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COURS DE CONTRÔLE ET

CONTENTIEUX FISCAUX
tkousok@yahoo.fr

Cabinet Thomas2K&Partners

Téléphone : 6 79 84 26 34 / 6 99 93 89 50 / 2 22 22 07 90

Sommaire
TITRE 1 : LE CONTRÔLE FISCAL..................................................................................................2

SECTION 1 : CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES.........................................................................2

1. Définition du contrôle fiscal.............................................................................................2

2. L’art de recevoir le vérificateur/l’inspecteur des impôts/contrôle fiscal..........................2

SECTION 2 : LES OBJECTIFS POURSUIVIS PAR L’INVESTIGATION DE


L’ADMINISTRATION FISCALE................................................................................................16

1. L’arbre dichotomique de la fraude..................................................................................16

2. Le suivi des comptes........................................................................................................17

A. Quelques comptes du passif............................................................................................18

B. Quelques comptes d’actifs...............................................................................................19

C. Les comptes de produits..................................................................................................21

D. Les comptes de charges...................................................................................................21

TITRE 2 : LA GESTION DU CONTENTIEUX..............................................................................22

SECTION 1 : Généralités............................................................................................................22

1. Compétence du juge judiciaire.......................................................................................22

2. Compétence du juge administratif..................................................................................23

SECTION 2 : LE DÉROULEMENT DE LA PROCÉDURE DEVANT LES TRIBUNAUX


ADMINISTRATIFS....................................................................................................................28
TITRE 1 : LE CONTRÔLE FISCAL

SECTION 1 : CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES

1. Définition du contrôle fiscal


Le contrôle fiscal est un pouvoir donné à l’administration fiscale et qui a pour objet de
s’assurer par divers moyens légaux, tels que :

- Le droit de communication ;
- Le droit d’enquête ;
- Le contrôle sur pièces ;
- Le contrôle ponctuel ;
- La vérification partielle de comptabilité ; et
- La vérification générale de comptabilité, que les contribuables se sont acquittés
correctement de leurs obligations comptables, déclaratives, et de paiement des divers
impôts, droits et taxes dus à l’État.

À l’issue du contrôle, l’administration est en droit d’assujettir au prélèvement obligatoire tous


les redevables qui s’y ont été soustraits, ou en droit d’apporter des compléments d’imposition
initialement faits.

2. L’art de recevoir le vérificateur/l’inspecteur des impôts/contrôle fiscal


Notre ambition est de vous donner les clés pour affronter le contrôle fiscal et surtout dominer le
stress qui pèse sur tout contribuable à l’arrivée des agents des impôts. Si le contrôle fiscal vous
fait peur, rassurez-vous que vous n’êtes pas le seul. Et pour dédramatiser le contrôle, considérez
le contrôle comme une partie d’échecs dans laquelle l’administration aura les pions blancs et
jouera la 1ère, toutefois, vous pouvez prendre l’avantage à condition de maitriser les règles du jeu.
Car c’est un combat où la psychologie occupe une place prépondérante. Et comme dans toute
confrontation, sachez utiliser vos forces, et jouez avec les faiblesses de l’adversaire.

A. Les péchés à ne pas commettre lors de l’arrivée du vérificateur dans


l’entreprise
Sans être exhaustif, nous nous limiterons à 9 ou 8 péchés :
Péché N°1 : Fermer la porter au nez des vérificateurs
Certains contribuables (entreprises) croient astucieux de fermer boutique le jour où la descente
du vérificateur a été programmée. Erreur fatale, car, l’administration ne baissera pas les bras
parce qu’il s’agit d’un délit de fuite ou d’opposition au contrôle fiscal, sanctionné doublement
par :

- la procédure sanction et taxation d’office assortie de pénalités de mauvaise foi et


sanction répressive, c'est-à-dire les poursuites à l’encontre du contribuable ;

Péché N°2 : Tomber dans un excès de convivialité 


S’il est normal d’offrir un café à l’agent du fisc, il est plus risqué de l’inviter dans les meilleurs
restaurants de la ville. S’il ne se sent pas acheter, il en profitera certainement pour vous faire
parler.

Péché N°3 : Croire que les vérificatrices sont plus conciliantes.


Elles sont apparemment plus sympathiques que leurs collègues masculins, mais beaucoup plus
sévères.

Péché N°4 : Laisser le libre accès du vérificateur aux dossiers

Péché N°5 : Ne les laisser pas faire des photocopies eux-mêmes

Péché N°6 : Ne laisser pas vos salariés parler librement aux vérificateurs, ou créer des relations
amicales avec le vérificateur
Car ces derniers vos personnels vont toujours lâcher des informations sans le savoir, et le
vérificateur n’hésitera à faire de la collecte sauvage. Par conséquent, prévenez vos salariés de la
présence du vérificateur dans l’entreprise ; et recommander la discrétion. Désignez donc à cet
effet, un interlocuteur du vérificateur.

Péché N°7 : Éviter les obstructions systématiques

Péché N°8 : Éviter les dépôts de déclaration hors délais

Péché N°9 : Éviter de laisser apparaitre des anomalies grossières dans votre déclaration
C'est-à-dire les incohérences notoires dans votre DSF

Mais le plus grand péché, c’est la panique.

Prochainement
Distinguer la vérification générale de comptabilité (annoncée par un avis de vérification) alors
que les autres formes sont annoncées par des avis de passage (qui peut être donné séance
tenante), et non avis de vérification. Mais avis de vérification, il faut un délai.

jeudi 8 octobre 2015

B. De la gestion du contrôle fiscal proprement dite : acceptation du contrôle


Cette acceptation du contrôle peut se faire à travers l’internalisation des règles et préceptes ci-
après :

- Le contrôle fiscal est d’abord la contrepartie du système déclaratif. S’il y a


contrôle, c’est aussi parce que la confiance n’exclut pas la méfiance. Parce qu’il y a
cette confiance, le législateur a mis sur pied un système déclaratif (autodéclaration) ;
c’est pourquoi l’État a reçu un pouvoir très élargi
o D’investigation
o De vérification. Pour s’assurer de :
 L’exactitude
 La régularité
 La sincérité des déclarations souscrites.

L’obligation d’accepter le contrôle fiscal comme contrepartie du système déclaratif n’équivaut


pas à l’obligation de tout accepter. Par conséquent, il faut s’armer contre la dérive répressive de
l’administration fiscale. Et pour ce faire, il faut maitriser la norme du contrôle fiscal.

Conseil :

L’entreprise doit avoir des documents fiscaux actualisés et surveiller le respect des
prérogatives/garanties reconnues à tout contribuable ou toute entreprise contrôlée. En plus,
vous devriez considérer le contrôle comme résultant d’une programmation minutieusement
élaborée par vos services de gestion.

Parmi les indicateurs qui attirent le contrôle vers l’entreprise, il convient de citer sans
être exhaustif :

- La taille de l’entreprise ;
- Le non contrôle pendant plusieurs années ;
- Le bénéfice réalisé par l’entreprise au cours des quatre (04) dernières années des
exonérations d’impôts, des crédits d’impôts ou d’un régime fiscal particulier ;
- L’enrichissement exponentiel des dirigeants face à une entreprise en état de
déliquescence avancée ;
- Le changement permanent de domicile fiscal au rythme régulier de deux (02) ou quatre
(04) ans ;
- La cessation intempestive d’entreprise suivie d’une reprise par les mêmes dirigeants ;
- Les dénonciations [par les ennemis intimes de l’entreprise] ;
- La délation fiscale [articles 101, 102 et suivants du CGI] : c’est l’obligation légalement
faite aux entreprises de déclarer les sommes supérieures ou égales à 250 000 F l’an
versées à des tiers à titre de commissions, honoraires, vacations, et toute autre
rémunération…
- Les déclarations de déficits systématiques
- Les déclarations tardives et répétées ;
- Le cas de l’entreprise faisant l’objet d’une procédure d’alerte initiée par les associés ou le
commissaire aux comptes dans l’exercice de sa mission légale.

Informer de l’existence dans l’entreprise de l’un quelconque des clignotants/signes avant-


coureurs sus évoqués.

Exemple : Si votre entreprise fait l’objet d’une enquête économique par les brigades de
recherche ou par la cellule mixte douanes-impôts visant à détecter les exportations fictives et
même si les résultats de l’enquête sont nuls, mettez à jour le dossier de vos exportations.

C. Les limites au contrôle fiscal


Chercher des limites au contrôle fiscal revient à déterminer le droit de reprise de
l’administration, c'est-à-dire déterminer le pouvoir donné à l’administration fiscale pour
rectifier les erreurs, omissions, insuffisances constatées dans l’assiette de l’impôt ; ou, pour le
recouvrement des impôts et taxes. Les prescriptions sus indiquées ne peuvent pas être
invoquées pour les impôts retenus à la source, ou ceux dont l’entreprise n’a été utilisée que
comme collecteur de l’impôt.

