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Remerciements

Ce n’est pas parce que la tradition l’exige ou par habitude que cette page est présente aujourd’hui
dans ce rapport, mais par ce que les personnes auxquelles s’adressent nos remerciements les méritent
vraiment.
C’est avec notre enthousiasme le plus vif et le plus sincère que nous voudrions rendre mérite à toute
personne qui a contribué de près ou de loin à l’élaboration de ce travail.
On tient à exprimer toute nos reconnaissances au professeur LAMRANI ALAOUI Mostapha et
KHATTABI Abdellatif, enseignants-chercheurs à l’ENFI, leur enthousiasme pour la recherche, leurs
compétences scientifiques restera pour nous un exemple. On leur adresse toute notre gratitude pour
leur disponibilité et pour leur précieux conseils et aussi d’avoir nous accompagner pendant cette
tournée.
Qu’ils trouvent dans ces quelques mots l’expression de nos vives reconnaissances.
Nous tenons à remercier également le personnel de l’ENFI qui nous a accompagnés pendant toute la
durée de cette tournée. Nos remerciements sont également adressés à M. Le directeur provincial de
MERJA ZERGA, pour sa disponibilité, informations, aide et conseils durant la phase terrain.
Préambule
Le stage pluridisciplinaire réalisé par l’option Gestion des Parcs Nationaux s’insère dans le cadre de
la formation de l’ingénieur forestier en tant que futur gestionnaire et agent de développement.
L’objectif principal assigné à ce travail est de pratiquer l’ensemble des acquis et connaissances que
nous avons pu développer durant notre cursus universitaire à l’ENFI.
Le choix de la zone qui a porté sur la zone humide MERJA ZERG est très judicieux.
La diversité des écosystèmes existants et l’ampleur des menaces qu’ils encourent nécessite des
études approfondies pour asseoir des programmes de gestion adaptés aux conditions locales du site.
En effet, les zones humides constituent des réservoirs importants de la biodiversité et des milieux
multifonctionnels mais restent trop fragiles face aux pressions naturelles et anthropiques.
La réalisation de ce stage s’est déroulée entre 22/06/2021 et 25/06/2021.
Pendant cette durée, nous avions pu étudier le site selon différents aspects passant par l’analyse
écologique du milieu, l’identification des points d’observations les plus important jusqu’aux aspects
socio-économiques qui constituent une étape primordiale avant la prise de toute décision.
Les résultats obtenus à travers ce stage sont dus en grande partie à la présence de nos professeurs et
encadrants qui nous ont transmis un savoir-faire d’une valeur inestimable.
Nous les remercions très sincèrement pour les efforts consentis et leur patience en vers nous.
Introduction Générale
Situé dans le Bassin méditerranéen, le Maroc est doté d'une importante biodiversité avec plus de
24000 espèces animales (Franchimont, 1998) et de 6890 espèces végétales avec un taux
d’endémisme global de 11% pour la faune, et de plus 20% pour la flore (Fennane, et al.1999).
Cette diversité a engendré une richesse de paysages et de milieux naturels de grande qualité qui
confère au Maroc un nombre très important d'aires naturelles en tous genres.
Chaque écosystème donne par sa nature et spécificité, une opportunité à l’apparition et au maintien
d’une déclinaison de la vie, qui tire son parti des conditions typiques de l’endroit en question. Parmi
les écosystèmes les plus importants sur terre, il y a « les zones humides » qui fournissent de
multiples services écosystémiques environnementaux, sociaux et économiques.
En effet, elles jouent le rôle d’éponge face aux crues en maintenant le flux d’eau en profondeur,
détiennent les conditions favorables à l’habitat de plusieurs espèces terrestres, amphibiens et
aquatiques, optimisent le stockage de carbone et régulent la température par le biais de
l’évapotranspiration des plantes au niveau du microclimat.
Considérées parmi les milieux les plus productifs du monde et comme le berceau de la diversité
biologique le Maroc possède de nombreuses zones humides notamment au niveau du Moyen Atlas
qui dispose actuellement d’une vingtaine de lacs naturels dont le flux varie selon les saisons et les
années. L'exploitation irrationnelle de l'homme à travers les siècles a significativement modifié les
composantes écologiques existantes dans cette région.
