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DU MUSÉE INGRES
LES COLLECTIONS NUMISMATIQUES
DU MUSÉE INGRES
MONTAUBAN (Tarn-et-Garonne)
Sous la direction de
Marie-Laure BERDEAUX-LE BRAZIDEC
2010
—2—
PRÉFACE
« Hier fut ici pendue une femme pour avoir exposé de la fausse monnaie, et celui qui la
faisait a eu sa grâce ; il y a de l’apparence que c’est qu’il avait de bonne monnaie, outre la
fausse qu’il faisait. » [Guy Patin, Lettres choisies]
Heureusement, près de quatre siècles se sont écoulés depuis l’époque du sarcastique Guy
Patin où l’on pouvait être pendu pour avoir exposé de la fausse monnaie.
Ce n’est pas la peur de mourir qui nous a incitée à lancer cette étude de la collection de
monnaies du musée Ingres il y a déjà quelques années, mais plutôt la crainte de voir dispa-
raître peu à peu une collection du musée peu connue. À cela ajoutez la curiosité, moteur
principal du métier de conservateur qui peut le pousser à faire des incursions dans des
domaines ne faisant pas partie de son champ d’action habituel et vous aurez l’explication du
motif qui peut conduire une modeste historienne de l’art à préfacer une publication de
numismatique avec pour tout bagage de vagues souvenirs de latiniste mais sans le centième
des connaissances nécessaires.
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sance de ses collections rendue obligatoire par l’obligation légale de récolement inscrite dés-
ormais dans la loi sur les musées ?
Quoiqu’il en soit, c’est avec le plus grand des plaisirs que j’ai l’honneur de préfacer cette
étude. Car elle va faire progresser cette si belle science numismatique à laquelle un public
des musées non négligeable est tendrement attaché même si c’est au prix de voir disparaître
certaines légendes séduisantes.
Florence VIGUIER-DUTHEIL
Conservateur du Patrimoine
Directrice du musée Ingres
—4—
INTRODUCTION
La mission d’étude des collections numismatiques du musée Ingres, menée de mai 2008
à mars 2009, a permis de retrouver l’origine des monnaies et des médailles entrées au musée
depuis le milieu de XIXe siècle et d’identifier et de cataloguer les monnaies antiques. Des
recherches ont été réalisées dans les différents fonds d’archives locaux : archives du musée,
archives municipales, archives départementales, ainsi que dans la presse locale de la seconde
moitié du XIXe siècle ; ainsi tous les éléments rassemblés ont permis de reconstituer les
grandes lignes de l’histoire des collections numismatiques. Par voie de conséquence, ces
recherches nous ont notamment offert l’opportunité de nous intéresser à plusieurs collec-
tionneurs, cinq pour le XIXe siècle et un pour le XXe siècle, qui ont vendu ou donné leurs
collections numismatiques au musée Ingres : trois grandes figures nationales, Ingres, É.
Gatteaux et A. Barre, et trois personnalités locales, E. Barry, J.-U. Devals et B. Frédefon.
Cette mission a donné lieu à un rapport interne 1, dont un exemplaire a été déposé au
Cabinet des médailles de la Bibliothèque nationale de France.
Nous espérons que cette exposition et cette publication répondront à la curiosité de cha-
cun et qu’ainsi seront dévoilées les « petites » richesses d’un musée de province, où hélas,
comme parfois, toutes les monnaies d’or ont disparu.
1 M.-L. BERDEAUX-LE BRAZIDEC, Rapport sur les collections numismatiques du musée Ingres,
Montauban (Tarn-et-Garonne), Montauban, 2009, 200 p.
—5—
—6—
I. HISTOIRE DES COLLECTIONS
Nous présentons ici, de façon résumée, les éléments qui ont permis de reconstituer l’his-
toire des collections numismatiques du musée Ingres.
1. XIXe siècle
2 J.-M. GARRIC, Le musée Ingres de Montauban. Histoire d’une institution, Albias, éd. Le Mont du Saule,
1993, p. 19 et suivantes.
3 F. VIGUIER, Collections du musée Ingres. Les peintures anciennes, Montauban, 1993, p. 127.
—7—
tie des objets d’art qu’il possédait et auprès desquels il vivait, comme gage de sa foi et de sa
gratitude « pour les placer dans le local qui doit un jour la [sa collection] contenir toute
entière ». Ce premier don, très convoité par la municipalité, comportait 54 tableaux, mais un
seul de sa main (Ève copiée d’après Raphaël), et plus de vingt vases grecs, achetés en Italie,
qui arrivèrent en août 1851. Mais la place manquait alors pour les exposer et en attendant la
création d’une « salle Ingres », les tableaux restèrent pendant presque trois ans dans le
musée Mortarieu, posés sur le sol… Enfin en mai 1854 le « musée Ingres » était inauguré
dans l’ancienne salle de l’État-civil, au premier étage de l’Hôtel-de-Ville.
En août de la même année, l’État commença à attribuer au musée des peintures prove-
nant du Salon annuel, faisant ainsi croître ses collections. Le détail des dons éventuels et des
autres acquisitions municipales pour la période 1854-1863 n’est pas connu.
Enfin l’année 1862 vit la mise en place, dans le cadre du concours agricole régional qui
était organisé à Montauban, d’une exposition des Beaux-Arts, rassemblant peintures, objets
d’art, antiquités, etc., provenant des châteaux, des hôtels particuliers et des grandes collec-
tions de la région et des œuvres des artistes contemporains. Cette exposition, qui avait été
installée dans plusieurs salles de l’Hôtel-de-Ville, permit au comité d’organisation de propo-
ser un agrandissement du musée à tout le premier étage du bâtiment. Dans un premier
temps, la mairie céda l’ancienne salle des plâtres. Mais ce n’est qu’après la mort d’Ingres en
1867 et avec l’installation de son legs que le musée fut réellement réorganisé et agrandi sous
la direction d’Armand Cambon, qui usa de ses compétences et de ses relations pour contri-
buer également à l’accroissement des collections du musée, comme nous le verrons.
Il faut en effet préciser qu’en 1863 le musée se dota, sur la proposition d’Ingres, d’un
directeur en la personne Armand Cambon (1819-1885), peintre et petit cousin
d’Ingres comme nous l’avons vu ; il était alors assisté du conservateur déjà en place, Combes
«père», qui sera remplacé début 1874 par Léon Bonnal (1831-1889), auquel succédera en
novembre 1889 Achille Bouïs (1833-1914).
4 Catalogue du musée de Montauban. Tableaux, objets d’art et curiosités, Montauban, impr. Forestié neveu,
1864, p. 37-43, p. 53 et p. 66.
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Edward Barry (1809-1879) 5, professeur à la Faculté des Lettres de Toulouse, par l’intermé-
diaire de J.-U. Devals, archiviste de la ville.
En avril 1865, l’ami et l’un des trois futurs exécuteurs testamentaires d’Ingres, Édouard
Gatteaux (1788-1881), membre de l’Institut, donne au musée des monnaies, au nombre de
681. En mai 1865, le musée reçoit un premier don d’A. Barre (1818-1878), graveur général
de la Monnaie de Paris.
En 1867, arrivent au musée, avec le legs Ingres, une série de médailles commémoratives
ayant appartenu au peintre, ainsi que des moulages. Le testament d’Ingres ne stipule que
des médailles, il n’est jamais fait mention de monnaies.
En 1867, la municipalité aurait par ailleurs acheté plusieurs monnaies d’or faisant partie
d’un trésor découvert à Moissac 6, achat dont nous n’avons retrouvé, à ce jour, aucune trace
dans les documents officiels ; les monnaies sont manquantes.
En 1873, A. Barre, graveur général de la Monnaie de Paris, fait don au musée de modè-
les de monnaies françaises (Napoléon III) et de Colombie, ainsi que de photographies (?) de
monnaies (non retrouvées).
Fin 1874, le musée reçoit le legs de J.-U. Devals (1814-1874), consistant en une collec-
tion d’objets gallo-romains principalement recueillis sur le site de Cosa (Albias), comprenant
une série de près de 600 monnaies romaines.
En 1881, avant l’entrée suivante, la collection numismatique du musée contient déjà 1700
exemplaires.
En 1881, par le legs d’É. Gatteaux, le musée reçoit plusieurs médailles gravées par le
donateur et son père.
Fin XIXe siècle – mais plus vraisemblablement après 1904 –, l’employé de pharmacie
montalbanais É. Lagarde offre au musée plusieurs monnaies et billets ramenés de ses voya-
ges en Amérique du sud (Chili et Argentine).
Ainsi, à la fin du XIXe siècle, le musée compte environ 1800 monnaies et médailles dans
ses collections, issues principalement de dons et d’achats.
2. XXe siècle
Achille Bouïs meurt en 1914 et le musée demeure alors sans conservateur pendant les
années de guerre. D’août 1919 à 1950, compte tenu du désordre dans lequel se trouvaient
les collections archéologiques, comprenant une partie des monnaies, le conservateur Félix
Bouisset avait refusé d’en prendre la responsabilité et elles étaient restées en l’état.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, les principales collections du musée Ingres sont
évacuées à Urval (Dordogne), tandis que les salles du musée seront bientôt investies par cer-
taines des collections du Louvre 7. Qu’en est-il à ce moment des différentes collections
numismatiques ? Les monnaies d’or que le musée pouvait conserver à cette époque sont-
elles également évacuées ? Nous n’avons pas trouvé d’éléments concernant les monnaies
pendant cette période ; le cahier manuscrit des œuvres évacuées, dont un exemplaire est
conservé au musée, ne contient que des mentions de tableaux, de dessins et quelques objets
pour un total de 46 caisses.
En 1950, Daniel Ternois arrive comme nouveau conservateur du musée. Il dresse alors
un inventaire des différentes collections, notamment archéologiques, ce qui donne un état
des lieux à cette période. Il confie ensuite, en mars 1962, les monnaies de la collection
Devals et celles de la Société archéologique de Tarn-et-Garonne pour identification à
5 Délibérations du Conseil municipal de Montauban, registre de mars 1864 à septembre 1870, séance du
8 décembre 1864, f. 64.
6 É. FORESTIÉ, « Note sur des monnaies d’or et d’argent découvertes dans le département de Tarn-et-
Garonne », B.S.A.T.G., II, 1872, p. 138-146 (la découverte de Moissac p. 138 à 143).
7 M. RAYSSAC, « La Guerre du Louvre : histoire d’un repli au musée Ingres de Montauban », Arkheia,
n° 2-3, 2000 (http://www.arkheia-revue.org/spip.php?article53).
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M. Labrousse. En dehors du dépôt des collections numismatiques de la Société archéolo-
gique de Tarn-et-Garonne en janvier 1962 (D.62.1.1 à 572), l’inventaire du musée n’enre-
gistre aucune entrée de monnaie pour la période 1951 à 1962 (mai). Cependant on notera
que le musée conserve, sans numéro d’inventaire, une boîte à cigares cubains (bac bleu du
meuble à plâtres) portant l’annotation suivante : Envoi de Mme Pomaret, mai 1961/
Médailles de Henri Lapauze ; la boîte contient cinq tirages d’un exemplaire uniface de
médaille.
Après le départ de D. Ternois à l’automne 1962, le musée resta sans conservateur jus-
qu’en 1969 et l’arrivée de Pierre Barousse. Pendant la période d’activité de ce conservateur
au musée (1969-1988), l’inventaire ne contient qu’une entrée numismatique sous le numéro
MI 75.7.1 (registre 1964-2002, fol. 46) : il s’agit d’une médaille des pauvres portant l’ins-
cription « Mendiant de Montauban », donnée par M. Gouyon.
