ………….., Ville, Pays; auquel les
parties déclarent adhérer ».
MODELES DE CLAUSES DE MEDIATION ET D’ARBITRAGE :
2. Choix de l’Arbitrage uniquement :
« Tout litige ou différend découlant du présent contrat ou en
relation avec celui-ci sera tranché par voie d’Arbitrage
conformément aux dispositions du règlement du Centre
…………………………….., Sis…………………………., Ville, Pays; auquel
les parties déclarent adhérer ».
MODELES DE CLAUSES DE MEDIATION ET D’ARBITRAGE :
3. Choix pour la Médiation et l’Arbitrage :
« Tout litige ou différend découlant du présent contrat ou en relation avec
celui-ci sera soumis à la Médiation conformément au règlement de
médiation du Centre …….…….. auquel les parties déclarent adhérer.
En cas d’échec, le litige ou le différend sera tranché conformément au
règlement d’arbitrage du Centre …………………….., Sis ………………….., Ville,
Pays; auquel les parties déclarent adhérer ».
Après cette brève présentation de ces modes alternatifs de résolutions
des conflits que sont la MEDIATION et l’ARBITRAGE, il convient dans ce
qui suit de les étudier plus en détails.
Ainsi nous traiterons :

TITRE I : LA MEDIATION CONVENTIONNELLE

TITRE II: L’ARBITRAGE


I. MÉDIATION CONVENTIONNELLE
Pour traiter de la médiation conventionnelle, nous procéderons d’abord à
la présentation de l’arsenal juridique prévu dans le cadre de la loi 08-05
et ensuite présenterons sous forme de question/réponse une série
d’éléments y afférents.
La loi 08-05 abrogeant et remplaçant le chapitre VIII du
titre V du code de procédure civile, promulguée le 06
décembre 2007 et publiée dans le BO, apporte
plusieurs nouveautés en matière d’Arbitrage et
réglemente la Médiation Conventionnelle pour la
première fois au Maroc.

2
INTRODUCTION

La médiation est un mode amiable de règlement des


conflits, volontaire et confidentiel, dans lequel une
tierce personne, le médiateur, aide les parties à
trouver leur propre solution au conflit qui les oppose.

3
Formes de la Convention de Médiation :

La Loi définit la convention de médiation : c’est la convention par


laquelle les 2 parties s’accordent pour avoir recours à la
Médiation :
• Elle peut être contenue dans la convention principale liant les deux
parties : clause de Médiation ;

• Elle peut être conclue après la naissance du litige : compromis de


médiation.
Conditions de validité de la convention de Médiation

• Doit être établie par écrit (acte authentique, sous seing


privé, procès-verbal dressé devant le tribunal) ; la loi
considère comme valables les autres moyens de
communication qui peuvent en attester la présence.

• Doit désigner le ou les médiateurs ou leur mode de


désignation.

• Le compromis de médiation doit désigner, à peine de


nullité, l’objet du litige : définir le différend.
Recours à la Justice

Recours à la Justice

La juridiction saisie d’un litige sur une question sur laquelle


les parties ont conclu une convention de Médiation doit
déclarer, à la demande des parties, l’irrecevabilité jusqu’à
épuisement de la procédure de Médiation ou annulation de
la convention de Médiation.
Durée de la Médiation

• La durée de la médiation est fixée à un maximum de trois


mois à compter de la date à laquelle le médiateur a accepté sa
mission ;

• Cependant, les parties peuvent prolonger ce délai par un


commun accord.

7
Obligations du Médiateur

• Le législateur n’a pas édicté, en détail, des dispositions


concernant les conditions requises pour le médiateur ;

• Le médiateur choisi est tenu à l’obligation du secret


professionnel à l’égard des tiers dans les termes et sous peine
de sanctions prévues par le Code pénal relatives au secret
professionnel ;

• La Médiation peut être confiée à une personne physique ou


morale ;

• Le médiateur ne peut renoncer à sa mission qu’avec l’accord


des parties ou en cas d’expiration du délai.

8
Déroulement de la Médiation

• Dès que le médiateur accepte la mission qui lui a été confiée, il


doit en aviser les parties par lettre recommandée avec accusé
de réception ou par l’intermédiaire d’un huissier de justice ;

• Le médiateur entend les parties et confronte leurs points de


vue pour leur permettre de trouver une solution au différend
qui les oppose ;

• Il peut, avec l’accord des parties et pour les besoins de la


médiation, entendre les tiers qui y consentent.

