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MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEURE ET DE LA

RECHERCHE SCIENTIFIQUE.
Travail-Justice-Solidarité

UKAG

DEPARTEMENT DE GENIE CIVIL

OUVRAGES HYDRAULIQUES
1ère Partie

CONAKRY 2016

Cours d’Ouvrages Hydrauliques Dr TOUNKARA Jean Faraguet/ Ing KEITA Youssouf Page 1
CAPITRE I : NOTION GENERALES
I.1. INTRODUCTION
I.1.1. RESSOURCES EN EAU, L’ECONOMIE HYDRAULIQUE ET SES
DIFFERENTES BRANCHES.
Avec l’augmentation de la population mondiale et le développement industriel, les besoins en
eau potable augmentent mais les réserves de cette dernière restent limitées. Si la quantité
d’eau sur terre est près de 1,5 milliard de km3, l’eau potable ne fait que 0,65%.
La branche de l’économie nationale qui procède au compte de distribution, à l’étude et
l’utilisation complexe des cours d’eau et des eaux souterraines ainsi qu’à la protection des
ressources en eau et à la lutte contre l’action nocive de l’eau, est appelée économie
hydraulique dont l’une des composantes est hydrotechnique.
L’hydrotechnique est la branche de la science et de la technique qui traite de l’utilisation et
de la protection des ressources hydrauliques naturelles ainsi que de la lutte contre l’action
nocive de l’eau sur le milieu environnant au moyen des ouvrages d’art dits OUVRAGES
HYDRAULIQUES.
L’économie hydraulique se subdivise en branches principales suivantes : l’industrie
hydroélectrique (fig1) ; la navigation (fig2) ; l’adduction d’eau et réseaux d’égouts, la
pêcherie et poissonnerie ainsi que l’extraction du sol ; l’amélioration foncière (fig4A et 4)
(l’irrigation, drainage etc…) ; correction des lits des rivières (fig5).
La république de Guinée est arrosée par plusieurs cours d’eau. Certains grands fleuves
africains prennent leur source en Guinée.
Malgré les contradictions éventuelles entre les différentes branches, on doit aspirer à
l’exploitation complexe des cours d’eau (satisfaire les besoins de quelques branches à la fois)
lors de la conception des ouvrages hydrauliques.
I.1.2. APERÇU HISTORIQUE
Il existe quelques témoignages d’existence des ouvrages hydrauliques datant de la
préhistoire ; En Egypte et Mésopotamie (actuel Iraq), où on a trouvé les vestiges (ruines)
d’ouvrages d’irrigation remontant de la période antérieure à 40 siècles avant J.C.
Vers la fin du féodalisme, à cause des multiples guerres du 18ème et début 19ème siècle, on
assista au développement de la navigation et de l’énergie−barrages−usines en terre et en
bois (installation simple). Au 19ème−20ème siècles on a assisté à l’invention de la turbine
hydraulique, à l’introduction de l’électricité dans l’industrie et à l’apparition du béton armé.
Ce qui a donné un nouvel essor à l’hydrotechnique.
A présent il existe de très hauts barrages (le barrage vaiont en Italie ℎ =266m ; le barrage
de Nouresk sur le fleuve vaxche (Tadjikistan, ex-République Soviétique) ℎ =
305 ….

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Le volume de béton est Des fois élevé (le barrage-poids arqué de Sayano-Souchinsk ℎ =
245 = 9,5 ; le barrage en matériaux locaux Nèw Kornelie Telling
(USA) a = 209 de béton ; le barrage Nouresk a = 58
de béton.

Fig.1. Usine hydraulique de pied de barrage


1-Options de conduites forcées ; 2-transformateur élévateur ; 3-générateur ; 4-conduite d’aspiration.

Fig2. Chambre d’écluse (le sas) de navigation


1-seuil de l’écluse ; 2-galeries d’écoulement latérale ; 3-vannes des galeries ;4-mur de chute
d’écluse ;5-tête amont ; 6-tête aval ; 7-bateaux ; 8et 9- portes d’écluse amont et aval.

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Fig.3 Adduction d’eau des localités
a) plan ; b) profil en long ; 1-ouvrage de prise ;2- 1ère station de pompage (station premier degré) ;
3-épuration ; 4- réservoir d’eau propre ; 5- station de pompage 2ème degré ; 6- conduites d’eau ;
7- réseau de distribution d’eau ; 8- château d’eau ; 9- cours d’eau.

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Fig.4A : plan simplifié d’un aménagement hydraulique
1-évacuateur de crue latéral à entonnement frontal (déversoir) ; 2- niveau de l’eau dans la retenue ;
3- cours d’eau primitif ; 4- tour de prise d’eau ; 5-barrage en matériaux locaux ; 6 canal principal
conduisant l’eau au consommateur ; 7- redan ou marches de rupture de la vitesse ; 8- canal
d’amené ; 9- chenal d’écoulement ; 10- retenue ; 6a- tapis de réception (ou radier ou bassin de
dissipation) .

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Fig.4 : Aménagement avec réseau d’irrigation
1- cours d’eau
2- barrage
3- écluse de navigation
4- bâtiment de l’usine
5- ouvrage de prise pour le réseau d’irrigation
6- canal principal
7- écluse de retenue
8- aqueduc
9- écluse d’évacuation
10- canal d’évacuation
11- écluse de régularisation
12- canal secondaire
13- réseau de drainage
14- redan (ou marches de rupture de la vitesse)
15- ravin

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fig.5 : Ouvrage de correction ou de régularisation des cours d’eau
1- domaine à protéger
2- digue de protection
3- lit de la rivière
4- ouvrages de correction du lit (digues longitudinales)
5- ouvrages de correction (digues transversales ou épi d’appel)

I.2. CLASSIFICATION DES OUVRAGES HYDRAULIQUES :


Les ouvrages hydrauliques sont construits pour différents buts et dans différentes conditions
naturelles
I.2.1. SELON LA NATURE DU COURS D’EAU OU DU BASSIN D’EAU SUR
LESQUELS ILS SONT CONSTRUITS : les ouvrages fluviaux, maritimes, lacustres ou
d’étang, de réseau (au sein du réseau, sur les ouvrages hydrauliques) et souterrains.
Dans le cadre de l’amélioration foncière, les ouvrages hydrauliques se subdivisent en
ouvrages (au sein du réseau) :
− De régularisation (les régulateurs ou écluses d’écoulement, les vidanges, les partiteurs de
cloisonnement et d’évacuation) ;
− De conduite (les siphons inversés, les tuyaux, les aqueducs, caniveaux et conduites
d’orages etc…) ;
− De raccordement (les redans ou marches de rupture de la vitesse, les coursiers etc…)
I.2.2.SELON LA NATURE DES FONCTIONS EXERCEES :
− Les ouvrages de retenue : créent et subissent le remous de l’eau (les barrages, les digues
etc…) ;
− Les ouvrages de décharge : pour l’évacuation des crues et des débits utiles à l’aval (pour
les conditions sanitaires à l’aval et la navigation). On a les déversoirs, les évacuateurs de
demi-fond, les vidanges etc… ;
− Les ouvrages de prise : permettent la prise d’eau à partir d’un cours d’eau ou d’un bassin
d’eau ;
− Les ouvrages de conduite : assurent le transport d’eau d’un point à l’autre (exemple de la
rivière, à partir de la prise y construite, pour le champ à irriguer ou la centrale, par les
conduites). On a les canaux, les tuyaux, les galeries, les auges de transport ;
− Les ouvrages de correction (fig.5) des lits : pour régulariser les conditions d’écoulement
de l’eau dans les lits et préserver le fond et les rives de ces derniers contre les
affouillements ou l’alluvionnement, protéger les cotes contre l’action des vagues.
I.2.3. SELON LA DESTINATION D’OUVRAGE :
− Les ouvrages à destination générales, pour différentes branches de l’économie nationale :
les ouvrages de retenue, de conduite, d’évacuation et de régularisation. Ils maintiennent
le niveau nécessaire de la retenue, le volume de cette dernière, permettent l’évacuation
des débits de crue escomptés etc… ;

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− Les ouvrages à destination spéciale, pour les besoins d’une branche de l’économie
hydraulique : l’amélioration foncière (canaux, conduites, stations de pompages etc..) ; le
transport fluvial et maritime ; l’électrification (le bâtiment de la centrale, les galeries, les
chambres d’équilibre etc…) ; la pisciculture et poissonnerie (les passes à poissons, les
ascenseurs à poisson, les étangs de pisciculture etc….) ; les ouvrages de dérivation des
eaux et d’adduction (les prises, les stations de pompage, les canaux collecteurs, les
stations de traitement des eaux etc…) ; les ouvrages de lutte contre les inondations,
l’écoulement et l’érosion des sols (les digues de protection, les déversoirs d’orage) ;
ouvrages d’exploitation des eaux souterraines ; ouvrages pour les bassins à déchets de
lavage, réservoir de déchets de raffinage (digues, conduites etc…)
NB : il existe des ouvrages exerçant quelques fonctions à la fois : barrage-usine avec
évacuateur de crue, les écluses de décharge (écluse avec évacuateur), évacuateur avec prise
d’eau etc…
I.2.4.SELON LES CONDITIONS D’UTILISATION :
A. les ouvrages provisoires, utilisés seulement pour la période de construction ou de
réparation des ouvrages définitifs.
B. Les ouvrages définitifs, utilisés pour une exploitation permanente. Ils se subdivisent en
ouvrages principaux et secondaires. Les ouvrages principaux sont ceux dont la destruction
conduit : à la perturbation du bon fonctionnement des stations électriques ; à la cessation ou
baisse de l’alimentation en eau des réseaux d’irrigation, à l’inondation des terres à drainer et
à la submersion des domaines endigués ; à la cessation ou diminution de la navigation etc….
On peut y citer les barrages, les digues, les évacuateurs de crue, les canaux, les galeries, les
conduites, les ouvrages de prise, les cheminés d’équilibre, les centrales hydroélectriques et
les stations de pompage, les écluses et ascenseurs de bateaux, les ouvrages de passe et de
protections des poissons etc….
Les ouvrages secondaires dont la destruction n’entraine point les conséquences précitées ; on
a : les batardeaux ou vannes de garde, les murs et digues de guidage et de séparation, les
bornes d’amarrage des écluses de navigation, les ouvrages de protection des rives etc…
C. CLASSES DES OUVRAGES HYDRAULIQUES :
Les classes des ouvrages hydrauliques dépendent de l’importance de ces derniers dans
l’économie nationale, en tenant compte des conséquences de la destruction ou de la
perturbation du fonctionnement. Les ouvrages définitifs principaux se divisent en quatre (4)
classes (I à IV) ; la classe des ouvrages définitifs secondaires ne dépasse pas III. Les
ouvrages provisoires se rapportent à la classe IV. Mais dans le cas où leur destruction
conduirait à des conséquences très graves ou au retard dans la construction des ouvrages
principaux, on les rapporte à la classe III.
Les valeurs des coefficients de sûreté ( ), les débits de calcul des évacuateurs!" # , les
volumes des travaux d’étude et de recherche dépendent de la classe de l’ouvrage. La classe
de l’ouvrage est adoptée égale à la plus grande valeur déterminée à partir des tableaux 1 et 2

