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Revue
de
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Pr Landgrebe
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Husserl, Heidegger , Sartre
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Pr Landgrebe
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Husserl, Heidegger, Sartre
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Pr Landgrebe
et cette possibilité de représenter ce qui n'est pas encore réel, mais seu-
lement possible nous permet d'exister en tant qu'êtres agissants. L'ima-
gination ne peut donc être séparée comme un mode purement subjectif
de la conscience de la réalité objective. L'une ne saurait exister sans
l'autre. Sartre démontre que cela résulte d'ores et déjà de l'essence générale
de la conscience telle qu'elle a été décrite par Husserl. La conscience
est toujours intentionnelle, conscience de quelque chose et ne peut être
saisie sans ce « de quelque chose ». Nous ne pouvons donc pas, comme
Descartes l'a fait, considérer la conscience comme pure certitude de l'Ego,
comme immanence pure, car on devrait se demander ensuite comment
elle peut accéder à la certitude d'un monde extérieur. La conscience
en tant que conscience de quelque chose est, au contraire, par son essence,
toujours d'ores et déjà en dehors d'elle-même, à l'extérieur. En tant
que conscience, elle est toujours déjà être-auprès-du-monde. Husserl
a démontré comment cette certitude préalable du monde, « thèse générale
de l'attitude naturelle » fait toujours déjà partie de la conscience. En
ce sens « L'être-dans-le-monde » n'est pas une découverte de Heidegger.
Poursuivons la pensée de Sartre afin de découvrir avec lui comment
se détermine l'essence de l'imagination et l'essence de la conscience
tout court, pour autant qu'elle se distingue par la faculté de l'imagination.
Si la conscience est toujours conscience de quelque chose, l'imagination,
elle aussi, doit avoir son « de quelque chose », son objet intentionnel,
tout comme la conscience de la réalité. Elle pose cet objet d'une manière
spécifique : « La thèse de la conscience imageante est radicalement diffé-
rente de la thèse d'une conscience réalisante » (V Imaginaire, p. 229).
L'imagé est posé comme absent. « Cette absence de principe, ce néant
essentiel de l'objet imagé suffît à le différencier des objets de la perception.
Que doit donc être une conscience pour qu'elle puisse successivement
poser des objets réels et des objets imagés ? »
Nous avons vu que la conscience doit avoir la possibilité de poser une
thèse d'irréalité. Mais comme toute conscience est toujours déjà conscience
d'un monde réel, elle ne peut former cette thèse imaginatrice que sur
le fond d'une certitude globale du monde. Si nous imaginons quelque
chose, la perception de notre entourage et de notre monde réels persiste
toujours. Le monde existe encore pour nous, mais nous vivons dans
l'imagé comme dans un néant. Tout ce qui, dans l'imagination, est posé
comme néant, est une négation sur le fond d'une affirmation globale.
« Poser une image c'est constituer un objet en marge de la totalité du
réel, c'est donc tenir le réel à distance, s'en affranchir, en un mot le nier »
(233).
Insistons sur le résultat de l'analyse sartrienne de l'imagination. Pour
qu'il puisse y avoir quelque chose comme de l'imagination, la certitude
du monde comme conscience d'une réalité doit être présupposée. L'ima-
gination ne peut exister qu'en se différenciant de la conscience de la réalité.
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Husserl, Heidegger, Sartre
Mais la thèse inverse est aussi vraie : nous ne pouvons avoir une conscience
de la réalité que pour autant qu'elle se différencie de l'imagination. Ainsi,
l'imagination n'est pas un ajout arbitraire à la conscience de la réalité,
mais en tant que faculté de poser le néant elle constitue la possibilité
pour nous d'avoir une conscience du monde et de prendre conscience
de notre situation à l'intérieur du monde. Car prendre conscience d'une
situation en tant que telle signifie : la comprendre en vue de ce qu'il
nous est possible et du comportement que nous pouvons assumer envers
elle. Et cela veut dire la dépasser vers le possible et, dans ce dépassement,
la « néantiser » en tant que conditionnement contraignant. Ainsi nous
lisons chez Sartre : « Pour qu'une conscience puisse imaginer il faut qu'elle
échappe au monde par sa nature même, il faut qu'elle puisse tirer d'elle-
même une position de recul par rapport au monde. En un mot il faut
qu'elle soit libre » (234). Seule une conscience libre peut imaginer
et seule une conscience qui, en imaginant, peut poser le réel, est capable
d'avoir le sens du réel et du monde comme ensemble du réel - et elle
n'a son monde qu'en le dépassant, en le transcendant vers sa néantisation.
