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Esquisses de corrigés d’exercice de Droit administratif:


Bibliographie :

Enseignements de la Faculté des sciences juridiques et politiques de l’Université Cheikh Anta


Diop de Dakar Sénégal.

Dédicace :

A ma Mère, à mon Père et que l’Eternité paradisiaque soit, pour tous nos morts.

A l’Etudiant aussi, il est infatigable sur les durs chemins de la recherche des Savoirs.

Auteur

Esquisses de corrigés d’exercice de Droit Administratif de Bassirou Soumaré titulaire de deux


Masters en Droit et d’une attestation de participation au Tutorat de Droit en 2005 de l’Université
Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar (Sénégal). Contacts 221 77 747 94 83, Médina Darou Sor St Louis
du Sénégal. Agent de Banque au SENEGAL/Janvier 2021.

Esquisses de corrigés d’exercice de Droit administratif de Bassirou Soumaré titulaire de


deux Masters en Droit et d’une attestation de participation au Tutorat de Droit en 2005
de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (U.C.A.D.). Contacts 221 77 747 94 83,
Médina Darou Sor St Louis du Sénégal. Agent de Banque au SENEGAL/Janvier 2021.
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Méthodologies en Droit :

1. Méthodologie de commentaire de texte ou d’article en Droit

A. Présentation du texte :
- Source du texte : Nom de l’œuvre d’où est tiré le texte avec la page et toutes les références
de localisation du texte si possible seulement
- Nature : extrait, discours, articles codes, articles d’analyse….
- Auteur : donner des informations sur l’auteur si seulement vous en possédez
- Date : En son existence et si elle est significative, donner des informations sur le date

B. Caractères du texte :

Dire si le texte est normatif ou non mais il faut toujours préciser son caractère pédagogique
parce que renseignant sur un thème déterminé du Droit constitutionnel ou du Droit
administratif.

C. Situation du texte :

Amener et poser le thème du texte donc partir du général au particulier du thème du texte ;
c’est le contextualiser

D. Division du texte :

Donner les deux parties du texte avec leurs étendues et leurs intitulés respectifs.

E. Présentation de l’idée générale :


F. Justification du plan ou articulation du texte :

Donner les arguments qui sont à la base des deux grandes parties. Ces arguments
correspondent aux sous parties qui doivent être dans une phrase pertinente et cohérente
justifiant les deux grandes parties. Faire la même chose pour chaque partie.

G. Annonce du plan :

Annoncer le plan en précisant qu’on reprend le plan du texte. Par exemple dire « A
l’instar de la démarche de l’auteur nous verrons… »

NB : Même démarche pour un commentaire en Histoire du Droit sauf le caractère du texte

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deux Masters en Droit et d’une attestation de participation au Tutorat de Droit en 2005
de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (U.C.A.D.). Contacts 221 77 747 94 83,
Médina Darou Sor St Louis du Sénégal. Agent de Banque au SENEGAL/Janvier 2021.
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2. Méthodologie de cas pratiques en Droit:


A. Résumé des faits de chaque cas pratique :

Ce sont les faits qui méritent l’application d’une règle de droit donc revoyant à un thème du
cours ou des TD.

B. Identification des questions de droit. :

Rechercher poser et répondre aux questions de droit si elles ne sont pas posées directement
dans le cas pratique.

C. Réponses aux questions accessoires puis aux questions principales  :

Différencier et répondre aux questions accessoires avant de passer aux questions


principales.

- Rappels de faits liés à la question accessoire à répondre.


- Rappels des normes, principes et exceptions liés à la question accessoire à répondre.
- Répondre concrètement à la question accessoire avant de passer à la question principale.

3. Méthodologie de dissertation en Droit :


A. Amener et poser le sujet :

Partir du général au particulier, du thème au sous thème jusqu’à l’idée du sujet.

B. Définir les termes clés du sujet et Définir le sujet:

Donner la signification des mots importants du sujet. Donner l’idée centrale du sujet et reformuler cette
idée.

C. Délimiter le sujet :
Préciser ce qui entre dans vos développements et élaguer ou éliminer dans l’introduction
toujours ce qui ne fait pas parties de votre étude bien que proche du sujet.

D. Intérêt théorique et intérêt pratique :

L’intérêt théorique c’est de préciser ce que le sujet nous renseigne sur le thème au plan théorique et
idem au niveau pratique c’est-à-dire ses enseignements dans les faits de société.

E. Problématique du sujet :

C’est une question dont la réponse sera à la fois la première et la seconde partie. Mais la réponse
se fera à l’annonce des deux grandes parties et dans la dernière étape de l’introduction

F. Justification du plan :

Démontrer les arguments qui sont à la base des deux grandes parties avec les sous parties par
une phrase pertinente et cohérente. Faire la même chose pour la seconde partie.

G. Annonce du plan :

Nous verrons dans une première partie …puis dans une seconde partie...

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4. Méthodologie de commentaire d’arrêt en Droit :


A. Résumer des faits :

Ce sont les faits qui méritent l’application d’une règle de droit donc revoyant à un thème du
cours ou des TD.

B. Procédures et prétentions des parties :


Préciser en ordre les juridictions empruntées et devant chaque juge ce qui a été défendu par
chacune des parties (les moyens ou arguments des parties).

C. Question de droit ou problème juridique :


C’est la question que le juge du procès devra répondre pour trancher le litige. C’est une
question dont la réponse sera à la fois la première et la seconde partie. Mais la réponse se
fera à l’annonce des deux grandes parties et dans la dernière étape de l’introduction.

D. Solution ou décision du juge :

C’est le faite de donner la décision du juge et les deux arguments qui sont à la base de sa
décision. Ce qui va former la première partie.

E. Annonce du plan :

Nous verrons dans une première partie …puis dans une seconde partie...

NB : La seconde partie du commentaire d’arrêt sera constituée par l’analyse de la règle de
droit par rapport à la solution du juge.

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PREMIERE PARTIE : L’ADMINSTRATION ET SON DROIT

Thème 01 : Les caractères du Droit administratif

Sujet 01: Le caractère inégalitaire (ou dérogataire ou exorbitant) du Droit administratif.

Problématique : Quel est le sens du caractère exorbitant du Droit administratif et ses limites ?

1. Exposé du caractère dérogataire du Droit administratif  :


A. Fondement : La quête de la satisfaction de l’intérêt général par l’Administration  :
- Conseil d’Etat (CE) : 1910 Thérond : Le contrat de la ville de Monpelier (personne
publique) avec le sieur Thérond stipulant la capture de chiens errants et l’enterrement de
bêtes mortes associant ainsi à ce cocontractant de l’Administration au service publique de
l’hygiène et de la salubrité est un contrat administratif.

B. Conséquences : l’avènement d’un droit spécifique prévoyant des procédés de puissance


publique :

-Sur la base de ses pouvoirs exceptionnels le Président de la République sur la base de


l’art 52 de la constitution peut individuellement proclamer l’état d’urgence ou l’état de
siège sans l’avis de personne mais si les conditions de ses états sont réunies.
- Pouvoir unilatéral de l’Administration prendre, de retirer ou d’abolir un acte administratif
unilatéral.
- Pouvoir unilatéral (individuel) de l’Administration de modifier le contrat administratif (art
109 du Code des Obligations Commerciales ou C.O.A. et CE : 1910 Compagnie Générale
Française de Tramways.) ; de résilier (art 137 du C.O.A.) de sanctionner son
cocontractant (art 81 du C.O.A.).

- Tribunal des conflits (de compétence)T.C. : 1873 Blanco« si l’Administration accomplit un


service public administratif donc sans rechercher de profit, elle se voit appliquer le droit
administratif différent du droit commun».

2. Limites au caractère inégalitaire du Droit administratif  :


A. Le contrôle juridictionnel de l’action administrative  :
- Annulation de l’acte administratif unilatéral et l’indemnisation par l’Administration
(Responsabilité de l’Administration) sont les principales sanctions du juge.
- CS : 1965 Ibrahim Seydou Ndao.( Annulation de l’acte administratif unilatéral)

- Tribunal des conflits (de compétence) T.C. : 1873 Blanco« si l’Administration accomplit
un service public administratif donc sans rechercher de profit, elle se voit appliquer le droit
administratif ». (Indemnisation par l’Administration ou Responsabilité de l’Administration)

- CE : 1993 Royaume Uni de Grande Bretagne et Irlande du Nord contre Colonie de Hong
Kong.

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B. L’application du droit administratif à une personne privée ou particulier  :

- Tribunal des conflits (de compétence) ou T.C.: 1921 Bac d’Eloka « si l’Administration accomplit un
service public industriel et commercial donc avec recherche de profit, elle se voit appliquer le droit
privé comme un simple particulier ».

- Tribunal des conflits (de compétence)T.C.  : 1873 Blanco« si l’Administration accomplit un service
public administratif donc sans rechercher de profit, elle se voit appliquer le droit administratif ».

- Dans les faits, un service public peut être géré par une personne privée (CE 28 juin 1963, NARCY,
AJDA, 1964. 91 note A. de Laubadère ; RDP 1963 1186 note Waline).

Sujet 02: Le caractère essentiellement jurisprudentiel du Droit administratif

Problématique : Quel est le sens du caractère essentiellement jurisprudentiel du Droit administratif et


ses limites ?

1. Le Droit administratif, un droit essentiellement jurisprudentiel :


A. Les raisons historiques :

Le paradoxe réside dans le fait que la loi des 16-24 août 1790 et le décret du 16 fructidor an III posent
une règle qui interdit sans proposer une solution palliative. Interdiction a été faite aux tribunaux
judiciaires de connaitre les litiges intéressant l’administration mais aucune juridiction ne les
connaissait. De tels litiges étaient alors dévolus à l’administration elle-même. On parla alors de
système de l’administrateur-juge ou de ministre juge. C’est l’administration active qui se juge elle-
même.

Pour atténuer ce système du ministre-juge, on procéda à la création du Conseil d’Etat (constitution du


13 décembre 1799) et de conseils de préfecture ou juges locaux (loi du 17 février 1800). Le Conseil
d’Etat jouait un rôle de conseiller du pouvoir exécutif et de juge. Ainsi, il a été chargé, en plus de sa
fonction de préparation des lois, de « résoudre les difficultés qui s’élèvent en matière administrative ».
Dans ces deux fonctions, le Conseil d’Etat était présidé par le Chef de l’Etat et c’était lui qui tranchait
les litiges. On parle alors de justice retenue.

Puis, progressivement, le Conseil d’Etat va devenir une véritable juridiction administrative. Par la loi du
24 mai 1872, il cesse d’être présidé par le Chef de l’Etat. Le 8 février 1873 (Blanco), le TC reconnaît
l’autonomie du droit administratif avec un contentieux qui relève d’un juge spécial. Par sa décision du
13 décembre 1889 (Cadot), le CE reconnaît sa pleine compétence de juge de l’administration. La
compétence de juge spécialisé en matière administrative du Conseil d’Etat prit ainsi forme 1. Elle sera
confirmée par la Constitution de 1958. Par la suite, les Tribunaux administratifs ont été créés par la loi
du 31 juillet 1953, ainsi que les Cours administratifs d’appel par la loi du 31 décembre 1987.

C’est ainsi, qu’à partir des décisions du Conseil d'Etat mais aussi du Tribunal des conflits 2, vont être
affirmés des principes nouveaux constitutifs d’un droit administratif général. Face à l’absence d’un
texte applicable à l’administration à l’image du Code civil, le juge administratif va progressivement

1
Ce n’est que plus tard, que furent créés les Tribunaux administratifs - décret du 30 septembre 1953- et les
Cours administratives d’appel - loi du 31 Décembre 1987-.
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élaborer les théories, principes, règles et techniques du droit administratif. Le droit administratif est
ainsi né du prétoire.

B. Une autorité très importante des décisions de justice et des principes généraux du Droit (PGD)  :

2. Limites au caractère essentiellement jurisprudentiel du Droit administratif :

A. La codification des sources jurisprudentielles du Droit administratif  :

B. Les sources jurisprudentielles concurrencées par les autres sources écrites  :

Sujet 03: Le caractère autonome du Droit administratif.

Problématique : Quel est le sens du caractère autonome du Droit administratif et ses limites ?

1. Le principe de l’autonomie du Droit administratif :


A. Les raisons l’autonomie du Droit administratif :

L’autonomie est justifiée par le fait que l’administration a une activité essentiellement dédiée à l’intérêt
général. Elle ne doit donc pas être soumise au même droit que les particuliers. D'une part, il existe
une inégalité entre l'administration et les particuliers car l'administration met en œuvre la puissance
publique, le pouvoir de commander. C'est ce qui explique ses nombreux privilèges. D'autre part,
l'administration est gardienne de l'intérêt général ; elle assure l'égalité des citoyens. L'intérêt général
prime sur les intérêts particuliers.

Pour toutes ces raisons, il faut, au moins, appliquer à l’administration un droit propre, un droit de
privilèges apte à lui permettre de mettre en œuvre la puissance publique tout en respectant les droits
fondamentaux du citoyen. Ainsi, elle doit pouvoir utiliser des procédés qui ne sont pas concevables
dans les rapports de particulier à particulier (par exemple, pouvoir de modifier unilatéralement les
clauses d’un contrat, procéder à des réquisitions ou même exproprier un particulier pour cause d’utilité
publique…).

C'est le principe de la séparation des autorités administratives et judiciaires proclamées en 1790 (loi
des 16 et 24 août) et réaffirmé en 1795 (décret du 16 fructidor an III) et la création d'une juridiction
administrative au XIXe siècle qui expliquent l'autonomie du droit administratif.

Il existe en effet un lien très marqué entre l'existence d'une juridiction administrative distincte et celle
d'un droit administratif distinct. C'est d'ailleurs le juge qui a affirmé nettement dans l'arrêt Blanco
l'autonomie du droit administratif.

Cette autonomie consacre la démarcation du système juridique français 3 du système des pays anglo-
saxons dans lesquels un droit unique régit l’ensemble des relations juridiques, celles des personnes
publiques comme des personnes privées.

Toutefois, l’autonomie du droit administratif est à relativiser. L’expression « droit administratif


autonome » peut être quelque peu trompeuse. Elle ne signifie pas un cloisonnement entre les droits
administratif et privé.

Historiquement, le droit administratif s’est construit dans une certaine mesure par référence au droit
privé. C’est ce qui explique la présence dans le monde administratif de concepts de droit privé (notion

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de propriété, de contrat, de responsabilité, de biens de l’administration…). En outre, l’administration


peut, dans certaines circonstances, se voir appliquée purement et simplement des règles de droit
privé. Elle est alors redevable, comme les particuliers, des règles et des tribunaux de droit commun.

B. Les manifestations de l’autonomie du Droit administratif  :

L’autonomie du droit administratif signifie que ce droit est constitué par un corps de règles
propres, ayant des sources distinctes de celles du droit commun et ayant des principes autonomes.
(A. Bockel).

Elle est consacrée par l’arrêt Blanco (TC, 8 février 1873 : « La responsabilité qui peut incomber à
l’Etat pour les dommages causés aux particuliers par le fait des personnes qu’il emploie dans le
service public ne peut être régie par les principes qui sont établis par le Code civil pour les rapports de
particulier à particulier ;

Que cette responsabilité n’est ni générale, ni absolue ; qu’elle a ses règles spéciales qui varient
suivant les besoins du service et la nécessité de concilier les droits de l’Etat avec les droits privés »

2. Limites à l’autonomie du Droit administratif :


A. L’application des sources extra-administrative à l’Administration  :

- Les limites de l’autonomie du droit administratif se mesure enfin au fait qu’aujourd’hui, il y a un


rapprochement du droit administratif et d’autres droits comme le droit constitutionnel (le CE, dans ses
décisions, se réfère de plus en plus aux principes de valeur constitutionnelle consacrés comme tels
par la jurisprudence constitutionnelle) ou le droit communautaire (l’administration se voit de plus en
plus appliquer des règles du droit communautaire.

- Traités internationaux, Constitution, Loi, PGD, Décision de justice.

B. Le droit administratif, un droit d’inspiration étrangère et le recul de la spécialisation  :

- Une reprise des textes et de l jurisprudence française par le Sénégal.

- - Tribunal des conflits (de compétence) ou T.C.: 1921 Bac d’Eloka « si l’Administration accomplit un
service public industriel et commercial donc avec recherche de profit, elle se voit appliquer le droit
privé comme un simple particulier ». Cette jurisprudence a été reprise au Sénégal par l’arrêt de la
Cour suprême Sékou Badio.

- Tribunal des conflits (de compétence)T.C.  : 1873 Blanco« si l’Administration accomplit un service
public administratif donc sans rechercher de profit, elle se voit appliquer le droit administratif ».

- Dans les faits, un service public peut être géré par une personne privée (CE 28 juin 1963, NARCY,
AJDA, 1964. 91 note A. de Laubadère ; RDP 1963 1186 note Waline).

Sujet 04: Le Droit administratif au Sénégal, un Droit d’inspiration française.

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Problématique : Quel est le sens et ses limites du fait que le Droit administratif au Sénégal, un Droit
d’inspiration française?

1. La reprise du Droit administratif français par le Sénégal :


A. Une reprise des textes français par le Sénégal :
B. Une reprise de la jurisprudence française par le Sénégal :
2. Le recul du mimétisme juridique ou la tendance à l’autonomie du Droit administratif
sénégalais :
A. L’autonomie accidentelle :
B. L’autonomie essentielle :

Sujet 05: Le régime juridique de l’Administration.

Problématique : Quel est le Droit applicable à l’Administration?

1. Un régime juridique marqué essentiellement par l’application du Droit administratif  :


A. Les raisons (politiques, historiques et pratiques) :
B. Les manifestations : Les missions de services publiques :

L’école de la puissance publique était animée par le Doyen de la Faculté de droit de Toulouse,
Maurice Hauriou (1856-1929). Selon cette école, on ne peut définir le droit administratif qu’à partir des
procédés typiques utilisés par l’administration.

Cette conception correspond à la période où on définissait l’administration par la puissance publique.


Le droit administratif est donc considéré comme le droit de la puissance publique. Il ne s’explique que
parce que l’administration utilise des prérogatives de commandement et de contrainte.

2. L’application d’autres législations :


A. L’application du Droit privé à l’Administration :

- Tribunal des conflits (de compétence) T.C. : 1873 Blanco« si l’Administration accomplit un service
public administratif donc sans rechercher de profit, elle se voit appliquer le droit administratif sinon le
Droit privé». (Indemnisation par l’Administration ou Responsabilité de l’Administration)

- Tribunal des conflits (de compétence) ou T.C.: 1921 Bac d’Eloka « si l’Administration accomplit un
service public industriel et commercial donc avec recherche de profit, elle se voit appliquer le droit
privé comme un simple particulier ».

B. L’application des autres démembrements du Droit public à l’Administration  :

Constitution, Traités internationaux et Loi.

Sujet 06: Les caractères du Droit administratif au Sénégal.

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Problématique : Quels sont les différents caractères du Droit administratif au Sénégal?

1. Les caractères spécifiques au Droit administratif :


A. Le caractère inégalitaire du Droit administratif :
B. Le caractère essentiellement jurisprudentiel du Droit administratif :
2. Les caractères partagés du Droit administratif :
A. Le caractère autonome du Droit administratif :
B. Un droit d’inspiration étrangère :

Thème 01 : Les sources ou l’émanation du Droit administratif (ou légalité administrative).

Est source du Droit administratif, si la norme est invoquée par l’administration ou l’administré
pour défendre un argument devant le juge, qui l’accepte ; ou quand le juge se fonde sur cette
norme pour prendre une décision temporaire ou définitive.

Sujet : Les sources ou l’émanation du Droit administratif.

Problématique : Quelle sont les différentes sources de la légalité administrative(ou Droit


administratif) ?

1. Les sources supérieures de la légalité  administrative:


A. Les sources supra-législatives (au-dessus de la loi) :

* La constitution (le corpus constitutionnel et le Préambule).

La Constitution comporte des règles immédiatement applicables et des règles qui ne le sont pas.

La Constitution peut être une source directe ou indirecte de toutes les compétences dans l'Etat.
L'autorité de la Constitution comme source de la légalité n'est pas contestable. Il convient cependant
de distinguer le texte de la Constitution d'une part, du préambule et des déclarations de droit d'autre
part.
a) les dispositions constitutionnelles
La constitution est la norme suprême de l'Etat. Son respect est garanti par le contrôle de
constitutionnalité. Elle a un contenu essentiellement politique : elle organise les pouvoirs publics et
règle leurs rapports. Mais certains de ces dispositions concernent l'action administrative. Mais, le
juge a peu d'occasions de contrôler la conformité des actes administratifs au contenu de la
constitution du fait de la rareté des dispositions s'appliquant directement à l'administration.
On trouve en général deux séries de règles relatives à l'action administrative :
- Des règles de compétence et de procédure qui s'imposent aux organes constitutionnels en tant
qu'ils sont des autorités administratives
Ex : règles relatives au pouvoir réglementaire du Premier Ministre et du Président de la République
(article 37), à la nomination des fonctionnaires (article 38) et au contreseing des actes du Premier
Ministre et du Président de la République (article 37 et 38).
- Des règles de fond qui s'imposent aux autorités administratives
Ex : les principes contenus dans les titres I et II de la Constitution, la suprématie des traités
internationaux sur la loi (article 79) et le principe de la libre administration des collectivités locales
(articles 56 et 90).

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Mais l'autorité de la Constitution comme source de la légalité a été admise depuis longtemps par le
juge français (CE 12 février 1960 Société EKY Rec. 101 ; D 1960. JCP 1960 II 11629 bis ; S.
1960.131)
Il en est de même du juge sénégalais (Cour suprême 21 février 1978, PDS GDJAS N°XXI ; CE 6
février 1974, Abdourahmane CISSE, Annales Africaines, 1974 p 65, GDJAS XXII, CS 23 janvier 1985
Landing Savané; CE 30 août 1995 Adama THIAM, Bull., n° 52, p. 104).
Tout acte administratif qui méconnaît une disposition de la Constitution encourt l’annulation: C.S. 6
février 1974, Abdourahmane Cissé, Annales Africaines 1974 p.65 (référence à la liberté de presse
consacrée par l’article 8 de la Constitution).
La Constitution stricto sensu
La Constitution est, dans l’ordre interne, la norme suprême. Ainsi toute norme qui est à l'étage
inférieur doit respecter la norme supérieure. Le respect de la constitution s’impose à tous les organes
de l’Etat et notamment à toutes les autorités administratives. La Cour suprême l’a rappelé dans
l’arrêt Gilbert Khayat c/ Etat Du Sénégal du 10 avril 2014. Le juge a annulé l’arrêté du sous-préfet
portant suspension provisoire des travaux de clôture entrepris par le requérant sur son bien
immobilier pour menaces de trouble à l’ordre public, en se fondant sur la violation de l’article 15
alinéa premier de la Constitution4.
C’est la Constitution dans son ensemble qui s’impose à l’administration, ce qui inclut le Préambule et
les textes anciens auxquels il fait référence

b) Le Préambule de la Constitution
Le Préambule, placé en tête de la constitution, contient des dispositions qui expriment la philosophie
politico-sociale de l'Etat. Le préambule se réfère d'ailleurs à la Déclaration des Droits de l'Homme de
1948 et à la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789 et à la Charte
Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples du 27 juin 1981.
Les dispositions contenues dans le préambule posent deux problèmes majeurs : celui de leur valeur
et celui de leur application (qui est fonction de la précision de son contenu).
La valeur du préambule a fait l'objet de nombreuses discussions en France. Dans ce pays, le débat a
été tranché par une décision du conseil constitutionnel. Celui-ci :
- a d'abord posé le principe que la liberté d'association fait partie des principes fondamentaux
reconnus par les lois de la République et solennellement réaffirmé par le préambule de la
constitution.
- et a ensuite jugé qu'une loi qui porte atteinte à ce principe en substituant l'autorisation préalable à
la simple déclaration exigée par la constitution des associations, n'est pas conforme à la constitution.
Le juge constitutionnel sénégalais a également donné plein effet au préambule dans deux décisions
(C.C. 23 juin 1993, EDJA n° 23, p. 67, à propos du rabat d’arrêt; C.C. 16 décembre 1993 à propos du
Traité de l’OHADA, EDJA n° 22, 1994).
c) Les limites de la Constitution
La constitution comme source de la légalité, connaît deux limites :
1° le contenu de ses dispositions n'est pas toujours précis. Dans ce cas, le juge ne les prend en
considération que lorsqu'elles sont immédiatement applicables. (Conseil d'Etat 7 juin 1950, Dehaene,
GAJA n°78).
4
CS, 10 avril 2014, Gilbert Khayat c/ Etat Du Sénégal. Les faits : Gilbert Khayat, gérant du ranch de
Ouassadou, avait entrepris des travaux de clôture sur des terrains appartenant à sa famille et dont
les surfaces cumulées, objet de huit titres fonciers, sont d’une contenance de 3 065 ha. En cours
d’édification de la clôture, le sous-préfet de Missirah (à la suite des protestations des populations
locales) a pris l’arrêté portant suspension provisoire des travaux pour menaces de trouble à l’ordre
public.

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2° lorsqu'un acte administratif est conforme à une loi, elle-même postérieure à la Constitution.
Dans ce cas, même lorsque cette loi est contraire à la Constitution, le juge ordinaire refuse de
contrôler la légalité de cet acte administratif par rapport à la Constitution. (CE Ass. 6 novembre 1936
Arrighi, Rec.966, s. 1937.3-33, D.1938-3-1., RDP 1936.671 ; Conseil d'Etat 22 octobre 1979, Union
Démocratique du travail. Rec.384 ; RDP 1980.531. AJDA 1980.39.). Cf. aussi pour le Sénégal : CS 21
février 1978. PDS
op. cit.

Le préambule et les textes anciens auxquels il fait référence

Le préambule de la Constitution a une force juridique identique au texte même de la Constitution


(voir arrêt du CE du 12 février 1960, Eky et décisions du Conseil constitutionnel du 16 juillet 1971,
Liberté d’association, du 23 juin 1993, rabat d’arrêt et du 16 décembre 1993, OHADA.
Le préambule proclame l’adhésion du peuple du Sénégal souverain à la Déclaration des Droits de
l'Homme et du Citoyen de 1789, à la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme du 10 décembre
1948, à la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes
du 18 décembre 1979, à la Convention relative aux Droits de l’Enfant du 20 novembre 1989 et à la
Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples du 27 juin 1981. Par ce fait, la Constitution
maintien en vigueur tous ces textes.
Il faut mentionner cependant que le principe qui veut que tout acte administratif qui viole l’une des
sources sus mentionnées ait vocation à être annulé par le juge comporte une exception qui
correspond à l’hypothèse de « la loi-écran »
La Constitution comme source de la légalité administrative connaît une limite essentielle. Il s’agit de
la théorie de la loi écran ou de l’écran législatif. Elle renvoie au fait qu’une loi s’intercale entre la
Constitution et l’acte administratif et empêche le juge administratif de contrôler l’acte administratif
par rapport à la constitution. Donc, si le juge administratif est saisi d’un recours contre l’acte
administratif, il ne peut que le contrôler au regard de la loi. Si celle-ci est contraire à la Constitution, il
doit considérer comme régulier l’acte administratif alors même qu’il est lui aussi, par voie de
conséquence, contraire à la Constitution. Le juge administratif s’interdit d’annuler l’acte administratif
contraire à la Constitution, dès lors qu’il est pris conformément à la loi CE 06 novembre 1936 Arrighi
RDP 1936 CS 21 février 1978 PDS GDJAS n° XXI (Jurisprudence constamment confirmée : voir CE 19
novembre 2008, Communauté urbaine de Strasbourg, AJDA 2009, 425.)

*Le droit international :


- Le droit international originaire ou le droit à l’échelle mondiale (traités et conventions
internationaux)

Aux termes de l’article 98 de la Constitution du Sénégal (Art 55 de la Constitution française), « les


traités ou accords régulièrement ratifiés ou approuvés ont dès leur publication une autorité
supérieure à celle des lois, sous réserve pour chaque accord ou traité, de son application par l’autre
partie ».
Cette disposition fixe la valeur des engagements internationaux et leur place dans la hiérarchie des
normes : ils ont une suprématie sur les lois et constituent une source de la légalité administrative
sous réserve des trois conditions posées par la Constitution et confortées par le juge (Voir Cour
suprême, 29 janvier 1975, Séga Seck FALL, Penant 1976 n° 754, 415 ; GDJAS 2ème éd. p.177 et suiv).

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deux Masters en Droit et d’une attestation de participation au Tutorat de Droit en 2005
de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (U.C.A.D.). Contacts 221 77 747 94 83,
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Ainsi, tout acte administratif contraire à un traité encourt l’annulation (CE, 30 mars 1952, Dame
Kirkwood).
Se pose alors deux problèmes : 1- Quelle est la place des engagements internationaux dans la
hiérarchie des normes ? 2- Quels peuvent être les rapports entre un engagement international et un
acte administratif ? (Ce qui sous-entend d’autres interrogations : le juge administratif peut-il être
amené à examiner la conformité d’un acte administratif à un traité international ? Qu’est ce qui
prime entre l’engagement international et la loi ?)
S’agissant de la 1ère question, il est aujourd’hui admis, aussi bien au Sénégal qu’en France, que dans
l’ordre interne la Constitution a une primauté sur les engagements internationaux. Cf. arrêts Koné du
3 juillet 1996 et Sarran du 30 octobre 1998, Ccass, 02 Juin 2000 Mlle Fraisse, LPA 2001.
S’agissant de la seconde question, du CE du 30 mai 1952, Dame Kirkwood (RDP 1952, p.781) pose le
principe qu’un acte administratif doit être conforme à un traité. Pour la première fois, le juge
contrôle l'application par l'administration du droit international.
Le Conseil d’Etat, dans un premier temps et sur le fondement de l’écran législatif, a refusé de
censurer un acte administratif contraire au traité s’il est conforme à une loi postérieure. Pour le juge,
la loi fait écran entre le traité et l’acte administratif (CE 1er mars 1968, Syndicat des fabricants de
semoule de France AJDA 1968, p.235).
La jurisprudence a été unifiée avec l’arrêt d’assemblée, CE 20 octobre 1989, Nicolo.
Le Conseil d'État indique qu’il appartient au juge administratif de contrôler la compatibilité entre les
traités internationaux et les lois françaises même postérieures, revenant ainsi sur sa jurisprudence
« semoules » de 1968. Il se rallie ainsi à la solution dégagée en 1975 par la Cour de cassation dans
son arrêt Société cafés Jacques Vabre et suivie par le Conseil constitutionnel (dans sa fonction de
juge électoral) lors de sa décision du 21 octobre 1988 sur les élections législatives.
La question de l’antériorité ou de la postériorité n’est plus prise en compte. La jurisprudence fait
primer le traité sur la loi.

