Il y a eu la naissance du capitalisme. Ce qui nous montre que nous sommes dans la modernité est le
syndicalisme, qui est naît du salariat et de l’industrialisation. Au plan sociétal, l’industrialisation cause
une certaine urbanisation car il y a eu l’exode rural. Il y a donc l’émergence de la classe ouvrière. Au
niveau du plan politique, nous voyons naître la démocratie.
Tous ces changements font comprendre aux populations que nous sommes dans un monde
immuable. C’est à ce moment-là que les médias arrivent, ils vont montrer qu’il y a beaucoup de
changements (surtout après les grandes guerres) et ce qui va causer cette ignorance des études de
communication médiatique.
On est dans des sociétés où tout le monde a besoin des autres (division du travail). Mais une société
atomisée également, il y a une perte du lien social. Nous voyons apparaître une société de masse qui
se caractérise par une disparition du groupe primaire. Ce qui va remplacer le groupe primaire, ce
sont les grandes institutions bureaucratiques (l’école, l’armée, l’état civil, le syndicat, …). On va
socialiser via les institutions. On passe donc dans une logique d’échange, de contrat, nous sommes
dans les liaisons conventionnelles.
SIMMEL : nous sommes dans des relations fonctionnelles et comptables.
La presse est naît par le fait que les individus souhaitent avoir des nouvelles du monde, des autres
individus. Et donc apparaissent les moyens de communication de masse. A l’époque, c’est la presse,
les télégraphes et les transports.
Les gens deviennent inconnus les uns aux autres. Il y a une disparition des croyances collectives, sans
que quoi que ce soit ne les remplace.
La presse à grand tirage apparaît (2ème partie du XIXème siècle). Les pères fondateurs déposent les
bases dont les sociologues vont se servir. Ils disent que le seul moyen d’apporter du lien social, pour
montrer que la société soit visible, se sont les médias de masse car il y a la presse affinitaire. Cette
presse permet de partager des opinions, des images du monde, des représentations sociales. Sans la
presse, les opinions, les images du monde et les représentations resteraient dans la sphère privée.
Le développement des médias est nécessaire car ils ont une fonctionnalité sociale, selon les pères
fondateurs. C’est une évolution des modes de sociabilité, et également une évolution du contrôle
social. Ces évolutions vont déboucher sur une réflexion sur la propagande, au moment de la
Première Guerre mondiale.
1 – Approche sociologique :
Les sociologues posent des bases sur les relations entre les Hommes, avec les médias.
Le monde ne dépend plus d’un ordre divin. Mais l’ordre du monde est le produit des relations
qu’entretiennent les Hommes.
Le réel social se manifeste par la famille, par l’armée, mais aussi par le diplôme, les moyens de
transport … Les manifestations de ce réel social se font par les relations de pouvoir, par des relations
de sens. Ces relations unissent les sociétés. Mais ça la divise également.
DURKHEIM : les faits sociaux existent en soi. Il dit qu’il faut étudier les faits sociaux comme des
choses, comme des objets.
Selon ces sociologues, c’est qu’il y a une construction sociale de la réalité (= constructiviste).
MARX montre que les groupes sociaux sont construit par les conflits (= luttes des classes). Et il
montre que ce conflit ne se limite pas qu’aux intérêts matériels, ce n’est pas seulement une
domination matérielle. Il montre que les idées, que les représentations, les images que nous utilisons
expriment notre point de vue structuré sur le monde (= des idéologies), mais elles l’imposent aussi
(on a aussi un conflit d’idéologie). Il montre que les dominants économiquement imposent aussi
leurs idéologies aux dominés.
Les individus, qui sont dans un groupe social cohérent et qui sont au même niveau économique,
partagent les mêmes idéologies.
Les prolétaires sont exploités économiquement et on détruit chez eux la possibilité de se créer leurs
propres idéologies (le corporatisme). Dans cette mesure, on leur impose les idéologies des
dominants. C’est ce que MARCUSE appelle l’aliénation.
DURKHEIM est un socialiste (de l’époque) républicain qui fait le point sur le consensus, sur
l’intégration sociale. Il dit que c’est indispensable d’intégrer socialement sinon cela cause le désordre
moral. Il y a une nécessité d’un apprentissage des normes sociales, une intériorisation des normes,
qui nous façonne en tant qu’êtres sociaux. Il dit que nous n’avons pas que des désirs égoïstes, « Les
institutions nous obligent et nous les aimons » : c’est contraignant mais nous y allons.
Les classifications religieuses ou laïques sont des cadres d’interprétation de la réalité. Et traduisent
des imaginaires sociaux, des consciences collectives et nous font appartenir à une société.
WEBER est un libéral. Et pour lui l’action sociale est dotée de sens. Il s’intéresse au caractère
intentionnel des actions. Il y a l’action rationnelle en finalité (un objectif à la fin – accorde des
moyens pour atteindre un but). Ou l’action rationnelle en valeur (lié aux croyances). Ou l’action
rationnelle affective (lié à des sentiments, à des émotions). Ou l’action rationnelle en tradition (les
coutumes, la routine, les habitudes).
Il dit que qu’il y a la théorie des trois dominations. A savoir que pour lui, les comportements sociaux
peuvent être divisés en 3 ordres (en fonction de la motivation pour obéir). Si on obéit à des
injonctions, c’est qu’on estime qu’elles sont légitimes. Les 3 ordres de légitimité : la légitimité sociale
rationnelle (la croyance en la légalité, pas de remise en cause du règlement), la légitimité
traditionnelle (on lie l’obéissance au passé) et la légitimité charismatique (fondée sur le caractère
exceptionnel).
Pour comprendre la communication, il faut se poser la question des relations humaines, des relations
sociales.
Obéir à un ordre s’est se soumettre à une autorité, à un point de vue sur le monde.
1. 2 – Et les médias ? :
Les sociologues cherchent une définition de la modernité et c’est pour cela qui se sont tournés vers
les médias. Ce qui les intéresse c’est qu’elle est loin des individus, qu’elle est sophistiquée et qu’elle
est de masse.
DURKHEIM, Le Suicide : il montre qu’on accusait à l’époque les médias d’être à l’origine des suicides.
Il montre que les journaux se développaient mais que les suicides ne se développaient pas dans les
mêmes proportions. Donc il montre que le suicide s’explique par le milieu social, les modes de vie. Il
montre qu’il n’y a pas d’influence des médias sur les suicides.
Alexis de TOCQUEVILLE : il théorise la notion d’opinion publique. Il pose les fondements de la société
moderne. Pour lui, la démocratie se caractérise par la participation de tous aux affaires publiques,
une possibilité de mobilité sociale (abolition des privilèges). Dans ce contexte politique, il y a un
contexte favorable au développement des médias. Les journaux sont inhérents de la démocratie. Elle
donne à chacun le droit de gouverner, mais elle donne à chacun la possibilité de choisir ses opinions.
Il dit que la presse est une instance de médiation. Il faut qu’il y ait une liberté de la presse (corrélative
de la souveraineté du peuple).
Il dit que la presse a un pouvoir exorbitant dans la démocratie. La presse est un relai de médiation.
C’est un outil de pouvoir, comme un outil de contre-pouvoir.
Les médias permettent de lutter contre les effets pervers de la démocratie (c’est l’apathie, le
désinvestissement de la sphère publique = nouvelles formes de despotisme). C’est un repli dans la
sphère personnelle car l’individu est autonome, il y a une dégradation du lien social, un
individualisme montant. La presse va aider à recréer cette sociabilité disparue. Elle va créer des
références communes, tout en laissant les gens œuvrer comme bon leur semble.
Il y a 3 grandes fonctions :
Garantir la liberté, en mettant à nu les ressorts secrets de la politique
Maintenir la communauté, en fournissant des règles communes aux citoyens
Rendre possible et rapide une action concertée
Il faut retenir que la presse est un médiateur de l’espace public, mais également un acteur de
l’espace public, de la démocratie.
Il dit que la démocratie mène à une atomisation des idées, chacun peut penser ce qu’il veut et peut
le dire. Et en même temps, il y a un conformisme puissant, c’est l’égalisation des conditions, les
individus se sentent plus proches et pensent la même chose. On a donc un besoin psychique de se
reposer sur des opinions communes, de faire confiance.
Les journaux confortent les opinions publiques, ils ne les créent pas. Ils sont un intermédiaire. Ils
représentent la diversité des opinions et ils enracinent le consensus.
La presse est adaptée à chaque pays. Vu que les journaux sont indépendants, ils peuvent être
amenés à prôner n’importe quoi. Mais cela ne remet pas en question les apports fondamentaux de la
presse à la démocratie. Il ne faut pas abuser de la liberté d’expression. Il faut se méfier des abus de
liberté d’expression que peuvent faire certains journalistes.
Le manque d’objectivité, de regard critique ne se soigne pas par la réduction au silence. Donc, on va
accentuer le pluralisme.
2 – Approche psychologique :
Les moyens de communications, au sens large (journaux, presse, moyens de transports) sont
omniprésents. Ils rapprochent les individus, donc les uniformisent. De plus, ils dirigent les opinions et
transforment les esprits individuels en esprits de masse. On est dans une société inquiète, il y a un
accroissement des crimes, il y a de la pauvreté, et on voit le développement des journaux populaires.
Cela affole les élites. Les élites du XIXème siècle commencent à avoir un réel sentiment de peur.
C’est là qu’apparaît la notion d’opinion collective. Et c’est à partir de ce moment que la capacité à se
faire manipuler s’est développée. Les médias sont vus comme des agents de manipulation, de
suggestion.
La foule est très crédule, sans esprit critique. Cela nous emmène à la foule des leaders, des meneurs.
Les meneurs syndicaux sont des hommes énergique, à forte volonté, mais qui sont que momentanés
(brave, hardi, violent).