• Il peut aussi, avec l’accord des parties, effectuer toute


expertise de nature à éclairer le différend.

9
Résultats de la Médiation

• En cas de transaction, le document de transaction est signé


par le médiateur et par les parties ;

• En cas de non-aboutissement à une transaction, un


document de non-transaction est signé par le médiateur et
délivré aux parties ;

• La transaction entre les parties, a la force de la chose jugée,


et les parties peuvent l’exécuter volontairement.
Résultats de la Médiation

En cas de refus d’exécuter la solution volontairement,


le président du tribunal territorialement compétent
pour statuer sur l’objet du litige, accorde la mention
d’exequatur.
LA MEDIATION EXPLIQUEE EN QUARANTE QESTIONS & REPONDES
Principe de confidentialité de la Médiation :

• La médiation repose sur la confidentialité.

• Les constatations du médiateur et les


déclarations qu’il recueille ne peuvent être
évoquées devant un juge saisi du litige ni utilisées
dans une autre instance qu’avec l’accord des
parties.
LA MEDIATION EXPLIQUEE EN QESTIONS &
REPONSES
LA MEDIATION EXPLIQUEE EN QESTIONS &
REPONSES
Qu’est-ce que la médiation ?
C’est un mode amiable de règlement des conflits volontaire
et confidentiel.
En quoi diffère-elle de l’arbitrage ?
L’arbitrage consiste à trancher un litige par une sentence
qui s’impose aux parties.
La médiation est-elle réglementée ?
OUI, par la loi N°08-05 (dahir du 30 Novembre 2007).
LA MEDIATION EXPLIQUEE EN QESTIONS &
REPONSES
Qu’est-ce qu’un médiateur ?
C’est une personne qui rapproche les parties et les aide à
trouver une solution à leur conflit.
Qui peut être médiateur ?
Toute personne physique ayant les qualités requises pour la
médiation.
LA MEDIATION EXPLIQUEE EN QESTIONS &
REPONSES
Le médiateur est-il formé pour sa mission ?
OUI, il reçoit une formation spécifique.
La médiation est-elle réalisée par un médiateur unique ?
NON, elle peut être faite par plusieurs médiateurs.
Combien dure la formation d’un médiateur ?
En moyenne une semaine entière.

12
LA MEDIATION EXPLIQUEE EN QESTIONS &
REPONSES
Un juge peut-il être un médiateur ?
OUI, dans le cas de la médiation judiciaire.
Quel est le rôle d’un Centre de Médiation dans la
procédure de médiation ?
Le traitement des demandes et le suivi du processus de
médiation.
Qu’est-ce qu’une clause de médiation ?
C’est une disposition dans le contrat par laquelle les parties
s’engagent à soumettre les conflits à naitre à la médiation.
LA MEDIATION EXPLIQUEE EN QESTIONS &
REPONSES
Qu’est-ce qu’un compromis de médiation ?
C’est la convention par laquelle les parties soumettent un
litige déjà né à la médiation.
Que doit contenir un compromis de médiation ?
Déterminer l’objet du litige et désigner le médiateur ou
prévoir les modalités de sa désignation.
Peut-on recourir à la médiation s’il n’y a ni clause ni
compromis de médiation ?
OUI, à l’initiative d’une partie au conflit sous réserve de l’acceptation de
l’autre.
12
LA MEDIATION EXPLIQUEE EN QESTIONS &
REPONSES
Que doit contenir une demande de médiation ?
L’exposé du litige, le contrat liant les parties, les pouvoirs
des représentants de la partie et les coordonnées de l’autre
partie.
Qui peut demander la médiation ?
Les deux parties au conflit ou l’une d’entre elles.
Quel est le délai raisonnable pour recevoir une réponse à
sa demande en cas d’absence de clause ou de compromis
de médiation ?
15 jours.
12
LA MEDIATION EXPLIQUEE EN QESTIONS &
REPONSES
Y-a-t-il un délai pour que le Centre transmette la demande
à l’autre partie au conflit ?
En moyenne : 7 jours à compter de sa réception.
Peut-on être assisté par un avocat ou un conseil ?
OUI, c’est préférable.
Qui nomme le médiateur ?
Les parties d’abord, à défaut le Centre.
LA MEDIATION EXPLIQUEE EN QESTIONS &
REPONSES
Peut-on refuser le médiateur choisi ?
OUI, une seule fois.
Peut-on remplacer le médiateur refusé ?
OUI, une seule fois.
La procédure de médiation est-elle publique ?
NON, elle est confidentielle.

