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politiques
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2.2. L’économie comme art ou la politique économique ............................................. 22
2.3. L’économie comme morale ou l’économie normative .......................................... 22
III. La méthodologie de la science économique ....................................................................... 22
A. Qu’est ce que une science ? ................................................................................................. 23
B. L’économie politique est –elle une science ? ..................................................................... 24
C. La méthodologie économique ............................................................................................. 25
1. Observation des faits ....................................................................................................... 25
2. Elaboration des hypothèses ............................................................................................ 26
3. Vérification des hypothèses ............................................................................................ 26
Section I. Les intervenants de la vie économique ................................................................... 27
A. Les opérations et les flux économiques ............................................................................. 30
Flux monétaires : Rémunération et Dépenses de consommation. ........................................... 31
A- La Valeur ajoutée… .......................................................................... Erreur ! Signet non défini.
B-- L'accélérateur d'investissements ............................................................................................. 50
A. La théorie du besoin
1. Les lois de Gossen
- Première loi : Loi de la stabilité des besoins
- Deuxième loi : Loi de la comparabilité subjective des besoins
2. Les lois d’Engel
B. L’utilité économique
C. La théorie des biens
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1. L’emploi
2. La durabilité
3. La substituabilité
4. La complémentarité
A. Micro-économie / macroéconomie
1. L’optique Micro économique
2. L’optique Macro économique
3. L’optique Méso économique
B. Individualisme / holisme
1. Individualisme
2. Holisme
C. La science, l’art et la morale
1. L’économie comme science ou économie positive
2. L’économie comme art ou la politique économique
3. L’économie comme morale ou l’économie normative
- Les ménages
- Les sociétés et quasi sociétés non financières
- Les sociétés financières
- Les administrations publiques
- Les administrations privées
- Le reste du monde
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C. Le circuit complexe
A. La Valeur ajoutée…
B. La VA est la base de calcul des indicateurs économiques fondamentaux
A. Le multiplicateur de revenus
B. L'accélérateur d'investissements
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Introduction
Les individus et les groupes ont un grand nombre de besoins, mais la plupart des ressources
nécessaires à leur satisfaction se rencontrent en quantité limitée. Le problème économique
consiste, pour des individus et des groupes, à hiérarchiser leurs besoins, puis à effectuer des
arbitrages entre ces besoins sous la contrainte de leurs ressources disponibles.
L’activité économique a comme but la satisfaction des besoins. L’aptitude à satisfaire un besoin
s’appelle l’utilité. Les biens capables de satisfaire les besoins, ou si l’on veut encore, doués
d’utilité, sont les biens économiques. Nous allons consacrer à ces trois notions intimement liées
ce deuxième élément.
1. La notion de besoin
Chaque individu a des besoins qu’il cherche à satisfaire. Ces besoins peuvent être regroupés
en différentes catégories.
Les besoins primaires : Ce sont les besoins vitaux liés à la nature physiologique de
l’être humain.
Les besoins secondaires : ce sont des besoins sociaux liés au fait que l’être humain
vive en société.
Le besoins individuels : Ce sont des besoins propres à chaque individu.
Les besoins collectifs : Ce sont des besoins satisfaits par des biens utiles à plusieurs
personnes en même temps.
L’observation des lois qui gouvernent les besoins a donné lieu à des analyses importantes.
Loi de la satiabilité des besoins : L’intensité d’un besoin diminue au fur et à mesure qu’il
est satisfait ; au-delà d’une certaine satisfaction, le besoin est saturé, il peut même donner à une
« désutilité ». Néanmoins certains besoins font l’exception et ne diminuent pas avec leur
satisfaction, c’est le cas du besoin de musique, des besoins intellectuels, le besoin d’information
sur l’actualité économique qui se développe avec la compréhension des mécanismes
économiques.
Loi de la comparabilité des besoins : tout individu raisonnable est capable d’établir une
hiérarchie dans l’intensité de ses besoins. Cela signifie qu’un consommateur, disposant d’un
certain nombre de bien, pour satisfaire des besoins divers, est à tout moment capable d’opérer
une sélection et de déterminer un ordre d’urgence.
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Les lois d’Engel
Ernest Engel a écrit en 1857 un ouvrage portant sur les rapports de production et de
consommation. Le problème qu’il s’est posé, est le suivant : étudiant les budgets des ouvriers,
Engel a cherché comment varieraient les dépenses de consommation suivant la grandeur du
revenu. Trois propositions doivent être retenues :
- La part du revenu affectée aux dépenses d’alimentation est d’autant plus grande que le
revenu est plus petit ;
- La part affecté aux autres besoins (éducation, distribution, charité …) augmente avec le
montant du revenu.
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La satiabilité : l’intensité d’un besoin diminue au fur et à mesure qu’il est satisfait ; au-
delà d’une certaine intensité de satisfaction, le besoin se trouve saturé.
2. L’utilité économique
Dans la langue ordinaire, le mot utile est pris dans un sens spécial et s’oppose à ce qui est
superflu, ou simplement agréable, ou nuisible soit au point de vue physique soit au point de vue
morale.
Les économistes ont proposé à la place du mot utilité un certain nombre d’autres expressions :
ophélimité, désirabilité, valeur d’usage, ou utilité économique. L’utilité économique d’un bien
pour un individu, « c’est l’intensité du désir que cet individu éprouve de se procurer ce bien à
un moment donné et dans des conditions déterminées. »
Il résulte de la définition précédente que l’utilité économique d’un bien présente les
caractéristiques suivantes :
L’utilité est subjective : Elle n’est pas une propriété objective inhérente à un bien et
provenant de sa nature ;
Elle est liée au caractère économique du bien : les biens économiques, c'est-à-dire les
biens appropriés susceptibles d’être vendus ou achetés, ont seuls une utilité économique.
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3. La notion de bien
Les besoins humains sont satisfaits par des biens (biens matériels et services). On distingue,
parmi les biens, les biens libres et les biens économiques :
Les biens économiques comprennent toutes les choses disponibles que les hommes jugent aptes
à satisfaire directement ou indirectement un de leurs désirs. Un bien est dit économique s’il
répond aux trois caractéristiques suivantes :
La notion de rareté signifie qu’il existe un écart entre ce que les individus désirent et ce qui peut
être effectivement produit.
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L’emploi : Il permet de distinguer entre les biens de production (appelé également biens
d’investissement ou encore biens capitaux) et les biens de consommation (ou encore biens
directs ou du premier degré).
