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HISTOIRE DES RELATIONS INTERNATIONALES


BAMBA ABDOULAYE
MAITRE DE CONFERENCES
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INTRODUCTION GENERALE
Les relations internationales en tant que disciplines sont mal connues. Le plus souvent, elles
sont réduites à l’étude de la Guerre froide ou encore à l’actualité ou plus simplement au
journalisme qui se définit comme : « La relation quotidienne des faits ».
Si la discipline est récente (elle a à peine un siècle d’existence), l’objet qu’elle étudie est fort
ancien puisque des relations entre peuples, cités Etat, Royaumes et principauté de
l’antiquité existaient bien avant la naissance des Etats à partir du XVIème siècle.
L’objectif du cours magistral sera d’étudier les relations internationales afin de mieux
appréhender ce qui est en jeu dans cette relation aux multiples aspects et de répondre aux
questions suivantes :
 Quel est l’acteur principal à étudier pour mieux comprendre la vie internationale
dans son ensemble ou dans certains de ses enjeux ? S’agit-il de l’Etat, des
Organisations humanitaires, des groupes religieux, des medias ou encore des
industriels de l’armement, de simples citoyens ?
 Pourquoi la Guerre est fréquente et la Paix si difficile ?
Le cours magistral essaiera de donner quelques réponses à ces préoccupations selon la
démarche suivante :
CHAPITRE I – La discipline relation interne : présentation générale
1- L’histoire de la discipline
2- Définition et objet des relations internationales
3- Caractéristiques
4- Méthodes
CHAPITRE II – Les Principales approches théoriques des Relations internationales
1- L’école réaliste
2- L’école libérale
3- L’école marxiste
CHAPITRE III – l’analyse historique ou les grandes étapes des relations internationales de
1815 à nos jours
1- La chute du système européen (1815-1920)
2- Les bipolarisations
3- Depuis 1991, quel système international ?

CHAPITRE I – LA DISCIPLINE RELATIONS INTERNATIONALES : PRESENTATION GENERALE


1- L’histoire de la discipline
Les relations internationales remontent à l’antiquité, lorsque l’historien grecque Thucydide
s’interrogeait sur la guerre de Péloponnèse sur les relations entre les Cités Etats de Sparte
d’Athènes et formulait des propositions relatives à l’équilibre des Cités, il élaborait les
premiers éléments de science des Relations internationales et mettait au point les premières
méthodes. Une évolution remarquable intervient à partir du XVIème siècle quand l’Etat
apparait, de nombreux auteurs comme Jean Bodin, Grotius, Machiavel, Hobbes et bien
d’autres vont réfléchir aux premières théoriques des relations entre Etats.
Quant au terme « international » qui signifie « entre les nations », il apparait sous la plume
d’un juriste anglais John BENTHAM à la fin du XVIIIème siècle.
La discipline elle-même voit le jour seulement au début du XIXème siècle précisément au
lendemain de la première guerre mondiale. Elle apparait aux USA qui après leur intervention
dans la guerre en 1917 devient une puissance qui compte dans les relations internationales.
En tant que science, elle se développe dans les pays anglo-saxon à travers des
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enseignements universitaires et la création d’instituts de Relations internationales. C’est vers


1920 que les premières chaires (Enseignements) sont créées à Harvard (USA), Columbia,
Princeton. Elles répondent à un besoin spécifique lié au contexte de l’après première guerre
mondiale : Comprendre les origines d’un tel confit afin de bâtir une société internationale
pacifique. C’est ce qui explique également que les travaux des universitaires portent sur
l’étude des conflits entre Etats, le Désarmement, la Sécurité collective, l’Histoire
diplomatique et les premiers pas de la Société des Nations (SDN).
L’étude de cette discipline commencera beaucoup plus tard en Europe, l’enseignement des
Relations internationales se faisait de la manière suivante : Avant 1973, l’on dispensait dans
les facultés de Droit, un cours intitulé Institutions internationales, après 1973, on enseigne le
Droit des Relations Internationales. Au niveau des Lettres et Sciences humaines, l’on
enseignait en histoire, l’histoire diplomatique qui se propose « d’exposer et d’étudier les
relations politiques entre Etats à travers leurs expressions politiques sur la base des
documents issus des ministères des affaires étrangères ». En s’appuyant exclusivement sur
les documents diplomatiques, l’histoire ne s’intéressait pas aux rapports entre les
chancelleries et à l’action des ministres et de leurs collaborateurs. Cela a permis de mettre à
jour le rôle privilégié de l’Etat, de la négociation, de la Paix et de la Guerre dans la vie
internationale. Cependant, elle ne pouvait rendre compte des vastes réalités des relations
internationales qui dépasse le cadre étriqué des rapports entre Etats. C’est pour quoi au
début des années 60, deux historiens français, Pierre Renouvin et J.B Duroselle créent une
nouvelle discipline appelé Histoire des Relations internationales qui se substitue à l’histoire
diplomatique.
Le changement de nom revêt une profonde signification puisque les deux significations
élargissent le champ d’étude de l’histoire diplomatique en y intégrant « les nouvelles
tendances de la recherche qui met l’accent sur l’étude de la vie matérielle et spirituelle » qui
explique et encadre l’action des hommes d’Etats. Ce sont d’abord les conditions de la vie
matérielle (facteurs géographiques, démographiques, financiers) et les grands courants de la
mentalité collective (sentiments national, nationalisme). Cette théorie a été développée
dans l’ouvrage de Pierre Renouvin et Duroselle, Introduction à l’histoire des Relations
internationales paru chez Armand Colin (AC) en 1964.
2- Définition et Objet des Relations internationales
Selon Jacques HUNTZIGER « Les Relations internationales ont pour objet l’étude scientifique
de la vie internationale ». Mais, étant donné que le fait international est un référant
équivoque qui recouvre des situations très différentes (Relation diplomatique entre deux
Etats, Relation entre deux partis politiques, une guerre civile au sein d’un Etat). L’on peut se
poser la question de savoir qu’est ce qui caractérise le fait international ? La réponse à cette
question diffère selon les chercheurs et a donné é naissance à deux approches
définitionnelles.
La Première approche définitionnelle met l’accent sur le rôle privilégié des Etats qui sont au
cœur des Relations Internationales. Pour les partisans de cette théorie, sans Etat, il n’y a pas
Relations Internationales, l’on la considère comme la définition classique qui se réfère à
l’activité intérieure des Etats et établi un lien étroit entre Relations Internationales et
Relations Diplomatiques. C’est dans cette catégorie qu’on peut classer la définition proposée
par Pierre Renouvin et J.B Duroselle : « L’étude des Relations Internationales s’attache
surtout à analyser et à expliquer les relations entre les communautés politiques organisées
dans le cadre d’un territoire, c’est-à-dire entre les Etats. Certes, l’histoire des RI doivent tenir
compte des rapports établis entre les peuples et entre les individus qui composent ces
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peuples (production de biens et de service, communication d’idées, jeux des influences


