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Résumé
La complexité et l’instabilité de l’environnement présentent deux
raisons qui ont poussé les entreprises à changer leurs méthodes en
termes de gestion de leur chaine logistique, pour adopter de nouvelles
pratiques capables d’assurer une certaine agilité et un bon niveau de
réactivité.
Aujourd’hui, “Gérer une entreprise ne signifie pas le fait de gérer
une seule entité (entreprise), mais le défi qui se pose est de gérer
plusieurs processus comme étant une seule unité”, c’est le même
raisonnement du modèle SCOR qui présente une solution pour les
entreprises d’aujourd’hui, dans le but de maitriser l’ensemble de leur
processus et ainsi leurs chaine logistique quel que soit interne ou
externe.
Mot clés: Modélisation Logistique, Approche processus,
indicateurs de performance
Abstract
The complexity and the instability of the environment present two
reasons which urged companies to change their methods in terms of
management of their supply chain, to adopt new practices capable of
assuring(insuring) a certain suppleness and a good level of reactivity.
Today, " Manage a company do not mean the fact of managing a
single entity (company), but the challenge which settles (arises) is to
manage several processes as being a single unity (unit) ", it is the same
reasoning of the model SCOR that presents a solution for companies
of today, with the aim of mastering their whole process and so their
supply chain whatever is internal or external.
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Introduction
La réalité économique est devenue de plus en plus difficile, cette
difficulté se manifeste par la forte concurrence et les concentrations, la
versatilité des marchés, ainsi que le manque de visibilité de bout en
bout des entreprise vis-à-vis leurs chaines logistiques.
Le degré de complexité de la chaîne logistique dépend de
l'ensemble des acteurs qui travaillent ensemble - fabricants,
fournisseurs logistiques, reconditionnement, les magasins de vente au
détail - ce qui signifie que la sécurité et les infrastructures deviennent
rapidement laborieuses à gérer. Les chaînes logistiques d'aujourd'hui
sont plus longues et plus complexes que jamais, et elles comportent un
vaste éventail de risques.
Dans un tel contexte, les entreprises choisissent de reconfigurer
leur pratique en termes de gestion du supply chain, pour adopter
d’autres méthodes capables de délivrer le service au client et
d’optimiser les ressources impliquées, ainsi qu’elles permettent aux
dites entreprises d’être réactifs, flexibles, efficaces et efficientes pour
gagner un avantage concurrentiel.
L’obtention de ces objectifs nécessite une bonne maitrise de tous
les processus de l’entreprise de l’amont jusqu'à l’aval, tout en
introduisant des outils de suivi et de contrôle qui veillent sur la
performance, ce qui impose l’adoption de modèles de référence de
processus Supply Chain.
Selon X. Mesnard& H.-C. Pfohl, "pour être performant dans des
environnements où il faut continuellement réinventer de nouvelles
supplychains et adapter celles existantes aux exigences des clients et à
l'environnement concurrentiel en évolution permanente, de nouveaux
modes d'organisation et de mesure de la performance logistique
doivent être mis en œuvre... . Les schémas logistiques de demain
devront être réactifs, agiles, efficients et intelligents".
Afin d’apprécier la multi dimensionnalité du SCM, chercheurs et
praticiens réfléchissent au développement des modèles à mêmes de
décrire et évaluer les processus et activités induits par sa mise en
œuvre. C’est dans cette mouvance que souhaite se placer le modèle
SCOR (Supply Chain Operations Reference/model), à travers la
définition de processus clés, d’indicateurs associés à ceux-ci, le tout
dans une structure fonctionnelle intégrée (Huang et al, 2004; Lockamy
III et McCormak, 2004; Francis, 2007).
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Dans cette direction, notre questionnement se situe sur l’utilisation
d’indicateurs aptes à mesurer le SCM. Pour cela, l’interrogation est
telle que : quel est la contribution d’une logique de modélisation
logistique via modèle SCOR dans la bonne gestion des processus de la
chaine logistique ? Et, comment mettre en place un schéma
d’indicateurs dynamiques capable de mesurer la performance de la
chaine logistique?
1. Revus de littérature
De nombreux modèles relatifs à la modélisation et à la
caractérisation d’une chaîne logistique sont construits autour de
l’identification de ses processus. Nous avons analysé cinq modèles
pour dégager les principaux processus de réalisation caractérisant la
gestion de la chaîne logistique, il s’agit des modèles SCOR (SCC
2008), de (Cooper et al. 1997) et de (Porter 1990), le guide logistique
ASLOG (ASLOG 2006) et le référentiel EVALOG (Galia 2007).
Une chaîne logistique est composée d’unités de production,
d’unités de stockages et de réseaux de transport et de communication
entre ces différents nœuds.
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Processus de réalisation
Source - Make - Deliver - Return
(SCC 2008)
Product development and commercialization
(Cooper et al. 1997) Supplier relationship management
Manufacturing flow management
Customer relationship management Customer
service management Fulfilment
Returns
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SCOR est un outil de modélisation. Il définit une démarche, des
processus, des indicateurs et les meilleures pratiques du moment pour
représenter, évaluer et diagnostiquer la Supply Chain. Cette
méthodologie basée sur le client est générique, rigoureuse, complète et
structurante.