La distinction entre les deux marque la frontière entre ce qui est du capital et ce qui n’en est
pas, c'est-à-dire, ce qu’on appelle le revenu, le premier procurant le second. Cependant « un
capital est un ensemble ordonné à une fin et organisé pour l’atteindre » (Perroux). Ainsi, une
poule est un capital si on consomme ses œufs, elle est un revenu si on décide d’en faire un plat.
La durabilité : Certains biens peuvent durer très longtemps, ou même sont quasi
éternels, ce sont les biens durables. D’autres durent moins longtemps parce qu’ils sont atteints
par une certaine usure de fait du temps qui passe ou de l’usage qui en est fait ; ce sont des biens
semi-durables. Il existe enfin des biens qui s’évanouissent dès le premier usage. Il y a aussi des
biens qui disparaissent par non usage, les services, qui n’étant pas stockables.
La substituabilité : On dit de plusieurs biens qu’ils sont substituables, s’ils peuvent être
remplacés les uns par les autres pour satisfaire le besoin du consommateur, ou même du
producteur. Ils sont parfaitement ou imparfaitement substituables selon que le besoin est
satisfait dans les mêmes conditions ou, au contraire au prix d’une moindre satisfaction.
La complémentarité n’est jamais constante dans le temps ou dans l’espace. Il existe aussi des
complémentarités subjectives et objectives. Elle est objective, s’il n’est pas techniquement
possible de satisfaire certain besoin avec tel bien sans tel autre. Elle est subjective si
l’association des biens résulte d’une appréciation d’une préférence de l’utilisateur.
Un bien économique est un bien ou un service obtenu grâce au travail de l’homme qui permet
d’assurer la transformation de ressources (le capital, les ressources naturelles). Or les ressources
disponibles se trouvent en quantité limitée. Elles sont rares. Du fait de la rareté des ressources,
toute activité économique nécessite de faire des choix et donc des renonciations car choisir un
bien, c’est se priver des satisfactions que d’autres biens auraient procurées.
4. L’arbitrage économique
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Les choix des individus sont déterminés par des intérêts personnels. Pour réaliser des choix
économiques, les agents hiérarchisent leurs besoins. En fonction de leurs ressources en temps
et en argent, de leurs préférences, ils peuvent opérer un classement différent de la satisfaction
de leurs besoins économiques.
Les ménages disposent de leurs revenus, l’État dispose de son budget et les entreprises de leurs
recettes.
Les agents économiques effectuent des choix afin de maximiser leur satisfaction en fonction de
leurs moyens. L’économie est l’analyse de ces choix. Ces choix sont des arbitrages
économiques entre différentes possibilités.
Les agents économiques sont considérés comme rationnels. C’est la rationalité qui guide leurs
arbitrages.
B. Définition de l’économie
L’économie est un observatoire de la réalité matérielle de l’homme. Elle représente pour cela
une masse de connaissances théoriques sur l’activité humaine accumulée à travers l’histoire.
Il est certain que la conception de l’économie politique a beaucoup évolué depuis cette première
définition qu’aucun économiste contemporain ne pourrait accepter.
La conception même de l’économie politique est passée sommairement par trois phases :
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Si l’on part de la conception des économistes classiques à la fin du 18è siècle, et au début du
19è siècle, l’économie était conçue comme la science des richesses. A. Smith intitulait son
ouvrage de 1776 « Recherche sur la nature et les causes des richesses des nations ».
Cette conception n’a pas manqué de soulever des interrogations. Les richesses qui intéressent
les classiques, ce sont les richesses principalement matérielles. Or la richesse d’un homme ou
d’une société ne se compose pas seulement de biens matériels. Ceci est particulièrement vrai
de nos jours où les services constituent une partie importante de l’activité de production et de
consommation des agents économiques.
Ainsi, le contenu strict de la richesse ne cadre pas avec les préoccupations de la science
économique. On s’est alors orienté vers une conception élargie de la richesse pour la concevoir
comme tout ce qui satisfait un besoin, ou encore tout ce qui est utile à l’homme.
Ce type de définition s’intéresse à tout ce qui est utile à l’homme, à tout ce que l’homme acquiert
par l’échange marchand, qu’il soit matériel ou immatériel. C’est le courant néoclassique,
fortement attaché à la notion d’utilité, qui développa cette conception.
Il convient de souligner que cette notion d’utilité est une notion subjective par nature et ne peut
être mesuré que par un prix. C’est la signification de l’échange marchand, celui qui se déroule
sur un marché.
Or, est-il vrai que l’intégralité des échanges passe par le marché ? Certes non, lorsqu’on observe
l’organisation des différentes économies où le marché n’occupe parfois qu’une place mineure,
tel que les économies de subsistance, les anciennes économies communistes, les économies
fortement étatisées…
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Cette définition part du principe que l’homme possède des besoins multiples illimités,
cependant il ne possède que des moyens rares, il doit donc effectuer des choix rationnels.
Mais, l’idée à son tour critiquable, car si l’on considère que l’économie est la science des choix
efficaces, on se trouve placé dans une perspective très large qui dépasse le domaine économique
[opérer des choix peut s’effectuer par exemple dans le domaine de l’organisation de la
circulation urbaine, ou même dans le jeu du hasard, or ces choix ne sont pas de caractère
économique].
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société; elle s’intéresse, d’une part, aux
opérations essentielles que sont la production,
la distribution et la consommation de biens et,
d’autre part, aux institutions et aux activités
ayant pour objet de faciliter ces opérations
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Dans ces définitions, on sort du contexte restreint de la science des choix pour tenir compte de
la société et des institutions. Particulièrement on va citer les définitions d’E. Malinvaud et de
P. Samuelson.
Si nous décomposons cette définition en mots clefs, nous pouvons dire que l’objet de
l’économie tourne autour des notions suivantes : besoins, ressources, hommes vivant en société,
opérations et institutions.
L’économie est une science qui étudie les moyens d’acquérir les richesses nécessaires à la
satisfaction des besoins humains, en situation de rareté des ressources disponibles.
Cette définition met en relief les trois préoccupations fondamentales de l’activité économique
à savoir : la production, la répartition et la consommation.
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Notion d’emplois alternatifs : cela renvoie au concept d’efficacité. Les ressources
doivent être employées de façon à ce que la production soit le plus proche possible de
la frontière de production.
Cette problématique du « que, comment et pour qui produire », qui est commune à toutes les
sociétés, ramène l’activité économique à trois actes fondamentaux : la production,
consommation, et la répartition.
L’activité économique est l’ensemble des actes que font les agents économiques en vue
d’atteindre la satisfaction de leurs besoins. Elle se décompose en trois principales opérations
qui sont à l’origine des enjeux de la vie économique : la production, la répartition et la
consommation.
