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CHAPITRE 5

Notion de IK− Espaces vectoriels(IK étant un Corps


Commutatif) avec Exercices Corrigés

1. Espace vectoriel et sous espace vectoriel


Soit IK un corps commutatif (généralement c’est IR ou C) et soit E un ensemble
non vide muni d’une opération interne notée (+) :
(+) : E × E → E

(x, y) → x + y
et d’une opération externe notée (·) :
(·) : IK × E → E

(λ, x) → λ · x
Définition 1.1. Un espace vectoriel sur le corps IK ou un IK− espace vectoriel
est un triplet (E, +, ·) tel que :
(1) (E, +) est un groupe commutatif.
(2) ∀λ ∈ IK, ∀x, y ∈ E, λ · (x + y) = λ · x + λ · y
(3) ∀λ, µ ∈ IK, ∀x ∈ E, (λ + µ) · x = λ · x + µ · x
(4) ∀λ, µ ∈ IK, ∀x ∈ E, (λ · µ) · x = λ(µ.x)
(5) ∀x ∈ E, 1IK · x = x
Les éléments de l’espace vectoriel sont appelés des vecteurs et ceux de IK des sca-
laires.
Proposition 1.2. Si E est IK− espace vectoriel, alors on a les propriétés sui-
vantes :
(1) ∀x ∈ E, 0IK · x = 0E
(2) ∀x ∈ E, −1IK · x = −x
(3) ∀λ ∈ IK, λ · 0E = 0E
(4) ∀λ ∈ IK, ∀x, y ∈ E, λ · (x − y) = λ · x − λ · y
(5) ∀λ ∈ IK, ∀x ∈ E, x · λ = 0E ⇔ x = 0E ∨ λ = 0IK
Exemple 1.3. (1) (IR, +, .) est un IR− espace vectoriel, (C, +, .) est un C−e.v.
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5. NOTION DE IK− ESPACES VECTORIELS(IK ÉTANT UN CORPS COMMUTATIF) AVEC EXERCICES CORRIGÉS
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(2) Si on considère IR2 muni des deux opérations suivante


(+) : IR2 × IR2 → IR2 , (.) : IR × IR2 → IR2
((x, y), (x0 , y 0 )) → (x + x0 , y + y 0 ), (λ, (x, y)) → (λ · x, λ · y)
on peut facilement montrer que (IR2 , +, ·) est un IR−e.v.
Définition 1.4. Soit (E, +, ·) un IK− espace vectoriel et soit F un sous ensemble
non vide de E, on dit que F est sous espace vectoriel si (F, +, ·) est aussi un IK− espace
vectoriel.
Remarque 1.5. Lorsque (F, +, ·) est IK− sous espace vectoriel de (E, +, ·), alors
0E ∈ F.
Si 0E ∈
/ F alors (F, +, ·) ne peut pas être un IK− sous espace vectoriel de (E, +, ·).
Théorème 1.6. Soit (E, +, ·) un IK− espace vectoriel et F ⊂ E, F non vide on
a les équivalences suivantes :
(1) F est un sous espace vectoriel de E.
(2) F est stable par l’addition et par la multiplication c’est à dire :
∀x, y ∈ F, ∀λ ∈ IK, x + y ∈ F, λ.x ∈ F.
(3) ∀x, y ∈ F, ∀λ, µ ∈ IK, λ.x + µ.y ∈ F, d’où :

F 6= ∅,
F est s.e.v ⇔
∀x, y ∈ F, ∀λ, µ ∈ IK, λ.x + µ.y ∈ F
(4) ∀x, y ∈ F, ∀λ, µ ∈ IK, λ.x + µ.y ∈ F, d’où :

0E ∈ F,
F est s.e.v ⇔
∀x, y ∈ F, ∀λ, µ ∈ IK, λ.x + µ.y ∈ F
Exemple 1.7. (1) {0E }, E sont des sous espace vectoriel de E.
(2) F = {(x, y) ∈ IR2 /x + y = 0} est un sous espace vectoriel car ;
– 0E = 0IR2 = (0, 0) ∈ F ⇒ F 6= ∅.
– ∀(x, y), (x0 , y 0 ) ∈ F, λ, µ ∈ IR montrons que λ(x, y) + µ(x0 , y 0 )∈? F ; c’est
à dire (λx + µx0 , λy + µy 0 )∈? F
λx + µx0 + λy + µy 0 = λ(x + y) + µ(x0 + y 0 ) = λ.0 + µ.0 = 0,
car (x, y) ∈ F ⇒ x + y = 0, et (x0 , y 0 ) ∈ F ⇒ x0 + y 0 = 0.
Ainsi λ(x, y) + µ(x0 , y 0 ) ∈ F , F est sous espace vectoriel de IR2 .
(3) F = {(x + y + z, x − y, z)/x, y, z ∈ IR} est un s.e.v de IR3 , en effet,
– 03IR = (0, 0, 0) ∈ F car (0, 0, 0) = (0 + 0 + 0, 0 − 0, 0) ⇒ F 6= ∅.
– ∀X, Y ∈ F, λ, µ ∈ IR montrons que λX + µY ∈? F ; on a :
X ∈ F ⇔ ∃(x, y, z) ∈ IR3 /X = (x + y + z, x − y, z),
Y ∈ F ⇔ ∃(x0 , y 0 , z 0 ) ∈ IR3 /Y = (x0 + y 0 + z 0 , x0 − y 0 , z 0 ),
λX + µY = (λx + λy + λz, λx − λy, λz) + (µx0 + µy 0 + µz 0 , µx0 − µy 0 , µz 0 )
4. FAMILLES GÉNÉRATRICES, FAMILLES LIBRES ET BASES 45

