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Démocratique
de Goma
du Congo
Faculté des Sciences Sociales
Cours d’Administration des Villes de la RDC et d’Afrique
L’honnêteté intellectuelle exige une référence au moins chaque fois que l’étudiant
copie tout au plus six mots d’un auteur. Les mots référencés doivent ressortir
comme étant des idées d’une tierce personne. Tout plagiat est un crime
intellectuel au même titre que le vol.
Tout travail sera soumis en copie électronique et la date de soumission est stricte.
Toute soumission après le délai prescrit entraine une perte automatique de 5% du
maximum chaque jour.
Objectifs du cours
Plan du cours
Chap. 3. Application des concepts et techniques d'analyse sur les textes légaux
régissant les villes de la RDC
Conclusion
Introduction
Bien que l’attention a été d’abord focalisée sur l’Afrique du Sud et sur son
processus de démocratisation après l’apartheid, des transformations pas moins
dramatiques sont visibles dans les pays post-conflit tels que l’Angola, le
Mozambique, l’Erithrée ; les pays sous conflits ethniques (Uganda, Sudan, RDC),
les pays tels que le Zimbabwe, la Zambie et le Kenya et la Tanzanie qui
connaissaient des partis uniques forts dans le passé, et ceux qui avaient embrassé
le programme d’ajustement structurel (Ghana, Côte d’Ivoire et Egypte) ou d’autres
sociétés et cultures africaines.
Ces pays sont tous en train de développer des systèmes politiques à multiples
partis et de redéfinir non seulement leurs structures économiques, mais aussi
leurs modes de gouvernance, avec des implications surtout pour la gouvernance
locale urbaine. Cependant, ils embrassent le multipartisme dans un contexte
d’une urbanisation et une écologie fragiles et continuent à faire face au
changement de l’équilibre dans le pouvoir global, au libéralisme économique, à
une demande internationale croissante pour un respect strict des droits humains.
La question d’administration d’une ville semble échapper à ces pays qui se battent
pour résister à plusieurs pressions à la fois.
L’administration d’une ville répond donc aux questions de gouvernance qui, selon
Hyden (1992) sont :
• Le niveau de confiance entre les classes, les clans, les groupes ethniques et
les élites politiques. Ce degré de confiance permet à tous de déterminer le
but et la nature des interactions et des pratiques socio-politiques qui les
lient ensemble. Sans confiance, les individus et les groupes d’intérêt ne
trouveront aucune raison de s’engager dans la vie publique
(développement). Ils auront plutôt tendance) croire que l’action sociale ne
conduira pas à des résultats tangibles.
• Les relations de réciprocité – qui n’existent que lorsqu’il est permis aux
individus de former des associations et des partis, de défendre et de
poursuivre leurs intérêts à travers la compétition politique, d’agir comme
des groupes de pression, et lorsqu’il existe des mécanismes de négociation
et de résolution des conflits. Il n’existe pas de réciprocité sans confiance, et
la confiance sans réciprocité conduit au cynisme. La vie ensemble et la
véritable définition d'une communauté exigent des relations de reciprocité
entre les individus audelà de leurs formations ethniques.
Tomlinson (1994, p. 90-91) argue que le rôle des autorités locales dans le
développement dépend non de leur indépendance, mais des facteurs externes à
eux qui sont (a) la structure des relations intergouvernementales (b) l’équilibre
relative des pouvoirs entre les différents niveaux du gouvernement et (c) le
processus de la restructuration économique.
En effet, Silverman (1990) l’explique mieux en disant que les rôles varient aussi
selon les pays et selon les systèmes politiques. Ainsi, même si le Nigeria, le
Mexique et les Etats Unis sont deux pays avec un système fédéral chacun, au
Nigeria et au Mexique les autorités locales dépendent structurellement des
niveaux plus élevés du gouvernement et leurs constitutions masquent la
domination du Gouvernement Central par rapport à l’allocation de prise des
décisions alors qu’aux Etats Unis, les Etats fédérés ont une protection
constitutionnelle vis-à-vis du Gouvernement Central qui leur permet
l’indépendance de poursuivre des politiques publiques développement. Ils les
poursuivent de concert avec les autorités locales et il existe des variétés locales
qui dépendent de l’Etat dans lequel une cité est située. Certainement la situation
est différente dans plusieurs pays africains et en RDC en particulier, pour plusieurs
raisons aue nous n'évoquerons pas dans ce cours.
