Février 2020
Table des matières
1 Préliminaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.1 Produit cartésien d’ensembles 5
1.2 Calcul dans Rn 7
1.3 Applications 9
1.4 Injection, Surjection, Bijection 10
1.5 Lois de composition 12
3 Applications linéaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
3.1 Définitions et propriétés 25
3.2 Image, noyau et rang 26
3.3 Exercices 29
4 Matrices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
4.1 Définitions 31
4.2 Matrices particulières 32
4.3 Matrices triangulaires et matrices diagonales 32
4.4 Opérations sur les matrices 33
4.5 Matrices symétriques 39
4.6 Matrices antisymétriques 39
4.7 Inverse d’une matrice 40
4.8 Exercices 44
6 Déterminants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
6.1 Déterminant en dimension 2 et 3 55
6.2 Définition du déterminant 57
6.3 Propriétés du déterminant 58
6.4 Calculs de déterminants d’ordre n 59
6.5 Inverse d’une matrice 61
6.6 Déterminant et base 63
6.7 Exercices 64
7 Systèmes linéaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
7.1 Introduction aux systèmes d’équations linéaires 65
7.2 Systèmes linéaires 66
7.3 Résolution par la méthode de Cramer 67
7.4 Résolution par la méthode du pivot de Gauss 68
7.5 Exercices 70
1. Préliminaires
E × F = {(x, y) | x ∈ E et y ∈ F}.
Exercice 1.1 Déterminer l’ensemble E × F et calculer son cardinal dans les cas sui-
vants :
1. E = {3, 5, 8} et F = {2, 5}.
2. E = {−1, 4} et F = {−3, 6 − 2}
3. E = {a, b, c} et F = {a, c, d, e}
1.1.2 L’ensemble R2
En utilisant la définition (1.1.1) pour E = R et F = R, on peut définir l’ensemble R2
comme le produit cartésien de E et F.
Définition 1.1.2 L’ensemble R2 est le produit cartésien de R avec R :
R2 := R × R = {(x, y) | x ∈ R et y ∈ R}.
→
− → −
Dans le plan muni d’un repère (O, i , j ), on identifie le couple (x, y) ∈ R2 au
−−→
vecteur OM tel que M a pour coordonnées cartésiennes (x, y). c’est pour cela que les
éléments de R2 sont désignés comme des vecteurs du plan.
Pour n = 3,
E1 × E2 × E3 = {(x1 , x2 , x3 ) | x1 ∈ E1 , x2 ∈ E2 x3 ∈ E3 }.
Dans ce cas les éléments (x1 , x2 , x3 ) ∈ E1 × E2 × E3 s’appellent des triplets.
De même, en cas d’ensembles finis, le cardinal de E1 × E2 × .. × En est donné par la relation
n
card(E1 × E2 × .. × En ) = ∏ card(Ei ).
i=1
1.2 Calcul dans Rn 7
1.1.4 L’ensemble Rn
En utilisant la définition (1.1.3) pour Ei = R, i = 1, .., n, on peut définir l’ensemble Rn
comme le produit cartésien de Ei pour i = 1, .., n.
Définition 1.1.4 L’ensemble Rn est le produit cartésien de R, n fois
Rn := |R × R {z
× ... × R} = {(x1 , ..., xn ) | xi ∈ R, ∀ i = 1, .., n}.
n f ois
→
− →− → −
Dans l’espace muni d’un repère (O, i , j , k ), on identifie le triplet (x, y, z) ∈ R3 au
−−→
vecteur OM tel que M a pour coordonnées cartésiennes (x, y, z). Les éléments de R3 sont
donc identifiés aux vecteurs dans l’espace à trois dimension.
Exemple 1.2 Dans R2 , soient les deux couples X = (2, 4), Y = (−5, 1) , alors
X +Y = (2, 4) + (−5, 1),
= (−3, 5).
On peut généraliser cette opération à plusieurs éléments :
λ .X = λ .(x1 , ..., xn ),
= (λ x1 , ..., λ xn ).
Remarque 1.2.1 Nous verrons dans le chapitre 2, que ces deux opérations ont des pro-
priétés très importantes qui vont conduire à définir la notion d’espace vectoriel.
1.3 Applications 9
1.3 Applications
1.3.1 Définitions
Soient E et F deux ensembles.
Définition 1.3.1 Une application f de E dans F est une relation qui met en corres-
pondance tout élément de E avec un élément unique de F.
f :E −→ F
x 7−→ y = f (x)
Si A = E, on note f (E) = Im f .
On a aussi :
f (A) = { f (x) ∈ F|x ∈ A}.
Exemple 1.5
f (x) = α
admet au plus une solution dans E.
Définition 1.4.2 f est dite surjective si tout élément de F est l’image d’un élément au
moins de E.
