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Chapitre  

1  :  Un  Premier  Aperçu  du  système  financier  


 
Après avoir définit le système financier, nous présenterons les caractéristiques et les fonctions
de ce système.
I- CARACTERISTIQUES D’UN SYSTEME FINANCIER
A- DEFINITION DU SYSTEME FINANCIER
La notion de système financier désigne les institutions et les mécanismes qui permettent à
certains agents économiques de se procurer des moyens de financements, et à d’autres agents
de placer leur épargne.

Une définition exhaustive du système financier doit donc faire intervenir trois séries
d’éléments.
* Le comportement financier des agents économiques
Il existe à la fois des agents déficitaires, comme les entreprises ou les administrations, qui ont
besoin de capitaux, et des agents excédentaires, comme les ménages par exemple, qui ont
besoin de placer leur épargne.
Remarquons qu’un même agent peut avoir les deux types de comportement, c’est le cas d’une
entreprise qui a effectué un emprunt obligatoire sur le marché et doit placer temporairement
un excédent de trésorerie.
*Les circuits financiers qui mettent en relation les agents excédentaires et déficitaires
Il existe deux grands types de circuits : un circuit représenté par les marchés de capitaux, et un
circuit indirect sur lesquels interviennent les institutions bancaires.
Les institutions bancaires et les établissements de crédit recueillent des dépôts, et réalisent des
opérations de crédit. Sur les marchés de capitaux, les agents qui éprouvent des besoins de
financement émettent des titres financiers qui sont achetés par les investisseurs. Ces titres sont
négociables sur les marchés secondaires.

*La régulation du système


La régulation du système financier ne peut ignorer comment s’ajusteront les offres et les
besoins de capitaux. On peut songer à un ajustement autoritaire comme, par exemple,
l’encadrement du crédit. On peut laisser jouer les mécanismes du marché, ce qui revient à
confier un rôle prioritaire au taux d’intérêts.

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Pour caractériser un système financier, on peut utiliser un instrument d’analyse désormais
classique : la distinction entre la finance directe et la finance indirecte.

B- Finance directe
Dans le cas de la finance directe, les agents économiques ayant des excédents de capitaux
financent directement les agents ayant des besoins de financement.
Le système financier sert alors d’intermédiaire, de coutier mettant en rapport demandeurs et
pourvoyeurs de capitaux. Entrent dans ce cadre la souscription à une augmentation de capital
d’une entreprise cotée par un petit actionnaire, ou la souscription à un emprunt obligatoire
émis par une entreprise, et placé par une banque auprès de sa clientèle de particuliers.

C- Finance indirecte
Pour ce qui concerne la finance indirecte, les intermédiaires financiers achètent les titres émis
par les entreprises et, pour se financer, émettent eux-mêmes des titres placés auprès des
épargnants ou collectent des fonds sous forme de dépôts ou de livrets. Le monde financier sert
alors d’écran entre demandeurs et pourvoyeurs de capitaux.
Ainsi, lorsque vous déposez des fonds sur votre compte en banque, ceux-ci serviront à
octroyer des crédits à des entreprises. De même, lorsque vous souscrivez à un emprunt d’une
institution financière, les fonds collectés par cet organisme permettront de financer des
entreprises industrielles ou commerciales sous la forme de prêts. Enfin, lorsque vous
souscrivez à un contrat d’assurance-vie, sachez que la compagnie d’assurance placera les
fonds ainsi collectés sur le marché obligatoire, sur le marché immobilier, etc…

On parle alors d’intermédiation financière, ce qui est très différent du simple rôle
d’intermédiaire financier évoqué pour la finance directe.
L’activité d’intermédiaire n’apparaît nulle part au bilan de celui qui la pratique puisqu’il n’a
qu’un rôle de courtier. Seules des commissions apparaîtront à son compte de résultat.
La situation est radicalement différente pour celui qui se livre à l’intermédiation. Il a
au passif des ressources : les fonds collectés (quelle que soit leur forme : dépôts, obligations,
les capitaux propres servant d’ultime garantie à ces créances …), et dispose à l’actif d’emplois
(quelle que soit leur forme : dépôts, prêts …). Ses ressources lui coûtent un taux d’intérêt et
ses emplois rapportent un taux de rentabilité. Ces taux apparaissent tous deux au compte de
résultat, en charges et en produits respectivement. Sa rémunération est donc la différence, la
marge, entre les deux taux.

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Son bilan et son compte de résultat font donc écran entre les agents à excédents de
financement et ceux qui ont des besoins de financement :

Bilan et compte de résultat de l’intermédiaire financier

Bilan

Emplois Ressources

Agents à Agents à
besoin de Compte de résultat excédent
financeme de
ntttt Charges financeme
Produits nt
Résultat

II- Les fonctions d’un système financier


Un système financier réunit des marchés financiers et des intermédiaires autour d’un
objectif simple : allouer les liquidités à placer aux projets d’investissements qui apparaissent
les plus rentables et qui sont porteurs de la plus grande utilité collective.
Mais la finance fait plus qu’assurer l’équilibre entre l’offre et la demande comme le
font tous les marchés. Elle permet, en particulier, aux investisseurs de transformer un revenu
d’aujourd’hui en consommations de demain ou de créer pour l’emprunteur une ressource
aujourd’hui au prix de dépenses futures.
R. Merton et Z. Bodie distinguent ainsi six fonctions essentielles pour un système
financier :
-   fonction de règlement ;
-   fonction de financement ;
-   fonction d’épargne et d’endettement ;
-   fonction de gestion des risques ;
-   fonction d’information ;
-   fonction de réduction des conflits.

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•   Un système financier fournit des mécanismes de règlement et de compensation
pour faciliter les transactions : les chéquiers, les cartes de paiement ou de crédit, les
virements … sont autant de moyens mis à la disposition des individus pour faciliter le
règlement de leurs transactions de biens et de services.
•   Un système financier fournit un moyen de mettre en commun des fonds
permettant d’entreprendre des projets indivisibles de grandes tailles, ou un
mécanisme de subdivision du capital des entreprises permettant aux investisseurs
de diversifier leurs investissements. Un système financier permet à l’entrepreneur
d’avoir accès à l’épargne de millions d’individus, de diversifier et d’élargir ainsi ses
sources de financement. En contrepartie, l’entrepreneur est incité à présenter des
résultats performants.
•   Un système financier fournit un moyen de répartir les ressources disponibles
dans le temps, dans l’espace et entre les différents secteurs économiques. Les
jeunes ménages peuvent ainsi emprunter pour acheter un logement ; ceux qui sont
proches de la retraite peuvent épargner pour compenser une future baisse des revenus.
•   Un système financier fournit des outils de gestion du risque. Il n’est pas prudent
pour un individu d’investir tous ses fonds dans une même entreprise car si elle fait
faillite, il perd tout. Les intermédiaires permettent à l’individu de réduire ses risques
puisqu’il peut ainsi diversifier ses investissements.
•   Un système financier fournit une information sur les prix au plus bas coût
possible, ce qui aide la prise de décisions décentralisée. Les taux d’intérêt, le prix
des actifs sont des informations utilisées par les individus dans leur décision
d’épargner, d’investir, de consommer, de répartir des richesses entre différents actifs.
Mais la recherche et l’analyse d’information sur la solvabilité d’un emprunteur sont
souvent longues, coûteuses et inaccessibles pour le quidam. Si un intermédiaire
financier le fait pour le compte de milliers d’investisseurs, les coûts sont fortement
réduits.
•   Un système financier fournit les moyens d’atténuer les conflits entre les parties à
un contrat. Ces problèmes apparaissent parce qu’il n’est pas toujours facile pour les
parties à un contrat de s’observer et de contrôler mutuellement, d’autant que le niveau
d’information des uns et des autres ainsi que la nature du lien contractuel diffèrent
suivant les situations. L’investisseur confie des fonds à des gestionnaires en espérant
que ceux-ci les gèrent au mieux de ses intérêts et non des leurs.

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CHAPITRE  2  :  VALEUR  TEMPORELLE  DE  L’ARGENT  

Le concept de valeur de l’argent dans le temps consiste à dire que toute somme
d’argent (un franc, un dollar, un yen) que l’on détient aujourd’hui vaut plus qu’une
même somme qu’on attendrait e recevoir dans le futur. Par exemple si je détiens 1000
francs aujourd’hui, ces 1000 francs immédiats valent plus pour moi que 1000 francs
que je devrais toucher dans un an. il y a au moins trois raisons pour expliquer cela.
Premièrement, avec une somme d’argent immédiate, vous pouvez placer, toucher des
intérêts, et donc avoir plus d’argent dans le futur. Deuxièmement, le pouvoir d’achat
d’une somme peut changer au fil du temps, en fonction de l’évolution de l’inflation.
Troisièmement, la réception d’une somme d’argent attendue dans le futur n’est
généralement pas certaine.
I-   Généralités
1-   Notion d’intérêt
L’intérêt est le prix payé au prêteur par l’emprunteur pour rémunérer le service rendu
par la mise à disposition d’une somme d’argent S à un moment donné, pendant une
période de temps.