D. Les différents types de contrôle


Le droit de contrôle de l’administration se subdivise en deux (02) variantes :

- Les contrôles-information [pour la collecte de l’information] et


- Les contrôles-redressements
1. Les contrôles-information

1.1. L’exercice du droit de communication

1.1.1. Définition
Le droit de communication (articles L 42 à L 46 du LPF) est un pouvoir qui permet aux
agents de l’administration fiscale, pour l’établissement de l’assiette et le contrôle des impôts, de
prendre connaissance et au besoin, copie, des documents en vue de leur utilisation pour la
régularisation éventuelle d’un dossier fiscal. « Le droit de communication ne peut en
lui-même donner lieu à une notification de redressement. ». Par conséquent, il
s’agit d’un pouvoir d’investigation aux fins de collecte des informations à but fiscal.

Conseil : Comment aborder le droit de communication

Lutter contre les détournements de procédures. Ces détournements de procédures interviennent


lorsque le droit de communication est exercé auprès de l’entreprise dont l’assiette fiscale doit
être régularisée.

Exemple : L’exercice du droit de communication transformé en vérification générale de


comptabilité. Il y a un risque d’être pénalisé, car il y a là un détournement de procédures.

Ainsi, le droit de communication est annoncé par un avis de passage. Dans cet avis, il doit
préciser que cette tâche ne saurait se transformer en une vérification de
comptabilité.

Ce droit de communication peut s’exercer par simple demande.

1.2. Le droit d’enquête


Le droit d’enquête, qui ne doit pas être confondu au droit de contrôle, est un pouvoir
donné à l’administration fiscale pour se faire présenter les factures de comptabilité matière,
ainsi que les livres, les documents professionnels se rapportant, ou ayant un lien avec la
facturation de la TVA ; aux fins de procéder à la constatation matérielle de ces éléments
physiques.

Ce droit d’enquête peut également porter sur la présentation de tout document douanier,
justifiant la perception de la TVA à l’importation, ou de l’application d’un régime suspensif.

Le droit d’enquête a été renforcé par la loi de finances 2010, car, jusqu’à la fin de l’exercice
2009, la législation [dans le cadre de l’exercice du droit d’enquête] accordait à l’administration
fiscale la faculté de se faire présenter les documents comptables et professionnels, sans en
préciser les modalités.

Les nouvelles dispositions sur le droit d’enquête insistent sur les modalités d’exercice de ce
droit, et en parallèle, sur les garanties accordées au contribuable. Ainsi, seuls les agents des
impôts ayant au moins le grade de contrôleur des impôts peuvent exercer le droit
d’enquête, et, sous l’autorité de leurs supérieurs hiérarchiques.

Par ailleurs, il convient de noter que désormais les services fiscaux ont accès aux locaux de
l’entreprise, aux magasins, aux dépôts et aux voitures servant au transport de marchandises ou
de matières premières.

Le lieu d’exécution de cette mission est fixé au siège de l’entreprise ; toutefois, lorsque
l’exploitation est faite dans une maison d’habitation, une ordonnance du juge compétent
devra être sollicitée.

Dans tous les cas, vous devrez toujours vous assurer qu’un avis de passage indiquant :

- le service,
- les lieux à visiter,
- les documents à présenter et
- les personnes chargées de l’enquête vous a été servi, même lors de la 1 ère intervention
contre décharge.

Également, ces nouvelles dispositions permettent à l’administration de prendre copie des


documents ; et cette prise de copie se fait au sein de l’entreprise ; et l’exploitation hors
entreprise ne peut s’opérer que sur autorisation du contribuable, ou de son
représentant.

De même, seuls les documents dont l’importance est avérée pour la détermination de la
situation du contribuable, ou de ses partenaires d’affaires devront être présentés.

Enfin, il faut veiller au respect des délais légaux prévus à l’article L50. À 30 jours qui suivent
la dernière intervention, 1 procès verbal doit être dressé. Ce procès verbal ne devrait pas se
transformer en une notification de redressement.
1.2.1. Les sanctions relatives au droit d’enquête
L’article L 50 bis dispose que « toute personne qui se soustrait ou s’oppose à l’exercice du
droit d’enquête doit faire l’objet d’une mise en demeure, et doit s’exécuter à compter de la
réception de la mise en demeure (le cachet de la poste, ou le bordereau de décharge en cas de
remise en mains propres fait foi).

2. Les contrôles redressement


Le contrôle sur pièces est régi par les dispositions des articles L21 à L32 du LPF.

2.1. Le contrôle sur pièces

2.1.1. Définition
Le contrôle sur pièces est un pouvoir donné à l’administration fiscale pour procéder au
contrôle des déclarations souscrites par le contribuable, depuis ses locaux, et sans envoi
préalable d’un avis de contrôle sur pièces : l’activité cachée de l’administration.

Ce contrôle porte non seulement sur les déclarations, mais aussi sur les pièces utilisées pour
l’établissement des impôts, taxes, ainsi que des documents déposés en vue d’obtenir les
restitutions, les déductions, ou les remboursements d’impôts.

Dans tous les cas, le contrôle sur pièces couvre en ce qui concerne le Cameroun deux (02)
aspects importants :

- Un aspect formel, c'est-à-dire un contrôle de cohérence de déclarations et non pas un


contrôle général de comptabilité (article L21) ;
- En réalité, le contrôle sur pièces au Cameroun a un 2 e volet, c'est-à-dire le contrôle
analytique.

2.1.2. Caractéristiques du contrôle sur pièces


Le contrôle sur pièces est caractérisé par son aspect sommaire. C’est un contrôle de
rapprochement des informations obtenues par rapport aux déclarations souscrites. C’est un
contrôle non formaliste, c'est-à-dire qui s’opère sans avis préalable. Ce contrôle se fait
exclusivement dans les locaux de l’administration fiscale.
2.1.3. Les deux (02) aspects du Contrôle Sur Pièces

2.1.3.1. Le contrôle formel


Le contrôle formel des déclarations se définit comme toute intervention des services fiscaux
destinée à relever et à corriger les erreurs matérielles évidentes, constatées dans les déclarations
déposées, quelque soit la catégorie d’impôt.

2.1.3.2. Le contrôle analytique


Le contrôle analytique sur pièces est constitué par l’ensemble des travaux de bureau au
cours desquels l’administration fiscale procède à l’examen des déclarations déposées à l’aide de
renseignements des documents figurant dans le dossier fiscal et sans procéder à des
investigations sur place.

À l’inverse du simple contrôle formel, ce mode de contrôle se doit d’être exhaustif, et répond aux
trois (03) objectifs ci-après :

- Détecter les contribuables défaillants, en identifiant ceux qui n’ont pas satisfait
spontanément à leurs obligations déclaratives et de paiement ;
- Avoir une action préventive afin de réparer les erreurs, anomalies, insuffisances relevées
dans les déclarations ;
- Sélectionner les dossiers en vue de la programmation des vérifications générales de
comptabilité.

2.1.4. Compétences des agents en matière de contrôle sur pièces


Le contrôle sur pièces peut être effectué par tout agent des impôts du centre des impôts
(structure fiscale) de rattachement de votre entreprise.

2.1.5. Fréquence du contrôle sur pièces


La loi n’a pas limité le nombre de fois où le contrôle sur pièces devrait être
effectué. Cependant, certaines situations peuvent entrainer une surveillance particulière :

- Les entreprises qui changent fréquemment leur lieu d’imposition, surtout les entreprises
individuelles ;
- Les contribuables qui dans le passé ont été sanctionnés de manière significative, pour
faux remboursement de TVA ;
- Les entreprises qui ont fait l’objet d’une taxation d’office, ou qui souscrivent leurs
déclarations tardivement, et généralement après mise en demeure.
En outre, il existe des situations particulières pour lesquelles un examen immédiat du dossier
s’impose. Il s’agit

- des cessations d’entreprise (d’activité), pour cause de décès d’une personne clé d’une
entreprise sociétaire.
- Également des cessions d’entreprises (cession massive des actions).

2.1.6. Exercice du contrôle sur pièces proprement dit


Le contrôle sur pièces peut revêtir la forme d’un examen de cohérence ou d’un contrôle
approfondi des déclarations qui se veut général.

Le contrôle sur pièces peut déboucher sur :

- Une programmation de la vérification générale de comptabilité


- Une demande d’éclaircissement ou de justification

Si vous justifiez en argumentant, le contrôle sur pièces peut s’arrêter à ce niveau.