- Le droit international communautaire ou le droit à l’échelle continental (comme la


charte l’union africaine) ou sous régional (comme les normes de la CEDEAO ou de
l’O.H.A.D.A. ou les directives et règlement du droit communautaire)

L’ordre juridique communautaire comprend deux catégories de règles. D’une part, il y a le droit
communautaire originaire qui regroupe les traités constitutifs des organisations communautaires.
D’autre part, il y a le droit communautaire dérivé qui renvoie aux actes des organes créés par les
traités constitutifs. Il est constitué :
des règlements qui ont une portée générale et obligatoire dans tous leurs éléments ;
des directives qui ne lient l’Etat que quant au résultat à atteindre en laissant aux instances nationales
le choix des moyens. Il appartient à l’Etat de les transposer en droit interne, dans le délai imparti ;
des décisions qui sont obligatoires dans tous leurs éléments mais elles ne valent que pour les
destinataires qu’elles désignent.
La méconnaissance des règles du droit communautaire par un acte administratif est constitutive
d’une illégalité devant entrainer son annulation.

Aux termes de l'article 98 de la Constitution sénégalaise, les traités ou accords régulièrement ratifiés
ou approuvés ont dès leur publication, une autorité supérieure à celle des lois sous réserve pour
chaque accord, de son application par l'autre partie. "Ainsi un acte administratif contraire à une règle
internationale est illégal » c’est ainsi que s’est prononcée la jurisprudence française (CE 30 mai 1952
Dame Kirkwood, Rec. p. 291, RDP 1952 781 Concl.) ; S. 1953.3.33).

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Ces dispositions font des traités internationaux, une source de la légalité à une triple condition : leur
ratification, leur publication et leur application par l'autre partie. (Voir Cour Suprême 29 janvier 1975
Sega Seck FALL, Penant 1976 n° 754, 415 note Ch. LAPEYRE ; GDJAS 8° éd. p. 177 et suiv.).
Il s'agit là d'une source qui est en développement progressif du fait de l’existence d’organisations
internationales en privé et des organisations internationales d'intégration en particulier (voir CE
sénégalais 31 août 1994, Prosper Guena Ntichen c/ Université Cheikh Anta DIOP Bull. 1993-1997
n°38, p. 85).
Les traités internationaux, comme source de la source de la légalité connaissent deux limites :
* Première limite : lorsque les dispositions d'un traité international sont obscures. Dans ce cas, c'est
le ministère des affaires étrangères qui procède à l'interprétation des dispositions du traité. A ce
moment-là, l'administration peut être juge et partie. Cependant, le juge français se reconnaît de plus
en plus compétent pour interpréter les conventions internationales (CE 29 juin 1990 GISTI, AJDA
1990, 621).
* Deuxième limite : lorsque l'application d'un traité international doit conduire le juge à une
ingérence (immixtion) dans les relations internationales. Dans ce cas, le juge fait une déclaration
d'incompétence. Il y a irrecevabilité contre les actes de l'administration touchant les relations
internationales considérés comme des actes de gouvernement.
N.B. : Il existait une troisième limite que le juge français a levé en 1989. C’était lorsque l'acte
administratif était conforme à une loi qui était elle-même postérieure à un traité international. Dans
ce cas, le juge se déclarait incompétent pour apprécier la légalité de l'acte administratif par rapport
au traité international même si la loi violait les dispositions du traité. C’était le système de la loi-
écran. (Conseil d'Etat du 1er mars 1968. Syndicat des fabricants de semoule de France. rec. 149. AJDA
1968. 235 concl. Austiano D. 1968. 285 note M.L.).
Cette solution était régulièrement confirmée par la jurisprudence (CE 22 octobre 1979 Union
Démocratique du Travail, RDP 1980, 531 ; CE 22 octobre 1979 Élection des représentants à
l'Assemblée des communautés européennes, RDP, 1980.541).
Mais contrairement au Conseil d'Etat, la Cour de cassation avait jugé que le juge judiciaire devait
faire application d'un traité en lieu et place d'une loi même si elle est postérieure (Cass. 24 mars
1975 Administration des Douanes et Société des Cafés Jacques Vabres, D. 1975, 497, AJDA 1975 p.
567) Le conseil constitutionnel s'était déclaré incompétent pour connaître de la conformité d'une loi
à un traité (18 janvier 1975, I.V.G. AJDA 1975-234).
Il y avait donc contrariétés de jurisprudence. La décision Nicolo (CE 20 octobre 1989 AJDA
1989-788, JCP 1990 I. 3429, D. 1990 Chr. 57) a abandonné la jurisprudence de la loi-écran. Rejoignant
les positions de la Cour de cassation, le Conseil d'Etat a accepté de faire prévaloir les traités
internationaux et le droit communautaire sur les lois nationales postérieures.
N.B. : Comme en Europe, des ordres juridiques communautaires sont en train d’apparaître en Afrique
caractérisés par un système hiérarchisé de normes et surtout par la primauté du droit des
communautés africaines sur les droits nationaux des États.

B. Les sources législatives :


La loi ordinaire.

Elle constitue une des sources les plus importantes de la légalité administrative.
Le respect de la loi s'impose dans tous les cas à l'administration. Le droit public définit la loi à la fois
d'un point de vue organique et formel et d'un point de vue matériel : la loi est l'acte pris par le
Parlement, élaboré selon la procédure législative prévue dans la Constitution et portant sur des
matières déterminées. A cet égard, on distingue plusieurs catégories de lois. D'un point de vue
matériel, on peut distinguer entre lois ordinaires, lois organiques, lois référendaires, les ordonnances
prises sur habilitation législative et qui ont une valeur législative après leur ratification, les décisions

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du président de la République en application de l'article 47 de la constitution, qui ont une valeur


législative après leur ratification et mesures législatives prises par le Président de la République pour
la mise en place des institutions (article 90).
Depuis la naissance des règlements autonomes, à la suite de la distinction du domaine de la loi et de
celui du règlement, le problème de leur soumission à la loi a été posé. En fait, ces règlements
autonomes ne sont pas soumis à l'autorité de la loi. En outre, lorsqu'une matière est devenue
réglementaire, le problème s'est posé de savoir si les lois prises dans ce domaine, s'imposent à
l'administration. La réponse a été affirmative : une loi prise en dehors de l'article 67 s'impose à
l'administration.
Le Président de la République peut cependant saisir la Cour Suprême pour obtenir le déclassement
de cette loi et la ramener au rang de règlement administratif. (Article 65 alinéa 2 de la
Constitution : procédure de délégalisation).

2. Les sources inférieures du Droit administratif  :


A. Les sources non écrites
- Les principes généraux du Droit

Il faut distinguer entre deux séries de règles : les principes généraux du droit d'une part, les décisions
revêtues de l'autorité de la chose jugée d'autre part.
a) Les principes généraux du droit.
Ils sont nés à partir du rôle normatif et supplétif du juge de l'administration. Ce sont des principes
non écrits qui s'imposent à l'autorité réglementaire en l'absence de toute disposition législative.
Appliqués avant les années 1940, ils ont été consacrés par le juge (Conseil d'Etat, 26 octobre 1945
Aramu, concl. Odent Sirey 1946, 3,1 ; .D. 1946. 158 ; EDCE 1947, p.48 (Droit de la défense) ; CE 29
juin 1959 Syndicat général des ingénieurs Conseil, (GAJA n°96).
On pourrait dénombrer quatre catégories de principes généraux du droit, mais cette liste n'est pas
limitative.
* Les principes généraux du droit qui résultent du principe de l'égalité : égalité devant la loi,
devant le service public, devant l'impôt, etc.(voir CS 26 mars 1966 Samba Ndoucoumane GUEYE,
GDJAS, n° XXV – égalité devant la loi; CE 30 août 1994, Prosper Guena NITCHEN, Bull. n° 38, p. 82 –
égalité d’accès à l’université).
* Les principes qui ont pour objet, la sauvegarde des droits et libertés des citoyens : principe de la
liberté du commerce et de l'industrie, principe des droits de la défense. Voir CS 18 mars 1981
Ndiogou
SALL GDJAS, p. 526 (principe des doits de la défense); CE 26 juin 1996 Société Nouvelles Imprimeries
du Sénégal dite NIS, Bull. n° 57, p. 115 (principe des droits de la défense); CE 31 mai 1995 Mme
Dorothée de SOUZA, Bull. n° 48 p. 98 (autorité de la chose jugée).
* Les principes généraux relatifs à la sécurité des relations juridiques : principe de la nonrétroactivité
des actes administratifs (CE 27 octobre 1993 Sidy Mohamed DIOP, Bull. n° 6 p. 15.), principe des
droits acquis (CE 24 avril 1994 Abdoulaye Lath DIOUF Bull., n°37 p. 80)
68
* Les principes relatifs à l'organisation et au fonctionnement de l'administration : principe de la
continuité du service public, principe de la spécialité des établissements publics, existence du pouvoir
hiérarchique (CE 23 février 1994 Antoine Waly NDONG Bull. n° 27 p. 57).
Progressivement est née en France une deuxième génération de principes généraux du droit relatifs
aux droits économiques et sociaux. C'est le cas par exemple du droit à une vie familiale normale (CE
ass. , 6 décembre 1978, Groupement d'Intervention et de Soutien aux Travailleurs Immigrés
(G.I.S.T.I.) AJDA, 1979 (3) 38 ; D. 1979. 661).
Du point de vue de leur valeur juridique, les principes généraux du droit selon le professeur
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CHAPUS, ont une valeur infra-législative et supra - décrétale. Les principes généraux sont donc placés
entre la loi et le décret.
Selon la doctrine, ces principes généraux du droit ne sont pas en principe crée par le juge ; celui-ci ne
fait que les découvrir :
- soit en généralisant une règle contenue dans un texte (principe de la liberté de l'enseignement,
principe du droit de la défense),
- soit en dégageant la règle de l'esprit d'un texte ou d'un ensemble de texte(principe du double degré
de juridiction, principe de l'autorité judiciaire gardienne de la propriété privée),
- soit en dégageant le principe de l'essence, de la nature d'une institution (principe de la continuité
du service public),
- soit en étendant au domaine de l'activité administrative une règle écrite applicable à d'autres
domaines (principe de l'interdiction de licencier une femme enceinte).
Mais dans la réalité, le juge n'a pas un rôle passif, il a un pouvoir normatif : non seulement il décide
de l'autorité d'un principe général de droit, mais encore il distingue entre les règles qui sont des
principes généraux du droit celles qui ne le sont pas et il fixe le contenu des principes.
Ces principes sont considérés comme le fondement du droit public.
Pour terminer, il faut distinguer les principes généraux du droit :
- des principes de valeur constitutionnelle dégagés par le juge constitutionnel à partir du préambule
de la constitution. Ces principes sont supérieurs à la loi.
- des règles générales de procédure qui concernent le fonctionnement des juridictions
administratives (obligation de motiver, procédure contradictoire) ou le fonctionnement de
l'administration active qui peuvent être écartées par un acte administratif.

- Les décisions de justice :

Il s'agit du dispositif des décisions rendues par les différentes juridictions et qui sont devenues
définitives. Il s'agit là d'une source de la légalité administrative. Les dispositions contenues dans le
dispositif s'imposent à l'autorité administrative lorsqu'elles sont revêtues de l'autorité de la chose
jugée. La règle jurisprudentielle n’a pas la même valeur que la règle écrite parce que le juge n’est pas
formellement investi du pouvoir normatif. Cependant, la jurisprudence s’impose non seulement aux
administrés mais aussi aux autorités administratives. Etant revêtue de l’autorité de la chose lxxxxxxxx
qui lui donne le caractère de vérité légale, la règle jurisprudentielle acquiert une autorité d’autant
plus incontestable que les décisions qui lui auront donné naissance apparaîtront mieux fondées.
Certes, le juge n’est pas lié par les décisions qu’il a rendues. Il peut toujours modifier sa
jurisprudence. Il n’est pas tenu par la règle du précédent mais il tient compte de la sécurité juridique
pour l’administration et les administrés. C’est pourquoi le règle jurisprudentielle est dotée d’une
certaine permanence. Voir CE 26 décembre 1925, Rodière, Rec. 1065, S.1925 3.49 ; RDP 1926 32 ;
GAJA n°46 (exécution d'une décision du juge : réfection rétroactive de tableaux d'avancement
annulés). Pour le Sénégal, voir Ce 31 mai 1995 Dorothée de SOUZA Bull. n° 48 p. 98

Elles s’expriment par le biais des arrêts et jugements rendus par les différentes juridictions. Les
décisions de Justice sont revêtues de l’autorité de la chose jugée lorsqu’elles ont acquis un caractère
définitif du fait, par exemple, de l’épuisement ou du non usage des voies de recours.
L’administration est tenue d’exécuter les décisions de justice.
Les juges, en règle générale, n’appliquent que les textes existants. Toutefois, en cas d’inexistence ou
d’obscurité des textes, le juge fait œuvre constructive car il est dans l’obligation de juger s’il ne veut
pas se rendre coupable de déni de justice. La légitimité des règles jurisprudentielles comme sources
de droit, découle de cet état de fait. L’administration a l’obligation de les respecter. Cf. CE du Sénégal
25 Novembre 1999 Ligue Démocratique Mouvement pour le parti du Travail /BACE n° 2, p.26.

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B. Les sources administratives de la légalité administrative  :

* Les actes administratifs unilatéraux :

L'administration dispose du pouvoir réglementaire c'est-à-dire du pouvoir d'édicter des actes à


caractère général et impersonnel appelés règlements.

Ces règlements qui se distinguent des actes individuels sont de deux sortes :

- les règlements d'application des lois appelés règlements subordonnés (article 57 de la constitution
sénégalaise).

- les règlements autonomes pris dans toutes les matières où la loi n'intervient pas (article 76 de la
constitution). Voir Ce 30 août 1995 Adama THIAM, Bull. n° 52 p. 104

L'édiction de règlements subordonnés ou de règlements autonomes entre dans le cadre de l'exercice


normal du pouvoir réglementaire. Il y a cependant des cas d'extension du pouvoir réglementaire. Il
s'agit :

- de l'édiction d'ordonnances par le Président de la République sur habilitation législative. Tant


qu'elles ne sont pas ratifiées par le parlement, elles demeurent des actes réglementaires (article 66
de la Constitution)

- les mesures prises, par le Président de la République dans le cadre de ses pouvoirs exceptionnels
(article 47 de la constitution. Les actes pris dans le domaine législatif sont des actes administratifs
jusqu'à leur ratification par le Parlement.

La compétence réglementaire est accordée à un nombre limité d'autorités : le Président de la

République, le Premier ministre, certaines autorités déconcentrées et certaines autorités


décentralisées. Les ministres ne disposent du pouvoir réglementaire que si un texte le prévoit ou
dans le cadre de l'organisation du service (CE 7 février 1936 JAMART, GAJA n°16).

Les règlements doivent respecter la loi (CE 6 décembre 1909 Compagnie des chemins de fer de l'Est,
GAJA n°9) la constitution (CE 12 février 1960 Société Eky op. cit.), les principes généraux du droit (CE
29 juin 1956 Syndicat général des Ingénieurs - conseils op. cit.)

Selon le principe de l'autorité de la chose décidée, l'administration doit respecter les actes pris par
elle-même jusqu'à leur abrogation, leur modification ou leur retrait. (voir règle xxxxxxxxxx legem
quam facisti ».

*Les actes administratifs bilatéraux ou le contrat administratif  :

L'administration passe parfois des contrats avec des personnes privées c'est-à-dire des personnes qui
interviennent en dehors des structures administratives. Les actes ainsi conclus appartiennent donc à
une catégorie intermédiaire entre les sources administratives et les sources extra-administratives de

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la légalité. Cependant, l'administration doit respecter ces actes administratifs, bilatéraux et les
contrats administratifs sont considérés comme une source particulière de légalité pour deux raisons.

* La première, c'est que le contrat sert de loi entre les parties. Mais il faut signaler que du fait des
effets relatifs du contrat, certains l'excluent de la pyramide de la légalité.

* La deuxième raison c'est qu'il est impossible d'attaquer un contrat par la voie du recours pour excès
de pouvoir ou de se prévaloir de sa violation à l'appui d'un tel recours ; on peut tout au plus attaquer
en recours pour excès de pouvoir les actes détachables du contrat.

L’administration est également tenue de se soumettre aux règles qu’elle édicte. L’AAU est l’acte
juridique, adopté unilatéralement par une autorité administrative qui s’impose aux administrés
indépendamment de leur consentement.

Cette manifestation de volonté de l’administration peut revêtir diverses formes.

Aux termes de l’article 43 de la Constitution, « Le Président signe les ordonnances et les décrets ».

L’ordonnance est un acte pris par le Président de la République sur le fondement de l’article 77 de la
constitution. Elle porte sur des matières qui relèvent du domaine de la loi et nécessite par
conséquent une habilitation de l’assemblée nationale. Tant que l’ordonnance n’est pas ratifiée, elle
conserve un caractère réglementaire.

Le décret est un acte exécutoire à portée générale ou individuelle pris par une autorité du Pouvoir
exécutif. Actuellement, au Sénégal, un décret est pris par le Président de la République. Toutefois,
aux termes des dispositions de l’article 50, le Président peut autoriser le Premier Ministre à prendre
ses décisions par décret.

Les décrets, comme tous les textes de nature législative ou réglementaire doivent être publiés, après
signature et éventuellement contreseing, au Journal officiel

A côté des ordonnances et décrets, il y a à noter comme actes règlementaires, les arrêtés et les
délibérations. Les arrêtés sont des actes pris par diverses autorités administratives centrales,
déconcentrées ou décentralisées quant au contenu de l’arrêté, il peut s’agir d’une mesure
règlementaire ou non règlementaire. Quant aux délibérations, elles constituent des actes pris par un
organe collégial (conseil municipal ou départemental...).

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Sujet 06: Critères (ou Champ d’application) du droit administratif.

Problématique : Quels sont les critères de mise en œuvre de la légalité administrative(ou Droit
administratif) ?

Le droit administratif a la particularité d’être à la recherche d’un critère permettant de dire de manière
certaine quand le droit administratif est applicable et donc quand le juge administratif est compétent.
Les notions proposées n’ont pas permis à elles seules de déterminer le champ d’application du droit
administratif.

1. La recherche d’un critère d’application du droit administratif  :

Cette tâche a opposé à la fin du 19e et au début du 20e siècle deux écoles se fondant sur deux
notions fondamentales : l’école de la puissance publique et celle du service public.

A. L’école de la puissance publique :

L’école de la puissance publique était animée par le Doyen de la Faculté de droit de Toulouse,
Maurice Hauriou (1856-1929). Selon cette école, on ne peut définir le droit administratif qu’à partir des
procédés typiques utilisés par l’administration.

Cette conception correspond à la période où on définissait l’administration par la puissance publique.


Le droit administratif est donc considéré comme le droit de la puissance publique. Il ne s’explique que
parce que l’administration utilise des prérogatives de commandement et de contrainte.

B. L’école du service public :

L’école du service public qui a eu comme tête de fil, le Doyen de la Faculté de droit de Bordeaux,
Léon Duguit. Pour cette école, le droit administratif s’applique au service public défini comme
l’activité d’une personne publique visant à satisfaire un besoin d’intérêt général. En fait, cette école
s’appuyait sur l’idée selon laquelle l’activité publique est entièrement consacrée à la gestion du service
public. Ainsi, le droit administratif ne s’explique et ne trouve sa raison d’être que dans les exigences
du service public.

2. Les limites des critères de détermination du champ d’application du droit administratif  :

Il y a eu un déclin de la notion de puissance publique et une crise de celle du service public en tant
que notions explicatives du droit administratif.

A. Le déclin de la notion de puissance publique :

La notion de puissance publique comme champ d’application du droit administratif a connu un déclin
car d’une part, elle était critiquée au nom de l’idéal démocratique et d’autre part, elle ne rendait pas
compte de toute l’activité de l’administration. En effet, l’administration n’utilisait pas toujours la
puissance publique dans l’exercice de ses activités. Il est apparu des services de l’administration dont
l’objet est économique. Ce sont les services publics industriels et commerciaux  reconnus par le
Conseil d'Etat et le Tribunal des conflits et qui fonctionnent dans des conditions comparables à des
entreprises privées, c’est-à-dire sans l’emploi de procédés de puissance publique.

B. La crise de la notion de service public :

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La notion de service public qui a joué un rôle important dans le développement du droit administratif
est entrée en crise dans les années 1920. Durant cette période, la double relation entre service public
et droit administratif et entre service public et personne publique (âge d’or du service public) est
rompue.

Cette rupture est due à la prise en charge d’activités de services publics par des personnes privées
mais également par l’émergence des SPIC fonctionnant dans les mêmes conditions que les
entreprises privées et soumis au juge judiciaire. Donc, il pouvait exister des services publics exercés
par des personnes privées et des services publics soustraits à l’empire du droit administratif et à la
compétence du juge administratif (solution consacrée le 22 janvier 1921 par le Tribunal des conflits
dans l’affaire SCOA ou bac d’Eloka).

Il y a donc échec de toute tentative d’explication du droit administratif à partir d’une notion unique. La
doctrine penche vers la combinaison des deux notions. En conséquence, le droit administratif repose
à la fois sur la puissance publique (moyens à mettre en œuvre) et sur le service public (finalité
d’intérêt général).

Sous-thème 01 : Les sources extra-administratives ou les normes extérieures à l’Administration.

Ces types de normes ne proviennent pas de l’Administration. Par exemple la loi ne vient pas de
l’Administration mais du Parlement.

Sujet 01 : La soumission de l’Administration au Droit administratif.

Problématique : L’Administration doit se soumettre à quelle Législation ?

1. Le Droit administratif, Droit de l’Administration :


A. Critères d’application du Droit administratif :

Le service public et la puissance publique deux critères d’applications du Droit administratif qui sont
en crise.

B. Un Droit inégalitaire et essentiellement jurisprudentiel  :

- Les actes administratifs qui contiennent des prérogatives de puissance publiques et fondées
sur l’intérêt général.

2. L’application d’autres normes juridiques à l’’Administration  :


A. L’application du Droit privé à l’’Administration :
B. L’application des autres branches du Droit public à L’Administration  :

- Les traités internationaux ou le Droit international originaire

- Les directives et règlement du droit international communautaire

- La Constitution, la loi.

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Sujet 02 : La soumission de L’Administration au Droit.

Problématique : Quelles sont les conséquences de la non soumission au Droit par l’Administration?

1. Les recours contre la non soumission au Droit   par l’Administration:


A. Les recours non juridictionnels contre l’Administration  :

- Le recours administratif (contre l’acte administratif violant le Droit de l’auteur de l’acte ou


de son supérieur hiérarchique)

- Le recours auprès des autorités administratives indépendantes comme le Médiateur de la


République.

B. Les recours juridictionnels contre l’Administration  :

- Les recours juridictionnels sans fondement économique (Recours pour excès de pouvoir et
exception d’illégalité)

- Les recours juridictionnels à fondement économique (devant le Tribunal de Grande instance, devant
la cour d’appel et devant la Cour suprême).

2. Les sanctions la non soumission au Droit par l’Administration  :

A. Les sanctions non économiques :

- La constatation de l’inexistence de l’acte administratif

- L’annulation de la décision administrative :

B. La sanction économique : La responsabilité administrative :

- La Responsabilité sans faute.

- La Responsabilité pour faute.

Sujet 03 : L’écrit constitutionnel (ou la constitution) en Droit administratif.

Problématique : Est-ce que les normes constitutionnelles constituent une source de la légalité
administrative (ou Droit administratif)?

1. Les normes constitutionnelles, une source du droit administratif  :


A. La consécration des normes purement constitutionnelles :
B. La question du préambule de la constitution :
2. Limites à la consécration des normes constitutionnelles comme source de la légalité
administrative : La loi écran au plan constitutionnel :
A. Le sens du phénomène constitutionnel de la loi écran  :
B. Persistance du phénomène constitutionnel de la loi écran  :

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Sujet 04 : Les Traités internationaux (ou dispositions internationales ou droit international
communautaire ou originaire) en Droit administratif.

Problématique : Est-ce que les traités internationaux constituent une source de la légalité
administrative (ou Droit administratif)?

1. Le droit international, une source de la légalité administrative  :


A. La place supra-législative et infra-constitutionnelle des conventions internationales en
Droit administratif :

- En Droit administratif dans la hiérarchie des normes, les dispositions internationales sont sous la
constitution et au-dessus de la loi CS : 1975 SEGA SECK FALL ; art. 79 de la Constitution de 2001 du
Sénégal ; art 55 de la constitution de 1958 en France.

B. Une consécration textuelle et jurisprudentielle des normes internationales comme sources


de la légalité administrative :

-art. 98 de la constitution de 2001 ; CE : 1994 Prosper NGena Nitchen

2. Limites à la consécration des dispositions internationales comme source de la légalité


administrative :

A. Les condition d’applications des disposition internationales  :

*Les exigences de forme pour une application d’une norme internationale en Droit interne :

- CS : 1975 SEGA SECK FALL ; art. 98 de la Constitution de 2001 du Sénégal; art. 55 de la constitution
de 1958 en France.

*Les conditions de fond d’application d’une disposition internationale en Droit interne: Le contrôle
de conventionalité par le juge administratif acceptée en France:

-CE : Nicolo

B. L’éviction du juge administratif d’ingérer dans les relations internationales  :

Lorsque l'application d'un traité international doit conduire le juge à une ingérence (immixtion) dans
les relations internationales. Dans ce cas, le juge fait une déclaration d'incompétence. Il y a
irrecevabilité contre les actes de l'administration touchant les relations internationales considérés
comme des actes de gouvernement.

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Sujet 05 : Valeur des traités internationaux (ou dispositions internationales ou droit international
communautaire ou originaire) en Droit administratif.

Problématique : Quelle est la place des dispositions internationales en Droit administratif?

1. Valeur des dispositions internationales par rapport à la constitution  :


A. Sur le plan international :

- CJCE : 1964 Costa contre ENEL : Supériorité des traités internationaux sur la constitution ; car ici le
juge français permet d’engager la responsabilité de l’Etat malgré les dispositions protectrice de la
constitution françaises.

B. Au plan interne :

- CE : 1996 KONE : Primauté ou supériorité de la constitution sur les dispositions internationales.

2. Valeur supra-législative des dispositions internationales par rapport aux autres normes du droit
interne :

A. Une consécration constitutionnelle de la valeur supra-législative des dispositions internationales  :

- Art 98 de la constitution du Sénégal de 2001: Les dispositions internationales sont au-dessus de la


loi et en dessous de la constitution dans la hiérarchie des normes si et seulement si les traités
internationaux sont ratifiés le Sénégal, appliqués par les autres Etats signataire et publier au journal
officiel.

A. Une consécration jurisprudentielle de la valeur supra-législative des dispositions internationales  :

*Les exigences de forme pour une application d’une norme internationale en Droit interne :

- Cour Suprême : 1975 Séga Seck Fall : Les dispositions internationales sont au-dessus de la loi et en
dessous de la constitution dans la hiérarchie des normes si et seulement si les traités internationaux
sont ratifiés le Sénégal, appliqués par les autres Etats signataire et publier au journal officiel.

*Les conditions de fond d’application d’une disposition internationale en Droit interne: Le contrôle de
conventionalité par le juge administratif acceptée en France:

-CE : Nicolo

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Sujet 06 : L’interprétation des traités internationaux (ou dispositions internationales ou droit
international communautaire ou originaire) en Droit administratif.

Problématique : Quelle est l’évolution de l’interprétation du droit international en rapport avec le


juge administratif?

1. D’une incompétence du juge administratif à interpréter le droit international  :


A. L’interprétation du droit international originaire, une compétence du ministère des affaires
étrangères :
B. L’interprétation du droit international communautaire, une compétence du C.J.C.E.  :
2. A un accroissement des pouvoirs du juge administration en matière d’interprétation  :
A. La théorie de l’acte clair en droit international communautaire  :
B. La consécration de la compétence du juge administratif d’interpréter le droit international
originaire

Sujet 07 : La jurisprudence Nicolo et son extension

Problématique : Quels sont les termes de l’acceptation du contrôle de conventionalité par l’arrêt
Nicolo et son extension au droit communautaire dérivé ?

1. La consécration du contrôle de conventionalité par l’arrêt Nicolo  :


A. Une acceptation inspirée par le juge constitutionnel  :
B. Une acceptation insinuée par l’art. 55 de la constitution française  :
2. L’extension de la jurisprudence Nicolo au Droit communautaire dérivé  :
A. Les Règlements communautaire :

- CE : 1987 Danielou ; CE 1990 Boisdet

B. Les Directives communautaires :

- CE : 1992 Sté Arizéma Tobacco

Sujet 08: Le contrôle de conventionalité et le juge administratif

Problématique : Est-ce que le juge administratif peut procéder au contrôle de conventionalité ?

