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TABLEAU I
Coordonnees atomiques et facteurs d'agitation thermique isotrope equivalents Beq (A2)
x y z Beq(Á2)
C(l)0,6137(9) 0,7675(24)5,5(3)
(3).
N(2)0,4384(7)0,0779(3)
C(4).
C
N(5).
0,3806(8)
0,5153(8)
0,6639(6)
0,0794(3)
0,0018(4)
-0,0449(4)
0,0014(3)
0,7845(20)
0,7675(28)
0,7864(24)
0,7735(21)
5,5(3)
6,3(3)
5,7(3)
5,5(2)
C(6)0,8366(8)-0,0263(4)0,7630(23)
0(7).
C(8). 0,8316(5) -0,1020(2) 0,7675(19)
5,9(3)
6,1(2)
C(9).
C(10).
1,0046(9)
0,9715(10)
-0,1402(4)
-0,2235(4)
0,7567(32)
0,8026(23)
6,7(4)
6,4(5)
S(ll).
0(12).
0,3298(10)
0,7368(2)
0,9626(6)
0,1467(4)
0,1586(1)
0,0140(3)
0,7607(28)
0,7710(12)
0,7456(19)
7,1(4)
7,1(1)
7,5(3)
Nous étudions le mécanisme d'action des ATS ([3]-[4]) en relation avec les propriétés
conformationnelles et électroniques de ces molécules [5].
Cette note est consacrée à l'étude du méthyl-3 thio-2 imidazoline carboxylate-1 d'éthyle
ou Carbimazole, médicament utilisé comme antithyroïdien.
ÉTUDE RADIOCRISTALLOGRAPHIQUE. Le méthyl-3 thio-2 imidazoline carboxylate-1
—
d'éthyle cristallise par évaporation lente d'une solution saturée de méthanol.
Le monocristal sélectionné est un prisme incolore de dimensions 0,25 x 0,10 x 0,37 mm.
Les mesures ont été effectuées à température ambiante, sur un diffractomètre automatique
« Enraf-NoniusCAD-4 » (radiation CuKa, 1=1,54178 Â, monochromateur en gra-
phite). Les dimensions du réseau ont été affinées par moindres carrés à partir
de 22 réflexions indépendantes. Aucune dérive d'intensité de deux réflexions standard
contrôlées toutes les 5400 s n'a été observée. 827±h, k, 1 réflexions indépendantes ont
0 0 0
été enregistrées (h de à 7, k de à 18, de à 7) jusqu'à05265°; parmi elles 521
satisfaisant à l'inégalité 1^3cr(I) ont été utilisées dans le calcul d'affinement.
Les intensités ont été corrigées du seul facteur de Lorentz-polarisation.
Étant donné les faibles dimensions du cristal, l'absorption n'a pas été prise en compte
(p.=28,66 cm-1). Les facteurs de diffusion des atomes non hydrogène ont été tirés des
Tables internationales de Radiocristallographie [6]; quant à ceux des atomes d'hydrogène,
ils proviennent de Stewart et coll. [7].
La structure a été résolue par les méthodes directes grâce au programme
MULTAN 80 [8]. Les atomes d'hydrogène ont été localisés sur des sections de Fourier-
différence. L'affinement par moindres carrés (blocs diagonaux) à l'aide des facteurs de
structure observés a été conduit selon le schéma de pondération suivant :
w=1 si IFol <P, P=(FQmax/10)1/2, W=(P/F0)2 si |F0|>P.
Les atomes non hydrogène ont été affectés des paramètres Pij d'agitation thermique
anisotrope, tandis que les hydrogènes ont été affectés des paramètres d'agitation Bi
thermique isotrope. Le facteur de confiance final était R=0,06 (521 réflexions,
149 paramètres).
«
Tous les calculs ont été effectués sur un ordinateur Mini 6-92, CII-Honeywell-Bull ».
Les coordonnées atomiques ainsi que les facteurs d'agitation thermique isotrope équiva-
lents sont rassemblés dans le tableau I. Les distances et les angles interatomiques sont
donnés dans le tableau II (1). Une vue en projection de la molécule montrant la numérota-
tion atomique est représentée sur la figure 1.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] C. DELAGE, A. H'NAIFI, M. GOURSOLLE et A. CARPY, C.R. Acad. Sci. Paris, 302, série II, 1986,
p.219-222.
[2] C. DELAGE, A. H'NAIFI et M. GOURSOLLE, C. R. Acad. Sci. Paris, 303, série II, 1986, p. 1645-1650.
[3] J. BUXERAUD, A. C. ABSIL, J. CLAUDE, C. RABY, C. CATANZANO et C. BECK, Eur. J. Med. Chem. Chim.
Ther., 20, 1985, p. 43-51.
[4] A. C. JAMBUT-ABSIL, J. BUXERAUD, J. CLAUDE et C. RABY, Arzheim. Forsch. Drug Res., 37, (II), 7, 1987,
p. 772-777.
[5] C. DELAGE, J. F. LAGORCE, C. RABY, A. CARPY et M. GOURSOLLE, Acta Cryst., C44, 1988,
p.3187-3189.
[6] International tablesfor X-ray crystallography, IV, Birmingham, Kynoch Press, 1974.
[7] R. F. STEWART, E. R. DAVIDSON et W. T. SIMPSON, J. Chem. Phys., 42, 1965, p. 3175-3187.
[8] P. MAIN, S. J. FISKE, S. E. HULL, L. LESSINGER, G. GERMAIN, J. P. DECLERCQ et M. M. WOOLFSON,
MULTAN 80, A system of computer programs for the automatic solution of crystal structures from X-ray
diffraction data, Univ. ofYork, England and Louvain, Belgium, 1980.
3. NUMERICAL SOLUTION OF (6)-(7). — The numerical method used to compute the pressure
and the densities in (6) is very simple. Since the problem has a cylindrical symmetry, a
f
finite-differences method is used. The kernels and h in (7) are first directly computed by
using a Harwell library; with a special investigation for the singularities ([7], [10]). The
integrals in (6) are calculated by the trapezium method. The discretized pressure is given
by three relations in which the discretized densities are given by a linear algebraic system.
This system, with complex coefficients, is solved by a total pivot Jordan's method.
The solutions are computed on an Apollo work station. Different curves of pressure on the
-p. -
lateral surface of the cylinder are plotted: the real part r. of p in Figure 1, and the
imaginary part — p. i. — of p in Figure 2, for y = 4, y being a parameter defined in (4), and
three values of k: a regular one k = 4 and the two first irregular values. The irregular wave
numbers in the case of a right circular cylindar are given in (8).
We note the following important fact: the pressure is oscillatory on the lateral surface of
the right circular cylinder, in an axial external field, for and only for the irregular wave
numbers. Moreover the amplitude of the pressure decreases when the irregular wave number
increases.
The numerical method used to compute the pressure and the densities is tested on the
case of an uniformly vibrating sphere, with Vn = 1. The numerical solutions approch the
exact solutions to within 10-2.
S, noté ,
d'amplitude V0 et de fréquence œ réelle. Soit po la densité du milieu illimité extérieur à
et B le domaine borné intérieur à S, supposée régulière par morceaux, alors,
la partie stationnaire, notée p, de la pression rayonnée est gouvernée par le système
suivant ([4], [5], [10])
M
:
Alors Vo
C*=1/L2;
:
et Poo sont déterminés par les deux relations (R~L)Vo=R~ Poo=Po d'où
p=iy-2p dans B.
:
Le cas de l'incidence nulle. -Le problème du rayonnement acoustique d'une surface
en incidence oblique n'offre pas de difficultés théoriques. Il se traite en utilisant la
linéarité du problème et des développements en séries. La forme de la solution p découle
de celle du terme libre V„. Celui-ci est développé en série de Fourier, dont les coefficients
sont des combinaisons linéaires de fonctions de Bessel. La pression p, ainsi que les
densités v et p, sont cherchées sous la forme de séries de Fourier dont chaque terme est
gouverné par un système d'équations intégrales couplées. Ceci sera explicité dans une
publication ultérieure.
:
Pour simplifier, considérons ici le cas d'une surface S en incidence nulle AIIOz.
,
(5) Vn(z)=exp ;
Notons P (z) = (Oz, n) alors, au point M (r, z) C :
(-ikz)1(z) 1 (-1,1,cos
=
=(z=0,0r1), (z=1,0rRc), C3=(0<z<1,
sur Cl5 C2C3 respectivement; C1 C2=
r =R(z)); en utilisant les variables sans dimension.
de .
Par symétrie de révolution, les densités v et p, et donc la pression p sont indépendantes
:
Le système qui gouverne p(r', z'), v (r', z'), (r,z')c-C et p(r', z'), (r', z')A, s'écrit
( ),
Fig. 1. —
Fig. 1. -
k=10,11930 (.)
surf. lat. du cyl. pour k=4 —
p. r. de p sur Ui
et k=15,64550 (---).
Realpart (p. r.) ofp. on the latéralsurfaceofthe cylinder fork=4 (—),
k=10.11930(.) and k=15.64550(---).
Dans (6) A est le domaine borné du plan (r, z), délimité par la courbe C=C1UC2UC3
et le segment (0<z<1) de l'axe des z, dn=(rdr, rdr, (R(z)/sin)dz) sur C1, C2, C3
respectivement,
f
Les fonctions et h étant indépendantes de ', on choisit '
=0.
4. TRAITEMENT NUMÉRIQUE DU PROBLÈME.
— cas
—
La méthode de
;
traitement est décrite pour
le cas général d'une surface de révolution quelconque elle est appliquée au cylindre droit
le plus fréquent dans la pratique et le seul- avec la sphère- où les NOI sont
connus explicitement ([4], [5]) :
p.
et k= 15,64550 (-----)
lateralsurfaceofthe cylinderfor k=4(—)
part (p. i.)of
Fig. 2. — Imginary
k=10.11930 (.)
on the
andk= 15.645 50 (u-).
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Gilbert PEIFFER, Chhan Siv, Andrée BENDAYAN, Jean-Pierre ZAHRA et Pierre BRUN
-
Résumé L'utilisation de ligands chiraux de type aminophosphinites et aminophosphinephosphi-
nites dans la co-oligomérisation du butadiène et de la benzaldazine catalysée par des complexes
au nickel conduit au diphény1-3,12 diaza-1,2 cyclododécatriène-1,5,9 avec une bonne induction
asymétrique et une bonne sélectivité en isomères géométriques pouvant atteindre 85 en isomère
cis ou trans.
:
phosphine par des ligands chiraux afin de rendre celle-ci asymétrique. Dans ce but, nous
avons utilisé comme inducteurs asymétriques l'aminophosphinite 2, les aminophosphine-
phosphinites 3 a, 3 b et le phosphinite dérivé du D-Glucose 4 ([4], [5], [6])
et nous avons étudié leur influence sur la stéréosélectivité du produit formé tant en
isomères géométriques qu'en énantiomères. Nous avons tout d'abord constaté la forma-
tion des deux isomères géométriques cis et trans avec des sélectivités pouvant varier entre
15 et 80 pour chaque isomère selon la nature du ligand utilisé. Ainsi la D Ephos 3a
conduit à 82 de dérivé cis alors que la L Ephos 3b induit 84 de dérivé trans. La
:
séparation de ces isomères est délicate et s'effectue par cristallisation fractionnée après
chromatographie sur silice (éluant pentane/éther 98/2). L'isomère trans précipite par
addition d'éther, l'isomère cis cristallisant lentement en milieu hexane.
Des essais de séparation des différents énantiomères optiques ont été effectués en vue de
déterminer les excès énantiomériques induits au cours de la réaction. Par chromatographie
liquide haute pression sur phase chirale de triacétate de cellulose [7], on observe un début
de séparation des deux énantiomères, mais celle-ci est insuffisante pour effectuer une
mesure d'excès énantiomérique. Bien que la spectroscopie RMN utilisant les lanthanides
Trans.
Cis
Isomères F (°C)
150
63
C. (ppm)
81,99
79,67
Cb (ppm)
38,68
37,75
TABLEAU II
Co-oligomérisation asymétrique du butadiène et de la benzaldazine.
2.
Asymmetric co-oligomerization ofbutadiene and benzaldazine.
Cis Trans
DEphos3a.
D NH Ephos
L Ephos 3b
D Glucophos 4.
Ligands Rdt
60
65
60
63
(%)
53,5
82
16
50
e.e(%)
15 (-)
15,3(-)
18,5(+)
(
11,7 +
Bien que les configurations absolues des différents énantiomères restent inconnues, la
mesure des pouvoirs rotatoires des produits cristallisés permet néanmoins de connaître
le signe de l'énantiomère majoritaire. L'ensemble des résultats est rapporté dans le
)
(%)
46,5
18
84
50
e.e(%)
22,6
14
(+)
36,4(+)
59
(-)
(-)
tableau II.
Ces résultats montrent que les Ephos 3a et 3b sont les plus intéressantes car elles
conduisent, selon leur configuration et avec une grande sélectivité, à l'un ou l'autre des
deux isomères géométriques. Par contre, le D-Glucophos 4 induit les meilleurs excès
énantiomériques.
CONDITIONS OPÉRATOIRES. —
:
est de 60/20/10/1/2/1; température 50°C; durée 48 h. :
Le rapport butadiène/benzaldazine/nickel/réducteur/ligand
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Nous voyons ainsi que la formule du complexe peut être présentée comme suit :
x
K8 [P2W17061Co]. H20.
Le nombre de moles d'eau a été déterminé par gravimétrie [7].
-
Nous avons opéré pareillement avec les autres ions métalliques, CU2+ Ni2+ —
-
Mn2+ Fe3+ Cr3+, pour aboutir à chaque fois au même rapport stœchiométrique
-
CL/CM= 1:1.
La méthode de saturation est mise en pratique en maintenant constant CM et en faisant
varier CL; la représentation de la variation des absorbances des solutions en fonction du
rapport CL/CM permet de déterminer le nombre de ligands n qui est très peu différent de
TABLEAU
Données expérimentales utilisées pour déterminer la constante de stabilité du complexe formé avec le cobalt
CM=2.06x10-3Mol/1.
:
pH= 4; A=0,260; =400nm;
Experimental data used to determine the stability constant of the cobalt compound:
CM=2.06x10~3Mol/l.
1.
pH=4; A=0.260; =400nm;
2.
3.
4.
5.
N°
Relations
:
[L M]
0:1
:1
[L]
104M/L A
6.
0,25 1,25 0,070
7.
0,50 : 1 2,5 0,130
8.
0,75 : 1 3,75 0,180
9.
1:1 5 0,220
1,25 :1 6,25 0,235
1,50 1 7,5 0,245
10.
11.
12.
1,75
2:1
3:1
4
5
:
:1
:1
1 8,75
10,00
15
20
25
0,249
0,250
0,250
0,260
0,260
Métal. Mn Fe Cr Ni Co Cu
log P 4,8 5,2 5,2 5,4 5,6 5,8
sont assez proches les unes des autres, probablement à cause des valeurs des rayons
ioniques des métaux de transition qui ne diffèrent pas fortement, du fait que les électrons
de valence se trouvent sur le niveau 3d. L'augmentation de stabilité constatée traduit
l'accroissement de covalence de gauche à droite.
Résumé — L'amas de galaxies entourant le quasar PKS 0812+02 à z=0,403 a une population
différente de celle des amas connus à ce décalage spectral. Le rapport du nombre de galaxies bleues
sur celui de galaxies rouges dans cet amas est supérieur à 1, alors qu'habituellement, et même dans
les amas présentant un excès de galaxies bleues par rapport aux amas proches, il est inférieur à 0,5.
Ce cas extrême d'effet de Butcher-Oemler est dû en partie à l'absence de galaxies rouges plus
brillantes que V=21 qui trace habituellement le cœur des amas étudiés. La découverte d'une
population bleue importante dans cet amas nous conduit à poser le problème du lien qui pourrait
exister entre évolution dynamique des amas et évolution des galaxies.
Abridged English Version — One of the fundamental aspects of the large-scale distribution
of galaxies in that most of the extragalactic objects belong to clusters or filaments i.e. to
structures of various densities. The evolution of these structures may affect the environment
of galaxies and thus may change their evolutionary paths.
We know that there is no detected evolution of first ranked galaxies at z0.4. However
the Butcher-Oemler effect, i. e. the excess of blue galaxies in medium distant clusters compa-
red with nearby clusters, is indicative of evolution phenomena within the last 5 Gy. The
galaxy content of clusters at 2«0.3 is on average more active than that of nearby
clusters. However, there are clusters where the Butcher-Oemler effect is not observed.
Because this effect may not be universal we have started to observe a variety of clusters in
the same redshift range. We have included a cluster with a quasar in our sample because
there seems to be an important evolution in the number and luminosity of quasars with
redshift. The life time of a quasar may be short compared with the Hubble time and the
necessary conditions for their formation may have changed with time. Thus the population
of a cluser containing a quasar may differ from that of a cluster rich in old giant elliptical
galaxies.
We have obtained B and V CCD frames of the cluster PKS 0812+02 with the 3.6 m
telescope in La Silla. A section of the observed field showing the quasar in its host-galaxy
and the cluster is presented in Figure 1. In order to eliminate stars from our sample, the
luminosity profile of each object has been compared with a template star. Uncertain objects
have been rejected. Because blue galaxies are more compact than elliptical galaxies, classifica-
tion errors may have lead to a slight underestimate of the number of blue galaxies. The
contamination by field galaxies should be of the order of 7. We have found 50 non-stellar
objects brighter than B=23.8 around the quasar. Mean errors in magnitudes should be of
the order of 0.2 mag or less up to this magnitude limit. A colour-magnitude diagram and
an histogram of the B-V colour index are shown in Figures 2 and 3.
:
stellaire élevés dans le passé. Les amas de galaxie à z=0,3-0,4 présentent une double
particularité d'une part les galaxies elliptiques de ces amas ne présentent pas de signe
détecté d'évolution mais, d'autre part, la proportion d'objets bleus dans ces amas est
suppérieure à celle des amas proches (effet de Butcher-Oemler). Les spectres de ces objets
montrent que ceux-ci constituent une population hétérogène. On trouve en particulier
une fraction notable de galaxies à intenses raies d'émission et quelques galaxies de
Seyfert, objets extrêmement rares dans les amas proches. En moyenne les amas à 0,3
contiennent une population plus active que les amas proches. Ils ont un contenu en
z
galaxies qui se rapproche de celui des régions peu denses aujourd'hui. Il existe cependant
quelques amas qui ne présentent pas d'effet de Butcher-Oemler, donc il semble que
l'évolution des amas de galaxies puisse varier d'un amas à l'autre. Il est donc nécessaire,
si on veut être capable d'établir des liens d'évolution entre objets à différents décalages
spectraux, d'avoir une compréhension assez globale des populations d'amas à un décalage
spectral donné. Rechercher des cas extrêmes peut, dans un premier temps, donner des
indications sur les paramètres en œuvre.
Observer un amas dans lequel se trouve un quasar est a priori intéressant parce que le
nombre et la luminosité des quasars semblent avoir été plus importants dans le passé.
Les quasars pourraient donc avoir une durée de vie assez courte par rapport au temps
de Hubble, et les conditions nécessaires à leur formation pourraient être plus rarement
Fig. 1. - Une image CCD en bande V de l'amas entourant le quasar PKS 0812+02.
Le champ mesure 3,25 x 3,45 arcmin2.
1.
Fig. - The
A Vband CCD image ofthe cluster PKS 0812+02.
ofthefield
size arcmin2.
is 3.25 x 3.45
réunies aujourd'hui que dans le passé. Donc un amas contenant un quasar peut éventuelle-
ment avoir une population différente de celle d'un amas riche en vieilles galaxies ellipti-
ques. Nous avons sélectionné un amas à z=0,4 contenant un quasar et en avons obtenu
la photométrie.
2. OBSERVATIONS ET RÉSULTATS. — L'amas observé contient le quasar PKS 0812+02.
Cet amas était connu. Il a été choisi pour des raisons purement observationnelles. Nous
en avons obtenu la photométrie en B et V au moyen du télescope de 3,6 m de La Silla
et avons confirmé son décalage spectral (z= 0,403) au moyen du NTT. La figure 1
représente une partie du champ observé centré sur le quasar dans sa galaxie-hôte. Les
erreurs en B-V devraient être en moyenne de 0,08 mag pour les objets plus brillants que
B=22,3 mag, de 0,15 mag entre B=22,5 mag et 23,3 mag, de 0,2 mag entre B=23,5 mag
et 23,8 mag. Entre B= 24mag et 24,5 mag les erreurs sont de l'ordre de 0,3 mag à
0,4 mag.
Le profil de luminosité de chaque objet a été comparé à celui d'une étoile. Les objets
incertains ont été rejetés. Les galaxies bleues étant plus compactes que les galaxies
elliptiques, les erreurs de classification peuvent avoir conduit à une légère sous-estimation
Fig.3
Fig.2
Fig. 2. — Diagramme couleur-magnitude des objets non stellaires dans le champ de la ligure 1. L'échantillon
est complet jusqu'à B=23,8. La contamination de l'échantillon par des galaxies de champ est estimée à
7 galaxies.