Le contrôle sur pièces peut également déboucher sur :

- Une demande de renseignement ou d’information (différente des demandes


d’éclaircissement ou de justification)

La demande de renseignement a pour objet d’inviter le contribuable à produire des


renseignements complémentaires sur différents points portés dans sa déclaration. Cette
demande peut être verbale ou écrite. Cette demande n’emporte aucune conséquence en cas
de non réponse, toutefois, il est recommandé de toujours répondre à la demande
d’information ou de renseignement.

Mais, l’absence de réponse à la demande d’éclaircissement ou de justification


entraine une taxation d’office, conformément aux articles L 29 et suivants du LPF. Il
faut surveiller les éléments utilisés pour la taxation d’office (évolution du chiffre d’affaires),
motifs conduisant à la taxation d’office : L 30 du LPF.

Si réponse est donnée dans les délais, il est délivré notification des résultats du contrôle
sur pièces. Car dès lors, s’ouvre la procédure contradictoire de l’administration.

La taxation d’office diffère de la procédure normale car en cas de taxation d’office (qui est
une procédure sanction), sont émis :
- Un AMR et/ou
- Un titre de perception

En cas d’obstruction au contrôle, des poursuites pénales peuvent être engagées.

En cas de redressement, les impôts contenus dans l ‘AMR (qui est exécutable par lui même)
sont :

- L’IS
- L’IR
- La TVA
- La TSR

Dans le titre de perception (visé par le Président du tribunal, à surveiller), se trouve :

- Les droits d’enregistrement.

Le contribuable devra prendre soin de surveiller les impôts inscrits dans les différents titres.

Si la réponse de l’entreprise est fondée, il est fait abandon de la procédure. Parfois,


l’administration fiscale fait abandon de la procédure sous réserve de la
vérification générale de comptabilité.

L’AMR émis en cas de faute de l’entreprise ouvre la phase contentieuse ou gracieuse.

2.1.7. Conclusion sur le contrôle sur pièces : 10 commandements pour


mieux gérer le contrôle sur pièces
- Garder son calme à la réception d’une demande de renseignement et prendre conscience
qu’une multitude d’événements plus graves aurait pu arriver à votre entreprise ;
- Lire attentivement cette demande en essayant de décrypter le langage administratif, qui
de temps en temps, masque des procédures ;
- Préparer votre réponse par écrit en évitant les heures de petit déjeuner, afin de ne pas
vous stresser tout au long de la journée ;
- Éviter absolument le mépris ouvertement exprimé par une absence de réponse ;
- Ne raconter pas votre vie, restez dans la question ;
- Si l’erreur découverte par l’inspecteur est une erreur quasi volontaire, appliquez la
tactique dite S.C.P.C.P. (Si ça passe, ça passe) ;
- Si vous recevez la lettre qui prend la forme d’une demande de justification ou
d’éclaircissement, consultez un spécialiste ;
- D’une manière correcte, restez courtois, mais ferme dans vos positions, lorsque, vous
estimez qu’elles sont conformes à la loi (sauf CSP) ;
- Éviter de faire croire que votre situation frôle la catastrophe, pour vous mettre à mentir
(le mensonge aggrave la suspicion) ;
- À la réception de la notification des résultats du contrôle sur pièces, saisissez un conseil
qui peut après analyse, vous orientez vers l’acceptation, ou vers la contestation

2.2.D’autres contrôles
Le code général des impôts en dehors du CSP a prévu deux grandes catégories de
vérifications. Dans le cadre du cours, nous allons signaler les procédures traitant de l’examen
contradictoire de l’ensemble de la situation fiscale du contribuable.

2.2.1. Les vérifications de comptabilité


Ces vérifications peuvent prendre plusieurs formes. Il peut s’agir :

- d’une vérification partielle, c'est-à-dire, couvrant un secteur ou une branche


d’activité de l’entreprise.

Exemple :

Vérification limitée dans le champ : pour une entreprise assujettie à la TVA, le fisc ne
contrôle que les opérations exonérées.

Vérification limitée dans le temps : vérification sur 2 ans au lieu de 4 ans (prescription)

- d’une vérification générale de comptabilité, touchant toutes les activités de


l’entreprise, et portant sur tous les prélèvements obligatoires auxquels l’entreprise
est soumise, sur la période non prescrite.
- D’une vérification par confusion, dite contrôle ponctuel. Ce contrôle ponctuel
est régi par les dispositions de l’article L 16 bis qui dispose que les contrôles
ponctuels consistent à contrôler les impôts, taxes à versement spontané pour
une période inférieure à 1 an.
- D’une vérification générale étendue, c'est-à-dire élargie aux autres entreprises
du groupe. Dans le cas d’entreprises faitières, les filiales peuvent être également
intégrées lors du contrôle. Votre rôle est de surveiller l’envoi d’avis de vérification
pour le contrôle du fisc dans chacune des filiales.

2.2.1.1. La vérification générale de comptabilité


La vérification générale de comptabilité, est un pouvoir donné à l’administration fiscale
pour vérifier les comptabilités des entreprises aux fins de s’assurer de la régularité, de
l’exactitude et de la sincérité fiscale des déclarations souscrites, à travers les supports
comptables (documents comptables requis par loi et les pièces comptables). Il s’agit de réparer
le droit de l’État (rétablir les préjudices subis par l’État), de procéder au redressement assorti
des sanctions en cas de faute. C’est pourquoi, il est dit que la VGC est un contrôle sur
pièces et sur place, et non dans les bureaux du fisc.

2.2.1.1.1. Les garanties accordées à l’entreprise avant,


pendant et après la Vérification générale de Comptabilité
Sans revoir la technique de VGC, nous allons parcourir les garanties accordées à l’entreprise par
la loi avant, pendant et après la VGC.

Garanties de l’entreprise lors d’une Vérification de comptabilité


Avant la vérification Pendant la vérification Après la vérification
La qualité des agents Le lieu de vérification La règle d’opposabilité à l’administration fiscale de sa
propre doctrine (article L 37 du LPF)
Le lieu de vérification La garantie liée aux L’interdiction de vérification successive des mêmes
documents impôts et pour les mêmes périodes ; sauf
manipulation frauduleuse (article L 36 du LPF)
L’information du La durée du contrôle La demande d’application de la cascade (article L 39
contribuable du LPF)
Le respect du débat oral
contradictoire
Obligation de clôture des
travaux sur place par un
Procès-Verbal
Le délai de notification

Les garanties avant la VGC


- La qualité des agents

Au niveau de l’article L 11 du LPF, pour la VCG (vérification sur place), cet acte de procédure ne
peut être posé que par les agents des impôts ayant au moins le grade d’inspecteur, munis
de leur carte professionnelle et d’une copie de l’avis de vérification, car il faut éviter
les fraudes de la part des faux agents des impôts.

- Le lieu de vérification

La vérification doit se faire au siège (principal centre d’intérêt) de l’entreprise. S’il faille faire
cette vérification dans un autre lieu que l’entreprise, la demande (expresse) doit venir de
l’entreprise et non de l’administration.

- L’information du contribuable : l’envoi de l’avis de vérification

Au moins 15 jours (modification LF 2015) avant la date prévue pour la 1ère intervention (la
vérification), l’administration fiscale doit adresser sous pli fermé recommandé ou en mains
propres avec accusé de réception, ou par bordereau de décharge un avis de vérification
générale de comptabilité, appuyé par une charte du contribuable vérifié (qui recense
les obligations de l’administration et du contribuable sous peine de nullité). Ce délai permet au
contribuable de préparer ses documents comptables, d’apprêter sa défense, et de trouver
un conseil de son choix (sous peine de nullité).

Cet avis de vérification a des mentions obligatoires :

- Les exercices soumis au contrôle (l’exercice du droit de contrôle n’est pas limité dans
le temps). Cette période peut aller au-delà de la période couverte (article L 13 du
LPF) ;
- La possibilité d’être assisté par un conseil de son choix ;
- La charte du contribuable
- Préciser les impôts à vérifier sinon l’ensemble des impôts frappant l’entreprise seront
concernés ;
- Mentionner les documents comptables devant impérativement être présentés lors du
contrôle.

Le 1er conseil est de surveiller les signatures : nom et grade des agents des impôts (ayant le
grade d’inspecteurs assermentés) en vertu de l’article L 11 du LPF.

Exemple de fraude : contrôle par des contrôleurs ou des contractuels.

Ces inspecteurs doivent présenter leur carte professionnelle.


Les garanties pendant la VGC
- Le lieu de la vérification

Pendant la vérification, vous devrez surveiller le lieu du déroulement de la vérification. Ce


lieu est le siège de l’entreprise (lieu de prise de décision de l’entreprise), ou au lieu du
principal établissement de l’entreprise (article 11 du LPF : la Vérification Générale est une
vérification sur place qui se déroule au siège). Ceci pour faciliter le dialogue entre
l’administration fiscale et le contribuable.