Le montant des intérêts, ou loyer de l’argent, est fonction :

-   du montant du capital S0 ;
-   de la durée du prêt ou du placement qui peut être exprimé en jours, semaines,
mois, trimestres, années (j ou n) ;
-   du taux d’intérêt et des modalités de calcul de l’intérêt, intérêts simples ou
intérêt composés, par exemple
Le taux de l’intérêt est la prix pour 100 F, placés ou empruntés, pendant une période
donnée.

Traditionnellement, on se réfère à une période annuelle qui, selon les usages, peut être
de 360 ou 365/366 jours.

Un taux d’intérêt peut être présenté sous la forme d’un pourcentage ou d’un
coefficient. On peut également utiliser une forme fractionnaire.

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Exemple : un taux r de 8,125 %, soit 8 1/8 correspondant à un pourcentage de r =
0,08125.

Un contrat de prêt ou d’emprunt définit les éléments suivants :

-   le capital initial qui peut être libellé en monnaie nationale ou en devise ;


-   la durée de l’opération qui peut être à court terme (moins d’un an), ou à long
terme (plus d’un an) ;
-   le taux d’intérêt qui peut être fixe ou variable ainsi que les modalités de calcul
des intérêts ;
-   la ou des dates de paiement des intérêts qui peuvent être étalées au cours de
l’opération , ou payés en une seule fois à la fin de l’opération (opération à
coupon zéro), ou au début de l’opération (escompte commercial) ;
-   les modalités de remboursement du capital qui peut être remboursé, par
exemple à la fin de l’opération (remboursement constant chaque année, ou
annuité constante comprenant à la fois le remboursement et les intérêts).

Les opérations de prêt et d’emprunt générant des intérêts, trois types de problèmes
peuvent se présenter :
-   connaissant le montant initial et le taux d’intérêt, quels sont les flux futurs
(capitalisation) ou actuels (actualisation) générés par l ‘opération ?
-   connaissant le montant initial et les flux futurs, quel est le taux actuariel de
l’opération ?
-   connaissant les flux futurs et les taux d’actualisation choisis, quelle est la valeur
actuelle de l’opération, c’est-à-dire, quelle somme doit-on débourser ou
recevoir si l’on veut réaliser l’opération ?

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2. Justifications de l’intérêt

Plusieurs raisons ont été avancées pour justifier l’existence et l’utilisation de l’intérêt :

-   l’intérêt rémunère un sacrifice entraîné par la renonciation à une consommation


immédiate de la part du prêteur ;
-   l’intérêt exprime une préférence pour le présent et pour la monnaie
immédiatement disponible .
C’est la préférence pour la liquidité. Un tiens vaut mieux que deux tu l’auras. De
plus, si l’on fait référence à l’existence d’un marché des capitaux fonctionnant de
façon satisfaisante, une somme d’argent disponible peut être placée sur ce
marché et donc rapporter un intérêt ;

-   L’intérêt incorpore une prime de risque, inhérente au futur, supportée par tout
prêteur en raison de l’incertitude qui caractérise l’avenir ;
-   En période d’inflation, l’intérêt peut compenser la dépréciation de la monnaie.
Il convient alors de compenser de calculer le taux d’intérêt réel par rapport au
taux d’intérêt nominal.
-   Enfin, la notion d’intérêt est utilisée dans le raisonnement financier pour
comparer des sommes d’argent ou des valeurs présentes, passées, ou futures.
On dit aussi qu’on jette un pont entre le présent, le passé et le futur.

II- LA CAPITALISATION
L’étude de la valeur de l’argent au fil du temps peut être abordée avec le
concept de capitalisation la démarche qui permet de passer de la valeur présente (VP),
ou de la valeur actuelle (VA) à la valeur future (VF) d’une somme d’argent. La valeur
future d’un investissement correspond à sa valeur présente, plus l’accumulation d’un
certain intérêt sur la période. Par exemple, vous placez 1000 francs (la valeur actuelle)
sur un compte qui rapporte un intérêt annuel de 10%. La somme que vous obtiendrez
au bout de cinq ans, si l’on suppose que vous n’avez rien retiré du compte avant cette
date, est appelée la valeur future de 1000 francs placés sur cinq ans à 10%.

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Définissons les termes plus précisément :
VA=valeur actuelle, ou valeur initiale, de votre compte. Ici, elle est de 1000
francs.
I=taux d’intérêt, généralement exprimé en pourcentage par an. Ici, le taux est de
10% (ou 0,10).
n= nombre d’années pendant lesquelles rapportera un intérêt.
VF=valeur future, ou valeur finale, à l’échéance de n années.
Calculons maintenant la valeur future de cette somme en procédant pas à pas.
Calculons d’abord ce que vous aurez à la fin de la première année. Vous détiendrez
vos 1000 francs initiaux, plus 100 francs d’intérêt (10% de 1000, ou 0,10*1000). La
valeur future de votre placement à la fin de l’année 1 est donc 1100 francs :
VF=1000*1,10=1100 francs
Si vous laissez cette somme de 1100 euros sur votre compte, combien aurez-
vous à la fin de l’année 2 ? Pendant l’année 2, vous gagnerez des intérêts sur la totalité
de la somme 1100 euros. L’intérêt est donc de 0,10 x 1100 soit 110 euros. Vous aurez
donc 1210 euros à la fin de la de l’année 2.
Pour bien comprendre la nature des intérêts composés, nous allons éclater cette
valeur future de 1210 francs en trois parties. Premièrement, nous avons la valeur
initiale du capital (ou principal) de 1000 francs. Deuxièmement, nous avons les
intérêts sur ce capital : 100 francs la première année, et 100 francs à nouveau la
deuxième année.ces intérêts sur le capital initial sont appelés intérêts simples.
Troisièmement il y a les 10 francs gagnés la deuxième année à partir des 100 francs
d’intérêts de la première année. Un intérêt gagné en plaçant un intérêt versé
précédemment est appelé intérêt composé. Les intérêts totaux (210 francs) sont la
somme de l’intérêt simple (200) et de l’intérêt composé (10). On dit que les intérêts
ont été capitalisés, c'est-à-dire les intérêts intermédiaires ont été replacés au même
taux, et ont eux-mêmes rapporté des intérêts, qui ont été replacés et ont rapporté des
intérêts, etc. on parle de capitalisation, car les intérêts intermédiaires deviennent un
capital qui est placé et qui rapporte des intérêts.

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•   Les intérêts simples
Les intérêts sont dits simples lorsqu’ils sont calculés à la fin de chaque période
sur le capital initial prêté ou emprunté. Ils sont donc constants de période en période si
le taux reste identique.
Le montant de l’intérêt (I) est proportionnel :
-   au capital placé (C)
-   au taux d’intérêt t
-   à la durée du placement (n) qui couvre la période allant de la date du
contrat à la date du remboursement du contrat.
*lorsque n est en année on a :

*lorsque n est en mois I est donné par la formule:

*lorsque n est en jour on a:

(année commerciale)

(année civile)

NB : le taux t est un taux annuel


L’intérêt produit par un placement une fonction linéaire croissante du capital placé, ainsi que
du taux et aussi de la durée de placement
intérêt I

Durée

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Valeur acquise par un capital placé à intérêt simple
On appelle valeur acquise par un capital placé, le résultat de l’addition à ce capital
de l’intérêt qu’il a produit. Soit Cn la valeur acquise par un capital C placé au bout de n
périodes à un taux t on :

La valeur acquise est une fonction affine croissante du capital placé, du taux et de la durée
•   Les intérêts composés
Soit un capital (C) placé à intérêt composé pendant n période au taux d’intérêt, le
tableau qui suit présente la méthode de calcul des intérêts et de la valeur acquise à la fin
de chaque période :
Période Capital au début de Intérêt de la Capital en fin de période (Ci)
période période
1 C0 = C I1 = Ci C1 = C + Ci
2 C1 = C(1+i) I1 = C(1+i).i C2 = C(1+i) + C(1+i).i = C(1+i)²
3 C2= C(1+i)² I2 = C(1+i)².i C3 = C(1+i)² + C(1+i².i = C(1+i)3

n-1 Cn-2 = C(1+i)n-2 In-1 = C(1+i)n-2xi Cn-1 = C(1+i)n-2 + C(1+i)n-2xi = C(1+i)n-1


n Cn-1 = C(1+i)n-1 In = C(1+i)n-1xi Cn = C(1+i)n-2 + C(1+i)n-2xi = C(1+i)n

Le tableau montre que les valeurs acquises successives constatées à la fin de chaque
période ainsi que les intérêts produits sont en progression géométrique de raison (1+i).
Ainsi, la valeur acquise par le capital initial à la fin de la durée de placement, dans les
conditions données est :

Cn = C(1+i)n

Application
Un capital de 45 800 est placé pendant 5 ans 8 mois à intérêts composés au taux de
7.5% l’an. Calculer la valeur acquise par le capital au terme de la durée du placement.

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III- L’actualisation

Actualiser s’est rechercher la valeur d’aujourd’hui d’une somme future.