réciproques entre les formes de civilisations, manifestation de sympathies ou d’antipathie).
Mais elle constate que ces relations peuvent rarement être dissociées de celles qui sont
établies entre les Etats ; les Gouvernements influencent très souvent le cours de ces
relations en imposant soit des règlementations, soit des limitations. Ces interventions n’ont
pas seulement pour résultats de restreindre ou d’atténuer les relations établies par les
initiatives individuelles, elles en modifient le caractère, livrées à elles-mêmes, ces relations
individuelles pourraient constituer un facteur de solidarité entrainant peu de conséquences
politique direct. Mais réglementer par les Etats, elles deviennent un élément de négociation
ou de contestation entre les gouvernements. C’est d’onc l’action des Etats qui se trouve au
centre des Relations Internationales »
Cette définition hésite à prendre pour objet d’étude, au même titre que l’analyse de la
politique étrangère, les relations culturelles, idéologiques ou les relations transnationales.
Les auteurs de cette approche « tout en reconnaissant le rôle privilégié des Etats dans la
société internationale définisse les RI comme celles qui échappent à la domination d’un
pouvoir unique (Etat) » ou encore comme « les rapports entre pouvoirs politiques échappant
à la domination d’un pouvoir politique supérieur (Michel Virally) ». Quant à Roger PINTO, il
admet que les RI sont tous les rapports sociaux dont les participants ou le contenu se
rattache à deux ou plusieurs sociétés politiques établies ». Jacques HUNTZIGER ne dit pas
autre. Il en est de même pour James ROSENAU. Selon eux, il est impérieux de sortir du
carcan étatique, trop rigide pour considérer une extension des Relations internationales.
Pour eux, la stratégie financière d’une firme multinationale à l’intérieur d’un Etat du tiers
monde, une guerre civile dans une région troublée, l’attitude des syndicats d’un pays à
l’égard d’une crise internationale intéresse les RI au même titre que la politique d’un Etat.
Pour la raison que de telles situations, même si elles se déroulent à l’intérieur de certaines
sociétés, exercent leur influence au-delà du cercle de l’Etat. C’est pourquoi, James Rosenau a
créé la notion « Continuum transnational » qui évoque dans l’esprit de l’auteur, la multitude
de changements qui ont accrue l’interdépendance des sociétés et des peuples au point de
transnationaliser la structure de l’ensemble du système mondial. Il en a conclu que « tout est
international étant donné que l’unité de base des relations n’est plus l’Etat mais l’individu
engagé dans une nation.
Enfin Jacques HUNTZIGER ne dit pas autre chose, lui qui tout en admettant que les Etats sont
au cœur de la vie internationale, affirme que tout fait social même le anodin ou le plus privé
peut en certaine circonstance avoir des effets internationaux. Il vaut mieux parler
d’internationalisation de faits sociaux. Les relations internationales sont donc la science des
faits sociaux internationalisés. En d’autres termes, c’est « l’ensemble des rapports
interétatiques et des autres faits étrangers à l’action des Etats et des Gouvernements ».

