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Chapitre 1 Eléments de sismologie

Chapitre 1 : Eléments de sismologie

1.1 Introduction

Les séismes sont des phénomènes naturels imprédictibles se traduisant par la vibration du sol suite à la
libération brusque d’énergie accumulée dans les roches de la croute terrestre. En réalité, leur caractère
destructif n’émerge que s’ils sont considérés conjointement avec les constructions. Toute la question se
rapporte bien entendu aux structures assujetties aux secousses sismiques et non pas au séisme lui-même.
Néanmoins, Les leçons tirées suite à de larges tremblements de terre ont mis à nu la fragilité des
environnements urbains face au potentiel destructeur de ces évènements. Beaucoup de phénomènes
physiques s’interagissent entre eux et sont à l’origine des conséquences destructrices des séismes, au point
où ils continuent, en dépit des avancées scientifiques, de surprendre les chercheurs et experts du domaine.
Pour plusieurs raisons, la plupart des villes à travers le monde sont construites dans des zones alluviales ou
côtières, tapissées par des formations géologiques qui favorisent une distribution discontinue des dommages
observés. Ces derniers se traduisent par des pertes économiques estimées en milliards de dollars, mais aussi,
par des pertes en vies humaines d’environ 10000 victimes par an, auxquelles s’apparentent également des
carences psychologiques et sociétales.

1.2 Structure interne de la terre

Bien que les séismes se manifestent au sein des couches supérieures de la croute terrestre, leur genèse est
régie par des phénomènes se produisant au niveau des autres parties de la terre notamment celles en
profondeur.
La forme de la terre est un sphéroïde oblat d’un diamètre le long de l’équateur d’environ 12740 km. Le
diamètre dans les zones polaires est plus petit (12700 km) à cause des forces centrifuges plus élevées générées
le long de l'équateur par la rotation de la terre. La densité moyenne de la terre est d’environ 5.5. Celle des
matériaux constituant sa surface approche les 2.8, indiquant la présence de matériaux très lourds vers
l’intérieur de la terre. L’intérieur de la Terre peut être classé en trois catégories principales : la croûte, le
manteau et le noyau (fig. 1.1).

Figure 1.1 : Structure interne de la terre et ses différents constituants.

1.2.1 La croûte

C’est la partie extérieure de la terre ou la lithosphère, c-à-d, l'endroit où la vie existe. L’épaisseur moyenne
de la croûte sous les continents est d’environ 40 km en moyenne et diminue jusqu’à 5 km sous les océans.
La croûte océanique est constituée de roches basaltiques et la partie continentale de roches granitiques

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recouvrant les roches basaltiques. Par rapport aux couches inférieures, cette couche présente une rigidité et
une anisotropie élevées (fig. 1.1).

1.2.2 Le manteau

C’est une couche de 2900 km d'épaisseur. Le manteau consiste en 1) un manteau supérieur atteignant une
profondeur d'environ 400 km constitué d'olivine et de pyroxène et 2) un manteau inférieur constitué d'une
masse plus homogène de magnésium, d'oxyde de fer et de quartz. Aucun séisme n'est enregistré dans le
manteau inférieur. La densité du manteau est d'environ 5. Le manteau à une température moyenne d’environ
2200 degrés Celsius et le matériau est à l’état semi-fondu (visqueux). Le manteau agit comme un fluide en
réponse aux contraintes et aux fluides qui agissent lentement. Mais il se comporte comme un solide en
présence de contraintes agissant rapidement, comme celle provoquée par les ondes sismiques (fig. 1.1).

1.2.3 Le noyau

Le noyau a un rayon de 3470 km et comprend un noyau interne en état solide de 1370 km et un noyau externe
en état visqueux (liquide) de (1370 km <R <3470 km). Le noyau est composé de fer en fusion, probablement
mélangé à de petites quantités d'autres éléments tels que le nickel et le soufre ou le silicium. Le noyau solide
interne est constitué de nickel-fer très dense et est soumis à de très hautes pressions. La température maximale
dans le noyau est estimée à environ 3000 degrés Celsius. La densité du noyau externe est d'environ 9-12 alors
que celle du noyau interne est de 15 (fig. 1.1).

1.3 Dérive des continents et tectonique des plaques

1.3.1 Théorie de la dérive des continents

Le scientifique allemand Alfred Wegener énonça en 1915 l'hypothèse que les continents étaient formés d’une
seule masse continentale avant de se séparer et de dériver vers leurs emplacements actuels. Ses observations
étaient basées sur la similitude des côtes et de la géologie entre l'Amérique du Sud, l'Afrique et la péninsule
indienne, l'Australie et l'Antarctique. Il a suggéré qu'un grand continent entouré par un océan existait sur
Terre il y a environ 200 millions d'années et fût divisé en plusieurs morceaux qui ont formé les continents
actuels (fig. 1.2). Ces parties ont par la suite dérivé dans leur position actuelle. Néanmoins, cette hypothèse
n’a pu être démontrée scientifiquement quant aux processus physiques qui auraient provoqué cette dérive.
Wegener avait suggéré que les continents avaient été séparés par la pseudo-force centrifuge de la rotation de
la Terre. Mais les calculs ont montré que ces forces n'étaient pas suffisantes pour provoquer la dérive des
continents.

