2016
Les protéines
I. Généralités
Le mot protéines signifie essentiel, et qualifie des molécules indispensables à la vie.
B. Séquençage N et C terminal
Dans quel ordre ?
Première protéine séquencée en 1953 par Sanger, l’insuline est constituée de 51 résidus d’acides
aminés répartis en deux chaines.
Etapes préalables au séquençage :
- séparation des possibles sous-unités
- réduction des ponts disulfure inter/intra chaînes
- alkylation des cystéines
Séquençage C-terminal
Identification « récurrente » de l’acide aminé C-terminal par l’emploi d’exocarboxypeptidases. Elles
hydrolyses la liaison peptidique à partir du C-terminal.
Séquençage N-terminal
Limitations :
- Blocage en position N-terminale (60 à 90% des protéines) par une modification chimique,
l’acétylation
- grande taille des protéines à séquencer
Stratégie :
- hydrolyse interne : enzymatique ou chimique
- séquençage des peptides libérés
Réaction entre le carboxyle et la fonction amine, liaison amide réalisée avec libération d’une
molécule d’eau. Elle ne se trouve ni dans l’ADN ni dans l’ARN.
La succession d’acides aminés reliés par des liaisons peptidiques forme un squelette à partir duquel
se projettent les chaînes latérales R. La liaison peptidique est plane et rigide, avec un caractère de
double liaison partielle, à cause de l’oxygène et de l’azote qui créent un dipôle (délocalisation
électronique). La rotation est restreinte autour de la liaison peptidique C-N d’où l’existence des
configurations trans et cis. La configuration trans est la forme favorisée car thermodynamiquement la
plus favorable (encombrement stérique pour la forme cis).
La longueur des liaisons interatomiques et les angles formés par ces liaisons sont quasiment les
mêmes dans l’ensemble des unités de toutes les protéines (procaryotes vs eucaryotes, animales vs
végétales).
Les liaisons N-Ca et Ca-C qui lient entre elles les unités peptidiques rigides sont des liaisons simples à
la rotation très libre. Conformation la plus étendue => la valeur des trois angles est égale à environ
180°. Voir Kevin Ahern (Oregon State University)
L’angle est positif si le plan arrière tourne vers la droite et négatif dans le cas contraire. L’angle de la
liaison peptidique w est constamment voisin de 180° du fait de la configuration trans adoptée par
cette liaison.
Les angles phi et psy : variation théorique entre 180° et – 180°, mais l’existence de restrictions
stériques limite les valeurs adoptables. Par exemple, la conformation où les deux angles prendraient
la valeur de 0° n’est pas possible car l’oxygène du groupement carboxyle n-1 et l’hydrogène du
groupement amine n+1 se recouvriraient.
Les propriétés physico-chimiques dépendent de la nature chimique des chaînes latérales qui se
projettent à l’extérieur, visualisation dans une représentation en roue hélicoïdale.
- radicaux polaires, hélice « hydrophile »
- radicaux apolaires, hélice « hydrophobe »
- alternance régulière de radicaux polaires et apolaires, hélice amphiphile avec une face
« hydrophile » et une face « hydrophobe ».
Le feuillet β parallèle
Espacements réguliers et obliques des liaisons hydrogène par rapport aux liaisons covalentes
impliquant les groupements liés.
Le feuillet β antiparallèle
Organisation colinéaire des liaisons hydrogène par paire régulièrement distante, disposition
énergétiquement plus favorable car minimisant des distorsions.
Le feuillet β plissé
Obtention de feuillets β plissés dont les carbones α et les radicaux R sont situés aux sommets,
alternant au-dessus et en dessus du plan du feuillet.
Le feuillet β étendu
Plusieurs chaines s’associent pour donner des feuillets étendus qui ne sont pas plan mais présentent
une légère torsion droite des brins β.
Les boucles
Les structures secondaires sont souvent séparées par des boucles. Présentes à la surface des
protéines, elles peuvent faire partie de motifs supersecondaires. Elles correspondent souvent à des
sites de reconnaissance pour les protéines, de fixation du ligand et d’interaction membranaire.