1. D’une prohibition du juge administratif de contrôler un acte administratif par rapport à une
disposition internationale :

A. Le contrôle de conventionalité une attribution exclusive du ministère des affaires étrangères :

B. Le caractère diplomatique du contrôle de conventionalité  :

2. Vers un dépassement de l’interdiction du juge administratif de contrôler un acte administratif par


rapport à une disposition internationale :

A. L’abandon de l’interdiction en France :

Jurisprudences Nicolo et Jacques Vabre

B. Un dépassement de l’interdiction en devenir en France  :

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Sujet 09 : L’écrit législatif (ou la loi) en Droit administratif.

Problématique : Est-ce que la loi constitue une source de la légalité administrative (ou Droit
administratif)?

1. La loi, une source de la légalité administrative :


A. La loi, le fondement du contrôle de légalité des actes administratifs  :
B. Une prééminence avérée de la loi sur la jurisprudence  :
2. Limites à la consécration de la loi comme source de la légalité administrative  :
A. Le phénomène constitutionnel de la loi écran :
B. La montée en puissance des normes non autonomes :

Sujet 10 : La théorie de la loi-écran au Sénégal et en France.

Problématique : Quelle est l’état des lieux de la théorie de la loi écran au Sénégal et en France ?

1. Maintien du phénomène constitutionnel de la loi-écran au Sénégal et en France  :


A. Fondement : La compétence exclusive du juge constitutionnel en matière constitutionnel  :
B. Manifestation de la persistance du phénomène constitutionnel de la loi-écran  :
2. Un dépassement progressif du phénomène international de la loi-écran  en France :
A. D’une contrariété de jurisprudence avec l’arrêt Jacques Vabres  :
B. A un abandon effectif avec l’affaire Nicolo :

Sujet 11 : La jurisprudence (ou les sources non écrites) en Droit administratif.

Problématique : Est-ce que les normes d’ordre jurisprudentiel constituent une source de la légalité
administrative (ou Droit administratif)?

1. Les normes jurisprudentielles, une source importante du Droit administratif  :


A. Les raisons historiques et pratiques :
B. Une consécration réelle des décisions de justice et des PGD :
2. Limites de la consécration des normes jurisprudentielles comme source du Droit administratif  :

A. La codification des sources jurisprudentielles du Droit administratif  :

B. Les sources jurisprudentielles concurrencées par les sources écrites  :

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Sujet 12 : Les Principe Généraux du Droit (P.G.D.) en Droit administratif.

Problématique : Quels sont les PGD et leur valeur juridique dans la hiérarchie des normes en Droit
administratif ?

1. Les P.G.D., des sources jurisprudentielles du Droit administratif  :

A. Genèse des P.G.D. :

L’arrêt du TC du 8 février 1873 (le jour même de l’arrêt Blanco) Dugave et Bransiet a été le premier
arrêt à avoir reconnu l’existence de « principes généraux du droit ». Le CE s’en inspira implicitement
dans bon nombre de solutions juridictionnelles. Voir Couitéas, CE 30 novembre 1923 (principe
d’égalité des citoyens devant les charges publiques) ; Dame Veuve Trompier-Gravier, CE 5 mai 1944
(principe du respect des droits de la défense). Ce n’est qu’à travers l’arrêt Aramu/ et autres du 26
Octobre 1945 que le Conseil d’Etat a, pour la première fois, fait expressément référence aux PGD. Il
jugea « qu’il résulte des principes généraux du droit applicables même en l’absence de texte, qu’une
sanction disciplinaire ne peut être légalement prononcée sans que l’intéressé ait été mis en mesure de
présenter sa défense ». Depuis lors, la liste des PGD n’a cessé de s’allonger.

B. Catégorisation des P.G.D. :

On peut les répartir selon qu’ils tendent à assurer la liberté (exemple liberté d’aller et venir CE 14
février 1958 Abisset AJDA 1958, 220), qu’ils tendent à défendre l’égalité des administrés (par exemple
égalité devant la loi : CE Ass 7 février 1958 Syndicat des propriétaires de forêts de chênes-lièges
d’Algérie ; CS 26 Mars 1966 Samba Ndoucoumane Guéye GDJAS n° XXV etc.

2. Valeur juridique des P.G.D. :

A. La position mitigée du juge sur la valeur des PGD avant 1969

Jusqu’en 1958, la doctrine et la jurisprudence accordaient aux PGD une valeur législative. Ils
s’imposaient aux actes administratifs mais non aux lois.

Depuis 1958 cette approche a été abandonnée. La Constitution de 1958 ayant consacré l’existence de
règlements « autonomes »  non soumis aux lois, le risque était grand d’en déduire que les PGD ne
s’imposaient aux règlements  autonomes. Le CE désamorça ce danger en affirmant en 1959 que les
PGD s’imposaient aux règlements  autonomes comme aux autres actes administratifs (CE 26 juin
1959 Synd. Gén.des ingénieurs-conseils). La doctrine, Braibant principalement, a déduit de l’arrêt de
1959 qu’il aurait implicitement admis la valeur constitutionnelle des PGD. Cette interprétation a été
repoussée.

C’est finalement la position de R.Chapus qui a prévalu. Pour lui, l’arrêt de 1959 a implicitement
consacré la valeur infra-législative et supra-décrétale des PGD.

B. Une détermination de la valeur des P.G.D. suivant une certaine typologie  :

Depuis lors, cette position a été rendue caduque par l’attitude du juge constitutionnel qui a entrepris
avec sa décision du 26 juin 1969 (protection des sites) de dégager lui aussi des PGD mais qui a
surtout accordé à certains d’entre eux une valeur constitutionnelle (voir principe de continuité du
service public : CC 25 juillet 1979, Droit de grève à la radio et à la télévision)

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Il est dès lors possible de dégager cette hiérarchisation au niveau des PGD :

Les principes généraux à valeur constitutionnelle qui s’imposent au législateur, au juge et à


l’administration.

Les principes à valeur infra législative et supra décretale qui s’imposent à l’administration et auxquels
le législateur peut déroger CE 07 Février 1958 Syndicat des propriétaires de forêts de chênes, lièges
d’Algérie RECE, 75.

Les principes généraux à valeur règlementaire. Il s’agit de PGD supplétifs que n’importe quel
règlement pourrait écarter. Pour certains auteurs (G. LEBRETON par exemple), cette troisième
catégorie de PGD n’existe pas car le propre d’un PGD est de s’imposer à l’administration.

Sujet 13 : La place de l’écrit en Droit administratif.

Problématique : Est-ce que le droit écrit a une place importante en Droit administratif ?

1. Une importance moindre de l’écrit dans le Droit administratif :


A. Le caractère secondaire des textes en Droit administratif  :
B. Le caractère essentiellement jurisprudentiel du Droit administratif  :

- Les raisons historiques :

- De l’Etat de Police à l’Etat de Droit

- Une autorité très importante des décisions de justice et des principes généraux du Droit (PGD) en
Droit administratif :

2. Une montée en puissance de l’écrit en Droit administratif  :

A. La codification des sources jurisprudentielles non écrites:

B. L’avènement des sources extra- administrative écrite :

- Constitution ; traités ; Loi

Sujet 14 : La place du droit écrit en Droit administratif.

Problématique : Est-ce que le droit écrit a toujours une place importante en Droit administratif ?

1. Une montée en puissance de l’écrit en Droit administratif  :


A. Une codification du contentieux de la responsabilité administrative :
B. Le rétrécissement du pouvoir normatif du juge administratif  :
2. Une persistance du caractère essentiellement jurisprudentiel du Droit administratif  :
A. Les raisons historiques et pratiques de la persitance  :
B. Les revirements jurisprudentiels faussant l’esprit de la codification  :

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Sujet 15 : La portée du rapport de légalité : pouvoir discrétionnaire et compétence liée

Cours de Droit administratif de Mr Demba SY

Problématique : La question posée ici est celle de savoir quelle est le degré de liberté dont
dispose pour prendre ou ne pas prendre un acte, pour lui donner tel ou tel contenu?

Les règles qui forment la légalité laissent à l'administration une marge plus ou moins grande de choix
pour prendre une décision, pour déterminer son contenu, pour fixer le moment de son édiction etc.
Cette latitude dépend des textes législatifs et réglementaires mais aussi du contrôle du juge. C’est ici
que se situe la distinction entre pouvoir discrétionnaire et compétence liée, distinction essentielle mais
difficile à établir.

1. Signification et application des deux notions :

La notion de pouvoir ou compétence discrétionnaire se définit par opposition à celle de pouvoir ou de


compétence liée.

A. Signification :

En effet, en décomposant le processus décisionnel, on se rend compte qu'une autorité administrative


se pose deux questions fondamentales :

* Savoir si elle doit prendre l'acte administratif. Cette première question est relative à l'opportunité de
la décision (opportunité à agir).

* Savoir comment elle doit prendre l'acte administratif.

Cette question est relative au contenu de la décision.

A chacune de ces deux phases du processus décisionnel, l'autorité administrative compétente peut se
retrouver dans deux situations différentes.

L'une correspond à la compétence liée et l'autre correspond au pouvoir discrétionnaire.

On dit qu'il y a compétence liée lorsque la conduite de l'autorité administrative compétente lui est
dictée par la réglementation. Dans ce cas, la réglementation oblige l'autorité administrative à agir ou à
ne pas agir. Mais lorsqu'elle doit agir, elle doit le faire dans le sens déterminé.

Lorsqu'il y a compétence liée, l'autorité administrative compétente n'a donc pas de possibilité de choix
ni d'appréciation.

Mais la compétence liée est d'une intensité variable. Et dans les cas les plus rigoureux de
compétence liée, l'autorité administrative compétente est tenue de donner un contenu prédéterminé à
sa décision.

Le pouvoir discrétionnaire correspond à la marge de liberté d'appréciation laissée par la


réglementation à une autorité administrative lorsqu'elle prend une décision. Voir CE 27 octobre 1993

Comité International de la Croix Rouge, Droit Sénégalais Revue de l’Association sénégalaise de droit
pénal n° 5-6-7-8 p. 202; 24 novembre 1993 SIMPA, Bull. n° 16 p. 38.

Le pouvoir discrétionnaire correspond à une indétermination juridique qui donne une certaine liberté
d'action à l'autorité administrative compétente. Selon la définition classique de Michoud, le pouvoir

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discrétionnaire est « une certaine liberté d’action et de décision laissée à l’administration. Il y a pouvoir
discrétionnaire toutes les fois qu’une autorité agit librement, sans que sa conduite ne lui soit dictée à
l’avance par une règle de droit ».

Il n'y a pas d'incompatibilité entre pouvoir discrétionnaire et principe de légalité.

Le pouvoir discrétionnaire se distingue du pouvoir arbitraire du fait que la liberté d'appréciation et


d'action de l'autorité administrative résulte de l'indétermination de la réglementation de sa
compétence. On peut situer cette liberté soit dans l'opportunité même de l'action, soit dans le contenu
de la décision. Comme la compétence liée, le pouvoir discrétionnaire peut être plus ou moins large
selon la marge de liberté laissée à l'autorité administrative compétente.

B. Applications :

Dans la réalité, il y a une combinaison pratique du pouvoir discrétionnaire et de la compétence liée :


l'administration ne se trouve jamais dans une situation de pur pouvoir discrétionnaire ou de pur
pouvoir lié. Depuis l'arrêt Grazietti du 31 janvier 1902 (S. 1903.3.113 note Hauriou) le droit positif a
abandonné la distinction entre actes discrétionnaires pour lesquels l’administration disposait d'une
entière liberté et actes non discrétionnaires. Désormais, chaque acte administratif comporte une dose
de pouvoir discrétionnaire préservant la nécessaire liberté d'action de l’administration et une dose de
compétence liée permettant d'assurer la soumission de l’administration au droit.

Ainsi même lorsque le pouvoir discrétionnaire est à son maximum (c'est-à-dire lorsque l'exercice de sa
compétence par l’administration n'est soumis à aucune condition), la compétence de l'administration
est malgré tout liée car :

- la compétence de l'autorité administrative est toujours fixée par les textes.

- le but poursuivi doit toujours être un but d'intérêt général

- les motifs de fait et de droit doivent toujours être matériellement et juridiquement exacts.

A l'inverse, lorsque la compétence de l'administration est liée, il existe au moins un élément


discrétionnaire : l'administration est libre de choisir le moment de faire l’acte que la loi lui fait obligation

de prendre.

2. Le Contrôle juridictionnel des deux notions :

Le contrôle du juge permet de préciser les frontières du pouvoir discrétionnaire. Si le juge censure

toute atteinte à la compétence liée, en revanche, il ne peut contrôler l'usage que fait l'administration de
son pouvoir discrétionnaire.

A. Les techniques traditionnelles de contrôle du pouvoir discrétionnaire  :

Traditionnellement, le juge ne peut exercer un contrôle sur l'opportunité de l'action administrative

sous peine de se comporter comme le supérieur hiérarchique de l'administration. Il n'exerce qu'un


contrôle minimum ou restreint relatif à la légalité externe de l’acte (compétence, vice de forme) et à la
légalité interne (l'objet, les motifs et le but de l'acte). Le pouvoir discrétionnaire apparaît ainsi comme
une limite au contrôle du juge de la légalité. Mais, il faut ajouter que le juge tend à renforcer son
contrôle. En effet, le juge, quelque fois, délimite de lui-même le pouvoir discrétionnaire. Il le restreint
en posant lui-même des conditions à l'exercice d'une compétence non réglementée par les textes. Il

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l'étend en s'abstenant de contrôler la qualification des faits alors que des conditions légales sont
posées.

B. Les techniques nouvelles de contrôle du pouvoir discrétionnaire  :

Le juge se reconnaît de plus en plus le droit de contrôler l'exercice du pouvoir discrétionnaire :

L'administration ne saurait utiliser son pouvoir d'appréciation de façon déraisonnable. Il s’agit du


contrôle de la qualification juridique des faits en cas de compétence conditionnée par une condition
légale exprimée en termes vagues et généraux : utilité publique, atteinte à une perspective
monumentale, atteinte à l'ordre public etc. mais surtout du contrôle de l'erreur manifeste
d'appréciation, et du contrôle du bilan coût - avantage,

1°) Le contrôle de l’erreur manifeste d’appréciation

L’erreur manifeste d’appréciation est une erreur grave, grossière et si évidente qu’elle pourrait être
décelée par n’importe quel profane. Disposer d’un pouvoir discrétionnaire n’autorise pas
l’administration à faire n’importe quoi. Si l’erreur d’appréciation est tolérée par le juge, en revanche,
l’erreur manifeste est censurée.

La jurisprudence de l’erreur manifeste, apparue au début des années 1960 a gagné rapidement tous
les domaines du droit administratif : équivalence d’emploi dans la fonction publique, remembrement
rural, notation des fonctionnaires, atteinte à un site du fait d’une construction, sanctions disciplinaires,
police des étrangers etc. voir CE 2 novembre 1973 société anonyme François Maspéro GAJA n° 108.

Au Sénégal, le juge contrôle de plus en plus les appréciations discrétionnaires de l'administration.

Il emprunte au juge français ses techniques de contrôler comme par exemple l'erreur manifeste
d'appréciation (voir CE 27 octobre 1993 Comité International de la Croix Rouge op. cit. et P; M. SY :

« Le Conseil d'État et le contrôle de l’erreur manifeste d’appréciation », Droit sénégalais, revue de


l’Association sénégalaise de droit pénal n° 5-6-7-8 p. 171).

2°) Le contrôle du « bilan coût- avantage »

Ce contrôle peut conduire le juge à dresser un bilan et à faire respecter un rapport de proportionnalité.
L’apparition de ce contrôle est liée à la volonté du juge d’examiner de manière plus réaliste less
conditions dans lesquelles interviennent less déclarations d’utilité publique précédant les
expropriations (voir CE 28 mai 1971 « Ville Nouvelle-Est » GAJA n° 107 : « Considérant qu’une
opération ne peut être déclarée d’utilité publique que si les atteintes à la propriété privée, le coût
financier et éventuellement les inconvénients d’ordre social ne sont pas excessifs eu égard à l’intérêt
qu’elle présente »

Le juge met en balance les avantages et les inconvénients, l’utilité et les désutilités. La jurisprudence
a étendu ce contrôle aux dérogations aux règles d’urbanisme, aux décisions instituant des servitudes
de passage des lignes électriques ou des zones de protection autour des sites classés, aux mesures
d’éloignement des étrangers etc.

Le juge sénégalais n’a pas encore introduit ce contrôle dans sa jurisprudence.

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deux Masters en Droit et d’une attestation de participation au Tutorat de Droit en 2005
de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (U.C.A.D.). Contacts 221 77 747 94 83,
Médina Darou Sor St Louis du Sénégal. Agent de Banque au SENEGAL/Janvier 2021.
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Sujet 16: L’avenir du Droit administratif:

Problématique : Est-ce que les caractères fondamentaux du Droit administratif vont changer ?

1. Les prédictions d’un changement du caractère essentiellement jurisprudentiel du Droit


administratif :
A. Un droit de plus en plus codifié :
B. La survivance d’un droit administratif non écrit  :
2. Les prédictions d’un changement du caractère inégalitaire du Droit administratif  :
A. Le cocontractant, l’égale partie de l’Administration en temps normal  :
B. L’intérêt général, fondement des prérogatives exorbitantes de l’Administration  :

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Sous-thème 02 : Les sources administratives (ou les normes venant l’Administration ou le
règlement ou les actes administratifs.

Les actes administratifs unilatéraux ou règlement comme le contrat administratif aussi viennent de la
volonté l’Etat.

Sujet 01 : Les actes administratifs en Droit administratif.

Problématique : Est-ce que les actes administratifs (unilatéraux et bilatéraux ou contrat


administratif) constituent une source de la légalité administrative (ou Droit administratif) ?

1. Les normes administratives, une source du Droit administratif  :


A. Une consécration effective des actes administratifs unilatéraux  :
B. Le cas des actes administratifs bilatéraux ou le contrat administratif  :
2. Limites de la consécration des décisions administratives comme source du Droit administratif  :
A. L’immunité juridictionnelle des actes de gouvernement :
B. Le juge de légalité et le contrat :

- actes détachables et actes non détachables au contrat.

Sujet 02 : Le Pouvoir réglementaire du Président de la République.

Problématique : Quelle est l’étendue du Pouvoir réglementaire du Président de la République ? Quel


est le régime du contrôle de légalité du Pouvoir réglementaire du Président de la République ?

1. L’étendue du Pouvoir réglementaire du Président de la République  :


A. Le  Pouvoir réglementaire ordinaire du Président de la République  :
- décrets d’exécution des lois.
- Les règlements autonomes du Président de la République.

Deux conditions sont posées quant à l'utilisation des pouvoirs exceptionnels :

- d'abord, une menace grave et immédiate pour les institutions, l'indépendance nationale,

l'intégrité du territoire ou l'exécution des engagements internationaux ;

- et ensuite, une interruption du fonctionnement régulier des pouvoirs publics.


Lorsque ces conditions sont réunies, le Président de la République peut prendre toute
mesure législative ou réglementaire nécessitée par les circonstances en vue de rétablir le
fonctionnement régulier des institutions et assurer la sauvegarde de la Nation.
Si la décision de recourir à l'article 47 est un acte de gouvernement, en revanche les
actes pris par le Président de la République dans le domaine législatif demeurent les
actes réglementaires jusqu'à ce que le législateur les ratifie.
En France la solution est différente (CE 2 mars 1962 Rubin de Servens et autres, GAJA
n° 100).

B. Les extensions du Pouvoir réglementaire du Président de la République  :

- Les ordonnances 

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2. Le contrôle de légalité du Pouvoir réglementaire du Président de la République  :

A. Les bases du contrôle du Pouvoir réglementaire du Président de la République  :

B. Le principe de l’immunité juridictionnelle et le Pouvoir réglementaire du Président de la République  :

Sujet 03 : Le Pouvoir exceptionnels du Président de la République (art 47 de la constitution au


Sénégal).

Problématique : Quelles sont les exigences et les effets liés à l’application? Quel est le régime du
contrôle juridictionnel des pouvoir exceptionnels du Président de la République ?

1. L’application des pouvoir exceptionnels du Président de la République  :


A. L’exigence de périodes exceptionnelles :
B. Le domaine de l’art 47 de la constitution :
2. Le contrôle juridictionnel des pouvoir exceptionnels du Président de la République  
A. Le principe de l’immunité juridictionnelle des actes pris sur la base de l’art 47 de la
constitution au Sénégal) :
B. Limites au principe de l’immunité juridictionnelle des actes pris sur la base de l’art 47 de la
constitution au Sénégal) :

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DEUXIEME PARTIE : LE CONTROLE DE L'ADMINISTRATION

Sujet 00 : Les contrôle de l’Administration

Problématique : Quels sont les différents recours contre les décisions des autorités administratives?

1. Les recours non juridictionnels :


A. Le recours administratif :
B. Le recours au médiateur de la république :
2. Les recours juridictionnels :
A. Le recours pour excès de pouvoir ou R.E.P. :
B. Le recours de plein contentieux :

Sujet 00 : Le contentieux des actes administratif.

Problématique : Quels sont les limites au principe de légalité?

1. Les différents recours en matière de contrôle des actes administratifs  :


A. Le recours pour excès de pouvoir ou R.E.P. :

- Le recours pour excès de pouvoir des actes administratifs unilatéraux

- L’irrecevabilité du REP contre le contrat.

B. Le contentieux de pleine juridiction :

- Responsabilité administrative ou de l’Etat pour faute ou sans faute (ou l’indemnisation par
l’Administration) art 142 du C.O.A.

- Responsabilité de l’Etat du fait de l’enseignement public en raison des dommages causés


par les élèves placés sous la surveillance des maitres (art 146).

- Responsabilité de l’Etat prévue par l’art 147 du C.O.A.

- Le contentieux contractuel

2. La particularité du contentieux des actes administratifs :

A. Procédures et juridictions compétentes en matière de contrôle des actes administratifs  :

- Conditions de recevabilité de la demande de l’administré devant le juge du REP et le juge du


plein contentieux.

- Recours en annulation de l’acte administratif pour illégalité en principe devant le juge du


REP de la Cour Suprême sauf exception d’illégalité devant le juge du plein contentieux ou
Tribunal de Grande Instance (T.G.I.).

- Responsabilité administrative ou de l’Etat pour faute ou sans faute (ou l’indemnisation par
l’Administration) et les litiges contractuels en principe devant le juge du plein contentieux ou
Tribunal de Grande Instance (T.G.I.) sauf leur cassation devant le juge du REP de la Cour
Suprême.

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B. Les pouvoirs du juge en matière de contrôle des actes administratifs  :

* L’étendue du pouvoir du juge :

- Pour le contrôle de légalité : le juge peut décider un non-lieu, un rejet de la demande de


l’administré, ou une annulation ou encore constater l’inexistence de l’acte..

- Pour le contrôle à fondement économique : il peut engager la responsabilité administrative


ou de l’Etat pour faute ou sans faute (ou l’indemnisation par l’Administration) ; résilier le
contrat administratif.

* Les limites des pouvoirs du juge :

- Pour le contrôle de légalité : En cas de non-lieu le juge ne peut se prononcer sur le fond du
litige et il ne constate que l’inexistence de l’acte administratif.

- Pour le contrôle à fondement économique : Dans certains cas la responsabilité


administrative ou de l’Etat pour faute ou sans faute (ou l’indemnisation par l’Administration) ne
peut être engagée par le juge. Ce dernier ne peux donner des injonctions à l’Administration
pour le contrat et ces pouvoirs de modifications judicaires sont limités.

Sujet 01 : Le contrôle de légalité est-il seulement un contrôle de conformité.

Problématique : Au-delà du contrôle de conformité, est-ce le contrôle de légalité utilise d’autres


techniques ?

1. Le contrôle de légalité, un contrôle de conformité  :


A. L’exigence d’une conformité de l’acte administratif avec le contenu de la loi  :
B. Le contrôle de conformité, le degré le plus élevé de la compétence liée  :
2. Les extensions du contrôle de légalité :
A. L’erreur manifeste d’appréciation ou EMA :
B. Le Bilan coût avantage :

Sujet 02 : La protection des tribunaux de l’ordre judiciaire contre les empiètements du juge
administratifs.

Problématique : Quels sont les moyens de sauvegarde du domaine des tribunaux judiciaires et les
limites du juge administratif dans la sphère judiciaire ?

1. La sauvegarde du domaine des tribunaux judiciaires contre les immixtions du juge


administratif :
A. La Protection textuelle :

- Loi aout 1790 art 16 et 24 ; art 13 loi 1872

B. La Protection jurisprudentielle :

- Tribunal des Conflits de compétences ou TC : 1873 Blanco ; CE 1910 Thérond

- CE : Caddo ; CE : Feutry

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2. Limites du juge administratif dans le domaine judiciaire  :

A. Par rapport à la question préjudicielle  :

B. Par rapport aux irrégularités commises par l’Administration  :

Sujet 03 : L’évolution du système judiciaire sénégalais ou l’unité de juridiction et la dualité(ou la


spécialisation) au Sénégal.

Problématique : Quels sont les moyens de sauvegarde du domaine des tribunaux judiciaires ?
Quelles sont les limites du juge administratif dans la sphère judiciaire ?

1. D’une unité de juridiction effective :


A. Le juge de droit commun, juge en matière administrative  :
B. La consolidation de l’unité de juridiction avec l’arrivée de la cour suprême  :
2. A un système judiciaire écartelé entre l’unité de juridiction et la dualité de juridiction  après
1992 :
A. L’introduction d’une spécialisation au sommet en 1992:
B. Une atténuation de la dualité de juridiction en 2008 :

Sujet 04 : Le contrôle juridictionnel de l’Administration.

Problématique : Quels est le régime du contrôle juridictionnel de l’Administration?

Les organismes à caractère juridictionnel comme l’ordre des Avocats, les Assemblées des
Universités…dont leurs décisions peuvent être attaquées devant la Cour d’appel ne sont pas
concernés par ce sujet.

1. Le contrôle juridictionnel à fondement économique  ou le contrôle de la réparation:


A. La compétence de principe du tribunal de Grande instance ou juge de plein contentieux  :
B. Les attributions de la Cour d’appel et de la Cour Suprême  relatives au contrôle à fondement
économique:
2. Le contrôle juridictionnel sans fondement économique  ou le contrôle de légalité:
A. La voie d’action ou le recours pour excès de pouvoir :
B. La voie d’exception ou l’exception d’illégalité :

Sujet 05 : Le contrôle non juridictionnel de l’Administration.

Problématique : Quels est le régime du contrôle non juridictionnel de l’Administration?

1. Le recours préalable devant l’Administration :


A. Un recours non formaliste et possible sans texte :
B. Une prolongation du délai de recours contentieux :
2. Le recours devant une autorité administrative indépendante comme le Médiateur  de la
République:
A. Les pouvoirs et la saisine du médiateur :
B. L’autorité de la décision du médiateur :

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Sujet06 : Le Médiateur de la République et le juge administratif.

Problématique : Quelles sont les rapports entre le Médiateur de la République et le juge


administratif ?

1. Deux autorités différentes :


A. Du point de vue de leur pouvoir :
B. Du point de vue de l’autorité de leurs décisions :
2. Deux autorités similaires :
A. Quant à leur indépendance :
B. Quant à leur objectif : La protection des droits et des libertés des administrés

Sujet07 : Le recours pour excès de pouvoir (REP), un moyen de défense des administrés ou un
moyen de transformation et de création du droit par le juge.

Problématique : Est-ce que le recours pour excès de pouvoir (REP), est un moyen de défense des
administrés ou un moyen de transformation et de création du droit par le juge?

1. Le recours pour excès de pouvoir, un moyen de protection des administrés  :


A. Un recours simple d’accès : Un recours d’ordre public et d’utilité public :
B. Les sanctions de l’Administration prononcées par le juge du REP  :
2. Le recours pour excès de pouvoir, un moyen de transformation et de création du droit par le
juge :
A. Le Droit administratif, un Droit essentiellement jurisprudentiel  :
B. La transformation avec les revirements jurisprudentiels  : L’affaire Nicolo :

Sujet08 : Les sanctions de l’irrespect du principe de légalité (ou Droit administratif).

Problématique : Quelles sont les sanctions du principe de légalité?

1. Les sanctions non économiques de l’irrespect du Droit administratif  :


A. La constatation de l’inexistence de l’acte administratif  :
B. L’annulation de la décision administrative :
2. La sanction économique de l’irrespect du principe de légalité  :
A. L’indemnisation pour Responsabilité pour faute :
B. La réparation pour Responsabilité sans faute :

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Sujet 09 : L’immunité juridictionnelle des administratifs unilatéraux.

Problématique : Quels sont les actes unilatéraux couverts par l’immunité juridictionnelle? Quelles sont
les limites de l’immunité juridictionnelle des actes administratifs unilatéraux ?

1. Les actes administratifs unilatéraux jouissant d’une immunité juridictionnelle  :


A. Les actes de gouvernement :
B. Les actes ne faisant pas grief :

Les mesures d’ordre intérieur n’ont pas un caractère décisoire, car ne faisant pas grief. Autrement dit,
elles ne portent pas atteinte à la structure des droits et obligations (ordonnancement juridique). Elles
ne sont, par conséquent, pas déférables devant le juge de l’excès de pouvoir. En d’autres termes, le
recours pour excès de pouvoir est irrecevable à l’encontre des telles mesures. Elles sont nombreuses
et variées. On distingue :

-Les circulaires. Jusqu’à la fin de l’année 2002, la jurisprudence faisait la différence entre la circulaire
réglementaire et la circulaire interprétative. La circulaire réglementaire (qui fixe des règles nouvelles)
est véritablement un règlement soumis alors au régime des actes décisoires, CE 29 janvier 1954,
institution notre dame du Kreisker, R.64. Quant à la circulaire interprétative, elle se borne à
commenter ou interpréter un texte antérieur (CE 11 avril 1951, Fédération nationale de fabricants
français de vêtements masculins R.184).

