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d’eux qu’ils posent les balises rapproche des PCGR améri- comptent davantage que les
d’une évaluation qui, à défaut cains, un modèle qualifié de données comptables qui sont, Gérard Bérubé est responsable
d’être précise, puisse permet- plus prudent, plus normatif et par essence, le reflet du passé. de la section Économie et fi-
tre une comparaison non plus plus réglementaire. Pour une L’information est nécessaire nance au quotidien Le Devoir,
en vase clos, mais qui tienne entreprise canadienne, l’exer- pour comparer les société à Montréal.
• V e n tes. n e t
L
’année qui a suivi la création 3) un lieu permettant aux visiteurs d’ef-
de notre site Internet, nos fectuer des achats, de concevoir leurs
ventes ont doublé, et j’attri- propres produits, de réunir de l’informa-
bue 70 % de cette augmenta- tion financière et d’échanger avec d’au-
tion à notre présence sur Inter- tres dans des groupes de discussion.
net.» Ainsi s’exprime Roswell De nos jours, il n’est pas exceptionnel
James, président de Roswell’s Cyberspace de voir sur le Net des applications du
Computer Book Store, à Halifax, l’un des genre «conception et réalisation» : le
pionniers du marketing en ligne. Son client donne ses préférences, puis la com-
commerce sur Internet, parmi les pre- mande est acheminée à un fournisseur
miers, remonte aux années 80, où l’on qui fabrique le produit ou fournit le ser-
pouvait se faire «fusiller» pour s’être an- vice selon les indications du client. Levi
noncé sur le «Net». Strauss & Cie, par exemple, a créé un site
Mais les choses ont changé. Le maga- qui permettait aux clients de dessiner
sin de Roswell James possède aujourd’hui leurs propres jeans. Ces jeans étaient en-
En d’autres mots, un site Web moderne, www.roswell.com. suite fabriqués sur mesure et leur étaient
Cette société florissante vend des livres livrés par courrier. Le site s’est avéré un
le site Web d’informatique partout dans le monde à succès, mais n’a pas fait long feu. En effet,
partir de Halifax. Les réussites de Roswell les pressions des détaillants (intermédiai-
pourrait devenir James reposent sur une stratégie élémen- res indélogeables) ont forcé la société
taire qui peut s’appliquer à presque n’im- Levi Strauss à abandonner cette pratique.
la vitrine par porte quelle entreprise. Les sites commerciaux se doivent
La vocation des premiers sites d’entre- cependant d’être fiables, solides et acces-
excellence pour prise était d’informer : le site fournissant sibles; les visiteurs n’y afflueront que s’ils
un «dépliant informatisé» aux clients. Et s’y sentent à l’aise, comme dans une pe-
le commerce l’on croyait alors qu’un site n’offrait à tite boutique de leur choix.
l’entreprise aucun avantage stratégique. L’emplacement joue un rôle clé dans
électronique Aujourd’hui, cependant, les entrepri- le succès des petites boutiques, et c’est
ses reconnaissent qu’un site Web cons- vrai également pour un commerce sur
titue pour elles : Internet. Au fond, la boutique n’a aucune
1) un lien précieux avec les clients; raison d’être si les clients potentiels n’y
2) un outil de marketing efficace, voire entrent pas. Bien sûr, d’autres facteurs
voudrait y trouver : avec qui il faut faire taller un pare-feu, c’est-à-dire un logiciel
affaire, comment commander, comment Outils de création de protection qui limite l’accès à un point
payer, où trouver les livres désirés. Le d’entrée unique qu’il contrôle. Si vous
menu de la page d’accueil comporte tous Les outils de création pour site faites affaire avec un PSI, renseignez-vous
ces renseignements. En règle générale, le Web, de plus en plus perfectionnés, bien sur les fonctions de sécurité offertes
visiteur ne devrait jamais avoir à cliquer continueront sans doute d’évoluer par ce PSI. La sécurité sur Internet n’est
plus de trois fois la souris pour trouver ce avec le temps. Beaucoup d’outils jamais parfaite; aussi est-il préférable
qu’il cherche. permettent maintenant de créer d’évaluer le degré de risque acceptable
De plus, M. James a pris soin de ne pas des pages et d’y ajouter une série selon le commerce exploité et la clientèle.
négliger ses clients dans la région. Sur son d’éléments à partir de boîtes de
site Web, il affiche des renseignements dialogues et de barres d’outils.
ÉTAPE 6. LA SIMPLICITÉ AVANT TOUT
sur son magasin de Halifax. En effet, de Les créateurs de sites Web aiment les fio-
Jusqu’ici, cependant, ils ne compor-
nombreux clients des environs visitent ritures; ces éléments peuvent être ac-
tent aucune fonction de gestion.
son site Web pour connaître l’adresse du crocheurs, mais ne sont pas nécessaires.
Il existe une vaste gamme
magasin. Ils veulent parler avec le person- Voici les caractéristiques qu’un site Web
d’outils de création — depuis les
nel, voir les 8 000 livres en magasin et bien pensé devrait posséder :
suites bureautiques Microsoft Of-
acheter sur place, comme dans le bon • Clarté et esthétique — Il doit exister un
vieux temps. fice 97 jusqu’aux outils de création équilibre entre l’esthétique et le contenu,
pour site Web (Macromedia Back- et le contenu doit être clair.
ÉTAPE 4. VENTE DU PRODUIT stage Internet Studio, Microsoft • Simplicité — Mettez-vous dans la peau
OU DU SERVICE Front Page 97, NetObjects Fusion et du client afin de répondre à ses attentes.
