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Xavier Faye
30 contes d´auto-hypnose
Histoires d´êtres heureux
Sommaire
Titre
Remerciements
NOTICE EXPLICATIVE
Séances d’auto-hypnose
Oser être soi
Réapprendre à s’aimer
MISES EN TRANSE
Mise en transe 1
Mise en transe 2
Mise en transe 3
CONTES
La veilleuse de planètes
Attrape-rêves
À la découverte des Amériques
Une prison sans barreau
Le chamelier
Douce caresse
Vivre ou mourir
La course des globules rouges
L’arbre sans fruits
Short ou pantalon ?
Le Mary Celeste
Amour croisé
Lilly
Pardonner pour pouvoir aimer
La fille aux étoiles filantes
Pardonner l’impardonnable
Les robots
Graines semées
Le violon
Le pont magique
Le musicien de jazz
La fleur qui ne chantait plus
La semeuse de graines
Je ne veux pas de cadeau
La lynx
Un nouveau départ
Larmes d’injustice
Faut pas toucher
Le savant et sa machine à larmes
Violette, la petite fée
BIOGRAPHIES
Les auteurs
L’illustratrice
Le musicien
Pour aller plus loin
INDEX
Copyright
Remerciements
Je souhaiterais ici remercier mes enfants, Yann et Arthur, pour leur soutien
constant, leur amour, leur indulgence et leurs différences. Ils m’apprennent tous
les jours à être une maman qui s’améliore, qui communique et qui surmonte ses
peurs. Je vous aime les garçons, et je crois en vous comme vous croyez en moi.
Je voudrais aussi remercier mon amour, Fred, qui m’accompagne dans tous mes
projets, qui a confiance en mes choix, qui me motive, m’écoute et m’apprend
tous les jours à relativiser, à accepter mon impuissance, à m’adapter à chaque
nouveauté. Un homme merveilleux et heureux des cadeaux que la vie lui offre,
un homme qui voit toujours le positif et qui fait du mieux qu’il peut, avec
beaucoup de cœur. Je t’aime mon amour. J’aimerais aussi remercier ses filles,
Charline, Lou Anne et Candice, de m’avoir acceptée dans leur vie. Merci les
filles pour vos sourires, votre bonne humeur et votre joie de vivre…
Merci aussi à Françoise, Naura et Lorrine pour leurs corrections, ainsi qu’à
Mumu, Amaury et tous les participants de notre cagnotte Ulule, sans qui ce livre
n’aurait pas vu le jour.
Merci à Sylvain pour ses douces et belles musiques qui accompagnent nos voix.
Et merci à la vie, et à notre belle planète bleue, pour les leçons, les expériences
et les cadeaux qu’elle nous offre…
Olivia et Xavier
Notice explicative
Nous sommes deux maîtres praticiens en hypnose Sajece. Cette hypnose a été
créée par Camille Griselin en 2009. Comme elle, nous avons d’abord été formés
en hypnose ericksonienne. Nous avons découvert grâce à cette formation que
l’hypnose était un outil extraordinaire, mais quelque chose nous manquait : une
douceur, une poésie. Nous avons donc cherché comment allier l’hypnose aux
personnes que nous étions… Et nous avons découvert Camille. Elle a fait, elle
aussi, évoluer sa pratique jusqu’à faire « naître » l’hypnose Sajece : une méthode
remplie de douceur, de bienveillance et d’émotions. La particularité de sa
méthode est de travailler sur l’origine du problème et pas seulement sur le
symptôme, et ce de manière douce et humaine. L’émotionnel est au cœur du
travail.
Les personnes que nous recevons nous appellent pour résoudre des
problématiques très variées allant de l’arrêt du tabac à des migraines ou des
phobies, en passant par des troubles alimentaires et des problèmes de stress,
d’angoisse ou de sommeil. Nous pouvons également les accompagner pour faire
le deuil d’un être cher ou pour accepter une séparation… Nous écrivons, en
fonction de la problématique exposée, des histoires, des contes qui vont
permettre à l’inconscient de ces personnes de trouver des réponses, de voir la
situation sous un autre angle, de prendre du recul et, ainsi, de trouver des
solutions à leur problème.
Durant une séance individuelle, après avoir raconté les histoires que vous
découvrirez dans ce livre, nous dialoguons avec l’inconscient des personnes.
Pour ce faire, nous proposons un code à leur inconscient : par exemple bouger
un doigt, cligner des yeux ou déglutir pour dire oui, et ne rien faire pour dire
non. De cette façon, nous pouvons aller à la recherche des émotions coincées,
qui seraient restées là, enfermées depuis de nombreuses années. Nous
permettons ainsi à l’inconscient d’évacuer la colère, la tristesse et les peurs.
Nous l’autorisons à être lui-même, à s’aimer sans se soucier du regard des
autres… Une fois ces émotions évacuées et l’inconscient rechargé en confiance,
la séance se termine. Nous donnons des clés à tous, mais c’est à chacun d’ouvrir
sa porte et d’avancer. Dans les nuits et les semaines qui suivent, l’inconscient
fait les changements nécessaires pour une vie plus heureuse, au rythme de
chacun…
Prenons l’exemple d’une personne qui viendrait nous voir pour un problème de
constipation. Le Grand dictionnaire des malaises et des maladies de Jacques
Martel nous dit :
Une fois que l’on a cette information, on peut écrire une histoire dont le héros
doit apprendre à lâcher prise (contes 7 et 9 par exemple). L’histoire va permettre
à l’inconscient de prendre un peu de recul et de comprendre que le lâcher prise
est la solution à son problème. Afin de vous permettre d’accéder à votre
inconscient, les phrases sont parfois volontairement longues, complexes,
étranges. Ce procédé facilite le lâcher prise du conscient, qui cesse de se
raccrocher à la logique. La forme n’est pas essentielle, c’est le fond, l’apport de
l’histoire qui comptent, plus que la syntaxe.
Cette séance vous permettra d’accéder à la personne que vous êtes vraiment, de
découvrir vos immenses qualités, vos dons peut-être encore inexploités, vos
envies et vos rêves cachés à l’intérieur de vous.
Vous pourrez ainsi prendre du recul, comprendre que vous êtes capable de tout si
vous déposez vos peurs, vos doutes, vos colères, vos tristesses et vos croyances
limitantes. Vous pourrez aller à la rencontre de vous-même et de vos capacités,
prendre votre place sur cette terre, car vous avez un rôle à y jouer. Vous pourrez
oser être vous en oubliant le regard des autres, car tout ce que vous faites, vous
le faites avec votre cœur, du mieux que vous pouvez. Vous pourrez ainsi rejeter
la culpabilité et accéder à votre vrai vous, celui qui est capable de tout.
https://lienmini.fr/29188-Hypnose-1
Cette séance vous aidera à prendre confiance en vous, à donner plus de valeur
à votre jugement et à être moins dépendant de l’avis des autres.
Chaque être humain est unique dans sa façon de penser, de voir le monde et
d’agir. Cette séance vous amènera à vous accepter dans votre spécificité et à oser
imposer votre point de vue, vos besoins et vos envies, à vous sentir plus légitime
et à exprimer pleinement votre potentiel aux yeux des autres.
https://lienmini.fr/29188-Hypnose-2
Une voix parfois lente et parfois rapide, comme l’est le temps qui s’écoule. Lent
comme lorsque le soleil se lève et que le jour peine à apparaître, et rapide
comme le torrent violent qui descend de la montagne. Lent comme le temps
qu’on a l’impression d’avoir passé sous hypnose, et rapide quand on a trouvé
l’émotion coincée.
Une voix intérieure qui est l’horloge garante du temps et qui peut déposer ce
qu’il faut pour pouvoir avancer. Déposer des mots d’amour, des mots tendres,
des mots entiers, des mots cachés… Et peut-être des mots fâchés.
Mais tous ces mots n’ont qu’un seul but : soulager, guérir, trouver des solutions
et pardonner. Ainsi, les maux vont s’effacer pour laisser place à la douceur de
vivre. Comme un thé glacé qui réchaufferait le cœur, comme un soleil d’été qui
refroidirait l’intérieur. Et, tandis que tout s’emmêle entre les mots et les maux, la
partie droite du cerveau pourrait s’endormir, et la partie gauche, elle, pourrait se
concentrer pour écouter la chouette qui ferme ses yeux pour raconter ses
histoires enchantées.
Olivia Favre
Mise en transe 3
Peut-être vous êtes-vous déjà demandé comment tout faisait pour tourner rond
dans ce système solaire ? Comment se fait-il que, malgré tous ces astéroïdes
dans l’Univers, notre belle Planète bleue reste entière ? Eh bien, c’est grâce à la
Veilleuse de planètes, une jeune femme solitaire vivant dans les anneaux de
Saturne. Son rôle est de surveiller chaque planète gravitant autour du Soleil. Elle
en est la gardienne, l’œil qui veille. Seulement, voilà qu’un jour, pendant sa
ronde quotidienne, elle aperçut dans ses jumelles que la Terre avait disparu.
Prise de panique, elle prit son sac et partit à la recherche de la planète perdue.
Elle passa tout d’abord devant Jupiter, cette énorme planète balayée par les
vents, qui était appelée par les anciens la « planète du changement permanent »,
car rien n’y était constant. Et ça, la Veilleuse ne le savait que trop bien. Comme
le jour où elle avait appris la mort de sa maman. Tout avait changé dans sa vie ce
jour-là. Elle avait enterré son enfance pour prendre le rôle de sa mère. C’était
l’aînée, et il lui fallait rester forte pour son petit frère. Son père avait tellement de
chagrin qu’il était devenu muet alors, vous comprenez, elle n’avait pas voulu en
rajouter. Elle détestait le changement, ce jour où elle avait dû passer de force de
l’état d’adolescente à l’état de grande. C’était d’ailleurs la raison pour laquelle
elle était devenue Veilleuse de planètes : pour que tout reste en place comme
avant. Le changement, ce n’était pas un jeu pour les enfants. Alors, en
surveillant les planètes, c’est comme si elle voulait empêcher que d’autres
enfants subissent la même blessure qu’elle, préserver l’enfance de la souffrance.
C’est alors qu’elle aperçut la Terre. Mais quelque chose d’étrange s’était produit.
C’était comme si la planète avait perdu sa lumière. En cherchant la cause, elle
s’aperçut que c’était la colère des hommes qui avait noirci la Terre. Toute cette
haine et cette rancœur les uns envers les autres allaient avoir raison de cette belle
Planète bleue. C’est alors qu’elle comprit qu’elle aussi avait fini par perdre sa
lumière, à force d’être aussi en colère. Elle comprit que la seule personne à qui
la colère faisait du mal, c’était celle qui la ressentait et non celle qui l’avait
causée. Alors, bien sûr, elle avait totalement le droit d’être en colère : on lui
avait vraiment fait mal : tant de trahisons, tant d’injustices et de critiques
acerbes. Mais elle comprenait aussi que la colère était un terrain où ne poussait
que de la mauvaise herbe.
Alors, elle décida qu’il était grand temps pour elle de récupérer sa lumière et sa
joie de vivre. Il était temps de pardonner à l’autre et à elle-même pour redevenir
libre. « Mon bonheur a beaucoup plus d’importance que ma vengeance », se dit-
elle. Elle comprit qu’en pardonnant on cesse de donner à l’autre le pouvoir
d’orienter notre vie vers la colère, la tristesse ou la peur. On reprend le pouvoir
de choisir nous-mêmes nos propres fleurs. Bien sûr, l’autre est responsable de
nous avoir fait du mal, mais nous sommes responsables de nous relever, de notre
réaction. Elle a ainsi pu rendre à l’autre ses souffrances et ses blessures. Les
graines de colères appartiennent toujours au passé. Elle, elle a décidé de planter
des graines de bonheur désormais.
Et c’est ainsi qu’elle déposa dans le cœur des nouveau-nés de la Terre des
graines de bienveillance, de bonheur et d’indulgence. Ces enfants respiraient la
joie et la tolérance. On les appela par la suite les « enfants arc-en-ciel », car c’est
grâce à eux que la Terre retrouva son étincelle. Je sais que la Veilleuse a réussi à
guérir ses blessures et apaiser ses colères, et qu’à présent elle a pu remplir son
cœur d’amour et de lumière.
Xavier Faye
CONTE 2
Attrape-rêves
THÉMATIQUES :
• Insomnie • Cauchemar • Stress
• Ruminer • Respecter ses propres besoins
La nuit venait de tomber et Lalie devait aller se coucher. Elle retardait toujours
ce moment-là. Elle n’aimait pas la nuit et la nuit ne l’aimait pas non plus. Elle
passait son temps à tourner en rond dans son lit, et ce n’était pas une métaphore.
Son lit était bien rond, et elle tournait au fur et à mesure que les heures passaient.