Depuis sa décision du 18 décembre 2002, Duvignères, GAJA n°114, le Conseil d’Etat a abandonné la
distinction traditionnelle en opposant aujourd’hui la circulaire impérative déférable de celle qui ne l’est
pas, parce que ne faisant pas grief. Depuis lors, les circulaires qui sont considérées comme des
mesures d’ordre intérieur sont celles qui sont dénuées de « caractère impératif » c’est-à-dire celles qui
se bornent à rappeler les lois et règlements en vigueur, sans rien « prescrire », en s’abstenant
notamment d’une part de « fixer une règle nouvelle », d’autre part, de « réitérer une règle contraire à
une norme juridique supérieure (Duvignères).

En droit sénégalais, le juge se réfère au caractère décisoire ou non de la mesure. Ainsi, dans l’affaire
Djibril Ndiaye CE du Sénégal 21 décembre 2000, BACE n°2 année 2000, p.53, le juge a rappelé
« qu’une circulaire du sous-préfet invitant les membres d’une association à renouveler ses instances
conformément à un texte de base n’est pas un acte décisoire susceptible de recours pour excès de
pouvoir ».

Les directives : Elles sont considérées comme des règles d’orientation, des actes généraux fixant à
l’avance les principes qui fonderont l’action administrative dans certaines matières. CE 11 décembre
1970, crédit foncier de France, GAJA n°87 ». Les directives ne modifiant pas par elles-mêmes, la
situation juridique des intéressés ». Elles ne peuvent être attaquées que par voie d’exception à
l’occasion des recours dirigés contre les décisions en faisant application.

Les mesures préparatoires ou indicatives : Ce sont des mesures destinées à préparer ou à confirmer
des décisions proprement dites : exemple, la convocation d’un organe administratif, la convocation
d’un agent devant le conseil de discipline

2. Limites à l’immunité juridictionnelle des actes administratifs unilatéraux  ou le contrôle de


légalité des actes détachables :
A. Les actes détachables des actes de gouvernement :
B. Les circulaires réglementaires :

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Sujet 10 : La neutralisation des actes administratifs.

Problématique : Quels sont les types de neutralisation des actes administratifs?

1. La neutralisation des actes administratifs unilatéraux : le contentieux des actes administratifs :


A. La neutralisation absolue des actes administratifs unilatéraux  : Le recours pour excès de
pouvoir :
B. La neutralisation relative des actes administratifs unilatéraux  : L’exception d’illégalité :
2. La neutralisation des actes administratifs bilatéraux :
A. La fin administrative du contrat administratif : 
B. La fin juridictionnelle du contrat administratif :

Sujet 11 : Les actes de gouvernement.

Problématique : Quels sont les types d’actes de gouvernement et leur régime?

1. Les différents actes de gouvernement :


A. Les actes de gouvernement d’ordre national :

La première renferme les actes relatifs aux rapports entre le gouvernement et les autres pouvoirs
constitutionnels. Sont ainsi considéré comme actes de gouvernement, la participation à l'initiative des
lois, la promulgation des lois, la convocation des électeurs aux élections législatives et la décision de
recourir à l'article 16 de la Constitution française (Rubin de Servens op. cit.), la soumission d'un projet
de loi au référendum, la décision de dissoudre l'Assemblée nationale. Voir CE 4 janvier 2001, Parti
socialiste etURD c/Etat du Sénégal « Considérant que le Conseil d’Etat n’est pas saisi du sursis à
l’exécution de la décision du Président de la République de recourir à un référendum, laquelle
décision est un acte de gouvernement insusceptible de recours pour excès de pouvoir ». Le juge
administratif considère ainsi que l’acte en cause échappe à sa compétence, car étant un « acte de
gouvernement », doté d’une immunité juridictionnelle.

De nos jours, les actes de gouvernement portent sur deux domaines marqués par la raison d’Etat.
D’une part, il s’agit du domaine des relations de l’Exécutif avec les autres Pouvoirs constitutionnels.
Ainsi le juge administratif se déclare incompétent pour connaître la décision de recourir à l’article 16
de la Constitution de 1958  (CE 02 mars 1962 Rubin De Servens, GAJA n°82), la décision de
convoquer l’Assemblée nationale en vue de la déclaration de politique générale du Premier Ministre
(CS 10 janvier 2013, Modou DIAGNE), la décision de recourir au référendum (CE SN 04 janvier 2001,
Parti Socialiste et URD contre Etat du Sénégal), la nomination d’un membre du Conseil constitutionnel
(CE 09 avril 1999, Mme BA, RFDA 1999, p.566). Il en est de même des décisions consistant à
dissoudre l’assemblée nationale, à saisir le Conseil constitutionnel, à promulguer la loi, à mettre en
œuvre des pouvoirs exceptionnels du PR, à nommer du Premier ministre, à soumettre un projet ou
une proposition de loi au référendum…

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B. Les actes de gouvernements d’ordre international :

La deuxième renferme les actes relatifs aux relations internationales. Sont ainsi considérés comme
actes de gouvernement, les actes relatifs à la conclusion ou à la dénonciation des traités, les actes
relatifs à l'exercice de la fonction diplomatique, les actes relatifs à la conduite de la guerre. Il s’agit de
certains actes qui ne sont pas détachables des relations internationales. En effet, le Conseil d’Etat ne
s’estime pas compétent pour apprécier l’activité diplomatique du gouvernement. Ainsi, lorsqu’il est
saisi d’actes qui rentrent dans le domaine des relations internationales il se déclare incompétent. Il en
est ainsi de l’élaboration et de la signature d’accords ou traités internationaux, de la décision de la
République française de reprendre les essais nucléaires (CE 29 septembre 1995, Association
Greenpeace, AJDA 1995, 684), de celle d’engager des forces militaires au Kossovo (CE 05 juillet
2000 Mégret et Mekhantar AJDA 2001-95), etc.

2. Régime des actes de gouvernement :


A. Le principe de l’immunité juridictionnelle des actes de gouvernement  :

Les actes de gouvernement bénéficient d’une immunité juridictionnelle absolue. Cela signifie qu’il n’est
pas possible d’intenter contre eux une action pour contester leur légalité ou pour engager la
responsabilité de l’administration. Le juge saisi, se déclare incompétent.

L’existence des actes de gouvernement constitue une faille dans le principe de légalité et semble
incompatible avec les exigences de l’Etat de droit. C’est pourquoi depuis l’arrêt Prince Napoléon du
19 février 1875 à travers lequel, le Conseil d’Etat a renoncé au critère du mobile politique, on assiste à
une restriction très sensible des cas d’immunité juridictionnelle. N’empêche que les actes de
gouvernement sont encore très présents. CE : 1962 Rubin SERVENS : Immunité juridictionnelle des
actes de déclaration des circonstances exceptionnelles qui sont des actes de gouvernement. (Au
Sénégal CE : 2001 U.R.D.)

B. Limites à l’immunité juridictionnelle des actes de gouvernement   ou les actes


détachables :

- CE : 1962 Rubin SERVENS : La consécration du contrôle juridictionnel des actes de mise en œuvre
des acte de proclamation des actes de gouvernement appelés actes détachable.

-CE : 1993 Royaumes Unis et Irlande du Nord contre Hong Kong :

- CE : 2001 U.R.D.

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Sujet 12 : L’immunité juridictionnelle des actes de gouvernement d’ordre international.

Problématique : Quel est le principe et les limites de l’immunité juridictionnelle des actes de
gouvernement d’ordre international?

1. Le principe de l’immunité juridictionnelle des actes de gouvernement d’ordre international  :


A. L’incompétence du juge administratif pour les actes du droit international originaire  :
B. L’incompétence du juge administratif pour les actes du droit international communautaire  :
2. Limites à l’immunité juridictionnelle des actes de gouvernement d’ordre international  :
A. Les actes détachables des actes du droit international originaire  :
B. Les actes détachables des actes du droit international communautaire  : La théorie de
l’écran clair :

Sujet 13 : L’immunité juridictionnelle des actes bilatéraux ou le contrat et le juge du recours pour
excès de pouvoir (REP).

Problématique : Est-ce que le juge administratif du R.E.P. est compétent pour connaitre le contrat?

1. Le principe de l’incompétence du juge de légalité en matière contractuelle  :


A. Le caractère économique ou subjectif de la matière contractuelle  :
B. L’existence d’un recours parallèle ou la compétence du juge du plein contentieux  :
2. Limites à l’incompétence du juge de légalité en matière contractuelle  :
A. La compétence du juge administratif pour les clauses réglementaires  :
B. Le déféré préfectoral du contrat devant le juge du R.E.P.  :

-art 337 du code des collectivités locales

Sujet 14 : La légalité d’exception sanitaire sous la covid 19 en 2021

Problématique : Quelle est l’autorité de l’Administration et du juge administratif durant la


légalité d’exception sanitaire sous la covid 19 en 2021?

1. Un renforcement des pouvoirs exceptionnels du Président de la République  :


A. Consécration textuelle et jurisprudentielle du renforcement  :
B. Une suspension du parlement au profit du Président :
2. Le renforcement des pouvoirs exceptionnels du Président et le juge administratif  :
A. L’immunité juridictionnelle des actes de proclamation par Président  :
B. Le contrôle juridictionnel des actes d’application  :

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Sujet 15 : Le principe de la séparation des autorités administratives et judiciaires.

Problématique : Quelle est le sens et les limites du principe de la séparation des autorités
administratives et judiciaires au fil du temps?

1. La signification du prince de la séparation des autorités administratives et judiciaires  :


A. Les raisons historiques de la séparation :
B. La consécration de la justice administrative spécialisée  :
2. Les limites au prince de la séparation des autorités administratives et judiciaires  :
A. La matière administrative connue par le juge judiciaire :
B. La compétence du juge administratif en matière économique  :

Sujet 16 : Les actes administratifs unilatéraux et le juge du plein contentieux (ou juge tribunal de
grande instance).

Problématique : Est-ce que le juge du plein contentieux est compétent pour connaitre de la légalité
des actes administratifs unilatéraux?

1. Le juge de plein contentieux, un juge des litiges économiques de l’Administration :


A. Caractère non économique du contrôle de légalité  :
B. L’exigence d’une absence de recours parallèle pour le contrôle de légalité  :
2. Le juge du tribunal de grande instance, un juge de légalité par exception  :
A. Les conditions de l’exception d’illégalité :
B. Les effets de l’exception d’illégalité :

Sujet 17 : L’autonomie du juge administratif :

Problématique : Est-ce que le juge administratif est autonome par rapport à l’Administration et au juge
judiciaire?

1. L’autonomie du juge administratif par rapport à l’administration  :


A. Le juge administratif, un organe souverain de l’Administration  ou la justice déléguée :
B. Le juge administratif, un organe de contrôle de l’Administration  :
2. L’autonomie du juge administratif par rapport à la justice privée :
A. Les raisons historiques de la séparation :
B. La consécration de la justice administrative spécialisée  :

Sujet 18 : Le contrôle de la qualification juridique des faits

Problématique : Comment est apparu le contrôle de la qualification juridique des faits? Quelle est
l’importance du contrôle de la qualification juridique des faits dans le contrôle de légalité ?

1. L’apparition du contrôle de la qualification juridique des faits  :


A. Distinction entre motifs de droit et motifs de faits :
B. L’examen de la qualification juridique des faits :
2. Une notion capitale dans le contrôle de légalité :
A. Une notion permettant un contrôle approfondi :
B. Une notion utilisée comme délimitation :

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~ 43 ~

Sujet 19 : La Cour suprême et la motivation des actes administratifs

Problématique : Quelle est la position du juge de la Cour suprême sur la motivation des actes
administratifs?

1. L’obligation du juge de la Cour suprême de respecter le principe de la non motivation  :


A. L’absence d’une obligation générale de motiver :
B. La non motivation du fait d’un secret d’Etat ou du fait d’un intérêt général  :
2. Contrôle par le juge du R.E.P. du devoir de motiver  :
A. L’obligation spéciale de motiver ou l’imposition de motiver par un texte  :
B. La sanction de l’obligation spéciale de motiver par la Cour suprême  :

Sujet 20 : Le Pouvoir discrétionnaire en Droit administratif.

Problématique : Quel est sens et la revue du pouvoir discrétionnaire ?

1. Signification du pouvoir discrétionnaire :


A. Le pouvoir discrétionnaire, une indétermination de l’action administrative  :
B. D’une conception restrictive à une conception large  :
2. Contrôle du pouvoir discrétionnaire :
A. Contrôle initial et traditionnel du pouvoir discrétionnaire  :
B. L’élargissement du contrôle initial du pouvoir discrétionnaire  : Erreur manifeste
d’appréciation et le bilan coût avantages : 

Sujet 21 : La voie de fait en Droit administratif.

Problématique : Quel est sens et la sanction de la voie de fait ?

1. La voie de fait, une cause d’annulation rapide de la décision de l’Administration  :


A. Les différente forme de voie de fait :

- L’exécution forcée irrégulière

- Une décision non rattachable à une compétence administrative

- TDI : 1986 Djeynaba Diallo

B. La voie de fait, un élément détachable de la légalité interne  :

-Un élément proche de la violation de la loi et de l’imcompétence :

2. Sanction de la voie de fait par le juge :

A. Une illégalité sanctionnée par le juge judiciaire :

- TDI : 1986 Djeynaba Diallo sauf en cas de circonstances exceptionnelles (On considère, en cas de
circonstance eceptionnelles, que les atteintes graves à la liberté individuelle n’ont plus le caractère de
voie de fait. Ces agissements se transforment en simples illégalités. TC 27 mars 1952, Dame de la
Murette : Une arrestation arbitraire, décidée en 1944 sans mandat judiciaire ni arrêté d’internement
administratif, constitue, eu égard aux circonstances exceptionnelles de la libération, un acte
administratif illégal dont l’indemnisation relève du juge administratif, alors qu’en temps normal il se
serait agi d’un cas typique de voie de fait, GAJA n°85.

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B. Limite de la sanction de la voie de fait :

- CE 1919 Dames Dol et Laurent

Sujet 22 : L’unité de juridiction et la dualité de juridiction, quelle est la meilleur formule

Problématique : Quelle est la pertinence de l’unité de juridiction? Quelle est la valeur de la dualité de
juridiction ?

1. La valeur de la spécialisation ou dualité de juridiction


A. Un renforcement de l’autonomie du Droit administratif et le désencombrement des
juridictions de droit commun:
B. Le cout élevé de la spécialisation et la faiblesse du contentieux  :
2. La pertinence de l’unité de juridiction :
A. La polyvalence des juridictions et le cout faible de l’unité de juridiction  :
B. Un recul de la séparation entre justice administrative et justice judiciaire.

Sujet 23 : La qualification juridique des faits

Problématique : Quelle est la fonction et l’évolution de la qualification juridique des faits en matière de
contrôle administratif ?

1. Fonction de la qualification juridique des faits :


A. Un moyen du contrôle de la légalité interne :
B. Un moyen de différenciation entre le contrôle maximum et le contrôle minimum  :
2. Une notion ayant évoluée en matière de contrôle juridictionnel  :
A. Le refus initial du juge administratif de contrôler qualification juridique des faits  :
B. L’appréciation de la qualification juridique des faits par le juge administratif  : 

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Sujet 24 : Les circonstances exceptionnelles

Problématique : Quelle est l’origine et les effets de la théorie des circonstances exceptionnelles ?

Une autre limite au principe de légalité concerne l’hypothèse dans laquelle des circonstances
exceptionnelles rendent particulièrement difficile le respect du principe de légalité. Cette théorie des
circonstances exceptionnelles a été élaborée par le juge administratif à l’occasion de la Première
guerre mondiale.

1. La théorie des circonstances exceptionnelles, une œuvre du juge et du législateur  :


A. La théorie des circonstances exceptionnelles, une œuvre jurisprudentielle  en partie :

Pendant la première guerre mondiale, la jurisprudence du Conseil d’Etat a consacré l’idée selon
laquelle le respect du principe de la légalité n’a pas le même contenu dans les périodes de crise et
dans les périodes normales. Dans deux arrêts, Heyries, CE 28 juin 1918 et Dame Dol et Laurent, CE,
28 février 1919, le Conseil d’Etat précise qu’il " appartient au juge […] de tenir compte dans son
appréciation des nécessités provenant de l’état de guerre, selon les circonstances de lieu et de temps,
la catégorie des individus visés et la nature des périls qu’il importe de prévenir ".

Dans l’arrêt Heyries, le juge s’appuie sur des circonstances exceptionnelles pour autoriser le
gouvernement à suspendre l'application des dispositions d’une loi (celle du 22 avril 1905, relative à la
communication des dossiers) par un décret (celui du 10 septembre 1914). Pour le juge, il incombe au
gouvernement « de veiller à ce que qu’à toute époque les services publics soient en état de
fonctionner et à ce que les difficultés résultant de la guerre n’en paralysent pas la marche ».

Dans l’affaire Dames Dol et Laurent, le Conseil d'État a reconnu la régularité, en temps de guerre,
d’une mesure préfectorale de restriction de la prostitution (interdiction avait été faite aux prostitués de
racoler en dehors du quartier réservé). Les dames Dol et Laurent attaquent la décision en disant
qu'elle porte atteinte à la liberté d'aller et venir. Le Conseil d'État admet cette limitation des libertés en
spécifiant qu'« il appartient au juge, sous le contrôle duquel s'exercent ces pouvoirs de police, de tenir
compte, dans son appréciation, des nécessités provenant de l'état de guerre… ». La théorie des
circonstances exceptionnelles est une construction juridique élaborée par la jurisprudence du Conseil
d'Etat, selon laquelle certaines décisions administratives qui seraient en temps normal illégales,
peuvent devenir légales en certaines circonstances parce qu'elles apparaissent alors nécessaires
pour assurer l'ordre public. Cette théorie est fondée sur l'idée que l'administration est parfois obligée
d'agir pour faire face à certaines situations graves ou imprévisibles mais sans pouvoir respecter les
règles classiques de la légalité.

A ce moment, le juge adaptera ces règles classiques aux circonstances de fait pour définir les

nouveaux pouvoirs conférés à l'administration.(CE, 28 juin 1918, Heyriès, GAJA n°35; CE 28 février

1919, Dame Dol et Laurent, GAJA n°37).

Les conditions d'application

D'une façon générale, la jurisprudence considère qu'il y a circonstances exceptionnelles lorsque la


situation est grave et anormale et que l'administration se trouve dans l'impossibilité de respecter le
droit alors même qu'elle doit accomplir une mission étatique.

Mais la jurisprudence retient souvent trois conditions :

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* la première, c'est l'existence d'une situation anormale grave et imprévue. Mais ces circonstances
peuvent avoir un caractère national ou local, réel ou potentiel. (guerre, troubles grève générale,
invasions, cataclysmes naturels, émeutes à caractère révolutionnaire etc.). L'appréciation de cette
situation est affaire d'espèce.

* la deuxième, l'impossibilité pour l'administration d'agir légalement.

* et la troisième, c'est que la violation de la légalité par l'administration doit être nécessaire mais

aussi proportionnelle à la gravité de la situation.

B. La part du législateur dans l’organisation de la théorie des circonstances


exceptionnelles :

L’organisation textuelle des circonstances exceptionnelles

A côté de la théorie des circonstances exceptionnelles qui est purement prétorienne, il existe aussi
des textes régissant des situations de crise particulièrement difficiles. Il est ici possible de mentionner
les régimes de l’état d’urgence et de l’état de siège fixés au Sénégal par l’article 69 de la Constitution
et la loi n°69-29 du 29 avril 1969, JO du 10 mai 1969 (qui s’inspire des lois françaises du 9 août 1849,
du 3 avril 1878 et du 3 avril 1955). Le régime de l’état d’urgence concerne des hypothèses d’atteinte
grave à l’ordre public ou de calamités publiques. Prononcé par décret pour une période de 12 jours
(avec une prolongation possible par le Parlement), l’état d’urgence se traduit par un renforcement des
pouvoirs de police des autorités dépendant du ministre de l’Intérieur. L’état de siège quant à lui est
destiné à transférer l’autorité civile à l’autorité militaire pour faire face à un péril imminent résultant par
exemple d’une guerre étrangère ou d’une insurrection à main armée. Ce transfert est opéré par décret
pour une durée maximale de 12 jours : la prolongation de l’état de siège au-delà de cette période doit
être autorisée par le Parlement.

Parallèlement à ces deux régimes d’origine législative, l’article 52 de la Constitution du Sénégal


(article 16 en France) prévoit aussi la possibilité pour le Président de la République de s’arroger des
pouvoirs exceptionnels.

2. Les effets de la théorie des circonstances exceptionnelles  :


A. Une limitation du principe de la légalité administrative  :

Lorsqu’elle est confrontée à des circonstances anormalement graves, l’autorité administrative a la


faculté de se soustraire au respect des règles ordinaires qui entraveraient son action. Elle peut
prendre des décisions qui, en temps normal, seraient déclarées illégales. Elle peut être dispensée de
l’observation des règles de forme et de procédure et même des règles de compétence. Ainsi, de
simples particuliers peuvent se substituer à l’autorité administrative défaillante et devenir des
fonctionnaires de fait (CE 05 mars 1948, Marion : Pendant la débâcle de 1940, la municipalité d’une
commune a fui ; quelques habitants restés sur place constituent un « comité » qui administre la ville à
la place du conseil municipal ; les actes de ce comité sont déclarés légaux).

On considère, en outre, que les atteintes graves à la liberté individuelle n’ont plus le caractère de voie
de fait. Ces agissements se transforment en simples illégalités. TC 27 mars 1952, Dame de la
Murette : Une arrestation arbitraire, décidée en 1944 sans mandat judiciaire ni arrêté d’internement
administratif, constitue, eu égard aux circonstances exceptionnelles de la libération, un acte
administratif illégal dont l’indemnisation relève du juge administratif, alors qu’en temps normal il se
serait agi d’un cas typique de voie de fait, GAJA n°85. Les effets sont doubles.

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Tout d'abord, l'administration peut prendre des décisions nécessaires même celles qui en temps
normal seraient déclarées illégales. (Voir arrêts Heyriès et Dame Dol et Laurent : restriction à la liberté
individuelle).

Ensuite, les agissements constitutifs de voies de fait peuvent être transformés en simple illégalités.
(TC 27 mars 1952, Dame de la Murette GAJA n85).

B. Persistance du contrôle par le juge administratif malgré la légalité de crise  :

Toutefois, cet assouplissement du principe de légalité ne s’opère pas en dehors du droit. Bien au
contraire, les mesures prises par l’administration sont contrôlées par le juge qui met en place une
sorte de légalité de crise. Bien que l’administration puisse s’affranchir du respect des règles
ordinaires, elle n’échappe pas à la vigilance du juge. Ce dernier contrôle d’une part si la situation était
réellement exceptionnelle, d’autre part si l’administration était vraiment dans l’impossibilité d’agir dans
le respect des règles normalement applicables, et enfin si les mesures de crise adoptées sont
proportionnelles à la gravité de la menace encourue : CE 14 janvier 1959, société française
d’ornements R. CE.115.

Mais il faut signaler que :

* L'appréciation des circonstances exceptionnelles relève du pouvoir discrétionnaire du juge.

* Les effets de la théorie ne sont valables que pendant la période exceptionnelle.

* Seul l'acte litigieux bénéficie du régime d'exception.

Sujet 25 : L’erreur manifeste d’appréciation (E.M.A.) en Droit administratif.

Problématique : Quelle est l’origine et les effets de la théorie des circonstances exceptionnelles ?

1. Origine et consécration de l’E.M.A.


A. Genèse et signification de l’erreur manifeste d’appréciation  :

Pendant longtemps, le CE a rejeté toute idée d’un contrôle du pouvoir discrétionnaire de


l'Administration car, disait-on, soumettre le pouvoir discrétionnaire au contrôle juridictionnel, c’est
permettre au juge de « s’immiscer dans le domaine de l’administrateur »5. Les autorités
administratives doivent bénéficier d’une tolérance, d’un droit à l’erreur.

L’idée s’est ensuite imposée que si l’administration « a le droit » de commettre une erreur, celle-ci ne
peut pas dépasser un certain seuil de gravité. Il appartient au juge de vérifier, en ce qui concerne les
motifs de fait, que l’administration n’a pas commis d’erreur manifeste. Il y a un seuil à ne pas franchir :
la décision ne doit pas défier le bon sens et la logique. L’erreur grave, grossière et si évidente qu’elle
pourrait être décelée par n’importe quel profane doit être sanctionnée.

5
Formule du Président Letourneur
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B. Consécration de l’E.M. A :

Dans sa décision, le CE définit l’EMA comme une « erreur à la fois apparente et grave, rendant la
décision inadaptée aux motifs qui l’ont provoqués ».Dans l’arrêt Lagrange (CE, 15 février 1961), le CE
estime que l’appréciation qui lui est déférée « n’est pas susceptible d’être discutée » devant lui mais
« qu’il lui appartient néanmoins d’examiner si cette appréciation ne serait pas manifestement
erronée ». Au Sénégal, le CE a consacré la technique de l’EMA dans son arrêt du 27 octobre 1993,
CICR6 se démarquant ainsi de la position de l’ancienne Cour suprême qui a toujours rejeté la théorie
de l’EMA. Dans sa décision, le CE définit l’EMA comme une « erreur à la fois apparente et grave,
rendant la décision inadaptée aux motifs qui l’ont provoqués ». Voir pour l’erreur manifeste
d’appréciation : CE ass. 20 mars 1968 société de lotissement de la plage de Pampelonne, Rec 211,
AJDA 1968.335 Chr. Massot et Dewost : permis de construire à côté d'une plage ; CE cas 2 nov. 1973
société anonyme "Librairie François Maspero" GAJA n°108 (pour la France). Pour le Sénégal : CE 27
octobre 1993 Comité International de la Croix Rouge ; 24 novembre 1993 Société Industrielle
Moderne des Plastiques Bull. n° 16 p. 35 ; 26-04-1995 Cheikh Tidiane MBENGUE et autres non publié
; 30-08-1986 Senghane NDIAYE op. cit. (Disproportion entre la faute et la sanction).

2. Portée de la consécration d’un contrôle du pouvoir discrétionnaire  :

A. Un contrôle du pouvoir discrétionnaire :

Le pouvoir discrétionnaire correspond à la marge de liberté d'appréciation laissée par la


réglementation à une autorité administrative lorsqu'elle prend une décision. Voir CE 27 octobre 1993

Comité International de la Croix Rouge, Droit Sénégalais Revue de l’Association sénégalaise de droit
pénal n° 5-6-7-8 p. 202; 24 novembre 1993 SIMPA, Bull. n° 16 p. 38.

Le pouvoir discrétionnaire correspond à une indétermination juridique qui donne une certaine liberté
d'action à l'autorité administrative compétente. Selon la définition classique de Michoud, le pouvoir
discrétionnaire est « une certaine liberté d’action et de décision laissée à l’administration. Il y a pouvoir
discrétionnaire toutes les fois qu’une autorité agit librement, sans que sa conduite ne lui soit dictée à
l’avance par une règle de droit ».

Il n'y a pas d'incompatibilité entre pouvoir discrétionnaire et principe de légalité.

Le pouvoir discrétionnaire se distingue du pouvoir arbitraire du fait que la liberté d'appréciation et


d'action de l'autorité administrative résulte de l'indétermination de la réglementation de sa
compétence. On peut situer cette liberté soit dans l'opportunité même de l'action, soit dans le contenu
de la décision. Comme la compétence liée, le pouvoir discrétionnaire peut être plus ou moins large
selon la marge de liberté laissée à l'autorité administrative compétente.

6
Dans cette affaire, l’inspecteur du travail de Dakar avait autorisé le licenciement d’un groupe de travailleurs. La
dame Yéya Kane qui faisait partie de ce groupe fut la seule à saisir le ministre de l’Emploi d’un recours dirigé
contre la décision de l’inspecteur du travail. Le ministre de l’Emploi, infirma la décision en ce qui concerne la
dame Kane. Le CICR déféra alors la décision du ministre devant le CE en soulevant deux moyens  : la violation
du principe d’égalité des citoyens devant le service public et l’EMA. Même si le CE a rejeté les deux moyens, il
a quand même consacré, pour la première fois, la technique.
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B. L’E.M.A ,un contrôle minimum :

Par cette consécration, il a été imposé au titulaire d’une compétence discrétionnaire l’obligation de ne
pas se livrer à une appréciation déraisonnable, c’est-à-dire manifestement erronée. Les autorités
administratives sont prévenues qu’au-delà d’un certain degré de gravité, une erreur pourra entrainer
l’annulation d’une décision. Dans sa décision du 23 février 2012, Ibnou Abath DIA et autres C/ Etat du
Sénégal, la CS estime que l’autorité administrative qui dans (certaines) circonstances a retenu la faute
pour fonder le licenciement de délégués du personnel, sans en caractériser la gravité, a commis une
erreur manifeste d’appréciation. 

C’est dire que quelle que soit l'étendue du pouvoir discrétionnaire de l'Administration, le juge exerce
ce qu'il est convenu d'appeler le « contrôle minimum ».

Sujet 26 : Le contrôle bilan-coût-avantage et l’erreur manifeste d’appréciation (E.M.A).

Problématique : Quels sont les liens entre contrôle bilan-coût-avantage et l’erreur manifeste
d’appréciation?

1. Deux techniques similaires :


A. Deux techniques de contrôle du pouvoir discrétionnaire :
B. Deux techniques de contrôle basées sur la proportionnalité  :
2. Deux techniques de contrôle différentes :
A. L’erreur manifeste d’appréciation, un technique de contrôle plus protecteur des droits et
libertés des administrés :
B. Le bilan-coût-avantage, un contrôle portant sur le choix de la décision  :

Sujet 27 : Le contentieux en Droit administratif.

Problématique : Quels sont les contentieux en Droit administratif?

