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2012 - 2013
0
Remerciements
Je tiens par le présent travail à exprimer ma sincère et profonde gratitude
tout d’abord à Madame le Professeur Fatima Boukhris qui a bien voulu assurer
Langue et Cultures Amazighes qui ont veillé au bon déroulement de notre cursus
pendant deux ans, durant lesquels ils nous ont fait profiter de leurs grandes
ont fait preuve. Qu’ils trouvent dans ce modeste travail un petit peu de
satisfaction.
1
Sommaire
Remerciements
Sommaire
Liste des symboles et abréviations
0. Introduction générale
Conclusion générale
Bibliographie
Table des matières
Annexe
2
Liste des symboles et abréviations
ao. : Aoriste
ac. : Accompli
Ang : Anglais
AP : Arabe palestinien
AS : Arabe standard
COMP : Complémenteur
cl. : Clitique
EA : Etat d’annexion
Fr : Français
Fin : Finlandais
GG : Grammaire Générative
Inter. : Interrogation
inac. : Inaccompli
Jap : Japonais
prép. : Préposition
partic. : Participe
sg. : Singulier
SVO : Sujet – verbe – objet
* : Phrase agrammaticale
ø : Ensemble vide
3
Introduction générale
façon dans tous les parlers amazighes. D’une part la phrase interrogative dans la
naturelles, d’autre part elle dispose de ses propres caractéristiques qui lui
amazighes.
Bien que le tarifit est le dialect de base de cette étude, étant donné le stade
suivantes :
4
• Les règles de Déplacement-Wh sont-elles applicables aux interrogatives
amazighes ?
Dans les études linguistiques amazighes, rares sont les travaux consacrés
de littérature sur la question peut être classée par ordre chronologique (période
5
iii. La grammaire générative (GG), est le courant théorique qui a
courant développé par Noam Chomsky dans les années 1950, considère le
langage en tant que système inné, propre à l'humain, qui lui permet de produire
évolué et chacun des modèles élaborés dans cette théorie, implique une approche
interrogatives décrites par Chomsky (1977) sont restées inchangées. Dans son
6
iii. Le Déplacement-Wh est cyclique.
sur l’ordre des constituants dans la phrase amazighe en général, puis l’ordre
7
Chapitre 1
Les types des interrogatives en amazighe
1.0 Introduction
pluparts des langues naturelles on distingue entre : les questions qui requièrent
une réponse par oui/non (QON), dites aussi questions totales par ce qu’elles
portent sure l’ensemble de la phrase et les questions qui nécessitent une réponse
explicative, elles sont dites questions partielles car elles portent sur un
constituent précis de la phrase. Ces dernières sont introduites par une particule
s’inspirant de M. Ennaji (1989) et Bouylmani (1998) qui ont fait le même choix
Premièrement, nous exposerons les différents types des QON qui peuvent
distinguerons entre les questions directes et indirectes dans les deux types.
8
1.1 Les morphèmes interrogatifs
how. En français, comme ils commencent par Qu- (quel, que, quoi, quand…etc),
(mani, mermi, matta, manasra…etc), nous avons donc choisie d’appeler ces
D’après cette citation, nous pouvons dire que les morphèmes interrogatifs
9
survécus, en l’absence d’études diachroniques, il est difficile d’identifier ces
peuvent être divisés en trois classes 1 : i) les pronoms interrogatifs, ii) les
1
L’inventaire des morphèmes interrogatifs est présenté en annexe. Pour un inventaire plus détaillé des
interrogatifs en tarifit cf. Lafkioui (2007).
2
Cf. Dryer (2011)
10
b. Viens-tu demain ? (Fr)
interrogatif d’un déclaratif est l’intonation (montante). Plus de 100 langues ont
une intonation particulière pour marquer un énoncé comme une QON (Dryer
2011).
n’utilisent plus l’intonation. Hirst (1998) note que dans l'anglais britannique
intonation. L’amazighe, par contre, fait partie des langues qui bénéficient de cet
(3) a. ṯiwešša ?
demain
« Est-ce demain ? »
b. izeddaγ ḏi wejda ?
11
« Il habite à Oujda ? »
aujourd’hui ? »
interrogatif. Seule l’intonation indique qu’il s’agit d’une question et non pas
avec des énoncés verbaux (3b), (3c) et non verbales (3a), il ˝s’emploie
Dans les langues naturelles qui utilisent une particule pour marquer les
QON, cette particule apparaît dans l'une ou plusieurs des trois positions de
phrases : i) initiale comme dans (4) de l’arabe standard, ii) centrale en finlandais
(exemple (5)) et iii) finale comme le cas du japonais illustré par (6).
12
(5) sataa ko ulkona ?
(7) a. ma ddarn ?
est-ce+que ils+vivre+ac
b. is ifta ?
est-ce+que il+partir+ac
« Est-il partie ? »
(8) a. ma d aryaz ?
« Est-ce l’homme ? »
b. is d umam ?
3
Voire la section sur les interrogatifs pour plus de détails.
13
« Est-ce ton frère ? »
(9) a. ma d aziza ?
« Est-ce le bleu ? »
b. is d amllal ?
« Est-ce le blanc ? »
(10) a. ma d šekk ?
« Est-ce toi ? »
b. is d nkk ?
« Est-ce moi ? »
(11) a. ma snnež ?
est-ce+que en+haut
« Est-ce en haut ? »
b. is ddaw ?
est-ce+que en+bas
« Est-ce en bas ? »
14
Dans (7a-b) ma et is introduisent des phrases verbales. Dans (8a-10b) ils
introduisent des phrases non verbales. ma et is sont compatibles avec le nom (8),
(12) a. is d uškin ?
b. is as tn ifka ?
(13) a. ma yexḍer d ?
b. ma yarra as t ?