1.3.2 Théorie de la tectonique des plaques

La théorie de la tectonique des plaques (expansion des fonds océaniques) est une science relativement récente
puisque ce n’est que vers la fin des années 60 du siècle dernier, que des scientifiques (J. Morgan, D.
McKenzie et X. Le Pichon) fournirent une explication des processus responsables de l’activité sismique via
un modèle cinématique cohérent des déformations de la croute terrestre.
Cette théorie explique que la lithosphère est divisée en sept grands segments (et plusieurs plus petits) appelés
plaques, comme illustré dans la figure 1.3a.
On considère que la partie la plus haute de la Terre est divisée en deux couches aux propriétés de déformation
différentes. La couche rigide supérieure, appelée lithosphère, a une épaisseur d'environ 100 km au-dessous
des continents et d'environ 50 km sous les océans. Elle est constituée de croûtes et de roches rigides du
manteau supérieur. La couche inférieure, appelée asthénosphère, s'étend jusqu'à environ 700 km de
profondeur. Les plaques lithosphériques ne sont pas stationnaires, bien au contraire, elles flottent suivant un
mécanisme complexe, avec une vitesse d'environ 2 à 10 cm/an sur les roches tendres de l'asthénosphère sous-
jacente, comme des radeaux sur un lac.

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Figure 1.2 : Séparation des plaques continentales suivant la théorie de la dérive des continents.

Cette théorie nécessite une source pouvant générer une force énorme agissant sur les plaques. L’explication
largement acceptée est basée sur la force offerte par les courants de convection créés par le comportement
thermomécanique du sous-sol terrestre (fig. 1.3b). La variation de la densité du manteau avec la température
crée un équilibre instable. La couche supérieure plus froide et plus dense s’enfonce sous l’effet de la gravité
vers la couche inférieure plus chaude et moins dense. Le matériau moins dense s'élève vers le haut et le
matériau plus froid qui s’enfle, s’échauffe et devient moins dense (fig. 1.4). Ces courants de convection créent
des contraintes de cisaillement au bas des plaques qui les traînent à la surface de la terre.

Les plaques continentales sont la plaque africaine, américaine, antarctique, indo-australienne, eurasienne et
pacifique. D’autres plaques plus petites comme Andaman, assiette philippine existent également. Alors que
la plaque glisse sur l'asthénosphère, les continents et les océans se déplacent avec elle. Les plaques se
déplacent dans des directions différentes et frappent leurs voisines aux frontières. Les grandes forces ainsi
générées à la limite de 5 plaques construisent des chaînes de montagnes et provoquent des éruptions
volcaniques et des tremblements de terre. La majeure partie de l’activité géodynamique de la Terre a lieu aux
limites des plaques, au sein des zones où ces plaques se rencontrent et interagissent. La figure 1.3a illustre la
répartition des épicentres sismiques dans le monde, montrant les sources de survenance des séismes qui,
manifestement, surviennent au niveau des frontières entre plaques. Le séisme qui se produit à la limite d'une
plaque est appelé séisme entre plaques.

(a) (b)
Figure 1.3 : (a) Cartes de la tectonique des plaques mondiale montrant les frontières entre les plaques
continentales à travers les points de survenance des séismes le long de ces frontières, (b)
courants de convection émanant des parties internes et causant l’expansion des fonds
océaniques.

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1.3.3 Mouvement des frontières des plaques

En raison de la différence de mouvement entre les plaques tectoniques, trois types de limites de plaque
existent le long de leurs bords :

a) Frontières divergentes (expansion des fonds océaniques)

Les limites ou les frontières divergentes sont des zones situées le long des bords des plaques qui s’éloignent
les unes des autres (fig. 1.4a). C'est l'endroit où la roche fondue la moins dense du manteau monte et devient
une partie de la croûte après refroidissement. On constate que le taux de propagation ou d'expansion le plus
élevé entre les plaques se produit près des dorsales de l'océan Pacifique et le plus faible taux de propagation
le long des dorsales médio-atlantiques. En règle générale, les crêtes sont situées sous les océans.

(a) (b) (c)

Figure 1.4 : (a) Plaques océaniques divergentes, (b) et (c), plaques océaniques convergentes suivant un
mouvement de subduction.

b) Frontières convergentes

Les bords convergent lorsque deux plaques voisines se rapprochent. Dans ce processus, une plaque pourrait
glisser en dessous de l’autre ou les deux pourraient entrer en collision les unes avec les autres.

