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U.S.T.H.

B Chapitre 1 Coordination SM-ST du module


Faculté des Mathématiques
Calcul intégral MATH II
1ère année
Partie I Année universitaire 2020-2021
Licence SM et ST

I. Primitives et intégrales indéfinies


Le calcul intégral est né de la nécessité d’élaborer une méthode générale de calcul d’aires, de volumes, des
centres de gravité et des moments d’inertie. L’intégration est un outil scientifique fondamental.

I.1 Primitive d’une fonction


Définition 1. (Primitive d’une fonction)
Soit I un intervalle quelconque de R. Une fonction F : I → R est une primitive d’une fonction f : I → R
si et seulement si F est dérivable et pour tout x ∈ I, F 0 (x) = f (x).
Exemple 1.
1. f (x) = 2x, F (x) = x2 , car on a : F 0 (x) = 2x = f (x), ∀x ∈ R.
2. f (x) = cos x, F (x) = sin x, car on a : F 0 (x) = cos x = f (x), ∀x ∈ R.
1 1
3. f (x) = , F (x) = ln x, car on a : F 0 (x) = , ∀x ∈]0, +∞[.
x x
1 0 1
4. f (x) = , F (x) = arctan x, car on a : F (x) = , ∀x ∈ R.
1 + x2 1 + x2
Proposition 1. Si F est une primitive de f alors pour toute constante réelle c, F + c est aussi une
primitive de f .
Théorème 1. Soit I un intervalle de R, si f est continue sur I alors f possède une primitive F sur I.
On dit que f est intégrable sur I.

I.2 Intégrale indéfinie


Définition 2. (Intégrale indéfinie d’une fonction)
Z
On appelle intégrale indéfinie de f et on note f (x)dx, toute expression de la forme F (x) + c où F est
une primitive de f et c une constante réelle. On écrit :
Z
f (x)dx = F (x) + c.
Z
Le symbole est appelé intégrale ou somme.

Exemple 2.
xn+1
Z
1. Pour n ∈ N on a : xn dx = + c, c ∈ R.
n+1
Z
1
2. dx = ln |x| + c, c ∈ R.
x
Z Z
1
3. sin xdx = − cos x + c, c ∈ R, dx = tan x + c, c ∈ R.
cos2 x
Z
1
4. dx = arctan x + c, c ∈ R.
1 + x2

1
I.2.1 Quelques propriétés :
Soient f et g deux fonctions continues sur un intervalle I de R. On a les deux propriétés suivantes :
Z Z Z
(f + g) (x) dx = f (x) dx + g (x) dx.

Z Z
(λf ) (x) dx = λ f (x) dx, ∀λ ∈ R.

I.3 Intégrale définie


Théorème 2. (Théorème fondamental de l’intégration) Soit f : I → R une fonction continue sur
[a, b] ⊂ I. Soit F une primitive de f sur [a, b] . Alors l’intégrale de f sur [a, b] est donnée par :
Z b
f (x) dx = [F (x)]ba = F (b) − F (a) .
a

Z b
f (x) dx est appelée intégrale définie de f sur [a, b] .
a

Z 1 Z π
1 2 (x + sin x) dx.
Exemple 3. Calculer 2
dx,
−1 1+x 0

1
1. Une primitive sur R de f (x) = est F (x) = arctan x.
Z 1 1 + x2
1 π −π π
Ainsi 2
dx = [arctan x]1−1 = − = .
−1 1 + x 4 4 2
h πi x2
2. Une primitive de f (x) = x + sin x sur 0, est F (x) = − cos x :
2 2
Z π  2 π  2
π2

2 x 2 π
D’où : (x + sin x) dx = − cos x = − 0 − (0 − 1) = + 1.
0 2 0 8 8
Z Z b
Remarque 1. Retenons que les expressions f (x)dx et f (x) dx n’ont pas le même sens.
Z b Z a

f (x) dx représente un nombre réel et f (x) dx est une fonction de x.


a

Corollaire 1. Si f est de classe C 1 sur un intervalle I, alors pour a, x ∈ I, On a :


Z x
f (x) − f (a) = f 0 (t)dt.
a

I.3.1 Interprétation géométrique


Z b
• Notons que f (x)dx est un nombre réel de
a
signe quelconque. Il représente l’aire limitée
par la courbe de la fonction f , les droites
d’équations x = a, x = b et l’axe des abscisses.
C’est une aire algébrique.