Fig. 2. colour-magnitude diagram of non-stellar objects in the fieldofFigure
— A 1. The sample is complete up
toB=23.8.Pollution by fieldgalaxies is estimated to be about 7 galaxies.
Fig. 3. -Distribution de l'indice de couleur B-V des objets non stellaires de la figure 1. Le rapport du nombre
d'objets bleus (0,8B-V1,3) sur celui des objets rouges (1,4B-V1,7) est supérieur à 1. La population
de cet amas est donc profondément différente de celle des amas de décalage spectral analogue étudiés à ce
jour.
Fig. 2. — Distributionofthe B-V colour index for non-stellar objects in Figure 1. The blue-to-red ratio is larger
than one. The galaxy population in this cluster largely differs from that observed in other known clusters at
similar redshift.
formés:
été proposée ([6] et [7]). Le trait principal de cette altération est la variété des minéraux
amphiboles magnésiennes, amphiboles calciques, amphiboles alumino-calciques,
talc, chlorites, serpentines, quartz. Les études antérieures ne nous ont pas donné d'explica-
tion sur cette variabilité minéraledel'altération. Nous proposons ici une explication de
cette variété par l'étude des gabbros de Kolel (Burkina Faso), décrits par Pion [7].
II. CADRE GÉOLOGIQUE ET PÉTROGRAPHIE DE LA ROCHE SAINE. — Le massif basique de
Kolel, âgé d'environ 1500 Ma, est situé dans le Nord du Burkina Faso. Il est essentielle-
ment composé de norites et de gabbros noritiques, non métamorphisés [7]. Les gabbros
noritiques, à texture grenue, sont composés d'orthopyroxènes, de type bronzite-hypers-
thène, d'augites moins abondantes et plagioclases, de type labrador, finement maclés. La
taille des cristaux varie entre 100 et 500 m. De la titanomagnétite se présente sous
forme interstitielle ou d'inclusions disséminées dans les orthopyroxènes. Les augites et
les plagioclases peuvent présenter des inclusions d'apatite. Les compositions chimiques
moyennes des minéraux parentaux sains sont regroupés dans le tableau (analyses 1 à 3).
Les échantillons de notre étude proviennent des puits 1 et 4 de la toposéquence étudiés
par Pion [7].
123456789
Compositions chimiques moyennes des phases primaires et secondaires du gabbro de Kolel.
Average chemical compositions ofprimary andsecondary minerais of gabbro from Kolel.
10
Si02.
Ti02. 53,82
0,20
51,75
0,56
52,18
0,02
58,15
0,08
55,43
0,04
54,37
0,11
50,53
0,37
27,99
0,05
33,42
0,89
34,06
0,73
FeO.
A1203'
MnO
1,77
18,67
0,35
3,07
8,05
0,16
30,40
0,26
0,02
1,68
9,24
0,03
1,59
16,10
0,49
2,60
8,82
0,25
6,62
10,00
0,17
19,19
19,56
0,08
15,15
26,25
0,32
18,65
21,21
0,31
CaO.
MgO 24,74
0,94
17,82
21,13
0,02
12,91
28,89
0,10
22,17
1,51
19,31
10,99
17,30
11,23
17,30
0,08
21,99
0,99
22,77
1,08
K20.
Na20
Cr203'
0,02
0,01
0,11
0,38
0,01
0,14
4,44
0,06
0,05
0,15
0,06
0,19
0,11
0,02
0,07
0,20
0,06
0,08
0,71
0,22
0,12
0,01
0,03
0,04
0,41
0,24
0,21
0,37
0,38
0,27
1, Orthopyroxène; 2, Clinopyroxène; 3, Plagioclase; 4, Talc; 5, Cummingtonite; 6, Hornblende actinolitique;
7, Hornblende magnésienne; 8 à 10, Chlorite.
1, Orthopyroxene; 2, Clinopyroxene; 3, Plagioclase; 4, Talc; 5, Cummingtonite; 6, Actinolitic Hornblende; 7,
Magnesium hornblende; 8 to 10, Chlorite.
produits verts. En microscopie optique, de part et d'autre des fissures, la zone altérée ne
dépasse pas 2 mm. Depuis le gabbro sain jusqu'au plan de symétrie de la fissure, on
distingue un liseré interne incolore puis une bande externe verte.
A la limite roche saine/liseré incolore, la périphérie des orthopyroxènes et les bordures
des fissures internes de ces minéraux sont altérées en une bande de talc qui s'épaissit
jusqu'à pseudomorphoser totalement les grains à mesure que l'on se rapproche de la
fissure de la roche. Le talc possède parfois une apparence microcristalline ou forme
de fines fibres ou lattes, allongées parallèlement à une direction cristallographique de
l'orthopyroxène. En microscopie électronique par transmission à haute résolution
(METHR), le talc fibreux montre un très fin maclage polysynthétique et les clichés de
diffraction témoignent d'un désordre d'empilement des couches (fig. 1). Les deux types
de talc possèdent des compositions chimiques analogues avec une teneur moyenne en fer
importante, de l'ordre de 0,5 mole de Fe2+ par demi-maille élémentaire (tableau,
analyse 4). Cependant, certaines analyses de talc d'apparence microcristalline, comportent
des taux de silice anormalement élevés. La microdiffraction des rayons X sur microprélè-
vement [8] révèle la présence de quartz, mêlé au talc et probablement cause des teneurs
importantes en silice [10]. Une lamelle de 0,1 J-lm de largeur de serpentine alumineuse
(lizardite et antigorite) a été détectée, par METHR, en bordure d'un grain pseudomor-
phosé par du talc (fig. 1). Les clinopyroxènes et les plagioclases paraissent intacts.
En se rapprochant de la fissure, l'orthopyroxène peut être altéré en une amphibole
ferromagnésienne (tableau, analyse 5) située dans le domaine des cummingtonites
magnésiennes [10]. Cette amphibole forme parfois des gerbes dans le talc. De rares
cristaux d'augite sont partiellement pseudomorphosés en talc et les plagioclases sont
toujours exempts de toute altération.
A la limite liseré incolore/bande verte, les orthopyroxènes et les augites sont partielle-
ment à totalement altérés en amphiboles calciques vertes, représentées par des actinotes,
des hornblendes actinolitiques et des hornblendes magnésiennes (tableau, analyses 6 et
7). L'amphibole est soit en contact direct avec les reliques de pyroxène sain, soit isolée
par un liseré de talc. Des lamelles de chlorite, enracinées dans le talc ou entre les fibres
-Orthopyroxènes
Augites
+
*
Amphiboles calciques du gabbro K04
Amphiboles calciques du gabbroKOI
0 CummingtonitesdugabbroK04 Chlorites
Fig. 3. Évolution du chimisme des produits d'altérationdes pyroxènes en fonction du degré d'ouverture
—
- -
du milieu (1 à 3) dans les gabbros de Kolel. Diagramme Al Fe+ Mg Alcalins en cations.
Fig. 3. — Evolution of the chemical composition of alteration products of gabbro from Kolel,
-
in function of alteration system openness (1 to 3). Cationic diagram Al-Fe+Mg Alkaline elements.
d'amphiboles dans les grains de pyroxène, s'épanouissent dans les plagioclases [11] ou
sont coincées dans les joints entre deux plagioclases. Ces chlorites (tableau, analyse 8)
sont des chamosites magnésiennes ([12], [13]), avec un rapport moyen Fe/Fe+Mg égal à
0,35. La METHR montre en outre que des paquets de plans de chlorite sont intercalés
entre les plans de talc (fig. 2). Les microanalyses X indiquent également, pour ces
chlorites, une composition de chamosite magnésienne, mais avec une charge tétraédrique
plus faible (tableau, analyses 9 et 10).
Au sein de la zone verte, la texture du gabbro est estompée ou est gommée dans les
zones qui étaient constituées par plusieurs grains de pyroxènes juxtaposés. Des faisceaux
enchevêtrés de hornblende magnésienne remplacent les pyroxènes, sans en respecter les
contours initiaux et s'insinuent également dans les fissures transminérales des plagioclases.
Ceux-ci sont parfois altérés en micas blancs; la texture originelle du gabbro n'est alors
plus reconnaissable.
Dans les fissures elles-mêmes, de longues fibres de hornblende magnésienne se sont
développées parallèlement aux parois, en débordant dans les minéraux adjacents.
:
exemple, la présence de deux faciès dans la roche-mère des cuirasses ferrugineuses de
Diouga [16] peut s'expliquer ainsi le faciès à cummingtonite et pyroxène résulte d'une
ouralitisation partielle d'une roche basique riche en pyroxène et donc riche en magnésium
et pauvre en aluminium; le faciès à actinote-hornblende et plagioclases provient, quant à
lui, d'une ouralitisation d'un faciès plus feldspathique et donc plus alumineux. Dans le
cas de la pyroxénite de Koua Bocca [17], le talc est trouvé près des fractures fines et la
trèmolite en bordure des fractures plus ouvertes.
:
nous présente une triple zonalité, depuis le gabbro sain jusqu'à la fissure. A. Une zonalité
dans l'ordre d'attaque des minéraux primaires s'altèrent successivement orthopyroxènes,
clinopyroxenes puis plagioclases. B. Une zonalité texturale les textures sont pseudomor-
:
:
phiques au départ, puis s'estompent et disparaissent. C. Une zonalité géochimique des
produits secondaires selon la séquence suivante talc, amphibole Mg, amphibole Mg-
Ca, et amphibole Ca-Al.
2. La variété des minéraux secondaires s'explique donc par une empreinte décroissante
des minéraux primaires au fur et à mesure que la circulation des fluides s'intensifie, celle-
ci dépendant de la proximité des fissures, de leur taille et de la porosité de la roche.
Loin des fissures, la circulation est réduite, l'altération est isochimique et isotexturale. A
proximité des fissures, les circulations sont plus intenses, les ions en solution mêlés, les
néoformations hétérochimiques, et les textures s'estompent puis disparaissent.
3. Ainsi l'ouralitisation, et la variété surprenante de ses minéraux secondaires, s'expli-
que aisément. Sous l'action d'une venue hydrothermale, la variété des faciès de l'ouralitisa-
tion est régléepar l'interférence entre la composition des minéraux primaires et l'ouverture
progressive du système, c'est-à-dire de l'accès des solutions aux microsites d'altération.
Note remise le 23 juillet 1990, acceptée le 26 juillet 1990.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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-
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EXPLICATIONS DE LA PLANCHE
-
Résumé L'étude des biotites des granites limousins à la microsonde électronique fait ressortir
trois ensembles qui correspondent aux granites calco-alcalins à l'ouest, aux leucogranites alumineux
au nord et aux monzogranites au centre. Pour ces derniers une polarité géochimique NE-SW est
mise en évidence. Elle correspond à une modification de la composition chimique des micas d'un
pôle magnésien vers un pôle ferrifère.
Abridged English Version — In a preceding Note [1], we have shown the interest of chris-
tallochemical study of biotites for the identification and the characterization of the "La
Porcherie" granite intrusions. We have therefore extended the same type of study to the
central and northern post-metamorphic Limousin granites.
Many studies have been made on these granites, especially for geochemistry [2] and
geochronology [3]. In this paper, the massifs studied (Fig. 1) are: l'Aiguille[4], Aureil ([2],
[5], [6], [7]), Auriat ([5], [8], [9]), Les Cars ([10], [11]), Chadefaine [12], Cognac-la-Forêt
(formerly "Cognac-le-Froid") ([2],[13]), Les Courrières [14], Janailhac [11], Saint-
Mathieu/Saint-Saud ([2], [5], [10], [15]), Nexon ([10],[11]), Saint-Nicolas Courbefy ([10],
[12]), Piégut-Pluviers ([2], [10], [15]), La Porcherie ([1], [5], [16]), Roussines ([2], [10], [15]),
Saint-Sylvestre/Saint-Goussaud ([2], [5], [6]). Most of them, which are biotite muscovite ±
monzogranites in the Streckeisen diagram [17], can also contain cordierite and/or alumina
silicates. Granodiorites with expressed hornblende exist too. Most of these granites are
blade-shaped intrusions more or less conformable to their metamorphic host rock. The
radiometric data show that they were emplaced between 340 and 300 Ma ago
(Table I). There is no obvious relationship between the granite type and the massif location
in the metamorphic series. Nevertheless, most of the intrusions took place near or in the
lithotectonic pile [18] mean discontinuities.
The major elements data have been plotted in the (K-(Na+Ca), Fe+Mg+Ti)[19] diagram
(Fig. 2). This diagram shows the great contrast between the evolution of the aluminous
leucogranites [20] (Cognac-la-Foret, Saint-Sylvestre/Saint-Goussaud, Saint-Mathieu/Saint-
Saud and Roussines) and of all the others. In the latter, Auriat granite can be distinguished
by its potassic nature. We note that the data of the porphyraceous granite of La Porcherie
and of Aureil, Les Cars, Nexon, Saint-Nicolas Courbefy are well superposed.
INTRODUCTION. — Dans une Note précédente [1] nous avons montré l'intérêt de l'étude
de la composition des biotites pour la mise en évidence et la caractérisation des deux
lames constituant le massif granitique de La Porcherie. Ceci nous a amené à étendre ce
type d'approche aux granites post-métamorphes du Limousin central et septentrional.
Nous en présentons ici les premiers résultats.
I. Les données actuelles. — Les granites post-métamorphes du Limousin ont déjà fait
l'objet de nombreux travaux en particulier pour la géochimie[2] et pour la géo-
chronologie [3]. Notre étude concerne les massifs de (fig. 1) : l'Aiguille[4], Aureil ([2],
[5], [6], [7]), Auriat ([5], [8], [9]), Les Cars ([10], [11]), Chadefaine [12], Cognac-la-Forêt
(anciennement « Cognac-le-Froid ») ([2], [13]), Les Courrières [14], Janailhac [11], Saint-
Mathieu/Saint-Saud ([2], [5], [10], [15]), Nexon ([10], [11]), Saint-Nicolas Courbefy ([10],
[12]), Piégut-Pluviers ([2], [10], [15]), La Porcherie ([1], [5], [16]), Roussines ([2], [10],
[15]), Saint-Sylvestre/Saint-Goussaud ([2], [5], [6]).
La plupart sont dans le diagramme de Streckeisen [17], des monzogranites à bio-
tite±muscovite dont certains contiennent de la cordiérite et/ou des silicates d'alumine. Il
existe également des granodiorites dans lesquelles la hornblende peut apparaître. La
majorité de ces granites se sont mis en place sous forme de lames, concordantes ou non,
avec leur encaissant métamorphique. L'âge radiométrique situe leur mise en place entre
340 et 300Ma (tableau I). Il n'apparaît pas de relation simple entre le type de granitoïde
Fig. 1. -
Carte géologique régionale avec les massifs étudiés (pour la typologie des biotites, cf. fig. 3).
1, Leucogranites alumineux avec biotites de type la; 2, Monzogranites avec biotites de typeIb à II; 3,
Granodiorites avec biotites de type II; 4, Diorites; 5, Accident ductile syn-métamorphe; 6, Accident ductile
post-métamorphe. A: L'Aiguille; B: Aureil; C: Auriat; D: Les Cars; E: Chadefaine; F: Cognac-la-Forêt;
: :
Les Courrières; H Janailhac; 1: Saint-Mathieu/Saint-Saud; J: Nexon; K: Saint-Nicolas Courbefy;
G
:
L : : :
Piégut-Pluviers; M La Porcherie; N Roussines; O Saint-Sylvestre/Saint-Goussaud.
Fig. 1. — Regional geological map with studied granitoids (for biotite typology, cf. Fig. 3). 1, Aluminous
leucogranites with la
type biotites; 2, Monzogranites withlb to II type biotites; 3, Granodiorites with II type
biotites; 4, Diorites; 5, Ductile syn-metamorphic fault; 6, Ductilepost-metamorphicfault. A, L'Aiguille; B,
Aureil; C, Auriat; D, Les Cars; E, Chadefaine; F, Cognac-la-Forêt; G, Les Courrières; H, Janailhac; I, Saint-
U.I.G. : :: :
Mathieu/Saint-Saud; J, Nexon; K, Saint-Nicolas Courbefy; L, Piégut-Pluviers; M, La Porcherie; N, Roussines;
0, Saint-Sylvestre/Saint-Goussaud. M.D. Micaschistes de la Dronne. U. T.P. Unité de Thiviers-Payzac.
Unité Inférieure des Gneiss. U.S.G. Unité Supérieure des Gneiss.
Fig. 2. - Caractéristiques chimiques des granites étudiés dans le diagramme (K-(Na + Ca), Fe + Mg + Ti).
Fig.2. — Chemical characteristics ofstudiedgranites on the (K-(Na+ Ca), Fe+ Mg+ Ti) diagram.
Fig. 3. - Position des biotites étudiées dans le diagramme Mg-Altot
(Nachit et coll., 1985).
Fig. 3. - Location ofstudiedbiotites on the Mg-totAl diagram (Nachit
et al., 1985).
Fig. 4. - Position
association :,
des biotites étudiées dans le diagramme Fe0tot-Mg0-Al203
alumino-potassique
Ia
(Chèvremont et coll 1987). 1,
type limousin; Ib, type Guéret. 11, association calco-alcaline.
III,
association monzonitique: III ferro-potassique; IIIb,
a, magnésio-potassique.
Fig. 4.- Location ofstudiedbiotites on the totFe0-MgO-Al203 (Chèvremont
et al., 1987).
series:III a,ferropotassic;
1, alumino-potassic
series: la,limousintype;1b,Guérettype. II,calcalkalineseries.
IIIb, magnesiopotassic.
III, monzonitic
Granodiorite
Monzogranite
_==_===Œ=^==== Bi+Mu Ma plancher
II
JANAILHAC SYLVESTRE GOUSSAUD Sil- RT
granite
Bi+/-Mu d-Al Monzo 315+/-8 U.I.G
U.S.G ST. ST. Rb/Sr la
II
Bi
?
I
+/-
Mu
Micaschistes
Micaschistes
COURRI-
ROUSSINES
ROUSSINES +/- Ma
granite RT
Bi+/-Mu granite Monzo Ib-Ia
Monzo U.I.G Sil. d'Al 305+/-6
Bi+Mu
ERES
? Ib
Rb/Sr A1203-FeOT-MgO)
LES
du
Ma Mon-
U.S.G
étudiés.
COGNAC granite Ma
RT Bi+Mu Monzo
granite
317+/-3
azite
Bi+Mu Monzo U.I.G plancher
la
granités.
Mu Rb-Sr la U/Pb
308
PORCHERIE
granites
LA
Ma
studied CHADEFAINE Mon-
Bi+/-Mu granite
granite Monzo 317+/-3 plancher
des Bi+Mu Monzo U.I.G Ib
Ib
of ? U/Pb
géochronologiques
characteristics
Granodiorite Ma
Granodiorite
Monzogranite
Ma? 77)
Bi+/-Mu
PLUVIERS
PIEGUT- Bi+/-Hb RT
315+/-14
du
U.S.G
II
du
320-290(Duthou Rb/Sr
Bi II
CARS
I et
TABLEAU
geochronological
LES COURBEKY
géochimiques granite NICOLAS Bi+/-Mu granite
Bi+Mu Monzo U.S.G Monzo U.I.G
320-290(Duthou ST. 320-290(Duthou Ib
Ib
G
Bi+Mu Monzo
granite
320-290(Duthou
azite
330 Rb/Sr
Bi
Iu Ib
du
Ib
U.S.G
NEXDN
Granodiorite Ma"
Monzogranite 77)
Cd+/- Mu Ma
Mineralogical, RT Bi+/-Mu LIMOUSINE
AUREIL granite limite
Caractéristiques + Mu Monzo 334+/-14 U.I.G 320-290(Duthou Micaschiste
Rb/Sr U.S.G Ib Bi II
Bi
Bi+/-
Gt
L'AIGUILLE MATHIEU Ma
Cd Au- SAUD RT
Mu granite limite Mu+Sil. granite
Monzo reil) U.I.G Bi+Hu d'Al Monzo 304+/-17 Ib-Ia
+/- U.S.G Ib Rb/Sr
+ (f
Bi
Bi
? ST.
ST. LA
DANS
ISOTOPIQUE
DE LA DE
ETUDIES LIMOUSINE A1203-FeOt-MgO) ETUDIES ISOTOPIQUE SERIE
DES DES
MINERALOGIE CLASSIFICATION
STRECKEISEN DANS MINERALOGIE STRECKEISEN
CLASSIFICATION
BIOTITES POSITION BIOTITES
Méthode (diag. Méthode (diag.
TYPOLOGIE TYPOLOGIE
POSITION
MASSIFS MASSIFS
SERIE
AGE AGE
|i
TABLEAU II
Analyses des biotites par faciès et par massif (x, moyenne; cr, écart-type).