1. Le contentieux de pleine juridiction ou plein contentieux  :


A. Le contentieux subjectif ou le contentieux de principe  :
-Contrôle juridictionnel à fondement économique comme l’indemnisation en cas de
responsabilité administrative.
B. Le contentieux objectif ou l’exception d’illégalité devant le Tribunal de grande instance (ou
TGI) :
2. Le contentieux de l’annulation ou l’excès de pouvoir :
A. La neutralisation absolue de l’acte administratif unilatéral  :
B. Le juge de l’excès de pouvoir juge de cassation du contentieux subjectif du juge du TGI

Sujet 28 : La légalité des actes administratifs.

Problématique : Quels sont les éléments de la légalité des actes administratifs? Quel est le régime du
contrôle et de la sanction de légalité des actes administratifs ?

1. Les différents éléments de légalité des actes administratifs  :


A. Les éléments de légalité interne :
B. Les éléments de légalité externe :
2. Contrôle et sanction de légalité des actes administratifs  :
A. Contrôle de la légalité des actes administratifs :
- Contrôle de la légalité interne.
- Contrôle de la légalité externe.

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B. Sanction de la légalité des actes administratifs :


- Sanction administratives (retrait, modification et abrogation)

- Sanctions juridictionnelles (annulation de l’acte, constatation de l’inexistence et


responsabilité administrative du fait de l’acte)

Sujet 29 : Les limites au principe de légalité (ou du Droit administratif).

Problématique : Quelles sont les limites au principe de légalité?

1. Les actes de gouvernement :


A. Les différents actes de gouvernement :
B. Le contrôle juridictionnel des actes de gouvernement  :
2. Les circonstances exceptionnelles :
A. Une œuvre jurisprudentielle organisée par le législateur :
B. Le contrôle du juge en cas de circonstance exceptionnelle, un contrôle d’opportunité  :

Sujet 30 : Le principe de légalité (ou du Droit administratif) a-t-il conservé sa signification
initiale.

Problématique : Est-ce que le principe de légalité est un rempart fort contre la puissance de
l’Administration ?

1. Un principe faiblement sanctionné :


A. Les insuffisances et la complexité des recours contre l’Administration  :
B. L’impossibilité d’adresser des injonctions à l’Administration  :
2. Une importance avérée des prérogatives de l’ l’Administration  :
A. Pour les actes administratifs unilatéraux :
B. Pour les actes administratifs bilatéraux ou contrats :

Sujet 31 : Le recours pour excès de pouvoir et le recours de plein contentieux.

Problématique : Quels sont les liens entre au principe de légalité le recours pour excès de pouvoir et
le recours de plein contentieux?

1. Différence au niveau de la procédure :


A. Le recours pour excès de pouvoir, une procédure propre
B. Le recours de plein contentieux, la procédure de l’article 729 du C.P.C. appliquée  :
2. Différence au niveau de la compétence :
A. Une compétence de la Cour suprême pour le REP:
B. Une compétence du Tribunal de Grande Instance TGI  :

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Sujet 32 : Le contrôle de l’égalité des actes administratifs.

Problématique : Quelle est l’étendue du contrôle de l’égalité des actes administratifs? Quelle est la
problématique du contrôle de l’égalité des actes administratifs?

1. L’étendue du contrôle de l’égalité des actes administratifs  :


A. Le contrôle de la légalité interne :
B. Le contrôle de la légalité externe :
2. La problématique du contrôle de l’égalité des actes administratifs  :
A. L’intensité du contrôle et la portée de la qualification juridique  :
- Un contrôle rigoureux en cas de compétence liée.
- Un contrôle simple en cas de pouvoir discrétionnaire : la qualification juridique des faits

Sujet 33 : Le médiateur et le juge administratif.

Problématique : Quels sont les liens entre le médiateur et le juge administratif?

1. Deux autorités indépendantes :


A. L’irresponsabilité du Médiateur devant le juge :
B. L’impossibilité pour le juge de contrôler les décisions du Médiateur  :
2. Les rapports entre le médiateur et le juge :
A. Le juge dans la qualification du médiateur (CE : 1981 Retail)
B. Le contrôle juridictionnel des actes de gestion et des conditions de travail du médiateur  :

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Sujet 34: La matière administrative au Sénégal

Problématique : Quelles sont les conceptions de la matière administrative et sa portée?

Elle ne fait pas l’objet d’une définition légale même si elle est formellement consacrée par le Code de
procédure civile en ses articles 729 à 733 intitulé de la matière administrative.

La matière administrative est déterminée à partir de deux critères : le critère matériel et le critère
organique.

1. Les conceptions de la matière administrative :


A. La conception matérielle de la matière administrative  :

La matière administrative est circonscrite aux litiges soulevant des problèmes spécifiques de droit
administratif. Elle correspond à une conception restrictive de la matière administrative et reste le
premier critère utilisé par le juge du tribunal de première instance de Dakar 23 mai 1970,
Abdourahmane Ndoye annales africaines 1975, p.203. Un an auparavant, la même juridiction après
avoir dégagé dans l’affaire Sékou Badio (1er mars 1969) que le litige en question devait être résolu
sur la base du droit public, n’avait pas exigé le respect de la procédure spéciale.

Le juge a fait application du critère matériel dans plusieurs autres affaires : TPI Dakar 17 mai 1969,
Sté Bernabé c/ Etat du Sénégal ; TPI du 4 mai 1977 et CA de Dakar 20 mai 1977 Mor Tall 7 ;  TPI, 11
mai 1982 et CA, 18 février 1983, Etat du Sénégal/C/Héritiers Abdou Lo ; TPI Dakar, 9 mai 1984,
Samba Douckel Ka…

Au regard de la conception matérielle, la matière administrative regroupe l’ensemble des litiges dont la
solution doit être trouvée dans l’application des règles du droit administratif. Par contre les litiges
mettant en cause une personne publique sont résolus sur le fondement du droit privé.

Le critère matériel comporte un certain nombre de contraintes :

Pour le requérant, la recherche du droit applicable constitue une difficulté majeure avec les risques
d’erreurs, source d’irrecevabilité.

Pour le juge, ces contraintes se situent au niveau de la nécessaire recherche du droit applicable avant
la décision sur la recevabilité. Cette contrainte explique certainement les difficultés du juge dans
certaines affaires : TPI du 4 mai 1977 Mor Tall; TPI, 11 mai 1982, Héritiers Abdou Lo 8 …

7
Dans l’affaire Mor Tall, le juge considère qu’un litige causé par un bus dès l’instant qu’il résultait d’un
fonctionnement défectueux du service public, relevait, par conséquent, du contentieux administratif. Il revenait
ainsi sur le jugement du TPI du 4 mai 1977 qui prônait l’applicabilité du droit privé
8
Dans l’affaire Héritiers Abdou lo, le juge a déclaré l’action des requérants recevable sur le fondement des
articles 118, 119 du COCC. La CA reviendra sur cette décision en estimant que le droit applicable n’était pas le
droit privé car « le préjudice causé aux demandeurs résulte d’une action de police des douaniers en service
commandé », d’où « la responsabilité de la puissance publique ». Pour le juge, il ne s’agissait pas « d’un
dommage causé par un véhicule administratif, réparable selon les principes de droit commun …». Etant en
matière administrative, la demande devait nécessairement respecter la procédure spéciale. Voir CA, 18 février
1983, Etat du Sénégal/C/Héritiers Abdou Lo
Esquisses de corrigés d’exercice de Droit administratif de Bassirou Soumaré titulaire de
deux Masters en Droit et d’une attestation de participation au Tutorat de Droit en 2005
de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (U.C.A.D.). Contacts 221 77 747 94 83,
Médina Darou Sor St Louis du Sénégal. Agent de Banque au SENEGAL/Janvier 2021.
~ 53 ~

B. La conception organique de la matière administrative

Selon cette conception, on est dans la matière administrative chaque fois qu’il y a présence dans le
litige d’une personne morale de droit public. Elle correspond à une conception large de la matière
administrative.

Dans l’affaire Héritiers Abdou lo, le juge a déclaré l’action des requérants recevable sur le fondement
des articles 118, 119 du COCC. La CA reviendra sur cette décision en estimant que le droit applicable
n’était pas le droit privé car « le préjudice causé aux demandeurs résulte d’une action de police des
douaniers en service commandé », d’où « la responsabilité de la puissance publique ». Pour le juge, il
ne s’agissait pas « d’un dommage causé par un véhicule administratif, réparable selon les principes
de droit commun …». Etant en matière administrative, la demande devait nécessairement respecter la
procédure spéciale. Voir CA, 18 février 1983, Etat du Sénégal/C/Héritiers Abdou Lo

Aujourd’hui en droit sénégalais, on note une application tendancielle du critère organique de la


matière administrative. Ainsi, la jurisprudence récente sénégalaise fait prévaloir l’application de la
procédure des articles 729 et s. à la seule présence d’une personne morale

de droit public. Ainsi, impose-t-elle au requérant le respect des règles de la procédure administrative.

La conception organique comporte un certain nombre de limites :

Une limite légale : l’exclusion des PMD privé chargées d’une mission de service public.

Une limite pratique : le risque d’hypertrophie du contentieux administratif.

La Cour d’Appel de Dakar a été la première à privilégier le critère organique CA 14 juillet 1978
Abdoulaye Diack C/Municipalité de Nioro du Rip. Le juge d’appel considère la municipalité de Nioro du
Rip comme étant une personne morale de droit public visée par l’article 39 du CPC. Ainsi, l’action du
requérant aurait dû suivre la procédure décrite aux articles 729 et s du CPC.

Dans l’affaire Dieynaba Diallo9 Tribunal régional de Dakar 17 octobre 1986 C/Etat du Sénégal, le juge
retient le critère organique sans pour autant exclure le critère matériel. «  La notion de matière
administrative rendant impératif le recours administratif, hiérarchique s’entend non pas seulement des
litiges dans lesquels le droit applicable quant au fond est le droit administratif, mais encore et surtout
de l’ensemble des litiges dans lesquels une personne publique est partie ».

Dans une deuxième affaire, la consécration du critère organique est sans équivoque CA Dakar 29
avril 1993 TDI Cassala10. L’article 729 est applicable « aux litiges auxquels l’Etat est partie même
lorsqu’ils relèvent du droit privé ».

Avec les arrêts TR Dakar, 21 mai 2006, CBAO c/ FPE et Etat du Sénégal 11, TR Dakar, 27 mai 2008,
Cheikh Gueye c/ ANOCI, TR Dakar, 26 novembre 2013, SIR contre AGEROUTE, c’est l’adoption, par
le juge, de la conception organique qui se confirme.

2. La portée de la procédure en matière de droit  :

9
L’immeuble de la Dame Dieynaba DIALLO avait été détruit par erreur suite à un décret déclaratif d’utilité publique.
10
L’Etat avait passé un contrat de droit privé avec la société TDI Cassala. A la suite d’un litige survenu en cours d’exécution,
la société intente une action en responsabilité contre l’Etat sans respecter la procédure spéciale.
11
Dans cet arrêt, le juge estime que « …la procédure prévue à l’article 729 CPC est à respecter toutes les fois que l’Etat ou
ses démembrements sont en cause ; qu’il y a lieu de préciser que cette procédure n’a rien à voir avec le droit applicable… ».
Esquisses de corrigés d’exercice de Droit administratif de Bassirou Soumaré titulaire de
deux Masters en Droit et d’une attestation de participation au Tutorat de Droit en 2005
de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (U.C.A.D.). Contacts 221 77 747 94 83,
Médina Darou Sor St Louis du Sénégal. Agent de Banque au SENEGAL/Janvier 2021.
~ 54 ~

Il s’agit de voir quelle est l’incidence de la procédure sur l’issue du procès. Toutefois, il importe de
rappeler que la matière administrative ne fait pas l’objet d’une définition légale. C’est la raison pour
laquelle, des critères sont avancés pour l’identifier.

A. L’incidence de la procédure administrative sur l’issue du procès  :

Dans la jurisprudence Abdourahmane NDoye le requérant avait été débouté pour non-respect de la
procédure de l’article 729.

Dans certains cas, le juge admet la recevabilité de la requête introduite sur le fondement de l’article
729 du CPC, alors qu’elle soulevait des questions de droit privé. Il en a été ainsi dans l’affaire Babacar
Gueye c/ Etat du Sénégal (28 novembre 1970). Dans cette affaire, une demande assignant l’Etat par
le fait d’un membre de l’enseignement public avait été introduite avec respect de la procédure
spéciale.

Ces fluctuations ont semblé disparaître avec un arrêt de la Cour d’Appel 18 février 1983, Etat du
Sénégal/C/Héritiers Abdou Lo dans lequel, la Cour consacre le caractère d’ordre public de la
procédure de l’article 729. Cela signifie que l’omission de la formalité doit être soulevée d’office et
entraîner le rejet de l’action. Cet espoir a été déçu dans la mesure où le juge a adopté une démarche
contraire. CA Dakar 07 avril 1989 Etat du Sénégal C/Etudiant de l’UCAD. Dans cette décision, le juge
n’a pas sanctionné l’absence de recours administratif préalable 12.

de droit public. Ainsi, impose-t-elle au requérant le respect des règles de la procédure administrative.

La conception organique comporte un certain nombre de limites :

Une limite légale : l’exclusion des PMD privé chargées d’une mission de service public.

Une limite pratique : le risque d’hypertrophie du contentieux administratif.

La Cour d’Appel de Dakar a été la première à privilégier le critère organique CA 14 juillet 1978
Abdoulaye Diack C/Municipalité de Nioro du Rip. Le juge d’appel considère la municipalité de Nioro du
Rip comme étant une personne morale de droit public visée par l’article 39 du CPC. Ainsi, l’action du
requérant aurait dû suivre la procédure décrite aux articles 729 et s du CPC.

Dans l’affaire Dieynaba Diallo13 Tribunal régional de Dakar 17 octobre 1986 C/Etat du Sénégal, le juge
retient le critère organique sans pour autant exclure le critère matériel. «  La notion de matière
administrative rendant impératif le recours administratif, hiérarchique s’entend non pas seulement des
litiges dans lesquels le droit applicable quant au fond est le droit administratif, mais encore et surtout
de l’ensemble des litiges dans lesquels une personne publique est partie ».

Dans une deuxième affaire, la consécration du critère organique est sans équivoque CA Dakar 29
avril 1993 TDI Cassala14. L’article 729 est applicable « aux litiges auxquels l’Etat est partie même
lorsqu’ils relèvent du droit privé ».
12
Dans la même perspective, le Conseil d’Etat en Cassation 31 mars 2005 Directeur Général des Impôts et Domaines DGID C//Kamel
Badredine délimite la procédure de l’article 729 du CPC. Selon le juge de cassation, l’irrecevabilité des requêtes pour non-respect
des règles spéciales de procédure doit être soulevée devant le juge du fond. Selon le Conseil d’Etat en cassation, «  le recours administratif
préalable doit être présenté avant la saisine du juge de fond ». Le même juge, le 03 avril 2008 dans l’affaire société Uniplast revient pour
préciser que le recours administratif préalable n’est pas une condition de l’action en justice dans le contentieux de l’assiette des impôts et
taxes.

13
L’immeuble de la Dame Dieynaba DIALLO avait été détruit par erreur suite à un décret déclaratif d’utilité publique.
14
L’Etat avait passé un contrat de droit privé avec la société TDI Cassala. A la suite d’un litige survenu en cours d’exécution,
la société intente une action en responsabilité contre l’Etat sans respecter la procédure spéciale.
Esquisses de corrigés d’exercice de Droit administratif de Bassirou Soumaré titulaire de
deux Masters en Droit et d’une attestation de participation au Tutorat de Droit en 2005
de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (U.C.A.D.). Contacts 221 77 747 94 83,
Médina Darou Sor St Louis du Sénégal. Agent de Banque au SENEGAL/Janvier 2021.
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Avec les arrêts TR Dakar, 21 mai 2006, CBAO c/ FPE et Etat du Sénégal 15, TR Dakar, 27 mai 2008,
Cheikh Gueye c/ ANOCI, TR Dakar, 26 novembre 2013, SIR contre AGEROUTE, c’est l’adoption, par
le juge, de la conception organique qui se confirme.

contraire. CA Dakar 07 avril 1989 Etat du Sénégal C/Etudiant de l’UCAD. Dans cette décision, le juge
n’a pas sanctionné l’absence de recours administratif préalable 16.

Les hésitations du juge sénégalais ne concernent pas que la détermination de la matière


administrative ou le caractère d’ordre public de la procédure spéciale. Elles peuvent également être
notées dans la lecture de l’article 39 qui, citant ceux qui peuvent être assignés, vise dans son alinéa
1er l’Etat en la personne de l’agent judiciaire de l’Etat. 17

Dans l’affaire ayant opposé Fatou Kiné SALL au Directeur Général des Impôts et Domaines et à
Mame Mbeurgou DIOP, s’est posée la question de savoir si l’existence d’une demande préalable
adressée à une autorité distincte de celles citées à l’article 39 CPC (la DGID au lieu de l’Agent
judiciaire de l’Etat) était constitutive d’une violation de la procédure de l’article 729. Le juge a répondu
par l’affirmative en retenant l’irrecevabilité de la requête pour violation de la procédure spéciale établie
à l’article 729 CPC (TR de Dakar, 05 janvier 2012).

Cette stricte application de la loi avait été également faite par le juge en 1986 dans l’affaire Samba
Yacine Cissé (TR de Dakar 30Juillet 1986)18. Le requérant avait adressé un recours administratif au
Président de la République. Le Tribunal régional de Dakar a déclaré que le recours administratif
préalable prévu par l'article 729 du C.P.C. ayant été adressé au Président de la République, le
requérant a visé une autorité incompétente par conséquent sa requête est irrecevable. Un an
auparavant dans les affaires Bayoro DIALLO (T.R. de Dakar, 6 février 1985) et Mamadou SECK (T.R.
de Dakar, 17 mai 1986), le juge n’a pas observé cette stricte lecture de l’article 39 du CPC. Les
requérants ayant subi des préjudices du fait d'une activité de l'Etat, avaient respectivement saisi le
Ministre des Affaires étrangères et celui de 1’Intérieur. Le juge, dans les deux espèces, a estimé que
le fait d'avoir adressé le recours gracieux aux ministres précités en lieu et place de l’Agent judiciaire
de l’Etat n’était pas cause d’irrecevabilité des requêtes. Dans l’affaire ayant opposé la Librairie
Papeterie le Sénégal –LPS- au COUD (TR de Dakar, 7 novembre 2012), le juge a estimé que la LPS
n’avait pas respecté les dispositions de l’article 729 pour avoir saisi l’agent comptable du COUD en

15
Dans cet arrêt, le juge estime que « …la procédure prévue à l’article 729 CPC est à respecter toutes les fois que l’Etat ou
ses démembrements sont en cause ; qu’il y a lieu de préciser que cette procédure n’a rien à voir avec le droit applicable… ».
16
Dans la même perspective, le Conseil d’Etat en Cassation 31 mars 2005 Directeur Général des Impôts et Domaines DGID C//Kamel
Badredine délimite la procédure de l’article 729 du CPC. Selon le juge de cassation, l’irrecevabilité des requêtes pour non-respect
des règles spéciales de procédure doit être soulevée devant le juge du fond. Selon le Conseil d’Etat en cassation, «  le recours administratif
préalable doit être présenté avant la saisine du juge de fond ». Le même juge, le 03 avril 2008 dans l’affaire société Uniplast revient pour
préciser que le recours administratif préalable n’est pas une condition de l’action en justice dans le contentieux de l’assiette des impôts et
taxes.

17
Sont assignés :

1° l’Etat en la personne de l’agent judiciaire de l’Etat ou en ses bureaux, à charge pour ce dernier de saisir le fonctionnaire compétent
pour plaider au fond, s’il y a lieu  ;
18
Il en a été de même dans l’affaire SGBS (TR de Dakar 13 Mai 1987). Le requérant avait dans cette affaire, adressé sa demande préalable
au Ministre des Finances. Cette position du TR fut celle de la C.A. de Dakar dans l’affaire Société AFCO (19 mai 1989) à travers laquelle le
juge a considéra qu'un Ministre d'Etat n'est pas « l'autorité compétente désignée par la loi »pour recevoir le recours administratif
préalable.

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deux Masters en Droit et d’une attestation de participation au Tutorat de Droit en 2005
de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (U.C.A.D.). Contacts 221 77 747 94 83,
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lieu et place du Directeur général qui est l’autorité administrative désignée 19 pour recevoir l’assignation
conformément aux termes de l’article 3920.

B. L’expansion du recours de pleine juridiction :

Le juge du plein contentieux a des pouvoirs plus étendus que ceux de l’excès de pouvoir. Il annule,
réforme et condamne à des dommages et intérêts. C’est certainement ce qui explique que le recours
de pleine juridiction gagne sur les domaines traditionnels du recours pour excès de pouvoir. C’est
ainsi que les sanctions administratives (qui sont des actes répressifs par leur contenu mais
administratifs par leur auteur) basculent dans le contentieux de pleine juridiction. Le Conseil d’Etat Ass
a décidé dans son arrêt du 16 février 2009 société Atom, que le juge saisi d’un recours contre une
sanction administrative infligée à un administré se prononce non pas en excès de pouvoir mais
comme juge de plein contentieux. Pour justifier cette décision, le Conseil d’Etat se fonde sur les
pouvoirs dont dispose le juge pour contrôler une telle sanction. Il peut, par exemple prendre une
décision qui se substitue à celle de l’administration. Dans le prolongement de la jurisprudence Atom,
le Conseil d’Etat a rendu le 9 juillet 201021, un avis dans lequel il fait passer le contentieux portant sur
le retrait de points du permis de conduire dans le plein contentieux en invoquant la même justification.
En outre, le CE est revenu sur sa jurisprudence établie depuis 1991 22 en jugeant, dans ses décisions
du 23 décembre 2011, Ministre de l’intérieur, de l’outre-mer, des collectivités territoriales et de
l’immigration et du 4 avril 2014, Conseil général du Tam et Garonne, que le déféré préfectoral dirigé
contre un contrat est, non plus un recours pour excès de pouvoir mais un recours de plein
contentieux.

Ces considérations rendent actuel le constat du Doyen M. Hauriou à propos du caractère attractif du
recours de pleine juridiction. « Le changement est que le recours pour excès de pouvoir pâlit et
s’efface de plus en plus derrière le contentieux ordinaire »23.

TROISIEME PARTIE : L’ORGANISATION ADMINISTRATIVE

Sujet 01 : Les aménagements (ou procédés) du pouvoir de l’Etat unitaire


19
Pour les établissements publics, l’article 39 fait état de « représentant légal ».
20
Après avoir saisi, le 16 avril 2010, l’agent comptable pour règlement de factures, la LPS a adressé au DG du COUD des courriers datés
des 19 juillet 2010, 25 mars 2011, 4 février 2011 valant requêtes administratives préalables avant d’initier son action en paiement le 27
octobre 2011. C’est pourquoi l’action a été déclarée recevable.
21
CE, avis, 9 juillet 2010, Berthaud
22
CE, 26 juillet 1991, Commune de Sainte-Marie.
23

« La mort du recours pour excès de pouvoir, voie de droit commun du contrôle juridictionnel de légalité (CE, 22 juillet 1994, Jabl, Rec.
p. 1109), n’a de cesse d’être annoncée ou prédite par quelques Cassandre (M. Hauriou, « Recevabilité de la tierce opposition contre une
décision sur recours pour excès de pouvoir », S. 1914.III.33, RGD http://www.revuegeneraledudroit.eu/?p=14239 ; R. Chapus,
« L’administration et son juge, ce qui change », EDCE 1992 p. 268 ; M. Bernard, « Le recours pour excès de pouvoir est-il frappé à

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Problématique : Quels sont les différents procédés d’aménagement du pouvoir dans l’Etat unitaire?

1. La Décentralisation, un procédé d’aménagement du pouvoir de l’Etat unitaire  :


A. Le contenu du procédé de décentralisation :
B. La valeur du pouvoir décentralisé :
2. La Déconcentration, un procédé d’aménagement du pouvoir de l’Etat unitaire  :
A. Les organes :
B. Les rapports :

L’histoire de la décentralisation au Sénégal

L’expérience de décentralisation au Sénégal remonte à la période coloniale plus précisément à 1872


avec la création des communes de Saint-Louis et de Gorée. En vérité, le mouvement communal est
même plus ancien dans la mesure où dès l’année 1778, la ville de Saint Louis avait un maire élu. En
1880, Rufisque fut érigée en commune et Dakar le sera en 1887.

Ces quatre communes étaient dites de plein exercice car elles étaient soumises à un régime de droit
français.

Ce mouvement communal se poursuivra au début du XXe siècle avec la création entre 1904 et 1926
des communes mixtes. La commune mixte était gérée par un administrateur nommé (le chef de
circonscription) et par une commission municipale tantôt nommée tantôt élue au suffrage universel.

En 1955 furent créées à travers la loi n°55-1489 du 18 novembre 1955 les communes de moyen
exercice qui se caractérisaient par le fait qu’elles étaient gérées par un administrateur à temps plein.

Entre 1957 et 1960 toutes les communes mixtes seront transformées en communes de moyen
exercice.

En 1966, le statut de commune de plein exercice est élargi à toutes les communes avec l’adoption du
code de l’administration communale (loi n°66-64 du 30 juin 1966). Les autorités ont depuis lors opté
pour une politique de décentralisation progressive et prudente marquée schématiquement par quatre
(04) étapes reproduites ci-dessous :

1ère étape (1960 – 1990) : Une décentralisation limitée

Pour plusieurs raisons, la décentralisation était limitée au Sénégal. D’abord elle ne concernait de 1960
à 1972 que les communes auxquelles sont venues s’ajoutaient les communautés rurales à partir de
1972 (loi n° 72-25 du 29 avril 1972).

Ensuite elle se caractérisait par une certaine méfiance de l’Etat qui se traduisait par une autonomie
très réduite. En effet, dans les communes chefs lieu de région, des régimes spéciaux avaient été
instaurés. Au lieu d’un maire, c’est un fonctionnaire de la hiérarchie A (l’administrateur de la
commune) qui y jouait le rôle d’Exécutif à côté d’un organe délibérant, le conseil municipal à la tête
duquel se trouve le président du conseil municipal. Dans les Communautés rurales, c’est le sous-
préfet qui gérait le budget de la collectivité alors qu’il y avait un conseil élu dirigé par le président du
conseil rural.

2ème étape (1990 – 1996) : Un approfondissement de la décentralisation entamé

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Dans les Communes, le statut spécial et le poste d’administrateur de commune sont supprimés avec
l’adoption de la loi n° 90-35 du 8 octobre 1990 (Cela a été fait pour Dakar en 1983). Chacune de ces
collectivités a désormais à sa tête, un maire qui assure la gestion quotidienne de la localité.

Dans les Communautés rurales, la gestion du budget est retirée au sous-préfet par la loi n°90-37 du 8
octobre 1990. Le président du conseil rural est responsabilisé pour ce faire.

Il y a certes approfondissement de la décentralisation mais la surveillance de l’Etat est toujours étroite.


Elle s’exerce surtout par le biais de la tutelle sur les actes.

3ème étape (1996- 2013) : Une responsabilisation plus accrue des CL

En 1996, les autorités estiment « qu’il est temps de mieux approfondir la décentralisation en
considérant les collectivités locales comme majeures, de mieux répondre à l’exigence du
développement économique en créant entre les administrations centrales de l’Etat et les collectivités
territoriales de base des structures intermédiaires, les Régions destinées à servir de cadre à la
programmation du développement économique, social et culturel » (exposé des motifs de la loi n°96-
06 du 22 mars 1996). Une nouvelle catégorie de collectivité décentralisée (la Région) était donc créée
dans le but de rapprocher les décisions à la base. Toujours dans le cadre de la responsabilisation plus
accrue des collectivités locales, la loi n° 96-07 du 22 mars 1996 portant transfert de compétences aux
Régions, aux Communes et aux Communautés rurales est adoptée en application de l’article 5 du
code des collectivités locales. Enfin, le contrôle de l’Etat sur les collectivités territoriales a été allégé :
le contrôle d’approbation a priori est en principe supprimé et remplacé par un contrôle de légalité a
posteriori exclusivement exercé par le juge.

4ème étape (depuis 2013) : La réforme appelée « Acte III de la décentralisation »

A travers la loi n° 2013-10 du 28 décembre 2013 portant code général des CL, on a noté trois grandes
innovations : la suppression de la région, collectivité locale (celle qui a été créée en 1996) ; l’érection
des départements en collectivités locales (il y a aujourd’hui 45 départements) ; la communalisation
intégrale par l’érection des communautés rurales et des communes d’arrondissement en communes.
Cela porte le nombre des communes à 557).

Il ressort de ces innovations l’existence de deux ordres de collectivités territoriales au Sénégal depuis
2013. Il s’agit de la commune et du département. Ainsi, le département qui n’était jusqu’en 2013
qu’une circonscription administrative déconcentrée dépourvue de personnalité juridique, est devenu
également une personne morale de droit public. Il revêt désormais un double statut : celui de
circonscription administrative à la tête de laquelle se trouve un préfet et celui de collectivité territoriale
dirigée par deux organes principaux issus d’élection: le conseil départemental (organe délibérant du
département) et le président du conseil départemental (l'organe exécutif du département).

Sujet 02: La décentralisation.

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Problématique : Quel est le contenu de la décentralisation? Quelle est l’étendue et le contrôle de la


décentralisation ?

La relation centre-périphérie est aménagée différemment puisque se sont de véritables centres de


pouvoir qui sont créés et installés à la périphérie. Le maître mot de la décentralisation est donc
l’autonomie, qui se traduit en termes plus juridiques par le principe de la libre administration des
collectivités locales, posé par l’article 72 de la Constitution.