Roswell James a ensuite dû se rendre à Netscape Navigator Gold), en pas- • Convivialité —Trois clics tout au plus
l’évidence : il était en train de mettre sur sant par des logiciels d’éditique devraient suffire.
pied une maison de vente par correspon- (Microsoft Publisher 97). Les utilisa- • Réceptivité — Assurez-vous qu’on
dance avec ses problèmes particuliers de teurs de Lotus Notes peuvent se réponde aux questions du visiteur, et
règlement des transactions. servir de Lotus Domino pour créer placez des questions dans un fichier FAQ
Bien que certains serveurs offrent des et entretenir leur site Web et pour («foire aux questions», c’est-à-dire les
fonctions de sécurité suffisantes pour assurer la sécurité des bases de questions les plus fréquemment posées)
traiter les achats par carte de crédit, les données Notes. s’il y a lieu.
clients se méfient. C’est pourquoi il est Enfin, il existe plusieurs outils • Excellence — Méfiez-vous des éco-
important de leur fournir un autre moyen de conversion de documents, nomies de bouts de chandelles lors de la
de payer les biens ou les services. On peut comme le puissant HTML Transit de création ou dans le cadre de l’entretien de
par exemple leur permettre d’ouvrir un InfoAccess Inc., qui peut lire une votre site; vous pourriez être déçu du ré-
compte et leur demander de garantir leur vaste sélection de documents créés sultat ou de l’image projetée.
paiement par écrit, en inscrivant leur au moyen de logiciels de traitement
• Visibilité — Publicisez votre site, sur In-
numéro de carte de crédit sur une for- ternet et ailleurs, au moyen de cartes de
de texte ou d’éditique. En outre,
mule qu’ils remplissent puis envoient par visite, de dépliants, d’annonces, de bul-
Microsoft et Corel offrent leurs pro-
courrier ordinaire. On peut aussi avoir re- letins, etc.
pres logiciels d’assistance et d’ex-
cours à un service de paiement en ligne, Un site Web peut apporter à votre or-
tension Internet.
comme DigiCash. Dans ce cas, le service ganisation de nouvelles perspectives
ouvre un compte «hors ligne» au client. d’avenir. En évaluant les avantages que
L’entreprise envoie ensuite les comptes au vous en retirerez — augmentation des
service pour paiement, un peu comme ÉTAPE 5. LA SÉCURITÉ ventes, réduction des coûts, amélioration
elle le ferait avec un compte Visa ou Mas- Même si le Web offre des fonctions de du service à la clientèle — vous parvien-
tercard. Ou encore, on prend la com- sécurité évoluées, certains risques rat- drez à décider si la création d’un site Web
mande et on envoie simplement la facture tachés aux achats en ligne persistent. est une solution stratégique pour votre
au client, qui paiera ultérieurement. Néanmoins, il est possible de créer des entreprise.
Même s’il existe un certain risque de sites sûrs en utilisant des techniques Se-
crédit, le degré de risque est acceptable cure Socket Layer (SSL) ou S-HTTP. Jonathan Andrews, CISA, CA, FCA (An-
pour certaines opérations, telles que Grâce aux techniques S-HTTP, les clients gleterre et Pays de Galles), président de Full
l’abonnement à un magazine. peuvent repérer les sites sûrs s’ils utilisent Circle Management LTD., à Winnipeg, of-
Il est assez facile de traiter des com- le navigateur Netscape : ces sites affichent fre des services de consultation et de forma-
mandes sur le Web. On peut reproduire les une petite clé dans le coin inférieur tion en technologie de l’information.
bons de commande à l’écran afin que les gauche de la fenêtre du fureteur. La plu-
clients passent leurs commandes par cour- part des sites affichent une clé cassée en Gerald Trites, CISA, FCA, est chargé de
rier électronique, par courrier ordinaire son centre, indiquant qu’ils ne compor- cours à la Saint Francis Xavier University
ou par télécopieur. Les numéros de télé- tent aucune fonction de sécurité. d’Antigonish, en Nouvelle-Écosse. Il a écrit
phone devraient figurer sur le site, tout Lorsqu’on crée un site Web sur un abondamment sur les technologies de
particulièrement les numéros sans frais. serveur privé, il est recommandé d’ins- l’information.
Supers bolides •
S
i vous envisagiez l’achat En gardant cette idée à l’esprit, partons
d’une maison, son emplace- du bon pied pour notre voyage dans la
ment aurait-il une impor- jungle des systèmes d’exploitation, telle
tance pour vous? Bien enten- qu’elle se présente au cœur de l’année
du. Dans le domaine de l’im- 1997. Mon rôle, à titre de guide, est de
mobilier, tous les courtiers vous faire connaître les caractéristiques
vous le diront, les trois facteurs à consi- des systèmes d’exploitation qui se font
dérer sont l’emplacement, l’emplacement actuellement concurrence. Si les détails
et l’emplacement. Pour les adeptes de la des fonctionnalités et des spécifications
bonne forme physique, ces trois éléments techniques de ces systèmes vous in-
importants deviennent l’attitude, l’atti- téressent, vous trouverez l’information
tude et encore l’attitude, si l’on en croit dont vous avez besoin dans les revues spé-
un article que j’ai lu récemment dans un cialisées comme PC Magazine et Byte Trois éléments
magazine portant sur la musculation. (pour n’en nommer que deux) et sur d’in-
Une règle semblable s’applique aux sys- nombrables sites Internet (au moment clés caractérisent
tèmes d’exploitation, dont les trois élé- d’écrire ces lignes, le fureteur www.ya-
ments clés sont les applications, les appli- hoo.com dénombre pas moins de 1 492 tout bon système
cations et les applications. sites dans la catégorie operating systems).
Cette règle n’a pas toujours été aussi Dans un bureau type, on utilise habi- d’exploitation : les
évidente. L’intérêt généralisé (certains tuellement deux systèmes d’exploitation :
parleront plutôt d’hystérie) qui a entouré un pour le serveur de réseau, et un pour applications,
le lancement de Windows 95 au mois les micro-ordinateurs exécutant du trai-
d’août de cette même année, a occulté le tement de textes, des tableurs, du cour- les applications
fait que les systèmes d’exploitation ont rier électronique ainsi que des logiciels de
pour but de prendre en charge les appli- préparation de déclarations de revenus. et encore les
cations. Pour les journalistes, les universi- On trouve fréquemment une version ou
taires et les programmeurs, les systèmes une autre du système d’exploitation applications
d’exploitation peuvent avoir un intérêt Windows sur ces ordinateurs, les plus
intrinsèque, et en ont souvent un. Dans récents faisant appel à Windows 95 ou
le milieu des affaires, toutefois, la valeur NT et les plus anciens exécutant encore
des systèmes d’exploitation est déter- DOS ou Windows 3.1. Il n’est pas inha-
minée par les applications qu’ils suppor- bituel que des entreprises disposent d’un
tent (ou qu’ils supporteront bientôt). réseau local (RL) poste à poste, où tous
Promesses
• te n ues
D
ans l’article que j’ai écrit il de comptabilité intégrées bon marché
y a deux ans sur le marché puissent aussi convenir à ces segments du
peu reluisant des logiciels marché, elles ne font pas partie de mon
de comptabilité, je résu- champ d’étude.