Les meneurs sont des hommes à volonté forte et durable, intelligents, avec une volonté persistante,
une faculté rare et puissante qui font plier les autres. Ils ont une personnalité charismatique, ce sont
des gens nés de prestige. Le pouvoir est important et durable. Ils ont un sens inné de la psychologie
des foules. Ce sont des gens qui savent manipuler et impressionner. LE BON dit que faire pression sur
les foules, c’est l’art de gouverner.
La sloganisation est importante dans les discours des meneurs. La répétition et la contagion des idées
est importante pour les meneurs. Pour que les idées se propagent, il parle de la « contagion des
idées », il faut être dans une situation d’imitation des autres : c’est quand les individus se contactent,
qu’ils se contaminent. Les humains sont manipulables par leurs pulsions. Pour prendre la foule en
main, il faut simplement utiliser des moyens de persuasion. La publicité y participe, par exemple. Il y
a une forte présence de la presse, par la publicité justement. Ce n’est qu’un travail supplémentaire,
ou complémentaire, du pouvoir de la foule. On a une forme d’inversion. La presse est prête à
n’importe quoi pour ne pas perdre la foule, pour ne pas perdre son lectorat.
2. 2 – La notion de public :
Il avait une approche très psychologique. Gabriel TORDE était un magistrat. Il a d’abord versé dans la
psychologie, puis dans la sociologie. Il était dans l’empirisme.
La conversation (1899) : c’est un programme sur la population de masse. Il a inventé avant l’heure le
Two step flow. Il rejette l’influence directe et autoritaire de la presse. Il dit que le public est actif, et
que les journaux sont comparables aux menus des restaurants. Les journaux animent les
conversations.
Il sort en 1901 L’opinion et la foule. Chaque société correspond à un agrégat social qui associe un
type de sociabilité.
Les agrégats sociaux ne sont pas des foules, mais des publics. Avec la société moderne, les journaux
nous donnent des menus conversationnels.
Le public est une foule dispersée : lecteur des journaux. C’est une communauté uniquement
spirituelle. C’est la cohésion, et elle est purement mentale. Le public est réfléchi, plus sceptique, plus
cultivé. Le public se forme sans que les individus soient en contact.
La cohésion d’un public repose sur le sentiment de faire partie du même public, d’avoir les mêmes
certitudes, les mêmes opinions, les mêmes sentiments. Les individus sont séparés, mais tellement
proches socialement.
Les théories de TORDE vont à l’encontre des autres chercheurs, de ses « camarades ».
L’opinion publique, pour lui, a un rôle majeur dans les sociétés démocratiques, c’est une force sociale
capable d’agir sur l’ordre politique. Elles peuvent orienter les orientations du gouvernement.
C’est la presse qui permet de construire les opinions : c’est la force de la presse dans la démocratie. Il
y a deux niveaux :
Macrosocial : la presse indépendante, critique, autonome. Il voit la presse comme chien de
garde du gouvernement. La presse fournie les programmes du gouvernement.
Microsocial : le menu de conversation de la presse. C’est quand la presse parle des
problèmes sociaux …
Rôle social et politique de la presse : unifier les conversations, remplir les conversations de la
journée, diffusion de l’actualité, témoignage, les opinions (rend impossible la démocratie).
Le rôle social de la presse est moindre dans ce qu’elle offre, par rapport à ce qu’elle permet.
L’actualité est moins importante dans son contenu que de ce qu’elle fait partager.
Les diffusions des informations ne se font pas en toute subjectivité. Quelles informations va-t-on
choisir ? Quel angle va-t-on donner aux informations ? Comment hiérarchise-t-on ? Qu’est-ce que
l’on met en une ? On appelle cette démarche l’agenda-setting : ce qu’il faut penser et à quoi il faut
penser.
La différence de l’agenda-setting, c’est qu’il y a une co-construction de l’information. Le public écoute
de façon très diversifiée les agendas.
Le pouvoir que peut exercer le journaliste est moindre que celui du leader, mais c’est une influence
profonde, durable et plus subtile.
Il a un esprit critique. Il peut faire changer les lois, par la force de ses opinions. Il peut faire tomber
les journalistes. Le contenu fait de nombreuses conversations : « t’as vu dans le journal ? », « t’as vu
dans aux informations ? » …
Les journaux alimentent les conversations, mais ce sont les conversations qui alimentent les
opinions, qui forgent les opinions. La somme des opinions individuelles créée l’opinion sociale. C’est
dans la conversation que les idées se cimentent, se construisent, se propagent. La presse sert à
diffuser l’actualité.
Le face à face est plus influant que les médias. On parle de réception secondaire : analyse de ce qui
est écrit dans les journaux.
L’opinion sociale : ensemble d’idées relatives aux problèmes d’actualité exprimé en public.
De nos jours, nous avons les nouvelles technologies, les réseaux sociaux, pour exprimer nos opinions.
L’opinion est reliée à la parole publique.
3 – Absence de relais :
En conclusion, il y a une absence de relais de cette théorie. Très tôt, les chercheurs ont perçu des
choses importantes, et pourtant cette tradition européenne a disparu.
Les grands médias électroniques sont apparus très tard en Europe. En Europe, il y a le monopole
public : modèle des médias types services publics. Le modèle aux Etats-Unis était électronique et
privé. De plus, la guerre a décimé beaucoup de chercheurs. Le grand problème, c’est qu’il y avait une
faible reconnaissance scientifique et sociale. En Europe, on a du mépris pour les médias. Il y a un
regard paternaliste sur les classes populaires, un profond pessimisme, une perte de repère. Il y a
souvent une pensée réactionnaire, conservatrice. Une vraie sous-estimation de l’importance et de la
modernité de la communication. Les européens ont retenu que du pessimiste.
Chapitre 2 – Les courants américains :
1 – Le pragmatisme :
Serge PROULX :
Il a effectué une recherche un peu décalée sur la recherche française. Il a porté un regard plus
constructif sur les médias de masse.
Cette nostalgie n’a pas porté de coup d’arrêt dans la recherche, dans l’innovation ou le progrès
technique. Il n’y a pas de remise en cause de la démocratie en Amérique.
DEWEY, au départ, était un éducateur. En matière éducative, on n’est pas dans une transmission de
savoir, mais dans le fait de s’approprier les connaissances, les expériences et les mettre en
comparaison sur le terrain. Il n’y a pas de connaissances universelles.
L’individu est un animal socialisé. L’outil collectif de cette socialisation est le langage. Ce langage sert
à l’individu à se connaître comme objet.
Le monde n’existe qu’à travers les interprétations que les Hommes en font. Le monde est tributaire
sur le regard qu’on porte dessus.
MEAD dit que la communication s’appuie sur la réflexivité : capacité à avoir le regard sur soi-même.
C’est un processus communicationnel. Quelle image de moi est-ce que je projette ?
« Les idées ne sont pas vraies ou fausses, les idées sont utiles. »
Pour JAMES, ce qui est vrai est utile et ce qui est utile est vrai. Pour lui, l’utilité est plus importante
que la véracité. Les idées servent à quoi ? C’est une recherche très développementale. Les idées sont
créées par le cerveau, pour résoudre des problèmes. Tant qu’elles sont adaptées, on les conserve, et
on les travaille.
Nos idées sont des croyances, plus ou moins fonctionnelles, et elles sont relatives à l’efficacité à la
relation. Il y a des conséquences politique, morale et éducative.
Les individus sont sociaux, les conséquences de leurs actions sont immergées au sein d’une trame
sociale. Nos actions ont des conséquences sur la société. Cette idée de conception vient de PEIRCE.
« Considérer quels sont les effets pratiques que nous pensons pouvoir être le produit par l’objet de
notre conception. La conception de tous ces effets est la conception complète de l’objet. » - PEIRCE
Il nous explique que concevoir les choses, c’est concevoir les conséquences des choses. C’est se
demander quelles vont être les conséquences de mes idées.
La valeur de l’action est mesurable à l’une de ses conséquences. C’est une question de
conséquences.
Les européens disent que c’est une théorie qui ne s’intéresse qu’à la valeur pratique des idées.
On est plutôt dans une méthode où il y a : des manières d’envisager les choses, des esprits de
laboratoires, des esprits d’expérimentalistes. On est dans l’idée de mise en épreuve des idées
(publiquement). C’est une philosophie qui se confronte aux problèmes concrets posés par cette
société nouvelle.
1. 1 – L’interaction :
MEAD (1863-1939) :
C’est la personne qui a contribué à combler le faussé entre la psychologie et la sociologie.
L’expérience individuelle vient du fait que vous êtes un individu socialement situé. Les idées viennent
du système de communication entre les individus, et c’est à l’origine de l’ordre social. Ce lien entre
les individus permet de construit le lien social. Il n’y a pas de conscience de soi en-dehors de la
société. Il n’y a pas de SELF. Il n’y a pas de communication en-dehors de la société. La société est une
structure qui s’établie de manière dynamique.
C’est une idée que MEAD reprend à COOLEY (1824-1929 : inventeur de la notion de groupe primaire).
Gestes significatifs (gestes qui ont un sens, où on peut attribuer une valeur) : ils caractérisent, la
plupart, les valeurs humaines. Nous imaginons la réponse que l’on peut attendre de l’autre. Par
exemple : faire un CV est un acte de communication. On définit notre rôle, le rôle qui sera le nôtre
(rôle social).
C’est un concept très important, dans la psychologie sociale.
La socialisation nous aide à nous construire en tant qu’individu, c’est pour cela que nous avons
besoin d’être un groupe lorsque nous sommes jeunes, lorsque nous sommes adolescents.
Quand on a un système d’échange très règlementé, structuré, on est capable d’avoir une
représentation globale du jeu de l’autre.
1. 2 – La notion de public :
On a une activité, on en perçoit les conséquences et on réoriente sa conduite, pour résoudre son
problème, afin que les conséquences soient positives.
