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COURS DE GEOTECHNIQUE
GENERALITES
- Les roches et les sols
- L’altération des roches et la genèse des sols
- Pression interstitielle
- Sols saturés – contraintes effectives - principe
- Profil de contrainte effective verticale
• Exemples de calcul de contraintes verticales (contraintes géotechniques et
nappe au repos)
- Contraintes verticales
- Nappe à la surface du sol
- Sol submergé
- Sol immergé
• Contraintes horizontales
• Calcul des suppléments ou accroissement de contraintes dues aux
surcharges
- Cas d’une charge ponctuelle
- Cas de charges surfacique.
ELEMENTS DE GEOTECHNIQUE ROUTIERE
• Les essais d’identification
• Les essais de comportement
INTRODUCTION A LA GEOTECHNIQUE
La géotechnique est une branche du génie civil qui concerne l’étude et la modification
du sol. On peut dire que c’est la branche la plus fondamentale du génie civil parce que
toute structure civile repose sur le sol.
Le sol, selon les ingénieurs civils, c’est toute accumulation non compact ou faiblement
compact de particules minérales issues de la dégradation des roches.
Figure 1 : Les remblais Figure 2 : Mur de soutènement Figure 3 : Stabilité des talus
(routes, chemins de fer)
Figure 4 : Fondations Figure 5 : Barrages en terre, digue Figure 6 : Amélioration des sols
IM PORTANCE DE LA GEOTECHNIQUE
« La géotechnique est l'étude de l'adaptation des ouvrages humains aux sols et roches
formant le terrain naturel.
Elle traite de l'interaction sol / structures, et fait appel à des bases de géologie,
de mécanique des sols, de mécanique des roches et de structures. En parallèle à
la mécanique des sols qui traite des matériaux meubles, la mécanique des
roches traite des matériaux rigides, et les géo-matériaux cimentés traitent d'une
catégorie de matériaux intermédiaires entre les sols et les roches.
Les études géotechniques ont pour principal objet les études de sol pour la construction
d'ouvrages (pavillons, immeubles, voiries, ouvrages d'art...), et notamment la définition
des fondations, mais aussi dans le cadre de diagnostics pour des ouvrages sinistrés.
Elles traitent également des phénomènes de mouvement de sol (glissement,
affaissement et autres), de déformation (tassements sous charges) et résistance
mécanique.
Les géotechniciens gèrent des équipes de forage, dépouillent des essais in situ et en
laboratoire de toutes sortes, ont des connaissances en géologie, hydrogéologie,
mécanique des sols et construction. Ils doivent synthétiser toutes ces connaissances
pour permettre de construire en toutes circonstances et ce au meilleur coût, car une
défaillance dans la connaissance du sol peut être une source de certains problèmes si
ce ne sont pas des problèmes certains. Les photos ci-dessous illustrent quelques
problèmes posés par le sol : soit parce qu’il n’a pas été bien étudié, soit parce qu’il n’a
pas été étudié (par négligence ou par ignorance). C’est donc un métier d’une grande
variété qui nécessite une curiosité et un esprit de synthèse.
Lors d’un projet d’aménagement, tout constructeur doit (de manière à assurer la
pérennité des futurs ouvrages) prendre en compte la nature des formations
constituant le sous-sol du site où il est prévu de réaliser cet aménagement. Cette
prise en compte permet d’adapter le projet au site envisagé, de définir le système de
fondation de l’ouvrage avec le meilleur rapport sécurité/coût et de se garantir contre les
effets de la réalisation des travaux sur les constructions voisines.
Pour des raisons de compétence, la responsabilité des problèmes liés aux formations
composants le sous-sol est transféré à un spécialiste, le géotechnicien, dont la
mission porte généralement sur les points suivants :
• Définition du cadre géologique, hydrogéologique et topographique général d’un
site étudié et prise en compte des avoisinants du projet ;
• Définition des aléas existants vis-à-vis des risques naturels : détection des cavités,
stabilité générale d’un site (par rapport au glissement de terrain par exemple),
séismicité.
• Définitions des terrassements : faisabilité, réemploi des matériaux, tenus des talus
et parois des fouilles ;
• Définition de l’influence de circulations d’eaux souterraines, agressivité de l’eau
vis-à-vis des bétons ;
La géotechnique est une science appliquée qui rassemble les informations concernant
les sols. On peut la définir comme étant les techniques de construction sur les sols
et/ou avec le sol (fondations superficielles, fondations profondes, barrages en terre,
remblais, murs de soutènement etc.…). Elle est la partie de la géologie de l’ingénieur
qui étudie les propriétés des sols et des roches en fonction des projets de construction.