1. Le contenu de l’autonomie :
A. L’autonomie juridique
Ce sont des personnes juridiques distinctes de l’Etat qui sont créées : les collectivités territoriales.
Personnes morales de droit public, les collectivités territoriales disposent en tant que telles d’un
patrimoine, de la capacité d’accomplir des actes juridiques et de la possibilité d’ester en justice.

Soit c’est la Constitution qui les met en place : les communes, les départements et les territoires
d’Outre-mer. Soit c’est la loi qui les institue : les régions et les collectivités à statut particulier.

B. L’autonomie organique et l’autonomie fonctionnelle


Les collectivités territoriales s’administrent librement par des conseils élus. (Article 72 de la

Constitution). Alors que les autorités administratives déconcentrées sont nommées par l’Etat (le
Préfet), les organes délibérants des collectivités locales (Conseil municipal, Conseil général, Conseil
régional) sont élus par les administrés.

Les organes des collectivités territoriales gèrent par leurs délibérations leurs affaires propres (affaires
communales, départementales, régionales), bref elles sont compétentes pour prendre en charge les
intérêts des populations concernées. C’est la «clause générale de compétence » qui
traditionnellement est liée à l’élément territorial de la collectivité même si aujourd’hui cette clause est
complétée par des transferts de compétence énoncés par des lois.

2. L’étendue de l’autonomie et l’existence d’un contrôle de l’Etat :


A. L’étendue de l’autonomie :
La nature des compétences transférées permet de distinguer deux types de décentralisation.

- La décentralisation administrative et la décentralisation politique

En France les compétences transférées ne peuvent être que purement administratives. (CC 91-290
DC 9 mai 1991 Statut de la Corse). Par contre dans des pays voisins, les entités décentralisées
peuvent se voir transférer des compétences législatives, on passe alors à la décentralisation politique
ou à l’Etat Régional. C’est le cas de l’Italie, de l’Espagne, et plus récemment du Royaume uni.

- La décentralisation territoriale et décentralisation fonctionnelle.

Les collectivités territoriales, en raison de leur assise territoriale, disposent- on l’a vu - d’une clause de
compétence générale. Par contre les établissements publics ne se voient transférer que des
compétences liées à un objet beaucoup plus précis, beaucoup plus spécialisé. Aussi la
décentralisation fonctionnelle va-t-elle moins loin que la décentralisation territoriale.

B. L’existence d’un contrôle de l’Etat à côté du contrôle du juge administratif:

Esquisses de corrigés d’exercice de Droit administratif de Bassirou Soumaré titulaire de


deux Masters en Droit et d’une attestation de participation au Tutorat de Droit en 2005
de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (U.C.A.D.). Contacts 221 77 747 94 83,
Médina Darou Sor St Louis du Sénégal. Agent de Banque au SENEGAL/Janvier 2021.
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Si les collectivités territoriales s’administrent librement c’est, comme le rappelle l’article 72 de la


Constitution, sous le contrôle de l’Etat exercé par « le délégué du gouvernement ». Ce contrôle ne
peut être supprimé, mais il peut être réduit à sa plus simple expression. C’est ce qui s’est passé en
1982, lorsque la loi du 2 mars 1982 a transformé la tutelle en contrôle. Plus précisément, le contrôle
d’opportunité exercé à priori s’est transformé en contrôle de légalité exercé à posteriori.

Notes de lecture : La déconcentration

1er : Signification et avantages de la déconcentration  

La déconcentration est une technique d’organisation qui consiste à remettre d’importants pouvoirs de
décision à des agents du pouvoir central placés à la tête de diverses circonscriptions administratives
ou de divers services. Elle s’analyse comme une technique de transfert de certaines attributions
administratives du pouvoir central au plan local, au bénéfice d'un agent de l'Etat nommé par le pouvoir
central et soumis au pouvoir hiérarchique. La déconcentration suppose l’existence de circonscriptions
administratives et des autorités nommées qui exercent l’autorité de l’Etat au niveau local.

La déconcentration permet d’éviter un engorgement du pouvoir de décision au plus haut niveau


administratif. Elle rapproche ainsi l’administration des administrés en mettant à la disposition de ces
derniers des interlocuteurs sur place qui peuvent mieux comprendre les réalités locales.

L’ensemble des services déconcentrés constitue l’administration territoriale.

2 : L’administration territoriale au Sénégal

L’administration territoriale a beaucoup évolué au Sénégal depuis son indépendance. Les années
1960 et 1972 constituent des années repères dans la politique de structuration de l’administration
territoriale d’Etat du Sénégal.

A. La réforme de 1960

Les unités administratives du Sénégal ont été mises en place par la loi n° 60-015 du 13 janvier 1960
qui constitue le premier cadre juridique de référence de l’organisation administrative du Sénégal. Cette
réforme de 1960 divise l’ensemble du territoire en sept régions (Cap-Vert, Thiès, Diourbel, Fleuve,
Sénégal Oriental, Sine-Saloum, Casamance). Chaque région est divisée en un nombre variable de
cercles. Chaque cercle est divisé en arrondissements comprenant la totalité des communautés rurales
et des villages inclus dans le territoire du cercle. Le nombre maximum d’arrondissements est fixé pour
l’ensemble du territoire à quatre-vingt dix (90).

L’article 1er de la loi n° 60-015 prévoit que le village est la cellule administrative de base. Un
ensemble de villages, groupés pour des raisons économiques, forme une communauté rurale.

Ces trois types d’unités administratives institués par la loi n° 60-015 sont repris et réaménagés par le
décret n° 64-282 du 3 avril 1964 fixant l’organisation administrative de la République 24, qui remplace
les cercles par les départements.

B – La réforme de 1972

24
J.O. n° 3679 du 2 mai 1964, pp. 587-589.
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Le système mis en place en 1972 présente deux types de structures territoriales : l’administration
territoriale d’Etat et l’administration locale. En ce qui concerne l’administration territoriale d’Etat, la loi
n° 72-02 du 1er février 1972 relative à l’organisation de l’administration territoriale 25  reprend, en les
réaménageant, les trois types d’unités administratives déconcentrées ainsi que leurs organes,
institués par le décret n° 64-282 du 3 avril 1964 relatif à l’organisation administrative de la
République26. Ces unités sont les suivantes :

La région. Elle est administrée par un gouverneur. La loi n° 72-02 confirme l’existence de sept régions
prévues déjà dans le décret précité du 3 avril 1964 désignées dans l’ordre alphabétique : Cap-Vert,
Casamance, Diourbel, Fleuve, Sénégal-Oriental, Sine-Saloum et Thiès.

Le département. Il est administré par un préfet, subordonné hiérarchique du gouverneur. Les


départements sont en fait les anciens cercles, institués par la loi n° 60-15 du 13 janvier 1960 portant
réforme de l’organisation administrative de la République du Sénégal. Ils ont ainsi conservé les noms
desdits cercles et sont au nombre de 27 (auxquels s’ajoutent les trois nouveaux départements de la
région de Dakar.

L’arrondissement. Il est administré par le sous-préfet, subordonné hiérarchique du préfet. Les


arrondissements sont au nombre de 90.

C – La réforme de 1984

La réforme de 1984 a été justifiée par le souci de rationalisation du découpage administratif. En


réalité, le souci de rationaliser ne date pas de 1984 mais de 1976. En effet, en 1976, à travers la loi n°
76-61 du 26 juin 1976, une huitième région a été créée par la division de la région de Diourbel en
deux : celle de Diourbel et celle de Louga (avec pour départements, Kébémer, Louga et Linguère).

A travers la réforme de 1984, il s’est agi d’abord de réaménager les régions ; ensuite de fixer le
ressort territorial des unités administratives. La nouvelle loi a, enfin, uniformisé l’appellation des
régions qui prennent désormais le nom de la commune chef-lieu. En ce qui concerne les régions
réaménagées, la loi n° 84-22 du 24 mars 1984 divise l’ancienne région de Casamance en deux
nouvelles régions : celle de Ziguinchor regroupant les départements de Bignona, Oussouye et
Ziguinchor et celle de Kolda comprenant les départements de Sédhiou, Vélingara et Kolda.

L’ancienne région de Sine-Saloum est ainsi divisée en deux nouvelles régions, celle de Fatick
comprenant les départements de Fatick, Foundiougne et Gossas et celle de kaolack regroupant les
départements de Kaolack, Kaffrine et Nioro-du-Rip.

Avec la réforme de 1984, le Sénégal était désormais divisé en dix régions 27. Chaque région est divisée
en trois départements. Sauf dans la région de Dakar, chaque département est divisé en communes,
d’une part et en arrondissements d’autre part28.

D—L’organisation actuelle de l’administration territoriale.

Les régions sont actuellement au nombre de 14, depuis la création de la région de Matam (voir loi
n° 2002-02 du 15 février 2002 modifiant la loi n° 72-02 du 1er février 1972 relative à l’organisation de
25
J.O. n° 4209 du 19 février 1972, pp. 251-253.
26
J.O. n° 3679 du 2 mai 1964, pp. 587-589.
27
Les dix régions sont désignées ainsi qu’il suit : Dakar, Diourbel, Fatick, Kaolack, Louga, Saint-Louis, Tambacounda, Thiès et
Ziguinchor.

28
Dans la région de Dakar, chaque département comporte une commune et éventuellement une ou plusieurs communautés
rurales (cf. article 1er de la loi n° 84-22).
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l’administration territoriale) puis celle de trois nouvelles régions en 2008 : Kaffrine, Kédougou et
Sédhiou (voir la loi n°[2008-14 du 18 mars 2008 modifiant la loi n° 72-02 et le décret du 10 septembre
2008 fixant le ressort territorial et le chef-lieu des régions et des départements.

 L’ensemble du territoire de la République est, aujourd’hui, divisé en quatorze régions ;


 chaque région est divisée en départements. Il en existe aujourd’hui quarante-cinq (45) ;
 chaque département est divisé en arrondissements. Il en existe aujourd’hui cent dix-sept (117);
 le village constitué par la réunion de plusieurs familles ou carrés en une seule agglomération est la
cellule administrative de base.

Sujet03 : Déconcentration et décentralisation

Problématique : Quels sont les liens entre déconcentration et décentralisation ?

Ces deux notions s'analysent comme un dessaisissement du pouvoir central au profit de certaines
autorités selon un critère géographique ou fonctionnel. Cependant il faut éviter de confondre ces deux
notions.

1. Déconcentration et décentralisation, deux institutions différentes :


Elles se manifestent de deux manières : quant à leur technique juridique et quant à leur signification.

A. Quant à leur technique juridique


La décentralisation suppose que le pouvoir de décision soit accordé à des personnes juridiques autres
que l'Etat, ayant leurs organes et leurs biens propres et agissant en leur nom et gérant leurs affaires
propres (affaires locales). En conséquence les actes pris par les organes des personnes
décentralisées engagent celles-ci et non l'Etat. Si elles causent des dommages, elles doivent les
réparer sur leur propre budget. Pour ce qui est de la déconcentration, le pouvoir de décision appartient
à des autorités étatiques.

L'autorité déconcentrée est un organe de l'Etat désigné par le pouvoir central. Les actes qu'elle prend
sont des actes de l'Etat. Les dommages causés par les autorités déconcentrés sont réparés sur le
budget de l'Etat.

B. quant à leurs significations


La déconcentration est seulement une réforme technique interne à une personne publique (l'Etat),un
simple aménagement du pouvoir central tandis que la décentralisation est un choix politique car elle
permet d'instaurer une certaine démocratie par la participation des populations elles-mêmes à la
gestion de leurs affaires propres.

2. Déconcentration et décentralisation, deux institutions différentes :


A. Identité de territoire :
D'abord, il peut y avoir une correspondance entre le territoire d'une collectivité déconcentrée et celui
d'une collectivité décentralisée. Ex : jusqu'en juillet 1983 le territoire de la région du Cap-Vert
correspondait à celui de la commune (commune-région). D'ailleurs cette correspondance peut poser
de délicats problèmes de délimitation des domaines respectifs des compétences.

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B. Le dédoublement fonctionnel :
Ensuite, il existe ce qu'on appelle le dédoublement fonctionnel qui signifie qu'une même autorité
pourra exercer deux compétences à deux titres différents. Ex : le maire exerce des attributions soit en
tant que représentant de l'Etat, soit en tant qu'agent de la commune. Cela pose souvent des
problèmes juridiques difficiles à résoudre notamment au niveau de la responsabilité. Si le maire prend
un acte qui cause un dommage, il faut déterminer d'abord au nom et pour le compte de quelle
personne (commune ou Etat) il a agi avant de savoir quelle est la personne publique à laquelle
incombe la réparation du dommage.

Sujet 04: Le Principe de la libre administration locale ou territoriale

Problématique : Quel est le contenu du principe de la libre administration locale et ses limites ?

1. Le contenu du principe de la libre administration locale  :


A. Une autonomie juridique et organique :
B. Une autonomie fonctionnelle :
2. Limites du principe de la libre administration locale :
A. Le contrôle administratif ou la tutelle du représentant de l’Etat:
B. Le contrôle juridictionnel des actes des collectivités locales ::

Sujet 05 : Le Principe de légalité et la libre administration locale.

Problématique : Quel est le rôle du principe de légalité par rapport à la libre administration locale?

1. Le principe de légalité, un facteur de consolidation du principe de la libre administration


locale :
A. Le principe du recul de la tutelle exercée par le représentant de l’Etat  :
B. Le principe de l’interdiction de la tutelle entre collectivités locales  :

Selon l'article 13 du CCL, "aucune collectivité locale ne peut établir ni exercer de tutelle sur une autre
collectivité locale". De même SELON l'article 2 de la loi n 96-07, les transferts de compétences
prévus par la présente loi ne peuvent autoriser une collectivité locale à établir une tutelle sur une
autre". Il s'agit par-là d'interdire à l'avance tout mécanisme par lequel une collectivité puissante et
riche contrôlerait une collectivité faible et pauvre. Mais les collectivités locales peuvent entretenir Des
relations fonctionnelles et de coopération en vue de l'exercice de leurs compétences (cf. art. 7 de la
loi).

2. Le principe de légalité, un facteur de limitation de la libre administration locale  :


A. La persistance du contrôle administratif et budgétaire du représentant de l’Etat  :
B. Le contrôle juridictionnel des actes des collectivités locales 

Sujet 06 : Les fondements constitutionnels de la décentralisation

Problématique : Quels sont les fondements constitutionnels de la décentralisation?

1. Le principe de la Libre administration locale, un fondement constitutionnel de la


décentralisation :
A. Une autonomie décisionnelle :

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B. Une autonomie institutionnelle :


2. Le principe de la participation des populations locales, un fondement constitutionnel
de la décentralisation :
A. Les institutions délibérantes :
B. Le domaine de la participation :

Sujet 07: La tutelle

Problématique : Quel est le sens de la tutelle ? Quels sont les procédés de la tutelle ?

1. Définition du pouvoir de tutelle :


A. Un contrôle exercé sur la collectivité locale :
La tutelle administrative est le contrôle que l'Etat exerce sur les collectivités décentralisées. C'est donc
un contrôle de l'extérieur opéré par une personne publique à l'endroit d'une autre personne publique.

C'est un contrôle nécessaire :

1) dans l'intérêt de l'Etat lui-même qui doit sauvegarder son unité politique et veiller au respect de la
loi ;

2) dans l'intérêt de la personne décentralisée pour éviter la mauvaise gestion ;

3) dans l'intérêt des individus vivant dans la collectivité décentralisée qui peuvent avoir besoin d'une
certaine protection contre l'autorité décentralisée.

Au total, le contrôle de tutelle est nécessaire pour assurer d'abord une bonne application de la loi
(contrôle de légalité) et exceptionnellement pour assurer une bonne administration (contrôle
d'opportunité).

B. Tutelle et autonomie locale :


Mais ce contrôle doit se concilier avec la liberté reconnue à la collectivité décentralisée car en matière
de décentralisation, la liberté est la règle, le contrôle, l'exception. Ainsi, la tutelle n'existe pas de droit.
Elle doit être prévue par un texte. Un adage célèbre dit : "pas de tutelle sans texte, pas de tutelle au-
delà des textes".

Il faut noter que la personne morale décentralisée peut s'opposer à une mesure de tutelle qu'elle

estime illégale en saisissant la Cour Suprême pour excès de pouvoir.

2. Les procédés de la tutelle


Comme pour le pouvoir hiérarchique, la tutelle s’exerce sur les organes et sur les actes.

A. La tutelle sur les organes :


Ce pouvoir n'est pas très étendu car les autorités décentralisées sont en principe élues mais la loi
permet dans certains cas un contrôle disciplinaire et admet un pouvoir de nomination.

Concernant le pouvoir disciplinaire, l'Etat détient un pouvoir de suspension ou de révocation des


dirigeants des collectivités décentralisées.

Ex : dissolution ou suspension du Conseil Municipal, révocation du maire.

B. La tutelle sur les actes :


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a) L'autorité de tutelle peut demander au juge de l'excès de pouvoir d'annuler les actes illégaux de
l'autorité décentralisée ou dans les cas prévus par la loi, les annuler elle-même.

b) L'autorité de tutelle dispose du pouvoir d'approbation expresse ou tacite.

c) L'autorité de tutelle dispose, dans certains cas du pouvoir de substitution d'action c'est-à-dire qu'elle
peut accomplir un acte en lieu et place de l'autorité décentralisée. Pour que ce pouvoir de substitution
puisse s'exercer, il faut :

- que l'autorité décentralisée refuse ou néglige d'accomplir un acte prescrit par la loi ;

- que l'autorité décentralisée préalablement mise en demeure refuse de s'exécuter.

Notons qu'il n'existe pas de pouvoir d'instruction, ni de réformation en matière de tutelle.

Sujet 08 : Le contrôle de tutelle et le contrôle de légalité des actes des collectivités locales.

Problématique : Quels sont les rapports entre contrôle de tutelle et le contrôle de légalité des actes
des collectivités locale?

1. Un contrôle de légalité allégé avec le recul de la tutelle  :


A. Le rétrécissement des prérogatives du représentant de l’Etat  :
B. Un contrôle désormais à post priori  :
2. Un contrôle de légalité encore pesant avec la persistance de la tutelle  :
A. Des domaines essentiels soumis à l’appréciation préalable du représentant de l’Etat  :
B. Une persistance de la tutelle :

Sujet 09: Le contrôle de l’activité administrative locale parle représentant de l’Etat :

Problématique : Quels sont les différents types de contrôle du représentant de l’Etat sur l’activité
administrative locale?

L'un des objectifs du code des collectivités locales est la suppression des tutelles. Selon l'exposé des
motifs de la loi portant code des collectivités locales, il s'agit de substituer un contrôle de légalité à
posteriori qui sera la règle à un contrôle d'approbation à priori qui sera l'exception. " La notion de
tutelle doit désormais disparaître et faire place à celle de contrôle. La suppression des tutelles
administratives, financières et techniques est accompagnée d'un nouveau dispositif de contrôle".

Dans les rapports entre l'Etat et les collectivités locales se pose le problème de la dialectique entre
l'autonomie et le contrôle.

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Le Code des Collectivités locales prévoit un contrôle administratif de légalité et un contrôle budgétaire
mais laisse subsister une certaine tutelle.

1. Le contrôle administratif de légalité :


Dans l'exposé des motifs du code des collectivités locales, le législateur s’inspirant du droit français, a
prévu un « mode de contrôle unique » : le contrôle a posteriori est désormais la règle, et le contrôle a
priori l'exception - ce contrôle est organisé par les articles 336 à 341 du code. Le Sénégal s'est
largement inspiré du droit français.

A. Le principe : le contrôle de légalité à posteriori :


Par rapport à la tutelle, le changement est double. D'une part, le représentant de l'Etat ne possède
plus le pouvoir d'annuler lui-même les actes des activités locales ; il peut seulement saisir le juge aux
fins d'annulation. D'autre part, le contrôle est a posteriori et non plus à priori c'est-à-dire que le pouvoir
d'approbation des décisions est en principe supprimé.

Ainsi pour un certain nombre d'actes, la loi prévoit une procédure particulière en deux temps qui fait
intervenir le représentant de l'Etat et le conseil d'Etat : l'obligation de transmission et le déféré du
représentant de l'Etat.

a) L'obligation de transmission

Selon le Code des Collectivités locales, les actes les plus importants pris par les autorités locales
doivent être transmis au représentant de l'Etat auprès de la région, de la commune ou de la
communauté rurale, lequel en délivre aussitôt accusé de réception du représentant de l'Etat qui pourra
porter une appréciation de la légalité de ces décisions et éventuellement saisir à nouveau la
collectivité ou le juge.

L'obligation de transmission s'analyse comme une mesure de publicité.

- Quel est le domaine de l'obligation de transmission ? Le domaine de l'obligation est déterminé par
énumération des actes qui y sont soumis. L'article 334 énumère cinq catégories d'actes : délibérations
du Conseil de la collectivité locale, actes réglementaires, principaux contrats administratifs (marchés,
concession, affermage), décisions concernant la carrière des agents, sanctions et licenciements. Pour
ces actes, le représentant de l'Etat dispose d'un délai de 15 jours pour demander une seconde lecture
à l'organe de la collectivité locale. Cette demande revêt un caractère suspensif aussi bien pour le
caractère exécutoire de l'acte que pour tout délai de procédure contentieuse. Les actes sont
exécutoires de plein droit 15 jours après la délivrance de l'accusé de réception (sauf demande de
seconde lecture) et après leur publication ou leur notification aux intéressés le délai de 15 jours peut
être réduit par le représentant de l'Etat à la demande de l'autorité locale.

N.B. : L'article 335 vise une autre catégorie d'actes soumis à l'obligation de transmission : il s'agit
d'une part des décisions réglementaires et individuelles prises par l'exécutif local en matière de police
et d'autre part des actes de gestion quotidienne pris au nom des collectivités autres que ceux
mentionnés à l'article 334. Ces actes sont exécutoires de plein droit dès qu'il est procédé à leur
publication ou à leur notification aux intéressés après transmission.

Il faut dans ces conditions exclure de l'obligation de transmission les actes pris par les autorités
locales agissant au nom de l'Etat.

Quelles sont les modalités d'exécution de l'obligation de transmission?

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En principe, la transmission est opérée sur décision de l'organe exécutif de la collectivité. La date à
prendre en considération est celle du récépissé de réception délivré aussitôt par le représentant de
l'Etat.

L'accusé de réception qui est immédiatement délivré peut être utilisé comme preuve. Mais, selon le
code, la preuve de la réception des actes par le représentant de l'Etat peut être apportée par tout
moyen.

Quels sont les effets de la transmission ?

Ils sont au nombre de trois :

- D'abord, la transmission rend l'acte opposable aux tiers et exécutoires. L'accomplissement de cette
formalité n'est ni une condition d'existence de l'acte, ni une condition de validité. Elle rend seulement
l'acte exécutoire. Ainsi pour les actes visés à l'article 334, quinze (15) jours après la délivrance de
l'accusé de réception (sauf demande de seconde lecture) et après leur publicité, ils sont exécutoires
de plein droit.

- Ensuite, à la différence de l'approbation, la transmission n'a pas en principe d'effet rétroactif

(Voir CE 30 septembre 1988 ville de Nemour c/Mme Marquis, AJ. 1988 p.739). Elle a cependant en
effet suspensif pour certains actes, lorsque le représentant de l'Etat demande à la collectivité une
seconde lecture. Autrement dit la demande, en effet, suspend le caractère exécutoire de l'acte.

- Enfin la transmission déclenche le point de départ du délai dans lequel le représentant de l'Etat peut
saisir le Conseil d'Etat. Pour le recours direct du tiers lésé, le point de départ du délai est fixé à la
publication ou à la notification de l'acte qui fait grief. (CE 13 mai 1992)

183

Il faut préciser pour finir, que l'absence de transmission a pour effet de différer l'entrée en vigueur de
l'acte concerné mais n'affecte pas sa légalité. (CE 10 janvier 1992 Associaions des usagers de l’eau
de Perchan (Rec. p.13).

b) Le déféré du représentant de l'Etat

Le déféré est une sorte de recours pour excès de pouvoir intenté par le représentant de l'Etat
(gouverneur, préfet et sous-préfet). Celui-ci peut, lorsqu'il estime qu'un acte d'une collectivité locale
est illégale, déférer cet acte dans les deux mois qui suivent la transmission au Conseil d'Etat qui
statue dans un délai maximum d'un mois (article 337 du Code des collectivités locales).

Le déféré peut être intenté par le représentant de sa propre initiative (déféré spontané ou direct). Il
peut également agir sur demande d'un administré (déféré provoqué). En effet l'article 341 du code
prévoit qu'une personne lésée peut dans le délai de deux mois à partir de la date à laquelle l'acte est
exécutoire, demander au représentant de l'Etat de déférer l'acte au juge.

Quel est le domaine d'application du déféré ?

Le déféré s'applique aux actes soumis à l'obligation de transmission. A la différence du recours pour
excès, le déféré concerne aussi bien des actes unilatéraux que des actes conventionnels (marchés
publics, concessions ou affermages de services publics locaux à caractère industriel et commercial).
Voir CE 29-07-1982, Gouverneur de la région de Tambacounda, Bull. n°2 p.32.

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Le représentant de l'Etat peut demander au juge l'annulation d'un acte estimé illégal. Il peut aussi
assortir son recours d'une demande de sursis à exécution.

Lorsque le représentant de l'Etat défère un acte au Conseil d'Etat, il en informe par écrit sans délai
l'autorité locale et lui communique toutes précisions sur les illégalités invoquées à l'endroit de l'acte
incriminé.

Quelles sont les conditions de recevabilité du déféré ?

Comme en matière de recours par excès de pouvoir, il faut que l'acte fasse grief (une simple mesure
préparatoire ne peut être déférée au juge) il faut que le déféré soit le seul recours possible c'est-à –
dire qu'il faut une absence de recours parallèle.

Concernant l'intérêt à agir du requérant, il faut dire que le représentant de l'Etat a toujours intérêt à
agir ; en effet, il est chargé de veiller à la sauvegarde des intérêts nationaux, au respect des lois et à
l'exercice régulier par les collectivités locales de leurs compétences. Il peut donc toujours saisir le juge
par voie de déféré. Aucun problème de recevabilité ne se pose.

Le ne peut être exercé que contre les actes soumis à obligation de transmission (CE 25 novembre
1998, Préfet du département de Sédhiou c/Commune de Goudomp)

« Considérant que par requête en date du 3 août 1998, le Préfet du Département de Sédhiou
demande l’annulation de l’arrêté n°019/C.G du 28 mai 1998 par lequel le Maire de la Commune de
Goudomp a mis fin aux fonctions du délégué de quartier de Dialacounda I SALIF Seydi ;

Considérant que par sa forme le recours introduit devant le Conseil d’Etat doit être considéré comme
un déféré préfectoral ;

Mais considérant que la décision attaquée n’est pas de celles qui sont susceptibles de déféré au sens
des dispositions des articles 334, 335 et suivant du Code des Collectivités Locales.

Qu’il s’ensuit que le recours doit être rejeté comme irrecevable ».

La loi, nous l'avons vu prévoit l'obligation pour le représentant de l'Etat d'informer l'autorité locale
concernée. Il semble que son non-respect ne constitue pas une excuse d'irrecevabilité. C'est ce qu'a
décidé le juge français (CE 24 avril 1985 Ville d'Aix en Provence, Rec. p. 522 ; RFDA, 1985 p 527
concl. Latournerie ; AJDA, 1985, p 378, note J. Moreau).

Le délai pour se pouvoir est de deux mois à compter du jour de la transmission de l'acte (article

337 du Code des collectivités locales). Il correspond au délai de droit commun devant le Conseil
d'Etat.

Mais le point de départ du délai peut poser certains problèmes. Il en est ainsi en cas de transmission
incomplète par la collectivité locale. Dans ce cas, le représentant de l'Etat peut demander à la
collectivité de lui fournir les pièces complémentaires. Selon le juge français, c'est à partir de la
réception de ces pièces ou du refus de les communiquer que commence à courir le délai de deux
mois (CE sect. 13 janvier 1988 Mutuelle générale des personnels des collectivités locales et leurs
établissements publics, Rec. p 7, concl. Roux ; AJDA 1988 I, p.142 chr. Azibert et Mme Boisdeffre ;
RDP 1988 p 853, note Llorens, D. 1989, 66 note J.P. Negrin)

Le Code prévoit un cas dans lequel le point de départ du délai est différé. C'est le cas où pour les
actes énumérés à l'article 334, le représentant de l'Etat demande une seconde lecture dans le délai de

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jours qui suit la transmission de l'acte. Cette demande vise à inciter la collectivité à modifier l'acte.
Cette demande revêt un caractère suspensif pour le délai de recours contentieux, c'est-à-dire qu'elle
conserve le délai de deux mois. Ce n'est qu'après la transmission à nouveau de l'acte ou le refus de
procéder à une seconde lecture que le délai commence à courir.

N.B. : Il faut signaler que les deux causes de prorogation ne se cumulent pas. C'est en tout cas ce que
le juge français a décidé. (TA Dijon, 9 août 1991, Préfet de Saône-et-Loire, Rec. p. 748).

En cas de déféré provoquée ou sur demande, le représentant de l'Etat n'est pas obligé de saisir le

Conseil d'Etat ; il dispose d'une marge d'appréciation et son refus ne constitue pas une décision
faisant grief. Mais dans ce cas le délai du recours direct en excès de pouvoir de la personne lésée
devant le juge est conservé jusqu'au jour où le silence gardé par le représentant de l'Etat vaut refus
implicite.

Pour les actes mentionnés à l'article 334 la demande du particulier ne peut avoir pour effet de
prolonger le délai du recours contentieux dont dispose le représentant de l'Etat.

Mais lorsque le particulier lésé demande au représentant de l'Etat, de déférer au Conseil d'Etat un
acte mentionné à l'article 335, celui-ci peut le faire dans le délai de deux mois qui suit la saisine.

Quels sont les pouvoirs du juge ?