Pour que la vérification se déroule dans un lieu autre que le siège de l’entreprise, il faut que
l’entreprise demande expressément. Exemple : au bureau de l’expert-comptable ou de son
conseil fiscal ou de l’administration fiscale.

Exemple de fraude : si l’inspecteur exige que le contrôle se passe dans les locaux de
l’administration, vous ne dites rien et à la fin de l’opération vous soulevez la faute.

- La garantie liée aux documents

Il faut porter une attention particulière aux documents demandés par les inspecteurs. Il s’agit
des documents comptables (articles 18 et 18 bis du CGI). Ces documents sont prévus par
la loi, documents tenus par toute entreprise commerçante.

Les documents sur lesquels porte la vérification sont les pièces comptables ainsi que les livres et
registres dont la tenue est obligatoire. Ainsi, le vérificateur peut demander la totalité de la
comptabilité (les journaux, le grand livre, les balances,…etc.). Il peut également demander les
pièces justificatives de dépenses et de recettes.

Actuellement, le contrôle des pièces vise le respect des dispositions de l’article 150 du CGI. Il
faut donc éviter les rejets pour cause de vice de forme.

Exemple : Les manœuvres, il faut les payer par état avec décharge. Il faut au moins avoir une
pièce pour éviter le rejet par l’administration. Car en matière de contrat de travail, la décharge
peut être utilisée comme moyen de preuve du contrat.

Exemple : Factures pour des camions de sables, il ne faut pas exagérer les montants de
facturation.
Les pièces justificatives peuvent s’entendre des documents juridiques (conventions de courtage
et d’achat, pour éviter des gonflements de prix de revient entre centrales d’achat et entreprises ;
les registres de transferts d’actions de l’entreprise).

La demande de présentation des factures peut porter sur les pièces nées au cours des exercices
prescrits.

Exemple : acquisition d’immobilisations, pièce justificative d’un achat de machine ou de


véhicule datant de 7 ans. Car toute opération née au cours d’un exercice prescrit qui perturbe les
exercices non prescrits peut être vérifiée. Car une immobilisation donne lieu un amortissement
et donc une économie d’impôt. Ce qui renvoie à la différence entre droit de contrôle et
droit de reprise.

Exemple de fraude : L’inspecteur ne peut demander l’acte de mariage du contribuable.

Exemple de fraude : Cas d’une entreprise unipersonnelle ou de personne, il faut distinguer le


patrimoine privé du promoteur du patrimoine social de l’entreprise. Si des demandes sont faites,
il faudra respecter la procédure en vigueur.

Il faut également surveiller l’emport de pièces, surtout la prise de pièces à l’insu du contribuable.
Il faut vérifier que les pièces sorties ont bel et bien été demandées. Et si il y a notification,
lesdites pièces doivent être retournées avant la remise de cet avis (voir article L 11 du CGI).

- La durée du contrôle sur place

En principe, le séjour des vérificateurs dans l’entreprise ne peut excéder trois (03) mois,
sauf circonstances exceptionnelles dument motivées.

Pour contrôler ce dépassement, le 1er jour, il faut dresser un procès-verbal, et y surveiller le


délai porté sur l’avis. Également surveiller si tout au long de ces 03 mois, les inspecteurs ont
toléré la présence de votre conseil. Le conseil doit être présent lors des investigations des
inspecteurs des impôts (article L 116 du LPF : nul ne peut représenter un tiers s’il n’est
valablement mandaté).

Exemple de fraude : Si les honoraires sont versés à des professionnels qui ne sont pas en
règle avec leur profession, ces honoraires ne sont pas déductibles (article 8 bis).

Ce délai peut être prorogé de six (06) mois en cas de contrôle des prix de transfert ou en
cas de mise en œuvre de l’assistance administrative (conventions fiscales internationales
visant à éviter la double imposition de certaines opérations), c'est-à-dire l’échange des
informations et des renseignements à des fins d’assiette ou de recouvrement.

Anticipation : la fraude internationale, elle passe par deux canaux : gonflement des achats et
minoration des ventes. Il s’agit en réalité d’un passage d’un enfer fiscal vers un paradis fiscal  ; ou
d’une zone à haute fiscalité vers une zone à basse fiscalité (articles 19 et L 19 bis du CGI : l’écart
dû aux transferts de prix est réintégré dans le résultat de l’entreprise camerounaise). Cette
technique relève de la vérification, mais tend aussi vers la procédure de répression des abus de
droit).

- Le respect du débat oral contradictoire

Il faut surveiller si oui ou non il y a eu débat oral contradictoire.

- Obligation de clôture des travaux sur place par un Procès-Verbal

Les délais doivent être décomptés, s’il y a prorogation sans notification, la nullité peut être
invoquée. Ce procès-verbal de clôture doit se faire en présence de votre conseil fiscal. Il
faut toujours exiger un dressage des travaux et opérations effectués. Les chefs de redressement
abandonnés ne devront plus figurés dans la notification de redressement.

- Le délai de notification

La 1ère notification doit vous parvenir au plus tard dans les 60 jours qui suivent la fin des
travaux sur place. Cet acte marque le début de la procédure contradictoire (article L
24 du LPF). Un procès-verbal doit être dressé à cet effet.

Exemple de fraude : dans les 65 jours, il y a obstruction. La boite postale vaut adresse
régulière face à l’administration fiscale.

La notification :

La notification est une correspondance adressée au contribuable vérifié revêtant une forme
écrite et qui tend à signifier les chefs de redressement motivés, assortis éventuellement des
bases chiffrées.

La réponse à la notification

À la réception de cette notification, le délai de réponse est de 30 jours. Ce délai doit être
respecté à la lettre. Il s’agit d’un délai franc (le 1 er jour ne compte pas, mais le lendemain
compte ; et si le dernier jour tombe un jour férié, il est prolongé au prochain jour ouvrable) et
qui se compute (décompte) à partir du lendemain.

Si vous estimez que ce délai est insuffisant, demandez une prorogation du délai avant la fin du
décompte du 1er délai.

La fin ou l’achèvement de la VGC

Une vérification générale de comptabilité est achevée à la réalisation de l’un quelconque des
événements ci-après :

- Absence de redressement (écrit et non par voie téléphonique) ;


- Acceptation de redressement (par écrit) ;
- Absence d’accord et les impôts sont émis par voie d’AMR ou de titre de perception
s’agissant des droits d’enregistrement ou taxes assimilées.

Exemple de fraude : l’inspecteur envoie la notification mais maintient dans son tiroir le titre
de perception ou l’AMR pour faire épuiser les délais de contestation. Dans ce cas, la notification
permet déjà d’engager la procédure contentieuse.

Les garanties après la VGC

- La règle d’opposabilité à l’administration fiscale de sa propre doctrine


(article L 37 du LPF)

Par la suite d’un rescrit fiscal, l’administration fiscale ne peut pas revenir sur sa position
qu’elle a donnée auparavant au contribuable sur un problème précis ; ceci, même s’il y a eu
entretemps changement de doctrine fiscale sur le sujet évoqué.

- L’interdiction de vérification successive des mêmes impôts et pour les


mêmes périodes ; sauf manipulation frauduleuse (article L 36 du LPF)

L’administration fiscale ne peut plus contrôler les impôts pour une même période si le contrôle a
déjà été effectué, sauf s’il y a eu manipulation frauduleuse. Pour ce faire, il faut vérifier
la nature des contrôles précédemment effectués, le contrôle sur pièces ne pouvant prévaloir sur
la vérification générale de comptabilité.
- La demande d’application de la cascade (article L 39 du LPF)

La cascade consiste à prendre en compte les rappels d’impôts qui ne peuvent plus être
imputés. Toutefois, il faut demander l’application de cette cascade avant la notification
définitive.

Exemple : Les redressements effectués sur la TVA sont déductibles de l’IS.

En cas d’IRCM, il faudra d’abord déduire l’IS pour ne pas taxer un revenu brut.

Règle fiscale : la primauté du fait générateur. Cas du contrôle des exercices 2012-2015.
Les revenus des exercices 2012 et 2013 seront taxés au taux de 38,5% en vertu du principe de la
non rétroactivité.
SECTION 2 : LES OBJECTIFS POURSUIVIS PAR L’INVESTIGATION
DE L’ADMINISTRATION FISCALE
Pour clôturer la partie, nous verrons quelques comptes qui gênent lors du contrôle fiscal avant
d’entamer la phase du contentieux fiscal

Articles 6 alinéas 1 et 2

- La méthode bilancielle
- La méthode par le compte de résultats

Exemple de fraude : une société réalise une plus value de 800 000 000 F sur la vente d’un
immeuble et le contrôleur des impôts impose une retenue de 10% au titre du prélèvement
obligatoire, normalement effectué par le notaire.

