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Ann Biol Clin 2005 ; 63 (1) : 27-41

Évaluation multicentrique de quatre méthodes


de dosage direct du cholestérol-LDL

P. Bayer1 Résumé. Les recommandations internationales soulignent l’importance de la


F. Veinberg2 détermination du cholestérol-LDL (C-LDL) dans la prise en charge et le suivi
R. Couderc2 des patients à risque cardiovasculaire. Dans la plupart des études et en pratique
courante le C-LDL est estimé par la formule de Friedewald. L’exactitude de ce
C. Cherfils3 calcul est étroitement dépendante de la précision des paramètres pris en compte
M. Cambillau4 (cholestérol total, triglycérides (TG) et cholestérol-HDL) et le C-LDL calculé
C. Cosson5 n’est plus corrélé aux méthodes de référence quand les TG sont supérieurs à
S. Fradin6 4,5 mmol/L ou en présence de lipoprotéines anormales. Ces restrictions et
incertitudes du C-LDL calculé ont conduit au développement récent de métho-
P. Gillery7
des directes, homogènes et adaptables sur les analyseurs de biochimie usuels.
J. Steinmetz8 L’évaluation multicentrique de quatre réactifs de dosage direct du C-LDL
A. Legrand5 (Daiichi, Denka Seiken, Kyowa, Wako) a été réalisée dans huit laboratoires
M. Egloff3 utilisant différents automates d’analyse, et sur 45 échantillons sériques (TG
I. Beucler3 inférieurs à 3,1 mmol/L). Pour trois de ces méthodes (Daiichi, Kyowa, Wako),
la reproductibilité inter-laboratoire est nettement améliorée par rapport à celle
1
Laboratoire de biochimie et Centre du C-LDL calculé. Les nouvelles méthodes ont été comparées à une méthode
clinicobiologique des lipides (Arcol),
Groupe Hospitalier L’Archet, Nice de référence (bêta-quantification) à laquelle elles se sont toutes montrées hau-
<bayer.p@chu-nice.fr> tement corrélées. Les biais moyens sont plus importants pour la méthode
2
Laboratoire de biochimie, Hôpital Denka Seiken que pour Kyowa et Daiichi (bien que moins dispersés pour cette
Armand Trousseau, AP-HP, Paris dernière) et pour la méthode Wako tous les biais sont positifs. La variation des
3
Laboratoire des lipides, Service de biais a été étudiée en fonction des paramètres lipidiques des sérums dosés.
biochimie médicale, Groupe hospitalier Pour trois méthodes, Daiichi, Kyowa et Wako, il existe une relation positive
Pitié-Salpêtrière, AP-HP, Paris
4
significative entre les biais et le rapport C-VLDL/TG qui indique que l’enri-
Laboratoire de biochimie, Unité
cardiovasculaire, Hôpital européen chissement en cholestérol des VLDL est une source de variabilité dans les
Georges Pompidou, AP-HP, Paris dosages. La spécificité des quatre méthodes a été testée en situation de dyslipi-
5
Laboratoire de biochimie, Centre démie réalisée par des ajouts de lipoprotéines (chylomicrons, VLDL, HDL).
hospitalier de Bicêtre, AP-HP, Cette approche fait apparaître des différences de comportement notamment
Le Kremlin Bicêtre liées à la surcharge en VLDL : aucune méthode n’est à proprement parler
6
Laboratoire de biochimie, spécifique, mais jusqu’à 8 mmol/L de TG les variations sont acceptables ; en
CHU Côte de Nacre, Caen
7
présence d’hyperlipoprotéinémie de type III, cependant, seule la méthode
Laboratoire central de biochimie,
Hôpital Robert Debré, Reims Denka Seiken est utilisable. La linéarité des tests jusqu’à 20 mmol/L de C-LDL
8
Laboratoire de biologie clinique, (Daiichi et Denka Seiken) ou 14 mmol/L (Kyowa et Wako), permet leur utilisa-
Centre de médecine préventive, tion dans la grande majorité des cas de pratique quotidienne. Ces méthodes de
Vandœuvre-Les-Nancy dosage direct apportent un progrès technologique indiscutable en termes de
performances analytiques et d’aisance de mise en œuvre. Leur utilisation dans
le diagnostic et le suivi des hyperlipidémies devrait devenir une alternative au
calcul de Friedewald dont elles dépassent les limites d’application.
Mots clés : dosage direct, cholestérol-LDL

Abstract. International guidelines emphasize the importance of LDL choleste-


rol (LDL-C) assay in the care and follow-up of patients with cardiovascular
Article reçu le 7 mai 2004, risk. Most studies and common practice use Friedewald’s formula for LDL-C
accepté le 2 septembre 2004 calculation. The accuracy of the result depends closely on the precision of the

Tirés à part : P. Bayer

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input parameters (total cholesterol, triglycerides (TG) and HDL cholesterol),


and discrepancies between calculated LDL-C and measurement by reference
methods appear when TG exceed 4.5 mmol/L, or in the presence of abnormal
lipoproteins. These restrictions and uncertainties in calculations have prompted
the recent development of direct and homogeneous methods that fit all analy-
zers. A multicenter evaluation of four direct assays of LDL-C (Daiichi, Denka
Seiken, Kyowa, Wako) was carried out on 45 serum samples (TG below 3.1
mmol/L) in eight laboratories using different analyzers. For three methods
(Daiichi, Kyowa, Wako), the interlaboratory reproducibility was markedly im-
proved relative to that of calculation. A strong correlation was found for all
new methods when compared with a beta-quantification assay. Average bias in
Denka Seiken assays was greater than Kyowa’s and Daiichi’s (although less
dispersed for the latter) and for Wako all bias were positive. The relationship
between bias variations and the lipid parameters of the samples was studied.
Three methods, Daiichi, Kyowa and Wako, revealed a significant positive
correlation between bias and serum VLDL-C/TG ratio, clearly indicating that
cholesterol enrichment of VLDL was a source of variability in these assays.
Specificity of the four methods was tested in situation of dyslipidemia by
spiking isolated lipoproteins (chylomicrons, VLDL and HDL). This experi-
ment revealed differences in behavior, most evidently upon addition of VLDL.
No method was truly specific, but up to 8 mmol/L of TG the variations were
acceptable. In the presence of type III hyperlipoproteinemia, however, only the
Denka Seiken method was reliable. Linearity up to 20 mmol/L (Daiichi, Denka
Seiken) or 14 mmol/L (Kyowa, Wako) of LDL-C allows these tests to be used
in main routine cases. New direct assays are an obvious technological advance
in terms of analytical performance and conveniency. Their use for the diagnosis
and follow-up of hyperlipidemic patients offers an alternative that overcomes
the limitations of the Friedewald calculation.

Key words: direct assays, homogeneous assays, LDL-cholesterol

L’hypercholestérolémie et particulièrement l’augmenta- a permis d’être utilisée depuis 30 ans avec une satisfaction
tion de la fraction de cholestérol liée aux lipoprotéines de correcte [7], elle présente certains écueils : elle cumule
faible densité (cholestérol-LDL, C-LDL) représente un ris- nécessairement l’imprécision analytique de trois dosages
que cardiovasculaire bien établi [1, 2] et les études de [8] et ne peut être appliquée si le prélèvement n’est pas
prévention primaire et secondaire confirment clairement la réalisé à jeun ou lorsque la concentration de triglycérides
relation entre concentration de C-LDL et morbi-mortalité est supérieure à 4,52 mmol/L (4 g/L) ou encore lors d’hy-
cardiovasculaire [3, 4]. C’est pourquoi les recommanda- perlipoprotéinémie de type III [6, 9]. De plus, certaines
tions internationales placent la détermination de ce para- études mettent en évidence l’inexactitude de ce calcul lors
mètre au premier plan [5]. Ainsi, un dosage exact et précis de concentrations modérément augmentées de TG (entre 2
du C-LDL est nécessaire afin d’identifier de façon appro- et 4 g/L) [10, 11] ou lors d’hyperlipoprotéinémies secon-
priée les patients présentant une hypercholestérolémie et daires comme dans le diabète [12, 13] ou l’insuffisance
suivre leurs réponses aux divers traitements. rénale [14, 15]. Ces dernières années ont vu l’introduction
En routine, le C-LDL ne peut être mesuré directement par sur le marché de méthodes homogènes directes et automa-
ultracentrifugation (ou bêta-quantification), car il s’agit tisées de dosage du C-HDL [16, 17], et grâce à ces métho-
d’une méthode laborieuse et chère et jusqu’à présent, ce des les performances analytiques du C-LDL calculé ont pu
paramètre était estimé par la formule de Friedewald [6], sensiblement être améliorées. Des méthodes semi-
basée sur trois dosages indépendants : cholestérol total automatisées de dosage de C-LDL avaient déjà été
(CT), cholestérol-HDL (C-HDL) et triglycérides (TG). Ce- proposées et faisaient appel soit à des précipitations chi-
pendant, même si la formule de Friedewald est générale- miques soit à une immunoséparation (méthodes hétérogè-
ment bien corrélée avec la méthode de référence, ce qui lui nes). Cependant, elles ne semblaient pas offrir de réels