L’actualisation est la technique qui permet aujourd’hui des flux qui ne se produisent
pas à la même date dans le temps.
Techniquement, qu’est-ce que l’actualisation ?
Actualiser c’est déprécier le futur, c’est être plus exigeant vis-à-vis des flux
futurs que vis-à-vis des flux actuels parce que les flux futurs ne peuvent pas être
consommés ou investis immédiatement, contrairement à un flux actuel. On appliquera
au flux de demain un coefficient multiplicateur inférieur à 1. Ce coefficient est appelé
coefficient d’actualisation. Il permet de ramener une valeur future à une valeur actuelle
compte tenu de la dépréciation propre au temps.
Des valeurs actualisées sont directement comparables. Quand elles sont égales,
il y a une totale indifférence entre elles, au taux d’actualisation choisi.
L’actualisation permet donc la comparaison des sommes reçues ou versées à
des dates différentes.
Il faudrait comprendre que tout investisseur actualise parce qu’il a une exigence
de taux de rentabilité. Si un titre vous verse dans un an 110 et que vous souhaitez
obtenir sur votre investissement un taux de rentabilité de 10%, le prix maximum
auquel vous êtes prêt à acheter ce titre aujourd’hui est de 100. A ce prix, obtiendrez
donc sur votre investissement de 100 un taux de rentabilité de 10% puisque vous
toucherez 110 dans un an. Si vous aviez souhaité avoir un taux de rentabilité de 11%
sur ce même investissement, il aurait fallu l’acheter 99,1. Le gain aurait alors été de
10,9 soit 11% de 99,1.
Le mécanisme de l’actualisation traduit l’exigence de rentabilité de tout
investisseur qui ne renonce à une consommation immédiate que s’il obtient sur son
investissement un certain taux de rentabilité.
L’actualisation qui convertit une valeur future en une valeur d’aujourd’hui, est
l’inverse de la capitalisation.
La formule générale pour calculer la valeur actuelle d’un franc touché dans n
périodes avec un taux d’actualisation par période i est la suivante :

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VA= VF/ (1+i) n

IV- Diagramme des flux financiers


Une opération financière (placement, emprunt, …) est caractérisée par les mouvements
de capitaux (entrées ou sorties d’argent)
La représentation graphique de ces mouvements est appelée diagramme des flux
financiers. Celui-ci est obtenu de la manière suivante :
Après avoir choisi une origine (en général la date de début de l’opération) et une unité
de temps qui sera toujours l’année ou une fraction d’année, on représente le temps par
un axe horizontal. On représente ensuite les flux de capitaux aux dates de
mouvements, situant les capitaux perçus reçus et les capitaux versés de part et d’autre
par rapport à l’axe des temps ; par exemple

V- LES TAUX
A-   Taux proportionnel-taux équivalent
Les taux d’intérêt sont généralement exprimés en taux annuels. Mais, on peut
considérer une période plus courte que l’année, par exemple, le semestre, le trimestre
le mois ou le jour. De même, les intérêts peuvent être capitalisés chaque semestre,
chaque trimestre, chaque mois ou chaque jour. Ainsi, lorsque le taux d’intérêt est
annuel et l’on considère une période inférieure à l’année, le taux d’intérêt prévalant
pour cette période devra être calculé. Pour ce faire, on emploie le taux proportionnel
ou le taux équivalent.

•   Taux proportionnels
Deux taux correspondants à des périodes différentes sont dits proportionnels,
lorsque leur rapport est égal au rapport de leurs périodes de capitalisation respectives.
Soit, i le taux annuel, p le nombre de périodes dans l’année, ip le taux proportionnel
par période. On a alors :

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•   Taux équivalents
Deux taux correspondants à des périodes de capitalisation différentes, sont dits
équivalents lorsqu’ils produisent la même valeur acquise quand ils sont appliqués au
même capital. Soit, i le taux annuel équivalent, p le nombre de périodes de l’année ie le
taux équivalent par période. On a alors:

•   Taux effectif global (TEG)


Lors de la comparaison de deux placements ou de deux crédits, il ne faut jamais
utiliser les taux proportionnels car ces derniers servent uniquement au calcul des
intérêts à verser. Par contre, la comparaison entre deux placements ou deux
financements doit se faire à l’aide des taux équivalents. Le placement qui sera retenu
sera celui qui offrira le taux équivalent le plus élevé. Le résultat s’inverse dans le cas
des financements. Dans la pratique, on calcul le taux effectif global (TEG) du
financement ou du placement considéré en égalisant toutes les dépenses et toutes les
recettes relatives à ce dernier. Le taux effectif global correspond au taux de rendement
actuariel, généralement annuel, pour lequel la valeur actuelle des dépenses est égale à
celle des recettes.
VI- Les titres de créances négociables (TCN)
Les titres de créances négociables sont des instruments financiers du marché
monétaire, lequel correspond à celui des capitaux à court terme et à moyen terme. Il
s’agit d’un marché de gré à gré qui se compose de deux compartiments : le marché
inter-bancaire et le marché des titres de créances négociables. Au sein du dernier
compartiment, on distingue les bons de trésor, les certificats de dépôts négociables, les
billets de trésorerie et les bons des institutions financières pour citer les principaux
instruments. Le marché interbancaire, parcontre est réservé aux établissements de
crédit.

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Les intérêts simples sont utilisés dans le cadre des certificats de dépôt négociables
(CDN) ou dans celui des billets de trésorerie à court terme.

VII La prise en compte de l’inflation


Irvin Fisher a été le premier à mettre en évidence formellement l’existence de lien
entre taux d’intérêt réel, le taux nominal utilisé pour calculer les intérêts dans les
contrats financiers et le niveau de l’inflation Partant du fait que le taux réel se
détermine au niveau des consommations alors que le taux nominal s’applique au
valeurs monétaires et sachant que la liaison entre les consommations et les valeurs
monétaires s’effectue au travers les prix, Fisher démontre que le taux d’intérêt nominal
est égal au produit du taux d’intérêt réel par l’inflation, à savoir :
1+ taux nominal = (1+taux réel)(1+inflation)

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CHAPITRE  3  :  EFFETS  DE  COMMERCE  ET  OPERATIONS  DE  TRESORERIE      
Dans ce chapitre nous allons traiter de l’effet de commerce et des opérations de trésorerie.

Section 1 : EFFETS DE COMMERCE


Dans un premier temps nous allons étudier la notion d’effet de commerce et dans un second
temps nous analyserons les équivalence et échéances d’effets ou de capitaux

A- Notion d’effet de commerce


Lorsqu’un débiteur ne peut pas s’acquitter immédiatement d’une dette envers son
créancier, il souscrit un billet à ordre (c-a-d promet par écrit de payer au créancier) au
profit de ce créancier ou autorise le créancier de tirer sur lui (débiteur) une lettre de
change ou rédigée par le créancier qu’il accepte reconnaissant ainsi l’existence d’une
créance .
Le billet à ordre et la lettre de change sont des effets de commerce.
Ils constituent la promesse faite par le débiteur de payer à son créancier ou à son ordre
(profit) à une date déterminée la dette qu’il a contractée. Le créancier peut avoir besoin
d’argent avant l’échéance stipulée, il adresse alors à une personne appelée escompteur le
plus souvent un banquier décidé à lui acheter cet effet.
L’escompteur remplace le créancier et c’est à lui que le débiteur doit payer la dette à la
date convenue.
L’escompteur en contrepartie paie au créancier par avance la somme qui lui est due.
L’avance est inférieure à la somme inscrite sur l’effet.
La différence constitue l’intérêt de l’escompteur qui a payé le créancier par avance.

B- Equivalence - Echéance d’effets ou de capitaux


1- Equivalence et renouvellement d’effet
a- Equivalence d’effet
Deux capitaux ou effets de commerce sont dit équivalents à une époque donnée,
pour un taux d’intérêt donné, s’ils ont la même valeur à cette date.
On appelle date d’équivalence, l’époque ou les deux effets sont équivalent.

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b- Renouvellement d’effet
L’égalité des valeurs actuelles est utilisée pour échelonner des paiements ou pour
remplacer plusieurs traites par une.
Il est à mentionner que dans le cas de problème de renouvellement d’effet le choix
de la date à équivalence agit faiblement sur le résultat.
Exemple
Trouver la valeur nominale de l’Effet de commerce à l’échéance au 31/05 qui en
remplacera un autre initialement payable au 30/04 de nominal 300 000. Le taux
d’escompte 6% et l’Effet était crée le 16/03

Solution
N.B : De façon générale on prend la date de création du 1er effet comme date
d’équivalence.
1er cas : le 16/03 comme date d’équipement
on a 45 jrs pour l’ancien effet (31 + 14)
76 jrs pour le nouveau (45 + 31)
D – 45 = C2 D – 76
on pose C1 D D

6000 – 45 = 6000 – 76
on pose C1 6000 6000

5995 = 5924
300 000 x 6000 C2 x 6000

C2 = 301 570

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2 ème cas
On calcule l’intérêt que l’effet doit générer et on l’ajoute à l’effet de l’échéance
précédemment choisi.
300 000 X 6 X31 = I = 1550
Ici : 36 000

Soit C2 = 3 00 000 + 1550 = 301 550

Le prix d’un appareil est de 13 520,40 FF. On l’achète le 17 juin. Le paiement se


fera de la façon suivante :
4 616, 40 au comptant et le solde en trois traites d’égale valeur nominale échéant
respective ment le 29 juin, le 11 juillet et le 16 août
Calculer la valeur nominale d’une traite (taux : 12%)
On écrit l’égalité des modes de paiement au 17 juin

C- Echéance commune – Echéance moyenne

Echéance commune
La détermination de l’échéance commune consiste à remplacer plusieurs paiements
devant être effectués à des dates différentes par un paiement unique qui leur est
équivalent en calculant soit la valeur nominale de l’effet unique ou la valeur réelle
de l’effet unique.

