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2 ème année OCE

MINISTÈRE DE L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEURE ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

UNIVERSITÉ SAAD DAHLEB 01 BLIDA

FACULTÉ DE MÉDECINE

DÉPARTEMENT DE CHIRURGIE DENTAIRE

[TITRE DU DOCUMENT]

PRESENTE PAR DR. S.BOUAKKAZ


ANNEE UNIVERSITAIRE 2020-2021

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Le plan

I/ Introduction
II/Les moyens de défense de l’organe dentaire
1.Les moyens de défense de L'émail dentaire
2. Les moyens de défense du complexe dentino-pulpaire
2.1. Les cellules du complexe pulpo-dentinaire
2.2. La réparation pulpo-dentinaire
2.3. L'inflammation pulpaire
3. Sénescence
3.1. Sclérose dentinaire
3.2. Sénescence pulpaire
4. Les moyens de défense du cément
Conclusion

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I/ Introduction :
L'organe dentaire est une entité composée de multiples tissus dont chacun est doté d'une structure
et d'une physiologie particulière qui leur permet d'assurer leurs propres défenses et par conséquent
la défense de tout l'organe dentaire
II/Les moyens de défense de l’organe dentaire
1.Les moyens de défense de L'émail dentaire
L'émail mature est unique car s'il est capable dans certaines circonstances de se reminéraliser, il ne
peut se renouveler lorsqu'il est détruit. S'il constitue une enveloppe minérale dure et résistante, il ne
possède physiologiquement aucun moyen de défense ou de régénération, ainsi, l'émail constitue un
capital tissulaire qu'il faudra préserver par des mesures de prévention tout au long de la vie de
l'individu.
2. Les moyens de défense du complexe dentino-pulpaire
Le complexe pulpo-dentinaire est présent au centre de la dent, recouvert par I'émail au niveau de la
couronne et par le cément au niveau de la racine.
II comprend :
• La dentine, tissu minéralisé formé à partir d’une matrice extracellulaire particulière déposée par
les odontoblastes présents à la périphérie pulpaire ;
• La pulpe, qui est un tissu conjonctif lâche possédant une composition et une structure
semblables à celles des autres tissus conjonctifs de I ‘organisme.
2.1. Les cellules du complexe pulpo-dentinaire :
La zone pulpaire périphérique, qui constitue la « région dentinogénétique», est classiquement
divisée en trois zones:
• La couche des odontoblastes,
• La couche acellulaire de Weil
• La couche sous-odontoblastique de Hôhl qui contient, en particulier, des cellules indifférenciées
et les cellules dendritiques de défense.
a. Les odontoblastes :
→ Odontoblastes primaires :
Sont des cellules hautement différenciées, dont l'alignement en périphérie de la pulpe évoque une
palissade. Ils sont responsables de l'élaboration de la dentine primaire (canaliculaire) formée au
cours du développement de la dent, et ce jusqu'à édification complète de la racine.
Les odontoblastes primaires produisent également la dentine réactionnelle élaborée à un rythme
plus rapide en réponse à des agressions modérées compatibles avec leur survie. Les odontoblastes
primaires étant des cellules post-mitotiques, ils ne peuvent se régénérer par division cellulaire.
→ Odontoblastes secondaires :
Il s'agit d'odontoblastes de remplacement, dont l'origine demeure toujours discutée. Il s'agirait de
cellules mésenchymateuses inhérentes au tissu pulpaire et/ou de cellules en attente de la couche
sous odontoblastique de Hôhl.
Ces cellules de nouvelle génération odontoblast-like sont recrutées au niveau de la zone agressée.
Elles élaborent localement la dentine réparatrice plus irrégulière dont le degré de minéralisation et la
structure varient en fonction des paramètres de l'agression. Cette apposition compensatoire de tissu
minéralisé, qui augmente l'épaisseur dentinaire, est assimilable à un phénomène cicatriciel.
→ Cellules indifférenciées :