Les actes de notre conscience, qui constituent un monde pour notre
conscience, sont donc en même temps constitution et anéantissement
du monde.
Ainsi Sartre a reconnu avec une clarté parfaite que la négation logique
et la liberté ont la même racine ; il a pareillement reconnu le sens propre
et ultime de la méthode husserlienne, à savoir la réduction phénomé-
nologique - il ne la saisit pas seulement comme une méthode permettant
une analyse meilleure de la conscience, mais comme une voie pour l'ego
permettent d'accéder à sa liberté vis-à-vis du monde. Toutefois il est vrai
que Sartre conçoit cette liberté de l'homme comme liberté absolue, d'une
manière fondamentalement différente de celle de Husserl.
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Pr Landgrebe
question sur l'être. Husserl, par eontre, affirmait que ce n'était là aucune-
ment un aspect nouveau de la Phénoménologie, mais bien le sens ori-
ginel de la méthode phénoménologique de l'analyse constitutionnelle. Si
des remarques critiques à l'égard de la méthode husserlienno ne manquent
pas dans « Sein und Zeit », cela indique qu'il y a une différence entre les
conceptions husserlienne et heideggerienne do la méthode phénoméno-
logique. Pour l'élucider, nous examinerons d'abord l'aspect heideggerien
de la Phénoménologie.
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Husserl, Heidegger ' Sartre
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Pr Landgrebe
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Husserl^ Heidegger, Sartre
moi, cet homme ¡ci et maintenant (hic et nunc) dans cette situation
déterminée, à côté d'autrui ? Aussitôt éveillé à la connaissance de moi-
même, je me comprends déjà comme déterminé et conditionné par mon
ascendance et malposition au sein de mon entourage. Mais cette compréhen-
sion est encore un acte de ma conscience ; elle est son produit. Et ce
produit m'incite, comme tout ce qui existe pour moi, à m'enquérir des
actes de la conscience qui sont nécessaires afin que je puisse me comprendre
en tant qu'Ego et que tout autre Ego puisse se comprendre comme
Ego, comme homme parmi d'autres au sein du monde et dans toutes
mes dépendances et conditions. Dans la réflexion phénoménologique
je me distingue, en tant que je me suis toujours déjà compris comme
tel homme, du Moi en tant qu'Ego dont les actes de conscience sont la
source et le fondement de la possibilité d'une telle compréhension de
soi ; je me distingue de mon Ego transcendantal.
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Pr Landgrebe
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Husserl, Heidegger, Sartre
Nous avons dit que Heidegger conçoit le « nous * auquel les phénomènes
se manifestent d'une façon qui diffère de celle du Husserl et paraît conte-
nir une certaine critique vis-à-vis de Husserl. Il s'agit d'élucider cette
différence tout en essayant de formuler brièvement les objections de
Heidegger : La réflexion phénoménologique universelle de l'ego transcen-
dantal constituant le monde, est-elle une voie adéquate pour rendre
manifeste ce phénomène du « Je-suis » de telle manière que le sens de son
être s'y dévoile ? Est-ce qu'ainsi nous satisferons au principe de la Phé-
noménologie de nous présenter la « chose elle-même j> ? Cette réflexion
n'aboutit-elle pas à l'essence générale d'un Moi et non point à ce qui
constitue notre être en tant ce Moi-même déterminé ? Ce dernier n'est-il
ainsi seulement compris que comme spécification factice et contingente
d'une essence générale ? N'est-ce pas cette contingence du soi propre,
isolé et spécifique, laquelle ne saurait se réduire à son essence générale
qui constitue Tètre do l'Ego ? Car cette contingence désigne un êtrc-
toujours-déjà-dans-le-monde, monde d'une communauté et d'une civi-
lisation déterminées par Thistoire. Il est vrai que toutes les manières
d'être de cet Ego peuvent être décrites et distinguées dans la réflexion
- soit qu'il s'agisse de Fexislence déchue, sur le mode de « l'On », réduite
au conformisme, ou de l'existence authentique. Mais cela n'explique
pas le Moi contingent, notre existence de fait, et ne détermine donc pas
notre être en tant que « Moi ».