12
LA MEDIATION EXPLIQUEE EN QESTIONS &
REPONSES
Peut-on recourir à la médiation dans un conflit à propos
duquel une procédure judiciaire est déjà engagée ?
OUI, mais le juge doit attendre la fin de la médiation.
Le juge peut-il statuer sur un contrat contenant une clause
de médiation ?
NON, il doit déclarer l’irrecevabilité jusqu’à épuisement de
la procédure de médiation.
Peut-on se retirer de la médiation ?
OUI, à tout moment.
LA MEDIATION EXPLIQUEE EN QESTIONS &
REPONSES
Que se passe-t-il si la médiation échoue ?
Rien, il n’y a aucune incidence sur le conflit.
Combien dure la procédure de médiation ?
En général trois mois sauf prorogation par les parties.
Comment prend fin la procédure de médiation ?
Par la signature d’une transaction ou d’une non-transaction.

12
LA MEDIATION EXPLIQUEE EN QESTIONS &
REPONSES
Qu’est-ce qu’une transaction ?
C’est l’acte signé par les parties et le médiateur précisant
les modalités de règlement du litige.
Le médiateur peut-il être arbitre dans le même litige ?
NON, ce n’est pas souhaitable.
Quels sont les principaux avantages de la médiation ?
Confidentialité, rapidité, économie et sauvegarde des
bonnes relations entre les parties.
.
12
LA MEDIATION EXPLIQUEE EN QESTIONS &
REPONSES
Qui paie les frais de la procédure de médiation ?
Les parties au conflit de manière égalitaire sauf accord
contraire.
La transaction s’impose-t-elle aux parties ?
OUI, elle a le caractère de la force de la chose jugée.
Peut-on demander l’exéquatur au tribunal ?
OUI, au même titre que l’arbitrage.
.
LA MEDIATION EXPLIQUEE EN QESTIONS &
REPONSES
Le médiateur peut-il recourir à des experts ou entendre
des personnes tierces ?
OUI, avec l’accord des parties.
Les déclarations faites et les documents fournis peuvent-
ils être utilisés dans une procédure contentieuse ?
NON, le médiateur est tenu au secret professionnel.

12
CONCLUSION

Il est alors de toute importance de


sensibiliser tous les acteurs concernés aux
avantages que présente la Médiation.

13
II. ARBITRAGE COMMERCIAL
Pour traiter de l’arbitrage commercial, nous procéderons par la
présentation de notions fondamentales en la matière
La loi 08-05 abrogeant et remplaçant le chapitre VIII du
titre V du code de procédure civile, promulguée le 30
Novembre 2007, apporte plusieurs nouveautés en
matière d’arbitrage commercial interne et réglemente
l’arbitrage commercial international pour la première
fois au Maroc.
INTRODUCTION

Contrairement à la médiation, l’arbitrage sous ses


deux formes, interne et international, n’est pas un
mode amiable de règlement des conflits. C’est un
mode juridictionnel, dans lequel une tierce personne,
l’arbitre ou le tribunal arbitral, tranche le litige qui
oppose les parties.
INTRODUCTION
En effet, il existe une différence de taille entre ces deux modes
de règlement des conflits. Dans les modes amiables de
règlement des différends, le tiers n’a pas de pouvoir de décision,
il n’est qu’un facilitateur de la communication entre les litigants
qui sont les auteurs de la solution. Au meilleur des cas, il
propose une solution. Dans les modes juridictionnels, la décision
(sentence arbitrale) est contraignante, obligatoire pour les
parties et jouit de l’autorité de la chose jugée.

3
Formes de la Convention d’Arbitrage :

La Loi définit la convention d’arbitrage comme suit :

C’est la convention par laquelle les 2 parties s’accordent pour


avoir recours à ce mode de règlement de litige qu’est l’arbitrage.

• Elle peut être contenue dans la convention principale liant les


deux parties : clause d’arbitrage ;

• Elle peut être conclue après la naissance du litige : compromis


d’arbitrage.
Conditions de validité de la convention d’arbitrage

Conditions de fond:

La convention d’arbitrage est un contrat.


Elle est, par conséquent, nécessairement, soumise aux règles
générales du droit civil, qui gouvernent les conditions
générales de sa formation et de sa validité.

Ce qui nous renvoie aux dispositions du Dahir des obligations


et contrats quant aux règles de capacité des parties, de leur
représentation, de l’expression et des vices du consentement,
de la cause et de l’objet de la convention, des règles de
preuves et d’interprétation, etc.