1. La production
On distingue la production marchande, vendue sur un marché à un prix qui couvre au moins
les coûts de production et qui est réalisée dans le but de faire un profit, de la production non
marchande, composée de services gratuits ou quasi gratuits, c’est-à-dire vendus à un prix
inférieur à leurs coûts de production.
Un même secteur peut faire cohabiter une production marchande et une production non
marchande.
On appelle le consommateur d'un produit marchand un client, celui d'un produit non marchand
est un usager.
2. La consommation
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La consommation marchande et la consommation non marchande.
La consommation non marchande est formée des services qui ne s’échangent pas directement
sur un marché et qui sont fournis à titre gratuit ou quasi gratuit par les administrations ou les
entreprises publiques. Ils sont financés par la collectivité entière et non par un seul individu.
La consommation finale est du fait des ménages et elle sert directement à la satisfaction d’un
besoin.
La consommation intermédiaire est du fait des entreprises. Elle représente l’acquisition des
biens et services qui sont incorporés dans le processus de production afin de réaliser d’autres
consommations intermédiaires ou des consommations finales.
La consommation collective peut être consommée en même temps par plusieurs individus sans
possibilité d’exclusivité et ce, en leur permettant de satisfaire le même besoin. Il peut en
revanche exister des effets de seuil.
3. La répartition
La répartition représente la façon dont sont partagées les richesses ou les revenus créés par
l’activité économique au sein d’une société donnée. On distingue la répartition primaire et la
redistribution ou répartition secondaire.
La répartition primaire
La répartition primaire désigne le partage de l’ensemble des revenus entre les différents
apporteurs de facteurs de production (travail, capital). Les revenus primaires issus de première
répartition se partagent essentiellement entre :
18
- les salariés au titre du travail qu’ils ont apporté aux employeurs ; ils comprennent
les salaires et charges sociales (salariales et patronales) ;
- les apporteurs de capitaux comme les prêteurs (banques, obligataires…) et les
associés rémunérés par une part des profits.
La redistribution
Les revenus nés de la redistribution ne sont pas, à la différence des revenus primaires, liés à
l’activité mais à une situation (chômage, maladie, retraite…).
Face à l’étendu du champ d’étude de la science économique, et aussi pour distinguer les
approches différentes des mêmes phénomènes, des subdivisions se sont imposées :
Dans cette optique, il s’agit d’étudier – en fonction des principes hédonistique (maximum
de satisfaction pour le minimum de coût) – la production, la répartition et la consommation des
biens. Cette étude, prolongée au cours des 18è et 19è siècle, donne lieu à l’élaboration de la
théorie générale de l’équilibre économique, qui peut se résumer à l’aide des trois théorèmes
suivants :
1er théorème : Il existe pour tout système économique une situation d’équilibre parfait ;
2ème théorème : L’équilibre générale réalise spontanément le plein emploi ;
3ème théorème : Quand cette position idéale d’équilibre n’est pas atteinte ou quand elle
est compromise, le jeu des forces spontanées du marché tend à l’établir ou à la rétablir.
- Le premier est d’isoler les variables les plus importants permettant d’expliquer le
comportement des groupes d’agents ;
- Le deuxième est d’étudier les relations entre les principales variables afin de déterminer
l’existence de rapports stables voire de lois, entre ces variables. Quelles sont par exemple,
les relations entre la consommation et le revenu ; entre la consommation et le revenu et
l’investissement ? La macroéconomie essaye, autrement dit, de mettre à jour les conditions
de réalisation d’un équilibre entre les agrégats économiques.
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- Le troisième objectif est d’analyser les principaux déséquilibres qui peuvent apparaître
entre les agrégats : inflation, chômage, déficit de la balance commerciale et d’en
rechercher les causes ;
- Le quatrième objectif est de rechercher les moyens d’atteindre certains buts fixés par la
collectivité : stabilité des prix, plein-emploi, équilibre extérieur, croissance. L’analyse de
ces moyens est du ressort des politiques économiques.
Néologisme proposé par S. Holland (1975), qui caractérise la spécificité de l’analyse des
grandes groupes industriels qui dominent la macro économie keynésienne et contrôlent la micro
économie néoclassique. La méso économie fait donc le pont entre micro et macro économie,
c’est une analyse qui prend en compte les niveaux intermédiaires entre les plans individuels et
les plans globaux.
Par extension, la méso économie est une démarche intermédiaire entre les deux optique ayant
pour dominante : le secteur d’activité (agriculture, industrie, service), la branche d’activité
(santé, éducation, transport…), la région, les corps intermédiaires (syndicats, parti, association,
corporation…).
B. Autres catégories
1. Individualisme / holisme
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L’individualisme méthodologique est une méthode des sciences sociales qui consiste à partir
d’une analyse des comportements individuels pour expliquer les phénomènes étudiés.
L’économie est une discipline scientifique qui vise à décrire et expliquer la réalité… c’est à
dire ce qui est. Comme toute science, l’économie doit satisfaire à des critères de scientificité
quant à sa démarche (rigueur du raisonnement, possibilité de réfutation des propositions,
possibilité de tester des hypothèses ou de confronter une théorie à la réalité).
L’économie normative décrit ce qui devrait être. On est alors dans le domaine de l’opinion,
de la foi, de la croyance. On quitte les critères de scientificité.
Mais la vie est faite de critères "non scientifiques" qui permettent d’effectuer des choix… en
particulier des choix politiques.
Dans toutes les branches de la connaissance humaine, la méthode est l’ensemble des démarches
suivies par la raison dans l’étude d’un certain objet afin d’arriver à une loi générale. C’est l’art
22
d’organiser les idées de telle manière qu’on arrive à découvrir une vérité inconnue ou à prouver
la validité d’une idée connue.
La méthode est donc l’ensemble de démarches suivies par la pensée afin de dégager la
connaissance. Ce chemin de la pensée ne représente pas un simple parcours car il s’associe à
une organisation conceptuelle.
En générale les méthodes utilisées pour acquérir la connaissance économique ne diffèrent pas
des méthodes de la recherche scientifique. Nous connaîtrons alors ces méthodes en parlant de
l’économie politique en tant que science.
Nous montrerons d’abord les conditions qui doivent être remplies pour pouvoir parler
d’une science ;
Nous verrons ensuite si ces conditions se réalisent par rapport à l’économie politique ;
Enfin, on donnera un bref aperçu sur la méthodologie économique.
En ayant recours à la philosophie des sciences et en prenant le terme en général, en entend par
la « science », l’ensemble des connaissances humaines organisées sur la nature, la société et la
pensée, et acquises par la découverte des lois objectives des phénomènes observables et leur
explication, en utilisant les méthodes de la recherche scientifique.