Elle étudie la résistance des terrains et recommande les méthodes appropriées pour la
construction.
La géotechnique fait appel à la mécanique des sols (MDS) : discipline issue de la
mécanique générale, elle est l’application des principes de base de la mécanique
(cinématique, dynamique, mécanique des fluides etc.) à l’état des sols. Elle nous
permet de mesurer les caractéristiques physiques et mécaniques des sols. Elle permet
d’examiner deux domaines statiquement :
𝟑
Les ( 𝟒 ) des sinistres proviennent des déformations par tassements successifs ;
𝟏
Le ( ) seulement étant imputable à un dépassement des contraintes par excès de
𝟒
charges ;
Les matériaux qui constituent la croûte terrestre ont fait l’objet d’une classification assez
arbitraire en deux catégories : les roches et les sols.
II. LES ROCHES
A- DEFINITIONS
Les roches sont les sols qui ne subissent pas de modifications notables en présence
d’eau. Ce sont, en général, des matériaux compacts, durs et résistants qui ne peuvent
être réduits en morceaux qu’à la suite de très gros efforts mécaniques. Comme
supports de fondations, ils sont pratiquement indéformables.
B- L’ALTERATION DES ROCHES ET LA GENESE DES SOLS
À l’air libre, la roche subit des phénomènes d’altération et des produits libérés subissent
un transport puis finissent par se déposer dans un bassin. Lorsque la dégradation de la
roche est chimique, provoquée par les intempéries naturelles, on parlera d’altération.
Les sols meubles sont des sols résultant de l’altération physico-chimique des roches
en place ; leur compacité naturelle est en général faible. Ces terrains se sont
transformés en se décomposant en petites particules friables. Ils sont susceptibles de
déformation sous les fondations. C’est particulièrement ces sols, principalement les
sables, les graviers, les marnes, les silts, les argiles … qui sont analysés ci-dessous.
Roche → Sol
Figure 13 : Fondations
Dans tout projet de construction, le paramètre "sol" doit être pris en considération, soit
pour constater que ce paramètre ne pose pas ou peu de problèmes particuliers, soit
pour poser correctement les problèmes géotechniques et envisager les mesures
propres à les résoudre.
La reconnaissance géotechnique doit identifier de manière fiable la disposition et les
propriétés de tous les terrains concernés par l’ouvrage étudié ou affectés par les
travaux prévus.
Il convient de tenir compte d’un ou de plusieurs des éléments suivants lors de la
reconnaissance du terrain concerné par l’ouvrage ou les travaux :
- la stratigraphie géologique ;
- les paramètres d’identification de toutes les couches concernées (granulométrie,
poids volumique, consistance, teneur en matières organiques, …) ;
- les propriétés de résistance ;
- les propriétés de déformation ;
- la distribution des pressions interstitielles ;
- les conditions de perméabilité ;
Ing. Carlos AKPAKA Page 10
COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 L 1 GC OPTION : BTP 2020-2021 ENTP
Il convient normalement d’inclure, dans une reconnaissance les essais en place (in
situ), des forages et des essais en laboratoires. Une option de reconnaissance
géophysique est parfois envisageable. Une combinaison convenable des méthodes
de reconnaissance doit être utilisée pour identifier les caractéristiques géotechniques
du terrain concerné.
L’intérêt des essais de laboratoire (essais d’identification ou mécaniques) dans l’étude
ou le dimensionnement des différents ouvrages est donnée par le diagramme suivant
(fig. 16) :
La reconnaissance doit être réalisée au moins dans les formations qui ont été jugées
concernées par le projet et au-dessous desquelles le terrain n’aura pas d’incidence
sensible sur le comportement de l’ouvrage (site géotechnique).
V. LES SONDAGES
Granulométrie ♦ ♦ ♦ ♦
Limites d’Atterberg ♦ ♦ ♦ ♦
Teneur en eau ♦ ♦ ♦
Perméabilité ♦ ♦
Compressibilité ♦
Résistance au cisaillement ♦
Les essais in situ (ou en place) de géotechnique servent à déterminer des paramètres
de comportement mécanique du sol en place. Les essais in situ les plus courants sont :
- le pressiomètre Ménard (NFP 94-110-1) ;
- le pénétromètre statique (NFP 94-113) ;
- le pénétromètre dynamique (NFP 94-114 et NFP 94-115) ;
- l’essai de pénétration au carottier SPT Standard Penetration Test (NFP 94-116) ;
- le scissomètre de chantier (NFP 94-112).
