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1. INTRODUCTION ......................................................................................................................... 11
4.1.5. Climat................................................................................................................................. 50
4.1.6. Sols..................................................................................................................................... 50
4.3.2. Élevage............................................................................................................................... 54
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4.3.6. Artisanat ............................................................................................................................ 56
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6.2.3. Présentation des postes .................................................................................................... 71
6.6.2. Recommandations............................................................................................................. 89
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 4 / 108
7.1. Introduction........................................................................................................................... 90
7.2.4. Enjeux relatifs à l’amélioration des conditions de vie des riverains ................................. 93
7.3.2.4.2. Prix unitaires des véhicules, pneus, carburant, lubrifiant et entretien ......................... 98
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 5 / 108
SIGLES ET ABREVIATIONS
ACEFA Amélioration de la Compétitivité des Exploitation Familiales Agropastorales
AD Adamaoua
CE Centre
EN Extrême Nord
EP Etude Préliminaire
ES Est
LT Littoral
NO Nord
NW Nord Ouest
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 6 / 108
OMD Objectifs du Millénaire pour le Développement
SU Sud
SW Sud Ouest
TC Tranche Conditionnelle
TF Tranche Ferme
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 7 / 108
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1: Les étapes du projet ............................................................................................................ 12
Tableau 5: Évolution de la population scolarisable du préscolaire au supérieur par sexe et par niveau
de 2005 à 2020 ...................................................................................................................................... 20
Tableau 10: Évolution de la Production des principales cultures vivrières (en tonne) ........................ 29
Tableau 11: Évolution de la production et exportations de bois (en milliers de m3) .......................... 30
Tableau 12: Évolution du cheptel et des quantités de viande issue des abatages ............................... 32
Tableau 13: Évolution des produits dérivés de l’élevage (en tonnes) .................................................. 33
Tableau 15: Évolution de la production du pétrole brut (en millions de barils) ................................... 35
Tableau 16: Répartition de la population de la Région de l’Est par département (2016) .................... 40
Tableau 19: Répartition du nombre d’élèves de l’éducation de base dans la Région de l’Est de2016 à
2017. ...................................................................................................................................................... 43
Tableau 20: Répartition des structures sanitaires fonctionnelles publiques et privées. ..................... 44
Tableau 22: Superficie et production de principales cultures agricole dans l’Est ................................. 45
Tableau 23: Type d'élevage pratiqué dans la Région entre2016 et 2017 ............................................. 46
Tableau 25: Evolution des prix des produits de grandes consommations sur le marché local. ........... 47
Tableau 26: Population et superficie de la zone d’influence directe du projet (2016) ......................... 48
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 8 / 108
Tableau 28: Superficie et population de la zone d’influence du projet ................................................ 52
Tableau 29: Distribution des populations et les groupes ethniques de la zone du projet ................... 53
Tableau 32: Évolution du trafic aérien des passagers par type de vols ................................................ 62
Tableau 34: Répartition du trafic journalier moyen par région en 2016 (véhicule/jour) .................... 67
Tableau 41:Trafic normal de base sur Ngoura II –Yokadouma en 2019 (véhicule/jour) ...................... 74
Tableau 42: Matrice O/D agrégée des flux de trafic sur l’axe du projet (2019) ................................... 76
Tableau 43: Trafic estimé sur les différents fuseaux (2019) ................................................................. 76
Tableau 46: Taux d’accroissement annuel moyen de la population de la zone du projet (2005-2040)80
Tableau 47: Prévision « vision 2035 » du taux de croissance du PIB réel (2015-2035) ........................ 81
Tableau 49: Taux de croissance du trafic passager sur l’axe du projet (2015-2040) ............................ 82
Tableau 50: Taux de croissance du trafic marchandise sur l’axe du projet par scénario de croissance
(2015-2040) ........................................................................................................................................... 83
Tableau 51: Pourcentage de réduction des coûts d’exploitation des véhicules ................................... 84
Tableau 55: Répartition des accidents de la circulation routière sur les routes de la Région de l’Est . 86
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 9 / 108
Tableau 59: Détail du montant total des travaux ................................................................................. 95
Tableau 60: Fréquence et coûts unitaires d’entretien d’une route en terre ........................................ 96
Tableau 61: Fréquence et coûts unitaires d’entretien d’une route bitumée ....................................... 96
Figure 7: Quelques coopératives agricoles de la Région de l’Est bénéficiant de l’appui du PIDMA ..... 57
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 10 / 108
1. INTRODUCTION
Le Document de Stratégique pour la Croissance et l’Emploi (DSCE), présente entre autres, la stratégie
de gestion du réseau routier interurbain, notamment en ce qui concerne l’entretien courant et
périodique, le renforcement, la réhabilitation et l’extension du réseau de routes bitumées.
L’évaluation du DSCE montre bien l’importance des aménagements planifiés au titre de la première
génération des grands projets de développement. C’est le lieu de préciser que la mise en œuvre de
cette stratégie de développement a permis un relèvement du sentier de croissance qui est passé de
3% sous la période du DSRP à 4,5% entre 2010 et 2019. Cette croissance moyenne est restée tout de
même en retrait par rapport à cible 5,5% du DSCE. Pour rester sur le sentier de l’émergence à
l’horizon 2035, les retards accumulés pendant la mise en œuvre du DSCE doivent être comblés,
notamment les gaps en matière d’infrastructures de transport. C’est pour cela que la Stratégie
Nationale de Développement 2020-2030 (SND30) est élaborée. La SND30, qui couvre la période
2020-2030, vient opérationnaliser la vision du développement du Cameroun. Sa mise en œuvre
rigoureuse permettra une transformation structurelle de l’économie et un développement inclusif du
Cameroun. Elle permettra ainsi de disposer d’une base de l’économie plus élargie, capable de créer
plus d’empois, particulièrement pour les jeunes et pour les femmes, de réduire significativement la
pauvreté et de contribuer au développement du capital humain.
Dans le domaine des transports la SND30 a pour objectif de développer les infrastructures pour
permettre d’assurer le désenclavement des bassins industriels, l’approvisionnement des usines en
matières premières, l’écoulement des productions vers les marchés intérieurs et extérieurs et le
transport des personnes. Il s’agit concrètement pour la mise en œuvre de la SND30 de bitumer au
moins 6 000 km de routes avec pour priorité les 4 800 km de routes nationales encore en terre. La
densité du réseau routier devra ainsi être portée d’ici 2030 à 0,48Km/1000 habt avec des routes de
qualité (signalisation et éclairage) et en bon état de circulation à travers les actions d’entretien, de
réhabilitation et de constructions nouvelles.
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 11 / 108
Tableau 1: Les étapes du projet
Étapes Désignation
Étape 1 Rapport de Premier Établissement
TRANCHE Étape 2 Étude Préliminaire
FERME Étude d'Avant-projet Sommaire & Etudes d’impact
Étape 3
Environnementale et Social
TRANCHE Étape 4 Étude d'Avant-projet Détaillé
CONDITIONNELLE Étape 5 Dossiers de Consultation des Entreprises (DCE)
TRANCHE FERME
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 12 / 108
Chef de Service du Marché : Directeur des Études Techniques Routières et d’Ouvrages d’Art
(DETROA), «Chef de Service»
Montant du Marché : TTC, 752 951 855Francs CFA. Sept Cent Cinquante-Deux Millions Neuf
Cent Cinquante Et Un Mille Huit Cent Cinquante-Cinq Francs CFA
Lieu EST
A cet effet, des levés préliminaires ainsi que des études environnementales ont été menées sur une
zone étendue, permettant notamment de faire un état des lieux et de définir les besoins, ainsi
qu’une proposition des différents scénarii. Pour chaque scénario, ces besoins ont clairement été
recensés, le réalisme c’est reposé sur la nécessité de bien signaler les inconvénients les plus graves.
La commission de suivi et recettes techniques (CRST) a validé l’étude préliminaire en donnant son
accord pour la poursuite des prestations (phase suivante : APS et EIES) en choisissant le fuseau 1
comme préférentiel.
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 13 / 108
2. CONTEXTE SOCIOECONOMIQUE NATIONAL
Les contours des différentes zones d’influences directe sont déterminés par un certain nombre
d’éléments physiques : barrières naturelles (cours d’eau non franchis, relief montagneux), les
frontières internationales, la ligne de partage entre deux modes de transport concurrents dans la
région et enfin selon une définition plus théorique, par la ligne isochrone de partage entre deux
routes d’égale importance. Pour des raisons de cohérence des données, la traduction de cette
définition inclut dans la zone d’influence du projet les unités administratives englobant les localités
citées plus haut. Pour la route NGOURA II – YOKADOUMA :
Zone d’influence directe : les départements de la Kadey et de la Boumba et Ngoko dans la Région de
l’Est ;
Zone d’influence élargie : le reste de la Région de l’Est et la partie nord de la République du Congo.
La région de l'Est est l'une des dix régions du Cameroun, située dans le Sud-est du pays. Son chef-lieu
est Bertoua. La majorité de son territoire est couvert de forêt de type équatoriale. Elle est bordée par
les régions du Sud, de l'Adamaoua et du Centre. La région est située au sud-est du pays, elle est
limitrophe de trois préfectures de la République centrafricaine et d'un département de la République
du Congo.
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 14 / 108
Figure 1. Plan de la localisation de la zone d’étude
Source : INTEGC
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 15 / 108
2.3. Cadre macroéconomique
2.3.1. Contexte général
2
Le Cameroun, 475 000 km , environ 24 millions d’habitants en 2017, est situé dans le golfe de Guinée
; en raison de sa diversité naturelle, économique et socioculturelle, c’est l’Afrique en un seul pays
composé en majorité des jeunes. Le pays a 400 Km d’ouverture sur la mer ; il appartient à la
Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale (CEEAC) et partage une frontière d’environ
1 800 Km avec le Nigéria ; il donne accès à un marché d’environ 300 millions de consommateurs.
Yaoundé est la capitale politique. Douala est la plus grande métropole, principal centre d’affaires,
avec plus de 2,5 millions d’habitants.
Sur le plan administratif, le pays est organisé en 10 régions, 58 départements, 360 arrondissements
et 360 communes. Le processus de décentralisation est en cours depuis 2004, avec le transfert
progressif des compétences et des ressources financières aux collectivités territoriales
décentralisées.
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 16 / 108
L’insécurité transfrontalière, entre autres, a contribué au ralentissement de l’activité dans les
transports et le tourisme. Le financement des projets d’infrastructures réalisés dans le cadre de la
politique d’émergence du pays, grâce à des prêts commerciaux et publics, a conduit à une
accumulation de la dette publique qui, en 2018, atteint 34 % du PIB (ou 38 % avec l’inclusion de la
dette de grandes entreprises publiques) contre 12 % en 2007. La politique monétaire commune de la
CEMAC restrictive en 2017 le demeure en 2018. Le solde de la balance courante reste déficitaire en
2018 avec 3,2 % contre 2,7 % en 2017.
Tableau 2: Ventilation sectorielle de la croissance du PIB (en %)
2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021
Secteur primaire 3,7 7,0 6,2 5,3 5,0 3,2 2,6 4,1 4,9 4,4
Agriculture des produits vivriers 3,8 7,3 4,9 5,4 5,8 4,8 4,5 4,8 5,3 5,6
Agriculture industrielle et d'exportation 3,6 7,4 4,3 8,5 6,6 -3,1 -8,2 2,7 2,1 4,7
Elevage et chasse 4,1 9,8 5,7 7,2 4,3 4,7 4,8 5,0 5,4 3,9
Pêche et pisciculture 5,9 2,4 3,0 3,1 5,0 4,5 2,8 3,3 3,5 3,5
Sylviculture et exploitation forestière 2,7 4,7 13,8 0,2 1,2 6,3 9,9 3,4 6,5 1,4
Secteur secondaire 5,1 6,9 5,5 9,6 3,6 1,3 3,5 3,8 4,9 4,7
Industries extractives 3,5 8,4 14,3 24,8 -3,4 -16,1 -5,5 -4,5 -0,7 -7,1
Dont : Hydrocarbures 3,7 8,4 14,4 24,8 -3,6 -16,4 -5,9 -4,8 -0,9 -7,5
Industries agroalimentaires 5,5 6,8 1,9 1,9 5,7 7,5 4,3 5,1 5,5 6,1
Autres industries manufacturières 5,8 5,1 0,4 4,0 4,4 5,6 5,8 5,3 5,6 6,1
Production et distribution d'électricité 5,0 12,2 12,6 8,9 3,3 5,9 4,0 6,0 12,8 8,8
Production et distribution d'eau et assainissement 5,1 4,1 4,0 10,0 -1,4 6,5 3,4 3,9 4,9 4,9
BTP 5,4 8,0 7,5 8,4 10,4 8,9 8,2 7,2 6,8 9,3
Secteur tertiaire 4,7 4,4 4,8 3,4 4,9 4,3 4,5 4,7 4,8 5,4
Commerce et réparation de véhicules 6,9 2,7 6,4 3,5 5,6 4,5 4,1 4,6 4,8 6,3
Restaurants et hôtels -4,0 -7,0 -2,1 2,2 6,6 5,3 3,0 5,6 5,5 4,2
Transports, entrepôts et communications 5,5 8,2 3,0 4,3 2,2 4,2 5,4 5,8 6,5 4,4
Informations et télécommunications 4,1 8,0 7,3 5,1 6,0 5,7 3,9 5,3 5,1 4,9
Banques et organismes financiers 17,4 14,6 5,6 6,9 5,2 6,0 6,6 6,4 5,9 6,4
Autres services marchands 2,9 4,3 3,5 2,2 5,9 3,2 4,6 5,0 4,3 5,9
Administration publique et sécurité sociale 1,8 4,4 4,7 4,6 3,6 4,8 4,7 3,8 4,4 4,6
Autres services non marchands 4,2 4,4 5,6 1,3 4,0 3,9 3,7 3,2 3,7 3,6
PIB aux coûts des facteurs 4,7 5,5 5,2 5,4 4,5 3,3 3,9 4,4 4,8 5,1
PIB 4,5 5,4 5,9 5,7 4,6 3,5 3,9 4,4 4,8 5,1
Source : MINFI/ DP
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 17 / 108
2.3.3. Perspectives économiques
Selon les perspectives économiques réalisées par le Fonds Monétaire International (FMI), la
croissance projetée du PIB réel du Cameroun devrait atteindre 4,4 % en 2019 et 4,7 % en 2020 grâce
à la mise en activité d’infrastructures de production énergétique et de transport, et à la remontée
des cours mondiaux du pétrole. Le déficit de la balance des transactions courantes devrait se
stabiliser autour de 3,1 % du PIB en 2019 et 2020. Le taux d’inflation projeté devrait rester inférieur à
3 %, la norme communautaire.
Cependant, ces perspectives de croissance sont incertaines. Le niveau des recettes budgétaires
attendues en 2019 est fortement dépendant des fluctuations des cours mondiaux du pétrole. Le pays
devra poursuivre ses efforts pour la restauration de l’équilibre de ses comptes publics.
L’économie camerounaise reste la plus résiliente de l’Afrique centrale par sa relative diversification,
cependant elle est vulnérable du fait de la faiblesse de sa base de croissance et de sa forte exposition
aux variations des cours mondiaux des matières premières.
Afin d’atteindre l’émergence économique de la Vision 2035, le gouvernement a mis en œuvre, sur la
base du Document de stratégie pour la croissance et l’emploi (DSCE 2010-2020), étape décennale de
la Vision 2035, un important programme d’investissement. La réalisation de projets structurels dans
des secteurs clés de l’économie accélèrera la croissance, promouvra et créera des emplois et réduira
la pauvreté. Le gouvernement a déjà réalisé différents ouvrages de production électrique afin de
résorber le manque d’infrastructures du secteur, d’accroître la capacité installée actuelle de 1300
mégawatts, et vise à en faire un secteur clé de l’exportation.
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 18 / 108
Tableau 3: Principaux indicateurs de l’économie camerounaise
Nombre de
N° Région Chef-lieu
départements
1 Adamaoua N’gaoundéré 5
2 Centre Yaoundé 10
3 Est Bertoua 4
4 Extrême-nord Maroua 6
5 Littoral Douala 4
6 Nord Garoua 4
8 Ouest Bafoussam 8
9 Sud Ebolowa 4
7 Nord-ouest Bamenda 7
10 Sud-ouest Buéa 6
Source : élaboré à partir de l’annuaire statistique du MINAT
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 19 / 108
2.5.1.1. Système éducatif
Dans le secteur de l’éducation et de la formation, le Gouvernement se donne comme vision de
promouvoir un système éducatif à l’issu duquel tout jeune diplômé est sociologiquement intégré,
bilingue, compétent dans un domaine capital pour le développement du pays. Les objectifs
stratégiques poursuivis sont : (i) garantir l’accès à l’éducation primaire à tous les enfants en âge de
scolarisation ; (ii) atteindre un taux d’achèvement de 100% au niveau primaire ; (iii) réduire les
disparités régionales en termes d’infrastructures scolaires et de personnel enseignant ; et (iv)
accroître l’offre de formation professionnelle et technique de 10 à 25% au secondaire et de 18% à
35% au niveau supérieur. En appui à la stratégie d’industrialisation du pays, les interventions du
Gouvernement s’articuleront autour de trois (03) axes, notamment : (i) l’amélioration de l’accès et
de l’équité à travers la correction des disparités géographiques, l’amélioration de la politique du
manuel scolaire, et l’extension progressive de l’universalisation de l’enseignement ; (ii) l’amélioration
de la qualité et de l’employabilité où un accent sera mis entre autres sur l’accroissement de l’offre
de formation technique et professionnelle, le renforcement des capacités des travailleurs du secteur
informel sur les techniques et technologies innovantes, le renforcement du civisme ; (iii) le
renforcement du système éducatif à travers une meilleure gestion du personnel du système
éducatif, un transfert complet des ressources dans le cadre de la décentralisation et la promotion
des investissements privés dans le secteur de l’éducation et de la formation.