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Dosage du cholestérol-LDL

avantages en précision, exactitude ou spécificité [18, 19]. nues par le calcul suivant : C-LDL bQ = [CT] – [cholesté-
C’est également pour pallier les inexactitudes de la for- rol de la fraction de d < 1,019] – [C-HDL]. La pureté des
mule de Friedewald que d’autres équations ont été propo- différentes fractions a été contrôlée par électrophorèse sur
sées, parmi elles, la formule de Planella [20], mettant en gel d’agarose (Hydragel-Lp(a) Plus, Sebia, France). Afin
jeu l’apolipoprotéine B (ApoB) dont la standardisation est de s’assurer de l’exactitude des concentrations du C-HDL
plus accomplie que celle du C-HDL [21]. Ces équations dans les fractions de d > 1,019 g/mL, celui-ci a été aussi
présentent le même inconvénient à savoir l’obligation de dosé par une méthode directe à l’a-cyclodextrine (Roche
déterminer simultanément plusieurs paramètres et d’intro- Diagnostics) et aucune différence significative n’a été
duire autant de facteurs d’erreur potentiels. constatée entre les résultats des deux méthodes. Ces
C’est dans cet état d’esprit d’incertitude vis-à-vis du concentrations n’étaient pas non plus significativement dif-
C-LDL calculé qu’une nouvelle génération de méthodes férentes (p > 0,05) des concentrations de C-HDL des sé-
de dosage direct de C-LDL vient d’être mise au point. Il rums (méthode directe Roche Diagnostics).
s’agit de méthodes homogènes, entièrement automatisées
Méthodes directes de dosage du C-LDL
qui permettent la détermination du C-LDL dans des volu-
mes d’échantillons très faibles, sur des analyseurs multi- Quatre méthodes directes homogènes ont été testées. Elles
paramétriques et sans aucun pré-traitement, apportant ainsi sont fondées sur l’action consécutive de deux réactifs, le
un réel progrès méthodologique et laissant espérer de net- premier (R1) est destiné à bloquer ou solubiliser sélective-
tes améliorations sur les méthodes antérieures et spéciale- ment certaines classes de lipoprotéines, le second (R2)
ment sur le calcul de Friedewald [22]. permet le dosage spécifique enzymatique du C-LDL dans
la même cuvette.
L’objectif a donc été de comparer dans une étude multi-
centrique les concentrations en C-LDL de 45 échantillons 1 - Procédé Daiichi
sériques obtenues par quatre méthodes directes sur huit Cette méthode consiste à solubiliser sélectivement par un
analyseurs à celles obtenues par le calcul et à la technique détergent ionique, contenu dans le premier réactif R1, les
dite de référence, c’est-à-dire la mesure de la concentra- lipoprotéines non LDL (chylomicrons, VLDL, HDL) dont
tion en cholestérol des LDL par une méthode de bêta- le cholestérol libéré réagit avec les enzymes cholestérol
quantification. Le deuxième objectif était de vérifier la estérase, cholestérol oxydase et peroxydase. Le peroxyde
spécificité de ces méthodes, par des ajouts de lipoprotéi- d’hydrogène généré réagit avec la 4-amino-antipyrine mais
nes isolées par ultracentrifugation, en contrôlant que d’une ne peut former de dérivé coloré car le sel disodique de la
part, seul le cholestérol des LDL était ainsi dosé et, d’autre N,N’-bis-(4-sulfobutyl)-m-toluidine (DSBmT) est absent
part, le C-LDL était bien dosé dans sa totalité. de R1. Dans la deuxième étape (R2), un autre détergent
permet l’accessibilité des enzymes cholestérol estérase et
cholestérol oxydase au C-LDL. En présence de peroxy-
Méthodes et matériel dase, le peroxyde d’hydrogène généré réagit avec le chro-
mogène (4-amino-antypirine du premier réactif) et le DS-
Méthodes de dosage du cholestérol-LDL
BmT pour former un produit coloré dont l’absorbance est
Bêta-quantification mesurée à 660 nm. Cette méthodologie est commerciali-
Les lipoprotéines de densité inférieure à 1,019 g/mL (chy- sée en France par BioMérieux (N-Geneous™LDL-C, Gen-
lomicrons, VLDL, IDL) ont été isolées par ultracentrifu- zyme Corporation).
gation (rotor NVT 90, 560 196 g, à 10 °C, 135 min,
ultracentrifugeuse Beckman Optima XL 90) [23] et récu- 2 - Procédé Denka Seiken
pérées par aspiration du surnageant. Les lipoprotéines LDL Cette méthode consiste dans une première étape (R1) à
et HDL ont été recueillies dans les sous-nageants faire agir un surfactant pour libérer le cholestérol des lipo-
(d > 1,019 g/mL). Le cholestérol des sur- et sous- nageants protéines non LDL, qui réagit alors avec les enzymes cho-
a été dosé en double, dans les mêmes conditions que pour lestérol estérase et cholestérol oxydase. Le peroxyde d’hy-
les sérums. Le rendement de l’ultracentrifugation était de drogène généré est transformé sous l’action d’une catalase.
97,13 ± 4,15 % calculé d’après la somme des concentra- Dans la deuxième étape (R2), plusieurs détergents vont
tions en cholestérol dans les fractions de d < 1,019 et agir spécifiquement sur les LDL dont le cholestérol sera
d > 1,019, rapportée au CT du sérum. Dans les fractions dosé par les cholestérol estérase et cholestérol oxydase.
de d > 1,019 g/mL, le C-HDL a été dosé après précipita- De l’azide de sodium inhibe la catalase de R1 et le pe-
tion des LDL par du phosphotungstate de sodium/chlorure roxyde d’hydrogène généré réagit avec la peroxydase de
de magnésium (PTA), suivant le protocole recommandé R2 en présence de 4-amino-antipyrine et de sel disodique
par l’Arcol/SFBC [24]. Les concentrations du cholestérol de la N-(2-hydroxy-3-sulfopropyl)-3,5-diméthoxyaniline
des LDL par bêta-quantification (C-LDL bQ) ont été obte- pour former un complexe bleu dont l’intensité est mesurée

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à 600 nm. Cette méthodologie est commercialisée par les lab 5 - Hitachi 917 [B], lab 6 - Konelab 20 (Thermo
laboratoires Randox (direct LDL-Cholesterol). Clinical Labsystems), lab 7 - Hitachi 911 [A], lab 8 -
Hitachi 911 [B].
3 - Procédé Kyowa
Les méthodes Daiichi et Denka Seiken ont été évaluées
Cette méthode consiste à masquer les chylomicrons et
par tous les laboratoires. La méthode Kyowa a été évaluée
VLDL par des sulfates d’a-cyclodextrine et de dextran en
sur les deux Hitachi 917 [A et B] (lab 2 et 5), les deux
présence d’ions Mg++ contenus dans R1. Les complexes
Hitachi 911 [A et B] (lab 7 et 8) et sur le Konelab 20 (lab
ainsi formés sont alors insensibles à l’action des enzymes
6), les adaptations n’étant pas disponibles pour les autres
contenues dans R2. Le second réactif contient, en outre,
analyseurs. La méthode Wako a été évaluée sur les analy-
un détergent qui forme des micelles avec les HDL et les
seurs CX4 (lab 1), Hitachi 917 [A et B] (lab 2 et 5),
chylomicrons et VLDL précédemment stabilisés, afin d’in-
Olympus AU 600 (lab 4) et Hitachi 911 [B] (lab 8). Les
hiber leur réactivité vis-à-vis des enzymes cholestérol esté-
adaptations communiquées par les fabricants ont été pro-
rase et cholestérol oxydase. Seul le cholestérol des LDL
grammées sur les différents analyseurs plusieurs jours
est susceptible de réagir et en présence de peroxydase, le
avant l’étude et validées par des petites séries d’échan-
peroxyde d’hydrogène généré réagit avec la 4-amino-
tillons incluant les contrôles fournis dans les coffrets. Les
antipyrine et la N-(2-hydroxy-3-sulfopropyl)-3,5-
mêmes lots de réactifs, calibrateurs et sérums de contrôle
diméthoxyaniline pour former un dérivé dont l’intensité
ont été fournis aux différents laboratoires.
de la coloration est mesurée à 585 nm. Cette méthodologie
est commercialisée par Roche Diagnostics (LDL-C Plus) Chaque laboratoire a effectué des études préliminaires de
et par Thermo Clinical Labsystems (LDL-Cholesterol). répétabilité et reproductibilité sur des sérums à diverses
concentrations en C-LDL et sur les sérums de contrôle.
4 - Procédé Wako Les coefficients de variation (CV) trouvés (≤ 2 % pour les
Un agent « protecteur » (polyanions et surfactant ampho- répétabilités et ≤ 3 % pour les reproductibilités) satisfai-
tère) masque les LDL aux détergents et aux enzymes cho- saient aux recommandations internationales [25] et concor-
lestérol estérase et cholestérol oxydase qui agissent alors daient avec ceux annoncés dans la littérature [22].
dans la première étape (R1) sur le cholestérol des lipopro-
téines non LDL. Le peroxyde d’hydrogène généré est éli-
Échantillons sériques
miné par une catalase. Dans la deuxième étape (R2), les
LDL sont décomplexées par un surfactant non ionique et Pour l’étude multicentrique, des fractions aliquotes non
leur cholestérol est dosé par les enzymes du premier réac- nominatives provenaient d’échantillons sanguins analysés
tif. Le peroxyde d’hydrogène généré réagit avec la peroxy- quotidiennement par le laboratoire 6. Il s’agissait d’une
dase en présence de N-(2-hydroxy-3-sulfopropyl)-3,5- population non triée et sans dyslipidémie majeure. Les
dimethoxyaniline et de 4-amino-antipyrine, pour former prélèvements ont été réalisés sur une seule journée (j0)
un produit bleu dont l’absorbance est lue à 600 nm. Sigma après 12 heures de jeûne, sur tubes secs avec gélose sépa-
commercialisait ce procédé sous le label Cholesterol EZ ratrice (Vacutainer). Après centrifugation à 3 500 g pen-
LDL™ (réactif repris par la société Ingen). dant 10 minutes à 10 °C, les sérums ont été immédiate-
Équations pour le calcul du cholestérol-LDL ment décantés et aliquotés. L’analyse des paramètres
Formule de Friedewald [6] : le cholestérol-LDL est cal- lipidiques a été réalisée le jour du prélèvement, en double.
culé par l’équation suivante : Les échantillons (n = 45) ont été alors sélectionnés sur des
concentrations en triglycérides inférieures à 3,1 mmol/L
C-LDL (mmol/L) = CT (mmol/L) – C-HDL (mmol/L) –
(2,8 g/L) afin d’éviter toute erreur d’estimation du C-LDL
TG/2,2 (mmol/L)
calculé par la formule de Friedewald [11], puis ils ont été
(ou C-LDL (g/L) = CT (g/L) – C-HDL (g/L) – TG/5 (g/L)) expédiés à 4 °C par transport express, dès j0 à tous les
Formule de Planella modifiée [20, 11] : le cholestérol- laboratoires participant à l’étude multicentrique. Les labo-
LDL est estimé par l’équation suivante : ratoires ont reçu les échantillons le lendemain matin (j1) et
C-LDL (mmol/L) = CT × 0,41 (mmol/L) – TG × 0,32 ont effectué les dosages de CT et TG par des méthodes
(mmol/L) + ApoB × 1,7 (g/L) enzymatiques classiques, du C-HDL par une méthode de
dosage direct recommandée par l’Arcol (a-cyclodextrine
Analyseurs ou polyanions-détergent) [16] et de l’ApoB par néphélé-
Huit laboratoires ont participé à l’étude multicentrique métrie ou turbidimétrie (sur l’automate dédié aux dosages
représentant un total de 6 modèles d’analyseurs : lab 1 - quotidiens de ce paramètre). La Lp(a) a été dosée par deux
Synchron CX4 (Beckman Coulter), lab 2 - Hitachi 917 laboratoires en immunonéphélémétrie (Dade Behring)
[A] (Roche Diagnostics), lab 3 - Dimension RXL (Dade avec une limite inférieure de détection fixée à 0,10 g/L.
Behring S.A), lab 4 - Olympus AU 600 (Olympus-Merck), Les 8 laboratoires participants étaient soumis au contrôle