Modules plus longs que les coudes β (contiennent plus de motifs).
C. Les structures supersecondaires ou motifs
Organisées autour de la combinaison simple de quelques éléments de structure secondaire qui sont
voisins dans la séquence primaire.
Motif = arrangement de
à éléments de structure secondaire
Domaine = repliement de plusieurs motifs dans l’espace.
Motif αα avec le motif « Hélice-Tour-Hélice » ou « Hélice-coude-Hélice », et « Hélice-Boucle-Hélice »
Motif « Leucine zipper » constitué par l’homo ou l’hétérodimérisation de deux hélices « zipper » qui
interagissent via des leucines disposées tous les sept résidus. Il y a une fixation symétrique des
hélices dans le grand sillon de l’ADN.
Structure particulière pour assurer la solidité. Présence de filaments, formés de protofilaments, eux-
mêmes formés de deux hélices α enroulées. Les deux hélices s’associent grâce à des liaisons
covalentes entre cystéines.
Exemple : le collagène. C’est une chaine α, qui n’est pas à proprement parler une hélice α. En effet,
c’est une hélice gauche (alors qu’α est une hélice droite). Ces deux chaines s’associent pour former
une hélice droite. Les prolines cassent l’orientation et permettent la courbure de l’hélice. On trouve
donc une hydroxyproline qui stabilise la chaine.
Les domaines :
- Repliement de la totalité ou d’une fraction de la chaine polypeptidique pour former une structure
tertiaire stable constituée de la combinaison variée d’éléments de structure secondaire et de motifs.
-> organisation d’une chaine polypeptidique en une suite de motifs simples successifs (domaines).
Il n’y a jamais de formation de « nœud » car le processus de repliement est contrôlé.
Deux principaux critères définissent les domaines :
- un premier, uniquement structural, fait correspondre le domaine à une partie d’une chaine
polypeptidique pouvant se replier indépendamment en une structure tertiaire stable et séparable du
reste de la protéine par protéolyse ménagée.
- le deuxième, purement fonctionnel, recouvre sous le terme de domaine une région de la protéine
ayant une fonction bien précise.
Classement des domaines d’après leur contenu en structures secondaires et la répartition de ces
dernières :
- les domaines α exclusivement constitués d’hélices α
- les domaines β formé principalement de feuillets β
- les domaines α/β
Les domaines α
60% des résidus sont dans une structure d’hélices α qui sont en contact, comme dans la famille des
globines qui possèdent des paires d’hélices arrangées orthogonalement.
Les domaines structuraux β
Comme dans la porine qui possède des domaines variables des immunoglobulines qui s’assemblent
en tonneau β, les différents brins antiparallèles étant réunis par des tournants β ou des boucles.
Les domaines structuraux α/β, le motif β-α-β-α est répété quatre fois ou plus (association).
V. Structure quaternaire
Association de plusieurs chaines polypeptidiques ayant déjà acquis leur structure tertiaire définitive.
- sous unités identiques (homodimère, homotrimère, homopolymère) ou différents (hétérodimère,
hétérotrimère …).
Protéines hétéromériques, désignation des différentes chaines polypeptidiques par des lettres avec,
en indice, le chiffre indiquant la stoechiométrie de la sous-unité :
- alphabeta (tubuline) : hétérodimère constitué d’une chaine α et d’une chaine β
- alpha2beta2 (hémoglobine) : hétérotétramère avec deux chaines α et deux chaines β
- R6C6 (aspartate, transcarbamylase) : hétérododécamère de six chaines R et six chaines C
Chaines individuelles : entités structurales indépendantes interagissant entre-elles par des liaisons
faibles (liaison hydrogène, liaison ionique, liaison polaire, liaison hydrohpobe) ou covalentes (ponts
disulfure)
Structure quaternaire : « ordre supérieur » de structure qui confère à la protéine l’ensemble de ses
propriétés biologiques ».