Elle reproduisait, inlassablement, chaque nuit, le mouvement de l’aiguille. Lalie
n’aimait pas la nuit et la nuit ne l’aimait pas non plus.
Pendant qu’elle tournait en rond dans son lit, les images du passé défilaient. Elle
ressassait sans arrêt. Elle ressassait sa journée de 22 heures à 23 heures. Elle
ressassait sa relation avec son mari de 23 heures à minuit, la méchanceté de ses
enfants de minuit à 1 heure, l’égoïsme de ses parents de 1 heure à 2 heures. Lalie
ressassait son triste sort pendant toute la nuit et la nuit n’aimait pas ça.
La nuit, elle, voulait des rêves, des oiseaux qui volent, des arbres qui bruissent
au vent, des espoirs qui tourbillonnent. Lalie n’aimait pas la nuit et la nuit ne
l’aimait pas non plus.
C’était comme si, dans sa tête, un petit animal, mi-oiseau mi-renard, attrapait ses
pensées positives et ses rêves d’une vie heureuse dans un filet à papillons.
C’était comme s’il emprisonnait tous ses rêves de liberté et de bonheur dans une
cage au-dessus de son dos. Lalie ne pouvait plus rêver, car tous ses rêves lui
avaient été volés.
Il est vrai que, petite, Lalie avait porté toutes les souffrances de sa famille. Elle
les avait faites siennes, espérant ainsi soulager celles de ses parents. Mais cela ne
les avait pas aidés. Lalie n’aimait pas la nuit et la nuit ne l’aimait pas non plus.
Et puis une nuit, alors qu’elle s’était enfin endormie, une petite chouette apparut
dans son rêve. Elle s’était posée à côté de l’attrapeur de rêves et elle parla à
l’enfant qu’elle avait été en lui disant :
« Et si tu te décidais à libérer tes envies et tes rêves qui sont dans la cage de
l’attrapeur de rêves ? Si tu lui supprimais son filet à papillons, si tu décidais
qu’il n’avait plus sa place au-dessus de ta tête, peut-être pourrais-tu ainsi
retrouver ta liberté de rêver. »
« Bien sûr que oui, tu ne fais que broyer du noir, tu n’as plus d’espoir, tu
n’as plus d’envies, tes désirs sont partis. Si tu commençais par faire la liste
de tes envies, celle de tes désirs, peut-être retrouverais-tu du plaisir à être
dans la vie, et tu recommencerais sûrement à espérer et à rêver. »
Rêver plutôt que ressasser, l’idée lui plaisait assez. Lalie commença donc par
écrire ses rêves et ses envies la journée et, la nuit, ils prenaient forme pour
devenir ensuite une réalité. Lalie aimait bien la nuit et la nuit le lui rendait bien.
Ses tristes pensées d’avant devenaient des rêves sucrés de liberté retrouvée.
Alors, que diriez-vous, vous aussi, de libérer vos rêves et de retrouver votre
liberté ?
Olivia Favre
CONTE 3
À la découverte des Amériques
THÉMATIQUES :
• Confiance en soi • Fidélité inconsciente • Blessure
d’humiliation
J’aimerais vous parler d’un jeune navigateur espagnol nommé Manuel, dans les
années 1600, dont le rêve était d’explorer le continent américain afin de
commercer avec le nouveau monde, de rencontrer de nouvelles cultures et des
paysages exotiques. Son père, avant de mourir, lui avait transmis ses propres
cartes de navigateur pour traverser les mers. Seulement, tout ne se passa pas
comme prévu. En effet l’enthousiasme des débuts fit rapidement place à la
déception et au découragement. Manuel avait beau étudier ses cartes en détail,
jouer du sextant et du compas comme un champion d’escrime, rien n’y faisait.
Le bateau accostait toujours à plusieurs centaines de kilomètres de sa véritable
destination, dans des colonies hostiles appartenant déjà à d’autres nations.
Manuel ne comprenait pas, il faisait pourtant tout ce qu’il pouvait, mais le sort
semblait s’acharner contre lui. Il avait choisi la mer pour accomplir son destin,
pour mieux contredire son père qui pensait de lui qu’il n’était qu’un bon à rien.
Peut-être son père avait-il raison, après tout, d’autant que l’équipage de Manuel
commençait lui aussi à douter des capacités de ce dernier. Et Manuel les
comprenait. Après toutes ces déceptions, il serait le premier à s’attacher un
boulet à la cheville pour couler par le fond. Un bon à rien de plus à la mer, il ne
manquerait à personne sur cette Terre.
Mais au cours de l’une de ses escales, encore éloignée de plusieurs kilomètres de
sa vraie destination, il croisa un autre capitaine à qui il put confier ses peines.
L’homme, expérimenté, bien loin de se moquer de lui, chercha à comprendre ce
qu’il se passait. C’est alors qu’il examina les cartes du jeune homme.
« Hum ! Pas étonnant que tu te trompes aussi souvent. Ces cartes sont
obsolètes depuis bien longtemps. Ces erreurs de destination sont totalement
indépendantes de tes compétences. On t’a trompé depuis le départ, mon
garçon. N’importe quel navigateur aurait perdu courage devant la même
situation, mais toi, toi, tu as tenu bon. Tiens, prends ces nouvelles cartes et
atteins tes rêves, mon garçon. »
Alors peut-être, à vous aussi, vous a-t-on donné des cartes obsolètes, faites de
reproches, de critiques blessantes et de moqueries. Que diriez-vous de les rendre
à leurs propriétaires ? En fait, toutes ces critiques en disent bien plus long sur
leurs colères. Croyez-vous que les personnes heureuses et épanouies se moquent
de leurs congénères ? Moi, je pense que la construction de leur bonheur occupe
toutes leurs pensées et qu’elles ont mieux à faire. Alors je sais que votre
inconscient est déjà en train de guérir l’enfant blessé en vous, de lui appliquer
une pommade faite d’amour et de tendresse, de réparer les bouts de vous qui
étaient blessés ou en détresse afin que, vous aussi, vous naviguiez sur un océan
de joie et d’abondance.
Xavier Faye
CONTE 4
Une prison sans barreau
THÉMATIQUES :
• Arrêter de se considérer comme une victime • Rendre leurs
problèmes aux autres • Reprendre le pouvoir sur sa vie •
Blessure d’injustice
Lilian a toujours été un enfant merveilleux, un rayon de soleil pour ses parents.
Il riait, jouait, allait vers les autres, avait beaucoup d’amis et était très sportif. Il
n’avait jamais besoin d’aide pour faire ses devoirs. Il les faisait gentiment en
rentrant de l’école, sans qu’on lui demande quoi que ce soit. À l’école, ses
professeurs étaient ravis de lui. Et puis, un jour, un grain de sable vint freiner
l’engrenage. Il devint morose, en colère et triste.
Ses parents, séparés, ne trouvaient aucun remède à ses maux. C’est son corps
qui, en premier, s’est rebellé. Ses genoux se sont d’abord bloqués, son œsophage
s’est ensuite refermé au passage de la nourriture, sa respiration s’est faite plus
difficile. Malgré des rendez-vous chez des thérapeutes, des spécialistes, des
guérisseurs rien ne s’améliorait.
Petit, tout allait bien. Enfin c’est ce que ses parents croyaient. Mais en y
regardant de plus près et avec le recul, ses parents virent de la tristesse. Lilian
pensait être mal-aimé, car on s’occupait peu de lui. Son frère demandait
beaucoup d’attention à cause de ses difficultés à l’école, et Lilian pensait qu’il ne
méritait pas sa place, qu’il n’était pas assez intelligent, pas assez fort, pas assez
patient, pas assez travailleur, pas assez attentif. En fait, il pensait qu’il était
monsieur Pas-Assez. Il s’était construit une armure qui interdisait aux
compliments d’entrer en lui. Ces derniers rebondissaient sur son corps, et il les
balayait d’un revers de la main. Il rejetait la maladie, se considérait comme une
victime. Il pensait avoir toutes les tares de la famille, les allergies de maman, les
problèmes de genou de papa, alors que son frère, lui, n’avait pas tout ça. Ce qu’il
avait oublié, c’est que c’était lui qui s’était enfermé seul dans cette prison de
victime. Il était victime de sa propre exigence. Il était victime de sa propre
maltraitance.
Et si, vous aussi, vous arrêtiez de vous considérer comme une victime, si vous
arrêtiez de vous maltraiter, de vous sacrifier ? Que diriez-vous de vivre le
moment présent et d’être pleinement heureux, d’être qui vous êtes vraiment afin
de vivre en harmonie avec vos désirs et vos envies ?
Olivia Favre
CONTE 5
Le chamelier
THÉMATIQUES :
• Confiance en soi • Dépendance affective • Blessure
d’abandon • Faire confiance à son intuition
Lors de la troisième nuit, le pauvre petit était épuisé. De plus, les nuages
recouvraient totalement le ciel, le rendant aveugle. Alors, il s’allongea contre son
chameau pour faire une pause, et là se produisit quelque chose d’étrange. Les
chants de sa tribu lui parvenaient aux oreilles, sur sa gauche. Pourtant, aucune
lueur à l’horizon, aucun feu, mais ce chant se faisait de plus en plus insistant au
fur et à mesure qu’Abdel lui portait attention. Il décida alors de suivre cette
direction et, au bout de plusieurs kilomètres, il finit par retrouver les bras de son
père.
« Merci papa, c’est grâce à vos chants si je vous ai retrouvés.
– Mais voyons mon fils, à aucun moment nous n’avons chanté ce soir. Je
crois plutôt que tu as entendu le chant de l’espoir. C’est cela, l’instinct des
Touaregs. Il coule dans tes veines depuis le début, et parce que tu lui as fait
confiance tu as survécu. Te voilà maintenant un homme, mon fils. Reprends
ta place dans la tribu. »
Abdel comprit que les êtres humains avaient tous le même instinct. Notre esprit
déploie des ressources inimaginables pour nous permettre de survivre.
L’eau s’étendait à perte de vue, plate, lisse, calme. Une mer d’huile. Une
douceur qui contrastait avec le déchaînement intérieur du cœur de Louis. Louis
était un jeune homme beau, séduisant, au cœur tendre. Les femmes étaient toutes
charmées par Louis, mais aucune n’arrivait à rentrer dans son cœur. Louis était
seul. Il voulait se connaître lui-même, mais ne pouvait se voir. Il cherchait à
l’extérieur de lui des réponses qui étaient à l’intérieur et qu’il ne trouvait pas.
Peut-être qu’il aurait juste fallu qu’il se laisse toucher, qu’il se laisse embrasser.
Retrouver les sensations qu’offre un corps quand il est relâché et qu’il
s’abandonne à la volupté des caresses. Mais c’était trop demander à Louis, il
trouvait trop risqué de se laisser aller. Il cherchait des réponses et refusait les
contacts. Il pensait être prêt à aimer, mais il préférait se donner du temps pour se
retrouver. Et plus il se donnait du temps, plus son corps bouillonnait et plus le
pieu dans son cœur s’enfonçait. La douleur le réveillait la nuit, ne pouvait pas
être oubliée. Il rêvait qu’on la lui enlevait, mais chaque matin la douleur était
plus forte.
Il est vrai que, petit, personne n’avait été tendre avec lui. Son petit frère, malade,
prenait toute l’attention de ses parents, et lui n’osait pas demander de tendresse.
Il avait grandi en silence, sans rien demander à personne, invisible aux yeux de
ses parents. Plus il grandissait, plus la colère entrait dans ses veines et, avec elle,
la culpabilité d’être jaloux. La colère pour mère et la culpabilité comme père, à
moins que ce ne soit l’inverse. Quoi qu’il en soit, la joie était absente de ce jeune
garçon. Pourtant, il cachait bien son jeu. Avec les gens il était exemplaire,
souriant et aimable. Il se croyait invisible, mais ce qu’il ne savait pas, c’est qu’il
ne l’était pas du tout. Toutes les filles avaient été amoureuses de lui. Toutes les
filles rêvaient du beau Louis. Elles l’auraient bien embrassé, enlacé. Toutes sans
exception. Mais Louis ne les voyait pas, il ne voyait pas leurs sourires. Il ne
voyait pas leurs regards pleins d’envie. C’était comme s’il avait tout fermé, tout
cadenassé, tout verrouillé.
Il y a plusieurs années de cela eut lieu une histoire assez étrange, dans un
monde parallèle au nôtre, comme si les dimensions avaient des ailes pour parler
entre elles. L’histoire est celle d’un scientifique qui s’était barricadé dans son
laboratoire suite à l’annonce à la radio d’une invasion extraterrestre. Cet homme
avait toujours été prévoyant et, alors que le reste du monde paniquait totalement,
lui avait méthodiquement stocké, depuis des années, suffisamment de nourriture
et d’eau pour tenir au moins six mois dans son laboratoire.
