Semestre 5
Mesure et Integration
Π :Pi.
Meziani Mohamed
1
1/Programme
est la théorie de la mesure ainsi que son application aux probabilités, le plaçant dans un
nouveau contexte d’espaces qui sont les espaces mesurés, par suite une large théorie sur
Contenu de la matère :
2
4.7 L’espace L1 des fonctions intégrables.
Références :
5.R.G,Bartle, the elements of integration,John wilery and sons Inc, new york,1996 ;
6.P.R.Halmos, measure theory, D. Van Nostrand company, Inc, New york, N.Y, 1950.
1997.
8.Heinz Bauer, Probability theory and elements of measure theory, Academic press Ing[Harcourt
2009.
3
Table des matières
1.1 Ensembles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.2.5 Complémentaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.3.1 Couples : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.3.3 Généralisation : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
4
TABLE DES MATIÈRES
1.5.8 Propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
1.6.1 Introduction à N . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
1.7.1 Voisinages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
2 Tribus et mesures 24
5
TABLE DES MATIÈRES
2.1 Tribus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
2.2 Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
2.2.1 Anneaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
2.2.2 Algebres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
2.2.3 Tribus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
2.3 Mesures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
6
TABLE DES MATIÈRES
3 Fonctions Mesurables 45
7
Chapitre 1
Introduction
Nous n’essayons pas, Dans ce chapitre, de baser sur des données axiomatiques dans les
théories des ensembles, il est cependant possible de le faire, et renvoyons les etudiants à
[Bourbaki] pour une etude axiomatique complète, les resultats qui apparaissent dans ce
1.1 Ensembles
élément de E.
2/Si E est un ensemble et si p désigne une propriété pourtant sur les éléments de E on
écrira
∀x ∈ E, p(x).
on écrira
A ⊂ E ⇔ ∀x ∈ A, x ∈ E.
8
1.2. Operations sur les ensembles
P (E) = {X/X ⊂ E}
Remarque 1.1 l’ensemble vide et E sont des éléments de P(E), il est claire que
1. A ∈ P (E) ⇔ A ⊂ E.
2. P (φ) = {φ}.
3. P (P (φ) = {φ, {φ}}.
Exemple 1.1 Soit E={0,1,2}, donc, P (E) = {φ, E, {0}, {1}, {2}, {0, 1}, {0, 2}, {1, 2}}.
9
1.2. Operations sur les ensembles
E \ F = {x/x ∈ E et x ∈
/ F}
E ∩ F = {x/x ∈ E et x ∈ F }
1.2.5 Complémentaire
Etant donnée deux ensemble E, F telle que F ⊂ E, le complémentaire de F dans E
est l’ensemble des éléments de E qui ne sont pas dans F, notée par CE F
Exemple 1.5 CE E = φ = E \ E = E − E
10
1.3. Produit cartésien de deux ensembles
1.3.1 Couples :
Etant donnés deux objets x et y, il existe un objet (x,y) appelé couple qui satisfait à la
condition suivante :
Remarque 1.3 L’ensemble des couples (x,x) tels que x ∈ E s’appelle la diagonale de
E × E noté également E 2 .
11
1.4. Suites d’ensembles
1.3.3 Généralisation :
On appelle produit cartésien de n ensembles E1 , E2 , ........, En et l’on désigne par
E1 ×E2 ×........×En ,l’ensemble des n-uples (x1 , x2 , ..., xn ) où x1 ∈ E1 , x2 ∈ E2 , ..., xn ∈ En .
Exemple 1.6 Soit E un ensemble et (An )n∈N une suite d’ensemble de P(E). On pose
[
Bn = Ak ,
k≥n
\
Cn = Ak ,
k≥n
Montrons que la suite (Bn )n∈N est décroissante et la suite (Cn )n∈N est croissante.
Solution
1/ Montrons que (Bn )n∈N est décroissante.
On a :
[
Bn = Ak = An ∪ An+1 ∪ An+2 ∪ .....
k≥n
et
[
Bn+1 = Ak = An+1 ∪ An+2 ∪ An+3 ∪ .....
k≥n+1
et
\
Cn+1 = Ak = An+1 ∩ An+2 ∩ An+3 ∩ .....
k≥n+1
12
1.5. Applications ou Fonctions
f :E→F
x 7→ f (x).
