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CONTRÔLE
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Chapitre 4
CONTROLE
Comme pour la justification des projets (chapitre 3), seul le DTU 13.2 (Norme NF P
11-212) relatif aux « Fondations profondes pour le bâtiment » prescrit, en tant que
document officiel, dans son chapitre 8, les moyens de contrôle et fixe des critères
de réception des colonnes ballastées.
Nous présentons, dans ce qui suit, les différentes prescriptions en vigueur dans le
domaine du contrôle et de la réception des colonnes ballastées.
Dans la pratique courante, les essais de contrôle sont réalisés sur les matériaux
d’apport des colonnes et sur les matériaux du matelas de répartition.
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a. choisir et adapter, si nécessaire, les moyens retenus (atelier de foration et
vibreur) pour l’exécution des colonnes ;
b. vérifier si les caractéristiques des sols à traiter (coupe approximative,
compacité, hétérogénéités) sont conformes aux recommandations du rapport
du sol (profondeurs de traitement et/ou de refus, taux d’incorporation en
ballast, diamètre requis, soulèvement de la plate-forme).
Notons que les essais d’étalonnage font partie des essais d’information (au sens du
DTU 13.2).
4.1.1.3 Attachements
Les attachements sont les fiches de synthèse qui donnent, pour chaque colonne,
les caractéristiques d’exécution enregistrées automatiquement : date, profondeur,
énergie et taux d’incorporation en ballast. Ils précisent aussi les moyens utilisés
pour la mise en œuvre des colonnes ballastées.
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Tableau 4.1. Essais de réception pour le contrôle des colonnes ballastées
Type d’essai de réception Colonne par voie humide Colonne par voie sèche
Dégarnissage Au minimum 3
Remarques
1- le nombre d’essais de réception doit être fixé par le cahier des clauses
particulières du marché. Il doit être, d’après le DTU 13.2, au minimum le
même que celui des essais d’information ;
2- le dégarnissage se fait sur des colonnes situées hors de l’emprise de
l’ouvrage, par simple dégarnissage de la tête sur une profondeur minimale de
1m;
3- dans la voie sèche, les essais de continuité ne sont généralement pas
nécessaires, sauf s’il subsiste un doute à l’égard de l’enregistrement des
paramètres ;
4- pour les chantiers dont le linéaire est inférieur à celui indiqué dans le tableau
4.1, il est possible, d’après le DTU 13.2, de ne pas procéder à l’essai de
chargement pour les colonnes ballastées sous charge répartie sous réserves
de l’accord du maître d’œuvre et du géotechnicien et d’appliquer à la
contrainte de calcul aux ELS d’un coefficient réducteur de 1,5 ;
5- les recommandations du COPREC (2001) préconisent de majorer le nombre
d’essais d’un essai par tranche de 2000 m de colonnes pour les charges
réparties et de 1000 m pour les fondations sous structures ;
6- les essais de réception doivent être réalisés à proximité des essais
d’information.
Les essais de contrôle des matériaux d’apport concernent aussi bien le matériau
constitutif de la colonne que celui du matelas de répartition.
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Tableau 4.2. Essais de contrôle des matériaux d’apport
Type d’essais Matelas de répartition Colonne ballastée
Remarques
1- Le minimum d’essais à réaliser sur les matériaux d’apport est de 2 par type de
matériaux livré sur chantier.
2- Sur le matelas de répartition sont réalisés souvent des essais de plaque
(Mode opératoire LCPC, DUNOD, 1972) pour déterminer le module Ev2. Ce
type d’essai n’est pas représentatif de la plate-forme générale, puisque les
valeurs caractéristiques mesurées par l’essai diffèrent totalement à l’aplomb
des colonnes et entre colonnes.
Les méthodes de contrôles disponibles sur le marché sont destinées à mesurer les
caractéristiques mécaniques des colonnes ballastées.
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4.2.2 Contrôle par le pressiomètre Louis Ménard (MPT)
La réalisation des essais pressiométriques Louis Ménard (Norme NF P 94-110-1)
nécessite d’une manière générale :
- soit un forage préalable, si les parois de forage sont stables ;
- soit le fonçage direct d’un tube (« tube fendu »), dans lequel est introduite la
sonde Louis Ménard.
En termes de contrôle de colonnes ballastées par le pressiomètre Louis Ménard,
l’emploi du tube fendu est nécessaire en raison du caractère boulant du ballast. Le
procédé peut se heurter aux mêmes difficultés que celles du pénétromètre statique
(faux refus, déviation des tiges). À cela s’ajoute la discontinuité de la mesure
puisque les essais pressiométriques sont généralement exécutés tous les mètres,
à moins qu’il ne soit procédé à l’enregistrement automatique et continu des
paramètres de forage : vitesse d’avancement, pression d’appui sur l’outil de forage,
couple de rotation et pression d’injection. Cette dernière peut présenter un intérêt
en cas de déviation des tiges dans des sols fins argileux, théoriquement
imperméables.
En pratique, l’essai pressiométrique a l’avantage de mesurer au sein de la colonne,
en plus de la pression limite pl, le module de déformation pressiométrique EM qui
permet de caractériser le rapport des modules (Ec/Es) si le module Es du sol
encaissant est préalablement connu.
