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CHAPITRE

7 Cadre légal et
réglementaire, périmètre,
méthodes et processus
de consolidation
PROGRAMME

Compétences visées Notions et contenus


• Maîtriser le cadre réglementaire et Cadre juridique des opérations : choix
légal de la consolidation des comptes du référentiel de consolidation ; critères
(règlements nationaux et normes rendant obligatoire l’établissement de
internationales) comptes consolidés ; nature du contrôle et
• Définir le périmètre de consolidation méthode de consolidation ; pourcentages
d’intérêt et de contrôle ; cas d’exemption,
d’exclusion et autres

LIENS AVEC LE DSCG 3


§ 2.4. Gestion du périmètre de l’entité

PLAN DU CHAPITRE
Cours :  1. Cadre légal et réglementaire de la consolidation • 2. Détermination du
périmètre de consolidation • 3. Méthodes applicables • 4. Pourcentages de contrôle
et d’intérêts • 5. Schéma de base du processus de consolidation • 6. Comptes
combinés • 7. Consolidations directe et par paliers
Des savoirs aux compétences :  Évaluer les savoirs • Maîtriser les compétences
• Préparer l’épreuve
Synthèse

D ès que des activités industrielles, commerciales ou financières sont exercées par des
filiales d’une société, l’information donnée par les comptes annuels individuels peut
s’avérer insuffisante. Il est alors nécessaire de présenter des comptes consolidés donnant
une image de la réalité financière d’un groupe de sociétés.

MOTS-CLÉS
Activité conjointe • Coentreprise • Comptes combinés • Consolidation directe •
Consolidation par paliers • Contrôle conjoint • Contrôle exclusif • Entité associée
• Entité ad hoc • Filiale • Influence notable • Intégration globale • Intégration
proportionnelle • Intérêts minoritaires • Mise en équivalence • Partenariat •
Périmètre de consolidation • Plan comptable de consolidation • Pourcentage
de contrôle • Pourcentage d’intérêts • Société mère
Partie 3 Comptes de groupe

1  Cadre légal et réglementaire de la consolidation


Définition
On appelle « groupe de sociétés » un ensemble de sociétés composé d’une société
mère, de filiales contrôlées exclusivement, de participations dans des coentreprises
sous contrôle conjoint et de participations dans des entités associées dans laquelle
la société mère a une influence notable.

Des textes européens et nationaux fixent le cadre légal et réglementaire de la consoli-


dation.
Définition
La consolidation est le traitement comptable conduisant à l’établissement d’états
financiers permettant de donner une image de l’ensemble constitué par une société
mère, ses filiales et participations.

A Directive 2013/34/UE du 26 juin 2013


Les articles 21 à 29 de cette directive relative aux états financiers annuels, aux états
financiers consolidés et aux rapports y afférents de certaines formes d’entreprises
traitent des états financiers et rapports consolidés. Ils présentent :
–– le champ d’application des états financiers et rapports consolidés ;
Texte complet de –– l’obligation d’établir des états financiers consolidés ;
la directive (s’intéresser
aux articles 21 à 29) :
–– les exemptions de consolidation ;
–– l’établissement des états financiers consolidés ;
–– les regroupements d’entreprises au sein d’un groupe ;
–– la consolidation proportionnelle ;
–– l’application de la méthode de mise en équivalence aux entreprises associées ;
–– le contenu de l’annexe aux états financiers consolidés ;
http://dunod.link/1zho8rr –– le contenu du rapport consolidé de gestion.

B Code de commerce
1. Articles L. 233-16 à L. 233-28
Les articles L. 233‑16 à L. 233‑28 du Code de commerce, notamment amendés par l’or-
donnance 2015‑900 du 23 juillet 2015 qui adapte le droit national à la directive euro-
péenne du 26 juin 2013, précisent en particulier :
–– que les sociétés doivent présenter des comptes consolidés et un rapport sur la gestion
du groupe dès lors qu’elles contrôlent de manière exclusive ou conjointe une ou plu-
sieurs autres entreprises ;
–– ce que l’on entend par contrôle exclusif, contrôle conjoint, influence notable ;
–– les méthodes de consolidation utilisables : intégration globale, intégration propor-
tionnelle, mise en équivalence ;
–– les cas où une filiale ou une participation peuvent être laissées en dehors de la conso-
lidation ;

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Chapitre 7 Cadre légal et réglementaire, périmètre, méthodes et processus de consolidation

–– le contenu général des comptes consolidés : bilan, compte de résultat, annexe, et


leurs qualités recherchées : régularité, sincérité, image fidèle ;
–– les règles générales d’évaluation des éléments consolidés ;
–– le contenu du rapport de gestion ;
–– l’obligation de contrôle par les commissaires aux comptes.

2. Articles R. 233‑3 à R. 233‑16


Les articles R. 233‑3 à R. 233‑16 du Code de commerce ont été notamment amendés
par le décret 2015‑903 du 23 juillet 2015 qui adapte le droit national à la directive euro-
péenne du 26 juin 2013.
Ces articles présentent en particulier :
–– le processus de consolidation ;
–– le traitement de certaines opérations, tels les écarts de première consolidation ;
–– la structure du bilan consolidé ;
–– la structure du compte de résultat consolidé ;
–– les conditions d’exemption d’établissement des comptes consolidés ;
–– la taille des critères qui permettent aux petits groupes d’être dispensés de présenter
des comptes consolidés.
Ces tailles sont fixées aux niveaux suivants :
–– montant net du chiffre d’affaires : 48 millions d’euros ;
–– total du bilan : 24 millions d’euros ;
–– nombre moyen de salariés permanents : 250.

C Règlement 99‑02 du 29 avril 1999 du CRC


Le règlement du CRC relatif aux comptes consolidés des sociétés commerciales et des
entreprises publiques, homologué par l’arrêté du 22 juin 1999, a reformulé les règles de
consolidation édictées précédemment par la méthodologie sur les comptes consolidés
intégrée au PCG (tab. 7.1).
Texte intégral
Tableau 7.1.  Structure du règlement 99‑02 du CRC du règlement 99-02
du CRC :
Le règlement 99‑02 du CRC comporte les sections suivantes :
1. Périmètre et méthodes de consolidation
2. Règles de consolidation
3. Méthodes d’évaluation et de présentation
4. Documents de synthèse consolidés
http://dunod.link/
5. Première année d’application g1wwfff

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Partie 3 Comptes de groupe

D Règlement n° 2020-01 du 6 mars 2020 de l’ANC relatif


aux comptes consolidés
Ce règlement a remplacé pour les exercices ouverts à compter du 1er janvier 2021 le
règlement 99-02 du CRC sur les comptes consolidés des sociétés commerciales et
entreprises publiques. Il s’applique à toute personne morale tenue d’établir des comptes
consolidés ou combinés, y compris les entreprises du secteur bancaire et du secteur des
assurances (régies précédemment par les règlements 99-07 et 2000-05 du CRC). Ce
règlement est organisé en articles comme le PCG (règlement ANC 2013-04) (tab. 7.2).

Tableau 7.2.  Structure du règlement n° 2020-01 de ANC


Texte intégral
du règlement ANC Le règlement n° 2020-01 de l’ANC comporte les livres et titres suivants :
n° 2020-01 :
• Livre I. Principes généraux relatifs à l’établissement des comptes consolidés
ou combinés
1. Principes généraux
2. Premiers comptes consolidés ou combinés
• Livre II. Comptes consolidés
http://dunod.link/ 1. Périmètre de consolidation
ejyt2bo 2. Méthodes de consolidation
3. Entrée d’une entité dans le périmètre de consolidation en une seule opération
4. Autres variations du pourcentage de contrôle ou de détention
5. Autres dispositions pour les intégrations globales
6. Autres méthodes de consolidation
7. Méthodes comptables de groupe
8. Modèles d’états financiers et contenu de l’annexe
• Livre III. Comptes combinés
1. Comptes combinés, dispositions de droit commun
2. Comptes combinés, dispositions relatives aux entreprises d’assurance
3. Comptes consolidés ou combinés, dispositions spécifiques aux sociétés coopératives
agricoles et leurs unions

Les normes françaises


E Règlement européen CE 1606/2002 du 19 juillet 2002
et internationales
convergent sur Dédié à l’application des normes comptables internationales, le règlement européen
les principes de la comprend onze articles, dont :
consolidation. Dans
cet ouvrage, nous •• L’article 4 (  chapitre 4) prévoit que « pour chaque exercice commençant le 1er ­janvier
traiterons à la fois de 2005 ou après cette date, les sociétés régies par le droit national d’un État membre
l’établissement des sont tenues de préparer leurs comptes consolidés conformément aux normes comp-
comptes consolidés tables internationales adoptées dans le cadre de la procédure prévue à l’article 6 si, à
selon les normes
la date de clôture de leur bilan, leurs titres sont admis à la négociation sur le marché
nationales et les normes
internationales. réglementé d’un État membre ».

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Chapitre 7 Cadre légal et réglementaire, périmètre, méthodes et processus de consolidation

•• L’article 5 permet aux États membres d’autoriser les sociétés autres que celles visées à
l’article 4 d’établir leurs comptes consolidés conformément aux normes comptables
internationales.
•• L’article L. 233‑24 du Code de commerce autorise les sociétés non cotées à opter pour
l’établissement de comptes consolidés conformément aux normes IFRS.
Texte du règlement
Exemple européen 1606/2002
◗◗ En France, les sociétés dont les titres sont admis à la négociation sur le marché réglementé
doivent, depuis 2005, établir leurs comptes consolidés conformément aux normes inter-
nationales, les autres sociétés pouvant au choix, établir leurs comptes consolidés selon les
normes nationales ou selon les normes internationales. ◗

http://dunod.link/
zkwb0aw
FOCUS Les différents types de marché boursiers
Plusieurs types de marchés boursiers coexistent. Ainsi, sur la place de Paris Euronext, on
distingue :
–– Eurolist (qui comprend trois compartiments, A, B et C, selon le poids des entités concer- Indice Euro Stoxx 50 :
nées), marché réglementé ;
–– Alternext (devenu depuis juin 2017 Euronext Growth), qui n’est pas un marché régle-
menté, mais simplement encadré par Euronext Paris ;
–– le marché libre et le compartiment spécial.
Seul Eurolist est un marché réglementé avec des obligations très strictes d’information et
de transparence pour les sociétés qui y sont cotées. Ce sont celles qui doivent obligatoire- http://dunod.link/
ment appliquer le règlement européen. e2yifpp

2  Détermination du périmètre de consolidation


Définition
Le périmètre de consolidation est l’ensemble des entreprises prises en considération
pour l’établissement des comptes consolidés par la société consolidante.

Déterminer le périmètre de consolidation d’un groupe, c’est préciser quelles sont les
sociétés consolidables et les sociétés non consolidables.
Les règles édictées par les articles L. 233‑16 à L. 233‑28, R. 233‑3 à R. 233‑16 du Code
de commerce et par les règlements 99‑02 du CRC et 2020-01 de l’ANC ne sont pas
très différentes des normes comptables internationales, à l’exception des entités sous
contrôle conjoint. Le vocabulaire est cependant parfois différent.

A Selon les normes françaises


Pour l’article L. 233‑16 du Code de commerce, les sociétés commerciales doivent éta-
blir et publier chaque année des comptes consolidés « dès lors qu’elles contrôlent
de manière exclusive ou conjointe une ou plusieurs autres entreprises ». Il n’y a pas

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Partie 3 Comptes de groupe

d’obligation de consolidation pour les sociétés qui ne détiennent que des entreprises
dites sous influence notable. L’article L. 233‑17‑2 précise toutefois que « sont comprises
dans la consolidation les filiales ou participations contrôlées de manière exclusive ou
conjointe ou sur lesquelles est exercée une influence notable ».

1. Contrôle exclusif
Règlement 2020-01 de l’ANC, art. 211-3
■■Le contrôle exclusif est le pouvoir de diriger les politiques financière et opérationnelle
d’une entité afin de tirer avantage de ses activités. Il résulte :
–– soit de la détention directe ou indirecte de la majorité des droits de vote dans une autre
entité ;
–– soit de la désignation, pendant deux exercices successifs de la majorité des membres
des organes d’administration, de direction ou de surveillance d’une autre entité ; l’entité
consolidante est présumée avoir effectué cette désignation lorsqu’elle a disposé, au cours
de cette période, directement ou indirectement, d’une fraction supérieure à 40 % des
droits de vote et qu’aucun autre associé ou actionnaire ne détenait, directement ou indi-
rectement, une fraction supérieure à la sienne ;
–– soit du droit d’exercer une influence dominante sur une entité en vertu d’un contrat ou de
clauses statutaires, lorsque le droit applicable le permet ; l’influence dominante existe dès
lors que, dans les conditions décrites ci-dessus, l’entité consolidante a la possibilité d’utiliser
ou d’orienter l’utilisation des actifs de la même façon qu’elle contrôle ses propres actifs.
Trois types de contrôle exclusif peuvent être distingués :
•• Le contrôle exclusif de droit : détention directe ou indirecte de la majorité des droits
de vote.
•• Le contrôle exclusif de fait : désignation de majorité des membres des organes d’ad-
ministration, de direction ou de surveillance ; présomption de contrôle si la détention
est supérieure à 40 % des droits de vote.
•• Le contrôle exclusif contractuel ou statutaire : droit d’exercer une influence domi-
nante en vertu d’un contrat ou de clauses statutaires. C’est le cas notamment des
entités ad hoc.

Définition
Est dite entité ad hoc une structure juridique distincte, créée spécifiquement pour gérer
une opération ou un groupe d’opérations similaires pour le compte d’une autre entité.

L’entité ad hoc est structurée ou organisée de manière telle que son activité n’est en
fait exercée que pour le compte de cette entité, par mise à disposition d’actifs ou four-
niture de biens, de services ou de capitaux. En normes françaises comme en normes
internationales, une entité ad hoc est comprise dans le périmètre de consolidation dès
lors qu’une ou plusieurs entreprises contrôlées ont en substance en vertu de contrats,
d’accords, de clauses statutaires, le contrôle de ladite entité.

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Chapitre 7 Cadre légal et réglementaire, périmètre, méthodes et processus de consolidation

2. Contrôle conjoint
Règlement 2020-01 de l’ANC, art. 211-4
■■Le contrôle conjoint est le partage du contrôle d’une entité exploitée en commun par
un nombre limité d’associés ou d’actionnaires, de sorte que les politiques financière et
opérationnelle résultent de leur accord. Deux éléments sont essentiels à l’existence d’un
contrôle conjoint :
■■Un nombre limité d’associés ou d’actionnaires partageant le contrôle ; le partage du
contrôle suppose qu’aucun associé ou actionnaire n’est susceptible à lui seul de pou-
voir exercer un contrôle exclusif en imposant ses décisions aux autres ; l’existence d’un
contrôle conjoint n’exclut pas la présence d’associés ou d’actionnaires minoritaires ne par-
ticipant pas au contrôle conjoint ;
■■Un accord contractuel qui prévoit l’exercice du contrôle conjoint sur l’activité économique
de l’entité exploitée en commun ; établit les décisions qui sont essentielles à la réalisation
des objectifs de l’entreprise exploitée en commun et qui nécessitent le consentement de
tous les associés ou actionnaires participant au contrôle conjoint.
Trois conditions s’imposent au contrôle conjoint :
–– l’existence d’un contrôle ;
–– le partage du contrôle par un nombre limité d’associés ou d’actionnaires ;
–– une prise de décision en commun.

3. Influence notable
Règlement 2020-01 de l’ANC, art. 211-5
L’influence notable est le pouvoir de participer aux politiques financière et opérationnelle d’une
entité sans en détenir le contrôle. L’influence notable peut notamment résulter d’une représen-
tation dans les organes de direction ou de surveillance, de la participation aux décisions stra-
tégiques, de l’existence d’opérations interentités importantes, de l’échange de personnel de
direction, de liens de dépendance technique. L’influence notable sur les politiques financière et
opérationnelle d’une entreprise est présumée lorsque l’entité consolidante dispose, directement
ou indirectement, d’une fraction au moins égale à 20 % des droits de vote de cette entité.
L’influence notable requiert les conditions suivantes :
–– représentation dans les organes de direction ou de surveillance, participation aux déci-
sions stratégiques, existence d’opérations interentreprises importantes, échange de
personnel de direction, liens de dépendance technique ;
–– présomption d’influence notable lorsque l’entité consolidante dispose, directement
ou indirectement, d’une fraction au moins égale à 20 % des droits de vote.

4. Exceptions à l’obligation de consolidation


Quelques exceptions à l’obligation de consolidation sont précisées par les articles L. 233‑17,
L. 233‑17‑1 et L. 233‑19 du Code de commerce : elles concernent les sept cas suivants :
•• Pour l’obligation de présenter des comptes consolidés :
–– les sociétés sous le contrôle d’une entreprise qui les inclut dans ses comptes consolidés
et publiés. Toutefois, l’exemption est subordonnée à la condition qu’un ou p ­ lusieurs
actionnaires ou associés de l’entreprise contrôlée représentant au moins le dixième de
son capital social ne s’y opposent pas ;
–– les sociétés dont l’ensemble constitué avec les entreprises qu’elle contrôle ne dépasse
pas pendant deux exercices successifs une taille déterminée par référence à deux de
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Partie 3 Comptes de groupe

trois critères fixés par décret (chiffre d’affaires : 48 millions d’euros, total du bilan :
24 millions d’euros, effectif : 250). Le calcul à effectuer pour chaque critère des seuils
d’établissement des comptes consolidés consiste à additionner à partir des comptes
annuels arrêtés, les chiffres de la société mère à ceux des entreprises contrôlées, c’est-
à-dire celles qui se trouvent sous contrôle exclusif ou conjoint ;
–– lorsque toutes les sociétés contrôlées, de manière exclusive ou conjointe, présentent,
tant individuellement que collectivement, un intérêt négligeable par rapport à
­l’objectif d’image fidèle.
•• Pour la possibilité de laisser en dehors de la consolidation une filiale ou une parti-
cipation :
–– lorsque des restrictions sévères et durables remettent en cause substantiellement le
contrôle ou l’influence exercée par la société consolidante sur la filiale ou la participa-
tion ou les possibilités de transfert de fonds par la filiale ou la participation ;
–– lorsque les actions ou parts d’une filiale ou participation ne sont détenues qu’en vue
de leur cession ultérieure ;
–– lorsqu’une filiale ou une participation ne représente, seule ou avec d’autres, qu’un
intérêt négligeable par rapport à l’objectif d’image fidèle ;
–– lorsque les informations nécessaires à l’établissement des comptes consolidés ne
peuvent être obtenues sans frais excessifs ou dans des délais compatibles.
Le premier cas n’est applicable que par les sociétés qui n’émettent pas des valeurs mobi-
lières admises aux négociations sur un marché réglementé ou des titres de créances
négociables. Le second cas ne peut s’appliquer dès lors qu’une entreprise liée au groupe
est une entité d’intérêt public (établissement de crédit et société de financement, entre-
prise d’assurance, entité dont les titres sont admis à la négociation sur un marché régle-
menté, entité faisant appel à la générosité publique). Les quatre derniers cas, qui ne
concernent que des filiales ou participations, sont d’application facultative.
Lorsqu’une entreprise est sortie du périmètre de consolidation, ses titres sont compta-
bilisés en « Titres de participation » dans les comptes consolidés.

B Selon les normes internationales


Ces règles sont déterminées par les normes :
•• IFRS 10, qui précise que « l’objectif de la présente norme est d’établir des principes
pour la présentation et la préparation des états financiers consolidés d’une entité
qui contrôle une ou plusieurs autres entités » (§ 1). Elle appelle « filiale » (annexe A)
« une entité contrôlée par une autre entité (appelée la société mère) ».
•• IFRS 11, qui précise également que l’objectif est d’établir des principes pour des entités
qui ont des intérêts dans des opérations contrôlées conjointement (partenariats). Elle
distingue deux types de contrôle conjoint : les activités conjointes (joint-opérations)
et les coentreprises (joint-ventures) (§ 1).
•• IAS 28, qui évoque les notions d’entité associée et d’influence notable. Il y a donc lieu,
outre la notion de filiale définie ci-dessus, d’analyser la notion de contrôle, la notion
d’entité associée et d’influence notable, la notion d’activité conjointe, de coentreprise
et de contrôle conjoint.

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Chapitre 7 Cadre légal et réglementaire, périmètre, méthodes et processus de consolidation

1. La notion de contrôle
Définition
Le contrôle d’une entité faisant l’objet d’un investissement est ainsi défini (IFRS 10
annexe A) : « Un investisseur contrôle une entité faisant l’objet d’un investissement
lorsqu’il est exposé ou qu’il a droit à des rendements variables en raison de ses liens
avec l’entité faisant l’objet d’un investissement et qu’il a la capacité d’influer sur ces
rendements du fait du pouvoir qu’il détient sur celle-ci. »

Le contrôle comporte trois critères nécessaires caractérisant les liens entre l’entité
détentrice présentant ses comptes consolidés et l’entité détenue susceptible d’être
incluse dans le périmètre de consolidation. Ces trois critères sont le pouvoir, l’exposi-
tion à la variabilité des rendements de l’entité détenue et la capacité d’utiliser le pouvoir
pour influencer le montant des rendements :
•• Le pouvoir est défini par l’IFRS 10 (§ 10). Un investisseur détient le pouvoir sur une entité
émettrice lorsqu’il a des droits effectifs qui lui confèrent la capacité actuelle de diriger les
activités pertinentes, à savoir les activités qui ont une incidence importante sur les rende-
ments de l’entité émettrice. Le pouvoir peut être conféré par les droits de vote ou résul-
ter de circonstances où les droits de vote ne sont pas déterminants. Le pouvoir par
les droits de vote n’implique pas que la majorité absolue de ceux-ci soit détenue. Une
majorité relative est suffisante dans de nombreux cas de figure, par exemple lorsque
les autres actionnaires sont très dispersés et qu’il est peu vraisemblable qu’ils se coa-
lisent pour prendre le pouvoir. En outre, les droits de vote potentiels peuvent être pris
en compte à condition qu’ils soient exerçables et substantifs. Le pouvoir peut aussi
être obtenu par des moyens autres que les droits de vote, en particulier lorsque ceux-ci
ne s’exercent pas sur les activités pertinentes. Il en est ainsi du droit de désigner et de
révoquer la direction générale de la cible, des droits de désigner ou de révoquer l’entité
qui dirige les activités pertinentes de la cible, des droits de décider la cible à conclure
des opérations à l’avantage de l’entité, des droits à prendre des décisions figurant dans
un contrat de direction générale. Il est ainsi notamment dans nombre des entités ad
hoc. Les droits détenus dans une cible doivent être substantiels, c’est-à-dire que l’entité
doit être en mesure de les exercer effectivement. Si l’exercice des droits est soumis à des
restrictions qui sont dissuasives, ces droits seront considérés comme non substantiels.
•• Le pouvoir doit aussi permettre d’agir sur le montant des rendements (le terme « ren-
dements » s’entendant de façon large). Ce peut être la perception de dividendes, d’inté-
rêts, de commissions versés par la cible, l’évolution de la valeur de l’investissement de
l’entité dans la cible, le boni de liquidation de la cible, des avantages auxquels l’entité
est seule à pouvoir accéder, tels que les synergies entre les actifs de l’entité et ceux de
la cible (réalisation d’économies d’échelle, réduction de coûts, etc.). Un rendement peut
être positif ou négatif. Il faut que ­l’investisseur puisse exercer son pouvoir issu des liens
qu’il a sur une entité pour influer sur le montant des rendements de cette entité.
•• Le troisième pilier de la définition du contrôle repose sur la détermination de la nature
du lien existant entre l’entité qui dispose du pouvoir dans la cible et les résultats de
celle-ci. L’entité qui dispose du pouvoir et agit pour son propre compte détient le
contrôle de la cible tandis que celle qui dispose du pouvoir pour le compte d’un man-
dant ne contrôle pas la cible.
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Partie 3 Comptes de groupe

2. Notions d’entité associée et d’influence notable


Définitions
• Une entité associée (IAS 28 § 3) « est une entité dans laquelle l’investisseur (l’en-
tité détentrice) a une influence notable ».
• L’influence notable est le pouvoir de participer aux décisions relatives aux poli-
tiques financières et opérationnelles de l’entité détenue, sans toutefois exercer un
contrôle ou un contrôle conjoint sur ces politiques.

Si une entité (un investisseur) détient, directement ou indirectement (ex. : par le biais
de filiales), 20 % ou davantage des droits de vote dans l’entité détenue, il est présumé
avoir une influence notable, sauf à démontrer clairement que ce n’est pas le cas. Inver-
sement, si l’entité détient, directement ou indirectement (ex. : par le biais de filiales),
moins de 20 % des droits de vote dans l’entreprise détenue, il est présumé ne pas avoir
d’influence notable, sauf à démontrer clairement que cette influence existe. L’existence
d’une participation importante ou majoritaire d’une autre entité n’exclut pas nécessai-
rement que l’entité ait une influence notable.
L’existence de l’influence notable d’une entité est habituellement mise en évidence par
une ou plusieurs des situations suivantes :
–– représentation au Conseil d’administration ou à l’organe de direction équivalent de
l’entreprise détenue ;
–– participation au processus d’élaboration des politiques, et notamment participation
aux décisions relatives aux dividendes et autres distributions ;
–– transactions significatives entre l’investisseur et l’entreprise détenue ;
–– échange de personnels dirigeants ;
–– fourniture d’informations techniques essentielles.

3. Notions de partenariat, d’activité conjointe, de coentreprise


et de contrôle conjoint
Définitions
• Un partenariat (joint-arrangement) ou accord conjoint est un accord dans lequel
deux parties ou plus exercent un contrôle en commun. L’IFRS 11 distingue deux
types de partenariats : l’activité conjointe et la coentreprise.
• Le contrôle conjoint est un partage contractuellement convenu du contrôle exercé
sur une opération, qui n’existe que dans le cas où les décisions concernant les acti-
vités pertinentes requièrent le consentement unanime des parties partageant le
contrôle.
• Une activité conjointe est un partenariat dans lequel les parties qui exercent un
contrôle conjoint sur l’opération ont des droits sur les actifs, et des obligations au
titre des passifs, relatifs à celle-ci.
• Une coentreprise est un partenariat dans lequel les parties qui exercent un contrôle
conjoint sur l’opération ont des droits sur l’actif net de celle-ci.

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Chapitre 7 Cadre légal et réglementaire, périmètre, méthodes et processus de consolidation

L’IFRS 11 emprunte beaucoup à l’IFRS 10. Elle partage avec celle-ci les deux notions
essentielles de pouvoir et d’activités pertinentes, ainsi que les liens avec les rendements
qui découlent de ce pouvoir. La différence est que l’exercice de ce pouvoir sur les activi- NOTRE CONSEIL
tés pertinentes exige le consentement unanime des parties signataires de l’accord. Pour distinguer les
activités conjointes
Exemple et les entités sous
◗◗ Les sociétés anonymes Alpha et Bêta ont créé une société à responsabilité limitée Gamma contrôle conjoint
(coentreprises),
en vue d’effectuer des opérations en commun et d’y exercer un contrôle conjoint. Elles ont
indépendamment de
apporté chacune en capital une somme de 100 000 €, à charge pour la société Gamma de réa- la forme juridique,
liser les investissements nécessaires. Il est prévu qu’au moment de la dissolution de la société vérifiez si les
Gamma, l’actif net résiduel sera réparti égalitairement entre les deux sociétés constituantes. coentrepreneurs ont
Par ailleurs, les sociétés Alpha et Bêta ont créé une société en participation Delta régie par des droits sur tout
ou partie des actifs
les articles 1871 à 1873 du Code civil. Cette société n’a pas la personnalité morale et pour
et passifs faisant
son fonctionnement les sociétés Alpha et Bêta ont fait des apports de biens et d’espèces l’objet de l’accord
qu’ils reprendront lors de la dissolution de la société. et des charges ou
Dans le premier cas, la société Gamma est une coentreprise. des produits qui en
découlent (pour les
Dans le second cas, la société Delta est une activité conjointe. ◗ activités communes)
ou bien s’ils n’ont des
4. Exceptions à l’obligation de consolidation droits que sur l’actif
Quelques exceptions à l’obligation de consolidation sont précisées par l’IFRS 10. résiduel (pour les
coentreprises).
IFRS 10 § 4
■■« Une société mère n’est pas tenue de présenter des états financiers consolidés si toutes
les conditions suivantes sont remplies :
a) il s’agit d’une filiale entièrement détenue, ou encore d’une filiale partiellement détenue
par une autre entité et tous ses autres propriétaires, y compris ceux qui ne sont générale-
ment pas habilités à voter, ont été informés que la société mère ne présente pas d’états
financiers consolidés et ne s’y opposent pas ;
Il ne faut pas intégrer
b) ses instruments de dette ou de capitaux propres ne sont pas négociés sur un marché orga- aux états financiers
nisé (une bourse des valeurs nationale ou étrangère ou un marché de gré à gré, y compris consolidés les régimes
un marché local ou régional) ; d’avantages postérieurs
c) elle n’a pas déposé, et n’est pas en voie de déposer, ses états financiers auprès d’une auto- à l’emploi ou d’autres
avantages à long terme
rité de réglementation des valeurs mobilières ou d’une autre autorité de réglementation,
pour lesquels s’applique
aux fins d’émettre des instruments d’une catégorie quelconque sur un marché organisé ; l’IAS 19 « Avantages du
d) sa société mère ultime ou l’une de ses sociétés mères intermédiaires produit des états personnel »
financiers consolidés mis à la disposition du public, qui sont conformes aux normes IFRS. (  chapitre 6).

Les cas d’exclusion de la consolidation sont extrêmement rares dans l’IFRS 10.


Exemple
◗◗ Une filiale n’est pas exclue du périmètre de consolidation lorsque ses activités sont dis-
semblables de celles des autres entités du groupe. Si lors de l’acquisition, une filiale (ou une
coentreprise) satisfait aux critères lui permettant d’être classée comme détenue en vue de
la vente selon IFRS 5 « Actifs non courants détenus en vue de la vente et activités aban-
données », elle doit être comptabilisée selon cette dernière norme (évaluation au montant
le plus bas entre sa valeur comptable et sa juste valeur diminuée des coûts de vente). ◗

 MINI-CAS 2

193
Partie 3 Comptes de groupe

3  Méthodes applicables
A Selon les normes françaises
Les règlements 99‑02 du CRC et 2020-01 de l’ANC précisent également (comme
l’article L. 233‑18 du Code de commerce) que les comptes des entités placées sous
le contrôle exclusif de l’entité consolidante sont consolidés par intégration globale,
les comptes des entités contrôlées conjointement avec d’autres actionnaires ou
associés par l’entité consolidante sont consolidés par intégration proportionnelle
et les comptes des entités pour lesquelles l’entité consolidante exerce une influence
notable par mise en équivalence (fig. 7.1).

Contrôle Contrôle Influence


exclusif conjoint notable

Intégration Intégration Mise en


globale proportionnelle équivalence

Figure 7.1.  Formes de contrôle et méthodes applicables en consolidation


(normes françaises)

1. Intégration globale
Règlement 2020-01 de l’ANC, art. 221-2
■■L’intégration globale consiste à :
–– intégrer dans les comptes de l’entité consolidante les éléments des comptes des entre-
prises consolidées, après retraitements éventuels ;
–– répartir les capitaux propres et le résultat entre les intérêts de l’entité consolidante et les
intérêts des autres actionnaires ou associés dits « intérêts minoritaires » ;
–– éliminer les opérations et comptes entre l’entité intégrée globalement et les autres ­entités
comprises dans le périmètre de consolidation.

2. Intégration proportionnelle
Règlement 2020-1 de l’ANC, art. 221-3
■■L’intégration proportionnelle consiste à :
–– intégrer dans les comptes de l’entité consolidante la fraction représentative de ses inté-
rêts dans les comptes de l’entité consolidée, après retraitements éventuels ; aucun intérêt
minoritaire n’est donc constaté ;
–– éliminer les opérations et comptes entre l’entreprise intégrée proportionnellement et les
autres entités comprises dans le périmètre de consolidation.

194
Chapitre 7 Cadre légal et réglementaire, périmètre, méthodes et processus de consolidation

3. Mise en équivalence
Règlement 2020-01 de l’ANC art. 221-4
■■La mise en équivalence appliquée aux titres détenus par les entités sous influence notable
consiste à :
–– substituer à la valeur comptable des titres détenus, la quote-part des capitaux propres, y
compris le résultat de l’exercice, déterminés conformément aux méthodes comptables
appliquées dans les comptes consolidés ;
–– éliminer les opérations et comptes entre l’entité mise en équivalence et les autres entités
comprises dans le périmètre de consolidation.

B Selon les normes internationales


Définies par les normes IFRS 10, IAS 28 et IFRS 11, les méthodes applicables (fig. 7.2)
sont :
•• La consolidation (proprement dite), pour les filiales.
•• La mise en équivalence, pour les entités associées et coentreprises.
•• La consolidation partielle, pour les activités conjointes.
Coentreprises
Contrôle Activités
et entités
exclusif conjointes
associées

Consolidation
Consolidation Mise en
(Intégration
partielle équivalence
globale)

Figure 7.2.  Formes de contrôle et méthodes applicables en consolidation


(normes internationales)

1. Consolidation (proprement dite)


Définition
La consolidation (proprement dite) consiste à combiner les éléments semblables
d’actifs, passifs, capitaux propres, produits, charges et flux de trésorerie de la société
mère avec ceux de ses filiales.

Afin que les états financiers consolidés présentent l’information financière du groupe
(actifs, passifs, capitaux propres, produits, charges, flux de trésorerie) comme celle
d’une entité économique unique, les étapes ci-dessous sont alors suivies (comme dans
le cas de l’intégration globale en normes françaises) :
•• Les éléments semblables de la mère et des filiales sont totalisés ligne par ligne.
•• La valeur comptable de la participation de la société mère dans chaque filiale et la
quote-part de la société mère dans les capitaux propres de chaque filiale sont ­éliminées.
195
Partie 3 Comptes de groupe

•• Les actifs, passifs, capitaux propres, produits, charges, flux de trésorerie relatifs aux
transactions entre entités du groupe sont éliminés.
•• Les intérêts minoritaires (appelés « participations ne donnant pas le contrôle ») dans
le résultat et l’actif net des filiales consolidées sont identifiés séparément des capi-
taux propres et du résultat de la société mère.

2. Mise en équivalence
Définition
La méthode de la mise en équivalence consiste à comptabiliser initialement la par-
ticipation au coût et à l’ajuster par la suite pour prendre en compte les changements
de la quote-part de l’investisseur dans l’actif net de l’entité émettrice qui surviennent
postérieurement à l’acquisition.

Le résultat net de l’investisseur comprend sa quote-part du résultat net de l’entité


émettrice, et les autres éléments du résultat global de l’investisseur comprennent sa
quote-part des autres éléments du résultat global de l’entité émettrice.

3. Consolidation partielle
Définition
La consolidation partielle est une méthode de comptabilisation selon laquelle la
quote-part d’une activité conjointe dans chacun des actifs, passifs, produits et charges
de l’entité contrôlée conjointement est regroupée, ligne par ligne, avec les éléments
similaires dans les états financiers de l’entité assumant le contrôle conjoint.

IFRS 11 (§ 20)
■■Le coparticipant doit comptabiliser les éléments suivants relativement à ses intérêts dans
une activité conjointe :
–– ses actifs, y compris sa quote-part des actifs détenus conjointement, le cas échéant ;
–– ses passifs, y compris sa quote-part des passifs assumés conjointement, le cas échéant ;
–– les produits qu’il a tirés de la vente de sa quote-part de la production générée par
­l’activité conjointe  ;
–– sa quote-part des produits tirés de la vente de la production générée par l’activité
conjointe ;
–– les charges qu’il a engagées, y compris sa quote-part des charges engagées conjointe-
ment, le cas échéant.

4. La comparaison des méthodes de consolidation


Les méthodes des normes IFRS et des règlements 99‑02 et 2020-01 ne divergent pas,
sauf en matière ­d’influence notable (tab. 7.2).

196
Chapitre 7 Cadre légal et réglementaire, périmètre, méthodes et processus de consolidation

Tableau 7.2.  Méthodes de consolidation utilisées par les normes IFRS et les normes françaises

Normes IFRS 10,11, IAS 28 Normes françaises 99-02 et 2020-01

Méthode de Méthode
Type de contrôle Type de contrôle
consolidation de consolidation

Contrôle Consolidation Contrôle exclusif Intégration globale


(proprement dite)

Contrôle conjoint Consolidation Contrôle conjoint, Intégration


activités conjointes partielle coentreprises proportionnelle

Contrôle conjoint Mise en


coentreprises équivalence

Influence notable Mise en Influence notable Mise en


équivalence équivalence

 MINI-CAS 2 • MINI-CAS 3

4  Pourcentages de contrôle et d’intérêts


Définitions
• Le pourcentage de contrôle représente le pourcentage de droits de vote que peut
avoir la société consolidante, soit directement, soit indirectement sur une filiale ou
une participation.
• Le pourcentage d’intérêts représente la quote-part du patrimoine de la filiale ou
de la participation que possède la société consolidante ; le pourcentage de contrôle
et le pourcentage d’intérêts de la société consolidante sur une filiale ou une parti-
cipation peuvent être différents.

La détermination de ces pourcentages est utile pour les raisons suivantes :


•• Le pourcentage de contrôle permet de déterminer si une société entre dans le péri-
mètre de consolidation et quelle méthode lui est applicable.
•• Le pourcentage d’intérêts permet de déterminer les intérêts majoritaires et minori-
taires directs ou indirects, en particulier dans le cas d’une consolidation directe.
Dans certains cas, le calcul du pourcentage de contrôle et du pourcentage d’intérêts Le programme de l’UE 4
du DSCG impose
pose des difficultés. de traiter les opérations
de consolidation
Exemple 1
par la méthode
◗◗ Une société A possède 40 % des actions d’une société B dont 20 % du capital est consti- de la consolidation
tué d’actions à dividende prioritaire sans droit de vote. directe.

197
Partie 3 Comptes de groupe

Actions
A Autres
de préférence

20 %

40 % 40 %

Le pourcentage d’intérêts de la société consolidante A sur la société B est de 40 % alors


que, du fait de l’existence des actions sans droit de vote, le pourcentage de contrôle de A
40 %
sur B est de = 50 %. ◗
100 % – 20 %
Exemple 2
◗◗La société A possède 60 % des actions et droits de vote de B. Par ailleurs la société B a émis
un emprunt à obligations convertibles en actions représentant 20 % du capital. La société
A a souscrit 50 % de ces obligations.
En normes françaises, lorsque des droits de vote potentiels existent, les quotes-parts du
résultat ou de variations des capitaux propres attribuées à la société mère et aux intérêts
minoritaires sont déterminées sur la base des pourcentages de participation actuels et ne
reflètent pas l’exercice ou la conversion possibles des droits de vote potentiels. Le pour-
centage de contrôle de A sur B serait donc de 60 %.
Au contraire, pour le calcul du pourcentage de contrôle en normes IFRS, il faut tenir
compte des droits de vote potentiels attachés aux obligations convertibles en actions : le
pourcentage de contrôle de A sur B est donc de (60 + 20 × 50 %) / (100 + 20) = 58,33 %.
Le pourcentage d’intérêts de A sur B serait de 60 % (en normes françaises, comme en
normes internationales). ◗

Exemple 3
◗◗ Une société A possède 30 % des actions d’une société B, laquelle possède 60 % des
actions du capital d’une société C : il n’y a pas d’actions sans droit de vote.

30 % 60 %
A B C

Le pourcentage d’intérêts de la société consolidante sur la société C est de


30 %  ×  60 % = 18 % alors que le pourcentage du contrôle est nul car la société A ne
disposant pas de la détention de la majorité des droits de vote de B ne peut indirectement
contrôler la société C. ◗

Exemple 4
◗◗ Une société A possède 60 % des actions d’une société B, laquelle possède 30 % des
actions du capital d’une société C : il n’y a pas d’actions sans droit de vote.

198
Chapitre 7 Cadre légal et réglementaire, périmètre, méthodes et processus de consolidation

60 % 30 %
A B C

Le pourcentage d’intérêts de la société consolidante sur la société C est de


60 % × 30 % = 18 % alors que le pourcentage de contrôle de la société A sur la société C
est de 30 %. En effet, la société B est contrôlée par la société A (plus de 50 % des droits de
vote) et le pourcentage de contrôle de B sur C est de 30 %. De manière indirecte, en fait,
A a une influence sur C au niveau de 30 %. ◗

Exemple 5
◗◗ Une société A possède 80 % des actions d’une société B, laquelle possède 60 % des actions
d’une société C, laquelle possède 70 % des actions d’une société D, laquelle possède 10 %
des actions de la société B : il n’y a pas d’actions sans droit de vote.

80 % 60 % 70 %
A B C D

10 %

Les pourcentages d’intérêts de A sur B, de A sur C et de A sur D peuvent être déterminés


de la manière suivante :

•• b = 0,80 + 0,10 d •• b = 83,5 %


•• c = 0,60 b •• c = 50,1 %
•• d = 0,70 c •• d = 35,07 % ◗

 CAS PRATIQUE 4

5  Schéma de base du processus de consolidation


Le processus de consolidation se présente comme suit (fig. 7.3).

199
Partie 3 Comptes de groupe

NORMES FRANÇAISES

Comptes sociaux Comptes sociaux Comptes sociaux


Comptes sociaux
des filiales des filiales des sociétés sous
de la société mère
(contrôle exclusif) communes influence notable

Retraitement Retraitement Retraitement


de préconsolidation de préconsolidation de préconsolidation
pour homogénéité pour homogénéité pour homogénéité

Cumul des données de base homogénéisées

Retraitement comptes réciproques

Retraitement des titres mis en équivalence

Retraitement des titres intégrés


(globalement et proportionnellement)

Établissement des bilan et compte


de résultat consolidés

200
Chapitre 7 Cadre légal et réglementaire, périmètre, méthodes et processus de consolidation

NORMES INTERNATIONALES (HORS ACTIVITÉS CONJOINTES)

Comptes sociaux
Comptes sociaux Comptes sociaux
des coentreprises
de la société mère des filiales
et entités associées

Retraitement Retraitement
de préconsolidation de préconsolidation
pour homogénéité pour homogénéité

Cumul des données de base homogénéisées

Retraitement comptes réciproques

Retraitement des titres mis en équivalence

Retraitement des titres intégrés

Établissement de l’état de la situation financière


et de l’état du résultat net et autres éléments
du résultat global consolidés

Figure 7.3.  Processus d’établissement du bilan et du compte de résultat consolidés

A Saisie des données de base


La consolidation, surtout celle qui s’effectue par intégration (globale ou proportion-
nelle) nécessite une information aussi homogène que possible des sociétés à consolider.
Ces informations, généralement fournies sous formes de balances après régularisations
d’inventaire (balance ayant servi à établir les comptes sociaux : bilan et compte de
résultat) doivent remplir un certain nombre de caractéristiques ou sinon être retraitées.
Généralement (  chapitre 12), comme il est nécessaire que les données de chaque
filiale, voire de chaque participation, doivent être homogènes pour être cumulées, les
retraitements s’effectuent dans le cadre des opérations de préconsolidation (fig. 7.3,
sans détermination des intérêts minoritaires).

201
Partie 3 Comptes de groupe

1. Caractéristiques des données de base


Les comptes consolidés sont établis à une date qui est généralement la date de clôture
des comptes de l’entité consolidante.
Date d’élaboration. En normes françaises (Code de commerce, art. L. 233‑25), sous
réserve de justifier ce choix dans l’annexe, les comptes consolidés peuvent être établis à
une date différente de celle des comptes annuels de la société consolidante, à condition
que cette date soit retenue par la majorité des entreprises comprises dans la consolida-
tion pour leurs comptes sociaux.
En normes internationales, selon l’IFRS 10 (§ B 92 et 93), les états financiers de la
société mère et de ses filiales utilisés pour l’établissement des états financiers consoli-
dés doivent être établis à la même date dite de « reporting ». Lorsque les dates de repor-
ting de la société mère et d’une filiale sont différentes, la filiale prépare, pour les besoins
de la consolidation, des états financiers supplémentaires à la même date que les états
financiers de la société mère, à moins que cela ne soit impossible à faire.
Homogénéité. Les états financiers consolidés doivent être établis en utilisant des
méthodes comptables uniformes pour des transactions et autres événements sem-
blables dans des circonstances similaires. Le principe d’homogénéité à respecter lors
de l’élaboration des comptes consolidés porte à la fois sur l’évaluation et la présenta-
tion de l’ensemble des éléments du bilan, du compte de résultat ainsi que des informa-
tions fournies dans l’annexe. Ce principe suppose que soit défini un plan comptable de
consolidation fixant les règles et méthodes d’évaluation et de classement retenues au
niveau des comptes consolidés (ex. : retraitements  chapitres 8 et 9).

2. Cumul des données de base


Les données de base (balances) après retraitements et reclassements (dites « écritures
de préconsolidation ») sont d’abord cumulées (uniquement en ce qui concerne les
sociétés consolidées intégrées totalement ou partiellement). Ce cumul peut s’effectuer
sous forme de tableaux ou d’écritures comptables. On peut obtenir une balance cumu-
lée (qui permet d’établir un bilan cumulé et un compte de résultat cumulé). Les données
des sociétés consolidées proportionnellement ne sont prises que pour leur quote-part.

Rendez-vous
MÉTHODE
Préparer un bilan et un compte de résultat consolidés
Il est souhaitable, dans la mesure où l’on désire séparer la préparation du bilan
consolidé de la préparation du résultat consolidé, de ne prendre en compte, pour le
bilan que les comptes de bilan de la balance (avec un compte « Résultat ») et pour
le compte résultat que les comptes de charges et de produits de la balance (avec un
compte « Résultat » représentant le solde). Les deux comptes de « Résultat », celui
du bilan et celui du compte de résultat, doivent être réciproques.

202
Chapitre 7 Cadre légal et réglementaire, périmètre, méthodes et processus de consolidation

B Ajustements, retraitements et éliminations


Après avoir établi un bilan ou un compte de résultat cumulé (ou une balance) il est
nécessaire d’effectuer un certain nombre d’ajustements, de retraitements, d’élimina-
tions de comptes réciproques avant d’obtenir les comptes consolidés.
Ces opérations peuvent se réaliser en effectuant de simples additions ou soustractions
soit en enregistrant des écritures comptables. Dans la suite de notre exposé, nous utili-
serons la méthode des écritures comptables.
Dans les écritures comptables, les écritures du bilan, comme précédemment évoqué
pour le cumul des données de base, peuvent être intégrées avec celles du retraitement
du compte de résultat.
Ainsi une dotation complémentaire de 1 000 aux amortissements, opération intéres-
sant à la fois le bilan et le compte de résultat, serait comptabilisée ainsi :

Dotation aux amortissements des immobilisations 1 000


Amortissement des immobilisations 1 000
Dotation complémentaire

Il est également possible, et c’est la méthode que nous utiliserons par la suite, d’user du
compte « Résultat » comme d’un compte de liaison entre les opérations enregistrées
dans un journal conduisant à l’établissement du bilan consolidé et des opérations enre-
gistrées dans un journal conduisant à l’établissement du compte de résultat consolidé.