Les transactions ont des conséquences positives ou négatives, qui peuvent affecter directement les
gens qui y participent ou indirectement les gens qui n’y travaillent pas, mais qui vont être touchés
par ricochet. Ces gens-là vont devoir prévoir les conséquences et mettre en place des mesures pour
anticiper.
Un public, c’est l’ensemble de tous ceux qui sont affectés par les conséquences des transactions, au
point de juger nécessaire de veiller systématiquement à ces conséquences. Une fonction de contrôle,
de critique, de pouvoir, mais par-delà c’est un rôle actif parce qu’un public c’est celui qui identifie le
problème.
Le premier rôle du public est d’identifier le problème. Ensuite, le public conçoit et met en place des
solutions.
Le problème du public est que c’est une société moderne qui se compte de plusieurs collectivités. On
ne nait pas public, on le devient. Il émerge quand il y a prise de conscience du problème.
Le travail de constitution du public n’est jamais achevé. Nous avons que des clôtures provisoires. Il y
a toujours des problèmes qui émergent. On est ici sur l’importance du discours et le public se
rapporte sur l’expérience collective.
Les comportements humains reposent sur des influences sociales et surtout sur la manière dont
l’homme les comprend.
La nature du social n’est pas dans les choses, le social est dans les relations, il relève des interactions.
Il se fait par les conduites personnelles et les choses extérieures.
La démocratie c’est l’art de gérer les comportements, les intérêts individuels, en acceptant le
pluralisme.
Pour cet auteur, le régime politique de la démocratie est expérimental car on la met à l’épreuve
constamment.
Selon DEWEY, la révolution russe était un laboratoire d’expérimentation. Et quand Staline est devenu
le chef, ça a été la fin de l’esprit de laboratoire.
Et il dit que les grands capitaines des industries suivent les mêmes exemples que les grands
dirigeants politiques.
On est dans une idée que la communauté locale va pouvoir petit à petit s’élargir, ce qui permettrait
de construire une démocratie sur le territoire : une démocratie psychique.
DEWEY : si la communication entre les Hommes était parfaite, la démocratie serait parfaite. C’est en
quelque sorte une utopie communicationnelle.
C. H. COOLEY (1864-1929) :
C’est l’inventeur du « groupe primaire », est issu de l’Ecole de Chicago. C’est le premier à intégrer
dans la communication les interactions individuelles.
Il entrevoit dans la révolution de la communication les réseaux ferroviaire, les routes, les postes … Il
voit le moyen de créer une extension de ce groupe primaire : créer une communauté secondaire.
Mais ce qui l’intéresse, c’est l’idée que les moyens de communication permettent la démultiplication
des contacts entre les Hommes. On peut voir que ces nouveaux moyens technologiques vont
permettent d’étendre la démocratie. On voit que c’est un remède aux pathologies modernes (par
exemple, l’ignorance).
La démocratie moderne est une relation entre le groupe primaire, le public et les institutions. Grâce
aux médias, lorsqu’on est dans le groupe primaire, c’est les médias qui nous ouvrent au monde
extérieur, qui nous poussent à devenir un public et à défendre notre démocratie.
On peut voir qu’aux USA, la question de masse est une idée de pluralisme. Ces médias sont
imparfaits mais nécessaires.
2 – L’Ecole de Chicago :
R. E. PARK (1864-1944) :
C’était un blanc qui défendait les droits des noirs. A cette époque, c’est extrêmement choquant, au
vue des discriminations raciales et du racisme.
Il rentre à l’université de Chicago en 1913, car il est fasciné par la complexité et la diversité urbaine.
W. THOMAS est l’auteur du principe de Thomas. Et il dit que peu importe que les situations réelles
ou non, à partir du moment que les individus pensent qu’elles sont réelles, ils vont en subir les
conséquences.
PARK dit que ce processus de désorganisation sociale va être rééquilibré par une réorganisation. A
chaque fois qu’une nouvelle communauté arrive, il y a une désorganisation sociale, mais la société se
réorganise après.
Il va donc parler d’écologie urbaine.
L’écologie est la science des rapports entre l’environnement et les humains. Il y a des effets
réciproques entre les individus et l’environnement urbain.
Dès avant la Première Guerre mondiale, ils ont mis en place une méthodologie de sociologie
empirique. Cette école de pensées est une école qui se base sur les recherches sur le terrain.
Derrière cette idée de méthodologie, c’est l’observation objective, avec une idée que c’est une
science qui doit être utile.
PARK travaille sur les phénomènes de délinquance, où il va effectuer un travail empirique basé sur la
désorganisation sociale et la réorganisation de la société.
Il montre que tous ces phénomènes complexes affectent les attitudes individuelles et les modes de
vie, tout autant que les espaces urbains.
Cette ville est un observatoire des relations sociales et des attitudes individuelles.
PARK s’est intéressé aux trajectoires sociales, aux trajectoires résidentielles des émigrants, à la
délinquance juvénile, aux marginaux, aux sans-logis, aux modes de vie associatifs, au contrôle social,
au pouvoir local, aux ghettos, aux familles noires, aux prostituées.
La grande ville est perçue en perpétuelle évolution. Elle se définit par une société hétérogène, par
des espaces sectorisés.
Il conçoit son travail comme une continuité de son travail de journaliste. Il aime aller sur le terrain. Il
se demande comment s’organisent ces petites communautés, ou comment s’organisent les relations
des individus vivants dans ces communautés.
Il veut saisir la complexité des rapports entre les individus, dans un environnement matériel et un
environnement humain.
La ville a un système institutionnel. La ville n’a pas de culture unitaire, ce qui est différent des petites
sociétés. On n’est pas sur une culture unitaire qui s’impose à tous, mais plutôt sur un modèle de
mosaïque de cultures. La ville permet la diversification, y compris les comportements déviants (dans
certains groupes : le Voging = les travesties qui recopient les mannequins du magazine Vogue).
Les anciennes cultures, les anciennes pratiques culturelles sont réutilisées pour créer ce nouvel
environnement.
Dans ce contexte, il y a une nouvelle image qui naît : le marginal. Ce marginal est un individu hybride
qui est tiraillé entre deux systèmes culturels (sa culture d’origine et celle d’accueil). Il est déraciné, il
parle d’un « moi » moderne qui est divisé. C’est une personne ambivalente (il ne se sent pas tout à
fait appartenir à sa terre d’origine, et pas tout à fait à sa culture d’accueil). Il est porteur d’évolution
sociétale.
C’est le premier (PARK) à dire : la notion de différence raciale, n’est qu’une construction collective. Il
montre que c’est la manière qu’on définit la situation sociale qui crée des conséquences.
PARK travaille sur une véritable sociologie de la presse, de la division du travail dans le journalisme,
les valeurs des journalismes et leurs rapports.
Il montre que la presse est un processus historique. La presse a permis la mise en œuvre d’un ordre
politique spécifique : la démocratie.
Il dit que le journal doit créer le consensus mais il doit être aussi le lieu du conflit. Ça doit être le lieu
du débat, du pluralisme. Le débat est encadré par des normes sociales.
Il a fait une enquête sur les émigrés polonais. Il dit que les étrangers lisent les journaux écrits en
anglais, alors qu’ils ne comprennent rien. Mais pourquoi le font-ils ? C’est pour s’ouvrir à la société
dans laquelle ils arrivent. La presse a une fonction d’intégration, d’assimilation.
Cette communication de masse où s’exercent les conflits encadrés par les normes : le conflit n’est pas
un accident, c’est l’essence même d’une société. A partir du moment où on fait cohabiter des
individus de cultures différentes, il va y avoir des conflits.
Avec PARK, on est dans une sociologie américaine qui intègre la normativité politique et les
différences culturelles.
En conclusion :
La communication n’est pas la reproduction de la réalité, mais un instrument pour traiter celle-ci. Des
racines du pragmatisme, qui ont souvent été critiquées. On critique une faible attention portée aux
inégalités sociales. On lui reproche son darwinisme social. On leur reproche d’être des penseurs
capitalistes, alors que ce sont des gens qui sont pour l’expérimentation, alors qu’ils critiquent les
grandes industries.
Le pragmatisme est le premier courant américain, mais qui n’a pas eu beaucoup d’impact sur les
sociétés européennes. Ce sont des penseurs qui se sont intéressés aux inégalités sociales, à la
stabilisation communautaire. L’idée que la société n’existe que par la transmission, la
communication.
1 – Contexte :
Dans les années 1940, il y a une importante préoccupation militaire. Il y a deux points qui vont
marquer le monde de la communication: la propagande et les infrastructures de la communication.
Claude SHANNON (1916-2001) est un chercheur intégré au Bell Labs (société de télécom). C’est un
mathématicien et électricien (électronicien aujourd’hui). Il a travaillé sur la cryptographie (c’est l’art
du codage). Les travaux qui l’ont inspiré sont ceux de W. WIENER.
A la fin des années 1940, leur mission est d’améliorer les performances du télégraphe. En gros, ils
souhaitent accélérer la vitesse de transmission du message, diminuer les pertes au cours de la
transmission, et puis de mesurer la quantité d’information émise, transmise et reçue.
En 1948, il propose la théorie mathématique de l’information. Cette théorie est importante car elle
est la première théorisation sur le codage, sur la transmission et la dégradation du signal.
Il imagine un système de codage logique, qui permet de recoder avec exactitude le message qui a été
émis. Ce codage est suffisamment performant : il permet d’accroitre le nombre de messages par
ligne, et il protège le message contre la dégradation du message.
2 – Le schéma :
Le schéma de Shannon :
C’est une théorie qui s’intéresse à la forme et à la transmission, et non pas au message, à la
signification du message.
Le signal ne peut être étudié qu’en relation avec le système qui le transmet. Et ce système intervient
sur le signal de deux façons : il le traite et les intermédiaires techniques détériorent le signal.
On appelle cette étude l’étude du canal bruyant. Le bruit est le facteur qui dégrade l’information.
