Capteur, Actionneur et MEMS 2020/2021

Chapitre III : Capteurs de température

1. Généralités
La température, entre autres, est une grandeur physique dont on doit tenir compte dans plusieurs
domaines, ce qui rend plus utilisés les capteurs qui lui sont relatifs. Ces capteurs de température
se présentent généralement sous formes : d’instruments manuels (non utilisables dans un système
de contrôle/commande évolué), des sondes thermométriques industrielles (thermocouples, sondes
Pt100 et thermistances) ; On distingue :
➢ Les capteurs passifs, à résistance ou thermistance ;
➢ Les capteurs actifs, à couple thermoélectrique.
Les capteurs de température peuvent être classés selon l’existence ou non de contact avec le corps
dont veut mesurer la température.
Avec contact:
➢ Analogique: Thermocouples, thermomètres à résistance métallique; thermomètres à semi-
conducteur, thermomètres à quartz, thermomètres à dilatation de fluide,…
➢ Logique: Thermostats à dilatation thermique.
Sans contact:
➢ Analogique: Pyromètres optiques, pyromètres optiques à dilatation de solide,…
➢ Logique: pyromètre à dilatation de solide.

2. Les échelles de température

Une échelle de température a été mise au point au niveau international : c’est L’Echelle
Internationale de Température de 1990 (EIT 90) qui a été défini sur des points de référence fixe
de température basés sur des phénomènes physiques de changement d’état d’un corps. Ces points
sont plus particulièrement des points triples, des points d’ébullition d’un corps et des points de
congélation. Si le degré Kelvin (K) est l’unité officielle de la température utilisé dans le milieu
scientifique, le degré Celsius (°C) et le degré Fahrenheit (°F) sont plus largement utilisée pour
exprimer la température.

➢ Degré Celsius (ºC) : Centésimale : (1742)

0°C glace fondante ; 100°C eau bouillante ; unité le (°C), degré Celsius.

➢ Fahrenheit (pays anglo-saxons). (1707)

32 ° F (glace fondante); 212 ° F (eau bouillante) ; unité le (°F). T(°F)=9/5 T(°C) + 32

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➢ Réaumur (pays de l'Europe de l'Est).

0°R (glace fondante); 80° R (eau bouillante) ; unité le (°R).

➢ Kelvin (K) : Absolue.

°C = K – 273.15 ou bien °C = T + 273,15 unité le Kelvin (K)

3. Principales caractéristiques d'un capteur de température

Les principales caractéristiques d’un capteur de température sont :

➢ Sensibilité : S = dG/dT

La sensibilité est la plus petite variation de température décelable dT ; il s'agit en fait de la

"mobilité" (appelée aussi "limite de résolution", "limite de mobilité", "résolution"...)

➢ Fidélité. Les indications fournies concordent pour la mesure d'une "même" température.
➢ Justesse. L'indication correspond à la vraie valeur (déterminée par d'autres moyens).
➢ Précision. Température juste et meilleure incertitude relative.
➢ Temps de réponse. Temps mis pour donner "l'indication définitive"; généralement qq s, max
2 à 10 min.

4. Différents types de thermomètres à dilatation

4.1 Thermomètres à dilatation de liquide
Il est constitué d'un réservoir surmonté d'un capillaire de section faible et régulière (ordre de
grandeur : Ø = 0, 2 mm) se terminant par une ampoule de sécurité (utile lors d'un dépassement de
la température admissible). Il est réalisé en verre. Sous l'effet des variations de température, le
liquide se dilate plus ou moins. Son niveau est repéré à l'aide d'une échelle thermométrique gravée
sur l'enveloppe.

Figure 3.1 : Thermomètres à dilatation de liquide

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4.2 Thermomètres à dilatation de gaz :

Un thermomètre à gaz est composé d'une sonde (A), formant une enveloppe dans laquelle est
enfermé le gaz thermométrique. Cette sonde est reliée par un tube capillaire de raccordement à
l'extrémité (B) d'un tube de Bourdon, appelée spirale de mesure. Cette extrémité est fixe. La
longueur du tube de raccordement ne doit pas excéder 100 mètres. Sous l'effet de la température
du milieu dans lequel la sonde est placée, la pression du gaz va varier, ce qui modifiera l'équilibre de
l'extrémité libre du tube de Bourdon. Cette variation de pression se traduira par un mouvement de
rotation de l'index indicateur qui se déplacera devant un cadran portant des graduations
thermométriques.