5
Conditions de validité de la convention d’arbitrage

Conditions de fond:
Signalons, toutefois, qu’il ne sera pas question, dans ce cours,
d’exposer les conditions de validité du contrat, en général, comme
prévu par l’article 2 du D.O.C qui réglemente les obligations et
contrats, et qui énumère les éléments nécessaires à la validité des
obligations qui dérivent d’une déclaration de volonté, savoir :
q La capacité de s’obliger ;
q Une déclaration de volonté valable portant sur les éléments
essentiels de l’obligation ;
q Un objet certain pouvant former objet de l’obligation ;
q Une cause licite de s’obliger.
Ce sont les quatre conditions réunies pour que soit valable un
contrat.
Bien évidemment, ces conditions doivent être remplies.
5
Conditions de validité de la convention d’arbitrage

Conditions de fond:

Les conditions spécifiques à la convention d’arbitrage :

§ Il y a des conditions communes au compromis et à la clause


compromissoire : la désignation du tribunal arbitral ou la
prévision des modalités de sa désignation
§ Et celles spécifiques au compromis : la détermination de
l’objet du litige (définir le différend).
Conditions de validité de la convention d’arbitrage

Conditions de forme:

Une Large Définition de l’écrit


Doit être établie par écrit :
q par acte authentique ;
q ou sous seing privé ;
qpar procès-verbal dressé devant le tribunal ;
La loi considère, en outre, comme valables (réputées établies par écrit) les
conventions consignés dans des documents signés par les parties ou
échangés par lettres, par communication télex, par télégrammes ou par tout
autre moyen de télécommunication qui peuvent en attester la présence ou
encore dans l'échange de conclusions en demande ou de conclusions en
défense, dans lesquelles l'existence d'une telle convention est alléguée par
une partie et n'est pas contestée par l'autre.
Conditions de validité de la convention d’arbitrage

Conditions de forme :

Une Large Définition de L’écrit

Avec la superposition, du premier et du second alinéa, le


législateur a donné une définition très large de l’écrit, tout en
conservant la mention des formes traditionnelles.

5
Conditions de validité de la convention d’arbitrage

Conditions de forme :
Une Large Définition de L’écrit
q La convention d’arbitrage par référence :
C’est le cas où l’existence d’une convention d’arbitrage est
réputé du fait d’une référence dans un contrat écrit aux
dispositions d’un contrat-type, d’une convention
internationale ou tout autre document contenant une
clause d’arbitrage.
qUne Forme particulière de la convention d’arbitrage :
C’est une autre forme de convention d’arbitrage, réputée
écrite, découlant de la décision des parties à un litige
engagé devant une juridiction étatique de recourir à
l’arbitrage.

5
Autonomie de la convention d’arbitrage

Importance du principe d’autonomie

Le principe de l’autonomie de la convention d’arbitrage, qui


semble être universel, est celui qui permet d’affirmer la
validité de la clause compromissoire ou du compromis même
si la convention principale est nulle

Le principe est celui qui permet donc de ne pas obliger un


arbitre qui constate la nullité de la convention principale, de
constater par la même, ipso facto, la nullité de la convention
d’arbitrage et de se déclarer par conséquent incompétent

5
Matières Arbitrables

En principe, tous les droit dont les personnes physiques et


morales ont la libre disposition peuvent faire l’objet d’une
convention soumise à arbitrage mais :
- Dans le respect des dispositions de l’article 62 du DOC
(obligation sans cause ou fondée sur une cause illicite) ;
- Dans la limite et selon les formes et procédures prévues par
les dispositions de la Loi 08-05 qui a abrogé et remplacé le
chapitre VIII du titre V du CPCM
Les litiges relevant de la compétence des tribunaux de
commerce en application de l’article 5 de la Loi 53-95
instituant les tribunaux de commerce peuvent, également,
faire l’objet d’un arbitrage conformément aux dispositions de
la loi 08-05.
Matières Arbitrables

Sont exclus :

- les litiges relatifs à l’état et à la capacité des personnes ou


aux droits personnels qui ne font pas l’objet de commerce ;

