II- LA LIQUIDATION
Liquider un impôt consiste à calculer son montant connaissant le résultat fiscal et le taux.
1- Calcul de l’impôt
Pour le calcul de l’IS, le bénéfice imposable est arrondi au millier de FCFA inferieur.
Le taux est fixé à 30%. Ce taux est porté à 35%pour les entreprises du secteur pétrolier et minier et ramené à 25% pour :
2- Méthode de calcul
Par chiffre d’affaires global, on entend le CA brut réalisé sur toutes les opérations entrant dans le cadre des activités de
la société, y compris les produits et profits divers réalisés au cours de la même période.
Le 31 janvier (N+1), tout contribuable soumis à l’IS doit payer 1/3 de l’impôt payé l’année N-1, au titre de deuxième
acompte ;
Le 30 avril (N+1), tout contribuable soumis à l’IS doit payer le solde de l’impôt de l’année N.
Tout défaut ou retard dans le paiement de l’impôt sur les sociétés entraîne une pénalité de 10% le premier mois et 3%
les mois suivants pour les acomptes et le solde.
Tout contribuable soumis au paiement de l’IS doit régulariser sa situation dans les sept jours francs à compter de la
réception de la lettre avec accusé en cas de remise en main propre, sinon taxation d’office, les bases d’impositions
peuvent être déterminées d’office par l’Administration Fiscale dans les conditions prévues par le CGI (voir contrôle de
l’impôt, Livre de Procédures Fiscales).
Le contribuable qui n’a pas souscrit sa déclaration dans les 7 jours de mise en demeure, se verra pénaliser au taux de
5% sur les droits déclarés.
En cas de non dépôt de la déclaration après la mise en demeure, il est taxé d’office et sa cotisation est majorée de 100%.
La majoration est portée à 150% en cas de récidive.
b) Les charges financières : les intérêts des comptes courants des associes
Elles sont en principe intégralement déductibles. Cependant, les intérêts versés par la société aux associés au titre des
sommes qu’ils laissent en comptes courants ne sont déductibles que dans la limite de ceux calculés au taux d’avances
de la BEAC majoré de deux points (2%).
En outre, les intérêts des sommes versées par les associés ou actionnaires possédant en droit ou en fait la direction des
SARL ou des SA ne sont déductibles que dans la mesure ou lesdites sommes n’excédent pas pour l’ensemble des
associés ou actionnaires une fois et demi (1,5) le capital libéré.
Les associés se trouvent classés en deux catégories :
- Les associés non dirigeants dont les intérêts alloués sont limités par rapport aux taux des avances de la BEAC
majorés de deux points (2%).
- Les associés dirigeants en droit ou en fait dont les intérêts sont limités au niveau des sommes placées et au
niveau des taux des avances de la BEAC majorés de deux points (2%). Les intérêts excédentaires après
application de ces deux limitation sont considérés comme du bénéfice distribue imposable à l’IS et à l’IRVM.
Exercice d’application
Le capital de la SARL est de 80 000 000 entièrement libéré. Le compte courant de Monsieur XXX directeur financier
de la société contient 20 000 000 contre 10 000 000 pour les autres associés n’ayant aucune responsabilité dans la
société. L’intérêt alloué à ces comptes est de 20% contre 11,5%, taux d’avance de la BEAC.
TAF : Effectuer les redressements correspondants
Correction
Le somme sur le compte courant : 20 000 000 + 10 000 000 = 30 000 000
Les intérêts déduits par la société :
LES INTERETS FISCALEMENT DEDUCTIBLES
AU NIVEAU DES ASSOCIES NON DIRIGEANT :
AU NIVEAU DES ASSOCIES DIRIGEANTS il y a deux limitations :
La détermination du résultat comptable, tient beaucoup plus compte du droit comptable que du droit fiscal.
En effet, pendant l’exercice comptable, le comptable enregistre au jour le jour les différentes opérations (produits et
charges) réalisées par l’entreprise en s’appuyant sur le principe comptable.
En fin d’exercice comptable, les travaux d’inventaire sont réalisés en vue de tirer la balance de la société. A partir de
celle-ci, la DSF élaborée.
La DSF comporte 34 tableaux, auquel on ajoute le modèle 90. Parmi ces tableaux, il y a des tableaux fiscaux. La
numérotation varie de 23 à 34, c’est-à-dire du tableau 23 au tableau 34 de la liasse fiscale.
Chaque tableau donne une information bien précise, le tableau le plus important est le tableau relatif à la détermination
du résultat fiscal (tableau 24).
L’objectif de cette partie consiste à faire chaque fois que cela est possible une analyse comptable et fiscale autour des
réintégrations et des déductions pour la détermination de l’IS. D’autres impôts et taxes seront abordés de passage.