Exemple 1.6
1.4 Injection, Surjection, Bijection 11
f (E) = F.
f (x) = α
Autrement dit, f est bijective de E dans F lorsque tout élément de F admet un et un seul
antécédent dans E :
∀y ∈ F, ∃!x ∈ E : y = f (x).
f −1 o f = idE et f o f −1 = idF .
Exemple 1.7
? : E ×E → E
(a, b) 7→ a ? b
Exemple 1.8
— Sur E = Z, l’addition définie par
+ : Z×Z → Z
(a, b) 7→ a + b
la multiplication
× : Z×Z → Z
(a, b) 7→ a × b
sont des lois de composition internes.
— Sur E = R2 , l’addition
E ×E → E
((x, y), (x0 , y0 )) 7→ (x + x0 , y + y0 )
est une loi interne.
x ? y = y ? x.
(x ? y) ? z = x ? (y ? z).
× : R×E → E
(λ , x) 7→ λ × x
∀x ∈ E, x ? e = e ? x = x.
Exemple 1.10
— 0 est un élément neutre de (N, +), (Z, +) et (R, +).
— 1 est élément neutre de (N, ×), (Z, ×) et (R, ×).
Définition 1.5.5 Soit E un ensemble muni d’une l.c.i ? admettant un élément neutre
e ∈ E. Soit deux éléments x et x0 de E.
Si x ? x0 = x0 ? x = e, x0 est dit élément symétrique de x.
Exemple 1.11
— Tout nombre réel x possède un symétrique pour l’addition, noté −x.
1
— Tout nombre réel non nul possède un symétrique pour la multiplication, noté .
x
Si de plus la loi ? est commutative, le groupe est dit commutatif (on dit aussi abélien).
14 Chapitre 1. Préliminaires
Exemple 1.12
2. ∀λ ∈ R, ∀(u, v) ∈ E 2 : λ (u − v) = λ u − λ v
3. ∀(λ , µ) ∈ R2 , ∀u ∈ E : (λ − µ)u = λ u − µu
F = {(x, y) ∈ R2 , 0 ≤ x ≤ 1, 0 ≤ y ≤ 1},
sont des espaces vectoriels.
Exemple 2.2
— {0} et E sont des sous-espaces vectoriels de E. Ils sont appelés sous-espaces tri-
viaux.
— {0} × R est un sous-espace vectoriel de R2 .
— Considérons dans R2 les deux parties :
A = {(x, 0) ∈ R2 |x ∈ R} et B = {(0, y) ∈ R2 |y ∈ R}
A et B sont deux sous-espaces vectoriels de R2 .
— Une droite qui passe par l’origine est un s.e.v de R2 .
— Un plan qui passe par l’origine est un s.e.v de R3 .
A = {(x, 0) ∈ R2 |x ∈ R} et B = {(0, y) ∈ R2 |y ∈ R}
2.3 Familles et combinaisons linéaires 17
F 6= ∅ car (0, 0, 0, 0) ∈ F.
Soient X = (x, y, z,t) et X 0 = (x0 , y0 , z0 ,t 0 ) deux éléments de F. Alors
X + X 0 = (x + x0 , y + y0 , z + z0 ,t + t 0 )
De même, on prouve que pour tout λ ∈ R, λ X est un élément de F. F est donc un s.e.v
de R4 . Alors F est donc un espace vectoriel.
Dans une famille de vecteurs l’ordre est important. On ne travaillera ici qu’avec
des familles finies de vecteurs.
Exemple 2.3
— {1, 2, 3} est une famille de 3 vecteurs de R.
— {(1, 2), (2, 3), (3, 4)} est une famille de 3 vecteurs de R2 .
Définition 2.3.2 — Combinaison linéaire. Soit (v1 , v2 , ..., vn ) une famille de vecteurs
n
d’un e.v E. On appelle combinaison linéaire des (vi )i=1...n toute somme ∑ λivi, où
i=1
pour tout i, λi est un réel.
Exemple 2.4
v1 + v2 + v3 est une combinaison linéaire de (v1 , v2 , v3 ).
2v1 − v2 + 3v3 est une autre combinaison linéaire de (v1 , v2 , v3 ).
Exercice 2.3 Le vecteur (3, −1, −3) est-il combinaison linéaire des vecteurs
(1, −1, 2), (5, −3, 1), (−2, 2, −4) ?
et donc (3, −1, 3) est une combinaison linéaire des vecteurs ((1, −1, 2), (5, −3, 1), (−2, 2, −4)).
On remarque ici que le choix des réels a, b, c n’est pas unique.