Dans cet endroit, les machines surveillaient la moindre de ses constantes vitales :
la qualité de son sommeil, sa tension artérielle, sa glycémie. Il se sentait en
parfaite sécurité dans cet espace qui veillait à chaque aspect de sa santé et de sa
vie, tandis qu’à l’extérieur ses congénères se faisaient dévorer. Il y avait même
un écran d’ordinateur qui affichait, en temps réel, la quantité de nourriture
restante. « Économisez trois mois de vivres pour ne pas risquer de mourir »,
indiquait-il le jour où tout bascula. En effet, le scientifique s’était coupé du
monde depuis déjà trois mois. Ce jour-là, Il lui restait encore la moitié de son
stock de nourriture pour survivre. Mais une coupure générale stoppa le doux
ronronnement de toute ses machines. Le scientifique se leva en sursaut,
totalement paniqué : plus rien ne fonctionnait. Il trifouilla les fils pendant des
heures, s’ingénia à faire toutes sortes de raccordements, mais rien n’y faisait.
Ces maudites machines s’obstinaient à rester muettes. Finalement, à force de
persévérance et d’ingéniosité, il finit par rétablir le courant dans son installation.
Tout semblait fonctionner, hormis un détail sur l’écran principal qui affichait le
stock de nourriture : celui-ci avait inversé deux mots. Il écrivait à présent :
« Économisez trois mois de mourir pour ne pas risquer de vivre ». Cette phrase
eut l’effet d’une bombe dans l’esprit du scientifique. Il se rendit compte qu’il se
laissait mourir à petit feu par peur de vivre. À quoi servait une telle vie, loin de
tout ? Ne vaut-il pas mieux mourir en ayant vécu intensément que vivre dans
l’attente de sa mort ?
Alors, avec tout son courage et toute sa fierté, il alla donner son sang pour la
première fois. Une fois allongé sur le lit, son courage devenait moins courageux,
sa peur devenait de plus en plus peureuse. Mais il tenait bon, il voulait vraiment
donner son sang. C’était pour lui impératif. C’était comme payer une dette qu’il
ne pourrait jamais rembourser.
Ces poches de sang avaient jadis sauvé sa mère, lors d’un terrible accident.
Maintenant qu’il avait 18 ans, il ne pouvait plus reculer, il fallait qu’il rembourse
une partie de cette dette. Et, même si son courage diminuait grandement, une
force encore plus grande le poussait à continuer.
Puis l’infirmière sortit l’aiguille. Une aiguille plutôt grosse, à faire pâlir le plus
grand des courageux. L’infirmière réussit à insérer l’aiguille et Alexandre,
tétanisé par la peur, essayait tant bien que mal de surmonter l’épreuve. Mais le
sang ne voulait pas rentrer dans cette poche. C’était comme si toute sa crispation
avait rétréci ses vaisseaux et empêchait les globules rouges de quitter son corps.
La peur était la plus forte. Il ne pourrait pas rembourser sa dette. Et une larme se
mit à couler sur sa joue. Ne pouvant pas le laisser ainsi, l’infirmière lui raconta
une histoire magique, de celles qu’on raconte aux enfants le soir. Et, encouragé
par ses mots, le sang se mit à couler dans cette poche qui symbolisait le passé.
Des mots en réponse à des maux. La dette pouvait être effacée et une nouvelle
vie pouvait commencer.
Et c’est ainsi que son corps s’est calmé, apaisé. Et, pour fêter cette libération,
Alexandre a décidé de faire une course de globules rouges avec le patient d’à
côté, afin de remplir cette poche de sang le plus vite possible. Ils ont visualisé
chaque globule rouge qui partait du cœur pour aller sauver des vies au plus vite.
Ils ont réussi à remplir leurs poches plus vite que ceux qui étaient arrivés avant
eux, et ils ont compris tous les deux que leur inconscient était capable de tous les
changements, car, par la simple force de leur visualisation, ils ont pu remplir ces
poches avec un débit de sang très élevé. L’inconscient est vraiment un très grand
magicien.
Alors que diriez-vous, vous aussi, de visualiser votre réussite, votre guérison,
votre vie afin qu’elles soient enfin comme vous les désirez, comme vous les
attendez ? Et si vous deveniez acteur de votre vie ? Si vous compreniez que
vous êtes capables de tout accomplir, de tout réaliser, de tout obtenir ?
Olivia Favre
CONTE 9
L’arbre sans fruits
THÉMATIQUES :
• Confiance en soi • Accepter ses capacités
• Développer ses dons • Faire confiance à la vie
• Relativiser • Constipation • Guérir l’enfant intérieur •
Blessure d’injustice
J’aimerais vous parler de l’histoire d’un arbre qui ne donnait pas de fruits. Il
était le seul à être ainsi dans cette grande forêt d’Amazonie. Cet arbre était à la
fois triste et jaloux des autres arbres, jaloux de voir tous les enfants du village se
gorger de leurs délices, lui qui n’avait que des fleurs à offrir. Quelle injustice !
Pourquoi la vie lui en voulait-elle autant ? Qu’avait-il donc fait de mal pour
mériter ce châtiment ? Serait-il éternellement condamné à être exclu de la joie
de ces enfants ? À être le simple spectateur immobile de ce bonheur auquel il
n’avait pas le droit ?
Toute cette tristesse en lui avait fini par voûter son tronc et ses branches à la
manière d’un saule pleureur, comme si, derrière ses feuilles, il pouvait enfin se
protéger de son chagrin et de la vue de tout ce bonheur. De cette façon, toutes
ses fleurs poussaient vers l’intérieur, cachées du monde. Jusqu’au jour où une
jeune femme en pleurs pénétra dans la forêt millénaire. Sa fille était atteinte d’un
mal étrange et elle ne pouvait supporter de voir souffrir ainsi son petit ange. Elle
fut alors comme attirée par cet arbre vouté qui semblait en peine, comme si sa
tristesse entrait en résonance avec la sienne. Elle pénétra alors sous ses branches.
Ici, au moins, elle pouvait confier son désespoir. Ici elle pouvait pleurer à l’abri
des regards.
Quel spectacle c’était à l’intérieur ! Elle se sentait comme une reine au milieu de
toutes ces fleurs. L’arbre était tellement ravi d’avoir enfin un visiteur qu’il
profita d’une légère bourrasque de vent pour agiter ses branches et déverser sur
l’étrangère une pluie de fleurs blanches. « À défaut de la nourrir, peut-être
pourrais-je au moins lui redonner le sourire », se disait l’arbre.
Figurez-vous qu’il fit bien plus que cela : lorsque la femme rentra au village
avec toutes ces fleurs dans ses cheveux, elle ne se doutait pas un instant qu’elle
détenait là un remède miraculeux. En effet, le chaman du village connaissait par
cœur les messages de la forêt. Cette fleur était unique, cela faisait des années
qu’il la cherchait. L’arbre, qui s’était cru inutile, avait caché aux yeux des
hommes la merveille qui sommeillait en lui. Parce qu’il s’était cru anormal, il
avait cru qu’il n’avait pas sa place dans le grand schéma de la vie, alors qu’en
réalité ses fleurs avaient le pouvoir de guérir n’importe quelle maladie.
C’est ainsi que les villageois vinrent régulièrement demander à l’arbre l’une de
ses précieuses fleurs. Il n’avait certes pas le pouvoir de les nourrir, mais bien
celui de leur rendre leur bonheur.
C’est incroyable, tout ce potentiel qui peut rester caché lorsque nos yeux nous
jouent des tours alors que notre cœur, lui, attend patiemment le grand jour, celui
où il aura l’occasion de montrer ses plus beaux tours.
La vie est similaire à cette légère bourrasque de vent qui aide ceux qui le
souhaitent vraiment à exprimer pleinement leur talent.
Xavier Faye
CONTE 10
Short ou pantalon ?
THÉMATIQUES :
• Confiance en soi • Fidélité inconsciente
• Communication • Respecter ses propres besoins
• Lâcher prise • Être parent
Elle, elle avait toujours respecté ce que lui disaient ses parents. Jamais elle ne les
avait contredits, jamais elle n’avait osé aller à l’encontre de ce qu’on lui
demandait de faire. Elle était bien élevée… Elle avait donc raté l’éducation de
son fils, puisqu’il ne respectait pas ses consignes…
Quand il rentra, elle l’observa : il avait son blouson, son écharpe et son pantalon.
Elle le regarda et sentit la colère monter.
Le jeune garçon, qui avait 17 ans, regarda sa mère dans les yeux et lui dit :
« Depuis que je suis petit, je te dis que je ne crains pas le froid, mais que je
crains la chaleur. Mais comme, toi, tu ne ressens pas la même chose que
moi, tu ne m’entends pas. Tu as raison maman, j’aurais dû te le répéter
jusqu’à ce que tu m’entendes, j’aurais dû insister pour que tu arrêtes de te
comporter avec moi comme avec un bébé. Je suis un être à part entière. Je
ressens les choses, comme tous les êtres humains. Mais je ne ressens pas les
choses comme toi. J’ai chaud quand tu as froid et je me sens mal quand il
fait chaud. Mais même si je ne ressens pas la même chose que toi, je reste
ton fils et je t’aime. »
La colère de Laura redescendit. Elle comprit alors que tout le monde ressentait
des choses différentes, que le chaud, le froid, mais aussi la fatigue, la tristesse et
la faim étaient des sensations propres à chacun, et que personne ne détenait la
vérité.
Et si communiquer permettait d’accepter les différences de chacun ? Et si
chacun avait son propre modèle, son propre chemin ?
Olivia Favre
CONTE 11
Le Mary Celeste
THÉMATIQUES :
• Dépendance affective • Blessure d’abandon
• Séparation • Être autonome
• Confiance en soi • Deuil
Jusqu’au jour où, en pleine mer des Bermudes, un ouragan éclata. Le vent
s’engouffrait dans les grandes voiles en hurlant et les matelots tentaient comme
ils pouvaient de s’accrocher au navire chancelant. C’est alors que le bateau se
retourna, et tout l’équipage fut jeté à la mer. Le mouvement des vagues fit en
sorte que le Mary Celeste se remit à flot. Ce dernier était paniqué, il n’y avait
plus personne pour lui dire ce qu’il devait faire et dans quelle direction il devait
aller, c’était l’inconnu.
Il ne reverrait plus jamais les hommes qui jadis arpentaient son pont, il était livré
à lui-même au milieu de ces géants d’eaux qui le malmenaient. Mais plus le
temps passait, plus il s’apercevait qu’il savait comment prendre ces énormes
vagues pour ne pas être submergé, à quel moment il fallait dégonfler ses voiles
pour ne pas être emporté. Ces onze années passées avec cet équipage avaient fait
de lui un navire beaucoup plus sage. Il connaissait les dangers de la mer, il avait
appris comment s’en extraire. Malgré les éclairs qui zébraient le ciel, il décida de
ne pas se laisser faire. Il arriva, au bout de plusieurs heures, à s’échapper de cette
tempête, et comprit alors qu’il savait naviguer par lui-même. Il avait appris de
ses expériences passées et était devenu plus fort et plus libre qu’il ne l’avait
jamais été.
Il décida alors de partir explorer les mers, de se fier à son cœur et à son flair. Je
ne dis pas que tout ce qu’il vécut fut de tout repos, mais il avait décidé de voir
chaque échec comme une richesse, chaque erreur comme l’occasion
d’apprendre. Peu de navires ont osé suivre le même chemin que lui, ont osé être
aussi libres qu’un colibri, car lui seul avait compris qu’il ne dépendait de
personne pour être en vie.
Je crois savoir que, depuis ce jour, il sillonne les mers afin d’aider les naufragés
– encore faut-il oser le demander, car le Mary Céleste n’apparait qu’à ceux qui
pensent mériter d’être aimés. Bien sûr, nous le méritons tous, mais ce qui est
important n’est pas ce que je pense, mais ce que vous, vous croyez. Moi, tout ce
que je peux dire, c’est qu’à la manière dont il borde ses voiles j’ai bien
l’impression que le Mary Celeste vous apprécie déjà…
Xavier Faye
CONTE 12
Amour croisé
THÉMATIQUES :
• Confiance en soi • S’autoriser à aimer • Séparation
• Blessure de rejet • Blessure d’humiliation
• Blessure d’abandon • Trahison • Deuil • Viol
• Syndrome du sauveur • Mériter le meilleur
Elle était belle, cachée sous son masque. Elle se sentait en sécurité, comme
protégée. Elle regardait sans voir, elle entendait sans entendre. Trop, c’en était
trop pour elle.
Il était beau, caché sous son masque. Il se sentait en sécurité, comme protégé. Il
entendait sans entendre, il regardait sans voir. Trop, c’en était trop pour lui.