λX + µY = ((λx + µx0 ) + (λy + µy 0 ) + (λz + µz 0 ), (λx + µx0 ) − (λy + µy 0 ), λz + µz)


d’où ∃x00 = λx + µx0 ∈ IR, ∃y 00 = λy + µy 0 ∈ IR, ∃z 00 = λz + µz 0 ∈ IR,
ainsi
λX + µY = (x00 + y 00 + z 00 , x00 − y 00 , z 00 ) ∈ F.
Théorème 1.8. L’intersection d’une famille non vide de s.e.v est un sous espace
vectoriel.
Remarque 1.9. La réunion de deux s.e.v n’est pas forcément un s.e.v.
Exemple 1.10. E1 = {(x, 0) ∈ IR2 }, E2 = {(0, y) ∈ IR2 }, E1 ∪ E2 n’est un s.e.v car
U1 = (1, 0), U2 = (0, 1) ∈ E2 et U1 + U2 = (1, 1) ∈
/ E1 ∪ E2 , car (1, 1) ∈
/ E1 ∧ (1, 1) ∈
/ E2 .
2. Somme de deux sous espaces vectoriels
Soit E1 , E2 deux sous espaces vectoriels d’un IK−e.v E, on appelle somme de deux
espaces vectoriels, E1 et E2 et on note E1 + E2 l’ensemble suivant :
E1 + E2 = {U ∈ E/∃U1 ∈ E1 , ∃U2 ∈ E2 /U = U1 + U2 }.
Proposition 2.1. La somme de deux s.e.v de E1 et E2 (d’un même IK-e.v) est
un s.e.v de E contenant E1 ∪ E2 , i.e., E1 ∪ E2 ⊂ E1 + E2 .
3. Somme directe de deux sous espaces vectoriels
On dira que la somme E1 + E2 est directe si ∀U = U1 + U2 , il existe
L un unique
vecteur U1 ∈ E1 , un unique vecteur U2 ∈ E2 , U = U1 + U2 , on note E1 E2 .
Théorème 3.1. Soit E1 , E2 deux s.e.v d’un même IK−e.v E la somme E1 + E2
est directe si E1 ∩ E2 = {0E }.
3.1. Sous espace supplémentaires. Soient E1 et L E2 deux s.e.v d’un même
IK−e.v E, on dit que E1 et E2 sont supplémentaires si E1 E2 = E
Exemple 3.2. E1 = {(x, 0) ∈ IR2 }, E2 = {(0, y) ∈ IR2 }, E1 E2 = IR2 , E1 et E2
L
sont supplémentaires.
4. Familles génératrices, familles libres et bases
Dans la suite, on désignera l’espace vectoriel (E, +, ·) par E.
Définitions 4.1. Soit E un e.v et e1 , e2 ..., en des éléments de E,
(1) On dit que {e1 , e2 ..., en } sont libres ou linéairement independents, si ∀λ1 , λ2 , ..., λn ∈
IK :
λ1 e1 + λ2 e2 + ... + λn en = 0 ⇒ λ1 = λ2 = ... = λn = 0, solution unique.
Dans le cas contraire, on dit qu’ils sont liés.
(2) On dit que {e1 , e2 ..., en } est une famille génératrice de E, ou que E est engen-
dré par {e1 , e2 ..., en } si ∀x ∈ E, ∃λ1 , λ2 , ..., λn ∈ IK/
x = λ1 e1 + λ2 e2 + ... + λn en .
5. NOTION DE IK− ESPACES VECTORIELS(IK ÉTANT UN CORPS COMMUTATIF) AVEC EXERCICES CORRIGÉS
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(3) Si {e1 , e2 ..., en } est une famille libre et génératrice de E, alors {e1 , e2 ..., en }
est appelée une base de E.
Remarque 4.2. Dans un espace vectoriel E, tout vecteur non nul est libre.
0 0 0
Théorème 4.3. Si {e1 , e2 ..., en } et {e1 , e2 ..., em } sont deux bases de l’espace vec-
toriel E, alors n = m. En d’autre termes, si un espace vectoriel admet une base alors
toutes les bases de E ont le même nombre d’éléments (ou même cardinal), ce nombre
la ne dépend pas de la base mais il dépend seulement de l’espace E. D’où la définition
suivante.
Définition 4.4. Soit E un IK− espace vectoriel de base B = {e1 , e2 ..., en }, alors
dim(E) = Card(B).
où dim(E) : est la dimension de E et Card(B) : est le cardinal de B.
Remarque 4.5. donc chercher une base pour un espace vectoriel c’est trouver une
famille de vecteurs dans E, qui forment un famille libre et génératrice de E, le nombre
d’éléments de cette famille représente dimE.
Exemple 4.6. (1) Cherchons une base de IR3 , il faut trouver une famille de
vecteurs dans IR3 qui engendre IR3 et qui soit libre :
∀(x, y, z) ∈ IR3 , (x, y, z) = (x, 0, 0)+(0, y, 0)+(0, 0, z) = x(1, 0, 0)+y(0, 1, 0)+z(0, 0, 1).
En posant, e1 = (1, 0, 0), e2 = (0, 1, 0), e3 = (0, 0, 1) on voit bien que {e1 , e2 , e3 }
est une famille génératrice, et aussi libre en effet ; si ∀λ1 , λ2 , λ3 ∈ IK :
λ1 e1 +λ2 e2 +λ3 e3 = (0, 0, 0) ⇒ λ1 (1, 0, 0)+λ2 (0, 1, 0)+λ3 (0, 0, 1) = (λ1 , λ2 , λ3 ) = (0, 0, 0).
{e1 , e2 , e3 } est appelée base canonique de IR3 .
(2) Montrons que les f1 = (1, −1), f2 = (1, 1) il forment une base de IR2 , montrons
que
(a) {f1 , f2 } est génératrice ⇔ ∀(x, y) ∈ IR2 , ∃λ1 , λ2 ∈ IR,
(x, y) = λ1 f1 + λ2 f2 , (x, y) = (λ1 + λ2 , λ2 − λ1 )
ainsi
x+y x−y
λ2 = , λ1 =
2 2,
donc {f1 , f2 } est génératrice.
(b) {f1 , f2 } est libre ∀λ1 , λ2 ∈ IR,
λ1 f1 + λ2 f2 = 0IR2 ⇒ (λ1 + λ2 , λ2 − λ1 ) = (0, 0) ⇒ 2λ2 = 0 ⇒ λ2 = λ1 = 0.
Théorème 4.7. Soit E un espace vectoriel de dimension n :
(1) Si {e1 , e2 ..., en } est base de E ⇔ {e1 , e2 ..., en } est génératrice ⇔ {e1 , e2 ..., en }
est libre.
(2) Si {e1 , e2 ..., ep } sont p vecteur dans E, avec p > n, alors {e1 , e2 ..., ep } ne peut
être libre, de plus si {e1 , e2 ..., ep } est génératrice, alors il existe n vecteurs
parmis {e1 , e2 ..., ep } forment une base E.
4. FAMILLES GÉNÉRATRICES, FAMILLES LIBRES ET BASES 47