FeOt
K20
Mollit
10.01
18.18
tr
0.05
0.26
imttmmmmtmmmt
i
9.75
19.34
bi
Biotites analysis by facies and by massif (x, average; standard deviation).
<r
0.10
0.42
x
9.62
19.20
bi+cd
<r
0.15
0.65
Aureil
9.77
19.89
0.52
bi+tu
0.41
0.25
0.11
<r x
bi+sill
tlttttttttlliuitmiltll
9.86
18.51
0.43
«
tricricritr
-—
0.23
0.06
0.07
Auriat
9.66
16.41
0.71
0.06
0.61
0.22
ChadtftiM
9.83
20.37
0.47
0.08
0.22
0.04
9.80
24.14
0.92
i
Cognic-li-ForltLHCourrièrH
0.06
0.40
0.06
9.93
18.43
0.61
q-
0.08
0.14
0.09
M 0.34 0.02 0.19 0.19 0.33 0.04
2.64 0.30 3.10 0.43
3.21 0.37 3.20 0.11 2.40 0.31 3.08 0.07 3.12 0.00 2.75 0.03
Ti02 3.24 0.12
0.17 0.12 0.11 0.00 0.16 0.01 0.03 0.00 0.04 0.04 0.11 0.02
Na20 0.09 0.02 0.07 0.02 0.02 0.02
0.75 35.39 0.01 36.80 0.38 36.04 0.28 34.97 0.12 36.41 0.10
Si02 37.36 0.11 35.88 0.55 36.34 0.45 35.64
0.01 19.69 0.29 18.61 0.65 18.12 0.14 19.52 0.23 18.52 0.23
A1203 17.02 0.10 18.95 0.38 19.05 0.81 19.49
I
0.59 8.41 0.12 9.71 0.23 8.24 0.25 3.91 0.15 9.20 0.03
tfgO 9.86 0.09 8.37 0.63 8.50 0.27 7.83
Fe 2.59600.0135
5.43550.02985.47360.0001
3.13890.0459 2.31560.0268
2.28410.0298 2.41540.0040 2.41570.1102 2.53340.0704 2.34790.0052 2.06140.0731
0.04300.0039 0.06780.0152 0.05560.0097 0.09050.0280 0.06130.0047 0.12110.0076 0.07760.0115
Un 0.04350.0026 0.01920.0192
0.2738 0.0311 0.3507 0.0092 0.3521 0.0013 0.31510.0020 0.30890.0359 0.3498 0.0475
Ti 0.3659 0.0144 0.3800 0.0318 0.3610 0.0088
5.41050.0118 5.46250.0024 5.42360.0317 5.36750.0054 5.52900.0661 5.49340.0105
Si 5.61120.0109
3.49720.0512 3.52030.0476 3.29610.1103 3.25550.0454 3.57620.0353 3.27900.0531
Al 3.01300.0214 3.40210.0781 3.37320.1052
1.90600.0828 1.7748 0.1059 1.9022 0.0304 2.17370.0553 1.87230.0451 0.9067 0.0331 2.0589 0.0002
Mg 2.20910.0158 1.9132 0.1513
;
I
2.53750.0024 2.57640.0317 2.63250.0054 2.47090.0660 2.50660.0105 2.56450.0298 2.52640.0001
flilv 2.30890.0110 2.58950.0118
0.83570.10770.92080.0195 0.88790.0422 0.82520.0443 0.74890.0350 1.01170.0056 0.7526 0.0530
Alvi 0.62420.0104 0.81260.0662
I K 1.9434 0.0089 1.9023 0.0087
1.91810.0117 1.8850 0.0025 1.8439 0.0072 1.8969 0.1093 1.9078 0.0467 1.8513 0.0154 1.9115 0.0269
0.03260.0005 0.04550.0045 0.00610.0014 0.00980.0098 0.03210.0047
Na 0.02660.0054 0.02700.0005 0.00640.0064 0.04880.0339
0.00330.00330.00470.0047 1 0.01720.0117 0.01000.0060 0.00240.0024 0.01200.0006
Ba 0.01390.0043 0.01050.0105
I
x (j-
bil bi+tu
x
bil bi+M
<r x irx ex <r x <r x <r x
—————
<r X <r
9.89 0.03 9.50 0.14 9.50 0.07 7.57 0.38 6.15 0.07 8.15 0.41 9.79 0.06
K20 9.53 0.10 9.73 0.14
23.23 1.16 20.91 1.08 18.81 0.54 21.79 0.34 21.96 0.43 21.36 1.06 21.99 0.05
FeOt 23.59 0.79 21.15 0.28
0.22 0.04 0.32 0.05 0.29 0.00 0.41 0.03
M 0.63 0.09 0.66 0.24 0.56 0.12 0.22 0.22 0.41 0.07
0.23 2.17 0.14 2.36 0.31 2.30 0.43 1.85 0.25
l
Ti02 2.70 0.50 2.77 0.09 2.62 0.32 3.33 0.12 3.04
0.05 0.10 0.08 0.06 0.03 0.07 0.01 0.21 0.07 0.11 0.02 0.08 0.07
Na20 0.04 0.04 0.06 0.01 0.05
I
35.19 0.16 34.90 0.05 36.33 0.06 36.63 0.26 35.75 0.14 33.40 0.27
0.15 34.42 0.33 36.71 0.37
34.62 0.06
AISi02 17.54 0.56 18.32 0.64 18.14 0.37 15.69 0.03 18.90 0.59 22.83 0.72 19.90 20.04 0.43 19.48 0.41
0.65 9.54 0.68 8.38 0.42 5.14 0.02 7.36 0.19 5.59 0.46 4.85 0.65
ltgO 5.76 0.68 7.87 0.09 6.38
III. DISCUSSION. — La méthode utilisée nous a donc conduit à préciser les caracté-
ristiques typologiques des granites du Limousin (fig. 1). Les nouvelles données obtenues
sur les biotites permettent de retrouver, en les précisant, les trois ensembles déjà connus.
Le premier correspond à la granodiorite de Piégut-Pluviers située dans l'ouest; sur les
diagrammes (fig. 3 et 4), ses biotites sont nettement dans le champ de la série calco-
alcaline. Le deuxième, au nord, concerne les leucogranites alumineux; le faciès à grain
fin du massif de La Porcherie[1] s'y rattache. Le troisième, dans le centre limousin, est
formé par l'ensemble des monzogranites et se traduit par un trend particulièrement net
dans le diagramme (MgO, FeOtot, A1203). Il se place pour l'essentiel dans le domaine de
la série alumino-potassique de type Guéret mais aussi déborde largement dans celui de
la série calco-alcaline. Ce caractère concerne le massif de Janailhac mais également les
faciès à biotite seule de Nexon et Les Cars et certains faciès à deux micas de ces mêmes
granites.
L'originalité de l'ensemble des monzogranites est de montrer une polarité géochimique
générale qui va du nord-est (massif d'Auriat) vers le sud-ouest (massif de Saint-Nicolas
Courbefy). Elle correspond à une modification de la composition chimique des micas
d'un pôle magnésien vers un pôle ferrifère et, même si tous les massifs ne suivent pas la
progression (ex. Chadefaine), cette tendance apparaît quand même fondée. Quant à son
interprétation magmatologique et géodynamique il convient de rester prudent. Pour tous
ces monzogranites on pourrait avancer l'idée d'une origine soit par différenciation à
partir d'une source magmatique unique soit par fusion à divers degrés d'un même
protolite. Ces hypothèses demanderaient à être étayées par des données géochimiques
complémentaires ainsi que par un examen systématique des enclaves.
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-
Résumé Sept échantillons de basalte dont la norme C.I.P.W. présente de l'hyperstène normatif,
voire du quartz, et qui proviennent de la marge méditerranéenne française (Provence, Languedoc)
ont fait l'objet d'une nouvelle étude pétrographique et géochimique. Jusqu'à présent considérées
comme résultant de processus d'assimilation de matériel crustal par un magma alcalin, ces laves
sont à considérer, d'après nos nouvelles données, comme des magmas transitionnels à tholéiitiques.
Ce type de volcanisme, d'âge mio-pliocène dans les régions d'Aix et de Toulon, est vraisemblablement
à associer à l'ouverture du bassin océanique provençal. Les tholéiites de la région d'Agde, qui
sont spatialement associées à un important volcanisme alcalin, correspondent probablement à une
augmentation locale du taux de fusion partielle de la source des basaltes alcalins.
Abridged English Version — The Hy normative basalts of the French Mediterranean mar-
gin are grouped into three districts of different ages: the Aix-en-Provence district (the Beaulieu
volcano, 18.2 Ma, samples BEAU) ([18], [10]), the Toulon district (the Rochers de l'Aigle
flows, 6.7-5.8 Ma, samples AG) ([11], [12]) and the Agde district (the Notre-Dame-du-Grau
flow, samples NDG; the Roques Hautes volcano, 0.6 Ma, sample RQH and the Mont Saint-
Loup volcano, 1.3 Ma, sample H10) [7] (Fig. 1). The norms range from 8.1 to 21.3% in
Hy and one sample is quartz normative (1%). The Agde and Aix-en-Provence districts are
associated with Ne normative basalts (e.g. sample BEAU 8520). All these Hy normative
basalts are weakly porphyritic and are characterized by augitic microphenocrysts (Ca35-42,
Mg50-46, Fe14-12) depleted in CaO (16.9-18.8%), Ti02 (0.43-0.96%) and Na20 (0.14-
0.52%) with respect to the regional alkali basalts and close compositional similarities with
the Hawaiian tholeiitic clinopyroxenes [17] (Fig. 2).
+
In a Na20 K20 vs Si02 diagram, these basalts plot on both sides of the boundary
between the alkali and tholeiitic fields (Fig. 3). Except for sample 8520 which displays
evidence for cumulation ([Mg] = 0.70), the basalts have all undergone low pressure differentia-
tion as indicated by their [Mg] values (0.59-0.65). The Rb, Ba, Th, Ta values are globally
lower than those of alkali basalts of the French Massif Central ([5], [20]) (e.g. Ta ranges
from 1.6 to 3.2 ppm in the analyzed samples while it ranges from 3.8 to 9.7 ppm in alkali
basalts)
The samples display enrichment of light rare earth elements (LREE) (e.g. La 19.4-
37.8 ppm) and fractionation of heavy rare earth elements (HREE) (Fig. 4). The La/Yb
ratio (Table) (10-19) is always lower than that of alkali lavas (>20) [20]. Samples 8521,
8842, 8839 and 8840 display very similar patterns of large ion lithophile elements (LILE)
(Fig. 5).
Parmi les travaux de compilation réalisés sur le volcanisme récent en France [1] peu
de cas a été fait des rares pointements basaltiques de la côte méditerranéenne qui ont
:
des compositions normatives de tholéiites à olivine, voire de tholéiites à quartz. Ces
formations sont regroupées dans trois régions géographiques distinctes la région d'Agde
(Hérault), la région d'Aix-en-Provence (Bouches du Rhône) et celle de Toulon (Var) où
elles sont parfois associées à des laves alcalines (Adge, Aix).
I. CADRE GÉOLOGIQUE ET DONNÉES PÉTROGRAPHIQUES. — Sept échantillons provenant de
ces régions ont été étudiés (fig. 1, tableau).
Si le volcanisme quaternaire des environs immédiats d'Agde a fait l'objet de divers
travaux pétrographiques ([2], [3]), géochimiques ([4], [5]) et géophysiques [6], très peu de
données sont disponibles sur les pointements volcaniques situés à l'ouest du cap d'Agde
comme la coulée de Notre-Dame-du-Grau (Ech. NG) ou le petit complexe de Roques
Hautes (Ech. RQH). Quant au basalte H10, il provient du petit volcan du Mont Saint-
Loup, au sud d'Agde [4]. Dans la région aixoise, le complexe de Beaulieu [8] est constitué
de deux coulées de basalte superposées (BEAU 8520 et 8521). Les données radiochronolo-
giques indiquent un âge miocène de 18,2±0,5 Ma [10]. Enfin, l'arrière-pays toulonnais a
été le siège d'une activité volcanique au Messinien (6,7 à 5,8 Ma) [11]. Elle s'est manifestée
sous la forme de plusieurs coulées issues des Rochers de l'Aigle (Ech. AG 21 et 22).
Ces basaltes, quelle que soit leur provenance, sont très clairs et peu porphyriques.
Les phénocristaux sont représentés par de l'olivine Fo 82-83. Les clinopyroxènes ont
des dimensions plus réduites et se caractérisent par leur faible teneur en calcium
(Ca35 Mg50 Fe14 à Ca42 Mg46 Fel2). Ils sont par ailleurs appauvris en TiO2(0,43-
0,96 %) et Na20 (0,14-0,52%), enrichis en Cr203 (0,23-0,96%) par rapport aux pyroxènes
des basaltes alcalins ([13] à [16]). En revanche ils se rapprochent des pyroxènes d'affinité
tholéiitiques ([17], [18], [19]) (fig. 2). Quant à la mésostase elle est constituée de microcris-
taux d'olivine, de clinopyroxène, d'oxydes ferrotitanés et de plagioclase An 45-60.
Les teneurs en Si02 de ces laves évoluent entre 46,26 et 51,84% et celles en alcalins et
phosphore sont faibles (tableau). Par contre les teneurs en Ti02 sont peu différentes de
celles des basaltes alcalins. Dans un diagramme alcalins-silice les points représentatifs se
placent à la frontière des domaines tholéiitique et alcalin définis à Hawaii (fig. 3). Les
paramètres normatifs CIPW font apparaître, à l'exception de l'échantillon BEAU 8520,
des quantités d'hypersthéne comprises entre 8,1 et 21,3 %, ce qui nous autorise à parler
de basaltes transitionnels (Hy<10 %) et de tholéiites à olivine (Hy>10 %). Un seul
échantillon (AG8840) provenant de la région toulonnaise correspond à une tholéiite à
quartz (Qz=1,07). Ces basaltes ont par ailleurs subi une légère différenciation comme
en témoignent les rapports [Mg] variant de 0,65 à 0,59 [à l'exception de l'échantillon
BEAU 8520 légèrement cumulatifs ([Mg]=70)].
:
étudiées. Par contre deux échantillons (8521 et 8843) sont plus enrichis en éléments
incompatibles et se rapprochent donc des laves alcalines ils correspondent, semble-t-il,
à des magmas de nature intermédiaire qui se caractérisent par l'apparition d'une anomalie
négative en K et d'une anomalie positive en Ta, anomalies qui sont bien marquées dans
le basalte alcalin BEAU 8520.
Si0246,2649,9051,8451,0651,0651,065ljl
Ref. BEAU BEAU AG21 AG22 RQH NG HIO
MnO.
FeZ03'
MgO.
11,26
0,16
12,37
11,37
0,13
9,50
11,21
0,14
7,21
10,78
0,11
7,05
11,23
0,14
9,00
10,67
0,14
7,92
10,40
0,13
8,35
CaO 9,00 7,95 8,20 8,20 8,84 8,36 8,24
NazO 2,89 3,22 3,41 3,25 3,28 3,53 3,50
KzO 0,98 0,95 1,04 0,90 0,90 1,56 1,32
PzOs.
TiOz'
L.O.I.
2,20
0,67
2,74
2,32
0,42
1,86
2,53
0,43
0,02
2,41
0,44
1,87
2,16
0,42
0,02
2,05
0,59
0,33
2,09
0,40
0,18
TOTAL.
Hy.
99,23 99,77 100,06 99,57 99,42 99,46 99,57
[Mg] 0,71 0,65 0,59 0,59 0,64 0,63 0,64
Li.
Qz
Sr.
Ne
-
-1,0
14
-
15,5
-
10
-
21,0
-
11
1,1
21,3
-
11
-
14,8
-
7
-8,1
9
-
-
10,7
-
6
Sc.
Rb 22 24 23 19 35 28
760 430 494 477 498 664 611
Ba 450 250 280 270 305 510 440
16,9 17,6 18,6 17,8 18,9 18,9 18,4
V - - 184 168 175 169 175
Cr - - 254 241 320 305 342
Co - - 42 41 47 44 44
Ni - - 140 172 218 219 218
Cu
Zn
- - 33 49 48 55 42
- - 120 115 109 107 101
La 44,95 22,15 19,38 20,17 21,1 37,81 23,5
Ce 72,26 37,97 42,72 42,54 42,18 71,92 44,2
Nd 44,24 26,49 24,33 23,66 20,25 31,31 19,00
Sm 10,01 6,93 6,19 6,32 5,18 6,69 4,53
Eu 2,57 2,02 2,08 2,1 1,76 2,09 1,5
Tb 1,09 0,95 0,92 0,93 0,82 0,92 0,67
Yb 2,20 2,09 1,69 1,67 1,67 1,98 1,44
Lu 0,31 0,29 0,24 0,24 0,23 0,29 0,22
Hf 4,4 3,9 4,3 4,2 3,4 4,4 4,1
Ta 3,0 1,6 2,2 2,2 2,1 3,2 2,8
Th
LajYb.
ThjLa.
5,2
20,4
0,116
2,6
10,6
0,117
3,4
11,5
0,175
3,4
12,1
0,168
3,3
12,6
0156
6,6
19,1
0,174
5,1
16,3
0,217
TajLa 0,067 0.072 0,113 0,109 0,099 0,085 0,119
PzOsjCe 93 111 101 103 99 82 90
SrjCe 10,5 11,3 11,6 11,2 11,8 9,2 13,8
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for mantle composition and processes, in Magmatism in Ocean Basins, 1989, Saunders and Norry, Geol. Soc.
Spec. Publ., 42, p. 313-345.
G.P.F.A./C.N.R.S.-C.G.G.,
Université Montpellier-II, place Eugène Bataillon, 34095, Montpellier Cedex 5.
EXPLICATIONS DE LA PLANCHE
Fig. 1. — : .--
Localisation des trois régions volcaniques faille majeure;
,-4' front de décollement sud majeur d'après Arthaud et coll. 1980 [29].
/,,- autre faille du paleozoïque;
Fig. 1. — Location ofthe three volcanic districts : "-- major fault of paleozoïc substratum; fault;
,--4' front ofthe southern major decollement from Arthaud et al. 1980 [29].
Fig. 2. — Compositions des clinopyroxènes. O : Beaulieu; : Toulon; * : Agde; Aire hachurée: clinopyroxène
:
des laves alcalines du Massif Central (d'après Maury, 1976 [14]; Boudon, 1979 [30]; Boivin, 1982 [15]). Aire
pointillée clinopyroxènes des laves tholéiitiques d'Hawaii (d'après Bas. Volc. St. Proj., 1981 [17]).
Fig. 2. — Composition of the clinopyroxenes. Hatched area : clinopyroxenes of alkali basalts from the Massif
Central (from Maury, 1976 [14]; Bourdon, 1979[30]; Boivin, 1982 [15]). Stippled area: clinopyroxenes of
tholeiitic basaltsfrom Hawaii (from Bas. Volc. St. Proj., 1981 [17]).
Fig. 3. - :
Diagramme alcalins-silice.0=8520; 0=8521; D=8839; M=8840;~0=1188; x =8842; "*=8843.
Aire entourée domaine des basaltes alcalins du Massif Central. Ligne (1) : limite des domaines tholéiitique
et alcalin d'après MacDonald et Katsura, 1964 [31]. Ligne (2) : limite des domaines alcalin et fortement
alcalin d'après Saggerson et Williams, 1964 [32].
Fig. 3. - Alkalinesvssilica diagram.«=8520; 0=8521; D=8839; =8840; 0=1188; x =8842; =8843.
Circled fîeld: alkali basalts from the Massif Central. Line (1): boundary between tholeiitic and alkali fields
from MacDonald and Katsura, 1964 [31]. Line (2): boundary between alkali and strongly alkali fields from
Saggerson and Williams, 1964 [32].
:
Fig. 4. — Profils de terres rares; mêmes symboles que sur la figure 3. Zone hachurée domaine des basaltes
alcalins du Massif Central d'après Villemant, 1979 [20]; Ghristi, 1985 [5] et Briot et al., 1990 [21]. Les valeurs
de normalisation sont celles de Nakamura, 1974 [33].
Fig. 4. — Rare earth element patterns. Symbols as in Figure 3. Hactched area: alkali basalts from the Massif
Central from Villemant, 1979 [20]; Ghristi, 1985 [5] and Briot et al. 1990 [21]. Normalizing values from
Nakamura 1974 [33].
Fig. 5. — Profils d'éléments incompatibles, mêmes symbolesque sur la figure 3. Les valeurs de normalisation
du manteau primitif sont celles de Sun et coll., 1989 [34].
Fig. 5. — Large ion lithophile element patterns, symbols as in Figure 3. Primitive mantle normalizing values
from Sun et al., 1989 [34],
Fig.1
Métallogénie/Ore deposits
Abridged English Version — The Paulhaguet district (Haute-Loire, Massif Central) is hos-
ted by the metamorphic "Haut-Allier series", locally intruded by the Velay and Margeride
Hercynian granitic plutons ([1] to [9]).