Il en est de même pour l’organisation des grands services comme les hôpitaux ou
l’instruction publique. Leur base est territoriale, la ville. Les raisons pour
transférer aux grandes villes les services de sécurité sociale et de bien-être ne
manquent pas et déjà des pressions existent en ce sens. En effet, nous évoquons
les problèmes de bureauctatie en général car, selon Hyden (2004, pp. 20-21), la
bureaucratie est l'arène de l'implémentation des politiques publiques et de la
fourniture des services. L'administration des villes n'échappe donc pas aux
phénomènes dits généralement de 'bureaucratie'.
Les intérêts des citoyens poussent donc à renforcer davantage les pouvoirs de la
ville, au détriment de ceux du gouvernement. La chanson, la poésie, le film, le
livre, les revues et les journaux, les monuments, les symboles glorifient la Ville.
Chacune des grandes cités a une physionomie particulière que ses habitants
cultivent avec délice. Cette fierté s’appelle le civisme. En principe, elle s’alimente
exactement aux mêmes sources psycho-sociales que le nationalisme. Elle peut
donc atteindre la même force.
Pour exprimer son civisme, mais aussi pour exprimer ses revendications, chaque
grande ville a sa presse, sa radio et sa télévision. Ces moyens à vocation
universelle n’ont jamais oublié qu’ils avaient des racines locales. En réalité, les
grands journaux sont lus là où ils sont imprimés ; les émissions de radio et de
télévision sont captées auprès des postes d’émission. Ces racines locales
pourraient bien devenir plus profondes encore.
L'administration de l'urbanisme
Il est connu, chaque politique de l’urbanisme doit se soucier avant tout de placer
chaque personne dans les meilleures conditions de rendement pour accroître la
valeur du capital que représente, pour le pays, la population elle-même. L'une des
raisons du déséquilibre actuel de notre économie est le poids lourd que
représentent le chômage et le non exploitation des ressources humaines. Si nous
voulons élever nos standards de vie, il faut que nous mettions la population dans
les meilleurs conditions de rendement possible, que nous évitions tout gaspillage.
Une politique d’urbanisme, pour sa part dans son domaine, peut contribuer à
obtenir ces résultats. D'ou l'importance effective d'une bonne administration
urbaine
L’écart entre les régions dépeuplées et les grands centres urbains en RDC et
industriels pour certains pays d’Afrique en voie d’industrialisation est de plus en
plus grand que personne ne se l’imagine. Pourtant, il en résulte un déséquilibre
général entre les ressources locales et les frais généraux correspondants. En effet,
pour le cas de la RDC, l’allocation budgétaire favorise plus les centres urbains.
Pour desservir le monde rural, le Président de la République, Monsieur Joseph
Kabila Kabange dans son discours du 20 novembre 2011, fait le diagnostic sans
complaisance sur l’état actuel des villages de la RDC qui sont ‘dépourvus de tout et
seront encouragés à se regrouper de manière à permettre leur modernisation
ainsi que leur meilleure fourniture en services de base’, c’est à dire une meilleure
fourniture en eau, en électricité, en écoles, en centres de santé, en routes de
desserte agricole, en infrastructures de stockage, etc.
Sans évoquer la démographie d’autres villes de la RDC, Kinshasa seul compte une
population estimée à plus de 1/10ième du reste de la République (plus de 12
millions d’habitants). Nous pouvons avancer l’hypothèse selon laquelle les villes
de la RDC seraient aussi peuplées et que dans un grand nombre de régions rurales
se crée de plus en plus un vide. La fermeture de la MIBA a déversée une jeunesse
désœuvrée dans la ville de Kinshasa par exemple. Le déploiement des
infrastructures de développement est conséquent de cette situation. Les
Partenaires Techniques et Financiers par exemple se déploient aussi
principalement dans les villes que dans les villages où leurs services sont plus
attendus. A cet effet,
Le but de cette partie du cours est d’exposer les concepts communs à tous les
secteurs administratifs et qui constituent l’appareil conceptuel et le cadre
technique d’analyse de n’importe quelle administration. C'est aussi une référence
qui nous permet de découvrir les concepts existants ou inexistants dans une
administration
• Catégories d’activités
• Catégories d’opérations
Si, théoriquement, les diverses fonctions (ou familles d’activité) identifiées plus
haut se réalisent par le moyen de ces dix catégories d’opérations, il est clair que,
dans le concret, il pourra arriver que l’organe administratif d’un secteur précis
n’effectue pas toutes ces opérations ; une telle hypothèse, bien loin d’infirmer
l’utilité de ces concepts, montrerait plutôt soit le développement incomplet de
l’activité administrative dans le secteur, soit le partage des responsabilités de
l’ensemble du secteur entre plusieurs organes administratifs.