F = {(x, y, z) ∈ R3 ; x + 2y − z = 0}
3
y, z) ∈ R , On a (x, y, z)
Soit (x, ∈ F ⇐⇒ x = −2y + z
x = −2y + z x = −2 × y + 1 × z
⇐⇒ y = y ⇐⇒ y = 1×y+0×z
z = z z = 0×y + 1 ×
z
x −2 1 −2 1
⇐⇒ y = y 1 + z 0 . Posant u1 = 1
et u2 = 0
z 0 1 0 1
2.4 Famille génératrice, bases et dimension 19
Exercice 2.5 Montrer que la famille {u1 = (0, 1, 1), u2 = (1, 0, 1), u3 = (1, 1, 0)} est
libre ?
v = a1 e1 + · · · + an en
— ces réels s’appellent les coordonnées du vecteur v dans la base (e1 , ..., en ).
Définition 2.4.4 On définit, pour tout entier i = 1, . . . , n , le vecteur ei de Rn par :
Exemple 2.6 {e1 = (1, 0, 0), e2 = (0, 1, 0), e3 = (0, 0, 1)} est la base canonique de R3 .
Corollaire 2.4.3 Tout espace vectoriel de dimension finie, non réduit à {0} admet au
moins une base.
Par convention ∅ est une base de {0}.
Soit u = (x, y, z) ∈ F
2.4 Famille génératrice, bases et dimension 21
x −2y + z −2y z
On a : u ∈ F ⇐⇒ y = y = y + 0
z z 0 z
−2 1
⇐⇒ u = y 1 + z 0 = yu1 + zu2
0 1
⇐⇒ F = vect(u1 , u2 ). Donc la famille B = {u1 , u2 } est génératrice de F.
Comme B est libre :
−2λ1 + λ2 = 0
ie : λ1 u1 + λ2 u2 = 0 =⇒ λ1 = 0 =⇒ λ1 = λ2 = 0,
λ2 = 0
on déduit que B est une base de F. Donc dim F = 2.
1. B1 est une famille à 2 éléments dans R3 (un espace de dimension 3). Ce n’est pas
une base de R3 .
2. De même, B2 à 4 éléments ne peut pas être une base de R3 .
3. B3 est une famille à 3 éléments, il suffit de montrer qu’elle est libre.
Soient u1 = (1, 2, 3), u2 = (0,−1, = (−2,
3), u3 0, 5).
On a:
1 0 −2 0
λ1 u1 + λ2 u2 + λ3 u3 = 0 ⇐⇒ λ1 2 + λ2 −1 + λ3 0 = 0
3 3 5 0
22 Chapitre 2. Espaces vectoriels sur R
λ1 − 2λ3 = 0 λ1 = 2λ3
=⇒ 2λ1 − λ2 = 0 =⇒ λ2 = 2λ1 = 4λ3 =⇒ λ1 = λ2 = λ3 = 0
3λ1 + 3λ2 + 5λ3 = 0 23λ3 = 0 =⇒ λ3 = 0
On déduit que la famille B est libre donc elle constitue une base de R3 .
2.5 Exercices 23
2.5 Exercices
Exercice 2.1 Parmi les ensembles suivants, lesquels sont, ou ne sont pas, des sous-espaces
vectoriels ?
1. E1 = {(x, y, z) ∈ R3 ; x + y + 3z = 0} ;
2. E3 = {(x, y, z,t) ∈ R4 ; x = y = 2z = 4t} ;
3. E4 = {(x, y) ∈ R2 ; xy = 0} ;
4. E5 = {(x, y) ∈ R2 ; x ≥ 0} ;
5. R2 × {0} ;
6. R2 × {0, 1}.
Exercice 2.2 Les vecteurs u suivants sont-ils combinaison linéaire des vecteurs ui ?
1. u = (1, 2) ; u1 = (1, −2), u2 = (2, 3).
2. u = (2, 5, 3) ; u1 = (1, 3, 2), u2 = (1, −1, 4).
3. u = (3, 1, m) ; u1 = (1, 3, 2), u2 = (1, −1, 4) (discuter suivant la valeur de m).
Exercice 2.3
1. Soit la famille S = {a = (1, 0, 0), b = (0, 1, 0), c = (2, 5, 0)}.
S est-elle libre ? génératrice de l’espace R3 ?
2. Considérons les vecteurs u = (1, 4, −3), v = (−4, −4, 8) et w = (−3, 0, 5).
La famille {u, v, w} est-elle libre ? génératrice de R3 ?
P = {(x, y, z) ∈ R3 ; 2x + 3y − z = 0}.
Proposition 3.1.1 Soient E et F deux espaces vectoriels. f est une application linéaire
de E dans F ssi :
2. f (0E ) = 0F
3. ∀u ∈ E, f (−u) = − f (u)
Exemple 3.1
Im( f ) = { f (u) | u ∈ E}
ker( f ) = {u ∈ E | f (u) = 0F }
f (x, y) = (x + y, x − y).