 Limites de subduction

Ces limites sont créées lorsqu’une partie de la lithosphère océanique glisse sous l’autre partie de la même
plaque (convergence océan-océan, fig. 1.4b) ou lorsque la lithosphère océanique s’enlise sous la lithosphère
continentale (convergence océan-continent, fig. 1.4c). À la jonction des deux plaques, une tranchée appelée
tranchée océanique est formée.
Lorsque deux plaques de lithosphère océanique se rencontrent, la plaque de subduction est poussée à des
profondeurs où elle provoque la fusion. Lorsqu'une plaque en lithosphère océanique rencontre une plaque de
lithosphère continentale, la plaque avec une lithosphère océanique se sous-conduit car sa densité est
supérieure à celle de la lithosphère continentale. La plaque enlisée fond et produit du magma lorsqu'elle
rencontre un régime de température plus élevée à l'intérieur de la terre. Ce magma remonte à la surface pour
produire des chaînes de volcans et d’îles appelées arcs insulaires (fig. 1.4c).

 Limites en collision

Lorsque deux plaques de lithosphère continentale entrent en collision, la subduction cesse et une chaîne de
montagnes se forme. La collision des deux plaques élève la croûte continentale sur les deux plaques et astreint
des masses de roches gigantesques à se prononcer en élévation (fig. 1.5). La chaîne montagneuse de
l’Himalaya entre l'Inde et la Chine était formée de cette façon.

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Figure 1.5 : Plaques continentales convergentes (subduction).

 Limites de transformation (décrochement)

Les limites de transformation (de glissement) sont des zones où les plaques de la Terre se chevauchent,
frottant le long des bords. Elles se produisent le long des frontières des plaques lorsqu’elles se chevauchent
suivant un mouvement relatif latéral. Lorsque les plaques glissent les unes par rapport aux autres, elles ne
créent ni ne détruisent de terres. Pour cette raison, elles sont parfois appelées limites ou marges
conservatrices. Le glissement se produit sur un plan quasiment vertical et le mouvement relatif est purement
horizontal.

Figure 1.6 : Profil typique de frontières transformantes de plaques tectoniques.

1.4 Causes des séismes

Les séismes sont reconnus comme étant le symptôme de mouvements tectoniques actifs. Ceci est confirmé
par les observations sur l’activité sismique terrestre enregistrée, très souvent, au niveau des frontières entre
les plaques tectoniques.

Un tremblement de terre est une vibration de la surface du sol provoquée par des ondes provenant d’une
source de perturbation à l’intérieur de la Terre. La plupart des séismes sont d’origine tectonique et sont causés
par des glissements le long de failles géologiques. Le mode de propagation des ondes sismiques ainsi que les
caractéristiques du mouvement sismique du sol sont régis par la nature du mécanisme de glissement au sein
de la faille.
Les séismes se manifestent suite à une libération soudaine de l’énergie dans la croute terrestre et se produisent
à des profondeurs de l’ordre de quelques dizaines à quelques centaines de kilomètres. Les séismes d’intérêt
particulier en engineering se produisent à des profondeurs moyennes à faibles. Ces derniers naissent au
niveau des zones de convergence entre plaques sur des tronçons de largeur importante.

1.4.1 Faille géologique

Lorsque deux masses de sol se meuvent l’une par rapport à l’autre (cas des zones de contact entre plaques
tectoniques), l’énergie de déformation élastique due au processus tectonique est emmagasinée puis libérée
suite à la rupture de la zone de contact. Cette rupture est synonyme du déclenchement d’un séisme alors que

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les blocs distordus reviennent vite à un nouvel état d’équilibre. Ce processus est nommé "rebond élastique".
La fracture résultante dans la croute terrestre est appelée "faille".

Figure 1.7 : Etats pré et post évènement au sein d’une faille (théorème du rebond élastique).

Durant une rupture soudaine de la croute rocheuse fragile, des ondes sismiques sont générées et sont
propagées loin de la source à travers les couchent de la croute terrestre. Leur vitesse dépend des
caractéristiques des milieux qu’elles traversent. La plupart des failles produisent des mouvements répétés sur
le temps géologique. Les failles se distinguent par la nature des mouvements relatifs au sein des frontières
entre plaques. On distingue les failles normales, les failles inverses et les failles décrochantes (figures a, b, c
respectivement).

(a) (b) (c)


Figure 1.8 : Types de failles sismiques (les flèches indiquent le sens du mouvement relatif). Faille normale
(a), faille inverse (b) et faille glissante (c).

1.4.2 Caractéristiques de la source sismique

La zone de rupture au sein d’une faille est appelée "foyer" ou "hypocentre". L’épicentre est l’endroit sur la
surface du sol obtenu par projection verticale de l’hypocentre. La distance à partir de l’épicentre à n’importe
quel endroit d’intérêt est appelée distance épicentrale. La distance à partir de l’épicentre jusqu’au foyer est
appelée profondeur focale. La plupart des séismes dommageables sont des séismes peu profonds.

Figure 1.9 : Différentes mesures de distance associées à un séisme.


Les séismes inter plaques sont causés par glissement le long des failles géologiques. Leurs caractéristiques
dépendent de :

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 La chute de contrainte lors du glissement


 Le déplacement total au sein de la faille
 La taille de la zone de glissement
 Le type de la faille (normale, inverse, décrochante)
 La proximité de la zone de glissement de la surface du sol
 Les conditions locales du site

Figure 1.10 : Représentation générale du scénario d’une rupture sismique.