15
« Le lui a-t-il rendu ? »
Alors que les exemples (7a-13b) au-dessus montrent que les interrogatifs
Les phrases (14a) et (15a) sont grammaticales, tandis que (14b) et (15b) sont
agrammaticales :
(14) a. yawweḥ ma ?
il+rentrer+ac est-ce+que
« Est-il rentré ? »
b. * tugm is ?
elle+puiser+ac est-ce+que
« A-t-elle puisé ? »
« Es-tu de Nador ? »
b. * tssent Ali is ?
16
Nous relevons donc les formes suivantes : ma…ša, ma…niγ, is…kra, is…nγ et
ma…ma, is…is.
est-ce+que tu+jeûner+ac ou
b. is d askka nγ d assa ?
b. is idda, is ikšm ?
17
Il y a d’autres formes qui deviennent de plus en plus fréquentes. Ils
appel aux interrogatifs qui dans ce cas ne sont nécessaires que pour répéter ou
(19) a. ṯeṭsad ša ?
Tu+dormir+ac
« As-tu dormi ? »
b. mamš ?
comment
« Comment ? »
c. ma ṯeṭsad ša ?
est-ce+que tu+dormir
n’a pas entendue. Il faut noter que ø…niγ est compatible avec le verbe, le nom
toi ou
« Est-ce toi ? »
18
b. * šekk ša ?
frère+ton ou
b. * umaš ša ?
occupe toujours une position préverbale. Les QON négatives gardent la même
à l’initial dans les QON par intonation (22) et suit directement l’interrogatif
quand il s’agit d’une QON par particule interrogative (23). Ces questions
ne+pas il+marier+ac
4
Les variantes de war sont : wa, u et ur.
19
En guise de récapitulation, nous avons montré que les QON en amazighe
peuvent être introduites par des particules interrogatives qui sont principalement
l’adverbe et le numéral.
spatiale.
après le morphème interrogatif dans les QON introduites par une des particules
interrogatives.
20
réponse explicative autre que oui/non. Ces questions sont construites avec des
existe deux modèles communs aux langues pour la position des interrogatifs : i)
(24) Where am I ?
où suis je
« Où suis-je ? » (Ang)
5
Cf. Dryer (2011 : chapitre 93).
21
(27) Who Can't Give Blood ?
Dans cette section nous allons essayer d’exposer les caractéristiques des
négatives. Pour cette raison, nous nous contentons de ce qui a été dit.
c’est ainsi que les questions seront présentés ici selon les interrogatifs qui les
introduits.
i) Les pronoms :
22
(29) a. wi iwṯin ?
qui il+frapper+partic
c. u mi ṯewšiḏ aman ?
d. ma s tunft tiflut ?
spatiales.
23
(31) a. wi t iksin ?
qui la il+prendre+partic
b. * wi iksin t ?
qui il+prendre+partic la
Notons d'abord que le verbe qui suit les pronoms u et ma quand ils
fonctionnent comme sujet prend la forme participiale (i_n). Ensuite que tous les
pronoms interrogatifs peuvent être utilisés pour se référer aux humains et non-
humains à l'exception de min qui est [- humain]. Enfin, tandis que tous les
(32) a. ifka mi ?
il+donner+ac quoi
b. * mi ifka
quoi il+donner+ac
24
b. * mi tesγa εiša ?
comme des noms. Ils sont utilisés comme des formes adverbiales, mais jamais
interrogatifs :
25
b. * mamnk Lahsen as iskr ?
où vers+ici elle+venir+acc
b. * mani ṯusa d ?
où elle+venir+acc vers+ici
(37) a. may ?
« Où ? »
b. mism ?
« Comment ? »
c. mnšk ?
« Combien ? »
où ils sont compatibles avec les noms. Ils sont suivis, mais pas obligatoirement,
26
de la préposition génitive n lorsqu’ils déterminent un nom (38) et des
combien de EA+personnes
« Combien de personnes ? »
b. mešḥar ṯazarṯ ?
combien figue
b. šḥal ihwa ?
combien il+descendre+ac
combien EA+jours
« Combien de jours ? »
b. mnnawt tmγarin ?
27
combien EA+femmes
« Combien de femmes ? »
suivis par un nom (41a) ou un pronom (41b), mais jamais par un verbe (41c).
d. * man ?
« Quel ? »
e. * matta ?
« Quel ? »
28
L’agrammaticalité de (41d) et (41e) montre que les adjectifs interrogatifs
où il+fuir+ac
« Où s’est-il enfui ? »
Demander+imp+2sg où il.fuir
verbe seqsa dont elle en est le complément. D’ailleurs, la phrase principale qui
29
constitue la question indirecte est toujours un énoncé verbal, formé avec des
b. nniγ as ma ṯusmeḏ !
questions indirectes. Alors que les premiers se caractérisent par une intonation
montante, ces derniers ont une intonation descendante. Ceci implique que
l’utilisation des interrogatifs dans les QON est obligatoire comme le montre
l’exemple (45) :
b. * raεa idda !
regarder+imp+2sg il+partir+ac
30
Les questions indirectes sont utilisées pour demander ou poser une
Pour réitérer ou insister sur question que l’interlocuteur n’a pas entendue
31
comme seqsa (demander). D’autres verbes comme ini (dire), xẓaṛ, raεa
ils sont utilisés avec les questions indirectes, même s'ils ne traduisent pas
˝The list of verbs which take INT CCs is interesting: apart from clearly
interrogative verbs like sqsa (ask), most of the other verbs are non-
D’après cette citation, l’auteur nous dit que la majorité des verbes utilisés
verbes mêmes s’emploient avec les complétives déclaratives. Ceci nous mène à
signaler qu’il ne faut pas confondre les questions indirectes avec les complétives
déclaratives, puisque les premiers expriment une demande, alors que les
voir.je où il.être
« J’ai vu où il est. »
toi.regarder où il.être
« Regarde où il est ! »
32
L’exemple (49) est une déclaration que le locuteur connaît l’information,
alors que dans (50), le locuteur demande une information d’une façon indirecte.