Remarque 1.4 Deux applications sont égales si leurs ensembles de départ sont égaux,
leurs ensembles d’arrivées sont égaux et leurs graphes également.
f : E → F et g : G → H
E ⊂ G, F ⊂ H et ∀x ∈ E, f (x) = g(x).
idE : E → E
x 7→ idE (x) = x.
idE 0 : E 0 → E
x 7→ idE 0 (x) = x.
13
1.5. Applications ou Fonctions
b)Image réciproque :
Etant donnée B une partie de F ; on désigne par f −1 (B) l’ensemble des éléments de E,
dont les images par f sont dans B.
14
1.5. Applications ou Fonctions
Définition 1.2 On appelle droite achevée l’espace topologique noté R obtenu en adjoi-
gnant à R deux éléments, notés +∞, −∞, donc la topologie de R est alors engendrée par
les ouverts de R et les ensembles
pour lesquelles on a :
f = f+ − f− .
Parmi les fonctions réelles certaines jouent un rôle important en théorie de l’intégration
il s’agit des fonctions indicatrice d’ensemble.
15
1.5. Applications ou Fonctions
1.5.8 Propriétés
Soient A, B deux sous-ensembles de X.
1. Si A ⊂ B alors 1A ≤ 1B .
2. 1A∩B = 1A × 1B .
3. 1A∪B = sup(1A , 1B ) = 1A + 1B − 1A∩B .
4. 1Ac = 1 − 1A , AC est le complémentaire de A dans X.
X
5. si (Ai )i∈I est une partition de X alors 1Ai = 1.
i∈I
6. L’application
ψ : P (X) → F(X, R)
A 7→ 1A
est injective.
Preuve voir TD.
16
1.6. Ensembles finis, équipotents, dénombrables
1.6.1 Introduction à N
L’ensemble des entiers naturels N = {0, 1, 2, 3....., n, ...} est un ensemble totalemet
ordonné par la relation d’ordre ”usuel” ≤. L’ensemble N possède un petit élément 0.
Propriété fondamentale de N
1) Toute partie non vide de N admet un plus petit élément (pour la relation d’ordre ≤).
2)Toute partie non vide et majorée de N admet un plus grand élément (pour la relation
d’ordre ≤).
Proposition 1.3 Si un ensemble E est fini alors toute application injective de E dans E
est surjective.
17
1.6. Ensembles finis, équipotents, dénombrables
Définition 1.5 Un ensemble E est dit dénombrable s’il existe une bijection de E sur N
(ou bien s’il est en bijection avec une partie de N).
ψ:I→E
i 7→ ai
ψ(i) = ai , remarquons que ψ est bijective ce qui entrâine que tout ensemble
fini est dénombrable.
2. Supposons E non fini, et E est dénoimbrable alors E est donc en bijection avec une
partie P de N et p est infini (contradiction) sinon E serait fini.
Conclusion
Un ensemble est dénombrable est un ensemble qui est soit fini, soit en bijection avec N.
Exemple 1.9 Z est dénombrable, il suffit de construire l’application ψ suivante qui est
evidement une bijection entre Z et N. 0 7→ 0, 1 7→ 1 , 2 7→ 3, −1 7→ 2, −2 7→ 4......
n 7→ 2n − 1 et − n 7→ 2n puis on donne l’application suivante :
18
1.7. Topologie usuelle sur R
ψ : Z −→ N (
2n − 1, si n > 0;
n −→ ψ(n) =
−2n, si n ≤ 0.
qui est une bijection entre Z et N.
19
1.8. Topologie usuelle sur Rn
1.7.1 Voisinages
Soit (E, τ ) un espace topologique et soit x0 ∈ E. On appelle voisinage de x0 dans
E. Toute partie de E contenant un ouvert contenant x0 . On note V (x0 ) l’ensemble des
voisinage de x0 .
V (x0 ) = {U ∈ P (E), ∃O ∈ τ, x0 ∈ O ⊂ U }.
Définition 1.8 Une partie I ⊂ R est dite ouverte, si pour tout x ∈ I, ilexiste > 0 tel
que ]x − , x + [⊂ I.
Une partie J est dite fermeé si son complémentaire I = R \ J est ouverte.
Exemple 1.11 .