Solution : le redressement du contrôleur n’est pas fondé, car l’entreprise étant une personne
morale, elle ne peut de plein droit être assujettie au régime d’imposition des personnes
physiques.

jeudi 26 novembre 2015

La matière imposable vient soit :

- De la comptabilité ou
- Du droit (acte juridique).

C’est pourquoi l’agent des impôts va suivre

1. L’arbre dichotomique de la fraude.


Il peut s’agir d’une fraude (mais surtout une irrégularité)

- comptable
o D’une dissimulation
 De la comptabilisation des opérations fictives : exemple : achat
de sacs de riz via une société au Sénégal par une entreprise
camerounaise. Mais c’est le bureau d’achat de la société mère de
l’entreprise camerounaise, situé dans un paradis fiscal qui facture la
vente.
 Des omissions d’opérations réelles (une vente qui n’est pas
comptabilisée, ou un achat fictif passé en comptabilité
o D’une fraude au compteur.
 Débit d’un compte de bilan par le crédit d’un compte de
bilan. Exemple : vente de marchandises à un client pour
10 000 000 F. l’écriture normale est Débit : 41 ; Crédit : 701. Mais le
comptable passe cette écriture : Débit : 41 ; Crédit : 46 Associés
10 000 000 F. il s’agit d’une distribution non officielle de 10 000 000
F en franchise d’IS. Cette fraude à un impact car l’associé peut se faire
rembourser cette créance. L’associé peut même se faire rémunérer par
des intérêts créditeurs qui entraineront eux aussi une économie
d’impôt.
 Débit d’un compte d’exploitation par le crédit d’un compte
de bilan : Exemple : les immobilisations passées en charge.
- non comptable il peut s’agir
o abus
 abus de droit (article L 33 du LPF): exemple : exagération des
salaires ; salaire d’une secrétaire plus élevé que le salaire d’un
directeur. Loyer d’un directeur anormalement élevé.
L’abus de droit implique une mise en scène juridique et suppose un
contrat dont les clauses sont inventées pour échapper à l’impôt.
Exemple : contrat de travail non supporté par un travail effectif.
Contrat de vente au fils du PDG provisionné par la suite.
 Abus de fait : il s’agit d’une tromperie. Exemple : Déguisement de la
vente par un don.
L’abus de fait se distingue de l’abus de droit en ce sens que le
support de la fraude (l’acte juridique) n’est pas vicié dans ses
stipulations (clauses), mais la fraude s’installe au moment de la
contrepartie financière. Exemple : Mise à disposition des fonds par un
associé sous la forme d’un emprunt par l’écran d’une banque alors
qu’il s’agit d’un apport en compte courant.
o Atténuation : diminution indue de l’actif ou gonflement indu du passif.
 Atténuation définitive : elle se traduit par la pratique des
amortissements cumulés excédant le prix de revient de
l’immobilisation. Erreur volontaire : taux d’amortissement de 5%
surélevé à 10%. Comptabilisation expresse d’une immobilisation en
charge afin de profiter à la fin de la 5 e année d’une réintégration des
amortissements irrégulièrement différés.
 Atténuation par décalage : le décalage peut se traduire par le
retardement du fait générateur. Exemple : non comptabilisation
d’une créance acquise au moment de sa réalisation, suivie d’une
comptabilisation au moment de l’encaissement ; vente réalisée en
décembre 2015, mais comptabilisée lors de l’encaissement en janvier
2016.
Le décalage peut être aussi le fait d’une anticipation trop rapide des
charges.

2. Le suivi des comptes

A. Quelques comptes du passif

a) Le compte capital
Fiscalement, le compte capital représente la valeur nominale des actions ou des parts sociales
apportées par les associés. C’est une ressource de financement mise à la disposition de
l’entreprise de manière durable, et caractérisée par sa fixité (caractère immuable).

Par conséquent, le régime fiscal du capital s’apprécie en fonction des mouvements qui peuvent
intervenir pour l’influencer positivement ou négativement.

Quel que soit le mouvement (augmentation du capital) qui influence le capital, celui-ci est
enregistré gratuitement.

En cas de réduction du capital, il conviendrait de bien distinguer le remboursement du capital,


la réduction du capital proprement dite et l’amortissement du capital.

On entend par remboursement du capital, une opération par laquelle une société
rembourse aux actionnaires tout ou partie nominale de leus actions à titre d'avance sur les
produits de la liquidation future de la société. L’inspecteur cherchera à savoir si le
rembourrement a été opéré par remboursement sur les bénéfices. Son objectif est de maitriser
l’impôt sur les distributions (l’IRCM).
b) Le compte réserves
Les réserves fiscalement correspondent à des bénéfices laissés à la disposition de l’entreprise et
non incorporées au capital. Si l’inspecteur interroge sur les réserves, il peut rechercher si ces
réserves ont supporté au préalable l’IS, ou si ces réserves ont été imposées de manière
libératoire (écart de réévaluation).

c) Le report à nouveau
Lors d’un contrôle, le report à nouveau est constitué par le bénéfice des exercices antérieurs
qui n’ont pas été distribués ou affectés à un compte de réserve libéré de l’impôt il peut s’agit d’un
report à nouveau positif, où l’inspecteur peut demander la présentation des procès-verbaux
d’assemblée ; dans ceux-ci, il recherchera les résolutions actant la mise à disposition des
dividendes.

d) Les subventions d’équipement


Les subventions d’investissement sur le plan fiscal sont des aides accordées par l’État, les
collectivités publiques, ou autres tierces personnes pour des raisons diverses, notamment pour
permettre l’acquisition ou la création des immobilisations. La partie financée par la subvention
doit être réintégrée dans le résultat de l’entreprise.

e) Les provisions pour pertes et charges


Les provisions pour pertes et charges sont des déductions destinées soit à faire face à des
faits que les événements en cours rendent probables (l’entreprise est condamnée à payer des
indemnités pour licenciement abusif), soit à couvrir des dépenses ayant un caractère de charges
normales de l’entreprise, mais dont l’importance et la nature sont telles que pour des raisons de
bonne gestion, ces charges doivent être étalées sur plusieurs exercices. Les investigations de
l’administration vont tendre à surveiller la confusion faite par les entreprises entre provision
(acte certain qui rend la réalisation de celui-ci probable) et charge à payer (factures d’eau ou
d’électricité, ces charges se justifient par des pièces justificatives).

f) Les emprunts et dettes


Les emprunts et dettes sont définis fiscalement comme l’expression comptable de la dette
résultant de l’octroi des prêts remboursables à terme. Dans une optique fonctionnelle, les
emprunts participent concurremment avec les capitaux propres à la couverture des besoins de
financement durables de l’entreprise.
Les emprunts régulièrement inscrits au passif d’une entreprise n’ont en soi aucune incidence
fiscale. Toutefois, l’administration peut vous interroger sur la réalité de l’emprunt, la
situation de l’homme clé (article 36 du CGI).

Exemple : l’entreprise accorde un prêt à un cadre de l’entreprise pour 150 000 000 F alors que
ce dernier doit déjà à la société 125 000 000 F. la partie des intérêts due sur la base de
125 000 000 F ne sera pas déductible, seuls les intérêts sur 25 000 000 F pourront être déduits.

Exemple d’optimisation fiscale : Processus de sous-capitalisation par une moindre capitalisation


et une hausse des emprunts (privilégiés) et des comptes courants associés.

B. Quelques comptes d’actifs

a) Le compte de charges à immobiliser


jeudi 10 décembre 2015

Ce sont des charges de caractère général ayant une incidence sur le résultat, mais sans
contrepartie, et sans entrée d’un bien à l’actif de l’entreprise. C’est un actif non monétaire et
sans substance physique. Ce sont des charges qui peuvent générer des économies ou des gains
sur les exercices ultérieurs.

Les points que l’inspecteur regardera

L’inspecteur des impôts doit vérifier que les charges immobilisées font l’objet d’un
amortissement dans un délai de 2 à 5 ans.

Également, il doit vérifier que tous les frais enregistrés dans ces comptes ont la nature des frais
immobilisés à étaler sur plusieurs exercices.

L’inspecteur cherchera aussi les glissements de certains éléments d’actif non amortissables.
Exemple : les terrains.