P. Barousse parti en retraite et après l’arrivée de Florence Viguier et Georges Vigne en
1988, le musée n’enregistre également qu’une seule entrée concernant la numismatique, à
savoir le legs Frédefon en 1990. Elle est inscrite sous le numéro MI 90.18.2. : « Pièces de
l’Antiquité romaine (essentiellement impériale). Quelques pièces médiévales. Ensemble de
monnaies de l’époque de Louis XVI, de la 1ère République et de la Restauration. »
À cette période, appartiennent deux catalogues du musée par F. Bouisset en 1926 et par
D. Ternois en 1965 et plusieurs petits guides, ne citant jamais les monnaies ou les
médailles.
Au total, nous pouvons estimer que les collections numismatiques entrées au musée
Ingres aux XIXe et XXe siècles comptabilisent environ 4100 exemplaires. En 2008, nous en
avons trouvé 3000, soit un déficit de 1100 monnaies et médailles.
En 1863, à une date indéterminée, le musée reçoit en don du docteur Lapeyre une
importante collection d’objets chinois, contenant des monnaies. Celles-ci sont indiquées
dans le premier catalogue du musée publié par A. Cambon (p. 53) :
– n° 172 : monnaies chinoises en cuivre, dites sapèques ;
– n° 173 : monnaies cochinchinoises en zinc.
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• En mars/avril 1865 : don Gatteaux
Fin mars ou début avril 1865, Édouard Gatteaux donne au musée de Montauban une col-
lection de 681 monnaies (Courrier de Tarn-et-Garonne, n° 4567, jeudi 13 avril 1865, p. 2).
« Chronique locale. Musée de Montauban. (…) M. Gatteaux, graveur en médailles, mem-
bre de l’Institut et l’ami le plus intime de M. Ingres, vient de faire don au musée de
Montauban d’une collection de 681 médailles monétaires : 223 sont antiques, 453 modernes,
allant jusqu’à notre époque ; 17 sont en or, 161 en argent, 503 en bronze. (...) »
Cet article nous renseigne donc sur le total et la répartition des monnaies offertes au
musée, en oubliant toutefois d’attribuer 15 exemplaires. Il faut bien évidemment mettre en
avant les 17 monnaies en or de cette collection, qui sont a priori les premières du musée.
Exemplaires dans la série inventoriée sous les numéros MI 2007.0.582 à 954.
Nous avons connaissance d’un premier don du général Moline de Saint-Yon par un arti-
cle paru dans le Courrier de Tarn-et-Garonne, n° 4567, 13 avril 1865, p. 3 :
« Chronique locale. (…). Trois médailles en bronze et une boîte contenant des minéraux
catalogués, recueillis sur le Mont-Blanc et le Simplon, ont été également donnés par M. le
général Molines de Saint-Yon, ministre de la guerre sous le dernier règne et qui a publié une
Histoire des Comtes de Toulouse fort estimée. »
Le Courrier de Tarn-et-Garonne, dans son n° 4588 du 3 juin 1865, signale le premier don
fait par A. Barre.
« Chronique locale. (…). M. Barre, graveur général à la monnaie de Paris, a également
donné à M. Cambon 37 médailles commémoratives et autres, en bronze. »
Par testament daté du 26 août 1866, Ingres léguait à sa ville natale des tableaux, dessins,
objets d’art et des antiquités. Parmi ceux-ci, sont indiqués dans l’inventaire dressé après
décès, les séries suivantes :
– n° 346 : boîtes d’empreintes sur médailles, camées et pierres fines antiques ;
– n° 347 : la collection de médailles de portraits des papes ;
– n° 352 : la collections de médailles modernes en plâtre et en bronze.
En juillet ou août 1867, la Mairie aurait acheté pour le musée une partie d’un trésor de
neuf pièces d’or anglaises récemment trouvé à Moissac ; cette acquisition n’apparaît toute-
fois pas dans les registres des délibérations du Conseil municipal de Montauban, sans doute
en raison de l’absence de session municipale à cette période de l’année. L’information est
— 11 —
donnée par É. Forestié (1847-1911) dans un article intitulé « Note sur des monnaies d’or et
d’argent découvertes dans le département de Tarn-et-Garonne », Bulletin de la Société
archéologique de Tarn-et-Garonne (B.S.A.T.G.), II, 1872, p. 138-146.
Les monnaies n’ont pas été retrouvées.
Fin juin 1873, M. Barre, graveur général de la Monnaie, fait don de 23 modèles de piè-
ces et du modèle de la médaille militaire, grand et petit modèle, de modèles, et sans doute
de nouvelles médailles commémoratives. Dans une autre lettre datée du 20 juillet 1873,
Cambon donne quelques détails au maire sur ce don : « quelques médailles commémorati-
ves en bronze, des clichés de spécimens de toutes les monnaies d’or frappées sous l’Empire
et quelques autres pièces ». Ces informations sont reprises dans le numéro du Courrier de
Tarn-et-Garonne du 29 juillet 1873.
C’est parmi les exemplaires de ce lot que se trouvaient cinq médailles russes.
Par son testament daté du 30 juin 1873, Jean-Ursule Devals, archiviste du département,
décédé le 2 septembre 1874, léguait, sous conditions particulières, à la ville de Montauban
sa collection d’antiquités gallo-romaines, contenant des monnaies.
Ces monnaies, au nombre de 581, sont réputées de provenance locale (principalement le
site de Cosa, commune d’Albias). Elles ont été inventoriées sous les numéros MI 2007.0.1 à
581 (onze sont manquantes).
Par son testament daté de 1873, Jacques Édouard Gatteaux (1788-1881) léguait à la ville
de Montauban plusieurs objets, parmi lesquels se trouvaient des médailles.
Lors de la séance du 21 mai 1881 (Registre des délibérations, 1881, f. 75), le legs Gatteaux
au musée de Montauban est accepté et signalé en ces termes : «M. le Président informe le
Conseil que par testament déposé chez Me Tandeau de Marsac, notaire à Paris, place
Dauphine, 23, M. Édouard Gatteaux, graveur de médailles, membre de Institut, décédé à
Paris le 8 février dernier, a légué au musée de Montauban tous les cadres qui sont dans son
cabinet au deuxième étage de son logement et ce qu’ils contiennent plus une Stratonice
ébauche d’Ingres ; plus la petite copie de la Vision d’Ézéchiel et généralement tous les objets
d’art que ses héritiers, le musée du Louvre, la Bibliothèque nationale et celle des Beaux-
Arts, ne voudront pas conserver. Le légataire exprime le désir que les objets de cette der-
nière catégorie soient nombreux. (…) »
L’ancien registre d’inventaire stipule juste avant le n° 429 : « Monsieur Édouard Gatteaux,
graveur en médailles, membre de l’Institut, ami et un des trois exécuteurs testamentaires
d’Ingres, a fait don à la ville par testament d’œuvres d’art pour être réunies auprès de celles
de son ami ; ces œuvres sont entrées en 1884. »
Trois numéros signalent des médailles :
– 507 (79e objet du legs) : trente médailles dans un cadre ;
– 508 (80e objet du legs) : onze médailles en bronze des XVIIe et XVIIIe siècles ;
– 510 (82e objet du legs) : quatorze médailles gravées par E. Gatteaux, cuivre au burin.
Ces médailles ont été mélangées avec toutes celles conservées au musée, enregistrées
sous les numéros MI 2009.0.1.1 à 230.
Peut-être vers la fin du XIXe siècle, le musée a dû recevoir en don quelques médailles qui
figurent dans l’ancien registre d’inventaire et dont les dates les font exclure des dons et legs
— 12 —
des années 1865 à 1881. Il s’agit de :
– n° 66 f. 335 : Exposition universelle de 1878, gravé par Oudiné ;
– n° 67 f. 335 : Vue du Trocadéro, gravé par Oudiné ;
– n° 68 f. 335 : Exposition de 1889, gravé par Oudiné.
L’auteur de ces trois médailles étant Eugène-André Oudiné (1810-1887), il est possible
d’imaginer un don de l’auteur ou de ses héritiers. Il existe par ailleurs au musée un petit étui
en cuir rouge comportant trois places vides qui pourrait correspondre à la présentation de
ces trois médailles.
Au début du XXe siècle, le musée reçut d’un pharmacien montalbanais des monnaies et
billets rapportés de voyages en Amérique du Sud. La boîte dans laquelle se trouvent encore
les monnaies et billets contient la mention suivante : « Monnaies du Chili offertes par Mr
Lagarde de Montauban, étant employé de pharmacie ». Celle-ci contient 28 exemplaires
dont les dates s’échelonnent jusqu’en 1904.
En mai 1961, le musée Ingres reçoit de Madame Pomaret cinq tirages d’une médaille
représentant Henri Lapauze, disposés dans une boîte à cigares cubains.
En 1975 est enregistré le don par M. Gouyon d’une médaille de mendiant de Montauban
sous le numéro d’inventaire MI 75.7.1.
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II. COLLECTIONS BARRY ET GATTEAUX
Edward Barry est né à Avesnes (Nord) le 27 mai 1809, d’une famille d’émigrés irlandais
sous Jacques II. Ses études le conduisirent à l’École normale, où il fut élève de J. Michelet,
après une année passée au collège de Lyon. Suite à un premier poste à Paris, il est nommé
en 1833 à la chaire d’Histoire de la faculté des Lettres de Toulouse, chaire qu’il ne quittera
qu’en 1874.
Il épousa en 1842 Mathilde Teulon, fille d’un ancien député, alors conseiller à la cour
d’Appel de Nîmes et qui en sera le premier président. Ils auront trois fils : Émile Barry, qui
était capitaine adjudant-major au 12e régiment d’infanterie en 1879 ; Lucien Barry, chance-
lier du consulat de France à Milan en 1879, et Georges Barry, négociant.
Après son arrivée à Toulouse, il intégra rapidement le milieu des érudits locaux : il fut élu
comme associé ordinaire de l’Académie des Sciences, Inscriptions et Belles-Lettres de
Toulouse en 1842. Plus tard, il deviendra membre résident de la Société archéologique du
Midi de la France (9 février 1859) et en sera notamment son secrétaire général. Sur le plan
régional, il était aussi membre de la Société Ramond depuis sa fondation ; par ailleurs, il était
membre de l’Académie du Gard. Sur le plan national, il était correspondant du ministère de
Instruction publique pour les travaux historique et il devint associé correspondant de la
Société nationale des Antiquaires de France le 7 juin 1865. Enfin sur le plan international,
il était membre de l’Institut archéologique de Rome.
Ses compétences en matière d’art lui permirent de se constituer une importante collec-
tion (voir infra) et furent également mises à contribution pour les collections municipales :
ainsi en 1861 la ville de Toulouse le manda à la vente de la collection de Lucien Bonaparte,
prince de Canino, à Civitavecchia (Italie), dont il rapporta plusieurs vases antiques. Déjà, en
1858, la ville rose avait pu apprécier les qualités d’E. Barry qui avait organisé une exposition
d’antiquités, d’objets d’art et de peintures anciennes dans le cadre de l’exposition des Beaux-
Arts et de l’Industrie.
Après s’être intéressé à des sujets très variés et avoir notamment publié des notes de voya-
ges, son activité de savant s’est concentrée sur des sujets relatifs à l’archéologie et à l’épigra-
phie de la Narbonnaise et de l’Aquitaine. Il participa à ce titre à la réédition par les éditions
Privat de l’Histoire générale du Languedoc, en collaboration avec E. Germer-Durand.
Comme épigraphiste, il publia plusieurs articles relatifs aux inscriptions romaines
recueillies dans les Pyrénées et dénonça à ce titre certaines des erreurs et des supercheries
du chevalier Alexandre Du Mège. Cependant, si son travail, plus sérieux que celui de son
prédécesseur, fut mieux accueilli par l’éditeur du Corpus inscriptionum latinarum (vol.
XIII), Otto Hirschfeld, ce dernier n’en demeura pas moins critique à l’égard de ses qualités
d’épigraphiste jugées médiocres : « il était d’un naturel élégant plus que pourvu d’une solide
culture en matière d’épigraphie ».