(3) Si {e1 , e2 ..., ep } sont p vecteur dans E, avec p < n, alors {e1 , e2 ..., ep } ne peut
être génératrice de plus si {e1 , e2 ..., ep } est libre, alors il existe (n − p) vecteur
parmis {ep+1 , ep+2 , ..., en } dans E tels que {e1 , e2 ..., ep , ep+1 , ..., en } est une base
pour E.
(4) Si F est un sous espace vectoriel de E alors dimF ≤ n, et de plus dimF =
n ⇔ E = F.
Exemple 4.8. (1) Dans l’exemple précédent f1 = (1, −1), f2 = (2, 1) pour
montrer que {f1 , f2 } forme une base de IR2 , il suffit de montrer que {f1 , f2 }
est soit libre ou génératrice.( cette propriété est vraie dans le cas des espaces
vectoriels de dimensions finies).
(2) Pour montrer que {(1, 1, 1), (1, 1, 0), (0, 1, −1)} est une base de IR3 , il suffit de
montrer qu’elle est libre ou génératrice car dimIR3 = 3, {f1 , f2 } est libre car :
∀λ1 , λ2 , λ3 ∈ IR, λ1 (1, 1, 1) + λ2 (1, 1, 0) + λ3 (0, 1, −1) = (0, 0, 0)
 
 λ1 + λ 2 = 0  λ1 = 0
⇔ λ1 + λ 2 + λ 3 = 0 ⇔ λ2 = 0
 λ −λ =0  λ = 0 (solution unique)
1 3 3

donc {(1, 1, 1), (1, 1, 0), (0, 1, −1)} est une base de IR3 .
(3) Cherchons une base pour F = {(x + y, x − z, −y − z)/x, y, z ∈ IR}, comme
F ⊂ IR3 alors dimF ≤ 3, donc la base de F ne possède pas plus de trois
vecteur.
(x + y, x − z, y − z) = x(1, 1, 0) + y(1, 0, −1) + z(0, −1, −1)
ainsi v1 = (1, 1, 0), v2 = (1, 0, −1), v3 = (0, 1, −1) forment une famille géné-
ratrice pour F , si cette famille est libre, alors elle formera une base pour F.
∀λ1 , λ2 , λ3 ∈ IR,
λ1 (1, 1, 0) + λ2 (1, 0, −1) + λ3 (0, −1, −1) = (0, 0, 0)

 λ 1 + λ2 = 0 
λ2 = −λ1
⇔ λ 1 − λ3 = 0 ⇔
 −λ − λ = 0 λ3 = λ1
2 3

Donc {(1, 1, 0), (1, 0, −1), (0, −1, −1)} n’est pas libre, mais d’après le théorème
précédent, on peut extraire de cette famille une base de F , pour le faire on
doit chercher deux vecteurs de famille qui sont libres, si on les trouve alors il
forment une base pour F, si on ne trouve pas on prend un vecteur non nul et
ce vecteur sera une base pour F. Prenons par exemple {v1 , v2 }

 λ1 + λ2 = 0
λ1 (1, 1, 0) + λ2 (1, 0, −1) = (0, 0, 0) ⇔ λ1 = 0 ⇒ λ1 = λ2 = 0,
 −λ = 0
2

ainsi {v1 , v2 } est une base pour F et dimF = 2


5. NOTION DE IK− ESPACES VECTORIELS(IK ÉTANT UN CORPS COMMUTATIF) AVEC EXERCICES CORRIGÉS
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5. Notion d’Application Linéaire