Echéance moyenne
Dans le problème de l’échéance moyenne, on recherche la date à laquelle un
versement unique d’un montant égale à la somme des valeurs nominales des effets
est équivalent pour remplacer ce dernier.

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D- Les conditions bancaires
Le choix d'un mode ce crédit repose sur plusieurs variables, dont la plus importante
est sans doute le cout. Or le coût d'un crédit a court terme n’est pas seulement détermine par
le taux du crédit puisque la rémunération des banques regroupe trois facteurs qui sont le
taux, les commissions et les jours valeur.
o   Les taux
Les taux consentis aux entreprises sont appelés «taux apparents».

Taux apparent = taux de base bancaire + majorations spécifiques +


majorations catégorielles

Le Taux de Base Bancaire (TBB), seuil de rentabilité des capitaux des banques, est
révise périodiquement et sort de base pour le calcul des taux de crédit a court terme.
l.es majorations spécifiques dépendent de la taille du crédit demande, de sa durée, du risque
estime par la banque.
Enfin, les majorations catégorielles dépendent de la taille de l'entreprise. Plus le chiffre
d'affaires est élevé, plus le risque est juge faible ct meilleures sont les conditions consenties
par la banque.
o   Les commissions
La deuxième source de rémunération des banques provient des commissions, nombreuses et
de diverses natures. Citons :
õ   la Commission sur le Plus Fort Découvert (CPFD), calculée sur le plus fort découvert
enregistre chaque mois, et qui s'élevé en moyenne a 1/20% par mois. En cas de fortes
utilisations de découverts sur une période courte, cette commission peut être très
élevée. C'est pour cette raison qu'elle est contractuelle- ment limitée:
õ   la commission d'Endos s'applique aux opérations d'escompte d'effets commerciaux et
se monte a environ 0,60%;
õ   la Commission de mouvements est perçue sur tous les mouvements débiteurs des
comptes courants de l'entreprise; son cout, variable selon les entreprises, est
généralement de 1/40 %.
Ces commissions viennent se rajouter aux taux d'intérêt, Elles peuvent et doivent être
négociées par l’entreprise
Le dernier type de rémunération de la banque consiste a «jouer sur les jours», ce qui
signifie que les opérations financières sent enregistrées avec un décalage par rapport au jour
ou elles sont réellement effectuées.

18
Exemples de dates de valeur
JC = jours calendaires, JO = jours ouvrables.

Paiements Dates de valeur Encaissements Effets


Retrait d'espèces J - 1 JC Versement J + 1 JC
Chèques émis J - 2 JC Chèques J + 2 JO
Virement émis J - 1 JC Virements J + 1 JC
Effets J -1 JC Effets J + 4 JO

Ce système de dates de valeurs, qui rapporte des sommes considérables aux


banques, est amené à évoluer. II a des conséquences importantes sur la trésorerie des
entreprises.

Section 2 : OPERATION DE TRESORERIE

A ce niveau nous allons étudier l’escompte et le découvert bancaire

A- l’Escompte

L’escompte est un contrat entre la banque et son client, duquel il résulte :


-   d’une part, que le client (ici dénommé « le remettant ») accepte de transférer à la
banque des créances ;
d’autre part, que la banque accepte d’avance r au client, généralement par le crédit de son
compte, une somme égale au montant des créances cédées, moyennant le paiement d’une
commission et d’un intérêt précompté calculé jusqu’à l’échéance de chaque créance
cédée.
-   Le montant payable à l’échéance constitue la valeur nominale de l’effet
-   L’intérêt prélevé par le banquier escompteur prend le nom d’escompte
-   La valeur actuelle est la valeur nominale d’escompte
-   Le jour où on paie la valeur nominale s’appelle date d’échéance ou simplement
l’échéance .
L’escompte peut être déterminé commercialement ou rationnement

19
* L’escompte commercial
Par convention, l’escompte commercial est le montant de l’intérêt calculé sur la valeur
nominale de l’effet de commerce pour la durée n qui sépare la date de la négociation de la
date d’échéance.
Si l’on désigne par C la valeur nominale de l’effet de commerce, par Ec l’escompte
commercial, par Va, la valeur actuelle commerciale et i le taux d’escompte on obtient :
Ec = C x ix n/360
La valeur actuelle est alors:
Va = C – Ec
* L’escompte Rationnel
L’escompte est dit rationnel lorsque le taux d’intérêt est appliqué au montant réellement remis
par la banque et la valeur actuelle correspondante est appelée valeur rationnelle

Vr x i x n
Er = 360

Vr = C- Ec
Cxixn
Er = 360 + i x n

* Pratique de l’escompte
Le taux d’escompte est calculé par la banque, à partir soit :
-   du taux de base bancaire (TBB) ;
-   d’un taux de référence spécifique à chaque établissement ;
-   d’un taux de marché ;
-   de tout autre taux spécifié, au client, dans les conditions de fonctionnement du
compte ;
auquel s’ajoute une majoration définie en fonction du client concerné et des risques pris
par la banque escompteur.
En ce qui concerne le calcul du nombre de jours entre la date de remise et la date
d’échéance des effets, celui-ci est effectué sur une base calendaire (365 ou 366 jours/an),
et est généralement majoré d’un ou (de deux) jour(s) de banque.
En sus des intérêts, un certain nombre de commission peuvent être facturées, à savoir :
-   une commission d’endos, généralement incluse dans le taux d’escompte ;

20
-   une commission forfaitaire de manipulation, variable d’un établissement à l’autre
-   une commission forfaitaire de bordereau, variable d’un établissement à un autre ;
-   un commission forfaitaire de non domiciliation pour effets non domiciliés variable
d’un établissement à un autre ;
-   une commission forfaitaire pour effets non acceptés de non acceptés par le débiteur et
que la banque doit envoyer à l’acceptation, variable d’un établissent à l’autre.

La commission d’acceptation représente les frais de la présentation de l’effet de commerce


non encore accepté.

L’avis de sort représente un document administratif interne entre deux banques certifiant le
paiement prochain d’un effet de commerce ou d’un chèque ou d’un virement bancaire.

L’escompte est une forme de crédit professionnel à court terme.

Les banques pratiquent l’escompte commercial, c’est à dire que l’escompte est toujours
précompté.

Exemple
On remet à l’escompte, le 2 mars, un effet de 1 5 000 francs à l’échéance du 29 avril.

Conditions de banques : taux de l’escompte 12% ; commissions d’endos 0,6% ;


commission proportionnelle 1% ; commission fixe 15 F ; 1 jour de banque

Calculer du montant mise à disposition

2 mars 1er avril 29 avril

j  =  (31  –  2)  +  29  +  1  =  59  jours.  


Nombre de jour 58 jours
Jour de banque 1
Nombre de jour de valeur 1

Calcul des agios

21
Intérêts 15 000 X 12 X 59/36 000 295
D’endos 15 000 X 0,6 X59/36 000 14,75
Com. Prop. 15 000 X 1% 150
Com. Fixe 15

Agios 474,75

2. Montant mis à disposition

15 000 – 474,75 = 14 525, 25.

4- Les conditions bancaires


Le choix d'un mode ce crédit repose sur plusieurs variables, dont la plus importante
est sans doute le cout. Or le coût d'un crédit a court terme n’est pas seulement détermine par
le taux du crédit puisque la rémunération des banques regroupe trois facteurs qui sont le
taux, les commissions et les jours valeur.
o   Les taux
Les taux consentis aux entreprises sont appelés «taux apparents».

Taux apparent = taux de base bancaire + majorations spécifiques +


majorations catégorielles

Le Taux de Base Bancaire (TBB), seuil de rentabilité des capitaux des banques, est
révise périodiquement et sort de base pour le calcul des taux de crédit a court terme.
l.es majorations spécifiques dépendent de la taille du crédit demande, de sa durée, du risque
estime par la banque.
Enfin, les majorations catégorielles dépendent de la taille de l'entreprise. Plus le chiffre
d'affaires est élevé, plus le risque est juge faible ct meilleures sont les conditions consenties
par la banque.
o   Les commissions
La deuxième source de rémunération des banques provient des commissions, nombreuses et
de diverses natures. Citons :
õ   la Commission sur le Plus Fort Découvert (CPFD), calculée sur le plus fort découvert

22
enregistre chaque mois, et qui s'élevé en moyenne a 1/20% par mois. En cas de fortes
utilisations de découverts sur une période courte, cette commission peut être très
élevée. C'est pour cette raison qu'elle est contractuelle- ment limitée:
õ   la commission d'Endos s'applique aux opérations d'escompte d'effets commerciaux et
se monte a environ 0,60%;
õ   la Commission de mouvements est perçue sur tous les mouvements débiteurs des
comptes courants de l'entreprise; son cout, variable selon les entreprises, est
généralement de 1/40 %.
Ces commissions viennent se rajouter aux taux d'intérêt, Elles peuvent et doivent être
négociées par l’entreprise
Le dernier type de rémunération de la banque consiste a «jouer sur les jours», ce qui
signifie que les opérations financières sent enregistrées avec un décalage par rapport au jour
ou elles sont réellement effectuées.
Exemples de dates de valeur
JC = jours calendaires, JO = jours ouvrables.