Il mourut brusquement le 17 mars 1879 à son domicile de Toulouse (1 allée Saint-
Michel), après une courte maladie qui l’enleva à sa famille et aux études auxquelles il se
consacrait encore. Ses obsèques furent célébrées le 21 mars 1879 à la paroisse Saint-
Exupère ; son cercueil fut provisoirement déposé dans la chapelle du cimetière de Terre-
Cabade avant d’être conduit à Nîmes pour y être inhumé auprès de son épouse.
Notons pour terminer qu’il était officier d’Académie et qu’il reçut la Légion d’Honneur,
après 1864.
— 14 —
collection d’antiquités et d’objets d’art, réunis depuis quarante ans avec une compétence, un
discernement, une ténacité incomparables », de « vraies richesses d’élite ». D’autres compa-
raient cette collection à un « véritable musée : antiquités grecques, romaines, celtiques, sta-
tuettes, meubles anciens, etc. » Tous s’accordaient sur le fait que cette collection avait été
l’objet d’une « passion ardente », réunie « avec un goût si pur et une érudition si exacte. Rien
de médiocre n’y était admis ».
Outre les antiquités, elle comportait beaucoup d’objets du Moyen Age et de la Renais-
sance. « Après une multitude de statuettes, de bas-reliefs, d’émaux, d’objets d’orfèvrerie,
cette collection peut se diviser en trois groupes : les ivoires, qui proviennent de régions
diverses, les meubles de la fin du Moyen Age et surtout de la Renaissance, recueillis, pour
la plupart, dans la province toulousaine, et les poids, groupe unique de plus de deux milles
pièces, contenant les poids de presque toutes les villes méridionales. Des mesures en bronze
et en verre l’accompagnent et le complètent ».
Cette série de poids était assez exceptionnelle. Elle semble avoir été formée par E. Barry
à partir de 1848 : il s’ingénia alors à constituer ce qu’il appelait « le musée des poids et mesu-
res », en regroupant surtout des poids municipaux du Moyen Âge et de l’époque moderne.
Les poids antiques formaient pour leur part une sorte d’introduction à cette collection.
Celle-ci, déjà bien formée, avait été exposée à Toulouse en 1858 et décrite de la façon sui-
vante : « (…) très curieuse et très rare collection de poids inscrits des villes du Midi réunie
par les soins de M. Barry. Ce sont de précieux documents pour l’histoire des communes et
de leurs franchises que ces rondelles de métal fleurdelisées, garnies d’inscriptions et portant,
avec la date, les armoiries de chaque cité. Un ensemble aussi complet n’a pu être obtenu
qu’au prix de beaucoup de recherches et d’efforts ». Il avait d’ailleurs acheté en décembre
1857 les poids de la collection Soulage afin de compléter sa collection, qui à l’été 1858 com-
portait déjà près de 400 exemplaires relatifs à 44 villes du Midi et elle était déjà qualifiée de
« collection la plus complète qui existe en France ».
Des monnaies et médailles faisaient également partie de la collection d’E. Barry, objets
dans lesquels il recherchait les traces du passé. Nous ne connaissons pas le détail de l’en-
semble des séries numismatiques appartenant à E. Barry. Toutefois, nous pouvons en avoir
un aperçu très sommaire grâce à une de ses publications. En effet, il exposa en 1858 à
Toulouse, dans la même vitrine que les poids inscrits, une série « d’échantillons choisis de
numismatique ancienne et moderne, en divers métaux, d’une remarquable conservation. On
y distingue des monnaies phéniciennes, ibériennes, gauloises et gallo-romaines, étrusques,
grecques, de l’Italie méridionale, de la Sicile et de la Grèce continentale, item de l’Asie
Mineure et de l’Afrique ; des impériales romaines (monnaies et médaillons) d’une grande
beauté, depuis Auguste jusqu’à Théodose : quelques pisanes du XVe siècle ; quelques pièces
renaissantes de France et d’Italie ; quelques échantillons du XVIIe et du XVIIIe siècle ».
Nous savons par ailleurs qu’il se sépara de monnaies grecques et romaines qu’il vendit aux
villes de Nîmes et de Montauban, respectivement en 1863 et 1864.
Il existe une description sommaire de ses collections en 1873, à un moment où une vente
d’une partie de celles-ci fut crainte. On y apprend notamment qu’elles avaient reçu une
récompense à l’exposition [universelle ?] de 1867 : ayant produit un « effet inattendu » (…),
« elles ont valu à leur auteur une des dix médailles d’argent destinées aux expositions les plus
importantes et que se sont partagées MM. de Rothschild frères, pour leur admirable série
d’émaux renaissants ; M. le comte Basilewski, pour ses ivoires et ses émaux byzantins ; M.
Double, pour le choix et la valeur hors ligne de ses objets d’art du XVIIe et du XVIIIe siè-
cles, etc., etc. » C’est peut-être suite à cette exposition qu’il y eut une proposition de vente
au musée du Louvre d’objets gaulois et de sceaux romains 8, qui n’aboutit pas.
Il y eut bien une vente l’année suivante, en 1874 ; il vendit en effet à la ville de Toulouse
une partie de sa collection, à savoir les antiquités gallo-romaines, pour la somme de 40000
8 Archives des musées nationaux, série A5, dossier A5 1867-1868 (information communiquée par C.
Bastien, musée du Louvre).
— 15 —
francs. Parmi les objets vendus, se trouvaient aussi plusieurs vases étrusques et un grec, ainsi
que quelques terres cuites grecques.
À son décès, il y eut quelques inquiétudes sur le devenir de ses collections et une délibé-
ration fut prise par la Société archéologique du Midi de la France pour que la ville de
Toulouse s’intéresse particulièrement aux meubles et aux poids. Mais il y eut bien une vente
publique de la collection le 2 juin 1880 à Paris. Toutefois, la ville de Toulouse put acquérir
en 1890 la collection des poids des villes, dont les exemplaires grecs, au moins, sont aujour-
d’hui conservés au musée Saint-Raymond.
Dans le domaine de la numismatique, nous savons qu’E. Barry s’est intéressé aux mon-
naies antiques et notamment romaines : nous pouvons nous en rendre compte à la lecture
de plusieurs de ses communications, mais aussi par le travail, dont il fut chargé avec deux
autres de ses collègues, de classement des collections du musée des Antiques de Toulouse.
En effet, l’Académie des Sciences, Inscriptions et Belles-Lettres de Toulouse donna à la
municipalité en 1842 son précieux médaillier, acquis de la collection Saint-Amans. Mais
avant de le délivrer et qu’il soit exposé dans les salles du musée en juin 1847, elle nomma
une commission de trois membres chargés d’établir le classement de cet important ensem-
ble monétaire : celle-ci comprenait A. Du Mège, A. Larrey et E. Barry. C’est probablement
dans le cadre du travail dont il était chargé que ce dernier demanda en octobre 1845 à être
autorisé à visiter les collections du Cabinet des médailles de Paris et plus particulièrement
« les grands bronzes et les médaillons impériaux de bronze » 9. Le travail accompli par cette
commission conduira plus tard à la publication d’un catalogue par C. Roumeguère.
Ses compétences en numismatique étaient par ailleurs reconnues et utilisées par les
sociétés auxquelles il participait. Ainsi c’est à lui que l’Académie des Sciences de Toulouse
confiait l’examen des monnaies antiques qui lui étaient envoyées dans le cadre des concours
annuels.
Ces différents éléments permettent d’établir l’intérêt et les compétences d’E. Barry en
matière de monnaies romaines.
9 Archives du Cabinet des médailles, 10 AMC 20, lettre du 22 octobre 1845, inédite.
10 Sur le trésor de Nîmes 1851, voir en dernier lieu : M.-L. BERDEAUX-LE BRAZIDEC, « Trésors moné-
taires romains de Nîmes (Gard) : une première mise au point», Bulletin de la Société française de Numis-
matique, juin 2004, p. 141-146 (Actes des Journées numismatiques d’Arles, 4-6 juin 2004) et Id., « Un dépôt
de deniers découvert dans la station routière d’Ambrussum (Villetelle, Hérault) », Revue archéologique de
Narbonnaise, 37, 2004, p. 259-275.
— 16 —
romains découvert à Nîmes en 1851, en les sélectionnant pour leur qualité et leur conserva-
tion, en accord avec ses principes de collection.
Il est même possible de se demander s’il ne s’agirait pas de ces exemplaires qu’il montre
à l’Académie des Sciences de Toulouse lors de la séance du 26 juin 1851 : en effet, il est indi-
qué que « M. Barry entretient l’Académie de la découverte de quelques médailles antiques,
qu’il met sous ses yeux ». La proximité des dates de découverte, de communication et de pré-
sentation à l’Académie de Toulouse pourrait le laisser penser.
— 17 —
Il semblerait que la collection soit arrivée dans ce que le maire appelle des « cartons », ce
que nous pouvons identifier comme les trois petits plateaux à alvéoles recouvertes de velours
rouge qui sont encore conservés dans le médaillier d’Ingres, vides, totalisant 210 places (70
par plateaux), ce qui correspond bien au nombre de monnaies.
Cette collection, dont le souvenir et la mention sont bien attestés dans les anciens regis-
tres d’inventaire, datables de la fin du XIXe siècle, a été exposée, peut-être mélangée aux
monnaies d’argent du don Gatteaux de 1865, dans une vitrine de la première salle Ingres, où
elle se trouvait encore en 1937 lors du passage de P. d’Espezel, comme nous l’avons déjà
noté. Elle aura été rangée après cette date dans le médaillier d’Ingres.
À une date indéterminée, on plaça des petites étiquettes portant les noms des empereurs
et impératrices représentés sur les monnaies, petites étiquettes qui ont été retrouvées sur les
plateaux dans le médaillier d’Ingres.
Sans liste sommaire des monnaies de la collection Barry, il est très difficile aujourd’hui de
cerner exactement le contenu de cette collection, qui pouvait s’étendre du règne d’Auguste
à celui des fils de Théodose, Honorius et Arcadius. Seuls des critères d’état de conservation,
excellents, peuvent nous aider à repérer les exemplaires ayant appartenu à sa collection
parmi les monnaies d’argent encore présentes aujourd’hui. Nous pouvons également nous
aider de l’hypothèse de la présence de deniers provenant du trésor de Nîmes 1851, qui ras-
semblait des exemplaires allant de Néron aux Sévères. Enfin, reste également la série des
petites étiquettes trouvées sur les plateaux, indiquant les noms de plusieurs empereurs et
impératrices ainsi que des quantités, forcément minimales puisque que nous ne pouvons pas
être certaine que ces étiquettes identifient la totalité des exemplaires.
En tout état de cause, la série de monnaies d’argent dite « collection Ingres » comprend
aujourd’hui les éléments suivants, totalisant 205 exemplaires :
– 25 deniers républicains, jusqu’à Jules César ;
– 6 fausses monnaies d’argent (grecques et romaines), sans doute modernes ;
– 174 deniers, antoniniens et siliques impériaux.
C’est dans cette dernière série qu’il faut rechercher les exemplaires de la collection Barry.
Le nombre est très proche de celui annoncé pour la totalité de la collection, soit 170 mon-
naies d’argent impériales, mais il ne saurait se trouver ici que les seules monnaies de Barry
qui ont dû être mélangées à celles du don Gatteaux de 1865, qui contenait très probable-
ment aussi des monnaies d’argent de cette époque.
Les deniers, antoniniens et siliques romains se répartissent entre le début du règne
d’Auguste et la fin de l’Empire avec quelques siliques de la fin du IVe siècle. Nous en avons
établi un décompte précis, qui apparaît dans notre rapport, totalisant 165 monnaies présen-
tes contre 113 petites étiquettes. Il faut ajouter à la série des monnaies présentes : 2 antoni-
niens de Postume, 1 de Victorin, 1 de Claude II, puis 1 silique de Julien, 1 de Valens, 1 de
Magnus Maximus, 1 d’Eugène et 1 d’Honorius. Ainsi le total augmenté de 9 exemplaires s’é-
tablit à 174.