5.1. Généralités.
Définition 5.1. (1) Soit (E, +, ·) et (F, +, ·) deux IK− espaces vectoriels et
soit f une application de E dans F, on dit que f est une application linéaire
si et seulement si :
∀x, y ∈ E, ∀λ ∈ IK, f (x + y) = f (x) + f (y)etf (λ · x) = λ · f (x),
où d’une manière équivalente :
∀x, y ∈ E, ∀λ, µ ∈ IK, f (λx + µy) = λf (x) + µf (y).
(2) Si de plus f est bijective, on dit alors que f est un isomorphisme de E dans
F.
(3) Une application linéaire de (E, +, ·) dans (E, +, ·) est dite un endomorphisme.
(4) Un isomorphisme de (E, +, ·) dans (E, +, ·) est aussi appelé un automorphisme
de E dans E.
Exemple 5.2. (1) L’application
f1 : IR2 7−→ IR
(x, y) 7−→ x − y
est une application linéaire, car : ∀(x, y), (x0 , y 0 ) ∈ IR2 , ∀λ, µ ∈ IR,
f1 (λ(x, y) + µ(x0 , y 0 )) = f1 (λx + µx0 , λy + µy 0 ) = λx + µx0 − (λy + µy 0 )
⇒ f1 (λ(x, y) + µ(x0 , y 0 )) = λ(x − y) + µ(x0 − y 0 ) = λf1 (x, y) + µf1 (x0 , y 0 ).
(2) L’application
f2 : IR3 7−→ IR3
(x, y, z) 7−→ (−x + y, x − 5z, y)
est une application linéaire, car : ∀(x, y, z), (x0 , y 0 , z 0 ) ∈ IR3 , ∀λ, µ ∈ IR,
f2 (λ(x, y, z) + µ(x0 , y 0 , z 0 )) = f2 (λx + µx0 , λy + µy 0 , λz + µz 0 )
⇔ f2 (λ(x, y, z) + µ(x0 , y 0 , z 0 )) = (−λx − µx0 + λy + µy 0 , µx0 + µx0 − 5λy − 5µy 0 , λy + µy 0 )
⇔ f2 (λ(x, y, z) + µ(x0 , y 0 , z 0 )) = (−λx + λy, λx − 5λz, λy) + (−µx0 + µy 0 , µx0 − 5µz 0 , λy 0 ).
⇔ f2 (λ(x, y, z)+µ(x0 , y 0 , z 0 )) = λ(−x+y, x−5z, y)+µ(−x0 +y 0 , x0 −5z 0 , y 0 ) = λf2 (x, y, z)+µf2 (x0 , y 0 , z 0 ).
(3) L’application
f3 : IR 7−→ IR
x 7−→ −3x
est isomorphisme, en effet,f3 est linèaire car :
∀x, y ∈ IR, ∀λ, µ ∈ IR, f3 (λx + µy) = −3λx − 3µy = λf3 (x) + µf3 (y),
Remarque 5.3. On peut montrer facilement la somme de deux applications li-
néaires est une application linéaire, aussi le produit d’une application linéaire par un
scalaire et la composée de deux applications linéaires est une application linéaire.
5. NOTION D’APPLICATION LINÉAIRE 49

Proposition 5.4. Soit f une application linéaire de E dans F .