I- LES REINTEGRATIONS
Lors de la détermination du résultat fiscal, le comptable doit faire usage du droit fiscal.
En effet, certaines charges considérées comme déductibles sur le plan comptable ne le sont pas forcément sur le plan
fiscal. Ces charges sont à réintégrées dans le tableau 24 pour la détermination du résultat fiscal. Si le comptable ne le
fait pas, l’agent de l’administration fiscale procédera à la réintégration.
Sur la base du tableau 24, les éléments à réintégrer pour la détermination du RF sont développés dans les lignes qui
suivent.
L’amortissement constitue une charge, mais elle n’est pas comme les autres charges, en ce que l’amortissement ne
correspond pas une sortie d’argent de l’entreprise. Elle sert au renouvellement ou à l’acquisition de nouvelles
immobilisations.
a) traitement comptable
b) Traitement fiscal
Lorsque les amortissements ne sont pas pratiqués dans les conditions de respect de fonds et formes, ils deviennent non
déductibles, d’autres éléments peuvent également compromettre la déductibilité des amortissements.
Il s’agit de :
Exercice d’application
Une entreprise spécialisée dans le commerce de fournitures de bureau a acquis le 15 juillet 2013 un matériel informatique
pour un montant de 47 200 000 F TTC, la durée d’utilisation du bien est de 4 ans. Le 31 décembre 2013, le comptable
a passé en charge une dotation d’amortissements en système accéléré au prorata temporis.
Il est à noter que le bien a été mis en service au mois d’août de la même année.
Correction
Annuité en 2013 : 40 000 000 x25% x 5/12 x 2 = 8 333 333 arrondi à 8 300 000
2013
Le bien doit être utilisé exclusivement pour les opérations industrielles, de fabrication, de manipulation, de transports et
d’exploitation agricole ;
Pour ce qui est du cas, bien que les autres conditions soient remplies mais le domaine d’activités de cette entreprise fait
que ce bien ne devrait pas être amorti en système, donc le système correspondant à l’amortissement de ce bien est le
système linéaire.
En conséquence, la chargé passée en comptabilité est exagérée, de ce fait une fraction de la charge est à réintégrer afin
d’être taxée à l’IS et à l’IRVM.
TRAITEMENT FISCAL
La charge a été surévaluée du fait du non respect du système d’amortissement pratiqué, il faut réintégrer la partie non
déductible.
2- Les amortissements pratiqués au titre de l’exercice et réputés différés du point de vue fiscal
La norme fiscale gabonaise autorise la pratique des ARD. Ces ARD peuvent être pratiqués en période bénéficiaire ou
déficitaire.
Cette pratique est la plus utilisée au Gabon. En effet, lors d’un exercice comptable déficitaire (il s’agit du bénéfice
fiscal), la société peut différer la dotation des amortissements. L’objectif est atténué le déficit fiscal qui peut entraîner
le résultat avant impôt négatif ou de la ramener à zéro.
Cette réintégration se fait de manière extracomptable c’est-à-dire sans passer une écriture comptable. On les inscrits
directement sur la ligne 3 du tableau 24. Aussi, on doit les retrouver en bas du tableau 2 de la DSF pour qu’il soit
déductible sur les exercices suivants.
Exercice d’application
TAF :
Marge brut sur matières premières = (productions Vendues + travaux et services vendus + la variation de stock de
produits + la production immobilisée) – (achats +/- la variation de stock)
Valeur ajoutée (VA) = (Marge Brute sur Marchandises + MB sur matières + Produits accessoires + les subventions +
autres produits) – (Autres achats +/- la variation de stock + transport + services extérieurs + Impôts et Taxes + Autres
charges)
Résultat d’Exploitation (RE) = (EBE + Reprise d’amortissements et provisions + Transfert de charges) – Dotations aux
Amortissements et aux Provisions (DAP)
Résultat Financier (RF) = (Produits Financiers + gains de changes + reprises de provisions + transfert de charges) –
(frais financiers + pertes de changes + DAP)
Les réintégrations : 6 500 000 pour la dotation aux provisions de congés payés en 2019 n’est pas déductible en 2018.
Les ARD de 96 126 300, à réintégrer au même niveau du déficit, pour ne creuser davantage le déficit fiscal.
RF = RC + R
RF =
RF = 0
Le résultat fiscal déficitaire de 2018 a absorbé la totalité des provisions pour congés payés, c’est –à-dire les 6 500 000
et une partie des DAP soit 11 026 300.
La DAP qui a été absorbé en 2018 soit 11 026 300 sera déductible et reportable indéfiniment sur les prochains exercices
bénéficiaires.