Ainsi, le terme science désigne, « l’ensemble organisé des connaissances relatives à une
certaine catégorie de faits ou de phénomènes ». Elle suppose une réalité sans faille (défaut), elle
part du réel et doit revenir aux faits.
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- Il faut également que cet ensemble de connaissances théoriques nous donne la possibilité
de disposer d’un lot minimum de certitudes élémentaires ;
- Il faut finalement que ce dernier nous permette, à son tour d’expliquer les phénomènes
envisagés et de prévoir les tendances générales de leur mouvement.
L’économie politique sera une science si, à son égard, les éléments mentionnés ci-dessus sont
réunis :
- L’objet : l’économie politique a un objet bien déterminé. Il s’agit des relations sociales
ayant lieu par l’intermédiaire des biens matériels. Les phénomènes économiques sont régis
par des lois objectives, des lois qui représentent une caractéristique réelle de ces
phénomènes. De plus, ces lois sont indépendantes de la volonté de l’homme. Cela
s’explique d’abord par le fait que les circonstances sociales dans les quelles une certaine
communauté effectue son activité économique sont historiquement déterminées. Cela
s’explique ensuite par le fait que le résultat sociale de l’activité économique est le résultat
de l’interdépendance des différentes activités individuelles.
- L’économie politique nous donne, à l’heure actuelle, un lot minimum de certitudes qui
peuvent servir de base pour l’explication des phénomènes économiques et pour la prévision
raisonnable des tendances générales de leurs mouvements futures. Il s’agit là de l’ensemble
des lois économiques théoriques (ou des théories économiques) qui se trouvent à notre
disposition, qui sont relatives aux différents types du processus économique et qui ont été
vérifiées scientifiquement.
1
Abstraction : opération intellectuelle qui consiste à isoler par la pensée l’un des caractère d’un objet.
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C. La méthodologie économique
Par méthode scientifique, on entend les procédés rationnels employés pour découvrir la
vérité. Les procédés diffèrent suivant les sciences, mais se ramènent en définitive à deux
méthodes :
- Méthode déductive : Elle part des principes généraux dont l’exactitude à été démontrée ou
qui sont supposés exactes, pour en tirer par un raisonnement logique des propositions
nouvelles. C’est elle qui joue le grand rôle dans les sciences mathématiques.
- Méthode inductive : Elle remonte au contraire des cas particuliers aux vérités générales.
Elle consiste à observer d’abord des faits, à rechercher les liens qui les unissent, les
uniformités qui s’en dégagent et à formuler des principes généraux qu’on appelle des lois.
Son caractère essentiel est de généraliser.
Dans la recherche des principes économiques généraux, trois séries d’opérations sont
nécessaires :
Mais il faut noter que l’observation est beaucoup plus difficile dans les sciences sociales que
dans les sciences physiques et naturelles pour deux raisons :
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2. Elaboration des hypothèses
Il ne suffit pas d’accumuler les faits au moyen de l’observation : Il faut découvrir les rapports
qui existent entre eux, il faut trouver une explication générale qui permette de prévoir, et c’est
ici que l’induction intervient. Un fait étant observé, on généralise et on prévoit que dans des
circonstances analogues, un fait analogue se produira.
Il est indispensable de faire des hypothèses, de supposer vrais telle loi qui donnerait
l’explication générale de tous les phénomènes analogues aux phénomènes observés.
Un principe général étant supposé vrai à la suite des deux séries d’opération précédentes il
faut contrôler son exactitude au moyen de nouvelles observations. La déduction intervient
encore pour indiquer les conséquences logiques du principe général tenu pour vraie et les
observations à faire pour les comparer avec le fait. Si la contradiction est flagrante, il faut
changer les hypothèses. Si les applications du principe correspondant aux faits, la déduction
pourra tirer de ce principe général des vérités générales nouvelles. Mais il faut prendre garde
que les faits économiques ne concorderont jamais tous avec les applications du principe général,
puisque par hypothèse, certains mobiles de l’activité économique auront été négligés.
26
Chapitre II- Les acteurs de la vie économique et leurs
échanges
Il s'agit ici de s'efforcer de donner une vue d'ensemble de l'activité économique à partir d'une
description des agents économiques et à partir du concept de circuit économique. On appelle
«agent économique» un individu ou un groupe d'individus représentant un centre de
décision autonome. En analyse économique, les agents économiques sont regroupés en 6
catégories.
Les actes quotidiens de la vie économique sont multiples - qu'il s'agisse de produire, de vendre,
de consommer, il y a une réalité incontournable : tous ces actes sont ordonnés pour constituer
un circuit économique. Le circuit économique résulte donc d'opérations effectuées par une
multitude d'agents économiques; administrations, entreprises, ménages, etc.
Avant de procéder à une description du circuit économique nous retiendrons le classement des
agents économiques utilisé par le système élargi de comptabilité nationale. Depuis la mise en
place de ce système, le concept d'agent économique est abandonné - aujourd'hui, on parle plutôt
«d'un ensemble d'unités institutionnelles».
Les acteurs économiques, appelés agents économiques, sont regroupés, par la Comptabilité
nationale, en six catégories ou « secteurs institutionnels » : les ménages, les entreprises (sociétés
non financières), les administrations publiques (État), les banques et assurances (sociétés
financières), les associations (ISBLSM : institutions sans but lucratif au service des ménages)
et le reste du monde.
L’économie se compose d’une multitude d’acteurs. Chaque acteur, appelé agent économique,
constitue un centre de décision indépendant qui réalise des opérations économiques avec les
autres agents (consommer, produire, accorder des prêts aux autres agents, redistribuer et
produire des services publics).
27
L’économie est constituée d’un très grand nombre d’acteurs. Il n’est pas possible de considérer
simultanément des millions de centres de décision autonomes. Pour avoir une vision
d’ensemble des acteurs et pour mieux les étudier, l’analyse économique a procédé à un
regroupement de ces centres de décision.
Nous retiendrons dans ce cours, le classement des agents économiques utilisé par le système
élargi de comptabilité nationale. Depuis la mise en place de ce système, le concept d'agent
économique est abandonné - aujourd'hui, on parle plutôt «d'un ensemble d'unités
institutionnelles».
1. Les ménages
Les ménages dont les entreprises individuelles, ils consomment des biens et des services, leurs
revenus proviennent de leur activité, de leur patrimoine ou de prestations sociales ; En
économie, le sens du mot «ménage» diffère quelque peu du sens commun. Les familles
ordinaires sont, bien entendu, des ménages mais aussi les célibataires ainsi que les institutions
regroupant des personnes vivant en communauté (prisons, hôpitaux, communautés religieuses
ou militaires). Les ménages consomment et produisent ; c'est leur fonction principale.
