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Université Mohammed Premier Filières SMP et SMC

Faculté des Sciences Semestre S2


Département de Mathématiques Année universitaire: 2020-2021
Correction de l’examen d’Algèbre 2
Session normale
Questions de cours (3pts)
1. Définir qu’est-ce qu’un sous-espace vectoriel F d’un R-espace vectoriel E.

2. Donner la définition d’une matrice inversible A.


3. Énoncer le théorème du rang.

Exercice 1. (7pts)
1. Soient les deux sous-ensembles A et B de R3 définis par :
A = {(x, y, z) ∈ R3 | x − 2y + z = 1} et B = {(x − y, x + y, 2x) | x, y ∈ R}.
i. Montrer que A n’est pas un sous-espace vectoriel de R3 .
ii. Montrer que B est un sous-espace vectoriel de R3 . Préciser sa dimension.
2. Soient, dans R3 , les trois vecteurs u1 = e1 −2e2 +e3 , u2 = 2e1 −e2 +e3 et u3 = (1, 1, 1), où B = {e1 , e2 , e3 }
est la base canonique de R3 .
i. Étudier la liberté de la famille B 0 = {u1 , u2 , u3 }.
ii. Déduire le rang de la famille B 0 et Vect(B 0 ).
iii. Quelle est la matrice de la famille B 0 dans la base B ?
iv. Considérons F = Vect(u1 , u2 ) et G = Vect(u3 ). Déterminer F + G et F ∩ G. Conclure.
   
Exercice 2. (5,5pts) 1 1 1 1 1 3
Soient les deux matrices A = 2 1 3 et B =  1 2 4 .
1 −1 2 −1 −3 −2
1. Calculer A + B, −7B et AB.
2. Montrer que la matrice A est inversible, déduire son rang.
3. Calculer A−1 , l’inverse de A, par la méthode de la comatrice.

Exercice 3. (4,5pts)
Soit l’application f : R3 −→ R2 , (x, y, z) 7−→ (x − y, x + z).

1. Montrer que l’application f est linéaire.


2. Déterminer ker(f ), le noyau de l’application linéaire f .
3. Déduire le rang de f .
4. f est-elle injective ? Surjective ? Justifier.

Correction de l’examen d’Algèbre 2, SMPC Session normale 1/4


Solutions des exercices
Réponses aux questions de cours (3pts=1pt+1pt+1pt)

1. Soit E un espace vectoriel sur R. Une partie F de E est dite un sous-espace vectoriel de E si elle est non
vide et vérifie les deux propriétés suivantes :
i. ∀(x, y) ∈ F , x + y ∈ F ,
ii. ∀x ∈ F , ∀α ∈ R, αx ∈ F .

2. Une matrice inversible A est une matrice carrée d’ordre n pour laquelle il existe une matrice B carrée
d’ordre n telle que AB = BA = In , où In est la matrice identité.
3. Soit f : E −→ F une application linéaire d’un espace vectoriel E dans un espace vectoriel F . Alors
dim(E) = dim(ker(f )) + rg(f ).

Solution de l’exercice 1 (7pts)


1. Considérons les deux sous-ensembles A et B de R3 définis par :
A = {(x, y, z) ∈ R3 | x − 2y + z = 1} et B = {(x − y, x + y, 2x) | x, y ∈ R}.
i. Pour x = y = z = 0, on a : 0 = x − 2y + z 6= 1, donc 0R3 = (0, 0, 0) 6∈ A. D’où A n’est pas un
sous-espace vectoriel de R3 (0,5pt).
ii. • B 6= ∅, car pour x = y = 0, (x − y, x + y, 2x) = (0, 0, 0) ∈ B.
• Soient X et Y dans B, alors il existe x, y, x0 et y 0 dans R tels X = (x − y, x + y, 2x) et Y =
(x0 − y 0 , x0 + y 0 , 2x0 ) ; donc

X +Y = (x − y, x + y, 2x) + (x0 − y 0 , x0 + y 0 , 2x0 )


= (x − y + x0 − y 0 , x + y + x0 + y 0 , 2x + 2x0 )
= (x + x0 − (y + y 0 ), x + x0 + (y + y 0 ), 2(x + x0 )).