Pour le retraitement du bilan

Résultat 1 000
Amortissement des immobilisations 1 000
Dotation complémentaire

Pour le retraitement du compte de résultat

Dotations aux amortissements des immobilisations 1 000


Résultat 1 000
Dotation complémentaire

203
Partie 3 Comptes de groupe

Rendez-vous
MÉTHODE
Choisir et justifier les écritures comptables
•• Nous utilisons systématiquement le compte « Intérêts minoritaires sur capital
et réserves » pour les éléments concernant le capital et les réserves et le compte
« Intérêts minoritaires sur résultat » pour les éléments concernant le résultat.
Nous aurions pu utiliser plus simplement « Intérêts minoritaires » et « Résultats
minoritaires ».
•• Nous distinguons toujours, dans les écritures conduisant au bilan, entre les « Intérêts
minoritaires sur capital et réserves » et les « Intérêts minoritaires sur résultat ».
Nous ne faisons en revanche pas la distinction dans les écritures conduisant au
résultat (la séparation entre le résultat attribué à la société mère et le résultat
attribué aux intérêts minoritaires pouvant être effectuée à partir des écritures
réciproques conduisant au bilan).
En IFRS, dans l’état de situation financière l’ensemble des intérêts minoritaires est
inscrit dans le poste « capitaux propres attribuables aux participations ne donnant
pas le contrôle » (  chapitre 4) Même lorsque des opérations seront enregistrées
en normes IFRS nous utiliserons toujours (par mesure de simplification) le vocable
« Intérêts minoritaires » (sur capital et réserves ou sur le résultat) » plutôt que le
vocable « Capitaux propres (ou résultats) attribuables aux participations ne donnant
pas le contrôle ».

Exemple
◗◗ Exemple simple d’établissement de comptes consolidés
Remarque préliminaire : cet exemple simple a pour but d’offrir une vue d’ensemble des opé-
rations conduisant à l’établissement d’un bilan et d’un compte de résultat consolidés à partir
de comptes sociaux homogènes (  chapitre 11).
La société Alpha, société anonyme au capital de 10 000 k€ a pris une participation dans les
sociétés Bêta, Gamma et Delta au moment de la constitution desdites sociétés. Compte
tenu de la taille du groupe, elle utilise les règles françaises relatives aux comptes consoli-
dés. Cette participation est de 75 % dans la société Bêta, de 50 % dans la société Gamma
(la société Alpha partage le contrôle de la société Gamma avec la société Oméga) et de
25 % de la société Delta. La société Bêta sera intégrée globalement, la société Gamma
intégrée proportionnellement et la société Delta mise en équivalence.
Après retraitements d’homogénéité, les bilans et comptes de résultat (extrêmement sim-
plifiés) des sociétés Alpha, Bêta, Gamma et Delta se présentent comme suit (en k€) :

204
Chapitre 7 Cadre légal et réglementaire, périmètre, méthodes et processus de consolidation

Bilan de la société Alpha

Actifs non courants 7 000 Capital 10 000


Titres de participation Bêta 6 000 Réserves 5 000
Titres de participation Gamma 3 000 Résultat 1 000
Titres de participation Delta 1 000 Passifs non courants 3 000
Actifs courants 9 000 Passifs courants 7 000
Total 26 000 Total 26 000

Bilan de la société Bêta

Actifs non courants 10 000 Capital 8 000


Actifs courants 13 000 Réserves 3 000
Résultat 1 000
Passifs non courants 6 000
Passifs courants 5 000
Total 23 000 Total 23 000

Bilan de la société Gamma

Actifs non courants 12 000 Capital 6 000


Actifs courants 9 000 Réserves 4 000
Résultat 1 000
Passifs non courants 5 000
Passifs courants 5 000
Total 21 000 Total 21 000

Bilan de la société Delta

Actifs non courants 10 000 Capital 4 000


Actifs courants 14 000 Réserves 3 000
Résultat 1 000
Passifs non courants 6 000
Passifs courants 10 000
Total 24 000 Total 24 000

Compte de résultat de la société Alpha

Charges d’exploitation 19 000 Produits d’exploitation 20 000


Charges financières 1 300 Produits financiers 1 800
Impôt sur les sociétés 500
Résultat 1 000
Total 21 800 Total 21 800

205
Partie 3 Comptes de groupe

Compte de résultat de la société Bêta

Charges d’exploitation 11 500 Produits d’exploitation 14 000


Charges financières 2 000 Produits financiers 1 000
Impôt sur les sociétés 500
Résultat 1 000
NOTRE CONSEIL Total 15 000 Total 15 000
Le PCG (règlement
2014-03 de l’ANC Compte de résultat de la société Gamma
art. 111-1) s’applique
en France « à toute Charges d’exploitation 10 400 Produits d’exploitation 12 000
personne physique
Charges financières 1 600 Produits financiers 1 500
ou morale soumise
à l’obligation Impôt sur les sociétés 500
légale d’établir des Résultat 1 000
comptes annuels
comprenant le bilan, Total 13 500 Total 13 500
le compte de résultat
et une annexe ». Compte de résultat de la société Delta
Il comprend une
liste de comptes
(art. 932-1) avec Charges d’exploitation 9 000 Produits d’exploitation 10 000
une numérotation Charges financières 300 Produits financiers 800
spécifique pour Impôt sur les sociétés 500
chaque compte.
En comptes Résultat 1 000
consolidés, Total 10 800 Total 10 800
que ce soit en
normes françaises
(règlements 99-02 du Pour l’établissement du bilan et du compte de résultat cumulés, il est possible de passer
CRC ou 2020-01 de les écritures suivantes ou de présenter les tableaux suivants :
l’ANC) ou en normes
internationales, Établissement du bilan cumulé : écritures
il n’existe pas
de disposition
équivalente. La
Actifs non courants 7 000
numérotation des
comptes utilisés Titres de participation Bêta 6 000
est donc libre. C’est Titres de participation Gamma 3 000
pourquoi, dans cet Titres de participation Delta 1 000
ouvrage, pour ce
Actifs courants 9 000
qui concerne les
écritures comptables Capital Alpha 10 000
relatives à la Réserves Alpha 5 000
consolidation, nous Résultat Alpha 1 000
n’avons pas présenté
Passifs non courants 3 000
d’informations
relatives à la Passifs courants 7 000
numérotation de Reprise bilan société Alpha
comptes.

206
Chapitre 7 Cadre légal et réglementaire, périmètre, méthodes et processus de consolidation

Actifs non courants 10 000


Actifs courants 13 000
Capital Bêta 8 000
Réserves Bêta 3 000
Résultat Bêta 1 000
Passifs non courants 6 000
Passifs courants 5 000
Reprise bilan société Bêta

Actifs non courants 6 000


Actifs courants 4 500
Capital Gamma 3 000
Réserves Gamma 2 000
Résultat Gamma 500
Passifs non courants 2 500
Passifs courants 2 500
Reprise bilan société Gamma (à 50 %)

Établissement du bilan cumulé : tableau

Société Totaux
Société Société
Gamma (bilan
Alpha Bêta
(50 %) cumulé)

Actifs non courants 7 000 10 000 6 000 23 000


Titres Bêta 6 000 6 000
Titres Gamma 3 000 3 000
Actifs

Titres Delta 1 000 1 000


Actifs courants 9 000 13 000 4 500 26 500

Total 26 000 23 000 10 500 59 500

Capital 10 000 8 000 3 000 21 000


Capitaux propres

Réserves 5 000 3 000 2 000 10 000


et passifs

Résultat 1 000 1 000 500 2 500


Passifs non courants 3 000 6 000 2 500 11 500
Passifs courants 7 000 5 000 2 500 14 500

Total 26 000 23 000 10 500 59 500

207
Partie 3 Comptes de groupe

Établissement du compte de résultat cumulé : écritures

Charges d’exploitation 19 000


Charges financières 1 300
Impôt sur les sociétés 500
Résultat 1 000
Produits d’exploitation 20 000
Produits financiers 1 800
Reprise compte de résultat Alpha

Charges d’exploitation 11 500


Charges financières 2 000
Impôt sur les sociétés 500
Résultat 1 000
Produits d’exploitation 14 000
Produits financiers 1 000
Reprise compte de résultat Bêta

Charges d’exploitation 5 200


Charges financières 800
Impôt sur les sociétés 250
Résultat 500
Produits d’exploitation 6 000
Produits financiers 750
Reprise compte de résultat Gamma (à 50 %)

Établissement du compte de résultat cumulé : tableau

Totaux
Société
Société Société (compte
Gamma
Alpha Bêta de résultat
(50 %)
cumulé)
Charges d’exploitation 19 000 11 500 5 200 35 700
Charges financières 1 300 2 000 800 4 100
Charges

Impôt sur les sociétés 500 500 250 1 250


Résultat 1 000 1 000 500 2 500
Total 21 800 15 000 6 750 43 550
Produits d’exploitation 20 000 14 000 6 000 40 000
Produits

Produits financiers 1 800 1 000 750 3 550


Total 21 800 15 000 6 750 43 550

208
Chapitre 7 Cadre légal et réglementaire, périmètre, méthodes et processus de consolidation

Pour passer du bilan cumulé et du compte de résultat cumulé au bilan et au compte de


résultat consolidés, il y a lieu de passer les écritures suivantes.
Établissement du compte du bilan consolidé : écritures
On passera trois écritures, la première pour éliminer les capitaux propres de Bêta et les
répartir entre les capitaux propres revenant à la société mère et ceux revenant aux inté-
rêts minoritaires, la seconde pour transférer la quote-part de capitaux propres de Gamma
comprise dans le bilan cumulé et de les affecter à Bêta, la troisième pour réévaluer les
titres de Delta à la valeur d’équivalence.

Capital Bêta 8 000


Réserves Bêta 3 000
Résultat Bêta 1 000
Titres de participation Bêta 8 000 × 75 % 6 000
Réserves Alpha 3 000 × 75 % 2 250
Résultat Alpha 1 000 × 75 % 750
Intérêts minoritaires sur capital et réserves 2 750
(8 000 + 3 000) × 25 %
Intérêts minoritaires sur résultat 1 000 × 25 % 250
Partage Capitaux propres Bêta

Capital Gamma 3 000


Réserves Gamma 2 000
Résultat Gamma 500
Titres de participation Gamma 6 000 × 50 % 3 000
Réserves Alpha 2 000
Résultat Alpha 500
Affection quote-part Gamma à Alpha

Titres Delta mis en équivalence 2 000


(4 000 + 3 000 + 1 000) × 25 %
Titres de participation Delta 4 000 × 25 % 1 000
Réserves Alpha 3 000 × 25 % 750
Résultat Alpha 1 000 × 25 % 250
Mise en équivalence Delta

Établissement du compte de résultat cumulé : écritures


On passera l’écriture suivante :

Résultat 250
Quote-part des résultats des sociétés mises en 250
équivalence
Quote-part résultat société Delta

Bilan et compte de résultat


On obtiendra donc enfin les bilans et compte de résultat suivants :
209
Partie 3 Comptes de groupe

Bilan consolidé du groupe Alpha

Actifs non courants (1) 23 000 Capital (3) 10 000


Titres Delta mis en équivalence 2 000 Réserves groupe (4) 10 000
Actif courants (2) 26 500 Résultat groupe (5) 2 500
Intérêts minoritaires (6) 3 000
Passifs non courants (7) 11 500
Passifs courants (8) 14 500

Total 51 500 Total 51 500


(1) 7 000 + 10 000 + 6 000
(2) 9 000 + 13 000 + 4 500
(3) Capital société Alpha
(4) 5 000 + 2 250 + 2 000 + 750
(5) 1 000 + 750 + 500+ 250
(6) sur capital et réserves : 2 750 ; sur résultat : 250 ; total : 2 750 + 250 = 3 000
(7) 3 000 + 6 000 + 2 500
(8) 7 000 + 5 000 + 2 500

Compte de résultat consolidé du groupe Alpha

Charges d’exploitation (1) 35 700 Produits d’exploitation (6) 40 000


Charges financières (2) 4 100 QP résultat société mise 250
en équivalence
Impôt sur les sociétés (3) 1 250 Produits financiers (7) 3 550
Résultat groupe (4) 2 500
Résultat Minoritaires (5) 250
Total 43 800 Total 43 800
(1) 19 000 + 11 500 + 5 200
(2) 1 300 + 2 000 + 800
(3) 500 + 500+ 250
(4) Voir bilan
(5) Voir note 6 bilan
(6) 20 000 + 14 000 + 6 000
(7) 1 800 + 1 000 + 750

6  Comptes combinés
Les entités qui constituent un ensemble, mais dont la cohésion ne résulte pas de liens de
participation (et qui ne sont pas, de ce fait, en mesure d’établir des comptes consolidés),
peuvent préparer des comptes combinés afin de présenter les comptes de cet ensemble
comme si celui-ci était formé d’une seule entité.
Des comptes combinés peuvent être établis notamment dans les différentes situations
suivantes :

210
Chapitre 7 Cadre légal et réglementaire, périmètre, méthodes et processus de consolidation

–– entités dirigées par la même personne ou un même groupe de personnes ayant des
intérêts communs ;
–– entités dont le propriétaire est la même personne physique ou les membres d’une
même famille ;
–– entités des secteurs coopératifs ou mutualistes dans lesquels les différentes organi-
sations, non nécessairement liées juridiquement entre elles, forment un ensemble
homogène à stratégie et direction communes ;
–– entités liées entre elles par un accord de partage de résultat suffisamment contrai-
gnant pour que leurs comptes combinés soient plus représentatifs que les comptes
isolés de chaque entité.
À ce jour, seules les entreprises d’assurance et de réassurance (article L. 345‑2 al. 3 du Code
des assurances), les coopératives agricoles et leurs unions (article 524‑6-2 du Code rural)
et les organismes nationaux de sécurité sociale qui gèrent un régime obligatoire (article
L. 114‑6 du Code de la sécurité sociale) ont l’obligation d’établir des comptes combinés.
Il faut noter que par ailleurs, l’article 141 modifié de la loi 2004‑420 du 15 mai 2001 sur
les nouvelles régulations économiques oblige le Gouvernement à déposer tous les ans,
en annexe au projet de loi de finances de l’année, un rapport relatif à l’État actionnaire
qui (§ 2) « présente des comptes combinés de toutes les entités significatives, établis-
sements et sociétés, contrôlées par l’État, et expose fidèlement la situation financière
de l’ensemble de ces entités, y compris les engagements hors bilan, son évolution pré-
visible, ainsi que les événements importants survenus entre la date de clôture de l’exer-
cice de combinaison et la date à laquelle les comptes combinés ont été établis ».

7  Consolidations directe et par paliers


Lorsqu’une société contrôle par l’intermédiaire d’une filiale une sous-filiale, la consoli-
dation peut s’effectuer selon deux techniques :
–– la technique de la consolidation directe ;
–– la technique de la consolidation par paliers.
Définitions
• La consolidation directe consiste à déterminer tout de suite au niveau de la sous-filiale
les intérêts qui reviennent à la société mère et aux minoritaires (directs et indirects).
• La consolidation par paliers consiste à déterminer au niveau de la sous-filiale, la
part qui revient à la filiale et aux minoritaires de la sous-filiale, puis de partager
l’actif net de la filiale entre la société mère et les minoritaires de la filiale.

Exemple
◗◗ Supposons que la société Alpha qui possède 80 % du capital de la société Bêta laquelle
possède 60 % du capital de la société Gamma. Le pourcentage d’intérêts d’Alpha sur
Gamma est de 80 % × 60 % = 48 %.
Dans le cadre d’une consolidation directe, l’écriture de retraitement de la société Gamma
fera ressortir 48 % des capitaux propres et du résultat reviennent directement à la société
mère Alpha alors que 52 % des capitaux propres reviennent aux intérêts minoritaires.
Dans le cadre d’une consolidation par paliers, la même écriture de retraitement fera
d’abord ressortir que 60 % des capitaux propres de la société Gamma reviennent à la

211
Partie 3 Comptes de groupe

société Bêta (et devront ensuite être répartis entre Alpha et les minoritaires de Bêta) et
40 % des mêmes capitaux reviennent aux minoritaires.
Si les capitaux propres (résultat non compris) de Bêta sont de 1 000 000 € et ceux de
Gamma de 800 000 €, si les résultats de Bêta et de Gamma sont respectivement de
100 000 € et de 80 000 € et que les titres aient été acquis respectivement pour 600 000 €
et 400 000 €, on aurait les écritures de consolidation suivantes.

Consolidation directe

Capitaux propres Gamma 800 000


Résultat Gamma 80 000
Titres Gamma 400 000
Capitaux propres Alpha 64 000
800 000 × 48 % – 400 000 × 80 %
Intérêts minoritaires sur capital et réserves 336 000
800 000 × 52 % – 400 000 × 20 %
Résultat Alpha 80 000 × 48 % 38 400
Intérêts minoritaires sur résultat 80 000 × 52 % 41 600
Consolidation Gamma

Capitaux propres Bêta 1 000 000


Résultat Bêta 100 000
Titres Bêta 600 000
Capitaux propres Alpha 1 000 000 × 80 % – 600 000 200 000
Intérêts minoritaires sur capital et réserves 200 000
1 000 000 × 20 %
Résultat Alpha 100 000 × 80 % 80 000
Intérêts minoritaires sur résultat 100 000 × 20 % 20 000
Consolidation Bêta

Dans la consolidation directe, pour déterminer le montant des capitaux propres revenant
directement à la société mère, il convient de multiplier les capitaux propres de la filiale par
le pourcentage d’intérêts de la mère sur ladite filiale et soustraire le produit de la valeur
d’acquisition des titres par le pourcentage d’intérêts de la mère sur le propriétaire de ces
Comme il n’y a pas titres. On prend le complément pour les intérêts minoritaires. Ainsi, dans cet exemple,
d’intérêt du groupe
pour répartir les capitaux propres de Gamma, on multiplie les capitaux propres de Gamma
sur Alpha, on a déduit
la totalité de la valeur par le pourcentage d’intérêts d’Alpha, la société mère dans Gamma (soit 48 %), et on
des titres Bêta possédés retire le produit de la valeur d’acquisition des titres par le pourcentage d’intérêts de la
par Alpha (soit 100 %). société mère dans la société Bêta qui possède les titres Gamma (soit 80 %).

212
Chapitre 7 Cadre légal et réglementaire, périmètre, méthodes et processus de consolidation

Consolidation par paliers

Capitaux propres Gamma 800 000


Résultat Gamma 80 000
Titres Gamma 400 000
Capitaux propres Bêta 800 000 × 60 % – 400 000 80 000
Intérêts minoritaires 800 000 × 40 % 320 000
Résultat Bêta 80 000 × 60 % 48 000
Intérêts minoritaires sur résultat 80 000 × 40 % 32 000
Consolidation Gamma

Capitaux propres Bêta 1 000 000 + 80 000 1 080 000


Résultat Bêta 100 000 + 48 000 148 000
Titres Bêta 600 000
Capitaux propres Alpha 1 080 000 × 80 % – 264 000
600 000
Intérêts minoritaires sur capital et réserves 216 000
1 080 000 × 20 %
Résultat Alpha 148 000 × 80 % 118 400
Intérêts minoritaires sur résultat 148 000 × 20 % 29 600
Consolidation Bêta

Dans la, consolidation par paliers, les effets de la répartition des capitaux propres de la Si la méthode
sous-filiale (ici société Gamma) sont ajoutés aux capitaux propres à répartir de la filiale de consolidation
(ici société Bêta) qui sont ensuite répartis entre la société mère (ici société Alpha) et les par paliers est plus facile
à appliquer, nous avons
intérêts minoritaires.
toutefois choisi, dans cet
Les deux méthodes donnent bien entendu les mêmes situations consolidées : ouvrage, de présenter
•• Capitaux propres d’Alpha 264 000 les opérations
•• Intérêts minoritaires sur capital et réserves 536 000 de consolidation selon
la méthode directe,
•• Résultat d’Alpha 118 400 plus souvent utilisée en
•• Intérêts minoritaires sur résultat 61 600 pratique. Le programme
de l’UE4 du DSCG
En matière de consolidation du compte de résultat, les deux méthodes conduisent aux impose cette dernière
mêmes écritures. ◗ méthode.

213
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
Évaluer Maîtriser Préparer
les savoirs les compétences l’épreuve

1  QCM
Pour chacune des questions suivantes, une seule réponse est possible. Justifiez votre choix.
1. Pour l’établissement des comptes consolidés des sociétés françaises cotées à
Euronext Paris et faisant partie du CAC 40, quelles sont les normes comptables
applicables ?
a. Les normes IAS 27, IAS 28, IFRS 3, 10, 11 et 12. ∙
b. Toutes les normes IFRS. ∙
c. Les normes IFRS qui ont été approuvées par l’Union européenne. ∙
2. Qu’est-ce que le contrôle selon l’IFRS 10 ?
a. Le fait que les activités de l’entité faisant l’objet d’un investissement ont une
incidence importante sur ses rendements. ∙
b. Le fait qu’un investisseur est exposé ou qu’il a droit
à des rendements variables sur un investissement en raison
de ses liens avec l’entité faisant l’objet d’un investissement,
et qu’il a la capacité d’influer sur ces rendements
du fait du pouvoir qu’il détient sur celle-ci. ∙
c. Le fait qu’un investisseur a des droits effectifs
qui lui confèrent la capacité actuelle de diriger les activités pertinentes. ∙
3. Qu’est-ce que le contrôle conjoint selon l’IAS 28 et l’IFRS 11 ?
a. Le contrôle conjoint est le partage contractuellement convenu
du contrôle exercé sur une entreprise, qui n’existe que dans le cas
où les décisions concernant les activités pertinentes requièrent
le consentement unanime des parties partageant le contrôle. ∙
b. Le contrôle conjoint est une entreprise sur laquelle deux parties
ou plus exercent le partage contractuellement convenu
du contrôle exercé sur une entreprise, qui n’existe que dans le cas
où les décisions concernant les activités pertinentes requièrent
le consentement unanime des parties partageant le contrôle. ∙
c. Le contrôle conjoint est un partenariat dans lequel les parties
qui exercent un contrôle commun sur l’opération
ont des droits sur les actifs, et des obligations au titre des passifs, relatifs à celle-ci.∙
4. Qu’est-ce que l’influence notable selon l’IAS 28 ?
a. L’influence notable est une méthode comptable qui consiste
à comptabiliser initialement la participation au coût et à l’ajuster
par la suite pour prendre en compte les changements de la quote-part
de l’investisseur dans l’actif net de l’entité émettrice qui surviennent
postérieurement à l’acquisition. ∙

214
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES

b. L’influence notable est un partenariat dans lequel les parties qui exercent un
contrôle conjoint sur l’entreprise ont des droits sur l’actif net de celle-ci. ∙
c. L’influence notable est le pouvoir de participer
aux décisions relatives aux politiques financières
et opérationnelles de l’entité émettrice, sans toutefois
exercer un contrôle ou un contrôle conjoint sur ces politiques. ∙
5. Qu’est-ce que des comptes combinés ?
a. Des comptes semblables aux comptes consolidés établis par des entités ayant le
pouvoir de participer aux politiques financière et opérationnelle d’autres entités sans
en détenir le contrôle. ∙
b. Des comptes semblables aux comptes consolidés établis par des entités partageant
le contrôle d’entités exploitées en commun par un nombre limité d’associés ou
d’actionnaires, de sorte que les politiques financière et opérationnelle résultent de
leur accord. ∙
c. Des comptes semblables aux comptes consolidés établis par des entités pouvant
être liées par des relations économiques de natures diverses, sans que leur
intégration résulte de liens de participation organisant des relations entre l’entité
consolidante et l’entité contrôlée ou sous influence notable.  ∙
6. La société Alpha possède 80 % du capital de Bêta, laquelle possède
60 % du capital de Gamma, laquelle possède 10 % du capital d’Alpha.
Quel est le pourcentage d’intérêts d’Alpha sur Gamma ?
a. 94,54 %. ∙ c. 45,38 %. ∙
b. 75,63 %. ∙

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les savoirs les compétences l’épreuve

2  Mini-cas : détermination du périmètre de consolidation ★★★

Compétence visée Définir le périmètre de consolidation

La société Alice possède 42 % des actions d’une société Béa dont 20 % du capital est
constitué d’actions à dividende prioritaire sans droit de vote, 60 % des actions d’une
société X, 50 % des actions d’une société Cléa (dont la société X possède également
50 %), 30 % d’une société Diana et 10 % d’une société Éléa. La société Béa possède
70 % des actions de la société Fiona et la société Diana possède 90 % des actions de la
société Garance. 
Quelles sont les sociétés qui entrent dans le périmètre de consolidation du Groupe Alice ?

215
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES

3  Mini-cas : règles applicables en matière de consolidation ★★★

Compétence visée Maîtriser le cadre réglementaire et légal de la consolidation des


comptes (règlements nationaux et normes internationales).

La société anonyme Lionel est une société à caractère familial dont les titres ne sont pas
cotés sur un marché financier. Cette société envisage une introduction en Bourse sur un
marché réglementé à compter du 1er janvier N+1. La société détient :
–– 60 % du capital dans la société anonyme Marcel ;
–– 50 % du capital dans la société anonyme Nadège dont elle partage le contrôle avec
la société Odile ;
–– 30 % du capital dans la société anonyme Pacôme.
Le total du bilan (comptes sociaux), le CAHT et les effectifs des sociétés Lionel, Marcel,
Nadège, Odile et Pacôme vous sont fournis au 31 décembre N.

Sociétés Total bilan (k€) Chiffre d’affaires (k€) Effectif

Lionel 15 000 25 000 130


Marcel 6 000 10 000 80
Nadège 4 000 8 000 50
Pacôme 5 000 10 000 60

Précisez quel référentiel doit être pratiqué pour l’établissement des comptes consolidés
des exercices N et N +1 du groupe et, pour chacun de ces référentiels, les méthodes appli-
cables aux sociétés composant le groupe.

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les savoirs les compétences l’épreuve

4  Cas pratique : périmètre de consolidation ★★★  45 min

Compétence visée Définir le périmètre de consolidation

Vous êtes appelé à analyser le périmètre de consolidation du groupe Alpha.


Le groupe Alpha est une société cotée à Euronext Paris. Il est composé de 10 filiales (au
sens large), chacune spécialisée dans un domaine d’activité.
La filiale Bêta est spécialisée dans le domaine de l’hydraulique ; son capital appartient à
80 % à la société Alpha.
La filiale Gamma est spécialisée dans le domaine de l’électricité industrielle : son capital
appartient à 30 % à la société Alpha et 15 % à la société Bêta. 40 % des actions de la
société sont à vote double dont 30 % appartiennent à la société Alpha.

216
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES

La filiale Delta spécialisée dans le domaine de la maintenance industrielle : son capital


appartient pour 25 % à la société Alpha. La société Epsilon en possède 60 % du capital.
Il n’a pas d’actions à vote double ni d’actions sans droit de vote.
La filiale Dzêta est spécialisée dans le domaine de l’automatisme : cette société est
contrôlée conjointement par la société Alpha et la société Epsilon qui possèdent cha-
cune 50 % du capital.
La filiale Éta est spécialisée dans le domaine du pneumatique ; son capital appartient à
45 % à la société Bêta. 20 % des actions (dont aucune n’appartient à Bêta) de la société
sont des actions de préférence sans droit de vote.
La filiale Thêta est spécialisée dans le domaine de la tuyauterie industrielle : son capital
appartient à 80 % à la société Bêta et à 5 % à la société Iota. Il n’y a pas d’actions à droit
de vote double ni d’actions sans droit de vote.
La filiale Kappa est spécialisée dans le domaine de la construction métallique : son capi-
tal appartient à 60 % à la société Thêta. Il n’y a pas d’actions à droit de vote double ni
d’actions sans droit de vote.
La filiale Lambda est spécialisée dans le domaine du contrôle métallurgique : son capi-
tal appartient à 55 % à la société Kappa Il n’y a pas d’actions à droit de vote double ni
­d’actions sans droit de vote.
La filiale Iota est spécialisée dans le domaine de l’usinage de précision : son capital
appartient à 80 % à la société Lambda. Il n’y a pas d’actions à droit de vote double ni
Pour éviter de présenter
d’actions sans droit de vote. plusieurs solutions, il est
La filiale Mu est une société de services spécialisée dans le domaine de la recherche de toujours demandé aux
candidats de traiter
financement d’entreprises de la métallurgie : elle est indépendante (théoriquement) des les opérations
sociétés du groupe Alpha mais les contrats qu’elle a signés ne lui permettent que de tra- de consolidation
vailler avec les filiales du groupe dont elle assume la recherche de financement auprès par la méthode de la
des institutions bancaires. consolidation directe.

Travail à faire
1. Présentez l’organigramme du groupe.
2. Dans un tableau, déterminez les pourcentages de contrôle et les pourcentages d’inté-
rêts d’Alpha dans chacune des sociétés du groupe.
3. Déterminez les méthodes à suivre pour la présentation des comptes consolidés.

217
SYNTHÈSE
Cadre légal et réglementaire, périmètre,
­méthodes et processus de consolidation

Hiérarchie des normes

Directive 2013/34/UE du 26 juin 2013

Textes de loi codifiés


(C. com., art. L. 233-16 à L. 233-28)

Textes réglementaires européens


(CE 1606/2002) et français
(C. com., art. R. 233-3 à R. 233-16)

Règlements « professionnels »
(règlement CRC 99-02 du CRC
et 2020-01 de l’ANC)

Méthodes de consolidation

Normes
Normes françaises
internationales

• Contrôle exclusif :
• Contrôle :
consolidation par
consolidation par
intégration globale
intégration globale
• Contrôle conjoint :
• Contrôle conjoint
consolidation par
(coentreprises)
intégration proportionnelle
et influence notable :
• Influence notable :
mise en équivalence
mise en équivalence

218
Processus de consolidation et traitement des comptes combinés

Retraitement :
des comptes
Reprise
réciproques,
des comptes Retraitement Établissement
des écarts
sociaux de Addition du bilan et
d’évaluation et
de la société préconsolidation des données du compte
d’acquisition ;
mère et pour homogénéisées de résultat
des titres mis
des filiales homogénéité consolidés
en équivalence ;
intégrées
des titres
intégrés

Consolidation directe et consolidation par paliers

Consolidation par paliers


Consolidation directe
Détermination, au niveau
Détermination immédiate,
de la sous-filiale, de la part revenant
au niveau de la sous-filiale,
à la filiale et aux minoritaires
des intérêts revenant à la société
de la sous-filiale, suivie du partage
mère et aux minoritaires
de l’actif net de la filiale entre
(directs et indirects)
la société mère et les minoritaires

219
CHAPITRE
8 Retraitements
de préconsolidation
en normes françaises
PROGRAMME

Compétences visées Notions et contenus


• Maîtriser le processus d’élaboration Retraitement de consolidation :
d’une consolidation homogénéisation des méthodes
• Déterminer l’impact des retraitements de comptabilisation et de présentation
en fonction de la réglementation et/
de consolidation
ou du manuel de consolidation du groupe ;
• Enregistrer les opérations
élimination des opérations passées
de consolidation
pour la seule application des législations
fiscales ; conversion de comptes établis
en devises.

PLAN DU CHAPITRE
Cours :  1. Méthodes comptables du groupe • 2. Retraitements obligatoires
• 3. Retraitements optionnels
Des savoirs aux compétences :  Évaluer les savoirs • Maîtriser les compétences
• Préparer l’épreuve
Synthèse

Q uels sont les retraitements à apporter aux comptes sociaux établis conformé-
ment au PCG pour les rendre conformes aux dispositions du règlement 2020-01
de l’Autorité des normes comptables ?
Aux retraitements obligatoires, comme le retraitement des provisions réglementées
s’opposent les retraitements optionnels.

MOTS-CLÉS
Écart de conversion • Frais d’émission • Impôt différé • Location-financement •
Méthodes comptables de groupe • Monnaie étrangère • Prestation de retraite •
Prime de remboursement • Provision réglementées • Subvention d’investissement
Chapitre 8 Retraitements de préconsolidation en normes françaises

1  Méthodes comptables du groupe


Définitions
Les méthodes comptables du groupe visent à donner une représentation homogène
de l’ensemble formé par les entités incluses dans le périmètre de consolidation en
tenant compte des caractéristiques propres à la consolidation et des objectifs d’in-
formations financières propres aux comptes consolidés.

Les méthodes comptables du groupe correspondent aux méthodes comptables définies


par les règlements de l’ANC applicables aux comptes individuels, sous réserve :
–– des méthodes comptables rendues obligatoires par le règlement 2020-01 nonobstant
le fait qu’elles puissent être optionnelles pour les comptes individuels ;
–– du choix effectué, par le groupe, de méthodes comptables alternatives lorsqu’un
choix de méthode comptable est prévu par les règlements de l’ANC applicables aux
comptes individuels ;
–– des méthodes comptables optionnelles prévues par le règlement 2020-01.
Lorsqu’un choix de méthodes comptables est prévu par les règlements de l’ANC appli-
cables aux comptes individuels, le groupe peut retenir, pour l’élaboration de ses comptes
consolidés, une méthode comptable différente de celle adoptée par les entités conso-
lidées ou par l’entité consolidante, sous réserve des méthodes obligatoires prévues par
le règlement 2020-01.

FOCUS Retraitements spécifiés par le règlement 99-02 du CRC


Le règlement 99-02 du CRC prévoyait trois types • Prise en compte de tous les passifs d’impôts diffé-
de retraitements  : des retraitements obligatoires, rés et, si leur récupération est probable, des actifs
des retraitements optionnels préférentiels spécifiés d’impôts différés.
par le règlement 99-02 et les autres retraitements • Conversion des comptes d’entreprise établissant
optionnels. leurs comptes en monnaie étrangère.
On constatera que les retraitements obligatoires du Retraitements optionnels préférentiels
règlement 2020-01 de l’ANC sont plus nombreux que • Provisionnement des coûts des prestations de
ceux du règlement 99-02. On remarquera aussi que
retraite et prestations assimilées versées à la date
le règlement 2020-01 est muet en ce qui concerne le
du départ à la retraite ou ultérieurement au bénéfice
retraitement des subventions d’investissement.
du personnel.
Retraitements obligatoires
• Comptabilisation des contrats de location-
• Élimination de l’incidence des écritures passées
financement par le preneur au bilan sous forme
pour la seule application des législations fiscales et
notamment  : amortissements dérogatoires, provi- d’une immobilisation corporelle et d’un emprunt
sions réglementées, reprise de subventions d’inves- correspondant.
tissements en résultats. • Étalement sur la durée de vie de l’emprunt des
• Droits de mutation, honoraires ou commissions et frais d’émission et des primes de remboursement
frais d’acte sur acquisition des immobilisations cor- des emprunts.
porelles et incorporelles, lesquels doivent, dans les • Enregistrement en résultat, au cours de la période
comptes consolidés, être obligatoirement rattachés à laquelle ils se rapportent, des écarts de conversion
au coût de l’acquisition. des actifs et passifs monétaires libellés en devises.

221
Partie 3 Comptes de groupe

FOCUS Retraitements spécifiés par le règlement 99-02 du CRC (suite)


• Comptabilisation selon la méthode de l’avance- • Constatation comme composants des provisions
ment des opérations partiellement achevées à la pour dépenses d’entretien faisant l’objet de pro-
clôture de l’exercice. grammes pluriannuels.
Autres retraitements optionnels • Comptabilisation en charges des frais d’établisse-
• Évaluation des éléments fongibles en considérant ment.
que le premier bien sorti est le dernier bien entré. • Comptabilisation à l’actif des frais de développe-
• Inscription en capitaux propres des emprunts ne pré- ment.
voyant pas de remboursement de la part du prêteur. • Prise en compte des coûts d’emprunts dans l’éva-
• Élimination en consolidation ou généralisation à luation des immobilisations corporelles et incorpo-
l’ensemble du groupe de la réévaluation effectuée relles et des stocks.
par une entité.

2  Retraitements obligatoires
Les méthodes comptables d’application obligatoire dans les comptes consolidés pré-
sentées dans le règlement 2020-01 de l’ANC concernent les points suivants.

A Constitution ou reprise de provisions réglementées


Définition
Les provisions réglementées sont des « provisions ne correspondant pas à l’objet
normal d’une provision et comptabilisées en application de dispositions légales ».

Ces provisions n’ont pas un caractère économique bien prononcé et sont dans les
comptes individuels une entorse au principe de prééminence de la réalité financière sur
l’apparence juridique. Aussi, elles doivent être éliminées dans le cadre du retraitement
vers les normes françaises (comme vers les normes internationales) applicables aux
comptes consolidés.
Exemple
◗◗ Le bilan (comptes sociaux) de la société Bêta présente au 31 décembre N une rubrique
« Provisions réglementées » relative à une provision de hausse de prix de 12 000 €. Cette
provision a été dotée au cours de l’exercice N de 4 800 €, une reprise sur provision anté-
rieure ayant été effectuée en N à hauteur de 1 800 €.
Les écritures de retraitement suivantes devront être comptabilisées.
On annulera le compte de provisions réglementées en le débitant de 12 000 €. On consta-
tera une dette d’impôt différé (voir le paragraphe H), égal à 25 % de cette provision qui,
lorsqu’elle sera reprise, donnera lieu à une imposition de 12 000 × 25 % = 3 000 € et
on répartira le montant net entre la partie qui revient à l’exercice (soit 4 800 de dota-
tions – 1 800 de reprise × 75 % = 2 250) et la partie qui revient aux exercices précédents
(soit 12 000 × 75 % – 2 250 = 6 750 € (ou 12 000 – 4 800 + 1 800) × 75 = 6 750 €).

222
Chapitre 8 Retraitements de préconsolidation en normes françaises

Écritures pour le bilan

Provisions réglementées 12 000


Dettes d’impôt différé 12 000 × 25 % 3 000
Réserves (12 000 – 4 800 + 1 800) × 75 % 6 750
Résultat (4 800 – 1 800) × 75 % 2 250
Reprise des provisions réglementées

Écritures pour le compte de résultat

Impôt sur les bénéfices 750


Reprise sur provisions réglementées 1 800
Résultat 2 250
Dotations aux provisions réglementées 4 800
Annulation des provisions réglementées

B Constatation ou reprise d’amortissements dérogatoires


Comme pour les provisions réglementées, il y a lieu de retraiter la constatation ou la
reprise d’amortissements dérogatoires lorsqu’une entreprise applique un système
d’amortissement dégressif prévu par la législation fiscale, tout en estimant nécessaire
de conserver comptablement un mode d’amortissement linéaire.

C Comptabilisation en résultat de l’impact des changements


de méthodes
Conformément à l’article 122-3 du PCG, « l’impact du changement déterminé à l’ouver-
ture, après effet d’impôt, est imputé en “report à nouveau” dès l’ouverture de l’exercice
sauf si, en raison de l’application de règles fiscales, l’entité est amenée à le comptabiliser
dans le résultat de l’exercice. Dans ce dernier cas, l’impact net d’impôt est comptabilisé
en dehors du résultat courant. »
Dans les comptes consolidés, l’impact du changement déterminé à l’ouverture, après
effet d’impôt, est toujours imputé en « report à nouveau » à l’ouverture de l’exercice.
Si le changement de méthode a été comptabilisé dans les comptes sociaux dans le
résultat, il y a lieu d’effectuer le retraitement nécessaire afin d’éliminer l’incidence d’une
écriture passée pour la seule application des législations fiscales.

D Inscription au bilan des contrats de crédit-bail et des contrats


similaires
L’article 272-2 du règlement 2020-01 de l’ANC stipule que : « Les contrats de crédit-bail
et les contrats assimilés sont comptabilisés :
–– chez le preneur : au bilan sous forme d’une immobilisation et d’un emprunt correspon-
dant ; au compte de résultat, sous forme d’une dotation aux amortissements et d’une
charge financière ;
223
Partie 3 Comptes de groupe

–– chez le bailleur : sous forme de prêts.


Les contrats assimilés aux crédits baux ont les caractéristiques suivantes :
–– le contrat prévoit le transfert de propriété au terme de la durée du bail sur option et ce
transfert paraît hautement probable à la date de conclusion du bail ;
–– la durée du bail recouvre l’essentiel de la durée de vie du bien dans les conditions
d’utilisation du preneur ;
–– la valeur actualisée des paiements minimaux est proche de la valeur vénale du bien
loué à la date de conclusion du bail. »
Exemple
◗◗ Le 1er janvier N–1, la société Kappa avait acquis une installation complexe spécialisée d’une
valeur de 200 000 € et financée par un contrat de crédit-bail mobilier :
•• durée estimée de l’installation : 10 ans (valeur résiduelle nulle).
•• durée du contrat de crédit-bail : 7 ans.
•• montant de chacune des trimestrialités (la première étant payable le 1er janvier N–1) :
10 000 €.
•• prix d’achat résiduel (payable le 31 décembre N+5) : 15 400 €.

Le taux d’impôt sur les sociétés est de 25 %


Il est d’abord nécessaire de déterminer le taux d’actualisation (taux trimestriel) de l’em-
prunt correspondant au contrat de crédit-bail.
–28
On peut écrire que 200 000 = 10 000 ×  1 – (1 + i) (1 + i) + 15 400 (1 + i)–28
i
On trouvera i = 3 %.
À partir de ce taux, on présentera un tableau d’amortissement de l’emprunt correspon-
dant à cette opération de crédit-bail.

Échéances Reste à rembourser Intérêts Capital Redevance

1er janvier N–1 200 000 0 10 000 10 000


1er avril N–1 190 000 5 700 4 300 10 000
1er juillet N–1 185 700 5 571 4 429 10 000
1er octobre N–1 181 271 5 438 4 562 10 000
1er janvier N 176 709 5 301 4 699 10 000
1er avril N 172 001 5 160 4 840 10 000
1er juillet N 167 170 5 015 4 985 10 000
1er octobre N 162 185 4 866 5 134 10 000
1er janvier N+1 157 051 4 712 5 288 10 000
41 763 48 237 90 000

•• Charges imputables à l’exercice N : 5 160 + 5 015 + 4 866 + 4 712 = 19 753


•• Charges imputables aux exercices précédents : 41 763 – 19 753 = 22 010
Les écritures comptables de retraitement seront les suivantes :
On utilisera un compte « Compte de liaison redevances » pour faciliter la lecture de l’écri-
ture comptable correspondante (compte soldé après les deux corrections)

224
Chapitre 8 Retraitements de préconsolidation en normes françaises

Pour le bilan

Installations techniques, matériels et outillages en 200 000


location financement
Dettes de location financement 200 000
Immobilisation de l’installation industrielle acquise en
crédit-bail

Le détail des charges financières peut ainsi s’analyser :

Résultat 200 000 × 10 % × 75 % 15 000


Réserves 15 000
Impôts différés 40 000 × 25 % 10 000
Amortissements installations techniques, 40 000
matériels et outillage en location financement
Amortissement de l’installation 200 000 × 10 % × 2

Compte de liaison redevances 80 000


Impôts différés 80 000 × 25 % 20 000
Résultat 40 000 × 75 % 30 000
Réserves 40 000 × 75 % 30 000
Annulation des redevances 10 000 × 8

Résultat 19 753 × 75 % 14 815


Réserves 22 010 × 75 % 16 507
Impôts différés 41 763 × 25 % 10 441
Dettes de location financement 200 000 – 157 051 42 949
Compte de liaison redevances 80 000
Intérêts courus 4 712
Assimilation de la redevance à un remboursement
de capital et à un emprunt

Pour le compte de résultat

Dotations aux amortissements des immobilisations 20 000


Impôts sur les bénéfices 20 000 × 25 % 5 000
Résultat 15 000
Amortissements

Résultat 30 000
Impôts sur les bénéfices 40 000 × 25 % 10 000
Redevances de crédit-bail 40 000
Annulation redevance

225
Partie 3 Comptes de groupe

Charges d’intérêts 19 753


Impôts sur les bénéfices 19 753 × 25 % 4 938
Résultat 14 815
Intérêts

 MINI-CAS 3

E Comptabilisation des coûts d’emprunts


Conformément à l’article 272-4 du règlement 2020-01, le coût d’un emprunt doit être
réparti sur la durée de l’emprunt d’une manière appropriée aux modalités de rembour-
sement.
Ce coût inclut :
–– les frais d’émission ;
–– les primes d’émission ;
–– les primes de remboursement.
Exemple
◗◗La société Alpha a émis en janvier N–3 un emprunt-obligation de 10 000 obligations de
nominal 100 € émis à 96 €, les frais d’émission étant de 1 € par obligation et rembour-
sables à 105 € en fin de chaque exercice. Le taux d’intérêt servi est de 2,1 %. Les obligations
sont remboursables par annuités constantes sur une durée de 20 ans le 31 décembre de
chacune des années. Le taux d’intérêt effectif de l’emprunt est de 2,72 %.
Fin N, il reste 8 304 obligations vivantes, l’annuité réelle de l’année N se composant de
18 356,10 € d’intérêts et de 45 885 € de remboursement en capital (soit 437 obligations).
Dans les comptes individuels, les frais d’émission et le compte « Prime de remboursement
des obligations » ont été amortis linéairement sur 20 ans.
Dans les comptes sociaux au 31 décembre N, on aurait les comptes suivants :
•• 163 Emprunts obligataires 8 304 × 105 = 871 920
•• 169 Prime de remboursement des obligations : 10 000 × (105 – 96) × 6/10 = 54 000
•• 4816 Frais d’émission des emprunts 10 000 × 1 × 6/10 = 6 000
•• 6611 Intérêts des emprunts (8 304 + 437) × 2,10 = 18 356,10
•• 6812 Dotations aux amortissements des charges à répartir 10 000 × 1 × 1/10 = 1 000
•• 6861 Dotations aux amortissements des primes de remboursement des obligations
10 000 × (105 – 96) × 1/10 = 9 000
On passera les écritures suivantes pour effectuer les retraitements nécessaires :

◗◗ Pour le bilan

Emprunt obligataire 100 000


Frais d’émission des emprunts 10 000
Primes de remboursement des obligations 90 000
Annulation à l’origine des frais d’émission et des primes
de remboursement du capital 10 000 + 90 000

226
Chapitre 8 Retraitements de préconsolidation en normes françaises

Frais d’émission des emprunts 10 000 × 4/10 4 000


Primes de remboursement des obligations 90 000 × 36 000
4/10
Impôts différés (4 000 + 36 000) × 25 % 10 000
Résultat Alpha (10 000/10 + 90 000/10) × 75 % 7 500
Réserves Alpha (10 000/10 + 90 000/10) × 3 × 22 500
75 %
Annulation des amortissements

Résultat Alpha 437 × (1 + 9) × 75 % 3 277


Réserves Alpha (10 000 – 8 304 – 437) × (1 + 9) × 75 % 9 443
Impôts différés (10 000 – 8 304) × (1 + 9) × 25 % 4 240
Emprunt obligataire (10 000 – 8 304) × (1 +9) 16 960
Imputation des frais d’émission et des primes de
remboursement
Solde du compte 10 000 × 105 – 100 000 – (10 000
– 8 304) × 105 + 16 960 = 788 880 soit 8 304 × (96 – 1)

◗◗ Pour le compte de résultat

Résultat 7 500 – 3 277 4 223


Intérêts des emprunts 437 × (1 + 9) 4 370
Impôts sur les bénéfices [(10 000/10 + 90 000/10) 1 407
– 437 × (1 + 9)] × 25 %
Dotations aux amortissements des charges à 1 000
répartir
Dotations aux amortissements des primes de 9 000
remboursement des obligations
Régularisation des frais d’émission et des primes de
remboursement : amortissements considérés comme
intérêts d’emprunts (en plus de l’intérêt nominal déjà
comptabilisé)

F Comptabilisation en charges des frais d’établissement


Conformément au règlement 2020-01 (art 272-5), les frais de constitution, de transfor-
mation, de premier établissement doivent être comptabilisés en compte de résultat de
l’exercice au cours duquel ils ont été encourus.
Il est à noter que le règlement 2020-01 n’évoque pas les frais d’augmentation de capi-
tal et d’opérations diverses (fusions, scissions, transformations), lesquels peuvent être
imputés sur les primes d’émission et de fusion (art. 212-9 du PCG).