The different ore deposits of the district result from two metallogenic periods [10] :
— Late Hercynian
(about 240 Ma [11], [12]) with the deposition of arsenopyrite+gold
and berthierite+stibnite quartz lodes.
— Post Hercynian
(about 210 to 180 Ma [18], [22]) with the formation of fluorite-and/
or barite-rich veins. As described in similar deposits from other parts of the Massif
Central [14], typical mineral associations may be recognized in the different post-Hercynian
veins. From oldest to youngest, the relative chronology of these associations is as follows:
(I) Banded green and purple fluorite with minor chalcedony (type "Fvv") filling open
fractures several meters wide ([15], [16]) (e.g. Aurouze, Le Communal, la Tourette and Jax
old mines).
+
(II) Banded barite+quartz galena [17] (type "Ba-Qz-Pb/Rub"), commonly following (I)
without visible unconformity within multi-stage veins (e.g. Aurouze).
(III) Yellow fluorite+barite (type "Ba-Fj") following (I) or (II) or occurring alone (e.g.
Le Dérochade).
(IV) Complex silicified formations resulting from the partial or total silicification of the
former associations and mostly developed at depth as "quartz roots", which makes mining
uneconomic.
Hydrothermal illites and K-feldspars were used for radiometric dating by the K/Ar
method [18]. The illites, in places associated with interlayered illite/smectite (Table I) are
localized conformably with fluorite ribbons or form discordant veinlets related to late
silicification. The adularia is disseminated as thin conformable veneers within banded CaF2
or forms geodic crystals. The mean age of the K-feldspars belonging to the "Fvv" or the
:
Les adulaires associés aux formations « Fvv » et « Ba-Fj » donnent des âges bien groupés
dans l'intervalle 195 à 225 Ma (tableau II). Par contre, l'adulaire associé à la formation
siliceuse « Qz/Fvv » du Communal est nettement plus jeune (116±4 Ma). Les phyllites
du filon de la Tourette fournissent des âges (respectivement 212±5 et 186±6 Ma) qui
encadrent celui de l'adulaire du même filon (198±6 Ma). La dispersion observée pourrait
provenir, dans l'échantillon le plus jeune, d'une imprécision plus grande que celle qui est
estimée, du fait de la faible proportion d'illite, ou encore d'un rajeunissement partiel lié
à la présence d'interstratifiés illite/smectite.
A la Ribeyrette, l'illite authigène donne un âge de 113± 13 Ma. Le faible pourcentage
illites/smectites suggère qu'un rajeunissement par altération est peu probable.
(Ma)
Age r6| 188
Mgo,13
193±6
188
182±6
>
1 ()
208±6
216±6
212
M2
113
cH126±4
110 (Ma)
Age
<M»>
198 212 )66 216
195
7)
±
±± îïîîl6
±
212
±7
225
225
6)
±
6
210
202±6
6
204
±
205
n2±4)[j
117
4±
6±
120±4
202
18H radiogénique
215 209 118
118
radiogénique Smectite=10%
Ar
40 86,3 89,1
86'3 95,6 92,1 65,1 86,5 (%) ™ ± 212
TPN
g-1 1,048
radiogénique
m*
Tn.,
TPN 66,9 77,7 95,3
93,0 94,2
94,2
208 85,1 93,3 76,4 85,2 88,2
moles
(%)
3,25 4,122 94,1 85,7
(%)
K v?* 4S 6,45 a*i
g-1
radiogénique
(%)'nAn4,647
10-9
63
Ar 1,060 4,788 3,594 4,457 1,517
01 40
4,398 '7°^
1,401 1,483
mineralization.
minéralisations. structurale
?'01 moles ,
l'illite
Formule mineralization
Nao ç; Mg Fe
minéralisations.
9,91
K^C?2 Si~
°'01
al3,45 A3'°8 (Fvv)
(OH)2 Ca puissance
58 formation 3,785
Na Cao Si3 (OH)2
de
KK''clT 0,06 '69 fe0,16
Na 3,690
1 with
Fp
AL,
FeO,05
010
KO,26 Ti,0,19
10
0 II
K2,86 12,10 9,35 11,85 7,00
:
TABLEAU with
aux
associated 30 TABLEAUaux
associées associated
la Ro=60%
60% 10 60 30% associés
=
argileuse rubanée
Minéralogie 10
Illite
= =
minerais de
R, RoR3 = 30% le
adulaire
concentré (Fvv)
de
Phyllites Adulaires
=
Adularias
Interstratifié
phase Interstratifié
Interstratifié Interstratifié Illite
= dans 15 100 90 (Fvv) 100 60
Clay 30 Kaolinite
vio-
Illite:
mite Type
de vio-
formation
etvio-
(Fvv)
ruba- à 30 vio- vio-
lette
(Fvv) jaune la vio-
et de puissance
tardive
et
formation (Fvv)
(Fvv)
et
(Fvv)
remplaçant
verterubanéedu et rubanée et
quartz verte
id. cm
verte Barytine-fluorine
rubanée verterubanée verte
rubanée verte(Qz/Fvv)
Localisation rubanée
de Phyllites
nement et de
Fluorine
lette
Type
Fracture
illite de Fluorine
lette Fluorine Fluorine
(Ba-Fj) fluorine
Type lette
4
Fluorine cm lette Quartz
lette
rubanée
1. 1. Tourette. Jax. e.
Tourette
1 Communal-Rougier.
Localisation
Tourette Localisation lette
lette
Tourette
lette croch.ad.
Ribeyrette
Aurouze
Dr~e'
La
La La La
La La Le
DISCUSSION ET CONCLUSIONS. -Paulhaguet
Les résultats de l'étude géochronologique suggèrent
de deux événements hydrothermaux
l'existence dans le district de post-
hercyniens majeurs à fluorine-barytine et/ou quartz.
Le premier se situe approximativement à l'Hettangien (moyenne des âges obtenus sur
±
adulaires et illites = 209 8 Ma,). Il correspond au dépôt dans des fractures en extension
des formations « Fvv », « Ba-Qz-Pb/Rb » et « Ba-Fj » probablement au cours d'un
même processus minéralisateur. Cette valeur moyenne correspond à l'âge Hettangien
proposé pour le gîte de barytine de Chaillac, Indre [19]. Elle est proche de l'âge moyen
de 194±7 Ma avancé pour une famille de filons à quartz et fluorine du Massif central [20],
dans laquelle certains filons à fluorine verte et violette donnent des âges très voisins de
ceux du secteur de Paulhaguet :
Le Châtenet, dans la Marche (204 Ma), et Vernay dans
le Beaujolais (197 Ma). Par ailleurs un adulaire du filon du Beix, Puy-de-Dôme, également
à fluorine verte et violette a fourni un âge de 213±6 Ma (Marcoux, inédit). Ces
nouvelles datations confirment donc l'existence vers 210 Ma d'un important évènement
hydrothermal de basse température. Ce dernier ne peut être rattaché à aucun phénomène
magmatique connu régionalement mais correspond à une période importante triasico-
liasique de rejeux de la fracturation, en liaison avec un phénomène thermique dans la
croûte superficielle ([20], [14]) dont l'origine est peut-être à rechercher dans les prémices
d'ouverture de l'Atlantique nord et/ou l'histoire de la Téthys ([21], [22], [23]).
Le second événement, à ce jour non signalé dans les filons fluo-barytiques du Massif
central est d'âge crétacé inférieur (moyenne des âges des illites et adulaires 115±9 Ma).
:
Nous proposons que cet épisode hydrothermal, détecté dans les formations silicifiées des
filons fluo-barytiques, soit justement celui qui a provoqué les silicifications et, en particu-
lier conduit aux enrichissements en quartz qui sont la cause de l'arrêt des exploitations
en profondeur. Des âges similaires (100 Ma et 108±5 Ma) ont été avancés pour des
phénomènes de remobilisation respectivement dans les gisements d'uranium des Pierres-
Plantées, Lozère [24], et de Lodève, Hérault [25], mais sans que l'on puisse discerner un
mécanisme global pour expliquer ces circulations hydrothermales. Les distensions NS à
NE-SW nord-pyrénéennes se manifestant lors des phases précoces de la rotation de
l'Espagne par rapport à la plaque européenne (120-100 Ma), peuvent cependant être
envisagées. Elles sont à l'origine d'un magmatisme alcalin daté entre 90 et 110 Ma [26].
La silicification provoquée par l'événement hydrothermal d'âge crétacé apporte des
données nouvelles sur l'origine et la signification exactes des «racines quartzeuses »,
observés dans les parties profondes des filons de fluorine et/ou barytine ([13], [14],
[15], [17]) et qui conduisent toujours à l'arrêt de l'exploitation. Cette caractéristique des
structures filoniennes en distension [14] résulte, selon nous, d'une silicification per ascen-
sum tardive.
Il y aurait donc eu superposition de deux épisodes hydrothermaux plutôt que variation
verticale, à un instant donné, des conditions physico-chimiques du dépôt.
Ainsi, la zonalité minéralogique verticale, comme le faible aval pendage des filons en
distension (moins de 250 m, [14]) sont, au moins pro parte, des caractères secondaires.
Cette remarque a deux conséquences pratiques.
Dans les zones préservées de l'épisode siliceux crétacé, il est envisageable de rencontrer
des filons de fluorine et barytine dépourvus de « racines quartzeuses » et dont la hauteur
exploitable serait donc supérieure à 250 m.
Inversement, la présence à l'affleurement de structures silicifiées peut résulter autant
d'une expression particulièrement intense de l'épisode siliceux crétacé que d'une érosion
spécialement forte des structures minéralisées. Dans ces deux derniers cas, la probabilité
de trouver en profondeur des réserves exploitables paraît très faible.
Note remise le 5 juillet 1990, acceptée le 25 juillet 1990.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Japon ;
Les premiers forages de la croûte océanique de la Mer du
résultats préliminaires du Leg ODP127
Leg 127 Shipboard Scientific Party (KennethPISCIOTTO, Kensaku TAMAKI,
James ALLAN, Adrian CRAMP, David A. BARNES, Sam BOGGS, Laurent JOLIVET,
Karl A. MERTZ Jr, Ryuji TADA, Charlotte A. BRUNNER, Itaru KOIZUMI, Atiur RAHMAN,
Joann ALEXANDROVITCH, Lisa D. WHITE, Peter THY, Kathryn P. STEWART,
Shigeru YAMASHITA, Luigi VIGLIOTTI, Jobst J. M. WIPPEN, Hans-Jurgen BRUMSACK,
Richard W. MURRAY, Orest E. KAWKA, James MCEVOY, Shin'ichi KURAMOTO,
Marcus LANGSETH, David NOBES, Jeffrey A. MEREDITH et Ralph SHAAR)
Résumé — Les premiers forages de la croûte océanique de la mer du Japon ont été réalisés au
cours du Leg ODP 127. De manière surprenante, il n'existe pas, dans ce bassin marginal, de croûte
océanique typique mais une alternance de sédiments et de laves et sills de basaltes. Ces nouvelles
données permettent d'autre part de contraindre très précisément dans le temps l'évolution tectonique
de ce bassin marginal depuis l'ouverture Miocène inférieur et moyen jusqu'à la fermeture actuelle
et la naissance d'une zone de subduction. L'ouverture de la mer du Japon est strictement contempo-
raine de celle des principaux bassins marginaux de l'ouest Pacifique (bassin de Shikoku et Mer de
Chine méridionale).
First drilling of the oceanic crust in the Japan Sea; preliminary results of the ODP
Leg 127
Abstract- The first drilling of the oceanic crust in the Japan Sea was made during
Leg ODP 127. There is, surprisingly, no typical oceanic crust in this marginal basin, but, instead, a
thick alternation of sediments and basaltic lavaflows and sills. These new data constrain very precisely
the tectonic evolution of the basin from its opening during the Early and Middle Miocene until the
active closing and formation of a new subduction zone. The opening of the Japan Sea is strictly
contemporaneous with that of the major western Pacific marginal basins (Shikoku basin and South
China Sea).
Abridged English Version — Although the Japan Sea is the most studied marginal basin [1],
very little was known concerning the nature and age of its oceanic crust. Various models
were proposed ranging from classical back-arc spreading ([2], [3], [4]) to pull-apart opening
along intra-continental strike-slip faults ([5], [6], [7]). Furthermore, the probable existence
of a nascent subduction zone below northeast Japan focussed the attention of scientists during
the past few years ([8], [9], [10]). Deep sea drilling during ODP Leg 127 aimed to address
these problems.
After the first tentative to drill the oceanic basement of the Japan Sea 16 years ago [11],
Leg 127 was the first opportunity to reach the oceanic basement in the Japan and Yamato
basins to constrain the nature of the crust (oceanic or thinned continental crust for the
Yamato basin) and its age (Middle Miocene?).
Four sites were drilled (Figs. 1 and 2): sites 794 and 797 in the Yamato Basin, site 796
at the top of Okushiri ridge, and site 795 in the northernmost Japan Basin.
—
Oceanic basement: sites 794, 795 and 797 reached the acoustic basement. It is made
of massive lava and breccia at site 795. The sediments immediately underlying the lavas
are dated by the occurrence of fossils of the Early-Middle Miocene boundary. At sites 794-
INTRODUCTION. —
On présente souvent le Japon comme l'exemple le plus typique de
transect fosse-arc-mer marginale et la Mer du Japon est sans aucun doute le bassin
marginal le plus étudié [1]. Pourtant on ne savait presque rien sur la croûte océanique
en Mer du Japon, ni sur sa nature, ni sur son âge, données indispensables à la compréhen-
sion du mécanisme de l'ouverture. De nombreux modèles ont été proposés, allant de
l'ouverture arriére-arc classique ([2], [3], [4]), au pull-apart le long de décrochements
intra-continentaux sans relation avec la subduction ([5], [6], [7]). En outre, la sismicité
superficielle et la possible naissance d'une zone de subduction le long de la marge
orientale font l'objet depuis quelques années de nombreux travaux à terre et en mer ([8],
[9], [10]). Le Leg ODP 127, a permis de forer pour la première fois la croûte océanique
en trois points et cette zone de déformation active en un point (fig. 1). Nous en décrivons
ici les premiers résultats ainsi que les premières conclusions.
LES OBJECTIFS DU LEG 127. - Le Leg ODP 127 était la deuxième tentative pour forer
le socle océanique de la Mer du Japon. La croûte océanique y est répartie dans trois
bassins principaux (fig. 1): le bassin du Japon au nord (plus de 3000 m), et les bassins
de Tsushima et Yamato, moins profonds (de 2000 à 2500 m). Il y a 16 ans, l'équipe du
LegDSDP 31 (sites 299 à 302) [11] dût renoncer à atteindre le socle acoustique. On
n'avait, d'autre part, jamais réussi à identifier les anomalies magnétiques, ni dans le
bassin de Yamato ni dans celui du Japon [12]. Les données de la sismique réfraction
révélant, dans le bassin de Yamato, la présence d'une croûte océanique d'épaisseur
anormale ([13], [14]). Seule une étude très récente d'une petite portion du bassin du Japon
avait révélé sans certitude, des anomalies Miocène Inférieur [15]. Les études géologiques
sur les marges du bassin permettaient de pencher également pour une ouverture Miocène
inférieur à moyen ([5], [16]). Les données du flux de chaleur et de la bathymétrie
sont compatibles avec un âge compris entre 30 et 15 Ma, le bassin du Japon étant
vraisemblablement plus ancien que celui de Yamato [1]. Certaines interprétations des
données paléomagnétiques conduisaient à ouvrir la Mer du Japon en moins d'un million
d'années au Miocène moyen par rotation brusque du Japon sud-ouest et du Japon nord-
est ([17], [18]). Ce schéma était en opposition avec les modèles d'ouverture en pull-apart
le long de décrochements dextres N-S actifs au cours du Miocène inférieur et moyen le
long des marges occidentale et orientale [5]. On restait donc sur une incertitude quant
au calendrier d'ouverture. L'observation en forage de la croûte océanique étant donc le
seul moyen de déterminer la nature de la croûte et de la dater. Sa datation en plusieurs
points éloignés les uns des autres était un moyen d'éprouver la cohérence des modèles
proposés, ouverture rapide en moins d'un million d'années ou étalée sur une plus longue
période.
La marge orientale de la Mer du Japon est le lieu de séismes de magnitude supérieure
à 7, assez fréquents et toujours associés à des tsunami violents [10]. Cette zone de
déformation compressive est aujourd'hui interprétée comme une zone de subduction
naissante le long de la limite de plaque Amérique-Eurasie [8]. La compression active
soulève des rides de socle océanique (ride d'Okushiri) par chevauchements intra-
océaniques [9] où on peut voir le démarrage de nappes ophiolitiques.
:
Les objectifs principaux du Leg 127 étaient de 1° déterminer la nature de la croûte
dans les bassins de Yamato et du Japon, T préciser la période d'ouverture, 3° dater le
début de la fermeture le long de la marge est, 4° connaître l'histoire précocedu bassin
en termes d'environnement de dépôt et taux de subsidence. Le choix des sites de forage
fut réalisé en tenant compte de l'expérience du Leg DSDP31 : éviter les domaines à
sédimentation turbiditique Plio-Quaternaire intense, riches en méthane biogénique et
hydrocarbures thermogéniques.
:
Quatre sites furent forés avec succès les sites 794 et 797 situés respectivement au
centre et sur la bordure du bassin de Yamato, le site 796 implanté au sommet de la ride
d'Okushiri et le site 795 dans la partie nord du bassin du Japon.
LE SOCLE OCÉANIQUE.
constitué au
- Le socle acoustique fut foré aux sites 794, 795 et 797. Il est
site 795 de coulées massives bréchifiées de basaltes calco-alcalins
ou et
d'andésites basaltiques. Les sédiments les recouvrant sont datés de la limite Miocène
inférieur-moyen. Aux sites 797 et 794, le « socle » acoustique est formé d'une alternance
de sédiments et de coulées et sills de basalte très fin et de dolérite de composition
tholéiitique ou riche en aluminium. Les sédiments interstratifiés sont des grès et des
pélites riches en apport volcaniques et continentaux déposés dans un environnement
deltaïque à taux d'accumulation élevé au cours du Miocène inférieur. L'épaisseur
anormale de la croûte océanique ainsi que l'absence d'un réseau d'anomalies magnétiques
bien organisé sont sans doute les conséquences directes de ce mode de mise en place du
matériel volcanique océanique comparable à ce qui a été décrit dans le bassin de Guaymas
dans le Golfe de Californie [19]. Les âges de la mise en place, d'après les premiers
résultats biostratigraphiques, s'échelonnent entre 14 et 20 Ma, ce qui confirme donc les
données du flux de chaleur et de la bathymétrie ainsi que celles de la géologie des marges,
et infirme le calendrier déduit des données paléomagnétiques.
L'ÂGE DE LA CONVERGENCE LE LONG DE LA MARGE ORIENTALE. Le site 796 était implanté
—
sur le sommet de la ride Okushiri. Le but était de dater le début du soulèvement de
cette ride et, donc, le début du fonctionnement de la faille inverse active responsable de
ce soulèvement. La disparition brutale des apports turbiditiques à 1,8 Ma montre que le
site 796 n'était plus en position de recevoir les apports détritiques en provenance du
Japon à cette période. On interprète ce changement comme l'indice du soulèvement de
la ride. Les études ultérieures permettront de relier le taux de soulèvement de cette ride
(0,7 mm/an) au taux de convergence le long de cette limite de plaque naissante. On
dispose donc aujourd'hui d'un calendrier précis de l'évolution du bassin, de l'ouverture
(du Miocène inférieur à la fin du Miocène moyen), au début de la compression à
7-8 Ma [20] et à l'initiation de la convergence à 1,8 Ma.
HISTOIRE DE LA SÉDIMENTATION DANS UN BASSIN MARGINAL. — La série sédimentaire des
quatre sites raconte de manière précise l'histoire du bassin en terme d'environnement de
dépôt. Au cours du Miocène inférieur, on enregistre la formation d'un bassin peu
profond, subsidant rapidement et recevant des apports deltaïques, alors que des laves et
intrusions alcalines se mettent en place. A la fin du Miocène inférieur et au Miocène
moyen le bassin s'approfondit rapidement de 500 à 1500 m, des argiles noires à phospha-
tes et plus ou moins riches en calcaire se déposent tandis que l'activité volcanique sous-
marine se poursuit. Les assemblages de microfossiles, les structures des sédiments et leur
composition indique des eaux de surface froides, et des eaux profondes pauvres en
oxygènes. Du Miocène supérieur au Pliocène inférieur des eaux de surface plus froides
et des eaux profondes plus riches en oxygène déposent des sédiments hémipélagiques à
diatomées, très uniformes dans l'ensemble du bassin. C'est au sein de ces dépôts siliceux
que se situe la transition diagénétique opal A/CT. Cette transformation, qui dépend
fortement de la température, se marque ici de manière exceptionnellement claire en forage
et sur les profils sismiques. L'étude systématique de sa répartition dans le bassin fournit
des indications importantes sur le régime thermique. A la fin du Pliocène la proportion
Planche I
Fig. 1. — Carte tectonique de la Mer du Japon et localisation des sites de forage du Leg ODP127 (gros points
noirs) et du Leg DSDP31 (étoiles). 1 : blocs continentaux riftés, 2 : domaines à croûte continentale amincie,
3 : domaine à croûte océanique, 4 : bassins en échelon de la marge orientale, 5 : chevauchements et failles
:
inverses cénozoïques à terre, 6 axes de plis cénozoïques à terre, 7 : failles inverses actives en mer le long de
:
la marge orientale, 8 : décrochements, 9 : failles normales, 10 subduction de la plaque Pacifique, 11 :
subduction de la plaque Philippine.