Ce partage des opérations, pour une même fonction (ou famille théorique
d’activité) n’est pas mauvais, il est même naturel ; ce qui est déplorable, ce qu’il
conduise généralement, d’une part, à l’absence totale de certaines opérations,
parce que leur existence n’a pas été raisonnée et que personne n’a été chargé de
voir à ce qu’elles soient toutes remplies, et d’autre part, à de considérables et
couteux dédoublements, parce que plusieurs organes se livrent souvent à des
opérations de même nature.
Ce dernier point laisse déjà entrevoir que l’identification des fonctions et des
opérations observables dans l’administration d’un secteur ne suffisent pas à
rationaliser toute l’action administrative qu’on y trouve mais encore que la
responsabilité de ces opérations doit être répartie selon des exigences
fonctionnelles bien précises et théoriquement identifiables. De fait, les
opérations doivent être regroupées d’après le les rôles administratifs que
remplissent les agents opérateurs (ou services administratifs) ; nous verrons plus
loin (section III) comment faire ce regroupement.
Nous avons vu que l’action d’une administration devait, pour être rationalisée et
parfaitement intelligible malgré sa complicité, être spécifiée en fonctions
distinctes ; également, nous avons distingué les diverses opérations auxquelles
elle donne lieu. Il nous faut maintenant considérer quelle forme prend cette
action, car un acte se distingue aussi bien par sa forme que par son objet.
Fonctions et opérations constituent l’objet des actes administratifs ; la nature de
ces actes leur est conférée par le rôle des agents qui les posent.
On voit que les rôles groupent un certain nombre d’actes posés par les agents
administratifs de manière à ce que l’ensemble des tâches de l’administration soit
rempli. Nous verrons plus loin comment les rôles, du fait qu’ils repartissent les
opérations entre les agents, se trouvent au même coup à présider à la création et
au classement des organes administratifs (ou services).
Définir les organes administratifs d’un secteur et leurs rapports c’est précisément
‘organiser’ ce secteur, La question que nous allons maintenant nous poser est
celle de savoir si l’on peut non pas concevoir un modèle théorique
d’administration, valable pour tout secteur administratif, mais plutôt définir des
exigences universelles (donc ‘naturelles’) et nécessaires au fonctionnement
harmonieux de n’importe lequel d’entre eux. L’utilisation des éléments théoriques
exposés ci-dessus (section I et II), va nous permettre de dégager, pour tout secteur
administratif, un nombre minimal de types d’organes nécessaires, leur rôle, leur
composition en termes de disciplines, les opérations qu’ils accomplissent, leurs
rattachements organiques.
En effet, organiser un secteur administratif c’est: (a) diviser le travail entre les
agents, donc répartir entre eux les diverses opérations qui constituent l’ensemble
des activités administratives observables dans le secteur; (b) constituer les agents
en services, donc les regrouper en vue de l’exercice d’un rôle spécifique d’un
service à l’autre; (c) attribuer à ces groupes une autorité définie qui les classent les
uns par rapport aux autres, donc préciser leur place respective dans la structure
administrative.
Il ressort de ceci que les opérations identifiées plus haut (section I) doivent être
regroupées en blocs naturels fonctionnellement compatibles avec les structures
opératoires ou, pour dire la même chose autrement, que les opérations doivent
être réparties entre les agents selon leurs d’après le rôle qu’ils doivent remplir
(conception, gestion, mission, relations publiques). Il appert, également, que
l’identification des organes administratifs (ou services) nécessaires ne peut se
faire qu’à partir des rôles, le même service ne devant théoriquement pas assumer
plus d’un rôle mais étant admis, bien entendu, que le même rôle peut exiger la
mise sur pied de plusieurs services, dont le nombre dépendra des blocs naturels
d’opérations qui doivent être faites.