Figure 3.2 : Thermomètres à dilatation de liquide

4.3 Thermomètres à dilatation de solide

Un bilame thermique est un cas parmi d’autres des thermomètres à dilatation de solides. Elle est
constituée de deux bandes d'alliage dont les coefficients de dilatation sont très différents, soudées
à plat sur toute leur surface. Lorsqu'une telle bande est soumise à une variation de température, les
dilatations différentes des deux faces provoquent des tensions, il en résulte une incurvation de
l'ensemble. La soudure des deux constituants doit être suffisamment intime pour que la zone de
jonction soit mécaniquement aussi résistante que chacune des deux lames.

Figure 3.3 : Thermomètres à dilatation de slide

Exemple de constitution :

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➢ Métal très dilatable : Alliage de fer ;

➢ Métal peu dilatable : Invar

5. Thermomètres électriques
Les capteurs électriques ont l'avantage d'une plus grande souplesse d'emploi (information
transmissible, enregistrement) tout en gardant une précision suffisante pour les emplois industriels et
beaucoup d'emplois de laboratoire. On les rencontrera dans le milieu industriel avec une structure
proche de la figure suivante

Figure 3.4 : Thermomètre électrique

6. Thermomètres à résistance et à thermistance

La thermométrie à résistance et a thermistance est un capteur passif, son principe de fonctionnement
est basé sur l'influence de la température sur leur résistance électrique. La mesure d'une température
donc se ramène à la mesure d'une résistance.

6.1 Thermomètre à résistance métallique :

D'une façon générale la valeur d'une résistance dépend de sa température T :
𝑅(𝑇) = 𝑅(𝑇0 ). 𝐹(𝑇 − 𝑇0 )
Avec

R(T) : est la résistance du matériau à la température 𝑻 (Ω)

R(T0): sa résistance à la température 𝑻𝟎.
F(T-T0) : une fonction caractéristique du matériau :
𝐹(𝑇 − 𝑇0 ) = 1 𝑠𝑖 𝑇 = 𝑇0 𝑑𝑜𝑛𝑐 𝑅(𝑇) = 𝑅(𝑇0 )
La nature du matériau (métal ou semi-conducteur), sa pureté, sa conductivité ainsi que le domaine de
température exploré jouent un rôle important dans la variation de 𝑹 (𝑻) .
𝑻 étant la température absolue.

Matériaux typiques utilisés :

On peut distinguer trois matériaux principaux qui sont : le Platine, le Cuivre et le Nickel.

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Figure 3.5 : matériaux typiques pour RTD

Applications :

On peut trouver les RTD dans des installations industrielles dont la température est inférieure à
600°C notamment le système hydraulique, les conduites et les réservoirs des huiles, du lait, de
l’eau…

Figure 3.6 Circuit hydraulique d’une machine

Avantages et inconvénients

Les RTD possèdent des caractéristiques tel que :

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• La Bonnes reproductibilité, stabilité et interchangeabilité;

• La Précision de ± 0.2 %;
• Le Temps de réponse de 0.5 à 5 secondes;
• L’Influençable par l'humidité et les gaz corrosifs;
• L’Effet Joule perturbant la mesure.
6.2 Thermomètre Thermistances :
Principe de fonctionnement :
La résistance d’un semi-conducteur varie en fonction de la densité de charges libres qui, elle-
même, dépend de la température du semi-conducteur dans lequel la résistivité diminue avec
l’augmentation du nombre de couples électron-trou.
Avec une approximation de la courbe d’une thermistance, on peut exprimer la relation entre la
résistance et la température par la relation de Steinhart-Hart :
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𝑅(𝑇) = 𝑅0 . 𝑒𝑥𝑝 [𝐵 ( − )]
𝑇 𝑇0

Avec :
B : une constante caractéristique du matériau formant la thermistance, généralement comprise
entre 3000K et 5000K
𝑅0 : est la résistance à la température absolue 𝑇0
T : la température à mesurer en Kelvin [T]=K.
Types de thermistances :
On peut distinguer deux type de thermistances :
a. Les thermistances à coefficient de température négatif (CTN) ( -200 à + 1 000 °C) :
Dont la résistance diminue, de façon relativement uniforme, quand la température augmente. Elles
sont fabriquées à base d'oxydes de métaux de transition (manganèse, cobalt, cuivre et nickel). Ces
oxydes sont semi- conducteurs. Les CTN sont utilisées pour les mesures et le contrôle de la
température, la climatisation, la limitation d'impulsions transitoires et la mesure de flux de
liquides.