Elle en avait eu des hommes dans sa vie. Mais ils l’avaient tous maltraitée. Les
mots « trompée », « humiliée », « mal aimée » auraient pu résumer sa vie
amoureuse. Trop, c’en était trop pour elle.
Il en avait eu des femmes dans sa vie. Mais aucune d’elle n’avait réussi à
réchauffer son cœur. Les mots « jalousie », « ennui », « disputes » auraient pu
résumer sa vie amoureuse. Trop, c’en était trop pour lui.
Il faut dire que, petite, sa vie n’avait pas été facile. Un père qui n’était plus là.
Un beau-père qui était trop présent. Trop, c’en était trop pour elle.
Il faut dire que sa vie n’avait pas été facile. Des parents qui ne s’occupaient pas
de lui, qui ne lui avaient pas donné l’amour qu’il aurait mérité. Trop, c’en était
trop pour lui.
Tous les deux continuèrent à vivre, à poursuivre leur chemin et à se réparer par
divers moyens.
Et puis un jour, au détour d’un chemin, elle vit au loin un homme qui promenait
son chien. Il la croisa et lui fit un sourire à en décrocher la lune. Cet homme
respirait le bonheur. Il avait réussi, seulement avec un sourire, à lui permettre de
se sentir extraordinairement bien.
Et puis un jour, au détour d’une forêt, il vit au loin une femme qui enlaçait un
arbre. En se rapprochant, il vit cette dernière lui sourire en rougissant. Cette
femme respirait le bonheur. Elle avait réussi, seulement avec un sourire, à lui
permettre de se sentir extraordinairement bien.
C’est comme si, en un instant, elle avait compris qu’elle avait le droit au
bonheur, qu’elle avait le droit de tomber amoureuse d’un homme ayant envie de
vivre heureux. Qu’elle pouvait arrêter d’être une infirmière, une psychologue, et
qu’elle pouvait partager une vie de bonheur avec un homme serein, joyeux et
heureux. C’est comme si les conseils qu’elle avait souvent prodigués pouvaient
enfin être interceptés par son oreille ouverte, comme si elle acceptait enfin de
lâcher prise, d’arrêter de se débattre, d’arrêter de chercher des réponses dans le
passé, et de se laisser porter par le courant de la vie.
C’est comme si, en un instant, il avait compris qu’il avait le droit au bonheur,
qu’il avait le droit de tomber amoureux d’une femme ayant envie de vivre
heureuse. Qu’il pouvait arrêter d’être un infirmier, un psychologue, et qu’il
pouvait partager une vie de bonheur avec une femme sereine, joyeuse et
heureuse. C’est comme si les conseils qu’il avait souvent prodigués pouvaient
enfin être interceptés par son oreille ouverte, comme s’il acceptait enfin de
lâcher prise, d’arrêter de se débattre, d’arrêter de chercher des réponses dans le
passé, et de se laisser porter par le courant de la vie.
La morale de cette histoire est toute simple : et si, pour une fois, nous partagions
un bout de route avec une personne qui respire le bonheur au lieu de chercher
chez l’autre une personne à sauver ?
Et si, un jour comme aujourd’hui, en écoutant une histoire comme celle-ci, vous
vous imaginiez trouver l’amour ? Et si vous vous prépariez enfin à l’accueillir,
comme on accueille un ami : dans la joie ? Et si vous étiez prêts à vous
abandonner dans ses bras ? Et si vous étiez prêts à faire confiance à l’univers et
à votre intuition, qui sauront vous guider vers une personne qui vous fera du
bien ? Et si vous ouvriez les yeux et votre cœur à la douceur de l’amour, à la
magie des caresses et à l’ivresse de la tendresse ?
Olivia Favre
CONTE 13
Lilly
THÉMATIQUES :
• Fidélité inconsciente • Prendre sa place • Créativité
Nathalie était mère d’une jolie petite fille nommée Lilly. C’était une petite fille
toujours dévouée à ses camarades, toujours prête à leur rendre service, quelle
que soit leur demande. Mais la principale personne que Lilly aurait voulu aider,
c’était sa mère : elle aurait voulu essuyer ses yeux tristes et son air de misère.
Elle l’aidait à mettre la table, rangeait sa chambre comme une militaire, essayait
d’être une petite fille aimable, même si elle ne savait pas toujours comment
faire.
Elle aurait bien aimé que sa maman arrête de courir partout et vienne jouer à la
dinette avec elle, mais cette dernière lui disait toujours qu’elle n’avait jamais le
temps, que la maison n’allait pas se tenir toute seule. Elle entendait souvent sa
maman raconter qu’elle aurait voulu être chanteuse mais que, vous comprenez,
avec une enfant à gérer, elle avait dû mettre ses rêves en veilleuse. La petite fille
se sentait responsable de l’échec de sa mère et essayait de tout faire pour l’aider
à accomplir son rêve du passé, mais Nathalie n’avait de cesse de lui dire que,
depuis son accouchement, elle était désormais limitée.
Lilly se réfugiait alors dans ses livres. Là, au moins, chaque rêve pouvait vivre.
Son imagination s’amplifia de jour en jour, à tel point qu’elle se mit à écrire ses
propres histoires. Elle était douée, personne ne pouvait le nier : un jour, c’était
sûr, elle deviendrait romancière à succès.
Au fil des années, la petite fille grandit pour devenir mère à son tour ; il était
bien loin le temps des beaux discours. Elle avait rangé ses scripts au placard et
troqué son beau sourire contre des idées noires. Elle jonglait entre deux emplois
pour assurer le confort de sa famille, mais s’éloignait chaque jour de plus en plus
de sa propre fille. Un soir, celle-ci lui demanda :
« Mais voyons, tu ne vois pas que je n’ai pas le temps, que j’ai plein de
choses à faire ? J’aimerais bien pouvoir souffler, moi aussi, l’espace d’un
moment… Demande à ton père ! Si seulement j’avais le choix, je te les
lirais volontiers, mais aujourd’hui, comme tu peux le voir, je suis limitée. »
Et c’est en entendant ses propres mots que Lilly comprit une chose bien plus
essentielle qu’il n’y parait : sa propre maman, Nathalie, n’était pas limitée, en un
seul mot, mais l’imitée. Lilly avait simplement imité sa maman, elle reproduisait
exactement le même comportement avec sa propre enfant. Elle avait cru que, si
sa maman avait dû faire une croix sur sa vie de chanteuse, elle devait en faire de
même et enterrer son rêve d’être conteuse. Elle avait cru que, lorsque l’on
devient parent, on doit tous suivre le même modèle. Mais ce jour était un jour de
grand changement, car il était grand temps de changer de logiciel. Elle était
différente de sa mère, elle avait le choix de faire les choses autrement.
« Il est hors de question que je sois la fossoyeuse des rêves de ma fille, je
veux qu’elle les accomplisse, je veux que ses yeux brillent. C’est à moi de
lui montrer l’exemple, de lui montrer la voie. Il est temps de ressortir mes
contes et de penser à moi. Aujourd’hui, ma fille a besoin de moi et de mes
histoires, je ne serai pas l’imitée de ma fille, je serai son phare. Les mauvais
rêves n’auront qu’à bien se tenir, car ce soir Lilly la limitée redevient
(L)illimitée. »
Xavier Faye
CONTE 14
Pardonner pour pouvoir aimer
THÉMATIQUES :
• Pardonner • Violence • Colère • S’autoriser à aimer
• Couper les fidélités inconscientes
Il faut dire que Théo, les coups, il les connaissait. Il en avait tant reçu par son
père : les petites tapes du matin, les mots violents du midi et les coups de
ceinture du soir. Chaque jour, il était nourri de coups.
Et puis un jour, dans la rue, il vit au loin une jeune fille resplendissante. Elle
était si belle, si rayonnante, son sourire et sa joie illuminaient la rue. Et plus il se
rapprochait d’elle, plus il avait l’impression de connaître cette fille.
Mais ça ne pouvait être elle, ça ne pouvait être sa sœur ! Sa sœur était triste et
terne comme lui ! Pourtant si, c’était bien elle. Il ouvrit son regard et aperçut un
jeune homme à ses côtés qui, à ce moment-là, lui caressait la joue. Et là, il
comprit. C’était donc ça l’amour ? Il avait, depuis tout petit, assimilé l’amour
aux coups, mais, maintenant, il comprenait qu’il pouvait associer l’amour à la
tendresse. Il comprit que, si lui aussi voulait être heureux, il devait pardonner à
son père plutôt qu’être en colère. Lui pardonner n’était pas l’excuser. Lui
pardonner était l’une des solutions pour éteindre l’incendie qui ravageait son
cœur. Il devait aussi lui pardonner pour pouvoir être différent de son père et se
débarrasser de sa colère, lui pardonner pour pouvoir aimer et reprendre le
contrôle de vie.
Peut-être serait-il temps, pour vous aussi, de pardonner pour pouvoir à nouveau
aimer.
Olivia Favre
CONTE 15
La fille aux étoiles filantes
THÉMATIQUES :
• Deuil • Tristesse • Lâcher prise
• Faire confiance à la vie • Découvrir l’inconnu
Quand elle voyait ses copines, elle était un peu jalouse d’elles : « Moi aussi, je
veux une maman qui m’aime. » Alors, chaque soir, elle scrutait le ciel en récitant
sa plus belle prière pour avoir une mère, mais le silence semblait être la seule
réponse de l’Univers. Elle repartait donc chaque soir avec un goût amer, mais
elle ignorait encore que les étoiles étaient de grandes messagères.
Un soir, alors que la petite Noémie était à son rendez-vous nocturne, sur la
même plage et à la même heure que d’habitude, elle récitait une nouvelle fois sa
prière d’une voix chevrotante et, à sa grande surprise l’univers y répondit par
une pluie d’étoiles filantes. C’était un spectacle magnifique. Chaque étoile
semblait finir sa course juste derrière une falaise qui délimitait sa plage… Mais
que voulaient dire toutes ces étoiles ? Quels étaient donc leurs messages ?
Noémie réfléchit un certain temps : elle avait tellement peur de quitter sa plage.
Derrière la plage c’était l’inconnu, surtout pour une fille de son âge. Mais la
curiosité fut plus forte et Noémie contourna la falaise pour déboucher sur une
autre plage.
Là, au beau milieu, se tenait une femme seule qui regardait le spectacle que lui
offrait le ciel. Noémie s’approcha d’elle et lui demanda :
– Je prie pour ma petite fille qui est montée au ciel il y a moins d’un an. Je
viens ici tous les soirs prier pour mon enfant, dit la jeune femme en lui
souriant.
– Moi aussi je prie tous les soirs, pour avoir un message de ma maman,
répondit Noémie.
– Peut-être pourrions-nous prier ensemble, si tu es d’accord ? proposa la
jeune femme. Je suis sûre qu’en priant à deux le message sera encore plus
fort. »
Noémie acquiesça.
Et c’est ainsi que, chaque soir, la jeune femme et la petite fille se mirent à prier
ensemble. Un lien particulier commença à se nouer entre elles. La jeune femme
rencontra le père de Noémie quelques temps plus tard, et ce fut le coup de foudre
dès le premier regard. C’est ainsi que Noémie comprit que sa maman lui avait
répondu depuis le fin fond du ciel, et qu’elle l’aimait tellement que, même
depuis là-bas, elle lui avait envoyé une nouvelle présence maternelle.
Cette femme l’attendait depuis le début sur la plage voisine, mais que se serait-il
passé si Noémie n’avait pas changé de routine ? Aurait-elle réussi à surmonter
sa solitude, si elle n’avait pas changé d’habitude ? Je ne sais pas. Ce que je sais
c’est que vous aussi, vous pouvez décider de changer, de faire le premier pas
vers la plage du changement.
Xavier Faye
CONTE 16
Pardonner l’impardonnable
THÉMATIQUES :
• Pardonner • Violence • Colère • Blessure d’injustice
• Tristesse • Trahison
• Blessure d’abandon • Vie antérieure
Comment oublier ce que l’on ne connaît pas, ce que l’on n’imagine même pas
avoir vécu ?
Comment guérir d’une blessure inconnue, mais qui revient sans cesse vous
hanter comme un boomerang ?
Comment accepter l’inacceptable, l’intolérable, qui a existé à une période
lointaine ?
Comment pardonner à ceux qui ont franchi la barrière de l’impardonnable ?
Comprendre que le mal que l’on nous a fait était pire que toutes les horreurs que
l’on puisse imaginer.
Comprendre que la trahison laisse des traces indélébiles, même plusieurs années
après.
Comprendre que l’on était innocent, que ce n’est pas ce que l’on a dit ou fait qui
est à l’origine de cet enfer.
Comprendre que maintenant, grâce à cela, on est différent, que l’on est bien plus
fort, bien plus courageux.