Ce sont ceux que le Conseil d'Etat possède normalement dans le cadre du contentieux de la légalité,
même lorsque l'acte déféré est un contrat. Cependant le juge doit rendre sa décision dans un délai
maximum d'un mois. Voir CE 31 août 1999 Préfet de Dagana c/Commune de Richard-Toll.

Aucun recours administratif hiérarchique n'est prévu pour les actes déférés au juge.

En cas de demande de sursis à exécution (que le déféré soit d'office ou provoqué), un régime
spécifique s'applique : un sursis élargi si l'un des moyens invoqués dans la requête parait en l'état de
l'instruction, sérieux et de nature à justifier l'annulation de l'acte attaqué (article 338, alinéa 1 du code ;
un sursis accéléré lorsque l'acte est de nature à compromettre l'exercice d'une liberté publique ou
individuelle ; dans ce cas, le Conseil d'Etat ou un des membres délégués à cet effet prononce le
sursis dans les quarante-huit heures et un sursis d'office lorsqu'il s'agit d'un marché public. Dans ce
cas, c'est le Conseil d'Etat qui prononce le sursis, de sa propre initiative : il dispose ainsi d'un pouvoir
d'auto-saisine.

B. L'exception : le contrôle a priori de certains actes des collectivités locales.

Pour certains actes (art.336 du CCL), l'approbation préalable du représentant de l'Etat est nécessaire.
Il s'agit d'actes relatifs aux questions budgétaires et financiers (budget primitifs et supplémentaires,
emprunts et garanties d'emprunts) à la planification (plans locaux de développement et lans
d'aménagement du territoire) aux relations internationales (conventions financières de coopération
internationale comportant des engagements d'un montant global de cent millions de franc CFA), à
l'interventionnisme économique (garantie de prise de participation dans les sociétés privées exerçant
des activités d'intérêt général à participation publique, marchés supérieurs à un montant total de cent
millions de franc CFA) et contrats de concession d'une durée supérieure à trente ans) et aux affaires
et à l’urbanisme.

Après transmission, le représentant de l'Etat dispose d'un délai d'un mois pour se prononcer à
compter de la date de l'accusé de réception. En cas de silence, l'approbation du représentant de l'Etat

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est réputé tacite (c'est-à-dire si elle n'a pas été notifié à la collectivité locale). Ce délai peut être réduit
par le représentant de l'Etat à la demande de l'autorité locale.

L'exécutif local (Président du Conseil Régional, Maire et Président du Conseil rural) peut saisir le

Conseil d'Etat d'un recours par excès de pouvoir de la décision de refus d'approbation du représentant
de l'Etat. Le recours est introduit dans les deux mois du refus. Le Conseil d'Etat se prononce dans le
délai d'un mois. Le sursis à exécution est aussi possible. L’annulation de la décision de refus
d’approbation équivaut à une approbation des notification de l’arrêt à la Collectivité Locale.

Un particulier lésé peut demander au représentant de l'Etat d'annuler un acte qui fait l'objet d'une
approbation préalable. La demande doit être introduite dans le délai d'approbation. Elle est assimilée
à un recours gracieux. Mais si la décision est exécutoire, seul le recours direct est possible.

L'article 341 du Code précise que ces actes déférés ne sont pas susceptibles de recours hiérarchique.

2. Le contrôle budgétaire :
Le contrôle budgétaire est organisé par les articles 344 à 358 en ce qui concerne le contrôle
administratif, l'article 343 pour le contrôle juridictionnel.

A. Le contrôle administratif :
Le contrôle budgétaire est exercé par le représentant de l'Etat. Il s'agit surtout d'un contrôle de
l'élaboration du budget. Le contrôle est prévu dans quatre cas :

- 1er cas : non adoption du budget à la date légalement prescrite (article 345 du code des collectivités
locales).

En principe, cette date limitée est le 31 mars de l'année de l'exercice. Si dans le délai prescrit,
l'assemblée délibérante (Conseil régional, Conseil municipal ou Conseil rural) de la collectivité locale
qui a reçu avant le 10 mars, les informations nécessaires à l'établissement du budget ne l'a pas
adopté, elle est provisoirement dessaisie. Le représentant de l'Etat le règle et le rend exécutoire dans
les 15 jours qui suivent cette date.

- 2e cas : non adoption du budget en équilibre réel (article 347)

Dans ce cas, le représentant de l'Etat doit d'abord constater le déséquilibre dans les 15 jours qui
suivent sa transmission. Ensuite il propose dans les 15 jours qui suivent cette constatation les
mesures nécessaires au rétablissement de l'équilibre. Puis il demande à l'assemblée délibérante une
nouvelle délibération qui doit intervenir dans le délai d'un mois à partir de la communication des
propositions au représentant de l'Etat.

Si le délai n'est pas respecté ou si l'assemblée délibérante n'a pas pris de mesures de redressement
jugés suffisantes par le représentant de l'Etat, celui-ci, dans un délai de 15 jours qui suit la
transmission de la nouvelle délibération, règle et rend exécutoire le budget.

- 3e cas : déficit de l'arrêté des comptes (article 351)

Si le déficit dans l'exécution du budget atteint un certain seuil (10 % des recettes), Le représentant de
l'Etat propose à la collectivité locale les mesures nécessaires au rétablissement de l'équilibre
budgétaire, dans le délai de deux mois à compter de cette date.

Si, lors de l'examen du budget primitif suivant le représentant de l'Etat constate que la collectivité
locale n'a pas pris de mesures suffisantes pour résorber le déficit, le budget est réglé et rendu
exécutoire par lui.
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- 4e cas : défaut d'inscription au budget des crédits nécessaires au règlement d'une dépense
obligatoire (article 355 et suivants).

Lorsque le représentant de l'Etat, de sa propre initiative ou saisi par le comptable public ou par toute
personne y ayant intérêt, constate qu'une défense obligatoire soit n'a pas été inscrit au budget, soit l'a
été pour une somme insuffisante, il adresse une mise en demeure à la collectivité locale concernée.

Si dans le délai d'un mois, cette mise en demeure n'est pas suivie d'effet, le représentant de l'Etat
inscrit cette dépense au budget de la collectivité locale et propose, s'il y a lieu, la création de
ressources ou la diminution de dépenses facultatives destinées à couvrir la dépense obligatoire. Le
représentant de l'Etat règle et rend exécutoire le budget rectifié en conséquence.

B. Le contrôle juridictionnel :

Le juge des comptes est le Conseil d'Etat (deuxième section). Il juge l'ensemble des comptes des
comptables publics des collectivités locales (et aussi des comptables de fait). La Cour vérifie sur
pièces et, si nécessaire, sur place la régularité des recettes et dépenses décrites dans les
comptabilités des collectivités locales. Il s'assure de l'emploi régulier des crédits, fonds et valeurs.

Le Conseil d'Etat, selon l'article 343 du Code des Collectivités locales, concourt également au contrôle
budgétaire des collectivités locales. Il examine la question des collectivités locales et formule les
observations. Il prend toutes les mesures nécessaires pour rendre secret ses investigations.

Les observations définitives formulées par le Conseil d'Etat sur la gestion d'une collectivité locale sont
communiquées par l'exécutif local à son assemblée délibérante. Le juge des comptes informe le
représentant de l'Etat et consacre chaque année une partie de son rapport public à la gestion des
Régions, des Communes et des Communautés rurales.

Sujet 10 : "Pas de tutelle sans texte, pas de tutelle au-delà des textes".

Problématique : Quels sont les fondements et les limites de la prévision de la tutelle par un texte ?

DEFINITION DU POUVOIR DE TUTELLE

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La tutelle administrative est le contrôle que l'Etat exerce sur les collectivités décentralisées. C'est
donc un contrôle de l'extérieur opéré par une personne publique à l'endroit d'une autre personne
publique.

C'est un contrôle nécessaire :

1°) dans l'intérêt de l'Etat lui-même qui doit sauvegarder son unité politique et veiller au respect de la
loi ;

2°) dans l'intérêt de la personne décentralisée pour éviter la mauvaise gestion ;

3°) dans l'intérêt des individus vivant dans la collectivité décentralisée qui peuvent avoir besoin d'une
certaine protection contre l'autorité décentralisée.

Au total, le contrôle de tutelle est nécessaire pour assurer d'abord une bonne application de la loi
(contrôle de légalité) et exceptionnellement pour assurer une bonne administration (contrôle
d'opportunité).

Mais ce contrôle doit se concilier avec la liberté reconnue à la collectivité décentralisée car en matière
de décentralisation, la liberté est la règle, le contrôle, l'exception. Ainsi, la tutelle n'existe pas de droit.
Elle doit être prévue par un texte. Un adage célèbre dit : "pas de tutelle sans texte, pas de tutelle au-
delà des textes".

Il faut noter que la personne morale décentralisée peut s'opposer à une mesure de tutelle qu'elle
estime illégale en saisissant le juge de l’excès de pouvoir

1. L’exigence d’un texte, le fondement juridique de la tutelle du représentant de l’Etat  :


A. Nécessité d’une prévision textuelle d’une tutelle sur les organes  :
B. Nécessité d’une prévision textuelle d’une tutelle sur les actes  :
2. L’exigence d’un texte, limite de la tutelle du représentant de l’Etat  :
A. Le contrôle administratif de l’exigence d’un texte pour la tutelle  :
B. Le contrôle juridictionnel de l’exigence d’un texte pour la tutelle  :

Sujet 11 : Le déféré du représentant de l'Etat (dans la tutelle des collectivités locales).

Problématique : Quel sont les déférés préfectoraux et leurs domaines ? Quels est le régime du déféré
du représentant de l’Etat?

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Le déféré est une sorte de recours pour excès de pouvoir intenté par le représentant de l'Etat
dans les deux mois qui suivent la transmission contre un acte d'une collectivité territoriale qu’il
estime illégal (article 246 CGCT).

1. Les différentes formes de déféré du représentant de l’Etat et les domaines concernés :


A. Les différents déférés préfectoraux :

Le déféré est dit spontané ou direct lorsque le représentant de l’Etat défère de sa propre initiative un
acte d’une collectivité territoriale devant le juge aux fins d’annulation.

Le déféré est dit provoqué ou indirect, lorsque c’est un administré qui demande au représentant de
l’Etat de déférer un acte d’une collectivité territoriale devant le juge (article 250 CGCT).

B. Le domaine des déférés préfectoraux :

Le déféré s'applique aux actes soumis à l'obligation de transmission (CE 25 novembre 1998,
Préfet du département de Sédhiou c/Commune de Goudomp). Il concerne aussi bien les actes
unilatéraux que les contrats administratifs des collectivités territoriales (CE 29-07-1998, Gouverneur
de la région de Tambacounda, Bull. n°2 p.32).

2. Régime du déféré du représentant de l’Etat :


A. Les demandes devant le juge administratif :

Le représentant de l'Etat peut demander au juge l'annulation d'un acte estimé illégal. Il peut
aussi assortir son recours d'une demande de sursis à exécution. Le juge doit rendre sa décision
dans un délai maximum d'un mois (CE 31 août 1999 Préfet de Dagana c/Commune de Richard-Toll).

B. L’Obligation d’informer l’autorité locale :

Lorsque le représentant de l'Etat défère un acte au juge administratif, il en informe par écrit
sans délai l'autorité locale et lui communique toutes précisions sur les illégalités invoquées à l'endroit
de l'acte incriminé.

LA DECENTRALISATION

La décentralisation est le procédé inverse. Elle consiste à transférer la gestion des affaires locales à
des collectivités autonomes et élues. Dans la décentralisation, l'Etat n'est plus la seule personne
publique. Au contraire il cohabite avec d'autres personnes publiques infra-étatiques qui sont autant de
centres de décisions et d'appareils autonomes ( La décentralisation peut se faire sur une base
territoriale ou technique).

La décentralisation territoriale ou horizontale s'opère sur une base géographique. Elle consiste à
individualiser une collectivité humaine circonscrite sur une portion du territoire nationale et à lui confier
la gestion des affaires locales. Elle aboutit à la création de collectivités locales qui sont des personnes
publiques à caractère territoriales.

La décentralisation repose sur un partage des pouvoirs entre l'Etat qui prend en charge les affaires
nationales et les collectivités décentralisées auxquelles est confiée la gestion des affaires purement
locales.

I. LES CONDITIONS DE LA DECENTRALISATION


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La décentralisation repose sur trois conditions cumulatives:

- l'existence d'intérêts individualisés,

- la personnalité juridique,

- L'existence d'autorités propres.

a) L'individualisation des intérêts

La décentralisation suppose une individualisation objective des intérêts pris en charge par

la collectivité décentralisée. Ce critère repose sur une distinction, parmi la masse des besoins
auxquels l'Etat doit pourvoir entre ceux des besoins qui intéressent l'ensemble de la nation et ceux qui
sont particuliers à une collectivité.

La consécration d'affaires locales distinctes des affaires nationales est une donnée première de la
décentralisation. Elle est le fondement du principe de la spécialité des collectivités locales. La notion
d'affaires locales est une notion résiduelle. Elle est déterminée par la loi soit par voie d'une clause
générale de compétence soit selon une méthode énumérative établissant le domaine d'intervention
des collectivités décentralisées.

b) La personnalisation juridique

La personnalité juridique permet aux collectivités locales d'exister indépendamment de l'Etat. Elle leur
garantit une participation au commerce juridique en étant des sujets de droits et d'obligations. Les
collectivités décentralisées sont ainsi dotées de moyens humains, matériels et financiers distincts de
ceux de l'Etat afin de leur permettre de fonctionner de manière autonome. Toutefois l'autonomie ne
signifie pas l'indépendance. Ces collectivités sont créées par la loi de l'Etat qui s'arroge d'un droit de
regard sur leurs activités. Le contrôle aménagé à cet effet est souple car devant tenir compte des
particularités de la décentralisation. Il s'agit du contrôle de tutelle qui est un contrôle de droit traduit
par cette formule "Pas de tutelle sans texte; pas de tutelle au-delà du texte".

c) L'existence d'autorités propres

Alors que la personnalité constitue le critère juridique de la décentralisation, l'existence d'autorités


locales autonomes traduit la réalité politique de la décentralisation. Elle suppose que commune qui
peut être urbaine ou rurale.

La décentralisation technique ou verticale est également appelée décentralisation par services.

Elle s'opère sur une base fonctionnelle. Elle consiste à détacher un service ou un ensemble de
services spécialisés de l'Etat et à confier leur gestion à un établissement public qui est une personne
publique spécialisée. L’Université du Mali constitue un exemple de décentralisation technique en ce
sens qu’elle est établissement public jouissant d'une autonomie juridique et financière, contrairement
aux lycées et écoles primaires sont des structures déconcentrées de l'Etat. Les autorités locales
soient désignées en son sein, qu'elles représentent la localité et non le pouvoir central.

L'élection est le procédé par excellence de désignation des autorités. Toutefois elle peut être
combinée avec d'autres techniques (nomination par le pouvoir central).

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La décentralisation permet ainsi de réaliser une plus large démocratie locale. Elle assure l'autonomie
et la participation des populations locales au choix de leurs représentants et à la prise des décisions
les intéressant.

II. LA VALEUR DU PROCEDE

Technique de partage de la gestion des affaires publiques, la décentralisation présente des avantages
et des inconvénients.

a) Les avantages de la décentralisation

La décentralisation présente des avantages à la fois politiques et techniques.

1. Les avantages politiques

La décentralisation est souvent liée à la démocratie libérale. On considère que les régimes libéraux
sont ceux qui réservent une place privilégiée aux libertés locales contrairement aux régimes
autoritaires dont les tendances naturelles vont à la centralisation. La décentralisation et la démocratie
partagent certaines valeurs fondamentales qui sont le recours à l'élection, l'association des
populations au processus décisionnel.

A travers la gestion des affaires locales par les propres intéressés, la décentralisation apparaît comme
une école de formation civique qui habitue les populations locales et leurs élus à être plus actifs, c'est-
à-dire à participer et non plus à subir. Elle constitue à cet égard une véritable "école de la démocratie"
selon Alexis de Tocqueville assurant l'éducation politique et la préparation des collectivités locales à
l'exercice de la démocratie dans le cadre d'un Etat dont l'emprise du pouvoir central est freinée.

2. Les avantages techniques

Sur le plan purement technique, la décentralisation introduit la souplesse dans le fonctionnement de


l'Etat en raison de la rapidité et de l'adaptation des décisions de l'Etat. La résolution par la périphérie
des problèmes périphériques permet de désengorger le pouvoir central. En outre les problèmes
locaux sont réglés de manière plus adaptée par les intéressés eux-mêmes, d'où la diversité et la
richesse des initiatives.

b) Les inconvénients de la décentralisation

Ils sont d'ordre politique et technique

1. Les inconvénients politiques

La décentralisation peut être un facteur d'affaiblissement de l'Etat. Si dans les anciens

Etats la collectivité locale a précédé l'Etat, le processus est renversé dans les nouveaux Etats du tiers-
monde. A l'instar de la nation, il revient à l'Etat de créer et de cultiver un cadre favorable à la
décentralisation. Or les fondements sociologiques de ces Etats sont fragiles. Le fractionnement du
pouvoir central et sa dispersion entre les différentes collectivités locales peuvent conduire à son
affaiblissement. Ce danger est d'autant plus grand que les particularismes locaux sont très intenses
dans ces Etats. La décentralisation poussée pourrait conduire à un éclatement de l'Etat, une
méconnaissance de l'intérêt général et, surtout, une exacerbation des antagonismes régionaux,
tribaux ou religieux.

2. Les inconvénients techniques

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La décentralisation est plus dispendieuse que la centralisation. Elle conduit à la multiplication des
structures et à un dédoublement des emplois résultant des administrations locales juxtaposées. Elle
fragmente les moyens de l'Etat sans garantir la qualité de la gestion. En effet, les tâches
administratives sont confiées à des amateurs que sont les élus locaux. Dépendant des populations
locales, les autorités décentralisées pourraient être amenées à prendre des décisions politiquement
justifiables mais techniquement irrationnelles.

En définitive l'option pour ou contre la décentralisation semble opposer principalement les tenants de
la liberté que sont les décentralisateurs et les techniciens centralisateurs.

CINQUIEME PARTIE : LES ACTES JURIDIQUES DE L’ADMINISTRATION :

Sujet 00 : L’acte administratif.

Elaguer ou éliminer dans la délimitation de l’introduction, l’élaboration de l’acte administratif.

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Problématique : Quel est le régime de l’exécution et de la disparition de l’acte administratif unilatéral ?

1. L’exécution de l’acte administratif unilatéral :


A. L’entrée en vigueur de de l’acte administratif unilatéral  :

Si l’acte administratif existe dès sa signature, il n’est opposable aux administrés qu’à partir de
l’accomplissement des formalités de la publicité. En effet, une décision individuelle est créatrice de
droits dès sa signature : CE, 19 décembre 1952, Dlle Mattéi. Un recours pour excès de pouvoir est
recevable contre elle-même sans mesure de publicité. Il y a deux modalités de publicité : la notification
(utilisée pour les actes administratifs individuels) et la publication (utilisée pour les actes
réglementaires ou les actes individuels susceptibles d’intéresser les tiers).

Il y a des actes administratifs qui doivent faire l’objet à la fois d’une notification aux intéressés mais
aussi d’une publication pour les tiers. Il en est ainsi de l’affectation ou la désaffectation d’une terre du
domaine national qui doit faire l’objet de publicité par notification aux intéressés et publication par tout
moyen approprié (Cf l’article 18 du décret n°72-1288 du 27 octobre 1972).

B. Son autorité : Le privilège du préalable et le cas de l’exécution forcée  :

*Le privilège du préalable :

En matière administrative, la décision administrative est source d'obligation et doit être exécutée
immédiatement. Le privilège du préalable qui signifie que les décisions administratives sont
présumées régulières et produisent leurs effets tant qu'elles n'ont pas été déclarées nulles par le juge,
a pour corollaire, l'exécution provisionnelle. Autrement dit, l’introduction d’un REP ne fait pas obstacle
à l’exécution d’une décision administrative. C’estce que le juge a confirmé dans l’affaire ayant opposé
Thierno Mamadou KANE et neuf autres à l’Etat du Sénégal. La Chambre administrative de la CS,
dans son arrêt du 12 avril 2012, a considéré que les requérants ne sauraient solliciter l’annulation de
l’arrêté fixant la date du concours au seul motif qu’à cette date l’exercice d’une voie de recours était
encore ouverte contre ledit arrêté29.

Ce privilège peut être remis en cause en cas de recours contre une déclaration d’utilité publique, une
expulsion d’étrangers, une extradition ou un recours portant sur l’élection au conseil municipal ou au
conseil départemental30ou en cas de suspension de l’exécution d’une décision ou de certains de ses
effets ordonnée par le juge des référés31. Pour ce faire, il faut que l’urgence le justifie et qu’un doute
sérieux existe quant à la légalité de la décision

*Le cas de l’exécution forcée 

A la question de savoir si l’Administration peut recourir à la force pour obtenir l’exécution de ses
décisions, la jurisprudence administrative considère que l’Administration ne peut pas se faire justice
elle-même ; qu’il y aurait trop de risques à reconnaitre à l’Administration un pouvoir d’exécution par la
force, de ses décisions (TC, 2 décembre 1902, Société Immobilière Saint-Just).

29
Pour le juge, ni le recours pour excès de pouvoir, ni le délai dans lequel il doit être exercé ne sont suspensifs
de l’exécution d’une telle décision. Les requérants estimaient qu’il y’avait erreur de droit en ce que, à la date de
notification des arrêtés querellés, soit le 17 février 2011, ils avaient deux mois pour introduire un recours, alors
que le concours a été fixé aux 17 et 18 mars 2011, donc bien avant l’épuisement des délais de recours.
30
Art 74-2 de la loi n°2017-09
31

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Le recours abusif à l'exécution d'office peut engager la responsabilité de l'administration, et


l'annulation des mesures prises. Elle peut même constituer une voie de fait - en portant atteinte
à une liberté fondamentale ou au droit de propriété - et relever de la compétence du juge judiciaire
(CE, 8 avril 1961, Dame Klein).

2. La disparition de l’acte administratif unilatéral :


A. La disparition rétroactive de l’acte administratif unilatéral : Le retrait :

Encore plus attentatoire au principe de la sécurité juridique, il permet comme l'annulation d'un acte par
le juge d'effacer rétroactivement les effets des actes administratifs.

- Retrait des actes non créateurs de droits.

Concernant les règlements, le retrait n'est possible que tant que celui-ci n'est pas devenu définitif.
C’est le cas si l’acte n’a pas servi de fondement à d’autres actes administratifs individuels. Sinon,
seule l'abrogation est possible.

Concernant les décisions individuelles non créatrices de droit, le retrait est possible à tout moment
(c'est le cas des actes obtenus par fraude de l’administré 32, des actes précaires et révocables :
exemple, l’autorisation d’occupation du domaine public).

En vertu du principe de non-rétroactivité des actes administratifs, les actes administratifs réguliers ne
peuvent être retirés. Par exception, la jurisprudence a admis ce retrait pour les actes individuels à la
demande de leur bénéficiaire.

- Retrait des actes créateurs de droits.

Concernant les actes individuels réguliers créateurs de droit, le retrait est en principe impossible.

Pour les actes individuels irréguliers créateurs de droit, la règle traditionnelle provenait de l'arrêt Dame
Cachet (C.E 3 novembre 1922) selon lequel l'administration pouvait retirer l'acte illégal tant que le juge
de l'excès de pouvoir était compétent pour l'annuler. Depuis l’arrêt Ternon (CE Ass, 26 octobre 2001),
le retrait est possible dans le délai de quatre mois à partir de la date d’édiction de la décision. Au
Sénégal, il n’y a pas eu de dissociation entre les délais du recours et du retrait (Cf. CS, 19 avril 1967,
Samba Cor SARR).

B. La disparition pour l’avenir de l’acte administratif unilatéral  : L’abrogation :

L'abrogation est une annulation instantanée et prospective de l’acte administratif. Un acte


administratif abrogé ne sera plus applicable. Il ne produit plus d’effet dans le futur mais ses effets
antérieurs demeurent.
32
CE, 17 juin 1955, Silbertein ; CE, 29 novembre 2002, Assistance publique des hôpitaux de Marseille.
Esquisses de corrigés d’exercice de Droit administratif de Bassirou Soumaré titulaire de
deux Masters en Droit et d’une attestation de participation au Tutorat de Droit en 2005
de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (U.C.A.D.). Contacts 221 77 747 94 83,
Médina Darou Sor St Louis du Sénégal. Agent de Banque au SENEGAL/Janvier 2021.
~ 79 ~

- L'abrogation des actes réguliers.

Il y a lieu de faire une distinction entre les décisions réglementaires et les décisions individuelles.
L’abrogation d’une décision réglementaire est toujours possible. C’est là une conséquence du principe
de mutabilité. Pour les actes individuels, il faut voir si l’acte a créé des droits ou n’a pas créé de droits.

Si l’acte a créé des droits, l'abrogation est en principe impossible. Elle n’est envisageable que dans
deux hypothèses identifiées par le juge : Soit lorsque le titulaire des droits en a fait la demande (CE 30
juin 2006, Soc. Neuf Télécom AJDA, 2006, 1720) ; soit dans les cas et aux conditions prévus par les
textes (CE 6 novembre 2002 Mme Soulier). Par exemple, la nomination régulière d'un fonctionnaire ne
peut être abrogée que dans des hypothèses et selon des procédures précises prévues par le statut
général des fonctionnaires (révocation, mise à la retraite…)

Si l’acte n’a pas créé de droits, l'abrogation est une faculté que l'administration peut utiliser à tout
moment, sur simple opportunité, sans condition de légalité.

En tout état de cause, le juge français estime depuis 2009, dans un souci de sécurité juridique que
« l’administration ne peut…abroger une décision expresse individuelle créatrice de droit que dans le
délai de quatre mois suivant l’intervention de cette décision et si elle est illégale »CE 6 mars 2009
Coulibaly, AJDA 2009, 455.

- L'abrogation des actes irréguliers.

Qu'ils soient créateurs de droits ou non, l'administration a obligation d'abroger les actes devenus
illégaux du fait d'un changement de droit ou de circonstances (CE, 10 janvier 1930, Despujol) 33 sur
simple demande d'un intéressé.

Le législateur français en 2007 (loi n° 2007-1787 du 20 décembre relative à la simplification du droit) 34


est intervenu pour fixer les contours de l’obligation d’abrogation dans la perspective déjà envisagée
par la jurisprudence Despujol. « L’autorité administrative est tenue d’office ou à la demande d’une
personne intéressée, d’abroger expressément tout règlement illégal ou sans objet, que cette situation
existe depuis la publication du règlement ou qu’elle résulte de circonstances de droit ou de fait
postérieures à cette date 

Sujet 01 : Les actes administratifs (ou décisions administratives).

Problématique : Quels sont les catégorisations des actes administratifs ?

33
A propos de la requête d’un automobiliste mécontent d’avoir eu un PV pour non observation de l’arrêté du
Maire qui limitait le stationnement aux abords du château à ¼ d’heure. Le délai de 2mois n’a pas été respecté par
le sieur Despujol. Le CE considéra néanmoins « qu’il serait fâcheux qu’un règlement illégal dès l’origine, ou
devenu illégal du fait de circonstances nouvelles, puisse demeurer indéfiniment en vigueur s’il n’a pas été
attaqué dans les deux mois ».
34
JO n° 296 du 21 décembre 2007
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deux Masters en Droit et d’une attestation de participation au Tutorat de Droit en 2005
de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (U.C.A.D.). Contacts 221 77 747 94 83,
Médina Darou Sor St Louis du Sénégal. Agent de Banque au SENEGAL/Janvier 2021.
~ 80 ~

1. La classification suivant le caractère réglementaire ou non des actes administratifs


unilatéraux :

Cette classification aboutit à la distinction entre actes réglementaires et actes non réglementaires.

A. Les actes administratifs réglementaires :

L’acte administratif réglementaire édicte des normes de caractère général et impersonnel. Autrement
dit, il s’adresse à un nombre et à une catégorie indéterminée de personnes. Le nombre de personnes
visées n’est pas un critère pouvant déterminer le caractère réglementaire d’un acte administratif.
Exemple : le décret portant code des marchés publics. L’acte administratif réglementaire est
permanent car, il régit une situation jusqu’à sa modification ou son abrogation. Il doit faire l’objet d’une
publication (au J.0 ou par voie d’affichage).

B. Les actes individuels :

L’acte individuel est relativement aisé à identifier : c’est un acte qui s’adresse à une
personne (exemple : l’acte de nomination d’un fonctionnaire). Il faut noter cependant que l’acte
individuel peut s’adresser à plusieurs personnes (exemple: la liste des candidats reçus à un
concours). On considère dans ce cas qu’il s’agit d’un acte individuel pris dans un acte collectif. La CS
l’a réaffirmé dans son arrêt du 23 septembre 2015 (Affaire Bouré Diouf et autres, communément
appelée affaire des 690 élèves-maitres). Le juge considère « que la décision attaquée n’est pas un
acte réglementaire (… mais) plutôt une décision individuelle prise dans un acte collectif en ce qu’elle
concerne plusieurs personnes nommément désignées ».Toutes les personnes concernées auraient
alors dû en recevoir notification.

Nb : Il existe une autre catégorie d’actes qui ne visent pas des personnes mais certaines opérations
administratives telle une déclaration d’utilité publique.

2. La catégorisation administrative des actes administratifs unilatéraux  :


A. Le critère organique :

L’administratif unilatéral n’est ni un acte de l’organe législatif statuant en la forme législative ni un acte


de juridiction. L’administratif unilatéral est une mesure d’une autorité publique autre que législatif ou le
juge. Il est pris par un démembrement de l’exécutif qui est une personne morale.