Fort heureusement, le premier élément de ce décompte fait ressortir que le total des
monnaies présentes est plus important que celui des étiquettes, qui ne peut représenter
qu’un minimum. Dans plusieurs cas, on peut observer que les quantités d’exemplaires pour
le même empereur sont identiques ; parfois elles sont supérieures pour les monnaies pré-
sentes, ce qui est logique. En revanche, on constate l’absence dans les monnaies présentes
de plusieurs empereurs ou impératrices signalés parmi les étiquettes : ainsi manquent les
monnaies d’Aelius, Pertinax, Balbin, Tranquilline (2), Mariniana et de la restitution
d’Antonin, soit six exemplaires. Par ailleurs, certaines monnaies présentes sont en quantités
inférieures par rapport au nombre indiqué par les étiquettes : c’est le cas pour Albin
— 18 —
(manque un exemplaire), Julia Domna (2), Plautille (2), Géta (1) et Trajan Dèce (1), soit 7
exemplaires. Ce qui fait donc apparaître un déficit de 13 exemplaires, qui n’ont pas été choi-
sis au hasard, puisqu’il s’agit dans la grande majorité des cas d’exemplaires rares car prove-
nant de courtes émissions. Nous pensons donc que ces exemplaires, au minimum au nombre
de 13, ont été volés comme d’autres monnaies de la série d’argent.
Nous avons délibérément mis de côté, dans cette série de monnaies d’argent, les faux qui,
compte tenu des critères de sélection dont usait habituellement E. Barry pour ses collec-
tions, ne peuvent pas faire partie des exemplaires achetés par lui. Nous pensons donc que
ces faux viennent de la collection Gatteaux, de même que les monnaies républicaines,
anciennement dénommées consulaires, qui ne sont a priori pas comprises dans la vente
Barry où les monnaies sont qualifiées d’impériales. Parmi ces dernières, nous notons une très
importante série de deniers de l’époque des Sévères, d’une très belle qualité, qui provien-
nent certainement de la collection Barry et qui correspondraient très bien au contenu du tré-
sor de Nîmes 1851. Il est toutefois délicat de savoir où s’arrête l’apport de ce trésor dans le
lot Barry, ces derniers étant suivis d’une autre série, également de belle qualité, provenant
probablement d’un autre trésor qui a pu contenir deniers et antoniniens jusqu’aux empe-
reurs gaulois ou tout du moins au règne joint de Valérien I et Gallien.
Au vu de ces éléments, nous pensons donc que la collection Barry, qui a sans doute
apporté le plus grand nombre d’exemplaires d’argent de cette série, était composée d’é-
chantillons d’au moins deux trésors, dont peut-être celui de Nîmes, avec probablement
quelques ajouts isolés, comme cela serait possible pour les deniers d’Auguste. Nous ne pou-
vons pas affirmer toutefois l’appartenance des siliques de la seconde moitié du IVe siècle à
la collection Barry ; elles pourraient en effet aussi bien faire partie de la collection Gatteaux.
1.6. Bibliographie
— 19 —
2. Collection Édouard Gatteaux
11 Nicolas-Marie Gatteaux, est né le 2 août 1751 et mourut lors de l’épidémie de choléra le 24 juin 1832.
Apprenti graveur en bijoux, il est plus tard introduit à la Monnaie où il excelle dans la gravure en médaille. En
1773, il exécute entre autre le portrait de Louis XV, le sacre de Louis XVI en 1775, la naissance du Dauphin
en 1781. Graveur du gouvernement pour la création des assignats, de cartes à jouer et des timbres de l’enre-
gistrement, du domaine et de la loterie, il est aussi inventeur : stéréotypie, presse mécanique, machine à impri-
mer les indiennes. Il remporte une médaille d’argent à l’exposition des produits de l’industrie en 1819.
— 20 —
À côté de ses activités artistiques (gravure en médaille et sculpture), Jacques Édouard
Gatteaux devint membre du Conseil municipal et général de la Seine dès 1834 et jusqu’en
1843. C’est de cette façon que les Archives de Paris conservent divers documents le concer-
nant 12, don de Madame Appenzeller de Cussy. C’est aussi de cette façon qu’il prit une part
active dans les recommandations pour les commandes relatives aux aménagements de Paris
passées aux artistes, notamment aux élèves d’Ingres.
Il comptait également de nombreux amis, au premier rand desquels Ingres, qui aimait à
dire de lui : « Quel ami j’ai en vous, continuez cher ami vos francs et sévères avis, âpres
comme on dit, à la bouche, mais doux au cœur » ; Gatteaux lui prêta d’ailleurs son atelier,
situé à l’étage supérieur de sa maison parisienne, en 1853 pour l’exécution de la vaste déco-
ration de l’Apothéose de Napoléon Ier, commandée pour le plafond du salon de l’Empereur
à l’Hôtel-de-ville de Paris. Il était également lié à H. Flandrin, à E. Oudiné et à V. Baltard.
Il s’éteignit à Paris le 8 février 1881, à 93 ans. Il fut inhumé au cimetière du Père-
Lachaise, dans la 23e division, le 12 février, non loin de son ami Ingres.
Notons enfin pour terminer que, d’un point de vue local, Gatteaux était membre associé
correspondant de la Société des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Tarn-et-Garonne,
comme en attestent les Recueils de cette société à partir de l’année 1870.
2.2. Collection
Jacques Édouard Gatteaux et, avant lui, son père étaient collectionneurs d’œuvres d’art.
Le fils fut d’ailleurs plus connu comme collectionneur que comme artiste.
À sa mort en 1832, son père lui légua sa collection, dont on dispose d’un état par l’inven-
taire après décès : on y note tout particulièrement nombre de médailles épiscopales, de
Louis XIV ou de Louis XV, que des médailles historiques de Louis XIV, Louis XV et Louis
XVI étaient exposées et que ses médailliers accueillaient également une collection de
médailles militaires. De façon générale, la collection réunie par N.-M. Gatteaux montrait
bien le goût pour l’art de l’Italie de la Renaissance et du XVIIe siècle, et pour les artistes
français contemporains.
Complétant les acquisitions de son père « avec une intelligente ardeur », Jacques Édouard
Gatteaux finit par posséder une collection incomparable, « d’une importance telle, que peu
de cabinets à Paris pouvaient rivaliser avec le sien ». Elle aurait été estimée à l’époque à trois
millions de francs.
Cette collection se composait de « tout ce qui peut fixer l’attention d’un homme de goût
ou d’un artiste : objets antiques, bronzes et céramiques, moulages des plus belles figures
immobilisées dans les collections publiques ou privées, tableaux anciens et modernes, émaux
précieux, dessins des plus grands maîtres, depuis Raphaël jusqu’à Ingres, médailles curieu-
ses, estampes du plus beau choix et en très grand nombre, livres à figures, grands ouvrages
sur les arts, etc. » Chaque partie comprenait des objets de premier ordre. Elle devait être
après sa mort répartie entre le Louvre, l’École des Beaux-Arts et la Bibliothèque nationale.
D’ailleurs, ces différentes institutions avaient déjà apposé leur estampille sur les œuvres qui
leur étaient destinées (tableaux, dessins et émaux pour le Louvre, estampes pour la
Bibliothèque nationale, recueils de dessins pour l’École des Beaux-Arts), selon la distribu-
tion organisée de son vivant par le donateur.
Il n’avait fait jusque là que très peu de dons : nous avons recensé, sans compter le musée
Ingres, deux dessins en 1864 au Louvre et trois autres en 1869 au même musée.
Malheureusement, l’hôtel particulier qui abritait ces trésors à Paris, rue de Lille, en face
de la Caisse des Dépôts et Consignations, fut détruit les 23 et 24 mai 1871, lors de la
12 Archives de Paris, fonds privés : D.E1 Gatteaux 1 à 4 (thématique : Révolution française, industrie, archi-
tecture, beaux-arts) (don, 1952) ; voir B. Lainé, avec la collaboration de S. Chetaut et C. Bal, Fonds Gatteaux
(1762-1881), inventaire, 27 pages ; les portefeuilles 18 et 19 contiennent 72 tirages NB sur papier albuminé,
collés sur carton.
— 21 —
Commune de Paris et de la lutte générale entre les fédérés et les troupes versaillaises qui
entouraient tout le faubourg Saint-Germain. À ce moment, Jacques Édouard Gatteaux se
trouvait dans sa propriété de Neauphle-le-Vieux, après avoir passé l’hiver à Montauban chez
A. Cambon, et ne fut pas au courant du désastre tout de suite ; il semble toutefois avoir sup-
porté l’épreuve avec une grande force d’âme. La collection souffrit beaucoup de l’incendie et
perdit presque entièrement ses objets les plus précieux (les tableaux accrochés aux murs spé-
cialement), mais par chance et grâce à l’aide de certains amis, tout ne fut pas détruit. Ce fut
notamment le cas des petites sculptures (bronze et terre cuite) qui constituaient une série
particulièrement riche et choisie. En effet, « en prévision de l’entrée des troupes allemandes
à Paris, un parent de M. Gatteaux et un ami non moins dévoué, M. Paul Balze, avaient caché,
dans un escalier peu apparent, un certain nombre de statuettes en bronze et en terre cuite
que le feu des insurgés n’a pas eu le temps de détruire. De là ce nombre relativement consi-
dérable de statuettes aujourd’hui sauvées (…) de valeurs et d’époque diverses, depuis les
chefs-d’œuvre de l’art grec et de l’art romain, jusqu’à des œuvres charmantes dues à quelques-
uns de nos contemporains ». Également épargnés, les émaux, la place qu’ils occupaient dans
une galerie au second étage les ayant protégés. Par ailleurs, si les dessins et les estampes enca-
drés et accrochés aux murs sont partis en fumée, ceux classés par école dans douze porte-
feuilles rangés dans un meuble de la chambre à coucher, entièrement consumée, ont
échappés par miracle au feu. D’autres œuvres furent endommagées à différents niveaux,
comme la copie en cire de la statue d’Ariane abandonnée dans l’île de Naxos du musée de
Belvédère, attribuée à l’époque à Nicolas Poussin (musée du Louvre, RF 415) ou encore une
aiguière et une choppe en étain de Briot, ces derniers classés parmi « les objets de curiosité ».
On retiendra tout particulièrement les informations relatives aux médailliers de Jacques
Édouard Gatteaux : « Sept médailliers avaient peine à contenir la collection de médailles ou
d’empreintes réunies par M. Gatteaux ; ils ont tous été détruits, et la chaleur de l’incendie a
été telle que la plupart des objets en métal qui s’y trouvaient renfermés ont été fondus. Ainsi
disparurent la collection complète et en épreuves excellentes des empreintes en soufre fai-
tes par M. Mionnet, une série également complète de toutes les médailles frappées à la
Monnaie, une épreuve de tous les ouvrages gravés par MM. Gatteaux père et fils et un grand
nombre de médailles qui, si elles ne présentaient pas aux numismates de profession un haut
intérêt archéologique, offraient aux artistes un attrait particulier et permettaient, en tout cas,
d’étudier dans son ensemble l’histoire d’un art très intéressant et trop peu connu ». À côté
de cela, Jacques Édouard Gatteaux possédait également un fonds documentaire sur tout ce
qui se faisait dans le domaine de la numismatique.
On notera également la perte du portrait de Jacques Édouard Gatteaux par Hippolyte
Flandrin, qui avait été exposé au Salon de 1861 : celui-ci le représentait assis dans un fau-
teuil, tenant à la main un livre ouvert ; derrière lui, à gauche, se voyaient les attributs de l’ar-
tiste, quelques médailles et la figure de Minerve revenant du Jugement de Pâris, qu’il avait
sculptée et était alors exposée au musée du Luxembourg. Il en existe cependant une copie
par Paul Flandrin, datée de 1862, donnée au musée du Louvre en 1889 et actuellement en
dépôt au musée de Versailles (RF 560 ; MV 5898).