La MERJA ZERGA bénéficie d’un arsenal juridique très consistant. II est classé site Ramsar et site
d’intérêt Biologique et Ecologique (SIBE) de priorité 1 en raison de ses richesses naturelles,
culturelles et paysagères.
La MERJA constitue aussi un habitat propice pour une multitude d’espèces d’oiseaux d’eau
d’importance internationale.
Toutefois, la MERJA ZERGA subit plusieurs pressions de nature anthropique et qui sont devenues
des menaces pour son avenir et son fonctionnement écologique à moyen et long terme.
Parmi ces menaces, on trouve la pollution, le camping, la pêche excessive.
L’effet de ces facteurs apparaît à travers la comparaison des ouvrages bibliographiques où on trouve
des valeurs nettement supérieures en matière de biodiversité et effectifs des espèces par rapport à
cette année. D’où la nécessité d’élaborer un plan de gestion adapté en concertation avec les
différentes parties prenantes et l’adapter aux conditions locales du site.
Ce plan doit aussi honorer les engagements du Gouvernement marocain en matière de conservation
de la biodiversité et assurer un développement durable tant sur le plan social et économique, une
attention particulière doit être accordée à la réhabilitation et la préservation de la MERJA ZERGA.
Pour cela, l’engagement de tous les acteurs et parties prenantes sera nécessaire : décideurs, société
civile, secteur privé, réseaux internationaux. Afin de concrétiser ces engagements. Ainsi, de
nouvelles formes d’action devront être proposées et réalisées à travers des programmes et des plans
de gestion et d’aménagement qui sont articulés sous formes de grands axes qui stipulent des
directives adaptées au contexte écologique et socio-économique du site. Ceci s’inscrit dans l’objectif
d’assurer un équilibre écosystémique et une gestion rationnelle et durable des ressources naturelles
liées à la zone humide.
Dans ce sens, le présent travail consiste à faire un diagnostic écologique et socioéconomique de le
MERJA ZERGA en implication avec les différents acteurs locaux de la zone d’étude.
Ce diagnostic permettra d’asseoir des propositions sous forme d’actions nécessaires à la
réhabilitation des habitats du site et au maintien de la biodiversité de ces composantes.
C’est dans ce cadre que s’inscrit le présent travail qui a pour objectif global de proposer un plan de
gestion concerté avec la population locale.
Les objectifs spécifiques assignés à cette étude sont :
Dresser un état des lieux sur la base d’une compilation bibliographique autour du SIBE.
Reconnaître la composante écologique du SIBE.
Evaluation et valorisation de la biodiversité naturelles (et culturelles)
La valorisation/ réhabilitation/durabilité des ressources naturelles et culturelles
Analyser le mode de gestion (institutionnel, traditionnel, …)
Identifier et analyser les retombées socio-économiques du SIBE
Effectuer une analyse bioécologique du territoire du SIBE le long des axes d’accessibilité et
dans les sites clés de la biodiversité en mettant en évidence les potentialités naturelles et les
menaces.
Présenter une synthèse sur la base des informations disponibles et des travaux de terrain tout
en se focalisant sur les propositions de gestion issues de la réflexion propre des élèves
ingénieurs
Ce travail se veut un outil de prise de décision à mettre à la disposition des gestionnaires leur
permettant d’assurer la conservation de la biodiversité et des valeurs écologiques de la MERJA
ZERGA ainsi que le développement socioéconomique des populations usagères de cette zone.
Synthèse bibliographique

1. Les zones humides au Maroc


La convention de Ramsar défini les zones humides comme étant « des étendues de marais, de fagnes,
de tourbières ou d’eaux naturelles ou artificielles, permanentes ou temporaires, où l’eau est stagnante
ou courante, douce, saumâtre ou salée, y compris des étendues d’eau marine dont la profondeur à
marée basse n’excède pas six mètres ».
Au Maroc, le Haut-Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte Contre la Désertification
(HCEFLCD), défini une zone humide comme « unité d’espace couverte d’eau ou humectée en
permanence ou par intermittence, de façon à constituer un système vivant, caractérisé par un réseau
trophique établi et maintenu surtout par les composantes et les facteurs internes à cet espace ».
Ces écosystèmes naturels, étroitement liés à la présence de l’eau, peuvent être d’origine naturelle
(cours d’eau, sources, marécages, estuaires, lacs de montagnes etc.) ou crées par l’homme (lacs de
barrage, étang etc.)