Donc pour n’importe quel (u, v) ∈ R2 on trouve un antécédent (x, y) = ( u+v u−v
2 , 2 ) qui
vérifie donc f (x, y) = (u, v). D’où Im f = R2 .
3.2 Image, noyau et rang 27
f (x, y) = (x + y, x − y).
1 0
On note e1 = , e2 = la base canonique de R2 .
0 1
D’après le théorème précédent,
Or
1 1
f (e1 ) = = f1 , f (e2 ) = = f2
1 −1
Ainsi, la famille génératrice trouvée { f1 , f2 } est libre (ie : f1 et f2 ne sont pas propor-
tionnels) ; Alors la famille { f1 , f2 } est une base de Im f et donc dim(Im f ) = 2.
Théorème 3.2.2 — Théorème du rang. Soit f ∈ L (E, F), avec E espace vectoriel
de dimension finie et F espace vectoriel quelconque. Alors on a l’égalité suivante :
f (x, y) = (x + y, x − y).
0
On a : ker f = =⇒ f est injective
0
D’après le théorème du rang, on a :
3.3 Exercices
Exercice 3.1 Dire si les applications suivantes sont des applications linéaires :
1. f (x, y, z) = (2x − y + z, x − z).
2. f (x, y) = (x + y, x − 2y, 0).
3. g(x, y) = (x + y, x − 2y, 1).
4. h(x, y) = x2 − y2 .
f (x, y, z) = 2x − y + 3z.
1. Décrire Ker( f ).
2. Démontrer que Ker( f ) = vect{(1, 2, 0), (0, 3, 1)}.
3. Donner une base de Ker( f ) et en déduire sa dimension.
4. Quelle est le rang de f , rg( f ).
Exercice 3.4
Déterminer parmi les applications linéaires suivantes les quelles sont des endomorphismes,
des automorphismes, des applications injectives et des applications surjectives :
1. f (x, y) = (3x + y, x − y).
1
2. f (x, y) = (3x + y, x + y).
3
3. f (x, y, z) = (x + 2y − z, x − z)
4. f (x, y) = (x + y, x − y, 2x + y) ;
5. f (x, y, z) = (x + 2y + z, 4x − z, −x + 2y + 2z)
6. Pour chaque application ci-dessus, déterminer le rg( f ).
4. Matrices
4.1 Définitions
Définition 4.1.1
— Une matrice A est un tableau d’éléments de R.
— Elle est dite de taille n × p si le tableau possède n lignes et p colonnes.
— Le coefficient situé à la ième ligne et à la jème colonne est noté ai, j .
Définition 4.1.2
— Deux matrices sont égales lorsqu’elles ont la même taille et que les coefficients
correspondants sont égaux.
— L’ensemble des matrices à n lignes et p colonnes à coefficients dans R est noté
Mn,p (R).
a1,1 a1,2 . . . a1,n
a2,1 a2,2
. . . a2,n
.. .. ... ..
. . .
an,1 an,2 . . . an,n
— De même, une matrice qui n’a qu’une seule colonne (p = 1) est appelée matrice
colonne. On la note
a1,1
a2,1
A = .. .
.
an,1
— La matrice (de taille n × p) dont tous les coefficients sont des zéros est appelée la
matrice nulle et est notée 0n,p ou plus simplement 0. Dans le calcul matriciel, la
matrice nulle joue le rôle du nombre 0 pour les réels.
— La matrice carrée suivante s’appelle la matrice identité :
1 0 ... 0
0 1 ... 0
In =
.... . . ..
. . . .
0 0 ... 1
Ses éléments diagonaux sont égaux à 1 et tous ses autres éléments sont égaux à 0.
Elle se note In ou simplement I. Dans le calcul matriciel, la matrice identité joue un
rôle analogue à celui du nombre 1 pour les réels.
a11 0 · · · 0
. .
a21 a22 . . ..
L= . .. . .
..
. . 0
an1 an2 · · · ann
Autrement dit :
i < j =⇒ ai j = 0.
4.4 Opérations sur les matrices 33
Autrement dit :
i > j =⇒ ai j = 0.
Une matrice qui est triangulaire inférieure et triangulaire supérieure est dite diago-
nale.
a11 0 . . . 0
. .
0 a22 . . ..
D= . .. ..
..
. . 0
0 . . . 0 ann
Autrement dit :
i 6= j =⇒ ai j = 0.
Exemple 4.2
Matrice
triangulaire
inférieure Matrice triangulaire supérieure Matrice
diagonale
4 0 0 1 0 0
0 −1 0 5 1 0 −1 0
0 −2
3 −2 3 0 0 2
ci j = ai j + bi j .
Exemple 4.4
1 2 3 2 4 6
Si A= et α =2 alors αA = .