C’est une perturbation aléatoire (on ne sait pas où elle va intervenir) et indésirable.
Cette information subit des disfonctionnements. Ces disfonctionnements peuvent être physiques
(contre la voie) ou des agressions logiques (lors du codage ou du décodage des bruits
sémantiques).
Tout le travail est de trouver un codage qui permette d’éliminer un maximum les problèmes de bruit.
3 – L’entropie :
Le but est d’annuler l’entropie. L’entropie est ce que le bruit provoque. Le but est de passer de
l’entropie à l’information.
L’entropie est le contraire de l’information. C’est la tendance naturelle à détruire ce qui est ordonné
et à précipiter la dégradation biologique.
Cette entropie a été appliquée à la société. Cette idée que l’entropie est le désordre social.
L’information va pouvoir lutter contre l’entropie.
L’entropie est la mesure de notre méconnaissance, c’est la mesure du désordre, assimilable au
manque d’information.
L’entropie est aussi la mesure du degré de complexité d’un système. Plus un système est complexe
(un grand nombre d’éléments), plus sa quantité d’information est grande. Et donc il est plus
improbable de la reconstituer sur le hasard.
3. 1 – L’information :
L’information est une chaîne de signes insensés. Ces signes n’ont pas de sens mais ils ont une valeur
(ce qui les différencient les uns des autres). Dans la théorie de l’information, ce qu’on appelle la
rareté relative.
Plus la probabilité d’apparition est faible, plus le signal apporte de l’information.
info(h) = f(1/p)
L’information est l’inverse de la probabilité du message. Une réponse fortement attendue ne fournit
pas d’information.
Shannon utilise la théorie d’HARTLEY (information au niveau mathématique). La création d‘une unité
de mesure de l’information : bit.
La mesure s’est le nombre de questions binaires (P ou non P). C’est le nombre de questions
nécessaires pour dissiper toutes ambiguïtés sur un événement.
Ce qui est intéressant c’est que ce que l’on connaît ne nous apport pas d’information. Bien distinguer
information, savoir et connaissance.
3. 2 – La redondance :
La redondance = c’est une répétition de l’information, pour être sûr que le récepteur ait bien reçu
l’information (si ce n’est pas la première fois, ça sera la seconde fois).
Cette répétition est répétée sur divers unités. C’est plus de la répétition que de la reformulation.
Exemple de redondance : sur la route, les panneaux de circulation, les feux tricolores …
La redondance lutte contre la perte qualitative, mais du coup on alourdie le message (perte de
qualité quantitative).
SHANON a cherché un juste équilibre entre les caractéristiques qualitatives et quantitatives.
Il ne faut pas perdre de vue que c’est une métaphore. C’est un point de vue d’ingénieur.
Il sert surtout pour faire une comparaison d’efficacité des canaux. Les humains sont trop complexes,
du coup, on ne peut pas appliquer ce schéma sur les humains.
Chapitre 4 – La cybernétique :
On est dans un contexte de guerre, aux USA. On est dans une société moderne, qui va permettre
l’essor du progrès, et en particulier des techniques de communication.
STEINER appelle cette période la « guerre de Trente ans », il dit également que c’est une rupture
éthique.
1917
Cette période est très pessimiste. La société américaine est très sensible à cela. Il ne faut pas oublier
la vague d’antisémitisme aux USA.
Après avoir violemment critiqué l’industrie de guerre, on va les utiliser. On perçoit cette idée que
peut-être la barbarie est présente partout, au cœur de toutes les idéologies (également dans le
communisme).
Cette idéologie libérale se sent fragilisée car on a vu les méfaits de la propagande en Allemagne. Et
on se dit que l’on n’est plus protégé malgré l’éloignement (bombe nucléaire).
Certains pensent qu’il y a une échappatoire, qu’il peut y avoir une nouvelle idéologie qui peut
prendre le relai. C’est à partir de là que les chercheurs, les ingénieurs interviennent.
Dans ces ingénieurs, il y a WIENER. Il veut faire évoluer l’homme naturel, vers un homme rationnel. Il
a refusé de participer au projet Manhattan. Il dit que ce projet est le fruit d’un processus naturel :
l’entropie (s’il y avait eu de l’information, rien de tout ça ne se serait passé).
Début de l’utopie de la communication.
Le rôle essentiel est tenu par les machines. Elles permettent de diffuser l’information et elles
bouleversent les conditions d’exercice du pouvoir.
WIENER : la nature de la communauté sociale dépend de son mode de communication (il peut être
ouvert ou vivant = la démocratie. Ou au contraire un mode de communication fermé = la dictature). Il
propose 3 alternatives :
Soit un comportement rigide, soit un comportement social adaptatif (possibilité
d’apprentissage)
Soit il y a des secrets (dictature) ou la transparence
Soit l’information est immobile (stockée) ou l’information circule
On est dans un contexte d’évolution très important des moyens de communication, surtout en
matière de téléphonie, d’informatique.
Dans ce contexte-là, WIENER était le professeur de SHANON. Il invente la notion de feed-back (= la
rétroaction). Et c’est là qu’il invente la cybernétique, une discipline qu’il dénomme « étude du
contrôle et des communications ». Une théorie qu’il a développé entre 1942 et 1948.
Cette cybernétique a pour objet les systèmes vivants et non-vivants (étude holistique). C’est la
science des régulations des organismes vivants et des machines. Il parle de science de l’organisation.
Suite à la communication, les éléments réagissent en changeant d’état ou en modifiant son action.
Le vivant est une chaîne complexe de réactions.
WIENER Cybernétique : le contrôle et la communication dans l’animal et la machine
Réflexion sur la base des transmissions communicationnelles.
Travail qui a beaucoup d’influence sur les travaux sur les ordinateurs.
1 – Le feed-back :
Principe qui est utilisé au quotidien. Par exemple, la chasse d’eau (transfert d’information grâce au
flotteur).
Les systèmes déterministes (exemple : aspirateur) ne sont pas suffisants pour résoudre les
problèmes.
WIENER s’est posé des questions sur la transmission des messages et sur le couplage homme-
machine (les échanges d’information entre l’homme et la machine).
Ici, il est inutile de faire des tirs préréglés. On adapte les réponses en fonction des informations
reçues. Cela s’appelle faire un feed-back.
Ce travail a consisté à créer des correcteurs, pour contrer les erreurs. Par exemple : mise en place de
radars militaires.
Les éléments d’un système sont dans l’interaction réciproque. Il y a l’action d’un élément sur un
autre, ce qui entraîne une réponse (le feed-back).
Il y a 3 sous-processus :
De l’information en retour
De l’évaluation en retour
De la réaction
C’est une révolution car la communication n’est plus considérée comme linéaire, elle est circulaire.
C’est ce qui nous amène à dire que c’est le mode d’étude de structures complexes et organisées.
2 – Feed-back et comportement :
WIENER déduit que le feed-back est la source de tout comportement intelligent (comportement
raisonné).
Il y a des problèmes concrets qui sont liés au transport des messages à travers les systèmes de
transmission de l’information.
WIENER dit que l’information doit tout le temps pouvoir circulée.
Naissance des calculateurs. Ce qui amène WIENER à dire que c’est une évolution machiniste. Il établit
3 grandes périodes sur les machines :
Les machines mécaniques (la mécanique au niveau de science physique du terme) les
leviers, les grues, les pendules ...
Les machines énergétiques (celles qui sont capables de transformer une forme d’énergie en
une autre) éoliennes, panneaux solaires, mais également la machine à vapeur …
Les machines qui prolongent le système nerveux (elles utilisent les réseaux électriques) les
ordinateurs, les smartphones, les machines à comportement (les voitures sont en train de le
devenir) … Ce qui nous intéresse dans ces machines, c’est qu’elles utilisent et transforment
les informations. Elles sont dans une optique de régulation.
L’idée de feed-back permettrait de formaliser les phénomènes de prise de décision. Quand on sait
que notre action va avoir ce type de conséquence, on prend une décision de continuer, de modifier
ou d’arrêter notre action.
Il dit que si on arrive à créer des machines qui captent les informations, qui les analysent et qui
prennent des décisions en fonction des calculs, on aura modélisé le comportement humain.
3 – L’information :
La cybernétique est une démarche intellectuelle qui s’appuie sur la notion du feed-back mais qui
pose le problème circulaire de l’information. L’information en cours renseigne le système par
rétroaction, on prévoit le futur, en fonction du présent.
Ce que WIENER appelle « information » n’est pas la même chose que celle de SHANON. Selon lui,
l’information est l’équivalence de données, le contenu de ce qui est échangé avec l’extérieur, au fur
et à mesure que nous nous adaptons et que nous appliquons les résultats de cette adaptation.
Il se dit que le comportement c’est ce qui se passe entre les êtres : c’est la communication. Il parle de
communication permanente entre l’individu et son environnement.
4 – Les perspectives et les limites du modèle :
La coordination est un problème de la communication. On va pouvoir améliorer cette coordination,
grâce à la cybernétique.
Cette théorie fait appel à la transparence mais elle balaye toute l’histoire, elle néglige les différences
homme-machine.
Ces machines intelligentes ne justifient pas les choix. Elles n’accèdent pas aux émotions.
L’intérêt de ces machines est de remplacer un être humain décideur, en cas d’un problème.
Le système SAGE : c’est un système de défense aérienne. Il est composé d’une batterie d’ordinateur
qui collecte des ordinateurs et qui les transmet aux humains, qui prennent des décisions. Ce système
est conçu pour limiter au maximum l’intervention humaine.
WIENER lui s’oppose à ce système SAGE car c’est un système qui appartient à l’armée, il est rigide et
il n’y a pas d’apprentissage. Il s’oppose à ces conceptions déterministes. Il insiste sur l’apport du
social.
Conclusion :
Il faut différencier la cybernétique des théories de l’information (vision quantitative, objectiviste).