Les grains d’un sol ne sont pas liés par un ciment comme c’est le cas dans le béton
mais ils peuvent être soumis à des forces d’attraction inter-granulaires diverses. Quand
c’est le cas d’un sol constitué de grains minéraux à peu près identiques nous
distinguerons :
Le sol cohérent de diamètre < 20 𝝁𝒎.
Le sol pulvérulent de diamètre > 20 𝝁𝒎 (0,02 mm).
Avant d’analyser le comportement d’un sol quelconque sous l’application d’une charge
(fondations d’ouvrages de génie-civil, routes etc…). Il est nécessaire de définir certains
paramètres qui se rapportent aux diverses proportions dans lesquelles se trouvent le
squelette, l’eau et l’air.
A cet effet, nous considérons la représentation suivante d’un sol dans laquelle les trois
phrases seraient séparées, appelée diagramme de phases du sol :
Les volumes des différentes phrases sont indiqués à droite et les poids à gauche. Les
notations conventionnelles sont les suivantes :
• 𝑾𝒔 : poids des grains solides ;
• 𝑾𝒘 : poids de l’eau ;
• 𝑾 : poids total du sol ;
• VS : volume des grains solides ;
• VV : volume des vides entre les grains ;
• VW : volume de l’eau ;
• Va : volume de l’air ;
• V : volume total ;
𝑾𝒔
Poids volumique du sol sec : ɣ𝒅 = 𝑽
𝑾𝒘
Poids volumique de l’eau : ɣ𝒘 = 𝑽𝒘
Les paramètres sans dimension qui indiquent dans quelles proportions sont les
différentes phrases d’un sol sont des paramètres très importants et essentiellement
variables. Ils caractérisent l’état dans lequel se trouve un sol. Cas paramètres sont : la
teneur en eau, l’indice des vides, le degré de saturation et la porosité.
A- LA TENEUR EN EAU : ω
C’est le poids d’eau contenue dans le volume V rapporté à l’unité de poids des grains
solides contenus dans le volume V. Elle est déterminée, comme étant le rapport du
poids de l’eau au poids des grains solides d’un certain volume de sol : elle s’exprime en
pourcentage :
𝒘𝒘
𝝎=
𝒘𝒔
Il est à remarquer que cette teneur en eau peut dépasser 100% et en aucun cas être
au-delà de la teneur en eau à saturation 𝝎𝒔𝒂𝒕.
C’est le volume des vides contenus dans un échantillon donné ramené au volume des
grains solides de l’échantillon. Il permet de savoir si les vides sont importants ou non
c'est-à-dire si le sol est dans un état lâche ou serré. Il est défini comme étant le rapport
du volume des vides au volume des grains solides :
𝑽𝑽
𝒆= 𝑽𝑺
L’indice des vides peut être supérieur à 1.
Ordre de grandeur : 0.4 à 1 pour les sables, 0.3 à 4 pour les argiles.
C- LE DEGRE DE SATURATION : SR
C’est le volume occupé par l’eau ramené au volume total des vides. Il indique dans
quelle proportion les vides sont remplis par l’eau. Il est défini comme étant le rapport du
volume de l’eau au volume des vides. Il s’exprime en pourcentage :
Ing. Carlos AKPAKA Page 14
COURS DU MODULE DE GEOTECHNIQUE 1 L 1 GC OPTION : BTP 2020-2021 ENTP
𝑽𝒘 𝝎
𝑺𝒓 = 𝒙𝟏𝟎𝟎 𝑺𝒓 = 𝝎
𝑽𝑽 𝒔𝒂𝒕
Lorsque le sol est sec 𝑺𝒓 = 0% ; à l’état saturé 𝑺𝒓 = 100%.
Il ne peut en aucun cas être supérieur à 100%.
D- LA POROSITE : n
Elle est définie comme étant le volume des vides contenus dans un échantillon donné
ramené au volume total de l’échantillon, elle représente le rapport du volume des vides
au volume total. Sa signification est analogue à celle de l’indice des vides :
𝑽
𝒏= 𝑽
𝑽
La porosité est toujours inférieure à 1.