Même s’il les deux phrases contiennent l’adverbe de lieu mani (où) et le verbe
est une question, alors que (51b) est une déclaration. Le rôle des verbes
c’est Jean qui est le sujet de faire, alors qu’avec dit, c’est le pronom lui qui est le
amazighes de (51) :
33
Les phrases en (52) peuvent êtres interprétées de manières différentes,
(52a) est une question, alors que (52b) est une déclaration, comme nous l’avons
vu dans (51). Sauf que (52b) accepte aussi une autre interprétation, elle peut être
faire.). Dans ce cas là, le verbe seul ne suffit pas pour interpréter la phrase. C’est
1.5 Conclusion
avons montré que les QON peuvent êtres marquées par l’intonation seulement.
Par ailleurs, les QON sont introduites par les particules interrogatives is et ma,
qui portent sur la totalité de l’énoncé sont dites questions totales et nécessitent
une réponse par oui ou non. Elles sont positives ou négatives ; dans se dernier
cas, le morphème de négation vient se placer à l’initial dans les QON par
particule.
Ensuite, nous avons traité les questions partielles qui contrairement aux
évoquent une réponse explicative autre que oui ou non. Ces questions
34
explicatives se caractérisent par l’emploi d’un interrogatif en m-. Donc, elles
mentionné. Les interrogatifs utilisés dans les questions-m sont réparties en trois
classes : i) les pronoms interrogatifs fonctionnant comme des noms. Ils excluent
l’indicateur du thème. Les adverbes diffèrent des pronoms dans la mesure où ils
peuvent à eux seul constituer un énoncé ; iii) les adjectifs interrogatifs. Cette
classe ne comporte que deux interrogatifs. Il s’agit de matta et man. Les deux
sont invariables en genre et en nombre, ils ne peuvent êtres suivies que d’un
montante. Quant aux deuxièmes, elles sont des structures constituées d’une
6
En anglais, la majorité des morphèmes interrogatifs commencent par wh- (who, what, when…etc). Les
questions introduites par ces morphèmes sont dites Wh-questions.
35
Enfin, signalons que tout au long de ce chapitre, nous avons essayé de
d'illustration, mais notre objectif en faisant cela est de placer cette description
36
Chapitre 2
2.0 Introduction
deuxième section nous continuions à discuter l’ordre des mots, cette fois
Dans toute phrase, chaque élément apparaît dans une position spécifique.
C’est par les relations qu’entretiennent ses constituants qu'une phrase est définie.
L’ordre des constituants est sans doute l’une des questions sur la quelle
réflexions concernant ce sujet. Depuis Basset (1959), VSO est admis comme
37
entre autres) est basé sur les énoncés minimaux dont la structure de base est
VSO. Ainsi, les travaux des générativistes retiennent l’ordre VSO comme étant
basique, Sadiqi (1986 : 9) explique que basique signifie neutre et non marqué. Il
en est de même pour Cadi (1989 : 43) qui considère VSO comme étant non
thèses, El Moujahid (1993 : 44) présente l’ordre VSO comme ordre canonique.
D’après cette brève revue de littérature, il nous semble bien claire que
amazighe. Les études tranchent de façon définitive que la langue amazighe est
une langue VSO. Dans la section suivante, nous ne ferons que rappeler ce qui a
été dit par les prédécesseurs étant donné qu’aucun travail sur la syntaxe ou la
38
Amar il+tuer+ac chèvres
VSO est l’ordre basique en amazighe. Les phrases qui ont cet ordre ne
Toutes les phrases qui acceptent l’un des cinq ordres acceptent aussi l’ordre
VSO.
39
SVO est l’ordre le moins marqué après VSO. D’ailleurs la majorité des
phrases d’ordre VSO, acceptent également l’ordre SVO. Même s’il n’est pas
contraint par le contexte, SVO est moins fréquent que VSO, Cadi (1987) montre
que 78% des énoncés réalisent l’ordre VSO et 22% réalisent SVO. Il est
considéré comme étant l’ordre sous-jacent, qui devient VSO par montée du
verbe.
L’ordre VOS est plutôt marginal. Il est utilisé dans des phrases exprimant
la surprise, mais avec une forte dépendance de l'intonation. Il est analysé par
contexte spécifique, voire même une intonation spécifique. Il est souvent utilisé
exprimée par le verbe. Cet ordre implique l’apparition d’un objet direct clitique
du verbe, pour cette raison Cadi (1990) considère que OVS n’appartient pas à la
phrase de base.
Bien qu’ils soient présentés par Sadiqi (1986 : 11) comme étant fortement
limités, ils sont exclus par Cadi (1990 : 16) et considérés agrammaticaux.
40
2.1.2 L’amazighe langue prépositionnelle
Les langues affichant l’ordre VSO comme ordre dominant sont dites
propriétés avec les langues du même groupe, telles que l’arabe standard. Parmi
les similitudes, ces langues sont dites à tête initiale (head initial languages), en
pain de orge
« Le pain d’orge »
b. tifawt n tussna
lumière de savoir
« La lumière du savoir »
(3) a. abuhari a
fou ce
« Ce fou »
b. abriḏ in
41
route là.bas
« La route là-bas »
Amar malin
« Amar le malin »
b. ul abxxan
cœur noir
« Le cœur noir »
42
ne.pas il+sortir+ac aujourd’hui ce
b. ur nddi s lmadrasa
(7) a. iž n ufanṭṛus
un de imbécile
« Un imbécile »
b. sin n tfarxin
deux de filles
« Deux filles »
b. ma zi iggwd ?
quoi de il+peur+ac
« Il a peur de quoi ? »
43
En guise de récapitulation, et à partir des données précédentes, nous
(ii) Bien qu’il soit attesté, l’ordre SVO est moins fréquent que VSO. Il
(iii) Affichant l’ordre VSO comme ordre de base, l’amazighe fait partie
constituants dans les questions est différent de celui des phrases déclaratives. En
Tu es enthousiaste
« Tu es enthousiaste »
44
es tu enthousiaste
Ces exemples montrent que l’ordre SVO des énoncés déclaratives (9a) et
(10a) change en VSO dans les interrogatives (9b) et (10b). Dans la langue
amazighe, l’ordre des constituants ne change pas dans tous les types des
question.