227
Partie 3 Comptes de groupe

Exemple
◗◗ La société Lambda a été constituée en janvier N –2. Les frais de constitution, soit 10 000 €
ont été comptabilisés dans le compte 2011 Frais de constitution, un amortissement étant
prévu en 5 ans. On passera les écritures de retraitement suivantes :
◗◗ Pour le bilan

Amortissement des frais de constitution 6 000


10 000 × 20 % × 3
Réserves Lambda 10 000 × 75 % 7 500
Impôts différés 10 000 × 25 % 2 500
Frais de constitution 10 000
Enregistrement en charges des frais de constitution

Amortissement des frais de constitution 6 000


10 000 × 20 % × 3
Réserves Lambda 10 000
Impôts différés
Impôts différés 10 000 × 20 % × 3 × 25 % 1 500
Réserves Lambda 10 000 × 20 % × 2 × 75 % 3 000
Résultat Lambda 10 000 × 20 % × 75 % 1 500
Retraitement des amortissements des frais de constitution

◗◗ Pour le compte de résultat

Résultat 1 500
Impôt sur les bénéfices 10 000 × 20 % × 25 % 500
Dotations aux amortissements des 2 000
immobilisations incorporelles 10 000 × 20 %
Retraitement des amortissements des frais de constitution

G Comptabilisation à l’actif de certains coûts


Les coûts suivants sont comptabilisés à l’actif dès lors qu’ils respectent les critères éta-
blis par le PCG et notamment :
–– les frais de développement selon les conditions de l’article 212-3 ;
–– les frais de création de sites Internet visés à l’article 612-1 ;
–– les droits de mutation, honoraires ou commissions et frais d’actes liés à l’acquisition
d’un actif visés aux articles 213-8, 213-22, 221-1 et 222-1.
Exemple
◗◗ Pour la fabrication d’une machine-outil spécifique commercialisable en N+1, la société
Alpha a dépensé en N–1 une somme de 50 000 € et en N une somme de 80 000 € comp-
tabilisées en charges.

228
Chapitre 8 Retraitements de préconsolidation en normes françaises

Par ailleurs, elle a dépensé en N une somme de 40 000 €, comptabilisée en charges, pour
créer un site Internet de vente de ses produits qui sera opérationnel en N+1 et qui fin N
présente de sérieuses chances de réussite technique et générera des avantages écono-
miques futurs.
Dans les comptes consolidés, ces dépenses doivent obligatoirement, puisque les condi-
tions des articles 212-3 et 612-1 du PCG sont remplies, être comptabilisés à l’actif.
Pour passer du PCG au 2020-01, on comptabilisera les opérations suivantes (l’amortisse-
ment des frais de développement et du site Internet ne commencera à courir qu’à compter
de N+1) :

◗◗ Pour le bilan

Immobilisations incorporelles – Frais de 130 000


développement 50 000 + 80 000
Impôts différés 130 000 × 25 % 32 500
Réserves 50 000 × 75 % 37 500
Résultat 80 000 × 75 % 60 000
Activation des frais de développement

Immobilisations incorporelles – Sites Internet 40 000


Impôts différés 40 000 × 25 % 10 000
Résultat 40 000 × 75 % 30 000
Activation des dépenses de création de site Internet

◗◗ Pour le compte de résultat

Résultat 120 000 × 75 % 90 000


Impôt sur les bénéfices 120 000 × 25 % 30 000
Production immobilisée – Immobilisations 120 000
incorporelles
Activation des frais de développement et de dépense de
création du site internet 80 000 + 40 000

Exemple
◗◗La société Alpha a fait l’acquisition, dans une tour du quartier de la Défense, en jan-
vier N–6 d’un local à usage de bureaux. Ce local a été comptabilisé dans le compte 213
« Construction » pour 800 000 €. Les droits de mutation, honoraires ou commissions et
frais d’actes, liés à l’acquisition se sont élevés à 60 000 € et ont été comptabilisés en
charges. Cet immeuble s’amortit linéairement en 40 ans (valeur résiduelle : 200 000 €).
Le passage des comptes du PCG au règlement ANC 2020-01 impliquera les écritures
­suivantes (au 31 décembre N) :

229
Partie 3 Comptes de groupe

Pour le bilan

Constructions 60 000
Réserves 60 000 × 75 % 45 000
Impôts différés 15 000
Prise en compte des droits de mutation
dans la construction

Résultat 60 000 / 40 × 75 % 1 125


Réserves 60 000 / 40 × 6 × 75 % 6 750
Impôts différés 60 000 / 40 × 7 × 25 % 2 625
Amortissement de la construction 10 500
60 000 / 40 × 7
Retraitement des amortissements correspondants

Pour le compte de résultat

Dotations aux amortissements des immobilisations 1 500


Impôts sur les bénéfices 375
Résultat 1 125
Retraitement amortissement

H Impôt sur le résultat


Le règlement 2020-01 de l’ANC relatif aux comptes consolidés (art. 272 à 272-14)
impose de prendre en compte la totalité des impôts différés à l’exception des impôts
différés actif, sauf si leur récupération ne dépend pas des résultats futurs ou s’il est pro-
bable que l’entreprise pourra les récupérer grâce à l’existence d’un bénéfice imposable
attendu au cours de cette période.
Définition
L’impôt exigible est le montant des impôts sur le bénéfice payables au titre du béné-
fice imposable d’une période.
Les passifs d’impôt différé sont les montants d’impôts sur le résultat payables au
cours de périodes futures au titre de différences temporaires imposables.
Les actifs d’impôt différé sont les montants d’impôts sur le résultat recouvrables au
cours de périodes futures au titre de différences temporaires déductibles, du report
en avant de pertes fiscales non utilisées ou de crédits d’impôt non utilisés.

Une différence temporaire apparaît dès lors que la valeur comptable d’un actif ou d’un
passif est différente de sa valeur fiscale :
•• Comme cas de différences temporaires, sources d’imposition future et donc de passifs
d’impôts différés, on peut citer en particulier :

230
Chapitre 8 Retraitements de préconsolidation en normes françaises

–– les produits dont l’imposition est différée, comme les produits financiers courus qui
ne seront imposables qu’une fois échus ;
–– les dépenses immobilisées immédiatement déductibles au plan fiscal mais dont la
prise en charge comptable sera étalée ou reportée ;
–– les actifs qui, lors de leur cession ou de leur utilisation, ne donneront lieu qu’à des
déductions fiscales inférieures à leur valeur comptable ; il en est ainsi notamment
des actifs qui, lors d’une prise de contrôle, sont entrés à l’actif consolidé pour une
valeur supérieure à la valeur qui, au plan fiscal, donne lieu à déduction soit lors de la
cession de l’actif, soit lors de son utilisation au rythme des amortissements (« valeur
fiscale » de l’actif inférieure à sa « valeur comptable »).
•• Comme cas de différences temporaires, sources de déductions futures et donc d’actifs
d’impôts différés, on peut citer en particulier les charges comptables qui ne seront
déductibles fiscalement qu’ultérieurement, telles les dotations à des provisions qui ne
seront déductibles que lors de la survenance de la charge ou du risque provisionné (en
France, la provision pour indemnité de départ en retraite par exemple).
Exemple
◗◗ La société Delta a constaté un bénéfice comptable de 435 000 €, un bénéfice fiscal de
480 000 € et un impôt sur les bénéfices (calculé au taux de 25 %) de 120 000 €.
Si la société Delta
Le passage du bénéfice comptable au bénéfice fiscal (tableau 2058 A) comprend les élé- n’avait pas comptabilisé
ments suivants : de provision et n’avait
•• Bénéfice comptable 435 000 aucun report d’impôt, le
bénéfice fiscal aurait été
Réintégrations
de 435 000 + 120 000
•• Impôt sur les bénéfices 120 000 + 15 000 = 570 000
•• Charges comptabilisées en N mais déductibles en N+1 24 000 et l’impôt aurait été
•• Provision pour impôt sur plus-values d’expropriation 15 000 de 142 500 € soit
120 000 + 15 000
 159 000 + 7 500.
Déductions
•• Charges comptabilisées en N–1 mais déductibles en N 54 000
•• Plus-values d’expropriation reportées 60 000
 114 000
Bénéfice fiscal : 435 000 + 159 000 – 114 000 = 480 000
Seuls ont été comptabilisés l’impôt exigible et la provision pour impôt.
Pour que les comptes soient établis conformément au règlement 99‑02 du CRC et au
règlement 2020-01 de l’ANC (voire aux comptes IFRS), on passera les écritures suivantes :

Pour le bilan

Impôts différés (créance) 24 000 × 25 % 6 000


Provisions pour impôt 15 000
Résultat (54 000 – 24 000) × 25 % 7 500
Réserves 54 000 × 25 % 13 500
Impôts différés (dette) 60 000 × 25 % 15 000
Retraitement impôts différés

231
Partie 3 Comptes de groupe

Pour le compte de résultat

Charge d’impôt différé (54 000 + 60 000) × 25 % 28 500


Résultat 7 500
Dotations aux provisions pour impôts 15 000
Produit d’impôt différé 24 000 × 25 % 6 000
Retraitement impôts différés

I Comptes d’entreprise en monnaie étrangère


Selon les dispositions du règlement 2020-01 de l’ANC sur les comptes consolidés, pour
déterminer le mode de conversion des comptes d’une entreprise consolidée établissant
ses comptes en monnaie étrangère, il convient, en déterminant quelle est sa monnaie
de fonctionnement, de déterminer son degré d’autonomie par rapport à l’entreprise
consolidante.

1. Cas d’une entité autonome


À l’exception du cas des entreprises étrangères situées dans un pays à forte infla-
tion, pour lequel un traitement particulier est prévu par les articles 272-22 et 272-23
du règlement 2020-01, la conversion des comptes d’une entité étrangère autonome
c’est-à-dire dont la monnaie de fonctionnement est la monnaie locale, la conversion
s’effectue selon la méthode du cours de clôture. Selon cette méthode, la conversion
des comptes des entreprises étrangères s’effectue de la manière suivante (tab. 8.1) :
•• Tous les éléments d’actif et de passif, monétaires ou non monétaires, sont convertis
au cours de change en vigueur à la date de clôture de l’exercice.
•• Les produits et les charges (y compris les dotations aux amortissements et provisions)
sont convertis au cours moyen de la période.
Les écarts de conversion constatés, tant sur les éléments du bilan d’ouverture que sur le
résultat, sont portés, pour la part revenant à l’entreprise consolidante, dans ses capitaux
propres au poste « Écarts de conversion » et pour la part des tiers au poste « Intérêts
minoritaires ».

2. Cas d’une entité non autonome


Lorsque l’exploitation de l’entité consolidée fait partie intégrante des activités d’une
entité non autonome qui établit ses comptes dans une autre monnaie, c’est en principe
la monnaie dont elle dépend qui est la monnaie de fonctionnement de l’entité.
Dans ce cas, la conversion des comptes est faite selon la méthode du cours historique.
Selon cette méthode, la conversion s’effectue de la manière suivante (tab. 8.1) :
•• Les éléments non monétaires, y compris les capitaux propres, sont convertis au cours
historique, c’est-à-dire au cours de change à la date de l’entrée des éléments dans
l’actif et le passif consolidés.
•• Les éléments monétaires sont convertis au cours de change à la date de clôture de
l’exercice.
•• Les produits et les charges sont, en principe, convertis au cours de change en vigueur
à la date où ils sont constatés ; en pratique, ils sont convertis à un cours moyen de

232
Chapitre 8 Retraitements de préconsolidation en normes françaises

période (mensuel, trimestriel, semestriel, voire annuel). Toutefois les amortissements


ou dépréciations sur des éléments d’actif convertis au cours historique sont eux-
mêmes convertis à ce cours historique.
Les écarts de conversion résultant de l’application de cette méthode, tant sur les élé-
ments monétaires qui figurent au bilan que sur les éléments du compte de résultat, sont
inscrits au compte de résultat consolidé en « Charges et produits financiers ».

Tableau 8.1.  Synthèse des retraitements des conversions de comptes en monnaie étrangère


dans le règlement 2020.01 de l’ANC

Entités ayant une


Entités n’ayant pas une autonomie
autonomie économique
économique et financière
et financière
(filiale non autonome)
(filiale autonome)
Conversion monétaire
Capitaux propres Taux historique Taux historique
Résultat Taux moyen Taux historique (en principe) ou taux
(et compte moyen (sauf amortissements
de résultat) et dépréciations sur des éléments
convertis au cours historique)
Autres postes Taux de clôture Taux historique (à l’exception
des éléments monétaires,
ou des éléments ramenés à leur valeur
actuelle par le biais d’une dépréciation,
convertis au taux de clôture)
Affectation des écarts de conversion
Écart sur situation Capitaux propres Résultat
nette d’ouverture
Écart sur résultat Néant Résultat

Exemple
◗◗ La société Epsilon a une participation de 70 % dans une société américaine, la société
Oméga Corporation Elle doit consolider celle-ci par intégration globale. Le bilan et le
compte de résultat de la société Oméga Corporation (établis en k$) sont les suivants :
Bilan au 31 décembre N (en k$)

Immobilisations (a) 5 000 1 000 4 000 Capital (b) 3 000


Stocks 1 000 200 800 Réserves (c) 600
Créances 2 000 2 000 Résultat 400
Disponibilités 200 Dettes 3 000
Totaux 7 000 Totaux 7 000
er
(a) acquises le 1  juillet N–2
(b) participation d’Epsilon souscrite au moment de la constitution le 1er janvier N–2
(c) résultats N–2 (200) et N–1 (400)
233
Partie 3 Comptes de groupe

Compte de résultat exercice N (en k$)

Achats 4 000 Produits 6 900


Variation de stocks – 100
Autres charges 2 000
Dotations aux amortissements 400
Dotations aux dépréciations des stocks 200
Résultat net 400

Totaux 6 900 Totaux 6 900

Le cours du dollar a varié depuis N–2 de la manière suivante (en $ pour 1 €) :
•• 1er janvier N–2 1,20
•• 1er juillet N–2 1,25
•• 31 décembre N–2 1,28
•• 31 décembre N–1 1,32
•• 31 décembre N 1,40
Les cours moyens de chaque exercice sont estimés à :
•• N–2 1,24
•• N–1 1,30
•• N 1,36

Si l’on suppose que la filiale Oméga Corporation est une filiale autonome, il y a lieu d’utili-
ser la méthode du cours de clôture et l’on passera les écritures suivantes (en k€)

Pour l’établissement du bilan

Immobilisations 5 000 / 1,40 3 571


Stocks 1 000 / 1,40 714
Créances 2 000 / 1,40 1 429
Liquidités 200 / 1,40 143
Écart de conversion (par différence) 406
Capital 3 000 / 1,20 2 500
Réserves 200 / 1,24 + 400 / 1,30 469
Résultat 400 / 1,36 294
Amortissements 1 000 / 1,40 714
Dépréciation des stocks 200 / 1,40 143
Dettes 3 000 / 1,40 2 143
Conversion postes du bilan société Oméga Corporation

234
Chapitre 8 Retraitements de préconsolidation en normes françaises

Pour l’établissement du compte de résultat

Achats 4 000 / 1,36 2 941


Autres charges 2 000 / 1,36 1 471
Dotations aux amortissements 400 / 1,36 294
Dotations aux dépréciations des stocks 200 / 1,36 147
Résultat 294
Variation de stocks 100 / 1,36 74
Produits 6 900 / 1,36 5 073
Conversion postes du compte de résultat société
Oméga Corporation

Si l’on suppose que la filiale Oméga Corporation est une filiale non autonome, il y a lieu d’uti-
liser la méthode du cours historique et l’on passera les écritures suivantes (en k€), en consi-
dérant que (par mesure de simplification) les réserves déterminées selon le cours historique
sont égales aux réserves déterminées selon le cours de clôture (ce qui n’est pas toujours vrai).

Pour l’établissement du bilan

Immobilisations 5 000 / 1,25 4 000


Stocks 1 000 / 1,40 (ramenés à leur valeur actuelle) 714
Créances 2 000 / 1,40 1 429
Liquidités 200 / 1,40 143
Capital 3 000 / 1,20 2 500
Réserves 200 / 1,24 + 400 / 1,30 469
Résultat (par différence) 231
Amortissements 1 000 / 1,25 800
Dépréciation des stocks 200 / 1,40 143
Dettes 3 000 / 1,40 2 143
Conversion postes du bilan société Oméga Corporation

Pour l’établissement du compte de résultat

Achats 4 000 / 1,36 2 941


Autres charges 2 000 / 1,36 1 471
Dotations aux amortissements 400 / 1,25 320
Dotations aux dépréciations des stocks 200 / 1,40 144
Écart de conversion 9
Résultat 231
Variation de stocks 1 000 / 1,36 – 900 (stock 43
initial) / 1,30
Produits 6 900 / 1,36 5 073
Conversion postes du compte de résultat société
Oméga Corporation

 CAS PRATIQUE 5

235
Partie 3 Comptes de groupe

J Écarts de conversion des actifs et passifs


monétaires en devises
Dans les comptes sociaux, l’article 420‑5 du PCG précise que les différences de conver-
sion des actifs et passifs monétaires libellés en devises sont inscrites à des comptes
transitoires, en attente de régularisations ultérieures :
–– à l’actif du bilan pour les différences correspondant à une perte latente (compte 476
« Différences de conversion – Actif ») ;
–– au passif du bilan pour les différences correspondant à un gain latent (compte 477
« Différences de conversion passif »).
Les pertes de change latentes entraînent à due concurrence la constitution d’une provi-
sion pour risques, sous réserve des dispositions particulières permettant de limiter cette
provision.
L’article 231-7 du règlement 2020-01 précise que seuls les actifs et passifs identifiables
qui correspondent à la définition d’actif et de passif du PCG (art. 211-1 et 321-1) peuvent
être comptabilisés.
Ainsi, comme les frais d’émission d’emprunts, les primes de remboursement d’obliga-
tion non encore amortis à la date d’acquisition (voir ci-dessus), les écarts de conversion
actifs et passifs sur créances, dettes et provisions libellées en monnaies étrangères ne
peuvent être comptabilisés dans les comptes consolidés.
Il faudra donc constater un certain nombre d’écritures de retraitement.
Exemple
◗◗ Les comptes individuels de la société Lambda font ressortir au 31 décembre N des écarts de
conversion actif de 12 000 € et des écarts de conversion passif de 6 000 €. Au 31 décembre
N–1 ces écarts étaient respectivement de 9 000 € et de 4 500 €. Les écarts de conversion
actif ont fait l’objet de provisions.
On passera les écritures suivantes de retraitement :

Pour le bilan

Résultat 3 000
Réserves 9 000
Différences de conversion actif 12 000
Annulation de l’écart de conversion actif

Différences de conversion passif 6 000


Résultat 1 500
Réserves 4 500
Annulation de l’écart de conversion passif

Provisions pour pertes de change 12 000


Résultat 3 000
Réserves 9 000
Annulation de la provision pour risques de change

236
Chapitre 8 Retraitements de préconsolidation en normes françaises

Pour le compte de résultat

Pertes de change 3 000


Résultat 3 000
Annulation de l’écart de conversion passif

Résultat 1 500
Gains de change 1 500
Annulation de l’écart de conversion passif

Résultat 3 000
Dotations aux provisions financières 3 000
Annulation de la provision pour risques de change

Dans le retraitement, nous n’avons pas fait intervenir d’impôts différés, car les impôts
sur différences de change sont, dans le système français, exigibles ou déductibles de suite
et nous avons considéré que la comptabilisation dans les comptes individuels était faite
selon la méthode de l’impôt exigible. ◗

3  Retraitements optionnels
Les retraitements optionnels peuvent avoir deux origines diverses :
–– retraitements alternatifs liés à l’existence dans le PCG de méthodes de référence ;
–– retraitements spécifiés par le règlement 2020-01.

A Retraitements liés à l’existence dans le PCG de méthodes


de référence
Lorsque plusieurs traitements sont autorisés par le PCG, celui-ci distingue, parmi les
méthodes comptables, les méthodes de référence et les autres méthodes (PCG art. 121-5).
La plupart des méthodes de référence du PCG sont rendues obligatoires par le règle-
ment 2020-01. Seul le provisionnement des engagements en matière de pensions et
obligations similaires est à retenir comme traitement alternatif.
Parmi les autres méthodes alternatives présentées dans le PCG (art. 121-5 additif IR2),
plusieurs d’entre elles sont également considérées par le règlement 2020-01 comme
des méthodes obligatoires.
Ne peuvent donc être considérés comme autres méthodes alternatives par le règlement
2020-01 que les contrats à long terme, les coûts d’emprunt engagés pour financer l’ac-
quisition ou la production d’un actif éligible et les dépenses de programmes pluriannuels
de gros entretien ou de grandes révisions. L’évaluation par équivalence de certains titres
de participation (  chapitre 11) n’est pas concernée par les comptes consolidés.

237
Partie 3 Comptes de groupe

1. Prestations de retraite et assimilées


Selon les dispositions de l’alinéa 3 de l’article L. 123‑13 du Code de commerce :
« Le montant des engagements de l’entreprise en matière de pension, de compléments
de retraite, d’indemnités et d’allocations en raison du départ à la retraite ou avantages
similaires des membres ou associés de son personnel et de ses mandataires sociaux est
indiqué dans l’annexe. Par ailleurs, les entreprises peuvent décider d’inscrire au bilan,
sous forme de provision, le montant correspondant à tout ou partie de ces engage-
ments ».
L’article 324‑1 du PCG, reprenant les termes du Code de commerce, précise toutefois
que : « La comptabilisation de provisions, en totalité pour les actifs et les retraités,
conduisant à une meilleure information financière, est considérée comme une méthode
de référence. »
L’entité peut décider, en ne comptabilisant pas en ne provisionnant pas les coûts des
prestations de retraite et prestations assimilées versées à la date du départ à la retraite
ou ultérieurement au bénéfice du personnel dans les comptes sociaux de les présenter
différemment dans les comptes consolidés. Il y a aura donc lieu dans ce cas de présenter
des écritures de retraitement.
Il est à noter que par ailleurs, en cas d’acquisition d’une entité (  chapitre 10), les pro-
visions pour engagements de retraite et avantages similaires afférant à l’entité acquise
sont comptabilisées même dans le cas où le groupe acquéreur n’a pas opté pour la
comptabilisation de ces engagements.
Exemple
◗◗ La société Iota attribue à chaque salarié une indemnité de départ à la retraite mais n’a pas
mis en place dans ses comptes sociaux un système de comptabilisation de provision pour
pensions et obligations similaires. La durée résiduelle moyenne d’activité des salariés de
l’entreprise est estimée à 15 ans.
Au 31 décembre N–1, les droits des salariés peuvent être estimés à 174 000 €.
Au 31 décembre N, ces droits peuvent être estimés à 184 000 €.
Dans le cadre du retraitement des comptes sociaux vers les comptes consolidés de la
société Iota, on passera les écritures de retraitement suivantes (en considérant un impôt
différé calculé au taux de 25 %).

Pour le bilan
31.12.N
Résultat (184 000 – 174 000) × 75 % 7 500
Réserves 174 000 × 75 % 130 500
Impôts différés 184 000 × 25 % 46 000
Provisions pour pensions et obligations similaires 184 000
Provisions

238
Chapitre 8 Retraitements de préconsolidation en normes françaises

Pour le compte de résultat


31.12.N
Dotations aux provisions d’exploitation 10 000
Résultat 7 500
Impôts sur les bénéfices 10 000 × 25 % 2 500
Provisions N : 184 000 – 174 000

2. Contrats à long terme


L’article 622-2 du PCG autorise la comptabilisation des contrats à long terme selon
la méthode à l’achèvement ou selon la méthode à l’avancement, sans considérer
(art. 121-5 additif R2) que cette méthode est préférentielle.
Exemple
◗◗ La société Sigma a conclu un contrat à long terme avec la société Omicron. Les travaux
ont démarré en N–1 et ne seront terminés qu’en N+1. Elle comptabilise ses produits à
l’achèvement.
Les éléments suivants vous sont donnés :
•• Valeur de négociation du contrat : 500 000 €
•• Dépenses enregistrées en N–1 : 120 000 €
•• Dépenses enregistrées en N : 240 000 €
•• Dépenses prévues en N+1 : 40 000 €
Le coût global de ce contrat est estimé à 120 000 + 240 000 + 40 000 = 400 000 € et le
résultat espéré est donc de 500 000 – 400 000 = 100 000 € à répartir sur N–1, N et N+1
dans le cadre d’un contrat comptabilisé à l’avancement.
•• Quote-part imputable en N–1 : 120 000 / 400 000 = 30 %
•• Quote-part imputable en N : 240 000 / 400 000 = 60 %
•• Quote-part imputable en N+1 : 40 000 / 400 000 = 10 %

Pour passer de la méthode d’achèvement du PCG à la méthode à l’avancement on passera


les écritures suivantes (au 31 décembre N) :

Pour le bilan

Clients, facture à établir 500 000 × 90 % × 120 % 540 000


État, TVA sur facture à établir 90 000
500 000 × 90 % × 20 %
Stock de produits 120 000 + 240 000 360 000
Impôts différés 100 000 × 90 % × 25 % 22 500
Réserves 100 000 × 30 % × 75 % 22 500
Résultat 100 000 × 60 % × 75 % 45 000
Retraitement contrat à long terme

239
Partie 3 Comptes de groupe

Pour le compte de résultat

Résultat 45 000
Impôt sur les bénéfices 15 000
Variation de stock de travaux en cours 240 000
Travaux 500 000 × 60 % 300 000
Retraitement contrat à long terme

 MINI-CAS 4

3. Coûts des emprunts


Le PCG autorise que les coûts d’emprunts ayant permis de financer des actifs éligibles,
c’est-à-dire des actifs qui exigent une longue période de préparation ou de construc-
tion avant de pouvoir être utilisés ou vendus (immobilisations et stocks notamment),
puissent être intégrés dans le coût de ces actifs. En normes internationales, conformé-
ment à IAS 23, cette intégration est obligatoire (  chapitre  9). Un retraitement peut
donc être effectué si l’entité désire, dans ses comptes consolidés, intégrer les coûts
d’emprunts dans la valeur de l’immobilisation ou du stock concerné alors qu’elle n’a pas
retenu cette option dans les comptes sociaux.

4. Dépenses de gros entretien ou de grandes révisions


L’article 214-10 du PCG permet de constater sous forme de provisions les dépenses
d’entretien faisant l’objet de programmes pluriannuels de gros entretien ou de grandes
révisions. Elles peuvent aussi être comptabilisées comme un composant distinct de
l’immobilisation concernée, la méthode de comptabilisation par composants excluant
la constatation de provisions. En normes internationales (  chapitre  9), la comptabi-
lisation comme composant de l’immobilisation est obligatoire. Un retraitement peut
être effectué si l’entité a constaté, dans ses comptes sociaux, des provisions pour gros
entretien ou grandes révisions.

B Retraitements spécifiés par le règlement 2020-01


Les autres traitements optionnels sont définis par le règlement 2020-01 (art. 273-1 à
273-3). Ils concernent les points suivants :
•• Les emprunts non remboursables. Lorsque des capitaux sont reçus en application
de contrats d’émission ne prévoyant ni de remboursement à l’initiative du prêteur, ni
de rémunération obligatoire en cas d’absence ou d’insuffisance de bénéfice, ceux-ci
peuvent être inscrits au bilan consolidé en « capitaux propres ».
•• Les réévaluations. Il est possible, en cas de forte inflation, d’effectuer cette réévalua-
tion seulement au niveau des comptes consolidés. En cas de réévaluation dans une
entité, il convient soit de l’éliminer dans les comptes consolidés, soit de pratiquer la
réévaluation pour l’ensemble du groupe.
•• L’évaluation des éléments fongibles (ou éléments interchangeables) en considérant
que le premier bien sorti est le dernier bien entré : l’application de cette méthode
d’évaluation peut être limitée à certaines branches d’activité ou à certaines zones

240
Chapitre 8 Retraitements de préconsolidation en normes françaises

géographiques ; les modalités de regroupement de ces éléments en catégories sont


indiquées et justifiées dans l’annexe.

C Retraitement des subventions d’investissement


Le règlement 99-02 évoquait, parmi les cas d’élimination sur les comptes consolidés de
l’incidence sur les comptes des écritures passées pour la seule application des législa-
tions fiscales, la reprise de subventions d’investissements en résultat. Cette disposition,
peu claire, avait fait l’objet d’interprétations différentes. Elle ne figure plus dans le règle-
ment 2020-01.
La pratique courante était la suivante, utilisée pour les normes internationales
(  chapitre  9) :
–– au bilan, la subvention est exclue des capitaux propres et reclassée en produit constaté
d’avance. Ce n’est pas obligatoire et il est donc possible de maintenir en consolidation
une subvention d’investissement présentée dans les comptes sociaux dans les capi-
taux propres ;
–– au résultat, la subvention est reprise au rythme des amortissements des immobilisa-
tions financées.

241
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
Évaluer Maîtriser Préparer
les savoirs les compétences l’épreuve

1  QCM
Pour chacune des questions suivantes, une seule réponse est possible. Justifiez votre choix.
1. Dans les comptes consolidés établis conformément aux règlements CRC 99‑02
et ANC 2020-01, les impôts différés :
a. devraient être comptabilisés au passif et à l’actif dans tous les cas. ∙
b. devraient être comptabilisés au passif dans tous les cas
et à l’actif simplement si leur récupération est probable. ∙
c. devraient être comptabilisés mais compensés entre actif et passif. ∙
2. Dans les comptes consolidés établis conformément aux règlements CRC 99‑02
et ANC 2020-01, les frais de développement :
a. sont toujours comptabilisés à l’actif du bilan. ∙
b. sont comptabilisés en charges. ∙
c. ne sont comptabilisés à l’actif du bilan que s’ils se rapportent à des projets
nettement individualisés, ayant de sérieuses chances
de réussite technique et de rentabilité commerciale. ∙
3. Dans les comptes consolidés établis conformément aux règlements CRC 99‑02
et ANC 2020-01, les contrats de location-financement :
a. devraient être constatés sous forme d’une forme
d’une immobilisation corporelle et d’un emprunt correspondant. ∙
b. devraient être comptabilisés conformément au PCG. ∙
c. devraient faire l’objet d’une comptabilisation
d’un actif correspondant aux droits d’utilisation et d’un passif locatif. ∙
4. Dans les comptes consolidés établis conformément aux règlements CRC 99‑02
et ANC 2020-01, les droits de mutation, honoraires, commission ou frais d’actes
sur acquisition d’immobilisations corporelles :
a. devraient toujours être comptabilisés en charges. ∙
b. devraient être rattachés en totalité au coût d’acquisition. ∙
c. devraient être rattachés en partie (pour la partie non amortie)
au coût d’acquisition. ∙
5. Dans les comptes consolidés établis conformément aux règlements CRC 99‑02
et ANC 2020-01, les frais d’émission d’un emprunt :
a. devraient être portés en diminution de l’emprunt. ∙
b. devraient être amortis sur une durée de cinq ans. ∙
c. devraient être amortis sur la durée de vie de l’emprunt. ∙

242
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES

6. Dans les comptes consolidés établis conformément aux règlements CRC 99‑02
et ANC 2020-01, les comptes des entités ayant une autonomie économique
et financière devraient être convertis :
a. selon la méthode du cours historique pour tous les éléments. ∙
b. selon la méthode du cours de clôture pour tous les éléments
d’actif et de passif, monétaires ou non monétaires et du cours moyen
de la période pour les produits et charges. ∙
c. selon la méthode du cours de clôture pour tous les éléments d’actif
et de passif ainsi que les produits et charges. ∙

Évaluer Maîtriser Préparer


les savoirs les compétences l’épreuve

2  Mini-cas : provisions réglementées ★★★

Compétences visées •• Maîtriser le processus d’élaboration d’une consolidation


•• Déterminer l’impact des retraitements de consolidation
•• Enregistrer les opérations de consolidation
Vous êtes appelé à effectuer le retraitement des comptes sociaux des sociétés du groupe
Auguste. Ce groupe comprend quatre sociétés, la société mère Auguste, la société
Benoît, intégrée globalement, la société Charles, intégrée proportionnellement à 50 %
et la société Daniel mise en équivalence.
Les comptes d’amortissements dérogatoires de ces sociétés au 31 décembre N sont ana-
lysés dans le tableau suivant :
Comptes de provisions réglementées des sociétés du groupe Auguste au 31 décembre N

Sociétés Société Société Société Société


Provisions réglementées Auguste Benoît Charles Daniel

Amortissements dérogatoires 30 000 54 000 42 000 24 000


Dotations de l’exercice 12 000 42 000 24 000 18 000
Reprises de l’exercice 24 000 30 000 18 000 12 000

Le taux de l’impôt sur les bénéfices est de 25 %.


Présentez au 31 décembre N les écritures de redressement nécessaires dans le cadre de la
consolidation (écritures nécessaires pour l’établissement du bilan et du compte de ­résultat).

243
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES

3  Mini-cas : contrat de crédit-bail ★★★

Compétences visées •• Maîtriser le processus d’élaboration d’une consolidation


•• Déterminer l’impact des retraitements de consolidation
•• Enregistrer les opérations de consolidation
La société Jacques utilise depuis le 1er juillet N, une machine-outil dont le financement
est assuré, grâce à un contrat de crédit-bail mobilier, par la société Crédit-bail. La valeur
d’acquisition de ce matériel était estimée alors à 64 520 €. La durée du contrat est de six
années. La redevance trimestrielle (payée en début de chaque trimestre) est de 3 000 €
et le prix de l’option d’achat de l’actif à la fin du contrat le 30 juin N+6 est de 10 000 €.
En fait ce matériel a une durée d’utilisation prévue de 10 ans, sa valeur résiduelle à l’issue
de ces dix ans pouvant être estimée à 4 520 €.
Le taux d’actualisation retenu pour la comptabilisation du contrat de location est déter-
miné comme suit :
Soit i le taux trimestriel d’actualisation.
–24
On pourra écrire que : 64 520 = 3 000 ×  1 – (1 + i) × (1 + i) + 10 000 × (1 + i)–24
i
On trouve i = 1,943 % ce qui donne un taux annuel de 1,019434 – 1 = 8 %.
Présentez au 31 décembre N les écritures de retraitement de consolidation dans la société
Jacques (bilan et compte de résultat) de la machine-outil « acquise » par ladite société.
On prendra un taux d’impôt de 25 %.

4  Mini-cas : opérations à long terme ★★★

Compétences visées •• Maîtriser le processus d’élaboration d’une consolidation


•• Déterminer l’impact des retraitements de consolidation
•• Enregistrer les opérations de consolidation
La société Laïka a conclu un contrat à long terme avec la société Grandma. Les travaux
ont démarré en N–1 et ne seront terminés qu’en N+1. Elle comptabilise ses produits à
l’achèvement.
Les éléments suivants vous sont donnés :
• Valeur de négociation du contrat : 100 000 €
• Dépenses enregistrées en N–1 : 20 000 €
• Dépenses enregistrées en N : 48 000 €
• Dépenses prévues en N+1 12 000 €
Présentez au 31 décembre N les écritures de retraitement permettant de passer de la
méthode d’achèvement du PCG à la méthode à l’avancement.

244
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES

Évaluer Maîtriser Préparer


les savoirs les compétences l’épreuve

5  Cas pratique : entreprises étrangères ★★★  30 min

Compétences visées •• Maîtriser le processus d’élaboration d’une consolidation


•• Déterminer l’impact des retraitements de consolidation
•• Enregistrer les opérations de consolidation
La Société Estrella, dont le siège social est à Paris, a participé le 1er janvier N–1 à la
constitution de la Société Star, société au capital de 30 millions de $ dont le siège est à
Atlanta. Elle a acquis 70 % du capital pour le prix de 16 406 000 €.
Au 31 décembre N, le bilan et le compte de résultat de la Société Star se présentent ainsi
(en milliers de $).
Bilan
Immobilisations corporelles 20 000 Capital 30 000
Stocks 18 000 Réserves 4 000
Créances 17 000 Résultat 8 000
Liquidités 8 000 Emprunts 12 000
Autres dettes 9 000
63 000 63 000

Compte de résultat
Achats 40 000 Ventes 63 000
(Variation de stock) – 10 000
Autres charges 14 000
Amortissements 5 000
Impôts 6 000
Résultat 8 000
63 000 63 000

Les immobilisations corporelles ont été acquises le 1er janvier N–1, les stocks au
cours de l’exercice N. Le résultat de l’année N–1 était de 10 000 milliers de $ (soit
7 947 k€ en valeur historique) et la distribution effectuée en janvier N a été de
6 000 milliers de $.
Le solde des éléments monétaires du bilan au 31 décembre N–1 se traduisait par un
excédent de l’actif sur le passif de 7 000 milliers de dollars.
Il est demandé de consolider la société Star dans le bilan et le compte de résultat de la
société Estrella en sachant que le cours du dollar au 31 décembre N est de 1,20 $ pour

245
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES

1 €, au 1er janvier N–1 de 1,28, au 1er janvier N de 1,26 et en moyenne au cours de l’exer-


cice N–1 de 1,27 et au cours de l’exercice N de 1,23.

Travail à faire
1. Présentez les opérations de retraitement de la filiale étrangère selon la méthode du
cours historique.
2. Présentez les opérations de retraitement de la filiale étrangère selon la méthode du
cours de clôture.

246
SYNTHÈSE
Retraitements de préconsolidation
en normes françaises

•• Élimination de l’incidence des écritures passées pour la seule application


des législations fiscales : constatation ou reprise d’amortissements
dérogatoires, constitution ou reprise de provisions réglementées,
comptabilisation en résultat de l’impact des changements de méthodes
•• Inscription au bilan des contrats de crédit-bail et des contrats similaires
Corrections imposées

•• Comptabilisation des frais d’émission d’emprunts, des primes d’émission et


de remboursement des emprunts obligataires
•• Comptabilisation des frais d’établissement en charge
•• Comptabilisation à l’actif de certains coûts (coûts de développement, sites
Internet, frais d’acquisition des immobilisations)
•• Prise en compte de tous les passifs d’impôts différés et, si leur récupération
est probable, des actifs d’impôts différés
•• Conversion des comptes d’entreprise établissant leurs comptes en monnaie
étrangère
•• Enregistrement en résultat au cours de la période à laquelle ils se
rapportent des écarts de conversion des actifs et passifs monétaires libellés
en devises

Retraitements optionnels
•• Provisionnement des coûts des prestations de retraite et prestations
Méthodes de référence

autorisées par le PCG


et autres méthodes

assimilées versées à la date du départ à la retraite ou ultérieurement


au bénéfice du personnel
•• Comptabilisation selon la méthode de l’avancement des opérations
partiellement achevées à la clôture de l’exercice
•• Coûts d’emprunt engagés pour financer l’acquisition ou la production
d’un actif éligible
•• Dépenses de gros entretien ou de grandes révisions

•• Inscription dans le bilan consolidé en capitaux propres des emprunts


règlement relatif aux
comptes consolidés
Autres optionnelles

non remboursables
spécifiées par le

•• Réévaluation des actifs au niveau des seuls comptes consolidés ou, si


une entité du groupe a procédé à une réévaluation dans ses comptes
individuels, soit élimination dans les comptes consolidés, soit
réévaluation pour l’ensemble du groupe
•• Évaluation des éléments fongibles en considérant que le premier bien
sorti est le dernier bien entré

247
CHAPITRE
9 Retraitements
de préconsolidation
en normes internationales
PROGRAMME

Compétences visées Notion et contenu


• Maîtriser le processus d’élaboration Retraitement de consolidation :
d’une consolidation homogénéisation des méthodes
• Déterminer l’impact des retraitements de comptabilisation et de présentation
en fonction de la réglementation et/ou
de consolidation
du manuel de consolidation du groupe ;
• Enregistrer les opérations
élimination des opérations passées
de consolidation
pour la seule application des législations
fiscales ; conversion de comptes établis
en devises.

PLAN DU CHAPITRE
Cours :  1. Les immobilisations • 2. Les locations • 3. Les stocks • 4. Les dépréciations
• 5. Les instruments financiers • 6. Les provisions • 7. Les avantages du personnel
• 8. Les produits des activités ordinaires • 9. L’impôt sur le résultat • 10. Les variations
du cours des monnaies • 11. Les changements de méthode, d’estimation
et les corrections d’erreurs
Des savoirs aux compétences :  Évaluer les savoirs • Maîtriser les compétences
• Préparer l’épreuve
Synthèse

Q uels sont les retraitements à effectuer pour rendre les comptes sociaux établis
selon le PCG conformes aux IFRS ? Ces retraitements sont nombreux : ils peuvent
concerner tous les postes du bilan et du compte de résultat. Ils peuvent cependant être
réduits si l’entité a retenu, pour ses comptes sociaux, des options proches des IFRS.