Ordre de grandeur : 0.3 à 0.5 pour les sables, 0.2 à 0.8 pour les argiles.
𝒆
Elle est liée à l’indice des vides par le rapport : 𝒏 = 𝟏+𝒆
𝑽𝒔
𝑪= = 𝟏−𝒏
𝑽
E- RELATION ENTRE LES PARAMETRES
Prenons : Vs = 1 ;
Il vient : w W = ω.Ɣs ;
𝑾𝒘 𝑾𝒘
Nous connaissons : 𝝎 = =
𝑾𝒔 𝜸𝒔
Donc : 𝑾𝒘 = 𝝎. 𝜸𝒔
𝑾 = 𝑾𝒘 + 𝑾𝒔 = 𝝎. 𝜸𝒔 + 𝑽𝒔. 𝜸𝒔 = (𝝎 + 𝟏)𝜸𝒔
𝑽𝒗
De même : 𝒆 = 𝑽𝒔 donc 𝑽𝒗 = 𝒆. 𝑽𝒔 = 𝒆.
𝑾 𝝎+𝟏
Le poids volumique total est alors : ɣ = = × 𝜸𝒔 .
𝑽 𝟏+𝒆
On définit aussi l’indice de densité 𝑰𝑫 ou indice densité relative 𝑫𝒓 qui représente l’état
dans lequel se trouve un sol sableux par rapport aux états extrêmes.
𝒆𝒎𝒂𝒙 − 𝒆
𝑰𝑫 = × 𝟏𝟎𝟎
𝒆𝒎𝒂𝒙 − 𝒆𝒎𝒊𝒏
Avec :
𝒆𝒎𝒂𝒙 : correspondant à une compacité minimale
𝒆𝒎𝒊𝒏 : correspondant à une compacité maximale
e : indice des vides du sol.
Le qualificatif de l’état du sol en fonction de l’indice de densité est donné par le tableau
3 (NF EN ISO 14688-2).
La masse volumique sèche 𝜌𝑑 renseigne aussi sur l’état de densité du sol. Le tableau
suivant donne le qualificatif en fonction de la masse volumique (pour un sol évolutif,
ayant 𝜌𝑠 proche de 2.7𝑔/𝑐𝑚³).
Parmi tous les paramètres définis précédemment, les paramètres sans dimension sont
incontestablement les plus importants car ils définissent en effet l’état du sol c'est-à-dire
l’état de compressibilité (lâche ou serré) dans lequel se trouve le squelette ainsi que les
quantités d’eau et d’air que contient le sol.
Comme nous le verrons au chapitre suivant, un sol grenu a un comportement qui
dépend presque uniquement de son état de compacité (lâche ou serré) alors qu’un sol
fin à un comportement qui est avant tout fonction de sa teneur en eau
Le poids volumique des grains solides (en dehors des particules organiques) varie dans
des limites assez faibles : 𝟐𝟔 𝒌𝑵/𝒎³ < 𝜸𝒔 < 𝟐𝟖 𝒌𝑵/𝒎³
On retiendra donc que la masse volumique des particules solides pour les sables est de
2.6 à 2.7 𝑔/𝑐𝑚³ ; pour l’argile de 2.65 à 2.8 𝑔/𝑐𝑚³.
On peut donc le considérer comme constant et dans ce cas connaissant le poids
volumique de l’eau (ɣw = 10 kN/m 3), les paramètres invariables et indépendants d’un sol
se réduisent à deux :
- L’indice des vides : e.
- La teneur en eau : 𝝎.
La structure du sol est le mode d’assemblage des particules qui le composent. Elle
conditionne une propriété, la porosité qui est un facteur important de la perméabilité.
Suivant la dimension des particules, il convient de distinguer deux catégories de sol qui
présentent des structures très différentes :
Les sols cohérents : D < 20 𝝁𝒎.
Les sols pulvérulents : D > 20 𝝁𝒎 (0,02 mm).
Les sols réels sont des mélanges de matériaux pulvérulents et cohérents. On précise
aussi la distinction entre les sols grenus et les sols fins.
Les sols fins : si plus de 50% en poids des grains ont un Ø < 80 𝝁𝒎.
Les sols pulvérulents : si plus de 50% en poids des grains ont un Ø > 80 𝝁𝒎
(0,08 mm).
Leurs caractéristiques sont résumées dans le tableau suivant :
B- COMPORTEMENT
Les comportements d’un sol grenu et d’un sol fin sont très différents.