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Les ouvrages principaux des ports fluviaux des catégories 1 à 3 se rapportent à la classe III,
le reste des ouvrages, à la classe IV. Les petites centrales hydroélectriques qui sont hors des
rives se rapportent à la classe III. Les barrages filtrants, les digues submergées ou non de
hauteur ℎ ≤ 15 , se rapportent à la classe IV.
Pour un aménagement complexe, la classe des ouvrages principaux est adoptée égale à la
plus grande classe des classes des ouvrages de l’aménagement.
I.2.5. LES AMENAGEMENTS ET COMPLEXES HYDRAULIQUES (aménagements
hydrauliques d’ensemble)
A.Les aménagements. Un aménagement est un ensemble d’ouvrages hydrauliques liés par la
localité et la destination d’ouvrage commune.
Selon la destination d’ouvrage : les aménagements hydroélectriques, hydro agricoles et pour
l’adduction d’eau ; aménagements pour le transport fluvial ou maritime ; les aménagements
pour pêcheries et poissonneries (les étangs de pisciculture) ; aménagements à but multiples
(irrigation, navigation, lutte contre les inondations etc….
Selon la localité : les aménagements fluviaux, maritimes, lacustres, d’étang et sur canaux.
Selon la charge créée : les aménagements de faible hauteur (ℎ < 10 ), moyenne (ℎ =
10 à 50 ) et de grande hauteur de chute.
Les aménagements de faible hauteur (ℎ < 10 ) sont souvent construits sur les fleuves de
plaine pour le transport fluvial et la prise d’eau ; sur les parties des cours d’eau de piémont
(d’avant-mont) et de montagne, ces aménagements sont construits pour la prise d’eau.
Lorsque ℎ > 10 , l’aménagement est souvent à buts multiples (par exemple pour les
besoins de l’énergétique, l’irrigation, du transport par eau et de lutte contre les inondations
etc….).
B. Les aménagements hydrauliques d’ensemble : un aménagement hydraulique d’ensemble
est composé de différents aménagements (qui peuvent être situés à de grandes distances l’un
de l’autre) dont le but est de satisfaire en commun les objectifs de l’économie nationale
déterminés. Tout comme les aménagements simples, les aménagements d’ensemble peuvent
être à un (1) ou plusieurs buts. Ainsi les aménagements d’ensemble à un but peuvent être
pour : l’alimentation en eau potable ; pour l’irrigation etc…. Les complexes à but multiples
peuvent être : l’énergie, l’irrigation, la navigation et la poissonnerie (pour exemple, on a le
complexe hydraulique Tsimliansk, sur le fleuve Don, en Ex. URSS, qui comporte en tout 100
différents ouvrages hydrauliques (y compris la pêcherie et la poissonnerie) dont 3 retenues,
13 écluses de navigation, 3 stations de pompage etc….

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Tableau 1. Détermination de la classe des ouvrages hydrauliques en fonction de leur hauteur et de la nature du sol de fondation. Pour
ouvrages définitifs
Classe de l’ouvrage
L’ouvrage de retenue Nature du sol de fondation I II III IV
Hauteur de l’ouvrage en m
Rocheux >100 70 à 100 25 à 70 <25
Barrage en matériaux locaux Sableux ; détritique à gros morceaux ; >75 35 à 75 15 à 35 <15
argileux ferme et semi-ferme
Argileux, saturé en eau à l’état plastique >50 25 à 50 15 à 25 <15
Barrages en béton et béton armé, structure immergées Rocheux >100 60 à 100 25 à 60 <25
du bâtiment de l’usine hydroélectrique, les écluses, les Sableux ; détritique à gros morceaux ; >50 25 à 50 10 à 25 <10
ascenseurs de bateaux, les murs de soutènement et argileux ferme et semi-ferme
autres ouvrages en béton et béton armé qui entrent dans Argileux, saturé en eau à l’état plastique >25 20 à 25 10 à 20 <10
le cadre de la création de la retenue

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Tableau 2. Détermination de la classe des ouvrages hydrauliques définitifs principaux en
fonction des conséquences de la perturbation dans le fonctionnement.
L’ouvrage hydraulique et son indice Classe de l’ouvrage
Principal secondaire
Centrales hydroélectriques, centrales
hydroélectriques à accumulation par pompage
et thermique d’une puissance <1,5 millions de II à IV III à IV
kw I III
≥1,5 millions de kw
Ouvrages hydrauliques sur voies de navigation

− Principale de premier ordre


fluviale :
II III

− Principale de 2ème ordre et utilisation III IV


locale

− A utilisation locale sur petites rivières


IV IV

Ouvrages des ports fluviaux d’escale avec


trafic-marchandises nautique, en milliers de
tonnes conventionnelles IV IV
>3*103
III IV
(0,151 à 3)*103
II III
3
≤0,15*10
Aménagement fluviaux et canaux principaux
des systèmes (réseaux) d’irrigation des II III
superficies
> 4 × 10* ℎ
Aménagement fluviaux et canaux principaux
des systèmes d’amélioration foncière sur des
superficies irrigables et drainables en ℎ : III IV
(40 à 51)*103

≤50*103 IV IV

I.2.6.CLASSIFICATION PRINCIAPLE DES BARRAGES :


Selon la fonction exercée les barrages se divisent en trois (3) types :
1. Les barrages de dénivellation : ce sont les barrages construits pour créer la charge. Ils
sont souvent édifiés dans les hautes vallées. La charge + = ∇-./ − ∇-.0.
Le barrage des grandes chutes, bien que haut, seulement de 5m, a un volume utile de 1hm3
et produit 14,3 MW grâce à l’exploitation du relief entre le site du barrage et le bâtiment
de l’usine.

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2. Les barrages d’accumulation (ou barrages de retenue ou barrage-réservoirs) : ce
sont des barrages construits pour créer un volume important d’eau qui vient au 1er plan
pour laisser la deuxième place à la charge. Le barrage de Baneya est un barrage de ce
type avec un volume utile de 264hm3 pour ne produire que 5,2MW.
3. Les barrages mixtes : pour ce type de barrage, les deux fonctions se valent (la charge
H et le volume V)
Ces trois (3) types de barrages se subdivisent en barrages fixes et barrages-déversoirs (ou
de décharge).
A. Les barrages fixes : ce sont des barrages à travers lesquels l’évacuation de l’eau ne
s’effectue pas mais se réalise grâce aux ouvrages annexes (l’évacuateur de crue latéral,
les galeries etc…) ou orifices aménagés dans le corps du barrage ou en fondation et
dont les largeurs sont substantiellement très petites par rapport à la longueur du
barrage.
Suivant le matériau de construction, les barrages fixes se divisent en barrages : en
matériaux locaux ; en béton ; en béton armé (fig.5A). Il existe des barrages au massif
mixte (en matériaux locaux et en béton par exemple).
Suivant la structure et la condition de stabilité on distingue le barrage-poids (fig.6, a) ; les
barrages à contreforts (fig.6, b) et les barrages-voûtes (fig.6, c)
B. Les barrages-déversoirs : ce sont les barrages le long desquels on aménage des
orifices (à l’écoulement libre ou en charge) suffisamment larges par rapport à la
longueur du barrage. Ces barrages se subdivisent en déversoirs de surface et
déversoirs en charge. Les 1er ont des orifices à ciel ouvert et les seconds, les orifices
de fond ou demi-fond.
Lorsque le seuil d’un déversoir est relativement très bas (la retenue est essentiellement
créée grâce aux vannes), le barrage déversoir est appelé barrage mobile.
Les barrages déversoirs peuvent être des barrages-poids, barrages à contreforts et
barrages-voûtes.
Note : un haut barrage-déversoir sans vanne est aussi appelé barrage-fixe.

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Fig5A Coupes transversales de différents types de barrages :
a) barrage-déversoir en béton
b) barrage en béton fixe
c) barrage en matériaux locaux fixe
1- tapis amont
2- vanne
3- pont
4- radier
5- palplanches
6- rideau d’injection
7- ligne phréatique
8- et 9- arrière radier non drainé et drainé
9- coffrage

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fig.6 : Barrage en béton suivant la structure et stabilité d’ensemble
a) barrage-poids
b) barrage à contrefort
c) barrage-voûte
1- parafouille
2- rideua d’injection
3- rideau de drainage
4- joint de dilatation (thermique)
5- joint d’étanchéité
6- daines du voile
7- contreforts

