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Abdellatif Hammouchi, soupçonné de complicité de figures de la société civile marocaine, Omar Radi
torture (lire ici, là et là). Quant à Edwy Plenel, il fut est victime de la nouvelle arme répressive inventée
à l’origine de la publication en 1990 de Notre ami le par le royaume contre les activistes et les journalistes
roi, livre de Gilles Perrault qui révéla au grand public qui le dérangent. Dans le contexte international de
l’ampleur des violations des droits humains au Maroc. prise de conscience des violences sexistes et sexuelles,
Mais, au-delà de la mémoire bureaucratique des le mouvement #MeToo est utilisé comme un cheval
services secrets, l’espionnage qui les a ciblés en de Troie pour les réprimer et les discréditer, grâce
2019-2020 avait un enjeu immédiat. Tout indique au montage ou à l’instrumentalisation de dossiers
dans la chronologie de cette surveillance et dans le judiciaires sur ce terrain (lire la dernière enquête de
choix de ses cibles qu’elle participait à l’offensive Rachida El Azzouzi et Rosa Moussaoui).
répressive du royaume contre ce qu’il restait de médias Or, depuis qu’elle a révélé en 2016 ce qui deviendra
et de journalistes indépendants au Maroc, offensive l’affaire Baupin, Lénaïg Bredoux est connue pour
qui fut précisément déclenchée à partir de l’été avoir été pionnière dans les médias s’agissant des
2019. C’est d’ailleurs durant cette même période où enquêtes sur les agressions et harcèlements sexuels.
Mediapart était ciblé qu’Amnesty International révéla, Quand commence l’espionnage de son téléphone, le
pour la première fois, l’utilisation du logiciel espion 23 février 2019, le procès intenté à Mediapart par
de NSO contre des activistes ou des journalistes. Or Denis Baupin vient juste de se terminer, le 9 février.
il s’agissait du Maroc à travers les cas du défenseur À cette époque, Lénaïg Bredoux donne des interviews
des droits humains Maati Monjib et du journaliste à la presse internationale à propos de #MeToo (par
d’investigation Omar Radi (voir ici et là les deux exemple ici).
rapports de l’ONG). Tout porte à croire que l’espionnage de Mediapart
Omar Radi est l’un des cofondateurs du Desk, a fait partie de l’offensive destinée à faire taire les
dont Mediapart a été le partenaire actif. Le 26 journalistes indépendants au Maroc, en cherchant à
décembre 2019, il était incarcéré une première fois savoir comment nous enquêtions dans ce domaine
à cause d’un tweet critiquant une décision de justice afin de nourrir les scénarios imaginés ensuite par
visant les protestataires rifains du Hirak (lire cette l’appareil répressif. Mais rien ne permet d’exclure
tribune de soutien sur Mediapart). Après avoir qu’il ait aussi servi à d’autres fins, par l’exploitation
été condamné à quatre mois de prison avec sursis, des données volées et leur partage avec d’autres
il était de nouveau convoqué, le 24 juin 2020, services de renseignement. La seule façon d’en avoir
sous l’accusation fallacieuse d’intelligence avec des le cœur net, c’est que la justice en soit saisie afin de
agences de renseignement étrangères, puis placé en mener une enquête indépendante sur cet espionnage
détention préventive le 29 juillet 2020 pour « atteinte d’ampleur organisé en France par le Maroc.
à la sûreté extérieure et intérieure de l’État, viol et
C’est pourquoi Mediapart a demandé à son avocat, Me
attentat à la pudeur ». Il y est toujours aujourd’hui, en
Emmanuel Tordjman, du cabinet Seattle, de déposer
attente d’un jugement dans le cadre d’une procédure
plainte dès ce lundi 19 juillet auprès du procureur de
inique contre laquelle il s’insurge (lire la première
la République de Paris, au nom de notre journal, de
enquête de Mediapart sur le cas Omar Radi).
Lénaïg Bredoux et d’Edwy Plenel. Au-delà des suites
Sur mediapart.fr, un objet graphique est disponible à cet endroit. judiciaires, il va sans dire que cette atteinte aux libertés
Tout comme son confrère Soulaimane Raissouni, fondamentales, menée par une puissance étrangère à
condamné le 9 juillet en son absence à cinq ans de l’encontre d’un journal indépendant, exige une ferme
prison pour « agression sexuelle », ainsi que d’autres réaction des autorités françaises qui aille au-delà d’une
condamnation de principe. Nous l’attendons.
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Directeur de la publication : Edwy Plenel Rédaction et administration : 8 passage Brulon 75012 Paris
Direction éditoriale : Carine Fouteau et Stéphane Alliès Courriel : contact@mediapart.fr
Le journal MEDIAPART est édité par la Société Editrice de Mediapart (SAS). Téléphone : + 33 (0) 1 44 68 99 08
Durée de la société : quatre-vingt-dix-neuf ans à compter du 24 octobre 2007. Télécopie : + 33 (0) 1 44 68 01 90
Capital social : 24 864,88€. Propriétaire, éditeur, imprimeur : la Société Editrice de Mediapart, Société par actions
Immatriculée sous le numéro 500 631 932 RCS PARIS. Numéro de Commission paritaire des simplifiée au capital de 24 864,88€, immatriculée sous le numéro 500 631 932 RCS PARIS,
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Conseil d'administration : François Bonnet, Michel Broué, Laurent Mauduit, Edwy Plenel Abonnement : pour toute information, question ou conseil, le service abonné de Mediapart
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Amis de Mediapart, Société des salariés de Mediapart. Paris.
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