Tableau 5: Évolution de la population scolarisable du préscolaire au supérieur par sexe et par niveau de 2005
à 2020
Niveau d’éducation
Féminin 542 160 1 384 960 852 607 596 043 1 049 695 4 425 465
2005 Total 1 102 894 2 825 995 1 742 903 1 161 797 1 971 012 8 804 601
Féminin 585 125 1 548 794 912 842 690 055 1 242 050 4 978 866
2010 Total 1 186 460 3 159 112 1 857 945 1 350 010 2 330 080 9 883 607
Féminin 599 728 1 587 446 935 623 707 276 1 273 046 5 103 119
2011 Total 1 216 070 3 237 952 1 904 313 1 383 701 2 388 230 10 130 266
Féminin 614 567 1 626 726 958 774 724 778 1 304 547 5 229 392
2012 Total 1 246 160 3 318 072 1 951 434 1 417 940 2 447 325 10 380 931
Féminin 629 645 1 666 635 982 295 742 558 1 336 549 5 357 682
2013 Total 1 276 733 3 399 475 1 999 308 1 452 726 2 507 364 10 635 606
Féminin 644 960 1 707 171 1 006 188 760 619 1 369 060 5 487 998
2014 Total 1 307 786 3 482 157 2 047 936 1 488 060 2 568 350 10 894 289
Féminin 652 830 1 728 007 1 023 360 784 785 1 412 554 5 601 536
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 20 / 108
Niveau d’éducation
2015 Total 1 323 746 3 524 656 2 082 768 1 535 335 2 649 945 11 116 450
Féminin 668 436 1 769 312 1 047 823 803 543 1 446 318 5 735 432
2016 Total 1 355 389 3 608 908 2 132 555 1 572 035 2 713 288 11 382 175
Féminin 684 275 1 811 241 1 072 653 822 585 1 480 593 5 871 347
2017 Total 1 387 507 3 694 430 2 183 089 1 609 288 2 777 586 11 651 900
Féminin 700 350 1 853 787 1 097 850 841 909 1 515 374 6 009 270
2018 Total 1 420 102 3 781 214 2 234 372 1 647 092 2 842 835 11 925 615
Féminin 716 660 1 896 957 1 123 417 861 514 1 550 661 6 149 209
2019 Total 1 453 172 3 869 267 2 286 404 1 685 447 2 909 035 12 203 325
Féminin 724 577 1 917 913 1 141 389 887 942 1 598 227 6 270 048
2020 Total 1 469 226 3 912 013 2 322 843 1 737 151 2 998 272 12 439 505
Source : BUCREP, RGPH 2005 et projections pour les années 2010 à 2020
2.5.1.2. Santé
En vue de contribuer au développement d’un capital humain sain, productif et capable de porter une
croissance forte, inclusive et durable, les autorités entendent garantir à toutes les couches de la
population, un accès équitable et universel aux services et soins de santé de base et aux soins
spécialisés prioritaires de qualité, avec la pleine participation de la communauté. A cet effet, en lien
avec l’ODD 3 relatif à la santé, il sera notamment question de : (i) faire passer le taux de mortalité
maternelle en dessous de 70 pour 100 000 naissances vivantes ; (ii) ramener la mortalité néonatale à
12 pour 1 000 naissances vivantes au plus et la mortalité des enfants de moins de 5 ans à 25 pour 1
000 naissances vivantes au plus ; (iii) réduire d’au moins 30% la prévalence et la mortalité des
principales maladies transmissibles et non transmissibles ; (iv) réduire de 2/3 la malnutrition chez les
enfants de moins de 5 ans ; et (v) viabiliser 80% des formations sanitaires intermédiaires et
périphériques. Pour atteindre ces objectifs, les interventions seront articulées autour de quatre (04)
axes, à savoir : (i) la promotion de la santé et de la nutrition ; (ii) la prévention de la maladie ; (iii) la
prise en charge des cas ; et (iv) le renforcement du système de santé. Plus spécifiquement, les
autorités envisagent : (i) améliorer l’efficacité du système de santé en mettant à profit la
décentralisation ; (ii) mettre sur pied la Couverture Santé Universelle ; (iii) promouvoir le
développement d’une industrie pharmaceutique locale ; (iv) favoriser la performance hospitalière et
la démarche qualité dans les FOSA ; (v) renforcer l’accessibilité géographique aux soins de santé ; (vi)
disposer de personnels de santé qualifiés et motivés ; et (vii) améliorer la gouvernance sanitaire. Par
ailleurs, trois (03) principes fondamentaux vont guider les interventions du Gouvernement,
notamment : l’amélioration de la gouvernance du système de santé, le renforcement du plateau
technique des hôpitaux centraux et de référence, la valorisation du potentiel thérapeutique local.
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 21 / 108
Tableau 6: Capacité et offre de soins de santé et services au Cameroun
Hôpital de district
d’arrondissement
District de santé
Hôpital régional
Centre de santé
Centre de santé
Centre de santé
Centre médico-
Hôpital général
Centre médical
Hôpital central
Polyclinique
sanitaire
Clinique
Hôpital
Hôpital
intégré
Région
Source : MINSANTE
Le pouvoir exécutif est exercé par le Président de la République et le Gouvernement alors que le
Pouvoir législatif est exercé par deux chambres : un Assemblée National et un Sénat. L’Assemblée
Nationale est composée de 180 députés élus au suffrage universel direct et secret pour un mandat
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 22 / 108
de cinq ans. Le Sénat représente les collectivités territoriales décentralisées avec chaque région
représentée par dix sénateurs dont sept sont élus au suffrage universel indirect sur la base régionale
et trois nommés par le Président de la République. Les membres du Sénat ont été élus en 2013 et
renouvelés en 2018.
Au plan judiciaire, il convient de noter que la règle du double degré de juridiction est prévue dans la
Constitution et assurée par les Tribunaux de première et grande instance et des cours d’appel. Les
recours en cassation sont examinés par la Cour Suprême, tant en matière civile qu’en matière
administrative.
Au plan local, les élections des conseillers régionaux le 06 décembre 2020 ont parachevé le processus
de décentralisation inscrit dans la Constitution du 18 janvier 1996. La Commune est gérée par deux
organes : le Conseil communal et l’Exécutif communal. Le Conseil municipal est l’organe délibérant
de la Commune. Le nombre de conseillers municipaux indique la taille de la Commune :
- 31 conseillers municipaux pour une Commune dont le nombre d’habitants est compris
50 001 et 100 000 ;
- 35 conseillers municipaux pour une Commune dont le nombre d’habitants est compris entre
100 001 et 200 000 ;
- 41 conseillers municipaux pour une Commune dont le nombre d’habitants est compris entre
200 001 et 300 000 ;
L’Exécutif communal est l’instance administrative de la Commune. Il est composé du Maire et de ses
adjoints. Le mandat des conseillers municipaux élus en 2013 a été prorogé jusqu’en février 2019.
L’Assemblée Nationale a voté en 2004 les lois fixant les règles applicables aux Communes et aux
Régions. La loi pour la mise en place des conseils régionaux a été votée dernièrement par
l’Assemblée Nationale. L’élection des conseillers régionaux viendra compléter le processus de la
décentralisation en cours.
La Région de l’Est compte onze députés dont deux dans le Boumba-et-Ngoko, trois dans le Haut-
Nyong, trois dans la Kadey et trois dans le Lom-et-Djerem. Elle compte dix sénateurs dont six
hommes et quatre femmes et 33 Maires.
La route en étude traverse quatre Communes caractérisées par l’existence d’un potentiel minier et
d’un potentiel forestier très importants. L’exploitation de ces ressources ne se fait pas sans poser des
problèmes aux populations.
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 23 / 108
Les populations des Communes de la zone estiment qu’elles sont des « laissez-pour compte » dans
l’exploitation forestière de leur zone. Elles voient chaque jour des camions transportant des billes de
bois passer mais elles ne ressentent pas les effets de l’exploitation forestière dans leur vie
quotidienne. Leurs Communes sont toujours pauvres. Par contre l’exploitation forestière a des
conséquences néfastes pour leur vie quotidienne dans la mesure où elle entraine la destruction des
certaines espèces qui leur étaient vitales. Les redevances forestières ne sont pas utilisées pour le
développement des Communes, ce qui agace très souvent les populations de la zone. Les Communes
de la zone du projet reçoivent les redevances forestières mais ne présentent pas toujours des signes
concrets de développement. Par exemple selon le PCD de Yokadouma, cette Commune a reçu entre
2000 et 2011 plus de neuf milliards de F.CFA de redevances forestières mais ses infrastructures
demeurent rudimentaires et insuffisantes. Le braconnage est aussi un phénomène qui est décrié
dans cette zone parce qu’il contribue à la disparition de certaines espèces d’animaux.
L’exploitation minière de la zone du projet est appréhendée à la fois sur le plan artisanal et sur le
plan industriel. Au plan artisanal, l’exploitation minière est informelle et se fait dans certains villages
comme NYANBONDA, MENZIONG, NAMPELA, NGOLLA 35. Au plan industriel, la zone regorge
d’énormes potentialités minières dont l’exploitation est porteuse de grands espoirs de
développement local. Cependant les populations de la zone s’inquiètent des impacts négatifs de
cette activité. En effet, l’exploitation industrielle des ressources minières entraine évidemment une
réduction des surfaces cultivables, une augmentation de l’inflation locale, un déboisement massif,
une pollution de l’air et de l’eau. Il donc important de prendre toutes ces ménages en compte pour
sauver l’environnement préserver les moyens d’existence des communautés.
La recherche des moyens pour éviter les conflits qui peuvent résulter de l’exploitation forestière et
minière de la zone du projet est nécessaire.
Date Population
RGPH
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 24 / 108
La population du Cameroun est estimée à 21 917 500 habitants en 2015 et à 33 955 400 habitants à
l’horizon 2035. Les caractéristiques de cette population sont les suivantes.
Sur la base du rythme observé de la structure par sexe et par âge entre 1976 et 2005, quel que soit le
sexe, il en découle : (i) une légère réduction de la population des moins de 15 ans, (ii) une légère
augmentation de la population des personnes âgées (65 ans et +) et (iii) une quasi-stagnation de la
population d’âge active. Ces éléments ont permis au BUCREP de formuler des hypothèses réalistes
qui ont abouti à la détermination des poids relatifs de la population des grands groupes d’âges par
période de projection contenus dans le tableau ci-après. Ces poids ont été appliqués sur les données
lissées par la méthode des moyennes mobiles d’ordre 5 à partir des données de base (2005). Ces
hypothèses suivent par ailleurs la logique d’une population dont la mortalité connaît une baisse
importante chez les enfants de moins de 5 ans et relative chez les personnes âgées. De plus, elles
sont sous-tendues par une baisse lente de la fécondité qui demeure toujours élevée au Cameroun.
Source : BUCREP
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 25 / 108
la population augmente progressivement avec le temps, et est passée de 48 à 49 habitants au km2
entre 2016 et 2017. Cependant, il existe des disparités entre les régions. Alors que celles du Littoral
et de l’Ouest sont élevées avec respectivement 175 et 143 habitants au km2, les régions de l’Est et du
Sud sont faiblement peuplées, avec respectivement 7 et 16 habitants au km2.
2.6.1. Agriculture
Bien que diversifiée, l’économie camerounaise reste dominée par l’agriculture qui en est le pilier et
qui emploie environ 70% de la population active. L’agriculture se décline en deux grands groupes ;
l’agriculture industrielle d’exportation et l’agriculture vivrière.
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 26 / 108
Tableau 9: Évolution de la Production de l’agriculture industrielle et d’exportation
Cacao
Production (t) 244 077 246 120 268 941 275 000 281 196 308 753 344 753 337 858
Exportation (t) 193 881 190 214 173 794 192 836 192 637 265 306 263 746 221 667
Café arabica
Production (t) 12 564 8 563 10 000 7 000 8 020 6 504 7 024 7 106
Exportation (t) 3 112 2 441 5 148 2 228 2 434 2 004 1 943 1 730
Café robusta
Production (t) 45 231 38 256 42 000 31 127 37 115 27 094 29 762 27 188
Exportation (t) 44 830 28 383 36 436 19 280 28 171 31 163 30 914 26 777
Caoutchouc
Production (t) 50 215 50 983 46 318 51 510 51 559 46 920 40 983 41 911
Exportation (t) 38 292 36 792 42 851 54 068 57 150 48 902 42 328 42 381
Coton graine
Production (t) 114 592 185 000 227 000 240 000 274 286 289 994 258 000 248 150
Coton fibre
Production (t) 52 985 61 392 82 124 88 854 98 375 107 585 91 970 84 218
Exportation (t) 53 601 55 742 76 173 91 532 90 854 119 075 101 427 101 893
Cours(FCFA/Kg) 1 023 1 528 878 868 799 920 865 975
Banane d’exportation
Production (t) 277 774 296 110 256 789 321 814 343 616 363 029 361 525 346 382
Exportation (t) 237 942 237 278 231 802 261 808 265 276 283 436 295 180 275 717
Huile de palme
Production 116 172 135 215 99 238 113 940 127 324 140 212 130 129 155 066
artisanale (t)
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 27 / 108
2.6.1.2. Agriculture des produits vivriers
En 2017, la production de l’agriculture vivrière progresse de 5,8% contre 5,4% en 2016. Les cultures
concernées sont notamment les céréales, les racines et tubercules, ainsi que les fruits et légumes.
En 2017, la production de l’agriculture vivrière progresse de 4,8%. Les actions menées par le
Gouvernement dans le sous-secteur portent sur : l’encadrement et la formation des producteurs, la
vulgarisation et la distribution des semences et du matériel végétal à rendement élevé. Les cultures
concernées sont notamment : les céréales, les racines et tubercules, les légumineuses, les produits
maraîchers, les fruits et légumes.
Céréales
Cette filière regroupe principalement le maïs, le mil/sorgho et le riz paddy. Par rapport à l’année
2016, les productions du maïs et du riz paddy augmentent, alors que celle du mil/sorgho est en repli.
En 2017, la production de maïs progresse de 2% par rapport à 2016 pour s’établir à 2 144 083 tonnes.
Les actions menées à travers les programmes et projets ont porté sur : (i) la mise en exploitation de
705 ha de champs de production de maïs destinés à la consommation ; (ii) la production et la
distribution de 85,4 tonnes de semences de base et de 1 222 tonnes de semences certifiées.
La production du mil/sorgho recule de 0,6% par rapport à 2016 et se situe à 1 138 243 tonnes en
2017. Cette baisse est liée aux conditions climatiques défavorables. Pour améliorer la productivité,
47,7 tonnes de semences de base, 93,2 tonnes de semences certifiées de sorgho de saison sèche et
0,25 tonnes de semences certifiées de sorgho de saison de pluie ont été distribuées aux agriculteurs.
En 2017, la production de riz paddy augmente de 8,8% pour atteindre 333 076. Cet accroissement est
lié à l’extension des surfaces cultivées, l’intensification de la culture du riz pluvial et l’utilisation des
semences améliorées. Les actions menées par le Gouvernement ont porté sur : (i) la distribution de
3,4 tonnes de semences certifiées de riz pluvial et de 10 tonnes pour le riz irrigué ; (ii) la production
de 1 700 tonnes de semences de base de riz irrigué ; (iii) la poursuite de la vulgarisation de la culture
du riz pluvial ; (iv) la distribution de 21 000 sachets doses de fongicides et de 2 038 litres
d’insecticides systémiques.
Racines et tubercules
En 2017, les productions des principales racines et tubercules sont en hausse de 3,9% pour le
manioc, 3,7% pour l’igname et 6,3% pour la patate. Par contre celle de la pomme de terre s’établit à
342 155 tonnes, en baisse de 11% du fait de la mise à disposition tardive des semences aux
organisations de producteurs. Les actions menées ont porté sur : (i) la production et la distribution
de 735 tonnes de semences certifiées de pomme de terre ; (ii) la distribution de 1 006 tonnes
d’engrais organiques et 110 tonnes d’engrais minéraux aux producteurs encadrés ; la distribution de
52 916 semences d’ignames et 50 000 boutures de patate ; (iv) la mise à disposition de 3,3 millions
de boutures de base et 11,2 millions de boutures certifiées de manioc au profit des multiplicateurs.
Légumineuses
En 2017, les productions de légumineuses croissent respectivement de 8,1% pour l’arachide, 5% pour
le sésame, 8,1% pour le niébé et 24,9% pour le voandzou. Les productions de soja et de haricot
restent quasi stables. Les actions menées ont entre autres concerné l’appui-conseil et la
sensibilisation des producteurs sur les itinéraires techniques et les méthodes de traitement,
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 28 / 108
l’utilisation des semences améliorées et la mise en place de 3 220 ha d’arachides et de 4 659 ha de
haricots.
Légumes, produits maraîchers et fruits
En 2017, la production de la banane plantain s’établit à 4 378 915 tonnes, en hausse de 2,3% par
rapport à 2016. Celle des autres produits maraîchers progresse, notamment de 5,2% pour la tomate,
6,5% pour l’oignon, 5% pour le gombo et 6% pour le piment. Les actions du Gouvernement dans la
filière ont porté sur : (i) la distribution de 1,6 millions de plans de bananiers plantains et 30 500 vitro
plans ; (ii) la création de 3 744 ha de cultures maraîchères, dont 987 ha de tomate, 872 ha de gombo,
437 ha de piment ; (iii) la formation de 141 producteurs sur les itinéraires techniques de production.
S’agissant des fruits et légumes, la production de pastèques s’accroit 8,1% pour s’établir à 673 173
tonnes et celle d’ananas de 4,4% pour se situer à 220 637 tonnes. Les actions ont porté sur la
distribution de 1 367 plants d’avocatiers, 167 578 plants d’okok et 350 kg de semences de haricots
verts.
Tableau 10: Évolution de la Production des principales cultures vivrières (en tonne)
Céréales
Maïs 1572067 1249976 1948019 2062952 2070572 2101631 2144083
Légumineuses
Niébé 154914 171955 179000 186000 199000 195408 211312
Racines et tubercules
Manioc 4082903 4287177 4501671 4600707 5224735 5284683 5492522
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 29 / 108
Rubriques 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017
Tomates 853060 889795 964384 965000 1000000 1182114 1243090
2.6.2. Foresterie
En 2017, la croissance du sous-secteur sylviculture et exploitation forestière progresse de 6,3%
contre 1,2% en 2016. La superficie forestière exploitable en 2017 est 17,5 millions d’hectares, soit
36,8% du territoire national. Le Gouvernement assure la conservation, la gestion et l’exploitation
durables des écosystèmes forestiers à travers : (i) l’aménagement et l’exploitation des forêts ; (ii) le
reboisement ; (iii) la valorisation des ressources fauniques des aires protégées ; (iv) la valorisation
des ressources forestières ligneuses et non ligneuses.