I.3. PARTICULARITE ET CONDITION DE FONCTIONNEMENT DES


OUVRAGES HYDRAULIQUES :
A la différence des autres ouvrages d’art, les ouvrages hydrauliques sont exposés à l’action de
l’eau en mouvement ou au repos. Les ouvrages de retenue subissent, en dehors des charges
verticales, de grandes charges horizontales [la poussée de l’eau W1, la poussée des sédiments
saturés Pséd (pal) etc…]. L’eau exerce sur les ouvrages hydrauliques les actions mécaniques,
physico-chimique et biologique.
Action mécanique : se manifeste sous forme de pression statique [W1, W2, W1,v et W2,v sur les
parement amont et aval ; de sous-pression hydrostatique 123 à la semelle du barrage en béton,
poussée des alluvions (sédiments) Pséd] et de pression hydrodynamiques 1456 (sous-pression
due à la charge 7 = 89:; − 89:< provoquant l’infiltration de l’eau dans le corps du
barrage et dans le sol de fondation) ; 16=>?2 des lames due à l’action des vagues ; 12é52
séismique (pression séismique) etc… La poussée 1A reste la charge horizontale principale,
capable de déplacer, détruire l’ouvrage si les mesures pour sa stabilité ne sont pas prises
(effectuer au barrage une masse nécessaire). En se déversant à l’aval (fig.7), l’eau exerce sur
les structures du barrage une pression dynamique qui doit être considérée lors de la
détermination des dimensions du tapis de réception (radier et arrière-radier) qui prévient les
affouillements dangereux du lit aval (fig.8) dont la fosse résultante est un lieu préférentiel
des glissements de l’ouvrage. De l’amont à l’aval la vitesse de l’eau augmente graduellement
pour atteindre à la fin du coursier les valeurs dangereuses BC = CD à EF>/2 (il faut alors la
protection du sol comme indiqué plus haut) (fig.8). Le courant de filtration dans le sol de
fondation, ainsi que dans le massif du barrage en matériaux locaux (fig.9) peut conduire aux
déformations connues sous le terme de renard. L’ouvrage doit donc être conçu de manière à
ce que les déformations susdites n’aient pas lieu. Les forces de filtration et la position de la
ligne phréatique sont à considérer lors de l’étude de stabilité des talus des barrages en
matériaux locaux. Les apports solides transportés dans l’eau peuvent triturer les éléments
des surfaces de l’ouvrage par lesquels l’écoulement a lieu.
Action physico-chimique :L’eau peut provoquer la corrosion des structures métalliques, le
renard chimique dans les sols qui contiennent les substances semi-solubles (le gypse, le gel
gemme), la cavitation et l’érosion par cavitation qui a lieu en cas de grandes vitesses
d’écoulement et de formation de vide (vacuum).

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Action biologique : L’activité des organismes contenus dans l’eau peut entrainer la
putréfaction des ouvrages en bois, l’envahissement des conduites par des mauvaises herbes
etc…
Condition diverses : les méthodes d’approches doivent être particulières pour l’élaboration
du projet d’un ouvrage donné, en raison de la diversité des conditions naturelles (le climat,
l’hydrologie la géologie). Cela, pour la construction et l’exploitation, il faut une considération
rigoureuse de toutes les conditions.

Fig.7: Action de l’eau sur un barrage en béton et mesure de lutte


1- tapis de protection amont
2- les rideaux de palplanches (au début du tapis, au pied du barrage, au début du tapis de
réception) ;
3- tapis de réception (radier)
4- tapis de réception (arrière-radier)

A-B-C-D-E-F-G-K-L- ligne de contour souterrain déterminant la longueur du chemin de filtration


d’eau

5- ligne de courant

fig.8: Action de l’eau sur le barrage et le milieu environnant


r-s- rouleau de surface

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fig.9: Action de l’eau sur le massif en matériaux locaux et le sol de fondation.
1- Ligne phréatique
2- Drain de pied
3- Ligne de courant

On est souvent confronté au problème de dérivation des grands volumes d’eau à travers le
site, en période de construction, sans interruption de la navigation. Aussi souvent on a de
très grands volumes de travaux de béton et de terrassement qui exigent une large
mécanisation en utilisant la technique moderne et les méthodes de construction efficaces
résultant des progrès de la science.
Les causes principales des accidents et endommagements de différents types d’ouvrages
hydrauliques ont souvent été les suivantes : le déversement de l’eau à travers la crête des
barrages en terre ; la filtration concentrée à travers le corps du barrage ou le sol de
fondation ; le renard chimique ; déformation et glissement des talus des barrages en terre ;
les actions du séisme et des vagues etc… Ces phénomènes sont dus en général : à l’étude
insuffisante des conditions géologiques ; à des fausses valeurs théoriques des débits
maximums pour les évacuateurs ; à la mauvaise exécution des travaux ; à la considération
insuffisante des facteurs locaux lors de l’élaboration et l’exécution du projet et à la mauvaise
exploitation des ouvrages. Les recherches de laboratoire sur terrain jouent un rôle très
important dans la lutte contre les grands accidents.
Quelques accidents enregistrés : la pratique est témoin de quelques accidents malheureux
dont :

• En 1889 aux USA : l’effondrement du barrage en terre Sooutfork, à la suite du


déversement de l’eau sur la crête en période de crue (le débit calculé du déversoir Qcal
était mal déterminé) ; les pertes en vie humaines s’élevaient à 2500personnes
• En 1928, aux USA : l’effondrement du barrage-poids de Sain-Francis à la suite de la
désalcanisation du gypse contenu dans les conglomérats boueux du sol de fondation a
entrainé la mort de 400 personnes ;
• En 1976, aux USA également, on a assisté à l’effondrement du barrage en terre et
enrochements de Titon, haut de 100m, à cause de l’infiltration le long de la ligne de
contact digue-sol de fondation qui a provoqué l’entrainement des matériaux qui
comblaient les fissures.
L’apparition des grandes retenues, la propagation du remous à des dizaines de km, la
submersion et l’inondation des terres, l’irrigation des terres arides et le drainage des terres
marécageuses influent sur la faune et la flore de ladite région et dans une certaine mesure,
sur le climat.

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L’influence des aménagements et des complexes hydrauliques sur le milieu environnant
doit être obligatoirement évaluée lors de l’élaboration du projet, et les mesures doivent
être prises pour empêcher ou minimiser les conséquences négatives des ouvrages sur le
milieu (protection du milieu environnant
I.4. LES ACTIONS AUXQUELLES SONT SOUMIS LES OUVRAGES
HYDRAULIQUES :
L’étude de stabilité des barrages en béton concerne l’équilibre d’ensemble de l’ouvrage
qui doit résister au glissement sur la fondation et au renversement ainsi que la stabilité
interne de l’ouvrage qui doit résister aux contraintes qui se développent dans sa masse. Le
glissement, le renversement de l’ouvrage et les contraintes sont dus aux différentes
actions dont la connaissance est la condition principale permettant à hydraulicien de
projeter ce dernier avec fiabilité.
I.4.1. mode et nature essentiels des actions :
Le terme action désigne tout phénomène produisant des sollicitations dans les différentes
sections de l’ouvrage. Les actions se manifestent par des forces (ou charges) ou
déformations ; elles varient selon leur mode d’application (longue ou courte durée, statique ou
dynamique etc.…) et leur nature (forces volumiques, forces de surface, déformation imposée
etc.…). Ainsi les actions peuvent être permanentes, temporaires de longue durée, temporaires
de courte durée (passagères) et particulières accidentelles).
La théorie actuellement appliquée au calcul de résistance et de stabilité des ouvrages
hydrauliques en béton et béton armé permet de déterminer les valeurs caractéristiques des
actions (valeurs moyennes, valeurs maximale dont la probabilité d’être dépassée est très
faible ; valeur minimale qui a une probabilité très faible de ne pas être dépassée). Les
calculs tiennent compte des combinaisons des actions caractéristiques affectées de
coefficients de concomitance (ou de simultanéité) de leur production. On peut distinguer
les combinaisons de base (‘’fondamentale’’) et accidentelle (‘’particulière’’).
La combinaison de base : comporte les actions permanentes, temporaires de longue durée
et temporaire de courte durée.
La combinaison accidentelle : comporte les actions permanentes, temporaire de longue
durée, temporaire de courte durée et une des actions particulière (accidentelles).
Les actions dont la valeur et le point d’application peuvent changer pendant la période de
fonctionnement de la structure sont appelées surcharge.
I.4.1.1. combinaison de base (fig.10)
I.4.1.1.1. les actions permanentes :
a) action du poids propre de l’ouvrage : composé du poids propre du barrage en béton ou
béton armé Go et de celui de l’équipement technologique permanent (ou des
superstructures : les vannes, les engins élévateurs etc…) dont la place reste fixe pendant
toute la période d’exploitation de l’ouvrage.

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b) action de l’eau : déterminée pour le niveau normale de la retenue∇HI, le niveau aval
correspondant au débit minimum !JKL , ∇-.0JKL . On peut citer ici la poussée de l’eau sur
les parements amon MN et aval MO du barrage, la recharge du sol de fondation par l’eau
en amont M , J et en aval M , P # , la sous-pression hydrodynamique MQK# et la sous-
pression hydrostatique MRS [ la contre-pression totale M"S (ou sous-pression totale) est
égale à la somme de MRS et MQK# :

M"S = MRS + MQK# ]

U) Action des terres : le poids du sol se déplaçant ensemble avec le barrage lors d’un
glissement VRW# et la poussée des terres (ou du sol) XRW# des côtés amont et aval.
I.4.A.1.2 :les actions temporaires de longues durée (actions durables) :
d) Action des alluvions (ou sédiments saturés) Y=6 : lorsque l’épaisseur des sédiments
au pied du déversoir ou du barrage fixe dévient importante ; la poussée des alluvions)X #
doit être ajoutée à la poussée hydrostatique MN
e) Action de la température : lors des calculs des barrages en béton on utilise les
données de l’année qui a la valeur moyenne de l’amplitude d’oscillation des températures
moyennes mensuelles.
f) Action de la pression de l’eau interstitielle. Cette pression ZKLS est déterminée dans le
cas d’un sol saturé pour les niveaux de la retenue égale à ∇HI et aval correspondant au
débit minimal !JKL (compte tenu des exigences technologiques et écologiques, une
quantité d’eau doit passer l’aval).
I.4.1.1.3 : les actions passagères (transitoires) :
g) Action de l’eau. Pour les niveaux amont et aval correspondant au débit du cas de calcul
de base (tableau 1) et au bon fonctionnement des drains et dispositifs d’étanchéité (à la
place du point 2). On peut citer MN , MO , M , J , M , P , , MQK# , MRS et les charges dynamiques
M[
h) Action de la neige. La poussée de la glace X\# pour l’épaisseur moyenne interannuelle.

i) Action des transbordeurs mobiles (pont roulants et poutres roulants types


suspendues)V[J . Dispositif mobile.
j) Action des corps flottants. La poussée des corps flottants MQWS.

k) Action des lames. Exprimée par la pression des lames pour une vitesse moyenne
interannuelle : M# J .
I.4.1.2. Combinaison particulière (accidentelle)
[Actions permanentes (no1 à no3)+ actions temporaires (no4 à no11)+ une action
particulière suivante (de 12 à 18)].
l) Action de l’eau : pour les calculs de contrôle avec des niveaux amont∇Z+X, aval
∇-.0 = (!^_` ) et un bon fonctionnement des dispositifs d’étanchéité et de drainage (à
la place des points no2 et no 7). On a MN , MO , M , J , M , P , , MQK# , MRS et M[
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m) Action de l’eau suite au trouble de fonctionnement d’un dispositif de drainage ou
d’étanchéité, pour∇-./ = ∇HI et ∇-.0 = (!^a^ ) à la place des points no2,6 et 7.
On y cite : MN , MO , M , J , M , P , , MQK# , MRS et ZKLS dans le sol de fondation saturé.