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On les trouve le plus souvent à proximité des vaisseaux, au niveau de la couche de Hôhl en
particulier. Ce groupe concerne les cellules souches mésenchymateuses, ou cellules progénitrices qui
peuvent se différencier en fibroblastes ou néo-odontoblastes.
→ Cellules de défense pulpaire :
Sont des cellules « immunocompétentes » résidantes de la pulpe normale et sollicitées lors des
réponses inflammatoires aux agressions. Il s'agit de deux groupes essentiels :
- les cellules présentatrices d'antigènes : soit les cellules dendritiques et les macrophages ;
- les lymphocytes T : qui représentent la mémoire cellulaire circulante de la pulpe et les lymphocytes
B qui ne sont présents que dans les pulpes inflammatoires.
2.2. La réparation pulpo-dentinaire :
Les agressions (caries, traumatismes, abrasions ..) provoquent un arrêt de la dentinogénèse, puis sa
reprise sous la forme d'une dentinogénèse cicatricielle, aboutissant à la formation de la dentine
tertiaire.
On distingue deux types de dentines tertiaires, selon l'intensité du stimulus et la nature des lésions
induites dans la pulpe :
- la dentine réactionnelle est secrétée par les odontoblastes post-mitotiques de première génération
(odontoblastes primaires) ayant survécu à l'agression. Elle est de type canaliculaire. Elle est élaborée
lorsque le stimulus est modéré, par exemple en cas de carie superficielle ou à progression lente. Elle
se dépose lentement et ressemble à la dentine secondaire physiologique avec laquelle elle est en
continuité ;
- la dentine réparatrice est secrétée par des néo-odontoblastes remplaçant les odontoblastes
primaires détruits en cas d'agression sévère, par exemple en cas de carie profonde ou d'effraction
pulpaire. Cette dentine réparatrice, édifiée rapidement, est dépourvue de canalicules. Elle est alors
assimilable à de l'ostéodentine.
2.3. L'inflammation pulpaire
Les bactéries et leurs sous-produits sont le principale agent étiopathogénique de l’inflammation
pulpaire. Les voies de pénétration vers la pulpe sont les caries profondes ainsi que les fêlures et les
canalicules dentinaires exposés.
Les étapes de l’inflammation pulpaire :
L’étape initiale de la réaction correspond à la phase neurovasculaire aiguë de l’inflammation
pulpaire. L’inflammation induit :
• Une vasodilatation localisée
• Augmentation du volume sanguin et perméabilité vasculaire
• Les capillaires de la pulpe vont être dilatés et congestionnés
• Migration des polynucléaires neutrophiles.
Elle se poursuit par une phase cellulaire impliquant en premier lieu les polynucléaires neutrophiles,
qui interviennent dans les premières lignes de défense contre les agents infectieux au cours de
l'inflammation, en captant et en vacuolisant les éléments étrangers, afin de les phagocyter et les
détruire. puis en cas de non guérison une infiltration chronique de lymphocytes et macrophages
interviendra, c’est-à-dire une réponse immuno-pathologique.
Cela va se terminer par la formation de pus constitués par des cellules détruites, des fibres et de la
substance interstitielle pulpaire.
3. Sénescence :
3.1. Sclérose dentinaire

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Au cours du vieillissement, les tubulis dentinaires deviennent moins nombreux et obstrués par un
tissu hautement minéralisé, la dentine péritubulaire se rétrécit par apposition centripète de dentine
secondaire et des minéralisations intracanaliculaires se produisent, accentuant la sclérose du tissu,
caractéristique d'une dentine sénescente. La dentine devient donc avec l’âge plus minéralisée, moins
perméable et prend un aspect translucide.
3.2. Sénescence pulpaire
Normalement, physiologiquement, avec l'âge, la pulpe, présente des modifications variées que
recouvre le terme " sénescence ". Ces modifications peuvent à l'occasion d’une inflammation
chronique, avoir lieu prématurément, d'une manière accélérée plus ou moins désordonnée,
entraînant un vieillissement précoce d'un tissu, c'est-à-dire sa sénilité.
Parallèlement aux phénomènes de sclérose dentinaire qui diminuent la perméabilité dentinaire, la
pulpe s'atrophie entrainant :
• Réduction du volume pulpaire,
• Diminution du nombre et de l'activité des odontoblastes,
• Baisse de la vascularisation et des échanges,
• Altération des fibres nerveuses,
• Dégénérescence fibreuse et augmentation de la minéralisation intrapulpaire.
Le cumul des agressions altère le potentiel réparateur de la pulpe, qui devient plus vulnérable aux
agressions et aux procédures opératoires.
4. Les moyens de défenses du cément :
Le cément est un tissu conjonctif minéralisé qui recouvre la surface des racines dentaires.
L'apposition continue de cément accroît son épaisseur durant toute la vie dentaire, la principale
fonction du cément est :
• D’assurer un ancrage constant de la dent dans l'alvéole.
• Intervient dans le maintien des relations occlusales par ses capacités adaptatives ;
• Il protège la dentine et la pulpe radiculaire et possède des capacités de réparation en cas de
brèches ou de résorptions radiculaires ;
• Des données récentes montrent qu'il est également impliqué dans le processus de réparation
parodontale.
Conclusion :
Les moyens de défenses de l’organe dentaire se résument dans les capacités de défense du complexe
pulpo-dentinaire, autrement dit, la dentinogénèse cicatricielle qui induit la formation de dentine
tertiaire, et l’inflammation du tissu pulpaire qui est considérée comme une barrière de défense
immunitaire complexe contre les agressions.
Cependant, ces différents types de défenses, laissent des séquelles qui sont plus ou moins
irréversible, compromettant la fonction normale de l’organe dentaire.
Bibliographie :
- Etienne PIETTE, Michel GOLDBERG. LA DENT, NORMALE ET PATHOLOGIQUE. 2001(1edition).
- Mahmoud Torabinejad, Richard E. Walton, Ashraf F, Gérard Lévy. Endodontie, PRINCIPES ET
PRATIQUE. 2016, Elsevier Masson.
- Stéphane SIMON, Pierre MACHTOU. Wilhelm-Joseph PERTOT. Endodontie.

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