mais ainsi la situation : «la Commençons par un bref rappel. En
cuvée 1995 des systèmes août 1995, j’avais analysé un certain nom-
compatibles avec Windows est un magma bre de produits et leur positionnement re-
de bonnes intentions et de promesses latif sur le marché. Certains d’entre eux
non tenues». (Voir «L’embarras du venaient tout juste d’être annoncés,
choix», août 1995, p. 32.) Je suis donc très d’autres avaient commencé à être livrés et
Les utilisateurs heureux d’affirmer que les choses ont la plupart en étaient à leur première ver-
beaucoup changé depuis, pour le mieux. sion. Tous les fournisseurs étudiés alors,
de logiciels de En fait, le marché semble avoir atteint sauf un (Computer Associates Master-
une certaine maturité. Les fournisseurs piece), ont maintenant livré toute une
comptabilité ont ne sont plus aussi prétentieux qu’aupara- gamme de produits, et ont procédé à plus
vant et les plus importants d’entre eux de 500 installations chacun en Amérique
été patients et ont désormais à cœur d’offrir à leurs du Nord. La plupart proposent une série
clients des produits de qualité et des complète de modules, y compris une ver-
peuvent désormais fonctions nouvelles. Il a fallu que les utili- sion conçue pour les utilisateurs qui ont
sateurs de logiciels de comptabilité besoin de puissantes fonctions de traite-
compter sur des générale se montrent patients, mais ils ment en raison de volumes importants,
peuvent enfin compter sur des four- notamment pour la base de données
produits de nisseurs qui tiennent leurs engagements. Microsoft SQL Server.
Mon étude portera cette fois sur les Développer un produit de ce type
grande qualité produits de réseau local et l’environ- exige des efforts considérables, et la com-
nement client/serveur, plus particulière- plexité technique dépasse largement celle
ment sur les fournisseurs qui visent les d’un produit de réseau local. Huit des
sociétés canadiennes ayant un chiffre grands fournisseurs de logiciels (voir le
d’affaires d’au moins 20 millions de dol- tableau en page 24) ont consacré environ
lars. Bien que certaines des applications 150 millions de dollars US au cours des
deux dernières années au développement Sur le marché des logiciels Positionnement des
de ces logiciels. Les conséquences de cet de comptabilité générale principaux produits
investissement sur leur rentabilité (et leur
Orac le
survie) restent à déterminer. Certains Grandes
d’entre eux, comme Great Plains, se sont entreprises Peop les o ft
SAP
tournés vers les marchés de capitaux
pour mobiliser des fonds. D’autres, Moyennes Dynamic s Platinu m
comme State of the Art et Platinum, met- entreprises C/S+ SQL SQL-NT
avec service So lomon
tent l’accent sur le développement SQL informatique
Su n
IV SQL
ou réinvestissent dans les produits Win-
dows les bénéfices tirés de leurs produits Moyennes
Platinu m
entreprises Premier fo r
vedettes tournant sous DOS. sans service Win do ws
ACC PAC/
Pour comprendre la tendance du informatique 2000
marché, il faut en connaître l’évolution. Les
Dyn amic s So lomon
entreprises ayant un chiffre d’affaires in- Entreprises IV
LAN
équipées de
férieur à 10 millions de dollars constituent réseaux locaux Bu s in es s
V is io n
l’essentiel du milieu des affaires au Canada.
Elles utilisent des produits comme Simple Progiciels
MY OB Simple
c omptab le
comptable, QuickBooks, BusinessVision et intégrés
MYOB, qui répondent bien à leurs besoins.
Les 300 à 500 plus grandes entreprises
canadiennes, dont le chiffre d’affaires dé- de nouveaux marchés à conquérir et de 500 millions de dollars ont dû couper
passe 500 millions de dollars, font appel à nouveaux objectifs de ventes à atteindre, leurs prix et raccourcir leurs calendriers
des fournisseurs comme SAP, PeopleSoft et et le marché des moyennes entreprises est de mise en œuvre. Entre-temps, les petits
Oracle. Comme elles ont des activités d’en- une cible tout indiquée. fournisseurs se sont hissés jusqu’au mar-
vergure internationale et des exigences de • Les fournisseurs de logiciels bas de ché des sociétés ayant un chiffre d’affaires
comptabilité complexes, elles ont voulu gamme ont mis au point d’excellents pro- de 10 à 50 millions, sans pour autant aug-
des «solutions d’entreprise» sur mesure et duits qui peuvent répondre aux besoins menter leurs prix. Il reste donc peu de
les ont payées très cher. Les coûts de ces de sociétés plus grandes. Les fonctions of- place pour les nombreux fournisseurs du
projets s’échelonnaient en effet entre 2 et fertes sont très intéressantes et le rapport marché intermédiaire, qui doivent se
100 millions de dollars, et leur mise en prix-rendement est extraordinaire. Ces trouver un créneau sans tarder. Compte
œuvre durait habituellement plusieurs an- fournisseurs convoitent aussi le marché tenu des frais considérables déjà engagés
nées. Il n’est pas étonnant, compte tenu de des moyennes entreprises; leurs produits dans la recherche et le développement, la
l’ampleur de leurs ressources, qu’un grand bon marché et leurs faibles coûts de mise situation risque de tourner à la catastro-
nombre de ces sociétés aient déjà consenti en œuvre présentent d’ailleurs un grand phe pour certains d’entre eux. Le tableau
cet investissement. attrait pour les propriétaires-exploitants ci-haut illustre bien ce phénomène de
Il reste donc le marché des moyennes dont le chiffre d’affaires se situe entre compression du marché.
entreprises (chiffre d’affaires entre 20 et 10 et 30 millions de dollars.