1)φ, ] − ∞, +∞[, ]a, b[, ]a, +∞[ sont des intervalles ouverts de R.
2)φ, {a}, ] − ∞, +∞[, [a, b], [a, +∞[ sont des intervalles fermés de R .
Proposition 1.5 Une partie F est fermée si et seulement si pour toute suite convergente
de points xn ∈ F , la limite lim appartient à F.
n→+∞
20
1.9. Limites superieurs et limites inferieurs d’ensembles
B(a, r) ⊂ U .
2)Une partie V est dite fermeé sur Rn si son complémentaire U = Rn \ V est ouverte.
Définition 1.10 On dit que O un ouvert sur Rn . Si pour tout x ∈ O, il existe un pavé
P ⊂ Rn , x ∈ P ⊂ O.
∀x ∈ A, ∃n0 ∈ N, tq ∀n ≥ n0 , x ∈ An .
ou bien
∀x ∈
/ A, ∃n1 ∈ N, tq ∀n ≥ n1 , x ∈
/ An .
21
1.10. Partie d’exercices
3. lim An ⊂ lim An .
n→+∞ n→+∞
1. A ∩ B = φ ⇔ A ⊂ CE B.
2. A ⊂ B ⇔ CE B ⊂ CE A.
3. A ⊂ B ⇔ P (A) ⊂ P (B).
4. A ⊂ B et C ⊂ D ⇒ A ∩ C ⊂ B ∩ D.
Solution
1) Montrons que A ∩ B = φ ⇒ A ⊂ CE B.
Soit x ∈ A Supposons que x ∈
/ CE B, donc x ∈ B, alors x ∈ A ∩ B = φ
d’où une contradiction.
2) A ⊂ CE B ⇒ A ∩ B = φ. Par l’absurde on suppose que A ∩ B 6= φ. il existe x ∈ A ∩ B
et comme A ⊂ CE B, cet élément x appartient à CE B, une contradiction le fait que x ∈ B
et x ∈ CE B.
(2),(3) et (4) faciles à démontrer.
Exercice 2 : Soient les applications f : E → F et g : F → G. Soient A et B deux parties
de E, C et D deux parties de F.
1. Montrer que si f est bijective, alors f (A ∩ B) = f (A) ∩ f (B)
2. f et g bijective ⇒ gof bijective et (gof )−1 = f −1 og −1
22
1.10. Partie d’exercices
Solution I)
1)Soit y ∈ f (A ∩ B), comme f est bijective alors il existe x ∈ A ∩ B tq f (x) = y, ce qui
implique f (x) = y ∈ f (A) et f (x) = y ∈ f (B),d’où y = f (x) ∈ f (A) ∩ f (B).
2) Soit y un élément quelconque de f (A)∩f (B). Alors y appartient à f (A) et y appartient
à f (B),donc il exixte x ∈ A tel que f (x) = y et il existe x0 ∈ B tel que f (x0 ) = y, ce qui
donne f (x) = f (x0 ), comme f est injective alors x = x0 . Ainsi, il existe x appartenant à
A ∩ B tel que y = f (x) c-à-d y = f (x) ∈ f (A ∩ B)
d’où le résultat.
II) Pour montrer que gof utiliser la définition d’une application bijective.
Montrons que (gof )−1 = f −1 og −1 . Soit u = gof, on va chercher u−1 tel que
(a)uou−1 = IdG
(b)u−1 ou = IdE .
23
Chapitre 2
Tribus et mesures
2.1 Tribus
Commençons par donner une notation, qui sera constament utilisée par la suite.
Notation :
• Dans tout ce chapitre l’ensemble S non vide (S 6= φ).
• Pour tout ensemble S et A ⊂ S, on note AC = S \ A le complémentaire de A dans S.
• On utilisera aussi la terminologie suivante si S est un ensemble et C ⊂ S est un sous-
ensemble de partie de S. On dira que C est une classe de partie de S ou encore une famille
de parties de S.
2.2 Définitions
2.2.1 Anneaux
Définition 2.1 Soit S un ensemble et C ⊂ P (S) une famille de parties de S.
On appelle anneau toute classe C telle que
A ∈ C, B ∈ C ⇒ A ∪ B ∈ C et A \ B = A − B ∈ C.