Au niveau mondial, Les zones humides occupent la deuxième place, après les forêts équatoriales, en
matière de richesse en biodiversité.
Elles jouent des rôles socio-écologiques multiples selon leurs natures et leurs situations :
Stockage des eaux pluviales excédentaires et protection contre les inondations des villes, et
des infrastructures et contribuent à l’alimentation graduelle des nappes souterraines en eau.
Assurent le développement agricole par l’irrigation,
Assurent l’approvisionnement des marchés locaux en poisson
Sites privilégiés pour :
La recherche, l’Education et la sensibilisation
La recréation, la détente et le tourisme écologique, combien utiles pour la population
marocaine qui sera d’ici 2030 à 70% urbaine
Protection du littoral et de la cote
Indispensable pour l’hivernage, la nidification et le repos des oiseaux migrateurs.

2. Efforts du Maroc en matière des zones humides :


Le Maroc a entrepris diverses actions de conservation de la nature, mais dont l’effet sur le terrain est
resté relativement faible pour ce qui zones humides. La réalisation la plus sérieuse et la plus
exhaustive dans ce sens concerne le plan directeur sur les aires protégées du Maroc (AEFCS 1996),
qui inclut une centaine de sites aquatiques ; certains de ces sites furent intégrés dans des parcs
nationaux qui jouissent d’une protection juridique spécifique, alors que les autres, soient 84 zones
littorales et continentales, ont été répertoriés comme site d’intérêt biologique et écologique
indépendants. On doit noter aussi avec satisfaction que le Maroc adhère aux efforts internationaux de
protection de la nature, puisqu’il ratifié plusieurs conventions internationales en la matière :
Convention sur la diversité biologique ;
Convention de Ramsar sur les zones humides ;
Convention Barcelone relative à la mer Méditerrané ;
Convention de Washington sur le commerce et le transport international des espèces sauvages
La convention internationale pour la protection des végétaux ;
La convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages
menacées d’extinction.

Les zones humides : une importance vitale pour le développement durable du Maroc
Les zones humides répertoriées au Maroc sont au nombre de 84 d’après l’étude sur les aires
protégées qui date de 1997. Une étude en cours fait état d’environ 300 sites couvrant une superficie
de 400 000 Ha. Parmi ces sites 24 sites sont inscrits dans la liste Ramsar des zones humides
d’importance internationale, quatre en 1980 date d’adhésion du Maroc à la convention et 20 en 2015.
En plus de leur valeur économique résultant de leurs fonctions écologiques et naturelles ces zones
ont des valeurs culturelle, esthétique, biologique d’une très grande importance pour l’humanité.
Au Maroc les valeurs économiques des zones humides ne sont pas disponibles. La convention
Ramsar estime, à l’échelle planétaire, ces valeurs à 50% de la valeur globale de l’ensemble des
écosystèmes.
Les communautés vivantes des zones humides ont révélé des originalités variables en fonction des
catégories. Les eaux intérieures présentent une forte proportion d’espèces endémiques de l’Afrique
du Nord, du Maroc, voire d’un seul écosystème. Cet endémisme s’étend aussi aux types d’habitats et
témoigne d’une évolution sous la contrainte de l’isolement géographique et climatique, qui a démarré
pour le Maroc depuis la fin du tertiaire (Dakki 1987).
Ces qualités peuvent aussi être traduites en services écosystémiques, dans le sens que les zones
humides marocaines participent au développement, voire à la survie, de nombreuses communautés
humaines. La meilleure illustration de l’importance de ces services réside dans la concentration de la
population le long des rives d’oueds et du littoral, surtout près des estuaires, sur le bord des lacs et
des marécages et à proximité des grandes sources. Dans cette distribution, l’eau potable est
certainement l’élément structurant mais les zones humides procurent en plus des aliments naturels ou
d’élevage (gibier d’eau, produits de pêche, algues…) et d’autres fonctions et services, tels que les
exploitations salinières, le sable, l’activité balnéaire, les pique-niques en bord de lacs et d’oueds, les
champs de recherche et d’éducation.
3. Intérêts des « zones humides »
Trop souvent, le rôle multifonctionnel et l'interdépendance des zones humides ont été constatés et
compris après leur destruction. Les problèmes socio -économiques et écologiques provoqués par la
disparition ou la dégradation de ces milieux vont de l'amplification catastrophique des crues à
l'érosion accélérée du littoral ou des berges, en passant par l'altération de la qualité de l'eau.