n) Action de la température : pour l’année avec l’amplitude maximale des oscillations


de températures moyennes mensuelles, ainsi que pour l’année avec la plus petite possible
température moyenne mensuelle (à la place du no5)
o) Poussée de la glace : pour les pays à quatre (4) dans l’année et pour une épaisseur
maximale interannuelle (de fréquence 1%) de la neige (à la place du no8)
p) Action des vagues (ou des lames) : la pression des lames 16=> pour une petite
vitesse instantanée du vent de fréquence 2% (pour les ouvrages des classes I et II) et 4%(
pour les ouvrages des classes III et IV), à la place du no11
q) Action des séismes : au cours des secousses telluriques (séismiques) : on peut citer les
forces d’inertie sur le barrage Ybc,d , les pressions séismiques verticales YAc,Bet horizontale
YAc,d de l’eau (surpressions hydrostatiques ou hydro séismiques). La ligne d’action de
Ybc,d passe par le centre de gravité du barrage (on considère que l’accélération séismique
est la même sur toute la hauteur du barrage). Il faut citer aussi les poussées actives
Y=2 passives Ye2 du sol (y compris les sédiments saturés).

r) Actions : on peut inclure dans le groupe d’action particulières la poussée de l’eau MN


due à la destruction des ouvrages hydrauliques situés en amont ou à la rupture dans la
retenue de la masse rocheuse instable, les forces naissant lors de la destruction d’une
partie de l’ouvrage.
Le débit de calcul !J f qui doit passer à travers les orifices permanents des ouvrages de
décharge d’un aménagement est déterminé en tenant compte du laminage des crues du
bassin versant !" gh par la retenue en construction et les retenues situées en amont de
cette dernière.
Pour le cas de calcul de base (tableau 1), l’évacuation du débit de calcul !J f doit être
possible pour ∇HI, à travers les orifices des déversoirs entièrement ouverts, toutes les
turbines et autres ouvrages de décharge en exploitation normale.
Pour le calcul de contrôle, le débit !J f doit être évacué pour ∇Z+X, à travers tous les
orifices de décharge de l’aménagement y compris les évacuateurs en fonction, les
turbines, les prises des ouvrages des systèmes d’irrigation, les passes à poissons, les
réseaux d’adduction, les écluses de navigation et les évacuateurs de réserve.
I.4.2. Calcul des barrages selon la méthode des états-limites.
A la différence de la méthode ordinaire de la résistance des matériaux qui ne porte que sur
la détermination d’un coefficient de stabilité unique de l’ouvrage, la méthode des états-
limites se caractérise par l’utilisation d’un groupe de facteurs (ou coefficients de
concomitance "WL , de comportement "J (ou de condition de travail) et de sûreté R .
Deux groupes d’états-limites sont utilisés :

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1er groupe-états-limites ultimes : l’inaptitude de l’ouvrage à l’exploitation (perte de
stabilité ou destruction de l’ouvrage ou de quelques uns de ses éléments) ;
2ème groupe-états-limites de service : l’inaptitude de l’ouvrage à l’exploitation normale
(habituellement c’est le calcul des déformations, des déplacements et de l’ouverture des
fissures), quand l’exploitation de l’ouvrage devient compliquée et une réparation s’avère
nécessaire.
Selon le 1er groupe on effectue les calculs suivants : étude de stabilité d’ensemble, de
résistance générale, ainsi que l’étude de stabilité interne des éléments du barrage ; selon le
2ème groupe on effectue les calculs de résistance locale des fondations, calcul des ouvrages
à la fissuration et déformation, calcul de l’ouverture des joints de construction dans les
ouvrages en béton et des fissures dans les structures en béton armé.
La réalisation du 1er groupe d’états-limites (stabilité d’ensemble et résistance générale)
des structures et fondations des ouvrages hydrauliques est déterminée par la condition
suivante :
4i>
4ijk . l; ≤ lm
42
(1)

ùl; est la force motrice sommaire qui tient compte du coefficient de surcharge oRg
(tableau 2) ; lm −force résistante sommaire de l’ouvrage ou de sa structure et le sol de
fondation ; 4ijk = A pour la combinaison de base des actions ; 4ijk = F, p pour la
combinaison accidentelle et 4ijk = F, pD pour la période de construction ; 4i> = A pour
les calculs précis ; 42 −coefficient de sécurité de fonctionnement (ou de sûreté ou facteur
de fiabilité) qui tient compte de l’importance des ouvrages et de l’ampleur du désastre
causé en cas de tels ou tels états-ultimes, de l’insuffisance des études. Pour les ouvrages
des classes I à IV, 42 est respectivement égal à 1,25 ; 1,2 ; 1,15 et 1,1. Pour les états-
limites de service 42 = A
Tableau 3 : Probabilité de dépassement du débit maximum de calcul q>=r en %
Probabilité annuelle de dépassement des débits q>=r en fonction de la
Cas de calcul classe de l’ouvrage.
I II III IV
De base 0,1 1,0 3,0 5,0
De contrôle 0,01 0,1 0,5 1,0

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Tableau 4 : coefficient de surcharge oRg en fonction des charges et actions
Charges oRg
Poids propre de l’ouvrage 1,05 (0,95)
Poids propre de blindage des galeries (tunnels) 1,2 (0,9)
Poussée verticale des terres 1,1 (0,9)
Poussée latérale des terres 1,2 (0,8)
Poussée des sédiments 1,2
Poussée hydrostatique et pression des lames, ainsi
que la sous-pression à la semelle de l’ouvrage, dans
les joints et section de calcul des structures en béton
et béton armé 1,0
Poussée hydrostatique sur le blindage des galeries 1,1 (0,9)
Effets thermique et de l’humidité 1,1
Action du séisme 1,0
Charges dues aux bateaux 1,2

Fig.10 : Action sur un barrage en béton (diagrammes des forces agissantes).

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a) Les charges principales ;
b) Diagramme simplifié de la pression des lames pour les calculs approximatifs
1- Diagramme des sous-pressions en présence des rideaux d’injection et de drainage
2- Diagramme des pressions hydrostatiques MN ;
3- Diagramme des pressions des lames M# J ;
4- Diagramme des pressions séismiques horizontales XR ;
5- Diagramme réel des pressions des lames ;
6- Diagramme des pressions séismiques verticales ;
7- Diagramme de la poussée des sédiments ;
8- Diagramme des pressions hydrostatiques MO (aval)

I-5 : DETERMINATION DES CHARGES AGISSANT SUR LES OUVRAGES


HYDRAULIQUES.
Les actions se manifestent par des forces (ou charge) ou déformations.
I-5-1 : détermination des charges permanentes :
I-5-1-1 : poids propre de l’ouvrage G. le poids propre de l’ouvrage peut se déterminer par la
formule suivante (en KN ou Kgf) :
s = st + sB + s>2 , (2)
Où st est le poids de l’ouvrage proprement dit ;sB est le poids propre des structures actuelles
des vannes ;s>2 est le poids du mécanisme de levage.
Le poids propre de l’ouvrage proprement dit (du barrage) est :
st = u> . <, (3)
Où u> est le poids volumique du matériau utilisé pour le corps du barrage ; < = c. UF est le
volume de l’élément de l’ouvrage dans les limites de la largeur de calcul UF ; c =la surfacede
la section transversale de l’ouvrage [le volume tient compte des spécificités géométriques de
l’élément de calcul ; la section transversale peut être égale à c = ]∑ c5 U5 ⁄UF , avec c5 ?3 U5
la surface de section et la largeur de la figure élémentaire i ; ∑ U5 = UF ].
Pour le béton u> = CE, Dyz/m3 (2,4tf/m3) le béton armé u> = C{, Dyz/m3 (2,5tf/m3).
Pour les calculs préliminaires la masse volumique du béton est adoptée égale à |U =
C, {3/>E et pour le béton armé |U = C, D3/>E avec �}b. ~ = o = oJ ou à partir du tableau
I.5.1 (en Kg/m3)
Tableau 5
Masse volumique Masse volumique du béton kg/m3 pour une grosseur maximale de
de l’agrégat l’agrégat égale à d=…….mm
|= ]•€/>E 40 80 120
2600 à 2650 2370 2410 2430
2650 à 2700 2400 2450 2470
2700 à 2750 2440 2490 2500

‚,N‚OSQ N‚O„\Q.R²
NB: 1kg=0,102kgfs²/m ; 1N=0,102kgf ; 1Kn/m3≈ Jƒ
;}=
J†
=1 /
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Le poids de la vanne peut être déterminé par la formule:
ˆ. ‰Š‹ N*‚‚ O⁄
VP = ‡ Œ ‡ Œ ,

(4)
N
Où Ž = o+ O ••h EST la largeur conventionnelle pour les vannes de surface; o+ℎ‚ ••h pour
les vanes de demi-fond, avec H, ℎ‚ , ••h et H sont la charge sur le seuil, la hauteur libre de
NSQ ‚,‚N‘’
l’orifice, la larger de pertuis et la résistance de l’acier en kg/cm²; o = ≈ =poids
Jƒ Jƒ
volumique de l’eau, les coefficients a et b dependent du type de vane (tableau 2); “ =
N*‚‚ O/
‡ Œ =1

Pour l’acier au carbone et k=0,8 à 0,87 pour les aciers à haute résistance et ceux à faible
alliage
VJR = 0,1!( ‚ + ) − 0,0005!² , (5)
Où Q est l’effort de levage, en tf; Q=1,5VP pour les vanes levantes; Q=0,8VP pour les vannes
segments (ici on peut prendre VJR = 0,3!); V est la vitesse de levage ou de descente du
mécanisme en m/min; pour les vannes plates, vannes à rouleau et les vannes segments,
‚ = 3,5 2,5. Pour les vannes à rouleau VJR ≈ 0,4!.