Fig. 1. — Tectonic map of the Japan Sea and location of drilling sites of ODP Leg 127 (large black dots) and
DSDPLeg 31 (black stars). 1: rifted continental block, 2: thinned continental crust, 3: oceanic crust, 4: en
echelon basins on the eastern margin, 5: cenozoic thrusts onland, 6: cenozoic fold axes onland, 7: active reverse
faults on the eastern margin, 8: strike-slip faults, 9: normal faults, 10: Pacificplate subduction, 11: Philippine
Sea plate subduction.
Planche II
Fig. 2. - Corrélations lithologiques entre les quatre sites de forages du Leg ODP 127.
Fig. 2. —
Lithologic correlations between the four drilling sites ofODP Leg 127.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
The Fix augen gneiss (French Massif Central): new evidence for the lower cambrian
per aluminous magmatism
Abstract - Associated with biotite sillimanite paragneisses, the crescent-shaped Fix augen gneiss lies
at the western boundary of the late carboniferous Velay granite dome. Its protolith, a peraluminous
±
porphyritic granite, is dated at 528 9 Ma by Rb/Sr method. This crustal magmatism could be
related to a compressional event during the eocambrian period.
Abridged English Version — The Fix augen gneiss ([I], [2]) is located in the southeastern
part of the French Massif Central at the western and southern boundaries of the migmatic
Velay granite (Fig. 1). It is exposed as a crescent shaped strip around this granite, but the
contact between these units is often covered by the tertiary and quaternary volcanism of the
Deves. The augen gneiss is also intruded by the granites of Chambon-te-Chateau et Saint-
Christophe-d'Allier. It corresponds to a 5 km thick laccolith intercalated in two-mica mica-
schists and biotite sillimanite paragneisses (Senouire series).
All these metamorphic rocks are locally affected by a retrograde phase, related to thermal
events: intrusion of granites ([3], [4]) such as the 323 Ma [5] Margeride pluton, and, or
emplacement of the migmatitic Velay dome (300 Ma). The anatexis mainly affected the
eastern part of the Arc de Fix (Fig. 1) around the Velay dome.
The main facies is a two-mica augen gneiss, containing numerous Carlsbadtwinned ortho-
clase megacrysts (2-5 cm long) with abundant myrmekites, ribboned quartz, oligoclase, biotite
and muscovite [1]. Accessory minerals are: sillimanite, ilmenite, apatite, rutile and zircon.
The presence of granodioritic microgranular enclaves confirms the already proposed meta-
igneous origin of this formation ([6], [7]). It corresponds to a peraluminous monzogranite
(A/CNK= 1.1 to 1.3, Si02=68 to 73%). More silicic (Si02: 73 to 78%) leptynitic gneisses
are also present. These are considered as more evolved granites, associated with the porphyr-
tic main facies.
The emplacement age of this orthogneiss is disputed: Cambrian (Bernard Griffiths unpubli-
shed, cf. [18]) or Lower Devonian ([6], [9]); so a Rb/Sr study has been performed on the
main augen gneiss facies.
±
A six-point whole-rock isochron (Rb/Sr) yields an age of 528 9 Ma (2 CT), with an initial
isotopic ratio: Sr,=0.7068±7 (Fig. 2 and Table). Five remaining samples lie outside this
isochron. They correspond to mylonitic (Fl, F2, N2) or anatectic (P, V) facies.
Résultats analytiques. Rb et Sr ont été dosés par fluorescence X. La composition isotopique du Sr a été
déterminée sur spectromètre de masse VG 54E en double collection. Le standard SRM 987 a donné la valeur
moyenne de 0,71025±2 (2a). La précision sur les rapports 87Rb/86Sr est de 1,5 %, et l'incertitude sur le
rapport 87Sr/86Sr de 0,07 0/00.
Sr isotopic analyses were performed on a fully automated
J.
Analytical results. Rb and Sr analysed by XRF.
VG54Emassspectrometer in the double collection mode with normalization to 86Sr/88Sr=0.1194. TheNBS
salt SRM987 gave a mean value of0.71025±2 (2a). The 87Rb/86Sr ratios are precise to 1.5% and the
uncertaintyofSr isotopic composition is 0.07°/oo.
Échantillon Rb(lig/g) Sr(gg/g) 87Rb/86Sr 87Sr/86Sr
Fl.
SDI 141,2 193,2 2,12 0,72293
N4 173,1 160,4 3,13 0,73023
N3 146,0 116,7 3,63 0,73405
F2.
163,5 101,0 4,70 0,74274
NI 160,5 93,2 5,00 0,74454
153,5 174,4 2,55 0,72432
N2 212,9 111,1 5,56 0,74181
169,3 175,1 2,80 0,72603
P 224,0 73,1 8,92 0,76874
L 169,5 106,0 4,64 0,73905
V 216,3 45,0 14,1 0,82223
:
La faciès normal (7 chantillons), largement rubané, riche en mégacristaux de feldspaths
potassiques peu déformés, a été prélevé dans la carrière de Josat (J), près du barrage
de Naussac (NI, N3, N4), le long de la D40 à 2 km au sud de Saint-Didier-sur-Allier
(SD1-, SD2), et au nord de Luc (L) près du pont sur l'Allier. Trois échantillons,
:
caractérisés par une mylonitisation plus intense (matrice finement cristallisée, quartz en
rubans, MFK granulés et étirés en fuseaux allongés) ont été récoltés le long de la N102
à l'ouest de Fix (FI et F2) et près du barrage de Naussac (N2). Deux prélèvements
proviennent de faciès anatectiques, l'un à la sortie sud de Veyrreroles(V), au cœur du
dôme d'Alleyras, l'autre au sud de Pradelles (P) dans la tranchée de la N106 présente
un faciès nébulitique en relation avec l'anatéxie vellave.
Parmi les 7 échantillons du faciès normal, 6 déterminent une isochrone T=528 ± 9 Ma
(2a), Sr, = 0,7068±7 (2cr) (tableau et fig.2). L'échantillon (L) ne s'inscrit pas sur
:
cette droite, sans qu'aucune particularité pétrographique ne le caractérise. Les autres
échantillons qui ne s'alignent pas sur l'isochrone appartiennent, soit au faciès fortement
mylonitique (FI, F2, N2), soit au faciès anatectique (P, V).
Nous interprétons l'âge cambrien obtenu comme celui de la mise en place du protolithe
granitique. La valeur du strontium initial (0,7068) est compatible avec l'origine crustale
de ce magmatisme hyperalumineux.
IV. CONCLUSIONS. — Par son âge, le magmatisme hyperalumineux de l'Arc de Fix se
rattache à l'ensemble des orthogneiss qui se sont mis en place au Cambrien dans les
zones internes de la chaîne varisque, aussi bien dans le Massif Central [8] que dans le
Massif Armoricain [10]. Ce magma résulte probablement de la fusion de la croûte
inférieure, impliquant à la fois du matériel méta-igné [11] et la participation d'une
composante métasédimentaire [12]. Enfin, ce magmatisme hyper-alumineux peut, à titre
d'hypothèse, être corrélé avec l'épaississement crustal lié à la fin de la compression
cadomienne, comme en Bretagne [13].
L'orthogneissification pourrait avoir débuté au Dévonien moyen (380 Ma), comme en
Limousin où elle est contemporaine du métamorphisme barrovien ([14], [15]) ou être liée
au chevauchement du Haut-Ailier, d'âge carbonifère inférieur par analogie avec celui de
Marjevols [16]. L'empreinte de ce chevauchement est conservée dans la région sud où
s'observe une foliation sub-horizontale. La courbure en arc et le redressement des
structures, ainsi que l'anatéxie de la région orientale sont à relier à la montée du dôme
granito-migmatique du Velay au Carbonifère supérieur, vers 300 Ma [17].
Note remise le 26 juin 1989, acceptée après révision le 5 juillet 1990.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Abridged English Version — The concept of the basement of the Pliocene-Pleistocene boun-
dary has considerably evolved since its first definition at the 18th International Geological
Congress (London, 1948) ([I] to [4]). In the Crotone basin outcrops the marine section of
Vrica which has been chosen as the new stratotype of the Pliocene-Pleistocene boundary at
the 27th International Geological Congress (Moscow, 1984) (Fig. 1). This composite marly
section, about 250 m thick, contains several laminites and laminited layers, three sands and
a volcanic ash which constitute many marker beds ([5] to [9]) (Fig. 2).
Thanks to numerous stratigraphic investigations, successive classic bio-events of the Upper
Pliocene and the Lower Pleistocene have been evidenced: planctonic foraminifers, last occur-
rence of Globigerinoides obliquus extremus; benthic foraminifers, first occurrence ofHyalinea
baltica; nannofossils, last occurrences of Discoaster brouxveri and Calcidiscus macintyrei, first
occurrences of Gephyrocapsa oceanica, G. caribeanica and Gephyrocapsa > 5,5 fim ([5] to [7],
[10] to [13]) (Fig.2).
Three normal events (Nl, N2 and N3) have already been recorded in the Vrica
section [14]. According to the biostratigraphy, the first two normal events have been pre-
viously considered as the Olduvai (1.89 to 1.66 Ma) while the third would be an intermediate
one between Olduvai and Jaramillo ([14], [15]). Our magnetostratigraphic measurements
confirm the polarity of the three normal events N1, N2 and N3. Moreover our detailed
I
study has permitted a rise of the lower boundary of N eight meters higher than before
(Fig.3).
The Pliocene-Pleistocene boundary which has been traced just above the laminite e (the
fifth laminite of the Vrica section), between the top of the Olduvai and some bio-datums, is
dated at about 1.64Ma ([5], [6], [8], [14], [15]) (Fig. 2).
:
concept de la limite Pliocène-Pléistocène (Tertiaire-Quaternaire) a considérablement évo-
lué. A cette époque, la définition reposait sur deux critères essentiels d'une part, elle
correspondait aux premières indications de détérioration climatique (arrivée en Méditerra-
née des «first cold guests » Arctica islandica et Hyalinea baltica), d'autre part, elle
marquait le début du Calabrien. Grâce à l'étalonnage biostratigraphique de nombreuses
sections marines, il est apparu que seule l'arrivée en Méditerranée d'Artica islandica
devait être prise en considération et qu'il convenait de chercher comment cet événement
se concrétisait dans les sections marines pélagiques [1]. De plus, il a été établi que
les cycles glaciaire-interglaciaire de l'hémisphère Nord débutèrent bien avant la limite
conventionnelle ([2] à [4]). A la coupe de Le Castella, discontinue, fut préférée la section
:
de Vrica située au sud de Crotone (fig. 1) comme coupe-type de la limite Pliocène-
Pléistocène (27e Congrès géologique international Moscou, 1984). La nouvelle définition
de la limite, exempte de tout critère climatique, se réfère exclusivement à des repères bio-
et chronostratigraphiques.
I. STRATIGRAPHIE. —
D'une puissance de 250 m environ, la section composite de Vrica
est constituée d'argiles grises au sein desquelles s'intercalent 17 laminites ou marnes litées,
trois niveaux sableux et un niveau de cendre volcanique qui constituent autant de couches
repères ([5] à [9]) (fig. 1).
1.Biostratigraphie. — De nombreuses études biostratigraphiques furent réalisées sur
ces sédiments. Ainsi ont été reconnus les changements qui caractérisent la fin du Pliocène
et le début du Pléistocène inférieur ([5] à [7]) ([10] à [13]) (fig. 2)
:
:
:
— :
—
foraminifères benthiques apparition de Hyalinea baltica;
—
nannofossiles disparition de Discoaster brouweri puis de Calcidiscus macintyrei
apparition de Gephyrocapsa oceanica, G. caribeanica et des Gephyrocapsa >5,5 Jlm.
2. Magnétostratigraphie. -
La magnétostratigraphie a permis de définir chronologique-
ment avec précision la limite Pliocène-Pléistocène. Malgré le rejet de 50 des échantillons
étudiés à cause d'une trop grande dispersion des résultats, trois épisodes de polarité
normale aux limites peu précises ont été mis en évidence [14].
Sur la base des données biostratigraphiques (extinction de Discoaster brouweri au-
dessous de NI et apparition de Gephyrocapsa oceanica au-dessus de N2), les deux premiers
de ces épisodes, NI et N2, ont été rapportés à l'événement Olduvai tandis que le
troisième, N3, fut considéré comme un épisode non répertorié entre les événements
Olduvai et Jaramillo [14]. La limite Pliocène-Pléistocène, placée au sommet de la laminite
e([6], [8]) dans la section de Vrica, est tracée peu après l'Olduvai (de —1,89 à
- 1,66 Ma [15]) et avant des repères biostratigraphiques (fig. 2). Son âge est évalué à
-1,64 Ma [8].
Notre analyse qui confirme les épisodes de polarité normale permet de préciser la
limite inférieure de l'épisode NI par l'étude d'un échantillonnage serré (tous les 2 m).
L'aimantation rémanente de chaque échantillon a été mesurée après soumission à un
champ magnétique compensé puis à une démagnétisation thermique à 130, 156, 184, 208,
288, 332 et 400°C qui a pour but d'éliminer la composante visqueuse secondaire.
L'évolution de chaque échantillon au cours de la démagnétisation a été suivie pour
déterminer la polarité. On a utilisé la distance angulaire par rapport au dipôle actuel (0
pour une aimantation directe, 180 pour une aimantation inverse). Par cette méthode, en
II. PALYNOLOGIE. Bien plus détaillée que les précédentes ([5], [6]) notre analyse
—
palynologique porte sur 60 échantillons marneux prélevés dans la section de Vrica. Il a
été montré par ailleurs que le contenu pollinique évoluait parallèlement dans les niveaux
laminés ([4], [9]).
Les 125 taxons déterminés ont été classés selon leurs affinités écologiques en 11 groupes
:
servant à la réalisation du diagramme pollinique synthétique (fig. 2). Les trois premiers
ensembles réunissent les éléments les plus thermophiles et hygrophiles groupe 1, Taxo-
;
diaceae non marécageuses, Engelhardtia,Palmae,.; groupe 2 Cathaya, Gymnosperme
:
qui, aujourd'hui, ne vit plus qu'en Chine groupe 3 Quercus, Carya, Ulmus-Zelkova,
:
Carpinus,. Le groupe 4 inclut Pinus et les Abietaceae indéterminables. Les quatre arbres
suivants, Tsuga (groupe 5), Cedrus (groupe 6), Abies et Picea (groupe 7), peuvent être
considérés comme des éléments d'altitude moins thermophiles que les précédents. Le
groupe 8 comprend les grains indéterminés, indéterminables et les taxons non classés. Le
groupe 9 est constitué par les xérophytes méditerranéennes dont Olea, Phillyrea,
Pistacia, Le groupe 10 réunit les plantes de végétation ouverte incluant les éléments
steppiques Artemisia et Ephedra (groupe 11).
La large représentation de Pinus tout au long de la section est normale pour un
sédiment marin. Cette sur-représentation masque en partie les variations des autres
groupes qui sont valorisées en excluant Pinus (fig. 2).
La partie inférieure de la série jusqu'à l'échantillon 20 est caractérisée par des pourcen-
tages élevés en éléments d'altitude (groupes 5, 6, 7) et en herbacées (groupe 10) alternant
avec des poussées à Quercus (groupe 3) et Cathaya (groupe 2) dans les derniers échantil-
lons. Après l'échantillon 20, les herbacées régressent et Cathaya se développe fortement
jusqu'à la laminite e, accompagné par les Taxodiaceae (groupe 1). Au-dessus, les herba-
cées et surtout Artemisia augmentent malgré un dernier sursaut de Cathaya
(échantillon 37). La partie supérieure de la section, au-dessus de la laminite h, est régie
par de fortes oscillations des pourcentages d'Artemisia et une diminution régulière des
éléments forestiers dominés par Quercus puis par Carya accompagné par Tsuga qui
réalise de forts pourcentages dans le sommet de la section.
Ces analyses évoquent une végétation complexe essentiellement organisée selon l'alti-
tude. Il existait une concurrence continue entre les formations ouvertes et les ensembles
forestiers qui subissaient eux-mêmes de profonds changements (Cathaya relayé par
Quercus puis par Carya et Tsuga). Une longue phase forestière est mise en évidence de
la laminite a à la laminite e. Ensuite, les groupements ouverts à Artemisia se développent
aux dépens d'un ensemble forestier enrichi en éléments d'altitude.
La compétition entre les deux types de formations végétales témoigne des modifications
du climat. Si la partie inférieure de la série traduit des températures fraîches associées à
des précipitations variables (alternances entre les formations ouvertes à Artemisia et
forestières d'altitude), le développement progressif de Cathaya dénote un réchauffement
accompagné de plus fortes précipitations. Au-dessus de la laminite e, un nouveau refroidis-
sement intervient associé à des conditions plus xériques (essor d'Artemisia). Le retrait
progressif des éléments forestiers les plus thermophiles au-dessus de la laminite h reflète
une baisse régulière de la température jusqu'au sommet de la section, refroidissement
confirmé ensuite par le développement de Tsuga.
Les analyses réalisées sur le pourtour NW méditerranéen ont conduit J.-P. Suc [2] à
construire une zonation reposant sur la signification climatique de la succession d'ensem-
bles polliniques. Grâce aux données chronostratigraphiques et sur la base des correspon-
dances entre les phases à végétation ouverte prépondérante associées aux périodes glaciai-
res et entre les phases à végétation forestière prédominante associées aux périodes
interglaciaires, une corrélation a été établie entre la zonation méditerranéenne et les
étages climatiques de l'Europe du Nord ([16], [17]). Cette dernière s'appuie sur les
analogies, pour chacun des deux domaines, des formations ouvertes des dernier et premier
glaciaire ([16], [18]). Dans les diagrammes polliniques ces périodes se caractérisent, au
Nord, par le développement des éléments de la toundra (Graminae, Cyperaceae et à un
degré moindre Ericaceae), au Sud, par l'extension des éléments steppiques (Amaranthac-
eae-Chenopodiaceae, Artemisia et à un degré moindre Ephedra). Des études récentes, en
Italie [19] et en Mer Tyrrhenienne [20], sur le dernier cycle climatique confirment pour
la région étudiée le développement de ces taxons au Wùrm. En Europe méridionale, le
glien, calé chronologiquement en Mer Méditerranéenne :
plus ancien développement des formations steppiques à Artemisia correspond au Praeti-
vers sa base, par l'apparition
de Neogloboquadrina atlantica, vers son sommet, par celle de Globorotalia inflata et
répertorié sous le nom de zone P III. La section de Semaforo, sous-jacente à celle de
Vrica, correspond à cette phase [4]. Les données bio- et chronostratigraphiques et pollini-
ques sur la section de Vrica permettent d'attribuer la base de la section à la transition
entre le Praetiglien et le Tiglien. Cette période se caractérise par plusieurs oscillations,
de faible amplitude pour la partie inférieure (échantillons 1 à 15), puis plus fortes. Le
Tiglien, étage climatique d'Europe du Nord à dominance chaude, serait bien marqué de
la laminite a à la laminite e. Au-dessus de ce niveau, le développement des formations
steppiques indique une phase glaciaire (début de l'Eburonien d'Europe du Nord) [9]. A
partir de ce niveau, les fluctuations sont marquées par une importance accrue d'Artemisia
et par la régression progressive des Gymnospermes thermophiles (Taxodiaceae, Cathaya)
compensée par le développement de celles d'altitude (Cedrus, Tsuga).
Cet enregistrement pollinique continu entre ca — 2 et — 1 Ma révèle des cyclicités
comparables à celles que fournit l'étude des variations de composition isotopique de
l'Oxygène en Méditerranée [21] comme en Atlantique Nord ([22], [23]). Les multiples
oscillations observées nous empêchent de placer avec précision les limites de la zonation
climatique définie par J.-P. Suc [2]. La limite conventionnelle Pliocène-Pléistocène, tracée
au sommet de l'événement direct Olduvai, intervient peu avant le début d'une phase
glaciaire qui, en vertu des données magnétostratigraphiques, se situerait à la base de
l'étage climatique Eburonien d'Europe du Nord [24].