La démonstration de l'intérêt écologique, économique et sociologique de la conservation des zones
humides conduit maintenant à leur conférer un statut d'infrastructure naturelle pour tenter de faire
reconnaître le double bénéfice fonctionnel et patrimonial qu'elles nous fournissent. Il est alors
possible de distinguer :
Les fonctions remplies par ces milieux, déduites directement de leurs caractéristiques et de
leurs fonctionnements écologiques.
Les valeurs ou services rendus, estimés par les avantages économiques et culturels
(exploitation des ressources agricoles, halieutiques, cynégétiques ; régulation des régimes
hydrologiques et de la qualité de l’eau ; loisirs...) retirés par les populations locales et plus
largement par la société.
Les zones humides contribuent au maintien et à l'amélioration de la qualité de l'eau en agissant
comme un filtre épurateur :
Un filtre physique, car elles favorisent les dépôts de sédiments y compris le piégeage
d'éléments toxiques tels que les métaux lourds, la rétention des matières en suspension...
Un filtre biologique, car elles sont aussi le siège privilégié de dégradations biochimiques
(grâce notamment aux bactéries, de désinfection par destruction des gènes pathogènes grâce
aux ultraviolets, d'absorption et de stockage par les végétaux, de substances indésirables ou
polluantes tels que les nitrates (dénitrification) et les phosphates à l'origine de l'eutrophisation
des milieux aquatiques, de certains pesticides et métaux... (Elasri, 2004).
Grâce à une végétation adaptée à ces types de milieu, les zones humides participent à la stabilisation
et la protection des sols. Elles constituent, grâce à une productivité primaire très élevée, un réservoir
de biodiversité. Elles assurent ainsi des fonctions d’alimentation, de reproduction et de refuge pour
de nombreux organismes qui leur sont inféodés. Les zones humides étant extrêmement fragiles et en
équilibre instable, si l’on touche à l’une de leurs composantes, avec par exemple un aménagement ou
un ouvrage en amont d’un bassin versant, c’est le rôle de l’ensemble de l’écosystème qui risque
d’être perturbé.
Aussi bien, les zones humides rendent de nombreux services aux sociétés humaines. Ces
écosystèmes procurent une grande variété de produits indispensables pour nos sociétés, qu’il s’agisse
de ressources naturelles ou de productions agricoles ; ils peuvent alimenter en eau les nappes
phréatiques ou les rivières ; ils jouent un rôle discret mais indispensable dans la prévention des
risques naturels (inondations, sècheresse) ; ils sont capables de purifier l’eau et influent le climat.
Enfin les milieux humides ont joué, et jouent toujours, un rôle essentiel dans notre vie sociale et
culturelle.
4. Problématique générale des zones humides
Au Maroc, selon les spécialistes, plus de 50% des superficies des zones humides ont disparus depuis
le début du XX siècle. Notons cependant que la disparation constitue le stade ultime de dégradation.
La plupart de zones humides répertoriées, y compris les sites Ramsar ou celles reconnues comme
sites d’intérêt biologique et écologique (SIBE) sont soumises à une forte exploitation des ressources
naturelles. Certaines zones sont dans des stades de dégradation assez avancés. En plus des conditions
climatiques, les actions de l’homme restent prédominantes et accélèrent le rythme de dégradation de
ces zones. Parmi les causes, citons en particulier :
Le surpâturage ;
La surexploitation des ressources naturelles : plantes, poisson, faune terrestre et aquatique
Pompage excessive de l’eau pour les besoins agricoles ;
La pollution par le rejet de déchets solides et liquides ;
Les extensions urbaines et le développement des complexes touristiques ;
Les infrastructures routières, et ferroviaires ;
Le drainage et la conversion en terres agricoles ;
La sur-fréquentation et les usages pour des fins de recréation
5. Les grands défis que rencontrent les zones humides
Gouvernance :
Les zones humides souffrent d’un système de gouvernance non adapté, pour Les raisons suivantes:
L’accès à l’information et les données sur les zones humides est très limité ;
L’absence d’un système de suivi des indicateurs et d’évaluation de l’état des zones humides.
Le suivi de l’avifaune par certains experts se fait régulièrement mais les données ne sont pas
diffusées
Manque d’études et de données sur l’évaluation économique des services des zones humides.