LES SERVICES DE CONCEPTION
Les services de conception sont ceux qui effectuent les opérations concourant à
l’agrégation – analyse des données (dont l’analyse peut fort bien être faite par les
services de gestion) et à l’établissement de plans et programmes au sein d’une
même administration. Ce sont, bien sûr, des services ‘staff’ qui n’ont
généralement pas la responsabilité hiérarchique des services de gestion. Les
services de conception sont de deux types : Ils sont généraux ou fonctionnels,
selon qu’ils assument un rôle régulatoire (les premiers) ou axiologique (les
seconds).
Ce sont les services qui conçoivent la politique de la mairie dans les divers champs
d’action qu’il couvre. Ces services devraient normalement être regroupés en
autant de directions qu’il y a des familles d’activités ou fonctions effectivement
remplies par la mairie dans le secteur qui est le sien : connaissance, utilisation
exploitation, protection-conservation, amélioration-renouvellement, distribution.
Si, théoriquement, la mairie devrait avoir cinq directions fonctionnelles de
conception, il pourra arriver, dans la pratique, que leur nombre soit moindre ; ce
fait montrerait seulement que la mairie n’assume pas toutes les fonctions
administratives théoriques dans son secteur, soit qu’il les partage avec d’autres
administrations, soit que les dites fonctions ne soient tout simplement pas
remplies.
Ici encore, les services de conception ne doivent pas être confondus avec les
services de gestion : les premiers sont définisseurs de buts, de normes et de
techniques d’action, les seconds réalisent les services, biens, contrôles, aides,
etc… pour lesquels la mairie existe, mais dans le cadre et selon les méthodes
définis par les premiers.
Egalement, il n’est pas sain (en termes de fonctionnement) que les services
fonctionnels de conception assument la direction hiérarchique des services
opérationnels. Si, dans la pratique, une ‘direction de la conservation’, par exemple
coiffe à la fois un service concepteur et des services opérationnels en cette
matière, c’est qu’on a affaire à une administration non-déconcentrée ; dans
l’hypothèse d’une administration déconcentrée, la direction en question ne serait
plus qu’un service concepteur, les services opérationnels étant alors territoriaux et
rattachés au niveau central, à une direction générale responsable des opérations
de gestion pour l’ensemble.
Les services de gestion sont des services qui effectuent les opérations destinées à
remplir les fonctions de la mairie, soit que ces opérations réalisent une activité,
soit qu’elles la rendent possible en lui fournissant des moyens appropriés. Ces
services sont donc de deux types, selon le rôle qu’ils assument : les services
communément appelés d’’exécution’, qui remplissent le rôle axiologique de
réalisation et les services dits ‘ communs’, qui remplissent le rôle régulatoire de
soutien.
• Les services de réalisation
Ces services sont ceux qui effectuent des opérations par lesquelles une mairie par
exemple exerce, dans le secteur qui est le sien, les fonctions de connaissance,
d’utilisation-exploitation, de protection-conservation, d’amélioration-
renouvellement et de distribution.
Ces services de soutien sont, à l’égard des services généraux chargés de concevoir
les ‘programmes internes’, dans le même rapport que les services de réalisation à
l’égard des services fonctionnels de conception : ils ne doivent pas être confondus.
Pour bien comprendre la distinction très nette qui existe entre eux, il suffit de se
rappeler que les services généraux de conception en matière de personnel,
finances, etc. sont des organes rattachés à la ‘Direction générale de planification’,
alors que les services de soutien, homologues aux premiers, le sont à la ‘Direction
générale de l’administration et (dans l’hypothèse d’une administration
déconcentrée) l’administrateur chef de services territoriaux de réalisation
(puisque, en effet, les services de soutien ‘suivent’ les services de réalisation.
Les services de mission sont rarement identifiés comme tels dans les diverses
études des structures et du fonctionnement de l’administration : on les classe
volontiers parmi les services de conception (généraux) ou de gestion (soutien).