0 1 0 0 2 0
c11 c12
On dispose d’abord le produit correctement : la matrice obtenue est de
c21 c22
taille 2 × 2.
1 2
N
−1 1 ←− 3 × 2
1 1
1 2 3 c11 c12
2 × 3 −→ ←− 2 × 2
2 3 4 c21 c22
avec
c11 = (1 × 1) + (2 × (−1)) + (3 × 1) = 2
c12 = (1 × 2) + (2 × 1) + (3 × 1) = 7
c21 = 2 × 1 + 3 × (−1) + 4 × 1 = 3
36 Chapitre 4. Matrices
c22 = 2 × 2 + 3 × 4 + 4 × 1 = 11
Un exemple intéressant est le produit d’un vecteur ligne par un vecteur colonne :
v1
v2
u = u1 u2 · · · un v = ..
.
vn
Alors u.v est une matrice de taille 1 × 1 dont l’unique coefficient est
u1 v1 + u2 v2 + · · · + un vn
Pièges à éviter :
AB 6= BA
Exemple 4.5 On a
5 1 2 0 14 3
=
3 −2 4 3 −2 −6
mais
2 0 5 1 10 2
= .
4 3 3 −2 29 −2
2- AB = 0 n’implique pas A = 0 ou B = 0.
On peut avoir A 6= 0 et B 6= 0 mais AB = 0.
Exemple 4.6
0 −1 2 −3 0 0
A= B= et AB = .
0 5 0 0 0 0
4.4 Opérations sur les matrices 37
3- AB = AC n’implique pas B = C.
On peut avoir AB = AC et B 6= C.
Exemple 4.7
0 −1 4 −1 2 5
A= B= C=
0 3 5 4 5 4
et
−5 −4
AB = AC = .
15 12
Proposition 4.4.2
1. A(BC) = (AB)C : associativité du produit
2. A(B + C) = AB + AC et (B + C)A = BA + CA : distributivité du produit
par rapport à la somme
3. A · 0 = 0 et 0 · A = 0.
Définition 4.4.4 Pour tout A ∈ Mn (R), on définit les puissances successives de A par
Autrement dit,
A p = |A × A ×
{z· · · × A}
p facteurs
.
1 0 1
Exercice 4.3 Calculer A p avec A = 0 −1 0.
0 0 2
On calcule A2 , A3 et A4 et on obtient :
1 0 3 1 0 7
A2 = 0 1 0 A3 = A2 × A = 0 −1 0
0 0 4 0 0 8
1 0 15
A4 = A3 × A = 0 1 0 .
0 0 16
38 Chapitre 4. Matrices
4.4.4 La transposition
Définition 4.4.5 La matrice transposée A ∈ Mm,n (R) est la matrice notée AT ∈ Mn,m (R)
, obtenue en échangeant les lignes et les colonnes de A.
Soit A la matrice de taille n × p
a11 a12 . . . a1p
a21 a22 . . . a2p
A = .. .. .
..
. . .
an1 an2 . . . anp
Exemple 4.8
T
1 2 3 1 4 −7
4 5 −6 = 2 5 8
−7 8 9 3 −6 9
1
T
(1 − 2 5) = −2
5
4.4.5 La trace
Dans le cas d’une matrice carrée de taille n × n, les éléments a11 , a22 , . . . , ann de la
diagonale principale sont appelés les éléments diagonaux.
Définition 4.4.6 La trace de la matrice carrée A est le nombre obtenu en addition-
nant les éléments diagonaux de A. Autrement dit,
Exemple 4.9
2 1
— Pour A = , tr(A) = 2 + 5 = 7.
0 5
1 1 2
— Pour B = 5 2 8 , tr(B) = 1 + 2 − 10 = −7.
11 0 −10
AT = −A,
Exemple 4.11
0 4 2
0 −1 −4 0 −5
1 0
−2 5 0
Remarquons que les éléments diagonaux d’une matrice antisymétrique sont toujours
tous nuls.
Exemple 4.12 Toute matrice est la somme d’une matrice symétrique et d’une matrice
antisymétrique.
40 Chapitre 4. Matrices
AB = In et BA = In
A−p = (A−1 ) p = A −1 −1 −1
| A {z· · · A } .
p facteurs
1 − 23
Il n’y a donc qu’une seule matrice possible, à savoir B = .
0 13
Pour prouver qu’elle convient, il faut aussi montrer l’égalité BA = I...
La matrice A est donc inversible et
1 − 23
−1
A =
0 13
.
