INTRODUCTION..................................................................................................................................... 3
I- LA NORME ISO 26 000 SUR LA RESPONSABILITE SOCIETALE DES ORGANSATIONS ................ 4
A- Définition et structure de la Norme ISO 26000 ...................................................................... 4
B- Caractéristiques de la Norme ISO 26000 .............................................................................. 5
C- Particularité de la Norme ........................................................................................................ 5
D- Les questions centrales ............................................................................................................ 6
1- La Gouvernance de l’organisation.................................................................................... 6
2- Les Droits de l’Homme.......................................................................................................... 6
3- Les relations et conditions de travail .................................................................................. 6
4- L’environnement ................................................................................................................... 6
5- La loyauté des pratiques ..................................................................................................... 7
6- Les questions relatives aux consommateurs ..................................................................... 7
7- Les questions relatives aux communautés ........................................................................ 7
II- MISE EN PLACE D’UNE DEMARCHE RSE ..................................................................................... 8
A- Faire un diagnostic de l’existant ............................................................................................ 8
B- Identifier et hiérarchiser les parties prenantes ...................................................................... 8
C- Définir sa stratégie .................................................................................................................... 9
D- Déployer sa stratégie RSE ........................................................................................................ 9
E- Communiquer ........................................................................................................................... 9
F- Améliorer sa démarche......................................................................................................... 10
CONCLUSION ..................................................................................................................................... 10
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INTRODUCTION
Publié en 19871, le Rapport Brundtland fait l’unanimité comme étant le premier à populariser
le concept de Développement Durable qu’il définit comme « un développement qui répond
aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre
aux leurs ».
Une quinzaine d’année plus tôt (1972), le Club de Rome dans son premier rapport2 alertait
déjà l’humanité sur les risques encourus par nos modes de production et de consommation.
Ce modèle né et fortement entretenu au cours des premières décennies ayant suivi la fin de
la seconde guerre mondiale (période dite des trente glorieuse (1945-1970s)) est caractérisé
par une industrialisation croissante, un marché prospère et une surconsommation des
ressources naturelles.
Face aux besoins sans cesse croissants d’un monde à la démographie galopante, les
grandes préoccupations soulevées par le Club de Rome et repris dans le Rapport Brundtland
suscitent toujours autant d’engouement de nos jours. L’économie, autrefois considérée
comme prisme exclusif d’appréciation de la performance des organisations, doit dorénavant
composer avec l’environnement et le social. Avec la concurrence à outrance et la course
effrénée vers le profit, les organisations vont progressivement intégrer d’autres paramètres
devenus primordiaux pour :
conditions d’exploitation des ressources humaines sur l’ensemble des chaînes de valeur,
1 Dénommé Notre avenir à tous (Our Common Future en anglais), ce rapport de la Commission mondiale sur l’environnement
et le développement des Nations Unies est l’œuvre d’une équipe internationale présidée par Gro Harlem Brundtland,
ancienne première ministre de la Norvège.
2 Halte à la croissance (The Limits To Growth)
l’évolution de la législation (notamment des lois souples)3 et l’indignation des Organisations
non gouvernementales seront autant de motivations pour un engagement progressif des
organisations vers des approches plus durables. L’intégration de ces problématiques par les
organisations constituent la Responsabilité sociétale d’entreprise (RSE).
L’objectif du présent cours est d’offrir des notions de base utiles à la connaissance de la RSE,
et à son déploiement.
Après avoir présenté la RSE dans une première partie, nous proposerons dans le cadre d’une
démarche pratique, les étapes pouvant faciliter son déploiement au sein des organisations.
3 Principes Directeurs de l’OCDE (1976), Déclaration de principes tripartites de l’OIT sur les Entreprises Multinationales et la
politique sociale (1977), Global Reporting Initiative (1997), Global Compact (2000), Principes de l’équateur (2003), à l’intention
des Multinationales, Principes de l’OIT, etc.
- Est intégré dans l’ensemble de l’organisation et mis en œuvre dans ses relations au
sein de la sphère d’influence.
La norme donne des lignes directrices sur sept Questions Centrales (QC) auxquelles sont
associées des Domaines d’Actions (DA), et des Actions et Attentes Associées (AAA)
C- Particularité de la Norme
Contrairement aux autres normes ISO, la 26000 ne donne pas accès à une certification ; elle
contient donc des lignes directrices et non des exigences. Bien qu’elle soit d’application
volontaire, son intégration dans la stratégie globale se fonde sur la conviction par les
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organisations qui « ont conscience qu’un comportement socialement responsable et
respectueux de l’environnement est un facteur clé de la réussite »4.
1- La Gouvernance de l’organisation
La gouvernance renvoie à l’ensemble des outils et des instances qui légitiment le processus
de décision au sein d’une organisation. Elle est d’autant plus importante qu’elle structure,
encadre et délimite le périmètre de responsabilité que l’entreprise se donne pour mission
d’assumer.
4- L’environnement
Toute activité humaine a un impact direct ou indirect sur l’environnement. Celui-ci devient
plus important lorsque l’activité est menée à grande échelle. Il s’agit plus précisément de
l’utilisation des ressources (renouvelables ou non), la pollution sur toutes ses formes (émissions
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Page
4 https://www.iso.org/fr/iso-26000-social-responsibility.html
de gaz, d’effluents, déchets solides, de bruits, etc.), la destruction/dégradation des habitats
naturels (faune, flore), etc.
A l’ère du Client Roi, l’observation de ses droits5 demeure une évidence pour l’entreprise
responsable.
