Introduction :
Le Droit des assurances est entendu comme l'ensemble des règles régissant le contrat
d'assurance ainsi que les opérations d'assurances. Les opérations d'assurances visent
la protection du patrimoine privé contre les aléas en garantissant une indemnisation
en cas de perte, de détérioration ou une prestation de service. Elles couvrent de même
la prise en charge des conséquences pécuniaires du fait dommageable nécessitant
réparation. Elles ont aussi comme objet le versement du capital ou d'une rente lors de
la survenance d'un événement.
Les opérations d'assurance impliquent les relations entre d'une part l'assureur qui est
la personne qui, moyennant le paiement de prime, s'engage à verser à l'assuré ou à un
tiers une somme d'argent, une rente ou de lui fournir une prestation en cas de
survenance d'un sinistre, et d'autre part un ensemble d'assurés qui sont des personnes
qui, ayant intérêt à se couvrir d'un risque déterminé, contractent une assurance à leurs
bénéfices personnels ou à ceux d'un tiers convenu.
Par contre, le contrat d'assurance implique ou crée une relation individuelle entre
l'assureur et l'assuré. Il s’agit d’un système dans lequel une personne (assuré) va
convenir à une autre personne (assureur) lequel s’engage à couvrir un risque, que si
l’événement prévu dans le contrat survienne, l’assuré ou le tiers recevra une
indemnité.
Historique Les tous premiers contrats ressemblant au contrat d’assurance, il faut
remonter au 14ème siècle. Dans les archives de notaires, on trouve des contrats
d’assurance. Il s’agit d’un contrat par lequel une personne paie une prime en
contrepartie de quoi l’assureur promet de payer une certaine somme d’argent si
un évènement décrit au contrat intervient.
L’idée de l’assurance apparaîtra en 1666 après un incendie à Londres où 13000
maisons et certaines églises auront été brûlées.
Ce n’est qu’en 1750, que la première institution dite « Chambre Générale des
Assurances de Paris » verra le jour pour être interdite par ordonnance de Louis XIV
en 1781. Enfin, le Code Napoléonien de 1804 va parler du Code d’assurances comme
un contrat aléatoire. L’assurance vie fait son apparition et crée une certaine
répugnance vis-à-vis des contrats, la volonté divine considérant ce type de contrat
comme immoral.
En 1898, apparaît l’assurance sur les accidents de travail et plus tard l’assurance
maritime.
Le 13 juillet 1930, une loi française sur les contrats d’assurance est promulguée. Cette
loi va être accompagnée d’un autre dispositif législatif et réglementaire pour les
1
contrats d’assurance car elle fait appel à un large public. Et en raison des risques
encourus, il faut qu’il y ait un contrôleur, ce sera l’Etat.
Le 28 novembre 1934, l’assurance est introduite au Maroc par l’arrêté Viziriel. C’est
la reproduction fidèle de la loi française de 1930 ; c’est le début du développement de
l’assurance.
Titre 1 : Contrat d’assurance
Les autorités d’assurance sont nombreuses. On trouve les assurances de dommages
d’une part, et les assurances des personnes de l’autre.
La mécanique de l’assurance consiste en le versement d’une prime par l’assuré à un
assureur en contrepartie d’une prestation.
L’opération d’assurance est donc composée de 3 éléments : la prime, le risque et la
prestation de l’assureur.
1- Un risque :
C’est un événement qui se situe dans l’avenir, c’est un événement futur et technique,
il peut avoir deux caractères :
- Le risque constant : par exemple un accident de la voiture ou incendie, il peut
survenir dans n’importe quel moment dans l’année.
- Le risque variable : lorsque le risque change dans le vecteur du temps, les chances
de réalisation du risque vont augmenter ou diminuer :
(Ex : le décès => risque progressif)
(Ex : survie => risque régressif : plus les années passent plus l’événement a peu de
chance de survenir)
(Ex : maladie => risque progressif et régressif, perturbé par une variante
supplémentaire).
Dans tous ces cas, la prime à payer va dépendre du risque.
2- La prime :
1
La prime ne permet jamais à elle-même de payer un sinistre.
2
Une fois le sinistre survenu, l’assureur constitue une 2ème provision dite « réserve pour
sinistre à payer ».
3- La prestation de l’assureur :
Le particularisme du contrat d’assurance, c’est que la prime doit être payée,
contrairement à la prestation qui elle ne sera qu’une promesse de règlement d’une
somme d’argent. Il y a le moment de la promesse puis le moment subordonné à la
réalisation du risque. Et lorsque le risque ne se réalise pas, il n y a pas de règlement.
Autrement dit, on aura une partie qui a déjà payé et une autre qui ne se contentera que
d’une promesse ; c’est là le coté aléatoire du contrat.2
2
La prestation de l’assureur se présente d’une manière aléatoire, cette prestation se présente comme une promesse
(engagement conditionnel) => exécution => réalisation du sinistre. Si le sinistre ne survient pas on reste au stade de la
promesse et la prime est conservée.
3
Les parties au contrat s’échangent continuellement des obligations.
4
Homologation par le ministère des finances.