3- Les caractéristiques des Relations Internationales


Les disciplines proches des Relations Internationales.
Cette discipline, sans se confondre avec elles, est proche de deux autres :
 Le Droit International : L’ensemble des règles juridiques qui de la société
internationale. En ce sens le Droit des RI est important mais il ne constitue qu’une
partie des relations internationales. D’autres part, le point de vu y est juridique, alors
que les RI font intervenir d’autres points de vu sociologiques, économiques.
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 L’Histoire Diplomatique : L’étude des documents et évènements diplomatiques. En ce


sens, l’histoire diplomatique est important pour les RI, mais elle ne constitue qu’une
partie de celle-ci car la seule histoire des RI est beaucoup plus large que l’histoire
diplomatique.
L’appel de cette discipline à d’autres disciplines.
Pour l’étude des phénomènes internationaux, les RI font appel à nombreux discipline,
principalement, l’histoire (l’Histoire Diplomatique), le Droit (Le droit international), mais
aussi la Sociologie (rapport de force et enjeux sociaux), l’économie (lien entre la puissance
économique et le pouvoir politique en place), la géographie (géopolitique), la psychologie
(personnalité des gouvernements), la philosophie (rapports des êtres humains avec la
technoscience).
4- Les méthodes des relations internationales
A l’image de la science politique, les relations internationales se caractérisent par la pluralité
des approches mises en œuvre des phénomènes étudiés. A l’image de la science politique,
les RI sont un carrefour. Les phénomènes politiques sont les plus complexes qui soient car ils
mettent en présence tout à la fois, la trame des sociétés et le caractère des individus, ils
voient s’entrechoquer la régularité des phénomènes sociaux, la singularité du hasard et de la
fortune personnelle. Enfin, ils combinent le jeu des forces et des passions mais également
des règles, des coutumes sociales et des cultures. Autant dire que les phénomènes politiques
ne peuvent jamais être entièrement saisi par l’analyse quelle que soit la finesse de cette
dernière, il en de même des faits internationaux.
C’est pourquoi la méthode des Relations Internationales combine plusieurs approches pour
mieux maitriser l’étude du fait international. Ce sont la théorie, la sociologie et l’histoire.
 Par la théorie, la science des RI s’interroge sur la nature et les ressorts fondamentaux
de la Société internationale.
 Par la sociologie, elle s’interroge sur les régularités de la société internationale afin
de mettre en relief les rapports de force et les enjeux sociaux.
 Par l’histoire, elle s’interroge sur le déroulement de la vie internationale et ses
évolutions et transformations.

CHAPITRE II – LES PRINCIPALES APPROCHES THEORIQUES DES RELATIONS


INTERNATIONALES
Quels sont les outils conceptuels à la disposition du chercheur dans son travail d’analyse des
Relations Internationales ? Souvent ignorer la question reste pourtant fondamentale car une
vision du monde n’est neutre, aucune explication n’est véritablement naturelle, vierge de
tout apriori ou de tout préjugé. Plusieurs approches existent pour analyser les RI. Ce sont
« l’école réaliste, l’école libérale et l’école marxiste ».
I- L’école réaliste
La théorie réaliste reste centrale dans l’analyse des RI même si elle est largement critiquée,
elle propose une vision des Relations internationales qui se force de voir le monde tel qu’il
est et non tel que l’on voudrait qu’il soit, d’où son nom. En cela les principaux auteurs de ce
courant s’inscrivent dans la lignée des penseurs qui avaient développé une vision cynique
des rapports humains. C’est encore lui qui a dit que les Etats n’ont pas d’amis mais des
intérêts.
Thomas Hobbes a développé la vision « d’un Etat de nature (Jungle) marqué par « la guerre
de tous contre tous ».
Clauswitz insiste sur le fait que la guerre est la poursuite de la politique par d’autres moyens.
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Pour ces auteurs, la Société internationale est déterminée par les relations entre entités
politiques souveraines dont chacune tend à faire prévaloir son intérêt au moyen de sa
puissance par l’instrument de la diplomatie et la guerre.
La théorie réaliste est composée de quatre éléments clés :
 Le premier est constitué par l’appétit de puissance. La politique comme la société est
gouvernée par des lois qui ont leur racine dans la nature humaine. Or « l’homme est
un loup pour l’homme », il n’aspire qu’à la puissance, l’Etat lui aussi est doté d’un
appétit de puissance. Cet « état de nature » fait que la vie internationale est
anarchique, tout se repose sur l’intérêt de de l’Etat, cette course à l’appétit de
puissance est certes atténué par la coopération et par les règles mais elle est toujours
présente.
 La primauté du politique et de l’Etat : l’Etat est considéré comme l’acteur privilégié
des relations internationales même si les flux internationaux se sont multipliés. Pour
eux, malgré l’arrivée de nouveaux acteurs, l’Etat est toujours au centre des RI, les
grandes puissances surtout.
 Les relations entre Etats reposent sur des rapports de force : Les Etats souverains
s’expriment en termes de puissance. Les conflits sont l’expression de rivalités
étatiques, la violence fait partie des Relations Internationales. Le droit pour l’Etat d’y
recourir est lié à l’impératif à la sécurité, c’est-à-dire la nécessité d’assurer la survie.
 Le principe de l’équilibre des puissances : selon les réalistes, c’est le moyen qui peut
apporter un minimum de stabilité dans les RI, il s’agit d’une conciliation des intérêts
des Etats entre eux. En d’autres termes, des pays dotés d’une puissance de même
niveau ne se font par la guerre.