CONCLUSION. -
L'étude magnétostratigraphique et palynologique détaillée de la section
de Vrica apporte des précisions intéressantes sur la limite Pliocène-Pléistocène, définie
bio- et chronostratigraphiquement sur ce site lors du 27e Congrès géologique international
(Moscou, 1984).
Les trois épisodes paléomagnétiques directs déjà reconnus au sein de la section ont été
confirmés. La limite inférieure du premier (-1,89 Ma), rapporté à l'Olduvai, a pu être
remontée de 8 m dans la section.
La compétition entre formations forestières mésophiles et steppes de climat frais et sec
traduit de grandes variations climatiques. La section débute à la fin du Premier Glaciaire
(Praetiglien) suivi par un long interglaciaire (Tiglien) encore Pliocène. La limite conven-
-
tionnelle Pliocène-Pléistocène (ici définie au sommet de la laminite e, 1,64 Ma), coïncide
avec le début d'une phase glaciaire (Eburonien). Le témoignage continu que livre cette
section renseigne très efficacement sur la mise en place et la complexité des premiers
cycles glaciaire-interglaciaire de l'hémisphère Nord.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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[12] D. Rio, J. BACKMAN et J. RAFFI, in The Neogene/Quaternary Boundary (à paraître).
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[19] W. A. WATTS, J. Geol. Soc., 142, 1985, p. 491-499.
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[21] C. VERGNAUD-GRAZZINI, J. F. SALIEGE, M. J. URRUTIAGUER et A. IANNACE, Init. Rep. Ocean Drill. -:.
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2, n° 4, 1989, p. 413-446.
[23] W. F. RUDDIMAN, M. E. RAYMO, D. J. MARTINSON, B. M. CLEMENT et J. BACKMAN, Paleoceanography,
2, n° 4, 1989, p. 353-412.
[24] W. H. ZAGWIJN, Geol. in Minjbow, 64,1985, p. 17-24.
EXPLICATIONS DE LA PLANCHE
-I
I"
ROTONE
^7+90°0°-90°
TIRRHENIENNE
MAGNETISME
marnes
"Nés
p
LITHOLOGIEFORAMINIFERES
S laminites
MER
cendre vokmique
w
NANNOFOSSILES
I0NIENNE
PALEO-
s'5
Tauxe et al. (1983)
Mesures paleomagnétiques
ŒJ
l^>I Gr.1
Gr.7 rn Gr.8
o
5
u
DIAGRAMMES POLLINIQUES
ËË3
lIlIIUIIJ
Gr.3
Gr.9
O.
EEB Gr.4
Sémah etDjubiantono
Mesures paleomagnétiques
0
90°
————————————————
de la somme de base
Gr.6
J
Tectonique/Tectonics
:
Sismicité permanente dans les Pyrénées centrales
et orientales une première image donnée par 1 année
d'observations
Louis MARTEL, Jacques-D. NJIKE-KASSALA, Marcel VADELL et Annie SOURIAU
-
Résumé La chaîne pyrénéenne, qui marque la limite en compression entre les plaques Eurasie
et Ibérie, présente une tectonique active marquée par des mouvements de surrection récents et une
activité sismique permanente, avec des événements de magnitude modérée. Une image détaillée de
cette sismicité permanente a pu être obtenue dans la partie occidentale depuis une dizaine d'années
grâce à un réseau sismologique approprié. Depuis la fin de 1988, un réseau sismologique expérimental
de sept stations avec transmission par le satellite METEOSAT fonctionne dans la partie orientale
de la chaîne, donnant ainsi une première image de la sismicité permanente de faible magnitude qui
ne pouvait être obtenue auparavant.
Sur 1 année d'observations, la sismicité apparaît, dans l'ensemble, faible et diffuse. La localisation
des foyers sismiques présente peu de relation avec les principales failles connues. En particulier, la
faille Nord-Pyrénéenne, qui constitue l'accident majeur s'étendant tout le long de la chaîne, ne
présente pas dans sa partie orientale l'activité permanente qu'elle présente dans sa partie occidentale.
Le Massif du Canigou apparaît peu sismique, malgré une surrection moyenne de 0,7 mm par an.
Par contre, une activité plus importante est observée en bordure des Massifs Nord-Pyrénéens, eux
aussi en surrection rapide, et dans la zone axiale centrale. Ces résultats font clairement apparaître
des différences dans la distribution spatio-temporelle de la sismicité pour les parties Est et Ouest de
la chaîne, probablement en relation avec des mécanismes tectoniques différents.
Abridged English Version The Pyrenees are a linear range resulting from shear and
—
compressive relative motions between the Iberian and Eurasian plates. The limit between
the two plates, located along the North Pyrenean fault (FNP), corresponds to a jump in the
Moho of nearly 15km in Central Pyrenees, with a thicker crust to the South [8]. The FNP
delineates to the North the Paleozoic Axial Zone. On both sides of this zone are large
Mezozoic units detached from the axial zone (Pig. 1).
Historical and instrumental seismicity [2] shows that the seismic activity is located mainly
along the Northern border of the range, with a higher activity along the western part of the
FNP. In the Western Pyrenees, the seismic activity has been studied for a decade thanks
to a specific network (Arette network) ([3], [4]). In central and Eastern Pyrenees, the main
valle[17]. Ceux-ci ont mis en évidence une surrection rapide du massif du Canigou
(0,7mm/an par rapport au Bassin Aquitain), tandis que le bassin de Perpignan voisin
est en subsidence rapide (-
0,4mm/an avec la même référence). Ces mouvements relatifs
rapides sans sismicité permanente suggèrent que les déformations par fluage jouent un
rôle important. Au contraire, pour les Massifs Nord-Pyrénéens et la Bigorre, eux aussi
en surrection (0,8mm/an en Bigorre), une sismicité plus importante est observée. Une
comparaison de la sismicité obtenue dans les parties orientale et occidentale des Pyrénées
est également intéressante, même si les conditions d'établissement des cartes de sismicité
sont très différentes [14]. Deux caractères très nets sont d'une part que l'activité sismique
est beaucoup plus importante dans la partie occidentale, d'autre part que la sismicité y
est principalement concentrée suivant une bande d'orientation Est-Ouest assez étroite
(10km) au voisinage de la FNP. A l'Est du méridien 0,2°E, ce qui correspond approxima-
tivement à la Faille de Bigorre, la sismicité devient beaucoup plus faible et beaucoup
plus diffuse, elle est distribuée sur l'ensemble de la zone Nord-Pyrénéenne et de la Zone
Paléozoïque axiale. Ceci suggère que la Faille de Bigorre marque un changement dans
le mode de déformation tectonique ou dans les propriétés rhéologiques crustales et
mantéliques.
Dans la partie orientale des Pyrénées, l'identification des failles actives va nécessiter
de nombreuses années de collecte de données, mais une meilleure connaissance de la
sismicité apparaît indispensable pour la compréhension et la modélisation des phénomènes
géodynamiques à l'origine de la chaîne Pyrénéenne.
Le réseau sismologique a pu être mis en place grâce au financement de trois stations par le Conseil général
de l'Ariège. Les auteurs remercient G. Poupinet pour sa contribution au développement du réseau, et C. Olivera,
M. Daignières, J. Gagnepain-Beyneix et J. L. Bouchez pour d'intéressantes discussions scientifiques.
Note remise le 6 juillet 1990, acceptée le 16 août 1990.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
-
Résumé A partir d'observations tectoniques de terrain et d'une cartographie détaillée, on établit
la chronologie relative des événements tardi-hercyniens ayant affecté les intrusions granitiques
des Cévennes septentrionales. Elle comprend trois phases dont la manifestation principale est le
décrochement. Au sud du massif du Mont Lozère (région du Pont-de-Montvert), des dépôts
arkosiques sont basculés par le jeu d'une faille WNW-ESE alors que la couverture mésozoïque est
simplement affectée en jeu normal. Un âge stéphanien à autunien est proposé pour ces dépôts
arkosiques.
Abridged English Version — In the north of the Cevennes (Fig. 1), Mont Lozere is a
granitic batholith [1] intrusive within epi- to mesozonal metamorphic series [2]. Three main
calc-alkaline granite facies have been recognized [3], one of which is a porphyritic facies
similar to the one observed within the La Borne Massif. The radiochronometric ages date
the last intrusion at about 280-285 Ma [4] and granitisation took place well after the major
phase of synmetamorphic folding [5]. The existence of Late Hercynian faults has been
demonstrated [6], particularly the Orcieres fault [7 a] and the Villefort fault [8]; their structu-
ral influence is felt well beyond the Variscan cycle [9]. The tectoglyph analysis shows three
successive deformation phases [10]: (1) An initial ductile phase, responsible for N-S and
E-W fractures, right and left transcurrent respectively, and evidenced in the anatectic zone
of the Tanargue where it represents the end of the synmetamorphic regime [5 b]; (2) a
ductile-brittle N-S to NNW-SSE phase, which is shown by the sinistral lateral motion of the
Villefort fault and its N-S satellites, and characterized by phyllonites [12]; (3) a brittle phase,
expressed in the dextral lateral motion of WNW-ESE trending fractures associated with
cataclasis; en echelon faulting is attributed to this phase [13]. A WNW-ESE to W-E brittle
phase characterizes the dextral wrenching of the great longitudinal faults which mark the
borders of the massif. These faults show a Pyrenean reactivation but cannot be definitely
attributed to the Late-Hercynian tectonics.
In the area of Le Pont-de-Montvert (Lozere Dept.) one observes three remnants of coarse
grained arkosic deposits (La Cham du Pont, Peyroche, La Cham de Finialette) [14] overlying
the peneplaned surface of the granites (Fig. 2). Cross-bedded and fining-upwards sediments,
typical of fluviatile deposits, mainly yield angular quartzose elements together with kaolinized
feldspars in an argillaceous matrix. Presence of elements of schist and black microquartzite,
INTRODUCTION. — Dans le Nord des Cévennes (fig. 1), le Mont Lozère représente un
batholite circonscrit [1] intrusif dans des séries métamorphiques épi- à mésozonales [2].
Trois faciès principaux de granites calco-alcalins, dont un faciès porphyroïde proche de
celui que l'on retrouve dans le massif de la Borne, ont été reconnus [3]. Les âges
radiochronométriques montrent que les dernières intrusions se sont mises en place vers
280-285 Ma [4]; en tout cas, la granitisation est nettement postérieure à la phase de
plissement majeur synmétamorphe [5]. L'existence de failles tardi-hercyniennes a été
reconnue [6], notamment la faille d'Orcières [7 a] et la faille de Villefort [8]; leur rôle
structural se prolonge bien au-delà du cycle varisque [9].
FRACTURATION TARDI-HERCYNIENNE. —
L'analyse détaillée de la fracturation sur le
terrain [10] permet d'établir la chronologie relative des principaux événements de la
tectonique tardi-hercynienne au sud du Mont Lozère. Celle-ci, bien établie au sud des
Cévennes [11], est ici surtout représentée par un régime cisaillant marqué essentiellement
dans les granitoïdes et peu apparent au sein des unités métamorphiques moins compé-
tentes (fig. 1). La lecture des tectoglyphes montre trois phases de déformation successives
(1) Une phase initiale en régime ductile accompagnée du jeu senestre de failles E-W et
:
dextre de failles N-S, avérée dans la zone d'anatexie du Tanargue où elle représente la
fin du régime synmétamorphe [5 b]; (2) une phase ductile-fragile N-S à NNW-SSE, se
traduisant par le décrochement senestre de la grande faille de Villefort et de ses satellites
subméridiens, marqué par des phyllonites [12]; (3) une phase fragile exprimée par le jeu
en décrochement dextre de fractures de direction WNW-ESE, associé à une cataclase;
on note que des structures en échelon sont attribuées à cette phase [13]. Une dernière
phase, fragile, WNW-ESE à W-E est caractérisée par le décrochement dextre des grands
accidents longitudinaux de bordure. Les plans de failles associés à ce jeu montrent une
réactivation cénozoïque bien établie par la superposition de stries verticales (pyrénéennes
s.l.) à des stries horizontales attribuables au Tardi-Hercynien ([7], [11]), mais sans argu-
ments sur notre terrain. La succession tardi-hercynienne, quant à elle, montre une
évolution cohérente et progressive accompagnant la remontée du bâti structural.
:
nalement, dont le recoupement sur quelques kilomètres carrés, permet l'analyse de leurs
relations mutuelles (1) Unefaille subméridienne, satellite de la faille de Villefort [15],
dont le jeu en décrochement senestre s'exprime au sein des différents faciès granitiques
constituant le Mont Lozère; (2) une faille N. 120-N.300°, bien marquée dans le réseau
hydrographique, affectant la précédente en jeu décrochant dextre; ce jeu dextre est
également souligné par le décalage de phyllonites N-S, observables notamment dans le
lit du Tarn, au Pont-de-Montvert; (3) une failleE-W qui correspond à la grande faille
de bordure sud-lozérienne, pendant méridional de la faille d'Orcières; cet accident méridio-
nal a joué en décrochement dextre et participe au réseau de grandes failles E-W des
Cévennes telles que la faille du Vigan; il présente ici un accident WSW-ENE, en relais,
associé à son jeu dextre.
Les accidents WNW-ESE, N-S et E-W sont nommés respectivement du Peyrou, du
Pont-de-Montvert et Sud-Lozère (fig. 2). Leurs pendages sont forts, mais rarement
verticaux, et les vergences observées sur le terrain sont respectivement sud-ouest, est
et nord. Cette disposition permet ici la préservation des sédiments. La structuration
pyrénéenne [16] est responsable de l'exhaussement relatif des affleurements de Peyroche
et de la Cham de Finialette par rapport à ceux de la Cham du Pont. La différence
(
d'altitude est accentuée par le pendage sud de la surface de pénéplanation =mur du
dépôt d'arkoses). On ne peut toutefois pas accéder au mécanisme de formation des
dépôts compte tenu de la rareté des affleurements et de l'exiguïté du bassin.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] J. C. VAN MOORT, Ann. Fac. Sci., Univ. Clermont-Ferrand, 31, n° 14, 1967,272 p.
[2] J. PELLET, Bull. Serv. Carte géol. Fr., LXI, 282, 1972,238 p.
[3] G. SABOURDY et J. C. BERTHELAY, C.R. somm. Soc. géol. Fr., 3, 1977, p. 133-136.
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etP. MATTE, C.R. Acad. Sci. Paris, 269, série D, 1969, p. 556-559; (c) G. CREVOLA, Geodinamica Acta, 1,
n° 3, 1987, p. 207-221.
[6] P. MATTE, Tectonophysics, 126, 1986,p. 329-372.
[7] (a) F. ARTHAUD et P. MATTE, Tectonophysics, 25, 1975, p. 139-171; (b) F. ARTHAUD et P. MATTE, Geol.
Soc. Amer. Bull., 88, 1977, p. 1305-1320.
[8] (a) J. FABRE, Bull. Serv. Carte géol. Fr., VIII, 53, 1896, p. 73-77; (b) F. ARTHAUD et P. MATTE, Geol.
Soc. Amer. Bull., 88, 1977, p. 1305-1320.
[9] M. MATTAUER, Les déformations des matériaux de l'écorce terrestre, Hermann, Paris, 1973,493 p.
[10] (a) J.-P. DEROIN, Rapport B.R.G.M. R 30191 TED DT 89, 1989, 336 p.; (b) J.-P. DEROIN, J.-F. BECQ-
GIRAUDON et A. E. PROST, Rapport B.R.G.M., R 30847 TED SGN TED 90, 1990, 92 p.
[11] B. ALABOUVETTE, F. ARTHAUD, Y. BODEUR, J. P. BARTHES, H. PALOC et M. AUBAGUE, Carte géol. Fr.
à 1/50000, Le Vigan, 937, 1988.
[12] M. W. HIGGINS, Prof. Pap. U. S. Geol. Survey, 687,1971,97 p.
[13] T. GRANIER,Tectonics, 4, n° 7, 1985, p. 721-737.
[14] (a) S. ELMI, J. FABRE, J. PELLET, M. GOTTIS, G. ROGER, A. LEFEBVRE, H. GRAS, P. DUMAS et
P. KUNTZ, Carte géol. Fr. à 1/80000, Alès, 209, 1967; (b) B. ALABOUVETTE et J. PELLET, Carte géol. Fr. à
1/50000, Génolhac, 887, 1988.
[15] (a) J. PELLET, C. R.Acad. Sci. Paris, 260, 1965, p. 3724-3727; (b) J. COGNE, B. GEZE, J. GOGUEL,
J. GROLIER, J. LETOURNEUR, J. PELLET, J. ROTHE et C. SITTLER, Rev. Géogr. phys. Géol. dyn., 8, n° 2, 1966,
p. 123-131; (c) J. GROLIER, Symposium J.Jung., Clermont-Ferrand, 1971, p. 215-268.
[16] H. BAULIG, Thèse, Paris, 1928, 591 p.
[17] G. DAGALLIER, Sciences de la Terre, XIII, 2, 1969, p. 99-157.
[18] G. ROGER, Mém. B.R.G.M., 6, 1969, p. 1-37.
[19] J. BROUTIN, J. DOUBINGER, J. LANGIAUX et D. PRIMEY, Mém. Soc. géol. France, num. spéc., 149,1986,
p. 15-25.
[20] H. GRAS, Thèse, Clermont-Ferrand, 1970, 300 p.
[21] P. DELENIN, J. CLERMONTE, L. COUREL, M. DUMAIN et J. LAVERSANNE, C.R. Acad. Sci. Paris, 307,
série II, 1988, p. 1237-1243.
[22] J. J. CHATEAUNEUF et G. FARJANEL, Mém. B.R.G.M., 128, 1989,288 p.
[23] S. ELMI, R. FEYS, J. C. SAMAMA et A. WEISBROD, Carte géol. Fr. à 1/50000, Largentière, 864, 1974.
[24] J. L. BLES, D. BONIJOLY, C. CASTAING et Y. GROS, Tectonophysics, 160, 1989, p. 79-111.
[25] (a) J.-F. BECQ-GIRAUDON et A. E. PROST, Mém. Assoc. Géol. Permien, 1, 1989, p. 91-95; (b) A. E. PROST
et J.-F. BECQ-GIRAUDON, Tectonophysics, 169, 1989, p. 333-340.
Fig. 1. —Carte géologique des Cévennes et schéma tectonique dans le secteur du Mont Lozère et de la Borne.
1, Terrains post-triasiques; 2, Trias indifférencié; 3, Dépôts arkosiques d'âge paléozoïque supérieur; 4, Granite
Resume —
La morphologie actuelle (caldera en fer a cheval), la nature des depots recents et
l'installation depuis 1982 d'un lac dans le cratere sont autant de facteurs motivant une evaluation
des risques au Galunggung. Outre ceux directement liés a une eruption (nuees ardentes, deferlantes,
retombees) les risques de lahars « chauds » ou « froids » représentent un danger majeur. L'influence
de l'eau en cours d'eruption, qui provoque la formation de panaches pouvant atteindre plus de 20 km
de haut accentue le risque volcanique (incidents aériens). La cartographie des zones susceptibles d'etre
affectées par différents types de risques volcaniques (fig. 1) est indispensable a la mise en place des
plans de protection de la population.
Abridged English Version — The Galunggung volcano is located in West Java (Fig. 1). Its
horse shoe-shaped crater opens to the south-east. This crater was formed by a major collapse
of the southeastern flank a few thousand years ago and the debris-avalanche deposits are
well exposed on the Tasikmalaya plain ([1], [2], [3]). Recorded historic activity (1822, 1894,
1918, 1982) has been confined in the avalanche caldera. The 1822 eruption was characteri-
zed by pyroclastic flows whose deposits are 10 to 15m thick in a 10 km area from the vent
(4,000 victims in 1822 [4]) and ended by a lava dome extrusion. The 1894 eruption emitted
high ash columns and lahars. The 1918 eruption consisted of the formation of a lava dome
in the 1894 crater. The 1982-1983 eruption is particular because of the diversity of the
eruptive styles [5]. Three phases are distinguished: phase 1: an ash and scoria flow episode
generating ash columns, pyroclastic flows and lahars; phase 2: a phreatomagmatic activity
excavating a wide maar crater ([6], [7]); phase 3: a strombolian activity building a scoria
cone.
VOLCANIC HAZARDS RESULTING FROM ERUPTIONS. — Eruptive styles. — Considering the histo-
rical activity and the 1982-1983 eruption, 3 main eruptive styles may occur, generating
(a) pyroclastic flows which are channeled in two principal river valleys, can flow 10 km
downhill, threatening villages and commonly evolve downstream into lahars; (b) pyroclastic
surges generated during phreatomagmatic events which are responsible for great damage
(5 km from the vent); (c) ash falls which represent nuisance for agriculture (Fig. 1).