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Dosage du cholestérol-LDL

Tableau 1. Profil lipidique des sérums testés. Paramètres Études de la spécificité


résultant de 45 échantillons, sauf *Lp(a), résultant de 34
échantillons (11 sérums indétectables, Lp(a) < 0,10 g/L).
La spécificité de ces méthodes a été vérifiée en ajoutant
des quantités variables de chylomicrons, VLDL et HDL
Paramètre Moyenne (± ET) Min/max isolés par ultracentrifugation.
Cholestérol total (mmol/L) 6,16 (± 1,28) 4,13/9,62
Les HDL (HDL2 et HDL3) ont été ajoutées à un sérum
Triglycérides (mmol/L) 1,30 (± 0,59) 0,37/3,07
(C-HDL = 1 mmol/L (0,39 g/L) ; C-LDL = 4,1 mmol/L
Cholestérol-HDL (mmol/L) 1,51 (± 0,47) 0,76/3,09 (1,6 g/L) ; TG = 1,01 mmol/L (0,92 g/L)) faisant varier le
ApoB (g/L) 1,18 (± 0,29) 0,69/1,80 C-HDL de 1 à 3,82 mmol/L (0,39 à 1,49 g/L).
Lp(a) (g/L) * 0,39 (± 0,30) 0,10/1,34 Les chylomicrons ont été ajoutés à un sérum normotrigly-
C-LDL β-quantification (mmol/L) 4,03 (± 1,04) 2,43/6,58 céridémique (TG = 0,7 mmol/L (0,65 g/L) ; C-LDL = 4,1
mmol/L (1,6 g/L)), faisant varier la triglycéridémie de 0,7
à 26 mmol/L (0,65 à 23,5 g/L).
Les VLDL ont été ajoutées :
de qualité hebdomadaire de l’Arcol (CCTB Toulouse) et
– à un sérum normotriglycéridémique et normocholestéro-
avaient satisfait aux critères d’exactitude exigés.
lémique (TG = 1,15 mmol/L (1,05 g/L) ; C-LDL = 3,8
Les caractéristiques des 45 échantillons sériques utilisés mmol/L (1,5 g/L)) faisant varier la triglycéridémie de 1,15
dans l’étude multicentrique sont résumées dans le ta- à 10,5 mmol/L (1,05 à 9,56 g/L) ;
bleau 1. – à un sérum normotriglycéridémique et hypercholestéro-
Deux séries indépendantes de dosages de C-LDL direct lémique (TG = 1,58 mmol/L (1,44 g/L) ; C-LDL = 7,7
ont été réalisées à j1 et à j2 dans chaque laboratoire. Les mmol/L (3 g/L)) faisant varier la triglycéridémie de 1,58 à
résultats des 4 séries n’étant pas significativement diffé- 10,7 mmol/L (1,44 à 9,7 g/L).
rents, nous avons alors retenu la moyenne des résultats de Les dosages des C-LDL (par les différentes méthodes di-
chaque échantillon pour chaque méthode. rectes) après surcharge ont été effectués en double par
deux laboratoires différents, sur deux automates différents
Études de la linéarité et de la spécificité (Konelab 30 et Hitachi 911). Les résultats n’étant pas
des méthodes directes de dosage significativement différents, seuls ceux de l’Hitachi ont
du cholestérol-LDL été utilisés pour l’étude.

Les limites de validité des méthodes de dosage direct de Études statistiques


C-LDL ont été définies par la méthode d’ajouts de lipo- L’exploitation statistique a été réalisée à l’aide du logiciel
protéines isolées par ultracentrifugation à partir de sérums StatView® (SAS Institute Inc., version 5.0). La distribu-
individuels dyslipidémiques (ou de pools de sérums pré- tion des échantillons de C-LDL a été analysée et corres-
sentant le même profil lipidique). Les chylomicrons ont pondait à celle d’une population normale. Les résultats
été isolés à la densité d < 0,99 g/mL pendant 30 min obtenus par les différentes méthodes directes ont donc été
(Rotor 50.0 Ti, à 20 °C, 26 477 g, sur une ultracentrifu- comparés à ceux obtenus par b-quantification (méthode de
geuse Beckman L8-55) ; les VLDL (d < 1,006 g/mL), les référence) par simple régression linéaire en déterminant
LDL (1,019 < d < 1,063 g/mL) et les HDL (1,085 < d les coefficients de régression et les paramètres des droites
< 1,21 g/mL) ont été isolées respectivement pendant 135 correspondantes (pente ± intervalle de confiance au seuil
min, 3 h et 4 h (Rotor NVT 90, à 10 °C, 560 196 g sur une de 95 % (IC 95%) et ordonnée à l’origine). Par ailleurs,
ultracentrifugeuse Beckman Optima XL 90) [16]. chaque série a été comparée à la méthode de référence par
un test t sur séries appariées. Les significativités statisti-
Études de la linéarité ques des différentes variables ont été déterminées à plu-
La linéarité pour les valeurs élevées de C-LDL a été véri- sieurs seuils (p ≥ 0,05 non significatif). Pour chaque série
fiée par ajouts de LDL isolées à un sérum hypocholestéro- de C-LDL direct (y), les biais moyens à ± 2 écarts-types
lémique de façon à faire varier les concentrations en ont été calculés en pourcentage par rapport à la méthode
C-LDL de 1,54 mmol/L (0,6 g/L) à 19,71 mmol/L (7,7 de référence (x) selon la formule (y-x/x)×100.
g/L) dans le milieu réactionnel. La linéarité pour les va- Les coefficients de variation (CV) inter laboratoires ont
leurs basses de C-LDL a été étudiée par dilution d’un été calculés pour chaque échantillon et chaque méthode
sérum hypercholestérolémique (C-LDL = 6,91 mmol/L sur l’ensemble des laboratoires participants (n = 8 pour les
soit 2,7 g/L) dans un sérum dépourvu de lipoprotéines méthodes Daiichi et Denka Seiken ainsi que pour les
(SDLP) préparé par ultracentrifugation (4 h 30) à la den- C-LDL calculés, n = 5 pour les méthodes Kyowa et Wako),
sité de d > 1,25 g/mL, faisant varier le C-LDL théorique puis les valeurs moyennes, minimales et maximales de ces
de 6,91 à 0,35 mmol/L (2,7 à 0,14 g/L). CV ont été rapportées.