2.2.2 Algebres
Définition 2.2 Soit S un ensemble, C une famille de partie de S (C ⊂ P (S)). On dit
que la famille C est une Algebre sur S si C vérifie les conditions suivantes :
1. φ, S ∈ C.
24
2.2. Définitions
Exemple 2.1 Soit S = {0, 1, 2} un ensemble et C une famille de parties de S telle que
C = {φ, E, {0}, {1}, {2}, {0, 1}, {0, 2}, {1, 2}} = P (S).
C est une Algebre sur sur S ( il est facile de vérifier les conditions).
2.2.3 Tribus
Définition 2.3 Soit S un ensemble et C ⊂ P (S) une famille de partie de S.
On dit que C est une tribu de parties de S si l’on a les trois propriétés suivantes :
– (T1 ) φ, S ∈ C.
– (T2 ) Stabilité par passage au complémentaire. ∀A ∈ C ⇒ AC ∈ C.
[
– (T3 ) Stabilité par réunion dénombrable. Si An ∈ C, ∀n ≥ 1. Alors An ∈ C.
n≥1
Remarque 2.1 On dit aussi que C est une σ-Algebre (sigma algebre) ou plus exacte-
ment σ-Algebre de Boole de partie de S.
Exemples
• C = P (S) tribu discrète.
• C = {φ, S} tribu grossière.
• C = {φ, S, A, AC } tribu.
Remarque 2.2 Une tribe est un ensemble de parties, ces parties sont appelées evene-
ments [probabilité].
Proposition 2.1 Soit C une tribu de parties de S. Alors C est stable par l’intersection
dénombrable :
\
∀n ≥ 1, An ∈ C ⇒ An ∈ C.
n≥1
Preuve
[
Soit An ∈ C, ∀n ≥ 1. Alors AC
n ∈ C ce qui donne AC
n ∈ C car C est une tribu, et par
n≥1
suite on aura :
[ \
( AC C
n) = An ∈ C.
n≥1 n≥1
d’où le résultat.
25
2.2. Définitions
Exemple 2.2 Soit C = {φ, S, B, B C } une tribu sur l’ensemble S alors, les parties φ, S, B
et B C sont appelées parties mesurables.
Exemple 2.3 .
I Soit A une partie non vide de l’ensemble S. La tribu engendrée par A est
σ(A) = {φ, S, A, AC }.
I Soient S = {0, 1, 2, 3} un ensemble et F = {{0}, {1}} une famille de parties de S.
Déterminer la tribu engendrée par F .
σ(F ) = {φ, S, {0}, {1}, {1, 2, 3}, {0, 2, 3}, {0, 1}, {2, 3}}.
26
2.2. Définitions
CB = {A ∩ B, A ∈ C}.
Exemple 2.4 Soit S = {0, 1, 2, 3} et C = {φ, S, {0}, {1}, {1, 2, 3}, {0, 2, 3}, {0, 1}, {2, 3}}
une tribu sur S. Déterminer la tribu induite par C sur B = {0, 2}.
en effet, CB = {A ∩ B, A ∈ C}, donc CB = {φ, B, {0}, {2}}
la tribu engendrée par A s’appelle la tribu des boréliens de R et se note σ(A) = Bor(R).
27
2.2. Définitions
Proposition 2.3 la tribu boréliènne de E ( Bor(E)) est la plus petite tribu contenant
tous les fermés de E.
Preuve
Soit A la tribu contenant tous les fermés de E. On va montrer que
A = Bor(E)
Exemple 2.7 les ensembles N, Z et Q sont dénombrables dans R, donc sont des boréliens
de R.
Théorème 2.5 La tribu boréliènne sur R est la tribu engendrée par l’une des familles
suivantes :
1. E1 ={]a, b[, −∞ ≤ a < b ≤ +∞}.
2. E2 ={[a, b], −∞ < a < b < +∞}.
3. E3 ={]a, b], −∞ ≤ a < b < +∞}.
28
2.2. Définitions
Démonstration :
1/ Montrons que Bor(R) = σR (E1 ).
Soit τ la topologie usuelle de R. σR (τ ) = Bor(R)
[
1) Soit O ∈ τ , donc O = ]an , bn [, an , bn ∈ Q. Ce qui entrâine que O ∈ σR (E1 ).
n≥1
c’est-à-dire τ ⊂ σR (E1 ) ⇒ Bor(R) ⊂ σR (E1 ).