Les sociétés et quasi sociétés non financières, elles produisent des biens et des services
marchands et investissent, leurs ressources sont issues de la vente de leur production ;
Les sociétés : Il s'agit de toutes les formes de sociétés quelle que soit leur forme
juridique - sociétés privées, société d'économie mixte, société nationalisée, société
coopérative, etc.
Les quasis sociétés : on en distingue ici deux catégories :
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- Les quasi sociétés publiques : il s'agit ici des organismes publics qui vendent
leur production au public.
- Les quasi sociétés privées : il s'agit ici des succursales d'entreprises étrangères
installées au Maroc.
3. Les sociétés financières
Les sociétés financières (Les institutions de crédit) dont les entreprises d'assurance collectent
l’épargne et la recyclent sous forme de prêts ou de placements financiers, leurs revenus issus
de leurs services marchands financiers; Il s'agit en bref de collecter l'épargne pour la
redistribuer sous forme de crédit.
Elles servent à financer l'économie. Il s'agit des banques et des organismes financiers
spécialisés.
Les administrations publiques produisent des services non marchands et redistribuent des
revenus, leurs ressources sont issues des prélèvements obligatoires. Il s'agit de l'Etat, des
collectivités locales, de la sécurité sociale etc. Les administrations publiques fournissent des
services qui apparaissent gratuits aux utilisateurs mais qui sont financés en fait à partir des
prélèvements obligatoires effectués sur les revenus des agents économiques. Ces services sont
qualifiés de services non marchands dans la mesure où ils ne sont pas échangés sur un marché.
Les institutions sans but lucratif au service des ménages (Les administrations privées)
produisent des services non-marchands ou à but non lucratif, leurs ressources sont des
adhésions, des dons et/ou des subventions versées par les administrations publiques. Il s'agit
par exemple des associations, des syndicats, des partis politiques.
6. Le reste du monde
Ce secteur doit être considéré à part dans la mesure où aucune fonction principale ne le
caractérise (contrairement aux autres secteurs).
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On désigne par «reste du monde» un solde comptable d'opérations entre unités résidentes et
unités non résidentes. On comptabilise ici, par exemple, le solde des transferts reçus et des
transferts versés ou encore le solde des capitaux reçus et des capitaux versés.
Lorsque plusieurs individus réalisent des échanges : ils fournissent des biens et des services aux
autres et en reçoivent en retour. Du fait de la réalisation d’échanges, l’éventail des choix
possibles pour chacun d’eux s’élargit. Ils peuvent ainsi se procurer des biens différents et donc
satisfaire d’autres besoins. L’échange permet à chacun de retirer un avantage en augmentant les
besoins satisfaits.
Les individus et les groupes procèdent à l’échange pour se procurer les biens qu’ils ne
fabriquent pas.
Très peu de personnes produisent elles-mêmes les biens et services qu’elles souhaitent
consommer. Elles vont donc se spécialiser dans les productions pour lesquelles elles détiennent
un savoir-faire, là où elles sont les plus efficaces.
Grâce aux revenus acquis dans leurs activités respectives, ces personnes (enseignants, policiers,
avocats, travailleurs du bâtiment, etc.) obtiennent les biens et services produits par d’autres.
Au sens usuel, un circuit désigne un certain ensemble de chemin à parcourir, définissant une
circulation entre des pôles définis. Le premier modèle complet de circuit économique sera
définit au XVIIIème siècle par le docteur Quesnay par analogie avec la circulation sanguine.
Ce schéma met en évidence deux types de flux : les flux réels et les flux monétaires.
Les revenus distribués rémunèrent les facteurs de production apportés par les ménages, que ce
soit le travail, le capital, la terre.
Une fois repérés les agents, il faut prendre en compte le caractère double du circuit.
Chaque échange comporte un flux réel et sa contrepartie sous forme de flux monétaire. Ceci
est évident car les économies contemporaines ne sont pas basées sur le troc donc une prestation
de service ou de biens suppose un paiement monétaire.
Ainsi L'échange de biens et de services est toujours doublé d'un échange de monnaie.
Les flux réels sont exprimés dans des unités physiques différentes alors que les flux monétaires
sont exprimés dans la même unité monétaire, on estimera donc les biens économiques par les
flux monétaires, ce qui est plus simple.
31
Dans un circuit simplifié à deux types d'agents, on suppose la présence des ménages et des
sociétés non financières. Les ménages consomment la totalité de leurs revenus (revenus
"ressources" = consommation "emplois") et les entreprises versent la totalité de leur production
sous forme de revenus (production = revenus). Il n’y a donc pas d’épargne donc pas d’argent
à emprunter pour réaliser des investissements donc économie stationnaire : production
"ressources" = consommation "emplois"). Toute la production est consommée.
Dans cette optique ultra simplifiée, nous pouvons déjà évoquer les «trois temps de la valse
économique».
En effet, si l'on fait la somme de toutes les rémunérations perçues par tous les
ménages, le chiffre obtenu correspondra au revenu national (RN).
Si l'on fait la somme de toutes les dépenses effectuées par tous les ménages, le
chiffre obtenu correspondra à la dépense nationale (DN).
Si l'on fait la somme de toutes les productions en valeur réalisées par toutes les
entreprises, le chiffre obtenu correspondra au produit national (PN).
Bien entendu, il s'agit d'une vision simplifiée des choses, mais, d'ores et déjà nous pouvons dire
que le circuit économique simplifié met en évidence une équation fondamentale:
Nous sommes ici à la base du raisonnement économique. Les fonctions de production, revenu,
dépense, répartition, sont donc étroitement interdépendantes.
Par ailleurs, le produit national, la dépense nationale, et le revenu national sont des agrégats.
En économie réelle le produit national correspondra au PIB - le revenu national correspondra
au RNB - la dépense nationale à la DIB.
Définition d'un agrégat : un agrégat est une grandeur utilisée en comptabilité nationale
pour caractériser l'activité économique d'une société donnée.
32
Dans le circuit simplifié, ces agrégats ne sont pas des grandeurs économiques différentes les
unes des autres. En effet, nous avons vu qu'il représente le même flux circulaire appréhendé
sous trois optiques différentes :
Encore une fois, dans la réalité les choses sont un peu plus complexes et nous présenterons
dans l'élément suivant les formules détaillées des agrégats. Mais, la base du raisonnement
économique sur l'interdépendance entre la production le revenu et la dépense ne doit
jamais être perdue de vue.