1.)f (OE ) = OF , 2.)∀x ∈ E, f (−x) = −f (x).
preuve. On a,
1.)f (OE ) = f (OE + OE ) = f (OE ) + f (OE ) ⇒ f (OE ) = OF .
2.)f (−x) + f (x) = f (−x + x) = f (OE ) = OF ⇒ f (−x) = −f (x).
Définition 5.5. Soit f une application linéaire de E dans F .
(1) On appelle image de f et on note Imf l’ensemble défini comme suit
Imf = {y ∈ F/∃x ∈ E : f (x) = y} = {f (x)/x ∈ E}.
(2) On appelle noyau de f et on note ker f l’ensemble défini comme suit :
ker f = {x ∈ E/f (x) = OF },
On note parfois ker f , par f −1 ({0}).
Proposition 5.6. Si f est une application linéaire de E dans F ,alors si dimImf =
n < +∞, alors n est appelé rang de f et on note rg(f ).
Imf et ker f sont des sous espaces vectoriels de E.
Exemple 5.7. (1) Déterminons le noyau de l’application f1 ,
ker f = {(x, y) ∈ IR2 /f (x, y) = 0} = {(x, y) ∈ IR2 /x+2y = 0} = {(x, y) ∈ IR2 /x = −2y}
ainsi
ker f = {(−2y, y)/y ∈ IR} = {y(−2, 1)/y ∈ IR}
donc le ker f est un sous espace vectoriel engendré par u = (−2, 1) donc il est
de dimension 1, et sa base est {u}.
(2) Cherchons l’image de
f2 : IR3 7−→ IR3
(x, y, z) 7−→ (−x + y, x − z, y)
Imf2 = {f (x, y, z)/(x, y, z) ∈ IR3 } = {(−x + y, x − z, y)/(x, y, z) ∈ IR3 }
Imf2 = {x(−1, 1, 0) + y(1, 0, 1) + z(0, −1, 0)/(x, y, z) ∈ IR3 }
donc Imf2 est un s.e.v de IR3 engendré par {(−1, 1, 0), (1, 0, 1), (0, −1, 0)} il
est facile de montrer que cette famille est libre et donc il forment une base de
IR3 donc dimImf2 = 3, rg(f2 ) = 3, Imf = IR3 .
Proposition 5.8. Soit f une application linéaire de E dans F on a les équiva-
lences suivantes :
(1) f est surjective ⇔ Imf = F.
(2) f est injective ⇔ ker f = {0E }.
5. NOTION DE IK− ESPACES VECTORIELS(IK ÉTANT UN CORPS COMMUTATIF) AVEC EXERCICES CORRIGÉS
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Exemple 5.9. Dans l’exemple Imf2 = IR3 donc f2 est surjective, montrons que
f2 est injective
ker f2 = {(x, y, z) ∈ IR3 /f2 (x, y, z) = (0, 0, 0)},
⇒ ker f2 = {(x, y, z) ∈ IR3 /(−x + y, x − z, y) = (0, 0, 0)} ⇒ x = y = z = 0
donc ker f2 = {(0, 0, 0)}, ainsi f2 est bijective.
5.2. Application Linéaire sur des espace de dimension finies.
Proposition 5.10. Soit E et F deux IK espace vectoriels et f, g deux applications
linéaires de E dans F . Si E est de dimension finie n et {e1 , e2 , ..., en } une base de E,
alors ∀k ∈ {1, 2, .., n}, f (ek ) = g(ek ) ⇔ ∀x ∈ E, f (x) = g(x).
preuve. L’implication (⇐) est evidente.
Pour (⇒) on a E est engendré par {e1 , e2 , ..., en }, donc ∀x ∈ E, ∃λ1 , λ2 , ..., λn ∈ IK, x =
λ1 e1 + λ2 e2 + ... + λn en , comme f et g sont linéaires, alors
f (x) = f (λ1 e1 + λ2 e2 + ... + λn en ) = λ1 f (e1 ) + λ2 f (e2 ) + ... + λn f (en ),

g(x) = g(λ1 e1 + λ2 e2 + ... + λn en ) = λ1 g(e1 ) + λ2 g(e2 ) + ... + λn g(en ),


donc si on suppose que ∀k ∈ {1, 2, .., n}, f (ek ) = g(ek ) donc on déduit que ∀x ∈
E, f (x) = g(x).
Remarque 5.11. Pour que deux applications linéaires f et g de E dans F soient
égales il suffit qu’elles coincident sur la base du IK− espace vectoriel E.
Exemple 5.12. Soit g une application de IR2 dans IR2 telle que
g(1, 0) = (2, 1), g(0, 1) = (−1, −1)
alors déterminons la valeur de g en tous points de IR2 , en effet on a :
∀(x, y) ∈ IR2 , (x, y) = x(1, 0) + y(0, 1)

g(x, y) = g(x(1, 0)+y(0, 1)) = xg(1, 0)+yg(0, 1) = x(2, 1)+y(−1, −1) = (2x−y, x−y)
ainsi g(x, y) = (2x − y, x − y).
Théorème 5.13. Soit f une application linéaire de E dans F avec dimension de
E est finie, on a :
dimE = dim ker f + dimIm(f )

Exemple 5.14. On a montré que dim ker f1 = 1 avec f1 définie


f1 : IR2 7−→ IR

(x, y) 7−→ x + 2y
comme dimIR = 2 ⇒ dimIm(f ) = dimIR2 − dim ker f1 = 2 − 1 = 1.
2
6. EXERCICES CORRIGÉS 51

Proposition 5.15. Soit f une application linéaire de E dans F avec dimE =


dimF = n. On a alors les équivalences suivantes :
f est isomorphisme ⇔ f est surjective ⇔ f est injective

⇔ dimIm(f ) = dimF ⇔ Imf = F ⇔ dim ker f = 0 ⇔ ker f = {0E },


de cette proposition, on déduit que si f est un isomorphisme de E dans F avec dimE
finie alors nécessairement dimE = dimF en d’autres termes si dimE 6= dimF alors f
ne peut être un isomorphisme.
Exemple 5.16. (1) L’application f1 n’est pas un isomorphisme car dimIR2 6=
dimIR.
(2) Soit g(x, y) = (2x − y, x − y), g définie de IR2 dans IR2 on a,dimIR2 = dimIR2
est un isomorphisme car dim ker g = 0 en effet :
ker g = {(x, y) ∈ IR2 /(2x − y, x − y) = (0, 0)} = {(0, 0)},
c’est même un automorphisme.

6. Exercices Corrigés
Exercice 15. On considère dans IR3 , le sous ensemble F défini par :
F = {(x, y, z) ∈ IR3 /2x + y − z = 0}
(1) Montrer que F est un sous espace vectoriel de IR3 .
(2) Donner une base de F , quelle est sa dimension ?
(3) F est-il égale à IR3 ?
Solution . (1) :