En 2017, la surface des forêts aménagée est de 219 481 ha, ce qui porte la superficie totale sous
aménagement à 6 207 060 ha. Les quantités de bois grumes produites sont 2 750 000 m3, en
diminution de 7,4% par rapport à l’année précédente. Le volume de bois légal mis sur le marché est
de 2 693 178 m3, en hausse de 12,5% par rapport à 2016. Cette évolution résulte du fait que
plusieurs forêts communales ont été classées et leurs plans d’aménagement approuvés. La
production de placage est en hausse de 16,2% et se situe à 121 024 m3, du fait de l’accroissement
des commandes.
Les exportations de grumes s’élèvent à 1 018 000 m3, en hausse de 26,1% et celles de bois sciés sont
de 641 000 m3, en baisse de 3,4% par rapport à 2016. Les volumes de produits spéciaux exportés se
chiffrent à 913,8 tonnes et ceux de placages et de contre-plaqués respectivement à 35 100 m3 et
2 100 m3.
Au premier semestre 2018 et en glissement annuel, les quantités de grumes exportées s’établissent à
601 600 m3 et celles de bois sciés à 361 100 m3. Elles sont en hausse respectivement de 12% et
11,5%. Le volume de placage exporté est de 21 600 m3 et celui de contre-plaqué de 1 700 m3.
Tableau 11: Évolution de la production et exportations de bois (en milliers de m 3)
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 30 / 108
1er sem 1er’sem. Variations
2015 2016 2017
Rubriques 2017 2018 (en %)
(a) (b) (c ) (d) (c/a) (d/b)
Grumes 3 108,7 2 968,6 644,5 2 750 - -7,4 -
Bois sciés 1 010,4 1 114,8 964,5 375,7 - --
Placages 84,3 104,1 121 - -
Exportations
Grumes 911,5 807 537,1 1 018 601,6 26,1 12,0
Bois sciés 584,7 663,8 323,8 641 361,1 -3,4 11,5
Contre-plaqués 4,7 4 0,9 2,1 1,7 -47,5 88,9
Placages 37 30,1 16,2 35,1 21,6 16,6 33,3
Sources: MINFI. Loi des Finances 2019.
Le cheptel bovin progresse de 8,5% en 2017 et se situe à 8,1 millions de têtes. La quantité de viande
issue des abattages est évaluée à 133 625 tonnes, en augmentation de 8,9%. Cette évolution est liée
notamment à l’utilisation des techniques innovantes, dont la biotechnologie de la reproduction.
Les actions du Gouvernement pour accroitre le cheptel se sont poursuivies à travers : (i) la formation
de 275 acteurs sur les techniques d’insémination artificielle ; (ii) l’acquisition de 25 vaches Holstein à
la station de Lougguere ; (iii) l’insémination artificielle de 2 300 vaches dans les régions de
l’Adamaoua, du Nord et du Nord-ouest ; (iv) la formation des éleveurs et du personnel technique à
l’utilisation des bolus électroniques (outils d’identification et de traçabilité des animaux d’élevage) ;
(v) la vaccination de 1 400 000 bovins contre les grandes épizooties, dont 60 000 contre la fièvre
aphteuse.
Petits ruminants.
Le cheptel d’ovins progresse de 3,5% par rapport à 2016 pour atteindre 3,4 millions de bêtes ;
l’effectif de caprins s’accroit de 1,2%. Les quantités de viande produite augmentent de 7,3% pour les
ovins et de 6,8% pour les caprins. Les actions qui ont soutenu la hausse de la production sont
notamment : (i) la distribution de 4 millions de doses de vaccins aux éleveurs pour la prévention de la
peste des petits ruminants dans les élevages encadrés ; (ii) l’accompagnement des organisations de
producteurs à travers des formations en techniques de conduite d’élevage ; (iii) l’amélioration de
l’alimentation par la densification de la production fourragère.
Porcins.
Le cheptel porcin est évalué à 3 613 475 têtes, en augmentation de 3,5% par rapport à 2016. La
quantité de viande issue du circuit formel à 62 749 tonnes. L’accroissement de la production est
notamment liée à : (i) l’amélioration des rendements des élevages avec la mise à disposition au profit
des organisation des producteurs de 658 géniteurs améliorés ; (ii) la réduction des incidences des
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 31 / 108
maladies animales avec l’élargissement de la couverture sanitaire des cheptels ; (iii) la poursuite de la
formation des producteurs sur l’élevage des porcs et la délivrance des autorisations de création de
fermes porcines ; (iv) la construction de 108 porcheries modernes sur financement du programme
d’Amélioration de la Compétitivité des Exploitations Familiales Agropastorales (ACEFA
Volailles.
L’effectif des volailles s’élèvent à 82,7 millions de têtes, en hausse de 0,9% par rapport à 2016. Les
quantités de viande produites progressent de 18,6%. Les actions du Gouvernement dans cette filière
sont : (i) la création d’unités modernes d’levage et le repeuplement des exploitations avicoles après
la survenue de la grippe aviaire ; (ii) l’accord pour l’importation de 190 500 reproducteurs, 7 955 000
œufs à couver, 5 769 880 poussins d’un jour ; (iii) le contrôle et la surveillance de la grippe aviaire ;
(iv) la poursuite de la formation et de l’encadrement des producteurs sur les méthodes de
biosécurité ; (v) l’équipement des unités opérationnelles régionales en matériels d’intervention ; (vi)
la construction de 93 poulaillers modernes sur financement du programme ACEFA.
En ce qui concerne la couverture sanitaire des cheptels et la lutte contre les zoonoses, les actions ont
porté sur : (i) la reconstitution du cheptel reproducteur aviaire ; (ii) le renforcement de l’inspection
sanitaire vétérinaire ; (iii) la vaccination de 47 000 animaux de compagnie (chiens, chats, singes)
contre la rage ; (iv) l’assainissement du circuit de distribution et de commercialisation des
médicaments vétérinaires ; (v) la poursuite du traitement épi-cutané du bétail dans le septentrion.
Tableau 12: Évolution du cheptel et des quantités de viande issue des abatages
Bovins 6 859 359 112 909 7 442 405 122 732 8 075 009 133 625 8,5 8,9
Ovins 3 172 063 11 297 3 283 086 11 693 3 397 994 12 544 3,5 7,3
Caprins 6 290 048 34 719 6 365 528 35 135 6 441 915 37 517 1,2 6,8
Porcins 3 373 217 40 614 3 491 280 50 442 3 613 475 62 749 3,5 24,4
Volailles 80 317 865 134 773 81 924 222 137 924 82 661 540 163 627 0,9 18,6
Source : MINFI. Loi des Finances 2019
La production laitière progresse de 7%, par rapport à 2016 pour se situer ç 239 174 tonnes ; celle de
miel s’établit à 6 087 tonnes. Pour soutenir ces activités, les actions du Gouvernement ont porté sur :
(i) l’acquisition des ruches pour 12 groupements de producteurs sur financement ACEFA ; (ii)
l’accompagnement et la formation des apiculteurs à la pollinisation et à la production du miel ; (iii) la
poursuite de l’encadrement des producteurs laitiers ; (iv) l’amélioration de l’alimentation des vaches.
S’agissant des œufs de table, la production recule de 19,2% pour se situer à 67 999 tonnes. Cette
évolution s’explique principalement par la réduction de l’effectif des pondeuses du fait de la
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 32 / 108
survenue de la grippe aviaire, et le retrait des œufs à couver contaminés, en provenance d’Europe
destinés à la production des pondeuses.
Tableau 13: Évolution des produits dérivés de l’élevage (en tonnes)
2.6.4. Industries
En 2017, la croissance du secteur secondaire ralentit à 1,3%, après 3,6% en 2016. Cette décélération
est attribuable à la baisse observée dans les industries extractives, en dépit du bon comportement
des autres branches. La contribution de ce secteur à la croissance du PIB est de 0,3 point et son poids
dans le PIB est de 26,3%. En 2018, la croissance du secteur serait de 3,8%.
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 33 / 108
Tableau 14: Évolution du taux de croissance dans le secteur secondaire
Source : INS
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 34 / 108
ailleurs, les investissements dans le secteur ont baissé et plusieurs projets ont été mis en veilleuse du
fait du faible niveau des cours depuis 2014.
Au 30 avril 2018, la production de pétrole brut est de 8,2 millions de barils, en baisse de 15,6% par
rapport à la même période de 2017. Dans le cadre des efforts pour relancer la production, un
nouveau champ pétrolier a été mis en production dans le bassin du Rio del Rey, avec un débit initial
de 1 500 barils par jour.
Variations (en %) -12,6 -7,3 3,5 8,0 13,2 27,3 -3,9 -17,8
Source: SNH
2.6.5. Commerce
En 2017, les échanges du Cameroun avec le reste du monde ont été marqués par : (i) la remontée
des cours de certains produits de base, notamment le pétrole ; (ii) les troubles sociopolitiques dans
les régions du Sud-ouest et du Nord-ouest, ainsi que les problèmes sécuritaires à l’Extrême-nord et à
l’Est ; (iii) la dévaluation du Naira.
En 2017, la balance de paiement affiche un solde global excédentaire de 216,2 milliards contre un
déficit de 824,5 milliards en 2016. En 2018, le solde global serait excédentaire de 104,3 milliards.
Les exportations de biens diminuent de 6,2% par rapport à 2014 et se chiffrent à 2 400,2 milliards,
consécutivement à la baisse des ventes de pétrole brut (-21,4%) et des carburants et lubrifiants (-
35,2%). Hors pétrole, les recettes d’exportations sont en hausse de 7,8%, en liaison avec
l’accroissement des ventes de cacao brut en fèves (+62,7%), de bois et ouvrages en bois (+14,4%) et
de coton brut (+23,3%). À contrario, les ventes de caoutchouc brut et des bananes fraîches se
contractent respectivement de 20,6% et 2,3%.
En termes de structure, le pétrole demeure le premier produit exporté avec 40,1% des recettes
totales d’exportations. Il est suivi par le cacao brut en fèves (18,9%), les bois sciés (6,9%), les bois en
grumes (4,9%), les carburants et lubrifiants (4,9%), le coton brut (4,1%) et l’aluminium brut (3,2%).
Les importations s’élèvent à 3 575,1 milliards, en réduction de 4,5% par rapport à 2014. Cette
évolution est imputable à la baisse des achats d’hydrocarbures (-31,1%), de machines et appareils
électriques (-14,4%) et de matériels de transports (-8,9%). A l’inverse, les importations de céréales et
des produits des industries chimiques augmentent respectivement de 21,6% et 16,3%.
Au premier semestre 2016, le commerce extérieur s’est caractérisé par la chute des cours mondiaux
de pétrole et la baisse des quantités importées de biens hors pétrole. Le déficit commercial s’élève à
490,4 milliards, en diminution de 301,8 milliards par rapport à la même période de 2015,
consécutivement à une baisse des dépenses d’importations supérieure aux recettes d’exportations.
S’agissant de la balance des paiements, elle affiche un compte courant déficitaire de 693,9 milliards
(4,1% du PIB) en 2015, après 692,2 milliards (4,4% du PIB) enregistrés en 2014. Ce déficit découle des
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 35 / 108
déficits des comptes de biens (-220 milliards), des services (-403 milliards) et des revenus (-258,3
milliards).
Par contre, le solde des transferts courants est excédentaire de 187,4 milliards. Le déficit du compte
courant est essentiellement financé par les investissements directs étrangers (+377,5 milliards) et les
tirages nets des administrations publiques (+904 milliards).
Le solde global est excédentaire de 483 milliards, ce qui correspond à une hausse de même montant
des avoirs de réserves. Ces derniers proviennent principalement du secteur pétrolier, de l’agriculture,
de l’exploitation forestière et des transports. Par contre, les industries, le commerce, les
télécommunications et les activités financières sont les principaux postes de ponction des avoirs de
réserves.
Le premier document, intitulé Cameroun Vision 2035, formule une vision volontariste du
développement du Cameroun à long terme (horizon 2035). L’objectif de cette Vision est de faire du
Cameroun à l’horizon du plan, un pays émergent, c'est-à-dire une économie qui commence à se
distinguer, notamment par un développement économique rapide et des taux de croissance élevés.
Le Cameroun vise d’atteindre cet objectif dans une stratégie organisée en 3 phases :
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 36 / 108
l’amélioration du taux d’exécution du PIB en 2014 (à un niveau supérieur à 90%) ;
l’amélioration du pourcentage des projets matures inscrits dans le budget (100%) ;
l’accélération du processus de signature et de mise en vigueur des accords de prêts ou de
dons.
- l’accroissement de l’offre d’emplois décents en faveur des jeunes.
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 37 / 108
L’exploitation de la bauxite au Cameroun dans les trois prochaines années, constitue, d’après les
observateurs, une étape importante pour le développement du pays. D’importants gisements de ce
minerai dans les quatre sites répertoriés, entre autres Mini Martap, le plus important situé dans la
région de l’Adamaoua, avec des réserves géologiques pouvant dépasser deux milliards de tonnes,
Ngaoundal, également dans l’Adamaoua, et dont les ressources sont estimées à 120 millions de
tonnes, FongoTongo dans l’Ouest, 46 millions de tonnes et le site de Banguem au Sud-Ouest, 19
millions de tonnes, soit au total près de trois milliards de tonnes, pour plus de soixante-dix ans
d’exploitation continue.
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 38 / 108
Depuis plus de trois décennies, il existe un seul chemin de fer, le Transcamerounais qui traverse
quelques Régions du pays sur une distance de moins de 1 200 kilomètres. Dans les 10 ans à venir, la
densité du réseau ferré devra passer de 0,06 kilomètre à 0,10 kilomètre pour 1 000 habitants.
Cet objectif devra se concrétiser par l’aménagement d’un autre millier de kilomètres de voies « selon
les standards internationaux (...) dans le but, d’une part, d’achever l’intégration économique des
régions septentrionales et méridionales du pays et, d’autre part, de désenclaver les pays voisins ne
disposant pas d’accès sur la mer ». Sont prévues, les lignes Kribi-Ebolowa-Mbalam, Limbe-Douala-
Edéa-Kribi, Ngaoundéré-Garoua-Maroua-Kousseri, Edéa-Yaoundé- Ngaoundal, Belabo-Bangui,
Yaoundé-Belinga Booué et Minim-Martap- Ngaoundal.
La Région subit l’influence du climat Guinéen dans sa partie Sud et du climat Soudanien dans sa
partie Nord. L’influence de ces deux types de climat est marquée par l’existence de quatre saisons :
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 39 / 108
Le département du BOUMBA ET NGOKO, dont le chef-lieu est YOKADOUMA, subdivisé en
quatre (04) arrondissements
Le département HAUT-NYONG dont le chef-lieu est ABONG-MBANG, subdivisé en quatorze
(14) arrondissements
Le département la KADEY dont le chef-lieu est BATOURI, compte sept (07) arrondissements
et
Le département LOM ET DJEREM dont le chef-lieu est BERTOUA, disposant de huit (08)
arrondissements.
Une analyse de la répartition proportionnelle de cette population montre que plus de la moitié de la
population (56,36 %) de la Région de l’Est ont moins de 20 ans. En effet, l’âge médian y est de 16,6
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 40 / 108
dans l’ensemble de la population : 17,0 ans chez les femmes et de 16,4 ans chez les hommes. L’âge
moyen de la population est de 21,2 ans dans l’ensemble, soit 21,4 ans chez les femmes et 20,9 ans
chez les hommes. Le poids démographique des enfants âgés de moins de 15 ans se situe à 45,6 %. La
population potentiellement active est de 49,9%. Le poids démographique des personnes âgées (60
ans ou plus) dans la Région est resté encore relativement modeste et se situe à 4,6%, soit 2,1% pour
les hommes et 2,4% pour les femmes.
Depuis 2013, la crise politique en RCA a engendré la fuite massive d'une partie de sa population vers
le Cameroun. En novembre 2018, le HCR estimait le nombre de réfugiés centrafricains au Cameroun
à presque 271 518, dont près de 70% dans la région de l'Est (Factsheet UNHCR, novembre 2018).
Dans cette région, et plus spécifiquement dans le département du Lom et Djerem, les communes de
Garoua Boulaï et Bétaré Oya ont été tout particulièrement affectées par cet afflux. La pression
démographique sur les villages de l’axe reliant Meiganga à Bétaré Oya a vocation à durer : la
situation politique en RCA demeure instable et on observe des arrivées régulières de nouveaux
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 41 / 108
réfugiés sur la zone. En outre, seuls 24% des réfugiés exprimaient une intention de retour dans leur
pays, les autres préférant s’installer durablement au Cameroun (source UNHCR, juin 2018).
Tableau 18: Répartition des réfugiés enregistrés ou non en 2017.
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 42 / 108
Tableau 19: Répartition du nombre d’élèves de l’éducation de base dans la Région de l’Est de2016 à 2017.
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 43 / 108
mais ne possède pas de locaux, mais trois sites d’emprunts où sont situés le bloc administratif et les
autres bâtiments pour servir de salle de cours.
3.2.3.2. Santé
La Région ayant fait face à l’afflux des réfugiés en provenance de la République Centrafricaine dû aux
troubles politiques, de véritables problèmes de santé publique se sont posés car les maladies en voie
d’éradication comme la poliomyélite, la tuberculose ne sont plus efficacement contrôlées. Les
risques d’épidémie sont élevés au vue des conditions sanitaires et de promiscuité dans les camps des
réfugiés et les zones environnantes. Dans la Région de l’Est, on retrouve les types de structures
hospitalières publiques et les structures hospitalières privées.
Tableau 20: Répartition des structures sanitaires fonctionnelles publiques et privées.
La situation des ressources humaines faite ci-dessous permet de voir que l’effectif du personnel de
santé est passé de 532 en 2015 à 729 en 2016, soit une augmentation de 37% de personnels avec
43% de femmes. L’effectif de sages-femmes est négligeable soit une sage-femme pour 194 672
femmes en âge de procréer suivant les projections du BUCREP dans la Région de l’Est.
Tableau 21: Répartition du personnel du corps médical par sexe.