- interaction entre sous-unités, exemple d’un hétérodimère de tubuline ou d’un hétérotétramère
d’hémoglobine
Dénaturation d’une protéine : on enlève toutes les structures, elle n’a plus de forme. Ajout d’un ajout
réducteur qui enlève les fonctions de la protéine. Lorsqu’on la repasse dans un tampon adapté, la
protéine retrouve sa conformation initiale. On peut ainsi en déduire que le simple fait d’avoir une
structure primaire donne toutes les informations pour acquérir une structure secondaire puis
tertiaire.
Protéine native : protéine qui a acquis sa structure pour être fonctionnelle. A opposer avec une
protéine dénaturée. Pour explorer toutes les conformations possibles il faudrait 10^27 années, alors
qu’une protéine ne prend que quelques secondes.
On peut représenter l’acquisition d’un état natif d’une protéine par représentation schématique d’un
entonnoir de repliement : l’acquisition de l’état natif d’une protéine nécessite un contrôle
thermodynamique et cinétique. C’est un processus exergonique et qui va engendrer l’acquisition
d’une seule structure correspondant à une seule protéine native.
Certaines protéines ont besoin de protéines auxiliaires : les protéines chaperons ou chaperonnes.
Elles aident à acquérir l’état natif. De nombreuses pathologies y sont liées.
En absence de chaperon, il y a formation d’un agrégat protéique ce qui empêche la protéine
d’acquérir sa structure. En présence de chaperon, ils s’associent à la protéine en formation pour
empêcher cela.
Qu’est-ce qui peut empêcher le bon repliement des protéines ? Quelle dénaturation ?
- La température : plus on augmente la température, plus la fraction protéique mal repliée est
importante. La température rompt les liaisons hydrogène qui sont à la base de la structure
secondaire. Exemple : l’albumine chauffée passe de l’état liquide à solide (car formation de ponts
dissulfures), comme dans le blanc d’œuf.
- Le pH : modification des états d’ionisation des chaines latérales d’acides aminés, donc changement
de la répartition des charges de la protéine. Cela induit des changements dans les liaisons
électrostatiques et donc une dénaturation.
- Les solvants organiques : rupture des liaisons hydrogène entre résidus car compétition alcool/acides
aminés, et donc dénaturation.
- Les détergents : SDS (électrophorèse SDS-PAGE, qui présente deux parties : hydrophobe et
hydrophile. Comme le SDS est chargé négativement, double effet : dénaturation et charge négative)
et Urée (formation de liaisons hydrogène au niveau du carbonyle). Il y a des interactions
hydrophobes avec le squelette de la protéine et les chaînes latérales des résidus d’acides aminés,
formation d’un complexe protéine-détergent ionisé en surface.
- Les agents réducteurs : le DTT par exemple. Ils rompent les ponts disulfures entre deux cystéines ce
qui change la structure de la protéine.
La technique est basée sur les propriétés physico-chimiques des protéines. Purification des protéines
sur la base de leur taille, de leur charge, de leur hydrophobie ou encore de leur affinité de liaison
avec un partenaire.
Séparation des protéines selon deux critères : leur taille et leur forme ; c’est la chromatographie
d’exclusion. Séparation d’un mélange de protéines de taille variable, comme dans un tamis.
Détermination des paramètres :
- volume mort (Vo) volume de tampon « hors billes »
- volume total (V1) volume de tampon entre les billes et dans les billes
- volume d’élution (Ve) volume de tampon correspondant à la sortie des protéines d’intérêt.
La chromatographie d’affinité
Le critère de séparation est la propriété de liaison de la protéine d’intérêt. Greffage (covalent) d’une
molécule reconnue spécifiquement par la protéine d’intérêt sur un support solide (polyacrylamide,
cellulose …), grande variabilité de la nature chimique du partenaire spécifique. Pour récupérer la
protéine, on l’élue en mettant un compétiteur qui va permettre à notre protéine d’intérêt de s’y fixer
et donc d’être éluée (compétition entre le ligand dans le tampon d’élution et celui greffé).
Methode de Bradford au bleu de Coomassie : absorption du bleu qui réagit avec les acides aminés
basiques ou hydrophobes, déplacement du pic d’absorbance du rouge-marron au bleu.
Les protéines assurent un grand nbr de fonctions diverses et certaines ont pour role de catalyser des
réactions chimiques -> les enzymes !