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COMPARTIMENTS LIQUIDIENS ET ECHANGES DU MILIEU
INTERIEUR
COMPARTIMENTS LIQUIDIENS
L’eau diffuse librement à travers toutes les membranes de l’organisme.
Après ingestion ou injection d’eau, l’eau est contenue dans le plasma à l’intérieur des vaisseaux
sanguins. Les échanges se font au niveau des capillaires, dont les membranes très fines (une
seule couche de cellule) laissent passer l’eau et les substances dissoutes. L’eau passe alors dans
les interstices entre les cellules = l’interstitum ou le secteur intertitiel.
Du secteur intertitiel, l’eau diffuse dans les cellules à travers la membrane cellulaire.
en bleuté : eau intra cellulaire, en rosé, eau plasmatique, en jaune, eau interstitielle
Les flèches figurent les mouvements d’eau : attention, pas de passage direct du plasma vers les
cellules
Donc, l’eau totale est contenue dans deux grands compartiments liquidiens séparés par la
membrane cellulaire (figure) :
On peut schématiser l’eau de l’organisme par trois grands compartiments séparés par deux
membranes :
(par exemple une perte de sang du secteur vasculaire (hémorragie) va être compensé très
rapidement par un passage d’eau du secteur interstitiel vers le plasma : Au total, la perte
liquidienne va être répartie sur les deux secteurs : le secteur plasmatique va être abaissé (=
hypovolémie et baisse de la TA) et le secteur interstitiel va être abaissé).
LE COMPARTIMENT INTRA CELLULAIRE
L’eau intra cellulaire représente 40% du poids total du corps.
D’une façon générale, les cellules sont riches en potassium, en phosphates, en magnésium et en
protéines. La composition du milieu intra cellulaire est très différente du milieu extra cellulaire.
Cette composition très différente est rendue possible par :
La membrane cellulaire perméable à l’eau et aux substances dissoutes, mais pas aux
protéines qui ne peuvent pas quitter la cellule
Des systèmes actifs de pompes inclus dans la membrane qui s’opposent aux effets de la
diffusion de l’eau et des substances dissoutes. La plus importante étant la pompe Na/K qui
expulse le sodium à l’extérieur de la cellule et fait entrer du potassium.
LES ECHANGES
Toutes les membranes de l’organisme sont perméables à l’eau, aux petites molécules et aux
substances dissoutes.
ECHANGES DE MOLECULES
Les petites molécules (ions, glucose, …..) et les substances dissoutes circulent librement entre les
différents compartiments, de façon passive, selon le gradient de concentration jusqu’à ce qu’il y
ait une concentration équivalente de part et d’autre de la membrane :
ECHANGES D’EAU
Généralités
Les échanges d’eau entre les compartiments hydriques sont régis par des différences de
pression.
Elle dépend donc du poids de l’eau, donc de la gravité, et de la surface sur laquelle s’exerce cette
force, donc du volume du contenant (la pression hydrostatique exercée par l’eau intra cellulaire
ou par l’eau interstitielle est quasi nulle car cette pression s’exerce sur une surface infinie).
L’eau se déplace des zones de hautes pressions vers les zones de pressions plus basses
Par exemple : le sang dans les veines et les capillaires a une pression hydrostatique
supérieure à la pression ambiante : quand on ouvre une veine le sang coule du vaisseau
(pression la plus élevée) vers l’extérieur
2 ) Les différences de pression osmotique (diffusion)
La pression osmotique est une pression d’attraction, exercée sur les molécules d’eau par des
particules en solution. Autrement dit, à travers une membrane, l’eau est attirée vers le secteur
ou la concentration en molécules est la plus grande et tend à diluer cet excès de concentration
jusqu’à ce que les concentrations de part et d’autre de la membrane (= les pressions
osmotiques) s’équilibrent, c’est-à-dire que l’eau va du milieu le moins concentré vers le milieu le
plus concentré en particules.
Exemple :
La pression oncotique est le nom donné à la pression osmotique exercée par les grosses
molécules. Les grosses molécules (les protéines) se comportent comme des éponges qui attirent
l’eau et la retiennent. Dans le plasma, les protéines ne peuvent traverser la membrane capillaire
et attirent l’eau du secteur interstitiel.
Dans la pratique, la pression oncotique exercée par les protéines du plasma est contre
balancée par la pression hydrostatique exercée du plasma vers l’interstitium
La pression oncotique exercée par les protéines cellulaires est contre balancée par la
différence de pression osmotique maintenue par les pompe membranaires
Répartition de l’eau dans l’organisme :
En situation physiologique, la répartition de l’eau entre les différents secteurs vasculaire,
interstitiel et intra cellulaire est principalement régie par les différences de pressions osmotiques
générées, au dela des équilibres précédemment décrits.