B. Le critère matériel :

Le critère matériel s’attache au contenu et à l’objet ; et ce critère permet aux particuliers ou personnes
morales de droit privé de prendre des décisions administratives (CE 1942 Monpeurt et CS ASC Dial
DIOP)

Sujet 02 : Le contentieux des contrats administratifs

Problématique : Quels sont les types de contentieux du contrat administratif ?

1. Le contentieux subjectif des contrats administratifs:


A. Fondement : l’effet relatif du contrat (les effets du contrat limités aux parties au contrat ) :
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~ 81 ~

Le principe étant que les effets du contrat sont limités aux parties, ces dernières ont de tout temps été
les seules admises au contentieux contractuel. C’est ainsi que sur saisine du cocontractant de
l’administration, le juge peut annuler un contrat sur le fondement d’une force majeure, d’une
modification excessive de l’objet du contrat ou d’une faute grave de l’administration. Depuis 2007, le
CE français reconnait aux concurrents évincés le droit de former un recours de plein contentieux
contre les marchés publics (et les autres contrats administratifs) dans un délai de deux mois à
compter de la publicité de leur signature (CE 16 juillet 2007 Soc. Tropic travaux signalisation AJDA
2007, 1577).

Dans un arrêt d’Assemblée du 4 avril 2014, le CE va plus loin et reconnait à tout tiers susceptible
d’être lésé par la passation ou les clauses d’un contrat la possibilité d’agir devant le juge du contrat
par un recours de pleine juridiction contestant la validité du contrat ou de certaines de ses clauses non
réglementaires35 qui en sont divisibles, y compris en faisant valoir l’illégalité des actes détachables du
contrat (CE Ass., 4 avril 2014, Département du Tarn et Garonne).

B. La compétence du juge de plein contentieux ou tribunal de grande instance  T.G.I.:

Les évolutions jurisprudentielles récentes tendent à favoriser la stabilité des relations contractuelles,
notamment par l'aménagement, en cas de nullité du contrat, de sa résiliation (résiliation différée). Le
juge du contrat pourra notamment déterminer dans quelle condition une mesure d'exécution d'un
contrat qui lèse l'une des parties est de nature à ouvrir un droit à indemnité, mais surtout, cette même
partie pourra former un recours de plein contentieux en vue de contester la validité de la résiliation du
contrat et d'exiger la reprise des relations contractuelles, cela, deux mois après s'être vue notifiée la
décision de résiliation : CE Sec. 21 mars 2011, Commune de Béziers.
« Considérant que le juge du contrat, saisi par une partie d'un litige relatif à une mesure d'exécution
d'un contrat, peut seulement, en principe, rechercher si cette mesure est intervenue dans des
conditions de nature à ouvrir droit à indemnité ; que, toutefois, une partie à un contrat administratif
peut, eu égard à la portée d'une telle mesure d'exécution, former devant le juge du contrat un recours
de plein contentieux contestant la validité de la résiliation de ce contrat et tendant à la reprise des
relations contractuelles ; qu'elle doit exercer ce recours, y compris si le contrat en cause est relatif à
des travaux publics, dans un délai de deux mois à compter de la date à laquelle elle a été informée de
la mesure de résiliation ; que de telles conclusions peuvent être assorties d'une demande tendant, sur
le fondement des dispositions de l'article L. 521-1 du code de justice administrative, à la suspension
de l'exécution de la résiliation, afin que les relations contractuelles soient provisoirement reprises... »

Le contentieux des contrats relève de la pleine juridiction dès lors qu’il repose sur l’existence d’une
situation juridique individuelle. Au Sénégal, le juge des contrats administratifs est le tribunal régional
(139 COA) saisi sur le fondement des articles 729 et suivant du Code de procédure civile.

2. Le contentieux objectif des contrats administratifs:


A. La recevabilité des actes détachables du contrat devant le juge de l’excès de pouvoir  :

Il existe une règle traditionnelle selon laquelle en matière de contrat administratif il n’est possible
d’attaquer en recours pour excès de pouvoir que les actes détachables du contrat. Ces derniers sont
les actes fortement individualisés dont l’appréciation de la légalité peut se faire en dehors du contrat
dans sa globalité. CE 04 août 1905 Martin GAJA 15ème éd. n°16 – CE 29 octobre 1997, Société Sud
Communication BACE n°1 juillet 1998, p.147.
35
Les clauses réglementaires du contrat continuent de relever du recours pour excès de pouvoir
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Le droit sénégalais (article 140 nouveau du COA) donne une liste énumérative des actes détachables
qui peuvent faire l’objet d’un recours pour excès de pouvoir devant la chambre administrative de la
Cour Suprême. Il s’agit de l’autorisation de contracter, de la décision de contracter ou de ne pas
contracter, de l’opération d’attribution et de l’approbation du contrat.

L’on a fini par admettre en France qu’un REP puisse être dirigé, en dehors des actes détachables
contre les « clauses règlementaires » du contrat (CE ass, 10 juillet 1996 Cayzeele). A ces actes, il
faut ajouter aujourd’hui le recours susceptible d’être formé par un tiers contre le recrutement d’un
agent territorial (CE 30 octobre 1998 Ville de Lisieux).

B. Le refus du juge de l’excès de pouvoir de connaitre l’entièreté du contrat  :

Le Conseil d’Etat après avoir considéré dans sa décision du 26 juillet 1991, Commune de Sainte-
Marie que le déféré36 préfectoral peut être assimilé à un recours pour excès de pouvoir est revenu sur
sa jurisprudence en jugeant, dans ses décisions du 23 décembre 2011, Ministre de l’intérieur, de
l’outre-mer, des collectivités territoriales et de l’immigration et du 4 avril2014, Conseil général du Tarn
et Garonne, que le déféré préfectoral dirigé contre un contrat est, non plus un recours pour excès de
pouvoir mais un recours de plein contentieux

Sujet 03 : Les actes administratifs unilatéraux et les actes administratifs bilatéraux ou contrats
administratifs.

Problématique : Quels sont les liens entre actes administratifs unilatéraux et les actes administratifs
bilatéraux ou contrats administratifs?

1. Deux actes juridiques soumis aux mêmes conditions de légalité  des actes administratifs:
A. Les conditions de légalité externe des actes administratifs:

- Conditions relatives à la compétence, à la forme et à la procédure

B. Les conditions de légalité interne des actes administratifs:

- Conditions relatives à l’objet, au but et aux motifs :

2. Deux actes différents :

A. Deux actes différents suivant le nombre de manifestation de volonté  :

- L’acte administratif unilatéral provient de l’’unique volonté de l’Administration.

- L’acte administratif bilatéral ou contrat administratif provient de la volonté de l’Administration et de


celle de son cocontractant.

B. Deux actes différents quant à leur sanction :

- L’acte administratif bilatéral est recevable pour contester sa légalité par voie de REP.

- L’acte administratif bilatéral ou contrat administratif ne peut faire l’objet de REP.

36

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Sujet 04: Les actes détachables des actes administratifs.

Problématique : Quels sont les actes détachables des différents actes administratifs?

1. Les actes détachables des actes administratifs unilatéraux :


A. Les actes détachables des actes de gouvernement d’ordre national  :
B. Les actes détachables des actes de gouvernement d’ordre international  :
2. Les actes détachables des actes administratifs bilatéraux : art 140 nouveau C.O.A.
A. L’autorisation de contracter et de la décision de contracter ou de ne pas contracter
B. L’opération d’attribution et l’approbation du contrat.

Sujet 05 : La fin (la disparition) des actes administratifs unilatéraux

Problématique : Quels sont les types de contentieux du contrat administratif ?

1. La fin administrative des actes administratifs unilatéraux  :


A. La fin rétroactive des actes administratifs unilatéraux : Le retrait :
B. La fin pour l’avenir des actes administratifs unilatéraux : L’abrogation :
2. La fin juridictionnelle des actes administratifs unilatéraux  :
A. L’annulation de l’acte par le juge:
B. La constatation de l’inexistence de l’acte :

Sujet 06 : Les aléas ou les éléments nouveaux ou les difficultés de mise en œuvres du contrat
administratif.

Problématique : Quels sont les des différents aléas du contrat administratif?

1. L’aléa administratif et l’aléa économique :


A. L’aléa administratif ou le pouvoir de modification unilatérale  :
B. L’aléa économique ou l’imprévision :
2. L’aléa physique ou les sujétions imprévues :
A. Conditions d’existence des sujétions imprévues :
B. Effets des sujétions imprévues :

Sujet 07 : La fin des actes administratifs bilatéraux ou la disparition du contrat.

Problématique : Quels sont les types de contentieux du contrat administratif ?

1. La fin contentieuse du contrat administratif :


A. La fin du contrat par le juge du plein contentieux  :

- CE : 2007 Société Tropic-Travaux-Signalisation : fin juridictionnelle du contrat pour motif de force
majeure, modification excessive, faute grave de l’Administration ou concurrent évincé.

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B. La fin du contrat par le juge de l’excès de pouvoir  :

- Loi de 2013 sur la décentralisation fin juridictionnelle du contrat suite à un déféré du


représentant de l’Etat devant le juge administratif.
-CE 1998 Vile de Lisieux : REP formé par un tiers contre le recrutement d’un agent
territorial.

2. La fin non contentieuse du contrat administratif :

A. La fin du contrat du fait de l’Administration : La résiliation administrative :

L’administration dispose d’un pouvoir de résiliation unilatérale d’un contrat administratif (art 136). C’est
une manifestation des prérogatives exorbitantes du droit commun. Elle est prononcée pour faute
imputable au cocontractant ou sans faute lorsque les clauses du contrat sont devenues inutiles et
inadaptées donc dans l’intérêt du service public (art 134).

B. La fin non administrative du contrat administratif : La résiliation juridictionnelle :

Le contrat prend fin lorsque les obligations des parties ont été exécutées. On parle de réalisation de
l’objet du contrat. Par exemple, la livraison du produit dans le cas d’un marché de fournitures. La
résiliation se produit de plein droit.

Le contrat prend fin à la survenance de son terme. Par exemple l’arrivée du terme d’une concession
de service public.

Les parties peuvent à tout moment mettre fin à un contrat en cours d’exécution. C’est une résiliation
conventionnelle article 132 du COA.

Sujet 08 : Comparer les conditions et les effets des éléments nouveaux contrat administratif ou
les difficultés de mise en œuvres du contrat administratif.

Problématique : Quels sont les des différents aléas du contrat administratif?

1. Convergence des éléments nouveaux du contrat quant à leur conditions et à leurs effets  :
A. Du point de vue de leurs conditions :

- Pour l’imprévision et les sujétions imprévues : éléments nouveaux extérieur aux parties
indépendamment aux volontés des parties.

B. Du point de vue de leurs effets :

- Dans tous les cas le cocontractant de l’Administration est tenu de poursuivre l’exécution du service
public.

- Dans tous les cas l’Administration est tenue de participer à la charge financière, ainsi pour le fait du
prince et les sujétions imprévues l’Administration effectue une réparation intégrale des charges
supplémentaires.

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2. Les éléments de divergence quant à leur conditions et à leurs effet  :


A. Pour les conditions :

- Le fait du prince se différencie des autres éléments du fait qu’il résulte de la volonté de l’un des
cocontractants de l’Administration.

- L’Administration doit utiliser son pouvoir de modification unilatéral. Elle prend une mesure particulière
affectant l’exécution du contrat et une mesure générale portant atteinte aux stipulations contractuelles,
alors que pour l’imprévision et les sujétions imprévues l’événement est indépendant de la volonté des
cocontractants et ne pouvait être imaginé lors de la conclusion du contrat

- Cependant pour l’imprévision l’événement doit entrainer un bouleversement des conditions


d’existence du contrat alors que pour les sujétions imprévues, il s’agit d’un élément matériel et un
obstacle quelconque qui entraine une difficulté anormale d’exécution du contrat.

B Pour les effets :

- Lorsqu’il s’agit du fait du prince ou des sujétions imprévues la réparation des charges est intégrale.
Pour l’imprévision, l’Administration est tenue d’une réparation financière.

Sujet 08 : Le retrait des actes administratifs.

Problématique : Quel est le régime du retrait des actes administratif?

Encore plus attentatoire au principe de la sécurité juridique, il permet comme l'annulation d'un acte par
le juge d'effacer rétroactivement les effets des actes administratifs par l’autorité administrative.

1. Retrait des actes non créateurs de droits.


A. Pour les actes irréguliers :

Concernant les règlements, le retrait n'est possible que tant que celui-ci n'est pas devenu définitif.
C’est le cas si l’acte n’a pas servi de fondement à d’autres actes administratifs individuels. Sinon,
seule l'abrogation est possible.

Concernant les décisions individuelles non créatrices de droit, le retrait est possible à tout moment
(c'est le cas des actes obtenus par fraude de l’administré 37, des actes précaires et révocables :
exemple, l’autorisation d’occupation du domaine public).

B Pour les actes réguliers :

En vertu du principe de non-rétroactivité des actes administratifs, les actes administratifs réguliers ne
peuvent être retirés. Par exception, la jurisprudence a admis ce retrait pour les actes individuels à la
demande de leur bénéficiaire.

2. Retrait des actes créateurs de droits :

37
CE, 17 juin 1955, Silbertein ; CE, 29 novembre 2002, Assistance publique des hôpitaux de Marseille.
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A Pour actes individuels réguliers :

Concernant les actes individuels réguliers créateurs de droit, le retrait est en principe impossible.

B Pour actes individuels irréguliers :

Pour les actes individuels irréguliers créateurs de droit, la règle traditionnelle provenait de l'arrêt Dame
Cachet (C.E 3 novembre 1922) selon lequel l'administration pouvait retirer l'acte illégal tant que le juge
de l'excès de pouvoir était compétent pour l'annuler. Depuis l’arrêt Ternon (CE Ass, 26 octobre 2001),
le retrait est possible dans le délai de quatre mois à partir de la date d’édiction de la décision. Au
Sénégal, il n’y a pas eu de dissociation entre les délais du recours et du retrait (Cf. CS, 19 avril 1967,
Samba Cor SARR).

SIXIEME PARTIE : LA RESPONSABILITE ADMINISTRATIVE :

Sujet 01 : La faute comme condition d’engagement de la responsabilité administrative.

Problématique : Quelle est la nature et la gravité de la faute comme condition d’engagement de la


responsabilité administrative?

1. La nature comme condition d’engagement de la responsabilité administrative  :


A. La faute de service :

- art 142 du C.O.A. et Cour d’appel de Dakar 1970 Mor Diaw

B. La faute personnelle commise dans l’exercice des fonctions comme faute non
intentionnelle :

2. La gravité de la faute comme condition d’engagement de la responsabilité administrative  :

A. Le principe de la faute simple :

B. La faute lourde :

Sujet 02 : La faute détachée en responsabilité administrative.

Problématique : Quels sont les cas de faute détachée et leurs conséquences?

1. Les cas de faute détachée :


A. La faute personnelle commise en dehors de l’exercice des fonctions  :

- Faute matériellement détachable du service car n’ayant aucun rapport avec l’exercice du service, ni
de par son objet, ni de par son but.

B. La faute personnelle commise à l’occasion de l’exercice des fonctions  :

- Faute qui n’est pas matériellement détachée mais qui est intellectuellement détachable du service.
Cette faute peut revêtir le caractère d’une faute personnelle, intentionnelle ou d’une faute lourde
inexcusable.

2. Les effets de la faute détachée :

A. La responsabilité personnelle de l’agent (art 145 du C.O.A.):


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- Cette responsabilité sera appréciée sur la base du droit privé.

B. La responsabilité administrative :

- Conditions que doivent remplir la faute détachée.

- Cumul de faute ou responsabilité (faute personnelle non dépourvue de tout lien avec le service). La
faute détachée dans ce cas doit être commise à l’occasion de l’exercice des fonctions (par un objet
du service, pendant les heures du service ou dans les locaux du service.

- Après réparation, l’Administration peux exercer une action récursoire.

QUATRIEME PARTIE : L’ACTIVITE ADMINISTRATIVE :

IL s’agit du service public et de la police administrative.

Sujet 01 : Le service public.

Problématique : Quel est le sens et l’intérêt de la notion de service public ?

1. La notion de service public :


A. Définition de la notion de service public :

* Service public définit par le C.O.A. :

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- Elément organique ou la présence d’une personne publique.

- Elément matériel ou la nature de l’activité en cause (satisfaction de l’intérêt général)

* Le service public défini par la doctrine.

* Le service public défini par la jurisprudence.

B. La crise de la notion de service public :

* Le service public n’est pas désigné exactement par la jurisprudence. L’accent es mis sur un faisceau
d’indices CE : 28 juin 1963 NANCY

* La doctrine met l’accent sur l’intention du législateur.

2. L’intérêt de la notion de service public :


A. Le service public dans la détermination du champ d’application du droit administratif  :

* Service public un critère en crise au profit de gestion publique gestion privée mais service
toujours critère d’application du droit administratif.

* Service public critère de détermination de la juridiction compétente.

B. Autres intérêts du service public :

* Pour le contrat, service public critère de détermination du caractère administratif du contrat


et critère d’exécution du contrat.

* Pour la responsabilité administrative, art 142 du C.O.A. Responsabilité pour faute de service
et art 11 du C.O.A. Définition du service public activité « toute personne morale de droit public
en vue de satisfaire un besoin d’intérêt général. »

Sujet 02: Critères (ou Champ d’application) du droit administratif.

Problématique : Quels sont les critères de mise en œuvre de la légalité administrative(ou Droit
administratif) ?

Le droit administratif a la particularité d’être à la recherche d’un critère permettant de dire de manière
certaine quand le droit administratif est applicable et donc quand le juge administratif est compétent.
Les notions proposées n’ont pas permis à elles seules de déterminer le champ d’application du droit
administratif.

1. La recherche d’un critère d’application du droit administratif  :

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Cette tâche a opposé à la fin du 19e et au début du 20e siècle deux écoles se fondant sur deux
notions fondamentales : l’école de la puissance publique et celle du service public.

A. L’école de la puissance publique :

L’école de la puissance publique était animée par le Doyen de la Faculté de droit de Toulouse,
Maurice Hauriou (1856-1929). Selon cette école, on ne peut définir le droit administratif qu’à partir des
procédés typiques utilisés par l’administration.

Cette conception correspond à la période où on définissait l’administration par la puissance publique.


Le droit administratif est donc considéré comme le droit de la puissance publique. Il ne s’explique que
parce que l’administration utilise des prérogatives de commandement et de contrainte.

B. L’école du service public :

L’école du service public qui a eu comme tête de fil, le Doyen de la Faculté de droit de Bordeaux,
Léon Duguit. Pour cette école, le droit administratif s’applique au service public défini comme
l’activité d’une personne publique visant à satisfaire un besoin d’intérêt général. En fait, cette école
s’appuyait sur l’idée selon laquelle l’activité publique est entièrement consacrée à la gestion du service
public. Ainsi, le droit administratif ne s’explique et ne trouve sa raison d’être que dans les exigences
du service public.

2. Les limites des critères de détermination du champ d’application du droit administratif  :

Il y a eu un déclin de la notion de puissance publique et une crise de celle du service public en tant
que notions explicatives du droit administratif.

A. Le déclin de la notion de puissance publique :

La notion de puissance publique comme champ d’application du droit administratif a connu un déclin
car d’une part, elle était critiquée au nom de l’idéal démocratique et d’autre part, elle ne rendait pas
compte de toute l’activité de l’administration. En effet, l’administration n’utilisait pas toujours la
puissance publique dans l’exercice de ses activités. Il est apparu des services de l’administration dont
l’objet est économique. Ce sont les services publics industriels et commerciaux  reconnus par le
Conseil d'Etat et le Tribunal des conflits et qui fonctionnent dans des conditions comparables à des
entreprises privées, c’est-à-dire sans l’emploi de procédés de puissance publique.

B. La crise de la notion de service public :

La notion de service public qui a joué un rôle important dans le développement du droit administratif
est entrée en crise dans les années 1920. Durant cette période, la double relation entre service public
et droit administratif et entre service public et personne publique (âge d’or du service public) est
rompue.

Cette rupture est due à la prise en charge d’activités de services publics par des personnes privées
mais également par l’émergence des SPIC fonctionnant dans les mêmes conditions que les
entreprises privées et soumis au juge judiciaire. Donc, il pouvait exister des services publics exercés
par des personnes privées et des services publics soustraits à l’empire du droit administratif et à la
compétence du juge administratif (solution consacrée le 22 janvier 1921 par le Tribunal des conflits
dans l’affaire SCOA ou bac d’Eloka).

Esquisses de corrigés d’exercice de Droit administratif de Bassirou Soumaré titulaire de


deux Masters en Droit et d’une attestation de participation au Tutorat de Droit en 2005
de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (U.C.A.D.). Contacts 221 77 747 94 83,
Médina Darou Sor St Louis du Sénégal. Agent de Banque au SENEGAL/Janvier 2021.
~ 90 ~

Il y a donc échec de toute tentative d’explication du droit administratif à partir d’une notion unique. La
doctrine penche vers la combinaison des deux notions. En conséquence, le droit administratif repose
à la fois sur la puissance publique (moyens à mettre en œuvre) et sur le service public (finalité
d’intérêt général).

Sujet 03: Le service public en droit administratif.

Problématique : Quel est le rôle du service public en Droit administratif ?

1. Le service public, un critère d’application du droit administratif  :

Cette tâche a opposé à la fin du 19e et au début du 20e siècle deux écoles se fondant sur deux
notions fondamentales : l’école de la puissance publique et celle du service public.

A. L’école du service public :

L’école du service public qui a eu comme tête de fil, le Doyen de la Faculté de droit de Bordeaux,
Léon Duguit. Pour cette école, le droit administratif s’applique au service public défini comme
l’activité d’une personne publique visant à satisfaire un besoin d’intérêt général. En fait, cette école
s’appuyait sur l’idée selon laquelle l’activité publique est entièrement consacrée à la gestion du service
public. Ainsi, le droit administratif ne s’explique et ne trouve sa raison d’être que dans les exigences
du service public.

B. La crise de la notion de service public :

La notion de service public qui a joué un rôle important dans le développement du droit administratif
est entrée en crise dans les années 1920. Durant cette période, la double relation entre service public
et droit administratif et entre service public et personne publique (âge d’or du service public) est
rompue.

Cette rupture est due à la prise en charge d’activités de services publics par des personnes privées
mais également par l’émergence des SPIC fonctionnant dans les mêmes conditions que les
entreprises privées et soumis au juge judiciaire. Donc, il pouvait exister des services publics exercés
par des personnes privées et des services publics soustraits à l’empire du droit administratif et à la
compétence du juge administratif (solution consacrée le 22 janvier 1921 par le Tribunal des conflits
dans l’affaire SCOA ou bac d’Eloka).

Il y a donc échec de toute tentative d’explication du droit administratif à partir d’une notion unique. La
doctrine penche vers la combinaison des deux notions. En conséquence, le droit administratif repose
à la fois sur la puissance publique (moyens à mettre en œuvre) et sur le service public (finalité
d’intérêt général).

2. Le service public, en matière droit du contrat et de responsabilité  :


A. Le service public dans le droit du contrat :

Pour le contrat, service public critère de détermination du caractère administratif du contrat et critère
d’exécution du contrat.

B. Le service public dans la responsabilité administrative :

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deux Masters en Droit et d’une attestation de participation au Tutorat de Droit en 2005
de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (U.C.A.D.). Contacts 221 77 747 94 83,
Médina Darou Sor St Louis du Sénégal. Agent de Banque au SENEGAL/Janvier 2021.
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Pour la responsabilité administrative, art 142 du C.O.A. Responsabilité pour faute de service et art 11
du C.O.A. Définition du service public activité « toute personne morale de droit public en vue de
satisfaire un besoin d’intérêt général. »

Sujet 04: Le régime juridique de la police administrative


Problématique : Quelle est la réglementation de la police administrative?

Puisque les mesures de police sont potentiellement dangereuses pour les libertés publiques,
l’obligation de les motiver est forte. Elle est imposée en France par le législateur (voir l’article 1er de la
loi du 11 juillet 1979). Au Sénégal, le juge a, de son propre chef, élargi le domaine d’application de la
motivation obligatoire à propos des décisions qui restreignent l'exercice des libertés publiques. Il l’a
clairement signifié dans l’affaire LD/MPT38 en sanctionnant l’absence de mo connaître les motifs d’une
décision d’interdiction d’une manifestation pacifique sur la voie publique. Les mesures de police sont
encadrées assez strictement par les textes et sont strictement contrôlées par le juge.

1. Un contrôle des motifs consacré par la jurisprudence.

Le juge veille à ce que les autorités de police administrative ne portent pas atteinte à l’exercice d’une
liberté publique, au-delà de ce qui est nécessaire au maintien de l’ordre.

A. Un contrôle maximum des motifs consacré par la jurisprudence  :

Afin d’empêcher tout arbitraire de l’administration en la matière, il exerce un contrôle dit "maximum".
Ce contrôle consiste à vérifier la proportionnalité de la mesure de police attaquée par rapport au motif
invoqué par l’autorité administrative pour la justifier. Toute disproportion, même légère, entraîne la
censure de la mesure (CE 19-5-1933 Benjamin Gaja). Pour le juge administratif « la liberté est la règle
et la restriction de police l’exception »

B. La sanction de la violation de l’obligation de motiver  :

Dans l’affaire Alioune TINE (CS 13 octobre 2011), le juge considère que, s’il incombe à l’autorité
administrative compétente, de prendre les mesures qu’exige le maintien de l’ordre, elle doit concilier
l’exercice de ce pouvoir avec le respect de la liberté de réunion garantie par la Constitution. Le Préfet
de Dakar, dans l’arrêté attaqué, s’est fondé sur ce que l’encadrement sécuritaire du rassemblement
pacifique programmé à Dakar à la place de l’Obélisque le 24 Décembre 2010 par la Rencontre
Africaine des Droits de l’Homme (RADDHO) en vue de réclamer le départ du Président Laurent
GBAGBO serait difficile à assurer en raison de la mobilisation des forces de sécurité pour la
couverture du Festival Mondial des Arts Nègres (FESMAN). Le juge lui répondit qu’en se bornant à
invoquer la difficulté de l’encadrement sécuritaire sans même alléguer l’éventualité de troubles à
l’ordre public, il a porté atteinte à la liberté de réunion. S’il est vrai, lui rappelle le juge, que la loi n° 78
– 02 du 29 Janvier 1978 relative aux réunions lui permet en son article 14 d’interdire toute réunion
publique, cette interdiction ne peut intervenir que s’il existe une menace réelle de troubles à l’ordre
public et si elle ne dispose pas de forces de sécurité alors qu’aucun texte n’obligeait l’administration à
faire nécessaires pour assurer la sécurité des citoyens.

38
CE, 25 novembre 1999, B.A, 1999, p.26
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2. Un contrôle limitant le pouvoir de l'autorité administrative  :

L’exercice du pouvoir de police est soumis à un contrôle étendu de légalité parce qu’elles sont
susceptibles de porter atteinte aux libertés. La légalité des mesures de police est étroitement liée à
leur nécessité.

A. Le caractère nécessaire des mesures de police :

Le caractère nécessaire des mesures de police a pour corollaire, le principe de prohibition des
interdictions « générales et absolues »

Dans l’affaire Daudignac (CE, 22 juin 1951), le juge rappelle à l’autorité administrative que seul le
législateur peut instaurer un régime d’autorisation préalable ou de déclaration préalable. Les
interdictions « générales et absolues » sont illégales s’il est possible de parvenir au but à atteindre par
une décision moins rigoureuse. (CE, 24 octobre 1986, Fédération française des sociétés de protection
de la nature).

Les mesures de police ne peuvent être prises que dans le but exclusif qui leur est assigné, c’est-à-
dire le maintien de l’ordre public.

Le juge n’hésite pas à annuler une qualification lorsque celle-ci lui parait ne pas correspondre à la
réalité39. Dans l’affaire ayant opposé And Jef/Parti Africain pour la Démocratie et le Socialisme
(AJ/PADS) et l’Etat du Sénégal, le juge a considéré dans sa décision du 24 décembre 2009,qu’il ne
ressort pas des éléments du dossier que le risque de télescopage allégué au siège du parti
A.J./P.A.D.S entre les partisans de Landing SAVANE, le SG et ceux de Mamadou DIOP DECROIX, le
SG adjoint fut de nature à menacer l’ordre public. Dans cette affaire, le Gouverneur de Dakar avait
ordonné la fermeture provisoire du siège du Parti A.J./P.A.D.S en invoquant dans son arrêté des
risques de troubles à l’ordre public découlant du différend ayant opposé Landing SAVANE et
Mamadou DIOP DECROIX, Pour le juge, des mesures de police appropriées, pouvaient être prises en
l’espèce sans aller jusqu’à la mesure extrême de fermeture du siège du parti.

B. L’influence des circonstances de temps et de lieu :

Il faut noter que les mesures de police ont une rigueur variable en fonction de circonstances de temps
ou de lieu. En effet, les pouvoirs de police sont plus étendus en temps de crise (état d’urgence par
exemple) ou en période de circonstance exceptionnelle (épidémie ou calamité naturelle) qu’en période
normale. De même, ils sont plus étendus s’il s’agit de la voie publique que s’il s’agit d’un domicile privé
non ouvert au public (veiller à la tranquillité ou à la salubrité publique) ou un lieu ouvert au public
(café, bar, restaurant).

39
 Dans l’affaire Sté Frampar, le CE estime qu’une saisie de journaux ordonnée par le Préfet d’Alger en 1956 et 1957, dont
l’objet était d’empêcher la diffusion d’articles susceptibles d’entrainer des troubles à l’ordre public (et non de conserver les
preuves d’une infraction comme il le prétendait), ne pouvait être présentée comme une mesure de police judiciaire mais
constituait en réalité une mesure de police administrative (CE Ass, 24 juin 1960, Sté Le Monde et Sté Frampar).

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deux Masters en Droit et d’une attestation de participation au Tutorat de Droit en 2005
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