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Résultats Tableau 2. Variabilité inter-laboratoires des méthodes de dosage


du cholestérol-LDL.
Étude multicentrique
Méthode CV moyen ± ET Min/max
Les résultats de précision inter laboratoires pour les diffé- (%) (%)
rentes méthodes testées sont rapportés dans le tableau 2. Friedewald 4,02 ± 1,37 1,79/9,25
Les CV moyens inter laboratoires de trois méthodes direc- Planella 2,73 ± 0,64 1,60/4,45
tes : Daiichi, Kyowa et Wako sont inférieurs à 2 % (va- Daiichi 1,91 ± 0,68 1,01/3,80
leurs extrêmes : 0,65 % - 3,93 %). Les résultats obtenus Denka Seiken 4,38 ± 0,71 3,04/6,95
avec la méthode Denka Seiken sont comparables à ceux Kyowa 1,71 ± 0,55 0,65/3,93
obtenus par l’équation de Friedewald (CV moyens inter Wako 1,75 ± 0,58 0,81/3,46
laboratoires 4,4 % et 4 % respectivement).
Nous avons comparé chaque méthode sur chaque analy-
seur à la méthode de référence C-LDL ßQ et calculé les résultat individuel dont le biais est supérieur à 兩 12 % 兩 :
divers paramètres de régression (tableau 3). Toutes les mé- Hitachi 917[A], Olympus AU 600 et Hitachi 911 [A].
thodes sont hautement corrélées à la méthode de référence Trois automates présentent un seul résultat dont le biais
(p < 0,0001). Les coefficients de régression r sont compris est supérieur à 兩 12 % 兩 : CX 4, Hitachi 917 [B] et Hitachi
entre 0,96 et 0,99. Deux méthodes, Daiichi et Wako, pré- 911 [B], et 1 analyseur montre deux résultats dont le biais
sentent sur tous les analyseurs des coefficients supérieurs dépasse cette limite (Konelab 20). Enfin, il n’y a pas de
à 0,98. relation entre les biais et la concentration en C-LDL.
Pour le C-LDL calculé selon l’équation de Friedewald Avec la méthode Denka Seiken (figure 1B), les biais
ainsi que pour les deux procédés Daiichi et Kyowa, les moyens sont plus importants et pour trois analyseurs dé-
paramètres de régression (pentes et ordonnées à l’origine) passent ± 4 % (RXL, AU 600, Konelab 20). La dispersion
montrent une bonne concordance entre ces méthodes et la des biais est également plus marquée pour tous les auto-
bêta-quantification. Ainsi, avec la méthode Daiichi, une mates. Les comparaisons de séries (tableau 3) montrent
seule pente est significativement différente de 1 (Hitachi des différences significatives avec la méthode de référence
911 [B]) et aucune ordonnée à l’origine n’est significative- pour 7 automates sur 8. Le nombre de résultats individuels
ment différente de 0. Pour la méthode Kyowa, aucune dont le biais est supérieur à ± 12 % varie de 3 à 8. Il existe
pente n’est significativement différente de 1 et aucune une relation significative entre la concentration en C-LDL
ordonnée à l’origine n’est différente de 0. Pour la méthode et les biais (r varie de 0,30 à 0,47 avec des valeurs de p de
Wako, une seule pente est significativement différente de 1 0,04 à 0,001) pour 6 analyseurs (sauf RXL et Konelab
(Olympus AU 600), cependant les ordonnées à l’origine 20) : les faibles valeurs en C-LDL sont sous-estimées et
sont toutes positives et pour deux automates significative- les valeurs fortes surestimées.
ment différentes de 0 (Olympus AU 600 et Hitachi 917 Pour la méthode Kyowa (figure 1C), les biais moyens sont
[B]). Enfin, avec la méthode Denka Seiken, les pentes de modérés de – 2,7 % à 0 %. Cependant, la dispersion des
régression sont significativement différentes de 1 pour 6 résultats est importante (± 13 % en moyenne) et le nombre
analyseurs sur 8 et les ordonnées à l’origine, toutes négati- de résultats individuels dont le biais dépasse 兩 12 % 兩 varie
ves, significativement différentes de 0 pour 5 analyseurs. de 3 à 6. Aucune corrélation significative n’existe entre les
La figure 1 et le tableau 3 analysent les biais (%) des biais et la concentration en C-LDL.
résultats de C-LDL direct par rapport à ceux de la méthode Enfin, en ce qui concerne le procédé Wako (figure 1D), les
de référence pour chaque méthode et pour tous les analy- biais moyens sont tous positifs, de 1,7 % à 4,9 %. Cette
seurs concernés. Avec la méthode Daiichi (figure 1A), aucun méthode surestime la valeur du C-LDL comme le montre
biais moyen ne dépasse ± 4 % qui est la valeur limite également le test t sur séries appariées (p < 0,05 dans tous
recommandée par le NCEP (National cholesterol educa- les cas). Cependant, la dispersion des résultats est limitée
tion program) [25]. En effet, on observe des biais moyens (± 9,5 % en moyenne) entraînant un nombre faible (1 à 3)
faibles (de – 1,1 % à 2,7 %) pour l’ensemble des analy- de biais individuels dépassant 兩 12 % 兩 .
seurs et une dispersion des biais (± 2 écarts-types) modé- Nous avons également recherché s’il existait une relation
rée : de 8,9 % à 11,4 %. La comparaison de séries appa- entre les biais des différentes méthodes directes et divers
riées fait apparaître une différence significative (p < 0,05) paramètres : CT, TG, C-HDL, Lp(a) ainsi que le rapport
avec la bêta-quantification (tableau 3) pour 5 automates C-VLDL/TG du sérum, le cholestérol-VLDL (C-VLDL)
mais seul l’analyseur RXL a donné 4 résultats individuels étant assimilé au cholestérol dosé dans la fraction d <1,019
dont le biais est supérieur à 兩 12 % 兩 (cette valeur de 12 % compte tenu de l’absence de chylomicrons et d’IDL véri-
représentant la limite admise par le NCEP pour l’erreur fiée par le lipoprotéinogramme. Pour les méthodes Daiichi
totale du C-LDL [25]). Trois automates ne montrent aucun et Wako, il n’y a pas de variation significative des biais

32 Ann Biol Clin, vol. 63, n° 1, janvier-février 2005


Dosage du cholestérol-LDL

lorsque le CT, TG, C-HDL ou la Lp(a) augmentent. Par ficativité (r = 0,28 ; p = 0,06 et r = 0,23 ; p = 0,12, respec-
contre, sur la plupart des analyseurs, nous avons trouvé tivement). En ce qui concerne la méthode Wako, sur les 5
une corrélation positive significative entre les biais de ces analyseurs : r varie de 0,30 à 0,41 avec des valeurs de p de
deux techniques et le rapport C-VLDL/TG. Ainsi pour la 0,04 à 0,005. Ces résultats suggèrent que la composition
technique Daiichi, sur 6 analyseurs : r est compris de 0,30 des VLDL serait une source de variabilité dans les dosages
à 0,37 avec p variant de 0,04 à 0,01 ; pour le CX4 et par ces deux méthodes. Les biais de la méthode Kyowa ne
Konelab 20, la corrélation n’atteint cependant pas la signi- présentent pas de variation significative lorsque le CT, le

Tableau 3. Résultats comparés des méthodes de dosage direct et du calcul de Friedewald avec la méthode de référence. Nombre
d’échantillons par série = 45.