II- L’école libérale


Héritée de textes philosophiques (Erasme KANT), la promotion des libertés individuelles, la
morale, de la justice et de la coopération internationale, la théorie libérale est considérée
par les réalistes comme « peu utile en tant qu’analyse et même dangereuse en tant que
pratique dans un monde dominé par l’anarchie et les rapports de force ». Cette pensée pose
la question suivante : Comment concilier ordre d’une part, paix et justice de l’autre ? Il s’agit
de réfléchir au moyen de brider l’égoïsme des Etats et de promouvoir la Paix. Il s’agit surtout
de réfléchir à la promotion de ce qui devrait être plutôt que de se contenter de prendre acte
de ce qui est.
La théorie apparait comme normative.
Le libéralisme républicain, pour les libéraux républicains, c’est la nature du régime politique
qui explique le comportement international des Etats et de facto le choix de la guerre ou la
coopération. Quand la représentation politique est accaparée par un groupe particulier
(dans un régime autoritaire), la politique de ce régime tend à favoriser les intérêts de la
coalition dirigeante et des groupes d’intérêts qui la soutiennent. Les dirigeants sont d’autant
plus prompts à engager leur pays dans une politique étrangère agressive que le cout de
celle-ci par une politique soumise au silence.
A l’inverse dans un régime dit républicain, l’existence d’une société civile a même de
sanctionner le Gouvernement, dissuade ce dernier à recourir trop rapidement à la guerre
pour résoudre les différends. La théorie en conclu que la démocratie favorise la paix et
éloigne la guerre. Pour éviter donc la guerre dans les relations internationales, il faut faire la
promotion des régimes démocratique car les démocraties ne se font pas la guerre. D’où le
concept de Paix démocratique.
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Le libéralisme commercial. Pour les libéraux commerciaux, c’est le libre échange qui peut
encourager la coopération et la paix au niveau international. Le libéralisme commercial
estime que les intérêts d’une part et l’intérêt de la Communauté internationale peuvent
converger d’autre part. Le libre-échange, en encourageant l’interdépendance pour le plus
grand bien de tous c’est-à-dire permettant l’enrichissement permet aux Etats de constater
que la guerre ne paie pas. La théorie en conclu que si l’on veut favoriser le développement
du commerce et l’enrichissement mutuel.
Le libéralisme institutionnel : Pour ce courant, ce sont les institutions internationales dotées
d’un pouvoir stabilisateur qui peuvent faire reculer la guerre. En effet, elle consolide en
institutionnalisant la coopération entre Etats jusqu’à la rendre inévitable, Exemple : l’Union
Européenne. Elle dissuade par les mécanismes de sanction les Etats de rechercher des gains
unilatéraux, elles développent la communication et limitent ainsi les risques
d’incompréhension et de conflit, elles encouragent la paix, en réunissant différents
domaines de coopération (Technique, économique et politique). L’on distingue dans cette
approche deux propositions principales.
Tout comme les différends entre individus, les conflits entre Etats peuvent être résolu par
des procédures juridiques mise en œuvre par des Organisations internationales (Exemple :
ONU ou l’Union Européenne).
Mais aussi, par la sécurité collective c’est-à-dire l’opposition d’un ensemble d’Etat contre
tout agresseur qui aurait déclenché un conflit.
III- L’école Marxiste
Comme le réalisme et le libéralisme, la théorie d’inspiration marxiste a l’ambition d’une
analyse globale et tente de déterminer la variable générale des RI au-delà des cas
particuliers. Mais, contrairement aux deux premières théories qui placent les facteurs
politiques au centre de leur analyse (Recherche de la puissance pour le réalisme, nature des
relations Etats-Société pour le libéralisme).
Le marxisme accorde la priorité aux rapports de force économique : Ceux qui imposent la
logique capitaliste de l’exploitation en divisant le monde en un « Centre » et une
« Périphérie ».
Pour les Marxistes, la politique internationale ne peut donc être comprise que comme un
effet de la structure économique dominante : Le système capitaliste mondial.
Pour les marxistes, l’impérialisme organise différentes stratégies économiques, politiques,
idéologiques, social et militaire pour préserver ses taux de profit. Le système international
est un produit du capitalisme, les Etats capitalistes sont dominateurs et agressifs, les conflits
sont avant tout à des phénomènes d’exploitations économiques et sociales. Les véritables
acteurs du jeu de la politique mondiale (RI) sont les détenteurs du capital.

CHAPITRE III – L’ANALYSE HISTORIQUE OU LES GRANDES ETAPES DES RELATIONS


INTERNATIONALES DE 1815 A NOS JOURS
I- La chute du système européen (1815-1920)
A la veille de la première guerre mondiale, la société internationale universelle, elle est
essentiellement européenne. Les acteurs essentiels sont les Etats européens qui ont créé le
« Concert européen ». Parmi eux, cinq Etats sont considérés comme des grandes
puissances : l’Angleterre, l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie et l’Italie.
La Russie, le Japon et les USA apparaissent comme des Etats secondaires avec une
diplomatie limitée et un rôle restreint dans les affaires internationales. Les grandes
puissances possèdent toutes des colonies sauf l’Autriche-Hongrie. Entre eux, les Etats
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européens pratiquent le principe de l’équilibre, c’est-à-dire qu’ils préservent dans leurs