Ces données sont nécessaires pour convaincre les décideurs de l’importance économique de
ces zones
Absence d’évaluation indépendante du système de gouvernance dans la perspective de son
amélioration et de la fixation des responsabilités ;
Absence d’engagement et de contribution matérielle des collectivités locales au processus de
préservation et d’intermédiation avec la population pour une exploitation durable ;
Absence d’intégration de la protection des zones humides dans les programmes de
développement régionaux PDR et les plans d’actions communaux PAC ;
Gestion :
La gestion des zones humides relève du département des eaux et forêts point focal de la
convention de Ramsar. Ce département préside un comité national qui regroupe tous les
départements ministériels concernés par les zones humides (environnement, équipement,
affaires étrangères, pêche, agriculture, recherche …) ainsi que deux représentants de la
société civile et les correspondants CESP. Ce comité n’assure pas son rôle convenablement
par manque d’engagement de certains membres et par manque de coordination entre ses
membres ;
Au niveau local (d’une zone humide), la convention Ramsar recommande la constitution d’un
comité local. Jusqu’à présent, ces comités n’ont pas été créés ;
La gestion déléguée de ces zones par des organes non étatiques, prévue par la loi relative aux
aires protégées, n’est pas encore appliquée.

Communication éducation et sensibilisation :


L’expérience a montré que parmi les problèmes majeurs des zones humides figure le manque
d’appropriation et d’adhésion de la population locale, des décideurs locaux et du public en général à
leur protection par ignorance de leurs valeurs et de leurs fonctions, d’où l’intérêt de l’information de
la sensibilisation et de l’éducation.
La société civile contribue dans une large mesure à la mise en œuvre de ces activités dans le cadre de
partenariat avec le HCEFLCD ou de projets financés par des bailleurs de fond. Ces activités se
limitent cependant à quelques rares zones humides et sont limitées dans le temps, à l’exception du
Centre National d’Education Environnementale de Sidi Boughaba dont le fonctionnement est assuré,
sans interruption depuis 1992, par une association nationale.
Les causes de cette situation sont multiples, citons en particulier :
Absence d’un programme de communication d’éducation et de sensibilisation participative et
d’une stratégie nationale d’Education et de sensibilisation à la protection de l’environnement
en général et des zones humides en particulier ;
Non affectation de moyens financiers de la part des collectivités et les départements
concernés pour assurer le fonctionnement des infrastructures dédiées à la communication
d’éducation et de sensibilisation.
Les difficultés et la cherté du transport pour se rendre aux centres d’accueil et d’éducation
situés généralement dans les périphéries des centres urbains ;
Les activités d’éducation et de sensibilisation sont focalisées sur les jeunes et concernent
rarement les adultes et les décideurs ;
Manque de couverture médiatique professionnelle et efficace
Recherche et suivi scientifique :
Actuellement l’inventaire des zones humides fait état de 300 zones humides avec une typologie très
diversifiée. Cette richesse en biodiversité et ces potentialités ne sont pas reflétées par le nombre de
zones humides inscrites dans la liste Ramsar des ZH d’importance internationale (24 sur 84). A titre
de comparaison, la Tunisie a classé 41 Sites, l’Algérie 50, l’Espagne 74, le Portugal 31.
Les causes relevées sont :
La faiblesse de la mobilisation des ressources financières et humaines nécessaires ;
Manque de mesures incitatives pour encourager plus de chercheurs des différentes universités
à s’impliquer dans la recherche sur les zones humides
Limitation des conventions de partenariats à quelques zones humides.
Stratégie (vision) :
Malgré l’existence d’une stratégie – plan d’action des zones humides pour la période 2015-2024, et
les efforts déployés en matière de préparation des plans de gestion des zones humides, la mise en
œuvre d’actions concrètes sont insuffisantes et/ ou ne retiennent pas l’adhésion de l’ensemble des
intervenants dans ces zones ;
La majorité des zones humes ne sont pas délimitées officiellement à l’exception de celles situées
dans le domaine forestier. En effet, la loi 22-07 relatives aux aires protégées qui prévoit, entre autres
la délimitation et le classement des zones humides, reconnues comme SIBEs parmi les catégories
d’aires protégées est toujours en instance d’application faute de décrets d’application.