Les sols pulvérulents (sables, graviers, cailloux, blocs, etc…) sont constitués
essentiellement de silices (quartz), de calcaire ou d’autre matériaux inertes. Ils ont une
II. L’ECHANTILLONNAGE
A- LA RECONNAISSANCE DES SOLS, SONDAGES, COUPES
GEOTECHNIQUES ET PRELEVEMENT
B- L’ECHANTILLONNAGE EN LABORATOIRE
Au laboratoire nous recevons une quantité Q de matériau, l’essai doit être fait sur une
quantité plus faible q. Comment séparer cette quantité q représentative de Q ?
Deux procédés de base assez satisfaisants sont utilisés :
Par quartage ;
A l’aide d’échantillonneurs.
1. Préparation de l’échantillon
Il faut sécher partiellement un échantillon trop mouillé. Mais une température trop
élevée pourrait modifier la nature physique ou chimique du corps étudié. Donc :
Ne pas sécher à l’alcool ;
Le mieux est le séchage à l’air mais c’est long ;
S’il faut chauffer, un thermostat est nécessaire pour ne pas dépasser 60°C s’il
s’agit d’un corps contenant de l’argile, ou 102° à 103° pour un corps non argileux ;
Un échantillon trop sec conduirait à perte d’éléments fins : il faut l’humecter.
Il faut aussi briser les éventuelles mottes ou simili-cailloux, mais attention à ne pas
briser les éléments qui les composent.
2. Le quartage
Si cette quantité (𝟏/𝟐) est trop importante, la partager encore suivant le même
processus. On obtiendrait alors un échantillon représentatif égal au 1/4 de la quantité
primitive.
Et ainsi de suite les fractions trouvées (½, ¼, 1/8) permettant par addition d’obtenir
toute quantité utile à un essai.
3. Emploi d’échantillonneurs
4. Choix du procédé
Ces deux procédés peuvent être utilisés séparément ou conjointement, en fonction des
quantités à séparer et de la grosseur maximale des grains.
Pour identifier un sol, on définit des paramètres, dits d’identification, qui sont issus
d’essais ou d’analyses conventionnels normalisés effectués sur des prélèvements
d’échantillons. Les paramètres sont répartis selon les types suivants :
Paramètre d’état : Paramètre qui ne dépend pas du sol mais qui est fonction de
l'environnement dans lequel il se trouve et des manipulations auxquelles il a été soumis
comportant :
• Les teneurs en eau naturelle et de saturation ;
• La masse volumique humide ;
• L’indice des vides
• La porosité ;
Dans le chapitre précédent il a été montré que les paramètres indépendants d’un sol
sont au nombre de trois :
La teneur en eau : 𝝎 ;
Le poids volumique des grains solides : ɣs ;
L’indice des vides : e.
Les mesures se font généralement au laboratoire.
A- DETERMINATION DE LA TENEUR EN EAU : 𝝎
La teneur en eau se détermine par deux pesées, une avant et une après passage à
l’étuve à 105°C, ce qui donne d’une part 𝑾𝒔 + 𝑾𝒘et d’autre part 𝑾𝒘.
𝑾𝒘 𝑾𝒘
𝝎(%) = × 𝟏𝟎𝟎 = × 𝟏𝟎𝟎
𝑾𝒔 𝑾 − 𝑾𝒘
B- DETERMINATIONS DU POIDS VOLUMIQUE DES GRAINS SOLIDES : ɣs
Un poids comme 𝑾𝒔 de sol séché passage à l’étuve ( 𝑾𝒘= 0) est introduit dans un
récipient contenant de l’eau distillée. On repère le volume d’eau déplacée par le sol. Le
poids volumique ɣs est le rapport de poids 𝑾𝒔 au volume Vs.
𝑾𝒔
𝜸𝒔 =
𝑽𝒔
Le poids volumique de quartz étant 26,7 KN/m3, pour la majorité des sols on a :
26 KN/m3 ≤ ɣs ≤ 28 KN/m3 ;
On peut obtenir des valeurs plus faibles si le sol a une teneur en matière organique
élevée.
C’est une mesure délicate. Il faut déterminer le volume total V de l’échantillon le poids
𝑾𝒔 des grains solides et connaissant alors le poids volumique de ces grains.