Il convient ici pour l’entreprise d’identifier et nouer avec ses communautés, des rapports de
confiance mutuellement bénéfiques. La consolidation de ces rapports inclus la
reconnaissance desdites communautés (respect des valeurs et des traditions), la réalisation
des projets de développement local (générateur ou pas de revenus), l’apport en
compétence (recrutement, développement du savoir-faire local), l’amélioration des
conditions de vie des populations, la limitation de ses impacts négatifs, le dialogue
permanent à travers des instances et outils plus ou moins formels.
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5 https://unctad.org/fr/Docs/poditcclpm21.fr.pdf
II- MISE EN PLACE D’UNE DEMARCHE RSE
Une approche classique du déploiement d’une démarche RSE peut être présentée suivant
les différentes étapes ci-dessous.
Une meilleure connaissance du contexte (SWOT, PESTEL, 5+1 Forces de Porter, etc.) local ou
international au sein duquel l’organisation se meut, est un préalable à la réussite de sa
stratégie. La rencontre avec les parties prenantes internes et externes, partie intégrante de
ce diagnostic, offre l’occasion de questionner les pratiques menées par l’organisation. La
Norme ISO 26 000 offre à travers ses questions centrales, un canevas idéal. L’appréciation
des pratiques doit se faire sans jugement.
Une partie prenante est toute personne physique ou morale pouvant de manière directe ou
indirecte, être impactée par les activités de l’entreprise.
La hiérarchisation dans le cadre de cet exercice consiste à classifier les parties prenantes
par catégories (administration, Leaders traditionnel, religieux, leaders d’opinion, société
civile, Organismes internationaux, média, etc.) et en fonction de leur niveau d’influence
(graduation à définir selon l’entreprise) par rapport aux activités de l’entreprise.
NB : Une veille et mise à jour permanente sur l’évolution de ses parties prenantes est
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nécessaire (au minimum une fois par an). Il n’existe pas de petit prenante !
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C- Définir sa stratégie
De manière simplifiée, la RSE consiste à répondre aux attentes de ses parties prenantes. Une
fois recensées, hiérarchisées avec des attentes connues (clarifiées de commun accord), la
stratégie de réponse devra se bâtir sur les leviers de dialogue permanent, avec un focus sur
l’atteinte par l’organisation, de ses objectifs.
La définition des indicateurs de performances (KPI) à partir d’objectifs SMART, permet d’avoir
une bonne visibilité sur son plan d’actions.
Le consensus trouvé au sein des différents cadres (formel ou informel) de dialogue avec les
parties prenantes contribue à définir l’architecture de la stratégie (objectifs clairs et cibles
précises).
Indépendamment des ressources disponibles, le plan d’actions doit privilégier les enjeux
critiques issus du travail de consultation/dialogue avec les parties prenantes. Certains de ces
enjeux (sécurisation des investissements, limitation du Turn-Over, collecte et/ou traitement
des déchets, reboisement, gestion des rapports avec les communautés, intégration de la
RSE chez les sous-traitants, évaluation des actions menées, etc.) peuvent être confiés à des
organisations spécialisées (Cabinet, ONG, Administrations, Universités, Entreprises … ).
L’ossature des axes de la stratégique peut revêtir plusieurs formes (Questions centrales de la
Norme ISO 26000, plan de développement durable, etc.) en fonction des enjeux recensés,
mais doit intégrer les dimensions sociales, économiques et environnementales.
E- Communiquer
La communication des organisations sur les actions dites de RSE reste fortement dominée
par des sorties médiatiques suivies d’une impressionnante présence sur les réseaux sociaux.
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Si les supports physiques sont rares, cette communication reste une valorisation de l’unique
engagement sur le volet communautaire.
Avec peu ou pas d’informations sur les mécanismes d’avant (consultation des parties
prenantes, type de partenariat, etc.) et d’après (suivi, impact socio-économique et
environnemental à moyen et long terme) la durabilité de ces initiatives reste fortement
questionnée autant que leur crédibilité.
Communiquer sur sa RSE c’est être transparent sur les engagements initiaux, les processus de
décisions sur les actions menées, les points forts et ceux à améliorer. Cette transparence sur
les réalisations ne doit pas occulter le visage humain de l’entreprise (forces et faiblesses),
l’évitant ainsi de sombrer dans la mode du Greenwashing et/ou du Social washing.
F- Améliorer sa démarche
La stratégie RSE doit s’inscrire dans une démarche d’amélioration continue de ses pratiques.
La communication sur les réalisations de l’année N-1 marque ainsi le temps d’un auto
diagnostique et d’un appel à évaluation par ses propres parties prenantes (à qui on se doit
de toujours rendre compte), pour un meilleur impact en année N. L’ouverture à la critique,
et l’humilité sont autant de postures nécessaires à cet effet.
CONCLUSION
L’impact social et environnemental des entreprises décrié depuis la fin des trente glorieuses
et toujours d’actualité, a légitimé la nécessité pour l’humanité de s’orienter vers des modes
de production de consommation plus sobres, d’où la nécessité d’intégrer d’autres
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6 Evaluation de l’entreprise selon les 3P « People, Planet, Profit » ou Social, Environnemental (ou Ecologique) et Economique
Organisations Non Gouvernementales, Société civile, Consommateurs, riverains, médias,
administrations, etc. sont autant de personnes aux côtés des actionnaires à qui l’entreprise
soucieuse de sa pérennité, doit rendre compte.
Le manque de ressources humaines, un cadre législatif parfois existant mais laxiste ou peu
coercitif, la faible organisation des parties prenantes et la méconnaissance de leurs droits,
la course au « paraître », etc. sont entre autres causes d’une appréciation partielle de la RSE.
La principale conséquence reste la difficulté pour les organisations à percevoir la RSE sous le
prisme d’une stratégie d’anticipation et de limitation des risques (image et réputation, parts
de marché, boycott, sabotage, etc.).
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