Dans le cas de la cybernétique, il y a une survalorisation de la perception, au sens de la collecte
d’informations.
Chapitre 5 – L’école de Palo Alto :
Dans les années 1950, les modèles de Shanon se sont imposés. L’école de Palo Alto est un groupe de
chercheurs américains qui ne sont pas satisfaits et qui cherchent une alternative. Ils trouvent les
modèles de Shanon trop simplistes, par rapport à la communication humaine. Ces personnes
travaillent tous dans le même domaine.
Ils reprochent au modèle de schéma qu’il soit que verbal, conscient et volontaire.
1 – Le collège invisible :
La notion de collège est souvent synonyme d’assemblée. Les personnes de Palo Alto sont intéressées
par les sciences de la vie, de la science écologique. Ils veulent transposer leurs concepts aux savoirs
humains.
La communication a une valeur englobante pour ces gens-là. La communication est la matrice dans
laquelle sont enchâssées toutes les activités humaines.
Les gens de Palo Alto forment un groupe d’individus autour de Gregory BATESON, Dave JACKSON
(psychiatre), Milton ERICKSON (psychiatre et étudie l’hypnose) et WATZLAWICK (diplômé en
psychiatrie et en philosophie). Tous ces gens-là travaillent dans un institut « HRI ». C’est un hôpital
psychiatrique. On met en place une thérapeutique, une thérapie de groupe. Elle est très éloignée de
la psychanalyse européenne. On n’est pas dans une approche théorique. On est dans une approche
pratique, dans les interactions sociales. On considère les pathologies individuelles comme les fruits
des interactions sociales.
L’essence de la communication réside dans des processus relationnels entre des individus et de
l’interaction. Les individus agissent les uns sur les autres. Tout comportement a une valeur de
communication. Les éléments comptent moins que le rapport entre les éléments.
Les troubles psychiques renvoient à des perturbations de communication entre les individus : c’est-à-
dire que l’individu malade n’est que le symptôme d’un problème au sein du groupe. Cela suppose
que les accros des comportements sont révélateurs d’un problème. Cela montre aussi que la
communication est un processus social permanent. Cela intègre une multitude de comportements.
Cela suppose que ce que l’on analyse dans cette école est le contexte. On s’intéresse au contexte et
non au contenu. L’ensemble des comportements des individus dans une société forme un tout
cohérent. Notre manière de réagir est liée aux manières des autres de réagir.
Les interactions humaines ont une propriété caractéristique fondamentale : introduire chez
l’interlocuteur des réactions spécifiques. Le pivot entre le psychologique et le social est la
communication.
Ces gens-là sont influencés par les principes de la cybernétique. La cybernétique est la science de
l’information : « Comment le système de régulateur, l’entourage, joue sur les comportements
individuels ? ».
Le principe de Palo Alto est que l’élément primaire de son environnement est son groupe.
BATESON dit que la communication est l’ensemble des processus par lesquels les sujets s’influencent
mutuellement. Toute action et tout événement offrent des aspects communicatifs dès qu’ils sont
perçus par un être humain.
On est dans une approche globale : l’individu est moins important que le groupe. Et communiquer,
c’est entrer dans leur caisse, c’est-à-dire que communiquer est une affaire d’interactions multiples.
Pour communiquer, on adopte la « partition », il faut adopter le code.
Les processus de la communication sont à la base de l’information de psychologie des individus. C’est
aussi à la base des différentes formes d’organisation sociale.
2 – Les concepts :
On est sur un modèle de boîte noire. Cela veut dire qu’on s’en fou de ce qui se passe à l’intérieur du
cerveau. Ce qui nous intéresse ce sont les comportements des gens. Que font les gens et dans quel
but ? Qu’est-ce qui va influer sur le comportement ? Qui les incite à agir de cette manière-là ? C’est le
principe de l’écologie.
2. 1 – La relation :
Ici, il y a une idée d’interaction. Il y a cette idée que le « moi » existe par les relations sociales. C’est
une idée totalement cybernétique. Il n’y a qu’un acte social.
Les individus interagissent les uns sur les autres. Derrière cela, il y a le codage de l’interprétation. On
fait des inférences : effectuer des opérations logiques, conduire des raisonnements non-formalisés.
On agit sur l’autre, tout comme l’autre agit sur nous. C’est le primat de la relation. La communication
est avant tout du relationnel, et selon BATESON, dans la communication, il y a le contenu (ce que l’on
dit) et la relation que l’on a à l’autre.
D’après BATESON, la relation englobe le contenu.
2. 2 – Le système :
Il y a une influence de l’école de Palo Alto. L. VON BERTO-LONFFY écrit, en 1950, la théorie
généralisée des systèmes. Il veut appliquer la notion de système à n’importe quel support. C’est
quelqu’un qui essaie d’englober la cybernétique dans un système plus vaste.
Il y a 3 conceptions :
L’organisme : c’est un ensemble d’objets organisés. On est dans une conception totalisante.
C’est s’intéresser à la globalité.
Conception dynamique : le système bouge, donc cela peut avoir une influence sur tout le
reste.
Le système est une activité primaire et non une réactivité primaire. On agit sur notre
environnement, comme celui-ci agit sur nous.
C’est un complexe d’éléments en interactions. Elles sont de nature non aléatoires. Tout cela est régit
par une loi, une structure.
On a ici une perception où nous avons une interdépendance entre l’environnement et l’individu.
Cette interdépendance est aussi liée aux caractéristiques de chacun. Un système est l’ensemble des
relations entre ces objets, et c’est aussi l’ensemble des relations entre les attributs de ces objets.
BESSON avait croisé WARNER et l’a incité à travailler sur les sciences humaines. Mais WARNER n’y
croyait pas : l’application mathématique est impossible pour lui. Il a donc prit plusieurs notions.
Un système n’est pas une addition d’éléments, il a des caractéristiques propres. C’est la dynamique
de groupe. Il y a des processus collectifs repérables dans différentes situations. Un système n’est pas
la somme de ses éléments. Et quand on veut analyser ce qu’il se passe, on analyse la structure, on
analyse la structure du système et on ne regarde pas les événements individuels.
Une modification d’un des éléments provoque une modification sur tous les autres (principe de
totalité effet papillon).
Ce sont les individus qui créent le système.
C’est assez proche de la théorie de la Gestalt (approche thérapeutique ouverte à chacun, qui mobilise
la dynamique relationnelle).
2. 3 – La rétroaction :
C’est l’adaptation de la cybernétique à la communication. L’environnement conçu par Palo Alto, c’est
notre entourage. Cela se fait à travers la communication, de notre image … Tout cela structure notre
échange.
Petit à petit, on instaure des règles relationnelles. On agit sur les autres, on agit sur le monde, on agit
également sur soi-même. C’est, par exemple, quand on est content ou mécontent de nous, lorsque
nous avons fait une action.
On est sans arrêt dans un jeu d’actions et de rétroactions. On ne cesse d’ajuster notre comportement
par rapport aux autres. On s’adapte en permanence. On est sans cesse en train d’adapter, de corriger
ou de renégocier. C’est ce que l’on appelle la causalité circulaire. Il n’y a pas de cause, il n’y a pas
d’origine. Cela sert à rien de chercher un responsable car toutes actions est une adaptation des
actions précédentes.
Il y a 2 types de rétroaction :
Rétroaction positive : c’est l’accentuation d’un dynamisme communicatif. C’est quelque
chose qui favorise le changement. Elle ne s’intéresse pas à la sécurité, elle pousse à la
démesure. Ça peut causer la perte du système.
Rétroaction négative : ramener le système à un point d’équilibre. C’est une force
conservatrice. Cela protège le système mais peut conduire à la rigidité. C’est quelque chose
qui peut stabiliser le système mais qui peut conduire à sa sclérose (incapacité à évoluer, à
s’adapter à une nouvelle situation par manque de dynamisme, par vieillissement).
Tout système est conservateur, ça ne prend pas de risques. C’est quelque chose qui a du mal avec
l’innovation : c’est l’homéostasie (caractéristique d’un écosystème qui résiste aux
changements/perturbations et conserve un état d’équilibre).
Rentrer dans un système suppose à se plier aux règles du système. Un système cherche un mode de
fonctionnement. Une fois qu’il l’a trouvé, on va résister à toutes les interventions internes ou
externes, pour faire évoluer le système : une tentative de modification.
2. 4 – L’équifinalité :
Le principe d’équifinalité c’est le fait que le système est toujours en train de se créer. Les conditions
initiales seront les mêmes que les conditions finales. Il faut s’intéresser à comment il est au moment
T. On ne peut comprendre le système qu’au regard de ses paramètres actuels. Son histoire, son
passé ne nous intéresse pas. Le système constitue lui-même sa finalité. La seule chose qu’intéresse le
système, c’est lui-même.
La psychologie d’individu est uniquement perçue par des déterminants sociaux. La psychologie
d’individu est uniquement perçue par des déterminants sociaux. Elle n’est perçue qu’à travers nos
manières d’être, notre façon de se comporter.
L’école de Palo Alto est une école psychosociologique. Il y a un dépassement entre l’individuel et le
collectif. C’est par la logique d’interaction.
La communication est structurante, dans le fait qu’elle crée des structures.
On n’est pas dans le subjectif mais dans l’objectif, ce qui se passe effectivement.
Le cadre le plus habituel de Palo Alto est la famille. La famille obéit à des règles psychologiques. Mais
Palo Alto prend aussi le plan sociologique, mais aussi culturel. La famille transmet des valeurs, des
idéaux. C’est comme ça qu’on contribue à fonder la société.
Au sein de tous ses comportements, il y en a des significatifs, au sein d’une culture d’individus :
construire une culture s’est sélectionner et organiser des comportements interpersonnels (lesquels
va-t-on garder ?).
Cette idée que le système relationnel est constitué de règles, de lois, de mythes et de rituels.