𝑽𝒗 𝑽 𝑽. 𝜸𝒔
𝒆= = −𝟏= −𝟏
𝑽𝒔 𝑽𝑺 𝑾𝒔
Elle est déterminée soit par étuvage (NF P 94-050), soit par la méthode du four à micro-
onde (NF P 94-049-1), soit à la plaque chauffante (NF P 94-049-2), soit par séchage
avec complément d’une substance chimique.
Etuve
(𝑾 − 𝑻) − (𝑾𝒅 − 𝑻)
𝝎(%) = × 𝟏𝟎𝟎
(𝑾𝒅 − 𝑻)
𝝎 ∶ Teneur en eau (exprimée en %) ;
T : poids de la tare ;
𝑾 : poids de l’échantillon humide, y compris la tare ;
𝑾𝒅 : poids de l’échantillon sec, y compris la tare.
Il y a deux possibilités :
- Sécher complètement le granulat (méthode rapide directe) ;
- Faire entrer l’eau qu’il contient dans une réaction chimique (méthode rapide
indirecte).
a) Flambage à l’alcool à brûler (Méthode directe)
C’est le procédé couramment dit « de poêle à frire »
- Peser l’échantillon humide, soit M h ;
- Le placer dans un récipient métallique plat et l’arroser d’alcool à brûler (½ litre
pour 2 kg de sable, jamais d’essence, beaucoup trop dangereuse) ;
- Allumer et agiter avec une tige métallique ;
- Quand l’alcool est éteint, laisser refroidir, remettre ½ litre d’alcool, allumer à
nouveau et agiter ;
- Quand l’alcool s’éteint, l’agrégat est sec (chauffer une 3 ème fois si c’est
nécessaire) ;
- Peser l’échantillon sec soit Ms.
𝑀ℎ−𝑀𝑠
D’où : 𝜔(%) = × 100
𝑀𝑠
1 mm 1 µm
Figure 21
Par exemple, cent grammes de sable fin contiennent près de 10 7 grains. Cent
grammes d’argile peuvent en contenir 10 plaquettes.
11
On détermine la taille d'un granulat en laboratoire (le détail de la pratique des essais
sera vu en travaux pratiques) :
Par tamisage (fig. 22)
- Méthode par tamisage à sec après lavage (NF P 94-056) pour des grains de
dimension > 80 µm
- Analyse granulométrique tamisage par voie humide (XP P 94-041).
Figure 22
Par sédimentation (fig. 23) pour des grains 1 µm < ф < 80 µm (NF P 94-057).
Cet essai donne la répartition suivant un diamètre équivalent (en µm) en se
basant sur la loi de Stokes.
Figure 23
On appelle granulat un ensemble de grains minéraux, de dimensions comprises entre 0
et 125 mm, de provenance naturelle ou artificielle, destinés à la confection :
• des mortiers, des bétons,
• des couches de fondation, des couches de base et de roulement des chaussées,
• et des assises et des ballasts de voies ferrées.
Les granulats sont appelés fillers, sablons, sables, gravillons, graves ou ballast suivant
leurs dimensions.
2. Principe de l’essai
• Les masses des différents refus et tamisats sont rapportées à la masse initiale du
matériau. Les pourcentages ainsi obtenus sont exploités sous forme graphique.
3. Matériel utilisé
Ce sont :
- Les tamis dans lesquels l’organe de séparation est constitué d’une toile métallique
ou d’une tôle perforée définissant des trous carrés.
- Les passoires dans lesquelles une tôle perforée définit des trous circulaires. Elles ne
sont plus admises depuis décembre 1973. Mais dans la pratique ces passoires
existeront encore pendant de nombreuses années ; il est donc nécessaire de connaître
leurs caractéristiques essentielles et l’incidence de leur utilisation sur divers essais et
calculs.
Il existe une correspondance entre les diamètres des ouvertures d’une passoire (D) et
le côté de la maille du tamis équivalent (d) : c’est la formule de Féret :
D = 1,25d.
Un nombre entier M est associé à chaque tamis ou passoire, c’est un module. Il est
l’entier naturel le plus proche de 10 log[𝑫(𝝁. 𝒎)] + 𝟏 . On obtient :
Modules 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30
Mailles (mm) 0.08 0.10 0.125 0.16 0.20 0.25 0.315 0.40 0.50 0.63 0.80
Modules 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41
Mailles (mm) 1.0 1.25 1.60 2.0 2.5 3.15 4.0 5.0 6.3 8 10
Modules 42 43 44 45 46 47 48 49 50
Mailles (mm) 12.5 16 20 25 31.5 40 50 63 80
- 2 balances de portée de 5 kg et de 30 kg ;
- 1 étuve (60 à 105°C) ;
- Des brosses métalliques et pinceaux ;
- Des pelles à mains, truelles et accessoires courants de laboratoire.
