REPUBLIQUE DU SKNKGAL
ASSEMBLE NATIONALE
XII L&GISLATURE
PREMIERE SESSION EXTRAORDINAIRE DE
L’ANNEE 2021
RAPPORT
_FAIT AU NOM DE
L& COMMISSION DES LOIS, DE L& DECENTRALISATION,
DU TRAVAIL ET DES DROITS HUMAINS
SUR
LE PROJET DE LOI N°18/2021 PORTANT
CODE ELECTORAL
PAR
MME YEYA DIALLO
RAPPORTEUR
Scanné avec CamScannerMonsicur le Président,
Messicurs les Minist
Chers Collegues,
La Commission des Lois, de la Décentralisation, du Travail et des Droits
humains s'est réunie, le samedi 10 juillet 2021, sous la présidence de Madame
Dich Mandiaye BA, Présidente de Indite Commission, 4 Meffet d’examiner le
projet de loi n°18/2021 portant Code électoral.
Le Gouvernement était représenté par Monsicur Antoine Félix Abdoulaye
DIOME, Ministre de I"Intéricur, entouré de ses principaux collaborateurs.
Ouvrant la séance, Madame la Présidente a, d’abord, au nom de la Commission,
souhaité la bienvenue 4 Monsicur le Ministre et a ses collaborateurs.
Elle lui a ensuite renouvelé ses félicitations, avant de lui donner la parole pour
la présentation de l'exposé des motifs justifiant le projet de loi soumis a
Texamen de vos Commissaires. - - a
A Ventame de son propos, Monsieur le Ministre a adressé ses sincéres
salutations 4 Madame la Présidente et tous les membres de la Commission. I]
s'est ensuite réjoui de se retrouver devant les Représentants du Peuple, pour
donner lecture de l’exposé des motifs du projet de loi portant Code électoral.
Monsieur le Ministre a indiqué qu’au lendemain de I’élection présidentielle du
24 février 2019, le Président de la République a, dés aprés son investiture, bien
voulu inviter les acteurs politiques & participer 4 un dialogue national qu’il a
ancé le 28 mai 2019. Dans ce cadre, dira-t-il, le Chef de I"Etat a pris le décret n°
2019-1106 du 3 juillet 2019 portant sur les régles de fonctionnement du Comité
de Pilotage du Dialogue national (CPDN). C’est ainsi que le cadre de
concertation sur le processus électoral, traditionnellement mis en place par le
Ministére de I’Intérieur avant et aprés chaque élection, a alors été rattaché au
Dialogue national et en est devenu la « Commission politique », a informé
Monsieur le Ministre.
Il a rappelé que cette Commission politique est composée :
- de partis politiques regroupés en pdles de la Majorité, de Opposition et
des Non-alignés avec 20 représentants chacun ;
Scanné avec CamScanner= dos organes de controle et de régulation que sont la Commission
Slectorale nationale autonome (CENA) et le Conseil national de
Régulation de PAudiovisuel (CNRA) 5
= des membres de In socigté civile représentés par le Collectif des
organisations de In société pour les élections (COSCE) et la Plateforme
des acteurs de In société civile pour Ia transparence des élections
(PACTE) ;
= des représentants de l’Administration.
Monsieur le Ministre est par la suite revenu sur le mandat de la Commission
politique qui consistait de fagon générale A discuter du processus électoral, de la
démocratie, des libertés, des droits humains mais également des réformes
institutionnelles et des organes de gestion des élections.
I précisera que les travaux entamés, depuis 09 mai 2019, ont abouti 4 un large
consensus sur certains points portant essentiellement sur le processus électoral.
Pour accompagner ces. travaux, Monsieur Je Ministre a annoncé. qu'un audit du
” fichier électoral et une évaluation du processus ¢lectoral ont été effectués sur
demande des partis.
Selon lui, la finalité est de favoriser une avancée significative dans le processus
d'approfondissement de la démocratie dans notre pays. C’est dans ce sens qu’il 2
annoncé que les consensus enregistrés, les recommandations issues des missions
d'audit du fichier et de I'évaluation du processus électoral jugées pertinentes et
opportunes par la Commission politique ont conduit au réaménagement et & la
réécriture de plusieurs dispositions de la loi électorale.
Monsieur le Ministre dira que ce projet de nouveau Code électoral intégre
différentes préoccupations des formations politiques et renforce la confiance
entre les acteurs, tout en permettant d’élargir et d'approfondir la participation des
citoyens 4 la vie politique.