(A−1 )−1 = A
1 2
Exercice 4.5 Calculer l’inverse de la matrice A =
0 3
La méthode consiste à faire des opérations élémentaires sur les lignes de la matrice
A jusqu’à la transformer en la matrice identité I par les étapes suivantes :
−1 2 2
On applique la méthode de Gauss pour faire apparaître des 0 sur la première colonne,
d’abord sur la deuxième ligne par l’opération élémentaire L2 ← L2 − 4L1 qui conduit à la
matrice augmentée :
1 2 1 1 0 0 L1
0 −8 −5 −4 1 0 L2 ←L2 −4L1
−1 2 2 0 0 1 L3
puis
1 2 1 1 0 0 L1
0 1 5 1 −1 0 L2
8 2 8
0 0 1 −2 1 2 L3 ←2L3
Il ne reste plus qu’à remonter pour faire apparaître des zéros au-dessus de la diagonale :
1 2 1 1 0 0 L1
0 1 0 7 − 3 − 5 L2 ←L2 − 58 L3
4 4 4
0 0 1 −2 1 2 L3
puis
1 0 0 − 12 21 1
2 L1 ←L1 −2L2 −L3
0 1 0 7 −3 −5 L2
4 4 4
0 0 1 −2 1 2 L3
Ainsi l’inverse de A est la matrice obtenue à droite et après avoir factorisé tous les
coefficients par 41 , on a obtenu :
−2 2 2
1
A−1 = 7 −3 −5
4
−8 4 8
Pour se rassurer sur ses calculs, on n’oublie pas de vérifier rapidement que
A × A−1 = I
.
44 Chapitre 4. Matrices
4.8 Exercices
Calculer lamatriceC telle que C− 2A + 3B = 0, dans les cas suivants :
Exercice 4.1
2 1 5 −2 3 −1
1. A = ;B=
7 −3 −5 8 4 −6
2 1 −2 3
2. A = 7 −3 ; B = 8 4
5 −5 −1 −6
2 3 −3 1 2 −2
3. A = 6 −4 9 ; B = 4 −3 6
−9 12 −2 −6 8 −1
1 2 −1 1 2 3 1 0 −1
Exercice 4.3 Soient A1 = 3 0 4 ; A2 = 2 3 1 ; A3 = 2 1 0
−2 1 −1 −3 1 2 −1 1 −2
des matrices carrées. Pour i = 1, 2, 3
1. Calculer la transposée de Ai .
2. Calculer la trace de Ai .
3. Trouver une matrice symétrique Bi et une matrice antisymétrique Ci telles que :
Ai = Bi +Ci .
1 2 3 2 4 1
1 −1 1 −2
Exercice 4.4 Soient A = ;B= ; C = 0 1 2 ; D = 2 5 1 ;
2 −3 3 −6
0 4 6 1 2 1
des matrices carrées. En utilisant la méthode du pivot de Gauss vérifier si ces matrices sont
inversibles et calculer, si c’est possible, leurs inverses.
5. Matrices et applications linéaires
rang(v1 , . . . , v p ) = dimVect(v1 , . . . , v p )
0 1 1
rang(v1 , v2 , v3 ) ≥ rang(v1 , v2 ) = 2
λ1 v1 + λ2 v2 + λ3 v3 = 0
1 2 − 12 0
A=
2 4 −1 0
rang(A) = 1
Remarque 5.2.1 Soit A ∈ Mm,n (R) une matrice de n lignes et m colonnes, alors
Proposition 5.2.2
rang(A) = rang(AT )
Exemple 5.1 — Matrice échelonnée par colonnes. Les ∗ désignent des coefficients
quelconques, les + des coefficients non nuls :
+ 0 0 0 0
∗ 0 0 0 0
E = ∗ + 0 0 0
∗ ∗ + 0 0
∗ ∗ ∗ + 0
Proposition 5.3.1 Le rang d’une matrice échelonnée par colonnes est égal au nombre
de colonnes non nulles.
Par exemple, dans la matrice échelonnée E, 4 colonnes sur 5 sont non nulles, donc rang(E) = 4 .
Proposition 5.3.2 Le rang d’une matrice échelonnée par lignes est égal au nombre
de lignes non nulles.
Par exemple, dans l’exemple ci-dessus, la matrice A a 4 lignes sur 4 non nulles, donc
rang(E) = 4 .
La matrice B a 3 lignes sur 4 non nulles, donc rang(E) = 3 .
La matrice C a 2 lignes sur 4 non nulles, donc rang(E) = 2 .
Méthodologie
Proposition 5.3.3 — Opérations sur les colonnes conservant le rang. Le rang
d’une matrice ayant les colonnes C1 ,C2 , . . . ,C p n’est pas modifié par les trois opérations
élémentaires suivantes :
1. Ci ← λCi avec λ 6= 0 : on peut multiplier une colonne par un scalaire non nul.
2. Ci ← Ci + λC j avec λ ∈ R (et j 6= i) : on peut ajouter à la colonne Ci un multiple
d’une autre colonne C j .