D’où X + Y ∈ B.
• Soient X dans B et a ∈ R, alors il existe x et y dans R tels X = (x − y, x + y, 2x) ; donc

aX = (a(x − y), a(x + y), 2ax) = (ax − ay, ax + ay, 2ax).

D’où aX ∈ B.
Par suite B est un sous-espace vectoriel de R3 (1pt).
Dimension de B. Remarquons que chaque X ∈ B s’écrit sous la forme X = (x − y, x + y, 2x), avec
x et y dans R, alors

X = (x − y, x + y, 2x) = (x, x, 2x) + (−y, y, 0) = x(1, 1, 2) + y(−1, 1, 0).

Donc B = Vect(u, v), où u = (1, 1, 2) et v = (−1, 1, 0). Or u et v ne sont pas colinéaires puisque
1 = 11 6= 02 = 0, donc {u, v} est une base de B, d’où dim(B) = 2 (0,5pt).
2. Soient, dans R3 , les trois vecteurs u1 = e1 −2e2 +e3 , u2 = 2e1 −e2 +e3 et u3 = (1, 1, 1), où B = {e1 , e2 , e3 }
est la base canonique de R3 . Donc u1 = (1, −2, 1), u2 = (2, −1, 1) et u3 = (1, 1, 1).
i. Étudions la liberté de la famille B 0 = {u1 , u2 , u3 }. Soient a, b et c dans R tels que au1 +bu2 +cu3 = 0,
alors
au1 + bu2 + cu3 = 0 ⇐⇒ (a, −2a, a) + (2b, −b, b) + (c, c, c) = (0, 0, 0)
⇐⇒ (a  + 2b + c, −2a − b + c, a + b + c) = (0, 0, 0)
 a + 2b + c = 0 L1
⇐⇒ −2a − b + c = 0 L2
a + b + c = 0 L3


 b=0 L1 − L3
⇐⇒ 2b + 3c = 0 L1 + L2 + L3
 −a + 2c = 0 L2 + L3

 a=0
⇐⇒ b=0
c = 0.

Donc la famille B 0 est libre (1pt).

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ii. • Comme B 0 est libre, alors rg(B 0 ) = card(B 0 ) = 3 (0,5pt).
• Puisque B 0 est libre et card(B 0 ) = 3 = dim(R3 ), alors B 0 est une base de R3 ; d’où Vect(B 0 ) = R3
(0,5pt).
 
1 2 1
iii. La matrice de la famille B 0 dans la base B est M = −2 −1 1 (0,5pt).
1 1 1
iv. Considérons F = Vect(u1 , u2 ) et G = Vect(u3 ).
a. Déterminons F + G. Comme F ⊂ R3 et G ⊂ R3 , alors F + G ⊂ R3 . D’autre part, on sait que B 0
est une base de R3 , alors pour tout X ∈ R3 il existe a, b et c dans R tels que X = au1 + bu2 + cu3 .
Or au1 + bu2 ∈ F et cu3 ∈ G, donc X ∈ F + G, ceci implique que R3 ⊂ F + G. Par suite R3 = F + G
(1pt).
b. Déterminons F ∩ G. Soit X ∈ F ∩ G, alors X ∈ F et X ∈ G. Donc par définition de F et G il
existe a, b et c dans R tels que X = au1 + bu2 et X = cu3 , ce qui implique que au1 + bu2 = cu3 , ceci
est équivalent à au1 + bu2 − cu3 = 0. Or la famille B 0 est libre, alors a = b = c = 0, d’où X = 0. Par
suite F ∩ G = {0} (1pt).
c. Conclusion. Puisque R3 = F + G et F ∩ G = {0}, alors R3 = F ⊕ G (0,5pt).