rapports mutuels une certaine modération, ils se surveillent pour empêcher que l’un d’eux
n’acquièrent une puissance excessive. Lorsque l’équilibre se trouve rompu par l’un d’entre
eux, une coalition contre ce dernier afin de rétablir la stabilité est mise en place. A la fin de la
première guerre mondiale, ce club fermé s’ouvre au reste du monde entier. Le Japon, les
USA et la Russie montrent en puissance. La Crise économique et la guerre affaiblissent
l’Europe, tandis qu’apparaissent de nouveaux Etats (Tchécoslovaquie, Autriche, Hongrie,
Pologne, Turquie…). L’on note également la création de la Société des Nations (SDN)
La révolution russe et le développement du communisme dans le monde
En 1917, éclate en Russie la première révolution communiste réussie dans le monde.
Plusieurs causes sont à la base de cette évolution majeure.
a) Causes économiques et sociales
La Russie de 1917 était agricole car 85% de la population vivait à la campagne. Les paysans
étaient malheureux parce que les réformes de Staline, le premier secrétaire du parti
communiste de l’Union soviétique, avaient créé une classe de paysans riches qui ont
accaparé l’essentiel des terres. Par ailleurs, le tsar et la noblesse possédaient 40% des terres.
Quant aux ouvriers (2 500 000) ils vivaient comme les paysans en cultivant la terre et en
travaillant à l’usine. Ils s’entassaient dans les villes et vivaient dans des conditions misérables
car ils n’étaient protégés par aucune législation sociale (ni grève, ni droit syndical). Pour ces
raisons, le prolétariat ouvrier et paysan était mécontent du régime tsariste. Il rallie donc les
partis révolutionnaires tels que les Bolchevicks qui sont partisans d’une révolution
immédiate.

b) Causes politiques
Avant la révolution de 1905, le tsar avait été contraint de libéraliser en façade son régime en
créant une assemblée, la Douma (Assemblée en russe) mais il avait pris soin de lui enlever
tout pouvoir et l’affaiblir. Ce qui avait mécontenté la bourgeoisie russe réunie au sein du
parti constitutionnel démocrate(PCD). La guerre avait accru ce mécontentement (1914-
1918) avec les nombreuses défaites militaires, les pertes massives de soldats, l’inflation
galopante et la famine qui font dresser la population contre le régime.
c)-La chute du tsar et la révolution d’octobre
Très peu au fait de la réalité, le tsar ne fait rien pour redresser la situation et commet
l’erreur de faire tirer sur la foule alors que celle-ci criait famine. Manquant de soutien
populaire, isolé, il est contraint d’abdiquer le 15 mars 1917. Il s’écoule une période de sept
mois au cours de laquelle, la bourgeoisie libérale réussie à confisquer au peuple sa victoire.
Il faut attendre octobre 1917 pour que les Bolchevick profitent du désordre généralisé et de
l’aggravation de la crise pour s’emparer du pouvoir.
Une fois au pouvoir, les bolchevick encouragent directement ou indirectement, les
révolutions dans le monde, particulièrement en Europe. Allemagne, ils encouragent
« l’insurrection spartakiste » (6 au 11 janvier 1919) et également en Hongrie où ils
soutiennent le communiste Bela Kun. Ces révolutions ne connaissent pas de succès face à la
réaction énergique des milieux conservateurs et d’autres forces de gauche hostiles au
communisme (socialisme). Nullement découragés, les révolutionnaires soviétiques mettent
en place l’internationale communiste appelée le Komintern (mars 1919) dont le rôle est de
coordonner la révolution universelle. Il soutient les partis communistes qui naissent en
Chine, en Indonésie, en Indochine, en Mongolie, en France, dans les pays d’Europe de l’Est et
aux USA.
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Le Komintern proclame également sa solidarité avec les mouvements coloniaux. Cette


volonté d’exporter la révolution transforme les Bolchevicks en épouvantail et entraine son
isolement. Cette image ne change point quand, par souci de réalisme, Staline opte pour la
construction du « socialisme dans un seul pays » et abandonne l’idée de « révolution
universelle ». Pour les communistes soviétiques, l’important est que la révolution russe ait
donné espoir aux opprimés, aux colonisés qu’ils pourraient se libérer grâce à l’action
révolutionnaire. C’est pourquoi, pendant un peu plus de 70 ans, on s’est battu au nom de
cette idéologie ; ce qui a donné naissance à l’un des plus grands évènements du XX ème siècle :
la guerre froide.

II- Les bipolarisations (1920 – 1991)