Comprendre que c’est notre humanité qui va nous sauver, sauver le monde.
Savoir que cette tristesse peut disparaître si l’on arrive à pardonner
l’impardonnable. Savoir que la colère peut laisser place à la joie si l’on accepte
la paix.
Savoir que l’on peut cesser d’avoir peur d’être trahi ou abandonné si l’on
comprend que l’on a toujours été innocent.
Olivia Favre
CONTE 17
Les robots
THÉMATIQUES :
• Confiance en soi • Estime de soi
• Être différent • Être tolérant
Voici une histoire qui se passe dans le futur, un futur pas si lointain que l’on ne
le pense, mais plus proche de la vérité qu’il n’y parait.
Dans ce futur, les hommes côtoyaient les robots : ils en fabriquaient à la chaîne,
pour toutes sortes de tâches, aussi bien pour soigner des gens que pour tailler des
arbres à la hache. Chaque robot appartenait à une catégorie, chacune d’entre
elles étant différenciée par une couleur. Lorsqu’ils venaient d’être peints, tout
leur corps était recouvert de cette couleur, même leurs yeux. Ils étaient capables
d’interagir entre eux comme des humains. Ensuite, chaque robot était stocké
dans un hangar avec les autres robots de sa couleur en attendant que l’on
assemble toutes ses pièces.
Un jour, l’un des « concepteurs », comme les robots les appelaient, entreposa par
accident un robot bleu avec des robots appartenant à la catégorie jaune. Ceux-ci,
d’ailleurs, étaient réputés pour être particulièrement hostiles aux robots de la
catégorie verte. Lorsque le robot bleu entra dans le hangar, tout le monde le
dévisagea et commença à se moquer de lui en disant :
« Bouh, regardez le sale robot vert ! Vert comme la morve des humains !
Sors d’ici, tu n’as rien à faire là !
– Mais pas du tout ! répondit le robot bleu, Je suis bleu voyons, qu’est-ce
que vous racontez ? C’est vous qui êtes tout vert !
– C’est toi qui mens, tu es vert ! Tout le monde dit que tu es vert ! Vous
voyez, les verts sont tous pareils : ils ne savent que mentir. »
Le pauvre petit robot ne comprenait plus rien : il lui semblait bien qu’il était
bleu, mais si tout le monde disait le contraire, ça devait être lui qui devait avoir
un problème. Son concepteur l’avait forcément assemblé de travers. Chaque jour
était devenu un calvaire pour lui. On se moquait de son aspect, personne ne
voulait jouer avec lui, à tel point qu’il en était même venu à se détester.
« Bonjour mes enfants, aujourd’hui est un grand jour, car c’est aujourd’hui
que vous allez recevoir vos nouveaux yeux. »
C’est alors que, à sa grande surprise, le robot qui n’était pas jaune s’approcha de
lui et lui demanda tout bas :
« Dis, concepteur, pourquoi m’as-tu fait tout vert alors que je vois tout en
bleu ? Qu’est-ce qui cloche chez moi ? Pourrais-tu, s’il te plait, réparer ce
qui ne va pas ? »
« Regarde à présent. Avant tu ne pouvais voir le monde qu’à travers tes yeux
bleus et, lorsqu’on mélange du bleu et du jaune, on obtient du vert, c’est
pour cela que les autres te voyaient vert et que toi aussi tu les voyais verts.
Tu es tout à fait normal, tout dépend de ton regard. »
Ce jour-là, le robot comprit une grande leçon : il comprit que les gens ne nous
voient pas toujours tel que nous sommes. Certains nous regardent avec des yeux
de colère, de peur, de tristesse ou à travers les croyances qu’on leur a inculquées.
D’autres nous regardent avec des yeux d’amour, de bienveillance et
d’indulgence. Il comprit que, lorsque les autres se moquaient de lui, ils ne se
moquaient que de l’image qu’ils avaient de lui et non de qui il était vraiment :
c’étaient leurs yeux le problème et pas lui.
Xavier Faye
CONTE 18
Graines semées
THÉMATIQUES :
• Être parent • Être responsable de sa vie
• Regard des autres • Blessure d’injustice
• Culpabilité • Couple • Procrastination • S’affirmer
• Parents sévères • Éducation
Dans cette famille, il y avait le père, la mère, les deux fils et tous les grands-
parents. Les parents étaient séparés, ainsi que les grands-parents. Les enfants
grandissaient dans cette famille décomposée et recomposée. Le fils aîné n’était
pas très travailleur, et il aimait faire seulement ce dont il avait envie. Il avait le
mérite d’aller jusqu’au bout de ses choix, quitte à subir les foudres de son père.
Sa mère ayant bien compris que, pour déplacer un bloc de pierre, il ne servait à
rien de foncer dessus, restait calme. Elle plantait des graines tout autour et
attendait qu’elles germent, qu’elles deviennent fortes pour pouvoir faire bouger
le rocher. Elle attendait patiemment les changements espérés.
Cet enfant, depuis qu’il était petit, avait décidé de travailler le moins possible et
de faire seulement ce qui lui plaisait. Son intelligence lui permit de fonctionner
ainsi jusqu’à son bac, auquel il échoua faute de travail. Cette expérience fut
difficile pour lui, et il comprit enfin que le travail était nécessaire pour réussir et
que l’intelligence seule ne suffisait pas.
Il accepta « sa pénitence », comme il l’appelait, et partit faire une nouvelle
terminale à l’internat. Sa mère vit cela comme une belle expérience, même si elle
aurait préféré qu’il réussisse du premier coup. Mais elle savait qu’il avait bien
plus appris en échouant qu’en réussissant.
Son père et son grand-père virent cela comme un échec. Ils reprochèrent même à
la mère de lui avoir laissé trop de liberté, de ne pas l’avoir enfermé dans sa
chambre en le privant de toutes les choses qu’il aimait pour le forcer à travailler.
Mais cette mère était bien plus forte que leurs remontrances. Elle savait qu’elle
avait eu la bonne attitude. Elle savait que chacun est responsable de ses choix et
que la vie nous apprend à les assumer. Le père du jeune homme avait juste
oublié qu’il avait fait la même chose quand il avait lui-même passé son bac. Son
grand-père était persuadé que, pour obtenir quelque chose, le bâton était bien
plus efficace que la carotte. Lui aussi avait oublié que son fils avait raté son bac.
Alors cette mère planta d’autres graines pour qu’ils comprennent que chacun est
responsable des choix qu’il fait et que l’on ne peut pas rejeter la responsabilité
sur d’autres pour se sentir innocent. Elle leur dit tout simplement :
« Ce n’est pas moi qui ai échoué. Ce n’est pas moi qui ai passé le bac. Je suis
innocente. Notre enfant a fait ses choix. Il avait choisi de ne pas travailler. Il
en assumera les conséquences. »
J’aimerais à présent vous parler d’un violon, qui n’était pas un Stradivarius ni
un premier prix, qui fut offert à un enfant de famille aisée par la belle-sœur de
l’oncle de sa mère, à moins que ça ne soit par la nièce du beau-père de son
frère… Peu importe. Cet enfant avait, suite à un concert de musique classique,
voulu apprendre à jouer de cet instrument si magique. Or, dès les premières
notes, le son qui en sortit ne fut pas du tout agréable.
Un jour, le violon, qui était posé dans le couloir de l’entrée, entendit même
l’enfant dire à ses parents :
« Ce violon est nul, il n’y a rien de bon à en tirer, autant m’en débarrasser. Il
semble aussi peu fait pour la musique classique qu’un cheval faisant du saut
à l’élastique. J’en veux un autre. Celui-là, vous pouvez le revendre. »
Le pauvre violon était si dévasté, il s’en voulait tellement de ne pas savoir jouer.
Et les parents de l’enfant firent exactement ce que l’enfant avait décidé : malgré
son état délabré, ils réussirent à le vendre sur EBay à un enfant du Burkina Faso
pour une poignée d’euros. Après un long voyage en avion, il arriva chez son
nouveau propriétaire. Celui-ci avait toujours rêvé d’avoir un violon. Quand il
avait vu le prix de celui-ci, il avait donc sauté sur l’occasion. Il répara chaque
entaille avec amour, remit du vernis sur son bois, épousseta le manche avec
tendresse. Il lui parlait comme à un ami, et lorsqu’il se mit à jouer le violon lui-
même n’en revint pas. Une musique d’une telle beauté ! Il faut dire que l’enfant
avait eu le temps de s’entraîner avec les instruments de son quartier. Il semblait
effleurer le manche avec doigté comme une caresse, bien loin de l’autre enfant
qui y mettait tant de maladresse. Il dansait au rythme des notes, emmenant son
nouveau compagnon à cordes en extase, comme une partenaire de danse de jazz.
Chaque soir, il déposait un baiser sur son violon en le plaçant sur son trépied et,
un soir, il lui dit même :
« Merci d’être entré dans ma vie, tu es une merveille ! Chaque note qui sort
de toi est un régal pour mes oreilles, si je le pouvais je t’emmènerai même
dans mon sommeil. »
Ce jour-là, le violon put enfin faire la paix avec lui-même, comprendre qu’il
n’avait jamais été le problème, que c’était l’autre enfant qui ne savait pas jouer et
qui, plutôt que de se l’avouer, avait accusé le pauvre violon.
Alors peut-être est-ce aussi votre cas : peut-être que certaines personnes n’ont
pas su jouer de votre instrument, que certaines même vous ont forcé à jouer une
autre musique que la vôtre, vous ont malmené, ont écorché votre bois, cassé vos
cordes, vous ont fait croire que vous sonniez faux. Mais ils avaient tort.
L’instrument est parfait dès sa naissance, il n’y a que des gens qui ne savent pas
en jouer.
J’ai cru entendre qu’un nouveau musicien était arrivé en ville, un virtuose parait-
il : vous-même. Alors que diriez-vous de jouer votre propre musique à présent ?
Vous seul savez comment jouer de cet instrument, vous le connaissez mieux que
personne. Moi, en tout cas, j’ai déjà réservé ma place au premier rang pour vous
écouter jouer.
Xavier Faye
CONTE 20
Le pont magique
THÉMATIQUES :
• Dévalorisation • Écouter son intuition
• Nos enfants sont nos professeurs • Être parent
Il existe une balade magique sur les bords de Loire, entre les ponts. On peut
choisir de s’y promener une heure, pour s’évader, et franchir un seul pont, ou
deux heures, pour se soulager, et franchir deux ponts.
C’est d’une femme dont j’aimerais vous parler. Une femme qui avait parfois
besoin de deux heures pour soulager ses peurs. Alors elle commençait la balade
avec son chien, et chaque minute passée près de l’eau lui permettait d’évacuer le
trop plein d’eau : d’eau de chagrin de ne pas se sentir suffisamment aimée, d’eau
de colère d’avoir été mal considérée, et d’eau de peur d’être quittée. En
marchant, toutes ces craintes disparaissaient, laissant place à la sérénité. Et c’est
ce qu’il se passait à chacun de ses passages sur les ponts, comme si ces ponts
nettoyaient les émotions. Et, une fois de l’autre côté du second pont, elle avait
accès à ses envies, ses désirs et ses rêves.
Mais, ce jour-là, de l’autre côté du pont, un événement arriva. Alors qu’elle était
dans ses rêves de bonheur, son chien prit un chemin pour rejoindre le bord de
l’eau. Il faisait cela tout le temps, mais, cette fois-ci, elle sentit qu’il y avait un
problème, comme si un signal d’alerte avait retenti dans sa tête. Une intuition
surgit, comme jamais elle n’en avait eu auparavant. Elle fit marche arrière et
descendit au bord de la rivière. Mais là, rien : pas de chien. Elle le chercha dans
l’eau, mais ne le vit pas. Elle faillit repartir, mais elle ne le put pas. Elle savait
qu’il était là. Alors elle se pencha et le vit accroché à un petit rocher, tout le
corps dans l’eau. Seules ses pattes s’accrochaient désespérément à ce petit bout
de pierre. Le pauvre chien ne pouvait même pas aboyer, on voyait de la terreur
dans ses yeux. Alors la femme s’allongea sur le rocher et attrapa son chien. Il
tremblait de peur et la jeune femme aussi. Ils rentrèrent tous les deux chez eux,
encore tout remués par cette aventure. Et, en arrivant, cette femme dit à son fils :
« J’ai eu si peur, j’ai failli noyer le chien. »
Et elle expliqua ce qu’il s’était passé. Son fils la regarda, étonné, et lui dit :
Cette mère, en entendant les paroles de son fils, comprit une chose essentielle :
elle devait arrêter de se dévaloriser. Elle comprenait enfin qu’elle faisait du
mieux qu’elle pouvait, que, certes, elle ne pouvait pas enlever tous les grains de
sable, les cailloux, les blocs de pierre sur le chemin de ceux qu’elle aimait, mais
qu’elle pouvait faire de son mieux pour les protéger, pour écouter son intuition et
son cœur.