1.4.3 Ondes sismiques

Les vibrations sismiques prennent naissance au début de la rupture suite et se propagent dans toutes les
directions. Ces vibrations traversent les roches sous forme d'ondes élastiques, suite à la propagation d’une
onde de contrainte élastique générée par le séisme. A l’origine, le front d’ondes est constitué d’un faisceau
complexe de plusieurs sortes d’ondes se propageant au sein de la croute terrestre. Ce faisceau est formé de
deux types d’ondes, à savoir les ondes de volume qui recèlent les ondes primaires et les ondes secondaires
ainsi que les ondes de surfaces constituées des ondes de Rayleigh et des ondes de Love.

1.4.3.1 Ondes de volume

a) Ondes primaires (ondes P)

Ce sont des ondes longitudinales ou ondes de tension-compression. Ces ondes se propagent par action
longitudinale ou en compression, ce qui signifie que le sol est alternativement comprimé et dilaté dans le
sens de la propagation (fig. 1.11a). Les ondes P sont les plus rapides parmi les ondes sismiques et se déplacent
à une vitesse variant de 8 à 13 km par seconde. Par conséquent, lorsqu'un séisme se produit, ce sont les
premières vagues à atteindre une station sismique et donc les premières à être enregistrées. Les ondes P sont
caractérisées par de petites amplitudes et donc des hautes fréquences. Ces ondes ont la particularité d’être
peu dangereuses pour les bâtiments courants par contre elles sont vulnérables pour d’autres structures
particulièrement étendues telles que las ponts.

(a) (b)

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(c) (d)

(e)

Figure 1.11 : Nature de la propagation des (a) ondes P, (b) ondes de cisaillement (ondes S), (c) ondes de Love
et (d) ondes de Rayleigh. (e) représente une schématisation des enregistrements successifs des
ondes de volume et de surface.

Les ondes P se propagent radialement à la source de la libération d'énergie et la vitesse est exprimée par

E (1   )
VP  (1.1)
 (1   )(1  2 )

E, ν, ρ sont respectivement : le module de Young, le coefficient de Poisson et la densité massique du milieu.

b) Ondes secondaires (ondes S)

Elles sont également appelées ondes de cisaillement ou ondes transversales et elles sont relativement lentes
par rapport aux ondes P. Ce sont des ondes transversales, ce qui signifie que le sol est déplacé
perpendiculairement à la direction de propagation (fig. 1.11b). Ces ondes ont des amplitudes importantes et
sont capables de voyager uniquement à travers les solides. Leur vitesse de propagation varie entre 5 et 7
Km/s. Si le mouvement des particules est parallèle aux plans proéminents du milieu, elles sont appelées ondes
SH. Par contre, si le mouvement des particules est vertical, elles sont appelées ondes SV. La vitesse de l'onde
de cisaillement est donnée par :

E G
VS   (1.2)
2  (1   ) 
G est le module de cisaillement du milieu.

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1.4.3.2 Ondes de surfaces

Lorsque l’énergie des ondes vibratoires se propage près de la surface de la terre, deux autres types d’ondes
connues sous le nom d’ondes de Rayleigh et de Love peuvent être identifiées. Celles-ci sont appelées ondes
de surface car leur parcours se limite aux couches superficielles du sol. Les ondes de surface sont plus lentes
que les ondes P et S (vitesse de propagation 4 à 5 Km/s) et donc, elles sont les dernières à être enregistrées
par une station (fig. 1.11e). Ces ondes traversent la croûte terrestre en direction de la surface et ne se
propagent pas à l'intérieur de la terre, contrairement aux ondes P ou S. Les ondes de Rayleigh (fig. 1.11d)
sont caractérisées par une vibration verticale des particules du sol à sa surface.

1.4.4 Intensité des séismes

L’intensité d’un séisme fait référence au degré de destruction qu’il provoque. En d’autres termes, l’intensité
d’un séisme est une mesure de la violence des secousses du sol et des dégâts qu’elle entraîne. Ceci est bien
sûr empirique dans une certaine mesure car l'ampleur de la destruction ou des dommages causés à une
construction et à un endroit donné dépend de nombreux facteurs. Certains de ces facteurs sont : (i) la distance
de l'épicentre, (ii) la nature du sous-sol, (iii) le type de construction (iv) la magnitude du séisme (v) la durée
du séisme et (vi) la profondeur du foyer.