6. Atouts des zones humides :

Les zones humides limitent les effets inondations Les zones humides jouent un rôle
primordial face aux inondations : elles permettent d’une part à l’eau de s’épandre en limitant
les dommages pour la population, et d’autre part, elles stockent l’eau, ce qui réduit le
ruissellement à l’origine des inondations.
Les zones humides atténuent les sècheresses Si elles limitent les effets des inondations, c'est
grâce aux facultés d'éponge des zones humides : en cas de pluies, elles stockent mais elles
sont également partageuses lors des sècheresses. Quand la chaleur et le soleil assèchent les
cours d'eau, les zones humides vont lentement libérer leurs eaux. Elles vont alors alimenter
les nappes souterraines et les cours d’eau. Un service particulièrement utile par temps sec.
Les zones humides regorgent de biodiversité
Les zones humides abritent plus de 100 000 espèces d’eau douce connues et ce nombre
augmente chaque année. Les zones humides sont vitales pour les oiseaux, la nidification et la
migration.
Les zones humides fournissent des avantages économiques considérables :
Alimentation en eau, pêcheries (les poissons pêchés dans le monde en dépendent), agriculture,
bois d’œuvre (cèdre), ressources énergétiques, faune et flore sauvages, transport, possibilités de
loisirs et de tourisme.
7. Contraintes des zones humides
La sécheresse combinée à l’exploitation abusive par l’homme des ressources naturelles des zones
humides est à la base de la détérioration des écosystèmes humides du Maroc. En effet, la majorité
de la population locale dépend directement des ressources naturelles pour sa subsistance. De nos
jours presque toutes les zones humides du Maroc sont confrontées aux menaces liées à la nature
et/ou à l’homme.
Parmi les menaces et contraintes qui pèsent le plus sur les zones humides en général on peut
citer:
Le manque de plan de gestion des zones humides. Dans la plupart des cas, l’exploitation des
ressources naturelles des zones humides se fait de manière non rationnelle et sectorielle
L’insuffisance de moyens (matériels, humains et financiers) au niveau des services techniques
pour le suivi et l’encadrement des producteurs ;
La non opérationnalité des filières de production ;
Le manque et/ou non fonctionnalité des structures de gestion paysannes ;
L’insuffisance d’encadrement ;
La pression démographique ;
La pauvreté de la population ;
Le manque de petites unités de transformation des produits maraîchers ;
Le non-respect du droit d’usage en commun ;
Le manque de concertation entre les intervenants (ONGs, Projets, société civile, services
techniques, etc.).
Parmi les menaces et contraintes qui pèsent le plus sur les zones humides particulièrement les lacs de
montagne on peut citer :
La Pêche incontrôlée : les zones humides constituent les principales zones de pêche. La pêche
occupe une place de choix dans les activités des populations riveraines. Mais le manque ou la
faiblesse d’organisation des pêcheurs et l’intérêt économique et nutritionnel des ressources
halieutiques entraîne une surexploitation de ces ressources.
La Disparition progressive de certaines espèces : la surexploitation des ressources et leur non
renouvellement ont conduit à la disparition des plusieurs espèces animales et végétales.
Aussi, d’autres espèces sont actuellement menacées de disparition.
Déboisement excessif (défrichement, exploitation bois) : l’augmentation du besoin en bois
(de chauffe, d’œuvre) est à la base de la coupe excessive des bois sur pied entraînant par là
même occasion la disparition du couvert végétal.
Dégradation des sols : l’aridité du climat, l’extension des terres de cultures, l’exploitation
abusive du bois et les mauvaises pratiques culturales sont les principales causes de la
dégradation des sols autour des zones humides.
Éboulement des berges : la concentration du ruissellement dû à la réduction de l’infiltration
(glacification des sols) conduit à l’incision linéaire du sol, donc au ravinement. C’est ainsi
qu’on assiste dans presque tous les bassins versants des zones humides au développement du
ravinement, conduisant ainsi au transport d’éléments solides (sable surtout) dans les lits des
plans et cours d’eau.
Les Sites Ramsar acquièrent un nouveau statut national et international. Ils sont reconnus comme
importants, non seulement pour le pays ou les pays dans lesquels ils se trouvent mais aussi pour
l’humanité tout entière.
D’où la nécessité d’actions d’aménagement de l’espace forestier et de zone humide (SIBE,
RAMSAR).

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