2) Soit ]a, b[∈ E1 ⇒]a, b[∈ τ par suite, E1 ⊂ τ ⇒ σR (E1 ) ⊂ σR (τ ) = Bor(R),
de (1) et (2) on a le résultat.
2/ Montrons que Bor(R) = σR (E2 ).
\ 1 1
1)On prend [a, b] = ]a − , b + [∈ σR (E1 ), car ]a − n1 , b + n1 [∈ E1 ,
n≥1
n n
donc, ∀[a, b] ∈ E2 ⇒ [a, b] ∈ E1 ce qui entrâine que
Bor(R) ⊂ σR (E3 ),
29
2.2. Définitions
d’où le résultat.
4/ Montrons que Bor(R) = σR (E4 ).
\ 1
1)On prend I = [a, b[= ]a − , b[ ∈ σR (E1 ), car ]a − n1 , b[∈ E1 ,
n≥1
n
donc, ∀[a, b[∈ E4 ⇒ [a, b[∈ E1 ce qui entrâine que
Bor(R) ⊂ σR (E4 ),
Proposition 2.6 La tribu boréliènne de Rn est engendrée par l’ensemble des pavés ou-
n
Y
verts ]ak , bk [, lorsque ak , bk parcourent R, avec ak < bk .
k=1
Preuve Soit τ cette tribu. Comme les pavés ouverts sont des ouverts, ils sont des boréliens
donc, τ ⊂ Bor(Rn ).
Inversement, tout Ω de Rn , est une réunion dénombrable de tels pavés donc, on peut
prendre des pavés ouverts avec ak , bk ∈ Q, donc Ω ∈ τ on en déduit que Bor(Rn ) ⊂ τ,
d’où l’égalité.
30
2.2. Définitions
Théorème 2.7 On note par Bor(R) la tribu des boréliens sur R et Bor(R) la tribu des
boréliens sur R. Alors on a
1. A ∈ Bor(R) ⇒ A ∩ R ∈ Bor(R).
2. A ∈ Bor(R) ⇒ A ∈ Bor(R)
3. A ∈ Bor(R) ⇔ A = A∪φ ou A = A∪{−∞} ou A = A∪{+∞} ou
A = A ∪ {−∞, +∞} avec A ∈ Bor(R).
]α, β[, [−∞, β[, ]α, +∞]pour − ∞ < α < β < +∞.
Remarque 2.4 .
1. Bor(R) n’est pas une sous tribu de Bor(R) car R ∈
/ Bor(R).
2. Bor(R+ ) n’est pas une sous tribu de Bor(R+ ).
Théorème 2.10 .
31
2.3. Mesures
2.3 Mesures
Définition 2.9 Soit Ω un ensemble muni d’une tribu A. On dit que µ est une mesure
positive sur (Ω, A) toute application
µ : A −→ [0, +∞]
telles que
1. µ(φ) = 0.
2. Pour toute suite (A)n≥1 (c’est-à-dire famille dénombrable) de parties mesurables
An ∈ A ∀n ≥ 1, deux à deux disjointes on ait
[ X
µ( An ) = µ(An ).
n≥1 n≥1
32
2.3. Mesures
Remarque 2.6 .
1. µ peut prendre la valeur +∞.
2. Quand µ est telle que µ(Ω) < +∞, on dit que la mesure µ est finie.
3. Si ∀A ∈ A, µ(A) = 0, on dit que µ est une mesure nulle.
4. Si ∀A ∈ A, µ(A) = +∞, on dit que µ est une mesure infinie.
δa : P (S) −→ {0, 1} ⊂ R+ ,
(
1, si a ∈ A;
A 7−→ δa (A) =
0, si a ∈
/ A.
1/ On remarque que δa (A) ≥ 0 ∀A ∈ P (S).
2/δa (φ) = 0.
3/ Soit (An )n∈N une suite (dénombrable) de parties de P(S) disjointes deux à deux.
[ [
On a : δa ( An ) = 1, d’autre part il existe n0 tels que a ∈ An0 et a ∈
/ An \ An0
n∈N
X X n∈N
par suite, δa (An ) = δa (An ) + δa (An0 ) = 0 + 1 = 1
n∈N n∈N −{n0 }
d’où δa est une mesure bien définie.