Il a ainsi indiqué que le projet de loi apporte des innovations majeures dans les
domaines suivants: c
- la Commission électorale nationale autonome (articles L.11 et L.16) ;
- I'établissement et le contrdle des listes électorales (article L.39) ;
- les élections des députés (articles L.172, L.173, L.175 et L.177);
Scanné avec CamScanner> les dlections des conseillers départementaux, communaux et de ville (articles
1.239, L.240, 1.243, L.262, L263, 1.275, L.279, L.294 et L.296) ;
+= le vote des personnes handicapées (articles L.69 et L.80) ;
~ Vinscription des sénégalais vivant 4 I'étranger (articles L.218, L.314, L.318,
L319, L321, L.322, L324 et L331);
= Pélection des Hauts conseillers (disposition transitoire);
= la proclamation des résultats (article L.86) ;
= les votes hors bureau originel (article L.69)
- lenombre d’électeurs par bureau de vote (article L.66);
- le nouveau découpage administratif (disposition transitoire).
Par ailleurs, Monsieur le Ministre a renseigné sur les dispositions transitoires.
En effet, il a été retenu que pour les besoins des élections territoriales de 2022,
certains citoyens utilisent leurs cartes ’électeur dés lors que les données
électorales n'ont pas été impactées.
Il a, en outre, soutenu que la tenue des élections territoriales en janvier 2022
rend nécessaire le réaménagement du calendrier pour I’élection des hauts
conseillers dont le mandat en cours prend fin le 30 novembre 2021.
Monsieur le Ministre a également fait noter que les modifications ont entrainé
une nouvelle numérotation des articles de méme qu'un réaménagement avec la
création de nouvelles sections dans les chapitres 5 et 6 du titre premier.
Tl a clos sa lecture de exposé des motifs en précisant que Pimpact de ces
modifications sur architecture générale du Code justifie 'abrogation de la loi
n° 2017-12 du 18 janvier 2017 portant Code électoral, moditiée et son
remplacement par une nouvelle loi.
Scanné avec CamScannerIntervenant, a leur tour, certains Commissaires ont adressé leurs chaleureuses
fSlicitations & Monsieur le Ministre pour le travail important qu'il est en train
accomplir d to téte de eet important département ministériel. Hs ont ensuite fait
part de leurs préoccupations et formulé des observations.
Ainsi, ont-ils tenu & rendre un vibrant hommage @ feu le Général Mamadou
NIANG, ancien Président de la commission politique du Dialogue national qui,
de par son expérience, sa capacité de management et son professionnalisme
avéré, a contribué de fagon remarquable a Ia réforme envisagée du Code
Alectoral. Ils ont, par la suite, formulé des prigres pour que le Seigneur Tout-
Puissant puisse accucillir dans son paradis.
Ils ont également salué le travail de qualité des agents de la Direction générale
des Elections (DGE) et engagement dont a fait montre l’ensemble des parties
prenantes aux travaux de cette commission politique du dialogue national.
A ce niveau, il a été rappelé que le Sénégal a une culture de dialogue éprouvée,
dans la mesure oti les acteurs politiques ont toujours fait preuve d’une grande
responsabilité en privilégiant le dialogue pour déterminer les régles du jeu
lectoral, sans ’intervention d’experts étrangers. Cette démarche a, d’ailleurs,
abouti a l’adoption du Code électoral consensuel de 1992, sous la direction de
feu Kéba MBAYE qui nous a valu plusieurs avancées sans difficultés majeures.
Cela montre que le systéme électoral sénégalais est trés performant et peut servir
de modéle en Afrique.
S*agissant de la réforme proposée, des Commissaires ont estimé qu’elle traduit
une avancée significative pour la consolidation de la démocratie sénégalaise. En
effet, fruit d’un consensus issu de la commission politique du dialogue national,
la réforme apporte des innovations majeures portant, notamment sur le
renforcement des pouvoirs de la CENA, en termes de suivi des cartes non
distribuées qui va désormais avoir un caractére permanent.
Ils ont, en outre, salué les innovations liées au vote des personnes vivant avec un
handicap, I’élection des maires et présidents de conseil départemental au
suffrage universel direct et la suppression du patrainage pour les partis
politiques aux élections territoriales, entre autres innovations.
Scanné avec CamScannerSur ce, certains Commissaires ont adressé leurs félicitations 4 Son Excellence
Monsieur Macky SALL, Président de Ia République du Sénégal, qui a su
impulser une dynamique de dialogue {écond, sincére et inclusif en conviant tous
les acteurs concemés et ont salué le consensus qui en a découlé et qui constitue
la caractéristique essentielle de la réforme proposée.
“ Ils ont également magnifié la hauteur desprit et la délicatesse avec laquelle, le
Chef de ’Etat a bien voulu se conformer & son engagement en appliquant tous
les points d’accord issus de la commission politique du dialogue national.