Cela nous amène à l’idée de représentation. Nous obéissons à des codes, des mythes. Nous
construisons des représentations et nous vivons dans ces représentations.
La communication bien menée est une négociation de représentations. On ne cesse de négocier
l’image que les autres ont de nous. Les conflits sont souvent liés à des conflits de représentations.
C’est régulable par le langage.
Conclusion :
Tous les principes de Palo Alto ont été exposés en 7 ans. C’est assez fulgurant. L’âge d’or de Palo Alto
a duré environ 20 ans. Il y a toujours un site sur l’école de Palo Alto.
Il y a eu un retour de Palo Alto en 1980 parce que cette école a connu une rigueur dans les études
sociologiques. Palo Alto n’a pas prouvé que tout fût communication dans la cybernétique. Palo Alto
demeure de la communication interpersonnelle. Palo Alto a apporté, à la cybernétique, la prise en
compte de la culture, de tout ce qui était non verbal, comme les silences (silence = communication ;
geste = communication). Palo Alto a montré comment les règles d’interaction peuvent amener aux
conflits et comment elles peuvent contenir les conflits.
Chapitres 6 – 7 – 8 :
Dans ce contexte, ce qui marque profondément est le courant du behaviorisme. Ce courant est une
théorie psychologique, qui fonde ses analyses sur les comportements. Il y a également un intérêt
pour les démarches quantitatives.
Les travaux sont orientés vers les effets des médias de masse : les influences des médias sur les
individus. Cela n’a pas cessé, au vue des derniers événements (les attentats du 13 Novembre 2015). Il
y a cette idée de l’omnipotence des médias sur les individus.
On est sur un nouveau paradigme : la nouvelle persuasion. Il est surtout présent dans les années
1943-1950.
Dans ce contexte, il y a des angoisses sociales qui peuvent avoir un lien avec le développement des
médias de masse.
Chapitre 6 – Le behaviorisme :
Le regard sur les médias est négatif.
Avant, la presse avait plutôt une belle image. Cette liberté d’opinion et cette liberté de la presse vont
de pair. Que s’est-il passé pour que cette presse ait une image aussi négative ?
Le développement de la démocratie, de la liberté de la presse a donc amené à dire que le
développement des médias est horrible et a donc une image négative.
On a une certaine vision du social qui se met en place, de chaque côté de l’Atlantique. Les ouvrages
portant sur ce sujet montrent la dangerosité de la foule et de son irrationalité. Ces ouvrages
connaissent un grand succès.
Les médias sont censés manipuler les individus, manipuler leur pensée. On est sur une technique de
stimulus/réponse. On injecterait des opinions dans les individus.
Cette peur est à son apogée lorsque le média devient trop visible. Entre les deux guerres, cela a été
vrai avec la radio (les femmes devaient écouter les feuilletons, mais en réalité elles écoutaient le
football).
Les populations victimes, quel que soit la période, sont toujours les femmes, les pauvres et les jeunes
car il y a toujours des évolutions sociétales (perte des avantages des supérieurs).
Le fait que les jeunes se démarquent de leurs parents est dû à la scolarisation de masse, au choc du
retour de la guerre et également à l’accroissement du temps libre.
1. 1 – La propagande :
La matrice de la croyance en les médias est due au champ politique. Cela est aussi dû au fait que
durant la guerre, les médias disaient que tout allez bien, alors que pas du tout.
Entre les deux guerres, il y a eu des débats sur le côté moral de la propagande. Et on se pose la
question sur les black-out des médias à l’étranger. On se demande si on ne devrait pas être plus
vigilant.
On remet en question cette idée de consensus. Cette idée est partie dès la fin des guerres mondiales.
Il y a une obligation de mettre un consensus national, pour sensibiliser les habitants aux actions qui
vont être faites, durant la guerre.
Les arguments sont faits en fonction des émotions. L’idée de convaincre les gens par les sentiments
est vue comment étant très mauvais.
Dans les écoles, a été mise en place une éducation aux médias.
On a de nombreux universitaires qui travaillent dans ces organismes, et qui travaillent sur les
techniques de persuasion.
1. 2 – TCHAKHOTINE :
Ce sont des politologues qui enseignent à l’école de Chicago. Des personnes qui tirent les
conclusions de 14-18. L’occasion d’une très grande propagande de l’Etat américain. Le rôle de
conseiller en relations publiques émerge. Construire ce consensus public sur l’entrée en guerre des
Etats-Unis. C’est l’un des principaux laboratoires de la propagande moderne (CPI).
La commission CREEL est une commission qui réfléchit à la diffusion de la propagande. Il y a deux
sections : sections étrangères qui coordonnent des bureaux dans une trentaine de pays. Les
journalistes, devaient adhérer aux décisions du gouvernement sous peine d’être exclut de la
profession. Face à une nouvelle ingénierie sociale. Ajuster aux besoins des firmes et des hommes
politiques (marketing et marketing politique).
Lasswell : psychopathologie et politique (1930) : biographie des leaders révolutionnaires. Etude qui
réduit une figure très représentative de l’école socio-américaine. Explore les champs de la
psychiatrie.
Lasswell cherche à déterminer les sources du désir de domination, comment les orienter et comment
les sublimer et les mettre au service de la démocratie.
Organiser la recherche universitaire en temps de guerre. Son travail était de préparer le travail en
entrée de guerre et maintenir le plan de guerre. Il est l’un des 4 pères fondateurs de la
communication de masses avec Merton, Hovland, Lewin.
Les enfants sont influençables.
4 – La question-programme :
On est après-guerre, continue les séminaires géopolitiques, comment la communication peut
améliorer les techniques de communication entre le gouvernement et le peuple ? Réflexion qui sera
suivie après-guerre et emmènera à Lasswell en 1948 à proposer cette question-programme :
comment partifier les sous espaces de la communication ? Qui ? Dit quoi ? Par quel canal ? A qui ?
Avec quels effets ? Qui dit quoi par quel canal à qui avec quels effets ?
Fac de Yale participe activement à cette réflexion. L’école de Yale et Hovland vont contribuer à
invalider cette notion, réflexion de seringue hypodermique. Cette formule programme aura un grand
succès, toujours utilisée. Mettre en place des programmes de recherches universitaires, intéresse les
responsable médias, les dirigeants politiques. On considère les messages comme finalité locale.
Une recherche qui vise une description dite objective, systématique, quantitative. On s’intéresse, aux
effets des médias sur le secteur, avec cette idée : pourquoi cet intérêt de l’influence sur les médias et
ses effets ? Commanditaires qui ont des objectifs et des résultats. Les entreprises veulent savoir si
leur campagne a été efficace.
Conclusion :
Les européens, communication de masse, dimension culturelle. Intéresser non seulement à
l’information, intéressement à la fiction, donnée d’ordre psychologique, anthropologique,
psychanalytique. Plus globalement, l’université à la manie de mettre des courants, des chapeaux…
Multiplicité d’acteurs d’écoles (éducateurs, communicants, journalistes…). Personnes qui sont
tournés vers la société civile. Contribuer une discipline, gens qui sont à l’articulation académique,
position de consultance mais aussi chercheur. Gens qui participent étroitement aux études sur
l’audience des médias. Ils sont des deux côtés de la barrière. Cette approche porte en elle le
libéralisme économique. Piliers de la révolution médiatique.
On parle d’empiricité libérale. Les notions qu’ils mettent en place, marchent très bien pour le
système américain. Lasswell s’intéresse à la propagande. Hovland se rapproche de la persuasion. A la
formation des approches individuelles. Lazarsfeld s’intéressera sur les opinions publiques dans les
campagnes électorales.
Position très ambiguë des chercheurs. Les nouveaux spécialistes, se voient comme humaniste.
Personnes qui peur eux, la propagande peut être bonne. Média de masse, moyen de donner aux
individus un moyen de s’émanciper d’une société devenue oppressante… On part de loin, une
seringue hypodermique de transmission de message et on arrive à un modèle qui met l’accent sur la
finalité de communication, et sur les rapports sociaux que celles-ci mettent en place.
Chapitre 7 – Les empiriques :
[A rattraper]
Chapitre 8 – Le fonctionnalisme :
[A rattraper]
LASWELL : cette société est frappée par l’anomie. On se demande quels sont les systèmes mis en
place pour maintenir la cohésion de la société.
Les moyens de communication sont vus comme le ciment de la société et il contrôle la déviance.
La fonction d’information a également été vérifiée : celle de la surveillance de l’environnement. On
considère que cette notion est une condition synéquanone pour le bon fonctionnement de la
démocratie.
C. R. WRIGHT :
Il reprend cette idée de fonction. Il est en quelque sorte le dernier étage de la réflexion du
fonctionnalisme.
Il reprend cette idée que tout acte de communication n’a pas que des effets positifs. Il dit que
certains éléments de communication peuvent être fonctionnels dans certains cas, mais peuvent être
dysfonctionnels pour d’autres cas.
Il rajoute qu’il faut faire attention au processus de perception qui peut entraîner des décodages
différents, selon les individus, voir des décodages contradictoires.
Il reprend la notion de substitut fonctionnel : les fonctions que l’on attribue aux médias ne leurs sont
pas propres. Ces activités existaient avant les médias de masse. Ces activités existent toujours
indépendamment des médias de masse. Par exemple : un grand-père amène son petit-fils aux
champignons, il ne va pas passer par Facebook.
Et il n’y a pas de spécialisation des médias : la télé pour se distraire, internet pour se renseigner, les
journaux pour l’environnement … Chaque média peut remplir ces 4 fonctions.
Le chercheur n’est pas obligé d’être en accord avec l’objet de communication. Par exemple, un
journaliste n’est pas obligé d’être en accord avec l’environnement.
Il dit qu’il faut étudier les grandes tendances, pas tout le temps dire ce qui est fonctionnel ou non.