- La matière fiscale.
Parties à la convention d’arbitrage

Toutes personnes physique ou morale peuvent souscrire une convention


d’arbitrage :
q Personnes de droit privé : aucune restriction en respect des matières
arbitrables
q Personnes de droit public :
1. A propos des litiges relatifs aux actes unilatéraux de l’Etat, des
Collectivités Locales et autres organismes dotés de prérogatives de
puissance publique
Par définition, l’acte juridique unilatéral est le résultat d’une manifestation
de volonté exclusive de l’Etat et ses organismes dotés de prérogatives de
puissance publique.
Le destinataire ne peut que contester les effets de l’acte devant le juge.
L’arbitrage ne peut se concevoir, dans un acte de l’Etat, par son essence
unilatéral, cependant, quand il donne lieu, par son application, à des
contestations pécuniaires, une autre partie se trouve impliquée, le
destinataire de l’acte.
Parties à la convention d’arbitrage

Toutes personnes physique ou morale peuvent souscrire une


convention d’arbitrage :
q Personnes de droit privé : aucune restriction en respect des
matières arbitrables
q Personnes de droit public :
1. A propos des litiges relatifs aux actes unilatéraux de l’Etat,
des Collectivités Locales et autres organismes dotés de
prérogatives de puissance publique
Les dispositions de loi 08-05 autorisent, l'Etat, les collectivités
locales ou autres organismes dotés de prérogatives de
puissance publique, dans des contestations pécuniaires
résultant, d’un litige relatif aux actes unilatéraux de ceux-ci,
de convenir d’un compromis et non d’une clause d’arbitrage.

5
Parties à la convention d’arbitrage

Toutes personnes physique ou morale peuvent souscrire une


convention d’arbitrage :
q Personnes de droit privé : aucune restriction en respect des
matières arbitrables
q Personnes de droit public :

2. A propos des litiges relatifs aux contrats conclus par l'Etat et


les collectivités locales , des conditions sont prévues :
a- La désignation des arbitres : 310 dernier alinéa (renvoi à
317-2: désignation des arbitres)
b- le contrôle ou la tutelle
Parties à la convention d’arbitrage

Toutes personnes physique ou morale peuvent souscrire une convention


d’arbitrage :
q Personnes de droit public (suite)
1. Les entreprises publiques (1)
Les entreprises publiques soumises au droit des sociétés commerciales peuvent
conclure des conventions d’arbitrage dans les formes et conditions déterminées
par leur Conseil d’administration ou de surveillance ou par leur organe de
gestion (311 alinéa 1).
2. Les Etablissements publics (2):
Les Etablissements publics peuvent, en respect de l’obligation de désigner les
arbitres ou prévoir les modalités de leur désignation, conclure ;
§ un compromis dans les formes et conditions déterminées par leur conseil
d’administration,
§ une clause d’arbitrage, suite à une délibération spéciale du conseil
d’administration .
L’instance arbitrale

Les parties ont le choix d’opter pour un arbitrage Ad hoc ou un arbitrage


institutionnel (319)
Si l’arbitrage est ad hoc : le tribunal arbitral (1 ou plusieurs arbitres) aura
la charge de l’organisation de l’arbitrage en prévoyant les règles de
procédure à suivre sauf si les parties conviennent autrement ou
choisissent un règlement d'arbitrage déterminé.

Si l’arbitrage est institutionnel : l’institution désignée se chargera de


l’organisation de l’arbitrage conformément à son règlement.

L’arbitrage est confié à une personne physique remplissant les conditions


prévues par l’article 320 . Au cas ou une personne morale est désignée
pour assurer l’arbitrage, son rôle se limite à l’organisation, elle désignera
un ou plusieurs arbitres.

5
L’instance arbitrale

Dans la procédure d’arbitrage, les parties ont les mêmes droits pour
exposer leurs requêtes, leurs moyens et exercer leurs droits de défense.
Le tribunal arbitral peut procéder à
•L’audition des témoins
•L’expertise
•Toute autre mesure d’instruction
Les auditions devant le tribunal arbitral se font après prestation de
serment.
Langue de l’arbitrage
La langue prévue par les dispositions légales en la matière est l’arabe sauf
convention contraire des parties ou lorsque le tribunal arbitral décide de
choisir une ou d'autres langues

5
L’instance arbitrale

Le demandeur doit adresser, dans le délai convenu entre les parties ou


imparti par le tribunal arbitral, au défendeur et à chacun des arbitres un
mémoire écrit sur sa requête et joindre audit mémoire tous les documents
et preuves justificatives qu'il détient.

Pareil, Le défendeur doit adresser au demandeur et à chacun des arbitres


un mémoire écrit en réponse à la requête d'instance comprenant ses
moyens de défense et peut joindre audit mémoire tous les documents de
preuve ou d'infirmation qu'il détient.