Il devra également vérifier la possibilité d’optimisation abusive (car tendant à contourner


l’article 12 du CGI). C'est-à-dire transformer certaines charges qui auraient du entrainer des
déficits ordinaires en

Le comptable de l’entreprise doit s’assurer que les valeurs inscrites à ce compte représentent
bien des immobilisations incorporelles et non des charges normales.
b) Les immobilisations corporelles
Principe (compréhension fiscale)

Ce sont les éléments d’actif physiques qui ont le potentiel pour générer les avantages
économiques futurs. Elles sont détenues par l’entreprise

- soit pour être utilisées dans la production, ou pour la fourniture de biens et services ;
- soit pour être loués à un tiers ;
- ou tout simplement pour être utilisés à des fins administratives.

Lors de l’acquisition, il faut surveiller le coût d’inscription. Hors les immobilisations acquises
rentrent à leur coût d’acquisition qui tient compte des frais accessoires nécessaires pour leur
mise en état d’utilisation.

S’il agit d’une immobilisation produite par l’entreprise, il s’agit du coût de production.

Pour intégrer une charge au coût de l’immobilisation, il faut que :

- cette charge ait apportée une plus-value ;


- cette charge a prorogé la durée de vie du bien.

Il faut également surveiller la comptabilisation de la taxe qui a grevée le bien. Exemple : si achat
d’un bien qui concoure aux opérations imposables à la TVA, il doit être enregistré HT.

Pendant la vie de l’immobilisation, il faudra surveiller le taux d’amortissement, qui est


essentiellement linéaire.

c) Les immobilisations financières


Principe

On entend par immobilisations financières

Question : Existe-t-il des intérêts qui rémunèrent ces participations ? À qui appartiennent-ils ?
Produire les états financiers des sociétés qui sont contrôlées ?

Il faudra justifier les dépréciations des titres, ainsi que la rémunération obtenue. L’entreprise
risque de se faire redresser pour provision non justifiée.

d) Les comptes courants débiteurs


Il peut s’agir de distributions de bénéfices.
e) Les comptes clients
Il faut faire attention aux provisions sur créances douteuses et litigieuses. Pour qu’il y ait
provision, il faut un acte qui rend une perte probable. Il ne faut passer les créances
irrécouvrables qu’après épuisement de toutes les diligences prévues par l’AU OHADA et
l’acquisition de la certitude de la perte probable.

Ce sont le Commissaire aux comptes et le dirigeant de l’entreprise qui détermine le taux de


provision applicable.

f) La trésorerie
Éviter les comptes caisse créditeurs, qui signalent les comptes occultes.

C. Les comptes de produits


En principe, fiscalement c’est la règle de l’exhaustivité qui prime, c'est-à-dire l’entreprise doit
comptabiliser en produits l’ensemble des sommes reçues ou à recevoir en contrepartie de ses
opérations, et se rapportant à l’exercice en cours ou aux exercices précédents.

L’auditeur cherchera si toute la production vendue a été comptabilisée dans les comptes de
produits.

Il doit aussi vérifier la taxe collectée. Si les produits sont taxables à la TVA, la comptabilisation
en produits se fait pour le montant HT. Si tous les produits sont taxables, un rapprochement
entre la TVA collectée et le total du chiffre d’affaires est possible. Également, un rapprochement
peut être fait entre le CA HT global de l’année et le montant des acomptes versés (2,2%).
Toutefois, il faut tenir compte du chevauchement : l’acompte de décembre sera versé le 15
janvier.

D. Les comptes de charges


L’analyse des comptes de charges s’opère globalement à partir de l’article 7 du code, et
également les articles 8, 8 bis, 8 ter : paradis fiscaux, 101 et 102.

Dépenses d’un montant supérieur à 500 000 F.

Question : est-ce une charge nécessitée par les besoins de l’exploitation ? Cette charge a-t-elle
été comptabilisée selon sa nature ? La charge est elle relative à l’exercice ? Est-elle justifiée dans
son principe et dans sa matérialité ?

Voir aussi article 92 bis ; faire attention aux sommes versées supérieures à 250 000 F.
TITRE 2 : LA GESTION DU CONTENTIEUX

SECTION 1 : Généralités


Le recours à un procès fiscal traduit la radicalisation du conflit entre l’entreprise et
l’administration fiscale. S’il y a conflit, c’est que le droit souffre quelque part, soit
l’administration se refuse à se soumettre à la règle de droit, ou le contribuable estime que ses
droits ont été violés. Dès lors, le contentieux fiscal se présente comme le régulateur de tension
entre l’État et le contribuable.

1. 1ère étape : la détermination de la nature du litige


Contrairement à d’autres litiges, le contentieux fiscal est essentiellement pluriel.

Exemple : prenons le processus de prélèvement fiscal, il passe par deux phases –

- l’assiette : la base, la liquidation et


- le recouvrement : le délai

Cette détermination de la nature du litige permet de déterminer le juge compétent, car il y a


dualité du juge :

- le juge administratif sera compétent en ce qui concerne l’impôt sur le revenu :


IS, IR, TVA et autres impôts assimilés (TSR, les cotisations CNPS)

- le juge judiciaire s’occupera des droits d’enregistrement et taxes assimilées,


les contentieux de recouvrement et la répression pénale des infractions
fiscales.

Contentieux fiscal

Juge administratif Juge judiciaire

Impôt sur les sociétés Droits d’enregistrement


Impôt sur le revenu des personnes physiques Taxes assimilées
Taxe sur la valeur ajoutée Contentieux de recouvrement
Taxe spéciale sur le revenu Répression pénale des infractions fiscales
Cotisations CNPS
2. Compétence du juge judiciaire

A. Droits d’enregistrement et taxes assimilées


Parce que les droits d’enregistrement sont perçus à l’occasion de faits et d’actes juridiques
purement civils, à la base de cette perception, il n’y a pas d’avis de mise en recouvrement (AMR).
Ainsi, on pense que seul le juge judiciaire est le gardien de la propriété et des libertés
individuelles des citoyens contre l’arbitraire ou les abus de l’administration fiscale.

Ainsi, le redevable qui conteste le bien-fondé de l’exigibilité des droits d’enregistrement ou la


quotité des sommes réclamées peut former opposition dans un délai de 3 mois qui suivent la
notification du titre de perception.

B. Le contentieux de recouvrement
Les actes de poursuite se répartissent en deux :

- Actes de recouvrement de droit commun relevant du domaine du juge


judiciaire :
o mise en demeure valant commandement de payer ;
o saisie ;
o vente (actes prévus aux articles L 55 et suivants).
- Mesures particulières de poursuite : c’est le juge administratif qui est
compétent (avis à tiers détenteur : ATD ; la contrainte extérieure, le blocage des
comptes, fermeture d’établissement, mise en fourrière, exclusions au marché).
Articles L 71 à L 80.
Il faut procéder d’abord au recours gracieux préalable. S’il n’y a pas satisfaction,
il faut saisir le Ministre puis le juge administratif.

Les sanctions fiscales

Tout acte posé par le contribuable est supposé être de bonne foi (présomption d’innocence).

- Les sanctions de bonne foi :


- Pour l’application des sanctions de mauvaise foi : la charge de la preuve incombe à
l’administration fiscale
o Sanctions administratives ou pécuniaires : amendes, pénalités et même
intérêts de retard…etc. Elles ne sont connues que par le juge administratif
o Sanctions correctionnelles, qui tiennent compte de la gravité : elles
incombent au juge judiciaire et constituent la répression pénale des
infractions fiscales (articles L 107 à L 114). Elles sont connues par le juge
judiciaire.

C. La répression pénale des infractions fiscales


Le procureur de la République ne peut pas se saisir lui même du dossier fiscal.

Elle est réglée par les articles L 107 à L 114

Sans avis de mise en demeure, la procédure est viciée.

Les étapes de la procédure

1. La DGI
2. La CIF émet un avis
3. Au Ministre
4. Au Ministère public

L’initiative de la poursuite est prise par la DGI qui la révèle au Ministre.

Le Ministre saisit la CIF (Commission des Infractions Fiscales). Si la CIF émet un avis favorable,
le Ministre doit porter plainte.

La plainte est portée auprès du ministère public seul capable de mettre en mouvement l’action
publique.

3. Compétence du juge administratif

A. Distinction entre le contentieux d’assiette et réclamation gracieuse


Le juge administratif est compétent en matière du contentieux d’assiette. Toutefois, il faut
distinguer la réclamation contentieuse de la réclamation gracieuse. C'est-à-dire, quand
l’entreprise attaque l’administration, deux cas peuvent se présenter :

- La réclamation contentieuse : qui regroupe les voies de recours les plus


importantes.
- La réclamation gracieuse : qui est appelée « juridiction gracieuse »,
abusivement.

Elles se situent toutes les deux en phase précontentieuse du contentieux fiscal.