2
• Pour le calcul de l’aire géométrique, qui est un
nombre positif, on compte :

I positivement pour la partie située


au-dessus de l’axe des abscisses,
I négativement pour la partie située
au-dessous de l’axe des abscisses.

I.4 Propriétés des intégrales définies


Soient f et g deux fonctions intégrables sur [a, b] . On a
Z a Z a Z b
I f (x) dx = 0 , f (x) dx = − f (x) dx.
a b a

I Relation de Chasles. Pour tout c ∈ [a, b], on a:


Z b Z c Z b
f (x) dx = f (x) dx + f (x) dx.
a a c

I La linéarité de l’intégrale : Pour tous réels λ et µ, la fonction λf + µg est intégrable sur [a, b] et
on a :
Z b Z b Z b
(λf + µg) (x) dx = λ f (x) dx + µ g (x) dx.
a a a

I L’intégrale conserve les inégalités


Z b : Z b Z b
Si f (x) ≥ 0 sur [a, b] alors f (x) dx ≥ 0 et si f ≥ g sur [a, b] alors f (x) dx ≥ g (x) dx.
a a a

I Si f est paire sur [−a, a], alors

Z a Z a
f (x) dx = 2 f (x) dx.
−a 0

I Si f est impaire sur [−a, a], alors


Z a
f (x) dx = 0.
−a

Z b Z b

I
f (x) dx ≤ |f (x)| dx.
a a

Exemple 4.
Z 1 Z π
1. shxdx = 0, sin xdx = 0. Car les fonctions sin et sh sont impaires.
−1 −π
Z 1
2. Calculer x |x| dx. On a :
 −2 
 −x si −2 ≤ x ≤ 0  −x2 si −2 ≤ x ≤ 0
|x| = ⇒ x |x| =
 x si 0≤x≤1  x2 si 0 ≤ x ≤ 1.

3
En utilisant la relation de Chasles on obtient
Z 1 Z 0 Z 1 Z 0 Z 1
2
x |x| dx = x |x| dx + x |x| dx = −x dx + x2 dx
−2 −2 0 −2 0
 3 0  3 1
x x 8 1 7
= − + =− + =−
3 −2 3 0 3 3 3

Proposition 2. (Formule de la moyenne)


Si f est une fonction continue sur [a, b] alors il existe c ∈ ]a, b[ tel que
Z b
1
f (x) dx = f (c) .
b−a a

Z b
1
Le nombre réel f (x) dx est la moyenne de la fonction f sur l’intervalle [a, b].
b−a a

II. Procédés d’intégration


II.1 Méthode immédiate
Cette méthode consiste à intégrer une fonction dont la primitive figure dans le tableau des primitives
(voir annexe).

Exemple 5. Calculer en utilisant une primitive immédiate, les intégrales suivantes :


Z
1. sin x dx = − cos x + c, c ∈ R.
Z
2. chx dx = shx + c, c ∈ R.

xα+1
Z
3. En utilisant la formule xα dx = + c, α 6= −1 et c ∈ R, on trouve
Z α+1 Z

Z  
−3
Z Z
1 3 1 1 1 2 1
2x + √ − + 2 dx = 2xdx+ √ dx+ dx+ dx = x +2 x−3 ln |x|− +c,
x x x x x x2 x
c ∈ R.

Z Z
x 2x 1
4. dx = dx = ln(1 + x2 ) + c, c ∈ R.
1 + x2 2
2(1 + x ) 2
Z Z
2x 2x
5. dx = dx = arctan(x2 ) + c, c ∈ R.
1 + x4 2
1 + (x ) 2

II.2 Intégration par parties


La technique d’intégration par parties repose sur la formule de dérivation d’un produit de fonctions
dérivables :
(u.v)0 = u0 .v + u.v 0 .