500 millions de dollars), qui ont des be- L’utilisateur final est infiniment plus LA POSITION DES FOURNISSEURS
soins et des moyens très diversifiés. Ce compétent qu’il y a deux ans, sait ce qu’il Cette année, mon analyse du marché
marché a été le bastion de fournisseurs veut et en connaît la valeur. Il est capable canadien des logiciels de comptabilité est
comme Computer Associates, dont le de faire la part des choses et d’exiger des fondée sur les critères suivants :
produit ACCPAC Plus a connu une po- preuves de qualité. Il envisage aussi la • Pénétration du marché – Dans quelle
pularité spectaculaire. On estime aujour- technologie, enfin, comme un moyen et mesure le fournisseur a-t-il réussi à ven-
d’hui à plus de 75 000 le nombre d’instal- non comme une fin en soi. C’est dre son produit sur le marché canadien et
lations de ce produit au Canada. Ces en- d’ailleurs de lui qu’il est question dans le quelle est l’ampleur de sa clientèle?
treprises sont sur le point de devenir le livre de Geoffrey Moore, Crossing the • Exhaustivité de la gamme de produits –
marché cible de fournisseurs des trois Chasm (La traversée du gouffre) (Harper- Le fournisseur a-t-il livré les cinq modu-
secteurs par suite de certains déve- Collins, 1991). Ce consommateur avisé les de base, soit le grand livre, les comptes
loppements récents, comme les suivants : recherche le chef de file sur le marché. Il fournisseurs, les comptes clients, le traite-
• Les fournisseurs de «solutions d’entre- exige des références, une clientèle établie ment des commandes et l’inventaire?
prise» sont arrivés au point de saturation. dans son secteur d’activité et un four- • Offre de produits compatibles – Trouve-
Les 300 à 500 plus grandes sociétés ont nisseur sûr et fiable. Il préfère les techno- t-on sur le marché des produits compati-
soit acheté tous les logiciels dont elles logies éprouvées aux solutions d’avant- bles pour des besoins particuliers tels que
avaient besoin, soit conclu que ces sys- garde. Et il veut le tout réuni en un seul la fabrication, l’établissement du coût de
tèmes sur mesure coûtaient trop cher; produit offert à un prix raisonnable. revient par commande ou par projet, le
dans ce dernier cas, elles sont à la re- Les fournisseurs de «solutions d’en- commerce de détail, etc.?
cherche de solutions de rechange. Les treprise» qui se sont tournés vers les so- • Stratégie client/serveur – Le fournisseur
fournisseurs haut de gamme ont besoin ciétés ayant un chiffre d’affaires de 50 à peut-il livrer un véritable produit client/
Te n d a n c e s d e s l o g i c i e l s d e c o m p t a b i l i t é a u m i l i e u d e l ’ a n n é e 1 9 9 7
INTERNET affirmer qu’ils ont mis en œuvre des aux données centralisées. La plupart
Le commerce électronique offre aux technologies et des outils SQL. Plat- des sociétés ont besoin de divers logi-
fournisseurs de logiciels d’énormes inum Software est un de ceux-là : ciels, vendus par divers fournisseurs;
possibilités. Procurer aux entreprises cette société a en effet mis au point les plus répandus sont les outils de
la capacité d’accepter des commandes un produit qui tire réellement parti productivité de bureau (traitement de
sur Internet par l’intermédiaire d’un de technologies sophistiquées pour texte, tableur, logiciel de télécopie,
système de comptabilité intégré est fournir des performances et un con- progiciel graphique et courrier élec-
un atout de taille. Et offrir aux clients trôle des données supérieurs. Une tronique), les logiciels de comptabilité
la possibilité de consulter sur Internet technologie client/serveur efficace (grand livre, comptes fournisseurs,
l’état de leurs commandes ou de leurs peut améliorer sensiblement le ren- comptes clients), les logiciels d’appli-
comptes, le niveau de leurs stocks, dement d’un système comptable, en cation (traitement des commandes,
ainsi que des renseignements sur particulier lorsque les volumes d’opé- fabrication, gestion des stocks) et les
leurs produits, 24 heures sur 24, cons- rations sont élevés pour les reports et systèmes d’information ou de produc-
titue un service très appréciable, qui la production de rapports. Aussi, la tion de rapports. Tous ces logiciels
n’entraîne pas de coûts de main- possibilité de contrôler l’accès aux doivent avoir accès aux mêmes don-
d’œuvre supplémentaires. Le produit données par d’autres logiciels, tels nées, notamment les adresses des
Dynamics de Great Plains et les pro- que tableurs, outils de production de clients, les soldes des fournisseurs et
duits Internet connexes ont placé rapports et programmes divers, as- les ventes cumulatives. Ces échanges
cette société dans une catégorie à sure la sécurité des données. Une de données ne peuvent se faire aisé-
part. En fait, l’intégration à Internet mise en garde cependant : un grand ment que si le stockage repose sur
est désormais une stratégie essen- nombre de fournisseurs utilisent SQL des normes. Les technologies éla-
tielle de commercialisation. Bien que Server, mais ne l’ont implanté que borées par Microsoft, comme ODBC
la plupart des technologies ne soient comme un outil de stockage de don- (connectivité de base de données ou-
pas exclusives, du fait qu’elles sont nées, fondé sur des fichiers non rela- verte) et OLE 2.0 (liaison et incorpora-
fondées sur les normes Internet de tionnels. Bien que tous les concep- tion d’objets) permettent aux concep-
Microsoft, il faut néanmoins déployer teurs se targuent d’offrir un produit teurs de créer des logiciels pouvant
des efforts pour regrouper les outils client/serveur, cette expression revêt partager des données stockées selon
qui permettront aux utilisateurs d’ex- des significations très différentes un format commun.
ploiter cette fonctionnalité, et c’est selon les produits. Les fournisseurs de logiciels de comptabi-
précisément ce qu’a fait Great Plains. lité doivent s’assurer que leurs produits
MODÈLE DE DONNÉES INTÉGRÉ sont développés à l’aide de ces outils et
TECHNOLOGIE CLIENT/SERVEUR La mise en œuvre d’une technologie conçus de manière à intégrer ces normes
Bien que la plupart des fournisseurs d’architecture ouverte et de normes d’accès aux données. Plus il est facile pour
de logiciels insistent sur le fait qu’ils PC permet à une entreprise de cen- les utilisateurs d’implanter cette technolo-
offrent une version pour base de traliser les données, d’éliminer les gie, plus le fournisseur peut affirmer que
données Microsoft SQL Server, seuls répétitions et de fournir aux utilisa- ses produits sont ouverts et qu’ils res-
quelques-uns peuvent véritablement teurs le choix de l’outil pour accéder pectent la «norme de l’industrie».
