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Introduction
LES QUANTITATIVISTES
Jean Bodin John Locke David Hume
(1529-1596), (1632-1704) (1711-1776)
Adam Smith David Ricardo Jean Baptiste Say
(1723-1790) (1772-1823) (1767-1832)
John Stuart Mill Alfred Marshall Irving Fisher
(1806-1873) (1842-1924) (1867-1947)
…
Ils ont pratiquement tous défendu les mêmes idées sur le plan monétaire,
à savoir :
Prof : F.HAMDI 1
SECTION 1 : Le contexte historique de l’émergence de la théorie
quantitative de la monnaie
Or, la question que l’on doit poser est la suivante : comment les
économistes de l’époque ont-ils expliqué cette révolution des prix ?
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Dans ce contexte, un économiste mercantiliste français, Jean Badin
(1529-1596), avait donné une autre explication à la grande révolution des prix,
c’est l’arrivée massive des métaux précieux de 1’amérique vers l’Europe
occidentale. A ce titre, Bodin pourrait être considéré comme le premier
économiste qui après avoir observé les deux phénomènes. L’arrivée massive
des métaux précieux et la grande révolution des prix a établi un lien de
causalité entre eux. Selon lui, puisque ces deux phénomènes, se sont produits
dans les mêmes pays et durant la même période, il y a de fortes chances que
le second phénomène l’inflation soit expliqué parle premier : l’arrivée massive
des métaux précieux.
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de soulever pour voir la réalité de l’activité économique qui est celle d’un troc,
car pour lui « les produits d’échangent contre les produits ». Par conséquent,
la monnaie est considérée par les classiques comme une variable exogène,
extérieure par rapport à la sphère réelle.
Ce qui signifie que la monnaie est neutre par rapport à la sphère réelle. En
ce sens que la monnaie ne peut avoir aucun effet sur 1’activité réelle d’une
économie, la production, la croissance, l’emploi, etc…
Pour les classiques, non seulement la monnaie n’a pas d’effet sur la sphère
réelle, mais elle n’a aucune signification en soi, et elle n’a aucun rôle en
dehors de celui de faciliter les échanges. John Stuart Mill économiste
classique montre ceci par la citation suivante: « il n’est pas dans l’économie
d’une société quelque chose de plus insignifiant en soi que la monnaie, si on
la considère autrement que comme un mécanisme pour faire vite et
commodément ( simplement), ce que l’on pourrait faire moins vite et moins
commodément s’il n’existait pas ».
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Ainsi, si pour les classiques, la sphère monétaire est séparée de la sphère
réelle de l’économie, et si la monnaie ne peut avoir aucun effet sur l’activité
réelle de 1’économie. Le seul lien qui peut exister entre la sphère monétaire
et la sphère réelle est le niveau général de prix. Par conséquent et selon les
classiques, une augmentation de la quantité de monnaie en circulation ne peut
avoir pour seul effet qu’une augmentation du niveau général des prix.
Or, si la monnaie n’a pas d’effet que sur le niveau général des prix et si
elle n’a pas de rôle que celui de faciliter les échanges, les classiques vont
conclure qu’elle ne pourrait être demandée pour elle- même. La citation
suivante de l’économiste néoclassique Léon Walras confirme cette idée : « le
besoin que l’on a de monnaie n’est autre chose que le besoin de marchandises
que l’on achètera avec cette monnaie ».
1. L’équation de Ricardo
M
P
T
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En partant de l’hypothèse de la dichotomie entre la sphère monétaire M et
la sphère réelle T, M et T évoluent alors de manière indépendante l’une de
l’autre puisque M dépend des mines d’or et d’argent disponibles et T dépend
des facteurs réels comme le volume du travail, la population active, le progrès
technique etc…,
Et puisque selon les classiques M ne peut avoir aucun effet sur T. Ricardo
va conclure que toute augmentation de M a pour seul effet une augmentation
de P, le niveau moyen des prix.
2. L’équation de Fisher
L’apport principal de Fisher est représenté par son équation dite de Fisher
ou de la théorie quantitative de la monnaie. Il part de la remarque que dans
toute opération d’achat ou de vente il y a une égalité entre la valeur de la
monnaie est celle du bien acheté ou vendu. Or, si on étale l’analyse sur une
année, cela va donner lieu à la même égalité entre la quantité de monnaie
multiplié par sa vitesse de circulation et le volume des transactions multiplié
par le niveau général des prix.
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Et constatant l’importance prise par la monnaie scripturale, Fisher va
ajouter M’ qui correspond à la quantité de monnaie scripturale en circulation
et V’ qui correspond à la vitesse de circulation de la monnaie scripturale.
L’équation de Fisher prendra la forme suivante :
M .V M '.V ' PT
.
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La citation suivante de Fisher illustre parfaitement cette idée : un volume
de monnaie supérieur achetant le même volume de marchandises, il faut que
les prix montent. C’est exactement comme du beurre que l’on étend sur du
pain. Si l’on met plus de beurre il faut que la couche soit plus épaisse... Si on
dispose de moins de beurre, la couche va être plus mince
3. L’équation de Marshall
M P.K.Y
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variation de M, ne peut avoir d’effet que sur P le niveau général des prix.
Sur le plan théorique, elle va être critiquée sur l’une des principales
hypothèses de 1’équation de Fisher à savoir la constance, de la vitesse de
circulation de la monnaie, qui selon les adversaires de la théorie quantitative
de la monnaie varie sur le court terme contrairement à ce que pensent les
classiques. Alors que sur le plan des faits empiriques, et après la première
guerre mondiale des flux monétaires importants vont circuler entre les nations
sans que cela ne donne lieu à une augmentation ou une diminution du niveau
général des prix. Ce qui contredit totalement les conclusions de la TQM. Ce
sont ces critiques théoriques et empiriques qui vont affaiblir la TQM et qui
vont ainsi ouvrir la voie à l’avènement de la théorie keynésienne.
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