Théorème 3. (Intégration par parties)


Soient u et v deux fonctions de classe C 1 sur un intervalle I ⊆ R, a et b des réels de I. On a la formule
d’intégration par parties :
Z b Z b
0
u (x) .v (x) dx = [u (x) .v (x)]ba − u0 (x) .v (x) dx.
a a

4
Ce qui s’écrit aussi, en terme de primitives
Z Z
0
u (x) .v (x) dx = u (x) .v (x) − u0 (x) .v (x) dx.

Z Z e Z
x
Exemple 6. Calculer les intégrales suivantes : (1 + x) e dx, ln x dx, x cos x dx.
1

Z
1. Pour calculer (1 + x) ex dx, on utilise la méthode de l’intégration par parties. Pour cela on pose :
  0
u (x) = 1 + x u (x) = 1
0 x , d’où
v (x) = e v (x) = ex
Les fonctions u et v sont bien dérivables, de dérivées continues sur R et la formule l’intégration par
parties donne :
Z Z
x x
(1 + x) e dx = (1 + x) e − ex dx = (1 + x) ex − ex + c = xex + c, c ∈ R.
Z e
2. Pour calculer ln xdx, on utilise la méthode de l’intégration par parties. Pour cela on pose :
1
 ( 1
u (x) = ln x u0 (x) =
, d’où x
v 0 (x) = 1 v (x) = x
Les fonctions u et v sont de classe C 1 sur [1, e] et la formule l’intégration par parties donne
Z e Z e
ln xdx = [x ln x]e1 − dx = e ln e − 1 ln 1 − [x]e1 = e − [e − 1] = 1
1 1
Z
3. Pour calculer x cos x dx, on utilise la méthode de l’intégration par parties. Pour cela on pose :
  0
u (x) = x u (x) = 1
d’où
v 0 (x) = cos x, v (x) = sin x
Les fonctions u et v sont bien dérivables, de dérivées continues sur R et la formule l’intégration par
parties donne
Z Z
x cos xdx = x sin x − sin xdx = x sin x + cos x + c, c ∈ R.

Remarque 2. La méthode de l’intégration par parties s’emploie fréquemment dans le calcul des intégrales
de la forme :
Z b Z b Z b Z b
1. P (x) sin αx dx, P (x) cos αx dx, P (x) ln x dx, P (x)eαx dx,
a a a a
avec P un polynôme à coefficients réels et α ∈ R? .
Z Z Z Z Z Z
2. arctan x dx, arcsin x dx, arccos x dx, arg thx dx, arg shxdx, arg chx dx.

II.3 Intégration par changement de variable


Le changement de variable est une méthode souvent utilisée dans le calcul intégral qui permet de
transformer une intégrale en une autre intégrale plus simple à calculer.
Le choix de la variable doit être conditionné par l’obtention d’une forme à intégrer proche de celles listées
dans la table des primitives usuelles.

5
Théorème 4. (Formules de changement de variable)
Soient I et J deux intervalles ouverts de R, f une fonction continue sur I et ϕ une fonction de classe C 1
et bijective sur J, avec ϕ(J) ⊂ I. Alors on a :
Z Z
f (x) dx = f (ϕ(t))ϕ0 (t) dt.

Où x = ϕ(t) ( t = ϕ−1 (x)).


Dans le cas d’une intégrale définie avec I = [a, b], on a :
Z b Z ϕ−1 (b)
f (x) dx = f (ϕ(t))ϕ0 (t) dt.
a ϕ−1 (a)

π
R 21 √
Z Z
x 4
Exemple 7. Calculer I1 = − 12
1− x2 dx, I2 = √ dx, I3 = tan xdx, .
x+1 0

1
Z
2 √
1. I1 = 1 − x2 dx
− 21

On pose x = sin t, avec t ∈ [− π2 , π2 ]. Alors dx = cos t dt et 1 − x2 = | cos t| = cos t car t ∈ [− π2 , π2 ].
De plus, on a
1 1 π 1 1 π
x = − ⇒ t = sin(− ) = − et x = ⇒ t = sin( ) = .
2 2 6 2 2 6
On obtient
Z 1 √ Z π Z π   π6
2 6 6 1 + cos(2t) 1 sin(2t) π
2
I1 = 1 − x2 = cos t dt = dt = t+ = .
1
−2 −6 π
−6π 2 2 2 −π 6
6