MOTS-CLÉS
Avantage du personnel • Changement de méthode • Changement d’estimation
• Erreurs • Fiscalité différée • Fiscalité latente • Immobilisation corporelle
• Immobilisation incorporelle • Impôt sur le résultat • Instrument financier
• Location • Monnaie de présentation • Monnaie fonctionnelle • Préconsolidation
• Provision • Stock
Chapitre 9 Retraitements de préconsolidation en normes internationales

1  Les immobilisations
A Le retraitement des immobilisations corporelles proprement
dites
Deux divergences méritent d’être mentionnées entre IAS 16 et le PCG :
•• L’option ouverte par l’article 213‑8 du PCG de comptabiliser en charges dans les
comptes individuels, les droits de mutation, honoraires ou commissions et frais
d’actes, liés à l’acquisition : en normes IFRS, comme en comptes consolidés établis
selon les normes françaises, ils doivent obligatoirement être rattachés au coût d’ac-
quisition de l’immobilisation (  chapitre 8).
•• La possibilité offerte par l’article 214‑10 du PCG de constater sous forme de pro-
visions les dépenses d’entretien faisant l’objet de programmes pluriannuels de gros
entretien ou de grandes révisions qui dans les normes IFRS sont obligatoirement
comptabilisés comme un composant de l’immobilisation.
Des retraitements sont donc nécessaires pour passer du PCG aux normes IFRS.
Exemple
◗◗ La société Alpha, propriétaire d’un ensemble à usage de bureau, qu’elle amortit en 50 ans,
doit effectuer tous les cinq ans des travaux de révision et de d’entretien des installations
électriques. Le coût moyen de ces révisions est estimé à 90 000 € en N–6 et chaque année
une provision pour gros entretien de 18 000 € est comptabilisée. En N–1, une première
révision a été constatée dont le coût s’est élevé à 87 000 € comptabilisés en charges.
La provision constatée de N–6 à N–2 a été reprise.
Alors qu’en PCG, il est possible de comptabiliser une provision, en IFRS les dépenses d’en-
tretien faisant l’objet de programmes pluriannuels de gros entretien ou de grandes révi-
sions doivent être comptabilisés comme un composant, lequel s’impute sur le prix de la
structure de l’ensemble.
Le passage des comptes du PCG aux comptes IFRS implique les écritures suivantes :

Pour le bilan

Provisions pour gros entretien ou grandes révisions 36 000


Impôts différés 36 000 × 25 % 9 000
Réserves 18 000 × 75 % 13 500
Résultat 18 000 × 75 % 13 500
Annulation provision N–1 et N

Constructions – composant grosses réparations 90 000


Constructions – composant structure 90 000
Imputation du composant grosses réparations
sur la structure

249
Partie 3 Comptes de groupe

Réserves 90 000 × 75 % 67 500


Impôts différés 90 000 × 25 % 22 500
Amortissement – composant grosses réparations 90 000
Amortissement du composant de N–6 à N–2

Amortissement – composant structure 12 600


90 000 × 2 % × 7
Réserves 90 000 × 2 % × 6 × 75 % 8 100
Résultat 90 000 × 2 % × 75 % 1 350
Impôts différés 12 600 × 25 % 3 150
Correction de l’amortissement de N–6 à N effectué sur
la structure

Amortissement – composant grosses réparations 90 000


Constructions – composant grosses réparations 90 000
Sortie du composant grosses réparations amorti et
remplacé en N–1

Constructions – composant grosses réparations 87 000


Impôts différés 87 000 × 25 % 21 750
Réserves 87 000 × 75 % 65 250
Constatation comme composant de la grosse
réparation (imputé sur le résultat N–1)

Impôts différés 87 000 × 2/5 × 25 % 8 700


Résultat 87 000 × 1/5 × 75 % 13 050
Réserves 87 000 × 1/5 × 75 % 13 050
Amortissement constructions – composant 34 800
grosses réparations
87 000 × 2/5
Amortissement en N–1 et N de la grosse réparation

Pour le compte de résultat

Résultat 13 500
Impôts sur les bénéfices 4 500
Dotations aux provisions d’exploitation 18 000
Annulation provision

250
Chapitre 9 Retraitements de préconsolidation en normes internationales

Résultat 1 350
Impôts sur les bénéfices 450
Dotation aux amortissements 1 800
des immobilisations 90 000 × 2 %
Correction dotation amortissement N sur la structure

Dotations aux amortissements des immobilisations 17 400


87 000 × 1/5
Impôts sur les bénéfices 4 350
Résultat 13 050
Amortissement du composant

B Les règles applicables aux immeubles de placement


La notion d’immeubles de placement n’existe pas dans le PCG. Les immeubles de pla-
cement sont comptabilisés comme des autres immobilisations corporelles. En normes
IFRS, ils ont fait l’objet d’une norme particulière, la norme IAS 40 qui prévoit deux
méthodes d’évaluation :
–– la méthode du coût, semblable à celle de l’IAS 16, ou à celle du PCG, avec quelques
différences, (voir ci-dessus) ;
–– la méthode de la juste valeur, le profit ou la perte résultant d’une variation de la juste
valeur d’un immeuble de placement devant être comptabilisé en résultat dans la
période au cours de laquelle il se produit.
Des retraitements sont donc nécessaires dans ce dernier cas.
Exemple
◗◗ La société Bêta a fait l’acquisition pour placement financier en janvier N–6 d’un terrain et
d’une construction d’une valeur respective de 500 000 € et 1 200 000 €. La construction
est amortissable en 50 ans, avec une valeur résiduelle fixée à 600 000 €. La société Bêta
a décidé de présenter cet immeuble dans les comptes consolidés en utilisant la méthode
de la juste valeur de l’IAS 40. Au 31 décembre N–1, la valeur de l’ensemble immobilier est
de 2 000 000 € (dont 815 000 pour le terrain) ; au 31 décembre N, elle est de 2 090 000 €
(dont 920 000 pour le terrain et 1 170 000 pour la construction). Les opérations de retrai-
tement de cet immeuble seront les suivantes :
Pour le bilan

Amortissement de la construction 72 000


(1 200 000 – 600 000) × 6/50
Construction 72 000
Pour ramener à la valeur nette comptable

251
Partie 3 Comptes de groupe

Terrain 920 000 – 500 000 420 000


Constructions 1 170 000 – (1 200 000 – 72 000) 42 000
Impôts différés (420 000 + 42 000) × 25 % 115 500
Réserves {2 000 000 – 500 000 – [1 200 000 – 270 000
(1 200 000 –600 000) × 5/50]} × 75 %
Résultat [(920 000 – 815 000) – (1 185 000 – 76 500
1 170 000) + 600 000 × 1/50 (amortissements
repris)] × 75 %
Retraitement immeuble de placement

Pour le compte de résultat

Résultat 9 000
Impôts sur les bénéfices 3 000
Dotations aux amortissements 12 000
des immobilisations
Annulation de la dotation (1 200 000 – 600 000) × 1/50

Résultat 67 500
Impôt sur les bénéfices 22 500
Résultat provenant de la variation de juste valeur 90 000
des immeubles de placement 105 000 – 15 000
Plus-value sur terrain : 920 000 – 815 000 = 105 000
Moins-value sur construction
1 185 000 – 1 170 000 = 15 000

C Le coût des emprunts


La norme IAS 23 stipule que les coûts d’emprunts ayant permis de financer des actifs
qualifiés, c’est-à-dire des actifs qui exigent une longue période de préparation ou de
construction avant de pouvoir être utilisés ou vendus (immobilisations et stocks notam-
ment), doivent être intégrés dans le coût de ces actifs. Le PCG permet aussi cette inté-
gration sans la rendre obligatoire. Un retraitement est donc nécessaire si l’entité n’a pas
intégré dans ses comptes sociaux les coûts de ses emprunts liés à ses actifs.
Exemple
◗◗ La société Gamma a fait construire en N–1 et N un immeuble à l’usage de bureaux. Cet
immeuble a été évalué et comptabilisé pour 1 200 000 € et a été amorti en N de 60 000 €.
Les coûts d’emprunts relatifs à cet immeuble ont été dans les comptes sociaux comptabi-
lisés en charges respectivement pour 36 000 € et 12 000 €. Pour passer du PCG aux IFRS,
il y a lieu de constater les écritures suivantes :

252
Chapitre 9 Retraitements de préconsolidation en normes internationales

Pour le bilan

Constructions 36 000 + 12 000 48 000


Réserves 36 000 × 75 % 27 000
Résultat 12 000×75 % 9 000
Impôts différés (36 000 + 12 000) × 25 % 12 000
Intérêts des emprunts, retraitement des immobilisations

Résultat 2 400 × 75 % 1 800


Impôts différés 2 400 × 25 % 600
Amortissements des constructions 2 400
48 000 × 60 000 / 1 200 000
Intérêts des emprunts, retraitement des amortissements

Pour le compte de résultat

Résultat 9 000
Impôt sur les bénéfices 3 000
Charges financières 12 000
Intérêts des emprunts, retraitement
des immobilisations

Dotations aux amortissements des immobilisations 2 400


Impôt sur les bénéfices 600
Résultat 1 800
Intérêts des emprunts, retraitement des amortissements

NOTRE CONSEIL

Si une société
D Les activités abandonnées ou destinées à être cédées possède à son
actif des biens
La notion d’activités abandonnées ou destinées à être cédées n’existe pas dans le PCG. liés à des activités
abandonnées ou
L’IFRS 5 précise qu’une entité doit évaluer un actif non courant (ou un groupe destiné destinées à être
à être cédé) classé comme détenu en vue de la vente au montant le plus bas entre sa cédées, vous devez
valeur comptable et sa juste valeur diminuée des coûts de la vente. Ces actifs ne peuvent veiller à ce que leur
plus faire l’objet d’amortissements, mais la constatation de dépréciations est possible. évaluation soit
corrigée pour tenir
Le bilan et le compte de résultat doivent distinguer clairement les actifs, passifs, charges compte de la norme
et produits liés à des activités abandonnées ou destinées à être cédées. IFRS 5.

253
Partie 3 Comptes de groupe

E Le retraitement des immobilisations incorporelles


Deux divergences méritent d’être mentionnées entre l’IAS 38 et le PCG en matière :
–– d’évaluation du coût d’entrée de l’immobilisation : droit de mutation comme pour les
immobilisations corporelles ;
–– d’activation optionnelle des frais de développement (PCG, article 212‑3, al. 2).
Exemple
◗◗ La société Delta a dépensé respectivement en N–1 et N 24 000 € et 18 000 € pour le déve-
loppement d’un nouveau produit appelé à être commercialisé en N+1. Ces dépenses ont
été comptabilisées en charges.
Pour passer du PCG aux normes IFRS, on comptabilisera les opérations suivantes (l’amor-
tissement des frais de développement ne commencera à courir qu’à compter de la fabri-
cation du produit) :

Pour le bilan

Immobilisations incorporelles – Frais de développement 42 000


Impôts différés 42 000×25 % 10 500
Réserves 24 000×75 % 18 000
Résultat 18 000×75 % 13 500
Activation des frais de développement

Pour le compte de résultat

Résultat 13 500
Impôt sur les bénéfices 4 500
Production immobilisée – Immobilisations 18 000
incorporelles
Activation des frais de développement

Les normes IAS 16 et IAS 38 autorisent la réévaluation des immobilisations corporelles


et incorporelles. Le PCG quant à lui n’autorise que la réévaluation des immobilisations
corporelles et financières (art. 214‑27).
Les normes IFRS ne reconnaissent pas comme immobilisations incorporelles les élé-
ments classés par le PCG en « frais d’établissement ». Ceux-ci doivent être comptabili-
sés en charges et, pour ce qui concerne les frais d’augmentation de capital, en diminu-
tion des primes d’émission.
Dans le Plan comptable général (article 212‑9) :
•• Les frais de constitution, de transformation, de premier établissement, peuvent être
inscrits à l’actif comme frais d’établissement. Leur inscription en compte de résultat
constitue néanmoins la méthode de référence.

254
Chapitre 9 Retraitements de préconsolidation en normes internationales

•• Les frais d’augmentation de capital, de fusion et de scission peuvent être inscrits à


l’actif en frais d’établissement. Leur imputation sur les primes d’émission et de fusion
constitue néanmoins la méthode de référence ; en cas d’insuffisance, ces frais sont
comptabilisés en charges.
Si l’entité a choisi de faire figurer les frais correspondants en frais d’établissement, un
retraitement pour passer du PCG aux normes IFRS s’impose.
Exemple
◗◗ La société Epsilon a été constituée le 1er janvier N–2. En N–2 ont été dépensées des frais de
constitution pour 12 000 € et des frais de premier établissement pour 30 000 €. Ces frais
ont été comptabilisés en frais d’établissement. Par ailleurs en janvier N, la société Epsilon
a procédé à une augmentation de capital. Les frais d’augmentation de capital se sont éle-
vés à 24 000 € et ont été comptabilisés en frais d’établissement.
La société Epsilon amortit ses frais d’établissement sur cinq ans.
Pour passer du PCG aux normes IFRS, il y a lieu de passer les écritures suivantes :

Pour le bilan

Amortissement des frais de constitution 12 000 × 3/5 7 200


Amortissement des frais de premier établissement 18 000
30 000 × 3/5
Amortissement des frais d’augmentation de capital 4 800
24 000 × 1/5
Prime d’émission 24 000 × 75 % 18 000
Impôts différés (12 000 – 7 200 + 30 000 – 18 000 9 000
+ 24 000 – 4 800) × 25 %
Réserves (12 000 – 12 000×2/5 + 30 000 – 30 000 18 900
× 2/5) × 75 %
Frais de constitution 12 000
Frais de premier établissement 30 000
Frais d’augmentation de capital 24 000
Résultat (12 000 + 30 000 + 24 000) / 5 × 75 % 9 900
Retraitement des frais d’établissement

Pour le compte de résultat

Résultat 9 900
Impôt sur les bénéfices 3 300
Dotations aux amortissements 13 200
des immobilisations incorporelles
(12 000 + 30 000 + 24 000) / 5
Retraitement des amortissements de frais
d’établissement

 CAS PRATIQUE 5 • CAS PRATIQUE 6

255
Partie 3 Comptes de groupe

F Le retraitement des subventions d’investissement


L’IAS 20 § 24 précise que les subventions liées à des actifs doivent être présentées dans
l’état de situation financière soit en produits différés, soit en déduisant la subvention pour
arriver à la valeur comptable de l’actif. Dans les comptes individuels (PCG, art. 312-1),
les subventions d’investissement sont inscrites dans les capitaux propres.
Si l’on retient en IFRS la méthode des produits différés, il y a aura lieu de transférer les
comptes de subventions dans des comptes de produits constatés d’avance.
Exemple
◗◗ La société Gamma a reçu en janvier N–3 une subvention d’investissement de 50 000 € en
vue de financer partiellement un matériel amortissable (linéairement) en dix ans. Dans les
comptes au 31 décembre tenus conformément au PCG, on trouve les postes suivants au
31 décembre N :
•• 131 Subventions d’investissement (créditeur) 50 000
•• 139 Subventions d’investissement inscrites au compte de résultat (débiteur) 20 000
•• 777 Quote-part de subventions d’investissement virée au résultat
de l’exercice (créditeur) 5 000
On passera les écritures suivantes :

Pour le bilan

Subventions d’investissement 50 000


Subventions d’investissement inscrites au compte 20 000
de résultat
Produits constatés d’avance 30 000
Retraitement subventions d’investissement

2  Les locations
Conformément à l’article 212‑5 du PCG, « le titulaire d’un contrat de crédit-bail comp-
tabilise en charges les sommes dues au titre de la période de location. À la levée de
l’option d’achat, le titulaire d’un contrat de crédit-bail inscrit l’immobilisation à l’actif
de son bilan pour un montant établi conformément aux règles applicables en matière de
détermination de la valeur d’entrée ».
Dans l’IFRS 16 (à l’exception des biens de faible valeur ou des contrats de location
de faible durée, inférieure ou égale à un an), à la date de prise d’effet du contrat, le
preneur doit comptabiliser un actif au titre du droit d’utilisation et un passif locatif
(  chapitre 5)
Des retraitements sont donc nécessaires pour passer d’une comptabilisation d’un actif
« acquis » avec un contrat de crédit-bail (correspondant au contrat de location tel qu’il
est défini par l’IFRS 16) selon les règles du PCG aux règles définies par les normes IFRS.

256
Chapitre 9 Retraitements de préconsolidation en normes internationales

Exemple
◗◗ Supposons que la société Alpha ait pris en location à compter du 1er janvier N pour une durée
de 9 ans non renouvelable un immeuble à usage de bureau valorisé à 500 000 €. Le loyer
(trimestriel) est fixé à 10 000 € hors taxes et est payable en débit de chaque trimestre. L’éva-
luation des droits se fera au taux de 6 % l’an soit un taux trimestriel équivalent de 1,467 %.
Le droit d’utilisation est estimé à 10 000 × (1 – 1,01467–36)/ 0,01467 × 1,01467 = 282 213 €.
Pour l’année N, on pourra établir le tableau suivant permettant de dégager les intérêts :

Reste Remboursement Montant


Dates Intérêts payés
à rembourser effectué du paiement

1.1.N 282 213 – 10 000 10 000


1.4.N 272 213 3 993 6 007 10 000
1.7.N 266 206 3 905 6 095 10 000
1.10 N 260 111 3 816 6 184 10 000
1.1.N+1 253 927 3 725
15 439 28 286 40 000

On passera alors les écritures de retraitement suivantes (en utilisant un compte de liaison
que nous appelons « redevances ») :

Pour le bilan
31.12.N
Droit d’utilisation d’un immeuble en location 282 213
Obligation d’effectuer des paiements locatifs 282 213
Contrat de location immeuble à usage de bureaux

Résultat 31 357 × 75 % 23 518


Impôts différés 31 357 × 25 % 7 839
Amortissements du droit d’utilisation d’un 31 357
immeuble en location
Amortissement du droit d’utilisation 282 213 / 9

Compte de liaison redevances 40 000


Impôts différés 40 000 × 25 % 10 000
Résultat 40 000 × 75 % 30 000
Annulation des redevances 10 000 × 4

Résultat 15 439 × 75 % 11 579


Impôts différés 15 439 × 25 % 3 860
Obligation d’effectuer des paiements locatifs 28 286
Compte de liaison redevances 40 000
Intérêts courus 3 725
Assimilation de la redevance à un remboursement
de capital et à un emprunt

257
Partie 3 Comptes de groupe

Pour le compte de résultat

Dotations aux amortissements des immobilisations 31 357


Impôts sur les bénéfices 7 839
Résultat 23 518
Amortissements

Résultat 30 000
Impôts sur les bénéfices 10 000
Redevances de crédit-bail 40 000
Annulation redevance

Charges d’intérêts 15 439


Impôts sur les bénéfices 3 860
Résultat 11 579
Intérêts

 CAS PRATIQUE 7

3  Les stocks
Dans leur ensemble, les principes du Plan comptable général sont très proches de ceux de
la norme IAS 2 sur les stocks. Cependant des divergences peuvent apparaître dans l’éva-
luation, compte tenu de certaines options autorisées par le Plan comptable général. Ainsi,
les amortissements de frais de développement peuvent ne pas être pris en compte dans
l’évaluation des stocks en PCG si le choix a été pris par l’entité de les laisser en charges. Il
peut y avoir aussi des divergences en ce qui concerne les dépréciations constatées (le PCG
renvoie aux règles générales de l’article 214‑1, alors que la norme IAS 2 stipule que « les
stocks doivent être évalués au plus faible du coût et de la valeur nette de réalisation »).

4  Les dépréciations
Les dépréciations d’actifs (instruments financiers, notamment titres et créances, immo-
bilisations corporelles et incorporelles) sont traitées dans les normes IFRS par :
–– l’IAS 36 « Dépréciations d’actif »,
–– l’IFRS 9 (§ 5.5) pour les instruments financiers ;
–– l’IAS 2 (§ 9, 28 et s.) pour les stocks.
La norme IAS 36 précise notamment qu’« une entité doit apprécier à chaque date de
reporting s’il existe un quelconque indice qu’un actif peut avoir subi une perte de valeur.
S’il existe un tel indice, l’entité doit estimer la valeur recouvrable de l’actif ».
Dans le PCG, cette obligation existe également (article 214‑16). À l’exception des ins-
truments financiers (IFRS 9), n’y a en principe pas de divergence entre le PCG et les
normes IFRS.

258
Chapitre 9 Retraitements de préconsolidation en normes internationales

5  Les instruments financiers


L’IFRS 9 « Instruments financiers » distingue (  chapitre 5) :
–– les actifs et passifs financiers évalués au coût amorti ;
–– les actifs financiers évalués à la juste valeur par le biais des autres éléments du résultat
global ;
–– les actifs et passifs financiers évalués à la juste valeur par le biais du résultat net.
À ces catégories, s’ajoutent les actifs et passifs financiers utilisés comme instruments de
couverture. Comptabilisés conformément au PCG, les actifs et passifs financiers doivent
être retraités lorsque les comptes consolidés sont établis conformément aux IFRS.

A Les actifs financiers évalués au coût amorti


Lors de la comptabilisation initiale, l’entité doit évaluer l’actif financier à sa juste
valeur (  chapitre 5), majorée des coûts de transaction directement attribuables à
­l’acquisition de l’actif financier.
Lors des comptabilisations ultérieures, l’actif financier est évalué au coût amorti.
Exemple
◗◗ La société Gamma a fait l’acquisition, le 1er janvier N–1, de 100 obligations remboursables
en bloc dans 5 ans au nominal de 1 000 € et émises à 980 €. Le taux de ces obligations est
de 6 % l’an et la société Gamma désire les garder jusqu’à l’échéance. Les frais d’acquisition
de ces obligations sont de 333 € hors taxes.
Au 1er janvier N–1, la société Gamma a comptabilisé ces obligations (comptes indivi-
duels PCG) au débit du compte 2721 « Titres immobilisés – obligations » pour 98 000 €,
les frais d’acquisition (qui auraient pu être intégrés au coût d’acquisition) au compte
6271 « Frais sur titres ». Au 31 décembre N–1 et au 31 décembre N, elle a comptabilisé
100 × 1 000 × 6 % = 6 000 € de produits financiers.
Le taux effectif de ce placement est le taux i pour lequel :
1 – (1 + i)–5
(980 × 100 + 333) = 6 000 ×  + 100 000 × (1 + i)–5
i
On trouve i = 6,4 %. On peut ainsi établir le tableau de l’emprunt comme suit :
Remboursement
Dates Intérêts à 6,4 % Coût amorti
intérêts
1.1.N–1 98 333
31.12.N–1 6 293 6 000 98 626
31.12.N 6 312 6 000 98 938
31.12.N+1 6 332 6 000 99 270
31.12.N+2 6 353 6 000 99 623
31.12.N+3 6 337 6 000 100 000

En normes internationales, conformément à l’IFRS 9 les comptes de titres de placement


étant tenus au coût amorti, on passera donc les écritures de retraitement suivantes :

259
Partie 3 Comptes de groupe

Pour le bilan

Titres immobilisés – obligations IFRS au coût amorti 98 938


Titres immobilisés – obligations PCG 98 000
Impôts différés (98 938 – 98 000) × 25 % 234
Résultat (6 312 – 6 000) × 75 % 234
Réserves [333 + (6 293 – 6 000)] × 75 % 470
Retraitement obligations

Pour le compte de résultat

Résultat 234
Impôt sur les bénéfices 78
Revenus des titres immobilisés 6 312 – 6 000 312
Retraitement obligations

B Les passifs financiers évalués au coût amorti


Lors de la comptabilisation initiale, l’entité doit évaluer le passif financier à sa juste
valeur, minorée des coûts de transaction directement attribuables à l’émission du passif
financier. Lors de comptabilisations ultérieures, le passif financier est évalué au coût
amorti.
Exemple
◗◗ La société Delta a émis le 31 décembre N–2 un emprunt de 1 000 obligations de nominal
100 € au taux de 3,3 % sur 20 ans, la valeur de remboursement des obligations étant de
110 €, alors que la valeur d’émission était de 95 €. Les frais d’émission étaient de 2 858 €.
3,3 % × 100
Par rapport à la valeur de remboursement, le taux de l’emprunt est de = 3 %.
110
0,03
L’annuité constante de remboursement est 110 × 1 000 ×  = 7 393,73 €.
1 – 1,03–20
–20
Le taux effectif est le taux i pour lequel (95 × 1 000 – 2 858) = 7 393,73 1 – (1 + i)
On trouve i = 5 %. i
On peut ainsi établir le tableau de l’emprunt comme suit (le coût amorti étant fin N–2 égal
à 1 000 × 95 – 2 858 = 92 142 €) :

Intérêts Remboursement Remboursement


Dates Coût amorti
à 5 % intérêts capital

31.12.N–2 92 142
31.12.N–1 4 607 3 300 4 070 89 379
31.12.N 4 469 3 178 4 180 86 490

260
Chapitre 9 Retraitements de préconsolidation en normes internationales

Pour les fins d’année suivantes, le coût amorti est égal au coût amorti de l’année précé-
dente majoré de l’intérêt de 5 % et diminué des remboursements (intérêts + capital).
Dans les comptes sociaux de la société Delta (tenus conformément au PCG), au
31 décembre N, on aurait les éléments suivants :
•• Compte 163 « Emprunt obligataires » : 1 000  ×  110 – 4 070 – 4 180 = 101 750 ou
(1 000 – 37 – 38 = 925) × 110.
•• Compte 169 « Prime de remboursement des obligations » : 1 000 × (110 – 95) × 18/20
(amortissement en vingt ans) = 13 500.
•• Compte 4816 « Frais d’émission des emprunts » : 2 858  ×  18/20 (amortissement en
vingt ans) = 2 572.
•• Compte 6616 « Intérêts des emprunts et dettes assimilées » : 3 178.
•• Compte 6812 « Dotations aux amortissements des charges à répartir » :
2 858 × 1/20 = 143.
•• Compte 6861 « Dotations aux amortissements des primes de remboursement des obli-
gations » : 1 000 × (110 – 95) × 1/20 = 750.
On passera donc les écritures de retraitement suivantes :

Pour le bilan

Emprunts obligataires (PCG) 101 750


Impôts différés (13 500 + 2 572 + 86 490 – 203
101 750) × 25 %
Résultat (4 469 – 3 178 – 143 – 750) × 75 % 299
Réserves (4 607 – 3 300 – 143 – 750) × 75 % 310
Primes de remboursement des obligations 13 500
Frais d’émission des emprunts 2 572
Emprunts obligataires au coût amorti (IFRS) 86 490
Retraitement emprunt

Pour le compte de résultat

Intérêts des emprunts et dettes 4 469 – 3 178 1 291


Résultat 299
Impôts sur les bénéfices 99
(1 291 – 143 –  750) × 25 %
Dotations aux amortissements des charges 143
à répartir
Dotations aux amortissements des primes 750
de remboursement
Retraitement emprunt

Se pose également le problème des titres hybrides (ou composés).

261
Partie 3 Comptes de groupe

Exemple
◗◗ Les obligations convertibles en actions doivent être considérées à la fois par des parts
respectives comme des dettes et des capitaux propres. Il y a lieu de séparer la composante
« capitaux propres » de la composante « dette ». ◗
 CAS PRATIQUE 8

C Les actifs financiers évalués à la juste valeur par le biais


des autres éléments du résultat global
Lors de la comptabilisation initiale, l’entité doit évaluer l’actif financier à sa juste
valeur, majorée des coûts de transaction directement attribuables à l’acquisition ou à
l’émission de l’actif ou du passif financier.
Lors des comptabilisations ultérieures, l’entité doit constater les variations de juste
valeur dans les autres éléments du résultat global.
Exemple
◗◗La société Thêta a fait l’acquisition le 1er janvier N de 100 actions de la société Sigma. Ces titres
sont appelés être gardés comme placement à long terme. Ils doivent être classés en actifs finan-
ciers évalués à la juste valeur par le biais des autres éléments du résultat global. Les titres ont été
Lors de leur acquis au cours de 200 €, les frais d’acquisition se sont élevés à 0,5 % du coût d’acquisition et
comptabilisation initiale,
ont été compris dans les comptes sociaux de la société Thêta dans le coût d’acquisition.
les actifs financiers
devant être évalués Au 31 décembre N, la juste valeur de ces titres est de 210 € par titre. Une plus-value latente
à la juste valeur par doit donc (en normes IFRS) être constatée : elle est de
le biais des autres 100 × [210 – (200 + 200 × 0,5 %)] = 900 €.
éléments du résultat
global sont évalués à leur
On passera l’écriture suivante en tenant compte des impôts différés :
juste valeur majorée Pour le bilan (il n’y a pas d’écriture pour le compte de résultat)
des coûts de transaction
directement attribuables
à l’acquisition de cet Instruments financiers à la juste valeur par le biais 21 000
actif financier. Lors des autres éléments du résultat global IFRS
d’évaluations ultérieures,
Titres immobilisés – Actions PCG 20 100
ils sont évalués à la juste
valeur. 100 × 200 = 20 000 + 20 000 × 0,5 %
Impôts différés 900 × 25 % 225
Écarts d’évaluation sur instruments financiers 775
à la juste valeur par le biais des autres éléments
du résultat global 900 × 25 %
Retraitement action

D Les actifs financiers évalués à la juste valeur par le biais


du résultat net
Lors de la comptabilisation initiale, l’entité doit évaluer l’actif financier à sa juste valeur.
Si la juste valeur de l’actif financier lors de la comptabilisation initiale diffère du prix de
transaction, l’entité doit comptabiliser la différence entre la juste valeur à la date de

262
Chapitre 9 Retraitements de préconsolidation en normes internationales

la comptabilisation initiale et le prix de transaction comme un profit ou une perte en


résultat net. Lors de comptabilisations ultérieures, l’entité doit constater les variations
de juste valeur dans le résultat net de la période.
Exemple
◗◗ La société Delta a fait l’acquisition le 1er juillet N de 300 actions Lambda (société cotée en
Bourse) au cours de 50 €. Frais d’acquisition 1 %. Au 31 décembre N, le cours de l’action
Denis est de 52 €.
Dans les comptes individuels (tenus conformément à l’article 222‑1 du PCG), ont été débi-
tés les comptes 50 « Valeurs mobilières de placement » pour 15 000 € et 6271 « Frais
sur titres » pour 150 € (mais il était possible de comptabiliser, solution moins intéres-
sante fiscalement, l’acquisition dans le compte « Valeurs mobilières de placement » pour
15 150 €). Il est à noter que dans les comptes consolidés tenus selon le référentiel natio-
nal, les frais d’acquisition doivent être constatés dans le coût d’acquisition (articles 221‑1,
222‑1 et 213‑8 du PCG). Au 31 décembre N, aucune écriture n’a été constatée et les plus-
values latentes sur les titres n’ont pas été comptabilisées.
Il y a lieu donc de constater des écritures de retraitement (pour le bilan et le compte de
résultat) de ces titres :

Pour le bilan

Actifs financiers à la juste valeur par le biais 15 600


du résultat net 300 × 52
Valeurs mobilières de placement 15 000
Résultat (300 × 2) × 75 % 450
Impôts différés (300 × 2) × 25 % 150
Retraitement titres de placement

Pour le compte de résultat

Résultat 450
Impôt sur les bénéfices 150
Autres produits financiers 600 – 150 450
Frais sur titres 150
Effet de l’ajustement à la juste valeur des valeurs
mobilières

E Les passifs financiers évalués à la juste valeur par le biais


du résultat net
Lors de la comptabilisation initiale, l’entité doit aussi évaluer le passif financier à sa juste
valeur. Si la juste valeur du passif financier lors de la comptabilisation initiale diffère du
prix de transaction, l’entité doit comptabiliser la différence entre la juste valeur à la date
de la comptabilisation initiale et le prix de transaction comme un profit ou une perte en

263
Partie 3 Comptes de groupe

résultat net. Lors de comptabilisations ultérieures, l’entité doit constater les variations
de juste valeur dans le résultat net de la période.
Exemple
◗◗ Dans les comptes sociaux d’une banque on trouve un compte intitulé « Titres du marché inter-
bancaire et titres de créances négociables ». Les intérêts courus à verser attachés à ces titres
sont portés dans un compte de dettes rattachées en contrepartie du compte de résultat. Au
31 décembre N, dans les comptes sociaux on trouve au passif du bilan une somme 81 057 k€
pour le montant de la dette brute et de 1 020 k€ pour le compte rattaché « Intérêts courus ».
Dans les comptes consolidés, il est convenu d’enregistrer à la juste valeur ce passif. L’estima-
tion est de 83 520 k€. Il y a lieu donc de constater des écritures de retraitement (pour le bilan
et le compte de résultat) de ces titres (on prendra un taux d’impôt de 25 %).
Pour le bilan

Titres du marché interbancaire et titres de créances 81 057


négociables
Intérêts courus 1 020
Résultat (83 520 – 81 057 – 1 020) × 75 % 1 082
Impôts différés (83 520 – 81 057 – 1 020) × 25 % 361
Titres du marché interbancaire et titres de 83 520
créances négociables à la juste valeur par le biais
du résultat net (IFRS)
Retraitement titres du marché bancaire et titres
de créances négociables

Pour le compte de résultat

Gains ou pertes nets sur instruments financiers 1 443


à la juste valeur par résultat.
Résultat 1 082
Impôt sur les bénéfices 361
Effet de l’ajustement à la juste valeur du retraitement
des titres du marché bancaire et des titres de créances
négociables

F La classification liée à la comptabilité de couverture


L’IFRS 9 distingue les éléments couverts et les instruments de couverture (  chapitre 5)
Elle distingue aussi entre l’élément couvert et l’élément de couverture trois relations
de couverture :
–– la couverture de juste valeur ;
–– la couverture de flux de trésorerie ;
–– la couverture d’un investissement net dans une activité à l’étranger.
Des retraitements sont donc nécessaires pour passer du PCG aux normes IFRS.

264
Chapitre 9 Retraitements de préconsolidation en normes internationales

6  Les provisions
Depuis le règlement CRC 2000‑06 sur les passifs, le traitement comptable des provi-
sions est convergent avec l’IAS 37. Quelques exceptions cependant subsistent.
Exemple
◗◗ Les provisions pour gros entretiens ou grandes révisions ne sont pas admises en IFRS. ◗

En IFRS, lorsque l’effet valeur-temps de l’argent est significatif, le montant de la provi-


sion doit être la valeur actuelle des dépenses attendues que l’on pense nécessaires pour
régler l’obligation (IAS 37.45). Les provisions ne sont pas actualisées en règles françaises,
pour des raisons essentiellement fiscales. Certaines évaluations de provisions peuvent
aussi être différentes en IFRS et en normes françaises.
Exemple
◗◗ La société Alpha lors de l’acquisition en N–5 d’une usine sur le site de B. a constaté une
provision pour démantèlement de 1 000 000 €. La durée d’usage de cette usine est de
20 ans.
En normes IFRS, avec un taux d’actualisation de 5 %, la provision serait fin N–1 de
1 000 000 × 1,05–15 = 481 017 ; elle serait à la fin N de 1 000 000 × 1,05–14 = 505 068.
On passerait donc les écritures suivantes :

Pour le bilan

Provisions pour démantèlement 1 000 000 – 505 068 494 932


Résultat (505 068 – 481 017) × 75 % 18 038
Impôts différés 494 932 × 25 % 123 734
Réserves (1 000 000 – 481 017) × 75 % 389 236
Retraitement provision pour démantèlement

Pour le compte de résultat

Charges financières 481 017 × 5 % 24 051


Les provisions
Résultat 24 051 × 75 % 18 038 réglementées sont
Impôts sur les bénéfices 6 013 traitées de la même
Retraitement provision pour démantèlement manière que dans
le cas de retraitement
de préconsolidation
en normes françaises.

7  Les avantages du personnel


S’il n’existe pas de divergence significative entre les normes IFRS et les règles fran-
çaises en ce qui concerne les avantages du personnel à court terme (  chapitre 6) et
les régimes à cotisations définies, il n’en est pas de même des avantages postérieurs à
l’emploi concernant les régimes à prestations définies. Ils portent essentiellement sur
les indemnités de départ en retraite et les régimes de retraite complémentaires ou de
couverture de prestations maladie des retraités gérés par les entités.

265
Partie 3 Comptes de groupe

NOTRE CONSEIL Exemple


◗◗ La société Gamma a mis en place un régime de retraite à prestations définies. Elle verse
Lorsque
les engagements des cotisations à des fonds (qui placent le produit des cotisations en actifs immobiliers et
de retraite actifs financiers), les fonds assumant le versement chaque année des prestations destinées
(et les avantages au personnel retraité. En cas d’insuffisance de ressources des fonds, la société Gamma
liés) ne sont pas s’est engagée à couvrir la différence.
comptabilisés dans les
comptes individuels Les différentes données relatives au régime de retraite à prestations définies vous sont
des entités ou lorsque fournies dans le tableau ci-après.
l’entité n’applique
pas la méthode Régimes de retraite
actuarielle issue de la Données
à prestations définies
recommandation
de l’ANC, vous
devez retraiter
Cotisations versées en N 1 300 000
les engagements Prestations servies en N 1 900 000
de retraite et assimilés Obligations à l’ouverture de l’exercice 20 100 000
pour les rendre
conformes aux IFRS.
Coût des services rendus durant l’exercice N 1 600 000
Coût financier de l’exercice 1 200 000
Obligations à la clôture de l’exercice 21 000 000
20 100 000 + 1 600 000 + 1 200 000 – 1 900 000
Rendement des actifs du régime associé 900 000
Juste valeur des actifs des régimes associés début N 15 000 000
Juste valeur des actifs des régimes associés fin N 15 300 000

Pour le calcul du rendement des actifs du régime, IAS 19 (§ 125) prévoit de prendre en
compte un intérêt calculé sur la juste valeur en début d’exercice (pour être cohérent avec
le coût financier imputé, et compenser ainsi cet intérêt et éviter ainsi une certaine volati-
lité des résultats). Ce taux est de 6 %.
Dans les comptes sociaux de la société Gamma, seul a été comptabilisé (en charges) le
règlement des cotisations au fonds de pension.
Les bilans au 31 décembre N–1 et au 31 décembre N et le compte de résultat de l’année N
en normes IFRS pourront être ainsi établis :

Bilan en début d’exercice


Retraité

Valeur actualisée des obligations 20 100 000


Juste valeur des actifs du régime – 15 000 000
5 100 000

En fin d’exercice
Retraité

Valeur actualisée des obligations 21 000 000


Juste valeur des actifs du régime – 15 300 000
5 700 000

266
Chapitre 9 Retraitements de préconsolidation en normes internationales

Compte de résultat net


Retraité

Coût des services rendus 1 600 000


Coût financier 1 200 000
Rendement des actifs du régime 15 000 000 × 6 % – 900 000
1 900 000

On passera donc les écritures suivantes :


Pour le bilan

Réserves (ou report à nouveau) 5 100 000 × 75 % 3 825 000


Impôts différés 1 275 000
Dettes provisionnées pour avantages postérieurs 5 100 000
à l’emploi
Reconstitution « provision pour retraite » en début
d’exercice

Résultat (1 900 000 – 1 300 000) × 75 % 450 000


Impôts différés 150 000
Dettes provisionnées pour avantages postérieurs 600 000
à l’emploi
5 700 000 – 5 100 000
Évolution provision pour retraite

Pour le compte de résultat

Charges de personnel (coût des services rendus) 1 600 000


Charges financières (coût financier) 1 200 000
Produits financiers (rendement des actifs du 900 000
régime)
Charges de personnel (cotisations) Cotisations 1 300 000
constatées en charges
Résultat 450 000
Impôt sur les bénéfices 150 000
Opérations de l’exercice

Dans le cas où il n’y aurait pas d’actifs (fonds de pension) du régime associé, la valeur
actualisée des obligations au bilan en début d’exercice serait de 20 100 000 € et celle en
fin d’exercice de 21 000 000 €. La société aurait décaissé le montant des prestations ser-
vies soit 1 900 000 € et on aurait passé les écritures de retraitement suivantes :

267
Partie 3 Comptes de groupe

Pour le bilan

Réserves (ou report à nouveau) 20 100 000 × 75 % 15 075 000


Impôts différés 5 025 000
Dettes provisionnées pour avantages postérieurs 20 100 000
à l’emploi
Reconstitution « provision pour retraite » en début
d’exercice

Impôts différés 900 000 × 25 % 225 000


Résultat 900 000 × 75 % 675 000
Dettes provisionnées pour avantages postérieurs 900 000
à l’emploi
Évolution provision pour retraite 21 000 000 –
20 100 000

Pour le compte de résultat

Charges de personnel (coût des services rendus) 1 600 000


Charges financières (coût financier) 1 200 000
Charges de personnel (prestations constatées 1 900 000
en charges)
Résultat 675 000
Impôt sur les bénéfices 225 000
Opérations de l’exercice

Dans cet exemple nous n’avons pas tenu compte des coûts des services passés et des
écarts actuariels (pour éviter une complexité certaine). ◗

Il n’existe en France aucune règle spécifique de comptabilisation des stock-options.


Ce n’est qu’au moment de l’exercice de l’option qu’une augmentation de capital, une
attribution d’actions rachetées ou une remise de liquidités équivalente peut être comp-
tabilisée. Au contraire, l’application de la norme IFRS 2 implique, pour l’attribution de
stock-options, la comptabilisation d’une charge (de personnel) dès la date d’octroi.
Cette charge est évaluée à la juste valeur de l’option attribuée.
 MINI-CAS 3

8  Les produits des activités ordinaires


Les divergences entre le PCG et l’IFRS 15 portent essentiellement sur :
–– les dates de comptabilisation des produits ;
–– la possibilité de prendre en compte l’actualisation ;
–– les contrats à long terme relatifs aux contrats de construction et aux prestations de
services (prestations remplies progressivement).
268
Chapitre 9 Retraitements de préconsolidation en normes internationales

L’IFRS 15 indique que « l’entité doit comptabiliser des produits des activités ordinaires
lorsqu’elle a rempli (ou à mesure qu’elle remplit) une obligation de prestation en four-
nissant au client le bien ou service promis (c’est-à-dire en transférant un actif). Un actif
est transféré lorsque le client en a obtenu (ou à mesure qu’il en obtient) le contrôle. » Le
référentiel français s’attache plutôt au transfert de propriété qu’au contrôle. Des diver-
gences peuvent ainsi être constatées.
Exemple
◗◗La société Omicron a effectué une vente (à l’exportation) de produits de 48 000 € hors
taxes (valeur du produit en stock 42 000 €) comptabilisable en norme IFRS mais non
comptabilisable en normes françaises. On passera les écritures de retraitement suivantes :
Pour le bilan

Clients 48 000
Stock de produits 42 000
Résultat (48 000 – 42 000) × 75 % 4 500
Dettes d’impôt différé (48 000 – 42 000) × 25 % 1 500
Retraitement ventes

Pour le compte de résultat

Variation de stock – Production stockée 42 000


Impôt sur les bénéfices 1 500
Résultat 4 500
Ventes de produits 48 000
Retraitement ventes

À la différence des normes internationales, le référentiel français ne fait pas référence à


la juste valeur, hormis dans le cadre des échanges de biens pour l’évaluation des produits
(l’article 213‑3 du PCG fait référence en fait à la valeur vénale). Il en résulte que cer-
taines transactions faisant intervenir des délais de règlement relativement longs, ayant
une incidence sur la juste valeur de la contrepartie à recevoir, seront comptabilisées pour
des montants différents dans les deux référentiels. Alors qu’en IFRS, le produit à comp-
tabiliser correspondra au montant actualisé de la contrepartie attendue à l’échéance il
sera égal au montant nominal de cette même contrepartie selon les règles françaises.
Exemple
◗◗ La société Omicron a vendu (à l’exportation) le 1er décembre N un lot de 105 000 € de
produits qui ne seront payés que le 1er décembre N+1. Si l’on prend un taux d’actualisation
de 5 %, la juste valeur de ce lot de produits est de 105 000 × (1,05)–1 = 100 000 €. Au
31 décembre N, l’intérêt couru sur le crédit accordé au client (calculé au taux mensuel
équivalent au taux annuel de 5 %) est de 100 000 × (1,05)–1/12 – 100 000, soit 407 €.

269
Partie 3 Comptes de groupe

On passera les écritures de retraitement suivantes :

Pour le bilan

Résultat 4 593 × 75 % 3 445


Impôts différés 1 148
Clients 105 000 – 100 407 4 593
Retraitement vente

Pour le compte de résultat

Ventes de produits 105 000 – 100 000 5 000


Autres produits financiers 407
Impôts sur les bénéfices 1 148
Résultat 3 445
Retraitement vente

Le PCG autorise deux méthodes de comptabilisation de contrats à long terme s’étalant


dans le temps : la méthode à l’avancement (méthode de référence, art. 622‑7) et la
méthode à l’achèvement. L’IFRS 15, de son côté précise (§ 39) que « Pour chaque obli-
gation de prestation remplie progressivement, l’entité doit comptabiliser les produits
des activités ordinaires progressivement, en évaluant à cette fin la mesure dans laquelle
l’obligation est remplie (le degré d’avancement) ». Un retraitement est alors nécessaire
(semblable à celui effectué dans le cadre des opérations de préconsolidation en normes
françaises  chapitre 8).
La notion de résultat extraordinaire n’existant plus en IFRS, il est nécessaire de reclasser
tous les comptes de charges et de produits exceptionnels dans les comptes de charges
La comptabilisation courantes et de produits courants.
initiale d’un goodwill
ou d’un actif/passif Exemples
non lié à regroupement ◗◗ Les charges correspondant aux cessions d’éléments d’actif (moins-values), aux dons, libé-
d’entreprise et
n’affectant ni le
ralités, créances irrécouvrables, pénalités, amendes, malis provenant de clause d’indexa-
bénéfice comptable, ni tion, etc., les produits provenant de la cession d’éléments d’actifs (plus-values), les libé-
le bénéfice imposable ralités reçues, les rentrées sur créances amorties, etc. sont à classer dans les charges et
échappe à l’obligation de produits conduisant au résultat courant. ◗
comptabilisation au titre
des impôts différés.  MINI-CAS 2

9  L’impôt sur le résultat


A Le principe
La norme IAS 12 « Impôt sur le résultat » impose de comptabiliser tous les actifs et
passifs d’impôt différé.

270
Chapitre 9 Retraitements de préconsolidation en normes internationales

Définitions
• Une fiscalité différée est une fiscalité liée aux opérations pour lesquelles le fait
générateur de l’accroissement ou l’allégement futur de l’impôt est intervenu
mais dont l’effet interviendra à une date future déterminée ou indéterminée mais
­certaine.
• Une fiscalité latente est une fiscalité différée à caractère éventuel.

B La comptabilisation des impôts différés


La comptabilisation des impôts différés dans les comptes individuels n’est pas interdite
par le PCG, mais très rare en pratique. En effet, le PCG ne fait référence qu’à l’impôt De par son champ
exigible. Toutefois, dans certains cas, pour respecter le principe de prudence, certains d’application, l’IAS 12 est
passifs d’impôts différés peuvent faire l’objet de provisions (compte 155 « Provisions impactée par plusieurs
normes du référentiel
pour impôt »).
IFRS. Dans ce chapitre,
L’IAS 12 impose à une entité de comptabiliser les conséquences fiscales des transactions nous avons constaté
et autres événements de la même façon qu’elle comptabilise les transactions et évène- soit des créances,
soit des dettes
ments eux-mêmes. d’impôt différé
Exemple liées aux différents
retraitements évoqués.
◗◗ Tous les effets d’impôt liés aux transactions et autres événements comptabilisés dans le
compte de résultat sont également comptabilisés dans ce même compte. ◗
Si le recouvrement futur de la valeur comptable d’un actif ou d’un passif est susceptible
d’augmenter ou de diminuer les paiements futurs d’impôt en raison de leur base fis-
cale différente, l’IAS 12 impose la comptabilisation d’un impôt différé (ex. : réévaluation
effectuée en franchise d’impôt).
 MINI-CAS 4

10  Les variations de cours des monnaies


La norme IAS 21 « Effets des variations des cours des monnaies étrangères » traite deux
types de problèmes :
–– la présentation des transactions en monnaie étrangère dans la monnaie fonctionnelle ;
–– l’utilisation d’une monnaie de présentation autre que la monnaie fonctionnelle.
Définition
La monnaie fonctionnelle est définie par l’IAS 21 comme « la monnaie de l’envi-
ronnement économique principal dans lequel opère l’entité » alors qu’une monnaie
étrangère est « une monnaie différente de la monnaie fonctionnelle de l’entité ».

Exemple
◗◗ Pour une entreprise française, la monnaie fonctionnelle est l’euro et toute autre monnaie
est une monnaie étrangère. ◗
L’IAS 21 traite également de la monnaie de présentation.

271
Partie 3 Comptes de groupe

Taux de change Définition


de chancellerie par pays
ou devises : La monnaie de présentation est définie par l’IAS 21 comme « la monnaie utilisée
pour la présentation des états financiers ».