Nous avons vu que l'ordre basique des mots en amazighe est VSO. Cet
ordre est utilisable dans tous les contextes et il est maintenu dans les phrases
interrogatives aussi.
45
Les questions construites avec des pronoms interrogatifs, comme dans les
déclaratives, acceptent en plus de l’ordre basique VSO, les ordres SVO, OVS et
Ces exemples démontrent que l’ordre des constituants dans les questions
introduites par les pronoms est non restreint contrairement aux adverbes
interrogatifs, qui imposent des restrictions sur l’ordre des constituants puisque
46
(13) a. ṯeffaγ ṭeyyara n uliman.
L’ordre des questions introduites par les adjectifs est aussi restreint. Mais
à la différence des adverbes, le seul ordre possible est SVO. Ceci est bien dû au
fait que les adjectifs interrogatifs sont toujours suivis par un nom ou un pronom
47
quel il+grandir+partic montagne dans Igzennain
2.2.2 Le déplacement-WH
Bien que ses racines ont commencé bien avant, la théorie unifiée de
langues du monde entier. Une revue de littérature pour toutes ces études, sera
trop longue pour qu'elle soit présentée dans le cadre de notre travail. Nous citons
groupes: (i) les langues avec déplacement-Wh, (ii) les langues avec Wh-in-situ
Wh.
48
b. zurt Mona laysh ?
Alors qu’il ne se trouve pas dans les langues SOV7. Mais Beaucoup de langues
situ.
Où être tu de
« D'où es-tu ? »
question. Pour ce qui est des phrases interrogatives, les exemples présentés ci-
dessous nous permettent d'affirmer que les questions oui/non et les questions
début d'une phrase sans aucune sorte d'inversion. La différence entre la question
7
cf. Greenberg (1966) cité par F. Ennaji (1982).
49
et la déclaration, comme nous l’avons déjà signalé, est attribuée à la présence
voir+ils+ac lune
b. ma ẓṛin yur ?
b. ikᵂrz ufllaḥ mi ?
c. ma ikᵂrz ufllaḥ ?
50
dans le deuxième l’interrogatif ma occupe une position initiale. Aucun de ces
(20) a. * twwet ma ?
frapper+tu+ac qui
b. * mi twwet ?
qui frapper+tu+ac
ont le même sens et les mêmes fonctions syntaxiques, nous pouvons dire que ces
premier choix (au début) soit le plus fréquent, les deux possibilités sont
(21) a. isγa mi ?
il.acheter quoi
« Il a acheté quoi ? »
b. ma isγa ?
51
quoi il.acheter
les déplacés vers la position initiale comme l'anglais. Pour vérifier quels sont les
exemples suivants :
« Aïcha habite où ? »
« Où habite Aïcha ? »
(2 3) a. * isafaṛ ḏi min ?
b. min ḏi isafaṛ ?
52
il+sortir+ac quand
b. marmi iffeγ ?
quand il+sortir+ac
place finale (in-situ) sont agrammaticaux, alors que leurs correspondants (22-
comme nous allons voir par la suite, est la règle général du déplacement-Wh en
˝To sum up, we have seen that wh movement is optional in direct echo
L’auteur argument en considérant les énoncés tel que (25) et (26) (emprunté à
8
Nous avons respecté dans cet exemple la notation adoptée par l’auteur.
53
tu+voyager+ac quand
« Amina habite où ? »
différents, nous n’avons pas pu observer de tels cas et les structures comme (25)
Notons que dans (22) et (23) la préposition est déplacé avec l’interrogatif
agrammaticales.
b. * ḏi min isafaṛ ?
spatiale par les interrogatifs. Ces déictiques qui suivent le verbe dans une phrase
54
déclarative, sont déplacés dans une interrogative avant le verbe et viennent se
déplacement-Wh :
des clitique objets directs et indirects en position préverbale dans les énoncés
(29) a. ṯennim as t
vous+dire+ac lui le
55
b. mermi as t ṯennim ?
c. * mermi ṯennim as t ?
La dernière observation est relative aux questions indirectes. Dans les cas
de la subordonné.
56
(iii) Le déplacement des clitiques objet directs et indirects.
2.3 Conclusion
qui ont traité la question de l’ordre des constituants, nous avons commencé par
rappeler les données exposées par les berbérisants, qui sont tous d’accord que
l’amazighe est une langue VSO. Ainsi, elle fait partie du groupe des langues
dites prépositionnelles.
Nous avons montré par la suite que les questions introduites par des
adverbes ou des adjectifs interrogatifs imposent des restrictions sur l’ordre des
constituants, les premiers n’acceptent que l’ordre VSO, alors que dans les
seconds seul l’ordre SVO est permis. Contrairement à ceux construites par des
57
Conclusion générale
premier type était les QON, dites aussi questions totales, qui sont marquées
seulement par l'intonation sans avoir besoin de faire appel à aucun outil tel que
s'inspirant des travaux de nos prédécesseurs, nous avons fait le choix de les
appeler questions-m. Les interrogatifs employés dans ces questions ont été
classés sous trois catégories, à savoir : les pronoms interrogatifs, les adverbes
interrogatifs et les adjectifs interrogatifs. Par la suite, nous avons montré que les
alors questions directes. Dans le cas où ces questions sont enchâssées dans une
autre proposition principale dont elles dépendent, elles sont dites questions
questions indirectes sont construites par des verbes d'une classe limitée.