Z
x
2. I2 = dx. On pose u = x + 1, alors u2 = x + 1 ⇒ x = u2 − 1.

x+1
0
Donc dx = (u2 − 1) = 2u du. D’où

u2 − 1 2u3
Z Z Z
x
2u2 − 2 du =

I2 = √ dx = 2u du = − 2u + c
x+1 u 3
2 √ 3 √ 
= x+1 −2 x + 1 + c, c ∈ R.
3
Z π Z π
4 4 sin x
3. I3 = tan xdx = dx. On pose u = cos x, alors du = − sin xdx
0 0 cos x

π π 2
x = 0 =⇒ u = cos 0 = 1, x = =⇒ u = cos =
4 4 2
π Z π Z 2√
√ √ ! √ !
2 −du
Z
4 4 sin x 2 2 2
D’où tan xdx = dx = = [− ln (u)]1 = − ln
2
+ ln 1 = − ln .
0 0 cos x 1 u 2 2

6
III. Annexe
Tables des primitives usuelles
Dans toute la table des primitives, c est une constante réelle quelconque.

Primitives simples Primitives composées

xα+1 u(x)α+1
Z Z
α
x dx = + c, α ∈ R − {−1} u0 (x)uα (x)dx = + c, α ∈ R − {−1}
α+1 α+1
u0 (x)
Z Z
1
dx = ln |x| + c, x 6= 0 dx = ln |u(x)| + c
x u(x)
√ u0 (x)
Z Z
1 p
√ dx = x + c, (x > 0) p dx = u(x) + c
2 x 2 u(x)
Z Z
1
eax dx = eax + c, (a 6= 0) u0 (x)eu(x) dx = eu(x) + c
a
Z Z
1
cos(ax + b)dx = sin(ax + b) + c, (a 6= 0) u0 (x) cos(u(x))dx = sin(u(x)) + c
a
Z Z
1
sin(ax + b)dx =− cos(ax + b) + c, (a 6= 0) u0 (x) sin(u(x))dx =− cos(u(x)) + c
a
Z Z
1
ch(ax + b)dx = sh(ax + b) + c, (a 6= 0) u0 (x)ch(u(x))dx =sh(u(x)) + c
a
Z Z
1
sh(ax + b)dx = ch(ax + b) + c, (a 6= 0) u0 (x)sh(u(x))dx =ch(u(x)) + c
a
u0 (x)
Z Z
1
dx = tan(x) + c dx = tan(u(x)) + c
cos2 (x) cos2 (u(x))
u0 (x)
Z Z
1
2
dx = th(x) + c dx = th(u(x)) + c
ch (x) ch2 (u(x))
u0 (x)
Z Z
1 1 x 1 u(x)
2 2
dx = arctan( ) + c (a 6= 0) 2 2
dx = arctan( ) + c (a 6= 0)
a +x a a a + u (x) a a
u0 (x)
Z Z
1 x u(x)
√ dx = arcsin( ) + c (a 6= 0) p dx = arcsin( ) + c (a 6= 0)
a2 − x2 a a2 − u2 (x) a
u0 (x)
Z Z
1 x u(x)
√ dx = argsh( ) + c (a 6= 0) p dx = argsh( ) + c (a 6= 0)
2
a +x 2 a 2 2
a + u (x) a
u0 (x)
Z Z
1 x u(x)
√ dx = argch( ) + c (a 6= 0) p dx = argch( ) + c (a 6= 0)
x 2 − a2 a u2 (x) − a2 a

7
Z
1  √ 
√ dx = argsh(x) + c = ln x + x2 + 1 + c
1 + x2
Z
1  √ 
x>1⇒ √ dx = arg ch(x) + c = ln x + x2 − 1 + c
x2 − 1
Z
1  √ 
x < −1 ⇒ √ dx = − arg ch(−x) + c = − ln −x + x2 − 1 + c
x2 − 1
Z  
1 1 1+x
|x| < 1 ⇒ dx = arg th(x) + c = ln +c
1 − x2 2 1−x
Z  
1 1 x+1
|x| > 1 ⇒ dx = arg coth(x) + c = ln +c
1 − x2 2 x−1

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