Une fois repérée et mesurée, la production est distribuée. La comptabilité nationale décrit donc
les opérations sur les biens et services. Lorsque ces opérations font intervenir le reste du monde
on parle d'importations et d'exportations.
Pour chaque produit, le total des emplois (c'est-à-dire des utilisations qui sont faites des biens
et services) est forcément égal au total des ressources (c'est-à-dire des biens et services qui sont
mis à la disposition des utilisateurs intérieurs ou extérieurs).
Emplois = Ressources
DONC
Les variations de stocks correspondent au fait que les ressources disponibles ne sont pas
entièrement utilisées lors d'une période données (variation positive) ou qu'elles sont
insuffisantes pour satisfaire les besoins exprimés (variation négative). Ces variations
apparaissent donc en capacité ou en besoin de financement.
Par exemple on peut consommer plus que l'on ne gagne si on a réussi à se constituer des
ressources supplémentaires au préalable
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Pour les entreprises : Consommation + Investissement + Achats publics + Exportations =
Production + Importations + variations des stocks
3. Le circuit complexe
Le schéma précédent supposait que la production et la dépense ne portaient que sur des biens
de consommation et non sur des biens de production. On supposait donc que les ménages
n'achetaient que des biens de consommation.
L'équation donnait : DN = C.
En réalité, on comprend bien que la dépense nationale ne se compose pas que de biens de
consommation. Il faut donc réintroduire dans le schéma les biens d'investissement.
En fait : DN = C + I, donc PN = C + I
La formation brute de capital fixe (FBCF) correspond à l'investissement brut c'est-à-dire aux
investissements nets auxquels sont rajoutés les investissements de remplacement.
Le circuit économique simplifié ne faisait intervenir que deux catégories d'agents économiques
: les ménages et les entreprises.
Il est donc nécessaire de réintroduire dans le schéma les administrations publiques. En effet,
les administrations publiques contribuent largement à la formation du produit national du
revenu national. Elles effectuent des prélèvements fiscaux et ajoutent à la dépense nationale
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notamment grâce aux subventions versées aux producteurs ou grâce aux dépenses qu'elles
effectuent elles-mêmes (travaux publics, fournitures, etc....).
Dans le même ordre d'idées, il est nécessaire de tenir compte des institutions de crédit ainsi
que les échanges avec l'étranger.
Le schéma 2 retrace un exemple de flux entre les quatre principaux secteurs institutionnels que
sont les ménages, les entreprises, les institutions financières et les administrations publiques.
Par souci de simplification, ne sont représentés que les flux monétaires.
35
les opérations financières relatives aux dettes et aux créances.
La richesse d’une nation est le résultat de la combinaison productive des facteurs de production.
Les facteurs de production sont le travail, le capital, les ressources naturelles, le savoir et
l’information.
Les facteurs de production désignent l’ensemble des ressources qui sont combinées durant
l’activité économique pour produire des biens et des services et qui ne sont pas détruites au
cours du processus de production.
Les principaux facteurs de production sont le travail et le capital. Les autres facteurs de
production sont les ressources naturelles, le savoir et l’information.
Au niveau d’une entreprise, la création de richesse est calculée par sa valeur ajoutée (VA).
La valeur ajoutée représente l’accroissement de valeur réalisé par une entreprise au cours d’une
opération économique (production, commercialisation). La valeur ajoutée correspond à une
création de richesse car c’est ce qu’apporte, en plus de ses achats, une organisation lors d’une
opération économique. La valeur ajoutée correspond à un actif supplémentaire grâce à l’activité
productive d’une entreprise ou d’une administration.
La valeur ajoutée est égale à la différence entre la valeur des biens et services produits (chiffre
d’affaires) et la valeur des biens et services utilisés. Elle est donc égale à la différence entre la
valeur de la production et la valeur des consommations intermédiaires.
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L’intérêt de la notion de valeur ajoutée, et de son calcul, est de pouvoir mesurer l’activité réelle
de chaque entreprise et sa contribution véritable à l’économie nationale.
Au niveau national, la richesse d’un pays se calcule par un indicateur appelé le produit intérieur
brut (PIB).
1. Qu’est-ce le PIB ?
Le PIB (produit intérieur brut) d’un pays est la somme des valeurs ajoutées de toutes les unités
de production qui produisent sur le territoire français. Il correspond à l’ensemble des richesses
nouvelles créées dans l’économie au cours d’une année.
Le PIB n’est pas la somme des chiffres d’affaires individuels car chaque producteur n’augmente
le produit intérieur du pays que du montant de sa valeur ajoutée, c’est-à-dire de ce qu’il apporte
réellement.
À côté du PIB total d’un pays, on calcule le PIB par habitant. Le PIB par habitant permet de
mieux rendre compte de la richesse des habitants d’un pays, le PIB total d’un pays est alors
divisé par sa population.
2. La composition du PIB
Le PIB marchand correspond à la somme des valeurs ajoutées des entreprises qui opèrent sur
un marché.
Le PIB non marchand se compose des productions de l’État, des collectivités locales et des
organismes de Sécurité sociale, c’est-à-dire de l’ensemble des administrations publiques. Pour
mesurer les valeurs ajoutées de cette production non marchande on calcule le montant du coût
de production des administrations publiques qui est principalement constitué des salaires
versés au personnel chargé de produire.
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La croissance économique est l’augmentation durable, au cours d’une longue période, de la
production globale de l’économie d’un pays. C’est un phénomène quantitatif que l’on peut
mesurer.
Comme toute production génère des revenus, on passe naturellement du PIB au PNB. Le
PIB est approximativement égal au PNB. Il faut toutefois ajouter au PIB les revenus en
provenance de l'extérieur (transferts reçus) et retrancher les revenus versés à l'étranger
(transferts versés).
PNB = PIB + revenus des salariés et revenus de la propriété des entreprises reçues
de l'extérieur - revenu versés à l'étranger.
Le Produit National Brut (PNB) correspond à la richesse créée par les entreprises d’une
même nationalité qu’elles soient sur le territoire national ou à l’étranger. Il est calculé à
partir du PIB auquel sont ajoutées les valeurs ajoutées des entreprises nationales à l’étranger
et soustraites les valeurs ajoutées des entreprises étrangères sur le territoire national.
PNB = PIB – VA des entreprises étrangères sur le territoire national + VA des entreprises
nationales à l’étranger
On appelle Revenu National (RN) la somme des revenus de l'activité et des revenus de la
propriété.