58
Dans le chapitre 2, nous avons commencé d’abord, par rappeler certaines
données importantes sur l’ordre des constituants dans la langue amazighe. Ainsi,
dites aussi langues à tête initiale (head initial languages), cela implique certains
nous avons montré que le passage des phrases déclaratives aux phrases
constituants. Par contre, les questions introduites par les adverbes et les adjectifs
interrogatifs imposent des restrictions sur l’ordre des constituants, ce qui n’est
pas le cas pour celles introduites par les pronoms interrogatifs. Enfin, nous
amazighes.
59
Références Bibliographiques
Humaines.
60
Boukhris, F. 1990. Les structures interrogatives et le focus en tamazight :
Publication de l’IRCAM.
ordre des pronoms clitiques. In Berber Studies, Vol. 28, pp. 7-24. Pays-
Bas.
61
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Dryer, M. et al. (eds.). 2011. The World Atlas of Language Structures Online.
Essex.
Fès.
62
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Publication de l’IRCAM.
Orientaliste.
Oriental). Paris-Louvain.
Louvain.
63
Obenauer, H. G. 1981. Le principe des catégories vides et la syntaxe des
parler des Ait Wirra (Moyen Atlas). Thèse de Doctorat ès-Lettres, Rabat,
Penchoen, T. Etude syntaxique d’un parler berbère (Ait Frah de l’Aurès). Studi
Magrebini V, Napoli.
l’Harmattan.
Renisio, A. 1932. Etudes sur les dialectes berbères des Bni Iznassen, du Rif et
Leroux.
neumann.
64
Souifi, H. 1998. Les unités significatives de la phrase verbale simple d’un parler
berbère de : Villa san jurjo / Alhucemas ˝Ajdir˝ (Rif / Maroc Nord). Thèse
Toulouse le Mirail.
65
Table des matières
Remerciement ..................................................................................................... 1
Sommaire ............................................................................................................. 2
Liste des abréviations et symboles ..................................................................... 3
0. Introduction générale ..................................................................................... 4
66
Annexe
min (que) + - -
u (qui) + - -
mermi (quand) - + -
mayemmi/maγar (pourquoi) - + -
mamš (comment) - + -
mešḥar (combien) - + -
mani (où) - + -
aništ (de quelle taille) - + -
man (quel) - - +
ma (que/qui/quoi) + - -
Matta (quel) - - +
mani (où) - + -
maxallig (pourquoi) - + -
manimk (comment) - + -
mešta (combien) - + -
manasra (quand) - + -
67
Tableau 3 : inventaire des interrogatifs en tachelhyt (Imi n tanout)
ma (que/qui) + - -
man (quel) - - +
mani (où) - + -
maxx (pourquoi) - + -
manimk (comment) - + -
mnnaw (combien) - + -
managu (quand) - + -
68
Corpus (Extraits)
Nous présentons ici, un extrait du corpus qui était la base de notre travail.
Pour constituer le corpus de notre étude, nous avons fait appel d’abord aux
textes et aux corpus déjà existants, ensuite aux données collectés sur terrain
Le corpus comprend trois contes rifains que nous avons collectés auprès
présenté ainsi :
69
1- man disn aš iεžbn ?
lequel dans+eux toi il+plaire+partic
« Lequel d’entre eux te plait ? » (Ayt Seghrouchen)
2- ma g ižran ?
qu’est-ce+que dans il+arriver+partic
« Qu’est ce qui est arrivé ? » (Ayt Seghrouchen)
3- mani illa ?
où il+être+ac
« Où est-il ? » (Ayt Seghrouchen)
4- mani zi ikku ?
où par il+passer+ac
« Il est passé par où ? » (Ayt Seghrouchen)
5- mlmi γa irah ?
quand par il+partir+ao
« Quand est ce qu’il va partir ? » (Ayt Seghrouchen)
6- maymi as t tnnit ?
Pourquoi lui le tu+dire+ac
« Pourquoi tu le lui a dis ? » (Ayt Seghrouchen)
7- ma zi iggwd ?
quoi par il+avoir peur+ac
« De quoi il a peur ? » (Ayt Seghrouchen)
8- ma s t iwtu ?
quoi avec le il+frapper+ac
« Avec quoi il l’a frappé ? » (Ayt Seghrouchen)
9- ma x inyu ?
quoi sur il+monter+ac
« Sur quoi monte t-il ? » (Ayt Seghrouchen)
10- ma di t ižu ?
quoi dans le il+mettre+ac
« Dans quoi il l’a mit ? » (Ayt Seghrouchen)
70
comment lui le elle+passer+ac
« Comment il lui est arrivé (cet accident) ? » (Ayt Seghrouchen)
13- wi g iraḥn ?
qui dans il+partir+partic
« Qui est parti ? » (Ayt Seghrouchen)
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« Tu lui as raconté qu’est-ce-que nous avons prépare au repas
aujourd’hui ? » (Ayt-Bouyehyi)
22- is ifta ?
est-ce+que il+partir+ac
« Est-il partie ? » (Imi n tanout)
23- ma yexḍer d ?
est-ce+que il+arriver+ac ici
« Est il arrivé (ici) ? » (Ayt-Waryaghel)
26- matta šk ?