1.4.5 Echelles d’intensité

L'échelle d'intensité sismique consiste en une série de réponses clés telles que le réveil des personnes, le
déplacement des meubles, les dommages aux cheminées et enfin la destruction totale. De nombreuses
échelles d'intensité ont été développées au cours du dernier siècle pour évaluer les effets des tremblements
de terre, la plus populaire étant l'échelle d'intensité modifiée de Mercalli (MMI). Cette échelle, composée de
12 niveaux d'intensité croissants allant du tremblement imperceptible à la destruction catastrophique, est
désignée par des chiffres romains. Cette échelle n'a pas de base scientifique mais il s'agit plutôt d'un
classement arbitraire basé sur les effets observés. Les chiffres les plus bas de l'échelle d'intensité traitent
généralement de la manière dont le séisme est ressenti par les gens. Les chiffres les plus élevés sont basés
sur les dommages structurels observés. Une autre échelle d'intensité est l'échelle Mendvedev- Karnik (MSK
64). Cette échelle est plus complète et décrit l'intensité du séisme plus précisément. Une version abrégée de
l'échelle MSK est donnée dans le tableau 1.1.
Au fil des ans, les chercheurs ont essayé de développer des méthodes plus quantitatives de l’intensité des
séismes. L'une de ces relations corrélant l'intensité d'un séisme à la vitesse maximale du sol est donnée par :

log10 14Vg
MMI  (1.3)
log10 2

Où Vg est le Pic de vitesse du sol (PGV) en Cm/s. Des relations empiriques établissant une corrélation entre
l'accélération maximale du sol et le MMI ont également été rapportées :

MMI = 3.66 log ag – 1.66 (1.4)

ag est le pic d’accélération du sol (PGA).

1.4.6 Magnitude des séismes

La magnitude d'un séisme est liée à la quantité d'énergie libérée par la rupture géologique qui la provoque et
constitue une mesure de la taille absolue du séisme, sans référence à la distance de l'épicentre. L'intensité des
tremblements de terre est représentée en chiffres romains et est toujours un nombre entier, mais la magnitude
est en chiffres arabes et ne doit pas nécessairement être un nombre entier. Comme pour les échelles

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d'intensité, de nombreuses approches de mesure de la magnitude d'un tremblement de terre ont été élaborées
au fil des années.

1.4.7 Echelles de magnitudes

1.4.7.1 Echelle de magnitude locale de Richter (ML)

Une définition pratique de la magnitude fut d'abord proposée en 1935 par C.F. Richter. Il eut l’idée de déduire
de l’enregistrement obtenu sur un sismographe une mesure de l’énergie EC libérée par le séisme sous forme
d’énergie cinétique des ondes sismiques.
Cette échelle mesure l’amplitude maximale des ondes sismiques et est définie comme étant le logarithme de
base 10 du plus grand déplacement d'un sismographe standard du type Wood-Anderson ayant les propriétés :
T = 0,8 s; m = 2800 (facteur d’amplification) ; et un amortissement critique ≈ 0,8) situé à 100 km de
l’épicentre du séisme. Cet instrument permet d’amplifier des ondes avec des périodes allant de 0.5 à 1.5, c-à
-d, des longueurs d’onde comprises entre 500 m et 10 Km. Ces ondes sont d’un intérêt particulier pour les
ingénieurs en raison de leur potentiel à causer des dommages pour le bâti. La magnitude est liée à l’amplitude
par la relation :

M L  Log ( A)  Log ( A0 ) (1.5)

où A, représente l'amplitude en micron de la réponse enregistrée par l'instrument située à une distance
épicentrale de 100 km ; et A0, un facteur de calibrage dépendant de la distance.
L’échelle de Richter fut calibrée en assumant qu’une magnitude ML=3 correspond à un séisme frappant à une
distance de 100 Km ayant une magnitude maximale A=1.00 mm. En effet, Log(A0)=-3 pour une distance de
100 Km. Cela veut dire que l’appellation d’échelle de Richter souvent employée est inappropriée puisque ML
peut prendre des valeurs numériques quelconques (même négatives pour des séismes très faibles pour
lesquels A serait inférieur A0). Les séismes de magnitude ML supérieure à 5.5 causent des dommages
significatifs et ceux dont ML est égale à 2 sont les plus faibles pouvant être ressentis par la population.

1.4.7.2 Magnitude des ondes de surface MS

Elles furent proposées par les chercheurs Gutenberg et Richter en 1936. La magnitude de surface, Ms, mesure
l’amplitude spectrale du mouvement au sol pour une fréquence de 0.05 Hz. Cette magnitude permet d’estimer
la quantité de l’énergie dégagée et est particulièrement utilisée pour les enregistrements à grandes distances
(séismes lointains) :

log10 E  11.8  1.5M S (1.6)

E désigne l’énergie dégagée en erg=99.9.109 N.m

Magnitude des ondes de volume Mb

Cette échelle de magnitude fût proposée en 1940 par Gutenberg pour des séismes très profonds. Elle se base
sur l’amplitude spectrale des ondes primaires pour une fréquence de 1 Hz.