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Le PNB se répartit en CN (consommation nationale) et EN (épargne nationale)
La FBCF est constituée des investissements nets et des amortissements c'est à dire
de la somme des achats d'expansion (achat de matériels et équipements nouveaux) et des
achats de remplacements (amortissements). On a donc:
- les nuisances environnementales de même que les accidents de la route ne sont pas
pris en compte d’une manière négative. Ces éléments contribuent à la croissance économique
alors qu’ils sont négatifs du point de vue de la société. Par exemple, polluer est un facteur de
croissance selon l’enchaînement suivant : pollution dépollution croissance économique ;
de la même manière, les accidents de la route augmentent le PIB car ils entraînent des
réparations de véhicules, des soins de santé et des services d’assurance ;
- il ne prend pas en compte la nature des activités (rythme de travail, stress, travail
répétitif, etc.) ;
- la répartition des richesses, les inégalités ainsi que la pauvreté ne sont pas intégrées.
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Chapitre III- Les grandes écoles de la pensée
économique
L’afflux des métaux précieux au 16e siècle et la révolution des prix qui l’accompagne
provoquent des questions relatives à la relation entre la richesse de la nation qu’il faut définir
et son commerce, sa production, le stock des métaux précieux qu’elle doit retenir et sa balance
de commerce. Ce qui a fait que la pensée économique de cette phase, est le produit de certains
hommes d’affaires et administrateurs, qu’on appela à une étape ultérieure les mercantilistes.
Le premier problème qui préoccupe les mercantilistes est celui relatif à la nature de la
richesse. Ici, on rencontre souvent une idée répandue sur la pensée économique. Selon cette
idée, la monnaie sous la forme de métaux précieux, l’or et l’argent surtout, est considérée chez
les mercantilistes comme un élément essentiel de la formation de la richesse, sinon son
synonyme.
Il semble que l’idée se trouve dans les écrits des premiers mercantilistes, partisans de la
politique de la monnaie métallique, les bullionistes (mercantilisme espagnol). Pour eux,
l’avantage principal du commerce extérieur se présente dans l’attraction des métaux précieux.
40
A cette époque, la monnaie provenait des métaux précieux, qui ne sont pas produits à
l’intérieur des économies de l’Europe occidentale, mais importés en échange des marchandises
exportées. D’où la concentration sur la richesse sous son aspect monétaire, car l’accumulation
des métaux précieux est synonyme de l’accumulation du capital-argent qu’il faut faire
fonctionner pour accroître la richesse nationale. De là vient la recherche de la nature de la
richesse dans l’afflux de l’or et de l’argent, c'est-à-dire dans la sphère de la circulation.
Les physiocrates, surtout leur père F.Quesnay, qui fait de l’économie politique une
science, voient que la richesse se présente dans les biens nécessaires à la vie et à la reproduction
annuelle de ces biens.
41
Quesnay conçoit le processus économique à un certain niveau d’abstraction en tant que
tout organique composé de parties entre les quelles existent des relations d’interdépendance
mutuelle. Il conçoit la nation réduite à trois grandes classes définies selon leur fonction
économique à savoir :
- La classe productive, la classe des entrepreneurs - fonciers : c’est cette classe qui produit
l’out put annuel total (c’est la conviction de Quesnay, étant donné que pour lui, l’agriculture
est la source unique de la richesse) ;
- La classe des propriétaires : c’est la classe du souverain, des propriétaires de la terre. C’est
la classe qui, tout en ne cultivant pas la terre, s’approprie annuellement le produit net sous
la forme d’une rente payée par la classe productive ;
B- L’école classique :
Ces phénomènes économiques étudiés par les classiques sont régit selon eux par des lois
objectives. A ce propos, ils sont influencés par les deux idées qui caractérisent la pensée sociale
du 18e siècle : l’idée de l’ordre naturel et la vision matérialiste de l’univers.
42
Ces individus réalisent, dans la recherche de leur intérêt personnel qui représente la force
motrice de l’activité économique, l’intérêt social, à travers ce que A. Smith appelle « la main
invisible » qui n’est effectivement, que les forces spontanées du marché.
Dans leur analyse des phénomènes économique, les classiques visent à découvrir les lois
objectives qui les régissent :
- Smith utilise la méthode inductive : parvenir à des vérités simples par la généralisation qui
amène à la synthèse, s’adresser ensuite aux événements réels de l’histoire, à des phases
différentes, et les confronter aux idées dégagées, pour en tirer la preuve directe ou indirecte.
- Quant à Ricardo, il fait abstraction de tous les éléments secondaires qui peuvent détourner
l’esprit de ce qu’il y a d’essentiel dans le phénomène, en vue d’aboutir aux idées
principales. Il utilise donc la déduction en tant que méthode d’inférence.
L’objet de cette section, est de tracer les lignes générales du développement de l’économie
politique, au cours de la période qui couvre la deuxième moitié du 19e siècle et qui s’étend
jusqu’aux années du 20e siècle précédant la première guerre mondiale. Et pour ce faire, nous
verrons :
- D’abord, l’économie politique d’après les classiques au cours de la phase qui couvre la
deuxième moitié du 19e siècle : la pensée néoclassique ;
On emploie le terme néo classique pour désigner une pensée qui reprend certains termes de
la pensée classique (par ex. les rendements décroissants), mais en retire tout ce qui sort de
l'analyse économique. Un certain nombre de variables exogènes seront donc retirées,
43
notamment les préjugés agronomique ou démographique. Elle englobe la pensée classique en
ayant une vision plus large de l'échange.
Dans un cadre de concurrence pure et parfaite, Walras étudie l'équilibre entre quantité d’offre
et quantité de demande et les rapports d'échange ou prix relatifs. Walras n'étudie pas la valeur
d'usage, mais la valeur comme combinaison de l'utilité et de la rareté qui sera " l'utilité du
dernier besoin satisfait", les besoins décroissant en fonction des quantités. En fait, il traite
successivement de la "détermination mathématique des produits" et de celle du prix des services
producteurs.
Dans une économie d'échange pur, les quantités disponibles des biens sont données et leurs
prix sont proportionnels aux utilités marginales.
Les prix ou rapports d'échange sont égaux aux rapports inverses des quantités de
marchandises échangées:
Pa / Pb = Mb/Ma
L'équilibre général :
Cadre du raisonnement:
- Une économie statique: l'équilibre général est un équilibre simultané sur tous les marchés
interdépendants.
- Le principe de dichotomie: une économie " réelle", en prix relatifs où une marchandise sera
choisie comme numéraire.
- En fait, un gigantesque système de troc : tous les biens sont liquides et immédiatement
échangeables.
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- Deux postulats : le postulat de nomenclature (la liste des biens est donnée) et celui du
numéraire (un bien est choisi pour nommer la valeur des autres biens).
Objectifs.