comment toi
« Comment vas-tu ? » (Ayt-Bouyehyi)
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Contes rifains
εmar aγyur ḏ εmar miγis xeddmen ag žida ṯamẓa, arkᵂssen udži, ižž n nhar iraḥ
εmar aγyur aḏ yarws, εmar miγis iraḥ aḏ d yawi refḍur, rami d yḏwer εmar
miγis, yufa εmar aγyur inγa qqaε ṯiγaṭin, yžža ižž išari, inna as εmar miγis:
maγa ṯen ṯenγiḏ ? inna as netta : ira uryeγ x ṯšežžṯ tetteγ ṯasriγwa, uša tseddaεnt
ay, neṯnint tarrant ifeẓ, maša išari lla, inna as : tseddaεnt ay uša nγiγṯent, inna as
εmar miγis i rexxu maš ḏas γa negg, min ḏas γa nini i žida ? yak aḏ anγ ṯešš,
rexdenni mšawaren žarasn, nnan aḏ awṛn s džirṯ, s minzi nettaṯ s džirṯ war twiri
qa nufa arbiε aṭṭas uša nežža ṯiγṭin aḏ eššent, wwin d aman tfaraγn tnifest, nettaṯ
tγir as qa tezzgen ašeffay, ruxenniṯ raḥen ṭṭsen, inna as: εmar miγis i εmar
aγyur :
gi rweṣt n džirṯ, iraḥ εmar miγis issudm as i εmar aγyur g qemmum ṯaneqqiṭ n
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blleε d ṯawwarṯ nni šway šway
kka netta iqerεit id, yarbut id x wεru ins, qqimen ggun, uca yenna as εmar aγyur
i εmar miγis :
kka netta yessas ṯawwarṯ, yabud ṯaẓṛut, qqimen ggun, inna as: εaweḏ a εmar
inna as: yak ḏ ššek i ḏay innan ssas ṯawwarṯ, abud ṯaẓṛut,
xeḍren γa yežž n dšar, uxa snekkan iγuyyan: "qaqaṯ ay iγraren, aženna iweṭṭa d
a ymaziγen", kkarn iwḏan n dšar nni awṛen ssin, kka εmar miγis iraḥ iksi
ṯinεašin, iks id aṭṭas n waṛṛuḍ, εmar aγyur iqqim itxezza waha, ruxenniṯ qqimen
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ṯenna asn žida: bbim-ay ṯiššin
inna as εmar miγis: qa γam ḏinni iž n ṯiššet ṯemγar udži wit γa yenγn
inna as εmar miγis: aḏ as neg ḏrus n rgaz ḏ šiḥaža n ruqiḏ uša atemmeṯ
ṯenna as nettaṯ: waxxa, kka ggin as t, ṯegg as ṯimessi ḏeg šewwaf, uša εmar miγis
ṯraḥ γar weṯmun ṯešmeḍ, kka εmar miγis inya x yižž uyis, iksi ṯinεašin nni ira
yeks id zi dšar nni, yuya γar yewḏan nnes, εmar aγyur yeqqim weḥḏes, inya x
yižž n weγyur, yugi aḏ as yuya, ikkar iqessas iḍaren, uxa yeqqim itmenḍa,
ixešš d γars ižž n yizem, inna as: min ḏay γa ṯušeḏ ašk ssiwḍeγ mani ma ṯxseḏ ?
inna as εmar aγyur: min ṯazzuḏ ? neš war γari min ḏaš γa wšeγ
inna as: aqeddin ksiṯ, issiwḍiṯ γa yewḏan ines, iqqim akisn dinni, uša tawyen
izem nni aḏ isu, qqan as a εmmi buharu, iqqar asen netta war ḏay qqarem ša a
εmmi buharu, inim-ay riy, maša εmar aγyur itettu, iqqar as a εmmi buharu, uša
yeššiṯ.
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Traduction : Amar l’imbécile et amar le malin
comme des bergers. Un jour amar le malin est parti chercher le repas, il a laissé
Amar l’imbécile seul. À son retour il a trouvé que Amar l’imbécile a tué tout le
Il lui répond : je suis monté sur l'arbre pour me reposer et manger de la caroube,
va nous manger.
Ils ont pensé de s'échapper la nuit parce qu'elle ne voit pas dans l'obscurité.
Quand ils sont rentrés elle leur dit : pourquoi vous êtes en retard ?
Ils ont répondu : nous avons trouvé beaucoup d’herbes et on a laissé les
chèvres manger, puis ils ont commencé à verser de l’eau dans un pot, elle a cru
qu’ils traient du lait. Au milieu de la nuit amar le malin commence à mettre des
fermer la porte doucement. Mais amar l’imbécile n’a pas compris il a enlevé la
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porte et il la mit sur son dos, après la marche d’une distance Amar l’imbécile a
Mais l'imbécile a remplacé la porte par la roche et il a refait la même chose, c'est
là que amar le malin lui dit de poser la roche. Ils sont arrivés à un bourg (dšar) et
ramasser de l'argent et des habilles pendant que amar l'imbécile n'a pas bougé.
Pendant qu'ils se reposaient grand-mère l'ogresse est venue, elle leur a dit : que
faites-vous ici ?
Amar le malin lui répond : nous nous sommes enfuis des voleurs.
Amar le malin lui dit : tu as de grands poux personne ne peut les tuer
Amar le malin a monté sur un cheval est parti chez sa famille, amar l'imbécile a
monté sur un âne qui n'a pas voulu marcher, il lui a coupé les sabots. Cependant,
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un lion est venu lui proposer de le transporter à condition de garder l'âne. En
route amar l'imbécile appelait le lion « oncle buharu », le lion refusait ce nom,
mais amar l'imbécile oubliait à chaque fois et continue à l'appeler comme ça,
2- uššen ḏ weγyur
ižž nhar ṯaṛwa n wuššen yenγiṯen žžuε bḏan sγuyyun x babaṯsen awyaneγ d min
γar neš umi γar yeffeγ ibḏa yeggur yeggur itwara ižž n weγyur iksi d reḥwayž
deg γažnen ibḏa iḥeṭṭaṯ iggur awarnas arami yiwḍ weγyur nni γar ižewwaren bḏa
sseḍḍaran d xas išewwaren aγi ḏ weγrum, uššen ifaḥ, yawweḥ d γa ṯaddarṯ iḍaq
d kis myarru ḏ lxennaza ixešš d γa ṯaddaṯ inna as i ṯemγarṯ nnes: ddez manaya,
umi ḏ tiwešša yekka yeqqen myarru nni ḏ lxennaza i wḍar, iffeγ d zi ṯaddarṯ iksi
d ižž isežžas ḏ ižž n ṯγašt uša yuya d γa webriḏ nni id itek weγyur ḥuma aṯ iḥḍa
ḏin, ibḏa iḥeṭṭa iḥeṭṭa ar ami d yargeb weγyur ibḏa wuššen yezzuḥuf ikked xas
weγyur
inna as: a weddi ḏay ṯaḏarešt ṯεeḏmay ṯεeḏmay, aqeš azzux aḏ uyarex war
inna as wuššen: kun hani, kseyayi kiš waha twarid ṯidarešta ṯεeḏmay.