Groundwater influence. — During the phase 2 of the 1982-1983 eruption, the explosivity
increased considerably (jet plane incidents). Since the magma composition has evolved from
andesite (phase 1) to basalt [8], this phenomenon is most simply explained by an increasing
groundwater/magma ratio. A typology and a counting of the xenolitic and juvenile grains
INTRODUCTION. —
Le volcan Galunggung (2168 m d'altitude) est situé à une centaine
de kilomètres au sud-est de la ville de Bandung (fig. 1) dans l'ouest de l'île de Java
(108°E, 7,5°S). Il présente une caldera en fer à cheval de 5 km de long sur 2 km de large
bordée de parois abruptes de plusieurs centaines de mètres de haut, et ouverte vers le
sud-est sur la plaine de Tasikmalaya (fig. 1).
Le Galunggung préhistorique était un cône symétrique dont les centres éruptifs se
situent au nord-ouest de l'actuel cratère en fer à cheval dans lequel sont concentrées les
éruptions historiques connues. La formation de cette structure en fer à cheval semble
s'expliquer par la migration progressive des conduits magmatiques sur le flanc sud-est
du volcan, ce qui a abouti à un événement cataclysmique de type « Mont St Helens »
[1]. Cette éruption latérale a échancré profondément le flanc sud-est du volcan et engendré
une avalanche de débris dont les restes forment les 3 600 collines ou « hummocks »
ponctuant la plaine jusqu'à la ville de Tasikmalaya (fig. 1) sur une surface de 175 km2
[2]. L'âge maximal de cet événement est de 23 100 B.P. [3].
; ;
ou lahariques est le plus important. Abrév. : B Bandung G : Garut Gg Galunggung J Jakarta T
Tasikmalaya.
;
sation de dépôts de retombées lors de la saison des pluies; 5, retombées aériennes (voir carte en médaillon).
;
Les zones recouvertes de pointillés sont celles où le risque dû à la canalisation des écoulements pyroclastiques
; ;
Fig. 1. — Map ofvolcanic hazards at Galunggung volcano indicating zones ofprobable destruction in case of 1,
pyroclastic surges associated with phreatomagmatic activity 2, Ash and scoria pyroclastic flows; 3, "hot"
lahars resulting from intracrateric éruptions 4, "seasonal" lahars resulting from reworking ofashfall deposits
hazardbecause of ;
during the rainy season 5, Ash fall deposits (see insert map). Stippled pattern indicates zones of maximum
channeledpyroclastic flows or lahars. Abbrev.: B: Bandung; G: Garut; Gg: Galunggung ;
J: Jakarta; T: Tasikmalaya.
-
Un comptage effectué sur la fraction 1CJ)(0,5 1 mm) des parties médiane et sommitale
des dépôts de nuées ardentes (phase 1) montre que le pourcentage de xénolites varie de
5 à 16%, annonçant ainsi le changement de dynamisme entre les phases 1 et 2. A
l'inverse, le pourcentage de xénolites varie de 25 dans la partie médiane des dépôts
phréatomagmatiques (phase 2) à 5 dans leur partie sommitale, indiquant le passage
du dynamisme phréatomagmatique à une activité strombolienne. Ces résultats montrent
que l'évolution du rapport magma juvénile/xénolites peut être un bon marqueur du
changement de dynamisme. Une telle étude effectuée en cours d'éruption sur des retombées
aériennes pourrait être utilisée dans un but prévisionel à court terme.
La prévision d'un dynamisme phréatomagmatique (phase 2) paraît d'autant plus impor-
tante que des incidents aériens ont été provoqués par le passage des avions dans le
panache chargé en eau et en particules très fines [9].
3. Les lahars « chauds ». — Le cratère de maar est rempli par un lac d'environ 70 m
de profondeur dont le niveau est en constante augmentation. L'élévation du niveau d'eau
a été estimé à 5 m par an entre 1984 et 1988. La paroi est du cratère est constituée par
les restes du dôme de 1918 qui forment au maximum 50 m au-dessus du niveau actuel
du lac et qui sont surmontés parles tephra de l'anneau de tuf (20 à 40 m d'épaisseur).
Le volume du lac est actuellement d'environ 7,5 Mm3 mais pourrait atteindre 40 Mm3
dans le cas d'un remplissage total du cratère. Le volume des dépôts remobilisables à
l'intérieur de la caldera est estimé à environ 14 Mm3. Les pentes du volcan sont de 10°
pour les 5 premiers kilomètres, de 5° entre 5 et 10 km du cratère et <2° plus loin. Les
vallées de la Cibanjaran et de la Cikunir sont particulièrement encaissées dans leur partie
amont.
Cette situation est semblable à celle du Kelut, volcan de l'est-Java, qui est célèbre
pour ses lahars meurtriers. Au Galunggung, une éruption intracratérique qui mobiliserait
la totalité de l'eau du lac provoquerait des dommages considérables comme au Kelut en
1919 [10] où les lahars avaient parcouru 38 km (fig. 3) et fait 5100 victimes. Dans le cas
du Galunggung, de tels événements affecteraient la ville de Tasikmalaya (fig. 1) située à
17 km du cratère (plus de 100000 habitants).
RISQUES EN DEHORS DES PÉRIODES ÉRUPTIVES. — Les lahars « froids ». — Outre les
1.
lahars saisonniers dûs aux fortes précipitations pendant la saison des pluies, plusieurs
»
cas de lahars « froids peuvent être envisagés. Ces lahars affecteraient une zone de
quelques kilomètres à partir du cratère mais ne menaceraient pas directement la ville de
Tasikmalaya.
e Dans la partie nord-est du cratère, les formations du dôme sont peu épaisses et une
faible élévation du niveau du lac mettrait en contact l'eau et les dépôts phréatomagmati-
ques, facilement remobilisables sous forme de lahars. On peut envisager une telle hypo-
thèse avant la fin du siècle si le rythme de remplissage du lac reste le même.
w Le rempart nord-ouest de la caldera constitue une paroi verticale surplombant le
lac de 1000 à 1200 m. Un effondrement d'un panneau de ce gigantesque mur produirait
un débordement partiel du lac. Un tel événement a eu lieu en 1970 au Kelut [10].
2. Dégazage. — Les événements survenus aux lacs Monoun en 1984 et Nyos en 1986
(Cameroun) ont montré qu'un lac occupant un cratère de maar présente un risque de
dégazage en C02 [11]. Cette éventualité peut donc être envisagée pour le Galunggung.
Les événements mentionnés précédemment se sont produits dans des lacs profonds (100
à 200 m) occupant des cratères formés lors d'éruptions datant de plusieurs centaines
d'années pendant lesquelles une importante accumulation de gaz a pu s'effectuer. Un
risque similaire ne semble pas imminent au Galunggung du fait de la faible profondeur
du lac actuel et de la proximité dans le temps de la dernière éruption. Un relevé régulier
des paramètres physico-chimiques des eaux du lac est effectué par le V.S.I. (Volcanological
Survey of Indonesia). Si elle est poursuivie à long terme, cette surveillance permettra de
déceler efficacement l'éventualité d'un tel risque.
CONCLUSIONS. Dans le cas d'une éruption, outre les risques liés à la mise en
—
place des produits pyroclastiques (nuées ardentes, déferlantes, retombées), les lahars
représentent le danger majeur. En effet leur formation et leur extension sont directement
liées à l'augmentation du volume du lac intracratérique. D'où la nécessité d'une sur-
veillance régulière, assurée par le V.S.I., voire d'abaisser artificiellement le niveau du lac
en créant un déversoir comme au Kelut. Concernant les lahars de faible extension, un
réseau de digues protectrices a été mis en place rapidement après l'éruption de 1982-
1983. En cas d'éruption majeure avec vidange du lac, ces digues seraient insuffisantes et
la ville de Tasikmalaya serait menacée. La densité de population aux abords du volcan
est très forte aussi le V.S.I. a-t-il organisé un plan d'évacuation de la population en cas
de crise.
Note remise le 7 mars 1990, acceptée après révision le 20 juillet 1990.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Abridged English Version — A comparative study of the proximal epiphysis of the femur
in Simiiformes is conducted with bone sections. This method permits the determination
of the morphological evolution of the fossa trochanterica which few studies have hitherto
mentioned.
31 Ceboidea have been studied: 6 Cebus capucinus, 5 Aotus trivirgatus, 9 Saimiri oerstedii,
5 Atelesgeoffroyi and 6 Alouatta palliata. 21 Cercopithecoidea: 4 Nasalis larvatus, 10 Colobus
badius preussi, 7 Cercocebus torquatus. 83 Hominoidea: 30 Hylobates carpenteri, 4 Pongo
pygmaeus, 14 Pan troglodytes, 12 Gorilla gorilla and 23 Homo sapiens sapiens. These collec-
tions are housed in the Anthropologishes Institut und Museum der Universitat Zurich, in
the Powell Cotton Museum of Birchington on Sea, and in the Museum national d'Histoire
naturelle in Paris (Laboratoired'Anatomie comparee).
The bone sections of the femur were drawn where the fossa is deepest and largest, with
a parallelograph. All sections were perpendicular to the diaphyseal axis. Then, a quantita-
tive study was conducted on the basis of the depth and width of the fossa. First, two
parallel straight lines, tangential to the sides of the depression were traced. The axis A is
perpendicular to these lines and delimit the extension of the fossa on to the femoral
neck. The mid-perpendicular axis to axis A (axis B) forms the longitudinal axis of the
fossa. The maximal depth of the fossa (along axis B) and the maximal width (along axis A)
are the two parameters of this study. This analysis facilitates comparison of the femoral
epiphyses and complements qualitative data collected previously by other researchers ([I], [2]).
Internal structure of the great trochanter presents variable outlines (Fig. 2). Deep and
narrow in the small platyrrhines (Aotus and Saimiri), the fossa is less deep in the majority
of middle-sized primates (Cebus, Ateles, Alouatta, Nasalis, Colobus, Cercocebus, Hylobates, and
Pan) and very faint in the hominoids Pongo, Gorilla and Homo.
INTRODUCTION. —
Une étude comparative de l'épiphyse proximale du fémur chez les
primates simiiformes a été réalisée à partir de tracés des contours osseux. Cette méthode
permet de cerner de manière originale et quantitative l'évolution morphologique de la
fossa trochanterica à laquelle peu de travaux font référence jusqu'à présent. Il a été jugé
intéressant d'introduire dans cette analyse les fémurs de deux Hominidae plio-pléistocènes,
AL 288-lap et AL 333-3 afin de les comparer aux Hominoidea actuels. Ces données
concernant cet article sont les premiers résultats d'un travail sur la morphologie fonction-
nelle du membre inférieur.
MATÉRIEL ET MÉTHODE. —
Schémas et mesures sur les primates non humains ont été
effectués exclusivement sur des animaux sauvages de sexe et d'origine connus. Ils provien-
nent des collections de l'Anthropologisches Institut und Museum de l'Université de
Zurich, du Powell Cotton Museum de Birchington on Sea et du Muséum national
d'Histoire naturelle à Paris (Laboratoire d'Anatomie comparée).
Les moulages des pièces fossiles plio-pléistocènes disponibles au Laboratoire d'Anthro-
pologie du Muséum sont le fémur de « Lucie » AL 288-lap et l'extrémité proximale
fémorale AL 333-3.
La composition du matériel est la suivante :
29 Ceboidea 6 Cebus capucinus (6 mâles), 5 Aotus trivirgatus (2 mâles, 3 femelles),
:
Planche I
Fig. 1. :
—
diaphysaire.
Chaque section osseuse a été réalisée sur
a fémur proximal, perpendiculairement à l'axe
le
Contour de la section osseuse et morphologie de lafossa trochanteria. Axe A Axe délimitant
b : :
l'ouverture de la fosse. Axe B : Axe longitudinal de la fosse, perpendiculaire à l'axe A.
Fig. 1. — a: Each bone section is realized on proximal femur, perpendiculary to the diaphyseal axis. b: Bone
section and morphology of the fossa trochanterica. Axis A: axis which délimités the opening of the
fossa.Axis B: longitudinal axis ofthe fossa, perpendicular to axis A.
Fig. 2. — Relevé des sections osseuses de l'épiphyse proximale de fémurs droits chez les primates simiiformes.
1. Aotus trivirgatus, 2.Saimiri oerstedii, 3. Cebus capucinus, 4. Ateles geoffroyi, 5. Alouattapalliata, 6. Nasalis
larvatus, 7. Colobus badiuspreussi, 8. Cercocebus torquatus, 9. Hylobates lar carpenteri, 10. Pongopygmaeus,
11. Pan satyrus, 12. Gorilla gorilla, 13. Homo sapiens sapiens, 14. AL 333-3 15.AL 288-1.
Fig. 2. — Bone sections of the proximal epiphyseal of right femurs in simiiform primates. 1. Aotus trivirgatus,
2. Saimiri oerstedii, 3. Cebus capucinus, 4. Ateles geoffroyi, 5, Alouatta palliatta, 6. Nasalis larvatus, 7.
Colobus badius preussi, 8. Cercocebus torquatus, 9. Hylobates lar carpenteri, 10. Pongo pygmaeus, 11. Pan
satyrus, 12. Gorilla gorilla, 13. Homo sapiens sapiens, 14. AL 333-3 15. AL 288-1.
Fig.2.
Fig.4.
Planche II
Fig. 3. —
Variation de l'indice Profondeur/Largeur de lafossa trochanterica chez les primates simiiformes.
Fig. 3. -Variation ofthe index depth/width ofthe fossa trochanteria in Simiiformprimates.
Fig. 4. — Variation de l'indice Profondeur de la fossa trochanterica/Longueur du fémur chez les primates
simiiformes étudiés.
Fig.4. — Variation oftheindex depth ofthe fossa trochanterica/lenght ofthe femur in studiedsimiiform primates.
quadrupèdes terrestres (macaque et babouin), et l'avait corrélé avec une rotation latérale
de la hanche moins prononcée.
(3) Les Hominoidea. -Les Hominoidea montrent une tendance vers une diminution
de profondeur de la fosse. Le genre Hylobates conserve encore une fosse profonde. Les
tendons s'y insérant sont puissants et autorisent une forte rotation externe. Il faut noter
également une stabilisation possible des tendons, suggérée par l'étroitesse de l'ouverture
de la fosse. Lors des mouvements rapides (pendant la brachiation), leurs membres
inférieurs restent repliés sur le tronc ([11], [14]). Chez Pan, la fosse est morphologiquement
différente avec une dépression profonde et localisée. Par contre, on note chez les genres
de grande taille Pongo et Gorilla une fosse large et peu creusée. On constate un renforce-
ment du grand trochanter antéro-latéralement (fig. 2), en relation avec une prédominance
des muscles glutéaux liés à l'extension de la cuisse, et à la rotation latérale (Pan, Gorilla).
Chez l'homme, la fosse (fossette digitale), d'allure ponctiforme, reste peu exprimée. Il
s'y insère uniquement le tendon du m. obturatorius externus; le tendon commun aux
m. obturatorius internus et Mm. gemelli étant situé antéro-supérieurement à cette fosse
sur le bord médial du grand trochanter ([15], [16]). Ces muscles ont un rôle de stabilisateur
de l'articulation de la hanche en station bipède.
(4) Les Hominidae fossiles. — Les deux extrémités proximales AL 288-lap et AL 333-
3, bien connues ([17] à [21]), ont fait l'objet d'une étude comparable. Une première
approche descriptive de la fosse trochantérienne chez ces individus fossiles montre peu
de divergences avec l'homme moderne. En effet, ces pièces présentent une fosse peu
profonde et étroite où vient s'insérer l'unique tendon du m. obturatorius externus. Cette
structure ne ressemble pas à celle des grands singes Hylobates, Pongo, Pan et Gorilla,
chez lesquels la face interne du grand trochanter reçoit les deux tendons dans une même
fosse qui s'étend proximo-distalement. Toutefois, chez l'Hominidé de petite taille (AL 288-
lap), la distinction des deux aires d'insertion est moins nette. Ces dernières semblent se
prolonger dans une même fosse, oblique antéro-postérieurement. Les proportions de la
fosse pour AL 333-3 et AL 288-lap sont reportées sur la figure 3. Les valeurs s'inscrivent
toutes deux dans l'intervalle de variation de l'homme moderne.
(5) Discussion. — La profondeur de la fosse a été rapportée à la longueur fémorale
(fig. 4). Les indices les plus élevés apparaissent chez les primates arboricoles montrant
une grande variété de mouvements liés à la locomotion suspendue. Nous pouvons
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Abridged English Version — While undertaking a soil inventory of the Virunga National
Park, as part of a joint Belgian-Zairean project, stratigraphic sections were measured in several
places, one of which contained a fossiliferous horizon which yielded proboscidean
remains([1]-[5]).
Sediments in the Lake Edward basin began accumulating during the upper Miocene [8]
although previously it was suggested that deposition began during the lower Miocene ([6]-
[7]). In the Ishasha region (Fig. 1), the sediments consist of lacustrine and fluviatile deposits
up to 1,500 m thick [9]. The main formations are as follows:
- fluviolacustrine deposits of Rwindi containing molluscs [10];
- deltaic sediments of Rutshuru which contain molluscs [11] and fish (Van Neer, pers.
comm.);
—
Recent lacustrine deposits with algal crusts (Kunyu, lower Ishasha);
—
Ancient lacustrine sediments (upper and middle Ishasha) belonging to the Kaiso Group
of Uganda. This unit yielded the fossil described herein.
The Ishasha section which is 23.2 m thick, is located several kilometers north of the
frontier post at Ishasha, on the west bank of the Ishasha River. The lithology is dominated
by clays, sands and ironstones, with rusty patches, ferruginous concretions and nodules, and
patchy concentrations of white gypsum [12]. In the lower part of the section, abundant
augite associated with Kivu volcanism occurs. In one of these levels, large mammal remains
are found.
The specimen found at Ishasha is a portion of a left lower third molar, identified tentatively
as Mammuthus subplanifrons (Osborn, 1928). It consists of three complete lophs with a part
of a fourth. The molar is very wide (109.6 mm), the lamellar frequency is low (LF=3.2)
([6], [7]), nedébute en fait qu'au Miocène supérieur [8]. Dans la région d'Ishasha (jig. 1),
les sédiments sont constitués de niveaux lacustres et fluviatiles intercalés dont la puissance
est estimée, par des mesures géophysiques, à 1500 m au moins [9].
Les principales formations reconnues sont d'ouest en est :
—
les formations fluviolacustres de la Rwindi contenant des mollusques [10];
—
les formations deltaïques de la Rutshuru contenant des mollusques [11] et des
poissons [Van Neer, comm. pers.];
—
les formations lacustres récentes avec encroûtements alguaires, visibles à la faveur
des rejets de faille près du lac (Kunyu, basse Ishasha);
—
les formations lacustres anciennes (moyenne et haute Ishasha), assimilées au Kaiso
Group de l'Ouganda. C'est dans ces formations qu'un niveau fossilifère a été identifié.
La coupe sur l'lshasha. — Cette coupe haute de 23,2 m (fig. 2) est visible à quelques
kilomètres au nord du poste frontière d'Ishasha, sur la rive ouest de la rivière du même
nom.
La lithologie y est dominée par des formations meubles (argiles, limons et sables), avec
localement des taches de rouille, des concrétions et nodules ferrugineux et des accumula-
tions gypseuses blanches discontinues [12].
L'analyse minéralogique de la fraction sableuse a révélé, dans la partie inférieure de la
coupe, l'abondance d'augite associée au volcanisme du Kivu. C'est dans un de ces niveaux
inférieurs que l'on trouve des restes de grands mammifères.
Fig. 2. - Coupe stratigraphique sur la rivière lshasha,
Zaïre.
Fig. 2. —
Stratigraphic section on the Ishasha river,
Zaire.
:
molaires de Stegodon kaisensis Hopwood, 1939, une espèce décrite en Ouganda dans le
Groupe de Kaiso. Les lames du spécimen d'Ishasha sont dissymétriques l'inclinaison
du bord buccal est plus accentuée que du côté lingual. Le cingulum est épaissi du côté
buccal. Ces deux traits confèrent à la dent un cachet « mastodontin » qui rappelle aussi
l'espèce d'éléphantidé primitif Primelephas gomphotheroides Maglio, 1970 du Miocène
supérieur du Kenya ([13], [15]). L'épaississement cingulaire est signalé par Cooke et
Coryndon [16] sur une portion de molaire de M. subplanifrons découverte à Nyawiega
(Kaiso) et rapportée à Primelephas cf. gomphotheroides par Maglio [13]. Mais, par sa
plus grande largeur et son émail plus mince, la dent d'Ishasha se distingue de P.
gomphotheroides. Enfin, la compression des lames au tiers supérieur leur donne une
morphologie en pilier qui n'est pas de type stégodonte.