Ces objections se résument donc à ceci que la possibilité de la liberté
humaine ne se définirait pas comme possibilité de la réflexion univer-
selle, réflexion révélant le monde comme phénomène constitué dans la
conscience. L'être-dans-le-monde de l'Ego se trouverait omis, l'être
de l'Ego serait cherché dans une essence générale en dehors du monde.
Or, Têtre-dans-le-monde ne peut être omis puisque cette réflexion phé-
noménologique est elle aussi le comportement d'une conscience humaine
historiquement déterminée se trouvant inévitablement dans son monde
historique et contingent, monde dans lequel il comprend sa propre raison.
Le « nous » auquel les phénomènes se manifestent et auquel l'être se révèJe
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Pr Landgrebe
tout en se dissimulant, n*est donc pas le Nous d'un univers d'Ego transc'en-
dantaux, mais bien le Nous de la communauté de notre situation histo-
rique contingente. On ne saurait donc maintenir la distinction que la
réflexion institue entre un Ego appartenant au monde et un Ego transcen-
dantal, parce que par cette distinction perdrait cela même que nous
cherchons : l'être de l'Ego dans la contingence de sa situation historique
mondaine.
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Husserl, Heidegger, Sartre
Moi actuelle et qui signifie que dans la certitude de soi, le monde comme
horizon universel est toujours déjà impliqué. L'horizon du Cogito actuel
n'est pas seulement Parrière-plan du perçu actuel, n'est pas seulement
Papprésenté ; en tant qu'horizon d'un monde commun, il implique
toutes les opinions et « préjugés », tous les schemes de la conception
renvoyant à l'histoire de son origine, et à la lumière desquels nous compre-
nons tout ce qui est. Ainsi l'analyse de la conscience de l'Ego ne peut
se restreindre à révéler les structures générales de la constitution d'un
monde pour une conscience en général. Elle doit prendre la forme plus
aiguë de la question de cet Ego déterminé avec son ascendance histo-
rique déterminée, c'est-à-dire elle doit prendre la forme de la question
de l'horizon historique du « Je-suis », d'un « Je-suis » qui se propose comme
tâche la justification ultime de sa vie par une méditation philosophique.
Cette question s'enquiert de l'horizon de la philosophie, de la science
et de la certitude du monde européen. L'interprétation du monde par
les sciences objectives est-elle aussi une des présomptions inclues dans
cet horizon. La régression cartésienne vers l'évidence apodictique du
« Je suis » ne peut donc être acceptée comme allant de soi ; elle aussi
doit être justifiée comme inhérente à la teleologie de l'histoire.
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Pr Land grebe
Ce qui unit Husserl et Heidegger, c'est que, l'un et l'autre nous ont
indiqué cette voie de la méditation et qu'ils nous ont rendu manifeste
que la pensée ne s^épuise pas dans la raison scientifique et dans la domi-
nation de tout «ce qui est, mais qu'au delà de la raison scientifique il y
a une pensée qui ne tend pas à dominer, mais à a-ccepter. Heidegger
parle de 1' « Andenken an das Sein », de la Méditation vers l'être, être
qui nous est donné «ans qu'il soit disponible pour nous, Husserl parle
de « Inexpérience absolue », expérience dans laquelle les phénomènes
se manifestent, en tant que phénomènes et dans laquelle le monde se
constitue. Ce n'est qu'une pensée prête à accepter et à assumer sa tâche
dans l'horizon historique de son monde qui peut transformer ce monde
aliéné pour nous en un monde véritable.
Pr Dr Landgrebe.
(Traduit de l'allemand par Mme Marly liù-rai'l.)
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