serveur utilisant une base de données re- mais en tenant compte cette fois de la ACCPAC International, division de
connue et considérée comme une norme compression du marché. (Pour une Computer Associates, a livré ces deux
dans l’industrie? analyse détaillée de chacune de ces caté- dernières années des produits aux fonc-
• Créneau sur le marché – Quel est le cré- gories, voir les pages 34 et 35 de l’article tions exhaustives conçus pour Windows
neau, officiel ou implicite, du fournis- d’août 1995.) Le Tableau 2 présente un 95, utilisant la base de données Btrieve, et
seur, compte tenu des logiciels livrables aperçu des produits offerts par les princi- dont le logiciel est extrêmement stable et
aujourd’hui? paux fournisseurs, ainsi qu’une brève relativement exempt de bogues. Ce n’est
• Intégration à Internet – Le fournisseur analyse de leurs créneaux et de leurs pas le cas de la plupart des produits pour
est-il en mesure de livrer des produits of- stratégies client/serveur. Examinons Windows et il faut souligner à cet égard
frant une fonction électronique de traite- maintenant les plus grands fournisseurs les efforts déployés par ACCPAC.
ment des commandes sûre et facile à du marché au Canada, en tenant compte Ce logiciel continue d’occuper une
développer et à maintenir? du fait que certains renseignements ont place prépondérante sur le marché des
J’ai encore divisé le marché en cinq pu changer entre la rédaction de cet arti- réseaux locaux. ACCPAC, qui prévoit
catégories (voir le tableau en page 24), cle et sa publication. ajouter une version SQL à sa gamme de
TA B L E A U 2
Aperçu des produits des principaux fournisseurs
PRODUIT PÉNÉTRATION EXHAUSTIVITÉ PRODUITS STRATÉGIE CRÉNEAU SUR INTÉGRATION
DU MARCHÉ DE LA GAMME COMPATIBLES CLIENT/SERVEUR LE MARCHÉ À INTERNET
DE PRODUITS
ACCPAC for Commence à se répandre Gamme de Fabrication et points de Version SQL offerte, Solides fonctions de traitement Pas encore
Windows au Canada, mais lentement produits vente, mais en nombre mais sans véritable des opérations (monnaie étrangère) prête
complète limité fonctionnalité SQL et consolidation du marché
ACCPAC Plus existant (DOS)
Great Plains Augmente sa part de Gamme de Produits offerts pour Version de réseau Solide stratégie Internet sur le Ensemble de
Dynamics marché, mais à partir produits le secteur des services, local fondée sur marché des réseaux fonctions
d’une clientèle réduite complète l’établissement du Btrieve complet
coût de revient par
commande, etc.
Great Plains Commence à s’établir Gamme de Produits offerts pour Version SQL offerte, Solide stratégie Internet sur le Ensemble de
SQL+ plus fermement avec produits le secteur des services, mais sans véritable marché SQL Server fonctions
l’introduction de complète l’établissement du fonctionnalité SQL complet
nouveaux modules coût de revient par
commande, etc.
Platinum for Demeure un produit de Gamme de Nombre limité de Platinum unifiera le Utilisateurs haut de gamme Pas encore
Windows réseau local haut de gamme produits produits pour Windows; code source de ses disposant d’un budget pour les prête
en raison des fonctions de complète grand nombre de versions réseau local réseaux locaux. Bien accueilli dans
traitement des opérations produits offerts sous et SQL dans les trois les sièges sociaux et les grandes
en monnaie étrangère, de DOS. La conversion prochaines années entreprises, pour ses fonctions
comptabilité intersociétés durera un certain temps de traitement des opérations en
et de consolidation monnaie étrangère, de consolidation
et de comptabilité intersociétés
Platinum Se répand au Canada et Gamme de Certains produits Priorité accordée à Solide implantation de la technologie Certaines
SQL NT possède la plus vaste produits pour la fabrication, MS SQL Server et à client/serveur. Usage le plus évolué fonctions
clientèle SQL Server dans complète la facturation et l’optimisation du de la technologie de base de offertes, mais
ce pays l’établissement du coût produit pour cette données ensemble
de revient par commande base de données d’outils pas
encore prêt
SunSystems S’est répandu dans la Gamme de Grand nombre de Version SQL offerte, Gouvernements et organismes Pas encore
dernière année, en produits produits offerts, mais la mais sans véritable exigeant une comptabilité par prête
particulier dans le secteur complète plupart hors du Canada fonctionnalité SQL fonds
gouvernemental
Solomon IV Commence à afficher des Gamme de Version SQL offerte, Produit bien fait, avec fonction Pas encore
for Windows signes de croissance, mais produits mais sans véritable complète de traitement des prête
d’une ampleur encore complète fonctionnalité SQL opérations en monnaie étrangère
incertaine
produits, pourrait élargir ce marché en- nouvelles technologies et l’innovation. Les Platinum Software Corporation a livré
core davantage et rejoindre les entreprises applications de commerce sur Internet une gamme exhaustive de produits Plat-
qui ont besoin d’un logiciel pouvant sont au cœur de ses préoccupations. Great inum pour Windows en 1996. Ce logiciel
traiter des volumes élevés d’opérations. Au Plains a livré ces outils sans perdre de vue est une version Windows du produit
moment où je rédige cet article, le produit la fonctionnalité, augmentant ainsi la ca- Platinum Btrieve, qui compte plus de
SQL n’est pas encore offert sur le marché, pacité des utilisateurs à servir leurs clients. 30 000 utilisateurs en Amérique du Nord.