Olivia Favre
CONTE 21
Le musicien de jazz
THÉMATIQUES :
• Confiance en soi • Prendre sa place • Blessure de rejet
• Être soi-même • Lâcher prise
• Regard des autres • Dépendance à l’alcool
J’aimerais vous raconter une histoire qui s’est déroulée dans le vieux Chicago,
juste après la Seconde Guerre mondiale, dans cette période où la vie reprenait
son cours et le jazz battait son plein. Henry était un jeune saxophoniste
prometteur, dont presque chacune des chansons passait dans les vieux postes
radio de l’époque. Son tout premier vinyle s’arrachait, le succès était au rendez-
vous pour ce jeune prodige du jazz. Il était invité aux meilleures soirées. Lui qui
venait d’un coin perdu de l’Oregon était grisé par tant d’attention.
Puis les paillettes retombèrent, comme l’été vient avant l’hiver : il était temps
pour lui de se remettre au boulot et de composer de nouveaux morceaux. Il avait
passé beaucoup de temps à écouter ce que voulaient ses fans et leur avait
concocté tout un programme. Seulement voilà, son deuxième vinyle n’eut pas le
succès escompté. Il avait beau gesticuler sur scène à la manière d’un Elvis
Presley, teinter sa musique d’opéra à la manière d’un Sinatra, rien n’y faisait. Il
finissait hué, rejeté, démodé. Certains même disaient qu’il n’avait jamais su
jouer, que c’était un homme du passé. Il se mit alors à se détester d’être aussi
nul, d’être un ringard que plus personne n’aimait, il ne supportait plus son image
dans le miroir et finit par noyer son chagrin au fond d’un bar.
Jusqu’au jour où un vieux trompettiste aux cheveux grisonnants donna un
concert à cet endroit. Les oreilles du saxophoniste se dressèrent, attirées par cette
musique à la fois mélancolique et envoûtante. Le trompettiste semblait fusionner
avec son instrument. Il ne bougeait presque pas, pourtant tout autour de lui était
en mouvement. Tout le monde l’acclamait, Henry était comme hypnotisé, il
aurait tellement voulu connaître son secret. C’est alors qu’à l’entracte, le vieux
jazzman aperçut Henry, le reconnut et s’approcha de lui. D’un seul regard, il
avait tout compris. Il s’assit en face de lui et retira son chapeau pour recouvrir
son verre de whisky.
– Hum, facile à dire pour vous ! Avec une telle musique vous pourriez
plaire à la terre entière, lui répondit Henry.
– Écoute-moi bien mon garçon, crois-tu vraiment que nous avons la capacité
de plaire ou de déplaire à quelqu’un ? Quel orgueil que cela ? Les gens
aiment ce que tu leur inspires quand tu es toi-même, c’est très différent. Toi,
tu es parfait depuis ta naissance, tel que la Vie t’a fait. Une panthère peut
inspirer de la peur pour certains et de l’admiration pour d’autres, mais crois-
tu vraiment que la panthère s’inquiète de ce que l’homme pense d’elle ?
Non, elle existe, elle vit, point. Ce qu’elle inspire chez l’autre dépend de lui
et de lui seul, elle n’y est pour rien. Tout comme tu n’étais pour rien dans ton
succès, c’est la musique que tu dégageais en étant toi-même que les gens
aimaient. C’est cette énergie qui sortait de toi à ce moment-là. Il n’a jamais
été question de toi, mais d’eux, car ils se sont reconnus dans ta musique. Que
se passerait-il si toutes les oreilles du monde se fermaient, là, maintenant,
s’il n’y avait plus personne pour t’entendre ? T’arrêterais-tu de jouer ?
D’exister ? Alors redeviens cette panthère qui joue du saxophone pour elle-
même, pour le plaisir que cet instrument lui procure, parce que jouer du jazz
est dans ta nature. Redeviens ton premier fan, celui qui t’applaudit toujours,
qui danse sur chacune de tes musiques. Il est grand temps pour toi de jouer à
nouveau ta mélodie à toi, peu importe qu’elle plaise ou pas, cela ne
t’appartient pas, alors lâche prise et joue ! »
Je crois savoir que, ce jour-là, les deux jazzmen s’associèrent et formèrent le duo
de jazz le plus vertigineux de leur époque, parce qu’ils jouaient pour eux avant
tout.
Et vous, que diriez-vous de jouer votre mélodie à vous ? Croyez-vous être venu
sur cette planète pour plaire, ou pour jouer votre musique avec bonheur ?
Xavier Faye
CONTE 22
La fleur qui ne chantait plus
THÉMATIQUES
• Empathie • Hypersensibilité • Colère
• Impuissance • Tristesse • Être différent
Il était une fois, dans la prairie d’un pays lointain qui n’a peut-être jamais
existé, une fleur qui ne chantait pas. Pourtant, dans cette prairie de ce pays qui
n’existe pas, toutes les fleurs chantaient. Elles chantaient du soir au matin, de
l’aube jusqu’au coucher du soleil. Elles chantaient si bien ! C’était majestueux,
harmonieux. Et les habitants de ce pays étaient heureux d’entendre ces fleurs
chanter.
Un jour, un petit garçon différent des autres vint à passer par là. Et il aperçut tout
de suite cette fleur qui ne chantait pas, même si elle était entourée par toutes les
autres. Il s’assit alors à côté d’elle et décida de lui enlever la tristesse qu’elle
portait sur ses pétales, et il installa toute cette tristesse à l’intérieur de lui. Il était
content d’avoir fait cela. Il sentait qu’il avait bien agi. Il était fier d’avoir enlevé
sa tristesse à cette fleur qui ne chantait pas.
Mais au bout de quelques jours ses yeux devinrent étranges. Ils étaient remplis
de larmes qui ne coulaient pas. Il avait un regard vitreux et sa pétillance
disparaissait petit à petit. Il ne comprenait pas pourquoi. Ses parents
commençaient à s’inquiéter, alors ils partirent avec lui se promener dans le
champ de fleurs. Ils pensaient que la musique douce lui redonnerait sa pétillance.
Et, au milieu du champ, ils s’installèrent et se laissèrent bercer par le doux chant
des fleurs. Mais le petit garçon reconnut tout de suite la fleur qui ne chantait pas,
et qui d’ailleurs ne chantait toujours pas. Cela le mit en colère : il avait enlevé sa
tristesse et cela n’avait pas suffi ! Elle ne voulait toujours pas chanter ! Sa
colère monta, monta et explosa comme un volcan. Alors sa maman le regarda et
lui dit :
« Tu dois apprendre à ne pas porter le malheur des autres. Tu ne peux pas
porter leur tristesse, leur colère ou leur peur. Ce sont leurs histoires. C’est à
eux de s’en décharger. Ce n’est pas parce que tu vas les porter à leur place
qu’ils iront mieux.
– Mais comment faire, maman, pour les aider ? À quoi me sert de ressentir
leurs malheurs si ce n’est pas pour leur venir en aide ?
– Mais tu les aides déjà en ressentant ce qu’ils ressentent ! Cela leur permet
de se sentir écoutés et entendus. Cela leur permet de savoir qu’ils sont
entourés et protégés. Mais c’est à eux de se prendre en main et de guérir de
leurs blessures du passé. C’est à eux de faire un pas dans la liberté et dans le
bonheur. Tu as un don. Sois-en fier et utilise-le pour embellir le monde. »
Le petit garçon comprit alors l’essentiel : il était différent. Il était unique et,
grâce à ce don, il pourrait aider le monde à aller mieux. Il retourna donc voir la
fleur qui ne chantait pas. Il lui rendit ses larmes et lui parla tout doucement à
l’oreille. Je ne sais pas ce qu’il lui a dit, mais je sais que, quelques temps après,
cette fleur s’est remise à chanter. Le petit garçon grandit avec son don, fier de
pouvoir aider le monde à aller mieux, tout en se protégeant, en s’aimant et en
acceptant pleinement qui il était.
Olivia Favre
CONTE 23
La semeuse de graines
THÉMATIQUES :
• Blessure d’abandon • Blessure de rejet
• Confiance en soi • Dépendance affective
Amélia était une petite fille de 8 ans très enjouée, qui adorait rire et s’amuser
avec ses copines. Un jour, leur professeur emmena toute la classe à la rencontre
d’un agriculteur qui leur proposait de découvrir les joies du jardinage. Il leur dit
qu’il mettait à leur entière disposition un terrain lui appartenant, et que celui qui
planterait le plus de graines aurait le droit à une récompense particulière gardée
secrète.
Bien sûr Amélia ne remporta pas la récompense ce jour-là, mais elle gagna un
présent bien plus précieux de la part du jardinier, celui de comprendre qu’elle
était capable de s’apporter tout l’amour qu’elle méritait à elle seule. Et si vous
aussi vous décidiez de commencer à ensemencer votre jardin intérieur de graines
de bonheur, d’amour et de bienveillance pour l’être magnifique que vous êtes ?
Xavier Faye
CONTE 24
Je ne veux pas de cadeau
THÉMATIQUES :
• Tabac • Prendre soin de sa vie
• Nos enfants sont nos professeurs
J’aimerais vous raconter l’histoire d’une femme qui avait un enfant de six ans.
Un enfant de six ans qui aimait rire jouer et s’amuser. Et un jour un mois avant
son anniversaire sa maman lui demanda :
« Que veux-tu, mon grand, pour ton anniversaire cette année ?
Cette mère, qui élevait seule ses enfants, sentit une angoisse parcourir son corps.
Son fils voulait la protéger, lui faire dépenser moins d’argent. Une immense
tristesse l’envahit quand elle sentit qu’elle ne pourrait sûrement pas offrir ce que
son enfant voulait tant. Mais elle prit son courage à deux mains et lui demanda
enfin :
– Car le plus beau cadeau dont je puisse rêver, c’est de t’avoir vivante à mes
côtés. Je ne veux pas me retrouver seul sans maman. Je t’aime tant. »
Cette maman était à la fois flattée et terrorisée. Serait-elle capable d’offrir à son
fils ce qu’elle n’avait pas réussi à s’offrir à elle-même ? Une vie en bonne
santé…
Je ne sais pas comment elle a réussi à arrêter, mais je sais qu’elle a trouvé la
force nécessaire pour y arriver. Les mots doux de son fils et sa volonté de vivre
près de lui de nombreuses années l’ont sûrement aidée.
Olivia Favre
CONTE 25
La lynx
THÉMATIQUES :
• Être soi-même • Libérer ses émotions • Colère
• Blessure d’injustice • Confiance en soi
• Problèmes de peau • Timidité
Voici l’histoire d’un bébé lynx dont les premiers jours de la vie ne
commencèrent pas de la meilleure manière. En effet, elle fut abandonnée par sa
mère alors qu’elle venait à peine de naître. Heureusement, la vie avait mis sur
son chemin une jeune chatte qui avait accepté de recueillir ce petit être innocent
aux oreilles pointues, ce qui était étrange pour un chat, pensait-elle, mais après
tout, peut-être s’agissait-il d’une difformité qu’elle ne connaissait pas.
Aiguille réfléchit pendant tout le trajet du retour et, en rentrant chez elle, l’un des
chats chercha, comme à son habitude, à la taquiner. Mais, cette fois-ci, elle émit
un énorme rugissement qui résonna dans toute la maison. Sa mère s’approcha
d’elle pour la gronder, mais Aiguille émit un rugissement encore plus puissant
qui scotcha sa mère.
« Je ne suis pas un chat, je suis un lynx ! Toute ma vie vous m’avez fait croire
que j’étais anormale à rugir ainsi, alors que je suis un lynx ! Je ne suis pas
responsable de votre peur. Si mon rugissement vous effraie, c’est uniquement de
votre faute. Vous avez cherché à me contrôler parce que vous aviez peur, mais
c’est votre peur pas la mienne. Pourquoi devrais-je cacher ma nature profonde ?
Pour que vous vous sentiez plus rassurés ? Pourquoi devrais-je vous laisser me
marcher sur les pieds sans rien dire ? Pour que vous alliez mieux ? Qui sont les
véritables égoïstes ? À partir d’aujourd’hui, j’arrête de me cacher : je serai moi-
même et je rugirai autant que je le voudrai ! Ce n’est pas moi qui vous fais peur,
c’est vous qui avez peur de moi, c’est à vous de régler cette peur en vous et non
de m’imposer de la régler pour vous. La nature m’a faite ainsi et je compte bien
lui rendre honneur en étant pleinement moi-même. »
Et vous, que diriez-vous de rugir à gorge déployée, de libérer cette partie de vous
qui ne demande qu’à s’exprimer et à s’épanouir, à sortir ? De prendre toute la
place dont vous avez besoin pour vous exprimer pleinement dans cette vie ?