Paiements Dates de valeur Encaissements Effets


Retrait d'espèces J - 1 JC Versement J + 1 JC
Chèques émis J - 2 JC Chèques J + 2 JO
Virement émis J - 1 JC Virements J + 1 JC
Effets J -1 JC Effets J + 4 JO

Ce système de dates de valeurs, qui rapporte des sommes considérables aux


banques, est amené à évoluer. II a des conséquences importantes sur la trésorerie des
entreprises.

B LE DÉCOUVERT BANCAIRE
Le découvert bancaire est une forme de crédit, c'est-à-dire que la banque accepte
d'honorer des dépenses au-delà des sommes qui figurent sur le compte bancaire. Le
découvert bancaire est une possibilité offerte par votre banque, non un droit. Que ce
soit à titre exceptionnel ou permanent, il est préférable d'aller voir votre banquier pour lui
demander cette facilité. S'il s'agit d'un découvert permanent, il est souhaitable que
l'autorisation de découvert vous soit donnée par écrit

23
A-   quelques conditions de banque

Au nombre des conditions de banque nous pouvons avoir :

•   la commission du plus fort découvert (CDPFD) s’applique au plus fort (solde débiteur)
du mois.
•   la commission de mouvement, ou commission de compte, s’applique à tous les
mouvements débiteurs.
•   d’autres commissions peuvent être perçues par type d’opérations : elle peuvent être
proportionnelles au montant de l’opération ou représenter des
frais fixe ;

•   les jours de banque augmentent la durée utilisée par la banque pour calculer les
intérêts. La durée utilisée par la banque pour calculer les intérêts correspond à la durée
de la mise à disposition du crédit à laquelle peuvent être ajoutés un ou plusieurs jours
de banque ;
•   les dates de valeurs qui sont distinctes des dates d’opérations : les opérations débitrices,
qui sont génératrices d’agios, sont débités avant la date d’opération (Valeur J-1); en
revanche, les opérations créditrices sont créditées après la date d’opération ;
•   l’année est prise en compte pour 360 jours au lieu de 365/6 jours ;
•   le paiement des agios peut être précompté, ce qui augmente le montant du taux
d’intérêt ;

B-   Calcul de l’agios
Les banques ont l’habitude de débiter, tous les trimestres, les comptes de leurs clients du
montant des agios calculés sur la base des montants débiteurs du trimestre.

Pour calculer les agios, on utilise la méthode des nombres.

On appelle « nombre » N le produit d’un solde débiteur ou créditeur par le nombre de jours
pendant lequel ce solde est resté inchangé.

24
CHAPITRE   4     L’AMORTISSEMENT   DES   EMPRUNT   A   MOYEN   OU  
LONG  TERME  :  LES  EMPRUNTS  INDIVIS  

1-   Préalables
Quelle que soit la nature de crédit- à taux fixe, variable ou indexé, à remboursements
périodiques constants ou non- le même principe de ase s’applique à savoir :
« la somme des valeurs actuelles des remboursements doit être égale au montant du crédit
accordé. »
Ce principe permet dans tous les cas de figure de calculer le montant du (des)
remboursement(s) périodique(s).

2- Les crédits à taux fixe et à remboursements périodiques constants


De nombreux prêts aux particuliers (prêts personnels, prêts immobiliers…) sont remboursés à
échéances constantes (annuité constante). La périodicité de remboursement est alors le mois
ou le trimestre, plus rarement l’année qui, par contre peut être utilisée pour les prêts aux
entreprises.
Le taux d’emprunt annoncé est toujours un taux annuel, qu’il convient de convertir en taux
périodique (mensuel, trimestriel).

Formule
Notons a le montant (constant) d’un terme ;
N le nombre de termes ;
I le taux d’intérêt par période
V0 valeur actuelle
Vn valeur acquise à la date n de l’ensemble des annuités
•   Anuités de fin de période
(1+i)n – 1
Vn = a i
1- (1+i)-n
Vo = a i

Annuités de début de période


(1+i)n – 1

25
Vn = a (1+i) i

1- (1+i)-n
Vo = a (1+i) i

3- Les crédits à taux fixe et à remboursements périodique constants en capital


L’amortissement inclus dans chaque échéance est constante et égal à
S0
M= n
Dans le cas d’un emprunt remboursable par amortissements constants, les échéances forment
une suite arithmétique décroissante de raison r –S0i/n et le premier terme a1 = S0 (i +1/n) on
a V k e(1,…n) ak = a1 – (k –1)S0i/n
L’intérêt de ce type de barème réside dans le fait que les remboursements en capital sont fixes
et que la valeur des capitaux permanents au bilan diminue du même montant chaque année.

4- Les crédits à taux fixe avec différé


Le remboursement d’un prêt peut être décalé de plus d’une période par rapport à la date de
l’emprunt.
Par exemple, un prêt étudiant peut être remboursé de la façon suivante :
L’amortissement du capital ne commence qu’à la fin des études, tandis que pendant la durée
de l’étude,
-   soit on ne verse rien, on parle alors de différé total ;
-   soit on ne verse que les intérêts, on parle alors de différé partiel, ou différé
d’amortissement.
Dans le cas d’un différé total, on utilise la propriété fondamentale en tenant compte du
décalage.
Dans le cas d’un différé partiel, pendant le différé, on verse les intérêts, et le capital à
rembourser reste le même. A la fin du différé, on est en général ramené au cas du
remboursement par échéances constantes.

26
5- Les crédits à taux fixe
Dans ce cas, on rembourse chaque année une fraction identique du capital qui vaut K/n
Les échéances sont constantes si :
Vk e(1,…n) ak = a
La propriété fondamentale s’écrit alors:
1 – (1+i)-n
S0 = a i S0 i
Ce qui permet de calculer a = 1- (1+i)-n
Dans le cas d’un emprunt remboursable par échéance

Section 1 : Théorie Générale des emprunts indivis


A- Concepts généraux
Un emprunt indivis est un emprunt non divisé en coupures. Il ne comporte qu’un seul prêteur,
en général un établissement financier.
Le prêteur met à la disposition de l’emprunteur, pour une durée fixée, le capital convenu.
L’emprunteur lui verse des intérêts périodiquement et lui rembourse son capital, soit en une
seule fois, soit selon un rythme à prévoir.
Dans ce dernier cas, les remboursements du capital se font aux mêmes échéances que le
paiement des intérêts.
La période constante séparant deux échéances consécutives est en général l’année ou une
fraction d’année.
Nous supposons que la première échéance a lieu une période après la date d’emprunt.
On dit alors que l’emprunt est sans différé.

B- Notations utilisées
S0 = capital emprunté ( à la date 0 qui est, par convention, l’origine des temps),
i = taux d’intérêt de l’emprunt pour une période,
n = nombre d’échéances payables à terme échu (aux dates 1,2, …., n),
ak = montant de la k-ième échéance,
Sk = capital restant dû immédiatement après le paiement de la k-ième échéance,
Ik = montant des intérêts contenus dans la k-ième échéance,
Mk = part d’amortissement du capital contenue dans la k-ième échéance.

27
C- Relation Générale
Pour k Є {1, 2, …, n}on a :
ak = Ik + Mk (l’échéance se décompose en une part d’intérêts Ik et une part d’amortissement
Mk) ;
Ik = ixSk-1 (l’intérêt, étant payé en fin de période, se calcule à partir du capital restant dû en
début de période) ;
Mk = Sk-1 – Sk ( le remboursement de capital compris dans une échéance est égal à la
différence entre le capital restant dû avant et après l’échéance) ;
k
Sk = S0 - Σ Mp (le capital restant dû est égal à l’emprunt initial diminué des
p-1
remboursements déjà effectués) ;
Sn = 0 (à la fin de l’emprunt, la dette est éteinte) ;
n
S0 = Σ Mk (l’emprunt initial est égal à la somme des amortissements)
k=1

Lors du remboursement, deux principes sont respectés:


* Le capital emprunté est égal à la valeur actuelle (à la date 0), calculée au taux i, des
échéances :
n ak = Σ ak (1+ i)-k
S0 = Σ (1+ i)k
k=1
Autrement dit, au taux i de l’emprunt, il y a équivalence à intérêts composés entre le capital
emprunté et les échéances versées.

* La dette encore vivante après le paiement de la k ième échéance est égal à la valeur à
l’origine des n-k échéance restante.

28
C Tableau d’amortissement
On peut construire un tableau d’amortissement comme ci-dessous

K Sk-1 Ik Mk ak
(date) (somme due en (intérêt de la amortissement de (montant de la k-
début de période ) k-ième période) la k-ième échéance ième échéance)
1 S0 I1 M1 a1
. . . . .
. . . . .
. . . . .
n Sn-1 In Mn an

D- Coût global du crédit


On appelle coût global du crédit la somme des versements effectués diminuée du capital
emprunté, c'est-à-dire le montant des intérêts augmenté éventuellement des frais.