Réclamation gracieuse Réclamation contentieuse
Les ressemblances
Il y a obligation de saisir l’administration
fiscale
Il s’agit du redevable légal
Cette action peut aussi revenir au détenteur
du mandat
Ou aux représentants légaux de l’entreprise
Les dissemblances

Le référentiel légal

Les objets ou domaines respectifs


La forme de la réclamation contentieuse

a) Les ressemblances
Il y a obligation de saisir l’administration qui a assis les impositions (la saisine).

La règle veut que quelque soit la nature de la réclamation, le contribuable qui entend obtenir :

- soit la réparation des erreurs commises dans l’assiette de l’impôt ou


- les erreurs de liquidation des impositions, ou
- le bénéfice d’un droit résultant d’une disposition législative ou réglementaire, ou
- qui après avoir reconnu le bien fondé des impositions souhaite infléchir la position
de l’administration.

Ce contribuable doit saisir en 1er lieu les services fiscaux compétents qui ont assis les
impositions querellées.

Il s’agit du redevable légal lui-même, c'est-à-dire celui dont le nom figure sur ou dans le titre
de perception ou dans l’avis de mise en recouvrement.

Cette action peut aussi revenir au détenteur du mandat (mandataire). Celui qui dispose du
mandat peut donc agir (article L 116).

Également les représentants légaux de l’entreprise, c'est-à-dire :

- Président du conseil
- Directeurs généraux
- PCA
- DG et toute personne habileté à ester en justice pour le compte de l’entreprise.
b) Les divergences

i. Le référentiel légal
La réclamation contentieuse est régie par les dispositions des articles L 115 à L 124 du
LPF en ce qui concerne la phase administrative ; et les articles L 126 à L 140 en ce qui
concerne la phase juridictionnelle de la réclamation contentieuse.

En ce qui concerne la réclamation gracieuse, il s’agit des articles L 141 à L 146 du LPF.
Ce recours s’arrête au niveau du Ministre.

Réclamation contentieuse Réclamation gracieuse

Phase administrative Phase juridictionnelle


L 115 – L 124 L 126 – L 140 L 141 – L 146

ii. Les objets ou domaines respectifs


 Réclamation contentieuse

L’objet ici est d’attaquer l’administration par les moyens de droit au niveau de la réclamation
contentieuse.

Le contribuable tente ainsi d’obtenir réparation des erreurs commises à son


détriment dans l’assiette et le calcul des impositions ; ou tente d’obtenir le bénéfice d’un
droit résultant d’une disposition législative ou réglementaire (article L 115 du
LPF).

Réclamation contentieuse L 115 Réclamation gracieuse


tente ainsi d’obtenir réparation des erreurs tente d’obtenir la remise ou la modération des
commises à son détriment dans l’assiette et le impôts directs établis
calcul des impositions 
tente d’obtenir le bénéfice d’un droit résultant d’une demandes de remise ou de modération d’amendes ou
disposition législative ou réglementaire de majorations d’impôts, lorsque les pénalités et les
intérêts de retard et le cas échéant les impositions
principales sont devenus définitifs
les demandes en décharge de responsabilité
les demandes de receveurs des impôts visant à
l’admission en non-valeur des cotes
irrécouvrables ou une décharge en
responsabilité.

 Réclamation gracieuse

En réclamation gracieuse, le contribuable après avoir reconnu le bien fondé des impositions,
tente d’obtenir la remise ou la modération des impôts directs établis en cas de gêne
ou d’indigence le mettant dans l’impossibilité de se libérer de sa dette fiscale.

Cette juridiction gracieuse peut connaitre également des demandes de remise ou de


modération d’amendes ou de majorations d’impôts, lorsque les pénalités et les intérêts de retard
et le cas échéant les impositions principales sont devenus définitifs.

Cette juridiction est compétente pour connaitre les demandes en décharge de


responsabilité incombant à certaines personnes quant au paiement des impositions dues par
un tiers.

Enfin, cette juridiction gracieuse statue également sur les demandes de receveurs des impôts
visant à l’admission en non-valeur des cotes irrécouvrables ou une décharge en
responsabilité.

Aucune remise ou modération ne peut être accordée sur des impôts sur le chiffre d’affaires
et les impôts collectés auprès des tiers pour le compte du Trésor public, ainsi que leurs pénalités.

iii. La forme de la réclamation contentieuse


À peine de nullité, la réclamation contentieuse doit remplir les conditions prévues à l’article
L 116 nouveau. Ces conditions sont les suivantes :

- Formalisme rigoureux :
o Être signée du réclamant ou de son mandataire, ou du responsable ayant
compétence pour ester en justice ;
o Être timbrée ;
o Mentionner la nature de l’impôt, l’exercice d’émission, le numéro de l’avis de
mise en recouvrement et le lieu d’imposition ;
o Contenir l’exposé sommaire des moyens et les conclusions de la partie
o Être appuyée des pièces justificatives de paiement de la partie non contestée
des impôts
- En ce qui concerne la réclamation gracieuse, il y a simplification de formalités :
dispense des timbres (article L 143).

Mardi janvier 2016

Les points à surveiller sont :

4. Les délais
Lorsque vous constatez une surimposition ou une imposition à tort, vous devriez saisir les
services compétents dans un délai de 30 jours à compter de la date de réception de l’AMR ou
de la prise de connaissance certaine de l’imposition. Cette prise de connaissance se traduit par :

- La lettre à vos observations

Le délai général du contentieux est de 90 jours. Lorsqu’on vous a facturé les impôts à tort, vous
avez 30 jours, mais en général cela peut aller jusqu’à 60 jours.

Toute procédure contentieuse commence avec la saisine du Ministre.

La phase contentieuse a 2 étapes :

- le Chef de Centre Régional des Impôts territorialement compétent pour les


réclamations de montant inférieur ou égal à cinquante (50) millions de francs CFA en
principal ;
- le Directeur chargé de la gestion des Grandes Entreprises pour les réclamations
n’excédant pas cent (100) millions de francs CFA en principal ;

Les autorités doivent nous répondre dans 30 jours.

Si nous ne sommes pas satisfaits, nous pouvons saisir le Ministre (article L 119).

Lorsqu’on saisit le Ministre, l’objet est « Recours gracieux préalable » qui annonce une
procédure contentieuse en cas de réponse non favorable ou alors aucune réponse.

5. Les seuils de compétence (réclamation contentieuse)


- Directeur régional et DGE ; maximum = 50 000 000 F
- DGI ; maximum = 100 000 000 F
- Ministre = en cas de non réponse de ces derniers, ou alors si le montant dépasse les
précédents seuils de compétence

Réclamation contentieuse L 116-3 Réclamation gracieuse L 145


Chef de Centre Régional des impôts ≤ 50 000 000 F CFA Chef de Centre Principal ou DGE ≤ 30 000 000 F CFA
Directeur de la DGE ≤ 100 000 000 F CFA DGI ≤ 100 000 000 F CFA
DGI  100 000 000 F CFA MINFI  100 000 000 F CFA
MINFI : lorsque toutes les voies antérieures ont été
épuisées

Pour la saisine du Ministre

Votre recours gracieux préalable doit remplir les conditions prévues à l’article L 119. Pour
rédiger le recours gracieux préalable, il faut réclamer l’identité de la réclamation. La requête doit
contenir sous peine de nullité :

- Votre signature
- Un timbre
- La demande doit être présentée dans un délai de 30 jours à partir de la notification
des décisions des autorités inférieures (DGE, Directeur Régional, DGI)
- La nature des impositions
- La date…

6. Les précautions à prendre : le sursis de paiement


C’est la demande de sursis de paiement (voir article L 121 du LPF). Elle paralyse la
mise en recouvrement. Cette demande pour être recevable, doit être formée expressément pour
éviter des poursuites intempestives.

Elle doit préciser les montants et les bases des dégrèvements sollicités.

La levée du sursis de paiement intervient avec la réponse motivée de l’administration et


expressément notifiée au contribuable. L’absence de réponse de l’administration dans un délai
de 15 jours équivaut à l’acceptation tacite du sursis de paiement.

Ce sursis ne cesse qu’à compter de la date de la décision motivée de l’administration.

Si la décision du Ministre ne vous donne pas satisfaction, vous devez saisir les tribunaux
administratifs dans un délai de 02 mois, à compter de la notification et de la décision du
Ministre.
L’objet de cette requête est :

« Requête aux fins d’annulation ou de dégrèvement des impositions »

Il s’agit des tribunaux administratifs du lieu de rattachement de l’entreprise, c'est-à-dire du lieu


du siège social.

La décision du Ministre doit vous être adressée par pli recommandé avec accusé de réception ou
remise en mains propres avec décharge.

En cas de silence du Ministre dans un délai de 02 mois, le contribuable peut saisir d’office le
tribunal administratif du Centre des impôts de rattachement.

7. La transaction
La transaction est une forme de convention par laquelle les parties (l’administration et le
contribuable) mettent fin au litige : articles L 125, L 125 bis régissant la transaction.