Tableau 6

Type de vanne a b
1. Vanne plates
1.1 de surface ava appuis
a) à galets (vannes wagon) ........................................................................ 20 0,76
b) à glissement (vannes à glissière)...........................................................
1.2 de demi-fond avec appuis
a) à galets (vanne wagon) ....................................................................... 39 0,73
b) à glissière....................................................................................... 49 0,70
2. vannes segments aux bras
a) droits.................................................................................................. 25 0,69
b) obliques............................................................................................... 15 0,70

Le point d’application de V‚ est le centre de gravité de l’ouvrage (fig.11.a). Lorsque la


structure est complexe, elle peut être divisée en figures simples (fig.11.b). Pour les vannes

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des déversoirs, la vitesse de levage (descente) V=0,5 à 4m/min. Pour les vannes de secours
placé devant les turbines, la vitesse de descente V=10 à 14m/min

Fig.11 : Point d’application du poids du barrage


a) barrage fixe ;
b) barrage-déversoir ; section de calcul de largeur •W ; N et O - fruits des talus amont et aval
(fruits des parements) ; N” section 1-2-3-8-1 ; O −section 8-3-5-8-5 ; [éP −section 7-A-D-4-
5-6-7 ; •~ −centre de gravité de la semelle- × •W .

I.5.1.2 La poussée hydrostatique1A ]j–1C .


La poussée hydrostatique (ou pression hydrostatique) à une profondeur ℎK (fig.11[1]) au-
dessous du niveau amont (ou aval pour 1C ) est exprimée par la relation suivante :

—˜ = ™š˜ , (6)

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AF›œ
Où ™ est le poids spécifique de l’eau (™ = = AžŸ/•E ). Mais quand l’au est chargée de
•E
(AA à AE)›œ
particules en suspension, ™ = = (1,1 à 1,3) /•E ) . Lorsque se forme un dépôt
•E
de vase au droit de l’ouvrage ou lorsqu’il s’agit d’un barrage de restauration des terrains en
›œ
montagne, ™ = (A à Ap) •E.

La force de la poussée hydrostatique (ou poussée hydrostatique résultante sur la surface


2¡5est égale à (fig.12)
A
15 = ¢5 65 Uj ,
C
(7)

Où 65 = d5 £A + >CA , >A −fruit du parement amont (>C pour le talus aval) du barrage ;
Uj =largeur de la surface plane observée.

Lorsque d5 = dA , 65 = dA £A + >CA et 15 = 1A (fig.12) :

A dA udCA
1A = ™dCA £A + >CA . Uj = 0,5udA 6 = F, DudA = F, D
C ¤˜¥ ¦A ¤˜¥ ¦A
(8)

Pour 15 =0, la poussée résultante sur un parement vertical :


A
1A = ™dCA . Uj ,
C
(9)

Lorsque les calculs sont effectués pour un mètre courant (Uj = A) :


A
1A = ™dCA ,
C
(10)
A
Où le centre de pression est situé E § de la base du diagramme des pressions hydrostatique
(fig.12,a).
La résultante 1A est aussi égale à :

A
1A = £1CA,d + 1CA,B = C udA UF £A + >CA , (11)

Où 1A,d et1A,B sont les composantes horizontale et verticale de la poussée hydrostatique.


A
1A,d = ¨d Uj = C ™dCA . Uj , (12)
A
1A,B = ¨B Uj = C ™>A dCA . Uj , (13)

Le point d’application des forces 1A,d et1A,B est indiqué sur la fig.12,b , respectivement à
A A
( dA )et( >A dA )des bases des diagrammes respectifs.
E E

Dans le cas des barrages-déversoirs sur fondation meuble, le diagramme des pressions
hydrostatiques est fonction de l’existence et de la nature du tapis amont et nécessite la
construction du diagramme des sous-pressions.

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Fig.12 Poussée hydrostatique résultante 1A sur une surface plane oblique 2¡ .

1- Diagramme des pressions de l’eau sommaire ;


2- Diagramme des pressions horizontales de l’eau (composante horizontale du
diagramme sommaire) ;
3- Composante verticale du diagramme sommaire ;
4- , 5 et 6= centre de pression des surfaces planes 2¡ , 2d et2B respectivement oblique,
verticale et horizontale (sur 2d agit la composante horizontale de la pression

hydrostatique). 2¡ = £2CB + 2Cd

Puisque sin ®N = ℎN ; on aura dA £A + >CA .sin ®N = ℎN et dA £A + >CA = ±a²°³ =


¯
°
A ¯
; 1A =C ™dCA . Uj ±a²°³ . Dans ce cas, pour Uj =1m on a :
°

A ¯
1A =C ™dCA . ±a²°³ (13,a)
°

A ¯
De même on a 1C =C ™dCC . ±a²°³ (13,b)
µ

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I.5.1.3La poussée hydrodynamique :
La force de la pression hydrodynamique résultante se détermine par la formule suivante (cas
de dissipateurs d’énergie par exemple) fig.14)
A
1C = m¶ = C ·¶ c|<C , (14)

Où ·¶ est le coefficient de trainée (ou traînance) ; c= section du maître-couple ; V=vitesse


d’approche moyenne du courant, supposée constante dans toute la section du maître-
couple.
Pour un bloc-briseur de hauteur ℎ[KR et de largeur •[KR , mesurée perpendiculairement au
sens de l’écoulement, ¸ = ℎ[KR × •[KR ; •¹ fait l’objet d’un cours spécial. Pour les calculs à
titre indicatif, •¹ = 2,88 à 3,12. La réaction moyenne étant H = } ², on adopte dans ce cas
M[ = H¹ = 1,5Hº , en tf ou en kgf.

I.5.1.4 La poussée des terres (ou du sol) :


On distingue les poussées résultantes (ou totales) du sol activeX , passiveX• ,
supplémentaire (ou de réaction) X ou au reposXW . La poussée X a lieu quand le mur de
soutènement subit un déplacement dans le sens sol-mur et la poussée X• si ce déplacement
est effectué dans le sens mur-sol avec formation d’une surface bombée (soulèvement de la
surface). La poussée X agit sur la face arrière du mur de soutènement ; elle a lieu en cas
‚‚d’amoncellement” du mur sur le sol suite à l’action de la température, aux déformations du
sol de fondation etc... (Il faut noter l’absence d’une surface bombée ici).
La poussée du sol à l’état de repos XW a lieu quand le mur de soutènement est pratiquement
fixe par rapport au sol (par exemple les murs de soutènement dans un sol rocheux) ; on peut
considérer qu’un mur est par convention fixe (immobile), si les déplacements horizontaux
N N
des points de la face arrière sont inférieurs à ]*‚‚‚ à O‚‚‚ +JR , avec +JR étant la hauteur.

Pour un déversoir de type craeger, la poussée passive agit sur la partie aval (au pied aval), de
l’aval vers l’amont ; la poussée X est orientée de l’amont vers l’aval et agit au pied amont
du barrage.
¾
I.5.1.4.1 Poussée active sur un mur à pente arrière abrupte [quand |¼| < ‡{D° − Œ]
C

La poussée active X est la résultante des poussées verticales X P et horizontales X ¯


(fig.14,a). Les intensités de la poussée horizontales ¿ ¯ et verticales ¿ P sont déterminées
par les formules suivantes (à une profondeur y) :
à É
¿ ¯ = ‡∑LKÁN ÀK ∆ÀK + NÄÅ_² Æ Å_² ÇŒ ÈN − Å_² Ê ]1 − ÈO , (15)

¿ P =¿ ¯ tan]Ì + ÍR , (16)
Où Í et • sont respectivement l’angle de frottement interne et la cohésion spécifique du
O
sol ; ÍR =angle de frottement à la limite sol-mur ; l’angle ÍR = Í, on peut prendre

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ÍR = 0,5 Í ; pour le sable à grains fins saturés et sous charges de vibration, ainsi que pour
les enduits bitumineux Í = 0. La résultante ¿ ¯ et ¿ P est notée ¿ =poussée active ; les
valeurs Í et • (par conséquent et ÍR ) se rapportent au sol où on détermine ¿ ¯ et ¿ P , à la
hauteur À = ∑ ∆ÀK . Í et • peuvent être obtenus à partir des tableaux 7,8 ; ÀK et
∆ÀK =respectivement le poids spécifique du squelette du sol ÀRÃK [en cas de saturation en
eau, à la place de ÀRÃK on prend ÀK = ÀKJ = ÀRgR = ÀRÃK − (1 − )o] et l’épaisseur de la
couche de sol i ; Î et Ì sont pris selon la fig.14,a ; ÈN et ÈO =coefficients de la composante
horizontale de la poussée active, respectivement pour les sols pulvérulent et cohérent.
O
Ðѱ(Ê”Æ)
ÈN = Ï Ö ,
Ðѱ ÆÒNÄÓÔ° Õ
(17)

Ðѱ(ʔƔÇ)
ÈO = Ï Ö×× ,
Ðѱ ÆÒNÄÓÔµ Õ
(18)

±a²(ÊÄÊØ ) ±a²(Ê”Ç) ±a²(ÊÄÊØ ) ±a² Ê Ðѱ Æ Ðѱ(ÆÄÊØ )


Où ×N = ; ×O = Ðѱ(ÆÄÊ ; × = Ðѱ(ÆÄÊ
Ðѱ(ÆÄÊØ ) Ðѱ(Æ”Ç) Ø ”Ç) Ðѱ(Æ”Ç) Ø ”Ç) Ðѱ(Æ”Ç)

Les valeurs des composantes verticales X P et horizontalesX ¯ de la poussée totale active X


sont égales aux surfaces respectives des diagrammes des pressions ; la sommation des
diagrammes se fait en hauteur (sommation des diagrammes des intensités)
¾
I.5.4.2 La poussée active sur un mur à pente arrière douceÙ¼ > ‡{D° − ŒÚ Y= .
C

Cette poussée est la résultante des composantes horizontales X ¯ et verticales X P


conformément à la fig.14,b. Il est supposé que la composante horizontale X ¯ agit sur le plan
verticale BC tandis que la vitesse X P représente le poids du sol (VRW# ) contenu dans le
triangle ABC. Lorsque Î = 0, q=0, C=0, la formule (14) se simplifie. La fig.14,c montre le
diagramme des pressions actives d’un sol homogène en tenant compte de l’écoulement au
contournement du bajoyer (de l’aboutement). Ici le niveau phréatique est déterminé comme
indiqué dans un cours spécial (écoulement à travers le sol de fondation des ouvrages
hydrauliques et à leur contournement) ; le remblai y est
Ê Ê
Considéré homogène. Ainsi pour Ì > ‡45° − O Œ,on peut adopter Ì = ‡45° − O Œ et, pour les
calculs approximatifs, prendre :
N Ê
X ¯ = O oRÃ +JR
O
~²(45° − O ), (19)

