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ERASMUS THEATRE – Leçons

Module 3: Théâtre

Leçon 1: Panorama

L’Histoire du théâtre commence en Grèce antique, le berceau de nos sociétés actuelle, et


prend la forme de courtes pièces contées par ce que l’on appelait un « chorus », c’est à dire
un groupe de personnes, un groupe de comédiens faisant offices de narrateur. Cette
tradition fut ensuite reprise par l’empire romain, ce qui influença fortement les arts en dans
l’ensemble de l’Europe.

En France, les premiers écrits véritablement considérés comme des œuvres théâtrales
remontent au moyen-âge, et à l’époque des troubadours, dont le rôle était de raconter et de
relayer l’actualité, sous forme de chansons et de poèmes, tant à la cour qu’auprès du
peuple. Parmi eux, nous retiendrons les noms de Rutebeuf, Jean Bodel et Adam de la Halle
– que Walt Disney présentera sous forme de coq dans son film d’animation « Robin des
Bois ». A eux trois, ils écrivent Le Jeu de St Nicolas, le Miracle de Théophile, et le Jeu de la
Feuillée.

Après un fort ralentissement dans la production d’œuvres théâtrales et des arts en général,
on voit au 14 et 15emes siècles apparaître et se développer de nouveaux genres théâtraux :
par exemple, les farces, soties, moralités, mystères.

Mais c’est au 17e siècle que l'esthétique du théâtre classique s'impose en France, avec pour
principaux représentants Pierre Corneille (à qui nous devons le célèbre Cid), Jean Racine (à
qui nous devons Phèdre), ainsi que Thomas Corneille, Jean de Rotrou, Tristan L'Hermite,
Paul Scarron, Philippe Quinault, et bien sûr : Molière, dont nous parlerons plus en détail
dans la leçon suivante.

C’est également à cette période que les premiers théâtres futs construits. Pour la première
fois, des salles furent complètement dédiées aux spectacles.

Le théâtre classique est défini par, et obéi à trois règles principales : l’unité de temps, l’unité
de lieu et l’unité d’action.

Ces règles ont but de ne pas éparpiller l'attention du spectateur avec des détails tels que le
lieu, ou la date, l'autorisant à se concentrer sur l'intrigue.

Tout d’abord, l’unité de temps : (appelée aussi unité de jour ou la règle des 24 heures).
Dans le théâtre classique, l’intégralité de la pièce est censée tenir en 24 heures – c’est-à-
dire en un seul jour. Ceci étant dit, chaque dramaturge avait sa propre vision vis-à-vis de
cette règle. Par exemple, Racine voulait rapprocher le plus possible la durée de la
représentation à la durée de l'histoire (c'est-à-dire environ trois heures) tandis que Corneille
voyait la question de façon plus large, admettant que l’histoire de plusieurs de ses pièces
dépassassaient légèrement les 24 heures.

Ensuite, l’unité de lieu : l’intégralité de l'histoire représentée doit se dérouler dans un seul
endroit. Au théâtre, pas question de montrer un champ de bataille et ensuite l'intérieur d'un
palais. Pour la tragédie, la salle commune d'un palais, par exemple, est un choix classique,
mais Corneille s’octroie le droit de représenter plusieurs salles d’un même palais. La
comédie, quant à elle, voit son action portée à l’intérieur d’une maison bourgeoise ou un
d’un lieu public. Cette règle nécessite donc que tout ce qui se passe ailleurs, comme les
combats par exemple, soit raconté par les personnages et non montrés et joués directement
sur scène.

Enfin, l’unité d'action : (appelée aussi unité de péril). Comme son nom l’indique, cela signifie
que la pièce ne mette en scène qu'une action principale. Cela ne veut pas dire qu’il ne peut
y avoir des intrigues secondaires, mais celles-ci se doivent d’être résolues au plus tard en
même temps que l'action principale.

Il existe également une quatrième règle : la règle de bienséance.

Cette règle interdit l'auteur, le metteur en scène et les acteurs de choquer le spectateur avec
de l’extrême violence, du sang, ainsi que du sexe. Comme je vous le disais précédemment,
les batailles doivent se dérouler hors scène et être rapportées aux spectateurs sous forme
de récits. Il existe bien sûr quelques exceptions. Par exemple la folie d'Oreste dans
Andromaque. Le célèbre suicide de Phèdre quant à lui est autorisé, puisqu'elle
s'empoisonne, la façon dont elle meure n'est donc pas à proprement parler, violente, et
choquante.

Le 18eme siècle est le siècle de Voltaire, à qui l’on doit Œdipe, Hérode et Marianne, Zaïre, la
Mort de César et L’enfant prodigue, en autres, ainsi que de Beaumarchais, l’auteur de la
trilogie de Figaro : le Barbier de Séville, le Mariage de Figaro et La Mère Coupable.

Le 18eme est la période de la satire sociale, et également l’époque où la commedia dell’arte


fait son retour.

C’est dans cette lignée que Marivaux Marivaux s’impose, un autre grand nom du théâtre
français, dont les comédies associent sentiments amoureux et problèmes de société. Il
exploite ainsi les modèle du couple maître-valet, et écrit Les Fausses Confidences, le Jeu de
l'amour et du hasard ou l'Île aux esclaves.

A cette époque, de nouveaux genres apparaissent et associent texte et musique, tels que le
vaudeville ou l’opéra-comique. Plusieurs auteurs, comme Diderot par exemple, réfléchissent
au rôle du théâtre dans la société. Voltaire rédige plusieurs écrits pour défendre la condition
des gens de théâtre qui se trouvent toujours au ban de l’Église, et Rousseau dénonce les
condamnations qui leur sont faites.

Evidemment, à cette même période, le drame bourgeois est renié en bloc, et les spectateurs
désormais familiarisés à la liberté n'y trouvent plus leur compte. Ils les trouvent même
ridicules.

C’est cependant la naissance du drame romantique, avec notamment Victor Hugo. Son style
d'écriture déclenche une guerre d'opinion entre certains classiques et certains modernes
que l’on appelle la Bataille d'Hernani.

Passons maintenant aux années 1900. La censure théâtrale qui régnait encore sur le pays
est abolie par une manœuvre budgétaire. C’est-à-dire que l’état pris pour excuse le fait que
les censeurs coûtaient trop d’argent, pour mettre fin à la censure de manière générale. C’est
notamment grâce à cette réforme que la France s’imposa en Europe en tant que pays
symbole de la liberté d’expression.

On voit également naître une nouvelle « mode », des adaptions modernes de pièces
tragiques datant de la grecque antique. Jean Cocteau, par exemple, réécrit Antigone en
1922, Jean Giraudoux présente une nouvelle Électre en 1937, et Jean Anouilh revisite
Antigone en 1944.

Après la Seconde Guerre mondiale, les dramaturges cherchent à renouveler le théâtre de


manière drastique, et c’est la naissance du théâtre que l’on qualifie aujourd’hui
« d’absurde ». Un des plus grands noms de ce courant est Eugène Ionesco, qui inspirera
d’autres dramaturges beaucoup plus contemporains, comme Jean- Michel Ribes.

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