1.4.7.2 Magnitude moment (MW)

Au fil des ans, les scientifiques ont observé que différentes échelles de magnitude avaient des points de
saturation et que les magnitudes estimées par différentes approches ne donnaient pas lieu à une valeur unique
de la taille du séisme. La magnitude de Richter saturait à environ 6,5 et la magnitude des ondes de surface à

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Tableau 1.1 : Echelle d’intensité de Mercalli modifiée.

environ 7,8. De plus, ces estimations de magnitude n’avaient pas de relation linéaire avec l’énergie libérée
par la rupture sismique. Pour remédier à ces petites chutes, Hanks et Kanamori ont proposé en 1979 une
échelle de magnitude appelée ‘magnitude moment’, basée sur le moment sismique dû à la rupture au sein de
la source du tremblement de terre. La magnitude moment est donnée par :

Log M 0   10.7
2
MW  (1.7)
3

Où M0 indique le moment sismique en N.m. Cette échelle tient compte du mécanisme de cisaillement qui
prend place à la source du séisme et ne dépend d’aucune longueur d’onde et peut, par conséquent, mesurer
tout le spectre du mouvement sismique. Le moment sismique est défini par la relation :

M 0  GAu (1.8)

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Dans laquelle, G désigne le module de cisaillement du matériau constituant la faille, A, est la surface de
rupture de la faille et Δu, le glissement relatif entre les deux faces de la faille. G est estimé à 32000 MPA
dans la croute et à 75000 MPA dans le manteau.

1.4.8 Application

Calculez la magnitude moment d'un séisme ayant été provoqué suite à la rupture d’une zone de dimensions :
longueur 35 km, largeur 15 km et glissement 1 mètre. Le module de rigidité au cisaillement, Gu = 3,5 x1010
N / m2.

Longueur de la zone de rupture: 35 km


Largeur de la zone de rupture: 15 km
Glissement moyen: 1 m
Moment sismique = Gu x longueur x largeur x glissement
= 3,5 x 1010 x (35 x 1000) x (15 x 1000) x 1= 1,84 x 1019 N.m
Magnitude du séisme, Mw = (2/3) x [log (1,84 x 1019) - 9,1]= 6.8

1.5 Aléa sismique

L’extension des villes suite à l’évolution des populations et au développement des industries font qu’un
tremblement de terre peut provoquer des dommages économiques et humains insupportables.
L’Algérie se trouve sur la plaque africaine en collision avec la plaque eurasienne avec un taux de
rapprochement de 5 mm/an. Cette géodynamique fait que les deux plaques sont limitées par une large zone
sismique qui s’étend de l’archipel atlantique du Portugal (Açores) jusqu’en Turquie en passant par le
Gibraltar, le Maghreb, l’Italie et la Grèce. Le nord algérien se classe alors une zone de sismicité modérée à
forte comme cela a été prouvé par nombre de séismes l’ayant frappé dans le passé (le dernier évènement
majeur fut celui de Boumedres du 21 mai 2003, Mw=6.8). Pour cela, la localisation des sources sismiques
potentielles et la quantification du risque sismique y afférent constituent des éléments essentiels d’aide à la
décision pour toute action de développement. Ce risque croissant a motivé le recours aux études d’aléa en
vue de réduire le danger encouru dans les zones sismiques.

1.6 Aléa et risque sismiques

L’aléa sismique se résume dans les conséquences multi échelles que pourrait subir l’environnement physique
d’un espace donné suite à un tremblement de terre. Sa convolution avec la vulnérabilité qui se rapporte aux
types de structures et à leur résistance aux séismes, définit le risque sismique dépendant de la densité de
population et des biens exposés. Ainsi, le risque sismique dans une région déserte serait beaucoup plus petit
qu’une région peuplée ayant le même aléa sismique.
La réduction du risque sismique (aléa x vulnérabilité) passe par l’établissement des cartes de zonage issues
d’études d’aléa sismique des zones concernées. Ces études fournissent essentiellement les valeurs de
l’accélération maximale de référence du sol (la vitesse ou les déplacements maximaux peuvent être aussi
considérés), qui représentent le paramètre de base dans le dimensionnement des structures.
L’estimation du pic d’accélération maximale de référence est faite par des méthodes probabilistes ou
déterministes, en considérant toutes les sources sismiques (failles actives) qui existent dans la région. Les
deux méthodes d’étude reposent sur deux éléments de base :
 Le modèle sismotectonique qui définit la sismicité pour les différentes sources et failles actives.
 Le modèle de propagation des ondes sismiques générées par la source sismique et leur voyage
jusqu’au site concerné.

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Chapitre 1 Eléments de sismologie

1.7 Zonage sismique

Le zonage sismique est établi sur la base des résultats de l’étude de l’aléa sismique. Il représente la
délimitation des zones (mailles sur une carte de zonage) assujetties à une valeur uniforme de l’accélération
maximale du sol. Cela signifie que les sols des mêmes zones réagissent globalement de la même manière aux
secousses sismiques incidentes. Le micro zonage est un maillage régional local dans lequel la réponse aux
secousses sismiques est uniforme, mais à une échelle plus petite pouvant aller jusqu’à quelques dizaines de
mètres.

1.8 Evaluation de l’aléa sismique

La force sismique de dimensionnement dépend directement du niveau d’aléa sismique retenu pour la région.
L’estimation de ce dernier constitue la première étape dans le calcul parasismique des structures. Comme
cela fut sus mentionné, le modèle traduisant le contexte sismotectonique ainsi que le modèle de prédiction
de mouvement du sol sont les paramètres de base pour le calcul de l’aléa sismique.