Le RF en 2020 étant nul, l’IS sera déterminé sur le chiffre d’affaires ou l’Impôt Minimum Forfaitaire (IMF).
CA =
MP = CA x 1%
MP = x 1%
MP =
MP est supérieur à l’IMF, l’IS à payer en 2018 est 2 285 000 soit le MP
IS net
IS net:
IS net:
Les réintégrations : 6 500 000 pour la dotation aux provisions de congés payés en 2019 n’est pas déductible en 2018.
RF = (11 026 300), le RF reste toujours déficitaire, l’IS de 2018 sera déterminé par le MP ou l’IMF. Ce résultat
déficitaire est déductible et reportable sur 5 exercices (cf. Article 11-IV de la loi de finances 2014), au-delà de ces cinq
ans, l’entreprise perd le bénéfice de déduction de ce déficit.
CA =
MP = CA x 1% = =
MP est supérieur à l’IMF, l’IS à payer en 2010 est 2 285 000 soit le MP
IS net=
Motivation
La prise en compte des amortissements à la clôture d’un exercice peut rendre ce dernier déficitaire ou creuser davantage
le déficit existant avant que les amortissements n’entre en ligne de compte.
La part du déficit due aux amortissements pratiqués et comptabilisés durant l’exercice est appelé amortissements réputés
différés en période déficitaire, mais encore faut-il que les dirigeants prennent la décision de les considérer comme tels.
Cat il s’agit d’une décision de gestion fiscale.
La notion des ARD est une notion purement fiscale, les ARD n’ont rien avoir avec la comptabilité.
L’avantage des RD est qu’ils sont reportables sans limitation de durée, contrairement aux déficits fiscaux ordinaires qui
sont considérés comme des denrées périssables, leur report ne peut pas excéder cinq ans.
Précisons qu’il peut y avoir au titre d’un exercice donné, des ARD, alors même que le résultat après impôt est
bénéficiaire.
La notion d’ARD s’apprécie par rapport au résultat fiscal et non par rapport au résultat comptable.
Les ARD sont mentionnés sur une ligne spéciale de l’imprimé des déclarations. Du point de vue fiscal, les ARD sont
réintégrés plus tard, ils seront imputés sur l’exercice bénéficiaire après que l’entreprise ou la société ait épuisé les déficits
fiscaux ordinaires.
Le différé d’amortissement en période bénéficiaire peut présenter des avantages, lorsque la société dispose des déficits
reportables et dont le report est limité à 4 ans. En différant l’amortissement, la société augmente son RF afin d’absorbé
en priorité ces déficits fiscaux reportables.
Les amortissements différés à la clôture d’un exercice bénéficiaire ne peuvent pas être reportés sur les exercices suivants
compris dans la période normale d’amortissements des immobilisations correspondantes.
En effet, si la durée d’utilisation d’une immobilisation est de 4 ans, le différé d’amortissements ne sera déduit qu’à partir
de la 5ème année.
La société GABON CHIMIE a réalisé un résultat des activités ordinaires (RAO) de (300 000 000FCFA) et un résultat
hors activités ordinaires (RHAO) de 50 000 000FCFA. Aussi, le CA de cette société est 500 000 000FCFA au titre des
ventes de 2018.
TAF :
1. Calculer le RCAI
2. Déterminer le bénéfice fiscal sans les ARD
3. Les amortissements pratiqués au titre de l’exercice sont de 150 000 000, calculer le bénéfice fiscal en différant
les amortissements
4. Calculer l’IS du par la société
5. La société a payé 700 000FCFA le 30 novembre 2019 au titre du premier acompte et 933 330FCFA le 28 janvier
2020, pour le deuxième acompte. Passer les écritures du paiement des deux acomptes et du solde de l’IS.
Correction
CA = 500 000 000FCFA
RCAI =
BF = RCAI +R – D=
BF = RCAI + R – D
BF =
On constate une diminution du BF, c’est plus facile de récupérer 125 000 000 que 275 000 000 en 4 ans, car en différant
l’amortissement, le bénéfice fiscal reste toujours négatif.
MP = 1% du CA
IS du = MP = 5 000 000
Enregistrement comptable
30 novembre 2018
28 janvier 2020
30 avril 2020
Les immobilisations corporelles, incorporelles ou financières, pour lesquelles on comptabilise une dotation qui influent
sur la capacité d’autofinancement ;
L’actif circulant et les éléments de trésorerie (stocks, créances sur clients, titres de placement) par lesquels on constate
une charge provisionnelle, sans incidence sur la capacité d’auto financement.