En Afrique de l'Est, M. subplanifrons a été décrit sur des restes dentaires fragmentaires
en Ouganda dans la Formation de Kaiso [16] et au Kenya à Kanam Est [14], c'est-à-
dire entre 4 et 5 Ma.Stegodon kaisensis est en Ouganda une espèce contemporaine. La
dent du Zaïre indique vraisemblablement un âge Pliocène ancien pour le site d'Ishasha
et supporte une corrélation avec le Kaiso Group en Ouganda. L'âge du gisement apparaît
donc plus ancien que celui de Nyabusosi et de Kaiso Village en Ouganda ([8], [16], [17])
ainsi que celui des couches de Lusso au Zaïre [18] qui ont livré Elephas recki. Mais il
convient de souligner que M. subplanifrons a d'abord été décrit en Afrique du Sud et
que l'appartenance à une même espèce des restes d'Afrique orientale et d'Afrique australe
est conjecturale. Même en restreignant l'étude au seul matériel est-africain, il est indéniable
que les molaires et fragments de
molaires attribuées à M.subplanifrons sont fort variables
et que les traits relevés surces molaires n'attestent nullement leur appartenance au genre
Mammuthus. Seules des défenses hélicoïdales associées à de telles dents offrent un critère
diagnostique [19]. L'utilisation du binôme Mammuthus subplanifrons ne doit donc pas
faire illusion. Ce taxon reste problématique [20].
Nous remercions l'Institut zaïrois pour la Conservation de la Nature (I.Z.C.N.) et l'Administration générale
de la Coopération au Développement (A.G.C.D.) en Belgique qui nous ont accordé le soutien logistique
nécessaire; la Faculté des Sciences agronomiques de Gembloux, spécialement le Département des Sciences du
Milieu (D. Lacroix et L. Bock); le personnel de l'I.Z.C.N. au Parc national des Virunga. Enfin, nous remercions
M. Colyn et W. Van Neer pour leurs conseils scientifiques.
Note remise le 2 juillet 1990, acceptée le 17 juillet 1990.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] M. VANOVERSTRAETEN, J. VAN GYSEL, L. MATHIEU et L. BOCK, Bull. Rech. Agron. Gembloux, 19, (3/4),
1984, p. 189-225.
[2]G. GAUCHER, Traité de Pédologie agricole, Dunod, Paris, 1968, 578 p.
[3] G. GAUCHER, Agron. Trop., XXIX, 2-3,1974, p. 133-140.
[4] J. KILIAN. Agron. Trop., XXIX. 2-3, 1974, p. 141-153.
[51 J. TRICART, Agron. Trop., XXIX, 2-3, 1974, p. 122-132.
[6] J. LEPERSONNE, Ann. Soc. Géol. Belg., 72,1949; p. M1-M92.
[7] J. LEPERSONNE, Carte Géologique du Zaïre, 1974.
[8] B. SENUT, M. PICKFORD. R, BONNEFILLE, M. GAYET, H. ROCHE, R. KASANDE et P. OBWONA (sous
presse).
[9] A. POUCLET, Rev. Géog. Phys. Géol. Dyn., 17, (5), 1975, p. 475-482.
-
[10] D. VAN DAMME et A. GAUTIER, Natuurwet. Tijdschr., 52,1970, p. 153-167.
[11] E. DARTEVELLE et J. SCHWETZ, Mém. Inst. Roy. Col. Belge, Section Sci. Nat. Méd., XIV, 4, 1947,
p. 1-48.
[12] M. VANOVERSTRAETEN, Thèse de Doctorat, Sci. Agron., Fac. Sci. Agr. Gembloux, 1989, 280 p.
[13] V. J. MAGLIO, Trans. Amer. Phil. Soc., 63, n* 3,1973, p. 1-149.
[14] D. G. MACINNES, Trans. Zool. Soc. London, 25,1942, p. 33-106.
[15] P. TASSY, Nouveaux Elephantoidea (Mammalia) dans le Miocène du Kenya, Cahiers de Paléontologie,
C.N.R.S., Paris, 1986.
[16] H. B. S. COOKE et S. CORYNDON, Foss. Vert. Afr., 2,1970, p. 107-224.
[17] M. PICKFORD. B. SENUT, H. ROCHE, P. MEIN, G. NDAATI, P. OBWONA etJ. TUHUMWIRE, C. R. Acad.
Sci. Paris, 308, série II, 1989, p. 1751-1758.
[18] W. J. SANDERS, in Evolution of Environments and Hominidae in the African Western Rift YalIey. Virginia
Museum ofNatural History, 1, 1990, p. 171-187.
[19]M. BEDEN, in L'environnement des Hominidés au Plio-Pléistocène, Masson, Paris, 1985, p. 21-44.
[20] Y. COPPENS, V. J. MAGUO, C. T. MADDEN et M. BEDEN, in Evolution of African Mammals, Harvard
University Press, 1978, p. 336-357.
Abridged English Version — In Eastern Africa, recent studies have demonstrated the availa-
bility of modern pollen data [1] to obtain quantitative estimates of climatic parameters for
the last 40,000 years ([2], [3], [4]). The aim of this paper is to calibrate the relationship
between modern pollen and mean annual rainfall on modern data from Togo [5] in order to
apply the same statistical method to West Africa.
The vegetation of Togo [6] belongs to the Sudanian zone, North of 8°N, covered with
sudanian woodland and submitted to a tropical climate [7]. South of 8°N, the Guinea-
Congolia/Sudania regional transition zone is occupied by a forest-savanna mosaic under a
subequatorial climate. According to the altitude, the mean annual rainfall ranges from 800
to 1,700 mm. The pollen sampling is representative of the phytogeographic zoning and the
rainfall distribution of Togo (Fig. 1).
The initial pollen data set [5] consists of 121 spectra, including pollen counts for 202
taxa. Selection methods are used to extract the data most representative of the climate. At
first, taxa of plants reflecting local conditions of the environment (spores, aquatic plants,
mangrove,.) are removed from the data set, followed by taxa known under frequencies
lower than 1%. A factorial analysis eliminates the outliers: 8 taxa and I spectrum for which
the absolute contribution is lower than 0.5 for the first 6 factorial axes. The final pollen
data matrix is composed of 103 spectra and 46 pollen taxa. We use an interpolation method
to calculate the annual rainfall at the pollen sampling sites [10] from data of the 32 available
meteorological stations [9] (Table I).
Pollen frequencies are transformed into a logarithmic form, in order to minimize the effect
of great variations in the higher percentages. The calibration is computed with a multiple
regression [11] between the mean annual rainfall values and selected principal components
for 46 taxa, at each site, using half of the whole data set (calibration set). The equation is
INTRODUCTION. —
L'analyse pollinique d'échantillons de sol de différents écosystèmes
végétaux donne une image simplifiée de la composition de la couverture végétale. En
Afrique de l'Est, de telles données polliniques contiennent suffisamment d'information [1]
pour reconstituer, par des méthodes statistiques appropriées [2], les température et pluvio-
sité au cours d'époques passées ([3], [4]). Nous envisageons ici l'extension de cette
méthodologie à d'autres régions d'Afrique. La spécificité de la flore d'Afrique de l'Ouest
implique que la démarche soit reprise à partir des premiers stades. Les données utilisées
ici proviennent d'un travail précédent sur la pluie pollinique actuelle du Togo [5].
Le Togo est situé entre 6 et lIoN, 0 et 2°E; l'altitude ne dépasse pas 900 m. Il s'étend
sur deux zones phytogéographiques [6] (fig. 1). Au Nord du 8e parallèle, c'est le centre
régional d'endémisme soudanien, qui comprend au Nord, la forêt claire indifférenciée,
au Sud, la forêt claire à Isoberlinia. Au Sud du 8e parallèle, s'étend la zone de transition
régionale guinéo-congolaise/soudanienne. On y distingue trois ensembles de végétation
la mosaïque de forêt ombrophile et savane à basse altitude, la forêt ombrophile sur les
:
Monts Togo et la mangrove sur la région côtière.
La température moyenne annuelle est de l'ordre de 26 à 28°C sur tout le Togo [7]. La
pluviosité moyenne annuelle varie de 800 mm à plus de 1700 mm sur les reliefs. Le
caractère saisonnier de la distribution des pluies est un facteur important pour la
répartition des écosystèmes végétaux [8]. Il n'est pas pris en compte dans ce travail, mais
sera envisagé ultérieurement. Le climat est de type subéquatorial, caractérisé par deux
saisons sèches au Sud du 8e parallèle, et tropical, avec une seule saison sèche au Nord.
I. LES DONNÉES. — Les données polliniques actuelles utilisées [5]
Données polliniques. —
comprennent des comptages quantitatifs ou spectres polliniques incluant 202 taxons,
pour 121 échantillons de surface de sol et de vase. L'échantillonnage donne une bonne
représentation des ensembles phytogéographiques et des écosystèmes du Togo (fig. 1).
Avant le traitement statistique, plusieurs sélections sont nécessaires. Une première
:
étape consiste à éliminer a priori les taxons dont l'écologie montre qu'ils n'apportent pas
d'information climatique ceux de plantes aquatiques et péri-aquatiques (Cyperaceae,
)
Typha, Hydrocharitaceae, Polygonum,.), ceux de la mangrove (Avicennia, Rhizophora),
les spores (Pteridophyta,. et ceux de plantes introduites ou cultivées (Tectona grandis,
Citrus, Coffea,.). 30 taxons sont ainsi éliminés. Les pourcentages sont recalculés après
ces exclusions et seuls les spectres dont la nouvelle somme pollinique est supérieure à
200 sont utilisés par la suite. Il reste alors 104 spectres et 172 taxons. Une deuxième
:
sélection consiste d'abord à éliminer les taxons dont la fréquence est toujours faible le
seuil d'élimination, choisi à 1 %, est plus faible que celui utilisé en Afrique de l'Est [1].
Ensuite, les taxons présents dans moins de 10 des spectres ne sont pas pris en compte.
Une analyse factorielle des correspondances (A.F.C.) sur la matrice de 104 spectres
et 54 taxons polliniques est effectuée sur les 6 premiers facteurs qui représentent 45 de
la variance. Les 8 taxons et le spectre dont la contribution absolue est inférieure à 0,5
sur ces 6 premiers axes factoriels sont éliminés. La matrice finale comprend 103 spectres
et 46 taxons polliniques répartis entre 30 taxons arborescents, 10 taxons herbacés et
6 taxons indifférenciés.
Données météorologiques actuelles. — Nous utilisons les « normales » (moyennes sur
30 ans) des précipitations moyennes annuelles pour 32 stations [9]. La répartition de la
pluviosité montre qu'au Sud et au Nord des Monts Togo, les variations suivent un
gradient latitudinal. Le relief induit une répartition altitudinale et l'orientation SW-NE
des isohyètes (fig. 1). Le calcul de la pluviosité aux sites de prélèvement des échantillons
palynologiquesa nécessité une interpolation sur les stations météorologiques [10]. Pour
le Togo, le rayon d'interpolation choisi est de O-SO' au Sud, de 1°20' au Nord, en raison
de la densité plus faible du réseau météorologique. La bonne qualité de l'interpolation
est indiquée par les valeurs élevées des coefficients de corrélation 0,87 et 0,75 (tableau I).
La répartition spatiale des spectres polliniques actuels montre que la base de données est
uniformément répartie entre 800 et 1700 mm et peut donc permettre une calibration de
la relation pollen-climat dans cet intervalle.
-
II. CALIBRATION ET VALIDATION DE L'ÉQUATION DE RÉGRESSION MULTIPLE. Les fréquences
polliniques sont transformées sous forme logarithmique, pour atténuer l'effet des varia-
tions des forts pourcentages qui occultent celles des faibles pourcentages [1]. Nous
utilisons une régression orthogonalisée [11] entre les précipitations annuelles et les compo-
:
santes principales des 46 taxons. Seules, les composantes les plus significatives sont
retenues comme variables explicatives les 32 premières expliquent plus de 95 de la
variance totale. Pour calculer et vérifier l'équation de régression, il est nécessaire de
diviser le nombre total des spectres en deux ensembles, chacun contenant une bonne
représentation des différentes associations végétales du Togo. Les moyennes des pluviosi-
tés interpolées de chacun de ces ensembles différent d'environ 100mm. Le premier
ensemble (dit «de calibration »), sert à calculer l'équation de régression; cette équation
«
est ensuite appliquée au deuxième ensemble (dit de vérification indépendante »), afin
de vérifier la fiabilité de la calibration. Les pluviosités sont estimées par application de
l'équation de régression aux données polliniques. Les pluviosités ainsi reconstituées sont
représentées en fonction des pluviosités mesurées (fig. 2). Les coefficients de corrélation
entre valeurs estimées (à partir des données polliniques) et valeurs interpolées (à partir
TABLEAU 1
0°50'
1°20'1265
R.I. Pmm
1265
Pmm
1281
1273
252
237
S
-
227
213
§ r
0,87
0,75
e
156mm
118mm
N
26
32
R.I. = rayon d'interpolation; Pmm = moyenne des pluviosités mesurées; Pmm =moyenne des pluviosités interpo-
lées; S=écart-type mesuré; S=écart-type interpolé; r=coefficient de corrélation entre valeurs interpolées et
valeurs mesurées; e=écart-type des erreurs d'interpolation; N=nombre de stations.
of
R.I.=radius interpolation; Pmm = average of measuedrainfall; P",m = average of computedrainfall; S=measu-
r
redstandarddeviation; S=computedstandarddeviation; =correlationcoefficient between computedandinterpola-
e
tedvalues; =standard deviation of interpolation errors; N=numberofstations.
TABLEAU II
Comparaison entre valeurs mesurées et estimées de P (mm)
sur les ensembles de calibration (A) et de vérification indépendante (B).
Comparison between measured and computed values ofP(mm)
on the calibration data set (A) and on the independent verification data set (B).
A B
S
Pmm
S
mesuré.
estimée
estimé.
Coeff. cor.-
Pmmmesurée1202
1277 216
195
0,93
1307
221
230
0,60
du réseau météorologique) des pluviosités annuelles sont 0,93 sur l'ensemble de calibra-
tion, 0,60 sur l'ensemble de vérification. Ils sont significatifs au niveau de confiance 99
(tableau II).
Discussion des résultats. — Les valeurs estimées de pluviosité qui s'écartent de plus
de 200 mm des valeurs réelles correspondent à des spectres liés à des échantillons particu-
liers. Trois des sous-estimations obtenues extrêmes correspondent à des végétations sur
substrat rocheux plus arides que les conditions climatiques naturelles (échantillons 94,
96 et 97 [5]). Deuxdes surestimations sont attribuées à des vases de rivières (échantillons
18 et 23 [5]) qui contiennent un mélange de pollen allochtone issu de végétations plus
humides à l'amont. Il faut aussi noter que pour des valeurs mesurées autour de 1000 mm,
nous obtenons des valeurs estimées qui s'étalent entre 1000 et 1400 mm. Cette surestima-
tion affecte les deux ensembles de vérification et de calibration. La cause probable en est
donc incluse dans les données polliniques elles-même. La distribution saisonnière, non
prise en compte ici, pourrait en être responsable; à pluviosité égale, une saison sèche
plus longue accroît l'aridité. La qualité de la calibration n'est donc pas remise en cause.
Pour vérifier de façon exhaustive la qualité de ces résultats, c'est-à-dire la stabilité de
l'équation de régression, nous utilisons la méthode Bootstrap [12]. Deux ensembles de
calibration et de vérification indépendante sont déterminés un grand nombre de fois par
tirage au sort. La calibration, calculée sur chaque premier ensemble, est appliquée au
second. Cette procédure est réitérée 50 fois, après quoi les résultats sont stabilisés. Le
coefficient de corrélation multiple, moyenné sur les 50 simulations, est de 0,87 sur l'en-
semble de calibration et de 0,61 sur l'ensemble de vérification; les écart-types respectifs
sont de 0,03 et 0,08. Chaque spectre étant alternativement attribué à l'ensemble de
TABLEAU III
Coefficients de régression standardisés pour les principaux taxons polliniques sélectionnés (a> S a),
calculés selon la méthode Bootstrap.
Standardizedregressioncoefficients forprincipalselectedpollen taxa (a>Sa),
calculated after Bootstrap method.
Arbres Herbacés
Variable Variable
»
« taxon pollinique
a Sa »
« taxon pollinique a Sa
Tetorchidium. 0,19* 0,06 Tubulifloreae. 0,09
Pycnanthus0,17*
0,05
0,05 T. Spermacoce. 0,06 0,06
Phaulopsis.
Isober/inia
0,15*
0,12*
0,05
0,06
Cheno./Amaranth.
Lepidagathis—0,10
0,06 0,06
0,07
T. Combretum molle. 0,11 0,06
Hymenocardia. 0,09* 0,04
Moraceae.
Ficus.
0,09 0,06 Indifférenciés
Uapaca 0,09 0,07 Variable
Parkia. toxicaria.
0,07
0,07
0,05
0,05
Rubiaceae0,16*
»
« taxon pollinique a Sa
Bridelia.
Antiaris
Combretaceae/Melastom. 0,08
—
0,07
0,06
0,06
0,05
0,06
Canthium.
Papilionoideae 0,06
0,12*
-
0,06
0,05
0,05
T. Mallotus oppositifolius. -
0,11 0,06 Euphorbia T. hirta—0,08 0,06
T. Borassus—0,14* 0,06
T =type pollinique.
a
a= coefficient de régression standardisé, moyenné sur 50 calibrations. S = écart-type.
*=coefficient significatif au niveau de confiance 0,95 (de valeur supérieure à 2 fois l'écart-type).
calibration, puis à celui de vérification, les corrélations obtenues sont hautement significa-
tives.
Pour chacun des taxons polliniques, les coefficients de régression standardisés sont
moyennés et leur écart-type est calculé sur les 50 calibrations. Huit d'entre eux ont un
coefficient significatif au seuil de confiance 95 Une corrélation positive entre pluviosité
et pollen est trouvée pour Tetrorchidium, Pycnanthus, Rubiaceae, Phaulopsis, Canthium,
Isoberlinia et Hymenocardia, et négative pour Borassus (tableau III).
III. DISTINCTION DES ZONES PHYTOGÉOGRAPHIQUES. -
Les résultats de l'analyse factorielle
des correspondances effectuée sur l'ensemble des spectres polliniques actuels peuvent être
représentés en fonction de la position en longitude et en latitude de chaque spectre. La
distribution spatiale du premier facteur, qui représente 10,5% de la variance totale,
montre une opposition très nette en fonction de la latitude, avec une limite marquée
autour de 8°N (fig. 3 A). Huit taxons polliniques définissent le plus fortement cette
opposition (fig. 3 B). Ils ne correspondent pas exactement aux marqueurs botaniques [5],
mais fournissent cependant un résultat statistique très significatif. En effet, d'une manière
tout à fait indépendante des observations botaniques, cette méthode permet de retrouver
la position latitudinale d'une limite entre deux territoires phytogéographiques distincts.
Les spectres de la zone soudanienne au nord et ceux de la zone guinéo-congolaise au
sud, sont nettement séparés par l'analyse factorielle et la répartition spatiale du premier
facteur.
CONCLUSION. -
Dans les régions de mosaïque forêt-savane d'Afrique de l'Ouest, il est
possible, avec les données polliniques modernes, d'obtenir par régression multiple, une
quantification valable de la pluviosité moyenne annuelle. Soulignons l'intérêt de la
méthode statistique qui a permis de retrouver une limite phytogéographique bien connue
des botanistes et cartographiée à l'échelle du continent africain.
Nos remerciements s'adressent à A. Pons qui a initié et encouragé les recherches polliniques au Togo, à
M. Leroux, A. B. Ergo et F. Maes pour les données météorologiques et à M. Roux pour le logiciel Biomeco
permettant la réalisation des A.F.C. Le premier auteur a bénéficié d'une bourse du M.R.T. Ce travail a été
réalisé avec le financement du P.N.E.D.C. et le soutien de l'équipe de Palynologie tropicale L.G.Q., C.N.R.S.
Note remise le 19 mars 1990, acceptée après révision le 18 juillet 1990.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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de Doctorat, Paris-VI, 1990.
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[9] Les données météorologiques utilisées sont extraites de M. LEROUX, Climatologie dynamique de l'Ouest
africain, Paris, 1972, 633 p.; O.M.M., Normales climatologiques (CLINO) relatives aux stations CLIMAT et
CLIMATSHIP pour la période 1931-1960, Genève; ORSTOM, Précipitationsjournalières de l'origine des stations
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Fig.1
Fig.3
Fig. 1. — Localisation des échantillons polliniques modernes au Togo (d'après Edorh, 1986).
Isohyètes reconstitués en millimètres.
Fig. 1. — Location map ofmodernpollen samples from Togo (after Edorh, 1986).
Reconstructed isohyets P(mm).
Fig. 2. —Estimation de la pluviosité moyenne annuelle (P) d'après les données polliniques actuelles.
Fig. 2. — Mean annual rainfall estimatesfrom modern pollen data: estimated values versus measured ones.
Fig. 3. — Distribution spatiale de la contribution absolue (C.A.) des assemblages (A)
et des taxons (B) polliniques au premier facteur de l'analyse factorielle des correspondances.
Fig. 3. — Spatial distributionofthe absolute contribution (C.A.) of pollen spectra (A)
and taxa (B)for the Istfactor ofthe factorial analysis.