Enfin, parmi les pertes les plus importantes, figuraient également des tableaux et des des-
sins d’Ingres, soit une centaine d’études.
Pendant les dix années qui lui restaient à vivre, Jacques Édouard Gatteaux s’attacha à
enrichir à nouveau les différents éléments de sa collection ; il racheta également un certain
nombre de documents qui lui avaient été volés lors de l’incendie. Il fit également un don
anticipé, en 1873, au Louvre, comprenant un choix de dessins de différentes écoles parmi
lesquels figurait un dessin représentant Bacchus et ses compagnons, attribué à Nicolas
Poussin (RF 35 recto). Et par son testament, il léguait toutes ses collections au musée du
Louvre, à la Bibliothèque nationale et à celle de l’École nationale des Beaux-Arts, à la
Monnaie des Médailles, ainsi qu’au musée Ingres de Montauban. D’après les informations
contenues dans le Registre des délibérations du Conseil municipal de Montauban, le testa-
ment était ainsi rédigé : Jacques Édouard Gatteaux léguait « au musée de Montauban tous
les cadres qui sont dans son cabinet au deuxième étage de son logement et ce qu’ils contien-
— 22 —
nent plus une Stratonice ébauche d’Ingres ; plus la petite copie de la Vision d’Ézéchiel et
généralement tous les objets d’art que ses héritiers, le musée du Louvre, la Bibliothèque
nationale et celle des Beaux-Arts, ne voudront pas conserver ». Le musée monétaire de la
Monnaie de Paris reçut, quant à lui, 95 coins de médailles et poinçons divers, cinq coins bif-
fés et une virole à monnayer.
La part dévolue au musée du Louvre fut délivrée en 1883 et celle du musée Ingres arriva
en 1884. Son exécuteur testamentaire était G. Duplessis, conservateur du cabinet des estam-
pes de la Bibliothèque nationale. Il existe par ailleurs un inventaire après décès, cité par
S. Chetaut, que nous n’avons pas retrouvé.
On constate à travers les articles consacrés à la collection Gatteaux que si les médailles
sont bien mentionnées à chaque fois, ce qui est logique compte tenu de l’activité de
médailleur du collectionneur, les monnaies ne sont jamais signalées. Peut-être parce qu’il en
fit don tôt au musée Ingres, dès 1865, comme les documents d’archives l’établissent. Ce don
apparaît donc intéressant pour deux raisons : il montre que Jacques Édouard Gatteaux, et
son père peut-être aussi avant lui, collectionnait également les monnaies, ce qui paraît tout
à fait normal comme autre source d’inspiration ; il intervient par ailleurs relativement tôt,
peu de temps après le premier don de dessins fait au Louvre (1864) et avant la mort d’Ingres
(1867). Il semble ainsi être lié aux diverses démarches menées par le directeur du musée, A.
Cambon, pour enrichir les collections à cette période et s’inscrit dans une volonté de cons-
tituer une série représentative des monnayages de l’Antiquité, après l’achat des monnaies
impériales romaines de la collection Barry (1864).
Nous pouvons avoir une idée des monnaies formant le don Gatteaux de 1865 grâce aux
informations données par les journaux locaux et dans les collections actuelles par élimination
des exemplaires de la collection Barry.
— 23 —
don, à savoir les monnaies modernes, qui devaient donc comprendre les trois séries métal-
liques : or, argent et bronze. En revanche, compte tenu de l’appellation donnée à la collec-
tion, des « médailles monétaire s», nous pensons que le don n’était alors composé que de
monnaies et pas de médailles.
La collection de monnaies Gatteaux comporte donc, comme nous venons de le voir, deux
sections : d’une part des monnaies antiques, et d’autre part des monnaies modernes.
Pour ce qui est des monnaies antiques, il est donc très probable que les 25 deniers répu-
blicains actuellement présents dans la série de monnaies romaines d’argent proviennent de
la collection Gatteaux. Pour le reste des deniers, antoniniens et siliques d’époque impériale,
la plupart d’entre eux doivent être issus de la collection Barry, notamment les exemplaires
des Sévères, mais nous ne pouvons pas à l’heure actuelle fixer exactement la répartition entre
les deux collections, sans connaître notamment le nombre exact de monnaies d’argent romai-
nes de la collection Gatteaux. Nous pouvons toutefois attribuer à celle-ci les six faux
antiques, la plupart romains (MI 2007.0.586, 624, 625, 714, 735 et 947), se trouvant mêlés à
cette série, car Barry ne se serait sans doute pas laissé prendre par ses créations probable-
ment modernes et peu dignes de sa collection. Nous pouvons également attribuer à la col-
lection Gatteaux les 43 grands bronzes romains, les 10 autres bronzes romains et les 30 petits
bronzes grecs, soit 83 exemplaires, car la collection Barry ne comportait que des monnaies
d’argent.
Au total donc, les éléments antiques identifiables de la collection Gatteaux s’élèvent à 114
exemplaires (25+6+83). La quantité initialement annoncée étant de 223, nous ne pouvons
que constater un manque de 109 exemplaires antiques, pouvant regrouper monnaies d’ar-
gent et de bronze, sans que nous puissions en connaître le détail.
Pour les monnaies modernes, la situation est plus floue, puisque nous n’avons aucun ren-
seignement sur les 453 exemplaires. Néanmoins, une chose est sûre, ne sont présents dans
les collections classées comme provenant du médaillier d’Ingres que 79 exemplaires pouvant
être rattachés à cette série (MI 2007.0.839 à 917). Ce qui conduit à un manque de 374 exem-
plaires, soit la plus grand part de cette section de la collection, qui pouvait regrouper mon-
naies d’or, d’argent et de bronze.
Ainsi la collection de monnaies Gatteaux présent un déficit de 488 exemplaires 13, seule-
ment 193 étant identifiables dans les séries antiques présentes dans la collection dite Ingres.
Ce nombre doit toutefois être revu à la baisse, car nous ne savons pas combien exactement
se trouvaient de monnaies d’argent d’époque impériale romaine issue de la collection
Gatteaux, mais il s’en trouve très certainement.
2.4.1. Composition
Nous connaissons la composition du legs Gatteaux par les anciens registres d’inventaire
(époque Cambon), comme nous l’avons détaillé plus haut. La série de médailles faisant par-
tie de ce legs comprend donc :
– trente médailles dans un cadre ;
– onze médailles en bronze des XVIIe et XVIIIe siècles ;
– quatorze médailles gravées par É. Gatteaux, cuivre au burin.
On notera que le premier élément de sa liste correspond bien aux termes du testament
d’É. Gatteaux, puisqu’il s’agit d’un cadre qui devait donc être accroché dans son cabinet.
13 Ce nombre tient compte de l’erreur numérique se trouvant dans le journal, les 223 monnaies antiques
et les 453 modernes n’arrivant pas au total de 681 : 5 exemplaires ont semble-t-il été oubliés dans le décompte.
— 24 —
2.4.2. Les médailles du cadre
À une date indéterminée, les trente médailles du cadre en ont été sorties, comme le laisse
supposer le cahier d’inventaire de la réserve 2 qui mentionne la présence sous le numéro MI
148 (case n° 6, collection Gatteaux) d’un cadre avec des trous ayant contenu des monnaies
ou des médailles. Il est possible de lier ces emplacements du cadre avec une série de clichés
en étain de médailles, au nombre de 32, apparaissant sous les nos 1 à 32 dans la liste issue du
récolement des médailles en 1996 : il s’agit de tirages unifaces en étain dont le dos porte des
traces de cire et de papier, montrant qu’ils avaient été disposés sur un support, et portant
également pour certains exemplaires des traces de déformation par la chaleur (incendie de
1871). Ces matrices correspondent à des médailles gravées par le père d’Édouard Gatteaux,
Nicolas-Marie Gatteaux, et renvoient sans doute à ce que G. Vigne a appelé « des matrices
en argent ».
Aucune médaille du XVIIe siècle n’est mentionnée dans le récent récolement des
médailles et les seules du XVIIIe siècle sont celles gravées par N. Gatteaux décrites ci-dessus.
Il semble donc que les onze médailles de bronze qui composaient ce lot ne soient actuel-
lement pas localisées ou bien manquantes.
Il s’agit sans doute du petit ensemble, non vu au moment du récolement entre 1996 et
2001, conservé dans le bac bleu du tiroir du meuble à plâtres. Ces médailles semblent for-
mer un petit lot isolé et présentent le même aspect de conservation, très poussiéreux. Nous
pensons donc que tous ces exemplaires, signés E. Gatteaux, sont liés.
Nous avons comptabilisé huit médailles gravées par Gatteaux et un essai uniface en étain,
soit un total de neuf exemplaires :
– médaille de Louis Philippe au type Securitas Publica ;
– médaille de Charles X à la mémoire de Louis XIII (statue équestre) ;
– médaille de Beethoven ;
– médaille de Dupaty avec la statue équestre de Louis XIII ;
– médaille de Cortot ;
– médaille de Nicolas Marie Gatteaux ;
– médaille aux députés de la Vendée élus en 1818 ;
– médaille de Haydn ;
– essai uniface d’un droit représentant Louis Philippe de profil à gauche.
Trois de ces médailles apparaissent également dans les descriptions de l’ancien registre
d’inventaire n° 2, mais comme elles ont été trouvées avec les six autres exemplaires, il y a
tout lieu de penser qu’elles appartiennent bien à cette série. Comme ce sont des médailles
gravées par Gatteaux, il a pu en exister plusieurs exemplaires, entrés par différentes voies,
dans les collections du musée.
Par rapport au total annoncé de quatorze exemplaires, il en manquerait donc actuelle-
ment cinq.
Au total, la collection de médailles léguée par Gatteaux au musée Ingres semble défici-
taire de seize exemplaires, dont la plus grande part est l’ensemble des onze médailles ancien-
nes, des XVIIe et XVIIIe siècles.
2.5. Bibliographie
A.-L. BLONDEAU, Voyage d’un musicien en Italie (1809-1812), présenté par J.-M.
FAUQUET, Mardaga, Liège, 1993, p. 353.
— 25 —
J. CHAPLAIN, Notice sur M. Gatteaux lue à l’Académie des Beaux-Arts dans la séance du
12 janvier 1884, Institut de France, Académie des Beaux-Arts, 1884.
S. CHETAUT, « Les Gatteaux : une famille au service des arts », dans B. COULLARÉ
[dir.], L’essor de la médaille aux XIXe et XXe siècles, Wetteren, Moneta, 2003 (Moneta 31),
p. 186-204, pl. 3 et 4.
J.-M. DARNIS, « Jacques-Édouard Gatteaux, médailleur, sculpteur et collectionneur
(1788-1881) », Revue du Club français de la Médaille, LVIII, 1978, p. 194-201.
H. DELABORDE, « Discours », Funérailles de M. Gatteaux, membre de l’Académie, le
samedi 12 février 1881, Institut de France, Académie des Beaux-Arts, Paris, 1881.
E. DESORMES et A. BASILE, Polylexique méthodique, Dictionnaire des Arts gra-
phiques, II, Angers, Lachèse, 1897-1899, p. 176.
Les Donateurs du Louvre, Paris, RMN, 1989, p. 213-214.
G. DUPLESSIS, « Le cabinet de M. Gatteaux », Gazette des Beaux-Arts, octobre 1871,
p. 338-354, 1 pl. hors-texte n.p.
J. C. F. HOEFER, Nouvelle biographie générale depuis les temps les plus reculés jusqu’à
nos jours, Paris, Firmin Didot, 1857, p. 623-624.
H. NAEF, Die Bildniszeichnungen von J.-A.-D. Ingres, II, 1978, p. 485-502.
Société académique des Enfants d’Apollon, Séance du 10 mai 1874. Soixantième anniver-
saire de la Réception de M. E. Gatteaux, Paris, 1874.
A. SOUBIES, Les membres de l’Académie des Beaux-Arts depuis la fondation de
l’Institut, vol. I, 1830-1848, Paris, 1909, p. 55-58.