Pourtant, le contenu matériel de leur activité et leur rattachement structurel en
diffèrent totalement : de fait, ils ne sont pas concepteurs mais interprètes et
promoteurs des conceptions des autres services, leur activité ne vise pas à fournir
des moyens d’action aux services réalisateurs mais plutôt à examiner le
fonctionnement, leur position structurelle est toujours ‘staff’ (à l’inverse des
services généraux de conception) et hors ‘ligne’ (à l’inverse des services de
soutien).
L’activité des services de mission ne porte pas sur un objectif matériel mais sur un
objet administratif et, pour cette raison, ils n’ont aucune spécificité par rapport
aux secteurs administratifs, se retrouvant parfaitement identiques d’un secteur à
l’autre. Leur rôle est de faire marcher, de court-circuiter, de voir à ce que les
orientations nouvelles se transmettent du haut en bas de la structure, de
provoquer l’étude ou l’activité complémentaires aux mesures déjà prises ; les
opérations qu’ils effectuent à cet effet en sont de stricts coordination et
contrôles intra-administratifs.
Les services de mission sont de deux types, selon que leur rôle est axiologique
ou régulatoire : ce sont, respectivement, les services d’animation-liaison et les
services d’inspection-contrôle intra-administratifs.
Ces services font d’abord le pont entre les divers services de conception, ensuite
entre ceux-ci et les services de gestion, enfin entre les divers paliers de la
structure des services de réalisation. Si, de surcroît, le service administratif
considéré n’est pas la seule administration compétente dans le secteur, d’autres
services d’animation-liaison peuvent être nécessaires pour coordonner l’activité
de toutes les administrations intéressées, suivant les divers fonctions
administratives (connaissance, utilisation-exploitation, protection-conservation,
etc., telles que décrites dans la section I). Au niveau national en RDC, les
commissions interministériels jouent le rôle d'animation-liaison. Il devait aussi y
avoir des commissions intra-administratives pour établir la liaison entre la
Province, la Mairie et les communes en vue d'harmoniser les points de vue sur les
matières transversales.
Les services de liaison sont le royaume des secrétaires administratifs qui assument
la permanence et garantissent l’efficience des conférences et comités
administratifs de tout genre groupant soit des concepteurs, soit des réalisateurs,
soit les deux et provenant d’une même administration ou d’administrations
différentes. Le but des comités est de mettre en rapport divers agents qui
assument des rôles différents de manière à permettre l’harmonisation de leurs
objectifs et la coordination de leurs activités ; celui des secrétariats ou service de
liaison, est de préparer le travail et de suivre la réalisation des décisions arrêtées
en commun au sein des comités.
• Services d’inspection
Nos disons que les agents de l’inspection sont itinérants. En effet, la création d’un
tel service ne se conçoit que dans la mesure où l’administration concernée est
déconcentrée : dans une telle hypothèse, un service d’inspection devient
absolument indispensable pour relier directement, et par-delà la structure
hiérarchique de commandement, les organes fonctionnels centraux de conception
et les organes territoriaux de réalisation, pour des fins professionnelles et non
hiérarchiques. Les services d’inspection sont, de fait, les yeux et les oreilles des
services fonctionnels de conception dont ils prolongent les préoccupations et la
volonté jusque dans les coins les plus reculés du territoire, ce qui n’est pas l’affaire
des services de réalisation dont le rattachement, les préoccupations et le
fonctionnement sont tels qu’ils ne peuvent ni ne doivent assumer un tel rôle.
Il ne s’agit plus, cette fois, de comparer l’action des services réalisateurs avec les
normes émises par les services fonctionnels de conception, dans le but que ces
normes soient respectées, mais plutôt de comparer l’action des services
réalisateurs avec le cadre et les moyens qui sont mis à leur disposition. Cadre et
moyens d’action sont mis à la disposition des services réalisateurs par les services
de soutien (service de finances, services de l’équipement, service des archives,
service du contentieux, service du personnel). Toutefois, il importe de distinguer
l’acte de fournir ces moyens (préparer le budget, embaucher, émettre un avis
juridique, etc…) de celui de contrôler l’usage de ces moyens. Cette distinction est
généralement clairement perçue en matière financière, où le comptable ‘payeur’
n’est pas le ‘contrôleur-financier’ ; la surveillance des équipements est également
assumée par un agent différent de celui qui les commande. En matière de
personnel et de contentieux, la distinction est encore plus nette puisque l’acte de
contrôle est posé par un organe franchement étranger au service de soutien : par
exemple, une commission paritaire pour l’examen des décisions hiérarchiques
concernant le personnel, un service juridique pour superviser les actes légaux
posés par l’administration de la mairie.