Médecins spécialistes 6 1 7 7 1 8
Pharmaciens 3 0 3 7 0 7
Techniciens médico-sanitaires 31 19 50 31 13 44
Sage-femme 1 3 4 1 3 4
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 44 / 108
3.3. Secteur productif de la Région de l’Est
3.3.1. Agriculture
L’agriculture dans la Région de l’Est contribue suffisamment à l’activité économique. Car, elle est le
principal pourvoyeur d’emplois, puisqu’elle emploie environ 60% de la population active,
essentiellement au sein d’exploitations familiales. Elle assure aussi un rôle irremplaçable dans la
création de revenus dans les campagnes, pour presque tous les ménages agricoles de la Région.
3.3.2. Élevage
Les principaux types d’élevage effectués dans la Région sont : l’élevage de pondeuse, de poulets de
chair, de porcs, de bovins, de caprins, d’ovins, de miel, d’aula-codes, de cailles, d’escargots, et de
cobayes. Les intrants utilisés sont le maïs (200 F/Kg), la farine de poisson (1 600 F/Kg), les tourteaux
de coton (15 000 F/sac), et le remoulage (8 000 F/sac). Quarante-cinq (45) agréments ont été
obtenus sur les spéculations d’élevage dont neuf (09) pour les porcs, trente-deux (32) pour les
poulets et quatre (04) pour les provenderies. En 2017, la production globale dans l’ensemble de
l’élevage dans la Région a augmenté par rapport à celle de 2016. Cette croissance considérable s’est
expliquée par la nette hausse des quantités produites dans l’élevage de miel (247,04%), d’ovins
(42,74 %), de porcins (28,75 %), de lait (18,76 %), de bovins (15,91 %), de caprins (12,11 %) et de
production d’œufs (11,08 %). Elle aurait été encore meilleure si nulle n’était la nette diminution de la
production enregistrée dans l’élevage non conventionnel (-11,68 %) et l’élevage de volaille (-3,79 %).
Le tableau qui suit présente les différents types d’élevage pratiqués dans la Région de l’Est par zones
de production ainsi que les quantités produites associées de 2016 à 2017.
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 45 / 108
Tableau 23: Type d'élevage pratiqué dans la Région entre2016 et 2017
Quantités produites
Principales zones/localités de
Type d’élevage pratiqué Au Au
production
31/12/2016 31/12/2017
Lom et Djerem 646 215 Kg 621 734 Kg
Volaille
Batouri, Mbang 302 589 Kg 265 763 Kg
A cycle Lom et Djerem 30 312 Kg 39 027 Kg
court Porcins
Kadey 15 270 Kg 15 447 Kg
Non
Lom et Djerem 32 619 têtes 28 808 têtes
conventionnel
Lom et Djerem 102 764 Kg 119 116 Kg
Bovins
Batouri, Mbang, Ketté 450 222 Kg 162 134 Kg
Lom et Djerem 46 574 Kg 66 482 Kg
Ovins
À cycle long Ketté, Mbang 147 478 Kg 94 466 Kg
Non convent. Kadey 9 256 4 817
Ketté, Mbang 134 747 Kg 84 877 Kg
Caprins
Kadey 56 318 Kg 63 139 Kg
Lom et Djerem 57 295 litres 68 041 litres
Lait
Kadey - 36 831 litres
Autres
produits de Miel Lom et Djerem 1 435 litres 4 980 litres
l’élevage
Lom et Djerem 14 116 402 15 680 000
Œufs
Kadey 443 463 -
Source : DR/MINEPIA-Est
3.3.3. Tourisme
Le potentiel touristique de la Région de l’Est existe, même s’il n’est pas très dense comme celui des
autres régions du pays. Ce potentiel relève de certains sites, de la faune, des traditions variées
pouvant satisfaire la curiosité de visiteurs. C’est compte tenu de ce potentiel que des investissements
en infrastructures dans ce secteur ont connu une évolution positive depuis la dernière décennie.
Deux sites touristiques existent dans le département de la Kadey : « la marre aux hippopotames » de
Lala et « les trois miradors » de Ndélélé. Les structures hôtelières de la Région de l’Est ci-dessous ont
connu une augmentation dans leur nombre. L’on peut noter en plus de celles existantes en 2016, un
hôtel 2 étoiles, quatre hôtels 1 étoile et onze hôtels non classées en 2017. Le grand constat fait est la
non existence d’hôtels 4 ou 5 étoiles dans la Région de l’Est soit un total 62 hôtels. En dehors des
restaurants qu’on retrouve dans les hôtels, la Région dispose seulement de trois restaurants
reconnus : bois d’ébène, soleil d’épices et grand palace.
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 46 / 108
Tableau 24: Structures hôtelières et capacité d’hébergement en 2017.
Capacité moyenne de
Nombre de structures hôtelières
Structures hôtelières chambres/lits
Au 31/12/2016 31/12/2017 Au 31/12/2016 31/12/2017
3* 1 1 45 45
Hôtels 2* 1 2 40 45
1* 27 38 16 20
Auberges (NC) 185 235 12 16
TOTAL 214 276 113 126
Source : DR/MINTOURL-Est
3.3.4. Commerce
Entre 2016 et 2017, les prix des produits sur le marché local ont légèrement baissé dans l’ensemble.
Dans la Kadey, le prix du kilogramme de Maquereau 20+ a été de 850 FCFA, celui du kilogramme de
Maquereau 25+ a été de 1 100 FCFA, celui du kilogramme de Bar corvina a été de 1 300 FCFA et celui
du Machoiron G a été 1 200 FCFA.
Tableau 25: Evolution des prix des produits de grandes consommations sur le marché local.
Principaux produits Unité Au 31 déc. 2016 (en FCFA) Au 31 déc. 2017 (en FCFA)
Riz (25%) 50 kg 12 500 12 500
Source : DR/MINCOMMERCE-Est
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située dans le Sud-est du pays. Son chef-lieu est Bertoua. La majorité de son territoire est couvert de
forêt de type équatoriale. Elle est bordée par les régions du Sud, de l'Adamaoua et du Centre. La
région est située au sud-est du pays, elle est limitrophe de trois préfectures de la République
centrafricaine et d'un département de la République du Congo.
NDELELE 28 309
Total département 199 358
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La zone d’influence directe du projet couvre une superficie d’environ 46 193 km2 et comprend 11
arrondissements. La population totale de cette zone en 2016 est d’environ 324 274 habitants, soit
une densité d’environ 7,02 habitants au km2. Cette densité de la population de la zone du projet est
presque la même que la régionale qui fait de cette Région une des moins densément peuplée du
pays. Les arrondissements directement traversés par la route Ngoura-Yokadouma sont Batouri et
Ndélélé dans le Département de la Kadey et Gari Gombo et Yokadouma dans le département de la
Boumba-et-Ngoko. Les effets économiques de l’amélioration des conditions de circulation sur une
route vont au-delà des seuls arrondissements directement traversés et s’étendent sur toute la zone
d’influence du projet (ZIP).
Département Arrondissements
KADEY BATOURI, BOMBE, KETTE, MBANG, NDELELE, NGUELEBOK, OULI
BOUMBA ET NGOKO GARI GOMBO, MOLOUNDOU, SALAPOUMBE, YOKADOUMA
Source : Annuaire statistique du Cameroun
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 49 / 108
4.1.3. Superficie
La zone d’influence directe du projet d’aménagement de la route Ngoura II – Yokadouma couvre une
superficie de 46 273 km2, soit 42,45% de la superficie de la région de l’Est.
4.1.4. Relief
Le relief dominant de la zone d’influence du projet est relativement plat. L’altitude moyenne oscille
entre 600 et 900 m d’altitude supportant un couvert forestier. Le relief est généralement marqué par
la présence de quelques collines à faible pente. Les bas de pente sont généralement marécageux.
4.1.5. Climat
La zone d’influence du projet est soumise dans son ensemble à l’influence d’un climat équatorial
chaud et humide de type guinéen classique à deux saisons de pluies entrecoupées de deux saisons
sèches. Au cours de l’année, les saisons se succèdent de la manière suivante :
La petite saison des pluies de mi-mars à juin ;
La petite saison sèche de juin à mi-août ;
La grande saison des pluies de mi-août à mi-novembre ;
La grande saison sèche de mi-novembre à mi-mars ;
Les précipitations annuelles moyennes se situent entre 1500 et 1800mm. La hauteur moyenne
mensuelle de pluie sur les 25 dernières années est de 1650 mm. La température moyenne de la
région oscille autour de 23°C.
4.1.6. Sols
On rencontre particulièrement trois types de sols dans la zone d’influence du projet :
• Les sols ferralitiques rouges dérivés des roches métamorphiques qui représentent l’essentiel
des sols de la zone ;
• Les sols ferralitiques rouges dérivés des roches basaltiques ;
• Les sols à Gley ou alluviaux et les sols hydromorphes rencontrés en bordure inondable.
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 50 / 108
Figure 5: Une vue de la végétation de la zone d’influence du projet
Source : Photo-INTEGC-NGAH
4.1.8. Faune
La faune de la zone du projet est très riche et diversifiée. Cependant, les enquêtes dans les villages
de la zone d’étude montrent qu’on rencontre de plus en plus difficilement des animaux tels que
l’éléphant, le gorille, le chimpanzé, les pangolins. Ces grands mammifères sont menacés par le
braconnage et sont protégés par des lois.
Les animaux les plus courants concernent diverses espèces de céphalophes, de singes, l’aulacode, le
rat de gambi.
4.1.9. Hydrographie
Le réseau hydrographique de la zone d’influence du projet appartient au bassin hydrographique du
Congo. C’est un régime hydrographique de type équatorial caractérisé par un régime régulier sur
toute l’année. Les cours d’eau qu’on y rencontre sont la Boumba, la Bek, la Medoum, la Bangué, la
mempoé, la Djue, la Ngoko, le Dja, le Mbol, la Kadey. Cet important réseau de cours d’eau de la zone
d’influence du projet est très poissonneux.
4.2.1. Population
En 2016, la population de la Région est estimée à 835 642 habitants avec 416 313 hommes et
419 329 femmes (projection BUCREP à partir des résultats du 3ème RGPH de 2005). Ce qui représente,
au niveau national, un poids démographique de près de 3,77%, soient 3,80% pour les hommes et de
3,74% pour les femmes. La densité de la population y est estimée à 7,7 habitants/Km². Le taux
d’accroissement annuel moyen a été évalué à 0,67% entre le 31 décembre 2015 et le 31 décembre
2016. La majorité de cette population réside en zone rurale ; cependant, le phénomène
d’urbanisation gagne en importance. Le rapport de masculinité, qui traduit le nombre d’hommes
pour 100 femmes, est passé de 99,6 en 2015 à 99,3 en 2016. La proportion des femmes en âge de
procréer (12-49 ans) est d’environ 46,5%. La population âgée de 15 à 34 ans est de 276 905 donc
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 51 / 108
133 495 hommes contre143 410 femmes. L’âge moyen au premier mariage est de 19,5 ans chez les
femmes et de 24,7 ans chez les hommes.
La population totale des deux départements constituant la zone d’influence est estimée à 324 274
habitants en 2016, soit 38,81% de la population de la Région.
Cette population est inégalement répartie par arrondissement. C’est ainsi que dans le Département
de la Boumba-et-Ngoko, 55,4% de la population se trouve dans l’arrondissement de Yokadouma
alors que les arrondissements de Moloundou, Salapoumbé et Gari Gombo abritent respectivement
15, %, 14,9% et 13,9% de la population du Département.
Dans le Département de la Kadey, l’arrondissement de Batouri est le plus peuplé avec environ 36,4%
de la population du département.
4.2.2. Peuplement
La zone d’influence du projet est peuplée, entre autres tribus, par les pygmées, premiers habitants
de la Région de l’Est qui s’adonnent à la cueillette, au ramassage et à la chasse. Aimables et
accueillants, les pygmées ont su faire de leur environnement un cadre d’hospitalité visité par des
nombreux touristes. En plus de ces peuples autochtones qui représentent environ 20% de la
population de la zone d’influence du projet, on rencontre les peuples des autres tribus du Cameroun.
Les populations sont d’origines variées, avec des autochtones qui cohabitent avec les allogènes. Les
principaux groupes ethniques et les tailles estimées des populations (obtenues de l’entretien avec les
chefs de village), sont présentés dans le tableau suivant.
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 52 / 108
Tableau 29: Distribution des populations et les groupes ethniques de la zone du projet
Taille estimée de
N° Arrondissement Autochtones Allogènes
la population
Kako, Yanguelé, Maka, Bamiléké, Bororo, Eton,
1 Batouri 14 023 habitants
Boussougou Bamoun, Peul
Bororo, Toupouri, refugiés RCA,
2 NDELELE Kako, berra, Yanguelé 40 045 habitants
Pygmée
Kako, Yanguelé, Bakari, Bamiléké, Bassa, refugiés RCA,
3 Gari-Gombo 21 555 habitants
Mbimou anglophone, Bororo
Mbimou, Mvonvon, Foulbé, Beti, Bamiléké, Fong,
4 Yokadouma 50 500 habitants
Konabenben Batanga, Bamoun, Bassa
Source : Enquête de terrain, INTEGC, Décembre 2018
Le peuplement de la zone d’influence du projet est particulièrement marqué par les réfugiés en
provenance de la République Centrafricaine.
En 2016, la Région de l’Est comptait 153 251 réfugiés en provenance de la République Centrafricaine
(statistiques de l’UNHCR Cameroun de l’année 2016). Ce qui représente, au niveau régional, un poids
démographique d’environ 18,34 %.
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 53 / 108
4.3.1. Agriculture
L’agriculture est la principale activité des populations riveraines de la zone du projet. Il s’agit surtout
d’une agriculture rudimentaire, utilisant essentiellement la main d’œuvre familiale, et mise en place
par la méthode de l’agriculture itinéraire sur brulis.
En ce qui concerne les cultures vivrières, elle est favorisée par un sol de nature ferralitique et un
climat de type guinéen à quatre saisons. Elle reste essentiellement familiale. Les principales cultures
pratiquées sont les tubercules, la banane/plantain, le maïs et l’arachide. Pour favoriser son
expansion, de nombreux projets de mise en place de vaste exploitation sont recensés dans le plan de
développement communal de tous les arrondissements de la zone du projet. Lesdites cultures
vivrières sont destinées à la consommation locale et permettent également d’approvisionner les
régions et pays voisins.
Les cultures de rente sont constituées du cacao et café arabica et dans une moindre proportion,
l’hévéa, l’huile de palme et le tabac. Une partie de la production de cacao est transformé localement
en poudre de cacao ou en chocolat tandis que le café est transformé en café torréfié ou moulu. La
production de ces derniers est faible à cause des difficultés liées à l’acquisition des intrants agricoles,
la rareté de la main d’œuvre locale attirée pour la plupart par l’activité de moto taxi plus
rémunératrice, le faible niveau de structuration des organisations de producteurs existantes, le
manque d’encadrement de proximité et de formation, l’insuffisance des appuis octroyés par le
gouvernement et les bailleurs de fonds et le mauvais état de route.
Les résultats de l'enquête montrent que l'économie de la zone d’influence de la route du projet est
essentiellement basée sur l’activité agricole (74 % des ménages opèrent dans l’agriculture) qui est
essentiellement vivrière (85 %). Le maïs, le manioc, la banane/plantain, le tabac, le café et le cacao
sont les principales spéculations cultivées dans la zone d’influence du projet.
4.3.2. Élevage
Les structures publiques de la Région de l’Est travaillant dans le cadre de l’élevage sont : le
Programme de Développement de la Filière Porcine (PDFP), l’ACEFA, le Programme d’Appui à
l’Élevage Non Conventionnel (PAPENOC), le Programme d’Appui au Développement de la Volaille
Traditionnelle, le Projet d’Appui au Développement de Petits Ruminants, le Projet de Développement
de la Pêche Continentale, le Programme d’Appui au Développement Rural de l’Est.
Les principaux types d’élevage effectués dans la Région sont : l’élevage de pondeuse, de poulets de
chair, de porcs, de bovins, de caprins, d’ovins, de miel, d’aula-codes, de cailles, d’escargots, et de
cobayes. Les intrants utilisés sont le maïs (200 F/Kg), la farine de poisson (1 600 F/Kg), les tourteaux
de coton (15 000 F/sac), et le remoulage (8 000 F/sac). Quarante-cinq (45) agréments ont été
obtenus sur les spéculations d’élevage dont neuf (09) pour les porcs, trente-deux (32) pour les
poulets et quatre (04) pour les provenderies.
En 2018, la production globale dans l’ensemble de l’élevage dans la Région a augmenté par rapport à
celle de 2017. Cette croissance considérable s’est expliquée par la nette hausse des quantités
produites dans l’élevage de miel (247,04%), d’ovins (42,74 %), de porcins (28,75 %), de lait (18,76 %),
de bovins (15,91 %), de caprins (12,11 %) et de production d’œufs (11,08 %). Elle aurait été encore
meilleure si nulle n’était la nette diminution de la production enregistrée dans l’élevage non
conventionnel (-11,68 %) et l’élevage de volaille (-3,79 %). Le tableau qui suit présente les différents
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 54 / 108
types d’élevage pratiqués dans la Région de l’Est par zones de production ainsi que les quantités
produites associées de 2017 à 2018.
Dans la Boumba et Ngoko, la production de la volaille (poulets de chair et villageois) s’effectue à
Yokadouma et à Moloundou, celle des porcins (porcs de race et locaux) s’effectue à Yokadouma
seule, tandis que l’élevage des ovins/caprins (caprins en majorité) s’effectue dans tout le
département.
4.3.3. Pêche
Le principal intrant utilisé dans la production de poissons et autres produits de mer est les fientes de
poules, environ 1 000 sacs de 50 Kg sont utilisés en 2018 en raison de 1 000 FCFA le sac.
En 2018, le nombre de poissons issus de la pêche artisanale dans la Région a largement augmenté
d’environ 1 471,26 % tandis que celui de l’aquaculture a connu une baisse d’environ32,69 %, par
rapport à ceux produits en 2017.
Le volet pisciculture permet de dénombrer 2 639 étangs pour 793 hectares de superficie ainsi que
906 pisciculteurs en 2018. Les espèces qui y ont été élevées sont : tilapia, hétérosis, clarias et carpe
commune pour des quantités de production estimées à 52 tonnes en fin 2017 et de 35 tonnes en fin
2018.