D. TERNOIS, « Une amitié romaine : les lettres d’Ingres à Édouard Gatteaux », Bulletin
spécial des Amis du musée Ingres, Actes du colloque Ingres et Rome, Montauban, septembre
1986, 1987, p. 17-61.
M.-J. et D. TERNOIS, « Les œuvres d’Ingres dans la collection d’Édouard Gatteaux »,
Art, objets d’Art, collection. Étude sur l’Art du Moyen Age et de la Renaissance, sur l’histoire
du goût et des collections. Hommages à Hubert Landais, Paris, 1987, p. 212-219.
G. VIGNE, « Les cartons des Académies », Bulletin du musée Ingres, n° 71, avril 1999, p.
5-16.
Nécrologie :
Anonyme, « Nécrologie. M. Gatteaux », Chronique des Arts et de la curiosité, n° 7, 12
février 1881, p. 51 et n° 8, 19 février 1881, p. 62.
V. CHAMPIER, L’année artistique, 1882, p. 520.
Gazette anecdotique, littéraire, artistique et bibliographique, 1881, p. 119.
Polybiblion, 2e série, 13, 1881, p. 269.
Revue de l’Art chrétien, 1881, p. 117.
— 26 —
Monnaies et médailles des collections Barry et Gatteaux
— 27 —
R/ EQVESTER/OR-DO/PRINCIPI/IVVENT
Dans un bouclier avec une lance verticale derrière.
Lyon, 50-54, RIC I2 79, Giard Lyon 89/6a. 3,61 g – 5 h. Frappe décentrée au revers.
— 28 —
MI 2007.0.593 MI 2007.0.619
MI 2007.0.610 MI 2007.0.633
MI 2007.0.594 MI 2007.0.636
MI 2007.0.584 MI 2007.0.634
MI 2007.0.599 MI 2007.0.630
MI 2007.0.603 MI 2007.0.620
MI 2007.0.617 MI 2007.0.681
Échelles variables
— 29 —
• MI 2007.0.678 : denier de Septime Sévère pour Caracalla
A/ ANTONINVS-PIVS AVG – Buste lauré, drapé et cuirassé trois quarts arrière, à droite
R/ PART MAX PONT-TR P IIII
Trophée au pied duquel sont assis deux captifs perses.
Rome, 201, RIC IV/1 54b. 3,46 g – 12 h. Petite fêlure de frappe à 6 h.
— 30 —
MI 2007.0.656 MI 2007.0.722
MI 2007.0.678 MI 2007.0.737
MI 2007.0.691 MI 2007.0.736
MI 2007.0.701 MI 2007.0.741
MI 2007.0.704 MI 2007.0.746
MI 2007.0.717 MI 2007.0.753
MI 2007.0.720 MI 2007.0.754
Échelles variables
— 31 —
R/ MARS -V-LTOR
Mars avançant à droite, tenant une lance et un bouclier.
Rome, 231-235, RIC IV/2 246. 2,79 g – 12 h
— 32 —
MI 2007.755 MI 2007.0.761
MI 2007.756 MI 2007.0.618
MI 2007.0.757 MI 2007.0.770
MI 2007.0.759 MI 2007.0.772
Échelles variables
— 33 —
• MI 2007.0.770 : silique réduite de Constance II pour Julien
A/ D N IVLIANV-S NOB CAES – Buste à tête nue, drapé et cuirassé à droite
R/ VOTIS/V/MVLTIS/X // TCON
Dans une couronne.
Arles, 355-360, RIC VIII 264. 2,05 g – 6 h. Fêlure de frappe à 3 h.
Même description.
Variété en bronze de canon. 8,09 g – 6 h – 28 mm
— 34 —
C. ROSSIGNOL, Des libertés de la Bourgogne d’après les jetons de ses États, 1851,
p. 184-186.
Le B présent à l’exergue n’est mentionné que par P. Gueneau d’Aumont. Il semble s’agir d’une marque de
graveur, pas d’une marque d’atelier : en effet, la marque de l’atelier de Dijon depuis 1540 et jusqu’à la fin du
règne de Louis XV en 1774 est la lettre P et par ailleurs les jetons étaient gravés et frappés par l’atelier de Paris
à partir de 1631 (informations communiquées par J. Meissonnier, voir communication aux Journées).
— 35 —
HOSTE AD SARATOGAM / IN DEDITION. ACCEPTO / DIE XVII. OCT.
MDCCLXXVII.
Signature : GATTEAUX F.
Matrice uniface sur support cartonné avec large trace de cire rouge au dos. Diam. 55 mm.
Loubat, p. 8 et pl. II n° 2.
— 36 —
Signature : N. GATTEAUX F
Matrice uniface sur support cartonné avec trace de cire rouge. Diam. 40 mm.
Catalogue des poinçons..., règne de Louis XVI, n° 24 p. 286-287.
— 37 —
• MI 2009.0.14 : cliché de N.-M. Gatteaux, portrait de J. d’Alembert
— 38 —
MI 2009.0.19
— 39 —
• MI 2009.0.1 : cliché de N.-M. Gatteaux
D/ SECURITAS PUBLICA
Ville tourrelée assise à droite, tenant le bâton du commerce à tête de serpent, sur le quai
d’un port, devant l’enceinte de la ville.
Signature : N. GATTEAUX F.
Matrice uniface sur support cartonné. Diam. 68 mm.
— 40 —
D/ LVDOVICVS. XVIII-FRANC. ET. NAV. REX – Tête de Louis XVIII à droite
Signatures : ANDRIEU F./DE PUYMAURIN DI.
R/ IVNGENDIS.COMMERCIIS
DORDONIAE. PONS. IMPOSITVS / AD. LIBVRNVM / MDCCCXX
Pont franchissant la Dordogne à Libourne.
Signature : DEPAULIS. F.
Bronze. Diam. 50 mm.
Bibliographie
— 41 —
III. COLLECTION INGRES
Nous ne reviendrons pas ici sur le fait que la collection dite « Ingres » ne comportait pas
de monnaies antiques et modernes. Nous souhaitons uniquement présenter succinctement
les moulages que le peintre légua au musée qui porte son nom, afin de mettre cette série,
encore non étudiée, en valeur. Une étude approfondie pourrait en effet se révéler très
instructive sur les sources d’inspiration complémentaires du peintre.
Par ailleurs, les inventaires après décès effectués par ses trois exécuteurs testamentaires,
A. Cambon, É. Gatteaux et J.-F. Guille, apportent quelques informations complémentaires.
On y trouve en effet noté :
N° 270 : boîtes d’empreintes sur médailles, camées et pierres fines antiques, prisées 20
francs ;
N° 271 : la collection de médailles de portraits des papes, prisée 20 francs ;
N° 272 : Grand nombre de plâtres moulés sur l’antiques, en boîtes d’empreintes sur
médailles, camées et le tout en plâtre, avec valeur de même que sa collection de portraits
des papes, prisée 100 francs ;
N° 274 : médailles modernes ou anciennes en bronzes, prisées 50 francs.
14 J.-M. GARRIC, Le musée Ingres de Montauban. Histoire d’une institution, Albias, éd. Le Mont du Saule,
1993, p. 50.
— 42 —
— 43 —
idée de la quantité des moulages, que le questionnaire sur les collections municipales daté
de février 1881 15 précise que le musée conserve « 3500 moulages (statuettes, empreintes de
camées ou médailles) ».
Les moulages, actuellement conservés dans les réserves externes du musée, sont condi-
tionnés dans plusieurs boîtes qui étaient destinées à être suspendues. Ils n’ont jamais fait
l’objet d’un inventaire ni d’études spécifiques. Seuls quelques-uns sont exposés dans un tiroir
de la vitrine de la salle du premier étage du musée consacrée à la collection d’antiquité
d’Ingres. Ces moulages semblent particulièrement bien exécutés et sont présentés avec
grand soin, entourés d’un cerclage cartonné et doré.
Nous avons sélectionné trois des boîtes comportant ces moulages pour l’exposition, afin
de montrer la diversité des sujets et des périodes représentés.
— 44 —
IV. DONS BARRE
A. Barre fit deux dons au musée Ingres, en 1865 et en 1873. Compte tenu des périodes
de dons et des fonctions du donateur, nous pouvons l’identifier à Désiré-Albert Barre (1818-
1878), qui fut graveur général de la Monnaie de Paris du 27 février 1855 au 31 décembre
1878, où il avait succédé à son père, Jacques-Jean Barre (1793-1855). C’est lui qui a notam-
ment gravé la médaille de Sainte-Hélène et les monnaies du Second Empire de Napoléon
III à tête laurée.
1. Le don de 1865
Le premier don fait par A. Barre (voir détail supra) se situe en mai 1865 et consiste en « 37
médailles commémoratives et autres, en bronze », dont nous ne connaissons pas le détail.
2. Le don de 1873
Le second don prend place en juillet 1873 et comprend « quelques médailles commémo-
ratives en bronze, des clichés de spécimens de toutes les monnaies d’or frappées sous
l’Empire et quelques autres pièces ». Cette fois les quantités ne sont pas précisées et les des-
criptions restent vagues.
L’ancien registre d’inventaire fait état au n° 118, avant la numérotation du lot de l’en-
semble des médailles commémoratives : « Monsieur Barre, graveur général de la Monnaie,
a fait don de 23 modèles de pièces et le modèle de la médaille militaire grand et petit
modèle. »
Le détail en est donné dans le second registre ancien « Inventaire 2 », 3e section, sous les
numéros suivants :
– 278 à 293 : modèles de monnaies données et gravées par M. Barre, graveur général de
la Monnaie de Paris (époque Napoléon III) ;
– 294 à 299 : monnaies des états unis de Colombie, gravées par Barre.
Cette description renvoie plus certainement au contenu du second don qu’au premier, car
on ne saurait confondre, a priori, médailles commémoratives et modèles de monnaies.
— 45 —
La description de cette médaille correspond bien à celle qui est indiquée dans le second
registre d’inventaire ancien, sous le n° 300 : « médaille commémorative du mariage du duc
de Brabant ».
Les autres médailles issues des dons Barre ont sans doute été mélangées avec la série exis-
tante. On peut estimer que, pour une part au moins, les médailles offertes devaient com-
porter des exemplaires gravés par le donateur et probablement son père également. Dans
cette hypothèse, en reprenant la liste des médailles du premier catalogue Cambon, celle de
l’ancien registre d’inventaire et celle du récolement, on peut isoler une petite série de
médailles gravées par la famille Barre, déjà conservées au musée en 1863 :
– Cambon n° 1 (p. 37) : Mort de Louis XVI (1793), de Marie-Antoinette (1793) et
d’Elisabeth de France (1794), gravé par Barre.
– Cambon n° 27 (p. 39) : 1816, Mariage du duc de Berry, gravé par Barre.
– Cambon n° 41 (p. 40) : 1818, Dominique Cimarosa, gravé par J.-J. Barre.
– Cambon n° 42 (p. 40) : 1818, Guillaume Shakespeare, gravé par J.-J. Barre.
– Cambon n° 53 (p. 40) : 1819, Ordonnance du roi (9 avril), gravé par Barre.
– Cambon n° 67 (p. 41) : 1819, Frédérik Schiller, gravé par J.-J. Barre.
La liste du récolement fait apparaître plusieurs autres médailles gravées par Barre père
et fils qui ont pu être données par A. Barre : les nos 57, 58, 62, 63, 64, 67, 69 et 71, en raison
de leurs dates, sont des réalisations de J.-J. Barre (et non de son fils Albert), les nos 56, 59,
60, 61 et 70 sont d’A. Barre. Soit au total, 13 exemplaires.
Il est actuellement difficile, sans autres données et tri préalable, de pouvoir attribuer
d’autres médailles dans la liste du récolement aux dons Barre.