mais il en est au stade des tests bêta. La Comme le code source des versions La stratégie de la société, avec cette ver-
version SQL utilisera le même code source réseau local et SQL de Dynamics est le sion Windows, était de fournir un pro-
que le produit de réseau local et ne devrait même, Great Plains a pu tirer parti des duit entièrement compatible comportant
donc comporter que peu de bogues. investissements consacrés aux tests et au les mêmes structures de fichier et le
Great Plains Software travaille dans l’en- codage, tout en réussissant à offrir une même code source pour les fonctions
vironnement Windows depuis trois ans et, première version du logiciel SQL pra- comptables clés que le produit DOS
avec la version 3 de Dynamics, son produit tiquement exempte de bogues. Le produit d’origine. Cette stratégie a permis à Plat-
a atteint un stade de maturité satisfaisant. SQL utilise MS SQL Server et le nombre inum de tirer parti d’un code source de
Ce logiciel offre de solides performances d’installations en Amérique du Nord dé- qualité et de livrer un produit Windows
et présente des améliorations de fonctions passe la centaine. Avec ses versions SQL et stable. Avec la livraison des modules de
et de rendement, ce qui en fait l’un des réseau local, Great Plains est en mesure traitement des commandes et d’inven-
produits les plus mûrs et les plus stables d’offrir aux marchés des petites et des taire, Platinum pour Windows devient
sur le marché. La stratégie de Great Plains moyennes entreprises une série complète un produit pour réseaux locaux exhaustif
consiste avant tout à mettre l’accent sur les de solutions. offrant des fonctions sophistiquées de
traitement des opérations en monnaie lisateur de modifier les écrans, les menus, taines fonctions particulières, comme le
étrangère et de consolidation. C’est l’un les rapports, etc. Les clients peuvent ob- traitement de la TPS et de la TVP.
des seuls produits dans cette fourchette tenir des mises à jour mensuelles sur le site Que conclure? D’abord, la plupart des
de prix pouvant offrir une fonctionnalité Web et se prémunir ainsi contre les bogues. grands fournisseurs ont déployé des efforts
haut de gamme aux grandes entreprises. Le produit comporte des fonctions considérables dans les deux dernières an-
Platinum SQL, lancé en 1992, continue exhaustives et offre le traitement des opé- nées pour livrer des produits de haute
d’évoluer. Après la version 3.1, la version rations en monnaie étrangère. Dans un qualité fondés sur Windows et SQL, et ils
4.1, attendue cet été, comprendra une proche avenir, Solomon lancera un mo- réussissent enfin à tenir leurs promesses.
fonction de traitement des opérations en dule complet de consolidation et de Mais le marché intermédiaire est inondé
monnaie étrangère dans tous les modules comptabilité intersociétés. de produits, car les fournisseurs pour
et des améliorations sur les plans financier D’autres produits (bien établis aux États- réseaux locaux essaient de s’y hisser et les
et opérationnel dans les modules existants. Unis) sont mal représentés au Canada et «grands» (comme SAP et PeopleSoft) ten-
Platinum SQL a été l’un des premiers ne sont pas assez ciblés pour accroître leur tent de s’y infiltrer. Une fois les concurrents
produits client/serveur fondés sur SQL et pénétration. Certains d’entre eux, comme face à face, on pourrait assister à une lutte
il continue d’accroître sa part du marché Acuity de State of the Art, Macola et Open entre 10 fournisseurs cherchant à s’appro-
malgré le nombre de nouveaux produits Systems, ont été adaptés pour Windows prier le marché. C’est sur le budget de mar-
SQL. Ses solides assises technologiques, depuis 1995. Chacun comprend un certain keting, les fonctions, les technologies, la
son utilisation intensive des perfor- nombre de modules pour Windows et de connaissance des ventes, les assises finan-
mances et des fonctions de sécurité et de nouveaux continuent de s’ajouter. Les cières et le soutien aux utilisateurs que se
contrôle de MS SQL Server le distinguent acheteurs ont cependant intérêt à vérifier jouera la partie. Les perdants devront se
nettement des logiciels concurrents. le niveau d’assistance offert par ces four- replier vers le marché bas de gamme ou,
• La gamme des produits SunSystems de nisseurs. À mesure que ces produits évo- tout simplement, rendre les armes.
Systems Union a peu changé depuis deux lueront, il se peut que leurs concepteurs ac-
ans, mais la société tente de lancer une cordent plus d’attention au marché cana- Tom A. Dagenais, CMC, CA, est associé de
version entièrement renouvelée de son dien. Entre-temps, il est important de Deloitte & Touche où il travaille avec le
produit, et compatible avec Windows, s’assurer qu’ils prennent en charge cer- groupe de services informatiques, à Toronto.
dans une architecture client/serveur.
SunSystems compte plus de 8 000 instal-
lations dans le monde et son principal
atout semble lié à ses fonctions multi-
lingues, de pair avec sa capacité à répon-
dre aux besoins des multinationales.
SunSystems a étoffé ses fonctions de
traitement des opérations en monnaie
étrangère, de consolidation et de comp-
tabilité par fonds et le logiciel est à toute
épreuve. Il est très utilisé par le marché
des services financiers, par les organismes
sans but lucratif et les gouvernements.
En 1996, SunSystems a aussi intégré à
son produit un tout nouvel outil de pro-
duction de rapports, qui facilite beau-
coup le travail des utilisateurs.
Solomon a lancé une série complète d’ap-
plications fondées sur Windows
(Solomon IV for Windows). C’est d’ail-
leurs l’un des premiers fournisseurs à
avoir livré une gamme de produits com-
plète dans cet environnement. Le logiciel
a évolué pendant les deux dernières an-
nées et, au début de 1997, Solomon a livré
sa première version pour MS SQL Server.
La stratégie de la société a consisté à
employer des outils de développement qui
constituent la norme dans l’industrie (no-
tamment Visual Basic) et à vendre ses
progiciels comme étant «les plus ouverts»
sur le marché. La trousse de personnalisa-
tion fonctionne bien et permet à l’uti-
C
onnaissez-vous l’histoire de la
propriétaire de bar, du ven-
deur d’arachides et du comp-
table? Non, ce n’est pas une
blague, même si cette histoire comporte
une conclusion amusante. C’est un cas
dont on devrait parler dans tous les ser-
vices financiers des petites comme des
grandes entreprises.