La zone du projet a un potentiel aquacole qui suscite un intérêt variable d’un département à un
autre. Il s’observe dans la Région de l’Est, un grand engouement des populations dans la mise en
place des étangs. Le secteur tarde à prendre ses marques et perd éventuellement des acquis à cause
de l’amateurisme et la rareté des alevins qui ont conduit à l’improductivité, à la démotivation des
acteurs et ensuite à l’abandon d’un grand nombre d’étangs.
4.3.4. Industries
Le nombre d’entreprises du secteur industriel dans la Région de l’Est a légèrement augmenté dans
l’ensemble ; en effet il y a eu plus de nouvelles entreprises créées en 2018 que d’entreprises qui ont
été fermées. En 2018, la Région aurait compté un plus grand nombre d’entreprises si certaines
menuiseries, poissonneries, boulangeries, garages de réparation des engins lourds, scieries et
stations-services n’avaient pas fermées cette année-là. L’unique matière première qui est localement
transformée dans la Région est le bois
Au niveau départemental, trois (03) entreprises de transformation du bois ont été dénombrées dans
la Kadey en 2017, et pareillement en 2018. La seule matière première locale qui y est transformée
est donc le bois. Le département de Boumba et Ngoko possédait en 2017 comme en 2018, 08
industries de transformation du bois.
4.3.5. Mines
Parmi les mines qui existent dans la Région de l’Est, l’or et le dimant sont les plus exploitées. Ces
exploitations se font de manière artisanale. En 2017, la Région a enregistré une quantité de 1 768,54
carats de diamant extraits. En 2018, les quantités extraites ont été évaluées à 374 024,9 grammes
pour l’or et à 2 045,27 carats pour le diamant. La production artisanale de diamant à l’Est, est
actuellement estimée à environ 5 000 carats par an. Cependant cette exploitation artisanale des
mines dans la Région de l’Est pose un problème environnemental assez sérieux avec des puits qui
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 55 / 108
restent ouverts après exploitation. Ces puits ouverts constituent un risque pour les populations de la
zone.
Figure 6: Les mines de l'est, une menace pour l'environnement
4.3.6. Artisanat
la Région de l’Est possède un seul Centre artisanal. L’analyse du nombre total d’artisans déclarés
suivant le tableau ci-dessous permet de noter une nette hausse dans la période 2017/2018. Suivant
le genre, cette hausse provient de l’augmentation du nombre d’artisans féminins (+21,50 %) ainsi
que du nombre d’artisans masculins (+11,32 %) ; ce qui traduit ici une forte implication des femmes
dans le métier d’artisan en 2018.
Malgré le fait que le Village Artisanal de Bertoua n’est pas encore fonctionnel jusqu’ici, on note
néanmoins la présence de plus de 600 visiteurs qui s’y sont rendus en 2018.
4.3.7. Commerce
Entre 2017 et 2018, les prix des produits sur le marché local ont légèrement baissé dans l’ensemble.
Dans la Kadey, le prix du kilogramme de Maquereau a été de 850 FCFA, celui du kilogramme de
Barcorvina a été de 1 300 FCFA et celui du Machoiron a été 1 200 FCFA.
4.3.8. Tourisme
Le potentiel touristique de la Région de l’Est existe, même s’il n’est pas très dense comme celui des
autres régions du pays. Ce potentiel relève de certains sites, de la faune, des traditions variées
pouvant satisfaire la curiosité de visiteurs. C’est compte tenu de ce potentiel que des investissements
en infrastructures dans ce secteur ont connu une évolution positive depuis la dernière décennie.
Deux sites touristiques existent dans le département de la Kadey : « la marre aux hippopotames » de
Lala et « les trois miradors » de Ndélélé.
Les structures hôtelières de la Région de l’Est ci-dessous ont connu une augmentation dans leur
nombre. L’on peut noter en plus de celles existantes en 2017, un hôtel 2 étoiles, quatre hôtels 1
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 56 / 108
étoile et onze hôtels non classées en 2018. Le grand constat fait est la non existence d’hôtels 4 ou 5
étoiles dans la Région de l’Est soit un total 62 hôtels. En dehors des restaurants qu’on retrouve dans
les hôtels, la Région dispose seulement de trois restaurants reconnus : bois d’ébène, soleil d’épices et
grand palace.
Le Cameroun compte 4 modes de transport : (i) la route est le mode de loin le plus
répandu/dynamique ; (ii) le rail est actif essentiellement dans la partie centrale sud du pays ; (iii) 5
aéroports répartis le long de l’axe sud-nord assurent l’essentiel du trafic aérien, (iv) tandis que le
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 57 / 108
transport par voies d’eau est actif sur la côte atlantique à travers 3 ports, auxquels s’ajoutent peu de
zones de navigation sur les cours d’eau intérieurs.
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 58 / 108
5.1.2. Corridors routiers internationaux
Deux Transafricaines traversent le Cameroun du Nord au Sud (Transafricaine 3) et de l’Ouest à l’Est
(Transafricaine 8). Elles relient la capitale Yaoundé à N’djamena (Tchad) au Nord, à Bangui (RCA) à
l’Est et à Lagos (Nigeria) à l’Ouest. L’essentiel des échanges commerciaux Camerounais avec les pays
limitrophes ainsi que celui des pays enclavés (Tchad et RCA) avec le reste du Monde s’opèrent via ces
deux axes. Les échanges commerciaux Tchadiens avec le reste du Monde s’effectuent principalement
via le Port autonome de Douala (PAD). Le corridor routier Douala – Yaoundé – Bertoua – Garoua –
N’gaoundéré – Boulai – N’Djamena (1 655 km) qui est soumis à la convention d’Avril 1999 constitue
l’axe principal pour ces échanges. De manière similaire que le Tchad, le PAD représente la porte
principale des échanges commerciaux Centrafricains avec le reste du Monde. Le corridor routier
Douala – Yaoundé – Bertoua – Garoua – Boulai – Bangui (1 435 km) constitue l’axe principal pour ces
échanges.
Libellé Année
2014 2015 2016 2017
Nombre de wagons 1 234 1 234 1 234 1 234
Nombre de locomotives 60 56 60 51
Nombre de gares ferroviaires 36 36 33 33
Nombre de km de chemin de fer réhabilités 0 0 0 0
Nombre de km de chemin de fer effectivement renouvelés 26 74 147 168
Source : Camrail
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 59 / 108
5.2.2. Trafic ferroviaire
Avant la concession, le trafic voyageur avait connu une chute importante, passant de 2,3 millions de
passagers en 1991 à 1,1 millions en 1999. Cela serait dû, entre autre, à la situation financière difficile
de la Regifercam. Dans la situation actuelle, en dépit du bilan positif de la Camrail sur le plan
opérationnel, la mise en concession du chemin de fer Transcamerounais n’a pas généré
d’accroissement majeur du trafic voyageur. Les investissements réalisés ont principalement porté sur
l’infrastructure, avec un souci moindre concernant l’amélioration de la qualité du matériel roulant et
de la qualité de service offert aux passagers. Le trafic s’est ainsi stabilisé autour d’une moyenne de
1,4 millions de passagers. La distance moyenne parcourue par voyageur a en revanche sensiblement
augmenté, passant de 200 km au début des années 2000 à 474 km en 2013, expliquée en grande
partie par la concurrence routière sur les courtes distances. Le trafic marchandises est
principalement composé d’hydrocarbures, bois (grumes), farines et céréales, coton, sucre et
matériaux de construction en plus du trafic conteneurisé. Ce segment s’est également stabilisé
autour d’une moyenne de 1,6 million tonnes par an. Certains projets miniers et industriels, dont la
mise en œuvre devrait intervenir prochainement, pourraient stimuler la demande en transport
ferroviaire. Il s’agit en particulier (i) de l’extraction de minerais de fer à Mbalam dans la province Est
proche du Congo, (ii) du minerai de fer proche de Kribi, (iii) de la bauxite au Sud de N’Gaoundéré et
(iv) du développement de la filière aluminium par l’extension de l’usine d’Edéa et la construction
d’une usine à Kribi.
Tableau 31: Évolution du trafic ferroviaire du Cameroun
Tonnes de marchandises
1,5 1,6 1,7 1,7 2 2 1
(million)
Locomotives 57 57 60 60 56 60 51
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 60 / 108
plan des infrastructures, les trois aéroports de Douala, Yaoundé et Garoua, de classe internationale,
reçoivent tous types d'appareils, y compris les gros porteurs. Première plateforme aéroportuaire du
pays, l’aéroport international de Douala s'étend sur une emprise d’environ 800 ha. Il est doté d’une
piste principale de classe A de 2 850 m, un réseau de voies de circulation (taxiways), un parking avion
et des installations techniques et terminales (aérogare passagers, tour de contrôle, hangars fret et
d’entretien, station sécurité incendie, bâtiments de l’ASECNA, ...). Mis en service en 1991, l’aéroport
international de Yaoundé, situé à 25 km au sud de la ville, s’étend sur une superficie de 420 ha. Il est
équipé d’(i) une piste de 3 400 m, (ii) une aérogare de 1,5 millions extensible à 2,5 millions de
passagers, (iii) un hangar fret d’une capacité de 10 000 tonnes par an, (iv) des aires de stationnement
de 9,4 ha et (v) une centrale électrique. L’aéroport international de Garoua comprend un ensemble
d’installations modernes comparables à Douala. Ouvert au trafic international depuis les années 80,
sa fonction est principalement de contribuer à la réduction de la carence en infrastructures reliant le
sud du pays à la partie septentrionale et également de contribuer au développement du secteur
touristique.
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 61 / 108
Africains. Les principaux obstacles évoqués par les professionnels de l’exportation de produits
agricoles et halieutiques sont :
Sous-régional (CEMAC) 218 233 216 784 180 954 172 674
Douala Régional 0 0 0 0
Yaoundé Régional 0 0 0 0
Garoua Régional 0 0 0 0
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 62 / 108
Aéroport s Type de vols Années
Maroua Régional 0 0 0 0
International 5 52 30 101
N’Gaoundéré Régional 0 0 0 0
International 0 9 0 0
Source : ADC
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 63 / 108
Les installations dont la plus grande partie est située sur la rive gauche du fleuve Wouri, sont
composées de (i) 24 quais d’une longueur totale de 5,2 km, (ii) 65 ha de terres pleins, (iii) 25 km de
voies ferroviaires, (iv) 20 km de voies revêtues, (v) sept (7) terminaux spécialisés (vrac, divers,
conteneur, bois, pêche,…), (vi) une zone industrielle
portuaire et (vii) une zone d’extension, comprenant en particulier la zone dite ‘Ex-UDEAC’ où sont
notamment traitées les marchandises à destination du Tchad, de la RCA et du Congo. Sur la rive
droite, les installations sont principalement composées d’(i) un terminal de Bonaberi, permettant la
desserte de diverses unités industrielles, notamment la cimenterie CIMENCAM et l’usine HEVECAM
de traitement de latex, (ii) une unité de traitement de sel, (iii) un complexe de traitement des
céréales et (iv) une unité de livraison de bitume en vrac et de gaz combustible. Le terminal comprend
deux (2) postes à quai d’une longueur total de 344 m pour un tirant d’eau de 8,5 m.
L’accès terrestre au site s’effectue soit (i) par voie routière, avec des congestions au niveau du
terminal à conteneurs, liées à l’accomplissement des formalités administratives, créant le plus
souvent de longues files d’attente des camions à l’entrée, ou (ii) par voie ferroviaire, notamment
pour le terminal à conteneurs, le terminal en bois et le quai ALUCAM situé dans le terminal à vrac.
Certaines activités industrielles et commerciales au PAD ont été concédées. Il s’agit principalement (i)
du terminal conteneurs (2004), concédé à Douala International Terminal (DIT), (ii) du remorquage et
lamanage, concédé à la société les Abeilles (2003), (iii) du parc bois, concédé à la société
d’exploitation des parcs à bois du Cameroun (SEPBC).
L’exploitation de la plateforme portuaire de Douala est confrontée à plusieurs contraintes, à l’origine
d’une importante dégradation de ses performances :
Le tirant d’eau particulièrement restrictif (7 mètres), limite l’accès aux navires porte-
conteneurs de type « Feeders » (0 –999 EVP). Ceci affecte les coûts de passage portuaire
ainsi que la compétitivité du port.
L’enclavement du port par la ville : ce phénomène a atteint un niveau critique aggravé par :
i. la forte croissance démographique de Douala. Le taux annuel moyen de croissance
démographique a été estimé à 5% sur les 30 dernières années.
ii. la congestion des réseaux urbains aux alentours du périmètre du port, au centre-ville
et au niveau des accès des zones industrielles.
iii. le stationnement inadéquat des camions & semi-remorques (sur des terrains vagues
le long des principaux axes à l’Est, et au centre urbain).
iv. L’implantation des zones industrielles de Douala dans le tissu urbain et pour une
partie dans la première couronne urbaine (Bassa) dans des quartiers difficilement
accessibles pour les camions et mal équipés pour répondre aux exigences du trafic.
v. la saturation des liaisons entre le port et la route nationale N3 principale artère (à 2
voies) desservant la capitale Yaoundé, les régions du nord ainsi que les pays voisins
(Tchad, RCA) gérant un trafic dense de poids lourds et exposé à une recrudescence
des problèmes de sécurité (accidents de la circulation, pannes, surcharge des
camions, absence d’aires de repos, …)
le manque d’aires d’entreposage :
i. L’utilisation par certains chargeurs/réceptionnaires des terre-pleins et des magasins
du port pour l’entreposage de leurs marchandises faute d’espaces ou entrepôts
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 64 / 108
appropriés à leurs activités en ville. Il en résulte une pression permanente, un
encombrement du port et un rallongement des délais de passage.
ii. Manque d’espaces logistiques dédiés aux activités à valeur ajoutée
(conditionnement, groupage et dégroupage, préparation de commande, étiquetage
etc..). Ces activités sont accessibles aux grandes entreprises mais demeurent
coûteuses pour les petites et moyennes entreprises
iii. les lourdeurs administratives affectant les procédures d’import/export, les délais et
le coût de passage portuaire.
la baisse des performances du port
i. en 2014, le séjour des conteneurs a atteint 20,8 jours à l’import et 16,3 jours à
l’export alors que la durée moyenne des terminaux à conteneurs de taille similaire
de par le monde varie entre 5 et 7 j i
ii. le rendement moyen des portiques a enregistré une baisse de -35 %, soit 14
conteneurs manutentionnés en moyenne à l’heure en 2014 contre 21,4 conteneurs
en 2013. Cette baisse s’explique par la vétusté du matériel ainsi que le manque
d’entretien préventif
iii. le séjour moyen des navires à quai est passé de 3,9 jours en 2013 à 4,4 jours en 2014.
iv. l’attente des navires à la bouée de base a atteint une moyenne de 3 jours en 2014.
Cette baisse de performance génère inéluctablement des surcoûts au niveau du passage portuaire et
affecte négativement la compétitivité du port dans la région.
Situé à 120 km au Sud de Douala dans l’embouchure de la rivière Kienke, le port de Kribi, d’une
superficie de 70 ha, est spécialisé dans l’exportation du bois (grume). Les principales infrastructures
du port sont : (i) un quai de 250 m à - 9 m hydro, (ii) deux magasins d’entreposage de 8 500 m2 de
superficie, (iii) 7 000 m2 de terre-pleins et (iv) un bâtiment administratif ainsi qu’un atelier de
menuiserie. Le port de Kribi est relié à Douala par une route revêtue en bon état d’environ 120 km.
À environ 20 km au Sud de la ville balnéaire de Kribi, plus précisément au Grand Batanga, se situe le
nouveau port en eau profonde de Kribi. Le port sera doté des principaux aménagements suivants : (i)
une digue de protection de 2 800 km à l’Ouest et au Sud du port, (ii) un chenal d’accès qui sera
dragué à la côte -17 m pour permettre l’accès des navires minéraliers de 100 000 tonnes ainsi que
des grands navires porte-conteneurs, (iii) 60 ha de terre-pleins, (iv) cinq (5) terminaux spécialisés
sont programmés, à savoir un terminal conteneurs, un terminal polyvalent un terminal fer, un
terminal aluminium, et un terminal pétrolier. La première phase de l’infrastructure a été achevée et
réceptionnée en 2015, elle comprend un terminal conteneur et un terminal polyvalent, d’une
capacité totale de cinq (05) millions tonnes. La deuxième phase de développement prévoit de porter
la capacité totale de l’infrastructure à 10 millions tonnes. La mise en service de la première phase
devra intervenir au cours de la deuxième moitié de l’année 2016, après la finalisation de la mise en
concession des deux terminaux.
Ce nouveau port sera le noyau du Complexe Industriel et Portuaire de Kribi qui comprendra une zone
logistique, une zone industrielle et une ville nouvelle qui fera de Kribi un pôle intégré de
développement, conjuguant des activités créatrices de valeurs, des services d'appui performants et
une infrastructure de grande envergure avec un rayonnement sous-régional apportant des solutions
performantes de transport permettant de connecter le territoire Camerounais et une bonne partie
de la sous-région aux marchés internationaux dans un contexte de mondialisation accru.
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 65 / 108
À 60 km à l’Ouest de Douala, les sites portuaires de Limbé sont situés dans la baie d’Ambas et sont
principalement composés des aménagements suivants : (i) l’appontement de Limbé downtown ou
port Victoria, situé sur la plage de la ville de Limbé, (ii) le port de Limbé Bota situé à une dizaine de
kilomètres à l’Ouest de la ville et (iii) le chantier naval CNIC (Chantier Naval et Industriel du
Cameroun) ainsi que (iv) les installations maritimes de la raffinerie de la SONARA.
L’appontement du Port Victoria est vétuste et a été abandonné depuis plusieurs années. Le port
Limbé Bota présente en revanche plusieurs aménagements dont les plus importants sont : (i) une
mole de 80 ml avec une profondeur de 2 m, équipée d’une voie ferroviaire étroite, (ii) quatre (04)
magasins de stockage, (iii) un slipway, (iv) un hangar atelier et (v) quatre (04) bâtiments
administratifs.
6. ETUDE DE TRAFIC
L’étude de trafic dans le cadre des études en vue de la construction de la route Ngoura II-Yokadouma
est menée selon la méthodologie classique qui consiste à collecter les données de trafic auprès des
services concernés, à faire des comptages routiers et à mener des enquêtes auprès des usagers de la
roue.