En revanche, il est possible de rattacher à l’un de ces dons cinq médailles russes qui n’ont
pas été prises en compte dans le récolement et qui se trouvent maintenant rangées et inven-
toriées à la suite des autres médailles, accompagnées d’un petit papier portant une écriture
ancienne indiquant : « Médailles russes/données/par M. Barre, graveur général/de la
Monnaie ». Il est par ailleurs noté au crayon « 5 médailles » sur le même papier, ce qui
conduit à constater que le lot est complet. Ces cinq médailles sont présentées dans des écrins
circulaires individuels fermés et portent des dates jusqu’en 1872. Cette datation indique
donc que les médailles russes ont été données par A. Barre en 1873.
Il s’agit de médailles russes, toutes de fabrication russe et gravées par des artistes russes
ayant copié, parfois, des coins réalisés par des graveurs venus d’Allemagne quelques décen-
nies plus tôt.
— 46 —
laquelle une figure féminine tenant un sceptre (Providence) désigne à l’attention de tous
Catherine ; non signé.
Bronze, diam. 67 mm.
Forrer VI, p. 339 ; Médailles russes du Louvre, cat. n° 105, p. 96.
« Au droit, la tsarine arbore une tenue qui l’assimile à Athéna/Minerve, déesse guerrière et de la sagesse.
Au revers, Catherine II en tenue d’apparat reçoit l’hommage de la Russie et des forces armées symbolisées par
le dieu Mars. L’énergie directrice de celui-ci, qui guide le bras de la Russie, incite à l’identifier à Grégori ou
Alexis Orlov. Les figures divines complémentaires veulent signifier que la divinité corrobore le coup d’état.
L’équilibre et la beauté de la composition en ont fait l’une des plus célèbres médailles russes ».
— 47 —
• MI.2009.0.1.223 : Guerre russo-perse (1826-1828). Campagne de 1826, mise en
déroute des Perses sur les bords de la rivière Shamkhor près de Ganja le 5 septembre 1826
Droit : СРАЖЕНІЕ ПОДЪ ЕΛИСАВЕТПОΛЕМЪ. (Bataille d’Elisavetpol [nom russe
de Ganja]) ; Allégorie de la Russie debout, costumée à l’antique, portant un bouclier orné de
l’aigle impérial bicéphale, s’apprêtant à frapper de son épée un guerrier perse tombé au sol,
écrasé sous le poids de son cheval, et levant son sabre ; à l’arrière plan un soldat gisant ; à
l’exergue : СЪ МОДЕΛИ ГРАФА ФЕОДОР ТОΛСТАГО. / РђЗАΛЪ А ΛЯΛИНЪ 1839 /
1826 (D’après le modèle de Théodore Tolstoï / gravé par A. Ljalin en 1839) (Alexandre
Ljalin).
Revers : Anépigraphe, aigle impérial bicéphale couronné, tenant le sceptre et le globe,
chargé en cœur d’un écu aux armes de la Russie (Saint Georges) ; en sautoir le grand cordon
de l’ordre de Saint André entouré d’une épaisse couronne de feuilles de laurier ; sous l’aigle
signé : Р А. КΛЕПИКОВЪ 1837. (gravé par A. Klepikov en 1837) (Alexis Klepikov).
Bronze, diam. 65,5 mm. Dans une boîte ronde, avec son couvercle.
— 48 —
mer ; à l’exergue : СЪ МОДЕΛИ ГРАФА Ф ТОΛСТАГО. / РђЗАΛЪ А ΛЯΛИНЪ 1838 /
1829 (D’après le modèle de Tolstoï / gravé par A. Ljalin en 1838) (Alexandre Ljalin).
Revers : Anépigraphe, aigle impérial bicéphale couronné, tenant le sceptre et le globe,
chargé en cœur d’un écu aux armes de la Russie (Saint Georges) ; en sautoir le grand cordon
de l’ordre de Saint André entouré d’une épaisse couronne de feuilles de laurier ; sous l’aigle
signé : Р А. КΛЕПИКОВЪ 1837. (gravé par A. Klepikov en 1837) (Alexis Klepikov).
Bronze, diam. 65,5 mm. Dans une boîte ronde, avec son couvercle.
Bibliographie
— 49 —
V. COLLECTION DEVALS
La collection Devals faisant l’objet d’une communication séparée à l’occasion des
Journées numismatiques, nous renvoyons les lecteurs à la publication des actes qui paraî-
tront dans le Bulletin de la Société française de Numismatique daté de juin 2010.
Le collectionneur local et sa collection y seront présentés. Nous n’offrons donc ici que le
catalogue des monnaies sélectionnées pour l’exposition.
— 50 —
MI 2007.0.15 MI 2007.0.273
MI 2007.0.50 MI 2007.0.376
MI 2007.0.112 MI 2007.0.378
MI 2007.0.161 MI 2007.0.423
MI 2007.0.167 MI 2007.0.435
MI 2007.0.204 MI 2007.0.511
MI 2007.0.213 MI 2007.0.570
Échelles variables
— 51 —
R/ VICT GER-M-ANICA
Victoire debout à droite sur un globe, tenant une couronne et une palme, entre deux cap-
tifs.
Trèves, 257-258, RIC V/1 49, Elmer 42, Cunetio 723. 3,11 g
Bibliographie
— 52 —
VI. COLLECTION FRÉDEFON
La dernière acquisition de monnaies du musée Ingres est issue du legs Frédefon, entré
dans les collections en 1990.
1. Le legs
1.1. Contexte
1.2. Contenu
Comme nous l’avons souligné dans la liste récapitulative des acquisitions, les mentions
relatives aux monnaies de la collection Frédefon restent très vagues et surtout ne sont pas
quantifiées, ce qui rend son identification très difficile, surtout en l’absence de numéro d’in-
ventaire joint aux exemplaires.
Nous rappelons ici le contenu de la section numismatique de la collection Frédefon, por-
tant le n° d’inventaire 90.18.2 :
« Pièces de l’Antiquité romaine (essentiellement impériale) ;
Quelques pièces médiévales ;
Ensemble de monnaies de l’époque de Louis XVI, de la 1ère République et de la
Restauration. »
Nous avons fait appel à un ami de B. Frédefon, R. Guicharnaud, ainsi qu’à sa nièce,
Marie-Thérèse Sevoz, pour identifier les contenants provenant de la collection Frédefon et
nous avons ainsi pu retrouver l’ensemble du contenu de ce legs.
– Cinq plateaux vitrés, décrits par Madame Sevoz comme des boîtes très plates avec des
vitres, probablement fabriqués par B. Frédefon ;
– le contenu d’une valisette marron (lettre avec l’écriture de B. Frédefon et enveloppe
avec celle de sa femme ; décorations dans un écrin, probablement de leur fils) ;
– les petites boîtes portant un tampon ou la mention Frédefon ;
– le bac en plastique avec des enveloppes ;
– les deux autres petites boîtes métalliques.
L’identification de la valisette marron, qui contient plusieurs petites boîtes, des couver-
cles de boîtes et une grande boîte en plastique à étages compartimentés, comme il en existe
une autre, comme élément de la collection Frédefon est renforcée, en plus des arguments
relatifs aux écritures des époux Frédefon, par la présence de l’écrin de couleur bordeaux ren-
fermant deux décorations : nous avons identifié une croix de chevalier de la Légion
d’Honneur (au revers Honneur et Patrie) et une croix de la Valeur militaire ; cette dernière
décoration ayant été remise aux combattants d’Afrique du Nord, Maroc, Algérie,
Maurétanie, elle est donc à liée au fils de Bertrand Frédefon, Jacques, qui a servi en Algérie
(voir ci-dessous). La Légion d’Honneur a pu également être remise à titre posthume à ce
dernier.
Au total, la collection Frédefon comporte 1726 monnaies (total des lots présentés dans
l’inventaire sommaire), soit plus de la moitié de la collection numismatique actuelle du
— 53 —
musée. Le nombre très élevé d’exemplaires pourrait expliquer que ceux-ci n’aient pas été
comptés lors de leur arrivée au musée, surtout sans tri et classement scientifique préalable.
Les monnaies antiques placées dans les plateaux vitrés étaient accompagnées, pour la plu-
part, de petites enveloppes soit encore placées sous la vitre du plateau, soit contenues dans
des petites boîtes à côté ; elles ont été rangées dans de plus grandes enveloppes, une par pla-
teau, avant le reconditionnement des monnaies, afin de ne pas perdre les informations. Ces
petites enveloppes portent en grande partie l’écriture de Michel Labrousse, ce qui semble
montrer que B. Frédefon avait confié pour identification à son ami une partie des monnaies
de sa collection. On peut établir que les dernières identifications remontent au mois d’octo-
bre 1964, comme le prouve une lettre envoyée par M. Labrousse, retrouvée dans la valisette
marron ; elles concernent une série de monnaies romaines, au nombre de 79, ayant appar-
tenu à Marcel Gausseran (1891-1979), membre également de la Société archéologique de
Tarn-et-Garonne. En a-t-il fait don à B. Frédefon ? Ou ce dernier lui a-t-il acheté ? En tout
état de cause, ces monnaies ont été intégrées, après coup, au premier classement des mon-
naies antiques sur les plateaux, certains exemplaires précédents ayant alors été remis dans
leurs petites enveloppes.
À cette époque, il existait des inventaires des deux séries établis par M. Labrousse,
comme l’indique la note manuscrite ajoutée au courrier de M. Labrousse du 16 octobre
1964 : « Les inventaires des 160 pièces classées sont dans la boîte avec les enveloppes por-
tant les numéros des deux listes établies par M. Labrousse ». L’écriture de cette note est celle
de B. Frédefon, reconnue par R. Guicharnaud en 2008.
Ainsi le classement dans les quatre plateaux vitrés, comportant 160 places (40 par plateau)
numérotées intervient après octobre 1964, à une date actuellement indéterminée.
Après ce premier classement, une autre collection de monnaies antiques est intégrée à
ces plateaux et rajoutée sur un cinquième, plus petit : on enlève alors certaines monnaies qui
sont remises dans les enveloppes d’origine et on y place les monnaies de la nouvelle série,
qui étaient également contenues dans des enveloppes, mais de format différent de celui uti-
lisé par M. Labrousse et portant une écriture différente. Ces monnaies, portant quelques
mentions de découverte, se rapportent souvent au site de Cosa et aux fouilles du capitaine
Bertrand Frédefon. Mais alors que les monnaies précédentes avaient été classées sur les pla-
teaux de manière chronologique, sans tenir compte des collections d’origine, cette série vient
s’intercaler sans vraiment de suite logique. Dans tous les cas, il a été reporté au dos des enve-
loppes les numéros de place des monnaies sur les plateaux. Les monnaies remises dans les
enveloppes sont alors rangées ensemble, à part.
Il existe deux autres petits lots de monnaies placées dans des enveloppes : quelques mon-
naies antiques également identifiées par M. Labrousse et des monnaies royales françaises prin-
cipalement portant une écriture différente de celle de M. Labrousse et de celle des enveloppes
de l’autre série antique liée au site de Cosa et aux découvertes du capitaine B. Frédefon.
Les monnaies des plateaux vitrées commencent par une série de bronzes de Carthage, de
Mauritanie et des Lagides qu’il semble difficile d’avoir rassemblé sur le territoire de l’an-
cienne Gaule ou en tout état de cause de provenance locale ; d’ailleurs, il faut noter qu’au-
cune monnaie d’Afrique du Nord n’est signalée découverte dans le département de
Tarn-et-Garonne dans l’ouvrage de Brigitte Fischer, Les monnaies antiques d’Afrique du
Nord trouvées en Gaule, Paris, CNRS, 1978 (XXXVIe suppl. à Gallia). Ces monnaies ont tou-
tes les chances d’avoir été trouvées ou achetées en Afrique du Nord : Madame Sevoz nous a
indiqué qu’elle n’avait pas connaissance d’une affectation de son oncle en Afrique du Nord,
mais compte tenu de la présence de son fils Jacques en Algérie pendant la guerre, il est pos-
sible de penser que ce dernier a rapporté ces monnaies pour la collection de son père. Il en
est peut-être de même pour les deux monnaies contenues dans des enveloppes notées « Sud-
tunisien 1953 ».