3. Ci ↔ C j : on peut échanger deux colonnes.
Proposition 5.3.4 — Opérations sur les lignes conservant le rang. Le rang d’une
matrice ayant les lignes L1 , L2 , . . . , Ln n’est pas modifié par les trois opérations élémen-
5.3 Matrice échelonnée 49
taires suivantes :
1. Li ← λ Li avec λ 6= 0 : on peut multiplier une ligne par un scalaire non nul.
2. Li ← Li + λ L j avec λ ∈ R (et j 6= i) : on peut ajouter à la ligne Li un multiple
d’une autre colonne L j .
3. Li ↔ L j : on peut échanger deux lignes.
rang(A) = rang(B3 ) = 3 .
rang(A) = rang(A2 ) = 3 .
50 Chapitre 5. Matrices et applications linéaires
Théorème 5.3.5 — Matrice inversible et rang. Une matrice carrée de taille n est
inversible ou régulière ou encore non singulière si et seulement si elle est de rang n.
f (e1 ) . . . f (e j ) . . . f (e p )
f1 a11 a1 j ... a1p
f2 a21 a2 j ... a2p
MatB,B0 ( f ) = ..
.. .. .. ..
. . . . .
fn an1 an j ... anp
On a donc,
x
2 −1 1
f (x, y, z) = y
3 2 −3
z
5.5 Changement de bases 51
B = Q−1 AP
Exercice 5.5 Soit u l’application linéaire de R3 dans R2 dont la matrice dans leur base
canonique respective (B3 et B2 ) est
2 −1 1
A= .
3 2 −3
Soient B3 = {e1 , e2 , e3 }
la base
canonique
3 B2 = { f1 , f2 } celle de R2 .
de R et
0 1 1
Soient B3 = e1 = 1 , e2 = 0 , e3 = 1 une base de R3
0 0 0 0
1 1 0
5.5 Changement de bases 53
1 1 1
et B2 = f1 = 2
0 0 0 1
, f2 = 2 une base de R2 . Quelle est la matrice de u dans
1 −1
ces nouvelles bases ?
Matrices de passage :
0 1 1
1 1 1
P = PB3 ,B30 = 1 0 1 et Q = PB2 ,B20 = .
2 1 −1
1 1 0
Si B est la matrice de u dans les nouvelles bases, alors la formule du changement de base
nous dit que B = Q−1 AP. Or,
−1 1 1
Q =
1 −1
de sorte que
−1 3 6
B= .
1 3 −4
B = P−1 AP
.
54 Chapitre 5. Matrices et applications linéaires
5.6 Exercices
Exercice 5.1 Monter que deux matrices semblables ont même rang, même trace et même
déterminant.
Exercice 5.2 On dit que deux matrices A, B ∈ Mn,p (R) sont équivalentes si et seulement
s’il existe P matrice carrée inversible de format n et Q matrice carrée inversible de format
p telles que
B = QAP.
1. Montrer que
rang(A) = rang(B).
2. Montrer que si deux matrices sont semblables alors elles sont équivalentes.
3. La réciproque est-elle vraie ? dans le cas contraire donner un contre exemple.
Exercice 5.3 Soient trois vecteurs u1 ,u2 ,u3 formant une base de R3 . On note f l’applica-
tion linéaire définie par
det(A) =a11 a22 a33 + a12 a23 a31 + a13 a21 a32
− a31 a22 a13 − a32 a23 a11 − a33 a21 a12
56 Chapitre 6. Déterminants
det A =a11 a22 a33 + a12 a23 a31 + a13 a21 a32
−a31 a22 a13 − a32 a23 a11 − a33 a21 a12
2 1 0
Exercice 6.1 Calculer le déterminant de la matrice A = 1 −1 3.
3 2 1
det A = 2 × (−1) × 1 + 1 × 3 × 3 + 0 × 1 × 2
−3 × (−1) × 0 − 2 × 3 × 2 − 1 × 1 × 1 = −6.
déterminent un parallélogramme.
Exemple 6.1
6 5 4 6 1 4
7 −10 −3 = 5 × 7 −2 −3
12 25 −1 12 5 −1
58 Chapitre 6. Déterminants
3 2 4 − 3 3 2 4 3 2 3
7 −5 3 − 2 = 7 −5 3 − 7 −5 2
9 2 10 − 4 9 2 10 9 2 4
4 2 8 4 2 4
3 −5 6 = 2 × 3 −5 3 = 0
5 2 10 5 2 5
Soit A ∈ Mn (R) une matrice ayant les colonnes C1 ,C2 , . . . ,Cn . On note E la matrice
obtenue par une des opérations élémentaires sur les colonnes, qui sont :
1. Ci ← λCi avec λ 6= 0 : E est obtenue en multipliant une colonne de A par un scalaire
non nul. Alors : det(E) = λ1 det(A)
2. Ci ← Ci + λC j avec λ ∈ R (et j 6= i) : E est obtenue en ajoutant à une colonne de A
un multiple d’une autre colonne de A. Alors : det(E) = det(A)
3. Ci ↔ C j : E est obtenue en échangeant deux colonnes distinctes de A. Alors :
det(E) = − det(A).