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 66 / 108
6.1. Analyse prospective du trafic
Dans le cadre de la programmation de ses interventions sur le réseau routier national, le Ministère
des Travaux Publics à travers sa Division de la Planification, de la Programmation et des Normes
entreprend annuellement quatre campagnes de comptage de trafic sur l’ensemble du réseau
national. Ces campagnes annuelles font partie généralement d’un programme triennal comprenant
une tranche ferme et deux tranches conditionnelles. Cette section présente les principales
caractéristiques de la demande en transport routier dans la zone du projet. La route Ngoura II –
Yokadouma fait partie de la route nationale N10 qui va de Yaoundé à la frontière de la République du
Congo en passant par Abong Mbang, Bertoua et Batouri. Plusieurs sections de cette route font l’objet
de comptage routier dans le cadre des programmes triennaux d’étude de trafic. Il est par conséquent
possible d’avoir le trafic sur l’axe du projet et même sur certaines sections de son prolongement. Les
principaux postes de comptage sur la route nationale N10 peuvent permettre de mieux analyser la
demande de transport sur l’axe en étude.
Les résultats du comptage montrent également une forte disparité dans la répartition spatiale du
trafic. Des écarts importants sont observés entre les tronçons bitumés et ceux en terre, les routes
bitumées ont généré en 2016 un trafic moyen de 1 486 véhicules/jour, plus de deux fois supérieure à
celui enregistré sur les routes en terre, qui supportent seulement un trafic annuel moyen de 433
véhicules/jour.
Tableau 34: Répartition du trafic journalier moyen par région en 2016 (véhicule/jour)
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 67 / 108
La Région de l’Est enregistre donc en 2016 un trafic moyen journalier de 874 véhicules sur le réseau
des routes bitumées, 345 véhicules sur les routes en terre et 150 véhicules sur les routes rurales. La
route Ngoura II – Yokadouma fait partie des routes en terre de la région. Les rapports du MINTP sur
les comptages donnent régulièrement le trafic sur les routes Batouri-Ngoura II, Ngoura II –Kentzou et
Ngoura II – Yokadouma.
Le trafic de cette section est passé de 203 véhicules par jour en 2008 à 350 véhicules par jour en
2014 et à 64 véhicules par jour en 2016, soit une évolution en hausse entre 2008 et 2014 et en baisse
entre 2014 et 2016. En prenant les valeurs de 2008 et de 2014, on constate que le taux de croissance
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 68 / 108
annuel moyen est de l’ordre de 9,50%. La baisse entre 2014 et 2016 est sans doute due à la période
des comptages et à certaines perturbations causées par les travaux sur cet axe. Le mauvais état de la
route est la cause principale de la baisse de trafic sur cet axe. Le taux de croissance de 9,50% sera
considéré après consolidation avec le taux calculé avec certains indicateurs économiques.
6.2.1. Généralités
La conception/réhabilitation des routes repose, pour partie, sur une prévision des trafics sur les
réseaux routiers, ou empruntant d’autres modes de transport susceptibles de venir en concurrence
avec la route. Ces prévisions sont nécessaires :
Pour définir les caractéristiques techniques (caractéristiques géométriques et structures de
chaussée) des tronçons de route qui doivent être adaptés au volume et à la nature des
circulations attendues et pour déterminer en conséquence le coût de l’investissement.
Pour estimer les gains en coût d’exploitation des véhicules, dans les situations « Avec » et «
Sans » la réalisation du Projet.
Pour estimer les gains en coûts d’entretien post réalisation, qui sont fonction du volume de
trafic (essentiellement du trafic lourd).
Pour apprécier, grâce aux points sus mentionnés, la valeur économique du projet routier, et,
en particulier, effectuer les calculs économiques.
L’étude de trafic fournira les données de base nécessaires à l’appréciation actuelle et future du
niveau de trafic et de ses caractéristiques, puis permettra de mesurer la rentabilité économique de
son aménagement.
Pour atteindre l’objectif défini ci-dessus, l’étude sera menée sous deux formules complémentaires :
Les interviews dans les gisements de trafic et collecte des données existantes ;
L’étude de trafic (comptage routier simple et enquête Origine/Destination).
6.2.2. Méthodologie
Une équipe composée de l’économiste de transport et d’un contrôleur/superviseur a effectuera une
reconnaissance préalable dans la zone du projet afin de déterminer le cordon optimal à utiliser pour
le choix des postes de comptages.
Cette descente préalable sur le terrain a permis :
Le contact des Autorités locales pour information et obtention des autorisations nécessaires
(gendarmerie),
Le recrutement et la formation des contrôleurs et enquêteurs,
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 69 / 108
La reconnaissance des postes
L’interview et la collecte des documents socioéconomiques.
Il s’agit de compenser l’insuffisance des données existantes de trafic de manière à respecter les
spécifications des TdR, c’est-à-dire présenter l’intensité journalière de la circulation par sens de
circulation et par type de véhicule, en distinguant pour toute la durée de vie du projet les
perspectives des différentes catégories de trafic (normal, dérivé et induit). Les résultats permettront
de déterminer les classes de trafic
Pour atteindre les objectifs définis ci-dessus, l’étude de trafic sera menée sous trois formules
complémentaires :
Les interviews dans les gisements de trafics
Le comptage routier
L’enquête Origine-Destination et le pesage routier au poste de Bongor.
Les interviews sont menées auprès des opérateurs de transport (transporteurs et grandes
entreprises) à Bertoua et Batouri et Yokadouma. Les données ainsi recueillies aideront à affiner les
prévisions de trafic (volumes, origine/destination, les tarifs appliqués, le gain en temps, les
possibilités de trafic détourné d’autres itinéraires routiers concurrents au projet en étude, maîtrise
des variations saisonnières, etc.).
L’interview a concerné aussi les syndicats de transporteurs et/ou les transporteurs, les agents de la
gendarmerie de la zone d’étude, les opérateurs économiques locaux, les délégations locales des
ministères, etc.
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Tableau 36: Catégories de véhicules
Autocar
Camion 2 essieux
Véhicules Légers
Véhicule particulier
Camion 3 essieux
Poids Lourds
Pickup / camionnette
Ensemble articulé
Minibus
Grumier
La méthode de comptage utilisée est le comptage manuel, qui consiste à installer aux postes de
comptage, un agent recenseur par sens de trafic à qui lui a été remis un certain nombre de petits
matériels et une série de fiches de comptage pour la semaine couverte par la campagne.
Ces recenseurs ont été doublés par des agents enquêteurs chargés de la campagne d’enquête O/D
avec pour instruction d’atteindre un taux d’échantillonnage maximal.
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 71 / 108
Tableau 37:Trafic moyen journalier sur la section Ngoura II – Ndélélé
Le trafic moyen journalier de la section Ngoura II – Ndélélé est de 145 véhicules/jour. Le trafic de nuit
représente 6,9% du trafic total de la section. Le trafic de nuit dans le sens de Ngoura II vers Ndélélé
représente 5,9% du trafic du même sens alors que dans le sens de Ndélélé vers Ngoura II il
représente 8,9% du trafic de ce sens. Le fort pourcentage de trafic de nuit dans le sens Ndélélé vers
Ngoura II s’explique par les grumiers qui circulent beaucoup plus la nuit que le jour. Le trafic poids
lourds représente 55,8% du trafic total de la section. Mais les poids lourds circulant dans le sens de
Ndélélé versNgoura II représentent 60,3% de l’ensemble des poids lourds du même sens. Vendredi
est le jour où le trafic est le plus fort de la semaine et le sens Ndélélé vers Ngoura II est le sens le plus
circulé.
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 72 / 108
Tableau 38: Trafic moyen journalier sur la section Ndélélé-Yokadouma
Novembre
Décembre
Octobre
Janvier
Février
Juillet
Mars
Mois
Août
Avril
Juin
Mai
d’extrapolation
Coefficients
Coefficient
0,90 0,92 0,95 0,98 0,91 0,92 0,88 0,94 0,87 0,82 0,91 1,00
Le tableau suivant présente le trafic journalier moyen calculé en 2019 sur les deux (2) sections
homogènes de l’axe du projet. Il présente la moyenne des comptages calculé sur 24 heures par
catégorie de véhicule, dans les deux sens de circulation, sur la semaine. Le comptage a commencé le
11janvier pour se terminer le 17janvier 2019. Le coefficient d’extrapolation retenu correspond à celui
du mois de janvier.
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 73 / 108
Tableau 40: Récapitulatif du trafic de route Ngora II – Yokadouma (2019)
Avec l’ajustement des données de terrain avec les coefficients d’ajustement mensuel, le trafic normal
de base est déterminé.
6.3.1. Méthodologie
La méthodologie de l’enquête origine-destination consiste à stopper les véhicules qui passent et leur
administrer un questionnaire à la fois aux conducteurs et à certains passagers. La fiche d’enquête
comprend une partie concernant les véhicules, une partie concernant les passagers et une parie pour
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 74 / 108
les marchandises transportées. L’enquête s’est déroulée pendant deux jours le 10 et le 11 janvier
2019 au poste de Mbounou sur l’axe Ngoura II - Yokadouma. Un ensemble de 37 véhicules sont
interpelés, soit un taux d’échantillonnage de 12,10%.
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 75 / 108
Tableau 42: Matrice O/D agrégée des flux de trafic sur l’axe du projet (2019)
Abong Mbang
Destination
Total général
Yokadouma
Moloundou
Yaoundé
Bertoua
Libongo
Batouri
Douala
Congo
RCA
Origine
Bertoua 6% 5% 6% 3% 20%
Batouri 3% 3%
Abong Mbang 1% 2% 0% 3%
Moloundou 9% 0% 9%
Libongo 0% 8% 2% 10%
Congo 2% 0% 3% 0% 1% 6%
Yaoundé 1% 5% 5% 0% 11%
Douala 4% 10% 8% 22%
Yokadouma 7% 4% 2% 0% 13%
RCA 1% 2% 3%
Total général 19% 4% 0% 12% 20% 6% 15% 21% 0% 3% 100%
L’enquête origine-destination a donné l’occasion d’estimer le trafic sur les différents fuseaux. Le
tableau suivant donne le trafic global sur chaque fuseau.
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 76 / 108
6.3.6.1. Décomposition du trafic par fuseau
La différence entre le trafic des différents fuseaux concerne beaucoup plus la nature que le volume.
En effet, le fuseau 1 traverse plusieurs agglomérations et entraine ainsi un trafic comprenant le
transport des produits agricoles locaux et les produits forestiers. Les poids lourds représentent
54,88% du trafic de ce fuseau. Étant donné que le fuseau 1 a été retenu comme fuseau préférentiel,
seul le trafic de ce fuseau sera analysé dans la suite du rapport.
Pourcentage 21,95 16,46 6,71 0,0 3,66 4,88 34,15 12,20 100,0 54,88
6.4.1. Méthodologie
Les prévisions de la demande de transport s’effectuent en évaluant les trois composantes suivantes
du trafic :
Le trafic normal qui se définit comme celui qui se produirait normalement sur l’axe du
projet, du fait du développement économique général de la zone d’influence et les
conditions de la circulation y resteraient les mêmes qu’aujourd’hui ;
Le trafic induit qui traduit l’influence de l’aménagement prévu par le projet, résultant
d’une augmentation des productions ou des ventes grâce à l’abaissement des coûts de
transport dû aux facilités offertes par l’aménagement routier et les déplacements de
personnes s’effectuant maintenant et qui, en raison de l’état dégradé ou difficile du
réseau routier, ne s’effectuaient pas antérieurement ou s’effectuaient vers d’autres
destinations ;
Le trafic dévié qui traduit la part du trafic gagnée par l’aménagement aux dépens de
solutions de transport concurrentes. Le trafic dévié se caractérise par le fait qu’il existe
indépendamment de l’aménagement envisagé. La déviation du trafic n’est qu’un transfert
entre différents moyens pour atteindre la même destination.
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 77 / 108
Pour chacune de ces trois composantes, des relations normatives sur la base de modèles tendanciels
ou économétriques entre les trafics recensés et les principaux paramètres associés (accroissement
de la population, revenu par tête d’habitant, …) seront déterminées. Sur la base de ces relations, les
prévisions de trafic seront établies et porteront sur différents horizons.
(Pa * Pb )n
T ab K * C m
Formule dans laquelle :
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 78 / 108
La méthode par corrélation consiste à rechercher une corrélation entre le niveau de trafic d’une part
et certains paramètres macro-économiques d’autre part. Les taux de croissance du trafic normal à
attendre sont déduits à partir des taux de croissance des paramètres macroéconomiques et des
hypothèses formulées sur leur évolution. La méthode traite séparément les trafics voyageurs et ceux
de marchandises.
Cette méthode est très bonne si elle tient compte du caractère régional du développement
économique. Pour être complète, elle doit tenir compte d’une dérive continue dans le temps,
particulièrement pour le transport de voyageurs.
Parmi ces méthodes, le Consultant a retenu le modèle de type économétrique, construit sur des
hypothèses relatives aux paramètres sociaux et économiques du « futur », par opposition au modèle
d’extrapolation qui en dépit de son intégration de l’ensemble des variables et du contexte
économique, se fonde uniquement et exclusivement sur la variable temps et assume que « le passé
conditionne l’avenir » et ne prend pas en considération les changements majeurs de politiques ou de
stratégies.
Ce choix est également justifié par les deux facteurs suivants :
Les gouvernements et les partenaires du développement intervenant au niveau des pays
en Afrique Subsaharienne en général et au Cameroun en particulier, mettent en avant les
stratégies de lutte contre la pauvreté, le développement durable et les objectifs du
millénaire, qui traduisent une volonté générale de « rupture » avec le contexte actuel et
qui n’autorisent pas la simple reproduction de « l’actuel », au moyen de modèles
d’extrapolation,
La période de durée de vie du projet fait que les données de base technique, sociale et
économique connaîtront un changement tel que peu de raisonnements technico-
économiques sont reproductibles, sans une marge d’erreur importante.
dD Où :
e D - e : élasticité de la demande par rapport au coût
dC
C - D : demande de transport
- C : coût de transport
L’élasticité « e » est estimée sur la base des données économiques (enquête ménage) ou à défaut
des documents et études antérieures réalisées dans la région du Nord ou au Cameroun. La variation
des coûts d’exploitation des véhicules est estimée à partir de l’IRI avant et après aménagement de
l’axe.
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 79 / 108
6.4.1.3. Prévision du trafic dévié
C’est le trafic attiré par le nouvel aménagement, depuis d’autres axes ayant la même destination, ou
depuis d’autres modes de transport sur le même itinéraire. Le trafic dévié se caractérise par le fait
qu’il existe indépendamment de l’aménagement envisagé et n’est qu’un transfert entre les différents
moyens pour atteindre la même destination. Il est évalué en examinant la configuration des réseaux
de transport et les projets et programmes de développement du système de transport dans la zone
du projet.
L’analyse de la matrice O/D des véhicules passagers sur l’axe du projet montre que 85 % des
déplacements ont la ville de Bertoua comme origine tandis que 15 % proviennent du reste du pays.
L’affectation de ces ratios aux taux d’accroissement de la population de la zone d’influence de l’axe
du projet (directe et élargie) permet de ressortir un taux unique d’accroissement de la population de
la zone d’influence qui devrait subir les effets de l’aménagement de la route. Ainsi le taux
d’accroissement moyen annuel de la population est fixé à 1,8% pour toute la zone du projet.
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 80 / 108
Tableau 46: Prévision « vision 2035 » du taux de croissance du PIB réel (2015-2035)
Le scénario « Vision 2035 », volontariste, a ciblé une forte croissance pour le PIB (7% et plus, alors
qu’il était de moins de 5% auparavant). Les résultats des premières années de mise en œuvre de
la vision montrent que les objectifs de croissance n’ont pas été atteint les taux ciblés (4 % au lieu de
7 % par an).
Pour tenir compte de ce facteur, les objectifs de croissance ont été revus en vue de cadrer avec les
résultats enregistrés au cours des dernières années. Ils ont été consignés dans un scénario appelé
« Vision 2035 mise à jour » qui garde une croissance accélérée mais avec des rythmes moins
soutenus, notamment pour les horizons au-delà de 2030. Il reflète un projet ambitieux et
volontariste, se traduisant par une forte augmentation du taux d’investissement, des gains
substantiels de productivité et un développement rapide des industries manufacturières qui
devraient constituer l’ossature de l’économie Camerounaise.
Le scénario « Vision 2035 mise à jour » traduit des objectifs ambitieux, dont la réalisation passe par
une forte transformation de la structure de l’économie camerounaise, la mobilisation d’importants
investissements, une consolidation des capacités de mise en œuvre, une augmentation accélérée des
exportations et la réunion de conditions favorables surles plans intérieurs et à l’international.
Des glissements dans le calendrier de mise en place des réformes économiques, des retards dans la
mise en œuvre des grands projets et un contexte international défavorable auraient un impact direct
sur le rythme de croissance économique qui devrait être inférieur aux objectifs de la vision mais au-
dessus des rythmes observées ces dernières années. C’est un scénario intermédiaire entre les
tendances actuelles et les objectifs de la vision, intitulé « Vision 2035 modérée ». Il retient un
rythme tempéré de mise en œuvre de la politique de développement, se traduisant par une
croissance moins soutenue (entre 5,7 % et 6,7 % par an).
Enfin, il a été retenu un scénario appelé « tendance au fil de l’eau » qui traduit une stabilisation des
investissements, une poursuite de l’amélioration du climat des affaires et un taux d’ouverture stable.
Cela devrait se traduire par la continuation des tendances de croissance observées ces dernières
années, à savoir un taux moyen de 5 % par an qui passera progressivement à 4 % par an au-delà de
2030.
Tableau 47: Taux du PIB par scénario de croissance (2015-2040)
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 81 / 108
6.4.2.3. Taux de croissance du trafic passager
Pour l’estimation du taux de croissance du trafic voyageur, le Consultant a adopté un modèle qui
consiste à lier l’évolution du trafic à des facteurs explicatifs :
Croissance de la population de la zone d’influence du projet
Taux de croissance du revenu de la population, qui sera approché par le PIB
Le taux de croissance du trafic s’exprime de la manière suivante :
VP P R
(1 ) * (1 k * ) 1
VP P R
Avec :
VP
: taux de croissance annuel moyen du trafic véhicules passagers
VP
P
: taux de croissance de la population de la zone d’influence directe du projet
P
R
: taux de croissance du PIB per capita
R
Compte tenu de l’évolution récente de l’économie camerounaise, le taux de croissance du PIB réel
est situé à environ 4,3%. Comme cela ne se situe à aucun des scénarii prévus, nous nous sommes
rapprochés du scénario « tendance au fil de l’eau » et nous avons pris un taux de croissance linéaire
annuel moyen du trafic passager plus modéré de 6,1%.