2. Soit S un ensemble, P (S) est la tribu sur S. On définit µ : P (S) −→ N ⊂ R+
par (
Card(A), si A finie ;
µ(A) =
+∞, si A infinie.
Montrons que µ est une mesure.
Card(A) = µ(A) est le nombre d’éléments de A, en effet ;
1/ µ(A) ≥ 0 est claire.
2/µ(φ) = Card(φ) = 0 car φ ne contient aucun élément.
3/ Soit (An )n∈N une suite (dénombrable) de parties de P(S) disjointes deux à deux.
33
2.3. Mesures
[ [ X X
On a :µ( An ) = Card( An ) = Card(An ) = µ(An ),
n∈N n∈N n∈N n∈N
d’où µ est une mesure.
Remarques 2.1 .
1. La tribu A contient tous les évenements possibles et pour tout A ∈ A, µ(A) est la
probabilité que A se produise.
2. Un espace de probabilité est un espace mesuré (Ω, A, µ) ou µ est une mesure de pro-
babilité sur l’espace mesurable (Ω, A) avec µ(Ω) = 1( Condition de Normalisation).
Exemple 2.9 Soit S un ensemble fini tel que S = {x0 , x1 , ......., xn } muni de la tribu
P(S). On considère l’application définit par
Card(A) Card(A)
µ(A) = = ; A ∈ P (S).
Card(S) n+1
Montrons que µ est une mesure de probabilité.
Card(A)
1. Comme Card(A) est le nombre d’éléments de A dans P (N) alors, µ = n+1
est
bien danns [0, +∞[.
Card(φ) 0
2. µ(φ) = n+1
= n+1
=0
3. Soit (An )n∈N une famille de P (S) soit disjoint deux à deux. Alors,
[ X
card( An ) card(An )
[ n∈N n∈N
X card(An ) X
µ( An ) = = = = µ(An )
n∈N
card(S) card(S) n∈N
card(S) n∈N
4. Il reste a montrer que µ(S) = 1,
Card(S)
On a : µ(S) = card(S)
=1
d’où µ est une mesure de probabilité.
34
2.3. Mesures
d’où le résultat.
K−1
[
Démonstration On pose pour tout entier K ≥ 1, BK = Ak \ Ai avec A0 = B0
i=0
alors, les ensembles B0 , B1 , ......, Bn , .... sont disjoints deux à deux (voir TD) et on a :
[ [
An = Bn . On en déduit
n≥0 n≥0
[ [ X X
µ( An ) = µ( Bn ) = µ(Bn ) ≤ µ(An ).
n≥0 n≥0 n≥0 n≥0
35
2.3. Mesures
car Bn ⊂ An ∀n ∈ N
d’où le résultat.
Propriété : Limite croissante et limite décroissante
Notation :
1. L’orsque l’on a une suite croissante d’ensembles (An )n≥1 on notera
[
lim ↑ An = An
n→+∞
n≥1
Théorème 2.13 .
Toute mesure positive µ sur l’espace mesurable (Ω, A) vérifie la propriété de limite crois-
sante. Si (An )n≥1 est une suite croissante de parties mesurables alors,
Preuve .
On distingue deux cas :
1. Cas 1 : S’il existe n0 ∈ N telque µ(An0 ) = +∞, d’après la croissance de la mesure
µ, on obtient
[ [
An0 ⊂ An ⇒ µ(An0 ) ≤ µ( An )
n≥1 n≥1
[
et donc, µ( An ) = +∞, d’autre part, comme la suite des réels (µ(An ))n∈N est
n≥1
croissante et µ(An ) = +∞ pour tout n ≥ n0 il s’ensuit que lim µ(An ) = +∞.
n→+∞
Enfin,
[
µ( An ) = lim µ(An ).
n→+∞
n≥1
Bk = Ak \ Ak−1 et A0 = B0 .