La monnaie de présentation peut être la monnaie fonctionnelle mais, dans certains cas,
une monnaie étrangère (ex. : entreprise française, filiale d’un groupe américain, qui tien-
drait ses comptes en dollars). Les transactions en monnaie étrangère et la conversion
http://dunod.link/
des comptes établis en monnaie étrangère sont traitées comme suit (tab. 9.1).
lex5vnk
Tableau 9.1.  Transactions en monnaies étrangères et conversion de comptes en monnaies
étrangères dans la norme IAS 21
NOTRE CONSEIL
Utilisation d’une monnaie de présentation
Notez qu’en matière Méthode IAS 21
autre que la monnaie fonctionnelle
de transactions
étrangères, la Transactions monétaires Cours de clôture
méthode préconisée
par le § 300 du Conversions monétaires
règlement 99‑02
•• Capitaux propres •• Taux historique
du CRC ou l’article
272-17 du règlement •• Résultat (et compte de résultat) •• Taux moyen
2020-01 de l’ANC •• Autres postes •• Taux de clôture
(  chapitre 8) pour
ce qui concerne Affectations des écarts de conversion
le taux de clôture •• Écart sur situation nette d’ouverture •• Capitaux propres
conduit au même
retraitement. •• Écart sur résultat •• Néant

Dans le cas d’entités à la monnaie hyperinflationniste, les états financiers des dites enti-
tés doivent être libellés dans l’unité de mesure qui a cours à la date de clôture. Tous les
montants (actifs, passifs, éléments de capitaux propres, charges et produits, y compris
ceux fournis à titre comparatifs) seront ensuite convertis dans la monnaie de présenta-
tion au cours de clôture de la date du dernier bilan.
Exemple
◗◗ La Société Alpha dont le siège social est à Paris a participé le 1er janvier N–1 à la constitution de
la Société Oméga, société au capital de 45 millions de $ dont le siège est à Atlanta. Elle a acquis
70 % du capital pour le prix de 24 609 k€ (cours du $ au moment de l’opération 1 € = 1,28 $).
Au 31 décembre N, le bilan et le compte de résultat de la Société Oméga se présentent
ainsi (en milliers de $).
Bilan

Immobilisations corporelles 30 000 Capital 45 000


Stocks 27 000 Réserves 3 000
Créances 24 000 Résultat 12 000
Liquidités 12 000 Emprunts 18 000
Autres dettes 15 000
93 000 93 000

272
Chapitre 9 Retraitements de préconsolidation en normes internationales

Compte de résultat

Achats 60 000 Ventes 100 000


(Variation de stock) – 15 000
Autres charges 29 000
Amortissements 6 000
Impôts 8 000
Résultat 12 000
100 000 100 000

Les immobilisations corporelles ont été acquises le 1er janvier N–1, les stocks au cours de
l’exercice N. Le résultat de l’année N–1 était de 15 000 milliers de $ et la distribution effec-
tuée en janvier N a été de 12 000 milliers de $.
Il est demandé de consolider la société Oméga dans le bilan et le compte de résultat de la
société Alpha en sachant que le cours du $ au 31 décembre N est de 1 €= 1,20 $, au 1er jan-
vier N–1 de 1 €= 1,28 $, au 1er janvier N de 1 € = 1,26 $ et en moyenne au cours de l’exercice
N–1 de 1 €= 1,27 $ et au cours de l’exercice N de1 € = 1,24 $

Écriture de cumul du bilan (au taux de clôture)

Immobilisations corporelles 30 000 / 1,20 25 000


Stocks 27 000 / 1,20 22 500
Créances 24 000 / 1,20 20 000
Liquidités 12 000 / 1,20 10 000
Capital Oméga 45 000 / 1,20 37 500
Réserves Oméga 3 000 / 1,20 2 500
Résultat Oméga 12 000 / 1,20 10 000
Emprunt 18 000 / 1,20 15 000
Autres dettes 15 000 / 1,20 12 500
Cumul bilan

Écriture de cumul du compte de résultat (au taux moyen)

Achats 60 000 / 1,24 48 387


Variation de stock –15 000 / 1,24 – 12 097
Autres charges 29 000 /1,24 23 387
Amortissements 6 000 / 1,24 4 839
Impôts 8 000 / 1,24 6 452
Résultat 12 000 / 1,24 9 677
Ventes 100 000 / 1,24 80 645
Cumul charges et produits

273
Partie 3 Comptes de groupe

Il y a lieu de distinguer (dans le bilan), un écart de conversion afin de tenir compte de la


détermination du résultat au taux moyen.

Résultat Oméga 10 000 – 9 677 323


Écart de conversion 323
Virement : 12 000 /1,20 – 12 000 / 1,24

Puis, il va falloir déterminer (toujours au niveau du bilan) un écart de conversion pour


ramener le capital de la filiale à sa valeur historique (à 1 € = 1,28 $) ainsi que les réserves
(bénéfices N–1 à 1 € = 1,27 $).

Capital Oméga 37 500 – 45 000 / 1,28 2 344


Réserves Oméga 2 500 – 3 000 /1,27 138
Écart de conversion 2 482
Écart de conversion

11  Les changements de méthode, d’estimation


et les corrections d’erreurs

A Les changements de méthode comptable


Selon l’IAS 8, lorsqu’une entité change de méthodes comptables lors de la première
application d’une norme ou d’une interprétation qui ne prévoit pas de dispositions tran-
sitoires spécifiques applicables à ce changement, ou décide de changer de méthodes
comptables, elle doit appliquer ce changement de manière rétrospective. La méthode
de l’IASB ne diffère pas fondamentalement de la méthode préconisée par le PCG
(article 122‑2) qui précise que « lors de changements de méthodes comptables, l’ef-
fet, après impôt, de la nouvelle méthode est calculé de façon rétrospective, comme si
celle-ci avait toujours été appliquée ».

B Les changements d’estimation comptable


Selon l’IAS 8, l’effet d’un changement d’estimation comptable être comptabilisé de
manière prospective et inclus dans la détermination du résultat de la période du chan-
gement, si le changement n’affecte que cette période ou de la période du changement
et des périodes ultérieures, si celles-ci sont également concernées par ce changement.
Le PCG de son côté précise que « les changements d’estimation et de modalités d’appli-
cation n’ont qu’un effet sur l’exercice en cours et les exercices futurs ». Il n’y a donc pas
de divergence fondamentale à ce niveau.

274
Chapitre 9 Retraitements de préconsolidation en normes internationales

C Les corrections d’erreurs


Comme pour les changements de méthodes comptables, pour l’IAS 8, une erreur d’une
période antérieure doit être corrigée par retraitement rétrospectif. Selon l’article 122‑6
du PCG, « les corrections résultant d’erreurs, d’omissions matérielles, d’interprétations
erronées ou de l’adoption d’une méthode comptable non admise, sont comptabilisées
dans le résultat de l’exercice au cours duquel elles sont constatées ». Il y a donc diver-
gence entre méthode PCG et normes IFRS et un retraitement est nécessaire.
Exemple
◗◗ La société Lambda avait oublié de comptabiliser en N–1 une vente de marchandises à l’ex-
portation au Brésil : le montant de la vente était de 100 000 €, le stock comptabilisé en
fin d’exercice était de 70 000 €. La correction d’erreur a été constatée dans les comptes
sociaux de la société Lambda de l’année N. Pour passer aux normes IFRS, il y a lieu de
constater les opérations suivantes :

Pour le bilan

Résultat (100 000 – 70 000) × 75 % 22 500


Réserves 22 500
Retraitement erreur sur vente

Note de présentation
du règlement ANC
Pour le compte de résultat 2018‑01 :

Ventes de marchandises 100 000


Variation de stock de marchandises 70 000
Impôt sur les bénéfices 7 500
Résultat 22 500
Retraitement erreur sur vente http://dunod.link/
x8g5mcp

275
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
Évaluer Maîtriser Préparer
les savoirs les compétences l’épreuve

1  QCM
Pour chacune des questions suivantes, une seule réponse est possible. Justifiez-la.
1. Que devez-vous faire si vous avez comptabilisé en provisions les dépenses
d’entretien d’un matériel de production faisant l’objet de programmes pluriannuels
de gros entretien ou de grandes révisions ?
a. Les comptabiliser en charges. ∙
b. Les considérer comme un composant du matériel de production. ∙
c. Les laisser dans un compte de provisions de remise en état. ∙
2. Dans les comptes sociaux, l’entité a comptabilisé en charges les frais
de développement de projets nettement individualisés. Que doit-elle faire dans
ses comptes consolidés établis conformément aux IFRS ?
a. Elle doit maintenir les frais de développement dans les charges. ∙
b. Elle peut les comptabiliser en immobilisations incorporelles. ∙
c. Elle doit les comptabiliser en immobilisations incorporelles. ∙
3. Conformément à l’article 212‑5 du PCG, l’entité titulaire d’un contrat de crédit-bail a
comptabilisé en charges les sommes dues au titre de la période de location. Que doit-
elle faire si elle présente des comptes consolidés établis conformément aux IFRS ?
a. Les inscrire à l’actif du bilan pour une valeur correspondant au droit d’utilisation,
amortir ce droit, et constater un passif locatif évalué à la valeur actualisée du
montant des loyers à payer. ∙
b. Les inscrire à l’actif pour leur valeur après amortissement chez le crédit-bailleur. ∙
c. Les laisser en charges. ∙
4. Comment un emprunt obligataire doit-il être évalué, au moment de son émission,
en IFRS ?
a. À sa valeur de remboursement. ∙
b. À sa juste valeur. ∙
c. À sa valeur d’émission, minorée des coûts de transaction directement
attribuables à l’émission de l’emprunt. ∙
5. Comment un ensemble d’actions acquis pour l’entité
dans le cadre d’un placement à long terme doit-il être évalué en IFRS ?
a. Au coût amorti. ∙
b. À la juste valeur par le biais des autres éléments du résultat global. ∙
c. À la juste valeur par le biais du résultat net. ∙
6. Comment les écarts de change résultant de la conversion de filiales étrangères
sont-ils comptabilisés en IFRS ?
a. Ils doivent être comptabilisés en tant que composante distincte des capitaux propres. ∙
b. Ils doivent être comptabilisés en charges ou en produits financiers. ∙
c. Ils doivent être constatés dans un compte de « Report à nouveau ». ∙
276
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES

Évaluer Maîtriser Préparer


les savoirs les compétences l’épreuve

2  Mini-cas : application de l’IFRS 15 ★★★

Compétences visées •• Maîtriser le processus d’élaboration d’une consolidation


•• Déterminer l’impact des retraitements de consolidation
Vous êtes appelé à conseiller votre maître de stage dans l’application de la norme
IFRS 15. Les problèmes qu’il vous pose concernent notamment la répartition de prix, des
remises, des cartes-cadeaux, des programmes de fidélisation, des retours de produits.
Il vous fournit la liste des problèmes posés (annexe 1) et vous consultez des extraits de
la norme IFRS 15 « Produits des activités ordinaires tirés de contrats avec les clients »
(annexe 2)
Pour les cas présentés en annexe 1, en vous appuyant notamment sur les dispositions édic-
tées par l’IFRS 15 (annexe 2), il vous est demandé de formuler les solutions adéquates.

Problèmes posés
Annexe 1

Répartition de prix
Une entité vend à un client, ensemble, un ordinateur et une imprimante, pour la
somme de 900 €. L’entité a déterminé qu’il s’agit de deux obligations de prestation
distinctes qu’il faut comptabiliser séparément et il vend fréquemment l’imprimante
300 €, et l’ordinateur, 700 €.

Cartes de cadeaux
Une entité vend à ses clients une carte-cadeau de 100 € qui ne comporte pas de date
d’expiration. Elle tient des statistiques sur les ventes de cartes-cadeaux et l’exercice
des droits et elle a constaté que seulement 80 % des droits relatifs à ces cartes sont
exercés, et que 20 % des droits sont abandonnés.
Au cours du premier exercice, un client effectue un achat de 50 € avec la carte-cadeau.

Retour de produits
Une entité vend 100 unités d’un produit à 100  € chacune. Selon ses pratiques
commerciales habituelles, elle permet au client de retourner dans les 30 jours
toute unité inutilisée et d’en recevoir le remboursement intégral. Le coût unitaire
du produit est de 60  €. L’entité estime à 25 % la probabilité qu’une unité soit
retournée, à 50 % la probabilité que trois unités soient retournées et à 25 %
la probabilité que cinq unités soient retournées. L’entité estime que le coût de
récupération sera non significatif et prévoit que les unités retournées pourront être
revendues avec profit.

277
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES

Extraits de la norme IFRS 15 « Produits des activités ordinaires


Annexe 2 tirés de contrats avec les clients »
31. L’entité doit comptabiliser des produits des activités ordinaires lorsqu’elle a
rempli (ou à mesure qu’elle remplit) une obligation de prestation en fournissant
au client le bien ou service promis (c’est-à-dire en transférant un actif). Un actif est
transféré lorsque le client en a obtenu (ou à mesure qu’il en obtient) le contrôle.
50. Si la contrepartie promise dans le contrat comprend un montant variable,
l’entité doit estimer le montant de contrepartie auquel elle aura droit en échange de
la fourniture des biens ou des services promis au client.
B20. Dans le cadre de certains contrats, l’entité transfère le contrôle d’un produit au
client, tout en accordant à ce dernier le droit de lui retourner le produit pour diverses
raisons (par exemple l’insatisfaction du client) et de recevoir un ou plusieurs des
éléments ci-dessous :
a) un remboursement total ou partiel de la contrepartie versée ;
b) un avoir (note de crédit) pouvant être porté en diminution de sommes qui sont ou
seront dues à l’entité ;
c) un autre produit en échange.
B21 Pour rendre compte de la fourniture de produits avec droit de retour (et de certains
services pouvant faire l’objet d’un remboursement), l’entité doit comptabiliser tous
les éléments ci-dessous :
a) des produits des activités ordinaires au titre des produits fournis, pour un montant
égal au montant de contrepartie auquel elle s’attend à avoir droit (l’entité ne
comptabilise donc pas de produits des activités ordinaires pour les produits dont elle
prévoit un retour) ;
b) un passif au titre des remboursements futurs ;
c) un actif (et un ajustement correspondant du coût des ventes) représentant son
droit de récupérer les produits détenus par le client lors du règlement du passif au
titre des remboursements.
B46. Si l’entité s’attend à bénéficier de montants au titre de droits abandonnés afférents
à un passif sur contrat, elle doit comptabiliser ces montants attendus en produits des
activités ordinaires proportionnellement au schéma courant selon lequel le client
exerce ses droits. Si l’entité ne s’attend pas à bénéficier de montants au titre de droits
abandonnés, elle doit comptabiliser ces montants en produits des activités ordinaires
lorsque la probabilité que le client exerce ses droits restants est devenue faible.

3  Mini-cas : avantages du personnel ★★★

Compétences visées •• Maîtriser le processus d’élaboration d’une consolidation


•• Déterminer l’impact des retraitements de consolidation
•• Enregistrer les opérations de consolidation
La SA Ernest Business a mis en place un régime post-emploi, concernant les indemnités
de fin de carrière versées lors du départ à la retraite des salariés.
278
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES

La SA Ernest Business, conformément à l’article L. 123-13 al. 3 du Code de commerce,


ne comptabilise pas au bilan, dans ses comptes sociaux, ses engagements en matière de
pension, de compléments de retraite, d’indemnités et d’allocations en raison du départ
à la retraite ou avantages similaires des membres ou associés de son personnel et de ses
mandataires sociaux.
La SA Ernest Business devant établir des comptes consolidés en normes IFRS, présentez
les écritures à comptabiliser en N concernant les obligations relatives aux indemnités de
départ à la retraite. On tiendra compte d’un impôt différé de 25 %.

Données relatives aux avantages postérieurs à l’emploi année N


Annexe 1

Indemnités de départ
Données
à la retraite

Obligations à l’ouverture 2 787 000


Coût des services rendus 433 000
Coût de l’actualisation 168 000
Prestations servies durant l’exercice 183 000
Gains sur services passés constatés dans l’exercice 24 000
Obligations à la clôture 3 120 000
Gains actuariels dus à un changement d’hypothèses 72 000
Charges actuarielles d’expérience 11 000
Gains actuariels non comptabilisés début N 124 500
Les charges actuarielles d’expérience représentent les effets des différences
entre les hypothèses actuarielles antérieures et ce qui s’est effectivement produit.

4  Mini-cas : impôt différé ★★★

Compétences visées •• Maîtriser le processus d’élaboration d’une consolidation


•• Déterminer l’impact des retraitements de consolidation
•• Enregistrer les opérations de consolidation
La société Clarisse est une société anonyme soumise à l’impôt sur les sociétés. Elle fait par-
tie du groupe Clément, lequel établit des comptes consolidés en normes internationales.
Pour la détermination du résultat fiscal N de la société Clarisse, les éléments suivants
ont été pris en compte (en euros) :

279
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES

Résultat comptable normes françaises PCG 311 125


Réintégrations fiscales
Impôt sur les sociétés exigible comptabilisé  138 875
Contribution solidarité (C3S) N 12 000
Contribution effort de construction N non déductible immédiatement 8 500
Taxes sur véhicules de tourisme 15 000
Amortissements non déductibles sur véhicules de tourisme 8 000
Jetons de présence non déductibles 7 000
Intérêts de comptes courants d’associés non déductibles  6 500
Amende pour infraction 1 500
Perte de change inscrite au compte 476 3 600
Provisions pour pensions et obligations similaires 80 000
Participation aux résultats N 16 000
Dépenses somptuaires liées à la chasse  3 000
Réintégration quote-part plus-value de fusion (l’article 210 A du CGI) 30 000
Dépréciation du fonds de commerce non déductible  14 000
Réévaluation libre d’actifs corporels  42 000
 385 975
Déductions fiscales
Contribution de solidarité (C3S) N–1 11 000
Contribution effort de construction N–1 non déduite immédiatement 6 000
Participation aux résultats N –1 14 000
Profit de change inscrit dans le compte 477  2 000
Dotation aux provisions pour pertes de change 3 600
Plus-value dégagée lors de l’expropriation  15 000
Reprise de la réévaluation libre 10 000
 61 600
Comptabilisez au 31 décembre N tout impôt sur les sociétés différé (taux 25 %).

280
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES

Évaluer Maîtriser Préparer


les savoirs les compétences l’épreuve

5  Cas pratique : immobilisations corporelles ★★★  60 min

Compétences visées •• Maîtriser le processus d’élaboration d’une consolidation


•• Déterminer l’impact des retraitements de consolidation
•• Enregistrer les opérations de consolidation
La balance des immobilisations corporelles de la société Nicolas au 31 décembre N,
après inventaire, se présente comme suit (voir page suivante) :

N° Montant Soldes débiteurs Soldes créditeurs


211 Terrains 200 000
2131 Bâtiments 600 000
2135 Installations générales, agencements, 270 000
aménagements des constructions
2154 Matériel industriel 300 000
2182 Matériel de transport 180 000
2183 Matériel de bureau et informatique 80 000
2184 Mobilier 45 000
28131 Amortissements bâtiments 89 250
28135 Amortissements installations 63 000
générales, agencements,
aménagements des constructions
28154 Amortissements de matériel 72 000
industriel
28182 Amortissements du matériel de 60 000
transport
28183 Amortissements du matériel de 45 000
bureau et informatique
28184 Amortissements du mobilier 12 000
29182 Dépréciation du matériel de transport 20 000

• Les terrains ont été acquis en N–3 : les droits d’enregistrement soit 11 600 € et les frais
de notaire soit 4 600 € ont été portés en charges.
• Les bâtiments, construits en N–3 s’amortissent en 20 ans, avec une valeur résiduelle
de 90 000 €. Il aurait fallu distinguer la toiture, sans valeur résiduelle d’une durée de
15 ans et la structure du bâtiment d’une durée de 30 ans. En fait la durée de 20 ans a
été calculée pour tenir compte des valeurs respectives du gros œuvre et de la struc-
ture et faire en sorte que la dotation globale soit la même sur 20 ans.
281
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES

• Installations générales, agencements, aménagements des constructions : ils s’amor-


tissent en 15 ans (valeur résiduelle nulle).
• Le matériel industriel s’amortit en 10 ans (amortissement dégressif, coefficient 2,25, avec
différence entre amortissements dégressif et linéaire porté en amortissements déroga-
toires) avec une valeur résiduelle de 60 000 €. Des provisions de gros entretien pour une
révision globale au bout de 5 ans sont comptabilisées chaque année pour 12 000 € depuis
l’acquisition. Depuis l’acquisition, aucune grosse révision provisionnée n’a été effectuée.
• Au moment de l’acquisition le matériel transport avait une durée de vie est estimée
à 8 ans (avec une valeur résiduelle de 20 000 €). Au 31 décembre N sa valeur a été
estimée à 100 000 €.
• Les comptes « Matériel de bureau et informatique » et « Mobilier » ne font pas l’ob-
jet d’observations particulières pour ce travail.

Travail à faire
Dans le cadre d’une consolidation en IFRS, présentez les écritures de préconsolidation de
retraitement des immobilisations corporelles pour l’année N de la société Nicolas. On
prendra un taux d’impôt sur les sociétés de 25 %.

6  Cas pratique : immobilisations incorporelles ★★★  45 min

Compétences visées •• Maîtriser le processus d’élaboration d’une consolidation


•• Déterminer l’impact des retraitements de consolidation
•• Enregistrer les opérations de consolidation
La balance des immobilisations incorporelles de la société Nicolas au 31 décembre N,
après inventaire, se présente comme suit :

N° Montant Soldes débiteurs Soldes créditeurs


2012 Frais de premier établissement 45 000
2013 Frais d’augmentation de capital 30 000
205 Concessions et droits similaires, 120 000
brevets, licences, marques, procédés,
logiciels, droits et valeurs similaires
28012 Amortissements frais de premier 36 000
établissement
28013 Amortissements frais d’augmentation 12 000
de capital
2805 Amortissements concessions et droits 24 000
similaires, brevets, licences, marques,
procédés, logiciels, droits et valeurs
similaires

282
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES

• Les frais de premier établissement et les frais d’augmentation de capital s’amortissent


en 5 ans.
• Des frais de développement engagés en N–1 et N n’ont pas été immobilisés. Ils s’éle-
vaient à 54 000 € pour N–2 et 30 000 € pour N. Ils auraient dû s’amortir en 5 ans, à
compter du début de l’exercice suivant celui de la dépense.
• Des brevets ont été acquis en janvier N–2. La somme immobilisée correspond à celle
qui a été versée à cette date. Chaque année, durant 15 ans, la société Nicolas versera
une redevance de 1 % calculée sur le chiffre d’affaires généré par ce brevet : cette
redevance a été de 12 000 € en N–2, 13 000 € en N–1, 14 000 € en N. Compte tenu de
l’évolution du chiffre d’affaires, on considère qu’elle augmentera de 1 000 € par an. S’il
est nécessaire d’actualiser ces flux de trésorerie on prendra un taux de 4 %.

Travail à faire
Dans le cadre d’une consolidation en IFRS, présenter les écritures de préconsolidation de
retraitement des immobilisations incorporelles pour l’année N de la société Nicolas. On
prendra un taux d’impôt sur les sociétés de 25 %.

7  Cas pratique : contrats de location ★★★  60 min

Compétences visées •• Maîtriser le processus d’élaboration d’une consolidation


•• Déterminer l’impact des retraitements de consolidation
•• Enregistrer les opérations de consolidation
Le 1er janvier N, la société Félix, qui vient de se constituer (capital 500 000 €), signe un
contrat de crédit-bail immobilier aux conditions suivantes :
• Valeur du terrain : 400 000 €.
• Valeur d’origine de la construction : 3 000 000 €.
• Frais d’acquisition : 153 000 €.
• Durée d’usage de la construction : 20 ans (valeur résiduelle estimée au bout de 20 ans :
1 000 000 €).
• Durée du contrat : 15 ans.
• Prix de levée de l’option en fin de contrat (31 décembre N+14) : 250 000 € (amortis-
sement fiscal de la construction sur 5 ans à compter la levée de l’option) payable le
1er janvier N+15.
• Redevance trimestrielle payable au début du terme : 100 000 €.
Le 31 décembre N+17, la société cède l’ensemble immobilier pour un prix de 1 900 000 €
dont 700 000 € pour le terrain.
Remarques :
• Le taux d’IS est de 25 %.
• Le taux de TVA sur les redevances de crédit-bail est de 20 %.

283
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES

• On ne tiendra pas compte de l’effet fiscal dû à l’application de l’article 239 sexies I


du CGI (réintégration lors de la cession d’une plus-value égale à la différence entre la
valeur de l’immeuble lors de la signature du contrat diminuée des amortissements qui
auraient été pratiqués si l’entité en était propriétaire et la valeur de rachat).

Travail à faire
1. Présentez, dans le journal de la société Félix (comptes tenus conformément au PCG), les
écritures comptables aux dates suivantes : 1er janvier N, 1er avril N, 31 décembre N+14,
31 décembre N+15, 31 décembre N+17.
2. Vérifiez le taux effectif applicable à ce contrat qui s’élève à 8,6 %.
3. Présentez le tableau d’amortissement de l’emprunt pour les années N et N+1.
4. Présentez dans le journal de la société Félix (comptes tenus conformément aux IFRS),
les écritures comptables aux dates suivantes : 1er janvier N, 1er avril N, 31 décembre N,
31 décembre N+14, 31 décembre N+15, 31 décembre N+17.
5. Présentez les écritures de retraitement (bilan et résultat) dans le cadre de la consolida-
tion pour l’année N.

8  Cas pratique : emprunt obligataire ★★★  60 min

Compétences visées •• Maîtriser le processus d’élaboration d’une consolidation


•• Déterminer l’impact des retraitements de consolidation
•• Enregistrer les opérations de consolidation
La société Tanguy, société faisant appel public à l’épargne sur un marché réglementé, a
émis le 1er juillet N un emprunt obligataire de 10 000 obligations de 100 € au nominal
au taux de 5 % émises à 96 €. Les frais d’émission se sont élevés à 6 830 € (TVA 20 % en
plus). Le remboursement s’opère par annuités constantes sur 10 ans.

Travail à faire
1. Présentez dans les comptes sociaux de la société Tanguy les écritures au 1er juillet N,
31 décembre N et au 1er juillet N+1. Les frais d’emprunt seront répartis sur la durée de
l’emprunt.
2. Établissez un tableau d’amortissement de l’emprunt et déterminez, pour chaque
échéance, le coût amorti (conformément à l’IFRS 9 citée en annexe). On appliquera
un taux effectif de 6 %.
3. Présentez, en normes IFRS, les écritures au 1er juillet N et 31 décembre N.
4. Indiquez les retraitements nécessaires pour effectuer la consolidation des comptes du
groupe Tanguy au 31 décembre N.

284
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES

Coût amorti d’un actif financier ou du passif financier (extrait de l’IFRS 9)


Annexe

Le coût amorti d’un actif ou d’un passif est le montant auquel est évalué l’actif ou
le passif financier lors de sa comptabilisation initiale, diminué des remboursements
en principal, majoré ou diminué de l’amortissement cumulé calculé par la méthode
du taux d’intérêt effectif, de toute différence entre ce montant initial et le montant
à l’échéance, et diminué de toute réduction (opérée directement ou par le biais d’un
compte de correction de valeur) pour dépréciation ou irrécouvrabilité.

285
SYNTHÈSE
Retraitements de préconsolidation
en normes internationales

Retraitements à effectuer
•• Droits de mutation, honoraires ou commissions et frais d’actes, liés
à l’acquisition
Immobilisations

•• Provisions et dépenses d’entretien faisant l’objet de programmes


pluriannuels de gros entretien ou de grandes révisions
•• Immeubles de placement et actifs non courants classés comme détenus
en vue de la vente
•• Coûts des emprunts
•• Activation des frais de développement

•• Opposition totale de méthode entre PCG (comptabilisation en charges


les sommes dues au titre de la période de location) et l’IFRS 16
(comptabilisation d’un actif au titre du droit d’utilisation et d’un passif
locatif) :
Locations

–– Passif locatif = valeur actualisée du montant des loyers dus non encore
­versés.
–– Actif locatif = passif locatif + coûts directs initiaux engagés par le preneur
•• Pour chaque période comptable : Charge = Amortissement + Charge
financière
Dépréciations

À l’exception des instruments


Stocks

Divergences possibles (mais financiers (IFRS 9), absence


rares) en matière d’évaluation de divergences (en principe)
entre PCG et IFRS
Impôt sur le résultat

•• Provisions pour gros entretien


Provisions

ou grandes révisions Prise en compte de la totalité


•• Non-actualisation des impôts différés à l’exception,
des provisions à long terme en principe, des impôts actifs
en règles françaises

286
Retraitements à effectuer
Divergence totale le PCG et les IFRS qui distinguent les cas suivants
Instruments financiers

et les instruments de couverture :
–– actifs financiers évalués au coût amorti
–– passifs financiers évalués au coût amorti
–– actifs financiers évalués à la juste valeur par le biais des autres éléments
du résultat global
–– actifs financiers évalués à la juste valeur par le biais du résultat net
–– passifs financiers évalués à la juste valeur par le biais du résultat net
du personnel

•• Constatation sous forme de provisions des avantages postérieurs à l’emploi


Avantages

concernant les régimes à prestations définies


•• Retraitements spécifiques des paiements fondés sur des actions
(stock-options)
activités ordinaires
Produits des

Possibilité de prendre en compte l’actualisation, sauf contrats à long terme


(méthode dite « à l’avancement »)
cours monétaires
Variations des

•• Comptabilisation des transactions en devises en charges ou produits


•• Conversions de comptes établis en devises : comptabilisation au taux de
clôture (actifs/passifs), au taux moyen (charges/produits), au taux historique
(capitaux propres), en capitaux propres (écarts de change)
Changements
de méthode

Traitement rétrospectif des corrections d’erreurs d’une période antérieure

287
CHAPITRE
10 Comptes réciproques
et résultats internes,
écarts d’évaluation
et d’acquisition
PROGRAMME

Compétences visées Notions et contenus


• Maîtriser le processus d’élaboration Retraitements de consolidation :
d’une consolidation –– élimination des comptes réciproques et
• Déterminer l’impact des des résultats internes ;
retraitements de consolidation –– traitement des écarts d’évaluation et
• Enregistrer les opérations de d’acquisition : détermination à l’entrée
consolidation et postérieurement à l’entrée.

PLAN DU CHAPITRE
Cours :  1. Les comptes réciproques • 2. La dépréciation des titres, créances et
provisions sur d’autres entités consolidées • 3. Les dividendes • 4. Les stocks acquis
à l’intérieur du groupe • 5. Les immobilisations acquises à l’intérieur du groupe •
6. Les titres d’autocontrôle • 7. Les écarts d’évaluation et d’acquisition
Des savoirs aux compétences :  Évaluer les savoirs • Maîtriser les compétences
• Préparer l’épreuve
Synthèse

A près avoir retraité, dans des opérations dites de préconsolidation – en vue de les rendre
homogènes –, les comptes des différentes unités faisant partie des différentes entités
comprises dans le périmètre de consolidation, le consolideur est en mesure d’établir des
comptes cumulés. Ces derniers ne sont pas des comptes consolidés. En effet, ils n’ont pas
éliminé les opérations internes au groupe, ni retraité les écarts constatés lors de la pre-
mière consolidation, ni éliminé les montants liés aux participations. Il y a donc lieu d’effec-
tuer ces opérations de consolidation avant d’établir les documents de synthèse consolidés.

MOTS-CLÉS
Autocontrôle • Compte réciproque • Dividende • Écart d’acquisition • Écart
d’évaluation • Goodwill • Immobilisation • Regroupement d’entreprises • Résultat
interne • Stock
Chapitre 10 Comptes réciproques et résultats internes, écarts d’évaluation et d’acquisition

1  Les comptes réciproques


Que ce soit au niveau du bilan ou au niveau du compte de résultat, du fait d’opérations
internes au groupe (prêts, cessions de produits), des comptes réciproques apparaissent :
•• Au niveau du bilan, clients et fournisseurs, pour des créances d’une société sur l’autre,
prêts et emprunts, autres débiteurs et autres créditeurs, comptes courants, effets
à recevoir et effets à payer.
•• Au niveau du compte de résultat, achats et ventes, charges financières et produits
financier, subventions accordées et subventions obtenues.
Il faut faire disparaître de la balance cumulée (ou du bilan et du compte de résultat
cumulés) les montants correspondants en soldant les comptes correspondants. Le mon-
tant à éliminer est fonction de la méthode de consolidation utilisée (tab. 10.1).

Tableau 10.1.  Montants à éliminer en fonction de la méthode de consolidation

Entreprises concernées Montant de la créance


Entreprise consolidante Entreprise consolidée /dette à éliminer

Intégration globale Intégration globale Totalité

Intégration globale Intégration Montant le plus faible


proportionnelle

Intégration Intégration Montant le plus faible


proportionnelle proportionnelle

Exemple
◗◗ La société Bêta est une filiale de la société Alpha. La société Alpha a facturé à la Société
Bêta une somme de 120 000 € TTC correspondant à une livraison de marchandises. Au
31 décembre N, le bilan d’Alpha comporte un poste Client Bêta débiteur de 120 000 € et le
bilan de Bêta comporte un poste Fournisseur Alpha créditeur de 120 000 €.
L’écriture de retraitement suivante doit être comptabilisée :

Fournisseurs 120 000
Clients 120 000
Créances et dettes réciproques

Lorsque l’une des deux sociétés a été intégrée proportionnellement, la compensation n’est
limitée à la quote-part intégrée. Si par exemple, la société Bêta a été intégrée à 50 %, la
compensation sera limitée à 120 000 × 50 % = 60 000 €. ◗

Lorsque ces comptes réciproques ont fait l’objet de dépréciations, celles-ci doivent être
annulées, les incidences fiscales devant suivre le même effet.
 MINI-CAS 2

289
Partie 3 Comptes de groupe

2  La dépréciation des titres, créances et provisions


sur d’autres entités consolidées
L’élimination des dépréciations et provisions doit s’effectuer de la manière suivante :
–– la fraction provenant des dépréciations et provisions des exercices antérieurs est
comprise dans les réserves ;
–– la variation de l’exercice est inscrite au résultat.
Le montant à éliminer est fonction de la méthode de consolidation appliquée (élimina-
tion partielle en cas d’intégration proportionnelle).
Exemple
◗◗ La société Bêta filiale de la société Alpha étant en difficulté, celle-ci a constaté une dépré-
ciation de 75 000 € (dont 30 000 en N–1) sur sa créance sur Bêta. La créance étant com-
pensée (écritures ci-dessus), il faudra passer les écritures suivantes.
Écritures pour le bilan

Dépréciation des comptes clients 75 000


Résultat Alpha (pour l’exercice) 45 000
Réserves Alpha (pour l’exercice précédent) 30 000
Annulation dépréciation sur créance client Rosette

Résultat Alpha (pour l’exercice) 11 250


Réserves Alpha (pour l’exercice précédent) 7 500
Impôts différés 18 750
Dette d’impôt différée sur dépréciation (taux 25 %)

Écritures pour le compte de résultat

Résultat 45 000
Dotations aux dépréciations de l’actif circulant 45 000
Annulation provision client Bêta

Impôts sur les bénéfices 11 250


Résultat 11 250
Impôt différé

290
Chapitre 10 Comptes réciproques et résultats internes, écarts d’évaluation et d’acquisition

3  Les dividendes
Les dividendes de la filiale touchés par la société mère sont en fait des résultats d’exer-
cices précédents qui doivent être considérés comme des réserves consolidées : il est
nécessaire de les virer à ce compte.
Les dividendes n’étant pas imposés (régime des sociétés mères et des filiales, seuls
les frais engagés pour toucher ces dividendes et estimés à 5 % de ceux-ci n’étant pas
déductibles), il n’y a pas lieu en général de tenir compte d’une fiscalité incidente.
Exemple
◗◗ La société Gamma, filiale à 60 % de la société Alpha, a versé à cette dernière au cours de
l’exercice N, 60 000 € de dividendes au titre de l’exercice N–1. Les écritures de retraite-
ment suivantes devront être comptabilisées.
Écriture pour le bilan

Résultat Alpha 60 000


Réserves Alpha 60 000
Dividendes de Gamma

Écriture pour le compte de résultat

Produits financiers 60 000


Résultat 60 000
Dividendes de Gamma

4  Les stocks acquis à l’intérieur du groupe


Lorsqu’une entreprise intégrée vend à une autre entreprise intégrée des stocks (produits
ou marchandises), elle réalise un bénéfice (généralement) interne sur la cession de ces
produits. Ce bénéfice vient cependant en diminution du résultat réalisé par la seconde
entreprise lorsque celle-ci revend (après éventuellement transformation) le produit à
l’extérieur, si bien que le total des bénéfices réalisés par ces deux entreprises est indiffé-
rent quel que soit le prix de cession interne.
Lorsque la seconde entreprise, n’a pas revendu le produit, les comptes cumulés dégagent
sur le stock un résultat interne qu’il faut régulariser. On tiendra compte d’un impôt
payé d’avance sur ce résultat interne.
Exemple
◗◗ La société Sigma vend habituellement à sa société mère, la société Alpha, titulaire de
60 % du capital de Sigma, des marchandises avec un taux de marge moyen de 20 %. Au
31 décembre N, le stock de ces marchandises dans le bilan d’Alpha est de 60 000 € alors
qu’il était de 36 000 € au 31 décembre N–1.

291
Partie 3 Comptes de groupe

Les écritures de retraitement suivantes devront être comptabilisées. On utilisera la


méthode de consolidation directe qui fait remonter les résultats des exercices antérieurs
(réserves) ou de l’exercice (résultats) au niveau de la société mère. Il est à noter que le
profit de stocks est ici réalisé par la filiale Alpha.
Écritures pour le bilan

Résultat Alpha (pour l’exercice sur la variation de 2 880


Les intérêts minoritaires stock)
sur capital et réserves, 24 000 × 20 % × 60 %
ou « participations
ne donnant pas le
Réserves Alpha (pour les exercices précédents) 4 320
contrôle », sont classés 36 000 × 20 %×60 %
au bilan sur une seule Intérêts minoritaires sur résultat 1 920
ligne. Dans le compte 24 000 × 20 % × 40 %
de résultat, le résultat Intérêts minoritaires sur capital et réserves 2 880
revenant aux intérêts 36 000 × 20 %×40 %
minoritaires est
renseigné séparément Stock de marchandises 12 000
du résultat revenant Annulation profit interne sur stock : 60 000 × 20 %
au groupe. Il est donc
nécessaire soit dans les
écritures conduisant Impôts différés 3 000
au bilan consolidé, soit Résultat Alpha 720
dans celles conduisant
Réserves Alpha 1 080
au compte de résultat
consolidé de séparer Intérêts minoritaires sur résultat 480
les intérêts minoritaires Intérêts minoritaires sur capital et réserves 720
conduisant au résultat Impôt payé d’avance sur profit interne (à 25 %)
des autres intérêts
minoritaires sur capital
et réserves. Écritures pour le compte de résultat

Variation de stock de marchandises 4 800


Résultat 4 800
Annulation profit interne sur stock

Résultat 1 200
Impôt sur les bénéfices 1 200
Impôt payé d’avance sur profit interne sur stock

5  Les immobilisations acquises à l’intérieur du groupe


Lorsqu’une société intégrée vend à une autre société intégrée une immobilisation, elle
réalise généralement une plus-value de cession qu’on peut qualifier d’interne (et qui
sera imposée). La société acquéreuse peut cependant constater un amortissement plus
important (si l’immobilisation est amortissable).
Les plus-values dégagées sur des immobilisations cédées à l’intérieur du groupe ainsi
que les suppléments d’amortissement constatés doivent être annulés.

292
Chapitre 10 Comptes réciproques et résultats internes, écarts d’évaluation et d’acquisition

Exemple
◗◗ La société Gamma a revendu au début de l’exercice N à sa société mère, la société Alpha
un matériel acquis 60 000 €, au début de l’exercice N–4 et amortissable linéairement en
10 ans (valeur résiduelle nulle). Ce matériel a été repris par la société Alpha pour 48 000 €
et la société Alpha l’a amorti en N de 8 000 € (amortissement prévu en 6 ans).
La participation d’Alpha sur Gamma est de 60 %.
La plus-value réalisée par la société Gamma sur la société Alpha est de :

•• Prix de cession : 48  000


•• Valeur nette comptable : 60 000 – 4 × 6 000 =  36 000
12 000
Cette plus-value reviendra à Alpha pour 60 % soit pour 7 200 € et aux intérêts minori-
taires pour 40 % soit 4 800 €.
Les écritures de retraitement suivantes devront être comptabilisées. Le différentiel d’amor-
tissement a été constaté par la société mère Alpha.

•• Pour la cession :
Écritures pour le bilan

Résultat Alpha 12 000 × 60 % 7 200


Intérêts minoritaires sur résultat 12 000 × 40 % 4 800
Matériels (60 000 – 48 000) 12 000
Amortissement du matériel 24 000
Annulation profit interne sur cession

Impôts différés 3 000


Résultat Alpha 1 800
Intérêts minoritaires sur résultat 1 200
Impôt payé d’avance (au taux de 25 %)

Écritures pour le compte de résultat

Produits des cessions d’éléments d’actif 48 000


Valeur comptable des éléments d’actifs cédés 36 000
Résultat 12 000
Annulation profit interne sur cession

Résultat 3 000
Impôt sur les bénéfices 3 000
Impôt payé d’avance

293
Partie 3 Comptes de groupe

•• Pour l’amortissement :
Écritures pour le bilan

Amortissement du matériel 2 000


Résultat Alpha 2 000
Annulation complément d’amortissement
8 000 – 6 000

Résultat Alpha 500


Impôts différés 500
Incidence fiscale à 25 % de l’annulation
du complément d’amortissement.

Écritures pour le compte de résultat

Résultat 2 000
Dotations aux amortissements des 2 000
immobilisations
Annulation complément d’amortissement

Impôt sur les bénéfices 500


Résultat 500
Incidence fiscale de l’annulation du complément
d’amortissement

 MINI-CAS 3 • CAS PRATIQUE 6

6  Les titres d’autocontrôle


Lorsque des actions ou des droits de vote d’une société sont possédés par une ou plu-
sieurs sociétés dont elle détient directement ou indirectement le contrôle, il y a auto-
contrôle et (dans le droit français, notamment article L. 233‑31 du Code de commerce)
les droits de vote attachés à ces actions ou ces droits de vote ne peuvent être exercés à
l’assemblée générale de la société. Dans le cadre de la présentation des comptes conso-
lidés ces titres doivent être annulés.
Exemple
◗◗ Supposons que la société Alpha possède 60 % du capital de la société Bêta, laquelle pos-
sède 70 % du capital de la société Gamma. Cette dernière, contrôlée par la société Alpha
possède 10 % du capital de la société Alpha. Les titres Alpha possédés par Gamma devront
être annulés. Si ces titres ont été acquis 50 000 € pour 2 000 actions de nominal 10 €, on
passera l’écriture suivante :

294
Chapitre 10 Comptes réciproques et résultats internes, écarts d’évaluation et d’acquisition

Capital Alpha 2 000 × 10 20 000


Réserves Alpha 30 000
Titres de participation (ou titres immobilisés ou 50 000
titres de placement, selon le cas) Alpha
Élimination titres d’autocontrôle

7  Les écarts d’évaluation et d’acquisition


Le terme d’écart de première consolidation est cité par l’article R. 233‑5 du Code de
commerce, lequel précise que « l’écart de première consolidation d’une société est
réparti dans les postes appropriés du bilan consolidé ; la partie non affectée de cet écart
est inscrite au poste “écart d’acquisition” à l’actif ou au passif du bilan consolidé ».
Le concept d’écart de première consolidation recouvre les écarts d’évaluation et les
écarts d’acquisition. L’écart d’acquisition est appelé goodwill en normes internationales.
Définitions
• L’écart d’évaluation désigne la différence entre la valeur d’entrée dans le bilan
consolidé d’un élément et la valeur comptable du même élément dans l’entreprise
contrôlée.
• L’écart d’acquisition désigne la différence entre le coût d’acquisition des titres et
l’évaluation totale des actifs et passifs identifiés à la date d’acquisition.

L’article R. 233‑5 du Code de commerce et les règlements 99‑02 du CRC et 2020-01


de l’ANC ne comportent pas de divergences fondamentales par rapport aux règles IFRS
pour ce qui concerne les écarts d’évaluation (à l’exception de la non prise en compte
des impôts différés provenant de l’évaluation d’actifs incorporels non amortissables ne
pouvant être cédés séparément). En revanche, les écarts d’acquisition sont traités dif-
féremment.

A Les écarts d’évaluation


1. Selon les normes françaises
Principes d’évaluation des actifs et des passifs identifiables
En normes françaises, les écarts d’évaluation doivent porter sur des actifs et passifs
identifiables, inscrits au bilan consolidé à leur valeur d’entrée déterminée en fonction de
l’usage prévu par l’entreprise consolidante.
Ce principe peut conduire à la comptabilisation, par l’entité consolidante, de certains
actifs et passifs que l’entité acquise n’avait pas précédemment comptabilisés dans ses
comptes individuels.

295
Partie 3 Comptes de groupe

Quant aux provisions pour engagements de retraite et avantages similaires afférant à


l’entité acquise, elles sont comptabilisées même dans le cas où le groupe acquéreur n’a
pas opté pour la comptabilisation de ces engagements.
Exemples
◗  • Brevets, marques acquis ou créés en interne par l’entité acquise.
•• Relations contractuelles avec les clients de l’entité acquise.
•• Projets de développement en cours.
•• Provisions pour coût de restructuration. ◗

Pour le règlement 2020-01 (art. 232-1), l’évaluation de la valeur d’entrée d’un actif tient
compte de l’utilisation envisagée par l’acquéreur. La valeur d’entrée des actifs destinés
à être cédés est déterminée sur la base du prix de cession probable minoré des frais de
cession.
Le règlement 99-02 comportait des règles équivalentes, distinguant deux catégories
d’actifs : les biens non destinés à l’exploitation et les biens destinés à l’exploitation.
Les biens non destinés à l’exploitation, c’est-à-dire les actifs destinés à être revendus
ou les actifs non nécessaires à l’exploitation, sont évalués à leur valeur de marché
à la date d’acquisition ou, en l’absence de marché, à leur valeur nette probable de
­réalisation.
Détermination des écarts d’évaluation
L’écart d’évaluation entre la valeur comptable consolidée d’un élément d’actif ou de
passif et sa valeur fiscale génère un impôt différé. Par exception à cette règle, ne doivent
pas être pris en compte les passifs d’impôts différés provenant de la comptabilisation
des écarts d’évaluation portant sur des actifs incorporels généralement non amortis ne
pouvant être cédés séparément de l’entreprise acquise (règlement 99‑02 § 313 et règle-
ment 2020-01 art 272-10).

2. Selon les normes internationales


La norme IFRS 3 (§ 18) précise que « l’acquéreur doit évaluer les actifs identifiables
acquis et les passifs repris à leur juste valeur à la date d’acquisition ».
Certains passifs éventuels doivent aussi être évalués et constatés en provisions.
Ainsi, contrairement à IAS 37 « Provisions, passifs et actifs éventuels », l’acqué-
reur doit comptabiliser un passif éventuel repris à l’occasion d’un regroupement
d’entreprises à la date d’acquisition même s’il n’est pas probable qu’une sortie de
ressources représentatives d’avantages économiques soit nécessaire pour éteindre
l’obligation (IFRS 3, § 23) : ceci concerne notamment les passifs éventuels de res-
tructuration.
Exemple
◗◗ La société Alpha a pris le contrôle le 1er janvier N–3, en faisant l’acquisition de 60 % de
son capital, de la société Bêta. Le bilan au 31 décembre N–4 de la société Bêta vous est
présenté ci-dessus (retraité et présenté conformément aux IFRS).