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 82 / 108
PL G
m
PL G
Avec :
PL
: Taux de croissance annuel moyen du trafic poids lourd
PL
G
: Taux de croissance annuel moyen du PIB
G
Tout comme pour le trafic passager nous avons pris, pour tenir compte de l’évolution récente de
l’économie camerounais dont le de croissance du PIB réel est de l’ordre de 4,3%, le scénario
« tendance au fil de l’eau ». Dans ce cas, le taux de croissance linéaire annuel moyen du trafic
marchandises retenu est de 4,3%.
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 83 / 108
Tableau 50: Pourcentage de réduction des coûts d’exploitation des véhicules
VP VM
VP VM
i
Avec :
Tpl = trafic moyen journalier des poids lourds à l'année de mise en service ;
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 84 / 108
n = durée de service en nombre d'années ;
Avec cette formule et en appliquant un taux de croissance moyen de 5% par an, le nombre de poids
lourds à l’année de mise en service sur Ngoura II – Yokadouma étant 179 véhicules, soit environ 90
véhicules par sens de circulation. Le trafic cumulé est 1 086 217, supérieur à 0,5x106 et inférieur
1,5x106, ce qui correspond à la classe T2.. Le récapitulatif est donné dans le tableau suivant.
Ngoura II – Yokadouma
Classe de trafic T3
En conclusion, avec le trafic poids lourds à l’année de mise en service égal 179 véhicules par jour, la
classe de trafic trouvée est égale T3. C’est dire la classe dans laquelle le trafic cumulé est compris
entre 1,5x106 et 4x106.
6.6. Accidentologie
Pour qu’un aménagement routier donne à l’axe concerné un niveau de service acceptable par tous
les usagers, il faut connaître les points où les accidents de circulation sont les plus fréquents pour
créer les conditions permettant de les réduire. L’analyse de l’accidentologie est aussi nécessaire pour
une bonne conception routière. En effet la construction des routes doit tenir le plus compte des
facteurs de risque pour prendre des mesures permettant de les éviter. Cette connaissance de
l’accidentologie est constituée par la détermination, la caractérisation ainsi que la hiérarchisation des
enjeux et une phase de compréhension de ces enjeux. La compréhension des problèmes des
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 85 / 108
accidents nécessite l’association de plusieurs facteurs qui permettent de déterminer les causes
réelles des accidents.
L’étude d’un accident de circulation doit permettre d’identifier les facteurs de risque et de proposer
de contre-mesures spécifiques. Dans le cadre de cette étude pour l’amélioration de l’étude en vue de
la construction de la route Ngoura - Yokadouma, la descente sur le terrain a permis de collecter,
auprès des Brigades de Gendarmerie situées le long de l’axe, auprès des Commissariats de police des
villes traversées les statistiques des accidents et les renseignements pertinents pour l’évaluation des
facteurs de risque. Les hôpitaux, les dispensaires, les Centres de santé et les compagnies d’assurance
ne donnent pas les statistiques suffisamment détaillées pour consolider les chiffres des procès-
verbaux des brigades de gendarmerie. Les statistiques issues de ces structures permettent
néanmoins d’avoir une idée sur la gravité de certains accidents.
Abong Mbang-Kouak 8 8 1 0 26 59 20 32 66
Batouri-Kanyol 2 5 5 7 4 6 9 1 6 17
Batouri - Ngoura 2 2 0 0 14 23 10 7 23
Belabo-Bouam 4 5 9 1 5
Bertoua - Goyoum 1 1 0 0 11 11 4 5 17
Bertoua-Ndokayo 4 5 5 8 26 20 19 12 42
Bertoua-Bouam 1 0 1 1
Kenzou-Yola 1 1 0 3 4
Kobi-Kanyol 2 2 1 1 1 3
Lomié-Ngoila 1 0 2 1 2
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 86 / 108
Accident mortel Accident corporel Acc Total
matériel
Section de route
Nbr Mort Bg Bl Nbr Bl Bg Nbr Nbr
Mampang-Bonis 1 1 0 2 1
Mandjou-Batouri 2 3 1 2 1 3
Mboma-Ngelemedouka 1 0 3 1 2
Ndokayo-Betaré Oya 3 1 4 1 4
Ndokayo-Garoua Boulaï 1 1
Ngoila-Mbalam 1 0 1 2 3
Ngoura-Kenzou 1 1
Ngoura-Ndelele 1 1 0 0 1 2
Nguelemedouka-Doume 1 0 1 1 2
Kouak -Palisco 1 3 0 1 2
Palisco-Ampel 4 8 4 4
Pt Lom-Mboussa 1 4 0 1
Yokadouma-Mbangue 1 1 4 0 4 6 3 9 14
Yokadouma-Mboy 2 1 1 0 0 3 4
Yola-Yokadouma 1 1 0 1 1 2
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 87 / 108
Année Accidents Accidents Accidents Nombre de Nombre de Total des
matériels corporels mortel blessés morts accidents
La collecte des données auprès du Peloton routier dans les départements de la Boumba-et-Ngoko et
de la Kadey a permis d’avoir des statistiques des accidents en 2017-2018.
Tableau 56: Accidents de la route des départements de la Kadey et du Boumba-et-Ngoko (2018)
Accidents corporels
Boumba-et- 12 10 21 17 22
Ngoko
Kadey 30 22 50 40 52
Total 42 32 71 57 74
Ngoura- 24 18 40 32 42
Yokadouma
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 88 / 108
Il ressort de ce tableau que la zone du projet a enregistré 74 accidents en 2017 dont 42 accidents
matériels et 32 accidents corporels. Il s’agit des accidents qui ont fait l’objet d’un procès-verbal
dûment enregistrés dans les brigades de gendarmerie. La route Ngoura-Yokadouma a enregistré la
même année 42 accidents, dont 56,76% de l’ensemble des accidents enregistrés dans les deux
départements. Ces 42 accidents ont tué 32 personnes et blessé 40 autres. Des 18 accidents
corporels, 13 sont mortels et les 5 autres ont causé simplement des blessés. De l’analyse des
statistiques collectées auprès des brigades de gendarmerie situées sur l’axe routier en étude, il
ressort que plusieurs causes sont à l’origine des accidents de la circulation dans cette zone. Les
causes les plus régulières sont le mauvais comportement des chauffeurs des camions transportant
des billes de bois, l’inattention des usagers de la route, l’excès de vitesse, les chutes d’arbres, le
mauvais état de la route, la non connaissance du Code de la route par les motocyclistes, etc. Les
zones les plus accidentogènes sont les traversées des agglomérations, les grands bourbiers, les
virages et les zones de forêts. L’étude en vue du calibrage du modèle HDM4, réalisée au Ministère
des Travaux Public en 2010, a donné le coût de chaque type d’accident de circulation routière au
Cameroun. Ces coûts unitaires sont :
Ces coûts comprennent l’estimation des préjudices causés sur les victimes en termes de manque à
gagner social et psychologique. Compte tenu de l’inflation ces montants sont estimés à 3 186 463
F.CFA pour les accidents mortels, 2 648 255 F.CFA pour les accidents corporels et 2 622 067 F.CFA
pour les accidents matériels à l’année de mise en service de la route. En prenant le trafic des sections
homogènes et compte tenu de la croissance du trafic de 4% par an dans la situation « sans » projet,
ce trafic est projeté pour déterminer la situation qui existerait si la route n’était pas construite. A la
mise en service de la route Ngoura - Yokadouma, les accidents dus à l’excès de vitesse vont
augmenter considérablement alors que ceux qui étaient causés par le mauvais état de la route
baisseront. En général on estime que les accidents mortels seront réduits de 50% et les accidents
corporels et matériels de 60%. Ces estimations permettent de dégager le nombre des accidents qui
pourrait être épargné avec la construction de la route et par conséquent les gains provenant de cette
construction. Ces gains qui sont pris en compte dans le calcul de la rentabilité sont estimés à environ
69 601 002 F.CFA à l’année de mise en service de la route.
6.6.2. Recommandations
Les principales actions que le Gouvernement camerounais devrait mettre en œuvre pour réduire les
accidents de la circulation routière et améliorer les conditions de circulation sur les différents axes
routiers du pays sont : (i) la mise en œuvre de la stratégie nationale de prévention et de sécurité
routières ; et (ii) facilitation des transports et du transit en zone CEMAC. Ces mesures vont permettre
de réduire le nombre d’accidents sur les routes. Dans le cadre de la mise en œuvre de la SND30,
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 89 / 108
Concernant la sécurité routière qui est devenue une préoccupation planétaire du fait du nombre de
pertes en vies humaines trop élevé, le Gouvernement compte mettre en place un programme
spécifique dédié à la gestion de la route et la sécurité routière. En cohérence avec les normes
internationales en la matière, ce programme sera articulé autour de cinq piliers à savoir : (i) la
gestion de la route ; (ii) les infrastructures routières ; (iii) la modernisation du parc automobile ; (iv) le
renforcement des capacités et la sensibilisation des usagers ; (v) la prise en charge médicale des
accidentés. Plus spécifiquement, il s’agira de renforcer le système de la sécurité routière par la
systématisation de la signalisation routière, la formation et la sensibilisation des usagers aux respect
des normes d’entretien des véhicules ainsi que la mise en place des mécanismes d’urgence pour la
prise en charge médicale des accidentés. Le Gouvernement entend aussi mettre en place une agence
de sécurité routière pour une prise en charge pérenne et structurelle de cette question.
7. CALCUL ECONOMIQUE
7.1. Introduction
La méthodologie adoptée par le Consultant pour évaluer les enjeux du projet a consisté à identifier
les villages situés sur l'axe du projet dont le poids démographique est relativement important, en vue
de réaliser des enquêtes auprès de quelques chefs de ménages dans chaque village. Pour choisir
l’échantillon des villages à enquêter, un village est tiré tous les 10 km et au total 18 villages sont
observés. Les villages tirés sont :
Ngoura II, Ngangam, Nabougou, Nkenzou II, Sobolo, Mbanga, Mepouta, Ngako, Ndanko, Gambelé,
Lambo, Ngarisso, Gribi, Mampele, Sangha, Paya I, Paya II et Gari-Nsingo.
Le deuxième niveau du tirage se situe au niveau des ménages. Dans chaque village 3 ménages sont
tirés au sort. Pour que toutes les couches de la société soient représentées, le critère de choix est le
niveau de vie du ménage déterminé ici par le type d’habitat. Il est donc un ménage dont le niveau est
élevé, un ménage à niveau de vie moyen et un ménage à faible niveau de vie. Cela correspond
respectivement à un habitat avec les matériaux définitifs, un habitat avec les matériaux semi-définitif
et habitat avec les matériaux provisoires...
Identifier les principales contraintes générées par l'état actuel de la route en étude.
Dans l’ensemble de la zone d’influence directe du projet, 51,1% de la population a moins de 15 ans et
le taux de scolarisation dans le primaire est de 86,6%.
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 90 / 108
Le ménage est composé en moyenne de sept (07) personnes. Seulement 26 % des chefs de ménages
ont un niveau d’instruction secondaire et plus, 42 % ont suivi une instruction secondaire seulement
22% ont un niveau d’instruction primaire et 10 % sont sans instruction.
Les résultats de l'enquête montrent que l'économie de la zone d’influence de la route du projet est
essentiellement basée sur l’activité agricole (75 % des ménages opèrent dans l’agriculture) qui est
essentiellement vivrière (87 %). Le maïs, le manioc, la banane/plantain, le tabac, le café et le cacao
sont les principales spéculations cultivées dans la zone d’influence du projet.
L'élevage forme également une source appréciable de revenu pour la population. L’élevage des
bovins est le plus courant dans la zone d’influence de l’axe du projet. 11 % des ménages pratiquent
l’élevage des bovins. En revanche, seulement 4 % pratiquent l’élevage des ovins et/ou caprin. La
taille des cheptels varie d’un ménage à un autre, avec en moyenne, 10 bovins par cheptel, 10 ovins
par cheptel et 8 caprins par cheptel.
Il ressort aussi que 25 % des ménages enquêtés commercialisent 2/3 de leurs productions. Le tabac,
le café et le cacao sont totalement vendu sur le marché.
En ce qui concerne les conditions d’habitat, la population interviewée vit majoritairement dans des
habitats traditionnels, construits à partir de matériaux locaux. La population de la zone d’influence
de la route est desservie par le réseau électrique conventionnel. Seulement 09 % des ménages
utilisent les lampes à pétrole pour l’éclairage. L’alimentation en eau potable des populations est
assurée par les puits de surface et en moindre degré les marigots.
La plupart de villages sont dotés au moins d’une école et d’un dispensaire. Il existe aussi des marchés
qui constituent les centres de commercialisation de la production de la zone du projet
Les structures publiques travaillant dans le cadre de l’élevage dans la zone du projet sont le
Programme de Développement de la Filière Porcine (PDFP), le Programme d’Appui à l’Elevage Non
Conventionnel (PAPENOC), le Projet du développement du petit ruminant et le Programme d’Appui
au développement rural de l’Est.
Les cours d’eau sollicités pour la pêche sont la Boumba, le Bek, laMedoum, la Bangué, le mempoé, le
Djue, la Ngoko. La saison sèche est la période de grande activité de pêche. La technique de pêche
utilisée est essentiellement traditionnelle. Les techniques de pêche sont les suivantes : le barrage, la
nasse, la ligne et le filet. Le barrage et la nasse sont des techniques utilisées par les femmes. Les
hommes pratiquent la pêche au filet, à la ligne et à la nasse. Les principales captures sont les
crevettes, les crabes, les tilapias et silures.
La pisciculture est encore très faiblement pratiquée malgré les grandes potentialités pour le
développement de cette activité. Les principales contraintes pour la pisciculture sont la non maîtrise
des techniques améliorées de production et le manque des alevins de qualité.
L’engouement des populations de la zone pour la mise en place des étangs est assez remarquable
mais le secteur tarde à prendre ses marques et perd éventuellement des acquis à cause de
l’amateurisme et de la rareté des alevins.
Dans son ensemble, la zone du projet appartient à une zone de végétation dense alternant entre la
forêt semi caducifoliée à Ulmacée et à Sterculiacée avec des savanes herbeuses. Les unités de
végétation qu’on rencontre dans la zone sont :
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- la forêt dense humide sempervirente à césalpiniacées
- la forêt dense semi-décidue
- la savane arborée herbeuse.
- les forêts galeries et raphiales.
La zone du projet est le siège d’anciennes concessions forestières, autrefois exploitées et aujourd’hui
fermées. Elle côtoie par ailleurs de nombreuses autres concessions en cours d’exploitation,
notamment des Unités Forestières d’Aménagement (UFA), des forêts communales et des forêts
communautaires.
Tableau 57: Liste des UFA dans l’Arrondissement de Yokadouma
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 92 / 108
état de dégradation très élevé, ce qui entraine de mauvaises conditions de circulation qui réduisent
considérablement la fluidité du trafic.
La construction d’une route bitumée entre Ngoura II et Yokadouma permettra de réduire ce risque
de congestion et fluidifiera le trafic entre ces deux grandes villes de la Région du Sud, surtout avec la
mise en service prochaine de la section Mandjour – Batouri en cours de construction et de l’axe
Batouri-Kentzou dont les études sont en cours.
Ces activités nouvelles contribueront à l’amélioration des conditions de vie des populations locales
par l’amélioration des revenus. Le fuseau est celui qui est indiqué pour assurer au mieux
l’amélioration des conditions de vie des populations car il traverse plusieurs agglomérations.
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 93 / 108
les marchés, en favorisant les échanges et l’acheminement des marchandises, en irrigant les
territoires, via l’utilisation du transport combiné, routier et ferroviaire, la route Ngoura II-Yokadouma
constitue un réel moteur d’intégration nationale. Cette nouvelle infrastructure permettra de
désenclaver les zones les plus éloignées en favorisant la mobilité interrégionale pour développer les
échanges plus productifs. La route Ngoura II-Yokadouma contribue à l’aménagement du territoire et
est un facteur de rassemblement des populations. En rapprochant à l’échelle nationale et régionale
les hommes et les marchés, en favorisant les échanges et l’acheminement des marchandises, en
irrigant les territoires, via l’utilisation du transport combiné, routier et ferroviaire, la Ngoura II-
Yokadouma constitue un réel moteur d’intégration nationale. Cette nouvelle infrastructure
permettra de désenclaver les zones les plus éloignées en favorisant la mobilité interrégionale pour
développer les échanges plus productifs. La région forestière de l’Est pourra facilement se connecter
au port en eau profonde de Kribi.
7.3.1. Méthodologie
L’appréciation de la faisabilité économique de l’aménagement reposera sur une analyse comparative
entre deux situations : la situation « avec projet » qui consiste à la mise à niveau de l'axe du projet et
la situation « sans projet » qui consiste en un état de statut quo, supposant le blocage des
investissements et le maintien de l’état actuel de la route sur un horizon de 20 ans.
L'évaluation économique s'effectuera du point de vue de la collectivité par la méthode du bilan
actualisé, qui consiste à comparer les avantages et les coûts échelonnés dans le temps, ce qui
implique l'utilisation d'un taux d'actualisation, concept élaboré par analogie avec le taux d'intérêt
réel et représentant la préférence pour le présent.
Cette méthode suppose la prise en compte d'un système de prix de référence pour corriger les
distorsions économiques et ne faire apparaître que les coûts réels supportés par la collectivité
nationale.
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 94 / 108
Ce nouveau système de prix ayant été déterminé, il faudrait modifier les coûts financiers ainsi que les
avantages du projet en leur attribuant leur valeur économique réelle ou "Prix de référence". Ces
modifications consistent notamment à soustraire les taxes et subventions qui ne correspondent pas à
l'usage ou à la consommation des facteurs de production.
A partir de ces coûts et avantages réels, il devient possible d'effectuer une analyse de la rentabilité
économique de l’aménagement par le biais de HDM IV, dans le but de dégager les indicateurs de
rentabilité, essentiellement le taux de rentabilité interne (TRI) et la valeur actuelle nette (VAN).