Cela dérangera peut-être d’autres personnes, mais vous n’en êtes pas
responsable, vous ne faites que réveiller chez elles une peur ou une colère qui
étaient déjà présentes en elles auparavant. La cause est indépendante de vous.
Déployez vos ailes, exprimez pleinement qui vous êtes, laissez-leur leurs peurs
et leurs colères.
Xavier Faye
CONTE 26
Un nouveau départ
THÉMATIQUES :
• Séparation • Déménagement • Solitude
• Maux de ventre • Tristesse
Léonie était une jeune femme pleine de vie. Elle aimait la nature, les bons
repas avec les amis, les fous rires, les sucreries et le cinéma. Mais, par-dessus
tout, Léonie aimait les voyages. Elle passait une année à les préparer et quelques
semaines à les savourer. Pourtant, avant chaque départ, que ce soit dans un sens
ou dans l’autre, Léonie se rendait malade. Cela commençait par un nœud dans
l’estomac, puis un mal de ventre et des nausées, et cela finissait toujours en
diarrhée. Léonie ne comprenait pas l’origine de tout cela. Pourquoi se rendait-
elle malade systématiquement ? Certes, cela ne l’empêchait pas de voyager,
mais elle aurait bien aimé que cela s’arrête.
Son dernier voyage n’échappait pas à la règle. Léonie fut malade pendant une
semaine avant le voyage. Elle partit quand même, comme d’habitude, avec une
trousse remplie de médicaments. Elle arriva en Thaïlande et eut la chance de
découvrir un pays merveilleux. Comme elle partait seule, les rencontres étaient
faciles et elle sympathisa avec la réceptionniste de l’hôtel. Tous les jours, les
deux femmes se voyaient après le travail de la réceptionniste. Elle s’appelait
Prienka. C’était une belle Thaïlandaise, petite avec de grands cheveux noirs.
Elles passaient leurs soirées à bavarder, à rire, à se promener, à manger. Une
vraie complicité était née. Mais plus le jour du départ approchait et plus Léonie
sentait la boule dans son ventre se nouer.
Pourtant, depuis qu’elle était enfant, elle en avait vécu des changements de
maison, elle aurait dû y être habituée. En effet, sa mère était diplomate et sa
famille changeait souvent de pays. Et elle, Léonie, devait à chaque fois quitter
ses amis et ses amoureux. À chaque fois elle sentait son cœur se déchirer, se
fendre. Elle avait l’impression d’être coupée en deux et de laisser dans chaque
pays une partie d’elle.
Et ce jour-là encore, c’était pareil. La veille de son départ, Léonie passa une
dernière soirée avec Prienka et, au moment de se quitter, Prienka était très
heureuse et elle était très malheureuse. Léonie ne comprenait pas la joie de
Prienka et Prienka ne comprenait pas la tristesse de Léonie. En voyant les larmes
de Léonie, Prienka lui dit :
« Sois gaie, notre rencontre fut merveilleuse ! Un autre chemin nous attend,
avec d’autres rencontres, peut-être encore plus belles que la nôtre. La vie est
faite de départs et d’arrivées et, pour en profiter, il faut les accepter et être
heureux de se quitter, car cela nous permettra de faire de nouvelles
rencontres et de faire entrer d’autres personnes dans notre vie. »
Prienka avait raison. La solution était là depuis le début, devant les yeux de
Léonie. Il fallait juste accepter, lâcher prise et être heureuse. Depuis ce jour-là,
elle a compris que partir, quitter signifiait s’autoriser d’autres rencontres, plus
merveilleuses les unes que les autres.
Depuis ce voyage en Thaïlande, comme par magie, Léonie n’a plus eu mal au
ventre. Certaines fois, il suffit de prendre de la hauteur et de regarder les
événements sous un nouvel angle pour accepter les séparations…
Olivia Favre
CONTE 27
Larmes d’injustice
THÉMATIQUES :
• Colère • Blessure d’injustice
• Libérer ses émotions • Deuil
Aurélien se retrouvait une nouvelle fois seul à la soirée qu’il avait organisée.
Personne n’était venu, aucun de ses amis, ou de ses collègues de travail. Après
tout le mal qu’il s’était donné, après toutes ces heures passées à les aider, à les
réconforter quand ça n’allait pas, toutes ces personnes qu’il croyait connaître sur
le bout des doigts.
Mais Aurélien connaissait bien cette chanson-là, elle l’accompagnait dans ses
déceptions amoureuses, dans son manque de chance au travail qui l’empêchait
d’obtenir une promotion. Devant tant d’injustices, Aurélien se mit à pleurer de
rage : il avait le sentiment que l’Univers avait décidé de passer son chemin
devant lui, de sauter sa case, que peu importe les efforts qu’il faisait, la Vie le
ramenait en arrière comme un boulet.
Aurélien, les yeux encore tout embués de larmes, s’affala alors sur son canapé. À
l’extérieur il pleuvait, comme si le ciel accompagnait ses pleurs. Puis il aperçut
un petit enfant tout mouillé dehors, qui pleurait et qui tambourinait à sa fenêtre
pour pouvoir entrer. Cependant, Aurélien ne bougea pas d’un pouce. Il faut dire
que cet enfant, il le connaissait : c’était lui à l’âge de neuf ans, et il était hors de
question qu’il laisse rentrer ce « pleurnichard », comme disait sa mère, cette
« chochotte », comme pensait son grand frère. Seul son père pensait
différemment. Malheureusement, l’Univers l’avait repris bien trop vite, quand
Aurélien n’avait que huit ans.
La raison pour laquelle Aurélien préférait laisser cet enfant sous la pluie, plutôt
que le faire entrer chez lui, était que ce petit garçon était incapable de rester fort
dans des moments tels que celui-ci. Sa maman et son frère ne supportaient plus
ses pleurs : il n’était pas le seul à avoir de la peine, seulement eux, au moins,
savaient « rester dignes », comme ils le disaient. Sa mère avait beau le
sermonner, Aurélien ne pouvait réussir à empêcher ses yeux de pleurer. Il était
faible et ne pensait qu’à lui, comme lui disait son frère. Jusqu’à ce qu’un jour le
robinet de larmes se coupe à tout jamais. Il s’en était fait la promesse : plus
jamais il ne pleurerait. Et pourtant, ce jour-là devant tant d’injustices, il n’avait
pu s’en empêcher. Toute cette colère contre lui-même remontait à la surface,
mais c’était surtout la colère d’un enfant à qui on avait injustement retiré la
présence de l’un de ses parents.
Cet enfant qui pleurait sous la pluie implorait son pardon d’avoir été incapable
de contrôler ses émotions. C’est alors que plusieurs questions se précipitèrent
dans l’esprit d’Aurélien : laisser cet enfant sous la pluie, était-ce vraiment la
bonne solution ? N’était-ce pas normal que l’on prenne en charge ses émotions,
surtout pour un si jeune garçon ? Et si c’était sa mère qui avait tort et lui qui
avait raison ? C’est alors qu’une petite fille avec des couettes arriva à côté du
petit garçon, en pleurant comme lui sous la pluie. Au début, Aurélien eut du mal
à la reconnaître, mais c’était pourtant bien elle : c’était sa mère quand elle était
petite. Elle aussi, on l’avait traitée de mauviette simplement parce qu’elle avait
osé être honnête, elle avait osé se montrer vulnérable, triste parfois, mais est-ce
si anormal pour une fillette ?
Aurélien décida alors de se lever et d’aller ouvrir à ces deux enfants. Il était
injuste qu’ils aient à payer la sévérité et les blessures de leurs parents. La seule
chose qu’auraient dû recevoir ces enfants, c’était de l’amour, de l’écoute et de la
bienveillance. Il décida de consoler l’enfant de neuf ans qu’il avait été, mais
aussi sa maman. Ces deux enfants avaient au contraire été bien plus courageux
qu’ils ne le pensaient : courageux d’avoir réussi à traverser tous ces événements.
Se cacher de ses sentiments pour ne pas déplaire à ses parents, ce n’est pas un
jeu d’enfant.
Depuis ce jour, la vie d’Aurélien a changé. L’amour, mais aussi la réussite, sont
revenus dans sa vie. L’Univers attendait simplement qu’Aurélien redevienne
plus juste avec cette partie de lui, et je crois savoir que la vie de sa maman a
changé aussi.
Alors si nous allions consoler ces parties de vous qui vous appellent du plus
profond ? J’ai entendu dire que les fruits sont nombreux à tomber de l’arbre du
pardon.
Xavier Faye
CONTE 28
Faut pas toucher
THÉMATIQUES :
• TOC • Libido • Blessure d’humiliation • Parents sévères
Il était une fois, ou peut-être deux, un petit garçon qui était très heureux dans sa
famille. Son papa l’aimait, sa maman l’aimait. Ses parents passaient beaucoup de
temps à lui parler, à l’entourer, à le prendre dans leurs bras. Mais, un jour, tout
changea avec son papa sans qu’il ne comprenne pourquoi.
Quand Hugo (c’est comme ça que ce garçon s’appelait) venait vers son papa
pour lui donner la main, ce merveilleux papa préférait s’en aller. Il le traitait
comme un pestiféré. Il trouvait toujours un subterfuge pour ne pas attraper cette
main, pour ne pas la serrer. Au début, Hugo n’y avait pas trop prêté attention,
mais depuis quelques temps, son papa était vraiment distant. Je dirais même
qu’il était inexistant.
Hugo était de plus en plus triste. Il se demandait bien ce qu’il avait pu faire de
mal. Et son papa, quant à lui, culpabilisait de ne plus pouvoir prendre la main de
son fils, mais c’était plus fort que lui. Alors, dans la famille, ça commençait à se
gâter. Mais personne n’osait en parler.
Et cela aurait pu durer des années si Pauline, la petite sœur d’Hugo, n’en avait
pas eu assez. Elle voyait bien ce qu’il se passait, et cela ne pouvait plus
continuer ainsi. Alors, un jour qu’ils étaient au parc et qu’elle se trouvait entre
son père et son frère, elle leur proposa un jeu. Parce qu’en plus de ressentir les
choses Pauline était maligne. Le jeu était simple : ils posaient leur main l’une en
face de l’autre pour savoir quelle était la plus grande, et celui qui avait la main la
plus grande gagnait. Pauline commença avec son papa. Bien évidemment la
main de son papa était plus grande que la sienne, il devait maintenant la
comparer avec celle d’Hugo. Mais quand Hugo voulut mettre sa main dans celle
de son papa, celui-ci la retira violemment. Alors Hugo se mit à pleurer. Des
larmes salées, de gros sanglots qui remontaient du fond de son ventre.
Le papa baissa les yeux et une larme, une toute petite larme se mit à couler.
Cette question que son fils lui avait posée lui rappela un souvenir lointain : il
l’avait posée lui-même à sa mère.
Il n’avait pas compris pourquoi elle avait dit ça… Mais, depuis, il faisait
toujours attention à ne pas toucher des choses sales. Tout s’éclaira. Voilà
pourquoi il se lavait les mains aussi souvent, et pourquoi, aujourd’hui, il ne
pouvait pas toucher la main de son fils. C’était juste à cause de cette petite
verrue sur son petit doigt innocent. Alors il sécha sa larme et raconta cette
histoire à ses enfants. Et, en la racontant, il réussit à prendre la main de son fils.
J’ai lu dans un vieux journal qu’il existait, dans un pays reculé bien qu’il soit
très avancé, un pays plus loin que proche mais plus près qu’éloigné, un inventeur
qui avait créé une machine très spéciale et unique. Certains même disaient
qu’elle était magique. En effet, cet homme adorait les gens et avait dédié sa vie à
aider les plus malheureux, les malchanceux, les tristounets. Il connaissait les
mots qui guérissent, mais aussi ceux qui font rire. Il savait les gestes qui
rassurent et ceux qui font que le bonheur dure. Seulement voilà, cet inventeur,
voyant son âge avancer, voulait aider toujours plus de gens. Et, dans ce but, il
avait créé une machine pour décrypter les larmes des gens pour mieux leur venir
en aide.
Elle comportait deux petits réceptacles. Dans l’un d’eux, la personne déposait
l’une de ses larmes, et dans l’autre l’un de ses cheveux. La machine émettait un
léger vrombissement, puis un petit son de cloche annonçant la sortie d’une petite
feuille de papier sur laquelle figuraient les mots magiques que le savant devait
prononcer pour aider la personne à aller mieux. Sa machine était extrêmement
efficace, tout le monde se précipitait pour la découvrir et l’essayer.