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iksiṯ weγyur, ša amšum nni n wuššen mermi ma yuyar šway weγyur aḏ as
yekkes ṯašnift n weγrum aḏ ibḏa isekkef d aγi, uša aγyur itaša netta yefsus iqqar
isekfas min tuγa ḏin ḏ aγi iksiyyas min ša ḏin ḏ aγrum uša yarwer aγyur meskin
yiweḍ γa yšewwaren ruḥen ad sḍan maša war ufin walu γar iγažnen xwan, uša
ṭṭfent id ššaṯen ḏays aγaš aγaš aγaš armani ṯεeḏmen s weεmuḏ uša
nnan as: ṯiwešša ma anγ d ṯawyeḏ uššen nni ḏanγ yežžin s žžuε niγ atemṯeḏ
aγyur min yegga, iruḥ γar yefri n wuššen uša yegga ixf nnes yemmuṯ, ṯuššent
ṯenna as i wuššen: aqaš džirṯ a waržix ižž n ṯyaža atyeg arebbi ttamimunt
ttamesεut
ikka yssiž wuššen yufa nišan min ṯwarža ṯemγarṯ nnes ḏ ttiḏet iraγaz d i ṯemγarṯ
nnes γa bara; wišem d yežžin ḏ amimun, neš išm yewwin kta w kta
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ša armani iẓeyyar mliḥ, amšum nni n weγyur yawer zzays, uša ṯeqqar as ṯemγarṯ
iqqar as: ṭṭfex ḏeg wa iqḍud γari wa, šem ḏ tamšumt wi šem d yežžin ḏ amšum
neš i šem yuyen ktar w ktar. ṯεawḏas amar nneγnit: a εmmi zza ḥya ṭṭef ḏeg zyan
inna as: ṭṭfex ḏeg wa iqḍud γari wa, šem ḏ tamšumt wi šem d yežžin ḏ amšum
neš i šem yuyen ktar w ktar, armani ṯyeṣṣiwḍ weγyur nni γa yšewwarn bḏan
teggen xas arrisaṯ sšeḍḥent ḏini, γaṛsenas aεeddis nnan as i weγyur arriṯ manis it
iḏ ṯeksiḏ, iksiṯ id weγyur issasiṯ γa yefri yuyar uša yesmeḥ ḏays, zi sennit ṯeffeγ
d ṯuššent ṯufa γa yizan taḏfen tefγen zeg uqemmum n wuššen, ura ḏ aεeddis ṯufiṯ
yefṯeq uša ṯebḏa ṯazzu ṯisineft zi γar ṯxeyyeḍ aεeddis n wayaz nnes, ṯebḏa ṯeggur
ṯeqqaṛs
ṯruḥ γar ba yadžun ṯenna as: a ba yadžun a ba yadžun ušayi ṯisineft aḏ armex
uša ižžen yesqaḏat γar wenneγnit armani ṯiwḍ γar ba sini yušaz d ṯisineft atarem
ṯayeddit n wuššen, umi d γar ṯawweḥ ṯufiṯ immuṯ qqiemen ṯaṛwa n tuššent: a
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Traduction : Le chacal et l’âne.
Un jour les fils du chacal souffraient de faim, ils demandaient à leur père
d'aller chercher à manger. Le chacal est sorti, en train de marcher il voit un âne
qui transporte quelque chose et il le suit, jusque son arrivée chez des
bâts de l'âne. Alors, le chacal décide de fourbé l'âne, le jour suivant il a mis des
bandages sur le pied, prétend qu'il ne peut pas marcher et demande à l'âne de le
porter. En route le chacal à voler toute la nourriture que l'âne transportait. à son
arrivée l'âne était puni par les moissonneurs et charger de leur ramener le chacal
ou bien ils vont le tuer. L'âne est allé devant la caverne du chacal et fait
semblant qu'il est mort. Le chacal heureux, attache sa queue à celle de l'âne pour
le rentrer dans la caverne, à ce moment l'âne court de toute vitesse pour ramener
3- ḥemmu leḥraymi
ḥažit-kum umažit-kum sir matxaf mara ṯwaḍḍa aḏ tnaf iž n wayraz ɣar-s iž n
tammurṯ nnes qaɛ. yuṯa wenẓa bezzaf, yar d asegwas mliḥ. ixares baba s aḏ yegg
ṯwiza. Iɛarḏed iwḏan aḏ mžan. sentaren xedmen innas baba s i ɛma nnes ruḥ ɣar
ɛmar s ṯazra innas i yemmas : " a yemma ! innam baba ɣares i ifunasen
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iqarqašen ". yemma s ṯqqim ɣar ṯɣezzar, war ṯumin. iɛwaḏa s memmis, ṯegga
min das yenna. Iɛḏer ḥemmu leḥraymi ḏi ṯaddarṯ bezzaf. iḏfari ṯ baba s, isseqsa x
memmis umi yuḏef baba s isseqsa ṯamɣarṯ nnes xmi n imsaren arami tɣar s i
ifunasen qaɛ ṯṭir-as bezzaf, ixiyyeq, ixemmem aḏ yuwweṯ memmis zeg was nni
inna s : " raḥ ɛaḏ d suyṯ xwatšiš ḏ suyeṯ ɛwantiš aḏ d asen aḏ ššent". Usnit id
amya a ɛma ! i ḏ-as yenna baba s. issen ila ḏ memmis i ḏas-ent yennan aḏ ggen-t
manayenni išṯi d iž n uqabu yarezzu, yuṯa ḥemmu nnes. Inna-s ɛaweḏ: “ ruḥ
innakum baba, sšemḏeṯ marra min ṯsmunem ḏ imendi !” . ggin min ḏasen yenna
ḥemmu leḥraymi. Sšemḏen imendi nni, ṯqqim ɣar iž n tiḏrit iggi t ḏi žžib nnes.