Traitement fiscal
Lorsque les conditions de fonds et de formes ne sont pas vérifiés, la provision n’est pas déductible, en conséquence, elle
est à réintégrer au résultat afin d’être imposée à l’IS, il en est de même pour les provisions devenues sans objets qui
figurent encore au bilan, sont à réintégrer dans la même base imposable à l’IS.
Une dette non encore enregistrée que les événements survenus ou encore rendent seulement probables.
Il convient de distinguer :
Ces provisions pour charges futures à répartir ne doivent pas être confondues avec les charges à établir sur plusieurs
exercices, imputables au compte 202 « charges à répartir sur plusieurs exercices ».
Traitement comptable
Lors de la passation des écritures comptables, les comptes suivants sont débités :
Une provision devient sans objet lorsque la perte ou la charge en vue de laquelle la provision a été constituée ne se
réalise pas ou se réalise pour un montant inférieur. Aussi, il n’est pas normal qu’une provision demeure inutilisée
pendant plusieurs exercices, elles doivent normalement être utilisées au cours de l’exercice qui suit sa constatation sauf
s’il s’agit d’une provision pour dépréciation de stock.
La provision qui devient totalement ou partiellement sans objet au cours d’un exercice ultérieur doit être rapportée par
l’entreprise au résultat dudit exercice.
En cas de prescription de l’exercice donné, ces provisions sont réintégrées dans le résultat du premier exercice non
prescrit.
Dans le cas des entreprises individuelles, les rémunérations sont traitées comme suit :
- Faire un retraitement de la base taxable à l’IRPP (TCS, IRPP salarial, le FNH) de l’intéressé ;
Lorsque les avantages sont présumés profités à l’exploitant individuel :
- Procéder à la réintégration au bénéfice imposable dans la part correspondant à l’exploitant conformément aux
dispositions du CGI.
Lorsque les avantages profitent à un tiers qui n’a aucun lien avec l’entreprise :
- Procéder à la réintégration dans le bénéfice imposable en totalité des sommes correspondant à ces avantages.
Rémunérations des associés ou actionnaires
Les rémunérations dans les sociétés de capitaux peuvent être traitées de la manière ci-après :
Lorsque les avantages profitent à l’administrateur unique : les rémunérations ne sont pas déductibles, elles sont soumises
à l’IRVM au taux de 20% (tantième = rémunération administrateur unique) ;
Lorsque l’identité des bénéficiaires n’est pas connue : ces sont des rémunérations occultes soumises à l’IS et à l’IRVM.
Les avantages accordés aux dirigeants des sociétés de capitaux et entreprise individuelle soumises au régime réel
peuvent être retrouvés dans le tableau 18 de la DSF et dans la déclaration annuelle de salaires (DAS).
Les frais d’assistance technique correspondent en principe aux prestations de mis en service et formation prévue dans
le contrat de vente de biens d’équipements. Leurs montant doit être justifié par un contrat.
Au Gabon, les frais de siège et d’assistance technique sont déductibles dans leur entièreté. Au Cameroun et au Tchad
par exemple, ces frais sont limités à 10% du bénéfice imposable avant leur déduction, il faudra alors déterminer la base
imposable, ce qui suppose que toutes les opérations extra comptables de réintégration et de déduction devraient être
effectuées.
Exercice d’application
Le bénéfice comptable de la société BGFI était de 200 000 000 en 2018, sachant que les charges à réintégrer sont de
25 000 000 (non compris les frais de siège), les charges à déduire sont de 70 000 000 (non compris les frais de siège).
Le comptable à passé en charge 28 000 000 pour les frais de siège.
TAF :
Bénéfice Comptable :
Réintégrations :
Déductions :
Frais de Siège :
Résultat Fiscal : BC + R – D
RF =
IS = x 35%
Les ARD sont à récupérer jusqu’à leur utilisation totale c’est-à-dire leur récupération n’a pas de limitation dans le temps.
Ils peuvent être déduits en une seule fois ou en plusieurs fois. La pratique, dépend de l’ampleur de l’excédent des
réintégrations auxquelles on ajoute le RCAI sur les déductions. On doit imputer en premier les déficits les plus anciens.
Il est judicieux de vérifier l’exactitude des ARD (le montant et l’exercice au cours duquel ceux-ci ont été effectués).
2- Les provisions
Il s’agit des provisions sur créances douteuses antérieurement constituées et recouvrées au cours de l’exercice. Aussi,
de la reprise de provisions figurant au bilan non déductibles :
Cette ligne renferme des plus-values exonérées sous condition de remploie et de celles engagées lors des opérations de
fusion, scission, d’apport partiel d’actif, de cession ou de cessation d’activités et de réévaluation des immobilisations.
Cette rubrique est réservée à la fraction de revenus des capitaux mobiliers non imposables au niveau de la société mère.