36
2.3. Mesures
[ [
Les ensembles B0 , B1 , ....... sont disjoints deux à deux avec Bk = Ak (Voir TD)
k≥0 k≥0
de plus ;
[ [ +∞
X n
X
µ( Ak ) = µ( Bk ) = µ(Bk ) = lim µ(Bk ).
n→+∞
k≥0 k≥0 k=0 k=0
n
[
et comme B0 ∪ B1 ∪ B2 ∪ ....... ∪ Bn = An donc µ( Bk ) = µ(An ) par suite,
k=0
n
X
µ(Bk ) = µ(An ) et par passage à la limite on aura :
k=0
n
X
lim µ(Bk ) = lim µ(An )
n→+∞ n→+∞
k=0
ce qui donne,
+∞
X
µ(Bk ) = lim µ(An )
n→+∞
k=0
finalement on aura,
[
µ( Bk ) = lim µ(An )
n→+∞
k≥0
on en résulte que
µ( lim ↑ An ) = lim µ(An ).
n→+∞ n→+∞
Théorème 2.14 .
Soit (Ω, A, µ) un espace mesuré. Soient A0 , A1 , A2 ... ∈ A tels que la suite (An )n≥0 est
décroissante c’est-à-dire ..... ⊂ An+1 ⊂ An ⊂ .... ⊂ A2 ⊂ A1 ⊂ A0 et tel que µ(A0 ) < +∞.
alors,
\
µ( lim ↓ An ) = µ( Ak ) = lim µ(An )
n→+∞ n→+∞
k≥0
Preuve .
Posons pour tout k ≥ 1, Bk = Ak \Ak+1 avec B0 = A0 alors les ensembles B0 , B1 , B2 , .......
\ [
sont disjoints deux à deux. Nous avons A k = A0 \ Bk , par suite on a :
k≥0 k≥0
\ [ [ X n
X
µ( Ak ) = µ(A0 \ Bk ) = µ(A0 )−µ( Bk ) = µ(A0 )− µ(Bk ) = µ(A0 )− lim µ(Bk )
n→+∞
k≥0 k≥0 k≥0 k≥0 k=0
d’autre part on a :
n
X n
X n
X
µ(Bk ) = µ(Ak \ Ak+1 ) = µ(AK ) − µ(Ak+1 ) = µ(A0 ) − µ(An+1 )
k=0 k=0 k=0
37
2.3. Mesures
ce qui donne,
\
µ( Ak ) = lim µ(A0 ) − (µ(A0 ) − µ(An+1 )) = lim µ(An+1 ) = lim µ(An )
n→+∞ n→+∞ n→+∞
k≥0
d’où le résultat.
Définition 2.12 Soient (Ω, A, µ) un espace mesuré et A ⊂ Ω. On dit que A est négligeable
s’il existe un ensemble B ∈ A tel que
A ⊂ B et µ(B) = 0
I µ−presque partout
Définition 2.13 Soient (Ω, A, µ) un espace mesuré. On dit que que une propriété P (x)
est vérifie µ preque partout sur un ensemble Ω et noté P µ − p.p s’il existe une partie
mesurable N de mesure nulle µ(N ) = 0 telle que la propriété P (x) n’est pas vraie sur N ,
c’est-à-dire N = {x ∈ Ω, P (x) n’est pas vraie }.
Remarques 2.2 . Une propriétés p(x) concernant x ∈ Ω est dite vraie persque partout
si l’ensemble {x ∈ Ω : p(x) n’est pas vraie} est négligeable.
Exemple 2.10 Soit f : Ω −→ R une fonction mesurable elle dite µ−presque partout
nulle s’il existe A ∈ A négligeable tel que x ∈ Ac ⇒ f (x) = 0 avec A = {x ∈ Ω, f (x) 6= 0}.
On dira que f est presque partout nulle.
38
2.3. Mesures
Exemple 2.11 Soit X = [0, 1], on définit la fonction d’ensemble `? : P (X) −→ [0, +∞]
par
X
`? (A) = inf `(I)
I
Où L’infimum porte sur tous les recouverements dénombrables de A par des intervalles I
ou `(I) est longueur de l’intervalle I. `? est-elle mesure exterieure ?
En effet,
X
1. `? (φ) = inf `(φ) = 0, L’ongueur de l’ensemble vide.
I
X X
2. Soient A, B telle queA ⊂ B, `? (A) = inf `(I) et `? (B) = inf `(j)
I J
Comme A ⊂ B alors, le recouveremennt de l’ensemble A par des intervalles de
longueur I est plus petit que le recouverement de l’ensemble B par des intervalles de
longueur J. Par suite il vient
X X
`? (A) = inf `(I) ≤ `? (B) = inf `(j)
I J
(b) Si les parites mesurables An ? n ∈ N ; ne sont pas disjointes deux à deux alors,
[ X X X X
`? ( An ) = inf `(In0 ) ≤ inf `(In ) = `? (An )
n∈N In0 n∈N In n∈N
39
2.4. Théorème de Prolongement
Remarques 2.3 .