— 54 —
À la suite de ces bronzes d’Afrique du Nord, on trouve une série de potins gaulois puis
des monnaies romaines, quelques républicaines et essentiellement de l’Empire. On voit
qu’une partie des monnaies romaines a été décapée.
Nous ne connaissons que très peu de détails sur la carrière et la passion archéologique de
B. Frédefon (1906-1967), qui s’était spécialisé dans la préhistoire et la période gallo-
romaine. Cependant, d’après les renseignements fournis par R. Guicharnaud, il a commencé
une collection archéologique alors qu’il se trouvait en Picardie, ce qui explique la présence
parmi les objets légués de pierres taillées provenant de cette région ; il était d’ailleurs mem-
bre de la Société des Antiquaires de Picardie.
Muté à Montauban, il devint membre de la Société archéologique de Tarn-et-Garonne en
1950 et s’intéressa alors tout particulièrement au site de Cosa (voir ci-dessous).
Il décède le 30 juillet 1967 à la suite d’une longue maladie, alors qu’il était vice-président
de la Société archéologique depuis 1964. Né en 1906, il avait 61 ans. Il n’avait eu qu’un fils,
Jacques André Ferdinand, né le 22 décembre 1931, militaire de carrière, décédé lors de la
guerre d’Algérie en 1958 (23 juin), dont le nom est inscrit sur le monument aux morts de
Sapiac, car il était membre de l’équipe de rugby, et sur celui de la ville de Montauban.
Les documents présentés par Madame Sevoz, sa nièce, lors de sa visite au musée en
février 2009, sont essentiellement des tirés-à-part de ses articles et deux manuscrits d’arti-
cles ; elle possède également une coupure de presse datée du 1er janvier 1966, relative à la
réalisation d’un plan de Montauban en 1621, dressé par son oncle et Maurice Bes, dessiné
par Rezer, présentant également une photographie de Bertrand Frédefon.
Madame Sevoz nous a également indiqué que son oncle était en relation avec le docteur
Antonin Morlet (1882-1965), dont elle possède plusieurs livres venant de la bibliothèque de
son oncle, qu’il avait probablement connu à Vichy, lorsqu’il y accompagnait sa femme en
cure. Le docteur Morlet y était en effet installé et pratiquait l’archéologie : il a notamment
fouillé à Glozel et publié plusieurs livres sur le passé de Vichy. Cette mention anecdotique
renvoie toutefois à la présence du mot Vichy sur le papier portant quelques indications sur
la collection Gausseran, trouvé dans la valisette marron.
B. Frédefon s’est intéressé très rapidement au site de Cosa et a participé dès 1950 aux
fouilles réalisées par le capitaine Réveille, commandant du camp militaire de Caylus. En
octobre 1952, il convia la Société archéologique à une excursion sur le terrain.
Les archives du musée conservent dans le dossier des lampes antiques une sorte de bor-
dereau portant le nom du capitaine Frédefon. Il y est indiqué « Retrait du dépôt de Cosa-
Hispalia », suivi d’une liste d’objets : monnaies romaines (mots barrés), d° portugaise (mots
barrés également), 1 fragment poterie rouge à métope, 1 d° dessus de lampe. Ce document
est daté du 15 mai 1959 et signé J. N ou M…. (non déchiffré). Ces éléments font sans doute
référence aux fouilles de Cosa en 1959 et renvoient aux objets publiés.
Certaines des petites enveloppes contenant des monnaies et dont l’écriture a été identi-
fiée comme celle de B. Frédefon par R. Guicharnaud, portent l’indication de provenance de
Cosa.
— 55 —
M. LABROUSSE et B. FRÉDEFON, « Trouvaille romaine à Sainte-Rafine, commune
d’Albias », Actes du Xe Congrès d’Études de la Fédération des Sociétés Académiques et
Savantes de Languedoc, Pyrénées, Gascogne», Montauban, 30 mai 1954, 1954, 15 p.
M. LABROUSSE, B. FRÉDEFON et MALRIEU, « Les trouvailles de Cosa »,
B.S.A.T.G., LXXXV, 1959, p. 31-73.
« Jean de la Valette-Parisot, Grand-Maître de l’ordre de Malte », B.S.A.T.G., LXXXVI,
1960.
« Recherches et trouvailles archéologiques locales de l’année 1963 », B.S.A.T.G.,
LXXXIX, 1963, p. 67-72.
« Recherches et trouvailles archéologiques locales », B.S.A.T.G., XC, 1964, p. 91-96.
« La voie romaine Tolosa-Divona (ses possibilités de passage entre Tarn et Aveyron. Tracé.
Ponts, gué, camps de surveillance, etc.) », B.S.A.T.G., XC, 1964, p. 66-77.
« Recherches et trouvailles archéologiques locales de l’année 1965 », B.S.A.T.G., XCI,
1965, p. 71-76.
« La croix du miracle (XIVe siècle) de Caylus », B.S.A.T.G., XCII, 1966, p. 111-113.
2.4. Bibliographie
— 56 —
MI 2007.0.1147.1
VRBANVS.VIII.PONT MAX, deux clés en sautoir, au-dessus une étoile à cinq rais
S.PETRVS ET PAVLVS AVEN, croix échancrée dans un quadrilobe
0,92 g – 16 mm
Réf. : P.A. 4422
Légende dégénérée, pal accosté de deux pennons, formant une croix cantonnée d’un
point au 1.
Légende dégénérée, quatre annelets posés en croix.
0,89 g – 17 mm. Généralement en bon argent, mais ici en laiton (faux ?).
Réf. : P.A. 3842
— 57 —
3. Françaises royales (catalogue par Jean-Pierre Garnier)
Nous avons ici quatre monnaies d’argent fatimides, dont une provient explicitement du
berceau de la dynastie fatimide, l’actuelle Tunisie. Le monnayage fatimide est surtout célè-
bre pour ses monnaies d’or, dinar en arabe, abondamment émises au fil des deux siècles et
demi où elle domina l’Afrique du Nord et en particulier l’Égypte, et source d’inspiration
pour le monnayage d’or des Croisés en Orient.
Le monnayage d’argent de cette dynastie, composé de dirhams et de fraction du dirham,
est généralement de moins bonne qualité que celui d’or. Moins connu, il présente cependant
les mêmes légendes et les mêmes ornementations.
Quatre cercles concentriques sur chaque face, avec un point central, trois légendes cir-
culaires en kufique, comprises dans ces cercles.
— 58 —
Au droit, les légendes présentent le nom et le laqab (titre honorifique) du Calife, Ma‘d al-
Mu‘izz li-din Allah, ainsi que sa qualité d’Imam et d’émir des croyants. La légende intermé-
diaire insiste particulièrement sur l’appel à la reconnaissance de l’unité d’Allah lancé par
l’Imam fatimide tandis que la légende extérieure du droit présente le nom de l’atelier, al-
Mansuriya ancienne capitale des Fatimides en Ifriqiya (aujourd’hui Tunisie) et la date de
frappe, partiellement lisible. Au revers, on trouve tout d’abord une profession de foi, cou-
ramment employée sur les monnaies musulmanes médiévales (« Il n’y a de dieu qu’Allah et
Muhammad est Son envoyé »). Puis, dans la légende intermédiaire, la formule shiite « Ali est
le meilleur des successeurs et le vizir du plus excellent des envoyés ». Finalement, sur la
légende extérieure, nous pouvons lire le verset du Coran IX, 33, aussi appelé mission pro-
phétique puisqu’il rappelle les responsabilités qu’Allah a confiées à Muhammad (« Il l’a
envoyé avec la direction et la vraie religion, pour qu’il la fasse triompher de toutes les autres
religions, quand même cela déplairait aux associationnistes »).
NICOL, DOUG, Sylloge of Islamic coins in the Ashmolean, vol. 6, n° 312-314.
Inv. 2007.0.1154.10
1,33 g – diam. 20 mm. Ployée sur une ligne centrale.
X2
Mêmes légendes que la monnaie précédente mais les indications du lieu et de la date de
frappe sont en-dehors du flan.
NICOL, DOUG, Sylloge of Islamic coins in the Ashmolean, vol. 6, n° 318-320.
Inv. 2007.0.1154.10
0,63 g et diam. 13 mm – 0,56 g et diam. 13 mm (lacunaire).
Les monnaies d’al-‘Aziz présentent la même organisation circulaire des légendes, autour
d’un point central.
Au droit, nous trouvons toujours la présentation des titres et du nom du calife, « l’Imam
Nizar al-‘Aziz billah, émir des croyants, esclave d’Allah et Son représentant », et la mention
du lieu et date de frappe, malheureusement en partie hors du flan. Au revers, nous trouvons
la profession de foi complétée par une autre formule shiite, « Ali est le meilleur des élus
d’Allah ». À l’extérieur, est inscrit le verset IX, 33 du Coran.
NICOL, DOUG, Sylloge of Islamic coins in the Ashmolean, vol 6, n° 413.
Inv. 2007.0.1154.10
1,41 g – diam. 19 mm
La Régence de Tunisie est gouvernée entre 1705 et 1957 par la dynastie husseinite, dont
les souverains continuent de porter, comme leurs prédécesseurs, le titre de Bey.
— 59 —
Cette collection comporte plusieurs monnaies de cuivre émises en Tunisie dans la
seconde moitié du XVIIIe siècle, sous le règne du Bey ‘Ali. Les émissions de cuivre de Ali
Bey restent frustes même si durant son règne un effort a été fait, en particulier pour assurer
la régularité des émissions. L’apparence de ces fulûs (pluriel de fals, monnaie de cuivre en
arabe) est encore irrégulière et les poids très variables.
Pour les légendes qui viennent orner les monnaies, nous ne constatons pas d’innovation
particulière. On frappe les monnaies sur le type ottoman, en se contentant de mettre à jour
les informations basiques (date, nom du sultan ottoman). Dans son ouvrage sur les monnaies
de la dynastie des Husseinites, AbdelHamid Fenina précise que ce Bey a eu une importante
production de cuivre, qui correspond au renforcement général de la monnaie sous son règne
et à l’introduction d’innovations dans la frappe de l’or et de l’argent (Fenina p. 101-104).
Il s’agit donc de monnaies de cuivre (fals), frappées par l’atelier de Tunis au nom du
Sultan ottoman Mustafa III (1757-1774) et certaines au nom de ‘Abd el-Hamid I (1774-
1789) mais toujours sous l’autorité du Bey de Tunisie, même si son nom n’apparaît pas dans
les légendes.
? ()
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22. AE, date ?, Marrakech
Inv. 2007.0.1154.8
3,33 g – diam. 20/21 mm
Mahmud II (1805-1849)
Au nom du sultan ottoman Mahmud II (1223-1255/ 1808-1839)
22. AR, Misr (Égypte), 1223, 6e année de règne/1813 ; perforation
Bibliographie
J. ALEXANDROPOULOS, Les monnaies de l’Afrique antique, 400 av. J.-C.-40 ap. J.-C.,
Toulouse, Presse universitaire du Mirail, 2000 (nouvelle édition 2008).
J. DUPLESSY, Les monnaies françaises royales de Hugues Capet à Louis XVI (987-1793),
II, 2e éd., Paris, 1999.
A. FENINA, Les monnaies de la régence de Tunis sous les H’usaynides : études de numis-
matique et d’histoire monétaire, 1705-1891, Tunis, 2003 (Publications de l’Université de
Tunis, série 4, Histoire 37).
A. GOMES, Moedas portuguesas e do territorio que hoje é Portugal, Lisbonne, 2007.
F. POEY D’AVANT, Monnaies féodales de France, Paris, 1860.
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DEPAULIS FECIT – SPRINT COPY IMPRESSIT PARISIIS