Série Corrélation linéairea C-LDLb Biais (%) c

C-LDLx = A × C-LDLβQ + B moyen


Méthode Analyseur A IC95 B (mmol/L) r (mmol/L) m ± 2 ET n > | 12 % |
Daiichi Beckman CX4 1,043 ns 0,991–1,094 - 0,097 ns 0,987 4,107 * 1,6 ± 9,3 1
Hitachi 917 [A] 1,045 ns 0,995–1,096 - 0,117 ns 0,988 4,098 * 1,4 ± 9,3 0
Dade Behring RXL 1,010 ns 0,948–1,072 0,064 ns 0,981 4,137 ** 2,7 ± 11,4 4
Olympus AU 600 1,013 ns 0,964–1,063 - 0,072 ns 0,988 4,014 - 0,6 ± 8,9 0
Hitachi 917 [B] 1,050 ns 0,995–1,105 - 0,127 ns 0,986 4,108 * 1,6 ± 9,9 1
Konelab 20 0,991 ns 0,931–1,051 - 0,004 ns 0,981 3,992 - 1,1 ± 10,6 2
Hitachi 911 [A] 1,031 ns 0,978–1,085 - 0,093 ns 0,986 4,065 0,6 ± 9,7 0
Hitachi 911 [B] 1,054 * 1,001–1,106 - 0,152 ns 0,987 4,097 * 1,3 ± 9,6 1
Denka Seiken Beckman CX4 1,154 *** 1,075–1,232 - 0,498 ** 0,976 4,154 ** 2,2 ± 14,8 4
Hitachi 917 [A] 1,075 * 1,012–1,139 - 0,351 * 0,982 3,986 - 1,8 ± 12,0 4
Dade Behring RXL 1,107 ** 1,031–1,183 - 0,239 ns 0,976 4,225 **** 4,3 ± 14,2 8
Olympus AU 600 1,031 ns 0,977–1,086 - 0,293 * 0,986 3,866 **** - 4,6 ± 10,4 4
Hitachi 917 [B] 1,119 *** 1,054–1,183 - 0,345 * 0,983 4,166 *** 2,7 ± 12,0 3
Konelab 20 0,978 ns 0,913–1,042 - 0,086 ns 0,978 3,856 **** - 4,6 ± 11,4 5
Hitachi 911 [A] 1,090 ** 1,025–1,156 - 0,247 ns 0,981 4,149 ** 2,5 ± 11,6 4
Hitachi 911 [B] 1,128 *** 1,062–1,193 - 0,331 * 0,983 4,215 **** 4,0 ± 12,4 3
Kyowa Hitachi 917 [A] 1,013 ns 0,932–1,094 - 0,151 ns 0,968 3,933 * - 2,7 ± 13,9 6
Hitachi 917 [B] 1,026 ns 0,945–1,107 - 0,133 ns 0,969 4,003 - 0,9 ± 14,1 4
Konelab 20 0,983 ns 0,909–1,058 - 0,034 ns 0,971 3,930 ** - 2,6 ± 12,8 4
Hitachi 911 [A] 1,027 ns 0,949–1,106 - 0,131 ns 0,971 4,012 - 0,7 ± 13,3 3
Hitachi 911 [B] 1,043 ns 0,963–1,123 - 0,162 ns 0,970 4,043 0,0 ± 13,8 4
Wako Beckman CX4 0,980 ns 0,926–1,035 0,191 ns 0,984 4,144 *** 3,0 ± 9,5 2
Hitachi 917 [A] 0,962 ns 0,910–1,014 0,212 ns 0,985 4,091 * 1,7 ± 9,2 1
Olympus AU 600 0,940 * 0,888–0,993 0,322 ** 0,984 4,114 ** 2,5 ± 9,9 2
Hitachi 917 [B] 0,978 ns 0,924–1,022 0,238 * 0,984 4,182 **** 4,1 ± 9,5 3
Hitachi 911 [B] 0,997 ns 0,943–1,052 0,197 ns 0,985 4,219 **** 4,9 ± 9,4 3
Friedewald Beckman CX4 1,001 ns 0,937–1,065 0,027 ns 0,979 4,064 0,8 ± 10,7 2
Hitachi 917 [A] 1,016 ns 0,953–1,079 - 0,229 ns 0,980 3,867 **** - 4,5 ± 11,3 5
Dade Behring RXL 1,030 ns 0,958–1,101 - 0,172 ns 0,975 3,979 - 1,6 ± 12,2 2
Olympus AU 600 1,086 * 1,005–1,166 - 0,183 ns 0,972 4,196 *** 3,7 ± 14,3 5
Hitachi 917 [B] 1,005 ns 0,926–1,084 - 0,105 ns 0,969 3,948 * - 2,3 ± 13,2 4
Konelab 20 0,990 ns 0,917–1,062 0,225 ns 0,973 4,216 **** 4,9 ± 13,2 6
Hitachi 911 [A] 1,026 ns 0,957–1,094 - 0,034 ns 0,977 4,102 1,7 ± 12,5 2
Hitachi 911 [B] 1,020 ns 0,957–1,083 - 0,166 ns 0,980 3,946 ** - 2,4 ± 10,9 1
a
Paramètres de corrélation linéaire des C-LDL obtenus par chaque couple méthode/analyseur (C-LDLx) avec ceux de la b-quantification (C-LDLbQ) : A :
pente de la droite de régression, significativement différente de 1 pour *p < 0,05, **p < 0,01, ***p < 0,001 ou non significativement différente (ns) ; IC95 :
intervalle de confiance à 95 % de la droite de régression ; B : ordonnée à l’origine, significativement différente de 0 pour *p < 0,05, **p < 0,01 ou non
significativement différente (ns) ; r : coefficient de régression linéaire.
b
C-LDL moyen de chaque série ; écart par rapport à la valeur moyenne de référence (4,032 mmol/L) significativement différent de 0 pour *p < 0,05,
**p < 0,01, ***p < 0,001, ****p < 0,0001 (comparaison des moyennes appariées par test t).
c
Biais par rapport à la méthode de référence (C-LDLx -C-LDLbQ)/C-LDLbQ : m : moyenne des biais (biais moyen) de chaque série ; n : nombre des biais
de chaque série dépassant ± 12 %.

Ann Biol Clin, vol. 63, n° 1, janvier-février 2005 33


article original

C-HDL ou la Lp(a) augmentent. En revanche nous avons le CT, le C-HDL ou la Lp(a) augmentent. Mais comme
trouvé une relation négative entre la concentration en TG attendu (et malgré les concentrations peu élevées des TG
et les biais, non significative pour le Konelab 20 (r = – 0,17, des échantillons de cette étude) apparaît une relation néga-
p = 0,26) et l’Hitachi 911 [A] (r = – 0,27, p = 0,07) et tive significative entre les biais du C-LDL calculé et les
significative pour les autres analyseurs (r varie entre – 0,30 TG (r variant entre – 0,30 et – 0,41 avec p entre 0,04 et
et – 0,32 avec des valeurs de p entre 0,04 et 0,03). Il existe 0,005), sauf pour l’Hitachi 917 [A] et l’Hitachi 911 [B] où
pour cette méthode, sur tous les analyseurs, une corréla- la corrélation négative n’atteint pas la significativité
tion positive hautement significative (p < 0,001) entre les (r = – 0,23 ; p = 0,13 et r = – 0,22 ; p = 0,15) ainsi qu’une
biais et le rapport C-VLDL/TG (r entre 0,51 et 0,56). relation positive hautement significative (p < 0,001) entre
À la différence des trois autres méthodes, les biais de la ces biais et le rapport C-VLDL/TG (r entre 0,47 et 0,58)
méthode Denka Seiken ne varient pas de façon significa- pour tous les analyseurs.
tive lorsque le rapport C-VLDL/TG augmente. Cepen-
dant, on note une corrélation positive des biais de cette Études de linéarité des méthodes directes
méthode avec d’une part, la concentration en CT (r = 0,38 de dosage de cholestérol-LDL
à 0,48 ; p variant de 0,01 à 0,0008 et non significatif pour Sur l’étendue de concentrations de C-LDL de 1,54 à 19,7
RXL et Konelab20 r = 0,24 et 0,25, p = 0,11 et 0,1 respec- mmol/L (0,6 à 7,7 g/L), obtenues par ajouts de LDL iso-
tivement) et, d’autre part la concentration en TG (r = 0,30 lées par ultracentrifugation à un sérum hypocholestérolé-
à 0,34 ; p entre 0,04 et 0,02), sauf sur les analyseurs RXL mique (figure 2A), les méthodes Daiichi et Denka Seiken
et Hitachi 911 [B] (r = 0,23 ; p = 0,13 et r = 0,22 ; p = 0,15, apparaissent linéaires. En comparant les résultats des
respectivement). Comme pour les trois autres méthodes C-LDL directs et ceux des C-LDL attendus, les droites et
nous ne retrouvons pas de variation significative des biais coefficients de régression sont les suivants : y = 0,977 x
en fonction de l’augmentation du C-HDL ou de la Lp(a), + 0,105, r = 0,999 pour la méthode Daiichi et y = 1,068 x
sur l’étendue des concentrations présentées par les 45 sé- – 0,215, r = 0,999 pour la méthode Denka Seiken. Pour
rums de l’étude. cette dernière méthode, il existe un faible surdosage dans
À titre de comparaison, nous avons recherché également si les fortes concentrations (les taux de récupération varient
les biais des C-LDL calculés selon Friedewald présen- de 100 à 106 %) alors que pour la méthode Daiichi, les
taient des variations en fonction des paramètres cités. Il taux de récupération sont tous compris dans la fourchette
n’existe pas de variation significative de ces biais lorsque 97-102 %. Les méthodes Kyowa et Wako ne sont plus

20 A B

10
Biais cholestérol-LDL direct (%)

- 10

- 20

20 C D

10

- 10

- 20

2 3 4 5 6 7 2 3 4 5 6 7
Cholestérol-LDL β-quantification (mmol/L)

Figure 1. Biais des méthodes directes par rapport à la méthode de référence. Méthodes : A : Daiichi ; B : Denka Seiken ; C : Kyowa ;
D : Wako. Laboratoires [analyseurs] : ♦ Lab1 [CX4] ; M Lab2 [917 A] ; m Lab3 [RXL] ; * Lab4 [AU 600] ; n Lab5 [917 B] ; + Lab6
[Koné] ; • Lab7 [911 A] ; C Lab8 [911 B].