1.8.1 Modèle sismotectonique

Un tel modèle sert à prédire la distribution dans l’espace et dans le temps des séismes dans une région en
fonction de leurs tailles (magnitude). Il traduit un zonage sismotectonique basé sur une carte de données
sismiques et représente un moyen indispensable pour toute étude d’aléa sismique. Il englobe toute la sismicité
historique couverte sur toute la période de temps possible avec les informations nécessaires telles que la
magnitude, l’intensité, la localisation…

La source sismique à introduire dans le modèle est définie par la faille sismique y afférente identifiée et bien
documentée, ou bien les zones surfaciques (épicentres) pour la sismicité diffuse. L’occurrence des séismes
générés par chaque source est établie par la loi de Gutenberg-Richter :

Log ( N )(m  M )  a  bM (1.9)

Où :
N : Nombre de séismes par unité de temps de magnitude m supérieure à M dans un volume donné.
a : Indicateur du taux de sismicité.
b : Rapport entre grands séismes et petits séismes.

Le modèle fournit les informations de base (par exemple : magnitudes max et min possibles dans une région
donnée), nécessaires pour le calcul de l’accélération maximale engendrée par un séisme en un site donné, via
un modèle d’atténuation approprié.

1.8.2 Modèle de propagation des ondes sismiques (loi d’atténuation)

Les effets cinétiques d’un séisme sont d’autant plus faibles et diminuent lors du voyage des ondes sismiques
au sein des formations géologiques loin du foyer. L’intensité sismique générée au sein de la source s’atténue
proportionnellement à la distance de la source. Cette atténuation est le résultat de divers phénomènes qui,
lorsqu’ils s’interagissent, produisent une perte d’énergie cinétique des ondes en rapport avec la distance
parcourue depuis la source. En effet, la variabilité spatiale des milieux traversés se traduisant notamment par
des changements de densité ainsi que leur hétérogénéité et anisotropie obligent les ondes incidentes de
changer de caractéristiques. La propagation radiale de l’énergie sismique dans les formations au quelle
s’ajoute la présence de fractures, de liquides et de fluides sont également des sources d’atténuation de
l’amplitude des ondes sismiques.

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Chapitre 1 Eléments de sismologie

Ainsi, le signal sismique parvenant sur une station donnée est sensiblement différent de celui produit à la
source. La connaissance des caractéristiques de ce signal (fréquences, amplitudes et durée) est très importante
car c’est bien à ce signal que la construction devra résister et non pas à un signal dépendant seulement de la
magnitude du séisme.

Figure 1.12 : Esquisse de la tectonique y compris le catalogue sismique du nord algérien (Hamadache et al.,
2010).

Pour un site donné, l’accélération maximale (PGA) est donnée par la moyenne des accélérations maximales
induites par les différents séismes. Ces accélérations peuvent être évaluées sur la base des modèles
d’atténuation. La relation d’atténuation qui fournit l’accélération en fonction d’une magnitude, M, et une
distance épicentrale, r, est souvent sous la forme suivante :

log( A)  C1  C2 M  C3r  C4 log(r )   log(A) (1.10)

Ci, sont des paramètres calculés à partir d’enregistrements réels. σlog(A) est l’écart type. Ambraseys et Boomer
proposèrent en 1991 une relation d’atténuation établie sur la base de 906 enregistrements issus de 443 séismes
de toutes profondeurs, enregistrés en Europe et dans les régions adjacentes dans le domaine crustal :

log10 ( A)  0.87  0.217M S  log10 (rs )  0.00117rs   0.17 (1.11)

Avec : 4  M S  7.3 et 1  rs  313 Km


Les étapes essentielles pour l’évaluation de l’aléa sismique régional peuvent être résumées comme suit :

 Analyse de toutes les failles sismogènes ciblées.


 Identification pour chaque faille du séisme maximum historiquement le plus probable et de ses
paramètres (Magnitude, profondeur focale…)
 Application des lois d’atténuation pour chacun des séismes sur les différentes failles.

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Chapitre 1 Eléments de sismologie

1.8.3 Elaboration des courbes d’aléa sismique

Les courbes d’aléa sont généralement calculées pour le pic d’accélération du sol (PGA). Elles donnent,
lorsqu’il s’agit de l’évaluation probabiliste de l’aléa sismique, la probabilité annuelle de dépassement pour
chaque niveau d’intensité sismique (PGA, PSA), le modèle de Poisson est un modèle probabiliste qui se prête
bien pour le calcul de la probabilité de dépassement pour chaque fréquence d’occurrence (l’inverse de la
période de retour).