4. Préparation de l’échantillon
Figure 24
4 41 41 2.05 97.95
2 162 203 10.15 89.85
1 494 697 34.87 65.13
0.5 705 1402 70.14 29.86
0.25 396 1798 89.95 10.05
0.125 159 1957 97.90 2.10
0.063 25 1982 99.15 0.85
Fond 17 - - -
(𝑴𝟏 − 𝑴𝟐) + 𝑷
𝒇= × 𝟏𝟎𝟎
𝑴𝟏
M 1 : masse de la prise d’essai en kg ;
M 2 : masse séchée de refus sur le tamis 0,063 mm, en kg.
P : masse du tamisat restant dans le fond après tamisage en Kg.
6. Notions de classes granulaires
On trie les granulats par dimension au moyen de tamis (mailles carrées) et de passoires
(trous circulaires) et on désigne une classe de granulats par un ou deux chiffres.
Un granulat est caractérisé du point de vue granulaire par sa classe d/D.
Le premier désigne le diamètre minimum des grains d et le deuxième le
diamètre maximum D.
Lorsque d est inférieur à 0.5 mm, le granulat est désigné 0/D.
Si un seul chiffre est donné, c'est celui du diamètre maximum D exprimé en mm.
2. Matériel utilisé
Ce sont :
Figure 25
3. Préparation de l’échantillon
Ce calcul s’effectue en utilisant la loi de stockes qui donne la vitesse de chute des
particules sphériques dans un liquide. Celles-ci sont soumises à la force de pesanteur
verticale et descendante et à la poussée d’Archimède, verticale et ascendante. La
chute de ces particules se fait à la vitesse constante et s’exprime par la relation
suivante :
𝑽𝟏
𝑫² = 𝟏𝟖 ƞ .
(ɣ𝑺 − ɣ𝑾 )
• V1 : vitesse limite de chute des grains. Celle-ci s’exprime par le quotient de la
hauteur de chute Hr, exprimée en mètres par le temps de chute t exprimé en secondes ;
• ɳ : viscosité dynamique de la solution. Celle-ci est fonction de la température (voir
tableau suivant) :
𝑯𝒓 𝟏𝟖ƞ
𝑫 = 𝒌√ ; Avec 𝒌² =
𝒕 (ɣ 𝑺−ɣ 𝑾 )
Date :
Chantier :
Origine de l’échantillon :
Pourcentage des éléments fins analysés par rapport à l’échantillon total 0/D :
p=
30 s
1 mn
2 mn
5 mn
10 mn
20 mn
40 mn
80 mn
4h
24 h
− Calcul de D :
𝑯𝒓 𝟎,𝟏𝟔𝟖
D = k√ = 1,0045.10-3 √ = 7,5.10-5 m ou 75 μm.
𝒕 𝟑𝟎
− Calcul de p :
W = 40 g = 40.10-2N;
D- LA COURBE GRANULOMETRIQUE
Sur une feuille semi-logarithmique, les pourcentages des tamisats cumulés sont
représentés sous la forme d’une courbe granulométrique en portant les ouvertures des
tamis en abscisse, sur une échelle logarithmique et les pourcentages des tamisats en
ordonnées sur une échelle arithmétique.
A chaque pourcentage convient un diamètre, ce qui permet de placer plusieurs points
caractéristiques de la courbe dans ce repère orthonormé. La ligne brisée qui joint ces
différents points représente la courbe granulométrique. La courbe est tracée de
manière continue et peut ne pas passer rigoureusement par tous les points.
La forme de la courbe granulométrique obtenue renseigne immédiatement :
les dimensions d et D du granulat,
la plus ou moins grande proportion d’éléments fins,
la continuité ou la discontinuité de la granularité.
Ainsi à travers la figure suivante, on peut dire que :
Figure 26
- La courbe 1 en forme douce provient d’un granulat courant. C’est un sol qui contient
des grains de tous les diamètres des tamis d’essai (granularité continue) ;
- La courbe 2 convexe vers le haut. C’est un granulat riche en éléments fins ;
- La courbe 3 concave vers le haut. C’est un granulat pauvre en éléments fins ;
- La courbe 4 présente un palier : il manque les éléments (absence de grains) qui
donneraient un refus sur certains tamis (granularité discontinue).