3
L’objet : diffère selon les formes de l’assurance (assurance-vie, assurance
automobile, assurance contre l’incendie...)
La cause : elle est censée être licite.
Diminution du risque : peut intervenir en raison des mesures prises par l’assuré
et qui ont modifié l’importance du risque ; ce qui va entraîner la diminution de la
prime initiale.
Disparition du risque : Le contrat est soit résilié soit modifié (ex : vente de la
voiture assurée). La part restante de la prime sera restituée selon le genre de contrat
ou la prime sera transférée pour une nouvelle assurance.
4
une déclaration exacte et réelle ou si l’assureur avait déclaré l’aggravation survenue
(ex : ex si l’assuré n’a payé que la ½ de la prime, il n percevra que la ½ de ce qu’il
devrait recevoir).5
En cas de non paiement de la prime. L’assureur doit d’abord (art 21) mettre en
demeure l’assuré6. Le contrat sera ensuite suspendu pour une durée de 20 jours. Si
l’assuré n’a toujours pas payé, l’assureur dispose de 10 jours pour résilier le contrat.7
5
On peut parler ici de réticence qui est le fait de taire ce que l’on a obligation de dire et ce qu’autrui a intérêt à savoir
6
Il existe des difficultés en pratique ou la mise en demeure est inopérante pour différentes raisons (changement de
l’adresse de l’assuré...)
7
La détention de l’attestation d’assurance est une présomption du paiement de la prime.
5
L’obligation principale de l’assureur est celle de la garantie, l'assureur donne sa
garantie en ce sens, qu'en contrepartie de la prime, il s'engage à prendre en charge les
conséquences du sinistre selon les conditions du contrat.
La caractéristique de l'engagement de l'assureur sur ce plan réside dans le fait
qu'initialement, il ne porte que sur cette garantie formelle. Celle- ci ne se concrétise et
ne débouche sur le paiement que si le sinistre survient.
En ce qui concerne la mise en œuvre de la garantie elle suppose que le sinistre soit
survenu, c.à.d. que le risque défini au contrat se soit réalisé. Celui ci aura été décrit de
façon précise et il faut à ce propos rappeler que la plupart des risques (incendie,
accident de la circulation...) sont l'objet de conditions générales édictées par le
ministère des finances en tant qu'autorité de tutelle. Il faut par ailleurs, préciser que
l'assureur une fois qu'il a reçu la déclaration du sinistre en vérifie le délai notamment
le délai de 5 jours dans lequel elle a été émise sous peine de déchéance.8
Suivant la nature du contrat l'assureur prend des mesures d'instruction, telle que la
nomination d'un expert et réclame à l'assuré tous les justificatifs du sinistre et de ses
conséquences.
L'assureur procède au règlement de celles-ci mais toujours en numéraire.
S'il s'agit d'une assurance de choses, l'indemnité sera versée à l'assuré. Il en est de
même pour les assurances de personnes, elles donneront lieu au paiement au profit de
l'assuré et le cas échéant au bénéficiaire.
S'il s'agit d'une assurance de responsabilité, le paiement sera fait au profit du tiers qui
a subi le dommage qui lui a été causé par l'assuré.
Cela étant, l'action qui dérive du contrat d'assurance, se prescrit par deux ans à
compter de la date de l'événement qui y donne naissance.
Le Code des assurances confère d’office à l’assureur qui a payé l’indemnité mise à sa
charge l’exercice de son recours subrogatoire à l’encontre du véritable responsable de
son dommage et de l’assureur de ce dernier. Cette possibilité de recours jouera
d’ailleurs un rôle dans la détermination de la prime puisque dans certains cas
l’assureur pourra récupérer tout ou partie de l’indemnité versée du fait du sinistre
(subrogation partielle ou totale).
La durée est généralement définie pour une période d’une année, et doit être
expressément mentionnée dans le contrat.
6
rappelée également en caractères très apparents par une mention figurant au-dessus de
la signature du souscripteur. »
Le contrat d’assurance s’éteint selon les conditions générales prévues dans le code
d’assurance et les conditions spéciales prévues autrement :
- Dans le cas du non paiement de la prime (en respectant les délais et formalités
prévues dans le code)
- Disparition du risque.
- Résiliation demandée par l’assuré moyennant un préavis.
- Fausse déclaration intentionnelle.
- Usage non convenu au coût.
- La réquisition met fin au contrat d’assurance.
Toutes les actions dérivantes du contrat d’assurance se prescrivent dans deux ans à
compter de l’événement qui lui a donné naissance.
Quand l'action de l'assuré contre l'assureur a pour cause le recours d'un tiers, le
délai de la prescription ne court que du jour où ce tiers a exercé une action en
justice contre l'assuré ou a été indemnisé par ce dernier. (Article 36)
Elle est interrompue par la désignation d'experts à la suite d'un sinistre ou par
toutes causes ordinaires d'interruption de la prescription conformément aux
règles de droit commun, et notamment par l'envoi d'une lettre recommandée avec
accusé de réception adressée par l'assureur à l'assuré en ce qui concerne
l'action en paiement de la prime et par l'assuré à l'assureur en ce qui concerne
le règlement de l'indemnité. (Article 38)
Lorsqu’une cause de prescription intervient dans les deux ans, le délai de prescription
commence le jour ou la prescription est interrompue et un nouveau délai de
prescription commence à courir.