F 6= ∅,
F est s.e.v ⇔
∀X, Y ∈ F, ∀λ, µ ∈ IR, λ.X + µ.Y ∈ F
– 0IR3 = (0, 0, 0) ∈ F ⇒ F 6= ∅, car 2.0 + 0 − 0 = 0.
– ∀X = (x, y, z), Y = (x0 , y 0 , z 0 ) ∈ F, λ, µ ∈ IR montrons que :
λ(x, y, z) + µ(x0 , y 0 , z 0 )∈? F,
c’est à dire (λx + µx0 , λy + µy 0 , λz + µz 0 )∈? F
2(λx + µx0 ) + (λy + µy 0 ) − (λz + µz 0 ) = λ(2x + y − z) + µ(2x0 + y 0 − z 0 ) = λ.0 + µ.0 = 0,
car :
(x, y, z) ∈ F ⇒ 2x + y − z = 0,
et (x0 , y 0 ; z 0 ) ∈ F ⇒ 2x0 + y 0 − z 0 = 0.
Ainsi λ(x, y, z) + µ(x0 , y 0 , z 0 ) ∈ F , F est sous espace vectoriel de IR3 .
5. NOTION DE IK− ESPACES VECTORIELS(IK ÉTANT UN CORPS COMMUTATIF) AVEC EXERCICES CORRIGÉS
52

(2) Base de F : soit X ∈ F ⇔ 2x + y − z = 0 ⇒ z = 2x + y,


X = (x, y, z) = (x, y, 2x + y) = x(1, 0, 2) + y(0, 1, 1), ainsi
F = {(x, y, z) ∈ IR3 /2x + y − z} = {x(1, 0, 2) + y(0, 1, 1)/x, y ∈ IR}.
D’où F est engendré par {v1 = (1, 0, 2), v2 = (0, 1, 1)}, montrons que cette
famille est libre si et seulement si
∀λ1 , λ2 ∈ IR, λ1 v1 + λ2 v2 = (0, 0, 0) ⇒ λ1 = λ2 = 0.
λ1 (1, 0, 2) + λ2 (0, 1, 1) = (0, 0, 0) ⇒ (λ1 , λ2 , 2λ1 + λ2 ) = (0, 0, 0)
d’où le résultat. Alors la dimension de F est égale à 2, car {v1 , v2 } est une
base ( libre et génératrice) de IR3 .
(3) F 6= IR3 car dim F = 2 6= 3 = dim IR3 .
Exercice 16. On considère dans IR3 , le sous ensemble F défini par :
F = {(x − y, 2x + y + 4z, 3y + 2z)/ x, y, z ∈ IR}
(1) Montrer que F est un sous espace vectoriel de IR3 .
(2) Donner une base de F , quelle est sa dimension ?
(3) F est-il égale à IR3 ?
Solution . (1) – (0, 0, 0) ∈ F car (0, 0, 0) = (0 − 0, 2.0 + 0 + 4.0, 3.0 +
2.0) ⇒ F 6= ∅.
– ∀X, Y ∈ F, λ, µ ∈ IR montrons que λX + µY ∈? F ; on a :
X ∈ F ⇔ ∃(x, y, z) ∈ IR3 /X = (x − y, 2x + y + 4z, 3y + 2z),
Y ∈ F ⇔ ∃(x0 , y 0 , z 0 ) ∈ IR3 /Y = (x0 − y 0 , 2x0 + y 0 + 4z 0 , 3y 0 + 2z 0 ),
λX + µY = (λx + λy + λz, λx − λy, λz) + (µx0 + µy 0 + µz 0 , µx0 − µy 0 , µz 0 )
λX+µY = ((λx+µx0 )−(λy+µy 0 ), 2(λx+µx0 )+(λy+µy 0 )+4(λz+µz), 3(λy+µy 0 )+2(λz+µz)
d’où ∃x00 = λx + µx0 , ∃y 00 = λy + µy 0 , ∃z 00 = λz + µz 0 , ainsi
λX + µY = (x00 − y 00 +, 2x00 + y 00 + 4z 00 , 3y 00 + 2z 00 ) ∈ F.
(2) Base de F : soit X ∈ F ⇔ ∃(x, y, z) ∈ IR3 /X = (x − y, 2x + y + 4z, 3y + 2z),
X = (x − y, 2x + y + 4z, 3y + 2z) = x(1, 2, 0) + y(−1, 1, 3) + y(0, 4, 2), ainsi
F = {x(1, 2, 0) + y(−1, 1, 3) + y(0, 4, 2)/x, y, z ∈ IR}.
D’où F est engendré par {v1 = (1, 2, 0), v2 = (−1, 1, 3), v3 = (0, 4, 2)}, mon-
trons que cette famille est libre si et seulement si
∀λ1 , λ2 , λ3 ∈ IR, λ1 v1 + λ2 v2 + λ3 v3 = (0, 0, 0) ⇒ λ1 = λ2 = λ3 = 0.
λ1 (1, 2, 0)+λ2 (−1, 1, 3)+λ3 (0, 4, 2) = (0, 0, 0) ⇒ (λ1 −λ2 , 2λ1 +λ2 +4λ3 , 3λ2 +2λ3 ) = (0, 0, 0)

 λ1 = λ 2 ,
⇒ 3λ2 + 4λ3 = 0, ⇒ 2λ3 = 0 ⇒ λ1 = λ2 = 0.
 3λ + 2λ ,
2 3
d’où le résultat. Alors la dimension de F est égale à 3, car {v1 , v2 , v3 } est une
base ( libre et génératrice) de IR3 .
6. EXERCICES CORRIGÉS 53

(3) F = IR3 car dim F = 3 = dim IR3 .