Mais un jour, un petit garçon se présenta, car il voulait guérir la tristesse qu’il
ressentait en lui. Il déposa sa larme et l’un de ses cheveux. La machine se mit à
vrombir, mais aucun son de cloche ni aucune feuille ne sortit. Rien. L’inventeur,
intrigué, vérifia tous les réglages de sa machine et demanda à l’enfant de
réessayer à nouveau. Encore une fois, pas de son de cloche, pas de papier.
L’inventeur, qui voulait absolument aider ce petit garçon à retrouver le sourire,
retourna le problème dans sa tête encore et encore. Il semblait que la machine
détectait bien la tristesse, mais c’était comme si le cheveu n’était pas le bon.
C’est alors qu’il remarqua sur le manteau du garçon un cheveu un peu plus long
que ne l’étaient les siens.
« Ce cheveu est-il à toi ? demanda le savant.
Il déposa alors ce cheveu plus long dans le deuxième réceptacle, avec la larme
du garçon dans le premier. La machine analysa les deux échantillons, et la
cloche finit par sonner. Un bout de papier sortit, l’inventeur le déchiffra et
écarquilla les yeux. Il venait de faire une grande découverte : la tristesse de ce
garçon était en fait celle de sa mère et non la sienne.
Les enfants se comportent parfois un peu comme des éponges, ils captent la
tristesse ou la colère des gens autour d’eux et, parfois, quand l’éponge est pleine,
une larme s’échappe, mais cette tristesse n’est pas celle de l’enfant. Elle
appartient uniquement à l’autre personne.
Et, ici, c’était comme si cette tristesse était une étiquette qui s’était accrochée au
manteau de ce garçon : il lui suffisait de l’enlever. Elle ne lui appartenait pas, il
pouvait la rendre.
Le savant, plein de bienveillance dans le regard, se pencha alors vers le garçon et
lui murmura des mots magiques à l’oreille. Je ne sais pas vraiment ce qu’il lui
dit, mais à peine avait-il fini sa phrase que le petit garçon ressentit un grand
soulagement, comme s’il s’était débarrassé d’un énorme poids.
Il repartit de chez le savant tout joyeux, et peu à peu, son sourire revint et
s’installa définitivement.
Je crois savoir qu’il a rendu à sa mère sa tristesse, parce qu’il a compris qu’elle
était suffisamment forte pour la surmonter. Et, pour l’aider, il a décidé de
redevenir cet enfant joyeux qui serait toujours là pour la faire rire.
Xavier Faye
CONTE 30
Violette, la petite fée
THÉMATIQUES :
• Prendre du temps pour soi • Syndrome du sauveur
• Mincir • Solitude • Perfection
Et si je vous racontais l’histoire d’une fée ? Une fée qui s’appelait Violette.
Elle était chouette, ni effraie ni hulotte. Elle n’avait de cesse d’aider les gens à
tout bout de champ. Elle passait son temps à virevolter de-ci de-là à la recherche
de personnes à aider : une vieille dame par-ci, un jeune homme par-là, une
maman par ici, un bébé ou un couple quand elle était décidée. Violette trouvait
toujours le bon mot, la phrase qu’il fallait, le sourire qui les réconfortait. Violette
passait de tête en tête, d’oreille en oreille. Violette était très heureuse de vivre
ainsi, mais elle ne construisait rien pour elle. Cela lui était bien égal. Son
bonheur, c’était d’aider les autres. Mais que faisait-elle pour elle ? Rien. Elle se
disait qu’elle avait peu de besoins, peu d’envies, et que sa vie lui convenait ainsi.
Violette était très chouette, ni effraie ni hulotte.
Mais, un jour, Violette se brisa une aile et, par conséquent, elle ne pouvait plus
voler de tête en tête. Elle se retrouva seule. Seule avec elle-même, en tête-à-tête
avec sa baguette. Aucune magie ne vint l’aider. Au départ, elle se sentit fort
désappointée. Elle ne comprenait pas pourquoi elle ressentait ce vide à l’intérieur
de son cœur. Elle dut réapprendre à vivre avec elle-même, à ne vivre que pour
elle… Et c’était dur.
Il faut dire que, petite, jamais elle n’avait eu de temps pour elle. Elle s’acharnait
à être la meilleure, la meilleure de l’école des fées. Elle ne s’autorisait aucune
erreur. Elle avait mis la barre tellement haute que rien ne comptait plus que sa
réussite. Elle espérait ainsi pouvoir voir dans les yeux de ses parents la fierté
qu’elle ne voyait pas. Jamais elle n’avait pris de temps pour elle, pour s’amuser,
pour danser. Et c’était sûrement pour cette raison qu’elle n’arrivait pas,
maintenant, à apprécier ce temps en tête-à-tête avec elle-même. Rien n’arrivait à
combler cette part d’inactivité.
Et puis, un jour, en espérant remplir son vide, elle se mit à ranger et elle tomba
sur un livre. Un petit livre que sa mère lui avait donné et qui s’appelait Au
bonheur de ma petite fée. Sur la couverture, il y avait une petite fée dessinée.
Elle était toute violette et très chouette, ni effraie, ni hulotte. Au bas de la page, il
y avait le nom de l’auteur. C’était signé « Capucine ». Elle ne fit pas tout de
suite le rapprochement, mais elle trouva ce livre magnifique. Il parlait d’une
petite fée, toute violette, qui faisait la fierté de ses parents. Des larmes coulèrent
sur les joues de Violette au fur et à mesure qu’elle tournait les pages. C’était
tellement beau, l’amour de cette mère pour sa fille. Elle tourna la dernière page
du livre avec regret et, là, elle découvrit un petit mot écrit à l’encre de fée. Ce
petit mot disait :
Pour cela, je me suis d’abord formée à l’IFTA, à Paris, où j’ai obtenu le niveau
de praticienne en hypnose ericksonienne. Mais ce type d’hypnose ne me
correspondait pas. J’ai alors fait de multiples recherches, et j’ai découvert
Camille Griselin et son hypnose Sajece. Ce fut une révélation pour moi. Je me
suis donc formée auprès d’elle, à Cholet, où j’ai obtenu le diplôme de Maître
praticienne en hypnose Sajece.
J’exerce maintenant mon activité d’hypnothérapeute à temps plein. Je propose
aussi des stages, des week-ends et des ateliers traitant de thèmes variés
(apprendre à s’aimer, réveiller ses capacités d’autoguérison, etc.).
Je suis très heureuse de cette nouvelle vie. Mais une partie de moi restait en
veille : le côté créatif. C’est pour cette raison que l’idée d’écrire des livres s’est
imposée à moi… Les hasards de la vie ont fait le reste, et j’ai rencontré Xavier,
Emma et Sylvain…
Mon site : hosehypnose.fr
Le site de Camille Griselin : groupe-sajece.fr
Ainsi, je me suis tout d’abord orienté vers la sophrologie, puis vers l’hypnose
ericksonienne à l’IFTA pour devenir praticien. Cette approche consistant à aller
travailler directement avec l’inconscient offrait l’avantage de mettre
temporairement le mental de côté pour mieux résoudre les problèmes de la
personne. Cependant, je la trouvais trop dirigiste et parfois trop culpabilisante
pour mes consultants. C’est donc soucieux de pouvoir leur apporter le meilleur
soin possible que je suis reparti à la recherche d’une thérapie plus douce et plus
respectueuse de la personne. J’ai trouvé mon bonheur dans l’hypnose Sajece que
propose Camille Griselin, avec qui j’ai passé les diplômes de Praticien puis de
Maître praticien.
Cette méthode va directement à la source du problème émotionnel avec
bienveillance et douceur, quand l’hypnose ericksonienne me donnait parfois le
sentiment de ne s’arrêter qu’au symptôme. J’y ai découvert une méthode qui
consiste à prendre soin de notre enfant intérieur pour l’aider à comprendre puis à
réparer nos blocages inconscients d’adulte, et ainsi retrouver le chemin de la
guérison et du bien-être auxquels chaque être humain aspire.
Issue d’une formation d’arts appliqués, j’utilise différents médiums pour mes
réalisations : le numérique (tablette graphique, 3D) comme les arts traditionnels
(aquarelle, crayon de couleur, gouache, pointe fine).
Après plusieurs années dans le design, je me lance en 2020 et je me décide à
créer la Comète Arts graphiques. La comète, c’est de la couleur, c’est une lueur
dans le ciel qui nous fait briller les yeux, c’est un mélange de magie et de
mystère.
Pendant toute mon adolescence, je vis une histoire d’amour avec une guitare
électrique. Une histoire assez rock’n’roll, qui flirte souvent avec le hard rock.
Ma guitare me reproche régulièrement quelques aventures avec une basse ou une
batterie.
Nous vous proposons les lectures suivantes, pour aller plus loin dans la
compréhension de nos blessures inconscientes :
B
Blessure de rejet 1, 2, 3, 4 - 12 - 19 - 21 - 23 -
Blessure d’abandon 1, 2, 3, 4, 5, 6 - 5 - 11 - 12 - 16 - 19 - 23 -
Blessure d’humiliation 1, 2, 3 - 3 - 12 - 28 -
Blessure d’injustice 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7 - 4 - 9 - 16 - 18 - 19 - 25 - 27 -
C
Cauchemar 1 -2-
Colère 1, 2, 3, 4, 5, 6 - 1 - 14 - 16 - 22 - 25 - 27 -
Communication 1 -10-
- 3 - 5 - 8 - 9 - 10 -
Confiance en soi 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12 - 11 - 12 - 17 - 19 - 21 -
Constipation 1, 2 - 3 - 12 - 28 - - 23 - 25 -
Couper les fidélités inconscientes 1 -14-
Couple 1 -18-
Créativité 1 -13-
Culpabilité 1 -18-
D
Dette karmique 1 -8-
Deuil 1, 2, 3, 4 - 11 - 12 - 15 - 27 -
Découvrir l’inconnu 1 -15-
Déménagement 1 -26-
Dépendance affective 1, 2, 3 - 5 - 11 - 23 -
Dépendance à l’alcool 1 -21-
Dévalorisation 1 -20-
Développer ses dons 1 -9-
E
Écouter son intuition 1 -20-
Éducation 1 -18-
Empathie 1 -22-
Enurésie 1 -29-
Estime de soi 1 -17-
Être autonome 1 -11-
Être différent 1, 2 - 17 - 22 -
Être parent 1, 2, 3 - 10 - 18 - 20 -
Être responsable de sa vie 1 -18-
Être soi-même 1, 2 - 21 - 25 -
Être tolérant 1 -17-
F
Faire confiance à la vie 1, 2, 3 - 7 - 9 - 15 -
Faire confiance à son intuition 1 -5-
Fidélité inconsciente 1, 2, 3, 4 - 3 - 8 - 10 - 13 -
G
Guérir l’enfant intérieur 1, 2 - 21 - 25 -
H
Hypersensibilité 1 -22-
I
Impuissance 1 -22-
Insomnie 1 -2-
L
Libérer ses émotions 1, 2 - 25 - 27 -
Loi de l’attraction 1 -8-
Lâcher prise 1, 2, 3, 4 - 7 - 10 - 15 - 21 -
M
Maux de ventre 1 -26-
Mincir 1, 2 - 7 - 30 -
Mériter le meilleur 1 -12-
N
Nos enfants sont nos professeurs 1, 2 - 20 - 24 -
P
Pardonner, se pardonner 1, 2, 3 - 1 - 14 - 16 -
Parents sévères 1, 2 - 18 - 28 -
Perfection 1 -30-
Peur 1, 2 -7-8-
Prendre du temps pour soi 1 -30-
Prendre sa place 1, 2 - 13 - 21 -
Prendre soin de sa vie 1 -24-
Problèmes de peau 1 -25-
Procrastination 1 -18-
R
Regard des autres 1, 2 - 18 - 21 -
Relativiser 1 -9-
Rendre leurs problèmes aux autres 1 -4-
Reprendre le pouvoir sur sa vie 1 -4-
Respecter ses propres besoins 1, 2 - 2 - 10 -
Ruminer 1 -2-
S
Sexualité épanouie, libido 1, 2 - 6 - 28 -
Solitude 1, 2 - 30 - 26 -
Stress 1 -2-
Syndrome du sauveur 1, 2, 3 - 12 - 29 - 30 -
Séparation 1, 2, 3, 4 - 6 - 11 - 12 - 26 -
S’affirmer 1 -18-
S’autoriser à aimer 1, 2 - 12 - 14 -
T
Tabac 1 -24-
Timidité 1 -25-
TOC 1 -28-
Trahison 1, 2 - 12 - 16 -
Tristesse 1, 2, 3, 4, 5 - 15 - 16 - 22 - 26 - 29 -
V
Vaincre une phobie 1 -8-
Vie antérieure 1 -16-
Viol 1 -12-
Violence 1, 2 - 14 - 16 -
De Boeck Supérieur
5, allée de la Deuxième Division blindée
75015 Paris
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EAN : 9782807332171
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