Le voici : Un entrepreneur entre dans
un bar et demande à la propriétaire s’il «Je comprends», dit l’entrepreneur fixes. Si toutes les marges sur coûts varia-
peut s’installer à une table libre pour y qui, de toute évidence, n’y comprenait bles prises globalement ne sont pas suf-
vendre des arachides. «Bien sûr, lui dit la rien. «Après tout, dit-il, je pense que ce fisantes pour couvrir les coûts inévitables
propriétaire, mais j’aimerais que vous me n’est pas une affaire rentable.» Il sort du (qui sont évitables au niveau de l’entre-
donniez la moitié des profits. — Marché bar déconcerté, croyant toutefois que le prise dans son ensemble), il faut établir
conclu, dit-il.» L’entrepreneur commence propriétaire du bar voisin saurait sûre- une structure de coûts, ou abandonner ce
donc à vendre ses arachides et, à la fin de ment accepter un profit de 500 $ par se- secteur d’activité.
la première semaine, il a 1 000 $ à parta- maine pour lequel il n’aurait eu à consen- Vous voulez contrôler tous les coûts?
ger avec la propriétaire. tir aucun investissement. Assurez-vous que responsabilité et causa-
Mais le comptable a vent de l’affaire et Cette histoire nous amène à nous po- lité vont de pair, sinon c’est peine perdue.
s’empresse de participer au renouvelle- ser les questions suivantes : Pourquoi tant Il est difficile de contrôler des coûts qu’on
ment de ce petit contrat rentable. Il ex- de comptables tiennent-ils tellement à ne peut éviter. Le vendeur d’arachides ne
plique à l’entrepreneur qu’il occupe une imputer des coûts non pertinents? Pour- pouvait contrôler le coût de la surface
partie de la surface utile du bar (même si quoi en répartissant les coûts doit-on se utile qu’il utilisait; seule la propriétaire
cet espace n’est pas utilisé autrement), qu’il rendre jusqu’au bénéfice net? «Pour nous du bar pouvait le faire. Il appartenait à la
bénéficie du chauffage, de l’éclairage, des assurer de récupérer tous les coûts!» affir- propriétaire du bar d’utiliser ses actifs (le
services de nettoyage ainsi que d’autres pe- ment certains avec zèle. «Pour être cer- bar) pour obtenir plus de profits sans en-
tites commodités nécessaires dans un tel tains que tous les coûts sont gérés», di- gager de coûts.
établissement et conclut que l’entrepre- sent d’autres de façon prosaïque. Faites La comptabilité par activités (CPA)
neur devra payer pour ces services. attention à ces gens, ils tuent vos profits. est un outil de modélisation financière
«Vous nous devez 4 000 $», lui lance le Est-ce que la prise en compte des seuls capable de générer des informations très
comptable. coûts évitables dans l’établissement des utiles à l’appui des décisions de gestion.
Sous le choc, l’entrepreneur s’écrie : coûts de revient signifie que tous les Mais, si on l’applique sans tenir compte
«Quoi?» coûts ne sont pas inclus dans les prix? Ne des concepts de causalité, de coûts évita-
«Voyez, explique le comptable avide, confondons pas établissement des coûts bles et de capacité, on peut détruire la po-
j’ai appliqué les concepts de la comptabi- de revient et fixation des prix. La fixation sition concurrentielle d’une entreprise.
lité par activités et je vous ai attribué une des prix devrait être fonction du marché Trop souvent, en appliquant les concepts
part des coûts en fonction de la surface afin de faire en sorte que la marge sur de la CPA, on fait fausse route. La CPA
utile. Ça nous coûte 4 000 $ pour vous coûts variables contribue de façon maxi- vise une imputation des coûts meilleure
SETH
laisser occuper cet espace.» male à la couverture de tous les coûts et plus complète; ce n’est pas seulement
Perspective globale
Que doivent faire les
administrateurs d’entreprise
pour réagir de façon sensée
aux nombreuses pressions
qui se font sentir dans
le contexte actuel?
P a r E d w a rd J . Wa i t z e r
L
es sociétés ouvertes n’ont rien de
figé — elles se transforment sans
cesse. Leur seule constante est
leur objet fondamental, à savoir mes sociaux désirés. Ce déchaînement ré- cas des intérêts de leurs travailleurs et des
la génération de profits pour les action- glementaire constituait sans doute une collectivités, ajoute M. Reich, la société
naires. Aujourd’hui, cette définition ré- réaction pertinente aux vœux du public, doit les réorganiser à cette fin. À une
ductrice de leur vocation est contestée : mais les procédés se sont souvent avérés époque où l’on privilégie le moins d’in-
on cherche à mettre dans la balance les peu économiques, allant même parfois à terventionnisme gouvernemental pos-
droits des salariés et autres «intéressés» et l’encontre du but recherché. sible, une telle démarche paraît justifiée.»
les droits traditionnels des actionnaires. Pour être honnête, disons que cette ré- L’appel lancé aux sociétés de trouver un
L’un des aspects de cette remise en glementation nous a permis de tirer nouvel équilibre entre la nécessité de com-
cause concerne le salaire des dirigeants. À quelques leçons utiles au sujet de notre primer les coûts et celle d’une respon-
l’heure où de nombreuses familles pâtis- société et de notre façon de nous gouver- sabilité sociale accrue a été pris au mot, no-
sent du chômage, la rémunération des ca- ner. Philip Howard, qui a réussi un rare tamment par des hommes et des femmes
dres supérieurs continue d’augmenter de exploit en publiant un succès de librairie politiques un peu partout dans le monde.
façon spectaculaire, notamment du côté sur le sujet de la réglementation (The Récemment, aux États-Unis, on a ten-
des options d’achat d’actions. Il est d’ail- Death of Common Sense), soutient que té par certains projets de loi de limiter la
leurs fréquent que le cours des actions se l’art de bien gouverner repose sur des rémunération des dirigeants et de mettre
redresse après l’annonce de mises à pied, grands principes plutôt que sur des règles en place des incitatifs fiscaux (ou des dis-
du fait que les analystes traduisent l’éco- détaillées. Selon lui, on devrait laisser aux positions obligatoires) à l’égard de la for-
nomie de coûts qui s’ensuit en bénéfices particuliers le soin d’interpréter ces prin- mation, des mises à pied, des avantages
futurs. Les contradictions apparentes de cipes et de les appliquer à leur situation. sociaux et du service communautaire du-
cette nature ont provoqué un tollé, une Il semble actuellement que les pou- rant les heures de travail. Derrière ces
revendication d’«équité» devant le fait voirs publics aient peut-être atteint les questions particulières se cachent des
que les salariés et les cadres intermédiaires limites de leur capacité d’exercer un pou- questions générales relatives au gou-
assument une part disproportionnée des voir réglementaire. Cette possibilité sem- vernement d’entreprise. Nous avons déjà
risques liés au succès de l’entreprise, sans ble éclairer le débat actuel sur les droits assisté à un accroissement spectaculaire
toutefois en partager les bénéfices. des «intéressés», débat qui, à mon avis, a de la participation des actionnaires insti-
Un aspect connexe, mais moins visi- été résumé le plus brillamment par l’an- tutionnels. D’autres intéressés ont sans
ble, concerne le pouvoir décroissant de cien secrétaire au Travail des États-Unis, doute observé la pression qui peut être
l’État de lever des impôts et de redistri- Robert Reich. «Même si l’on pouvait exercée sur les sociétés à l’enseigne du
buer la richesse, pouvoir qui, dans une revenir en arrière et analyser davantage le «gouvernement d’entreprise». Dans un
certaine mesure, s’est déplacé vers les em- pouvoir discrétionnaire dont disposait avenir relativement proche, ces person-
ployeurs du secteur privé au cours des naguère le PDG pour établir un certain nes pourraient fort bien s’organiser pour
20 dernières années. Compte tenu de équilibre entre les intérêts des action- promouvoir une législation répondant à
l’aggravation des déficits et de l’impossi- naires et ceux des salariés et des collecti- leurs propres préoccupations.