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4.2.5 Critères de réception
Le tableau 4.3 résume les critères de réception fixés par le DTU 13.2 pour chaque
procédé de contrôle.
Remarques
1- Quel que soit le procédé de contrôle de la compacité utilisé, des
affaiblissements mécaniques en tête de colonne subsistent toujours.
2- Le DTU 13.2 (norme NF P 11-212-1) explicite clairement le rôle du
géotechnicien quant aux décisions vis-à-vis des mesures correctives à
prendre par l’entrepreneur et aux conseils envers le maître d’ouvrage, mais
n’identifie pas la responsabilité de la réalisation des essais de contrôle des
colonnes ballastées.
3- Par contre, les recommandations du COPREC (2001) stipulent que :
• les essais de contrôle « sont exécutés en présence d’au moins un
représentant de l’entreprise ayant réalisé les colonnes ballastées »,
• « au moins 50 % des essais seront traités en contrôle externe », donc par
un géotechnicien confirmé agréé par le maître d’ouvrage.
L’essai est généralement réalisé selon le mode opératoire du LCPC : la charge est
appliquée progressivement suivant au moins 6 paliers de chargement et 4 paliers
de déchargement, avec mesure de l’enfoncement à l’aide de comparateurs (au
nombre de 3 avec un minimum de 2) selon les séquences résumées dans le
tableau 4.4.
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Tableau 4.4. Mode opératoire de l’essai de chargement/déchargement usuel
Lectures par palier
Phase Paliers
(temps en minutes)
Remarques
1- Les « Recommandations pour le contrôle de la conception et de l’exécution
des colonnes ballastées » du COPREC (2001) stipulent que « pour des cas
particuliers (terrains susceptibles de fluer, présentant une consolidation
lente, …), le palier de 3QN/2 (1,5QN) pourra être prolongé au-delà de 60
minutes en accord avec les intervenants concernés » ; ce point de vue est très
important, mais malheureusement, il n’est jamais pris en compte dans la
réalité et les essais réalisés en pratique ne tiennent pas compte du fluage des
sols encaissants ; il s’agit en fait d’essais à « court terme », mais les bureaux
de contrôle interrogés considèrent que l’essai peut présenter un intérêt dans
des cas critiques où les colonnes sont mal faites ou dans le cas des colonnes
« flottantes ».
2- Le sol traité est parfois couvert par une « croûte » de bonnes caractéristiques
mécaniques. Dans ce cas, les enfoncements mesurés en tête de la colonne
ne sont pas représentatifs et l’essai n’est pas concluant, ce qui permet,
d’après le DTU 13.2, au géotechnicien de « modifier le programme d’essais »,
ce qui revient en pratique : soit à décaper, si possible, la croûte de surface soit
à supprimer les essais de chargement et augmenter les essais de contrôle par
sondages mécaniques au sein de colonnes supplémentaires.
3- L’essai de chargement est considéré comme « conforme » si les deux critères
suivant sont vérifiés simultanément :
• la charge de fluage n’est pas atteinte,
• l’enfoncement à la fin du palier de la charge de service QN reste inférieur
aux tassements sous QN estimés dans la note de dimensionnement du
projet, tassements qui doivent être aussi compatibles avec les tolérances
imposées par la structure ou partie de l’ouvrage ; mais le caractère
« rapide » de l’essai (essai à « court terme ») conduit à des tassements
généralement faibles et peut ne pas représenter la réalité en cas du risque
de fluage.
4- Pendant les paliers de mesure, la déformation mobilisée en tête des colonnes
est lue sur les comparateurs ; cette déformation est considérée comme
« stabilisée » lorsque sa variation n’excède pas 2 centièmes de millimètre par
minute.
5- L’essai de chargement est généralement exécuté par l’entreprise chargée de
la réalisation des colonnes ballastées. Sauf spécifications particulières du
marché, il doit faire l’objet d’un compte-rendu comprenant :
• les paliers de chargement/déchargement avec les mesures brutes des
comparateurs en fonction du temps et de la charge,
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• la courbe charge/décharge – enfoncement à la fin de chaque palier,
• le graphique tassement/temps par paliers,
• la courbe de la pente de fluage en fonction de la charge.
Généralement, les unités utilisées sont : kN, mm et min.
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4.3 Analyse critique des méthodes de contrôle
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par paliers successifs. Mais l’essai, tel qu’il est pratiqué de nos jours, n’appréhende
pas, d’une part, le phénomène de fluage (essai à « court terme ») et n’intéresse,
d’autre part, qu’une colonne sans pouvoir intégrer l’effet de groupe et de réseau.
Le contrôle de la raideur du matelas de répartition fait appel essentiellement à
l’essai de plaque, qui constitue un essai de chargement superficiel et n’intègre pas,
par conséquent, le comportement tridimensionnel « composite » du milieu traité. En
effet, les coefficients de réaction mesurés en tête de colonnes et entre colonnes
sont différents et ne sont pas représentatifs de la raideur globale du matelas de
répartition.
Il convient, enfin, de déplorer l’absence, hormis le dégarnissage mais peu fréquent,
de prescriptions inhérentes aux observations visuelles pour le contrôle des
colonnes ballastées (suivi des tassements, par exemple, par visées de géomètre et
observation du soulèvement des plates-formes de travail).
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