Ce qui faut retenir, c’est que les médias peuvent entraîner des pratiques diversifiées (la télévision
pour emmerder les voisins, pour faire croire qu’il y a quelqu’un …). Il peut y avoir une interprétation
du rôle des médias.
A la différence des autres courants, on ne se focalise pas seulement sur l’intention des émetteurs,
mais on s’intéresse aux usages, aux interprétations, mais plus particulièrement à la diversité des
interprétations.
Dans ce contexte arrive KLOPPER (1917-1984). C’est un sociologue américain : Les effets de la
communication de masse.
Dès 1940, il avait vu qu’il n’y avait pas d’effets directs de la communication de masse sur les
individus. Et que les comportements des individus s’enracinent dans une culture. Et il dit que les
médias appartiennent à la culture. Ils ne sont pas extérieurs à la culture.
Si le discours médiatique agit sur la structure sociale, en retour il est agi par elle. Cela veut dire que la
structure sociale agit sur le discours médiatique.
On présupposait une influence des médias, avec une efficacité à court terme. KLOPPER dit que cette
influence se fait également à long terme. Et elle s’exerce dans des secteurs imprévisibles. En
substance, l’action sociale des médias est plus subtile : en valorisant certains rôles sociaux, en
insistant sur certains rôles ou en suggérant des comportements. Cette influence se fait par la
transmission de stéréotypes.
Et il dit également que tout ce qui est communiqué n’est pas nécessairement diffusé.
La tendance des travaux tournés vers la capacité de sélection des publics. Ils inversent le regard que
l’on peut porter aux médias. Ils étudient ce que les individus font aux médias, et non pas ce que les
médias font aux individus.
On est sur des réflexions qui sont sur les désirs …
Les médias ne sont pas autoritaires, mais ce sont des espaces qui s’ouvrent au public. Ce sont des
services publics, dont le public fait un usage sélectif.
Cette idée de gratification des médias part de cette sélectivité, qui tient compte des besoins et des
aspirations. Ce n’est pas une sélection défensive.
On part du principe que le contenu des médias est de combler un manque, et les individus sont en
recherche permanente et active, pour combler un besoin (se divertir ou s’informer ou se cultiver).
On n’est pas dans un usage hasardeux. On sélectionne et on interprète de façon rationnelle.
L’individu est considéré comme actif. Il s’expose aux médias en attendant en retour quelque chose.
On n’est pas dans une logique d’influence mais nous sommes dans une logique de choix, de
volontariat.
Ici, contrairement au fait que les médias répondent aux manques des individus. Ce qui est non
médiatique sera considéré comme plus satisfaisant que les médias.
Elle montre que les médias sont associés à un ou deux fonctions : par exemple, le livre pour la culture
et le divertissement. La télévision est associée à une grande variété de fonctions.
Cela fait resurgir des enquêtes des années 1940. Ces contenus peuvent organiser la vie d’un individu.
Ces médias peuvent être un ascenseur culturel. Ces travaux ont montré le rôle actif des usagers. On
est dans une situation qui n’est plus marquée par la pénurie. Et donc, à partir du moment où on a
une offre abondante, on est actif car on fait un choix.
On peut remarquer qu’il y a un certain déterminisme technique des médias, grâce à la spécialisation.
C’est une vision contrebalancée car l’individu est actif.
Conclusion :
L’usager est responsable des messages qu’il réceptionne et qu’il interprète. Il choisit et interprète à
sa manière. Ces recherches comparatives démontrent que nos pratiques de communication
dépassent le cadre des médias. Et les besoins que l’on peut associer à des médias peuvent être
satisfaits par d’autres canaux, d’autres médias.
La généralisation est compliquée car les réponses des individus est ambivalentes. Au-delà des biais
des questionnaires, il y a des individus qui voient leurs relations sociales renforcées grâce aux
médias, alors que d’autres, au contraire, voient leur isolement renforcé.
L’intérêt de cette recherche est le fait qu’ils ne sont pas focalisés sur la satisfaction ou non des
individus.
Par contre, ils n’ont pas cherché le pourquoi que les médias répondent aux rôles qu’on leur a
attribué. Ce n’est pas une réflexion causale. Ils n’ont pas interrogé cette notion de besoin. Cette
notion de besoin est considérée comme individuelle, alors que pas de tout.
Attention, ils ont pris en compte l’environnement social, mais ils n’ont pas vu les dysfonctionnements
sociaux.
On questionne les médias et les usages, sans se demander le pourquoi et le pour qui.
En rattachant le pouvoir au récepteur, on en a oublié un ensemble d’éléments : le capital culturel, les
capacités d’interprétation, les compétences d’interprétation, les registres, les codes qui permettent
de passer du constat à l’interprétation …
Chapitre 9 – L’école de Francfort :
On revient à l’entre-deux guerres, en Allemagne. Cette école est aussi appelée l’école critique, la
théorie critique.
On est dans une conception d’une culture dégradée et dégradante. C’est une approche marxiste.
Nous sommes dans un modèle où on se pose la question de la domination idéologique : les médias
seraient un outil de domination idéologique.
On peut dire que c’est un contre-pied. On est dans un raisonnement assez condescendant : un
raisonnement dans lequel tout le monde est dupe, sauf soi.
C’est une formulation très élitiste, mais qui a le mérite de poser la question de la domination
culturelle, et quel est le rôle des médias dans la domination culturelle. Il se pose la question des
médias et des inégalités sociales et la question des effets idéologiques des médias.
C’est une théorie critique car c’est une théorie de la connaissance qui remet en question l’ordre
social et elle remet en question le déroulement historique.
1 – Eléments théoriques :
Ce sont des éléments qui reposent sur la psychanalyse et la psychologie.
Cette théorie critique est à trouver dans ce qui entoure les modernités. Il y a beaucoup de réflexion
sur la logique de masse, de foule. Et cela irrigue cette théorie critique. La modernité fait toujours
peur. Et ces chercheurs sont nostalgiques de la société d’avant, de la société sans manipulation
idéologique.
Il faut retenir la notion d’industrie culturelle. C’est l’ensemble des activités et des techniques qui
reproduisent massivement les œuvres culturelles, selon le principe de la rationalisation et de la
standardisation.
C’est l’idée que cette industrie culturelle est au singulier car ces différents médias sont un seul et
même système, à une sphère de production qui est régie par un code commun de gestion, les codes
de l’industrie. Leurs ressemblances sont plus importantes que leurs divergences.
Toutes ces techniques formatent les produits, selon une logique commerciale qui est basée sur le
profit. C’est une industrie qui produit des produits et non de la culture. Ces produits sont
standardisés, uniformes. C’est une logique de genre. Ils sont-là pour divertir la masse et non pour
instruire.
En 1947, ADORNO (leader de cette école) parle de production intellectuelle de produits culturels.
La modernité se fait par la marchandisation des rapports humains et la technique (la technologie).
Ces grandes institutions sociales ont éclaté sous la pression du monde du travail et de l’esprit de
compétition. L’univers public envahie toutes les sphères de l’existence, y compris l’enfance et des
loisirs, par les médias.
Par exemple : on rentre du travail, on est épuisé on laisse les enfants devant la télévision = ils sont
exposés à ces médias de masse.
Les individus s’exposent à cet univers public, même durant leurs temps de repos, car leur seul moyen
de supporter leur milieu professionnel est de s’y adapter durant les heures de loisirs.
On s’expose à ces logiques pour mieux arriver à s’habituer à cette logique. Les individus ne sont plus
protégés par la sphère privée. Ils sont exposés à une souffrance psychologique.
Il faut voir que nous sommes sur une pensée fortement portée par l’histoire : la pensée d’Anna
ARENDT (liée aux états totalitaires), elle parle de l’isolement des individus. Les sociétés de masse
sont plus fragiles au niveau des régimes totalitaires.
Les médias sont des outils à la gouvernance capitaliste. Les Hommes sont livrés à eux-mêmes, et ils
sont aliénés, étrangers à eux-mêmes. Cette idée d’aliénation les pousse à devenir un individu autre.
Ces gens sans racines sont fragiles, manipulables par de nouvelles forces qui gouvernent.
L’attrait du leader charismatique tient aux outils qu’il utilise.
Bombardement constant des loisirs = culture de masse. Derrière, il y a une destruction de la culture
de base, les arts populaires.
Cette culture de masse n’est pas une réelle culture, c’est une simple domination, qui s’appuie sur une
puissance technique (par exemple : les séries Disney production très rapide). Cette culture doit être
facile à regarder et divertissante.
Les médias de masse sont des industries et ils soulagent, ils font rêver et ils véhiculent des
stéréotypes.
Ce sont des modèles d’identification, mais ils ne sont pas seulement dérisoires. Ils servent
d’enfermer la masse dans une passivité, de les prévenir dans leur passivité.
Il y a un détournement et ils donnent des prétendus besoins aux individus.
La loterie fait aussi partie de la culture de masse. Quand on achète un ticket de loterie, on espère
gagner et on pense à ce que l’on pourrait faire avec tout cet argent. On pense à notre ascension
sociale, par l’espoir.
Tout ceci ne sert qu’à masquer la réalité des capitalistes, de la démocratie et de la politique.
Détenir ces médias = but économique, mais aussi politique.
Pendant que les individus consomment ces médias de masse, ils ne pensent pas à se révolter. Ces
médias sont un mur de fumée.
On est sur les effets de l’idéologie, on n’est pas dans les réflexes conditionnés.
Cette école a introduit l’idée d’idéologie. On est sur le paradigme que les médias nous influencent,
mais sur une influence qui va sur l’endormissement et non sur le stimulus-réponse.
L’Homme de masse n’a le choix qu’entre l’excitation ou l’apathie. Ce sont les deux effets des drogues
des médias sur l’Homme.
La notion d’aliénation, qui repose sur l’idée que les individus collaborent, plus ou moins consciente à
leur propre perte.