Section 2 : Les Remboursements


Modes de remboursements
Les trois modes de remboursements les plus courants sont :
A- Remboursements par annuités constantes
B- Remboursement par amortissement constant
C- Remboursement in fine

A Remboursement par annuités constantes


Au sens strict, une annuité est un versement périodique. Mais la période ne correspond pas
obligatoirement à l’année ; on devrait donc plutôt parler de mensualité, trimestrialité ou
semestrialité. Mais on peut conserver l’usage des actuaires qui utilisent le terme d’annuité
dans un sens large.
Les annuités peuvent être constantes, lorsque les annuités sont égales.
L’intervalle de temps séparant deux flux est la période. L’intervalle de temps, ou période, est
toujours identique. La période peut être l’année, le semestre, le trimestre, le mois…. Le terme
de l’annuité, comme on l’a vu, devient impropre et on peut lui substituer les termes de
semestrialité, mensualité….

29
Les annuités peuvent être versées en début de période (c’est le cas en général pour les
annuités de placement), ou en fin de période (c’est le cas des annuités de remboursement)
Les annuités peuvent être temporaires, lorsque le nombre de flux, fixé dans le contrat est
connu, ou perpétuelles, lorsque le nombre de versement est illimité.
Les annuités peuvent être certaines, lorsque leur nombre est connu à l’avance, ou aléatoires,
c’est le cas par exemple d’une rente viagère.

D’après le principe, le capital est égal à la valeur à l’origine des échéances

Les échéances sont constantes si V k є 1,….n ak = a


La propriété fondamentale s’écrit alors :
1- (1+i)-n
S0 = a
I S0i
Ce qui permet de calculer a =
1-(1+i)-n
Dans le cas d’un emprunt remboursable par échéances constantes, les amortissements sont en
progression géométrique de raison 1+i, ce qui entraîne :

V kє 1,….n Mk = M1 (1+i)k-1

i
M1 = S0
(1+i)n -1

Le capital restant dû après le paiement de la k-ième échéance est :

1- (1+i)-n+k (1+i)n - (1+i)k (1+i)k - 1


Sk = a i = S0 = S0 – M1
(1+i)n -1 i

30
B- Remboursement par amortissement constant
- Amortissement comptable
Amoindrissement de la valeur d’une immobilisation qui se déprécie de façon certaine et
irréversible avec le temps, l’usage ou en raison du changement de technique de l’évolution du
marché ou tout autre cause.
Du fait des difficultés de mesure de cet amoindrissement, l’amortissement procède d’une
répartition programmée selon un plan d’amortissement du coût du bien sur sa durée probable
d’utilisation. Toute modification significative des conditions d’utilisation du bien justifie la
révision du plan d’amortissement en cours d’exécution.
Le montant amortissable est égal à la différence entre la valeur d’entrée du bien et sa valeur
résiduelle probable à l’issue de la période d’utilisation prévue.
A ne pas confondre avec l’amortissement du capital ni avec l’amortissement d’un emprunt,
lequel signifie remboursement
- Amortissement d’un emprunt
Remboursement d’une fraction ou de la totalité d’une somme empruntée est souvent qualifié
d’amortissement financier par distinction d’avec l’amortissement comptable.

L’amortissement inclus dans chaque échéance est constant et égal à :


M = S0/n
Avec S0 le capital emprunté
M l’amortissement du capital
N la durée de l’emprunt
i le taux d’intérêt
Dans le cas d’un emprunt remboursable par amortissements constants, les échéances forment
une suite arithmétique décroissante de raison r = -S0 x i /n et de premier terme
a1 = S0(i + 1/n). On a donc:
Vkє 1, ...,n ak = a1 – (k –1)S0i/n

Le capital restant dû est Sk = S0(1-K/n)

On considère un emprunt remboursable annuellement par amortissements constants. On sait


que la première annuité est égale à 729F, la troisième à 673,2et la somme des annuités à
6034,5 F
Déterminer la durée du prêt.

31
C Remboursement in fine
Lorsque l’on rembourse un prêt par échéances constantes, nous avons vu que la suite des
amortissements est une suite géométrique croissante, donc la suite des intérêts est
décroissante.
Si un investisseur effectue un emprunt pour acheter par exemple un bien immobilier destiné à
la location, il peut déduire la part des intérêts de ses revenus fonciers.
Mais cette défiscalisation, c’est à dire l’économie d’impôt réalisée, diminue avec le temps.
Pour éviter cet inconvénient, l’investisseur peut préférer un système dans lequel il ne paie que
des intérêts périodiquement (tous les mois ou tous les ans). Ces intérêts restent alors constants
sur toute la période d’emprunt, et l’emprunteur rembourse la totalité du capital emprunté lors
de la dernière échéance. On dit alors que ce prêt est remboursable in fine.

Les intérêts font réaliser des économie d’impôt


Les intérêts courus sont comptabilisés en charges financière, année par année, avec en
contrepartie la constatation d’une dette supplémentaire de l’entreprise vis-à-vis de la banque
L’enregistrement de ces charges d’intérêts permet d’obtenir un crédit d’impôt de 38%
Economie d’impôt = taux d’imposition X Intérêt

Le montant des échéances est :


Vkє 1,2,...n-1 ak = S0i
aux dates 1,2,...... n-1 l’emprunteur ne verse que les intérêts.
an = S0 (1+i)
à la date n , l’échéance comporte les intérêts et la totalité du capital emprunté.
Coût total du crédit
nS0i

•   Complément : Les différés


Le remboursement d’un prêt peut être décalé de plus d’une période par rapport à la date de
l’emprunt.
32
Par exemple un prêt étudiant peut être remboursé de la façon suivante :
L’amortissement du capital ne commence qu’à la fin des études, tandis que pendant la durée
des études,
-   soit on ne verse rien, on parle alors de différé total ;
-   soit on verse que des intérêts on parle de différé partiel, ou différé d’amortissement.
Dans le cas d’un différé total, on utilise la propriété fondamentale en tenant compte du
décalage.
Dans le cas d’un différé partiel, pendant le différé, on verse les intérêts, et le capital à
rembourser reste le même.
A la fin du différé, on est en général ramené au cas du remboursement par échéance
constantes.

•   Complément : Remboursement d’un prêt par échéances en progression géométrique


Si q désigne la raison de la suite, géométrique, les échéances vérifient :
V k є 1,….,n ak = a1qk-1
La propriété fondamentale s’écrit :
a1 (1+i)n -qn
- Si q ≠ 1+i S0 =
(1+i)n 1+i – q

na1
- Si q = 1+i S0 =
1+i

33
CHAPITRE   5  :   L’AMORTISSEMENT   DES   EMPRUNTS   A   MOYEN   ET   LONG  
TERME  :  LES  EMPRUNT  OBLIGATAIRES  

I- Généralités

A- Définition
Une obligation est une fraction d’emprunt émis par une personne morale (Etat, collectivité
locale, société privée, etc.).
C’est un titre de créance qui donne à sont acquéreur non seulement le droit au remboursement
du prêt octroyé, mais aussi le droit à encaisser à une époque déterminée, les intérêts promis.
Les intérêts attachés à l’emprunt obligataire généralement constants ne sont pas fonction des
résultats réalisés par l’émetteur. Voilà pourquoi on dit que l’obligation est une Valeur
mobilière à revenu fixe.

B- Caractéristiques essentielles des obligations


Les caractéristiques sont les précisions indiquées par l’emprunteur. Ce sont :
•   le nom de l’émetteur avec éventuellement la garantie de l’Etat : l’émission
d’obligation se faisant presque exclusivement par appel public à l’épargne, elle est de ce
fait réservée aux sociétés cotées ;
•   le montant de l’emprunt ;
•   Le nombre des obligations émises (N) : il s’agit du nombre total de titres détenus par
les différents prêteurs. Si Ak est le nombre d’obligations remboursées à la fin d’une
période k et n le nombre de période de remboursement
N = A1 + A2 + A3 +………+ Ak +……..+ An
•   La valeur nominale (VN): C’est la valeur faciale de l’obligation. Elle est unique pour

34
toutes les obligations d’un même emprunt. Elle constitue le montant à partir duquel est
établi le tableau d’amortissement et la base de calcul des intérêts.

•   Le taux nominal (i) : C’est la rémunération de l’obligation. On l’appelle aussi taux


facial. Appliqué à la valeur nominale, il permet de calculer le montant des intérêts
(coupon).

•   Le coupon (c): c’est le montant des intérêts servis à chaque échéance, pour chaque
obligation. On a :
c = VN * i.  
 
•   Le prix d’émission (E): C’est la somme effectivement payée par l’obligataire pour
l’achat d’une obligation. Ce prix peut être différent du nominal. Lorsqu’il est égal au
nominal, on dit que l’obligation est émise « au pair », s’il en est supérieur, on dit que
l’émission est « au dessus du pair », alors que s’il en est inférieur, on dit que l’obligation
est « au dessous du pair ». Dans le dernier cas il apparaît une prime d’émission (Pe) qui
est la différence entre la prix d’émission et la valeur nominale.