Umi uḏfen ɣar wexxam aḏ ššen inḍar waryaz nni ṯiḏrit nni ḏi ṯmessi. Inna-s
- nsešmeḏ imendi qaɛ muḥessa ḏ iž n tidrit! Iksi d qabu n rɣas. yuṯa zay-s
ḥemmu leḥraymi išṯi qabu nni akiḏes issentar iggur ḏi refyafi… arami yufa iž n
umšan ḏ aṣebḥan iẓẓu ḏay-s akeššuḏ nni, inna-s : ṯiwešša aḏ d kkex ssa ixessa aḏ
šafeɣ ṯuṛuḏ ṯazarṯ" ṯiwešša nnes, ikk-d senni yufi ṯ yuṛu aṭṭas x warṯu issentar
iqqar: iwa ešš. hay hay hay ṯazarṯ n ḥemmu leḥraymi ṯmuzrešt I ṯqemmumt inu
qurriɛ I žida mu šeppuš iwa ešš, hayhay ṯazarṯ n ḥemmu lehraymi arami I senni
tekka ḥenna ṯamẓa. - ha ḥemmu ha ṯsa inu, ušay šway n tazarṯ ! a ḥemmu, a
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memmi ḥennu, ušay t id zi ṯfust nnes n ḥenni. Issiɣ as fus nnes. žida ṯamẓa ṯeṭfi ṯ
mliḥ, tẓiyar xa-s ṯenna-s: - war tfetreḏ zeg fus inu. ṯeksi ṯ ḏi ṯxanšet arami uḏen
ɣar iɣzar, inna-s ḥemmu lehraymi. - a ḥenna! Ma war teggeḏ ruḏu aḏ tezzadžeḏ
? - ass a war ḏay-s bu ṯzatšiṯ? ṯuwwi ṯ akiḏes ɣar ṯaddarṯ ṯenasen t I yessis: -
xezzan n zbib ḏ teɣyatš ḥma aḏ iṣṣeḥ ḥemmu, ḥuma aḏ ṯ ṯeššent, ɛḏan wessan,
ḥemmu iṣeḥ, ṯenna ṯemẓa I yessis: - ṯexḏer rweqt n mašša. Neš aḏ raḥeɣ aḏ
aḏ šeḏḥeɣ šway žžentayi aḏ irareɣ aḏ neḍweɣ, yuri sennež uxezzam imendi, igga
sent yegg ṯaferyunt qaɛ . kur išten ṯarezzu aḏ tegg ḏ tamezwarut. Innasent
ukembuš. ṯuri wis sin ṯenna-as : - min ḏas ṯeggiḏ i utešma ? Inna-as: - arzuɣ aḏ-
as ṯaɣ mliḥ iɣarṣ-as raḏ ḏ nettaṯ. Amya, iɣasa-sent qaɛ . arami ḏ tusa žida ṯamẓa,
inna-as : - i hya žida ! usin d išeffan šṯin yessi-m, awreɣ weḥḏi war ḏay iẓri ḥedd
rexdenni issentar ḥemmu leḥraymi ittet ṯammemt. ṯenna-as ṯemẓa : - mana yenni
a ḥemmu min tetteḏ ? - aẓem aqemmum a žida ! ṯaẓem aqemmum nnes, yuša-as
ižen ureṭṭim n ṯamment. ṯenna-as : - azzuɣ aḏ ḏay ṯaniḏ šway zi ṯammemt nni .
iwša-s areṭṭim neɣni , inna-s : - mara ṯexseḏ aḏ am ušeɣ aṭṭas, azem aqemmum
inem mliḥ. - waxxa. ṯazem aqemmum nnes arami I ḏas d ḏhan waḏan. Išṯi d
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ḥemmu leḥraymi iž n uṣfeḏ n tmessi, itšatay-as arami yewweḏ ɣar uɛeddis n
ṭemẓa. yuyar ḥemmu. Ha neš kkiɣ d ssa ḏ ssa ufiɣ iž n ṯyuya n tsira snuffareɣ-t
garçon qui s'appelait ḥemmu leḥraymi (ḥemmu le rusé), il avait des vaches
tacheté. Lors d'une bonne saison, il a appelé les gens à travailler chez lui pour
leurs d'égorger les poules tachetées et que les femmes préparent le pain ».
ḥemmu leḥraymi est allé en vitesse et dit à sa mère : « maman ! Mon père te dit
d'égorger les vaches tachetées ». La mère n'a pas cru ce qu'elle entendait, mais
après l'insistance de son fils elle a fait ce qu'il lui a dit. Face à cette situation le
père dit à son fils : « va inviter tes tentes chez nous pour manger ». Après
quelque temps les femmes sont venues leurs bouches qui coulent de sang, le
père s'est rendu compte que c'est son fils qui a fait cela. Une autre fois le père dit
est allé leur dire : mon père vous dit de bruler toute la moisson. C'est ici que le
Dans son chemin ḥemmu leḥraymi trouve un très bel endroit où il a planté un
bâton en lui disant : « demain il faut que tue me fait naitre des figues ». Le
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commence à dire : « aller manger, les figues de ḥemmu leḥraymi les plus mûres
pour moi les moins mûres pour les voisins ». Un moment l'ogresse est passé, elle
attrape ḥemmu leḥraymi, le ramène chez elle et demande à ses filles de l'égorger
pendant quelle est partie inviter sa soeur. ḥemmu leḥraymi utilise sa ruse et
réussie à tuer les filles de l'ogresse, après son retour il lui dit : « les voleurs ont
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