Elle met en premier lieu à disposition des acteurs de la Supply
Chain un langage commun et standardisé (alphabet, processus,
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indicateurs) qui répond à un besoin de définition unique, afin
d’accélérer l’intégration interne et externe des entreprises.
L’internationalisation accentue ce besoin et le modèle contribue à
procéder à un alignement des filiales, la plupart du temps,
culturellement très différentes. Par ailleurs, la multiplication actuelle
de projets collaboratifs (prévisions,…) renforce ce besoin de
définition commune et standard.
Le modèle permet de passer d’une vision des opérations par
fonction, matérialisée par la chaîne de valeur de Michaël Porter, à une
vision des opérations par processus, qui seule, répond aux nouveaux
défis économiques et financiers. Le modèle a une approche dite Top
Down qui établit le lien entre la stratégie de l’entreprise et la gestion
individuelle des ordres.
Le modèle SCOR s’organise autour des besoins du client
(commandes, réclamations, demandes d’informations...) et recouvre
les processus impliqués dans :
• Les interactions avec le client depuis la réception de la
commande jusqu’au paiement de la facture,
• Les échanges depuis le client du client jusqu’au fournisseur
du fournisseur,
• Les interactions liées à la demande depuis son analyse
jusqu’à l’exécution de chaque commande.
Le modèle repose sur 5 processus distincts de management :
planifier, approvisionner, fabriquer, livrer et retourner.
L’ensemble des règles de gestion constituant un sixième processus
qui gère toutes les interactions existantes entre les processus.
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• Le niveau 4, n’est pas dans le modèle de référence. Il convient à
chaque entreprise de définir les tâches élémentaires des activités.
Le modèle apporte un éclairage à l’entreprise sur sa position
actuelle et montre comment les objectifs de performance de la Supply
Chain peuvent être atteints. La modélisation se fait
chronologiquement suivant trois étapes :
• Un « Business Process Reengineering » modélise la situation
actuelle aux niveaux 1, 2 et3,
• Une étape de Benchmarking positionne l’entreprise dans son
environnement concurrentiel,
• Une analyse des « Best Practices » définit le modèle de
référence cible de l’entreprise.
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Un processus est un système d'activité qui utilise des ressources
(personnels, équipements, informations, matériels) pour transformer
des éléments entrants en élément sortants.
Un processus présuppose :
- Des éléments entrants mesurables;
- Une valeur ajoutée;
- Des éléments de sortie mesurables, conformes à des
critères d'acceptation.
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• Les installations et leur entretien (locaux, équipements,
matériels, logiciels)
• L'information et le savoir-faire.
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Par ailleurs, un lien peut être aisément établi avec les Balanced
Scor cards, dont le concept a été introduit par Kaplan et Norton, en
tant qu’outil de positionnement stratégique de l’entreprise.
Mais avant d’entamer une étude réelle qui illustre le rôle du model
SCOR, nous devrons savoir l’utilité des indicateur de performance.
100
Efficacité
Objectifs
Pertinence
Résultats
Moyens
Efficience
101
Les indicateurs clés de performance constituent le centre d’intérêt
du modèle SCOR, ils rendent la vision du SCOR significative et
mesurable et par ailleurs, ils peuvent être pris comme base pour
calculer la performance de la chaine logistique. Mais il est
indispensable de mentionner que les indicateurs de performance se
diffèrent d’une entreprise à une autre, selon la nature de la chaine
logistique et selon les objectifs fixés.
Le calcul de la performance d’une chaine logistique à l’aide des
indicateurs de performance, peut être illustré à travers le modèle
suivant :
Exemple :
• On a besoin de calculer la performance de la chaine :
102
Le modèle SCOR est caractérisé par le fait qu’il s’adapte avec la
nature de la chaine logistique, c’est pour cela qu’on a décidé de
l’appliquer sur la chaine logistique d’une entreprise marocaine.
Nous avons commencé par la réalisation d’une cartographie globale
des flux et processus de l’entreprise pour avoir une information sur
l’état initial de l’entreprise et pour illustrer ses différentes relations
internes et externes, tout en respectant les spécificités du modèle
SCOR.
La figure ci-dessus schématise les différents processus et liens de
l’entreprise butagaz qui exerce son activité dans un domaine du gaz.
Elle donne une idée générale sur ses fournisseurs et ses clients, tout en
essayant de rendre la chaine global de l’entreprise comme étant un
ensemble de processus enchainer et transversale.
103
Le premier travail était de déterminer les spécificités de chaque
processus de la chaine interne de l’entreprise, ces informations sont
présentées comme suite :
Plan:
• La planification se fait chaque début de semaine pour pouvoir
affecter le personnel a son poste, avoir le stock nécessaire en produit,
bouteilles.
Source :
- Le GPL arrive en vrac par bateau ou par pipe, et il est stocké dans
les sphères de stockage
- Le fournisseur principal de bouteille vide de Gaz 2 est le service
métal, même si il fait partie de VEM
Return :
Un contrôle de réception quantitatif et qualitatif avant utilisation
du GPL ou des autres consommables.