A la différence des services d’inspection, les services de contrôle intra-
administratifs sont nécessaires même dans l’hypothèse d’une administration non-
déconcentrée. Cela s’explique pour la raison que le contrôle de ces derniers
portent sur des opérations qui se retrouvent les mêmes d’un secteur administratif
à l’autre : l’engagement des dépenses (contrôle de légalité), les décisions relatives
au personnel (contrôle d’uniformité), etc., ce qui n’était pas le cas des opérations
visées par les services d’inspection qui, elles, étaient spécifiques au secteur
administratif (eau, forêt, etc). C’est pour cette raison que les services de contrôle
tendent à couvrir l’ensemble des secteurs administratifs du gouvernement et
qu’ils sont généralement rattachés à un organe central par rapport à toutes les
administrations, de la même manière que les services de soutien tendent à être
rattachés à un organe commun et central correspondant à chaque sphère de
soutien.
Les services de relations publiques sont ceux qui effectuent les opérations de
dialogue entre l’administration responsable d’un secteur administratif donné (eau,
santé, forêts, etc.) et les autres personnes intéressées au même secteur à divers
titres, dans un but de connaissance, de compréhension et d’ajustement mutuel.
Ces services sont de deux types, selon le rôle qu’ils assument : les ‘conseils’, qui
remplissent le rôle axiologique de consultation, et les services de diffusion, qui
remplissent le rôle régulatoire d’information.
On trouve deux sortes de conseils : ceux qui ne sont que consultatifs, et qui ne
comprennent alors qu’un aéropage, et ceux qui sont responsables de recherches
ou d’enquêtes, et qui comprennent alors une armature de services propres. Nous
nous limiterons aux premiers parce qu’ils ne remplissent qu’un rôle de relations
publiques ; les seconds, au contraire, remplissent aussi des rôles de conception et
de mission : ils sont en fait des services correspondants à ces rôles mais déguisés
sous un statut juridique spécial, en plus d’être de véritables services de relations
publiques.
Les services administratifs d’information sont ceux qui exécutent les opérations
consistant à diffuser dans le public la connaissance des faits politiques ou
administratifs susceptibles de l’intéresser.
Pour la diffusion des faits politiques, il est évident qu’un service central
responsable à une administration (le Ministère dans ce cas) est l’organe
appropriée et qu’il doit tout couvrir : c’est généralement une telle activité qu’on
désigne par ‘Ministère de l’Information’, le caractère spécifiquement
informationnel d’un tel organe étant obvie. Ce n’est pas le cas des organes
chargés de diffuser la connaissance des faits administratifs et qu’on pourrait être
tenté de confondre avec les services réalisateurs qui effectuent des opérations
d’aide technique.
Les ‘intrants’ (inputs) des services d’information seront donc constitués par les
ressources nécessaires soit à la collecte de ces documents produits par les
services réalisateurs, soit à la connaissance des faits administratifs qu’ils sont
chargés de divulguer, telles que frais d’enquête et de personnel ; leurs ‘extrants’
seront constitués par les frais concourus dans les opérations de diffusion et qui
mesurent leur ampleur : postes, voyages, lettres, téléphones, etc. : un service
d’information est d’autant plus ‘productif’ qu’il dépense d’avantage à informer,
ce qui marque bien la différence entre lui et un service réalisateur d’aide
technique, dont la productivité est d’autant plus élevée qu’il dépense moins à
réaliser les documents informatifs qu’il produit.
Un processus est une suite de phases qui étalent en un circuit, dans le temps et
dans l’espace, un ensemble d’actes posés en vue de la production d’une chose ou
d’un effet. Un processus est donc un agrégat de ressources, d’opérations et
d’opérateurs stratégiquement ordonnés à un produit d’après des exigences
opérationnelles. Appliquée aux processus administratifs, cette définition générale
appelle des précisions concernant leurs éléments constitutifs et les espèces de
processus qu’elle suggère.