Le tribunal arbitral peut, sauf convention contraire des parties, tenir des
séances de plaidoiries ou peut se limiter à la production des mémoires et
des documents écrits.

5
Le tribunal Arbitral

Les parties sont libres :


ØDe nommer un ou plusieurs arbitres en nombre impairs
ØDe les désigner dans la convention d’arbitrage ou prévoir les
modalités de leur nomination par référence à un règlement
d’arbitrage.

L’arbitre doit accepter la mission qui lui est confiée par une
déclaration écrite :
Øpar la signature du compromis d’arbitrage
Øou par l'accomplissement d'un acte qui indique le
commencement de la mission
Incompétence de la Juridiction étatique

qLorsque la juridiction étatique est saisie d’un litige, au sujet


duquel est prévu une convention d’arbitrage, mais n’a pas
encore statuer sur le fond, celle-ci doit, à la demande du
défendeur, prononcer l'irrecevabilité jusqu'à épuisement de la
procédure d'arbitrage ou annulation de la convention
d'arbitrage.

qLorsque la juridiction étatique n’est pas encore saisie, celle-


ci doit, à la demande du défendeur, déclarer l'irrecevabilité, à
moins que la convention d'arbitrage ne soit manifestement
nulle.
La juridiction étatique ne peut, dans les deux cas, déclarer
d'office l'irrecevabilité.

5
Durée de l’Arbitrage

q Si les parties ne fixent pas de délai pour rendre la


sentence, la mission des arbitres expire six mois à compter
de la date à laquelle l’arbitre a accepté sa mission ;

q Le délai conventionnel ou légal peut être proroger de la


même période.
LA SENTENCE ARBITRALE

qConditions de validité de la sentence arbitrale


Pour rendre la sentence arbitrale, le Tribunal arbitral procède par délibérations
secrètes. Au cours des dites délibérations il statue par vote en faveur ou contre le
projet de sentence. La sentence est rendue à la majorité des voix.
La sentence arbitrale doit remplir un certain nombre de conditions. Elle doit :
•être écrite ;
•viser la convention d’arbitrage ;
•contenir un exposé succinct relatif aux faits, aux prétentions des parties et à leurs
moyens ;
•indiquer les questions objets du litige auxquelles elle apporte réponses ;
•présenter le dispositif statuant sur ces questions,
…..
LA SENTENCE ARBITRALE

qConditions de validité de la sentence arbitrale

Elle doit être motivée, sauf décision contraire des parties ou


quand la loi applicable à la procédure d’arbitrage en dispose
autrement.
Cependant, quand une personne de droit public est partie à
l’arbitrage, la sentence doit obligatoirement être motivée.
En outre, la sentence doit porter des mentions obligatoires.

7
LA SENTENCE ARBITRALE

qMentions obligatoires dans la sentence arbitrale


Ces mentions sont des indications relatives Article :
§Aux arbitres : dont la loi prévoit la nécessité de la mention du nom, de la
nationalité, la qualité et les adresses ;
§A la date et au lieu où ladite sentence est rendue ;
§Aux noms, prénoms ou dénomination sociale des parties, ainsi que leur
domicile ou siège social ;
§Aux avocats ou toute personne ayant représenté ou assisté les parties, le
cas échéant ;
§Les honoraires des arbitres, les dépenses d’arbitrage ainsi que les
modalités de leur répartition sur les parties.
Elle doit être signée par les arbitres

7
LA SENTENCE ARBITRALE

Remplissant les conditions de validité et revêtue des mentions obligatoires,


la sentence arbitrale rendue a ipso facto la force de la chose jugée par
rapport à la contestation qu’elle est venue trancher.

Cependant, un tel automatisme n’est pas de mise en toute matière. En


effet, quand une des parties au litige est une personne morale de droit
public, le prononcé de la sentence n’emporte pas le caractère de la chose
jugée. Dans ce cas précis, l’acquisition de la force de la chose jugée
nécessite une ordonnance d’exequatur.

7
LA SENTENCE ARBITRALE

Après l’émission de la sentence, le tribunal arbitral est tenu


d’en délivrer copie à chacune des parties dans un délai de sept
jours à compter de la date de son prononcé. Vu le principe de
confidentialité de l’arbitrage, la sentence, ou des extraits y
afférents, n’est publiée qu’avec l’autorisation des parties.