La première bipolarisation ou la politique de « Cordon sanitaire » : La révolution Russe de
1917 favorise l’accès au pouvoir des communistes Bolchevicks, très vite, ce régime fait peur
puisqu’il veut emporter la révolution, il fait des émules avec la tentative de révolution des
spartakistes en Allemagne (Rosa Luxembourg et Karl Liebknecht). Il en est de même à
Hongrie avec Bela Kun. Alors les Démocraties font en sorte d’isoler pour ne pas avoir d’isoler
l’URSS. Ainsi, l’Angleterre, la France, les USA, la Tchécoslovaquie vont soutenir les rebelles
russes afin d’étouffer le régime Bolchenck. Ainsi de 1920 à 1934, l’on connait la 1 ère
bipolarisation dans les relations internationales avec les deux pôles suivants : Le pole
démocratique qui rassemble tous les Etats démocratiques et qui sont soucieux d’isoler
l’URSS. Pour se faire, ils signent une série de traités avec des pays entourant l’Union
Soviétique, comme la Pologne, les Etats Basques et la Tchécoslovaquie. L’on parle alors de
Cordon sanitaire. Le deuxième pôle c’est l’URSS qui est isolé, en plus de l’URSS, l’on a un
deuxième pays socialiste à partir de 1923 qui est la Mongolie.
La bipolarisation fascisme-démocratie : La crise des années 30 favorise la montée en
puissance des régimes autoritaires (Italie, Allemagne et Japon). Ces pays se caractérisent par
une forte tendance autoritaire sur le plan interne et par une politique d’agression sur le plan
extérieur. A titre d’exemple, le Japon agresse la Chine en 1933, ensuite l’Italie a agressé
l’Ethiopie en 1936 et l’Albanie en 1939, quant à l’Allemagne, elle a agressé l’Autriche et la
Tchécoslovaquie.
Face aux pays fascistes, l’on a le bloc des Etats démocratiques (France, Angleterre, Pologne,
Tchécoslovaquie et les pays basques), la rivalité de ces deux blocs entraine des crises au
niveau international comme celles de la Rhénanie (1936), Autriche (1938), Tchécoslovaquie
et Pologne (1939) et débouche sur la seconde guerre mondiale.
Selon Jean Marc Lavieille, « la guerre froide est l’affrontement militaire, idéologique,
économique que se livrent les deux blocs de 1947 à 1953 sans en arriver cependant au
conflit armé direct ». Selon le Dictionnaire Encyclopédique d’Histoire, « on donne le nom
guerre froide à la tension qui peu de temps après la fin de la seconde guerre mondiale,
opposa les deux principaux vainqueurs de l’Allemagne hitlérienne, les Etats Unis et l’URSS.
Elle s’accompagne d’un puissant effort d’armement de part et d’autre, de nombreuses crises
locales, de rivalités diplomatiques et d’un affrontement incessant des propagandes». Elle
comporte deux étapes : la première est l’affrontement qui se déroule en Europe puis en Asie
(I) et la seconde est consacrée à la structuration des blocs (II).
1- La guerre en Europe puis en Asie (1948-1954)
++ En Europe (1948-1950)
a) Le « coup de Prague »
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Libérée par l’Armée Rouge, la Tchécoslovaquie est, en 1948, le seul pays de l’Europe
orientale sous influence soviétique qui n’avait pas un régime communiste. C’était un
gouvernement de Front national composé de libéraux, de socialistes et de communistes.
Mais après l’appel de Jdanov, les communistes minoritaires manœuvrent pour conquérir le
pouvoir d’Etat. Pour les en empêcher, les ministres libéraux démissionnent afin de
provoquer des élections anticipées. Mais s’aidant des milices populaires et des ouvriers qu’il
a armés, le parti communiste tchèque impose un gouvernement composé uniquement de
communistes. C’est le « coup de Prague ».
b) Le blocus de Berlin et la naissance des Etats allemands (juin 1948 à mai 1949)
Fortement traumatisés par le « coup d’Etat » communiste en Tchécoslovaquie, les
Occidentaux décident d’accélérer dans leur zone, la reconstitution d’un Etat Allemand fort
capable de faire barrage au communisme. Pour ce faire, ils fusionnent leurs zones
d’occupation et instaurent une réforme monétaire avec la création d’une nouvelle monnaie,
le Deutschemark. Cette décision déplaît fortement aux Soviétiques qui en retour organisent
le blocus de Berlin Ouest en fermant tous les accès. Les USA répliquent par l’organisation
d’un « pont aérien » qui sauve Berlin Ouest de l’asphyxie économique. Surpris par la
détermination des USA, l’URSS lève le blocus en mai 1949. L’épreuve de force consacre la
division de l’Allemagne en deux Etats : la République Fédérale d’Allemagne (RFA) pro
occidental et la République Démocratique d’Allemagne (RDA) pro communiste.
c) Le pacte Atlantique (avril 1949)
Sur la base des évènements de Prague et de la crise de Berlin, les pays d’Europe et les
USA redoutent très sérieusement une attaque soviétique. Un rapprochement s’opère donc
entre les deux rives de l’Atlantique. Aussi les Européens, dépourvus de toute capacité
militaire confient leur sécurité et la défense de l’Europe aux USA, détenteurs de l’arme