34 Ann Biol Clin, vol. 63, n° 1, janvier-février 2005


Dosage du cholestérol-LDL

linéaires à partir de 13,7 mmol/L (taux de récupération normolipidémique. La méthode Daiichi surestime le
< 90 %), ce qui est en accord avec la limite de linéarité C-LDL de façon proportionnelle à la quantité de triglycé-
indiquée par les fournisseurs de ces méthodes (14,2 rides ajoutés dans le milieu. Cependant, la surévaluation
mmol/L pour la méthode Kyowa, 10 mmol/L pour la mé- reste inférieure à 5 % jusqu’à 7,3 mmol/L de TG et les
thode Wako). variations des quatre méthodes sont comprises dans l’inter-
D’autre part, les quatre méthodes sont linéaires pour des valle 90-110 % jusqu’à 14 mmol/L de TG.
concentrations très faibles de C-LDL variant de 6,91 Interférence des VLDL (figure 3 C et D)
mmol/L (2,7 g/L) à 0,35 mmol/L (0,14 g/L) obtenues en Lors de surcharges progressives en VLDL à un sérum
diluant un sérum hypercholestérolémique dans un SDLP normoLDLémique (C-LDL à 3,84 mmol/L soit 1,5 g/L)
(figure 2B). Les droites de régression sont respective- (figure 3C), nous observons un comportement différent
ment : y = 1,003 x – 0,025 pour la méthode Daiichi, y des quatre méthodes : les méthodes Daiichi, Denka Seiken
= 1,007 x – 0,051 pour la méthode Denka Seiken, y = 1,005 et Wako surdosent le C-LDL alors que la méthode Kyowa
x – 0,009 pour la méthode Kyowa et y = 1,015 x – 0,022 le sous-évalue. Jusqu’à 6 mmol/L de TG, la surévaluation
pour la méthode Wako. Les coefficients de régression sont de la méthode Daiichi reste inférieure à 5 %, alors que
tous égaux à 0,999. Les résultats sont sensiblement les pour les méthodes Denka Seiken et Wako, dès 4 mmol/L
mêmes lorsque les dilutions sont effectuées en sérum phy- de TG la surévaluation est supérieure à 5 %. Les variations
siologique (résultats non montrés). Le bon comportement de ces trois méthodes restent inférieures à 10 % jusqu’à
de ces méthodes (taux de récupération de 94 à 103 % pour 7,5 mmol/L de triglycérides des VLDL. Pour des concen-
l’ensemble) nous permet de valider les études de spécifi- trations supérieures à 10 mmol/L de TG, la technique
cité où l’ajout de lipoprotéines à des sérums entraîne des Wako montre la plus forte variation (118 % de récupéra-
dilutions plus ou moins importantes des LDL. tion du C-LDL pour une triglycéridémie de 10,5 mmol/L).
La méthode Kyowa, en revanche, montre une sous-
Études de la spécificité des méthodes directes évaluation proportionnelle au taux de TG. Le sous-dosage
de dosage de cholestérol-LDL reste inférieur à 5 % jusqu’à 6 mmol/L de TG et inférieur
Interférence des HDL (figure 3A) à 10 % jusqu’à 8 mmol/L de TG des VLDL. Cependant, à
Des surcharges progressives en HDL (HDL2 + HDL3) à 10,5 mmol/L de TG, le taux de récupération du C-LDL
un sérum normolipidémique faisant varier les concentra- n’est plus que de 84 %, dépassant les limites d’acceptabi-
tions de C-HDL de 1 à 3,82 mmol/L (0,39 à 1,49 g/L) ont lité.
été utilisées pour étudier l’interférence de ces lipoprotéi- Lorsque des VLDL sont ajoutées à un sérum fortement
nes sur les dosages directs de C-LDL. Seule la méthode hypercholestérolémique (C-LDL à 7,7 mmol/L soit 3 g/L)
Denka Seiken ne montre aucune variation significative. (figure 3D), les variations des dosages de C-LDL direct
Les trois autres méthodes surestiment la valeur de C-LDL. deviennent négligeables sauf pour la méthode Kyowa avec
Pour la méthode Daiichi, la surévaluation reste inférieure laquelle le taux de récupération du C-LDL est de 89 % à la
à 5 %, même pour des concentrations très élevées de plus forte concentration de TG (10,7 mmol/L).
C-HDL. En revanche, les deux autres méthodes sont plus
sujettes à l’interférence des HDL. En ce qui concerne la
Cholestérol-LDL dosé (mmol/L)

25 8
méthode Wako, la surévaluation est nette (> 5 %) à partir B A
de 3,36 mmol/L (1,3 g/L) de C-HDL. Quant à la méthode 6
20 4
Kyowa, la surévaluation dépasse 5 % à partir de 2,91
mmol/L (1,14 g/L) de C-HDL et augmente jusqu’à 16 % 2
15
pour une concentration de cholestérol-HDL de 3,82 0 2 4 6 8
mmol/L. 10
Nous avons pu tester simultanément la deuxième version Daiichi
de la méthode Kyowa (version qui ne comporte plus d’a- Denka Seiken
5
Kyowa
cyclodextrine dans le premier réactif). Les résultats mon- Wako
trent également une surévaluation variant de 7 à 27 %
0 5 10 15 20 25
pour des concentrations de C-HDL de 2,91 à 3,82 mmol/L.
Cholestérol-LDL attendu (mmol/L)
Interférence des chylomicrons (figure 3B)
Les résultats de C-LDL, obtenus par les méthodes Denka Figure 2. Linéarité des méthodes directes. A : surcharge d’un
Seiken, Kyowa et Wako ne sont pas modifiés pour des sérum hypocholestérolémique (C-LDL = 1,54 mmol/L) par ajouts
de LDL isolées ; B : dilution d’un sérum hypercholestérolémique
concentrations en TG variant de 0,7 à 11,5 mmol/L obte- (C-LDL = 6,91 mmol/L) par du sérum déplété en lipoprotéines
nues par des ajouts successifs de chylomicrons à un sérum (SDLP).

Ann Biol Clin, vol. 63, n° 1, janvier-février 2005 35


article original

Ces études de surcharge ont été réalisées plusieurs fois sur mmol/L) ou 0,30 (en g/L) caractéristique des hyperlipo-
des sérums différents afin de confirmer les résultats pré- protéinémies de type III [26]. La fraction isolée redonnait
sentés. Lors d’une de ces études, sur un sérum à 6,4 typiquement en électrophorèse un aspect de broad-band.
mmol/L de C-LDL (2,5 g/L), nous avons pu étudier le Cette fraction a été ajoutée en quantités croissantes à un
comportement de la deuxième version de la méthode sérum normolipidémique (C-LDL = 3,28 mmol/L (1,28
Kyowa : les résultats obtenus sont superposables à ceux g/L) ; TG = 0,34 mmol/L (0,31 g/L)) et nous avons testé
des méthodes qui surestiment le C-LDL. Avec cette ver- trois méthodes : Daiichi, Denka Seiken et Kyowa, ainsi
sion, les taux de récupération varient de 100 à 106 % que la 2e version du procédé Kyowa. Comme le montre la
lorsque les triglycérides des VLDL augmentent de 0,9 à figure 4, les trois méthodes surévaluent à des degrés divers
10,4 mmol/L (résultats non montrés). Dans ce même es- le C-LDL lorsque les b-VLDL sont ajoutées. La variation
sai, la première version de ce réactif se comportait comme la plus importante est obtenue avec la méthode Kyowa qui
dans l’étude actuelle, en sous-évaluant le C-LDL. dose environ 30 % du cholestérol ajouté par les b-VLDL,
Interférence des b-VLDL (figure 4) provoquant ainsi, même pour de faibles quantités de
Lors des études de surcharge en VLDL, nous avons pu b-VLDL dans le milieu, un biais important : en effet dès
étudier un cas de surcharge en b-VLDL. Le sérum prove- l’ajout de 1,7 mmol/L (0,66 g/L) de cholestérol des
nait d’un patient atteint d’une hyperlipoprotéinémie de b-VLDL le surdosage du C-LDL est de 19 %. Compte-
type III, dont le diagnostic biologique a été fait sur l’hyper- tenu de la composition des b-VLDL, cet ajout n’entraîne
lipidémie mixte (CT : 19 mmol/L (7,4 g/L) ; TG : 16 qu’une concentration de 2,2 mmol/L en triglycérides,
mmol/L (14,5 g/L)) et l’aspect de broad-band à l’électro- concentration très nettement inférieure à 8 mmol/L qui est
phorèse des lipoprotéines. La fraction VLDL le niveau de TG à partir duquel nous avons noté une inter-
(0,99 < d < 1,006 g/mL) a été isolée et montrait une majo- férence importante des VLDL. La deuxième version de
rité de b-VLDL (C-VLDL = 13,5 mmol/L (5,3 g/L) ; TG- cette méthode étudiée simultanément montre une variation
VLDL = 15,4 mmol/L (14 g/L)) et un rapport encore plus forte puisque 36 % du cholestérol des
C-VLDL/TG du sérum nettement supérieur à 0,68 (en b-VLDL ajoutées sont dosés par cette méthode (résultats

120 140
A B
120
110
100
Cholestérol-LDL direct récupéré (%)

100 80

60
90
40

80 20
0 1 2 3 4 0 5 10 15 20 25 30
120 120
C D

110 110

100 100

90 90

80 80
0 2 4 6 8 10 12 0 2 4 6 8 10 12

Cholestérol-HDL [A] ou triglycérides [B,C,D] (mmol/L)

Figure 3. Spécificité des méthodes directes. A : ajouts de HDL à un sérum normolipidémique ; B : ajouts de chylomicrons à un sérum
normolipidémique ; C : ajouts de VLDL à un sérum normoLDLémique (C-LDL = 3,84 mmol/L) ; D : ajouts de VLDL à un sérum
hyperLDLémique (C-LDL = 7,7 mmol/L). Méthodes : ♦ Daiichi ; M Denka Seiken ; m Kyowa ; · Wako.