Où Hms est la hauteur du mur de soutènement (du bajoyer) fig.14,c)

I.5.4.3 Poussée des terres passives (fig.15)


Pour une surface de sol plane chargée uniformément (la surcharge sur le remblai q, en T/m²)
et des couches parallèles à cette surface, les composantes horizontales Pph et verticales
Ppvde la poussée passive sur une hauteur unitaire du plan de calcul, se détermine par les
formules :
É
Z•¯ = ZÛ È + Å_² Ê (ÈÜ − 1) ; (20)

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Z•P = Z•¯ tan(Ì + Í ), (21)

Où Py , Í et • sont définis comme dans l’expression (15), È ÈÜ sont des coefficients de la


composante horizontale de la poussée de terre passive ; Ì =angle d’inclinaison du plan de
calcul par rapport à la verticale (Ì est pris avec signe moins (-) si, placé à l’origine des axes,
pour sa mesure de l’axe verticale au plan de calcul, on tourne dans le sens de la rotation des
aiguilles d’une montre (fig.15) ; ÍR =angle de frottement du sol contre le plan de calcul ; en
valeur absolue, ÍR = 0° à Í si È est déterminé au moyen de la formule (22) ou du tableau 9
O
et ÍR = 0 à Í si È est déterminé au moyen de la formule (23).

Avec Î = 0 et les surfaces gauches (curvilignes) de soulèvement, È doit être déterminé selon
le tableau 9 ou par la formule si Í ≥ 15% :
Ðѱ ÊØ ÄÓRKL²(Ê)”RKLµ (ÊØ ) ±a² ÊØ
È = ß¿ Ù‡ÍR + à sin + 2ÌŒ tan ÍÚ,
"WR²Æ(N”±a² Ê) ±a² Ê
(22)

Pour Î ≤ Í, Ì ≤ 7° et des surfaces de soulèvement planes,


O
Ðѱ(Ê”Æ)
È = ÏÐѱ ÆÒN”ÓÔ ÕÖ , (23)

±a²(ÊÄÊØ ) ±a²(ÊÄÇ)
Où ×Ü =
Ðѱ(ÆÄÊØ ) Ðѱ(Æ”Ç)
, (24)

Le coefficient ÈÜ est déterminé par la formule :


ÈÜ = È + tan ÍR tan Ì, (25)
Le soigne (-) de Z•P veut dire que Z•P est dirigé vers le bas (de haut en bas).

Les composantes horizontales X•¯ et verticale X•P de la poussée passive totale X• sont
déterminées par sommation en hauteur des diagrammes de la poussée des terres respectifs.
I.5.4.4 Poussée des terres passives avec formation d’une surface gauche.
X•¯ = Ò0,5oRà ℎO + âℎÕÈ* , (26)
Ê
Où È* = ~²(45° + O ) ; pour les calculs approximatifs È* = 1; h=profondeur depuis la
surface du sol jusqu’à la semelle de l’ouvrage ; oRÃ =poids spécifique du squelette (ou du sol
Ô’
sec) Jƒ

I.5.4.5 Poussée d’un sol au repos :


Cette poussée se détermine quand les déplacements relatifs du sol et de l’ouvrage sont
insignifiants (fig.16)
Pour une surface horizontale et des couches de sol horizontales, un surcharge uniformément
répartie q, la poussée du sol sur un plan théorique vertical dur indéplaçable dans le sens
horizontal (sans frottement du sol contre ce plan) est déterminé par la formule suivante :
ZW¯ = ¿Û ãº, (27)

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29
ä
Où 㺠= est le coefficient de pression latérale du sol ; å =coefficient du poisson
Nӊ
(coefficient d’extension latérale du sol) ; les valeurs de å peuvent être prises à partir du
tableau 10
Ã
¿Û = ∑LKÁN(oK × ∆ÀK ) + (NÄÅ_² Æ Å_² Ç), (28)

Où oK est défini dans (15).


La poussée du sol au repos résultante est déterminée, pour une valeur constante y=H, par la
formule suivante :
N
XW¯ = ZW¯ +
O
(29)

Tableau 7 : valeurs normatives de la cohésion spécifique et de l’angle de frottement interne des sols
sableux
É,N‚æ çè
Ê,[h\ éR
, pour un coefficient de porosité e=
sables

0.02 −
0.45
0.01
0.55 0.65 0.75

Graveleux (grave) et gros 43 40 38
moyens 0.03 0.02 0.01 −
40 38 35
0.06 0.04 0.02 −
28
fins
38 36 32
Pulvérulents 0.08 0.06 0.04 0.02
36 34 30 26

Tableau 8 : valeurs normatives de la cohésion spécifique C et de l’angle de frottement interne des sols
argileux :

Sol Indice de liquidité Coefficient de •, 10* Z Í, ~àé


porosité
Limon sableux 0 à 0.25 0.45 à 0.65 0.15 à 0.08 30 à 27
0.25 à 0.75 0.45 à 0.75 0.13 à 0.03 28 à 21
Limon 0 à 0.25 0.45 à 0.95 0.47 à 0.19 26 à 20
0.25 à 0.5 0.45 à 0.95 0.39 à 0.15 24 à 17
0.5 à 0.75 0.65 à 1.05 0.25 à 0.12 19 à 12
Argile 0 à 0.25 0.55 à 1.05 0.81 à 0.36 21 à 14
0.25 à 0.5 0.65 à 1.05 0.5 à 0.32 18 à 11
0.5 à 0.75 0.65 à 1.05 0.45 à 0.29 15 à 7

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30
Tableau 9 : Valeur des coefficients È

Í, ~àé ÍR , ~àé Coefficient È pour Ì, ~àé égal à


−30 −20 −10 0 +10 +20 +30
5 0 1.09 1.12 1.14 1.18 1.22 1.26 1.30
5 1.15 1.18 1.22 1.27 1.32 1.37 1.42
10 0 1.20 1.24 1.33 1.42 1.51 1.62 1.75
5 1.34 1.42 1.47 1.55 1.62 1.77 1.91
10 1.45 1.51 1.56 1.63 1.71 1.79 1.95
15 0 1.30 1.39 1.55 1.69 1.93 2.07 2.34
5 1.58 1.72 1.78 1.95 2.13 2.39 2.60
10 1.80 1.90 2.05 2.12 2.32 2.53 2.84
20 0 1.45 1.60 1.80 2.04 2.32 2.79 3.17
5 1.86 2.06 2.25 2.51 2.84 3.28 3.73
10 2.17 2.40 2.61 2.86 3.15 3.49 3.86
25 0 1.58 1.74 2.12 2.46 3.00 3.68 4.30
5 2.23 2.55 2.79 3.67 3.86 4.78 5.77
10 2.87 3.16 3.48 3.94 4.59 5.36 5.83
30 0 1.72 2.02 2.43 3.0 3.70 4.70 6.10
5 2.74 3.17 3.71 4.46 5.45 7.42 8.66
10 3.72 4.23 4.86 5.67 6.65 7.82 9.01

Tableau 10 : valeurs du coefficient de poisson å

Type de sol å
Argiles avec indice êë
<0 0.20 à 0.30

0.0 à 0.25 0.30 à 0.38

0.251 à 1 0.38 à 0.45


Limons.................................................... 0.35 à 0.37
Sable et limon sableux................................... 0.30 à 0.35
Détritique à gros morceaux........................... 0.27

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31
Fig.13 la poussée hydrodynamique de l’eau sur un dissipateur d’énergie (1) M[ .
H¹ =Réaction du dissipateur d’énergie ; (1)-dissipateur d’énergie ; (2)-section contractée ;
haval=profondeur aval en présence des dissipateurs d’énergie

Fig.14 Détermination de la poussée des terres actives :


a) Sur un mur à pente arrière abrupte
b) Sur un mur à pente arrière douce
c) Diagramme des pressions actives d’un sol compte tenu de l’écoulement au
contournement de l’aboutement (bajoyer et mur en ail) ; 1-parement aval (arrière) du
mur ; 2-niveau de la nappe phréatique

Figure.15 schéma de calcul de la poussée des terres passives :

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32
Fig.16 Poussée d’un sol au repos

Fig.17 Réseau d’écoulement sous le barrage-poids et sous-pressions :


a) Réseau
b) Diagramme des sous-pressions ; (1)-lignes d’écoulement ; (2) équipotentielles ; (3)-
configuration réelle du diagramme ;(4)-configuration (ligne des sous-pressions) théorique.

I.5.5 Les sous-pressions :


Quelle que soit la qualité d’un sol de fondation rocheux, l’eau y pénètre progressivement à
cause de la porosité, la fissuration ou la fracturation de la roche. L’eau se trouvant ainsi dans
ces interstices exerce une pression sur les parois. Cette pression joue un rôle particulier pour
la stabilité de l’ouvrage à la surface de contact béton-rocher.