7
LA SENTENCE ARBITRALE

qLa rectification, l’interprétation et le complément de la sentence arbitrale

En principe, le prononcé de la sentence a pour effet de dessaisir le tribunal arbitral du litige


qu’elle a pour objet de trancher.
Cependant, la loi 08-05 a prévu un délai de 30 jours au cours duquel le tribunal arbitral a la
faculté d’intervenir sur la sentence pour rectification, interprétation ou complément .
§Rectification :
La rectification de la sentence arbitrale a pour objet de corriger les erreurs matérielles, de
calcul, d’écriture ou toute erreur de même nature qui seraient venues entacher cette
dernière.
Cette rectification peut être entreprise d’office par le tribunal arbitral ou à l’initiative de l’une
des parties. Dans cette dernière hypothèse, le tribunal y donne suite mais sans pour autant
ouvrir les débats.

7
LA SENTENCE ARBITRALE

qLa rectification, l’interprétation et le complément de la sentence arbitrale


§L’interprétation :
Dans le même délai de 30 jours, le tribunal soucieux de clarifier une partie de la sentence peut
éventuellement procéder à son interprétation. Il procède ainsi à la demande d’une des
parties.
§La sentence complémentaire
Au prononcé de la sentence arbitrale, une des parties peut se rendre compte que le tribunal
arbitral a omis de statuer sur une demande. Le tribunal mis en demeure, doit notifier l’autre
partie pour qu’elle présente ses conclusions dans les quinze jours. Cependant, si les parties en
avaient disposé autrement, il n’est plus possible d’apporter de complément.
La sentence rendue alors est dite complémentaire.
Les délais dont dispose le tribunal pour prononcer la sentence :
•Est de 30 jours de sa saisine dans les cas de rectification ou interprétation ;
•Est de 60 jours de sa saisine dans les cas d’un complément.
LA SENTENCE ARBITRALE

qL’exécution de la sentence arbitrale

Une fois la sentence arbitrale rendue, deux cas se posent. Soit les deux
parties sont satisfaites et procèdent à l’exécution de la sentence soit au
moins une partie n’est pas satisfaite et il faut obtenir l’exécution forcée.
L’exécution forcée d’une sentence arbitrale est obtenue en vertu d’une
ordonnance d’exequatur du président de la juridiction dans le ressort de
laquelle la sentence a été rendue.
Or cette dernière est rendue sur demande d’une des parties.

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LA SENTENCE ARBITRALE

qL’exécution de la sentence arbitrale

§La demande d’exequatur


Le formalisme de la demande :
ØDépôt : au greffe de la juridiction compétente (tribunal de commerce du
lieu où la sentence a été rendue) ;
ØDélai : 7 jours francs du prononcé de la sentence ;
ØDocuments à fournir :
§La minute de la sentence ;
§Un exemplaire de la convention d’arbitrage ;
§Une traduction, le cas échéant.

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LA SENTENCE ARBITRALE

qL’exécution de la sentence arbitrale

Quand l’exequatur est accordée, cette dernière est apposée en tant que mention
sur le corps même de la minute arbitrale.
L’ordonnance d’exequatur n’est susceptible d’aucun recours à l’exception du cas où
un recours en annulation contre la sentence arbitrale elle-même est formé. Au cas
où elle n’est pas encore prononcée (l’exequatur), le Président de la juridiction
’exequatur : tribunal de commerce), est immédiatement dessaisi.
Contrairement à l’ordonnance qui accorde l’exequatur, l’ordonnance portant refus
d’exequatur doit être obligatoirement motivée. En outre, l’appel peut être interjeté
contre elle dans les formes ordinaires dans les 15 jours de sa notification. (Recours
en annulation)

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LA SENTENCE ARBITRALE

qL’exécution de la sentence arbitrale


Les voies de recours
L’efficacité de l’arbitrage découle de sa rapidité, sa souplesse, le
professionnalisme des arbitres mais aussi du fait que la sentence rendue
par le tribunal arbitral est définitive et n’est susceptible d’aucun recours à
l’exception, toutefois des cas prévus par la loi Articles 327-32, 327-33 , 327-
34 327-35 et 327-36 et 327-48, 327-49 pour l’arbitrage international .

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LA SENTENCE ARBITRALE

qL’exécution de la sentence arbitrale


Les voies de recours
Les voies de recours possibles :
•La rétractation ;
•La tierce opposition :Cette voie de recours est ouverte aux tiers touchés
par la sentence mais qui ne sont pas parties à la convention d’arbitrage.
Elle leur permet faire opposition devant la juridiction qui aurait connu de
l’affaire s’il n’y avait pas eu de convention d’arbitrage.