296
Chapitre 10 Comptes réciproques et résultats internes, écarts d’évaluation et d’acquisition

Bilan société Bêta au 31 décembre N–4 (en k€)

Actifs non courants Capitaux propres

Immobilisations corporelles 40 000 Capital émis 20 000


Immobilisations incorporelles 9 000 Autres réserves 8 000
Autres titres immobilisés 1 000 Bénéfices mis en réserve 14 000
Autres immo. fin. 2 000 Résultat de l’exercice 6 000

52 000 48 000

Actifs courants Passifs non courants

Stocks 15 000 Emprunts à long terme 12 000


Créances clients 12 000 Impôts différés 4 000
Autres actifs courants 6 000 Provisions à long terme 1 000
Instruments de trésorerie actif 2 000 Avantages au personnel 5 000
Instruments financiers à terme 2 000
– Actif

37 000 22 000

Passifs courants
Fournisseurs et autres 8 000
créditeurs
Actifs non nécessaires 1 000 Emprunts à court terme 5 000
à l’exploitation
Partie à court terme 2 000
des emprunts à long terme
Impôts exigibles 2 000
Instruments financiers à terme 1 000
– Passif
Provisions à court terme 2 000

20 000

Total 90 000 Total 90 000


Le 1er janvier N–3 au moment de l’acquisition de la société Bêta, il y a lieu de tenir compte
de plus-values sur :
•• Constructions pour 4 000 000 € (amortissement en 20 ans).
•• Terrains d’exploitation pour 1 500 000 €.
•• Terrains non nécessaires à l’exploitation et destinés à être cédés : 900 000 €.
•• Brevets pour 6 000 000 € (amortissements en 10 ans).

297
Partie 3 Comptes de groupe

•• Stocks pour 2 000 000 €.


Les frais de restructuration arrêtés au 1er janvier N–3 de la filiale sont estimés à 3 000 000 €.
Des actifs éventuels (frais de recherche non immobilisés pouvant être brevetés et exploi-
tés) sont estimés à 1 000 000 € (amortissables en 5 ans).
Pour les autres éléments de l’actif et du passif, les valeurs nettes comptables sont repré-
sentatives de la juste valeur.
Le taux d’impôt à prendre en compte est de 25 %
La juste valeur nette des actifs et passifs identifiables de cette société peut se déterminer
comme suit (en milliers d’euros) :
Actifs
•• Immobilisations corporelles : 40 000 + 4 000 + 1 500 = 45 500
•• Immobilisations incorporelles : 9 000 + 6 000 + 1 000 = 16 000
•• Autres titres immobilisés 1 000
•• Autres immobilisations financières 2 000
•• Stocks : 15 000 + 2 000 = 17 000
•• Créances clients 2 000
•• Autres actifs courants 6 000
•• Instruments financiers à terme actif 2 000
•• Trésorerie et équivalents 2 000
•• Actifs non nécessaires à l’exploitation : 1 000 + 900 = 1 900
 105 400
Passifs
•• Emprunts à long terme 12 000
•• Impôts différés existants 4 000
•• Impôts différés liés à l’évaluation
•• (4 000 + 1 500 + 900 + 6 000 + 2 000 + 1 000 – 3 000) × 25 % = 3 100
•• Provisions à long terme : 1 000 + 3 000 4 000
•• Avantages au personnel 5 000
•• Fournisseurs et autres créditeurs 8 000
•• Emprunts à court terme 5 000
•• Partie à court terme des emprunts à long terme 2 000
•• Impôts exigibles 2 000
•• Instruments financiers à terme passif 1 000
•• Provisions à court terme 2 000
 48 100
Montant net : 105 400 – 48 100 = 57 300 ◗

B Les écarts d’acquisition (goodwill)


Le terme « goodwill » a été traduit en français par « survaleur », notamment dans
le glossaire des termes économiques et financiers du ministère de l’Économie et des
Finances.

298
Chapitre 10 Comptes réciproques et résultats internes, écarts d’évaluation et d’acquisition

Définition
Le goodwill est la différence positive, entre la valeur globale d’un ensemble acquis et
la somme des éléments qui composent cet ensemble.

1. Les normes françaises


En comptabilité, notamment française, le goodwill peut être comptabilisé, selon le cas,
dans le fonds commercial (comptes individuels) ou dans l’écart d’acquisition (comptes
consolidés) :
•• Écart d’acquisition positif. Il est inscrit à l’actif immobilisé et généralement amorti
sur une durée qui doit refléter, aussi raisonnablement que possible, les hypothèses
retenues et les objectifs fixés et documentés lors de l’acquisition. L’article R. 233‑5
du Code de commerce précise que « l’écart d’acquisition comptabilisé à l’actif est
rapporté au résultat sur sa durée d’utilisation. Dans des cas exceptionnels, lorsque
sa durée d’utilisation ne peut être déterminée de façon fiable, il est amorti sur une
période de dix ans. Que sa durée d’utilisation soit limitée ou non, l’écart d’acquisition
comptabilisé à l’actif fait l’objet d’une dépréciation lorsque sa valeur d’inventaire est
inférieure à sa valeur comptable si l’on prévoit que la perte de valeur sera durable. Ces
dépréciations ne sont jamais reprises » (fig. 10.1).
Règlements 2020-01 (art 221-11) et 99‑02 (§ 21130)
■■Lorsqu’il n’y a pas de limite prévisible à la durée pendant laquelle l’écart d’acquisition pro-
curera des avantages économiques au groupe, ce dernier n’est pas amorti.

Durée non Test


Absence
d’utilisation de dépréciation
d’amortissement
limitée ? annuel obligatoire

oui

Limite non Amortissement non


Dépréciation ?
prévisible ? en 10 ans

oui oui oui

Amortissement Indice Dotation


sur la durée de perte aux
d’utilisation de valeur ? dépréciations

non

Figure 10.1.  Traitement de l’écart d’acquisition positif en normes françaises


299
Partie 3 Comptes de groupe

•• Ne doivent pas être pris en compte les passifs d’impôts différés provenant de la comp-
tabilisation d’écarts d’acquisition puisque leur amortissement n’est pas déductible fis-
calement (règlement 99‑02 § 313 – règlement 2020-01, art. 272-10).
L’écart d’acquisition
ne concerne pas
les minoritaires,
•• Écart d’acquisition négatif. Un écart d’acquisition négatif correspond généralement
dans  les règlements soit à une plus-value potentielle du fait d’une acquisition effectuée dans des condi-
CRC 99-02 et 2020-01 tions avantageuses, soit à une rentabilité insuffisante de l’entreprise acquise. Sauf cas
(à la différence exceptionnels dûment justifiés dans l’annexe, la constatation d’écarts d’évaluation
de la norme IFRS 3 positifs ne doit pas avoir pour conséquence de faire apparaître un écart d’acquisition
dans la méthode
du «  full goodwill »). négatif. L’excédent négatif éventuel est rapporté au résultat sur une durée qui doit
refléter les hypothèses retenues et les objectifs fixés lors de l’acquisition.

2. Le goodwill en normes internationales


Définition
La norme IFRS 3 définit le goodwill comme un actif représentant les avantages éco-
nomiques futurs résultant des autres actifs acquis lors d’un regroupement d’entre-
prises qui ne sont pas identifiés individuellement et comptabilisés séparément.

L’acquéreur doit (IFRS 3, § 32) constater le goodwill à la date d’acquisition comme la


différence (excédent) entre :
–– le total de la valeur de la contrepartie transférée et de la part revenant aux intérêts
minoritaires, appelée par la norme « participation ne donnant pas le contrôle dans
l’entreprise » ;
–– le montant net des actifs et passifs identifiables constatés.
La norme IFRS 3 (§ 19) autorise l’évaluation des intérêts minoritaires :
–– soit leur quote-part dans l’actif net identifiable de l’entité acquise ;
–– soit à la juste valeur.
Si les intérêts minoritaires sont évalués à la juste valeur, il y a lieu de comptabiliser la
quote-part de goodwill revenant aux intérêts minoritaires.
Compte tenu de cette possibilité offerte par le § 19 de la norme IFRS 3, deux méthodes
d’évaluation et de comptabilisation du goodwill peuvent être envisagées :
–– une évaluation affectée simplement à l’acquéreur (méthode dite du « purchase
goodwill » ou du goodwill partiel) ;
–– une évaluation affectée à la fois à l’acquéreur et aux intérêts minoritaires, méthode
dite du « full goodwill » ou du goodwill total ou complet.
Il est à noter que s’il avérait que le goodwill serait négatif, la norme IFRS 3 (§ 32) consi-
dère que l’acquisition a été faite à des conditions avantageuses et que l’acquéreur a fait
« une bonne affaire » (bargain purchase), cette bonne affaire devant être comptabilisée
dans le résultat de l’exercice.

3. L’évaluation à la date d’acquisition selon la méthode du « purchase


goodwill » (ou « goodwill partiel ») en normes internationales
Le goodwill doit être évalué comme étant l’excédent du coût du regroupement d’entre-
prises sur la part d’intérêt de l’acquéreur dans la juste valeur nette des actifs, passifs et
passifs éventuels identifiables repris.

300
Chapitre 10 Comptes réciproques et résultats internes, écarts d’évaluation et d’acquisition

Exemple (suite)
◗◗ Reprenons le cas de la société Bêta dont la société Alpha a pris le contrôle en N–3. Les
titres avaient été acquis 36 000 000 €. On peut ainsi calculer le goodwill :
•• Valeur d’acquisition des titres : 36 000 000
•• Quote-part des actifs et passifs identifiables revenant à Alpha :
57 300 000 × 60 % = 34 380 000
Goodwill  1 620 000 ◗

Le goodwill peut être positif ou négatif. S’il est positif, il correspond à la quote-part des
immobilisations incorporelles non identifiables acquises par l’acquéreur (le fonds com-
mercial par exemple) ou /et à la prime payée en contrepartie des avantages que procure
la prise de contrôle : élimination d’une entreprise concurrente, assurance d’un approvi-
sionnement ou d’un débouché, amélioration des conditions de production, expansion à
l’étranger. Après sa première comptabilisation, le goodwill positif doit faire l’objet d’un
test de dépréciation (impairment test), conformément à l’IAS 36.
La comptabilisation du goodwill n’engendre pas d’impôt différé (IAS 12 § 21).

4. L’évaluation à la date d’acquisition selon la méthode


du «  full goodwill » (ou « goodwill total ») en normes internationales
L’acquéreur doit évaluer la juste valeur de l’entité acquise, dans sa totalité, à la date
d’acquisition. Elle dégagera un goodwill égal à la différence entre la juste valeur de l’en-
tité acquise et la juste valeur des actifs, passifs et passifs éventuels identifiables.
La juste valeur de l’entité acquise est la valeur de l’entité qui a servi de base à l’évaluation
des titres de participation acquis. Cette évaluation est effectuée en principe, selon la norme,
par « extrapolation » du prix payé pour le pourcentage acquis ou, si ce prix ne représente
pas la juste valeur du pourcentage d’intérêts acquis, en utilisant d’autres méthodes d’éva-
luation. Les coûts liés à l’acquisition (honoraires versés à des intermédiaires, aux consul-
tants, conseils juridiques, à des évaluateurs, etc.) sont exclus du coût d’acquisition de la
cible et sont généralement à évaluer en charges de l’exercice d’acquisition.
Exemple
◗◗ Supposons que les titres Bêta acquis par la société Alpha dans l’exemple ci-dessus soient
évalués à 36 millions d’euros. La valeur de la Société Bêta pourrait se déduire de cette
valeur de titre de la manière suivante : 36 000 000 / 60 % = 60 000 000 €.
Le « full goodwill » serait donc égal à :
•• Valeur globale de l’entité 60 000 000
•• Valeur globale des actifs et passifs identifiables 57 300 000
Goodwill 2 700 000
Ce goodwill se répartira entre les majoritaires : 2 700 000 × 60 % = 1 620 000 et les mino-
ritaires : 2 700 000 × 40 % = 1 080 000
Dans le cas où on considèrerait que les valeurs des participations des majoritaires et des
minoritaires ne soient pas équivalentes, par exemple 36 000 000 € pour les 60 % de titres
détenus par les majoritaires et 23 000 000 € (au lieu de 24 000 000 comme ci-dessus)
par les minoritaires

301
Partie 3 Comptes de groupe

Le « full goodwill » serait donc égal à :


•• Valeur globale de l’entité 36 000 000 + 23 000 000 59 000 000
•• Valeur globale des actifs et passifs identifiables 57 300 000
Goodwill 1 700 000
Ce goodwill serait partagé entre goodwill revenant aux majoritaires 1 620 000 €
(comme ci-dessus) et goodwill revenant aux minoritaires 80 000 € soit 23 000 000 –
57 300 000 × 40 %. ◗

5. La dépréciation du goodwill en normes internationales


Pour les besoins des tests de dépréciation, à compter de la date d’acquisition, le good-
will acquis dans un regroupement d’entreprises, doit être affecté à chacune des unités
génératrices de trésorerie de l’acquéreur ou à chacun des groupes d’unités génératrices
de trésorerie susceptibles de bénéficier des synergies du regroupement d’entreprises,
que d’autres actifs ou passifs de l’entreprise acquise soient ou non affectés à ces unités
ou groupes d’unités (  chapitre 5).
Exemple
◗◗ Supposons qu’une part de la société Bêta soit affectée à l’unité génératrice de trésorerie
Lambda (il y a plusieurs unités génératrices de trésorerie qui couvrent la société Bêta).
À la clôture de l’exercice N, les valeurs comptables des actifs affectés à cette unité géné-
ratrice sont les suivantes :
•• Éléments incorporels identifiables 100 000 €
•• Terrains 50 000 €
•• Constructions 150 000 €
•• Matériels 200 000 €
•• Goodwill  80 000 €
580 000 €
Si l’on considère que la valeur recouvrable de l’unité génératrice de trésorerie au 31 décembre
N est de 540 000 € et que la juste valeur des éléments incorporels identifiables, terrains,
constructions et matériels est respectivement de 100 000 €, 70 000 €, 150 000 € et
200 000 €, soit au total 520 000 €, la valeur implicite du goodwill sera de 540 000 –
520 000 = 20 000 € et il faut déprécier le goodwill de 80 000 – 20 000 = 60 000 €. Il est à
noter que la dépréciation du goodwill constatée serait plus importante que la dépréciation
totale de l’unité génératrice de trésorerie (580 000 – 540 000 = 40 000 €).
Si la valeur recouvrable de l’unité génératrice de trésorerie était égale à 450 000 €,
total des justes valeurs des actifs de support, si la valeur comptable des dits actifs était
de 500 000 €, la dépréciation totale soit 580 000 – 450 000 € serait affectée d’abord
au goodwill (pour 80 000 €) puis proportionnellement aux valeurs de support comme
suit :
•• Éléments incorporels identifiables 10 000 €
•• Terrains 5 000 €
•• Constructions 15 000 €
•• Matériels 20 000 €
 50 000 €

302
Chapitre 10 Comptes réciproques et résultats internes, écarts d’évaluation et d’acquisition

Lors de la répartition d’une perte de valeur, la valeur comptable d’un actif ne doit pas être
ramenée en dessous du plus élevé de :
•• son prix de vente net (si on peut le déterminer) ;
•• sa valeur d’utilité (si on peut la déterminer) ;
•• zéro.
Le montant de la perte de valeur qui autrement aurait été affecté à l’actif doit être réparti
au prorata entre les autres actifs de l’unité.
Si, dans le cas présenté ci-dessus, la valeur de vente du terrain est de 55 000 € et celle de
la construction de 145 000 €, on ne pourra pas constater de perte de valeur sur le terrain Une perte de valeur
(valeur comptable 50 000 €), mais une perte de valeur de 5 000 € sur la construction comptabilisée comme
(valeur comptable 150 000 €) et répartir les 45 000 € restant proportionnellement à la un goodwill ne doit pas
valeur comptable entre les éléments incorporels et les matériels soit 15 000 € pour les être reprise lors d’une
éléments incorporels et 30 000 € pour les matériels. ◗ période ultérieure.

6. L’évaluation du profit provenant de l’acquisition en normes


internationales
Le goodwill négatif (ou badwill) correspond, pour la part revenant à l’acquéreur, soit à
une prévision de perte ou de défaut de rendement soit, le cas échéant, à une plus-value
potentielle du fait d’une acquisition effectuée dans des conditions avantageuses.
Si l’intérêt de l’acquéreur dans la juste valeur des actifs, passifs et passifs éventuels iden-
tifiables dépasse le coût du regroupement d’entreprises, l’acquéreur doit comptabiliser
immédiatement en résultat l’excédent apparaissant après la révision.
Toutefois, préalablement, le § 36 de la norme IFRS 3 stipule qu’ « avant de comptabiliser
un profit sur une acquisition à des conditions avantageuses, l’acquéreur doit réexaminer
s’il a correctement identifié tous les actifs acquis et tous les passifs repris ; il doit égale-
ment comptabiliser tous les actifs ou passifs additionnels identifiés lors de ce réexamen ».
Exemple (suite)
◗◗Reprenons le cas de la société Bêta dont la société Alpha a pris le contrôle en N–3 en faisant
l’acquisition de 60 % du capital pour 36 000 000 €. Nous avons vu que dans ce cas le good-
will est positif et s’élève à 1 620 000 €. Si les titres avaient été acquis pour 34 000 000 €,
on aurait un goodwill négatif de 57 300 000 × 60 % – 34 000 000 = 380 000 €, lequel
aurait été comptabilisé dans le compte de résultat de la société Alpha ? ◗

FOCUS Termes connexes au goodwill


•• Fonds commercial (JO du 22  septembre 2000) corporels et incorporels qui appartiennent à un
(en anglais « goodwill »). Éléments incorporels qui commerçant ou à un industriel et qui lui per-
ne font pas l’objet d’une évaluation et d’une comp- mettent d’exercer sa profession. En droit, le fonds
tabilisation séparées au bilan, et qui concourent de commerce est considéré comme un bien uni-
au maintien et au développement du potentiel taire incorporel, soumis à un régime particulier.
d’activité de l’entreprise. Attention : le fonds com- •• Survaleur (JO du 7 septembre 2007) (en anglais
mercial ne doit pas être confondu avec le fonds de « goodwill »). Différence positive entre la valeur
commerce. d’une entreprise sur le marché et la valeur comp-
•• Fonds de commerce (base terminologique du table de son actif net, telle qu’elle ressort de
Conseil international de la langue française) (en son bilan au moment d’une acquisition ou d’une
anglais « goodwill »). Ensemble des éléments fusion.

303
Partie 3 Comptes de groupe

C La comptabilisation des écarts d’évaluation et d’acquisition


Les écarts d’évaluation et les écarts d’acquisition doivent être comptabilisés en tenant
compte de toutes incidences survenues depuis la prise de contrôle de l’entité.

1. La comptabilisation en normes françaises


Écarts d’évaluation. Les écarts d’évaluation sont enregistrés au débit (ou au crédit) du
compte d’actif (ou de passif) correspondant à la date de prise de contrôle. La contre-
partie est enregistrée en impôt différé et en capitaux propres (résultat de l’exercice de
la prise de contrôle, réserves pour les exercices suivants). Ces écarts d’évaluation sont
amortis sur la durée restant à courir des immobilisations correspondantes.
Écart d’acquisition positif. Les écarts d’acquisition positifs sont constatés à l’actif dans
un compte spécifique « Écart d’acquisition » qui sera placé dans le bilan au niveau des
immobilisations incorporelles.
Écart d’acquisition négatif. Les écarts d’acquisition négatifs sont portés en provisions
pour risques et rapporté chaque année au résultat sur une durée qui doit refléter les
hypothèses retenues et les objectifs fixés lors de l’acquisition.
Amortissement et dépréciation de l’écart d’acquisition. En l’absence de limite pré-
visible, on ne constatera pas d’amortissement. En présence d’une limite prévisible, on
amortira sur la durée prévue, ou si celle-ci ne peut être déterminée sur une valeur fiable
sur une durée de 10 ans. En présence d’un indice de perte de valeur, une dépréciation (qui
ne peut être reprise) sera constatée.
Exemple
◗◗ La société Alpha a pris le 1er juillet N le contrôle des sociétés Gamma et Delta en faisant
respectivement l’acquisition de 80 % et de 60 % du capital de ces deux sociétés pour
1 200 000 € et 800 000 €.
Au moment de la prise de contrôle, les capitaux propres de ces deux sociétés (après retrai-
tements éventuels comme ceux des provisions réglementées) s’élevaient respectivement à :
•• Pour la société Gamma à : 1 000 000 €
•• Pour la société Delta à : 1 450 000 €
Les actifs identifiables de la société Gamma dégageaient une plus-value latente de :
•• Sur les marques : 90 000 €
•• Sur les terrains : 80 000 €
•• Sur des constructions amortissables en 20 ans : 200 000 €
Les marques peuvent être cédées séparément de la société acquise.
Les écarts d’acquisition s’amortissent en 10 ans et le taux de l’impôt sur les sociétés à
prendre en compte pour le calcul des impôts différés est de 25 %.
Pour l’établissement du bilan consolidé du groupe Alpha au 31 décembre N, on passera,
pour ce qui concerne les écarts de première consolidation (écarts d’acquisition et écart
d’évaluation) en utilisant le référentiel du règlement 2020-01 de l’ANC (ou 99‑02 du CRC),
les écritures suivantes :

304
Chapitre 10 Comptes réciproques et résultats internes, écarts d’évaluation et d’acquisition

Écritures pour le bilan NOTRE CONSEIL


31.12.N Au moment
Marques 90 000 de la prise de
participation, mieux
Terrains 80 000 vaut imputer les
Constructions 200 000 écarts d’évaluation
Impôts différés (80 000 + 200 000) × 25 % 70 000 et d’acquisition
Réserves Alpha : 240 000 positifs directement
90 000 + 80 000 + 200 000 – 70 000 dans les comptes
de capitaux propres.
= 300 000 × 80 %
On peut considérer
Intérêts minoritaires sur capital et réserves 60 000 que les plus-values
300 000 × 20 % constatées sur
Écart d’évaluation au 1er juillet N éléments identifiables
ou non identifiables
reviennent
Résultat Alpha (5 000 – 1 250) × 80 % 3 000 à la société mère
et aux intérêts
Intérêts minoritaires sur résultat (5 000 – 750
minoritaires pour
1 250) × 20 % la part qui les
Impôts différés 5 000 × 25 % 1 250 concerne. Les écarts
Constructions 200 000 / 20 × 6/12 5 000 d’acquisition
Amortissement au 31 décembre N de l’écart négatifs, sont ici
d’évaluation considérés, à l’instar
du référentiel
international, comme
une acquisition
Écart d’acquisition 160 000 avantageuse
Réserves Alpha 160 000 directement
Écart d’acquisition positif au 1er juillet N société imputable
Gamma : 1 200 000 – (1 000 000 + 300 000) × 80 % sur les titres
de participation
en ajustant la valeur
Résultat Alpha 8 000 de ceux-ci à une
valeur d’acquisition
Écart d’acquisition 8 000 ne tenant pas compte
Amortissement de l’écart d’acquisition au 31 décembre N : de cet avantage.
160 000 × 10 % × 6/12 D’autres modes
d’imputation peuvent
cependant être
Titres de participation Delta 70 000 utilisés. Ils conduisent
Provisions pour risques 70 000 à des retraitements
différents des titres
Écart d’acquisition négatif au 1er juillet N société Delta :
de participation
1 450 000 × 60 % – 800 000 des entités intégrées
(  chapitre 11).

Provisions pour risques 3 500


Résultat Alpha 3 500
Amortissement de l’écart d’acquisition négatif au
31 décembre N : 70 000 × 10 % × 6/12

305
Partie 3 Comptes de groupe

Écritures pour le compte de résultat

En normes françaises, Dotations aux amortissements des immobilisations 5 000


l’écart d’acquisition
Impôt sur les bénéfices 1 250
doit être comptabilisé
séparément quel Résultat 3 750
que soit le type de Amortissement au 31 décembre N de l’écart
lien entre la société d’évaluation
consolidante et la
participation. Le § 291
du règlement 99‑02 Dotations aux amortissements des écarts 8 000
du CRC et l’article d’acquisition
262-2 du règlement
Résultat 8 000
2020-01 de l’ANC
relatifs à la première Amortissement de l’écart d’acquisition positif au
consolidation par 31 décembre N
mise en équivalence
précise que « l’écart
qui en résulte est un Résultat 3 500
écart d’acquisition Reprise sur provisions pour risques et charges 3 500
présenté selon les
mêmes modalités que
Amortissement de l’écart d’acquisition négatif au
les écarts d’acquisition 31 décembre N
définis dans le cadre de
l’intégration globale ».
La norme IAS 28 (§ 32)
précise, au contraire,
que « le goodwill lié à
2. La comptabilisation en normes internationales
une entreprise associée Comptabilisation des écarts d’évaluation. Tous les écarts d’évaluation et d’amortisse-
ou à une coentreprise ment doivent être comptabilisés.
est inclus dans la
valeur comptable Exemple (suite)
de la participation ».
Les écarts d’évaluation ◗◗ Reprenons l’exemple de la prise de contrôle de la société Bêta par la société Alpha laquelle
des titres mis en a pris le contrôle le 1er janvier N–3, en faisant l’acquisition de 60 % de son capital, de la
équivalence ne font société Bêta.
pas l’objet d’une
comptabilisation Les écarts d’évaluation constatés sont les suivants (en milliers d’euros) :
particulière mais sont •• Immobilisations corporelles : 4 000 + 1 500 = 5 500
pris en compte dans
•• Immobilisations incorporelles : 6 000 + 1 000 = 7 000
la détermination de la
valeur d’équivalence. •• Stocks : 2 000
•• Actifs non nécessaires à l’exploitation : 900
 15 400
À déduire :
•• Impôts différés liés à l’évaluation
(4 000 + 1 500 + 900 + 6 000 + 2 000 + 1 000 – 3 000) × 25 % = – 3 100
•• Provisions à long terme – 3 000
 6 100

306
Chapitre 10 Comptes réciproques et résultats internes, écarts d’évaluation et d’acquisition

On passera l’écriture suivante (pour le bilan, en milliers d’euros) :

Terrains d’exploitation 1 500


Constructions 4 000
Brevets 6 000
Frais de recherche immobilisés 1 000
Stocks 2 000
Terrains destinés à être cédés 900
Dettes d’impôts différé 3 100
Provisions pour restructuration 3 000
Réserves Alpha 9 300 × 60 % 5 580
Intérêts minoritaires sur capital et réserves 3 720
9 300 × 40 %
Écarts d’évaluation au 1er janvier N–3

Les écritures d’amortissement de ces immobilisations (excepté si elles ont été cédées)
seront les suivantes (en milliers d’euros) :
Pour le bilan

Résultat Alpha (4 000 / 20 + 6 000 / 10 + 1 000 / 450


5) × 75 % × 60 %
Intérêts minoritaires sur résultat (4 000 / 20 + 6 000 / 300
10 + 1 000 / 5) × 75 % × 40 %
Réserves Alpha 4 000 / 20 + 6 000 / 10 + 1 000 / 1 350
5) × 3 × 75 % × 60 %
Intérêts minoritaires sur capital et réserves 4 000 / 900
20 + 6 000 / 10 + 1 000 / 5) × 3 × 75 % × 40 %
Impôts différés (800 + 2 400 + 800) × 25 % 1 000
Amortissement des constructions 4 000 × 4/20 800
Amortissement des brevets 6 000 × 4/10 2 400
Amortissement des frais de recherche 800
immobilisés 1 000 × 4/5
Amortissement des écarts d’évaluation

Pour le compte de résultat

Dotations aux amortissements des immobilisations 1 000


(4 000 / 20 + 6 000 / 10 + 1 000 / 5)
Résultat 750
Impôts sur les bénéfices 250
Amortissement des écarts d’évaluation

307
Partie 3 Comptes de groupe

Comptabilisation du goodwill positif. Deux méthodes se présentent :


•• Avec la méthode du «  purchase goodwill », l’écart d’acquisition est affecté aux capi-
taux propres de l’entité faisant l’acquisition (« réserves » si l’acquisition est effectuée
lors d’un exercice précédent ou « résultat » si l’acquisition est effectuée sur l’exer-
cice en cours) ; le goodwill représente la plus-value sur les éléments non identifiables
acquis.
Exemple (suite)
◗◗ En reprenant le cas de la société Bêta et en supposant que le goodwill soit de 1 620 000 €,
on passerait l’écriture suivante (en milliers d’euros) :

Goodwill Bêta 1 620


Réserves Alpha 1 620
Goodwill

•• Avec la méthode du « full goodwill », l’écart d’acquisition est réparti entre l’entre-
prise acquéreuse (il est affecté à un poste de capitaux propres) et les intérêts mino-
ritaires (appelés, par la norme IFRS 3, « Participations ne donnant pas le contrôle »).
Exemple (suite)
◗◗En reprenant le cas de la société Bêta et en supposant que le goodwill soit de 2 700 000 €,
on passerait l’écriture suivante (en milliers d’euros) :

Goodwill Bêta 2 700


Réserves Alpha 2 700 × 60 % 1 620
Intérêts minoritaires sur capital et réserves 1 080
2 700 × 40 %
Goodwill

Comptabilisation du goodwill négatif. La norme IFRS 3 ne prévoit qu’une seule


méthode (§ 34), le gain étant attribué à l’acquéreur. Le goodwill négatif, ou profit pro-
venant de l’acquisition, est imputé dans le résultat de l’exercice de la société acquéreuse
(passé, entre-temps, dans les capitaux propres).
Exemple (suite)
◗◗ Reprenons le cas de la société Bêta analysé ci-dessous et supposons que l’on ait une valeur
d’acquisition des titres de 34 000 000 €, une valeur des actifs et passifs identifiables de
57 300 000 €, le goodwill est négatif pour 57 300 000 × 60 % – 34 000 000 = 380 000 €.
Il y aurait donc lieu de comptabiliser en N–3 un produit de 380 000 € dans le résultat de
l’acquéreuse Alpha (soit les réserves de N). On passerait alors l’écriture suivante (en mil-
liers d’euros) :

308
Chapitre 10 Comptes réciproques et résultats internes, écarts d’évaluation et d’acquisition

NOTRE CONSEIL

Si la prise de contrôle
Titres de participation 380 avait été effectuée
Réserves société Alpha 380 au cours de l’exercice
Goodwill négatif N, dans les écritures
pour le bilan,
on aurait crédité
Après cette opération le compte « Titre de participation (Bêta) » est devenu débiteur de le compte « Résultat
34 000 000 + 380 000 = 34 380 000 soit 57 300 000 × 60 %. ◗ société Alpha » et,
dans les écritures
Comptabilisation de la dépréciation du goodwill positif. La comptabilisation de la pour le compte
de résultat, on aurait
dépréciation du goodwill est classique. La dépréciation a à la fois un effet sur les intérêts crédité un compte
de la société acquéreuse et sur ceux des intérêts minoritaires. Comme pour l’analyse du « Profits venant
goodwill, deux méthodes sont concevables. d’acquisition
à des conditions
Exemple avantageuses ».
◗◗Supposons qu’en N–1, le goodwill global (« full goodwill ») dégagé à l’acquisition de la
société Bêta, soit 2 700 000 € (soit 1 620 000 selon la méthode dite du « purchase good-
will ») se soit déprécié de 2 000 000 €. On aurait constaté cette dépréciation dans le résul-
tat de la société Bernard (ou 60 % de la dépréciation dans le résultat de la société Alpha et
40 % dans le résultat revenant aux intérêts minoritaires). Au moment de l’établissement
Une dépréciation
des comptes consolidés de l’année N, cette dépréciation s’imputera sur les réserves. du goodwill positif
Selon la méthode du « purchase goodwill », on aurait passé, dans les écritures de consoli- n’a pas d’effet fiscal.
dation fin N, l’écriture suivante (en milliers d’euros) :

Réserves Alpha 1 200


Goodwill 1 200
Dépréciation goodwill 2 000 × 60 %

Selon la méthode du « full goodwill », on aurait passé, dans les écritures de consolidation
à la fin N, l’écriture suivante :

Réserves Alpha 1 200


Intérêts minoritaires sur capital et réserves 800
Goodwill 2 000
Dépréciation du goodwill 2 000

 MINI-CAS 4 • MINI-CAS 5 • CAS PRATIQUE 7 • CAS PRATIQUE 8

309
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
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les savoirs les compétences l’épreuve

1  QCM
Pour chacune des questions suivantes, une seule réponse est possible. Justifiez votre choix.
1. La société Alpha a pris a parité avec la société Oméga une participation dans la
société Delta pour y assumer un contrôle conjoint. Au 31 décembre N, vous constatez
dans le bilan d’Alpha un poste Delta débiteur de 40 000 € et dans le bilan de Gamma
un poste Fournisseur Alpha créditeur de 40 000 €. Dans le cadre de la consolidation
en normes françaises, de quelle somme faut-il compenser les comptes Fournisseur
Alpha et Client Delta ?
a. 40 000 €. ∙
b. 20 000 €. ∙
c. 0 €. ∙
2. La société Alpha effectue régulièrement avec sa filiale Epsilon (dont elle possède
60 % du capital) des opérations d’exploitation. La société Epsilon vend à la société
Alpha des matières premières qui seront transformées par la société Alpha. La
marge d’Epsilon sur la vente de ces matières premières est de 20 %. Au 31 décembre
N, dans le bilan d’Alpha, les stocks de ces matières premières ont été évalués à
50 000 €. Ils étaient de 250 000 € au 1er janvier N. Sachant que le taux d’impôt sur
les sociétés est de 25 %, que l’on utilise la méthode de consolidation directe, de quel
montant le résultat consolidé d’Alpha doit-il être diminué ?
a. 10 000 €. ∙
b. 7 500 €. ∙
c. 4 500 €. ∙
3. La société Alpha a vendu à sa filiale Epsilon (dont elle possède 60 % du capital)
pour 300 000 € un ensemble immobilier acquis 200 000 € (dont 50 000 € pour
le terrain) et amorti de 60 000 €. De combien, dans le retraitement des comptes
pour la consolidation doit-elle diminuer son résultat (taux d’impôt sur les
bénéfices : 25 %) ?
a. 160 000 €. ∙
b. 120 000 €. ∙
c. 72 000 €. ∙
4. La société Alpha prend le contrôle de la société Bêta en faisant l’acquisition de
51 % des actions du capital de cette société. Comment, dans les états financiers
consolidés de la société Alpha, doivent être présentés les terrains et constructions
de la société Bêta (selon IFRS 3) ?
a. À la valeur comptable qu’ils ont dans les comptes de la société Bêta. ∙
b. À leur juste valeur (valeur de marché) dans les comptes de la société Bêta. ∙
c. À la valeur comptable qu’ils ont dans les comptes de la société Bêta majorée de 51 %
de la différence entre la juste valeur (valeur de marché) et la valeur comptable. ∙

310
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES

5. La société Alpha vient de prendre le contrôle de la société Gamma en faisant


l’acquisition pour 8 100 k€ de 60 % du capital de cette société. Les actifs
identifiables de la société Gamma sont évalués à 20 000 k€ et les passifs
identifiables à 13 000 k€. Quel est le montant du goodwill (méthode
du « purchase goodwill »), le taux d’impôt sur les sociétés étant de 25 % ?
a. 1 100 k€. ∙
b. 3 900 k€. ∙
c. 2 600 k€. ∙
6. Comment, en normes françaises, l’écart d’acquisition se déprécie-t-il lorsqu’il a
durée limitée mais que cette durée ne peut pas être déterminée de manière fiable ?
a. Linéairement, sur 10 ans. ∙
b. Linéairement, sur 5 ans. ∙
c. Il ne s’amortit pas et on détermine annuellement la valeur du goodwill et l’on
constate chaque année une dépréciation. ∙

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les savoirs les compétences l’épreuve

2  Mini-cas : comptes réciproques ★★★

Compétences visées •• Maîtriser le processus d’élaboration d’une consolidation


•• Déterminer l’impact des retraitements de consolidation
•• Enregistrer les opérations de consolidation
La société Bêta, filiale à 80 % de la société Alpha vend des marchandises à la société
mère Alpha. Au cours de l’année N ces ventes se sont élevées à 3 000 000 € hors taxes
avec une marge de 20 %. Le stock de ces marchandises chez Alpha était de 300 000 €
au 1er janvier N, il n’est que de 250 000 € au 31 décembre N. Au 31 décembre N, Alpha
doit encore 240 000 € TTC à Bêta.
Quelles écritures de consolidation (bilan) en consolidation directe ont été constatées au
31 décembre N ? Taux de l’impôt 25 %.

3  Mini-cas : cession interne d’une immobilisation ★★★

Compétences visées •• Maîtriser le processus d’élaboration d’une consolidation.


•• Déterminer l’impact des retraitements de consolidation.
•• Enregistrer les opérations de consolidation.
La société Zoom a vendu le 1er avril N, un ensemble immobilier pour 500 000 € (dont
100 000 € pour le terrain) à la société Break, sa filiale dont elle possède 80 % du capi-
tal. Cet ensemble avait été acquis par la société Zoom en avril N–6 pour 400 000 €

311
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES

(dont 75 000 € pour le terrain). La société Zoom avait amorti la construction au taux de
4 % l’an (avec prise en compte d’une valeur résiduelle de 40 000 €). La société Break a
décidé d’amortir la construction au taux de 5 % l’an (avec également prise en compte
d’une valeur résiduelle de d’une valeur résiduelle de 40 000 €).
Quelles écritures de consolidation (bilan) ont été constatées au 31 décembre N ?

4  Mini-cas : écarts de première consolidation ★★★

Compétences visées •• Maîtriser le processus d’élaboration d’une consolidation


•• Déterminer l’impact des retraitements de consolidation
•• Enregistrer les opérations de consolidation
Dans son bilan au 31 décembre N, la société Garden a inscrit un poste « titres de parti-
cipation Jet » (société anonyme au capital de 1 600 000 €) pour 1 168 000 €, pour un
ensemble de 8 000 actions.
La société Garden avait souscrit en N–6, au moment de la création de la société
Jet, 4 000 titres à 100 € (soit 40 % du capital). En janvier N–3, elle avait acquis
4 000 titres de la même société Jet auprès d’autres actionnaires pour 768 000 € hors
frais d’acquisition (soit à 192 € par action). Les frais d’acquisition de ces titres, soit
12 000 €, ont été comptabilisés en charges au compte 6271 : « Frais sur titres (achat,
vente, garde) ». À cette date, la situation nette de la société Jet comportait les postes
­suivants  :
• Capital 1 000 000 €
• Réserves 400 000 €
• Amortissements dérogatoires 180 000 €
Le prix d’acquisition de ces titres tenait compte d’une plus-value de 180 000 € sur une
construction amortissable en 20 ans, d’une plus-value de 200 000 € sur un fonds com-
mercial non amortissable et d’un écart d’acquisition, dont, à partir de l’analyse docu-
mentée sur les aspects techniques économiques et juridiques, la durée d’utilisation est
limitée, mais ne peut être déterminée de manière fiable.
Quelles écritures de consolidation en normes françaises la société Garden a-t‑elle compta-
bilisées au bilan le 31 décembre N ?

5  Mini-cas : goodwill négatif ★★★


La société Ariana a pris le contrôle de la société Omicron en faisant l’acquisition de 75 % du
capital. Les titres ont été acquis pour une valeur de 60 000 k€. L’actif net comptable de la
société Omicron était de 80 000 k€. La différence entre la juste valeur de certains actifs et
leur valeur comptable est ainsi détaillée :
–– différence sur immobilisations incorporelles : 6 000 k€
–– différence sur immobilisations corporelles : 3 000 k€
–– différences sur stocks : 1 800 k€
–– impôts différés sur plus-values (à 25 %) : 2 700 k€

312
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES

1. Quel serait le montant du goodwill négatif ?


La société Ariana a pris le contrôle de 80 % du capital de la société Epsilon et un goodwill
négatif de 4 800 k€ a été constaté. La société Ariana envisage de restructurer la société
Epsilon, le coût de restructuration devant s’élever à 6 000 k€ (taux de l’impôt 25 %).
Le goodwill calculé tenait compte de ces passifs éventuels.
2. Quel devrait être le montant du goodwill négatif ?

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les savoirs les compétences l’épreuve

6  Cas pratique : comptes réciproques et résultats internes ★★★   45 min

Compétences visées •• Maîtriser le processus d’élaboration d’une consolidation.


•• Déterminer l’impact des retraitements de consolidation.
•• Enregistrer les opérations de consolidation.
Vous êtes appelé(e) à participer aux travaux de consolidation du groupe Camille pour l’an-
née N. La société mère Camille possède une participation de 60 % du capital et des droits
de vote dans la société Denise, laquelle possède également une participation de 75 % du
capital et des droits de vote dans la société Estelle. Vous avez relevé les éléments suivants :
• La société Camille a livré au cours de l’année N 1 000 000 € de produits à la société
Estelle. La marge moyenne sur ces produits est de 20 %. Au 1er janvier N, le stock de ces
produits dans la société Estelle était de 150 000 €, au 31 décembre N, il est de 210 000 €.
• Au 31 décembre N, la créance de Camille sur Estelle est de 240 000 € TTC : la société
Estelle étant en difficulté en fin d’année, la société Camille a constaté sur sa créance
une dépréciation pour créances douteuses de 15 000 €.
• En N, la société Estelle a distribué 30 000 € de dividendes et la société Denise a dis-
tribué 60 000 € de dividendes.
• La société Camille a prêté, en juillet N–2 une somme de 500 000 €, au taux de 3 %
à sa filiale Denise, somme remboursable en juillet N+ 2. Les intérêts sont payés le
30 juin de chaque année.
• La société Estelle a vendu le 1er avril N, un ensemble immobilier pour 1 000 000 € (dont
200 000 € pour le terrain) à la société Denise. Cet ensemble avait été acquis par la
société Estelle en avril N–6 pour 800 000 € (dont 150 000 € pour le terrain). La société
avait amorti la construction au taux de 4 % l’an (avec prise en compte d’une valeur
résiduelle de 80 000 €). La société Denise a décidé d’amortir la construction au taux de
5 % l’an (elle prend également en compte une valeur ­résiduelle de 80 000 €).

Travail à faire
Présentez les écritures de régularisation nécessaires pour la consolidation (bilan et compte
de résultat) en utilisant la méthode de consolidation directe (taux de l’impôt sur les béné-
fices : 25 %).
313
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES

7  Cas pratique : écarts de première consolidation en normes


internationales ★★★  60 min

Compétences visées •• Maîtriser le processus d’élaboration d’une consolidation


•• Déterminer l’impact des retraitements de consolidation
•• Enregistrer les opérations de consolidation
La société Mayaki a fait l’acquisition le 1er janvier N–1 de 60 % du capital de la société
Moov pour un montant de 3 600 000 €.
Au 1er janvier N–1, les capitaux propres de la société Moov étaient de 4 000 000 € ; ils
étaient au 1er juillet N de 5 200 000 €.
Au 1er janvier N–1, il fallait tenir compte, au moment de la prise de contrôle, d’une plus-value
latente sur des terrains estimée à 300 000 € et d’une plus-value latente sur constructions
amortissables en 20 ans de 900 000 €. Le taux de l’impôt sur les sociétés est de 25 %.
Les bilans au 31 décembre N des sociétés Mayaki et Moov retraités pour tenir compte
des normes IFRS vous sont fournis ci-après :
Bilan société Mayaki au 31 décembre N
Titres Moov 3 600 000 Capital 5 000 000
Autres actifs 15 000 000 Réserves 2 800 000
Résultat 400 000
Dettes 10 400 000
Total 18 600 000 Total 18 600 000

Bilan société Moov au 31 décembre N


Actifs 11 800 000 Capital 3 000 000
Réserves 2 100 000
Résultat 200 000
Dettes 6 500 000
Total 11 800 000 Total 11 800 000

L’activité de la société Moov peut être analysée en trois secteurs :


• Secteur 1 : produits laitiers •  Secteur 2 : boissons •  Secteur 3 : biscuits
Les terrains et constructions réévalués en N–1 concernaient l’activité « produits lai-
tiers ». En N–1 et N, les produits laitiers représentaient 50 % de l’activité de Moov, les
boissons 30 % et les biscuits 20 %. Le goodwill dégagé à cette période avait été réparti
entre les trois unités génératrices de trésorerie au prorata de l’activité.

Les actifs de la société Moov (en valeur nette comptable) peuvent être affectés comme
suit (au 31 décembre N) :
• Activité « produits laitiers » : 5 800 000 €

314
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES

• Activité « boissons » : 3 600 000 €


• Activité « biscuits » : 2 400 000 €
Les actifs correspondants étaient respectivement au 31 décembre N–1 de 5 700 000,
3 500 000 et 2 500 000 €.
Ces actifs pourraient être cédés (en valeur de liquidation et quelle que soit la date)
pour respectivement 5 000 000 €, 3 000 000 € et 2 000 000 €. On escompte
qu’ils dégageront des flux de trésorerie estimés (au 31 décembre N) respectivement
à 600 000, 420 000 et 180 000 € par an (à actualiser au taux de 6 % l’an durant
10 ans). Au 31 décembre N–1, cet espoir était estimé à un niveau plus élevé soit
­respectivement à 660 000, 460 000 et 240 000 € par an.
Travail à faire
1. Déterminez les écarts d’évaluation.
2. Calculez le goodwill en utilisant la méthode du goodwill partiel.
3. Analysez la répartition du goodwill partiel en unités génératrices de trésorerie au
1er ­janvier N–2, au 31 décembre N–1 et au 31 décembre N.
4. Présentez les écritures de régularisation nécessaires pour la consolidation au
31 décembre N (bilan et compte de résultat) en utilisant la méthode de consolidation
directe.

8  Cas pratique : goodwill négatif ★★★   45 min

Compétences visées •• Maîtriser le processus d’élaboration d’une consolidation


•• Déterminer l’impact des retraitements de consolidation
•• Enregistrer les opérations de consolidation
La société Rodolphe, société anonyme au capital de 500 000 €, a pris le 1er janvier N une
participation de 60 % dans la société Roland, société anonyme au capital de 300 000 €.
Au moment de la prise de la participation, les capitaux propres de la société Roland
étaient de 450 000 €. Cependant, un immeuble, acquis en janvier N–6 pour 600 000 €
(dont 100 000 pour le terrain), amortissable en 30 ans (avec une valeur résiduelle pour
la construction de 110 000 €) était estimé au 1er janvier N à 630 000 € (dont 120 000
pour le terrain). D’autre part, un brevet, inscrit au bilan acquis 120 000 € en janvier N–4
est amortissable en 15 ans a été estimé, en tenant compte des flux de trésorerie futurs
espérés (il n’y a pas de marché actif pour ce type de brevet) à 130 000 €. La participation
a été acquise pour 250 000 € (plus frais d’acquisition 5 000 €).