Toutefois, d’autres Commissaires ont considéré que le dialogue national n’est
ince est ce qui i i
démocratique sénégalais (PDS) n’y ont
une confusion sur la distinction qui existe entre dialogue politique et
concertation sur le processus électoral. En effet, au Sénégal cette concertation
s'est toujours déroulée avant et aprés la tenue d’élection sous l’égide du
directeur général des élections et avec la participation des techniciens et experts
électoraux pour identifier"et“échanger sur-les difficultés notées et répertoriées
durant une élection. Par contre, le dialogue politique signifie une discussion sur
des questions politiques de fond pour faire avancer la démocratie, et un tel
dialogue n’a de sens que s’il a lieu entre les partis politiques de la Majorité et
ceux de l’Opposition.
Par conséquent, les non-alignés, qui sont en réalité des substituts du parti au
pouvoir et certaines formes d’organisation de société dite civile ne devraient pas
tre conviés a ce dialogue. Vouloir organiser ce dialogue @ quatre constitue un
leurre et c'est malheureusement ce qui est arrivé.
* gragissant des articles L. 30 et 31 du Code électoral actuellement en vigueur, il a
&té précisé que le Iégislateur se donne le droit, sur la base de ces dispositions,
@exclure des citoyens qui ont le droit de vote garanti par Ia Constitution et
Particle 25 de la Déclaration universelle des droits de "Homme de 1948. Or, il
n'appartient pas au Iégislateur, partie prenante du jeu politique, de priver le droit
de vote a des citoyens. Si cela doit avoir lieu, c'est au juge & qui il incombe la
charge de rendre la justice d’y procéder.
Dans ce cadre, il a été rappelé que l'une des attentes importantes du dialogue
national était la modification de ces articles sus évoqués, car leur maintien en
Vétat constitue de fait un moyen pour écarter des adversaires potentiels du Chef
de I’Etat.
Scanné avec CamScannerala
En outta, il a dd nots une fieilité de perte des droits civils et politique
lumidie des infiactions prévues et Mabsence de corrélation entre les peines
pronoiiedes et les pertes de ces droits, Sur ce, il a éé soubaité que cette
corélation puisse étre faite pour encadrer exclusion des personnes concernées
sur les listes Gectorales.
Par ailleurs, Monsicur le Ministre a été interpellé sur le cas des détenus placés
en détention préventive qui se voient priver de leur droit de vote, alors qu'il
existe des détenus ressortissants d’autres pays qui votent dans nos prisons,
lorsqu’il y a des élections chez cux. Sur ce point, certains Commissaires ne sont
pas favorables au vote des détenus, encore moins des prisonniers, d’autant plus
que le vote n’est-pas obligatoire au Sénégal.
Dans la méme veine, il a été demandé & Monsieur le Ministre les raisons qui
justifient la non prise en compte du bulletin unique et le maintien du parrainage
dans le présent projet de loi pour les autres types d°élection, malgré la décision y
relative rendue par la Cour de Justice de la CEDEAO.
Monsi¢ur ie Ministre a été également invité a fournir des éclairages sur la ”
situation de Monsieur Karim WADE qui n’a pas pu s’inscrire sur les listes
électorales, alors que le juge de la CREI ne I’a pas privé de ses droits civils et
politiques. A ce niveau, des Commissaires ont souhaité étre édifiés sur la
possibilité de Monsieur Karim WADE 8 s*inscrire sur les listes électorales en
perspective de la prochaine révision, étant entendu que le délit d’enrichissement
illicite n’est pas considéré par le Code électoral comme une infraction qui
priverait la jouissance du droit de vote 4 un condamné.
Par ailleurs, il a été déploré l’usage abusif de la procédure d’urgence qui traduit
un manque de vision, d’organisation et de méthode. A ce propos, il a été
demandé a Madame la Présidente de la Commission des Lois, de la
Décentralisation, du Travail et des Droits humains s'il existe un acte
administratif par lequel elle a été officiellement saisie pour solliciter examen
du présent texte en procédure d’urgence.
Sur un autre registre, Monsieur le Ministre a été interpellé sur le cumul des
candidatures a la téte de liste majoritaire au niveau des communes et de la liste
proportionnelle de ville. De méme, il lui a été demandé si la photo du candidat
tate de liste pour les élections territoriales doit toujours figurer sur le bulletin,
car il semble que le texte ne le prévoit pas.
Scanné avec CamScannerDans te sone! de mieux appréhender certaines dispositions div projet die loi
certains Commissnires ont nttiré Pattention de Monsieur te Ministre aur few
libellés de quelques articles qui peuvent préter A dquivogue Ul sagt des articles
1.14, 1.27, 1.61, 8 alinga, 174,178 177, alinéa, 1142, 4" lings,
L.USO, 1. 175, 1.271, 2" alinéa, 1. 284 3" atinéa et E 2
Ainsi, Monsicur le Ministre a également été interpellé sur fa non prise en compte
du remplacement du maite en eas de vacance, méme si celle-ci est prévue par hl
Code général des Collectivités tervitoriales (CGCT) A ce propos, ita
é
priconisé de prévoir une disposition de renvoi aux dispositions du CGCT pour
éviter le vide juridique constaté au niveau du Code électoral, De méme,
Monsicur le Ministre a été invité & édifier vos Commissaires sur les critéres
permettant de départager des candidats ex acquo et ayant les mémes dates de
naissance,
Des Commissaires ont également sollicité des éclairages sur les modalites
d'installation du conscil municipal, tout en demandant si les adjoints sont
désignés ou dlus. .