Pe = VN - E
•   Le prix de remboursement (R): C’est la somme versée par l’emprunteur au moment du
remboursement de l’obligation. Le remboursement d’une obligation se fait soit au pair (R
= VN), soit au dessus du pair (R>VN). La différence entre la valeur de remboursement et la
valeur d’émission est appelée prime de remboursement.
Pr = R - VN

•   La durée ou la vie de l’emprunt : temps total qui s’écoule entre la souscription et le


remboursement,
•   La maturité : terme boursier qui désigne le temps qui sépare la date actuelle de la fin
de vie de l’emprunt,
•   La date de jouissance : date à partir de laquelle les taux d’intérêt courent ou sont
calculés,
•   La date de souscription et de règlement : moment où le souscripteur verse ses fonds
pour être propriétaire de l’obligation,

35
•   Le coupon : montant des intérêts versés – le plus souvent annuellement- à chaque
obligation. Le terme coupon couru désigne le cumul des intérêts non encore versés
depuis la dernière échéance,
•   Taux d’intérêt nominal ou facial : taux d’intérêt annuel appliqué à la valeur
nominale de l’obligation pour déterminer le montant du coupon quel que soit le
cours en bourse.

•   Le taux effectif ou taux actuariel : Il est différent pour l’obligataire (taux de


rendement) et pour l’émetteur (taux de revient) puisqu’au remboursement effectué par
ce dernier viennent s’ajouter entre autres les frais légaux et administratifs.
•   Le taux de rendement actuariel est le taux annuel qui à une date donnée égale à ce taux
les sommes effectivement prêtées et les sommes encaissées par le prêteurs.
•   Le taux de revient actuariel est le taux qui égale à une date donnée la somme
empruntée réellement et les sommes payées par l’emprunteur.

Une autre catégorie de caractéristiques est l’existence d’un marché financier spécifique, le
marché obligataire particulièrement actif. La liquidité des obligations est garantie par la
bourse où un obligataire peut revendre avant échéance ses titres. Cette possibilité de rendre
liquide un prêt à long terme, même si un risque de perte existe (en raison des fluctuations des
taux d’intérêt), est inestimable pour un investisseur. Ces caractéristiques sont générales et la
diversité des obligations peut modifier certaines d’entre elles.

II- Différentes catégories d’obligation


Il existe une multitude de catégories d’obligation, mais nous en étudierons les quatre
les plus courantes :
-   obligations classique ;
-   obligations indexées ;
-   obligations convertible en actions ;
-   obligations à coupon zéro

A- Obligations classiques
Les obligations classiques sont les obligations ordinaires caractérisées par un taux

36
d’intérêt fixe connu d’avance. Il est promis au souscripteur le paiement de l’intérêt à une
date précise est aussi bien connue d’avance ; le remboursement de la somme empruntée
est fait selon le mode d’amortissement adopté Il est à noter également que ni le montant
des intérêts à payer, ni le capital à rembourser ne sont influencés dans l’exécution de ce
contrat par aucun autre facteur. Ils demeurent alors constants jusqu’à l’échéance.

B- Obligations indexées
Ce sont des types d’obligations dont les composantes évoluent en fonction d’un paramètre
de référence choisi au préalable par l’émetteur. En effet, le montant de l’intérêt et/ou
celui du prêt à percevoir par l’obligataire sont liés à l’évolution des facteurs tels que le
chiffre d’affaires de l’entreprise, le prix d’un bien (or, diamant, etc.), le volume de
production d’une entreprise et autres.

C- Obligations convertibles en actions


Les obligations convertibles sont celles qui, à un moment donné de leur existence, offrent
à leur détenteur la possibilité d’être transformées en actions de la société émettrice. Les
modalités de changement de nature de ce titre sont précisées dans le contrat d’émission.

PD- Obligations à coupons zéro


Contrairement aux précédentes, cette catégorie d’obligations n’admet pas d’intérêt. Il
s’agit d’obligations émises à un taux d’intérêt nul. Toutefois, le souscripteur au
moment du remboursement de son prêt, bénéficie d’une plus value. Celle-ci résulte de
la différence entre le prix du remboursement de l’obligation et celui de son émission ;
la valeur de remboursement de l’obligation et celui de son émission ; la valeur de
remboursement du titre étant supérieure au prix payé à la souscription.

III- Etude de quelques modes de remboursement d’un emprunt obligataire


On peut distinguer trois modalités de remboursement : le remboursement in fine, le
remboursement par annuité constante et le remboursement par amortissement constant ou
par séries égales
A-   Remboursement in fine

37
Il constitue le cas le plus fréquent parce qu’il favorise la réduction des frais de gestion
des titres. Toutes les obligations sont remboursées en une seule fois au terme du contrat. Dans
ce cas seuls les coupons sont payés au cours de la durée de l’emprunt.
•   Le taux de rendement actuariel (tr) est solution de l’équation

•   Le taux de revient actuariel (tre) est solution de l’équation

Avec f les frais d’émission par titre.

Le tableau d’amortissement
Années Titres en Capital Titres à Remboursements Intérêts Annuités
Circulation amortir du capital
1 N K - - I1 = Kx i a1 = I1
2 N K - - I2 = Kx i a2 = I2
. . . - - . .
j . . - - Ij = K x i aj = Ij
. . . - - . .
N N K A’ = N A=K In = K x i an = A +
In

B-   Remboursement par annuité constante (sensiblement)


Les règles sont les mêmes que celles observées en matière d’emprunt indivis à la
seule différence que le montant de l’emprunt est divisé en N titres. Le nombre d’obligation à
rembourser varie chaque année et celles-ci sont tirées au sort. Les annuités sont sensiblement
constantes car le nombre d’obligations amorties à la fin de chaque période doit être un entier
naturel. Ce remboursement peut être au pair ou au dessus du pair
1-   Remboursement au pair
1-1-   Loi d’amortissement

38
Lorsque le remboursement se fait par annuités constantes, les nombres théoriques
d’obligations amorties successivement à la fin de chaque période sont en progression
géométrique de raison (1+i).

1-2-   Quelques formules


•   Soit a le montant théorique d’une annuité on a :

•   Soit Ak le nombre d’obligations amorties après paiement de la kème annuité et


Nk le nombre d’obligation vivante après le paiement de l’échéance k, on a :

•   Le taux de rendement actuariel est donné par la solution de l’équation


ainsi on a :

•   Le taux de revient actuariel est issu de la résolution de l’équation


on obtient ainsi tre de l’équation  

Tableau d’amortissement.
Années Titres en Capital Titres à Remboursements Intérêts Annuités
circulation Amortir du capital
1 N1 K1 A’1 A1 = a – I1 I1 = K1x i A
2 N2 K2 A’2 A2 = a – I2 I2 = K2x i a
. . . - - . .
. . . - - . .
. . . - - . .

39
N Nn Kn A’n An = a – In In = Kn x i a

1-3-   Application
Un emprunt obligataire émis le 1er janvier 2005 présente les caractéristiques suivantes :
Nombre d’obligations émises : 2 000 ; valeur nominale : 8 000 f ; prix d’émission : 7 800 ;
taux nominal d’intérêt : 10% ; remboursement au pair par annuités sensiblement constantes
sur 11 ans.
TAF : Présenter les lignes 3, 4, 9 et 11 du tableau d’amortissement puis déterminer le taux
de rendement à l’émission de l’emprunt.
2-   Remboursement au-dessus du pair
2-1-   Loi d’amortissement
Dans le cas de remboursement au-dessus du pair les obligations amorties sont en
progression géométrique de raison

2-2-   Quelques formules


En posant on a :

•   Le montant théorique d’une annuité a est :

•   Soit Ak le nombre d’obligations amorties après paiement de la kème annuité et


Nk le nombre d’obligation vivante après le paiement de l’échéance k, on a :

•   Le taux de rendement actuariel est donné par la solution de l’équation

ainsi on a :

•   Le taux de revient actuariel est issu de la résolution de l’équation

40
on obtient ainsi tre de l’équation  

2-3-   Application
Une société émet un emprunt obligataire émis remboursable par annuités constantes
sur 8 ans, présente tel que : Nombre d’obligations émises : 5 000 ; valeur nominale : 1 000 f ;
prix d’émission : 990 f ; taux nominal d’intérêt : 4,5% ; prix de remboursement : 1 009 f.
TAF Calculer: la valeur théorique de l’annuité de remboursement puis présenter le
tableau d’amortissement

C-   Remboursement par amortissements constants


1-   Loi d’amortissement et formules
Dans ce système de remboursement, le nombre d’obligations amorties à la fin de
chaque période est constant et tiré au sort.

Les annuités ainsi que les intérêts sont en progression géométrique de raison –Ac.

Tableau d’amortissement
Année Titres en Capital Titres à Rembour Intérêts Annuités
s Circulation amortir sements
du
capital
1 N1 K1 A’1/n A1 = K/n I1 = K1x i a1 = A1 +I1
2 N2 = N1 – A1 K2 = K1- A1 A’2/n A2 = K/n I2 = K2x i a2= A2+ I2
. . - - . .
. . - - .
. .
. . - - .
.
J Nj = Nj-1 – Aj – 1 A’j = K/n Aj = k/n . aj = Aj + Ij
Kj = Kj-1 – A j –1
Ij = Kj x i

41
Ø   Le taux de rendement actuariel est donné par la solution de l’équation ci-après :

avec
Ø   Le taux de revient est donné par la résolution de l’équation suivante :

avec

42
CHAPITRE  6  :  La  gestion  des  investissements  
 

I-­  Généralités  

Gérer des investissements, c’est recherché un compromis entre l’utilisation des


ressources rares pour financer des projets dont la rentabilité n’est pas assurée a
posteriori.
La recherche de ce compromis passe par l’étude des projets qui impose la définition de
certaines notions relatives aux recettes et aux dépenses prévisionnelles.
D’une manière générale, l’étude de projet peut assimiler les recettes et les dépenses les
plus probables à des recettes et dépenses certaines. On parle alors d’étude de projet en
avenir certain.
Cette méthode peut être améliorée en affectant une probabilité à chacun des niveaux
possibles de recettes et des dépenses : alors on parle d’étude en avenir aléatoire.
Dans d’autres cas, l’affectation des probabilités n’est pas réaliste. Alors on a recours à
des critères dits de décision en avenir incertain. (Laplace Bayes, Maximin ou Wald,
Maximax Regret ou Savage, Hurwicz).
Dans cette partie du cours, les études et calculs sont faits en avenir certain et aléatoire.
Par ailleurs, l’étude des projets repose sur une technique dite d’actualisation qu’il est
facile de cerner à partir des notions telles que investissement et placement financier.