36 Ann Biol Clin, vol. 63, n° 1, janvier-février 2005


Dosage du cholestérol-LDL

non montrés). La méthode Daiichi surdose également le Nous avons volontairement limité l’étude d’exactitude à
C-LDL en présence de b-VLDL et environ 15 % du cho- des échantillons ne présentant pas d’hypertriglycéridémie
lestérol des b-VLDL sont reconnus. Enfin seule la mé- majeure afin de pouvoir appliquer le calcul de Friedewald
thode Denka Seiken est peu affectée en présence de sans erreur notable et choisi comme méthode de référence
b-VLDL puisque seulement 5 % du cholestérol apporté une b-quantification modifiée permettant de ne doser que
par ces lipoprotéines sont dosés par cette méthode. le cholestérol lié aux LDL [23]. Bien que dans cette étude
multicentrique les différentes méthodes n’aient été testées
que sur un nombre relativement limité de sérums, nos
Discussion résultats sont conformes à ceux annoncés dans la littéra-
ture [22] : les quatre méthodes présentent une excellente
Comme le démontrent les nombreuses études cliniques et
corrélation avec la méthode de référence (r de 0,96 à 0,99 ;
épidémiologiques, une concentration élevée de C-LDL est
p < 0,0001) et avec le calcul de Friedewald dans chaque
un facteur de risque majeur de maladies cardiovasculaires
laboratoire (r > 0,97 ; p < 0,0001 ; résultats non montrés).
[1, 2]. Les recommandations nationales et internationales
Cependant l’étude des paramètres de régression permet de
placent donc le C-LDL en première ligne pour la classifi-
déceler quelques différences : en effet si pour les trois
cation et le suivi des patients à risque [5, 27]. Puisque des
méthodes Daiichi, Kyowa et Wako, les pentes (sauf deux)
variations relativement minimes de la concentration de
sont significativement non différentes de 1, pour la mé-
C-LDL peuvent entraîner des changements dans
thode Denka Seiken elles sont significativement supérieu-
l’évaluation du risque d’athérosclérose, il est nécessaire de
res à 1 pour six automates sur huit. Les ordonnées à l’ori-
disposer de mesures exactes de ce paramètre. Les
gine ne sont pas significativement différentes de zéro pour
méthodes utilisées en référence (ultracentrifugation,
les méthodes Daiichi et Kyowa, par contre elles le sont
b-quantification) pour la détermination du C-LDL sont
pour les méthodes Denka Seiken et Wako sur plusieurs
particulièrement laborieuses et nécessitent un équipement
automates.
spécialisé, limitant leur utilisation en pratique de routine.
D’un autre côté, la formule de Friedewald, qui peut être La détermination des paramètres de régression et des coef-
utilisée dans n’importe quel laboratoire, cumule la variabi- ficients de corrélation pour comparer deux méthodes ne
lité analytique et biologique de trois paramètres et souffre, représente cependant que des tests statistiques qui ne reflè-
de plus, de plusieurs limites bien établies. Ces arguments tent ni la magnitude des biais ni le nombre de biais inac-
ont amené les différents experts à encourager le dévelop- ceptables selon les critères des recommandations interna-
pement de méthodes directes de dosage du C-LDL [5]. tionales. En d’autres termes, une bonne corrélation peut
Récemment, une nouvelle génération de méthodes direc- néanmoins masquer l’existence d’erreurs cliniquement si-
tes homogènes, entièrement automatisables est apparue. gnificatives. En dehors de la comparaison des séries appa-
Leur principe repose sur l’utilisation de réactifs spécifi- riées par un test t de Student, une autre approche de l’exac-
ques de différents types qui exposent sélectivement et me- titude consiste à faire l’analyse des biais et leur imprécision
surent directement le cholestérol associé aux LDL [22]. à 95 % (biais moyen ± 2 ET) et calculer le nombre (ou le
Nous rapportons la première évaluation multicentrique de pourcentage) de biais individuels dépassant ± 12 %,
quatre méthodes directes homogènes de dosage de C-LDL comme le préconisent Miller et al. [30]. Seules deux mé-
actuellement disponibles en France, testées sur des analy-
seurs différents. À ce jour, une seule méthode a fait l’objet 350
Cholestérol-LDL direct récupéré (%)

d’une étude multicentrique sur huit analyseurs identiques


et une autre a été testée sur deux analyseurs différents [28, 300

29]. Cela ne permettait donc pas de juger de la transférabi- 250


lité des résultats obtenus par ces nouveaux tests d’un auto-
mate à un autre. Les faibles CV inter laboratoires des trois 200

méthodes Daiichi, Kyowa et Wako rapportés dans notre 150


étude démontrent une nette amélioration de la reproducti-
bilité inter laboratoires de ces méthodes directes par rap- 100

port aux méthodes de calcul et le bon agrément entre les 50 Daïchi


Denkaseiken
différents laboratoires pour le dosage du C-LDL par cha- Kyowa
cune de ces trois techniques quel que soit l’analyseur uti- 0 2 4 6 8 10
lisé. Les CV inter laboratoires obtenus avec la méthode Cholestérol-β-VLDL ajouté (mmol/L)
Denka Seiken sont par contre comparables à ceux obtenus
par l’équation de Friedewald et ce résultat devrait encou- Figure 4. Spécificité des méthodes directes. Ajouts de b-VLDL à
rager la reconsidération de certaines adaptations. un sérum normolipidémique.

Ann Biol Clin, vol. 63, n° 1, janvier-février 2005 37


article original

thodes, Daiichi et Wako, répondent de façon satisfaisante comme le rapportent également d’autres études [28, 31,
à ces critères. En effet, pour la méthode Daiichi, les biais 33]. Pour la méthode Denka Seiken, sur 6 analyseurs, il
moyens sont tous modérés, nettement inférieurs à 兩 4 % 兩 existe une relation positive significative entre les biais et la
(tableau 3). Seulement avec l’analyseur RXL on constate valeur du C-LDL. Le peu de travaux réalisés avec ce réac-
une magnitude de biais importante (biais moyen ± 2 ET > tif ne nous permet pas de conclure, cependant notre étude
兩 12 % 兩 ) et un nombre de biais individuels de la série de linéarité va dans le même sens puisqu’elle montre un
dépassant 兩 12 % 兩 égal à 4, soit 9 % des échantillons. Sur léger surdosage dans les fortes concentrations avec cette
tous les autres analyseurs, la magnitude des biais est modé- méthode.
rée et le nombre de biais individuels inacceptables ne Il n’existe pas non plus de variations des biais des quatre
dépasse pas 5 % de la population. Ce procédé d’analyse méthodes testées vis-à-vis de la b-quantification, lorsque
montre donc que le C-LDL mesuré par ce réactif est com- la Lp(a) augmente. Cela indique que ces méthodes dosent
parable à celui déterminé par la b-quantification modifiée. probablement le cholestérol lié à cette particule, au même
La méthode Wako présente sur tous les analyseurs un biais titre que la méthode de référence ou que le calcul par la
positif, déjà décrit dans d’autres études [29] et un écart
formule de Friedewald. Cependant dans notre série, seuls
significativement différent de zéro au test t de comparai-
17 échantillons avaient une Lp(a) > 0,30 g/L dont trois
son de moyennes appariées. Cependant, la dispersion des
seulement une concentration supérieure à 0,80 g/L. Bien
biais est modérée et le nombre de biais individuels supé-
que le fait ne soit pas démontré, à cause de la difficulté
rieurs à 兩 12 % 兩 est compris entre 2 et 7 % de la population
d’isoler cette lipoprotéine des fractions LDL par ultra-
testée. Pour cette méthode, si nos résultats concordent
avec ceux de certains auteurs qui considèrent que ses per- centrifugation, la plupart des études concluent, comme la
formances analytiques d’exactitude sont tout à fait accep- nôtre, à la prise en compte plus ou moins complète du
tables [29, 31], ils sont par contre très différents de ceux cholestérol de la Lp(a) dans le dosage du C-LDL par ces
rapportés dans l’étude récente de Miller [30] qui fait état nouveaux tests [34, 35].
d’un biais moyen de 14 % par rapport à l’ultracentrifuga- D’autre part, notre étude, pas plus que d’autres [29, 31],
tion. Cependant, si l’on ne prend en compte dans cette n’a pu mettre en évidence de relation entre les biais et la
étude que les sérums normotriglycéridémiques (TG concentration en C-HDL. Néanmoins, l’étude d’interfé-
< 1,5 g/L), le biais moyen de la méthode est de 4,4 %, rence montre un manque de spécificité des méthodes
similaire aux biais moyens que nous avons constatés. Kyowa et Wako vis-à-vis de HDL ajoutées : une partie du
Les deux autres méthodes Denka Seiken et Kyowa présen- cholestérol contenu dans ces lipoprotéines est dosé par ces
tent des résultats moins satisfaisants. En effet, même si les deux tests et lors d’hyperalphalipoprotéinémie majeure (C-
biais moyens de ces méthodes sont acceptables sur la HDL > 3 mmol/L), la surestimation du C-LDL devient
quasi-totalité des analyseurs et nos résultats conformes à importante. L’erreur par excès sur le dosage de C-LDL
la plupart des évaluations de ces deux réactifs [22, 30, 32], semble limiter l’utilisation de ces deux méthodes aux do-
les intervalles de confiance de ces biais sont plus élevés maines de mesure habituels du C-HDL. Les tests effectués
que pour les deux méthodologies précédentes (tableau 3). avec la 2e génération du réactif Kyowa montrent que la
Le nombre de biais individuels inacceptables dépasse 5 % suppression d’a-cyclodextrine dans le nouveau réactif
de la population testée sur tous les automates. Sur notre n’améliore pas la spécificité vis-à-vis du C-HDL.
échantillonnage, l’exactitude de ces deux méthodes n’ap- L’inexactitude du calcul de Friedewald lors d’hypertrigly-
paraît donc pas meilleure que celle du calcul de Frie- céridémie même modérée est connue depuis la publication
dewald. Néanmoins l’excellente précision de ces nou- d’origine de cette méthode [6] et a été largement argumen-
veaux dosages, rapportée dans toutes les études tée ces trente dernières années [10, 22]. Aucune corréla-
d’évaluation [22] et vérifiée préliminairement à l’étude tion ne peut être mise en évidence entre la concentration
multicentrique par les huit laboratoires sur les différents en TG et les biais obtenus avec les méthodes Daiichi et
automates, leur permet d’atteindre l’objectif d’une erreur Wako dans notre étude, comme dans d’autres [15, 29]. Au
totale (CV × 2 + 兩 biais moyen 兩 ) < 12 % exigé par le contraire, une relation positive est constatée avec la mé-
NCEP [25]. thode Denka Seiken et une relation négative avec la mé-
Pour tenter d’expliquer les variations des biais mises en thode Kyowa. Plusieurs publications corroborent ce der-
évidence lors de notre étude, nous avons recherché s’il nier résultat [28, 31], suggérant une mesure incomplète du
existait une relation avec la concentration en C-LDL ou C-LDL lorsque les TG augmentent. Il faut souligner que
avec d’autres paramètres de l’exploration lipidique (TG, nous avons observé une tendance identique pour les biais
C-HDL ou Lp(a)). obtenus avec la formule de Friedewald, ce qui était at-
Pour les méthodes Daiichi, Kyowa et Wako, les biais obser- tendu. Pour vérifier l’effet des triglycérides sur les dosa-
vés ne dépendent pas de la concentration en C-LDL, ges directs de C-LDL, nous avons étudié le comportement