bilité d’alourdir davantage le fardeau fis- vités, observe-t-il, il est loin d’être sûr que Ce sont donc là certains des défis à
GARY CLEMENT
cal des contribuables, les pouvoirs pu- la société dévoluerait un tel pouvoir à des relever pour assurer un bon gouverne-
blics se sont tournés vers l’imposition de fonctionnaires non élus. Si nous voulons ment d’entreprise dans le secteur privé. Il
règlements pour instituer les program- que les sociétés par actions fassent plus de est remarquable qu’au-delà d’exigences
A
lors que les médias conti- posséder les structures de gestion et les l’organisme «Central Stupidity Agency»
nuent de nous instruire des mécanismes de contrôle qui serviront de (par opposition à Central Intelligence
menaces cyberspatiales pro- cadre à de telles mesures. Ces structures Agency) et y ont posté des grossièretés. Le
venant des fouines, des pi- résultent directement du mandat, de la vi- site ne contenait pas d’informations
rates informatiques, des détecteurs d’er- sion et des valeurs de l’organisation. La classées secrètes, soit, mais cet incident a
reurs, des pirates de lignes téléphoniques, politique de sécurité sur Internet en dé- néanmoins ridiculisé la CIA.
des fichiers cookies et de bien d’autres, le coule. Selon Peter Adler,
monde des affaires craint plus que jamais juriste spécialisé en
de se brancher à Internet. En fait, ses in- droit de la propriété JARGON D’INTERNET
quiétudes sont fondées. Dans le cadre intellectuelle, à Min-
d’un sondage effectué par le Computer neapolis, il faut tout Cookie : Information créée par un site Web qui est
Security Institute (CSI) auprès des 500 «d’abord évaluer les emmagasinée dans un fichier sur le disque dur de
sociétés classées par la revue Fortune, politiques générales de l’utilisateur, ce qui permet de suivre l’activité cy-
42 % des répondants ont déclaré que sécurité — pas seule- berspatiale de cet utilisateur.
leurs systèmes informatiques avaient été ment celles qui ont trait Détecteur d’erreurs : Pro-
utilisés sans autorisation au cours des à Internet, mais égale- grammes qui surveillent et
douze mois précédents. Les menaces ment celles qui se rap- analysent l’ensemble du tra-
posées à la sécurité, bien que réelles, ne portent au harcèlement fic sur le réseau, et qui font
touchent cependant pas uniquement In- sexuel, aux contrats, au état des problèmes. Ces pro-
ternet ou le système informatique d’une contrôle des exporta-
grammes, inoffensifs à l’ori-
entreprise. Comme l’a observé récem- tions, à la propriété in-
gine, sont utilisés par les
ment Scott McNealy, président de Sun tellectuelle, etc.».
fouines pour détecter des informations internes,
Microsystems : «Les problèmes relatifs à L’étape suivante im-
notamment les chaînes de mots de passe.
la confidentialité sur Internet sont tout à plique qu’on classifie
fait exagérés. Comment envoyons-nous Fouine : Personne qui «trafique» un ordinateur
l’information en fonc-
des messages actuellement? Nous les in- tion de sa confidentia- jusqu’à ce que le programme fonctionne. Compli-
sérons dans une mince enveloppe de pa- lité, de son intégrité et ment à l’origine, ce terme désigne maintenant une
pier, nous les jetons dans une boîte non de sa disponibilité. Si personne qui s’introduit illégalement dans les sys-
protégée placée dans un lieu public, et les informations d’une tèmes informatiques, par amusement et défi.
nous les laissons à la disposition du gou- organisation accessibles Pirate de lignes téléphoniques : Personne qui tente
vernement pendant trois jours.» par Internet ne sont ni de faire des appels sans frais ou aux frais de
Lorsqu’une organisation se branche à secrètes ni confidentiel- quelqu’un d’autre. De nombreux pirates informa-
Internet, sur quel plan est-elle le plus ex- les, la sécurité consti- tiques «s’occupent» aussi des lignes téléphoniques.
posée? Sur celui de l’information, celle tue-t-elle réellement un Pirate informatique : Personne qui «perce le code»
qui est emmagasinée dans son système problème? La réponse de systèmes informatiques et téléphoniques en accé-
informatique. Le niveau de risque dé- est oui, dans la mesure dant à des mots de passe, ou en «déplombant» le
pend du contenu et de la valeur de cette où l’organisation doit dispositif de protection anti-copie d’un logiciel.
information. «Il faut voir cela comme quand même se préoc-
une échelle de risque, dit Richard Power, cuper de l’intégrité et
analyste chez CSI. Pour un fournisseur de de la disponibilité des
matériel de bureau, la sécurité n’est informations. Il y a toujours un coût Les menaces qui pèsent sur Internet
qu’une préoccupation secondaire. Une monétaire lié à la reconstitution des don- sont déjà bien connues, comme le sont les
banque, en revanche, doit se conformer à nées perdues, sans compter le coût moins caractéristiques des différentes catégories
des règlements stricts à cet égard.» matériel associé à la perte de la confiance d’intrus externes à l’entreprise (voir l’en-
Pour qu’une organisation puisse assu- du public. L’automne dernier, le site Web cadré ci-dessus). Cependant, les actes
rer une sécurité adéquate des informa- de la CIA a été la cible d’un acte de perpétrés par des étrangers ne repré-
tions transmises sur Internet, elle doit déjà vandalisme : des fouines ont rebaptisé sentent qu’un faible pourcentage des