Travail à faire
À la date du 1er janvier N (en prenant en compte un taux d’impôt différé de 25 %) :
1. Présentez en normes françaises les écritures de consolidation de la participation.
2. Présentez en normes IFRS les écritures de consolidation de la participation.
Précisez, à chaque fois, comment sera traité à l’avenir le goodwill dégagé.
315
SYNTHÈSE
Comptes réciproques et résultats internes,
écarts d’évaluation et d’acquisition

Élimination des comptes réciproques et des résultats internes

• Retranchement des résultats


internes de cession entre entreprises
intégrées et des amortissements
d’immobilisations
• Annulation des titres d’autocontrôle

Dividendes de la filiale touchés


par la société mère (résultats
d’exercices précédents) :
virement vers le compte
de réserves

Élimination de la balance cumulée


par le solde des comptes réciproques
correspondants (comptes clients
et fournisseurs, emprunts et prêts,
achats et ventes, charges
et produits financiers)

Traitement des écarts de première consolidation

Écart de première consolidation

Écart d’acquisition (goodwill)


Écart d’évaluation • Différence entre le coût d’acquisition
Différence entre la valeur d’entrée des titres et l’évaluation totale des actifs et
dans le bilan consolidé (l’acquéreur des passifs identifiés à la date d’acquisition
doit évaluer les actifs identifiables acquis selon les méthodes du goodwill partiel
et les passifs repris à leur juste valeur ou total
à la date d’acquisition) et la valeur comptable • Amortissement ou dépréciation
du même élément dans l’entreprise contrôlée dans les règles françaises vs dépréciation
uniquement dans les règles internationales

316
CHAPITRE
11 Traitement des titres
mis en équivalence
et des titres des
entités intégrées

PROGRAMME

Compétences visées Notion et contenu


• Maîtriser le processus d’élaboration Retraitements de consolidation :
d’une consolidation partage des capitaux propres de filiales
• Déterminer l’impact des retraitements directes et indirectes selon les méthodes
de consolidation
de consolidation
• Enregistrer les opérations
de consolidation

PLAN DU CHAPITRE
Cours :  1. Les méthodes de consolidation applicables • 2. Le traitement des titres
mis en équivalence • 3. Le traitement des titres des entités intégrées globalement
• 4. Le traitement des titres des entités intégrées proportionnellement
Des savoirs aux compétences :  Évaluer les savoirs • Maîtriser les compétences
• Préparer l’épreuve
Synthèse

A près avoir retraité les capitaux propres des sociétés consolidées au cours d’opérations
dites de préconsolidation, en vue de les rendre homogènes, d’éliminer les opérations
internes au groupe et les écarts constatés lors de la première consolidation, il convient de
les répartir entre les capitaux propres de la société mère et les intérêts minoritaires sur
capital et réserves. Ce partage s’accompagne de l’élimination des titres de participation.

MOTS-CLÉS
Consolidation • Intégration globale • Intégration proportionnelle
• Titre de participation • Titre mis en équivalence
Partie 3 Comptes de groupe

1  Les méthodes de consolidation applicables


Selon la relation de la société mère avec les entreprises faisant partie du groupe, on peut
déterminer les méthodes de consolidation applicables (tab. 11.1).

Tableau 11.1.  Méthodes de consolidation applicables

Relation Règles françaises Normes IFRS

Contrôle exclusif Intégration globale Consolidation

Contrôle conjoint Intégration proportionnelle Mise en équivalence


(consolidation partielle
dans le cas de partenariat
sous forme d’activité conjointe)

Influence notable Mise en équivalence Mise en équivalence

2  Le traitement des titres mis en équivalence

A Les règles de base


Les règles de base consistent à réévaluer les titres mis en équivalence (  chapitre 7)
dans les comptes consolidés à la quote-part de l’actif net comptable de la participation.
Les plus-values dégagées sont alors portées en réserves ou dans un compte de résultat
spécifique.
Exemple
◗◗ La société Bêta, filiale de la société Alpha (qui possède 60 % de son capital) a pris une
participation de 30 % lors de la constitution de la société Gamma. Le prix d’acquisition
des titres était de 180 000 €.
Les capitaux propres de la société Gamma s’analysent ainsi au 31 décembre N :

•• Capital 600 000
•• Réserves 300 000
•• Résultat 100 000
 1 000 000
La valeur d’équivalence des titres Gamma possédés par la société Bêta s’élève à
1 000 000 × 30 % = 300 000 €.
Les écritures de retraitement suivantes devront être comptabilisées.

318
Chapitre 11 Traitement des titres mis en équivalence et des titres des entités intégrées

Pour le bilan

Titres Gamma mis en équivalence 300 000


Titres de participation Gamma 180 000
Réserves Alpha 300 000 × 30 % × 60 % 54 000
Intérêts minoritaires sur capital et réserves 36 000
300 000 × 30 % × 40 %
Résultat Alpha 100 000 × 30 %× 60 % 18 000
Intérêts minoritaires sur résultat 12 000
100 000 × 30 %× 40 %
Mise en équivalence d’une participation

Pour le compte de résultat

Résultat 30 000
Quote-part dans les résultats des entreprises 30 000
mises en équivalence
Mise en équivalence d’une participation

Si, au lieu de prendre la participation de 30 % dans la société Gamma au moment de la


constitution, supposons que la société Bêta avait pris cette participation en janvier N–2
après alors que les capitaux propres de Gamma étaient de 745 000 € (capital 600 000 € ;
réserves 145 000 €) et que des écarts d’évaluation sur terrains d’une part de 20 000 € et
sur constructions amortissables en 25 ans de 120 000 € avaient été dégagés. La participa-
tion avait alors été acquise pour 295 000 €.
Au moment de la prise de contrôle, il y avait lieu de constater les écarts d’évaluation suivants :
•• Sur terrains : 20 000
•• Sur constructions 120 000
•• Impôts différés : (20 000 + 120 000) × 25 % = – 35 000
 105 000
En tenant compte de ces écarts d’évaluation, les capitaux propres de Gamma s’élevaient à
745 000 + 105 000 = 850 000 € et l’écart d’acquisition sur titres acquis s’élevait à 295 000
– 850 000 × 30 % = 40 000 €. En supposant que cet écart se soit déprécié de 5 % par an
depuis la prise de contrôle, on aurait au 31 décembre N, la valeur d’équivalence suivante :
•• Capitaux propres comptables de Gamma 1 000 000
•• Écart d’évaluation 105 000
•• Amortissement de l’écart d’évaluation : 120 000 × 4 % × 3 × 75 % = – 10 800
 1 094 200
•• Quote-part revenant à Bêta : 1 094 200 × 30 % = 328 260
•• Écart d’acquisition net : 40 000 – 40 000 × 5 % × 3 = 34 000
 362 260
Aucune écriture n’ayant été passée (notamment lors de la prise en compte de l’écart
d’évaluation et de l’écart d’acquisition, contrairement au cas des entreprises intégrées),
on passera alors les écritures suivantes :

319
Partie 3 Comptes de groupe

Pour le bilan

Titres Gamma mis en équivalence 362 260


Titres de participation Gamma 295 000
Si l’on appliquait Réserves Alpha 24 204
les normes françaises,
(300 000 – 145 000 –
« Titres Gamma mis
120 000 × 4 % × 2 × 75 %) × 30 %
en équivalence »
serait débité de – 40 000 × 5 %× 2 = 40 340 × 60 %
328 260 € et « Écart Intérêts minoritaires sur capital et réserves 16 136
d’acquisition sur titres 40 340 × 40 %
mis en équivalence » Résultat Bêta (100 000 – 16 152
de 34 000 €, 120 000 × 4 % × 75 % × 30 % –40 000 × 5 %
conformément au § 291 = 26 920 × 60 %
du règlement 99‑02
ou à l’article 262-2 Intérêts minoritaires sur résultat 26 920 × 40 % 10 768
du règlement 2020-01 Mise en équivalence d’une participation
de l’ANC.

Pour le compte de résultat

Résultat 26 920
Quote-part dans les résultats des entreprises 26 920
mises en équivalence
Mise en équivalence d’une participation

B La consolidation en normes françaises


1. Le coût d’acquisition
Aux termes du règlement ANC 2020-01 art. 231-1, le coût d’acquisition d’une entité
est égal au montant de la rémunération remise au vendeur par l’acquéreur majoré de
tous les autres coûts directement imputables à l’acquisition nets de l’économie d’impôt
correspondante. Pour le règlement CRC 99-02 § 210, le coût d’acquisition des titres de
participation inclut les coûts directs, nets de l’économie d’impôt correspondante.
Exemple
◗◗ Les droits d’enregistrement, les honoraires versés aux consultants et experts externes
participant à l’opération d’acquisition, à l’exception des frais d’émission de titres qui sont
imputables nets d’impôts sur les capitaux propres, sont autant de coûts directs intégrés
aux titres de participation. ◗
Cette disposition s’explique par le fait que si une entité comptabilise dans ses comptes
annuels ses frais d’acquisition, elle a la possibilité (selon l’article 209 VII du CGI) d’effec-
tuer un amortissement en 5 ans (constaté comme amortissement dérogatoire). En IFRS,
aucune précision n’est donnée (notamment du fait que cette disposition fiscale n’existe
pas dans tous les pays).

320
Chapitre 11 Traitement des titres mis en équivalence et des titres des entités intégrées

2. Les éléments à éliminer


Sont éliminés, à hauteur du pourcentage de participation détenu par le groupe dans le
capital de l’entreprise mise en équivalence :
L’écart d’acquisition
–– les résultats compris dans les stocks ; est présenté selon
–– les immobilisations et autres actifs ; les mêmes modalités
–– les résultats provenant d’opérations entre cette entreprise et celles dont les comptes que dans le cadre de
l’intégration globale
sont intégrés globalement.
(règlements CRC 99‑02,
Si les opérations ont été effectuées avec une entreprise intégrée proportionnellement § 291 et ANC 2020-01
ou mise en équivalence, l’élimination s’effectue à hauteur du produit des pourcentages art. 262-2).
des deux participations.
Les dotations aux comptes de dépréciation des titres de participation constituées par
l’entreprise détentrice des titres, en raison de pertes subies par les entreprises dont les
titres sont mis en équivalence, sont éliminées en totalité.

3. L’évaluation dans les comptes sociaux


Dans les comptes sociaux des sociétés établissant des comptes consolidés, il est pos-
sible d’évaluer les titres des sociétés contrôlées de manière exclusive par équivalence
(Code de commerce, art. L. 232-5 ; PCG, art. 221-4).

C La consolidation en normes internationales


En normes internationales, le goodwill lié à une entreprise associée est compris dans la
valeur comptable de la participation (IAS 28, § 32).
 MINI-CAS 2 • CAS PRATIQUE 5 • CAS PRATIQUE 6

3  Le traitement des titres des entités intégrées


globalement
L’intégration globale concerne aussi (selon le vocabulaire de l’IASB) la consolidation
proprement dite. Il ne s’intéresse qu’aux comptes de bilan.
La règle de base consiste à séparer les droits sur une filiale revenant au groupe de ceux
revenant aux intérêts minoritaires sur capital, réserves et résultats. Cette opération ne
change rien à la manière dont le résultat de l’ensemble consolidé a été obtenu (il s’agit,
en fait, d’une simple ventilation).

A Le cas de la consolidation d’une filiale de premier niveau


Exemple
◗◗ Supposons que la société Alpha ait acquis, pour 600 000 €, 60 % du capital de la société
Bêta. L’actif de la société Bêta est de 1 800 000 € et s’analyse ainsi :
•• Capital 1 000 000
•• Réserves 500 000
•• Résultat 300 000
Le partage de cet actif net entre le groupe (Alpha) et les intérêts minoritaires sur capital,
réserves et résultat peut s’analyser dans le tableau suivant :

321
Partie 3 Comptes de groupe

Groupe Alpha Minoritaires


Postes Total
60 % 40 %

Capital 1 000 000 600 000 400 000

Réserves 500 000 300 000 200 000

Résultats 300 000 180 000 120 000

1 800 000 1 080 000 720 000

Écriture comptable (pour le bilan)

Capital Bêta 1 000 000


Réserves Bêta 500 000
Résultats Bêta 300 000
Titres de participation Bêta 600 000
Réserves Alpha 300 000
Résultat Alpha 180 000
Intérêts minoritaires sur capital et réserves 600 000
400 000 + 200 000
Intérêts minoritaires sur résultat 120 000
Intégration Bêta

Il est à noter que cette opération n’a aucune incidence sur le résultat. Il ne s’agit en effet
que d’une simple ventilation. On a en fait débité un compte de Résultat de 300 000 € et
crédité deux comptes de Résultat pour un total de 300 000 € (180 000 € et 120 000 €). ◗

B Le cas de la consolidation d’une sous-filiale


Exemple
◗◗ La société mère Alpha détient 70 % du capital de la société Bêta laquelle détient 60 %
du capital de la société Gamma. Le pourcentage d’intérêts d’Alpha sur Gamma est de
70 % × 60 % = 42 %. Les titres Bêta achetés par Alpha et les titres Gamma achetés par
Bêta ont été acquis pour respectivement 4 200 000 € et 1 200 000 €. Des écarts d’acqui-
sition ont été constatés sur ces titres pour respectivement 300 000 € et 180 000 € et ont
été imputés sur les capitaux propres des parties prenantes (  chapitre 10).
Au 31 décembre N, la situation nette de Bêta est de 8 500 000 € dont 5 000 000 € pour le
capital, 2 800 000 € pour les réserves et 700 000 € pour le résultat.
Au 31 décembre N, la situation nette de Gamma est de 2 500 000 € dont 1 500 000 € pour
le capital 800 000 € pour les réserves et 200 000 € pour le résultat.
On aura pour la consolidation au 31 décembre N les écritures suivantes (écritures décom-
posées pour le bilan) :

322
Chapitre 11 Traitement des titres mis en équivalence et des titres des entités intégrées

Capital Bêta 5 000 000


Réserves Bêta 2 800 000
Résultat Bêta 700 000
Titres de participation 4 200 000
Réserves Alpha (5 000 000 + 2 800 000) × 70 % 1 260 000
– 4 200 000
Intérêts minoritaires sur capital et réserves 2 340 000
(5 000 000 + 2 800 000) × 30 %
Résultat Alpha 700 000 × 70 % 490 000
Intérêts minoritaires sur résultat 700 000 × 30 % 210 000
Consolidation Bêta

Capital Gamma 1 500 000


Réserves Gamma 800 000
Résultat Gamma 200 000
Titres de participation 1 200 000
Réserves Alpha (1 500 000 + 800 000) × 42 % – 126 000
1 200 000 × 70 %
Intérêts minoritaires sur capital et réserves 974 000
(1 500 000 + 800 000) × 58 % – 1 200 000 × 30 %
Résultat Alpha 200 000 × 42 % 84 000
Intérêts minoritaires sur résultat 200 000 × 58 % 116 000
Consolidation Gamma

C Le cas de la consolidation de participations circulaires


Dans ce cas, seule la consolidation directe est possible.
Exemple (suite)
◗◗ Reprenons le cas précédent.
Au 31 décembre N les capitaux propres d’Alpha sont de 15 000 000 €, dont 8 000 000 €
pour le capital, 6 000 000 € pour les réserves et 1 000 000 € pour le résultat.
Vous apprenez que la société Gamma a acquis 5 % du capital d’Alpha pour 1 300 000 €
(sans écart d’acquisition).
Pour déterminer les pourcentages d’intérêt, il y a lieu de poser un système d’équations
(  chapitre 4).
Soit a, b et c les pourcentages d’intérêt du groupe Alpha sur les sociétés Alpha, Bêta et
Gamma.
On peut écrire que :
•• a = 0,95 + 0,05 c •• b = 0,70 a •• c = 0,60 b
On trouvera :
•• a = 0,9704, soit 97,04 % •• b = 0, 6793, soit 67,93 % •• c = 0,4076, soit 40,76 %

323
Partie 3 Comptes de groupe

On aura pour la consolidation au 31 décembre N les écritures suivantes (écritures décom-


posées pour le bilan) :

Capital Alpha 8 000 000


Réserves Alpha 6 000 000
Résultat Alpha 1 000 000
Titres de participation Alpha 1 300 000
Capital Alpha 8 000 000
Réserves Alpha (8 000 000 + 6 000 000) × 97,04 % 5 055 720
– 1 300 000 × 40,76 % – 8 000 000 (capital)
Intérêts minoritaires sur capital et réserves – 355 720
(8 000 000 + 6 000 000) × 2,96 % –
1 300 000 × 59,24 %
Résultat Alpha 1 000 000 × 97,04 % 970 400
Intérêts minoritaires sur résultat 26 400
1 000 000 × 2,96 %
Consolidation Alpha

Capital Bêta 5 000 000


Réserves Bêta 2 800 000
Résultat Bêta 700 000
Titres de participation Bêta 4 200 000 – 300 000 3 900 000
Réserves Alpha (5 000 000 + 2 800 000) 1 513 980
× 67,93 % – 3 900 000 × 97,04 %
Intérêts minoritaires sur capital et réserves 2 386 020
(5 000 000 + 2 800 000) × 32,07 % –
3 900 000 × 2,96 %
Résultat Alpha 700 000 × 67,93 % 475 510
Intérêts minoritaires sur résultat 224 490
700 000 × 32,07 %
Consolidation Bêta

Capital Gamma 1 500 000


Réserves Gamma 800 000
Résultat Gamma 200 000
Titres de participation Gamma 1 200 000 – 1 020 000
180 000
Réserves Alpha (1 500 000 + 800 000) × 40,76 % 244 594
– 1 020 000 × 67,93 %
Intérêts minoritaires sur capital et réserves 1 035 406
(1 500 000 + 800 000) × 59,24 % –
1 020 000 × 32,07 %
Résultat Alpha 200 000 × 40,76 % 81 520
Intérêts minoritaires sur résultat 118 480
200 000 × 59,24 %
Consolidation Gamma

324
Chapitre 11 Traitement des titres mis en équivalence et des titres des entités intégrées

Pour présenter les écritures de consolidation directe et déterminer la quote-part de


réserves de la mère et des minoritaires, il y a lieu, pour chaque société, de prendre les
pourcentages d’intérêt relatifs sur les capitaux propres et de déduire les pourcentages d’in-
térêts du propriétaire sur les titres possédés. Ainsi pour la consolidation de Gamma on
répartira les capitaux propres en fonction des pourcentages d’intérêts de Gamma et des
minoritaires (40,76 % et 59,24 %) et on déduira les pourcentages d’intérêts de Bêta sur
les titres Gamma (soit, respectivement, 67,93 % et 32,07 %). ◗

 MINI-CAS 4

4  Le traitement des titres des entités intégrées


proportionnellement
Ce retraitement, appelé intégration proportionnelle par les règlements 99‑02 du CRC NOTRE CONSEIL
et 2020-01 de l’ANC (  chapitre 7) et qui concerne les entités sous contrôle conjoint
Dans le cadre des
(ou coentreprises) s’effectue comme dans le cas d’une société intégrée globalement. normes IFRS, en
Cependant, les intérêts minoritaires n’apparaissent pas puisque seule la quote-part des principe pour les
actifs et des passifs de la société intégrée revenant au groupe est comprise dans le total entités sous contrôle
du bilan cumulé. conjoint, vous
devez recourir à la
Il convient de distinguer la consolidation d’une entité sous contrôle conjoint d’une méthode de mise
société mère (premier niveau) de la consolidation d’une entité sous contrôle conjoint en équivalence
présentée ci-dessus.
d’une filiale de la société mère (second niveau ou niveau supérieur).
Toutefois, pour des
activités conjointes
(  chapitre 7),
A Le cas d’une entité sous contrôle conjoint d’une société mère lorsque certains
actifs ont été acquis
Exemple en commun, une
consolidation
◗◗ Supposons que la société Alpha qui possède 50 % du capital de la société partage le partielle (souvent
contrôle (à parité de droits de vote) de la société Bêta avec la société Omicron (qui pos- proportionnelle) peut
sède 50 % de la société Delta). être envisagée.
Au moment de la sommation, 50 % des valeurs du capital, des réserves et des résultats de
la société Delta sont compris dans le bilan cumulé.

Groupe Alpha Groupe Omicron


Postes Total
50 % 50 %

Capital 600 000 300 000 300 000

Réserves 400 000 200 000 200 000

Résultats 200 000 100 000 100 000

Total 1 200 000 600 000 600 000

325
Partie 3 Comptes de groupe

Écriture comptable (pour le bilan)

Capital Delta 300 000


Réserves Delta 200 000
Résultats Delta 100 000
Titres de participation Delta 300 000
Réserves Alpha 200 000
Résultat Alpha 100 000
Intégration Delta

B Le cas d’une entité sous contrôle conjoint d’une filiale


de la société mère
Exemple
◗◗ La société mère Alpha détient 70 % du capital de la société Bêta laquelle détient 60 %
du capital de la société Gamma. Le pourcentage d’intérêts d’Alpha sur Gamma est de
70 % × 60 % = 42 %. La société Gamma a pris une participation de 50 % à égalité avec
une autre société pour effectuer un contrôle conjoint dans la société Lambda. Cette parti-
cipation a été acquise 550 000 € sans écart d’acquisition. Au 31 décembre N, la situation
nette de Lambda est de 1 500 000 € dont 1 000 000 € pour le capital, 400 000 € pour les
réserves et 100 000 € pour le résultat.
Théoriquement, le pourcentage d’intérêts d’Alpha sur Lambda est de 42 % × 50 % = 21 %,
mais comme on ne reprendra du fait de l’intégration proportionnelle que 50 % des actifs
et passifs de Lambda, sur la partie reprise le pourcentage d’intérêts sera en fait de 42 %.
On aura donc pour la consolidation du bilan au 31 décembre N l’écriture suivante :

Capital Lambda 1 000 000 × 50 % 500 000


Réserves Lambda 400 000 × 50 % 100 000
Résultat Lambda 100 000 × 50 % 50 000
Titres de participation 550 000
Réserves Alpha (1 000 000 + 400 000)×42 % 357 000
– 550 000 × 42 %
Intérêts minoritaires sur capital et réserves 493 000
(1 000 000 + 400 000)×58 % – 550 000 × 58 %
Résultat Alpha 100 000 × 42 % 42 000
Intérêts minoritaires sur résultat 100 000 × 58 % 58 000
Consolidation Lambda

 MINI-CAS 4

326
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
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les savoirs les compétences l’épreuve

1  QCM
Pour chacune des questions suivantes, une seule réponse est possible. Justifiez votre choix.
La société Alpha a pris une participation de 80 % dans la société Bêta, laquelle a pris
une participation de 60 % dans la société Gamma, de 50 % (contrôle conjoint) dans
la société Delta, de 30 % dans la société Epsilon, de 10 % dans la société Lambda. La
société Gamma a pris, de son côté une participation de 75 % dans la société Sigma.
Toutes ces participations ont été prises après la création des différentes sociétés alors
que les capitaux mis en réserves représentaient 20 % du capital émis.
Les bilans (après écritures de préconsolidation) vous sont fournis ci-après (comptes de
capitaux propres seulement, en milliers d’euros).

Postes Alpha Bêta Gamma Delta Epsilon Lambda Sigma

Capital 10 000 8 000 6 000 5 000 3 000 4 000 5 000

Réserves 14 000 6 000 8 000 4 000 2 000 2 600 3 000

Résultats 3 000 2 000 4 000 1 800 1 000 1 200 2 400

Total Cap. propres 27 000 16 000 18 000 10 800 6 000 7 800 10 400

1. Comment se compose l’ensemble à consolider (normes françaises) ?


a. Intégration globale : Alpha, Bêta, Gamma, Delta, Sigma ; Mise en équivalence :
Epsilon, Lambda. ∙
b. Intégration globale : Alpha, Bêta, Gamma, Sigma ; Intégration proportionnelle :
Delta ; Mise en équivalence : Epsilon ; Non consolidable : Lambda. ∙
c. Intégration globale : Alpha, Bêta, Gamma, Sigma ; Intégration proportionnelle :
Delta, Epsilon ; Non consolidable : Lambda. ∙
2. Comment se compose l’ensemble à consolider (normes internationales) ?
a. Intégration globale : Alpha, Bêta, Gamma, Sigma ; Mise en équivalence : Delta,
Epsilon ; Non consolidable : Lambda. ∙
b. Intégration globale : Alpha, Bêta, Gamma, Sigma ; Intégration proportionnelle :
Delta ; Mise en équivalence : Epsilon ; Non consolidable : Lambda. ∙
c. Intégration globale : Alpha, Bêta, Gamma, Sigma ; Mise en équivalence : Delta,
Epsilon, Lambda. ∙
3. En supposant que la société Sigma soit une entité appelée à être cédée dans un
avenir proche, peut-elle exclue de l’ensemble à consolider ?
a. En normes françaises. ∙
b. En normes internationales. ∙

327
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES

4. Comment est enregistrée l’écriture de consolidation de partage des capitaux


propres de la société Bêta (consolidation directe) ?
a. ∙

Capital Bêta 8 000


Réserves Bêta 6 000
Résultats Bêta 2 000
Titres de participation Bêta 7 680
Réserves Alpha 3 520
Résultats Alpha 1 600
Intérêts minoritaires sur capital et réserves 2 800
Intérêts minoritaires sur résultat 400
Consolidation Bêta

b. ∙

Capital Bêta 8 000


Réserves Bêta 6 000
Résultats Bêta 2 000
Titres de participation Bêta 6 400
Réserves Alpha 4 800
Résultats Alpha 1 600
Intérêts minoritaires sur capital et réserves 2 800
Intérêts minoritaires sur résultat 400
Consolidation Bêta

c. ∙

Capital Bêta 8 000


Réserves Bêta 12 900
Résultats Bêta 6 680
Titres de participation Bêta 7 680
Réserves Alpha 9 040
Résultats Alpha 5 344
Intérêts minoritaires sur capital et réserves 4 180
Intérêts minoritaires sur résultat 1 336
Consolidation Bêta

328
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES

5. Comment est enregistrée l’écriture de consolidation de partage des capitaux


propres de la société Gamma (consolidation directe) ?
a. ∙

Capital Gamma 6 000


Réserves Gamma 8 000
Résultats Gamma 4 000
Titres de participation Gamma 4 320
Réserves Alpha 3 544
Résultats Alpha 2 000
Intérêts minoritaires sur capital et réserves 6 136
Intérêts minoritaires sur résultat 2 000
Consolidation Gamma

b. ∙

Capital Gamma 6 000


Réserves Gamma 9 500
Résultats Gamma 5 800
Titres de participation Gamma 4 320
Réserves Bêta 4 980
Résultats Bêta 3 480
Intérêts minoritaires sur capital et réserves 6 200
Intérêts minoritaires sur résultat 2 320
Consolidation Gamma

c. ∙

Capital Gamma 6 000


Réserves Gamma 8 000
Résultats Gamma 4 000
Titres de participation Gamma 4 320
Réserves Alpha 3 264
Résultats Alpha 1 920
Intérêts minoritaires sur capital et réserves 6 416
Intérêts minoritaires sur résultat 2 080
Consolidation Gamma

329
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES

6. Comment est enregistrée l’écriture de consolidation de partage des capitaux


propres de la société Delta (consolidation directe) (normes françaises) ?
a. ∙

Capital Delta 2 500


Réserves Delta 2 000
Résultats Delta 900
Titres de participation Delta 3 000
Réserves Bêta 1 500
Résultats Bêta 900
Consolidation Delta

b. ∙

Capital Delta 2 500


Réserves Delta 2 000
Résultats Delta 900
Titres de participation Delta 3 000
Réserves Alpha 600
Résultats Alpha 720
Intérêts minoritaires sur capital et réserves 900
Intérêts minoritaires sur résultat 180
Consolidation Delta

c. ∙

Capital Delta 2 500


Réserves Delta 2 000
Résultats Delta 900
Titres de participation Delta 3 000
Réserves Alpha 1 200
Résultats Alpha 720
Intérêts minoritaires sur capital et réserves 300
Intérêts minoritaires sur résultat 180
Consolidation Delta

330
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES

7. Comment est enregistrée l’écriture de consolidation de partage des capitaux


propres de la société Epsilon (consolidation directe) ?
a. ∙

Titres mis en équivalence 1 800


Titres Epsilon 1 080
Réserves Alpha 244
Résultat Alpha 240
Intérêts minoritaires sur capital et réserves 176
Intérêts minoritaires sur résultat 60
Consolidation Epsilon

b. ∙

Titres mis en équivalence 1 800


Titres Epsilon 1 080
Réserves Alpha 336
Résultat Alpha 240
Intérêts minoritaires sur capital et réserves 84
Intérêts minoritaires sur résultat 60
Consolidation Epsilon

c. ∙

Titres mis en équivalence 1 800


Titres Epsilon 1 080
Réserves Bêta 420
Résultat Bêta 300
Consolidation Epsilon

8. Comment est enregistrée l’écriture de consolidation de partage des capitaux


propres de la société Lambda ?
a. ∙

Autres titres de participation 480


Titres de participation Lambda 480
Consolidation Lambda

331
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES

b. ∙

Titres mis en équivalence 480


Titres de participation Lambda 480
Consolidation Lambda

c. ∙

Titres mis en équivalence 400


Titres de participation Lambda 400
Consolidation Lambda

9. Comment est enregistrée l’écriture de consolidation de partage des capitaux


propres de la société Sigma (consolidation directe) ?
a. ∙

Capital Sigma 5 000


Réserves Sigma 3 000
Résultats Sigma 2 400
Titres de participation Sigma 4 500
Réserves Alpha 720
Résultats Alpha 864
Intérêts minoritaires sur capital et réserves 2 780
Intérêts minoritaires sur résultat 1 536
Consolidation Sigma

b. ∙

Capital Sigma 5 000


Réserves Sigma 3 000
Résultats Sigma 2 400
Titres de participation Sigma 4 500
Réserves Gamma 720
Résultats Gamma 864
Intérêts minoritaires sur capital et réserves 2 780
Intérêts minoritaires sur résultat 1 536
Consolidation Sigma

332
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES

c. ∙

Capital Sigma 5 000


Réserves Sigma 3 000
Résultats Sigma 2 400
Titres de participation Sigma 4 500
Réserves Gamma 1 500
Résultats Gamma 1 800
Intérêts minoritaires sur capital et réserves 2 000
Intérêts minoritaires sur résultat 600
Consolidation Sigma

10. Comment se présentent les capitaux propres du groupe consolidé Alpha après
ces écritures de partage ?
a. Capital : 10 000 ; réserves consolidées : 23 040 ; résultats consolidés : 8 344 ;
intérêts minoritaires sur capital et réserves : 12 380 ; intérêts minoritaires sur
résultat : 4 256. ∙
b. Capital : 10 000 ; réserves consolidées : 22 964 ; résultats consolidés : 8 404 ;
intérêts minoritaires sur capital et réserves : 12 356 ; Intérêts minoritaires sur
résultat : 4 296. ∙
c. Capital : 10 000 ; réserves consolidées : 23 230, résultats consolidés : 8 184 ;
intérêts minoritaires sur capital et réserves : 12 330 ; intérêts minoritaires sur
résultat : 4 276. ∙

Évaluer Maîtriser Préparer


les savoirs les compétences l’épreuve

2  Mini-cas : formes de mises en d’équivalence ★★★

Compétences visées •• Maîtriser le processus d’élaboration d’une consolidation


•• Déterminer l’impact des retraitements de consolidation
Votre maître de stage vous demande de lui expliquer dans un rapport en quoi concernent
les méthodes de mises en équivalence figurant dans l’article 221‑4 du Plan comptable
général, dans les règlements 99‑02 et 2020-01 relatif aux comptes consolidés et dans
la norme IAS 28 de l’IASB.
Après avoir présenté les textes correspondants, vous analyserez les divergences d’applica-
tion de la méthode de mise en équivalence selon les cas présentés dans les textes.

333
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES

3  Mini-cas : consolidation de sociétés intégrées ou mises


en équivalence  ★★★

Compétences visées •• Maîtriser le processus d’élaboration d’une consolidation


•• Déterminer l’impact des retraitements de consolidation
La SA Apollinaire a acquis en N–5 une participation de 80 % pour 500 000 € dans la
société Béranger. Cette dernière société a acquis en N–4 une participation de 60 % pour
300 000 € dans la société Constantin, de 50 % dans la société Donald (en commun avec
la société Zita – contrôle conjoint) pour 200 000 € et de 30 % dans la société Emma
pour 90 000 €. La société Constantin a acquis en N–3 une participation de 70 % pour
70 000 € dans la société Florentin.
Après retraitements dits « de préconsolidation », les bilans au 31 décembre N des socié-
tés Donald, Emma et Florentin sont les suivants :

Sociétés Donald Emma Florentin

Capital 360 000 200 000 100 000

Réserves 240 000 180 000 60 000

Résultat 80 000 40 000 20 000

Total 680 000 420 000 180 000

Présentez le traitement dans les comptes consolidés du groupe Apollinaire des capitaux
propres des sociétés Donald, Emma et Florentin (normes françaises).

4  Mini-cas : consolidation de sociétés ayant des participations


circulaires ★★★

Compétences visées •• Maîtriser le processus d’élaboration d’une consolidation


•• Déterminer l’impact des retraitements de consolidation
Vous êtes amené à effectuer la consolidation des sociétés du Groupe Major. La société
Major possède 80 % du capital de Caporal. Caporal possède 60 % du capital de Général.
Général possède 10 % du capital de Major.
Après avoir présenté les écritures de consolidation du groupe Major (les écritures conduisant
au bilan cumulé ne sont pas demandées), il vous est demandé d’en établir le bilan consolidé.

334
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES

Synthèse de bilans des sociétés Major, Caporal et Général (en k€)


Annexe

Major

Actif immobilisé 250 000 Capital 200 000

Titres de participation 80 000 Réserves 90 000

Actif circulant 125 000 Résultat 15 000

Dettes 150 000

Total 455 000 Total 455 000

Caporal

Actif immobilisé 180 000 Capital 100 000

Titres de participation 30 000 Réserves 50 000

Actif circulant 70 000 Résultat 10 000

Dettes 120 000

Total 280 000 Total 280 000

Général

Actif immobilisé 40 000 Capital 50 000

Titres de participation 25 000 Réserves 20 000

Actif circulant 35 000 Résultat 5 000

Dettes 25 000

Total 100 000 Total 100 000

Évaluer Maîtriser Préparer


les savoirs les compétences l’épreuve

5  Cas pratique : mise en équivalence ★★★   60 min

Compétences visées •• Maîtriser le processus d’élaboration d’une consolidation


•• Déterminer l’impact des retraitements de consolidation
•• Enregistrer les opérations de consolidation
335
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES

La société Anaëlle, fabricante de produits surgelés, a constitué avec la société Béa,


d’abord, puis avec la société Chloé, un groupe industriel.
Le 1er janvier N–2, la société Anaëlle avait pris une participation de 90 % dans la société
Béa. Un an plus tard, elle prenait une participation de 20 % dans la société Chloé pour
50 000 €. Le 1er janvier N–1, la société Béa prenait une participation de 10 % dans la
société Chloé pour 28 000 €.
Les bilans au 31 décembre N–3, 31 décembre N–2, 31 décembre N–1 et 31 décembre N
(avant affectation des résultats) de la société Chloé dégageaient les capitaux propres
suivants :

31.12.N–3 31.12.N–2 31.12.N–1 31.12.N

Capital 100 000 100 000 100 000 100 000

Réserves 60 000 62 000 68 000 76 000

Résultats 9 000 13 000 20 000 24 000

Provisions réglementées 36 000 40 000 48 000 44 000

Les provisions réglementées concernent les provisions pour hausse de prix et des amor-
tissements dérogatoires. Le taux de l’impôt sur les sociétés est de 25 %.
Au 1er janvier N–2, la valeur comptable des terrains et des constructions (amortissables
en 20 ans) était inférieure respectivement de 2 000 € et 6 000 € à leur valeur actuelle.
Au 1er janvier N–1, la valeur comptable des terrains et des constructions (amortissables
en 20 ans) était inférieure respectivement de 3 600 € et 8 400 € à leur valeur actuelle.
Les écarts d’acquisition constatés sur l’achat des titres Chloé seront dépréciés chaque
année de 10 % (sous forme d’amortissement).
La société Anaëlle n’est pas cotée et utilise le référentiel national pour l’établissement
de ses comptes consolidés.

Travail à faire
1. Présentez les écritures de mise en équivalence des titres de la société Chloé dans les
comptes consolidés (bilan) N du groupe Anaëlle.
2. Présentez les écritures de mise en équivalence des titres de la société Chloé dans les
comptes consolidés (compte de résultat) N du groupe Anaëlle.
3. Présentez les écritures de retraitement des dividendes versés par la société Chloé en N.

6  Cas pratique : partenariats ★★★   60 min

Compétences visées •• Maîtriser le processus d’élaboration d’une consolidation


•• Déterminer l’impact des retraitements de consolidation
•• Enregistrer les opérations de consolidation

336
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES

La société Noémie est une société anonyme cotée en Bourse et présente ses comptes
consolidés conformément aux IFRS.
Elle a engagé un partenariat en N avec la société Oriane pour deux types d’opération.
1. Elle a d’abord créé un partenariat sous forme de SARL (la SARL Patrice) au capital de
120 000 € dans laquelle chaque partie détient une part d’intérêt de 50 %.
2. Elle a aussi créé un partenariat sous forme de SAS (la SAS Ryan) au capital de
100 000 € dans laquelle chacune des sociétés a apporté un actif et un passif. Dans
leur accord contractuel, les deux parties ont modifié les caractéristiques de l’entité
constituée en société de sorte que chacune d’elles a des intérêts dans les actifs
de l’entité et est responsable des passifs de l’entité dans des proportions définies.
Ainsi, il est prévu que les actifs apportés reviendront à la société qui a effectué
ces apports, en tenant compte de leur amortissement, pour les immobilisations,
et que les passifs apportés reviendront aussi, en équivalence, à la société qui les
a apportés. Les compléments d’actif et de passif, les produits et les charges (hors
amortissements) seront répartis en fonction des ventes réalisées par chacune des
sociétés participantes.
Le bilan et le compte de résultat de la SARL Patrice (résumés) vous sont présentés en
annexe 1. Le bilan et le compte de résultat de la SAS Ryan (résumés) vous sont présentés
en annexe 2. Les apports sont détaillés en annexe 3.

Travail à faire
1. Distinguez parmi ces deux partenariats laquelle est une activité conjointe, laquelle est
une coentreprise.
2. Présentez au 31 décembre N, les écritures de consolidation des partenariats (bilan et
compte de résultat) dans la société Noémie.

Bilan et compte de résultat au 31.12. N. SARL Patrice


Annexe 1

Bilan

Matériel Industriel 120 000 Capital 120 000

Matériel de bureau et
20 000 Résultat 30 000
informatique

Mobilier 16 000 Dettes financières 60 000

Stocks 60 000 Dettes d’exploitation 68 000

Créances d’exploitation 50 000

Disponibilités 14 000

Total 280 000 Total 280 000

337
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES

•••

Compte de résultat

Achats consommés 180 000 Ventes 300 000

Charges d’exploitation 54 000

Dotations aux amortissements 26 000

Impôt sur les bénéfices 10 000

Résultat 30 000

Total 300 000 Total 300 000

Bilan et compte de résultat au 31.12. N. SAS Ryan


Annexe 2

Bilan

Matériel Industriel 49 000 Capital 100 000

Matériel de bureau
14 400 Résultat 24 000
et informatique

Mobilier 12 600 Dettes d’exploitation 28 000

Stocks 50 000

Créances d’exploitation 15 000

Disponibilités 11 000

Total 152 000 Total 152 000

Compte de résultat

Achats consommés 120 000 Ventes par Noémie 120 000

Charges d’exploitation 36 000 Ventes par Oriane 80 000

Dotations aux amortissements 12 000

Impôt sur les bénéfices 8 000

Résultat 24 000

Total 200 000 Total 200 000

338
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES

Apports de la SA Noémie et de la SA Oriane au 1er janvier N à la SAS Ryan


Annexe 3

Éléments SA Norbert SA Olivier

Matériel Industriel 24 000 32 000

Matériel de bureau et informatique 10 000 8 000

Mobilier 7 000 7 000

Stocks 12 000 9 000

Créances d’exploitation 8 000 5 000


Le matériel industriel
Disponibilités 3 000 2 000 s’amortit en 8 ans, le
matériel de bureau et
Dettes d’exploitation – 14 000 – 13 000 informatique en 5 ans
et le mobilier en 10 ans
Total 50 000 50 000
(sans valeur résiduelle).

339
SYNTHÈSE
Traitement des titres mis en équivalence
et des titres des entités intégrées

• Les titres mis en équivalence sont réévalués


dans les comptes consolidés à la quote-part
Titres mis de l’actif net comptable de la participation
en équivalence • Les plus-values dégagées sont portées
en réserves ou dans un compte de résultat
spécifique

Après cumul des comptes, ventilation


Titres intégrés des capitaux propres des filiales entre
globalement les droits revenant au groupe et ceux revenant
aux minoritaires

Quote-part des actifs et passifs de la société


Titres intégrés
intégrée revenant au groupe comprise
proportionnellement
dans le total du bilan cumulé

340
CHAPITRE
12 Changements
de périmètre et
documents de synthèse
PROGRAMME

Compétences visées Notions et contenus


• Maîtriser le processus d’élaboration • Retraitements de consolidation :
d’une consolidation variations du pourcentage d’intérêts
• Déterminer l’impact et du périmètre de consolidation.
des retraitements de consolidation • Bilan, compte de résultat / état
• Enregistrer les opérations du résultat global, annexe, tableau
des variations des capitaux propres,
de consolidation
tableau des flux de trésorerie
• Élaborer les documents de synthèse
spécifiques aux comptes consolidés

LIENS AVEC LE DSCG 2


§ 2.1. Analyse financière des comptes consolidés

PLAN DU CHAPITRE
Cours :  1. L’augmentation du pourcentage d’intérêts dans une entreprise intégrée
globalement • 2. L’augmentation du pourcentage d’intérêts dans une entreprise
précédemment consolidée par équivalence • 3. La déconsolidation suivant une
cession de titres • 4. Les documents de synthèse consolidés • 5. L’organisation
pratique de la consolidation
Des savoirs aux compétences :  Évaluer les savoirs • Maîtriser les compétences
• Préparer l’épreuve
Synthèse

U ne fois les variations des pourcentages d’intérêt et du périmètre de consolidation cernées,


comment sont présentés les documents de synthèse en normes françaises et en normes
internationales ? Se pose aussi la question de l’organisation pratique de la consolidation.

MOTS-CLÉS
Acquisition de titres • Annexe • Augmentation de capital • Bilan • Déconsolidation
• Compte de résultat • État de la situation financière • État du résultat net et des
autres éléments du résultat global • État des variations des capitaux propres •
Intégration globale • Liasse de consolidation • Mise en équivalence • Tableau des flux
de trésorerie
Partie 3 Comptes de groupe

1  L’augmentation du pourcentage d’intérêts


dans une entreprise intégrée globalement
L’acquisition de titres complémentaires par des tiers extérieurs au groupe modifie le
Notion de contrôle et de
variation du pourcentage pourcentage d’intérêts (  chapitre 7). Il peut aussi modifier pourcentage de contrôle de
d’intérêts : la société mère sur l’entreprise acquise.
Deux cas peuvent être envisagés :
•• L’acquisition de titres d’une filiale (société intégrée globalement).
•• L’augmentation de capital à laquelle la société mère participe.

http://dunod.link/ A L’acquisition de titres


x5701ry
Lorsqu’une entité qui détient le contrôle d’une autre entité, acquiert des titres de ladite
société, les écarts d’évaluation et d’acquisition nouvellement calculés ne sont pas pris en
compte dans l’opération (sauf dépréciation). En effet, l’évaluation de la société acquise
doit être faite (  chapitre 10) à la date d’acquisition. Or, cette date d’acquisition est la
date à laquelle l’acquéreur obtient le contrôle de l’entité acquise.
Exemple
◗◗ La société mère Alpha a acquis les titres suivants de la société Bêta :
•• Le premier lot a été acquis au début de l’exercice N–2 : 60 % pour 660 000 €. Les capi-
taux propres de Bêta étaient alors de 800 000 € (actifs 2 000 000, passifs exigibles
1 200 000), des terrains avaient été réestimés de 80 000 €.
•• Le second lot (20 % pour 244 000 €) a été acquis au milieu de l’exercice N alors que les
capitaux propres étaient de 950 000 € (dont 50 000 de résultat de l’exercice, 2 500 000
d’actifs et 1 550 000 de passifs exigibles), la valeur des terrains réestimés de 120 000 €.
Au moment de l’acquisition du premier lot, l’écart d’acquisition constaté sur société Bêta
s’élève à 660 000 – (800 000 + 80 000 × 75 %) × 60 % = 144 000 €.
Au moment de l’acquisition du second lot, il a lieu de ne pas remettre en cause les évalua-
tions des actifs et passifs identifiés, déterminées à la date de la prise de contrôle (règle-
ment 99‑02 § 230 ou règlement 2020-01 art. 242-1). L’écart d’acquisition sera donc de
244 000 – (950 000 + 80 000 × 75 %) × 20 % = 42 000 €.
En normes françaises on passerait les écritures de consolidation suivantes :
Après la première acquisition
1.1.N–2
Actifs Bêta 2 000 000
Capital et Réserves Bêta 800 000
Passifs Bêta 1 200 000
Reprise actifs et passifs Bêta

342
Chapitre 12 Changements de périmètre et documents de synthèse

Actifs Bêta 80 000


Réserves Alpha 80 000 × 75 % × 60 % 36 000
Intérêts minoritaires sur capital et réserves 24 000
80 000 × 75 % × 40 %
Passifs Bêta (impôts différés) 80 000 × 25 % 20 000
Écart d’évaluation

Écart d’acquisition sur Bêta 144 000


Réserves Alpha 144 000
Écart d’acquisition

Capitaux et Réserves Bêta 800 000


Titres de participation Bêta (chez Alpha) 660 000
Réserves Alpha 800 000 × 60 % – 660 000 – 180 000
Intérêts minoritaires sur capital et réserves 320 000
800 000 × 40 %
Répartition des capitaux propres Bêta

Après la seconde acquisition


1.7.N
Actifs Bêta 2 500 000
Capital et Réserves Bêta 900 000
Résultats Bêta 50 000
Passifs Bêta 1 550 000
Reprise actifs et passifs Bêta

Actifs Bêta 80 000


Réserves Alpha 80 000 × 75 % × 80 % 48 000
Intérêts minoritaires sur capital et réserves 12 000
80 000 × 75 % × 20 %
Passifs Bêta (impôts différés) 80 000 × 25 % 20 000
Écart d’évaluation sur terrains

Écart d’acquisition sur Bêta 144 000 +42 000 186 000


Réserves Alpha 186 000
Écart d’acquisition

343
Partie 3 Comptes de groupe

Capital et Réserves Bêta 950 000 – 50 000 900 000


Résultat Bêta 50 000
Titres de participation Bêta (chez Alpha) 904 000
660 000 + 244 000
Capital et Réserves Alpha – 184 000
900 000 × 80 % – 904 000
Résultat Alpha 50 000 × 80 % 40 000
Intérêts minoritaires sur capital et réserves 180 000
900 000 × 20 %
Intérêts minoritaires sur résultat 50 000 × 20 % 10 000
Répartition des capitaux propres Bêta

Le calcul du goodwill
peut s’effectuer sur En normes internationales, conformément au § 96 B de l’IFRS 10, la valeur comptable de
la totalité des droits la seconde acquisition doit être ajustée ; la différence entre le montant ajusté et la valeur
des majoritaires et de la contrepartie versée, comptabilisée en résultat. Pour ne pas modifier la répartition du
des minoritaires goodwill dans la nouvelle participation de 20 %, il aura fallu acquérir ces titres au prix de
(full goodwill) et
(950 000 + 80 000 × 75 %) + 20 % + 144 000 × 20/60 = 250 000 €. Le prix d’acquisition
lors de la première
acquisition : la valeur étant de 244 000 €, les titres acquis sont réévalués de 6 000 €.
de la société Bêta est On peut tenir compte d’un impôt différé au taux de 25 % sur cette réévaluation et passer
alors de 660 000 / l’écriture suivante (goodwill partiel).
0,60, soit 1 100 000 €,
et le goodwill s’élève
à 1 100 000 –
Titres de participation Bêta (chez Alpha) 6 000
(800 000 + 80 000 ×
75 %), soit 220 000 €. Résultats Alpha 6 000 × 75 % 4 500
L’acquisition du second Passifs Alpha (Impôts différés) 1 500
lot aurait dû se faire à Retraitement valeur d’acquisition deuxième lot de titres
(1 010 000 + 220 000) ×
20 %, soit 246 000 €
(et non à 250 000 €) Les écritures relatives à la détermination de l’écart d’acquisition (goodwill) et à la réparti-
au lieu de 244 000 €.
tion des capitaux propres de Bêta présentées ci-dessus seront adaptées en conséquence. ◗

B L’augmentation de capital
Ne peuvent participer à une augmentation de capital que les titulaires d’un droit préfé-
rentiel de souscription (DPS) :
•• Si une société qui assume le contrôle d’une autre société, veut augmenter son taux de
participation dans le capital de cette autre société, elle doit acquérir des DPS.
•• Si, au contraire, elle accepte de diminuer son taux de participation dans le capital de
cette autre société, elle pourra vendre des droits de souscription.