Puisque toutes les membranes sont perméables à l’eau, la distribution de l’eau entre les
différents secteurs à l’état d’équilibre (c’est-à-dire après les mouvements transitoires liés à une
perturbation d’un des secteurs), et donc leurs volumes, est déterminée par la pression
osmotique que chacun des secteurs exerce sur les membranes qui le délimitent.
Chaque compartiment contient une molécule dont la concentration est le déterminant principal
de la pression osmotique efficace du secteur, c’est-à-dire générant une différence de pression
osmotique de part et d’autre de la membrane capable de générer des mouvements d’eau (les
autres osmoles du secteur soit ne jouent aucun rôle car leur concentration est la même de part
et d’autre de la membrane, soit jouent un rôle très minime car leur concentration est très
faible) : Il s’agit des protéines dans le plasma, du sodium dans l’interstitium et du potassium dans
les cellules (figure).
Par exemple : le sodium est présent en quantité identique dans les secteurs vasculaires et
interstitiel. Il contribue donc à l’osmolarité de chacun de ces secteurs mais ne génère pas de
pression osmotique efficace (qui serait liée à une différence d’osmolarité entre ces deux
secteurs). La pression osmotique du plasma est liée aux protéines, qui ne traversent pas la
membrane. Par contre, le sodium est maintenu dans le secteur interstitiel par les pompes des
membranes cellulaires, générant donc une différence de pression osmotique entre l’interstitium
et la cellule : le sodium exerce une pression osmotique sur la cellule à travers la membrane
cellulaire. Il contribue à la pression osmotique exercée sur la membrane cellulaire
la pression oncotique des protéines du plasma qui retient l’eau dans le plasma
o La pression hydrostatique qui tend à faire sortir l’eau
Cet équilibre peut être rompu par :
Le contenu important des cellules en protéines exerce une pression oncotique, mais
parallèlement, la pompe à sodium expulse du sodium et crée une pression osmotique qui attire
l’eau hors de la cellule. Ce mécanisme est associé à une entrée de potassium, ce qui explique
qu’il y ait plus de potassium dans la cellule que dans le milieu extra cellulaire.
L’hypernatrémie provoque une sortie d’eau des cellules (car la pression osmotique
interstitielle augmente), une deshydratation intra cellulaire (et la sensation de soif).
L’hyponatrémie provoque une entrée d’eau dans les cellules (car la pression osmotique
interstitielle diminue), une hyperhydratation intra cellulaire (et un œdème cérébral avec un
coma).
Le rôle du rein dans la régulation des volumes corporels
En situation d’augmentation du volume plasmatique (hypervolémie), le débit sanguin rénal
augmente et la diurèse comme la natriurèse augmentent pour éliminer la volémie en excès
(pertes d’eau et de sel).
En cas d’ingestion d’un plat très salé : le sel absorbé par le tube digestif passe dans le sang : la
natrémie augmente transitoirement et provoque un passage d’eau vers le plasma et une
hypervolémie qui induit une augmentation de la diurèse et de la natriurèse et l’élimination
d’eau et de sel.
1. En cas de variations des apports en sel et en eau, les volumes varient peu grâce à
l’ajustement rénal.
Les apports en eau sans sodium provoquent une baisse de la pression oncotique et une
augmentation de la pression hydrostatique, donc un passage d’eau du plasma vers l’interstitium
qui sert alors de réservoir. Cela s’accompagne également d’une baisse de l’osmolarité extra
cellulaire et d’une entrée d’eau dans les cellules jusqu’à équilibration des pressions osmotiques :
Il y a hyponatrémie, hyperhydratation extra cellulaire et hyper hydratation intra cellulaire : la
charge en eau s’est répartie entre les différents secteurs au prorata des volumes respectifs.
L’augmentation de la volémie et la baisse de l’osmolarité plasmatique (minimes et transitoires)
activent la régulation rénale et l’élimination de l’excès d’eau.
La diminution des apports en eau et/ou en sel provoquent des mouvements liquidiens inverses.
En cas d’apports iso osmolaire en eau et en sel, il ne se produit aucun mouvement entre les
cellules et le secteur extra cellulaire car les osmolarités ne varient pas. Seul le secteur extra
cellulaire voir son volume augmenté, de façon transitoire jusqu’à élimination de l’excès d’eau et
de sel par les reins.
Les oedèmes sont une manifestions cliniques évidente d’une augmentation du secteur
interstitiel. Cela se produit quand :
- les reins dysfonctionnent et sont incapables d’éliminer une charge en eau et/ou en sel :
Dans cette situation, les apports d’eau et de sel diluent le plasma et induisent une baisse de la
pression oncotique et augmentant la pression hydrostatique d’où un passage d’eau vers le
secteur interstitiel.
- la pression oncotique est très basse (dénutrition cirrhose…) provoquant une fuite d’eau
plasmatique vers le secteur interstitiel. De plus, la baisse de la pression hydrostatique entraine
une réponse du rein qui retient l’eau et le sel et aggrave la baisse de la pression oncotique et
diluant le plasma