1.9 Evaluation probabiliste de l’aléa sismique pour la ville d’Alger


(Gherboudj et Laouami, CGS 2019)

L’analyse probabiliste de l’aléa sismique consiste à déterminer les probabilités de dépassement d’un niveau
d’intensité sismique pour une période de temps donnée (la durée de vie de l’ouvrage par exemple). L’intensité
sismique la plus utilisée dans les études probabilistes est le PGA.
Pour une accélération cible donnée, la probabilité annuelle de dépassement de cette accélération cible est
calculée par le modèle de Cornell (1968) comme suit :

 PA  A
M max
 A  i 
*
*
m, r ] f Mi (m) f Ri (r ) dm dr (1.12)
m M min r

λA* est le taux annuel de séismes de magnitude supérieure ou égale à la magnitude minimale choisie
Mmin pour la zone source i. fMi(m) et fRi(r) sont, respectivement, les fonctions de densité de probabilité

en magnitude et distance. P A  A* m, r ] est la probabilité qu’un séisme de magnitude m à la distance r
du site engendre une accélération supérieure à A*. Cette probabilité est calculée à partir d’un modèle de
propagation des ondes sismiques.

1.9.1 Modèle sismotectonique

L’Algérie est située sur la bordure de la plaque africaine qui se trouve en permanente collision avec la plaque
eurasiatique avec un taux de rapprochement de l’ordre de 5 mm/an. Ceci est à l’origine d’une sismicité
importante répandue dans la partie nord du pays. Plusieurs séismes destructeurs ont eu lieu dans cette région
durant le dernier siècle. Les plus violents fussent les séismes d’El Asnam du 10/10/1980 et de Boumerdès du
21/05/2003.

Un modèle sismotectonique pour la région d’étude est nécessaire pour l’évaluation de l’aléa sismique et doit
être développé à la lumière des études géologiques et de la sismicité historique. Ce modèle sert à prédire la
distribution spatiale et temporelle des séismes dans la région en fonction de leur taille (magnitude).
L’occurrence des séismes pour chaque source sismique est caractérisée par sa loi de récurrence de Gutenberg
Richter. Le catalogue proposé par Hamadache et al., (2010) qui inclut la distribution de la sismicité et les
zones de source considérées dans l’étude a été utilisé après être complété par les évènements jusqu’à 2017
(fig. 1.13). Les sources sismiques dans le modèle sont représentées par les failles sismiques bien identifiées.

1.9.2 Modèle de prédiction du mouvement fort (loi d’atténuation)

Le modèle élaboré par Laouami et al., (2018), qui décrit la variation de l’accélération maximale ainsi
que la variation de l’accélération spectrale pour 5% d’amortissement, en fonction de la magnitude, de la
distance hypo centrale et de la classe de site a été utilisé dans l’étude :

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Chapitre 1 Eléments de sismologie

log10 PSA( f )  a( f ).MW  b( f ).d  log10 d  c1, 2,3 ( f )   ( f ) (1.13)

Où d et Mw sont, respectivement, la distance hypo centrale en Km et la magnitude moment. a, b, et c,


désignent, respectivement, le coefficient de magnitude, le coefficient d’atténuation anélastique et le
coefficient d’effet de site ; f est la fréquence en Hz et σ(f) est l’écart type.

Figure 1.13 : Evènements sismiques représentés sous forme d’énergie libérée en termes de magnitude
moment équivalente de l’an 856 jusqu’à 2008 (catalogue considéré dans l’étude après
compléments).

1.9.3 Résultats de l’étude

Les résultats de l’étude sont traduits par les figures 1.14 a et b et par le tableau 1.2, qui montrent la
variation du PGA en fonction de la distance, et la variation de l’accélération spectrale avec la période pour
un scénario (Mw=6.5, R=20 Km) prédit dans la ville d’Alger, en comparaison avec d’autres modèles pour le
même scénario.

Les figures 1.14 a et b présentent les courbes d’aléa sismique et le spectre de réponse obtenus en un site
ferme, suivant plusieurs modèles de prédiction de mouvement fort. Les courbes d’aléa sont généralement
calculées pour le PGA. Elles donnent la probabilité annuelle de dépassement pour chaque niveau d’intensité
sismique (PGA, PSA), le modèle de Poisson est considéré pour le calcul de la probabilité de dépassement
pour chaque fréquence d’occurrence (l’inverse de la période de retour). Un site de nature rocheuse où la
vitesse de propagation des ondes de cisaillement dépasse 800 m/s est considéré pour l’évaluation des courbes
d’aléa sismique. Les pics d’accélération (PGA) sont obtenus pour chaque probabilité annuelle de
dépassement (fig. 1.14a).

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Chapitre 1 Eléments de sismologie

(a) (b)

Figure 1.14 : Courbes d’aléa sismique pour le site d’étude situé à Alger en comparaison avec d’autres
études utilisant d’autres lois d’atténuation.

Une valeur moyenne du PGA = 0,24g est obtenue pour une période de retour de 475 ans, ce qui correspond
à une probabilité de dépassement de 10% en une période de 50 ans. Le tableau donne les valeurs obtenues
pour chaque période de retour.

Tableau 1.2 : Valeurs du pic d’accélération (PGA) pour différentes périodes de retour.

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