1. Le domaine de définition d’une mesure exterieure est toujour P (Ω).
2. Une mesure exterieure n’est pas une mesure positive sauf si elle est additive.
3. Une mesure positive définie sur P (Ω) est une mesure exterieure.
Nous allons voir que pour chaque mesure exterieure, on peut trouver une sous tribu de
P (Ω) sur la quelle µ devient une vraie mesure. D’autre part pour chaque mesure positive
on peut lui associer une mesure exterieure noté µ? qui va être l’objet du théorème de
Carathéodory
Remarques 2.4 .
1. La restriction de µ? sur Tµ? est une mesure.
2. L’espace (Ω, Tµ? , µ? ) est un espace mesuré complet.
Définition 2.18 Soit Ω un ensemble et U une famille de parties de Ω. On dit que U est
un algebre de Boole sur Ω si
1. A ∈ U ⇒ Ac ∈ U .
S
2. A, B ∈ U, A B ∈ U .
3. Ω ∈ U .
40
2.4. Théorème de Prolongement
Remarque 2.8 La définition Algebre est proche de celle d’une tribu. Seule, la stabilité
par réunion dénombrable a été remplacé par la stabilité par réunion finie.
Définition 2.19 Soit τ une famille de parties de Ω (τ ⊂ Ω). On appelle Algebre en-
gendrée par la famille τ la plus petite algebre sur Ω, contenant τ . Noté G(τ ).
Si de plus, µ est σ−finie. Alors, µ se prolonge en une mesure unique (encore noté µ0 ) sur la tribu
Mengendrée par U.
C’est-à-dire µ0\K = µ.
41
2.5. Mesure de Lebesgue sur R
Définition 2.21 λ
e qu’on note encore λ est dite mesure de Borel sur Bor(R).
Corollaire 2.17 Il existe une unique mesure positive sur (R, Bor(R)) noté λ, coı̈ncidant
avec la mesure de longueur long sur l’ensemble des intervalle de R. Cette mesure λ est
appelée mesure de Lebesgue sur R. Elle vérifie :
(
(1) λ([0, 1]) = 1 = 1 − 0,
(2) ∀a ∈ R; ∀A ∈ Bor(R); λ(a + A) = λ(A), .
Ces deux propriétés caractérisent la mesure Lebesgue sur R.
42
2.5. Mesure de Lebesgue sur R
D’où λ(Q) = 0.
Comme N et Z sont dénombrable, on a aussi λ(N) = λ(Z) = 0 le fait que N ⊂ Z ⊂ Q.
Conclusion
. pour toute partie dénombrable D de R on a : λ{D} = 0. En effet,
[
ecrivons D = {dn , n ≥ 1} = {dn } par la propriété sous−σ additivité on peut conclure,
n≥1
+∞
X +∞
X
λ(D) = λ({dn }) = 0=0
n=1 n=1
43
2.5. Mesure de Lebesgue sur R
2. Si I intervalle infinie.
I = R, λ(R) = +∞
3. Si I = [a, +∞[, alors,[a, b] ⊂ I, ∀b donc, b − a ≤ λ(I), ∀b > a, par conséquant
λ(I) = +∞
4. Mème si I =] − ∞, a[ on a : λ(I) = +∞.
Propriétés Invariantes par Translation et par symétrie
Théorème 2.19 La mesure de Lebesgue est invariante par translation pour tout borélien
B de R, pour tout a ∈ R et on a :
λ(B + a) = λ(B).
Théorème 2.20 la mesure de Lebesgue est invariante par symétrie pour tout borélien
B de R et on a :
λ(−B) = λ(B).
Remarque 2.9 .
1. λ coı̈cidant avec la mesure de longueur sur l’ensemble des intervalles de R.
2. La mesure de Lebesgue λ est une mesure positive (avec toutes les propriétés des
mesures positive que l’on a vue).
3. Les intervalles ont pour mesure leur longueur.
44
Chapitre 3
Fonctions Mesurables
45