Parallélement, certains Commissaires ont altiré attention de Monsieur le
Ministre sur les dispositions de Marticie LO 158 du présent texte qui fixe |
requis pour étre candidat aux élections Ig
ge
tives 25 ans. Or, la Chane
africaine de la Jeunesse adoptée depuis le 2 juillet 2006 & laquelle notre pays a
souscrit prévoit que: « Tout jeune a le droit de participer librement aux
activités de sa société ». Selon cette Charte : « Est jeune, celui qui est dgé de 18
4 35 ans ». Sous ce rapport, il a été suggéré de revoir les dispositions de Particle
LO 158 qui n'est pas manifestement conforme a cette Charte.
Dans Je méme ordre d’idées, des Commissaires ont interpellé Monsieur le
Ministre sur les dispositions des articles L.230 et 1.265 du texte qui prévoient
gu’en cas d’égalité des suftrages, le candidat tte de liste le plus gé est élu. Ces
dispositions, diront-ils, sont discriminatoires
Pégard des jeunes qui sont
paradoxalement majoritaires dans notre pays. Selon eux, le Sénégal gagnerait &
profiter de sa jeunesse qui constitue une dyna
mique en matigre de réflexion. Par
conséquent, il est important de penser a leur donner la chance de participer & la
vie politique en leur confiant plus de responsabilit
Considérant la parité comme un acquis, il a été demandé
Monsieur le Ministre
‘oncentréys a veiller & application effective de la
parité au niveau des organes internes des collectivit
d'instruire les autorités d
territori:
Scanné avec CamScannerDes Commi:
aires ont indiqué que, depuis 2 ans, la révision exceptionnelle des
listes électorales n'a pas cu lieu conformément & Ia loi. Ils souhaiteraient étre
Edifiés sur la date douverture prochaine de cette révision. A ce niveau, ils ont
attiré Pattention de Monsieur le Ministre sur les tentatives de blocage de cette
révision par certains maires qui exercent des pressions sur les délégués de
quartier pour qu’ils refusent de délivrer les certificats de domicile.
Relativement a la carte électorale 4 |’aune du nouveau redécoupage administratif’
dans la région de Dakar, notamment le rattachement des villages de la commune
de Bambilor a celle de Sangalkam, l’attention de Monsieur de Ministre a &é
attirée sur lexistence denviron 15 mille anciens électeurs de Bambilor qui
Tisquent de ne-pas pouvoir retirer leur carte d’identité nationale, compte tenu
des délais en vigueur. Dans ce cadre, il a été demandé si ces électeurs pourraient
a partir de leur carte d’électeur étre logés dans le fichier de Sangalkam, pour
pouvoir jouir de leur droit de vote.
En vue de faciliter les conditions de vote des citoyens, il a été proposé d’éclater
certains bureaux de votes qui -coniprennent 800 voire 700 électeurs et de
permettre le vote 4 proximité au niveau des nouvelles cités dans le département
de Rufisque, particuligrement 4 Bambilor a savoir la cité Comico avec plus de 4
mille personnes et la cité des Akys qui en compte 3 mille.
Sur un autre registre, Monsieur le Ministre a été interpellé sur la non-prise en
charge de la plainte déposée, depuis le 15 mars 2021, contre les auteurs de
destruction de biens publics et privés, lors des événements malheureux qui ont
eu lieu le 5 mars 2021, dans la commune de Madina Wandifa. En effet, ces
personnes identifiables, grace 4 des enregistrements vidéo et audio disponibles,
ont intentionnellement incendié "hotel de ville de la commune de Madina
Wandifa, le domicile du maire et celui de ses parents, brilé vif son bétail, les
tables-bancs de son établissement scolaire privé, ainsi que des bus de la
commune obtenus grace a la coopération espagnole.
A cet effet, Monsieur le Ministre a été invité 4 entreprendre les démarches
nécessaires pour que toute la lumiére soit faite sur ces événements, afin d’éviter
que les victimes ne se fassent justice elles-mémes.
interpellé sur ampleur du débat des LGBT,
au Sénégal, et des accusations et menaces dont certains citoyens sénégalais
seraient victimes dans ce cadre.
Enfin, Monsieur le Ministre a é
Scanné avec CamScanner