Section  I  :  Critère  de  choix  des  investissements  

Avant de décider de la réalisation d’un projet d’investissement, il est nécessaire


d’étudier notamment :
Ø   La rentabilité du projet
Ø   Le délai de réalisation du projet
afin de choisir le projet le plus rentable.

43
A-­‐  La  rentabilité  d’un  projet  

La rentabilité du projet d’investissement peut être mesurée par plusieurs méthodes


basées pour la plupart sur l’actualisation des flux monétaires.

Les données du problème

En avenir certain, les données du problèmes peuvent se décomposer en deux types


d’informations.

a1) Les flux monétaires à actualiser

Trois flux monétaires sont à actualiser :

v   Dépenses d’investissement ou le capital (a)


Il s’agit des dépenses relatives aux acquisitions d’immobilisation, aux frais initiaux et
à l’accroissement du besoin en fonds de roulement. La variation du BFR induite par le
projet est généralement calculée par la méthode du BFR normatif*. Une variation
positive est assimilée à une dépense et sa diminution à une recette.
v   Recettes nettes d’exploitation annuelle Ri
Elles sont déterminées à partir du résultat net après impôt BIC et de la dotation aux
amortissements. C’est la notion de la MBA : Marge Brute d’Autofinancement.
v   Valeur résiduelle de l’investissement (V) en fin de projet : c’est la valeur vénale
des immobilisations et le BFR en intégralité.
Attention : L’impôt sur la plus-value de cession doit être retranché de la valeur
résiduelle si le cas prévoit une cession en fin d’exploitation et si le taux d’impôt sur la
plus-value est communiqué.

*
Besoin de roulement normatif : calculé en fonction du ratio de structure exprimé en nombre de jours du chiffre
d’affaires hors taxes réalisé pour les différents éléments du calcul que sont : stock, créances et dettes.

44
a2) Le taux d’actualisation (i)

C’est le taux minimal de rentabilité exigé par l’entreprise.


Il faut rappeler que le processus d’actualisation des flux monétaires consiste à évaluer
la valeur actuelle d’une somme (le revenu d’un prêt, d’un investissement…) qui sera
perçue dans le futur au bout de n périodes (trimestre, semestres, années…).
Le calcul fait intervenir le taux d’actualisation (i) qui est soit un taux fixé
contractuellement (taux de prêt), taux des loyers actuels de l’argent, taux d’inflation, et
d’un certain nombre d’hypothèses sur le futur.

Les critères de choix

Parmi les critères de choix, deux sont fondés sur l’actualisation des flux monétaires. Il
s’agit de :
- la méthode de la VAN
- la méthode du taux de rentabilité interne (TIR)

b1) La valeur actuelle nette (VAN)

Rappelons que la valeur actuelle d’une somme S est déterminée par la formule

VA = S (1 + i)–n = S
(1 + i)n

Plus l’échéance est éloignée et le taux élevé, plus la valeur actuelle est faible.

Exemple : Une recette de 100 F perçue dans un an pour un taux contractuellement fixé
à 10% a une valeur actuelle de :
100 (1 + 0,1)–1 = 90,91 francs.
Dans cinq ans, cette valeur sera seulement de 64,99 francs.
La méthode de la valeur actuelle nette permet d’estimer l’enrichissement net que
générera l’investissement à sa date de réalisation.

La VAN est la différence entre le capital investi et les revenus actualisés au taux i.

45
Si la VAN > 0 Þ l’investissement est rentable.

b2) Le taux de rentabilité interne

Le taux de rentabilité interne est celui qui annule l’équation.

- C + R1 (1 + i-1) + R2 (1 + i-2) + ………….. + Rn (1 + i-n) + V (1 + i-n) = 0

Autrement dit c’est le taux d’intérêt qui annule la valeur actuelle nette des projets
Avec la méthode du TIR (la plus utilisée dans les études) on compare des taux
d’actualisation de plusieurs projets. Les projets qui ont un taux inférieur au seuil de
rentabilité préalablement fixé sont rejetés, les autres peuvent être classés par ordre
décroissant de rentabilité.

Retenons que quand le TIR > i, le projet est rentable.

Le choix entre deux projets

c1) Projets de même durée


Le critère de la VAN conduit à choisir celui des projets dont la VAN est la plus
grande.

c2) Projets de durées différentes


Les projets de durées différentes peuvent être comparés par l’une des trois méthodes
suivantes :
•   Renouvellement à l’identique du projet le plus court si la durée de couverture
de l’un est égale au double de l’autre ;
•   Alignement sur la durée du projet le plus court ;
•   Méthode de l’annuité constante.

Par cette dernière méthode il s’agit de calculer l’annuité constante qui permettrait
d’amortir un emprunt :
-   d’un montant égal à la VAN
-   dont la durée serait celle du projet

46
-   i = taux d’actualisation (ou coût du capital).

non exclusifs avec rationnement du capital

Pour effectuer le bon choix, il faut utiliser la méthode de l’indice de profitabilité.


En comparant deux projets ayant des VAN positives, il ne faut pas interrompre
l’analyse à la détermination de la VAN seule et les comparer.
Il faut aller au delà, c’est-à-dire faire des comparaisons à partir de l’indice de
profitabilité quand le capital à investir est rationné.

L’indice de profitabilité d’un projet = VAN


C

c4) La méthode du taux interne de rentabilité


Pour choisir entre deux projets, la méthode du TIR compare le TIR des deux projets et
retient le projet dont le TIR est plus élevé.

Le TIR est le taux d’actualisation pour lequel la VAN égale zéro. Les deux critères de
rentabilité d’un projet (VAN > 0) ou TIR > i (coût du capital sont équivalents (sauf
dans quelques cas particuliers)
La notion du taux interne de rentabilité suppose implicitement que le capital initial et
les recettes de l’investissement peuvent être placés sur le marché financier à un taux
égal au TIR. Le TIR est souvent trop élevé pour que cette hypothèse soit
vraisemblable. C’est pourquoi le critère de la VAN doit être préféré quand il est en
contradiction avec le TIR.

d) Limites des deux méthodes

d1) Limites de la VAN

La principale faiblesse de la méthode réside dans la détermination du taux d’actualisation


qui est toujours prévisionnelle. Cependant, l’important est de pouvoir comparer deux
projets et non d’utiliser une prévision exacte.

d2) Limites du TIR

47
Cette méthode ne tient pas compte du réinvestissement des produits financiers qui peut se
faire à des taux pouvant différer du taux calculé.

 
 
 
 
Le  délai  de  réalisation  

Les outils qui permettent d’appréhender ce délai sont constitués par le PERT et le
MPM. (Confère chapitre précédent)
Le délai de réalisation n’est pas à confondre avec le délai de récupération qui est quant
à lui un critère de choix des investissements.
Le calcul du délai de récupération ou PayBack (PB) indique au bout de combien de
temps cette récupération sera réalisée. Le projet dont le PB est minimum est choisi.
Le payback pénalise les projets à fort rendement sur une longue période au profit des
projets à court terme et fort en rendement initial.

Quid  alors  des  données  du  problème  en  avenir  incertain  ?  


La décision d’investissement de l’entreprise est soumise à l’incertitude du futur,
laquelle incertitude est liée à des causes connues (incendie, usure) et inconnues
(évolution de la technique). Ces aléas affectent les recettes futures du projet. C’est la
raison pour laquelle avant de retenir un projet en avenir incertain il est recherché
l’espérance mathématique et la dispersion des cash - flows attendus.

a)   Espérance mathématique et dispersion des cash - flows


Le risque est mesuré par la dispersion des cash - flows. Plus la dispersion est élevée,
plus le risque est grand.
Connaissant les probabilités, on peut calculer l’espérance mathématique et l’écart type.

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Pour ce faire rappelons les formules :
n
E (CF) = S pi CFi
i=1

n
d = S pi [(Cfi – E(CF)]²
i=1

b)   Calcul de la rentabilité d’un projet


Deux méthodes :
•   Pour chaque année, on calcule l’espérance mathématique de la recette
attendue et on actualise en tenant compte de I.
•   Pour chaque combinaison possible des cash flows, on calcule la VAN
correspondante en intégrant la dépense initiale ; on détermine ensuite
l’espérance mathématique de la série des VAN en utilisant les
probabilités correspondantes.
Les deux méthodes mènent au même résultat

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