N° Désignation Montant
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 95 / 108
N° Désignation Montant
Les travaux devront obligatoirement démarré par le lot 01. Dans cet ordre d’idée le démarrage des
travaux relatif au lot 02 ne se fera qu’après l’exécution complète des travaux de terrassement sur le
lot 01 précédent. Il en sera de même pour le lot 3 qui ne pourra être effectif qu’après le dégagement
des emprises et l’exécution de l’ensemble des travaux de terrassement effectué sur le lot 02.
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 96 / 108
7.3.2.4. Coûts d’exploitation des véhicules
Le rôle du sous modèle VOC des coûts d’exploitation des véhicules du logiciel HDM IV est de simuler
les effets des caractéristiques physiques et des conditions de route sur les vitesses de
fonctionnement des différents types de véhicules, leur consommation de carburant et de lubrifiant,
leurs besoins en entretien et de déterminer leurs coûts globaux d’exploitation.
Les quantités de ressources consommées, telles que litre de carburant, nombre de pneus et heures
de main d’œuvre sont calculées en même temps que les vitesses des véhicules en fonction des
caractéristiques de chaque type de véhicule et la géométrie, le type de revêtement et l’état de la
route. Les coûts sont ensuite déterminés en multipliant les différentes quantités de ressources par
leurs coûts unitaires respectifs qui sont indiqués par l’utilisateur.
Les prix ou coûts pris en considération sont les prix unitaires économiques qui représentent les coûts
réels pour l’économie, incluant les ajustements nécessaires pour tenir compte des distorsions des
prix du marché dues aux taxes et impôts.
Les paramètres en input introduits sont les suivants :
Caractéristiques technique
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Caractéristiques d’utilisation par catégorie de véhicule
Kilométrage annuel Durée de vie
Catégorie de véhicule Utilisation annuelle (h)
(km) (année)
Véhicule particulier 55 000 15 2 000
Pickup et Camionnette 90 000 15 2 200
Minibus 140 000 15 2 800
Autocar 165 000 17 3 200
Camion 2 essieux 85 000 20 1 700
Camion > 2 essieux 60 000 20 1 900
Ensemble articulé 90 000 19 2 500
Camion-citerne / engin spécial 60 000 20 1 900
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 98 / 108
Autocar 278
Camion 2 essieux 334
Camion > 2 essieux 334
Ensemble articulé 285
Camion-citerne / engin spécial 335
En ce qui concerne le lubrifiant, le prix économique (2018) varie de 1 240 FCFA/litre pour les
véhicules particuliers à 1 950 FCFA/litre pour les camions deux essieux et plus, les camions citerne et
les engins spéciaux.
Le coût moyen horaire complet d'entretien et réparation a été retenu égal à 4 700 FCFA/h hors taxes
pour les véhicules particuliers et s’élève à 25 800 FCFA/h pour les ensembles articulés.
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 99 / 108
Sur la base de ces résultats et de l'affectation "75 % de la valeur horaire du temps pour le motif
professionnel" et "25 % pour les autres motifs", la valeur horaire du temps s’élève ainsi à 415 FCFA
pour les motifs professionnels et 135 FCFA pour les autres motifs.
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 100 / 108
7.3.2.4.3.2.2. Stratégie de péage
Le système de péage routier est instauré sur toutes les routes bitumées du Cameroun. Les postes de
péage sont distants d’environ 100 km. En ce qui concerne la route Ngoura II – Yokadouma, longue
d’environ 150 km, un seul poste de péage sera nécessaire. Il est souhaitable que ce poste soit placé
sur la section Ngoura II – Yokadouma. Avec le trafic, les sommes résultant du péage sont aisément
évaluées.
La mise à niveau de la route objet du projet, de par son emplacement dans une zone forestière et
son rôle de transit entre le Cameroun et le Congo, devrait contribuer à la croissance économique de
sa zone d’influence en premier lieu, du département de la Boumba-et-Ngoko et en second lieu de la
région de l’Est en général ; à travers l’amélioration de la fluidité du trafic régional, la réduction des
périodes d’interruption de la circulation, l’augmentation de la valeur ajoutée des secteurs productifs
dans la zone d’influence, en particulier agricole, et la contribution à la mise en place d’un système de
transport structuré, intégré et efficace.
L’enquête de trafic montre que les intrants agricoles (engrais, produits phytosanitaires, etc.)
constituent les principaux produits transportés sur l’axe du projet, dont la modernisation permettra
de faciliter l’approvisionnement et de généraliser leur utilisation par les exploitants agricoles, ce qui
devra se traduire par une augmentation des rendements et un accroissement des revenus de la
population de la zone.
Valeur nette actualisée à 12% 8,042 x 109 FCFA 10,023 x 109 FCFA
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 101 / 108
En conclusion la construction de la route Ngoura II - Yokadouma revêt une double dimension
administrative et socioéconomique dans la mesure où elle contribue à l’aménagement des zones
traversées et à l’amélioration du niveau de vie des populations cibles. La faisabilité de cette route
n’est plus à démontrer car elle désenclave sa zone d’influence directe. Les bénéfices de
l’aménagement de cette route se feront sentir dans l’ensemble du pays dans la mesure où elle
raccorde la zone de Yokadouma à Batouri qui est lui-même raccordé à Bertoua, capitale de la Région
de l’Est. Par ailleurs, cette section fait partie de la route nationale N10 qui relie le Cameroun à la
République du Congo. Le projet répond aux objectifs de la SND30 qui voudraient que d’ici 2030
toutes les routes nationales en terre soient bitumées.
Le Projet de construction de la route Ngoura II-Yokadouma est économiquement rentable car il
dégage un taux de rentabilité nettement supérieur à 12% et une VA N positive. Par conséquent le
projet mérite d’être réalisé.
La construction de la route Ngoura – Yokadouma dégage un taux de rentabilité interne supérieure à
12% et une VAN positive.
En dehors du calcul de base, quatre tests de sensibilité sont faits pour analyser la robustesse des
hypothèses. La rentabilité est très sensible à la variation des coûts d’investissement. En effet, en
augmentant les coûts d’investissement de 20%, seule l’option sans aménagements connexes est
économiquement viable avec un taux de rentabilité interne supérieur à 12% et une VAN positive. Par
contre lorsque ces coûts baissent de 20%, toutes les options du projet deviennent économiquement
viables. Les indicateurs de rentabilité restent relativement moins sensibles aux variations du trafic
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 102 / 108
qu’à celles des coûts. De même en réduisant la durée de vie du projet à 15 ans, l’option
d’aménagement avec projets connexes reste rentable.
On distingue plusieurs types de contrats administratifs dont les principaux sont les marchés publics,
les délégations de service public et les contrats de partenariat public-privé (PPP). La distinction est
importante dans la mesure où tous les contrats publics ne sont pas soumis aux mêmes règles.
Marchés publics
Les marchés publics sont des contrats conclus à titre onéreux entre les pouvoirs adjudicateurs et les
opérateurs économiques publics ou privés, pour répondre à leurs besoins en matière de travaux, de
fournitures ou de services.
La délégation de service public est un contrat administratif par lequel une personne morale de droit
public confie la gestion d’un service public dont elle a la responsabilité à un délégataire public ou
privé, dont la rémunération est substantiellement liée aux résultats de l’exploitation du service. Le
délégataire n’est pas rémunéré par un prix versé par l’Administration, mais par les recettes qu’il tire
de l’exploitation du service. On y distingue la concession de service public, l’affermage et la régie
intéressée.
Ce sont les contrats qui permettent à l’Administration de confier, pour une longue période et dans
une même convention, à la fois des prestations d’études, de financement, de travaux, de fournitures,
d’entretien, ou de service, et de réunir des éléments relevant en principe des marchés publics et des
délégations de service public. Les PPP sont souvent utilisés par des raisons d’orthodoxie budgétaire
que de réelle nécessité. Dans le cadre d’un PPP le loyer versé au budget annuel est sans commune
mesure avec le paiement de l’infrastructure la même année. Le recours au PPP permet juste de
repousser un endettement.
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 103 / 108
opérationnelles du port autonome de Douala. Toutefois les résultats n’ont pas toujours été positifs
dans tous les domaines de transport. C’est ainsi que pour les chemins de fer, les concessions n’ont
pas apporté le niveau d’investissement privé initialement envisagé ni des améliorations qualitatives
attendues des services aux voyageurs. C’est le lieu de se demander quel est le type de contrat
efficace pour les investissements d’infrastructures de transport en général et en particulier pour
l’aménagement d’une route.
Les différents types de contrats administratifs présentés ont des limites qu’il faut relever. Les
contraintes des marchés publics sont surtout financières dans la mesure où l’Etat éprouve des
difficultés à maitriser les dépenses publiques.
En ce qui concerne la délégation de service public, le délégataire n’est pas rémunéré par un prix
versé par l’Administration mais par les recettes qu’il tire de l’exploitation du service. Dans le cadre
d’une route nationale comme Ngoura-Yokadouma où il n’existe pas un autre mode de transport
desservant les localités traversées, le tarif de péage doit être à la portée des populations. Par
conséquent ce type de contrat ne peut pas passer car les recettes de péage ne pourront permettre
de rémunérer le délégataire.
Au regard de ce qui précède, il est souhaitable que l’on envisage pour le bitumage de la route Ngoura
– Yokadouma le recours à un emprunt pour le financement du projet dans le cadre d’un marché
public. Ce type de contrat étant le plus approprié à ce genre de projet.
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 104 / 108
cas, le privé apporte une partie ou la totalité de l’investissement, assure l’exploitation de
l’infrastructure et est rémunéré par les recettes du péage acquitté par les usagers des ouvrages.
L’aboutissement de ces opérations, impliquant des sources de financement privées, dépend du degré
de viabilité financière du projet et par conséquent de la demande (trafic routier) et du niveau de
tarification. Elles sont utilisées dans le cas d’une forte demande (autoroute, pont urbain) et un
niveau tarifaire favorable, pouvant être adopté dans le cas ou plusieurs alternatives de transport
sont possibles, ce qui donne le choix à l’usager entre un itinéraire gratuit mais plus lent et un
itinéraire payant plus rapide et confortable.
La route du projet est un axe structurant, ayant à la fois un rôle économique majeur et une fonction
Sociale importante. Elle constitue l’unique itinéraire desservant la zone forestière de Yokadouma et
de Moloundou. Il n’existe pas d’itinéraires gratuits qui assurent les déplacements sociaux. La mise en
place de tarifs élevés de péages, nécessaires pour attirer les opérateurs privés est par conséquent
très onéreuse sur l’axe Ngoura-Yokadouma..
Le financement public est donc incontournable dans le cas de ce projet qui présente une vocation
sociale, en plus de son rôle économique. Sa place comme maillon d’une liaison internationale (un
corridor de transit et d’intégration) lui confère l’avantage de pouvoir faire appel à des financements
communautaires, au niveau de la CEMAC et de la CEEAC, ainsi qu’au financement des Agences de
Développement et des bailleurs de fonds qui encouragent le développement des axes de transport
intégrateurs, à l’instar de la Banque Africaine de Développement qui prévoit des fonds dédiés à
l’aménagement des liaisons multinationales.
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 105 / 108
Les besoins en infrastructures sont de plus en plus importants ;
Une demande et des contraintes sociales sans cesse croissantes ;
La faiblesse du système fiscal, la lourdeur des budgets de fonctionnement et le poids de la
dette extérieure ;
Afin de réduire ces inefficacités, il est primordial de trouver des sources de financement innovantes,
de les insérer dans un cadre institutionnel et réglementaire permettant d’atteindre une plus grande
efficience et de consacrer des efforts plus importants aux dépenses de maintenance et d’entretien.
Les principaux financements innovants utilisés dans le domaine des infrastructures routières sont les
suivants :
Les PPP (Partenariat Public-Privé)
Elles permettent (i) l’amélioration de la qualité du service public, (ii) la réduction du poids de
l’infrastructure sur le budget de l’État, (iii) la promotion de l’investissement privé et (iv) le transfert
de risque.
Création de taxes spécifiques
Ces taxes sont généralement temporaires et destinées au financement de l’investissement ou de
l’entretien des infrastructures (taxes sur les transports, sur les passagers, sur les carburants…).
Les infrastructures réalisées dans le cadre de concession foncière
Les promoteurs proposent de réaliser des investissements importants dans les infrastructures sous
réserve que des concessions foncières importantes leur soient accordées
Des contrats pluriannuels de gestion de l’entretien par niveau de service
Dans ce système, l'Entrepreneur n'est plus uniquement responsable de réaliser des travaux
d'entretien sur la base d'un programme défini et quantifié par l'Administration. Il doit désormais
pouvoir assurer que ses interventions sur le réseau dont il a la charge, permettront de maintenir
celui-ci dans des conditions au moins égales à celles définies par les Niveaux de Service, pendant une
période fixée par le contrat (4 à 5 ans).
Pour la route, objet de l’étude, le financement de l’entretien pourra être assuré à partir des revenus
du péage routier, moyennant l’ajustement du tarif poids lourd pour passer de 500 FCFA actuellement
à 1000 FCFA, ce qui devra mieux refléter l’impact du trafic des deux catégories de véhicules sur
l’infrastructure routière. A noter que cette augmentation correspond à la limite inférieure observée
dans les différentes concessions autoroutières et qui retiennent généralement un rapport (tarif
PL/tarif VL) de 2,5 à 3.
Compte tenu de ces tarifs et du trafic prévisionnel, les recettes du péage sur la période d’analyse (20
ans) pour le tronçon objet de l’étude pourraient permettre de couvrir les besoins en entretien sur la
même période.
Quant au mode de contractualisation, la solution « contrat pluriannuel de gestion par niveau de
service » est la plus recommandée pour la route objet de la présente étude. Elle permet de garantir
un niveau de service offrant une circulation permanente sur l’itinéraire, dans des conditions de
confort acceptables, tout en maintenant la pérennité de la route.
Ce Service s'apparente à la gestion des itinéraires sous contrat, et suppose de la part de
l'Entrepreneur, une réflexion suffisante pour déterminer, localiser et quantifier, les actions à prévoir
à court, moyen et long terme, dans le but d'atteindre les objectifs fixés par les niveaux de service, et
d'éviter ainsi la dégradation progressive de l’axe.
Le caractère fonctionnel de la route géré par l'Entrepreneur se mesure par l'intermédiaire d'un
certain nombre de critères, pour lesquels sont définies des limites jugées acceptables par le Maître
de l'Ouvrage, et dénommées Niveaux de Service.
ETUDE D’AVANT PROJET SOMMAIRE (APS) – ETUDE ECONOMIQUE ET DE TRAFIC Page 106 / 108
Une fois atteints ces Niveaux de Service, l'Entrepreneur est censé gérer tous les itinéraires dont il a la
charge, de façon à maintenir l'ensemble des critères au-dessus de ces Niveaux, jusqu'à la fin de son
contrat. Il appartient notamment à l'Entrepreneur d'étudier en permanence par lui-même l'état de la
route, pour identifier les zones spécifiques ou les tronçons, sur lesquels les Niveaux de Service ne
sont plus respectés, sans attendre d'instructions particulières de la part du Maître de l'Ouvrage (ou
de son représentant), lui signifiant les problèmes constatés et les mesures préconisées pour y
remédier.
L'initiative laissée à l'Entrepreneur, doit le conduire à optimiser les fréquences et la teneur de ses
interventions, avec en corollaire l'optimisation de ses coûts. Ceci passe également par l'emploi
éventuel de nouveaux matériels ou de nouvelles technologies, ainsi que par l'adoption de choix
techniques performants.
Les bénéficiaires directs de ce nouveau système d'entretien routier sont les usagers de la route, qui
pourront constater la qualité des itinéraires sous contrat. L'introduction d'une éventuelle
participation des usagers au financement de l'entretien des routes, sera ainsi mieux comprise.
L'expérience acquise au niveau mondial dans ce domaine sur des réseaux de routes revêtues, met en
évidence une amélioration de la qualité du réseau pour un coût moindre.
Bien qu'une grande liberté soit offerte à l'Entrepreneur dans ses prestations de gestion et
d'entretien, ce type de contrat prévoit certaines opérations d'aménagement sur des tronçons
d'itinéraires en début d'exécution. En effet, le Maître de l'Ouvrage remettant les itinéraires du
contrat, à la disposition et sous la responsabilité de l'Entrepreneur pendant une longue période
(période du contrat), il entend récupérer en fin de contrat des axes routiers dans un état structurel
acceptable.
Le mode de rémunération de ce type de contrat est un forfait kilométrique payé mensuellement à
l'Entrepreneur, ce forfait incluant l'ensemble des prestations à fournir par celui-ci, à l'exception des
travaux d'urgence. Le forfait kilométrique reste le même tout au long du contrat.
Les travaux d'urgence seront rémunérés sur la base des quantités exécutées, en employant des prix
unitaires forfaitaires imposés par l'Administration dans le contrat. Une liste de prix élémentaires est
également imposée par l'Administration dans le contrat, pour les cas où il serait nécessaire de
recomposer des prix unitaires destinés à rémunérer des travaux d'urgence très spécifiques.
Le forfait kilométrique mensuel n'est payé intégralement à l'Entrepreneur que si les prestations
réalisées lui permettent de respecter les Niveaux de Service imposés. En cas contraire, un régime de
pénalités est applicable.
Enfin, il y a lieu d’indiquer que la mise en place de ce mode de contractualisation doit être
accompagné par le renforcement des capacités du Maître de l’Ouvrage pour pouvoir contrôler
l’application des contrats de gestion de l’entretien par niveau de service. Cela devra concerner les
aspects techniques, primordiales pour l’appréciation du degré de respect des termes du contrat,
mais également les questions réglementaires et de contractualisation.
Conclusion
La route Ngoura – Yokadouma se développe dans les départements de la Kadey et de la Boumba-et
Ngoko, Région de l’Est. C’est une partie de la route nationale N10 qui va de la Capitale Yaoundé
jusqu’à la frontière avec la République du Congo. Elle traverse une zone de forêt faisant partie de la
vie sociale et culturelle des populations qui y vivent. L’aménagement de cette route permettra
d’améliorer les conditions de vie des habitants de la zone en facilitant le transport des produits
agricoles vers les grands centres de consommation. Un meilleur niveau de service de cette route
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facilitera l’accès des populations aux services sociaux comme les centres de santé, les lieux de cultes,
les écoles et les marchés. Cette route jouera aussi un rôle transit pour le trafic en provenance ou à
destination de la République du Congo.
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