Exercice 17. On considère dans IR4 , le sous ensemble F défini par :
F = {(x, y, z, t) ∈ IR4 /(x + z = 0) ∧ (y + t = 0)}
(1) Montrer que F est un sous espace vectoriel de IR3 .
(2) Donner une base de F , déduire sa dimension.
Solution . (1) – (0, 0, 0, 0) ∈ F ⇒ F 6= ∅, car (0 + 0 = 0) ∧ (0 + 0 = 0).
– ∀X = (x, y, z, t), Y = (x0 , y 0 , z 0 , t0 ) ∈ F, λ, µ ∈ IR montrons que :
λ(x, y, z, t) + µ(x0 , y 0 , z 0 , t0 )∈? F,
c’est à dire (λx + µx0 , λy + µy 0 , λz + µz 0 , λt + µt0 )∈? F

X ∈ F ⇒ (x + z = 0) ∧ (y + t = 0)
Y ∈ F ⇒ (x0 + z 0 = 0) ∧ (y 0 + t0 = 0)

 λ(x + z) = 0 ∧ µ(x0 + z 0 ) = 0 ⇒ λx + µx0 + λz + µz 0 = 0
⇒ ∧
 λ(y + t) = 0 ∧ µ(y 0 + t0 ) = 0 ⇒ λy + µy 0 + λt + µt0 = 0
ainsi λx + µx0 + λz + µz 0 = 0 ∧ λy + µy 0 + λt + µt0 = 0 c’est dire
λ(x, y, z, t) + µ(x0 , y 0 , z 0 , t0 ) ∈ F d’où le résultat.
(2) Base de F : soit X ∈ F ⇔ x = −z ∧ y = −t,
X = (x, y, z, t) = (x, y, −x, −y) = x(1, 0, −1, 0) + y(0, 1, 0, −1), ainsi
F = {x(1, 0, −1, 0) + y(0, 1, 0, −1)/x, y ∈ IR}.
D’où F est engendré par {v1 = (1, 0, −1, 0), v2 = (0, 1, 0, −1)}, montrons que
cette famille est libre si et seulement si
∀λ1 , λ2 ∈ IR, λ1 v1 + λ2 v2 = (0, 0, 0, 0) ⇒ λ1 = λ2 = 0.
λ1 (1, 0, −1, 0) + λ2 (0, 1, 0, −1) = (0, 0, 0, 0) ⇒ (λ1 , λ2 , −λ1 , −λ2 ) = (0, 0, 0, 0)
d’où le résultat. Alors la dimension de F est égale à 2, car {v1 , v2 } est une
base ( libre et génératrice) de IR4 .
Remarque 6.1. C’est un exemple de l’intersection de deux s.e.v est un s.e.v on
pouvait l’écrire sous cette forme F = F1 ∩ F2 où
F1 = {(x, y, z, t) ∈ IR4 /(x + z = 0)},
F2 = {(x, y, z, t) ∈ IR4 /(y + t = 0)}.
est montrer que F1 , F2 sont des s.e.v de IR4 .
Exercice 18. (1) Montrer que la famille {(1, 2), (−1, 1)} est génératrice
2
de IR .
(2) quelle sont les famille libre parmis les familles suivantes : F1 = {(1, 1, 0), (1, 0, 0), (0, 1, 1)},
F2 = {(0, 1, 1, 0), (1, 1, 1, 0), (2, 1, 1, 0)}.
(3) Montrer que la famille {(1, 2), (−1, 1)} est une base de IR2 ,
et que la famille F1 = {(1, 1, 0), (1, 0, 0), (0, 1, 1)} est une base de IR3 .
5. NOTION DE IK− ESPACES VECTORIELS(IK ÉTANT UN CORPS COMMUTATIF) AVEC EXERCICES CORRIGÉS
54

Solution . (1) La famille {(1, 2), (−1, 1)} est génératrice de IR2 si et seule-
ment si
∀X = (x, y) ∈ IR2 , ∃λ, µ ∈ IR/X = λ(1, 2) + µ(−1, 1).
Soit (x, y) ∈ IR2 , cherchons λ, µ ∈ IR tel que :
(x, y) = λ(1, 2) + µ(−1, 1) = (λ − µ, 2λ + µ)
ainsi

x = λ − µ, ....(1) x+y −2x + y
(1) + (2) ⇒ λ = et µ =
y = 2λ + µ, ....(2) 3 3
d’où cette famille est génératrice.
(2) quelle sont les famille libre parmis les familles suivantes : F1 = {(1, 1, 0), (1, 0, 0), (0, 1, 1)},
F2 = {(0, 1, 1, 0), (1, 1, 1, 0), (2, 1, 1, 0)}.
i) F1 = {(1, 1, 0), (1, 0, 0), (0, 1, 1)} est libre si et seulement si

∀λ1 , λ2 , λ3 ∈ IR, λ1 (1, 1, 0) + λ2 (1, 0, 0) + λ3 (0, 1, 1) = (0, 0, 0) ⇒ λ1 = λ2 = λ3 = 0.


λ1 (1, 1, 0) + λ2 (1, 0, 0) + λ3 (0, 1, 1) = (0, 0, 0)
 
 λ 1 + λ2 = 0  λ1 = 0
⇔ λ1 + λ3 = 0 ⇔ λ2 = 0
 λ =0  λ =0
3 3

F1 est libre.
ii) F2 = {(0, 1, 1, 0), (1, 1, 1, 0), (2, 1, 1, 0)} est n’est pas libre car

∃λ1 = 1, λ2 = −2, λ3 = 1 ∈ IR, λ1 (0, 1, 1, 0) + λ2 (1, 1, 1, 0) + λ3 (2, 1, 1, 0) = (0, 0, 0, 0).