1. L’augmentation du taux de participation


Exemple
◗◗ La société Gamma avait pris en N–3 une participation de 60 % du capital, soit 15 000
actions de nominal à 30 € dans la société Delta, société au capital de 750 000 € (25 000
actions de 30 €). La valeur des titres acquis était alors de 600 000 €.

344
Chapitre 12 Changements de périmètre et documents de synthèse

Le 1er janvier N, la société Delta a augmenté son capital par l’émission de 12 500 actions
de nominal 30 € émises à 42 €. Au 31 décembre N–1, à partir des données des comptes
consolidés, la valeur de la participation de Gamma dans Delta est estimée à 720 000 € soit
48 € par action.
La société Gamma décide de souscrire 9 000 actions nouvelles portant sa participation
15 000 × 9 000
ainsi à = 64 %. Pour cela, elle utilise ses 15 000 droits de souscription
25 000 × 12 500
et acquiert 3 000 droits (deux droits pour une action nouvelle) auprès des actionnaires
minoritaires de Delta. Ces droits sont négociés à leur valeur théorique soit
48 × 25 000 + 42 × 12 500
48 –   = 2 €.
25 000 + 12 500
La situation nette consolidée de Delta (capitaux propres revenant à la société mère + inté-
rêts minoritaires) était avant l’augmentation de capital de 25 000 × 48 = 1 200 000 € et
l’on avait comptabilisé l’écriture de répartition suivante (comptes de capitaux propres non
analysés)

Capitaux propres Delta 1 200 000


Titres de participation 600 000
Capitaux propres Gamma 120 000
1 200 000 × 60 % – 600 000
Intérêts minoritaires 1 200 000×40 % 480 000
Intégration Delta

La situation nette consolidée de Delta sera après l’augmentation de capital :


•• Situation initiale 1 200 000
•• Augmentation de capital : 12 500 × 42 = 525 000
 1 725 000
Les titres de participation Delta dans les comptes sociaux de la société Gamma sont éva-
lués au niveau suivant : 600 000 + 42 × 9 000 + 2 × 3 000 = 984 000 €.
On passerait alors l’écriture de consolidation suivante :

Capitaux propres Delta 1 725 000


Titres de participation 984 000
Capitaux propres Gamma 120 000
1 725 000 × 64 % – 984 000
Intérêts minoritaires 1 725 000 × 36 % 621 000
Intégration Delta

On peut ainsi constater que les capitaux propres revenant à Gamma n’ont pas évolué, ce
qui se comprend car il n’y a pas eu de bénéfices nouveaux engendrés par la seule augmen-
tation de capital. En revanche, les droits des intérêts minoritaires sont passés de 480 000 à

345
Partie 3 Comptes de groupe

621 000, soit une augmentation de 141 000 € égale à la différence entre le prix d’émission
des titres souscrit par les minoritaires (3 500 × 42 = 147 000 €) et le prix de cession des
droits préférentiels de souscription (3 000 × 2 = 6 000). ◗
Si le prix d’acquisition
des droits de
souscription avait été 2. La diminution du taux de participation
différent de la valeur
théorique, il aurait été
Exemple (suite)
nécessaire d’effectuer ◗◗ Reprenons l’exemple ci-dessus et considérons que la société Gamma n’a souscrit que
une régularisation pour 6 000 nouveaux titres. Son taux de participation après l’augmentation de capital sera de
retrouver l’équilibre
précédemment présenté. 15 000 × 6 000
 = 56 % et elle pourrait vendre 3 000 droits de souscription.
25 000 × 12 500
En suivant le raisonnement précédent on aurait après l’augmentation de capital l’écriture
suivante :

Capitaux propres Delta 1 725 000


Titres de participation 846 000
Capitaux propres Gamma 1 725 000 × 56 % – 120 000
846 000
Intérêts minoritaires 1 725 000 × 44 % 759 000
Intégration Delta

Avec 846 000 = 600 000 + 6 000 × 42 – 3 000 × 2 et avec 759 000 = 480 000 + 6 500 


× 42 + 3 000 × 2 ◗

 MINI-CAS 2

2  L’augmentation du pourcentage d’intérêts dans une


entreprise précédemment consolidée par équivalence
Dans le cadre de l’acquisition de titres d’une société associée, c’est au moment où la
société acquéreuse prend le contrôle de ladite société que la juste valeur doit être consta-
tée. Il en est de même, dans le cadre des normes internationales, pour les coentreprises.
Exemple (suite)
◗◗ Reprenons le premier exemple présenté ci-dessus et supposons que l’entreprise Alpha a
d’abord fait l’acquisition au début de l’exercice N–2 de 20 % du capital de la société Bêta
pour 215 000 € puis au milieu de l’année N, 50 % du capital pour 650 000 €.
Au moment de la première acquisition, les capitaux propres de Bêta étaient de 800 000 €
(actifs 1 200 000, passifs exigibles 1 200 000 €) et au moment de la seconde acquisition
les capitaux propres de Bêta étaient de 950 000 € (dont 50 000 de résultat de l’exercice,
actifs 2 500 000, passifs exigibles 1 550 000 €).
Vous observez que des écarts d’évaluation ont été constatés en N–2 et N : en N–2 : des
terrains avaient été réestimés de 80 000 € et en N de 120 000 €.
On considérera que durée d’utilisation de l’écart d’acquisition est non limitée et que ce
dernier n’a pas fait l’objet d’un indice de perte de valeur.

346
Chapitre 12 Changements de périmètre et documents de synthèse

En normes françaises
Juste avant l’acquisition du second lot, la société Bêta est mise en équivalence et pour
l’établissement d’un bilan consolidé (ce serait un bilan intermédiaire) au 30 juin N, on
aurait une évaluation des titres suivante :
•• Prix d’acquisition des titres 215 000
•• Écart d’acquisition déduit (inscrit dans un compte spécifique)
215 000 – [800 000 + (80 000 + 75 %)] × 20 % – 43 000
•• Quote-part de l’évolution des capitaux propres
du 1er janvier N–2 au 30 juin N : (950 000 – 800 000) × 20 % = 30 000
•• Plus-value sur terrains 80 000 × 75 % × 20 % 12 000
 214 000
L’écriture de mise en équivalence au 30 juin N aurait été la suivante :
30.6.N
Titres mis en équivalence Bêta (chez Alpha) 214 000
Écart d’acquisition titres Bêta 43 000
Titres de participation Bêta (chez Alpha) coût 215 000
d’acquisition
Réserves Alpha (950 000 – 50 000 – 800 000 32 000
+ 80 000 × 75 %) × 20 %
Résultat Alpha 50 000 × 20 % 10 000
Mise en équivalence

Au moment de la prise de contrôle, les actifs et passifs identifiables seront donc de


2 500 000 + 120 000 (écart d’évaluation) – 1 550 000 – 30 000 (impôt différé sur écart
d’évaluation) = 1 040 000 €.
Au 1er juillet N, on passerait (si l’on établissait les comptes consolidés du groupe à cette
date), les écritures suivantes (pour le bilan) :
1.7.N
Actifs Bêta 2 500 000
Capital et Réserves Bêta 900 000
Résultats Bêta 50 000
Passifs Bêta 1 550 000
Reprise actifs et passifs Bêta

Actifs Bêta 120 000


Réserves Alpha 120 000 × 75 %×70 % 63 000
Intérêts minoritaires sur capital et réserves 27 000
120 000 × 75 %×30 %
Passifs Bêta (impôts différés) 120 000 × 25 % 30 000
Écart d’évaluation

347
Partie 3 Comptes de groupe

Écart d’acquisition sur Bêta 130 000


650 000 – 1 040 000 × 50 %
Réserves Alpha 130 000
Écart d’acquisition de nouveaux titres

Capital et Réserves Bêta 900 000


Résultat Bêta 50 000
Titres mis en équivalence Bêta (chez Alpha) 214 000
Écart d’acquisition titres Bêta (pour solde écart sur 43 000
titres mis en équivalence)
Titres de participation Bêta (chez Alpha) 650 000
Réserves Alpha 900 000 × 70 % – 214 000 – – 242 000
43 000 – 650 000 + 50 000 × 70 %
Intérêts minoritaires sur capital et réserves 270 000
900 000×30 %
Intérêts minoritaires sur résultat 50 000 × 30 % 15 000
Répartition des capitaux propres Bêta

En normes IFRS
Le calcul de la valeur d’équivalence s’effectue de la même manière que dans le cadre des
normes françaises, mais l’écart d’acquisition ne se comptabilise pas dans un compte particu-
lier et est intégré à la valeur d’équivalence qui serait donc de 214 000 + 43 000 = 257 000 €.
D’autre part, conformément à l’IFRS 3 § 42, il y a lieu réévaluer la participation déte-
nue précédemment dans l’entreprise acquise à la juste valeur à la date d’acquisition et de
comptabiliser l’éventuel profit ou perte en résultat.
La valeur du premier lot serait donc 650 000 × 20/ 50 = 260 000 au lieu de 257 000 € soit
une plus-value de 3 000 €. On passerait alors l’écriture suivante (en considérant sur cette
réévaluation un impôt latent de 25 %).
1.7.N
Titre de participation Bêta (chez Alpha) 260 000
Titres mis en équivalence Bêta (chez Alpha) 257 000
Résultats Alpha 3 000 × 75 % 2 250
Passifs Alpha (impôts différés) 750
Retraitement valeur d’acquisition premier lot de titres

On passerait alors les écritures de consolidation suivante (pour le bilan) :


1.7.N
Actifs Bêta 2 500 000
Capital et Réserves Bêta 900 000
Résultats Bêta 50 000
Passifs Bêta 1 550 000
Reprise actifs et passifs Bêta

348
Chapitre 12 Changements de périmètre et documents de synthèse

Actifs Bêta 120 000


Réserves Alpha 120 000 × 75 %×70 % 63 000
Intérêts minoritaires 120 000 × 75 %×30 % 27 000
Passifs Bêta (impôts différés) 120 000 × 25 % 30 000
Écart d’évaluation

Écart d’acquisition sur Bêta (650 000 + 260 000) – 182 000


1 040 000 × 70 %)
Réserves Alpha 182 000
Écart d’acquisition

Capital et Réserves Bêta 900 000


Résultat Bêta 50 000
Titres de participation Bêta (chez Alpha) 910 000
650 000 + 260 000
Réserves Alpha 900 000 × 70 % – 910 000 – 280 000
Intérêts minoritaires sur capital et réserves 270 000
900 000×30 %
Résultat Alpha 50 000 × 70 % 35 000
Intérêts minoritaires sur le résultat 50 000×30 % 15 000
Répartition des capitaux propres Bêta

Si l’on avait utilisé la méthode du full goodwill, seule l’avant-dernière écriture aurait été
modifiée, le goodwill total aurait été de 182 000 × 100 / 70 = 260 000 € et aurait été
imputé sur les capitaux propres d’Alpha pour 260 000 × 70 % = 182 000 € et sur les inté-
rêts minoritaires sur capital et réserves pour 260 000 × 30 % = 78 000 €. ◗

 MINI-CAS 3

3  La déconsolidation suivant une cession de titres


A Les cessions externes de titres acquis
Lors de la cession de titres de sociétés faisant partie d’un groupe, le résultat de cession
doit distinguer, moyennant les retraitements nécessaires :
–– le résultat d’opérations antérieures à la consolidation ;
–– le résultat proprement dit de la cession.

1. La cession totale
La sortie du périmètre de consolidation, ou déconsolidation, de l’entreprise cédée s’ef-
fectue à la date du transfert de contrôle à l’entreprise acquéreuse. Le compte de résultat
consolidé retrace les produits réalisés et les charges supportées par l’entreprise cédée
jusqu’à la date de transfert du contrôle.

349
Partie 3 Comptes de groupe

La plus-value ou moins-value de cession se calcule à partir de la dernière valeur en


consolidation de l’entreprise comprenant le résultat jusqu’à la date de cession, l’écart
d’acquisition résiduel non amorti et, le cas échéant, l’écart de conversion inscrit dans les
capitaux propres, part du groupe.

2. La cession partielle
Dans le cas d’une entreprise restant consolidée mais par mise en équivalence, la prise en
compte du résultat de cession s’effectue de la même manière que dans le cas d’une ces-
sion partielle d’entreprise restant consolidée par intégration globale. Les actifs et passifs
cessent d’être intégrés aux dates et selon les mêmes modalités que la cession globale.
Exemple
◗◗La société Alpha avait acquis en janvier N–3 60 % du capital de la société Bêta pour
6 000 000 €. Un écart d’évaluation sur les capitaux de Bêta avait alors été estimé à
3 000 000 € et un écart d’acquisition non amortissable avait alors été constaté pour
2 000 000 €.
La société Alpha vend sa participation dans Bêta en juillet N pour 7 500 000 €. Aucun
impôt sur les bénéfices n’a été constaté (taux IS = 0 % sur les plus-values à long terme sur
cessions de participations).
Dans les comptes sociaux de la société Alpha sont alors enregistrées les deux écritures
suivantes :
1.7.N
462 Créances sur cession d’immobilisations 7 500 000
775 Produits des cessions d’éléments d’actif 7 500 000
Cession de la participation Bêta

675 Valeur comptable des éléments d’actif cédés 6 000 000


261 Titres de participation 6 000 000
Valeur comptable

Un résultat comptable de 1 500 000 € est alors enregistré. Ce résultat sera repris dans les
opérations de cumul des comptes sociaux dans le cadre de la consolidation.
Au moment de la cession, soit le 1er juillet N, le montant des capitaux propres retraités
selon les méthodes de consolidation dans la société Bêta (y compris les écarts d’évalua-
tion non amortis et l’écart d’acquisition) étaient les suivants (en milliers d’euros) :
•• Capital 6 000 000
•• Réserves 5 000 000
•• Résultat 400 000
 11 400 000
La valeur consolidée des titres Bêta, égale à la quote-part des capitaux propres de Bêta était
donc au moment de la cession de la participation de : 11 400 000 × 60 % = 6 840 000 €.
Le résultat sur la cession n’est donc en fait que de 7 500 000 – 6 840 000 = 660 000 €.

350
Chapitre 12 Changements de périmètre et documents de synthèse

Si la cession avait été faite en début d’exercice, le résultat eût été différent : la valeur
consolidée des titres B aurait été de (6 000 000 + 5 000 000) × 60 % = 6 600 000 € et le
résultat sur cession eût été de 7 500 000 – 6 600 000 = 900 000 €.
La différence entre les deux valeurs soit 900 000 – 660 000 = 240 000 € provient de la Une cession partielle
quote-part du résultat de l’exercice de la société Bêta soit 400 000 × 60 % = 240 000 €. d’une participation peut
aussi conduire à une
On pourra passer les écritures suivantes :
modification du périmètre
Pour le bilan de consolidation. Ainsi,
si une société A possède
60 % du capital de B
Résultat Alpha 600 000 et cède la moitié de
Réserves Alpha 600 000 ses titres, le solde de
la participation (30 %
(1 500 000 – 900 000)
du capital de B) devra
être « consolidé » par
la méthode de mise en
Pour compte de résultat équivalence (alors que
précédemment elle était
intégrée à la société A).
Produits des cessions d’éléments d’actif 7 500 000 Si la participation devient
inférieure à 20 % du
Valeur comptable des éléments d’actif cédés 6 000 000
capital de B, elle ne peut
Résultat exceptionnel sur cession de participations 660 000 plus être consolidée (ou
Quote-part de résultat de sociétés cédées 240 000 mise en équivalence) et
Résultat 600 000 doit être comptabilisée
Analyse du résultat de la cession comme un actif financier
(au coût ou à la juste
valeur selon le référentiel).

 MINI-CAS 4

B Les cessions internes de titres


Les cessions internes de participations doivent être neutralisées au niveau de la consoli-
dation, de la même façon que les cessions de stocks ou d’immobilisations.

4  Les documents de synthèse consolidés


A Les normes françaises
Selon les règlements 99‑02 du CRC et 2020-01 de l’ANC, les documents de synthèse
consolidés comprennent obligatoirement le bilan, le compte de résultat et une annexe.

351
Partie 3 Comptes de groupe

1. Le bilan consolidé
Le bilan consolidé est présenté sous forme de tableau. Il est établi avant répartition
(ou éventuellement avant et après répartition) (tab. 12.1).

Tableau 12.1  Modèle de bilan règlement 2020-01

Exercice Exercice Exercice Exercice


Actif Passif
N N–1 N N–1

Actif immobilisé Capitaux propres


Immobilisations incorporelles (Part du groupe)
dont écarts d’acquisition Capital (1)
Primes (1)
Immobilisations corporelles Réserves et résultat
consolidés (2)
Immobilisations financières Autres (3)
Titres mis en équivalence
Actif circulant Intérêts minoritaires
Stocks et en-cours Provisions
Clients et comptes rattachés
Autres créances et comptes Dettes
de régularisation (4)
Valeurs mobilières Emprunts et dettes
de placement financières
Disponibilités Fournisseurs et comptes
rattachés
Autres dettes et comptes
de régularisation (5)

Total de l’actif Total du passif


(1) de l’entreprise mère consolidante.
(2) dont résultat net de l’exercice.
(3) à détailler dans le tableau de variation des capitaux propres consolidés (part du groupe).
(4) dont impôts différés actif
(5) dont impôts différés passif

2. Le compte de résultat consolidé


Le compte de résultat consolidé est présenté sous forme de liste selon un classement
des produits et des charges soit par nature, soit par destination (tab. 12.2).
La participation des salariés aux résultats comptabilisée dans un compte spécifique par
le PCG (compte 691) doit être reclassée en charges de personnel.

352
Chapitre 12 Changements de périmètre et documents de synthèse

Tableau 12.2.  Modèle de compte de résultat consolidé selon le règlement ANC 2020-01


(classement des charges et produits par destination)

Exercice N Exercice N–1

Chiffre d’affaires
Coût des ventes
Charges commerciales
Charges administratives
Autres charges et produits d’exploitation
Résultat d’exploitation avant dotations
aux amortissements et dépréciation des écarts
d’acquisition
Dotations aux amortissements et dépréciations
des écarts d’acquisition
Résultat d’exploitation après dotations
aux amortissements et dépréciation des écarts
d’acquisition
Charges et produits financiers
Charges et produits exceptionnels
Impôts sur les résultats
Résultat net des entreprises intégrées
Quote-part dans les résultats des entreprises mises
en équivalence
Dotations aux amortissements des écarts d’acquisition
Résultat net de l’ensemble consolidé
Intérêts minoritaires
Résultat net (part du groupe)
Résultat par action
Résultat dilué par action

3. L’annexe consolidée
L’annexe doit comporter toute information de caractère significatif permettant aux
utilisateurs des comptes consolidés de porter une appréciation sur le patrimoine, la
situation financière et le résultat de l’ensemble constitué par les entreprises com-
prises dans la consolidation. L’information porte au minimum sur l’exercice écoulé et
sur le précédent.

353
Partie 3 Comptes de groupe

On trouvera dans cette annexe les rubriques suivantes :


–– référentiel comptable principales méthodes comptables du groupe ;
–– informations relatives au périmètre de consolidation ;
–– information sectorielle ;
–– autres informations (événements postérieurs, parties liées, dirigeants, effectifs, hono-
raires des commissaires aux comptes) ;
–– explications des postes du bilan et du compte de résultat et des engagements reçus
et donnés ;
–– tableau des flux de trésorerie.

B Les normes internationales


Les documents de synthèse consolidés ou normes internationales (  chapitre  4)
­comprennent  :
–– un état de la situation financière (ou bilan) ;
–– un état du résultat net et des autres éléments du résultat global ;
–– un tableau des flux de trésorerie ;
–– un état de la variation des capitaux propres ;
–– des notes (annexes).
 CAS PRATIQUE 5

5  L’organisation pratique de la consolidation


A Les principes d’organisation de la consolidation
Les opérations conduisant à la présentation des comptes consolidés peuvent être orga-
nisées de différentes manières. Généralement, les comptes consolidés sont établis à
partir des comptes sociaux des diverses sociétés du groupes mais les travaux de conso-
lidation peuvent être répartis entre les services comptables des filiales et le service de
consolidation de la société mère.
La participation des services comptables des filiales consiste essentiellement en l’éta-
blissement d’un document appelé généralement « liasse de consolidation » selon des
modalités définies par le service de consolidation de la société mère :
Cette liasse de consolidation comprendra généralement :
•• États de la liasse fiscale : bilan, compte de résultat (ou balance après inventaire).
•• État des opérations inter-sociétés consolidées :
–– comptes réciproques : actif et passif ;
–– comptes réciproques : charges et produits ;
–– résultats compris dans les stocks ;
–– dividendes distribués et reçus (ou à recevoir) ;
–– comptes non réciproques : dépréciations, provisions pour risques et charges.

354
Chapitre 12 Changements de périmètre et documents de synthèse

•• Mouvements patrimoniaux (pour la préparation du tableau de flux de trésorerie et


de l’annexe).
•• Informations diverses :
–– analyse du chiffre d’affaires ;
–– analyse des effectifs moyens ;
–– engagements financiers ;
–– détermination du résultat fiscal.
Le service de consolidation de la société mère se charge généralement :
•• D’assurer le lien avec les services comptables des filiales (en établissant en particulier
un manuel de la consolidation).
•• De préparer la consolidation (détermination du périmètre de consolidation, envoi de
documents aux filiales) ;
•• D’effectuer des travaux de préconsolidation (retraitements, conversions moné-
taires, contrôle des liasses de consolidation).
•• D’effectuer les travaux de consolidation :
–– calcul des pourcentages d’intérêt ;
–– cumul des comptes de bilan et de résultat ;
–– élimination des comptes et opérations réciproques ;
–– traitement des titres de participation et partage des capitaux propres ;
–– établissement des états financiers consolidés.
•• D’assumer les relations avec les CAC (  chapitre 13).

B Les procédures associées aux comptes consolidés


Les procédures à mettre en place pour établir les comptes consolidés concernent à la fois
les entités consolidées et le service de consolidation de l’entité consolidante (tab. 12.3).

Tableau 12.3.  Procédures applicables aux entités consolidée et consolidante

Entité consolidée Entité consolidante

•• Plan comptable commun à l’ensemble •• Méthodes de consolidation ;


du groupe (pour simplifier •• Règles de consolidation (positions prises
les retraitements) ; sur les retraitements et sur l’élimination
•• Règles d’évaluations ; de profits internes) ;
•• Établissement de la liasse •• Enregistrement des liasses
de consolidation ; de consolidation ;
•• Calendrier des opérations. •• Contrôle des données saisies ;
•• Relations avec l’audit externe et interne ;
•• Organisation du service ;
•• Moyens informatiques et techniques ;
•• Règles de présentation des comptes
consolidés publiés.

355
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES
Évaluer Maîtriser Préparer
les savoirs les compétences l’épreuve

1  QCM
Pour chacune des questions suivantes, une seule réponse est possible. Justifiez votre choix.
1. Dans quel cas peut-on considérer qu’il n’y a pas augmentation du pourcentage de
participation dans une entreprise intégrée globalement ?
a. En cas d’acquisition de titres. ∙
b. En cas d’augmentation de capital avec acquisition de droits préférentiels
de souscription. ∙
c. En cas d’augmentation de capital avec cession d’un certain nombre de droits
de souscription. ∙
2. Dans quel cas peut considérer qu’il y a intégration globale d’une entreprise
précédemment consolidée par mise en équivalence ?
a. Lorsque l’on est passé d’une influence notable à un contrôle exclusif. ∙
b. Lorsque l’on est passé d’une influence notable à un contrôle conjoint. ∙
c. Lorsque, en normes françaises, on est passé d’un contrôle
conjoint à un contrôle exclusif. ∙
3. La société Alpha a une participation de 25 % dans la société Bêta. Elle fait
l’acquisition un an plus tard de 45 % de titres Bêta pour avoir une participation de
70 %. Comment doit-on traiter, à la seconde acquisition, les écarts d’évaluation
constatés lors de la première acquisition ?
a. Ils sont ajoutés aux écarts d’évaluation constatés lors de la seconde acquisition. ∙
b. Ils ne sont pas modifiés. ∙
c. Ils sont remplacés par ceux constatés lors de la seconde acquisition. ∙
4. La société Alpha a une participation de 55 % dans la société Bêta. Elle fait
l’acquisition un an plus tard de 15 % de titres Bêta pour avoir une participation de
70 %. Comment droit-on traiter, à la seconde acquisition, les écarts d’évaluation
constatés lors de la première acquisition ?
a. Ils sont ajoutés aux écarts d’évaluation constatés lors de la seconde acquisition. ∙
b. Ils ne sont pas modifiés. ∙
c. Ils sont remplacés par ceux constatés lors de la seconde acquisition. ∙
5. Dans la norme IAS 1 relative à la présentation des états financiers,
est-il impossible ?
a. De compenser un actif ou un passif. ∙
b. De regrouper des éléments non significatifs de nature et de fonction similaires. ∙
c. De présenter des états financiers selon une méthode
de comptabilité de trésorerie. ∙

356
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES

6. Quelle ligne ne doit pas figurer dans la section « autres éléments du résultat
global » de l’état du résultat net et des autres éléments du résultat global ?
a. Les différences de change liées aux conversions des états financiers
des activités à l’étranger. ∙
b. Les profits sur réévaluations des immobilisations corporelles et incorporelles. ∙
c. Les profits sur cessions des immobilisations corporelles et incorporelles. ∙

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les savoirs les compétences l’épreuve

2  Mini-cas : augmentation du pourcentage d’intérêts


dans une entreprise intégrée globalement (normes françaises) ★★★

Compétences visées •• Maîtriser le processus d’élaboration d’une consolidation


•• Déterminer l’impact des retraitements de consolidation
•• Enregistrer les opérations de consolidation
La société mère Jazz a acquis les titres suivants de la société Rap.
• Premier lot. Au début de l’exercice N, 70 % du capital pour 520 000 €. Les capitaux
propres de Rap étaient alors de 500 000 €. Des écarts d’évaluation ont été constatés
sur des terrains pour 120 000 € et sur des constructions pour 80 000 € (amortis-
sables en 8 ans soit 10 000 € par an). Les écarts d’acquisition s’amortiront en 5 ans.
• Second lot. Au milieu de l’exercice N+2, 20 % du capital pour 201 000 € alors que
les capitaux propres de Rap s’élèvent à 780 000 € (Capital : 400 000 + Réserves :
300 000 + Résultat : 80 000).
Les bilans à la fin de N+2 sont les suivants :
Bilan de Jazz

Titres Rap 721 000 Capital 800 000


Autres actifs (net) 279 000 Réserves 180 000
Résultat 20 000
1 000 000 1 000 000

Bilan de Rap

Actifs (nets) 830 000 Capital 400 000


Réserves 300 000
Résultat 130 000
830 000 830 000

357
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES

1. Déterminez l’écart d’acquisition du lot 1.


2. Déterminez l’écart d’acquisition du lot 2.
3. Présentez les écritures de consolidation fin N+2.
4. Présentez le bilan consolidé fin N+2.
5. Présentez le compte de résultat consolidé fin N+2, sachant pour la société Jazz les pro-
duits s’élèvent à 520 000 € et pour la société Rap les produits s’élèvent à 630 000 €.
Tenez compte d’un impôt sur le résultat de 25 %.

3  Mini-cas : intégration globale d’une entreprise précédemment


consolidée par équivalence (normes françaises) ★★★

Compétences visées •• Maîtriser le processus d’élaboration d’une consolidation


•• Déterminer l’impact des retraitements de consolidation
•• Enregistrer les opérations de consolidation
La société Darling a acquis, début N–1, 40 % des titres de la société Lady pour 450 000 €
alors que les capitaux propres de Lady étaient de 1 100 000 €. Il n’y a pas d’écart d’éva-
luation. Les écarts d’acquisition s’amortissent en 10 ans. La société Lady est mise en équi-
valence.
À la fin de l’année N, les bilans des sociétés Darling et Lady sont les suivants :
Bilan de Darling

Titres Lady 450 000 Capital 600 000


Autres actifs (net) 550 000 Réserves 340 000
Résultat 60 000
1 000 000 1 000 000

Bilan de Lady

Actifs (net) 1 400 000 Capital 1 000 000


Réserves 300 000
Résultat 100 000
1 400 000 1 400 000

Au milieu de l’exercice N+1, la société Darling acquiert 20 % des titres Lady pour
310 000 €. Le résultat de Lady à cette date est de 50 000 € (produits 500 000, charges
450 000).
Les bilans de Darling et de Lady sont les suivants fin N+1.

358
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES

Bilan de Darling

Titres Lady 760 000 Capital 600 000


Autres actifs (net) 240 000 Réserves 360 000
Résultat 40 000
1 000 000 1 000 000

Bilan de Lady

Actifs (net) 1 700 000 Capital 1 000 000


Réserves 400 000
Résultat 300 000
1 700 000 1 700 000

Le résultat de Darling se compose de 600 000 € de produits et 560 000 € de charges et


le résultat de Lady de 3 000 000 € de produits et 2 700 000 € de charges.
1. Calculez l’écart d’acquisition sur titres Lady au début N–1.
2. Présentez le bilan consolidé fin N.
3. Calculez l’écart d’acquisition sur titres Lady acquis au milieu de N+1.
4. Présentez les écritures de consolidation fin N+1.
5. Présentez le bilan consolidé fin N+1.
6. Présentez le compte de résultat consolidé fin N+1.

4  Mini-cas : déconsolidation faisant suite à une cession de titres


(normes françaises) ★★★

Compétences visées •• Maîtriser le processus d’élaboration d’une consolidation


•• Déterminer l’impact des retraitements de consolidation
•• Enregistrer les opérations de consolidation
La société Abeille avait acquis, au début de l’exercice N–1, 60 % des titres de la société
Bêta pour 480 000 €. Les capitaux propres de la société Bourdon étaient alors de
700 000 €. Il n’y avait aucun écart d’évaluation. L’écart éventuel d’acquisition s’amor-
tira en cinq ans.
Au milieu de l’exercice N+1, la société Abeille cède 40 % des titres Bourdon pour
440 000 € (ramenant sa participation à 20 %), alors que les bilans et les comptes de
résultat sont les suivants :

359
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES

Bilan d’Abeille

Titres F 480 000 Capital 600 000


Autres actifs (net) 520 000 Réserves 350 000
Résultat 50 000
1 000 000 1 000 000

Bilan de Bourdon

Actifs (net) 1 010 000 Capital 500 000


Réserves 450 000
Résultat 60 000
1 010 000 1 010 000

Compte de résultat d’Abeille

Charges 480 000 Produits 530 000


Résultat 50 000
530 000 530 000

Compte de résultat de Bourdon

Charges 740 000 Produits 800 000


Résultat 60 000
800 000 800 000

1. Présentez le bilan consolidé du groupe au 30 juin N+1 (avant cession).


2. Déterminez le résultat individuel de cession et présenter dans les comptes sociaux les
écritures correspondantes.
3. Déterminez le résultat consolidé de cession.
4. Déterminez la valeur d’équivalence des titres Bourdon.
5. Présentez les écritures de consolidation au 30 juin N (bilan et compte de résultat).
6. Présentez le bilan consolidé au 30 juin.

360
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES

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les savoirs les compétences l’épreuve

5  Cas pratique : établissement d’un état du résultat net


et des autres éléments du résultat global ★★★  45 min

Compétence visée Élaborer les documents de synthèse spécifiques aux


comptes consolidés

Vous êtes amené à présenter les comptes consolidés du groupe Hector. Vous avez déjà
établi l’état de situation financière.
La société Hector avait pris le 1er juillet N–5 une participation de 70 % du capital dans la
société Achille, laquelle a pris une participation le 1er juillet N–4 de 60 % dans la société
Hélène, société sise en Norvège.
La balance du bilan et du compte de résultat (ayant servi à établir les comptes consoli-
dés) (en milliers d’euros) au 31 décembre N du groupe Hector ainsi qu’un certain nombre
d’informations complémentaires vous est donnée en annexes.

Travail à faire
1. Présentez l’état du résultat net consolidé du groupe Hector pour l’année N.
2. Présentez l’état du résultat net et des gains et pertes comptabilisés directement en
­capitaux propres consolidés du groupe Hector pour l’année N.

Balance des comptes de bilan au 31 décembre N (extrait)


Annexe 1

N° Soldes Soldes
Intitulés des comptes
comptes débiteurs créditeurs
101 Capital 700 000
1041 Prime d’émission 175 000
106 Réserves 481 400
1071 Écart d’évaluation sur instruments financiers 31 600
1078 Écart de conversion 12 600
108 Intérêts minoritaires (capital et réserves) 254 400
109 Actions propres 100 000
120 Résultat de l’exercice (groupe) 160 000
128 Résultat de l’exercice (minoritaires) 80 000
100 000 1 895 000

361
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES

Balance des comptes de résultat au 31 décembre N


Annexe 2
N° Soldes Soldes
Intitulés des comptes
comptes débiteurs créditeurs
120 Résultat de l’exercice (groupe) 160 000
128 Résultat de l’exercice (minoritaires) 80 000
601 Achats de matières premières 3 000 000
6031 Variation de stock de matières premières 30 000
6091 Rabais, remises et ristournes obtenus sur achats 20 000
610 Services extérieurs 140 000
620 Autres services extérieurs 200 000
630 Impôts, taxes et versements assimilés 90 000
641 Rémunérations du personnel 750 000
645 Charges de sécurité sociale et de prévoyance 300 000
648 Autres charges de personnel 80 000
650 Autres charges de gestion courante 20 000
661 Charges d’intérêts 30 000
666 Pertes de change 15 000
668 Autres charges financières 5 000
671 Charges exceptionnelles sur opérations 10 000
de gestion
675 Valeurs comptables des éléments d’actifs cédés 60 000
68111 Dotations aux amortissements 20 000
des immobilisations incorporelles
68112 Dotations aux amortissements 100 000
des immobilisations corporelles
6815 Dotations aux provisions d’exploitation 20 000
68161 Dotations aux dépréciations du goodwill 40 000
(écart d’acquisition)
68162 Dotations aux dépréciations 5 000
des immobilisations corporelles
6817 Dotations aux dépréciations de l’actif circulant 10 000
695 Impôts sur les bénéfices 70 000
698 Charges d’impôt différé 15 000
699 Produits d’impôt différé 5 000
701 Ventes de produits finis 5 000 000
71355 Variation de stocks produits finis 20 000

362
DES SAVOIRS AUX COMPÉTENCES

N° Soldes Soldes
Intitulés des comptes
comptes débiteurs créditeurs
721 Production immobilisée (immobilisations 20 000
incorporelles)
750 Autres produits de gestion courante 10 000
755 Résultat des sociétés mises en équivalence 40 000
7621 Revenus des titres immobilisés 5 000
7626 Revenus des prêts 5 000
764 Revenus des valeurs mobilières de placement 10 000
766 Gains de change 5 000
768 Autres produits financiers 10 000
771 Produits exceptionnels sur opérations de gestion 5 000
775 Produits des cessions d’éléments d’actif 75 000
Totaux 5 240 000 5 240 000

Informations complémentaires
Annexe 3

En fin d’exercice, la société Hector a constaté une plus-value latente complémentaire


de 15 000 k€ sur des instruments financiers évalués à la juste valeur par le biais des
autres éléments du résultat global en titres immobilisés. Elle avait comptabilisé les
opérations suivantes :

271 Titres immobilisés 15 000


1071 Écart d’évaluation sur instruments financiers 15 000
Écart d’évaluation

1071 Écart d’évaluation sur instruments financiers 3 750


1687 Impôts différés 3 750
15 000 × 25 %

Au moment de la conversion des actifs et passifs de la société Hélène, société


norvégienne, il a été dégagé au 31  décembre N, un écart de conversion (gain de
change) de 30 000 k€. Cet écart était de 20 000 k€ au 31 décembre N–1. Cet écart
revient aux majoritaires pour 42 % (70 % × 60 %) et aux minoritaires pour 58 %.

363
SYNTHÈSE
Changements de périmètre et documents de synthèse

Variation du pourcentage d’intérêts et du périmètre de consolidation


Analyse des opérations
•• Types d’opération : acquisition de titres et augmentation
de capital (avec augmentation ou diminution du taux
d’intérêt)
•• Principe : les acquisitions complémentaires de titres ne
Augmentation remettent pas en cause les évaluations des actifs et passifs
du pourcentage identifiés, déterminées à la date de la prise de contrôle
d’intérêts dans une (dite date d’acquisition)
entreprise intégrée
•• Spécificités : selon les normes internationales, nouveau
globalement
calcul des écarts d’acquisition et alignement des valeurs
en proportion de la valorisation à la date d’acquisition ;
selon les normes françaises, addition des écarts
d’acquisition

•• Type d’opération : acquisition de titres d’une entité


précédemment évaluée par équivalence
Intégration globale •• Principe : la date à laquelle les valeurs des actifs et des
dans une entreprise passifs identifiés, voire les écarts d’acquisition (en normes
précédemment internationales), ne peuvent plus être remis en cause est la
consolidée par date de prise de contrôle
équivalence •• Spécificités : selon les normes françaises, présentation
séparée des écarts d’acquisition ; selon les normes
internationales, intégration dans la valeur d’équivalence

•• Types d’opération : cessions externes et internes


•• Principe : divergence entre le résultat dégagé dans les
comptes sociaux et le résultat dégagé dans les comptes
Déconsolidation consolidés
suivant une cession
•• Spécificités : pour les cessions externes, distinction entre
de titres
cessions totales et partielles ; neutralisation des profits
sur certaines cessions internes (ex. : cessions de stocks
et d’immobilisations)

364
Documents de synthèse consolidés
Normes françaises Normes internationales
Règlements CRC 99.02 et ANC IAS 1 § 10
Références 2020-01

•• Bilan consolidé •• État de la situation financière


•• Compte de résultat consolidé à la fin de la période
•• Annexe consolidée •• État du résultat net
et des autres éléments du
résultat global pour la période
États •• État des variations des capitaux
propres
•• Tableau des flux de trésorerie
•• Notes résumant les principales
méthodes comptables
et autres explications

365
PARTIE 3 : CAS DE SYNTHÈSE
COMPTES DE GROUPE

Vous êtes amené à présenter les comptes consolidés du groupe 5M, dont les titres sont
cotés sur un marché non réglementé (Euronext Growth®).
Le groupe 5M est un groupe de cinq sociétés anonymes constitué à compter de l’exer-
cice N–5. La société 5M a pris, le 1er juillet N–5, une participation de 70 % du capital dans
la société Maël, laquelle a pris une participation le 1er juillet N–4 de 60 % dans la société
Martin. En N–3, en coparticipation avec un autre groupe, la société 5M a constitué la
société Mathilde dont elle a souscrit 50 % du capital. Le 1er juillet N-2, la société 5M a
pris une participation de 30 % dans le capital de la société Madeleine. Enfin, le 1er juillet
N, la société 5M a souscrit à une augmentation de capital de la société Maël (dont l’as-
semblée générale avait convenu de l’abandon du droit préférentiel de souscription) et a
porté sa participation à 80 %.
Les bilans et comptes de résultat en grandes rubriques (et en milliers d’euros) au
31 décembre N vous sont fournis en annexes 1 et 2. Un certain nombre d’informations
Les écarts d’acquisition
seront amortis en 10 ans. complémentaires vous sont présentées en annexe 3.
Le taux de l’impôt sur Travail à faire
les sociétés à prendre
pour la détermination En vous appuyant sur les annexes :
des impôts différés est 1. Présentez les écritures de retraitement conduisant à la consolidation des bilans et des
fixé uniformément à
25 % (quelle que soit la
comptes de résultat du groupe 5M au 31 décembre N.
nature du résultat ou de 2. Présentez le bilan et le compte de résultat au 31 décembre N du groupe 5M (en par-
la plus-value et sa date tant de documents de synthèse cumulés avant toute opération de retraitement).
de survenance).

Bilan des sociétés du groupe 5M


Annexe 1

5M Maël Martin Mathilde Madeleine


Actif immobilisé 311 500 268 800 225 000 158 000 149 000
(titres exclus)
Titres de participation 342 200 139 200
Actif circulant 222 300 236 000 250 000 150 000 197 000
876 000 644 000 475 000 308 000 346 000
Capital 200 000 160 000 100 000 80 000 120 000
Réserves 180 000 145 000 120 000 46 000 56 000
Résultat de l’exercice 30 000 20 000 15 000 8 000 18 000
Provisions réglementées 36 000 24 000 30 000 42 000 24 000
Provisions pour risques 5 000 8 000 6 000 4 000 6 000
Dettes 425 000 287 000 204 000 128 000 132 000
876 000 644 000 475 000 308 000 346 000

366
PARTIE 3 : CAS DE SYNTHÈSE

Comptes de résultats des sociétés du groupe 5M


Annexe 2

5M Maël Martin Mathilde Madeleine

Charges 880 000 723 000 540 000 353 000 534 000


Dotations aux 80 000 50 000 40 000 36 000 42 000
amortissements
Impôts sur les bénéfices 10 000 7 000 5 000 3 000 6 000
Résultat net comptable 30 000 20 000 15 000 8 000 18 000
1 000 000 800 000 600 000 400 000 600 000
Produits 1 000 000 800 000 600 000 400 000 600 000
1 000 000 800 000 600 000 400 000 600 000
dont dotations aux 24 000 18 000 12 000 15 000 6 000
prov. réglementées
dont reprises sur prov. 12 000 9 000 18 000 21 000 3 000
réglementées

Informations complémentaires
Annexe 3

Société 5M
Le poste « Titres de participation » comprend les titres suivants :
70 000 actions Maël acquises en N–5 pour 125 000 k€
58 000 actions Maël souscrites en N pour 116 000 k€
40 000 actions Mathilde souscrites en N–3 pour 40 000 k€
36 000 actions Madeleine souscrites en N–2 pour 61 200 k€
342 200 k€
La société 5M a vendu le 1er  juillet N à la société Maël un ensemble immobilier
(comprenant terrain et construction) pour une valeur de 14 000 k€ (dont 4 880 €
pour le terrain). Cet ensemble avait été acquis le 1er  juillet N–9 pour 13  600  k€
(dont 2 800 pour le terrain, la construction étant amortissable en 30 ans). La durée
d’amortissement fixée par la société Maël à compter du 1er juillet N est de 22 ans.
La société 5M, pour aider la société Maël dans son acquisition lui a prêté le 1er juillet
N une somme de 12 000 k€, remboursable en 5 ans, au taux de 8 % l’an.

Société Maël
Le poste « Titres de participation » comprend 60  000  actions Martin acquises
139 200 k€ en N–4

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PARTIE 3 : CAS DE SYNTHÈSE

Toutes sociétés
Des différentes sociétés au moment des acquisitions des titres, on avait relevé les
éléments suivants (en milliers d’euros).

Sté Maël Sté Martin Sté Madeleine


Capitaux propres
1er juillet N–5 1er juillet N–4 1er juillet N–2

Capital 100 000 100 000 120 000


Réserves 30 000 70 000 40 000
Résultat de l’exercice 6 000 8 000 4 000
Provisions réglementées 18 000 16 000 30 000
154 000 194 000 194 000

Au moment des prises de contrôles, les plus-values latentes étaient les suivantes sur
ces diverses sociétés : elles n’ont pas fondamentalement changé pour Maël lors de la
souscription en juillet N.

Sté Maël Sté Martin Sté Madeleine


Plus-values latentes
1er juillet N–5 1er juillet N–4 1er juillet N–2

sur immobilisations
incorporelles non amortissables 6 000 néant 3 000
Sur terrains 10 000 néant 2 000
sur constructions
(amortissables en 20 ans) 12 000 néant 12 000
28 000 néant 17 000

Dividendes
Les dividendes versés par les sociétés du groupe en N ont été les suivants :
–– société 5M : 16 000 ;
–– société Maël : 8 000 ;
–– société Martin : 6 000 ;
–– société Madeleine : 8 000.

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