0 3 2
det(A) = 1 −6 6
5 9 1
= 165
3. det AT = det(A)
1 2 3
Exemple 6.2 Soit A = 4 2 1. Calculons A32 et C32 .
0 1 1
1 3
A32 = C32 = (−1)3+2 det(A32 ) = (−1) × (−11) = 11.
4 1
Théorème 6.4.1
1. Formule de développement par rapport à la ligne i :
n n
det(A) = ∑ (−1)i+ j ai j det(Ai j ) = ∑ ai jCi j
j=1 j=1
4 0 3 1
4 2 1 0
Exercice 6.3 Calculer : det(A) =
0 3 1 −1
1 0 2 3
= 83
et donc
1 −1 1
1 1
A−1 = · [Com(A)]T = 1 1 −1
det(A) 2
−1 1 1
det(A) = det(v1 , v2 , . . . , vn ) 6= 0.
64 Chapitre 6. Déterminants
6.7 Exercices
Exercice 6.1 Calculer les déterminants suivants :
1 0 6
7 11
det(A) = ; det(B) = 3 4 15;
−8 4
5 6 21
0 1 1 0
2 −1 3
1 0 0 1
det(C) = ; det(D) = 3 3 0.
1 1 0 1
1 −2 3
1 1 1 0
Exercice 6.4 Calculer l’inverse des matrices suivantes par la méthode du Pivot de Gauss.
1 2 3
7 11
A= ; B = 2 3 1;
−8 4
3 1 2
1 2 −0
C = 1 −1 1 .
0 −2 3
Exercice 6.5 Calculer l’inverse (dans le cas où c’est possible) des matrices suivantes par
la méthode des comatrices.
1 0 6
3 5
A= ; B = 3 4 15;
−1 9
5 6 21
0 2 1 2 −1 3
C = 1 −1 0 ; D = 3 3 0.
3 1 −2 1 −2 3
7. Systèmes linéaires
ax + by + cz = d, (a, b, c) 6= (0, 0, 0)
On a
1 0 2 6
A = −3 4 6 B = 30
−1 −2 3 8
avec les matrices de cramer
6 0 2 1 6 2 1 0 6
A1 = 30 4 6 A2 = −3 30 6 A3 = −3 4 30
8 −2 3 −1 8 3 −1 −2 8
et
det(A) = 44 det(A1 ) = −40 det(A2 ) = 72 det(A3 ) = 152.
La solution est alors
det(A1 ) 10 det(A2 ) 18 det(A3 ) 38
x1 = =− x2 = = x3 = =
det(A) 11 det(A) 11 det(A) 11
68 Chapitre 7. Systèmes linéaires
X = A−1 B
Nous avons un coefficient 1 devant le x de la première ligne. On dit que nous avons un
pivot en position (1, 1) (première ligne, première colonne). Ce pivot sert de base pour
éliminer tous les autres termes sur la même colonne.
Par les opération L2 ← L2 − 2L1 puis L3 ← L3 + L1 : On obtient un système équivalent
plus simple :
x +y +7z = −1
−3y −9z = −3 L2 ←L2 −2L1
−2y −2z = −6
L3 ←L3 +L1
On continue ainsi
x +y +7z = −1 x +y +7z = −1
y +3z = 1 y +3z = 1
4z = −4 L3 ←L3 +2L2 z = −1 L3 ← 14 L3
x +y +7z = −1
y +3z = 1
z = −1 L3 ← 14 L3
Le système est maintenant sous forme échelonnée. Il reste à le mettre sous la forme
échelonnée réduite.
x +y = 6 L1 ←L1 −7L3
y = 4 L2 ←L2 −3L3
z = −1
7.5 Exercices
Exercice 7.1 Résoudre les systèmes suivants
x + y + z = 0
x − y = 0
x + 4y + z = 0.
x + y + 2z = 5
x − y − z = 1
x + z = 3.
3x − y + 2z = a
−x + 2y − −3z = b
x + 2y + z = c.
t 1
1. Discuter le rang de A suivant les valeurs de a.
2. Pour quelles valeurs de a le système (S) est-il de Cramer ?
3. Lorsqu’il est de Cramer, résoudre (S) avec un minimum d’opérations (on pourra
montrer d’abord que l’on a nécessairement x = y = z = t).
4. Retrouver 3 par application des formules de Cramer.