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33
Pour un sol homogène et isotrope, l’écoulement et les sous-pressions peuvent être étudiés par
application de la loi de Darcy, par analogie électrique ou par calcul numérique à l’ordinateur.
On trouve une sous-pression décroissante régulièrement de l’amont vers l’aval, avec comme
valeurs limites les hauteurs d’eau en amont h1 et en aval h2 si o = 1 / (voir fig.17)
La prise en compte des sous-pressions peut se faire conformément à l’un des diagrammes ci-
dessous (fig.18)
1- Diagramme a)-fondations hétérogènes et isotropes non traitées. Les fissures du rocher
(ou du sol de fondation) ne débouchent pas à l’aval.
2- Diagramme b)-fondations homogènes et isotropes non traitées. Il ya circulation d’eau
d’amont en aval avec perte de charge linéaire. La sous-pression décroit linéairement
de oℎN (charge amont) à la valeur oℎO (charge aval).
3- Diagramme c)-fondations homogènes étanchées au moyen d’un rideau d’injection (ou
un voile d’étanchéité) en amont qui entraine une perte de charge amont importante.
Les sous-pressions décroisent linéairement d’une valeur amont oìℎO + È(ℎN + ℎO )] à
une valeur avaloℎO . On admet È = 2/3
4- Diagramme d)-fondations homogènes et étanches drainées à l’aval de l’organe
d’étanchéité : on considère que le drainage est efficace à 50% et que, au niveau du
N N
drain la sous-pression tombe à la valeur o ÙℎO + O (ℎN − ℎO )Ú = O o(ℎN + ℎO )

Les diagrammes de la fig.18 sont utilisés pour l’évacuation des sous-pressions lors du calcul
de stabilité des barrage-poids (R.Rolley, France)
Les ordonnées oℎN et oℎO sont toujours menées perpendiculairement au plan 1-1 (fig.18). Ce
dernier peut des fois formé un angle ® légèrement supérieur à zéro degré (0°).
En Russie, la sous-pression est généralement calculée conformément à la fig.19 et du
tableau12 pour les barrages de hauteur ℎ ≤ 60 et pour les calculs préliminaires des
barrages dont ℎ > 60 . La charge H tombe jusqu’à ℎ K au niveau du voile (ou rideau
d’injection) et jusqu’à ℎ[ au niveau du drain (fig.19)
Les sous-pressions hydrodynamique MQK# et hydrostatique MRS sont calculées par les formules
suivantes (fig.11 et 19)

MQK# = o¸QK# ®O ; (30)

MRS = o¸RS ®O , (31)

Où ¸QK# et ¸RS sont des surfaces des diagrammes de MQK# et MRS ; ®O est le coefficient de
surface effective qui tient compte du fait que la sous-pression n’agit que sur une partie de la
surface de la semelle du barrage. Pour une roche fortement fissurée ®O = 1 ; pour une roche
faiblement fissurée et les sols argileux ®O = 0,5 au stade de calculs préliminaires.
La valeur MQK# diminue au fil du temps suite à l’envasement de la retenue et du colmatage des
fissures du sol de fondation par le débit solide.
Lorsque la semelle de fondation est à une longueur de fiche ℎQ , les diagrammes MN,¯ et MO,¯
sont construit sur toute la hauteur du barrage au contact avec l’eau des biefs (fig.20).
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34
Tableau 11 Valeur du paramètre yc·
I en degré 6 7 8 9
K îï 0.01 0.025 0.05 0.1

Fig.18 Diagramme des sous-pressions

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Fig.19 Diagramme des sous-pressions (barrages fixes).
a) Et b) barrage-poids avec (a) et sans rideau d’injection ; c) et d)-barrage-poids avec évidement
et joints élargis ; e)- barrage à contreforts au voile constitué de dalles posées aux extrémités ;
f)-barrage à contreforts.
1- Galerie d’injection longitudinale
2- Galerie longitudinale
3- Rideau d’injection
4- Option de rideau d’injection
5- Rideau de drainage
6- Évidement
7- Diagramme des sous-pressions hydrostatiques MRS
8- Diagramme des sous-pressions hydrodynamiques

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36
dð5 dñð
7 7
Tableau 12 Valeurs des ordonnées relatives et

Ordonnées pour les combinaisons de base et accidentelles Ordonnées pour la combinaison accidentelle (particulière) et le
(particulières), le niveau de la retenue égal à ∇Z+X et un cas d’une perturbation du fonctionnement normal des dispositifs
Type de barrages fonctionnement normal des dispositifs d’étanchéité et de drainage. d’étanchéité et de drainage.
Barrage avec rideau d’injection Barrage sans rideau d’injection Barrage avec rideau d’injection Barrage sans rideau d’injection
dð5 /7 dñð /7 dñð /7 dð5 /7 dñð /7 dñð /7
Barrage-poids
(fig.20,a et b)

ê
Des

classesò êê ó
0.40 0.20 0.20 0.50 0.30 0.40
0.40 0.15 0.15 0.50 0.20 0.30
êêê − ê0 0.30 0.05 0.05 0.35 0.1 0.10
Barrage-poids
évidés 0.30 0.10 0.10 0.35 0.15 0.20
longitudinalement
I à IV
Barrage-poids à
joints élargis et à 0.20 0.05 0.05 0.25 0.10 0.10
contre forts à tête
ronde I à IV
Barrages-voûtes
classe I à IV 0.40 0.20 0.20 0.60 0.35 0.40

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Fig.20 Forces principales agissant sur un barrage-poids construit dans une zone non
séismique.
1- Diagrammes des pressions hydrostatiques horizontales amont
2- Diagramme des pressions de la terre (des sédiments saturés)
3- Diagramme des pressions hydrostatiques verticales amont
4- Rideau d’injection
5- Rideau de drainage
6- Diagramme des pressions hydrostatiques verticales aval
7- Diagramme des pressions hydrostatiques horizontales aval
8- Diagramme des pressions des lames
9- Diagramme des sous-pressions dans le cas d’existence du rideau d’injection et du réseau de
drainage
10- Diagramme des sous-pressions dans le cas d’absence des dispositifs d’étanchéité (4) et de
drainage (5)
11- Point d’application de toute force résultante F dont le diagramme de répartition des pressions
prend la forme d’un triangle.

F=ÒMN,¯ , X # , MN,P , MO,¯O,ôµ,õ ,hS"… Õ. pour (8) (∇-./ − ∇Ž) ≥ (5 à 8)ℎN%

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Du fait de la longueur de fiche ℎQ du barrage (fig.20), les pressions hydrostatiques résultantes MN et MO
sont, pour une question de simplicité, remplacée par les composantesMN,¯ , MO,¯ MN,P , MO,P qui sont
facilement déterminées
N
MN,¯ = O oℎO × •‚ , (32)
N
MN,P = O o N ℎN
O
× •‚ , (33)
N
MO,¯ = oℎÜO × •‚ ,
O
(34)
N
MO,P = oℎOO × •‚ ,
O
(35)

Avec •‚ =longueur de calcul de l’ouvrage.

Les sous-pressions hydrostatiques MRS et hydrodynamiques MQK# sont déterminées au moyen des formules
(30) et (31).
Le coefficient de surface effective est adopté égal à 0,5 ici. La valeur des ordonnées relatives ℎ K ⁄+ et
ℎ[ ⁄+ sont déterminés à partir du tableau 13 suivant.

Classe de ℎ K ⁄+ ℎ[ ⁄+ ℎ K ⁄+ ℎ[ ⁄+
l’ouvrage
Combinaison des charges
De base Accidentelle
I 0.4 0.12 0.6 0.35
II 0.4 0.15 0.5 0.25
III 0.3 0 0.4 0.15
⁄ ⁄
Note : les valeurs ℎ K + et ℎ[ + de la combinaison accidentelle se rapportent au cas de
perturbation dans le fonctionnement des dispositifs de drainage et d’étanchéité avec en amont la
cote ∇HI.
Pour faciliter les calculs, les diagrammes complexes (diagrammes (8) et (9) avec ordonnée ®O o+
par exemple) peuvent être réduits à des figures géométriques simples : triangles, trapèzes et
rectangles.
I.5.2 Détermination des charges temporaires de longue de durée (actions durables)
I.5.2.1 La poussée des sédiments saturés :
Des sédiments s’accumulent souvent au pied amont du barrage. Si leur épaisseur dévient
importante, il en résulte une poussée non négligeable, à l’origine d’efforts notables. Il faut alors
ajouter à la pression hydrostatique une poussée des sédiments horizontale (poussée des terres
horizontale) X # (ou XRé[ ) :
ÊØéö N
X # = XRé[ = 0,5oKJ ℎRé[
O
~O ‡45° − Œ = O ℎRé[ Z # ,
O
(36)

Où oKJ est le poids volumique immergé des sédiments ; ÍRé[ =angle de frottement interne des
sédiments ; oKJ = }KJR ~ = ÷}RÃ − }(1 − )ø~ ; }RÃ =masse volumique des sédiments secs ;

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N, S
pour les sédiments de sable et limon sableux, }RÃ = , ÍRé[ = 16° à 18° , lorsqu’ils sont

N,ÜS N, S
compactés }RÃ = , ÍRé[ = 20° à 22° ; pour les alluvions argileuses, }RÃ = et ÍRé[ =
Jƒ Jƒ
12° à 14° l’intensité Z # =intensité de la poussée.
Généralement pour les petits barrages on a la grave, le sable et les sédiments macro granulés ;
pour les hauts barrages on a souvent la vase, les argiles, les fines (particules colloïdales)
(fig.11[1] et 20)
ÊØéö
Z # = oKJ ℎRé[ ~O ‡45° − Œ,
O
(37)

I.5.2.2 Action de la température:


Lors de l’hydratation du ciment, il e dégage une quantité de chaleur de l’ordre de qch=380 à
550kj/kg ; ce qui peut amener à une élévation de la température du bloc de béton jusqu’à
tex=50°c (réchauffement exothermique). Le dégagement de chaleur (ou émission calorifique) est
surtout intense les 5 à 10 premiers jours ; lors du refroidissement on peut assister à une
importante irrégularité de distribution de la température dans le bloc. Le réchauffement conduit à
l’apparition des contraintes de compression qui sont petites, compte tenue de la petitesse du
module d’élasticité du béton Eb. Le refroidissement postérieur se passe quand Eb aura
considérablement augmenté ; le bloc de béton tend à diminuer ses dimensions ; il ya naissance de
contraintes de traction importantes provoquant des fissures qui peuvent dépasser les limites
admissibles entraînant ainsi des infiltrations aux débits de fuite inadmissibles. Le coefficient de
dilatation thermique du béton varie de 7 à 14 µ/m par degré Celsius en fonction des granulats
utilisés. Pour 10µ/m/°c une baisse de température de 10° fait un raccourcissement du béton de
1mm.
I.5.2.3 La pression interstitielle :
Selon la théorie de la consolidation de V. Florine, lors du processus de consolidation
(compaction du sols argileux sous charge) d’un sol, la charge exercée Pt est transmise en partie
au squelette du sol P3 et partiellement à l’eau Pint . Ainsi à tout moment a lieu la relation suivante
pour un point donné :
Pt=Ps+Pint (38)
Où Pt est la contrainte normale moyenne (ou pression totale) ; Ps=Ps=Pef=contrainte agissant sur
le squelette du sol (pression subie par le squelette ou pression effective) ; Pint= contrainte
moyenne normale subie par l’eau (ou pression interstitielle ou pression neutre).
Au fur et à mesure de l’exprimage de l’eau (déshydratation) à travers les pores du sol sous la
charge Pt, la pression neutre décroit graduellement pour atteindre les valeurs Psq=Pt à la fin de la
consolidation. Pint est prise en compte lors de l’étude de stabilité au glissement et lors de la
prévision numérique des affaissements d’un barrage conçu sur fondation argileuse, pour le corps,
l’écran, le noyau ou les fondations des barrages en terre et des barrages en terre et enrochement,
quand le sol a un degré d’humidité G≥ 0,8 et une perméabilité “ < (5 à 10) ∗ 10”ú / .