Solution de l’exercice 2 (5,5pts)


   
1 1 1 1 1 3
Soient les deux matrices A = 2 1 3 et B =  1 2 4 .
1 −1 2 −1 −3 −2
     
1 1 1 1 1 3 2 2 4
1. A + B = 2 1 3 +  1 2 4  = 3 3 7 (0,5pt).
1 −1 2 −1 −3 −2 0 −4 0
   
1 1 3 −7 −7 −21
−7B = −7  1 2 4  = −7 −14 −28 (0,5pt).
−1 −3 −2 7 21 14
    
1 1 1 1 1 3 1 0 5
AB = 2 1 3  1 2 4  =  0 −5 4  (1pt).
1 −1 2 −1 −3 −2 −2 −7 −5
2. Pour montrer que la matrice A est inversible il suffit de vérifier que son déterminant est non nul. On a :

1 1 1 1 1 1
−1 1
det(A) = 2 1 3 = 0 −1 1 =
= 1 6= 0,
1 −1 2 0 −2 1 −2 1

donc A est inversible (1pt). Par suite rg(A) = 3 (0,25pt).

3. Toute réponse n’utilisant pas la méthode de la comatrice est rejetée.


1 t
L’inverse de A par la méthode de la comatrice est donné par : A−1 = com(A).
  det(A)
1 1 1
Les mineurs de la matrice A = 2 1 3 sont (1pt) :
1 −1 2

1 3
= 5, ∆12 = 2 3 = 1, ∆13 = 2 1 = −3,

∆11 =
−1 2 1 2 1 −1

1 1 1 1 1 1
∆21 = 1 2 = 1, ∆23 = 1 −1 = −2,
= 3, ∆22 =
−1 2


1 1 1 1
= 1, ∆33 = 1 1 = −1.

∆31 = = 2, ∆32 =
1 3 2 3 2 1

La comatrice de A est la matrice suivante (0,5pt) :


   
∆11 −∆12 ∆13 5 −1 −3
com(A) = −∆21 ∆22 −∆23  = −3 1 2 .
∆31 −∆32 ∆33 2 −1 −1

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 
5 −3 2
Donc la transposée de la comatrice est (0,5pt) : t com(A) = −1 1 −1 . Enfin comme le détermi-
−3 2 −1
 
5 −3 2
1
nant de A est 1, alors A−1 = t
com(A) = −1 1 −1 (0,25pt).
det(A)
−3 2 −1

Solution de l’exercice 3 (4,5pts)


Soit l’application f : R3 −→ R2 , (x, y, z) 7−→ (x − y, x + z).
1. Montrons que l’application f est linéaire. Soient X = (x, y, z) et Y = (x0 , y 0 , z 0 ) dans R3 , et soit α ∈ R,
alors

f (X + Y )= f (x + x0 , y + y 0 , z + z 0 )
= ((x + x0 ) − (y + y 0 ), (x + x0 ) + (z + z 0 ))
= (x − y, x + z) + (x0 − y 0 , x0 + y 0 ))
= f (X) + f (Y ),
et f (αX) = f (αx, αy, αz)
= (αx − αy, αx + αz)
= α(x − y, x + y)
= αf (X).
Donc f est bien linéaire (1,5pt).

2. Déterminons ker(f ). Soit X = (x, y, z) dans R3 , alors

X ∈ ker(f ) ⇐⇒ f (X) = 0 ⇐⇒ (x − y, x + z) = (0, 0) ⇐⇒ y = x et z = −x.

Donc X = (x, x, −x) = x(1, 1, −1), avec x ∈ R, c’est-à-dire les éléments de ker(f ) sont les combinaisons
linéaires X = x(1, 1, − 1), d’où
ker(f ) = Vect{(1, 1, − 1)} (1pt).

3. Le rang de f . Par le théorème du rang on a :

rg(f ) = dim(Im(f )) = dim(R3 ) − dim(ker(f )) = 3 − 1 = 2 (1pt).

4. Puisque ker(f ) = Vect{(1, 1, − 1)} =


6 {0}, alors f n’est pas injective (0,5pt).
Nous avons Im(f ) ⊂ R2 et dim(Im(f )) = rg(f ) = dim(R2 ) = 2, alors f (R3 ) = Im(f ) = R2 . D’où f est
surjective (0,5pt).

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