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Figure 3.7 les thermistances type CTN

b. Les thermistances à coefficient de température positif (CTP) (0 et 100°C) :

Dont la résistance augmente avec la température. Elles sont fabriquées à base de titanate de baryum
et de polymère-carbone.
Les CTP peuvent être utilisées comme détecteur de température, pour protéger des composants
(moteurs, transformateurs) contre une élévation excessive de la température et les surintensités ;

Figure 3. 8 Les thermistances type CTP.

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Avantages et inconvénients :
Les Thermistances possèdent des caractéristiques tel que :
a. L’Étendues de mesure de -110 à +250 °C ;
b. Le Circuits miniatures, donc temps de réponse très courts;
c. La précision de l'ordre de ± 0.1 %;
d. L’Échelle non-linéaire et étendue réduite;
e. Le Problème d'auto-échauffement (CTN).
Montages de mesure
La mesure de la température se ramène donc à une mesure de résistance. La méthode la plus simple
(Figure1) consiste à alimenter la résistance avec un courant I et de mesurer la tension aux bornes de la
résistance (on rappelle : U = R . I).

Figure 3.9 Montage deux fils avec source de courant

Mais, dans ce montage, la tension V dépend aussi des résistances de ligne r. Pour éviter cela, on ajoute
deux fils aux bornes de la résistance, on utilise alors une résistance avec quatre fils (Figure 3.10).

Figure 3.10 : Montage trois fils avec source de courant

7. Thermocouples
Le thermocouple est un capteur actif basé sur l’effet Seebeck (voir chapitre1).
Un thermocouple est un capteur actif basé sur l’effet Seebeck qui est constitué de deux conducteurs A
et B reliés à une extrémité dans le milieu dont on veut mesurer la température Tx. Entre les deux autres
extrémités, à la température T2 connue, apparaît une force électromotrice fonction des deux températures.
Par la mesure de cette force électromotrice et en connaissant les caractéristiques du thermocouple, on peut
en déduire la valeur de la température Tx.

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Figure 3.11 Thermocouple

Principe de fonctionnement :
Un thermocouple est constitué de deux conducteurs en métaux de caractéristiques thermoélectriques
différentes. Ces deux conducteurs placés dans un gradient de température, vont générer une f.é.m (V)
en rapport avec la température (effet Seebeck).

La nature des matériaux conducteurs utilisés définit le type du thermocouple. la figure 3.12
suivante présente quelques matériaux conducteurs utilisés pour la captation.

Figure 3.12 courbes des différents types du thermocouple : (°C) vs (mV)

Méthodes de mesure
C'est la FEM de Seebeck dont le thermocouple est le siège qui fournit l'information de température
cherchée. Elle ne peut être connue avec précision que si l'on minimise la chute ohmique de tension
due à la circulation d'un courant dans les éléments du thermocouple et les fils de liaison : leur
résistance est en effet généralement mal connue car fonction de la température ambiante d'une part
et de la température à mesurer d'autre part. Deux méthodes sont généralement employées :

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➢ La mesure à l'aide d'un millivoltmètre qui permet de minimiser la chute ohmique si sa

résistance interne est élevée.
➢ La méthode d'opposition qui autorise une mesure rigoureuse puisque dans ce cas le courant
traversant le thermocouple est annulé.

Applications :

On peut trouver les thermocouples dans des installations industrielles dont la température à une
grande entendue de mesure notamment les cyclones de la tour de réchauffement des cimenterie,
les fours industrielle à bruleur, les refroidisseurs à bain d’air, les hauts fourneaux …etc.

Figure 3.13 Synoptique de la zone cuisson d’une cimenterie.

Avantages et inconvénients :

Les thermocouples possèdent des caractéristiques tel que :

➢ La très grande étendue de mesure de -270 à 2700 °C;

➢ La précision dans l'ordre de ± 0.2 %;
➢ Le temps de réponse rapide;
➢ La non alimentation extérieure;
➢ Les signaux de faible amplitude;
➢ Le prix modéré.

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