Les processus administratifs se réalisant par une série de phases (entre des
organes) dans un ensemble d'actes (ou opérations) stratégiquement et
logistiquement ordonnés (d'après un rôle), ils seront donc spécifiés par l'effet
auquel ils tendent. Un processus administratif tend nécessairement à l'un des
trois buts suivants : soit à la définition d'un objectif administratif, soit à sa
réalisation, soit à fournir les instruments nécessaires à l'un ou l'autre de ces buts.
On aura donc trois espèces de processus administratifs : (1) des processus «
sélectifs » , groupant les organes sélecteurs i.e. les organes participant à la
définition des objectifs; (2) des processus effectifs , groupant les organes
effecteurs i.e. les organes voués à la réalisation des objectifs; (3) des processus «
transductifs » , groupant les organes transducteurs i.e. les organes concourant aux
moyens de l'activité administrative. Cette batterie de nouveaux concepts, inspirés
de la cybernétique, va nous permettre d'introduire la dynamique administrative
dans les phénomènes fonctionnels et structurels de l'administration, auxquels
nous avions jusqu'à maintenant limité nos reflexions3.
C'est le rôle des services qui détermine à quels processus ils participent. Au fait,
tous les services participent aux processus effectifs d'une certaine façon, puisque
pas un organe administratif n'a pas le service à la population comme cause finale;
mais si certains d'entre eux, comme les services de réalisation et les services de
diffusion, ont une activité immédiate à cette fin, tous les autres exercent une
activité qui ne lui est que médiate, lui fournissant des objectifs ou des moyens. Par
conséquent, seuls ces deux types de services seront dits effecteurs. Tous les autres
services s'adressent d'abord et fondamentalement à l'administration; pour cette
raison, ils ne sont pas effecteurs mais soit sélecteurs soit transducteurs, selon
qu'ils assument un rôle axiologique (rôle relié aux fins de l'action) ou régulatoire
(rôle relié aux moyens de l'action).
S'il est possible de dire, par voie déductive, à quel processus participe tel type de
service, c'est l'examen analytique d'une administration donnée qui révèle, et pour
cette administration seulement, quels services individuels y sont intéressés à tel
ou tel processus. Le nombre des processus effectivement fixés dans la pratique
d'une administration varie lui-même d'après le degé de développement
bureaucratique de cette administration : plus les opérations administratives sont
ordonnées en processus et plus claires sont les étapes marquant le passage d'un
organe à l'autre dans la suite du processus en vue de sa fin spécifique, plus rapide,
plus cohérent et plus régulier sera le fonctionnement de cette administration. Une
administration peut même être mal organisée (mauvaise répartition des tâches
entre les services) et fonctionner efficacement, si les processus sont bien rodés.
Nous avons dit qu'un processus est une suite d'opérations; les opérations
constituant tel processus seront celles effectuées par les services reliant entre eux
le même processus et concourant à la fin de ce processus. Les opérations
administratives possibles (section I) pourront donc être ordonnées en processus
sélectifs, effectifs ou selon que les organes qui les effectuent auront été
considérés comme sélecteurs effecteurs ou transducteurs.
Les processus sélectifs ont pour but la définition d'objectifs ils relient les services
qui y concourrent (services de conception, services d'animation-liaison, conseils) ;
ils ordonnent les opérations effectuées par ces services (agrégation-analyse de
données sectorielles, opérations de coordination d'actes de réalisation, opérations
de négociations et de consultations relatives aux objectifs administratifs). Ils sont
au nombre de trois : processus de planification, processus de coordination,
processus de participation.
Les processus effectifs sont ceux qui ont pour but de réaliser les objectifs. Ils
relient les services effecteurs chargés de produire cet effet : services de
réalisation, services de diffusion. Ils ordonnent les opérations effectuées par ces
services dans ce but : prestation de service ou production de biens, fourniture
d'aide technique, d'aide financière ou d'équipement à la population, contrôles et
tutelle des actes posés par la population, pour les services de réalisation;
information, documentation-renseignements, pour les services de diffusion. Les
processus effectifs sont de deux sortes : décisionnels et informationnels.