38 Ann Biol Clin, vol. 63, n° 1, janvier-février 2005


Dosage du cholestérol-LDL

de ces nouvelles méthodes lors d’ajout de lipoprotéines lestérol), plus le C-LDL dosé avec les méthodes Daiichi,
riches en TG (LRT). Kyowa et Wako est surévalué par rapport à la méthode de
L’ajout de chylomicrons ne modifie que peu les résultats référence. Et comme attendu d’après les résultats de la
attendus et jusqu’à 10 mmol/L de TG de chylomicrons, les surcharge en b-VLDL, les biais du C-LDL dosé par la
dosages directs de C-LDL ne sont pas affectés. Ces résul- méthode Denka Seiken ne sont pas corrélés aux variations
tats sont à mettre en parallèle avec ceux obtenus par diver- du rapport C-VLDL/TG. Enfin, à titre de comparaison, il
ses équipes lors d’ajout d’Intralipid [35, 36] et/ou de chy- faut souligner qu’une relation positive très significative
lomicrons isolés [28]. Plus complexe est l’approche de existe entre les biais du C-LDL calculé par la formule de
l’interférence des VLDL. Nous avons été amenés à répéter Friedewald et le rapport C-VLDL/TG, montrant nettement
plusieurs fois les tests d’ajout de VLDL de façon à affir- que même pour des concentrations modérées de TG, l’esti-
mer la nature des anomalies constatées. Les résultats obte- mation du C-VLDL par le rapport TG/5 (en g/L) ou TG/2,2
nus lors de ces ajouts confirment les variations des biais en (en mmol/L) est loin d’être parfaite.
fonction des TG observées lors de l’étude multicentrique Au terme de cette étude de spécificité vis-à-vis des LRT,
pour les méthodes Denka Seiken et Kyowa et mettent en nous pensons que les méthodes testées sont utilisables en
évidence pour les méthodes Daiichi et Wako un surdosage présence d’hypertriglycéridémie jusqu’à 8 mmol/L de TG.
du C-LDL. Le test Kyowa de 2e génération, sans Une attitude beaucoup plus réservée doit être la règle dans
a-cyclodextrine, ne montre plus de sous-estimation mais le cas de dysblipoprotéinémie de type III ou de tableaux
un léger surdosage, similaire à celui constaté avec la mé- dyslipidémiques évoquant la présence de LRT enrichies
thode Daiichi. Malgré ce manque de spécificité, d’ailleurs en cholestérol (b-VLDL, IDL ou remnants).
moins évident lorsque le sérum est hypercholestérolémi- Enfin, l’étude de linéarité démontre que ces nouveaux tests
que, on peut conclure, comme plusieurs autres auteurs sont utilisables sur un large domaine de mesure pour les
[33, 35] que les quatre méthodes testées restent accepta- méthodes Daiichi et Denka Seiken. La linéarité est plus
bles pour des triglycéridémies inférieures à 8 mmol/L. limitée pour les méthodes Kyowa et Wako conformément
Cette constatation n’est cependant vraie que lorsque les à ce qui est annoncé par les fournisseurs et la littérature
ajouts ne concernent que des VLDL larges isolées à partir [28, 31], mais suffisamment étendue pour mesurer la plus
d’hyperlipoprotéinémie de type IV. Les LRT étant très grande majorité des concentrations de C-LDL rencontrées
hétérogènes, nous avons également étudié le comporte- en pratique quotidienne.
ment des différentes méthodes en présence de petites
VLDL ou b-VLDL isolées à partir d’une hyperlipoprotéi-
némie de type III. Dans cette situation, deux des trois Conclusion
méthodes testées, Daiichi et Kyowa, montrent une nette
surestimation du C-LDL, qui est même majorée avec le Les quatre méthodes de dosage direct du C-LDL évaluées
réactif Kyowa 2e génération. Ces résultats également dé- dans cette étude ont apporté une satisfaction générale.
crits dans d’autres études [34, 37] soulignent que l’enri- Dans le domaine de la lipidologie courante, elles sont
chissement en cholestérol des VLDL est une source d’in- précises et suffisamment exactes, et pour trois d’entre elles
terférence notable dans le dosage de C-LDL. La méthode amènent une réelle amélioration de la reproductibilité in-
Wako, ayant été retirée du commerce pendant l’étude, n’a ter laboratoires. Ces dosages peuvent être utilisés pour des
pas été testée, cependant d’autres auteurs constatent une échantillons modérément hypertriglycéridémiques (entre
interférence des b-VLDL du même ordre dans le dosage 4,5 et 8 mmol/L de TG) pour lesquels le calcul de Frie-
du C-LDL par ce test [31]. Avec la méthode Denka Sei- dewald n’est plus applicable et la méthode de référence est
ken, à l’opposé des précédentes, les b-VLDL n’entraînent longue et onéreuse. Cependant l’étude de spécificité et
pas d’interférence notable. Sakaue et al. rapportent égale- certains résultats individuels de l’étude multicentrique
ment une faible réactivité de cette méthode vis-à-vis des nous amènent à émettre quelques réserves. Certaines adap-
VLDL et des IDL isolées d’un sérum de patient atteint de tations méritent d’être revues et surtout il semble néces-
dyslipoprotéinémie de type III [34]. saire d’être prudent lors d’hyperlipoprotéinémie de type
Les résultats obtenus lors de l’ajout de b-VLDL sont III, où au moins trois de ces tests ne sont plus applicables.
confortés par l’analyse complémentaire des variations des Nous regrettons que la protection industrielle de ces pro-
biais en fonction du rapport C-VLDL/TG observées dans cédés nous ait privés des éléments nécessaires à la com-
l’étude multicentrique. Il s’avère, en effet, que cette appro- préhension utile de leurs principes d’efficacité ou de spé-
che est beaucoup plus informative de la composition des cificité, qui nous aurait permis d’analyser finement les
VLDL que le simple dosage des TG. Nous démontrons, anomalies constatées dans cette étude et dans d’autres.
comme d’autres équipes [31, 38], que plus ce rapport aug- Quoi qu’il en soit, la mise au point de ces nouveaux tests
mente (c’est-à-dire plus les VLDL sont enrichies en cho- représente une réelle avancée technologique, permettant le

Ann Biol Clin, vol. 63, n° 1, janvier-février 2005 39


article original

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