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La caractéristique d’un sol la plu importante pour le calcul de la pression interstitielle est le
coefficient de pression interstitielle®KLS .
çûüý
®KLS =
çý
(39)

Pour l’étude de stabilité Pint est considéré si ®KLS ≥ 0,1. Souvent l’influence de Pint est marqué
dans les barrages (ou seulement dans les noyaux et écrans) en terre qui ont une hauteur hbar (ou
hnoyau)> 40 , ainsi que dans les barrages en terre de remblayage hydraulique et les barrages de
déversement dans l’eau dont la hauteur du barrage hbar < 40 : la valeur de ®KLS peut être
déterminé à l’aide de la fig.17, en fonction des indices de consistance Wp et WL et de oRÃ ì2].

Selon R.Rolley ì2], Pint peut être déterminée en tout point lorsqu’on dispose du réseau
d’équipotentielles pour le barrage en terre (fig.21).
Soit à calculer Pint en O (fig.21). A partir du point O on trace, à l’estime, une courbe
équipotentielle s’intégrant dans le réseau. Cette courbe coupe la ligne phréatique en un point 1
dont le potentiel est bien égal à la cote de ce point.
Soit ∇1. L’égalité des potentiels en O et 1 s’écrit : ∇ + Pa²Å]‚ = ∇1. La pression interstitielle en
O est alors exprimée (en mètres) par la formule :
Pa²Å]‚ = P = ∇1 − ∇ . (40)

Quand le réseau d’équipotentielles fait défaut, on peut à la vidange rapide de la retenue,


approximer la pression interstitielle par l’expression suivante :
ZW = ]∇2 − ∇0 (41)
Où ∇2 étant la cote du point 2 de contact de la ligne phréatique ou du parement avec la verticale
issue de O.
La valeur ZW est légèrement excessive, ce qui vat dans le sens de la sécurité.
R.Rolley n’utilise pas ®KLS pour trouver les valeurs deZKLS .
La pression interstitielle est donnée dans la formule (24) [2].
Lorsque ZKLS = 0 ]pour un temps de consolidation t→ ∞ et Pef=Pt. C’est à ce moment t que le
sol atteint sa résistance maximale. Ainsi, en tenant compte de Pint lors des calculs de stabilité, on
a la loi de Coulomb.
= ]ZS − ZKLS tan Í + • (42)
I.5.3 Détermination des charges transitoires :
I.5.3.1 La pression des lames :
La charge horizontale sur le parement amont du barrage due à l’action des vagues du vent est
appelée force de pression des lames. Elle est déterminée pour la hauteur de la lame de fréquence
1%, sur le plan d’eau de la retenue (h1%).

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Le bief en amont des barrages correspond à la zone dont la profondeur de l’eau est supérieure à
la moitié de la longueur des lames]ℎN > 0,5ÈJ ). Dans cette zone, la charge horizontale
maximale sur 1mc de barrage Wlam(en KN/m) est prise égale à la surface du diagramme (fig.11
[1] no6) dont les coordonnées Plam (KPa ou Kgf/cm²) se déterminent par la formule suivante (pour
h1> 1,5ℎN% −vagues stationnaires) :
µ µ
„¯°% „¯°%
Z# JK = oℎN% ”„ K
−o × O„ K
× cos( )O − o Ò1 − O„„ K
Õ × cos 2 −
O O
cos
µ
„µµ ¯°%
o × ” „ K
× cos 2 × cos .
O
(43)

Où sont les coordonnées des points sur le diagramme no6 (fig.11 [1])

N = " ; N =; … . ; L = ℎN ; ces ordonnées sont comptées à partir du niveau de calcul de l’eau


O
(∇-./ ; × = est nombre d’onde (fig.22) ; = 2 / fréquence circulaire pulsation de la
lame ; t est la période moyenne de la lame ; cos = õ° ; cos = 2• ²] −1
¯°% ‡ ” Œ

N N ±a² f "¯f
Note : sinh ß = ] f
− ”f
; cosh ß = ] f
+ ”f
; tanh ß = ; coth ß = ;
O O Ðѱ f R¯f
N N
sech ß = "¯f ; csch ß = R¯f ; ℎ²ß − ℎ²ß = 1; ℎß = 1/ ℎß ; ≈ 2,718

A la crête de la lame stationnaire qui s’élève d’une hauteur " au dessus du niveau d’eau
calculé (l’élévation " de la crête de la lame), Z# J = 0. A la valeur maximale de la pression
des lames, " se calcul par la formule suivante :
µ
„¯°%
" = ℎN% • − O
. ℎ K1Cos² (44)

La formule (43) est valable pour un angle d’approche des vagues du barrage ® ≠ 0 ; les valeurs
obtenues à l’aide de (43) sont à multiplier par le coefficient ׳ = 45,60 75, on a
respectivement ׳ = 1; 0,9 0,7.
Quand 0,5ÈJ ≥ ℎN ] ℎ − , le fond du réservoir influe sur l’évolution des
vagues et leurs caractéristique principales. Les calculs se fond alors suivant une entre méthode.
Les valeurs des paramètres ÈJ et ℎN% seront ultérieurement déterminées (voir les barrages en
matériaux locaux).
La force de pression des lames se calcule par la formue suivante :
Wlam=So•W , (45)
Où S est la surface du diagramme no6 :
LorsqueℎN ≥ ]5 à 9 ℎN% , le diagramme 6 peut être simplifié comme le diagramme 4 (fig.11 [1]).
I.5.3.2 La poussée des glaces. N’est pas observé ici.

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I.5.4 Action des séismes (combinaison accidentelle) : les actions des séismes sont des actions
dynamiques liées au mouvement du sol de fondation au cours des secousses telluriques (ou
séismiques). Les ouvrages d’art subissent des vibrations. C’est-à-dire des accélérations variables
qui se combinent à celles de la pesanteur ; ainsi le poids, l’action de l’eau et même les
caractéristiques s’en trouvent modifiés.
Les secousses telluriques (ou tremblement de terre) peuvent être tectonique, volcaniques
(magmatiques) ou excités. Les tremblements de terre tectoniques ont (les plus forts) ont lieu
suite aux failles (cassures plus ou moins planes et au déplacement des parties (tronçons) de
l’écorce terrestre ; les tremblements de terre volcaniques font souvent suite aux éruptions
(projections plus ou moins violentes) volcaniques. Les tremblements de terre excités ont lieu
dans le cas de remplissage de réservoirs d’eau profonds.
Les séismes sont classés empiriquement en 12 classes (échelle Macrosismique internationale
d’Intensité ou échelle M.I.I) selon l’accélération horizontale qu’ils provoquent. A titre
d’exemple les degrés 7 à 9 sont décrits dans le tableau 14.
Tableau 14 : Paramètres conventionnels des vibrations du sol.
Intensité des Accélération Vitesse, Déplacement du Observation
secousses I, horizontales du en cm/s pendule standard
en degré sol en cm/s² (étalon), mm
7 50 à 100 4,1 à 8 2,1 à 4 Une augmentation ultérieure
8 100 à 200 8,1 à 16 4,1 à 8 d’un degré entraîne une
9 200 à 400 16,1 à 32 8 ,1 à 16 augmentation de deux (2) fois
de tous les paramètres.

7-fentes sur les crépis, changement du niveau d’eau et du débit des cours d’eau.
8-sérieux dommages fentes béantes dans les murs. Chutes des cheminées et des clochers,
apparition de nouveaux lacs.
9-Ecroulement de murs de planchers et de toitures de certains bâtiments. Dommage aux lacs
artificiels, grandes vagues, inondation des plaines, écroulement des roches. Dans le sol les fentes
atteignent 10cm.
La force d’inertie de l’ouvrage EIS,h est appliquée au centre de gravité de ce dernier. Les
pressions séismiques verticales W1s,v et horizontales W1s,h de l’eau et E1s,h peuvent être
déterminées par les formules approximatives suivantes (fig.11[1].
X ,¯ = 1,5VW ×R" (46)
O
MN ,¯ = R ℎN (47)

MN ,P = J MN ,¯ (48)

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Où VW est le poids propre de l’ouvrage ; ×R" =le coefficient de sismicité dont les valeurs sont
données dans le tableau 14 ; R est l’ordonnées qui détermine les dimensions des diagrammes
des pressions hydro séismiques ; J = N est le fruit du parement amont du barrage en béton ;
ℎN est la profondeur amont (on prend ℎN si le barrage est à une certaine profondeur au-dessous de
la cote du lit)

R = 0,75o×R" ℎN ²(®J ) (49)


Les coordonnées des centres de gravité des diagrammes sont sensiblement égales : " =
0,425ℎN ; " = J " (fig.11[1] diagramme n 5 et n 7)
o o

L’intensité de la poussée des sédiments saturés lors des secousses telluriques Pal,s peut être
déterminée par la formule suivante (pour un sol meuble c’est l’intensité de la poussée active
Pah,s)
Z #,R = ì1 + ×R" . ~(45 + ÍRé[ )]Z # , (50)
N ÊØéö
Où Z # = oKJ ℎRé[ ~²(45° + )
O O

D’autres actions seront observées dans les chapitres correspondants (barrages-déversoirs ; les
barrage-poids ; les murs de soutènements etc. )

Fig.21 Détermination de la pression interstitielle Pint dans un massif en terre compactée…


3-équipotentielles

Fig.22 Caractéristiques principales de la vague


1-Creux de la lame ; 2-Pied de la lame ; 3-Sommet de la lame ; 4-Crête de la lame ;
M.O=médiatrice d’onde ; ∇H =niveau de calcul de la retenue.

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Bibliographie

1 TOUNKARA Jean ; action auxquelles sont soumis les ouvrages

hydrauliques leçons 4 Conakry 2015

2 TOUNKARA jean Etudes de stabilité des barrages en terres compactée ;

cours d’hydrotechniques LMD, Conakry 2014

3 R Rolly –Technique des barrages en aménagement Rurale,

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