atomique. Le 12 avril 1949 à Washington, les USA et 12 pays d’Europe signent le Pacte
Atlantique qui donnera naissance à l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) sa
structure militaire en 1950.
d) Le réarmement des deux Allemagnes (1950-55)
Le militarisme allemand est la cause principale du déclenchement de la seconde guerre
mondiale. Les Alliés s’étaient donc entendus (Conférences de Yalta et de Postdam) pour
désarmer l’Allemagne et l’empêcher de prendre sa revanche. Cependant, sous l’effet des
évènements de 1948-1949, les Occidentaux décident de réarmer l’Allemagne mais dans le
cadre de l’OTAN. Cette décision est mise en œuvre en 1954 avec l’entrée de la RFA dans
l’OTAN. Les Soviétiques répliquent en intégrant la RDA au système défense du bloc
soviétique, le Pacte de Varsovie en mai 1955.
Tous ces évènements indiquent aux deux Grands qu’il n’est plus possible de s’étendre
en Europe sans risquer un conflit nucléaire avec l’adversaire. Aussi, la guerre froide se
déplace-t-elle en Asie, un terrain laissé vierge par la défaite japonaise et l’affaiblissement des
puissances coloniales.
++ La guerre froide en Asie (1950-1954)
a) La victoire communiste en Chine
Depuis 1927, une guerre civile opposait le parti du Kuomintang (nationalistes) dirigé par
Tchang Kai Tcheck (pro capitaliste) aux communistes de Mao Tsé Toung. Dans le contexte de
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la guerre froide, les USA accordent une aide de 2 milliards $ à leur allié pour vaincre les
communistes. En vain. Corrompues, mal organisées et rejetées par la population, les troupes
de Tchang sont battues. L’immense Chine (9000000 de km2 et 600.000000 d’habitants)
devient communiste en octobre 1949 et renforcent le camp socialiste.
b) L’insertion de la guerre d’Indochine dans la guerre froide (1950-1954)
Depuis 1946, les Français étaient opposés aux rebelles du Vietminh de tendance
communiste qui luttaient pour l’indépendance du Vietnam. A l’époque, les USA dénonçaient
cette guerre de type colonial que menait la France en Indochine. Mais quand en juin 1950, la
Corée du nord attaque la Corée du sud, ils estiment que la France lutte contre l’expansion
communiste en Asie du Sud-est. Elle a donc besoin d’aide pour écraser les communistes du
Vietminh soutenus par Pékin et Moscou. Malgré une aide massive des USA qui prennent en
charge 80% du coût de la guerre, le Vietminh l’emporte sur les Français le 7 mai 1954 à Dien
Bien Phu.
c) La guerre de Corée (1950-1953)
De 1905 à 1945, la Corée était une colonie japonaise. Après la défaite du Japon en 1945,
les armées américaines et soviétiques occupent le pays de part et d’autre du 38°// choisie
comme ligne de démarcation à la conférence de Postdam (juillet à août 1945). Comme en
Allemagne, les deux Grands n’arrivent pas à s’entendre sur la mise en place d’un
gouvernement central coréen. Conséquence, on assiste à la naissance de deux Etats à savoir,
la Corée du Nord pro communiste, alliée de Moscou et la Corée du sud pro capitaliste, alliée
des USA. Les deux Etats rêvent de réunifier la péninsule coréenne sous la bannière de leurs
idéologies respectives.
Le 25 juin 1950, la Corée du nord attaque par surprise le sud. En quelques semaines, les
troupes du nord occupent tout le sud. En application de la « doctrine Truman », les USA
interviennent à la tête d’une coalition internationale sous drapeau onusien pour repousser
les agresseurs nord-coréens. En quelques semaines, les troupes américano-onusiennes
renversent la situation et portent la guerre en Corée du Nord. La guerre fait rage et voit
l’intervention de Pékin (300000 « volontaires ») et de Moscou aux côtés de leur allié, la
Corée du nord. Cette guerre entraine la mort de 2.500. 000 personnes (militaires et civils) en
trois ans. Elle se termine par l’armistice de Pan Mun Jon en juillet 1953. Il n’y a ni vainqueur,
ni vaincu. Pendant qu’ils se battent, les deux Grands organisent leurs camps respectifs dans
la perspective d’un affrontement de grande envergure.
2-La structuration des deux blocs
Elle se fait sur les plans idéologique, militaire et économique.
Sur le plan idéologique
La doctrine, c'est-à-dire la ligne de conduite idéologique est la « doctrine Truman » pour
les Occidentaux et la « doctrine Jdanov » pour l’URSS et ses alliés.
Sur le plan militaire
Pour le bloc occidental, il a été créé deux organisations militaires à savoir, l’Organisation
du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) en 1950 (elle couvre militairement l’Europe de l’Ouest
et l’Atlantique nord c’est-à-dire les USA et le Canada) et l’Organisation du Traité de l’Asie du
Sud-Est (OTASE) en 1954. En plus de ces deux grandes organisations militaires, les USA
signent plusieurs pactes bilatéraux avec la Corée du sud, le Japon, le Pakistan, la Turquie et
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les Philippines ; l’Australie et la Nouvelle-Zélande pour encercler militairement l’URSS.