Les médias ont un rôle dans cette collaboration. Le contenu médiatique propose un contenu
favorable à la collaboration. Leurs pouvoirs tiennent aux contenus des programmes qu’ils
transmettent et sur l’aliénation qui résulte de ces programmes. Les contenus visent à conforter cette
manipulation.
ADORNO : on va accepter notre situation si on la voit dans une situation agréable, divertissante. Ces
scénarios sont efficaces dans l’aide à l’acceptation des situations humiliante.
On est dans la construction de fausse conscience mais de manière masquée. C’est basé sur la
séduction, le divertissement, sur les messages rassurants … (par exemple : les gentils sont beaux et
intelligents ; les méchants sont moches et cons ; toutes les histoires se finissent bien pour les gentils
…).
MARCUSE (1898 - 1979) : il y a aliénation quand les individus s’identifient avec l’existence qui leur est
imposée et qu’ils y trouvent réalisation et satisfaction. Il y a l’idée que l’identification à l’existence qui
leur est imposée n’est pas une illusion, elle devient une réalité. Le sujet aliéné est absorbé par son
existence d’aliéné.
Exemple : lors de l’autorisation du droit de vote pour les femmes, certaines se demandaient si cela
était bien.
Il dit que les médias produisent encore et encore une dimension unidimensionnelle.
C’est cette aliénation qui donne autant de succès à cette culture de masse, car l’individu est soumis
perpétuellement à l’endormissement de l’industrie culturelle.
Les marginaux sont les seuls à échapper à cette aliénation car ils sont dans le refus de l’industrie
culturelle. Donc il n’est pas exposé à cette dimension narcotique.
WEBER tente de donner une réponse dans ce monde polythéiste et désenchanté : il faut agir ou
selon l’éthique de la conviction ou selon l’éthique de la responsabilité. Par exemple : durant nos
dernières élections régionales est-ce que je reste sur ma position ou est-ce que je fais tout pour ne
pas laisser passer le FN ?
MARX : il dit que l’échange n’est pas universel, l’échange commence là où les communautés
finissent, à leur point de contact avec les communautés étrangères.
Quand on est confronté aux communautés étrangères, les choses ne sont plus des choses, elles
deviennent des marchandises. Par contrecoup, elles deviennent des marchandises dans la vie
intérieure. On ne voit plus les choses comme valeur d’usage, mais on les voit comme valeur
d’échange. On a une duplicité du produit.
C’est au regard de cette logique marchande que les objets perdent leur valeur d’usage et garde
seulement leur valeur d’échange. L’échange occulte la différence des produits.
On ne se pose même pas la question de l’expression du travail qu’il y a eu à sa production.
Derrière cela, MARX dit cette valeur marchande influence et modifie les rapports sociaux. Les
rapports sociaux entre les individus sont souvent des rapports sociaux en fonction des choses. Cela
peut amener à la fin de la communauté, à la fin des liens de dépendances entre les individus
(exemple : je te paye, donc je n’aurais rien à te redevoir en retour).
Il y a également ici l’influence des travaux de G. LUCKACS (1885 – 1971). C’est philosophe marxiste,
qui a écrit la théorie du roman, en 1916. Il reprend les idées de MARX. Il est le père de la théorie de
l’existentialisme.
On est entre un utopisme naïf et un existentialise réactionnaire. On a ici une forte influence du
contexte historique. Le point de départ de son analyse est le déclanchement de la Première Guerre
mondiale.
Il dit que l’art doit être accusateur. Il ne doit pas produire du plaisir. Il doit être un ascétisme moral et
esthétique.
ADORNO, en 1970 : si on supprime toute jouissance à la vue de l’art, on n’aurait plus de réponse à la
question « à quoi cela sert d’avoir des œuvres d’art ? ».
ADORNO rejette la valeur de ces théories. Certes ces empiriques émettent des données mais elles ne
sont pas des preuves.
Ces protocoles théoriques ne sont pas neutres car il y a des présupposés qui influencent ces travaux.
Les enquêtes peuvent être aussi subjectives.
On se prétend objectif mais les données reposent sur l’avis des gens (c’est subjectif). L’objectivité ne
peut pas être présente dans les propos des individus.
Il faut mettre en rapport l’objectivité sociale et la conscience de cette objectivité.
Si un jour, une enquête montre que le travailleur nit le prolétariat, nit son existence de prolétaire,
cela ne va pas remettre en question le prolétariat. C’est juste une déclaration. C’est juste une opinion
des gens sur le monde.
Ce qui est important est de prendre en compte les conditions sociales qui produisent des réactions.
Pour ADORNO, la démocratie ne peut exister que par la révolution du monde ouvrier. Et justement,
la culture de masse est un frein à cette révolution prolétarienne.
3. 1 – La méthode :
La méthodologie est un ensemble de conjonctures. On juge la production des médias comme
stéréotypée, comme unifiée dans ces effets.
La culture de masse est industrialisée par analogie, cela signifie qu’elle n’est pas industrielle en soi.
On a de la recherche, on a bien une séparation des tâches, on a bien une volonté de répondre à la
demande, une standardisation des modes de production et de distribution, mais on ne peut pas
fabriquer des romans à succès comme on produit des produits alimentaires.
Tous ces réalisateurs, producteurs, scénaristes […] n’ont pas les mêmes intérêts.
A aucun moment, on ne demande l’opinion du public. ADORNO dit que toute étude sur la réaction du
public est une compromission à l’industrie culturelle.
La reproduction de l’art par la culture de masse lui enlève toute aura (W. BENJAMIN : idée de tirer le
monde de son sommeil). Il dit que le statut de l’œuvre a été bouleversé par la technique. Cela veut
dire que le principe même de la reproduction a cassé son unicité, a cassé son aura.
La différence chez BENJAMIN est qu’il va voir un peu ce qu’il se passe, il est un peu plus ouvert à la
modernité. Il dit que le cinéma peut être un enrichissement psychique, cela peut être une entrée
dans la culture ou encore un enrichissement politique.
Il prend ces distances, il nuance beaucoup plus qu’ADORNO.
Il dit bien qu’on est sur une massification mais les médias permettent à un nombre croissant de
personnes de développer des connaissances, de s’exprimer.
S. KRACAUER :
Il est journaliste, sociologue et critique de cinéma. Il a écrit sur le cinéma et il est un des premiers à
analyser les romans policiers. Dès 1920, il s’intéresse à l’exotisme du quotidien, à l’univers social. Il
est ouvert à la culture populaire.
3. 2 – L’oubli de l’Homme :
On oublie l’individu, on est dans une approche pas tellement humaniste.
Cette école a montré que la communication se développe dans un espace social. Il y a des conditions
sociales qui ont une incidence sur ce qu’elle sera.
Cette idée de standardisation fonctionne aussi assez bien.
Cette limite est le fait qu’ils ont exclusivement oublié que les médias pouvaient assurer un pouvoir
critique, un contre-pouvoir.
Tous les médias ne sont pas soumis au capitalisme.
Ils sont trop restrictifs sur la notion de la culture. Ils ont oublié le sens anthropologique. Ils ont rejeté
la culture de masse (pas une culture mais une forme d’aliénation). Mais une culture de masse est
bien une culture (E. MORIN).
MORIN dit que cette culture de masse s’adresse à l’ivresse sociale, qu’elle utilise des moyens de
production et de distribution de masse, mais elle n’en est pas moins une culture : « elle constitue un
corps de symboles, de mythes, d’images qui concerne et la vie pratique et la vie imaginaire ». C’est
un système de projection et d’identification.
Il dit que c’est une instance tierce qui se surajoute à la culture humaniste, nationale, religieuse. Elle
s’intègre à la société, elle intègre les individus dans la société.
C’est la première culture universelle de l’histoire de l’humanité. Il dit aussi que cette industrie
culturelle permet la démocratisation.
L’originalité de cette culture de masse est dans son éclectisme, dans son syncrétisme.
MORIN dit que les valeurs, que propose la culture de masse, peuvent être différentes, s’adaptent au
public visé.
La culture de masse est fondée sur la diversité mais elle en n’est pas moins cohérente.
On reproche également à cette école de Francfort le manque de preuve de cette aliénation. L’école
de Francfort a sous-estimé la pensée critique du public.
Ils n’ont jamais défini la masse, c’est une notion floue et imprécise. Un Homme masse qui s’oppose à
une élite critique.
Même si la culture de masse est standardisée, la réception n’est pas standardisée.
Il n’y a pas une standardisation de l’offre : il y a une diversité de moyens (radio, télévision …). On a
une culture en mosaïque, qui se présente de plus en plus comme un contre-pouvoir.
Et même si les USA dominent le monde de l’industrie culturelle (cinéma, jeux télé …), il y a toujours
eu des foyers culturels (Rome, l’Egypte …).
On a des phénomènes marquants qui peuvent remettre en cause cette mondialisation des médias.
Par exemple : des disques de platine qui ne sont pas des tubes qui passent sur les radios (NRJ, Fun
Radio …).
On est sur une diversification des pôles de production : Bollywood, l’Egypte, les Sud-Coréens ...
L’intensification a aussi fait émerger ces nouveaux pôles de production. Il y a une nouvelle
géographie des flux.
Parler de mondialisation de la culture, cela reviendrait à dire qu’il n’y a qu’une seule culture, imposée
par les médias. La culture médiatique est une culture parmi tant d’autres.
On part d’une production sérielle, cela ne veut pas dire que l’homme est homogène dans les
programmes et dans les contenus. Les maisons de production ont tendance à la standardisation,
pour un souci d’économies d’échelle.
Il y a deux logiques :
Logique industrielle, monopolistique, standardiste : la logique de l’école de Francfort
Logique individualiste, inventive, novatrice, voire concurrentielle
Chaque produit doit proposer du nouveau, en restant en lien avec les éléments nouveaux, avec
l’actualité.