On recherche les quantités échangées et les prix d'équilibre tel que les individus
obtiennent le maximum de satisfaction.
- Les prix chez Walras (cf. la théorie moderne) sont des véhicules d'information.
Loi de Walras : annulation des demandes nettes sur plusieurs marchés ou encore idée que si n-
1 marchés sont équilibrés, le énième l'est également.
Le modèle d'équilibre général, auquel Pareto parvient, est exprimé à l'aide d'un système
d'équations simultanées, dont certaines se réfèrent à la contrainte budgétaire de l'individu liant
le revenu et les dépenses et d'autres à l'activité des entreprises qui créent des produits et des
biens capital.
Pour Jevons, " Le travail détermine l'offre et l'offre détermine le degré d'utilité qui
gouverne la valeur ou le rapport d'échange". Le travail ne saurait donc être assimilé à la valeur,
il détermine la valeur à travers l'offre et le degré final d'utilité.
Jevons fournit aussi une théorie de la répartition en précisant le "taux final de rendement
du capital" qui deviendra la "productivité marginale du capital". Plus précisément, la quantité
de travail employée par une entreprise est déterminée par l'égalité du produit marginal du capital
au taux de l'intérêt. Dans un ouvrage ultérieur, " The State in relation to labour" (1882), il
développe ses idées contre le socialisme et l'idée associée que le salaire soit inversement
proportionnel au profit. Le salaire est déterminé par la productivité du travail (nette de la rente,
45
des impôts et de l'intérêt du capital) et donc" Le conflit que l'on suppose entre le travail et le
capital est imaginaire...le conflit réel est entre producteurs et consommateurs."
Marshall distingue:
- La période ultra- courte dite période du marché : le montant de l'offre est fixe.
- La très longue période: les techniques varient et avec elles, la capacité de production.
Les auteurs les plus cités au titre de cette pensée sont Karl Marx (1818- 1883), l'école
historique allemande et les auteurs institutionnalistes auxquels on adjoint quelquefois
Schumpeter.
46
complémentaires (la relation capitalistes /salariés par ex.) d'une part et de comportements. Ces
derniers peuvent exprimer des passions ou des instincts.
- Elle relativise les lois économiques dans le temps et dans l'espace, en important des notions
issues d’autres disciplines ;
- Elle ne peut prétendre à l’objectivité historique, elle est idéal-typique (M. Weber) ;
- Elle ne peut traiter d’un certain nombre de problèmes analytiques par exemple d’ «existence»
de la valeur, qui nécessite un cadre statique ;
- La référence à l’histoire n’est pas neutre, elle peut être anthropocentrique sinon raciste ;
- Elle risque de devenir une philosophie de l’histoire avec des itinéraires obligatoires.
De ce point de vue, l'œuvre de Marx occupe une place exceptionnelle au sein de la pensée
historique en économie. Les principaux concepts du Livre I sont:
- La force de travail comme marchandise. Ce n'est pas donc l'homme qui est exploité, mais la
force de travail. L'exploitation est un rapport matériel.
- La plus value absolue revient à augmenter le produit du travail ; la plus value relative, plus
subtile, consiste à dévaloriser le minimum vital, d'où l'importance du mode de production en
agriculture.
- La composition organique du capital analyse la part des "avances " en travail (capital
variable, V) et en capital (capital constant, C). On en déduira des lois structurelles
47
(augmentation de C/V et disparition de la race ouvrière) sous hypothèse de comportement
de maximisation du profit par les capitalistes.
- D'où vient le capitalisme ? ... de la "séparation "du travailleur de ses moyens de production
et de sa dépendance vis à vis du marché au cours du processus "d'accumulation primitive".
Le capitalisme est donc historiquement une double négation (de son environnement et de sa
propre structure par élimination de la concurrence).
Pour Keynes, un excès d'épargne peut entraîner la crise. Donc, seul l'Etat est en mesure de
stimuler la demande lorsque celle-ci est insuffisante. En effet, en période de crise les agents
économiques ne dépensent pas et les entreprises n'investissent pas. L'investissement ne peut
donc «repartir» que si les anticipations des entreprises sont positives. Keynes préconise donc
des mesures de relance.
Il s'agit en bref :
48
de redonner confiance aux consommateurs.
de mettre en œuvre des moyens de répartition des richesses permettant aux agents
économiques qui ont la propension moyenne à consommer la plus élevée (c'est-à-dire
les catégories sociales les plus «défavorisées») de dépenser pour mieux relancer la
machine économique.
Le rôle de l'état consiste donc à injecter des revenus pour «doper» la machine économique.
La reprise de la consommation entraînera une augmentation des investissements donc la
situation de l'emploi s'en trouvera améliorée.
A -- Le multiplicateur de revenus
L'idée de départ est la suivante : toute injection de revenus dans l'économie par l'Etat (voir
plus haut pour les moyens utilisés) provoquera une augmentation du revenu national qui lui est
bien supérieure.
Si les titulaires de ces revenus (salariés embauchés) ont une propension marginale à
consommer de 3/4 (0,75) ils vont dépenser 750 de plus en biens de consommation. Les
producteurs de ces biens de consommation vont percevoir un revenu supplémentaire de 750. Si
leur propension marginale à consommer est également de 3/4, ils vont dépenser 750 x 0,75 =
562,5 en biens de consommation.. etc......
On constate donc que l'injection de revenus au départ provoquera des vagues successives
de revenus et de dépenses qui continueront mais en diminuant peu à peu d'amplitude et ceci
jusqu'à 0.
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L'efficacité d'une relance de la consommation dépend donc de l'importance de la propension
marginale à consommer (c'est-à-dire la tendance des agents économiques à consommer un
supplément de revenus) des agents économiques.
Mais, l'effet d'une relance ne pourra être réellement mesuré que par le jeu du multiplicateur
et de l'accélérateur. En quoi consiste donc le mécanisme d'accélération d'investissement dans
une optique keynésienne ?
Par exemple, supposons qu'au cours d'une période déterminée, le montant de la production
(P) soit de 100 et que le stock de machines, d'équipements, donc le stock de capital (K) soit de
400, le coefficient de capital K/P sera de 400/100 = 4.
Cela signifie que toute variation supplémentaire de la consommation devra être multipliée
par 4 en investissement nouveau.
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Les politiques keynésiennes ont été appliquées dans les pays occidentaux à partir des années
40. L'économie n'était pas aussi mondialisée qu'aujourd'hui et les politiques de relance étaient
souvent très efficaces pour relever le niveau de demande. De telles politiques ont été menées
en 1954,1957,1966, et 1969. Les échecs ont commencé à partir des années 70.
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