Les processus transductifs sont ceux qui ont pour but de fournir des moyens à la
définition ou à la réalisation des objectifs administratifs. Ils relient les services
transducteurs, i.e., les services qui assument un rôle régulatoire (aussi bien parmi
les services de conception et de soutien que parmi les services de mission) :
services d'organisation-méthodes, services de soutien (personnel, achats-
équipements, finances, juridique), services d'inspection-contrôle (des services de
réalisation et de soutien). Ils ordonnent les opérations effectuées par ces
services : les opérations d'enquête-étude-négociation-réalisation en matière de
réforme administrative, les opérations de gestion des services de soutien, les
opérations de mesure-réglage-contrôle de l'activité des services de réalisation et
de soutien.
Les processus de contrôle des services de soutien mettent en rapport les agents
de soutien avec les organes centraux de contrôle en ce domaine, dans un but de
mesure, de réglage et de contrôle des opérations effectuées par ces agents. On
trouvera donc un processus de par domaine de soutien : contrôle des opérations
de gestion des services du personnel, contrôle des opérations d'achat, contrôle
budgétaire des dépenses, contrôle des opérations légales, contrôle de la tenue
des archives!
Conclusion
Pour leur part, les théories comparatives tendent, soit à expliquer sous quels
facteurs et circonstances telles tâches sont dévolues à l’administration, soit à
mettre en exergue les variables administratives qui vont donner leur configuration
institutionnelle au nouveau rôle administratif, ce qui n'explique pas toute la
dynamique de l'institutionnalisation administrative. Une telle dynamique existe et,
contrairement à ce que croient les comparatistes, elle s'enracine dans les
exigences même du fonctionnement administratif et non dans les conditions
politiques et sociales. Celles-ci ont certes une influence sur le développement
mais en un deuxième temps, le premier étant (pour déterminer l'institution) le
rôle qu'on veut lui faire remplir, lui-même fonction du besoin que l'institution est
appelée à satisfaire. Bien sûr, la perception et la satisfaction du besoin sont à
l'origine de l'institution administrative et pourraient sembler donner raison à ceux
qui y cherchent la raison du développement administratif. Toutefois, il y a
confusion car si le besoin est à l'origine de l'institution administrative, il n'en
explique pas la dynamique. C'est le social qui crée le besoin et c'est le politique
qui précise l'objectif d'y donner satisfaction (programme et décisions des
gouvernants) besoin et objectif se trouvent donc constituer le stimulus
(demand») que reçoit l'administration. C'est à partir de cette donnée de base,
mais seulement après qu'elle est fournie, qu'on peut observer une dynamique de
l'institutionnalisation administrative. Par conséquent, c'est inverser la position des
éléments du problème que de chercher à expliquer les institutions administratives
par des facteurs politiques ou sociaux, puisque ce ne sont pas ces facteurs
extérieurs à l'administration qui président au développement administratif (de
fait, ils président au développement politique).
En effet, attribuer une nouvelle tâche (c'est-à-dire des activités et des opérations)
à l'administration veut dire provoquer son développement d'une triple Manière :
il faut préciser les rôles qu'elle implique, créer et organiser des agents (ou
services) pour assumer ces rôles, imaginer des processus nouveaux (ou modifier
les processus anciens) qui regroupent en un courant administratif vital
l'intervention, l'ordre d'intervention et l'interinfluence des facteurs matériels de
l'administration (tâches, rôles, agents). Voilà circonscrites les exigences du
fonctionnement administratif : ces problèmes sont intrinsèques (essentiels à
l'administration, et non extérieurs (existentiels), comme le sont système politico-
social et comportements.
Les 'contrôles' politiques expriment les échanges entre les éléments recensés dans
les divers niveaux politiques, au sein d'un même niveau ou entre des niveaux
différents : ils restituent le mouvement parmi ces phénomènes que, pour la
nécessité de l'exposé, il avait fallu abstraire de leurs constants ajustements. En
administration, c'est le concept de processus qui traduit ce courant vital, puisqu'il
rend compte des interventions, de l'ordre d'intervention et de l'interinfluence des
facteurs administratifs (opérations, actes, agents) que le concept de niveau nous
avait servi à identifier.
Référénces
Hyden, G, 1992. Governance and the study of politics. In Hyden G., Bratton, M.
(eds), Governance and politics in Africa, Lynne Rienner Publishers, Boulder,
Colorado.