Comme réplique, l’URSS crée le Pacte de Varsovie en mai 1955 avec les pays de l’Europe
orientale.
Sur le plan économique
Les 16 pays de l’Europe occidentale qui ont accepté le Plan Marshall en 1947 se
regroupés dans l’Organisation Européenne de Coopération Economique (OECE). Partisans de
l’économie de marché, ils ont développé des relations économiques étroites avec les USA. Ils
forment le bloc occidental qui cherche à dominer le monde. Comme réplique, l’URSS et ses
alliés ont créé le Conseil d’Assistance économique Mutuelle ou COMECON qui est le marché
commun des pays de l’Europe de l’Est.
La guerre froide a institué le système bipolaire au niveau des relations internationales.
Les tensions qu’elle a engendrées sont l’expression de la volonté hégémonique de deux
modes de vie et d’idéologie antagonistes qui ont failli détruire la planète. Le développement
de culture de guerre froide (le Jdanovisme ou le maccarthysme) enfin la course aux
armements. Après 45 ans d’affrontement, la Guerre froide prend fin avec la disparition de
l’Union soviétique.
III- Depuis 1991, quel système international ?
1- La fin de la guerre froide et les progrès de la démocratie
La guerre froide a duré 45 ans. Elle a pris fin en déc. 1991 avec la disparition de l’URSS.
En effet, sous l’effet de la crise économique, du poids des dépenses liées à la course aux
armements, l’URSS entre dans une période de difficultés, surtout que le régime n’arrive pas
à mettre en œuvre les réformes économiques et politiques nécessaires à la modernisation
de l’Economie soviétique. Si on ajoute à ces difficultés, l’affrontement entre
« Conservateurs » et « Rénovateurs », le réveil des nationalités et des nationalismes dans les
démocraties populaires (Pologne) l’URSS ne pouvait qu’imploser.
Sa disparition met fin à la bipolarisation. Comme conséquences, elle favorise l’avènement
du processus démocratique dans le monde.
- Les pays qui avaient pour modèle idéologique l’URSS sont en difficulté à cause de
l’échec du socialisme et de l’arrêt de l’aide soviétique. Pour en obtenir, ils doivent
s’adresser à l’Occident qui leur impose le multipartisme et l’Economie de marché.
- La fin de la guerre froide favorise l’avènement de l’ère des droits de l’Homme. Sous
l’impulsion des ONG, le respect des droits de l’Homme est posé comme
conditionnalité à toute aide économique.
- L’Occident impose partout des réformes économiques dans le cadre des Programmes
d’Ajustement Structurel (PAS) [désinflation, dérèglementation, désengagement
(privatisation)]. Il accélère la disparition des partis uniques obligés de mettre en œuvre
des réformes économiques aux coûts politiques élevés et favorise deux vagues de
démocratisation :
→ La première vague de démocratisation appelée « Vent d’est » touche l’Afrique entre
1990 et 1992 excepté quelques pays d’Afrique du Nord et d’Asie (Indonésie, Taiwan).
→ La 2e phase c’est ce qu’on a appelé le « printemps arabe » 2010-2011 a mis fin, avec 20
ans de retard aux dictatures d’Hosni Moubarak en Egypte, de Ben Ali en Tunisie, d’Abdallah
Saleh au Yémen et de Mohamar Kaddafi en Lybie.
2- La multipolarité du monde
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Depuis 1991, la thèse qui semble s’imposé est celle de l’Unipolarité, elle part du principe
qu’il n’existe qu’une seule super puissance qui seule dominerait le monde. Certains faits
tendent à donner du crédit à de telles affirmations :
 Les USA sont une puissance diplomatique (ONU)
 Les USA sont une puissance militaire de premier plan
 Les USA sont une puissance financière (Dollar)
Au vue de ces faits, l’on serait donc dans un système unipolaire. Mais le problème est que
l’état général du monde actuel se caractérise par la compétition, la recherche du profit, la
croissance quantitative, le court terme, le marché, la technoscience et la marchandisation du
monde. D’autres pôles politiques se sont développés : Russie- Chine- Union européenne. Les
acteurs les plus puissants d’un tel système sont les marchés financiers (Bourses), les firmes
géantes (multinationales), les grands groupes médiatiques planétaires, les grands complexes
de la technoscience, les Etats les plus riches et quelques Organisations internationales telles
que le FMI, l’OMC, la Banque mondiale, l’OTAN. L’on peut ajouter à cette liste, les
internationales religieuses, terroristes (Al Qu’Aïda), sportive (FIFA).
En réalité, il n’y a pas une source unique de pouvoir, mais plutôt un éclatement de pouvoir
et de la puissance. Donc les USA représentent une source de pouvoir parmi tant d’autres. Il
est plus juste de parler de multipolarité du monde.

CONCLUSION GENERALE
L’objectif de ce cours était de répondre à quelque questions essentielles posées par l’étude
des RI. Il s’agissait également de contribuer à une meilleure connaissance de cette discipline
et de sa place dans l’ensemble des savoirs.
BIBLIOGRAPHIE
 Amelie Blond et Charillon Frederic, Théorie et Concepts des Relations internationales,
Paris hachette, 2000
 Raymond Aron, Paix et Guerre entre les Nations, Paris, Calman Levy, 1984
 Colard Daniel, Les Relations internationales, Paris, Masson 1981
 Merle Marcel, Sociologie des RI, Paris, Dalloz, 1982
 Duroselle J.B et Pierre Renouvin, Introduction à l’histoire des Relations
internationales, Paris, Armand Colin (AC), 1966
 Duroselle J.B, Histoire diplomatique de 1919 à nos jours, Paris, Dalloz
 Jean Marc La Vieille, Relations internationales, Paris, Ellispse, 2003
 Charles ZORGBIGBE, les Relations internationales, Paris, PUF, 1983
 Fontaine André, Histoire de la Guerre Froide, Tome 1 (1917-1950), Tome 2 (1950 –
1971)
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