(3) La famille {(1, 2), (−1, 1)} est une base de IR2 , car quand le nombre de vecteurs=2=dim IR2
il suffit de montrer qu’elle est soit génératrice ou bien libre pour qu’elle puisse
être une base or d’après la question (1) elle est génératrice d’où le résultat.
La famille F1 = {(1, 1, 0), (1, 0, 0), (0, 1, 1)} est une base de IR3 , car le cardi-
nale de F1 est égale à 3 = dim IR3 est F1 étant libre, alors c’est une base de
IR3 .
Exercice 19. Soit l’application f définie de IR2 dans IR2 par :
f (x, y) = (x + y, x − y).
(1) Monter que f est linéaire.
(2) Déterminer ker f, et Imf et donner leurs dimensions, f est-elle bijectives ?
(3) Déterminer f ◦ f.
Solution . (1) f est linéaire si et seulement si
∀α, β ∈ IR, ∀(x, y), (x0 , y 0 ) ∈ IR2 ; f (α(x, y) + β(x0 , y 0 )) = αf (x, y) + βf (x0 , y 0 ).
6. EXERCICES CORRIGÉS 55

f (α(x, y) + β(x0 , y 0 )) = f (αx + βx0 , αy + βy 0 )


= (αx + βx0 + αy + βy 0 , αx + βx0 − αy − βy 0 )
= (αx + αy, αx − αy) + (βx0 + βy 0 , βx0 − βy 0 )
= α(x + y, x − y) + β(x0 + y 0 , x0 − y 0 )
= αf (x, y) + βf (x0 , y 0 )
d’où f est linéaire.
(2) Déterminons ker f, et Imf et donner leurs dimensions, f est-elle bijectives ?
ker f = {(x, y) ∈ IR2 /f (x, y) = (0, 0)}
= {(x, y) ∈ IR2 /x + y = 0 ∧ x − y = 0}
= {(0, 0)}
ainsi dim ker f = 0.

Imf = {(x + y, x − y)/(x, y) ∈ IR2 }


= {x(1, 1) + y(1, −1)/(x, y) ∈ IR2 }.
Ainsi Imf est engendré par deux vecteur qui sont libre, alors dim Imf = 2.
Sachant que la dimension de l’ensemble de départ est égale à la dimension de
l’ensemble d’arrivée f est bijective si elle est soit injective ou bien surjective or
f est injective car ker f = {(0, 0)} et aussi surjective car dim IR2 = dim Imf =
2 c’est à dire Imf = IR2 .
(3) Soit (x, y) ∈ IR2 ) on a
f ◦ f (x, y) = f (f (x, y)) = f (x + y, x − y)
= ((x + y) + (x − y), (x + y) − (x − y))
= (2x, 2y) = 2(x, y) = 2IdIR2

Exercice 20. Soit l’application f définie de IR2 dans IR2 par :


f (x, y) = (2x − 4y, x − 2y).
(1) Monter que f est linéaire.
(2) Déterminer ker f, et Imf et donner leurs dimensions, f est-elle bijectives ?
Solution . (1) f est linéaire si et seulement si
∀α, β ∈ IR, ∀(x, y), (x0 , y 0 ) ∈ IR2 ; f (α(x, y) + β(x0 , y 0 )) = αf (x, y) + βf (x0 , y 0 ).

f (α(x, y) + β(x0 , y 0 )) = f (αx + βx0 , αy + βy 0 )


= (2αx + 2βx0 − 4αy − 4βy 0 , αx + βx0 − 2αy − 2βy 0 )
= (2αx − 4αy, αx − 2αy) + (2βx0 − 4βy 0 , βx0 − 2βy 0 )
= α(2x − 4y, x − 2y) + β(2x0 − 4y 0 , x0 − 2y 0 )
= αf (x, y) + βf (x0 , y 0 )
5. NOTION DE IK− ESPACES VECTORIELS(IK ÉTANT UN CORPS COMMUTATIF) AVEC EXERCICES CORRIGÉS
56

d’où f est linéaire.


(2) Déterminons ker f, et Imf et donner leurs dimensions, f est-elle bijectives ?
ker f = {(x, y) ∈ IR2 /f (x, y) = (0, 0)}
= {(x, y) ∈ IR2 /2x − 4y = 0 ∧ x − 2y = 0}
= {(x, y) ∈ IR2 /x = 2y}
= {(2y, y)/y ∈ IR}
= {y(2, 1)/y ∈ IR}.
ainsi ker f est engendré par le vecteur(2, 1) 6= 0, ainsi dim ker f = 1, f, alors
n’est pas injective.
Imf = {(2x − 4y, x − 2y)/(x, y) ∈ IR2 }
= {x(2, 1) + y(−4, −2)/(x, y) ∈ IR2 }.
Ainsi Imf est engendré par deux vecteur qui ne sont pas libre car (−4, −2) =
−2(2, 1) alors dim Imf = 1 on peut aussi utliser le fait que la dimension de
l’ensemble de départ est égale à la dimension de l’ensemble d’arrivée f , alors
dim ker f + dim Imf = dim R2 , ⇒ dim Imf = 2 − 1 = 1.
(3) f n’est pas bijective car il n’est ni injective ni surjective.

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