Make :
• Ce sont les étapes de production:
• Déchargement camion, dégerbage, déchapeautage, tri, peinture,
Tabulation, Emplissage, Contrôle de poids, Contrôle de fuite1,
Capsulage, contrôle de fuite2, Chapeautage, Gerbage, Chargement sur
camion.
Delevery :
• Une flotte de camion dédié à la livraison des dépositaires.
Camions BD de 910,735 ; Camions BB de 3120 et autres mixtes;
Camions de P34, les dépositaires s’occupent de la livraison des
détaillants.
Return :
On l'appel Traitement des défectueuses: C'est une opération qui
s'occupe de la gestion et du traitement de toutes les bouteilles
défectueuses retournées de chez le client dont la société a mis en place
une procédure de remboursement.
Nous allons focaliser l’attention sur le processus source qui
présente le point de départ de la chaine interne de l’entreprise, sa
performance signifie un bon départ pour l’entreprise vers la
performance globale, c’est pour cela qu’il faut mettre des point de
contrôle pour chaque composant de ses sous-processus.
Nous avons essayé d’appliquer le raisonnement du modèle SCOR
sur ce premier processus, la démarche était de classer les indicateurs
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en trois niveaux, chaque niveau constitue l’approfondissement du
niveau précédent, et cela dans le but de décortiquer toute la chaine et
de maitriser la performance de chaque composant. A la base de l’étude
que nous avons faite, nous nous somme sorties par le schéma suivant :
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Le but de cet indicateur est de contrôler les fluctuations du prix de
gaz, ce qui va permettre à l’entreprise de profiter dans le cas de la
baisse des prix d’un gain potentiel, mais elle doit prendre les mesures
adéquates en termes de stockage et de production pour rendre le gain
plus significatif.
D’autres indicateurs se relient à l’indicateur de variation de prix, il
s’agit de :
108
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2. Méthodologie et résultats
Ce papier étudie la possibilité d’appliquer le principe du modèle
SCOR sur le processus d’approvisionnement de l’entreprise Butagaz,
c’est pour cela qu’on a pris comme mode d’analyse, le raisonnement
déductif, ce choix était justifié par le fait qu’on a pris une règle
particulière, et nous avons essayé de la généraliser sur d’autres
contextes.
Nous avons débuté notre article par une revue de littérature qui
illustre le développement du concept dans le temps, et nous avons
présenté par la suite le concept fondamental de notre recherche, son
cadre, son principe et ses liens avec les autres concepts.
Nous nous somme basés sur une étude de cas d’une entreprise pour
vérifier et répondre aux questions de départ, la chose qui nous a
poussés à utiliser plusieurs outils d’analyses. Déjà notre volonté dans
ce travail était de proposer des modèles permettant une prise en
compte et une évaluation de la performance globale dans le domaine
de la gestion des chaînes logistiques.
Résultat
Ce sujet de recherche trouve sa pertinence dans les entreprises, son
application peut résoudre le problème de mesure de la performance,
mais pour que les entreprises puissent profiter au maximum de la
logique du modèle SCOR, elles doivent prendre en considération les
points suivants.
Ø Les indicateurs clés proposés doivent être suivie
automatiquement à l’aide d’un système ERP.
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Conclusion
Le modèle SCOR présente une vision globale pour l’entreprise, il
est considéré comme étant un référentiel qui gère les processus de
l’entreprise. Ce référentiel peut être renforcé par les outils de
l’excellence opérationnelle pour donner de meilleur résultat.
Conjuguer les trois méthodologies SCOR/Six Sigma/Lean
Manufacturing rend plus efficace les efforts d’amélioration. Les
utilisateurs les plus avancés du modèle SCOR sont actuellement
tournés vers cette convergence qui leur assure une meilleure
rentabilité de leur Supply Chain. Les gains issus de cette convergence
sont de 3 à 5 fois supérieures aux investissements.
La méthodologie SCOR structure l’alignement des opérations sur
les indicateurs et objectifs stratégiques et identifie les opportunités
d’amélioration de la profitabilité. La méthodologie Six Sigma aide à
diagnostiquer et à réduire les variations des processus. Elle est basée
sur la réalisation de cinq étapes qui se contractent en DMAAC
(DMAIC en anglais) pour Définir, Mesurer, Analyser, Améliorer et
Contrôler. Chaque étape possède des outils différents qui sont
regroupés dans une démarche cohérente. Quant au Lean, c’est une
évolution des techniques d’élimination des gaspillages et de
rationalisation des processus élaborées dans le cadre du Juste à temps.
Son principe est de ne réaliser «que ce qui est demandé, quand c’est
nécessaire, dans la quantité exacte, avec le minimum de ressources ».
Le modèle SCOR est donc un très bon outil pouvant s’intégrer à la
mise en œuvre de démarches Six Sigma et Lean. Globalement, les
faiblesses de chaque méthodologie sont comblées par la mise en
œuvre combinée des trois démarches. Sans nul doute, la Supply Chain
tend ainsi vers l’excellence attendue par le marché et les actionnaires.
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