La transaction est initiée par l’administration et sur proposition du Directeur Général des
impôts au Ministre des finances. Ce dernier peut donc autoriser de conclure la transaction et
dans deux (02) cas :

- Soit avant la mise en recouvrement des impositions, c'est-à-dire pendant la procédure


contradictoire du contrôle fiscal ;
- Soit durant la procédure contentieuse

En cas d’acceptation de la transaction par le contribuable, il doit s’engager à ne pas introduire


une requête ultérieure, à se désister de réclamations ou de requêtes introduites auprès des
tribunaux, à s’acquitter immédiatement des droits et pénalités à sa charge.

Innovations introduites en matière contentieuse par la LF 2016


L’AMR est le seul titre de créance.

Toutefois, il convient de préciser les seuils de compétence des autorités fiscales en matière de
remise, modération, des pénalités sur les droits d’enregistrement. Elles sont les suivantes :

- 1 000 000 F au plus pour les Chefs de centre des impôts


- 5 000 000 F pour les régionaux et directeurs des grandes entreprises (DGE)
- 20 000 000 F au plus pour le Directeur général des impôts (DGI)
- Au-delà de 20 000 000 F pour le Ministre des Finances (Minfi)

En tout état de cause, les modérations et remises de pénalités ne peuvent être accordées lorsque
le retard est supérieur à 01 mois après paiement des 10% au titre d’amende fiscale (voir
l’article 276 fixant les délais d’enregistrement des actes). (Article L 142 de la LF 2016)

SECTION 2 : LE DÉROULEMENT DE LA PROCÉDURE DEVANT LES


TRIBUNAUX ADMINISTRATIFS

1. Délai de présentation de la requête


C’est le délai de droit commun de 60 jours à partir de la réception de l’avis de notification
de la décision du Ministre (L 126).

2. Forme de la requête
La requête se présente sous forme de demande adressée au greffe du Tribunal
administratif où elle est enregistrée. Il faut toujours demander l’accusé de réception.

Cette requête, à peine d’irrecevabilité doit remplir les mêmes conditions de fond que celle de la
réclamation contentieuse introduite lors de la phase administrative du contentieux
fiscal.

3. Sursis à exécution
Il faut renouveler sous forme de demande le sursis à exécution (L 129).

4. Complément de justification devant le tribunal


Tout vice de forme qui a justifié le rejet de la réclamation peut être comblé ou utilement couvert
dans la demande adressée au tribunal.

5. L’identité des impositions réclamées dans la réclamation initiale


Le contribuable ne peut pas réclamer devant le tribunal administratif des impositions
différentes de celles visées dans la réclamation devant l’administration.

6. Les notifications
La requête introductive d’instance est notifiée immédiatement au Ministre.
7. Les délais
Le Ministre dispose d’un délai de 03 mois pour répondre dont 02 mois pour le Directeur des
impôts et 1 mois pour le Ministre. Ce délai de 02 mois peut être prorogé ou prolongé de deux
(02) autres mois en raison de circonstances exceptionnelles motivées.

Si le ministre ne produit pas sa réponse dans le délai de 03 mois, il est réputé avoir acquiescé
aux faits exposés dans la requête du contribuable.

Si le contribuable ne produit pas sa réponse dans un délai de 01 mois, il est réputé avoir désisté
de son action.

8. La décision du tribunal
À l’issue de la procédure contradictoire, le tribunal administratif rend une décision qui est
susceptible de faire l’objet de recours auprès de la Chambre administrative de la Cour
Suprême. Et au cas où la Cour Suprême ne donne pas satisfaction, il est possible de saisir
l’Assemblée plénière de cette Cour.

TITRE 1 : LE CONTRÔLE FISCAL..................................................................................................2

SECTION 1 : CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES.........................................................................2

1. Définition du contrôle fiscal.............................................................................................2

2. L’art de recevoir le vérificateur/l’inspecteur des impôts/contrôle fiscal..........................2

A. Les péchés à ne pas commettre lors de l’arrivée du vérificateur dans l’entreprise.......2

Péché N°1 : Fermer la porter au nez des vérificateurs......................................................2

Péché N°2 : Tomber dans un excès de convivialité...........................................................3

Péché N°3 : Croire que les vérificatrices sont plus conciliantes.......................................3

Péché N°4 : Laisser le libre accès du vérificateur aux dossiers........................................3

Péché N°5 : Ne les laisser pas faire des photocopies eux-mêmes.....................................3

Péché N°6 : Ne laisser pas vos salariés parler librement aux vérificateurs, ou créer des
relations amicales avec le vérificateur..............................................................................3

Péché N°7 : Éviter les obstructions systématiques...........................................................3

Péché N°8 : Éviter les dépôts de déclaration hors délais..................................................3

Péché N°9 : Éviter de laisser apparaitre des anomalies grossières dans votre déclaration
........................................................................................................................................... 3
B. De la gestion du contrôle fiscal proprement dite : acceptation du contrôle.................3

C. Les limites au contrôle fiscal.........................................................................................4

D. Les différents types de contrôle.....................................................................................5

1. Les contrôles-information..................................................................................5

1.1. L’exercice du droit de communication........................................................5

1.1.1. Définition........................................................................................................5

1.2. Le droit d’enquête.............................................................................................5

1.2.1. Les sanctions relatives au droit d’enquête.............................................6

2. Les contrôles redressement...............................................................................6

2.1. Le contrôle sur pièces...................................................................................6

2.1.1. Définition.......................................................................................................6

2.1.2. Caractéristiques du contrôle sur pièces.................................................7

2.1.3. Les deux(02) aspects du Contrôle Sur Pièces........................................7

2.1.3.1. Le contrôle formel.................................................................................7

2.1.3.2. Le contrôle analytique..........................................................................7

2.1.4. Compétences des agents en matière de contrôle sur pièces..............7

2.1.5. Fréquence du contrôle sur pièces............................................................8

2.1.6. Exercice du contrôle sur pièces proprement dit..................................8

2.1.7. Conclusion sur le contrôle sur pièces : 10 commandements pour


mieux gérer le contrôle sur pièces.......................................................................9

2.2. D’autres contrôles...........................................................................................10

2.2.1. Les vérifications de comptabilité............................................................10

2.2.1.1. La vérification générale de comptabilité........................................10

SECTION 2 : LES OBJECTIFS POURSUIVIS PAR L’INVESTIGATION DE


L’ADMINISTRATION FISCALE................................................................................................16

1. L’arbre dichotomique de la fraude..................................................................................16

2. Le suivi des comptes........................................................................................................17

A. Quelques comptes du passif............................................................................................18


a) Le compte capital.........................................................................................................18

b) Le compte réserves......................................................................................................18

c) Le report à nouveau.....................................................................................................18

d) Les subventions d’équipement....................................................................................18

e) Les provisions pour pertes et charges.........................................................................18

f) Les emprunts et dettes.................................................................................................19

B. Quelques comptes d’actifs...............................................................................................19

a) Le compte de charges à immobiliser...........................................................................19

b) Les immobilisations corporelles.................................................................................20

c) Les immobilisations financières.................................................................................20

d) Les comptes courants débiteurs..................................................................................20

e) Les comptes clients.....................................................................................................20

f) La trésorerie.................................................................................................................21

C. Les comptes de produits..................................................................................................21

D. Les comptes de charges...................................................................................................21

TITRE 2 : LA GESTION DU CONTENTIEUX..............................................................................22

SECTION 1 : Généralités............................................................................................................22

1. Compétence du juge judiciaire.......................................................................................22

A. Droits d’enregistrement et taxes assimilées................................................................22

B. Le contentieux de recouvrement.................................................................................22

C. La répression pénale des infractions fiscales..............................................................23

2. Compétence du juge administratif..................................................................................23

A. Distinction entre le contentieux d’assiette et réclamation gracieuse..........................23

a) Les ressemblances...................................................................................................24

b) Les divergences........................................................................................................24

i. Le référentiel légal...............................................................................................24

ii. Les objets ou domaines respectifs.......................................................................24


iii. La forme de la réclamation contentieuse.............................................................25

SECTION 2 : LE DÉROULEMENT DE LA PROCÉDURE DEVANT LES TRIBUNAUX


ADMINISTRATIFS....................................................................................................................28

1. Délai de présentation de la requête....................................................................................28

2. Forme de la requête............................................................................................................28

3. Sursis à exécution...............................................................................................................28

4. Complément de justification devant le tribunal................................................................28

5. L’identité des impositions réclamées dans la réclamation initiale....................................28

6. Les notifications.................................................................................................................28

7. Les délais............................................................................................................................ 28

8. La décision du tribunal......................................................................................................28

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