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LA SENTENCE ARBITRALE

qL’exécution de la sentence arbitrale


Les voies de recours: Recours en annulation (le plus fréquent)
Ce recours est possible contre les sentences arbitrales devant la cour
d’appel dans le ressort de laquelle elles ont été rendues. Il est possible
dans une période allant du jour du prononcé de la sentence (délai de la
notification aux parties et de demande d’exequatur 7jours 327-27/ 327-
31.2) au quinzième jour de la notification de la sentence revêtue de
l’exequatur 327-36.2.

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LA SENTENCE ARBITRALE

qL’exécution de la sentence arbitrale


Les voies de recours: Recours en annulation
Ce recours n’est possible que, en arbitrage interne, dans des cas définis par la loi :
•Tribunal arbitral a statué sur une convention inexistante, nulle ou après expiration du délai
d’arbitrage ;
•Irrégularités dans la composition du tribunal arbitral, dans la désignation de l’arbitre unique
ou non observation de la convention des parties ;
•Non-respect par le tribunal des termes de la mission qui lui est confiée, ce qui a pu le faire
statuer sur des questions n’entrant pas dans le cadre de l’arbitrage ou méconnaitre les limites
de la convention. Néanmoins, ceci ne conduit à l’annulation de la sentence qu’en cas
d’impossibilité de séparation des parties soumises à l’arbitrage et celles qui ne le sont pas. Si
la séparation est possible alors l’annulation ne porte que sur ces dernières ;

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LA SENTENCE ARBITRALE

qL’exécution de la sentence arbitrale


Les voies de recours: Recours en annulation
Ce recours n’est possible que, en arbitrage interne, dans des cas définis par la loi :
•Lorsque des mentions obligatoires telles que les noms des arbitres et la date de la
sentence ne sont pas observées ;
•Quand les droits de la défense n’ont pas été observés, notamment si cette
dernière n’a pas été informée de la désignation d’un arbitre ou n’a pas eu
connaissance des procédures d’arbitrage ;
•Si la sentence arbitrale est rendue en violation d'une règle d'ordre public ;
•Dans le cas de non-respect des formalités de procédure convenues entre les
parties ou de non application d'une loi devant être appliquée d'un commun accord
entre elles à l'objet du litige.

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LA SENTENCE ARBITRALE

qL’exécution de la sentence arbitrale


Les voies de recours: Recours en annulation
Dans le cas où la sentence est contraire à l’ordre public du Royaume ou qu’elle porte sur une matière qui ne
peut être soumise à arbitrage, la cour d’appel qui examine le recours en annulation prononce ladite
annulation d’office.
S’agissant des demandes en annulation, la cour d’appel statue selon la procédure d’urgence.
L’exécution de la sentence arbitrale est suspendue quand un recours en annulation est intenté.
Quand la cour d’appel annule la sentence arbitrale, elle statue sur le fond dans la limite de la mission du
tribunal arbitrale sauf si l'annulation est prononcée pour absence de convention d'arbitrage ou pour nullité
de cette convention.
Si le recours en annulation est jugé irrecevable par la cour d’appel, celle-ci doit ordonner l’exécution de la
sentence émise par le tribunal arbitral. L’arrêt qu’elle rend à cet effet est définitif.
Le pourvoi en cassation contre les arrêts de la cour d’appel en matière d’arbitrage est possible selon les
formes ordinaires.

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LA SENTENCE ARBITRALE

qL’exécution de la sentence arbitrale


Les voies de recours: Recours en annulation
En matière d’arbitrage international, il n’est possible
d’interjeter appel contre la sentence ou l’ordonnance
accordant reconnaissance que dans certains cas fixé par la loi :
•Si la convention sur laquelle le tribunal arbitral a statué est
inexistante, nulle ou s’il a statué en dehors du délai
d’arbitrage ;
•En cas d’irrégularité dans la composition du tribunal ou lors
de la désignation de l’arbitre unique ;

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LA SENTENCE ARBITRALE

qL’exécution de la sentence arbitrale


Les voies de recours: Recours en annulation
En matière d’arbitrage international, il n’est possible
d’interjeter appel contre la sentence ou l’ordonnance
accordant reconnaissance que dans certains cas fixé par la loi :
•Dans le cas où le tribunal arbitral lorsqu’il a statué ne s’est pas
conformé à la mission qui lui a été conférée ;
•Si les droits de la défense n’ont pas été respectés ;
•Au cas où la reconnaissance ou l’exécution s’avèrent
contraires à l’ordre public international ou national.

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