On dit que la courbe granulométrique d’un granulat est continue ou que sa granularité
est continue, si entre deux granulats élémentaires consécutifs présents dans le
granulat, il manque au plus trois granulats élémentaires. Il y a discontinuité si l’absence
porte sur plus de trois granulats élémentaires.
Les sables doivent présenter une granulométrie telle que les éléments fins ne soient ni
en excès, ni en trop faible proportion.
Le caractère plus au moins fin d’un sable peut être qualifié par le calcul de son module
de finesse. Le module de finesse est d'autant plus petit que le granulat est riche en
éléments fins.
Ce paramètre est en particulier utilisé dans les calculs de composition des bétons. Ainsi
il est recommandé pour un sable de confection d’un béton, un module de finesse voisin
de 2,5. Il a été imaginé par l’ingénieur Américain Abrams et apparaît sensiblement égal
à l’aire de la surface comprise entre la courbe granulométrique et la parallèle
d’ordonnée 100 à l’axe des abscisses.
Figure 27
Operations et transformations granulaires : si nécessaires ?
Il n’est pas rare d’avoir un sable disponible présentant un « MF » non satisfaisant. Une
façon de le rendre convenable consiste à le mélanger à un autre sable de telle sorte
que la combinaison des deux « MF » permette l’obtention du « MF » escompté.
On utilise pour cela la méthode d’ABRAMS. C’est une règle de mélange de granulats
basée sur l’obtention d’un module de finesse global à partir de la connaissance des
modules de finesse des granulats à mélanger.
On dispose de deux sables « S1 » et « S2 » de module de finesse respectif « MF1 » et «
MF2 ». On désire obtenir un mélange granulaire « S » de module de finesse « MF ».
Les pourcentages de « S1 » et « S2 » nécessaires pour obtenir le mélange « S » sont
tels que :
𝑴𝑭− 𝑴𝑭𝟐 𝑴𝑭𝟏 − 𝑴𝑭
𝑺𝟏 % = × 𝟏𝟎𝟎 et 𝑺𝟐 % = × 𝟏𝟎𝟎
𝑴𝑭𝟏 − 𝑴𝑭𝟐 𝑴𝑭𝟏 − 𝑴𝑭𝟐
2. Le coefficient d’uniformité
𝑫𝟔𝟎
𝑪𝒖 =
𝑫𝟏𝟎
Figure 28
Il intervient également dans la classification unifiée des sols. Il est défini par :
𝐷30 2
𝐶𝑐 =
𝐷10 × 𝐷60
Lorsque le coefficient de courbure est compris de 1 à 3, il s’agit d’un sol à granulométrie
bien étalée.
L’étalement de la granulométrie est précisé par les facteurs CU et C C pour une division
granulométrique donnée conformément au tableau ci-après (Norme XP P 94 - 011) :
Forme de la courbe Cu Cc
granulométrique
Bien graduée > 15 1 < Cc < 3
Moyennement gradué 6 à 15 <1
Mal gradué <6 <1
Discontinue Généralement élevé Variable (généralement < 0.5)
Exemple
Les résultats de l’analyse granulométrique sur un échantillon de sable de masse M = 1
kg sont consignés dans le tableau ci-après :
5 0 0 0 100
2.5 161 161 16.10 83.90
1.25 136 297 29.70 70.30
0.63 177 474 47.40 52.60
0.315 304 778 77.80 22.20
0.16 152 930 93.00 7
0.08 54 984 98.40 1.60
Fond 7.5 - - -
Puisqu’il s’agit du sable alors adoptons une classe granulaire 0/D et vérifions les
conditions suivantes avec d = 0.08 mm et D = 5 mm :
Le refus sur le tamis D est compris entre :
• 1 et 15% si D > 1.56 d
Le tamisat au tamis d est compris entre :
• 1 et 15% si D > 1.56 d
Le refus sur le tamis 1.56 D est nul.
Le tamisat au tamis 0.63 d < 5%.
Par interpolation on a :
Pour D 10
Pour D 30
Pour D 60
Sable : Mf = 2,64
Comme 2,3 < Mf < 2,8 on conclut donc que c’est un sable préférentiel pour le béton.
CONCLUSION