Lorsqu’on parle de tiers, on doit distinguer les tiers d’accidents de circulation et les
tiers bénéficiaires dans le cadre d’une SPA.
Comment se traduit la situation du tiers par rapport au contrat d’assurance ?
Le tiers est dans toutes les situations un tiers créancier, mais de qui ?
Il est dans l’assurance de responsabilité, créancier du responsable.
Tiers créancier: ex: accident de circulation
7
La victime a un droit direct envers l'assureur.
Avocats/ médecins qui assurent leur responsabilité civile.
Tiers débiteur: le principe est qu'un contrat ne peut pas obliger un tiers, il ne
peut le rendre débiteur et pourtant dans certains contrats d'assurance "
assurance de responsabilité civile", il y a moyen de rendre un tiers débiteur.
Ex: incendie provoquée par une personne (auteur= débiteur délictuel)
L’assureur= débiteur contractuel.
Le tiers ne peut pas en principe être débiteur à l'occasion d'un contrat auquel il
n'a pas été partie. Pourtant dans certaines formes d'assurance notamment de choses, le
mécanisme de la subrogation aboutit à cette situation. Tel est l'exemple de l'assuré
dont la maison couverte par une garantie incendie est détruite par un tiers connu,
l'assuré a alors, deux débiteurs l'un contractuel en vertu du contrat d'assurance et il
s'agit de l'assureur. L'autre à savoir l'auteur, est le débiteur délictuel.
L'assureur paie l'assuré, se subroge à lui et se retourne contre l'auteur de l'incendie.
Celui ci est donc devenu débiteur à l'occasion du contrat d'assurance et par le fait de
la subrogation.
Si l'auteur est partiellement insolvable, et que son actif ne permet pas le
remboursement intégral, l'assureur ne sera que partiellement remboursé.
Si le dommage est supérieur au montant de la garantie, l'assureur n'est tenu qu'à
concurrence de ce montant et pour le surplus, l'assuré doit s'adresser directement au
tiers auteur de l'incendie. Si ce dernier n'est pas suffisamment solvable pour faire face
aux deux rémunérations c.à.d. celle de l'assureur et celle de l'assuré, il y aura une
répartition de prorata entre assureur et auteur. En d'autres termes, il n'y a pas de
priorité de l'un par rapport à l'autre.
La subrogation peut être de plein droit au profit de celui qui paye parce qu’il est tenu
de le faire, on peut être tenus avec d’autres personnes c’est le cas des codébiteurs
solidaires tenus avec d’autres c’est le cas de la caution.
La subrogation est de plein droit au profit de celui qui paye parce qu’il avait intérêt à
le faire : c’est le cas de celui qui a prêté son bien pour être donné en gage et c’est
également le cas du créancier hypothécaire d’un rang inférieur qui désintéresse le
créancier privilégié titulaire d’une hypothèque d’un rang supérieur et qui est sur le
point de vendre le bien, alors que le prix de la vente risque de ne pas être suffisant
pour désintéresser les deux.
La subrogation est de plein droit au profit de celui qui paye la dette parce qu’elle est
connexe avec la dette d’autrui.
8
En 2009 6% - En 2008 7% -En 2007 20% 9
L’activité d'assurance couvre plusieurs domaines qu'on appelle branches mais que
l'on regroupe en deux catégories, à savoir :
L’assurance de dommages
L’assurance de personnes
Les assurances de responsabilité sont illustrées par l'assurance contre les accidents de
la circulation, la responsabilité civile et professionnelle, les accidents du travail etc.
Ces deux formes d'assurance peuvent parfois se combiner. Il en est ainsi lorsque par
ex, le propriétaire d'un véhicule l'assure contre les dommages causés aux tiers c.à.d.
en responsabilité et en même temps contre le vol, l'incendie, le bris de glace...
L'art 40 du code dispose que toute personne ayant intérêt à la conservation d'une
chose peut la faire assurer, et tout intérêt direct ou indirect à la non réalisation d'un
risque peut faire l'objet d'une assurance.
Cela rappelle le cas dans lequel un créancier hypothécaire par ex, craignant que le
bien hypothéqué ne prenne feu, l'assure au lieu et place du propriétaire débiteur
récalcitrant.
Enfin, un autre principe régit l'assurance des choses à savoir, celui de l'application de
la règle proportionnelle. En effet, l'assuré doit déclarer la valeur réelle de la chose, de
sorte que l'art 43 dispose que « s'il résulte des estimations que la valeur de la chose
assurée excède au jour du sinistre la somme garantie, l'assuré est considéré comme
9
Ensemble des primes dans le marché a atteint 22 milliards de Dhs, Au Maroc, les données de l'assurance sont
marquées par une prédominance des branches d'assurance de dommage telle que: l'assurance automobile du fait de son
caractère obligatoire. Les assurances du dommage occupent une place très importante dans la statistique relative au
marché d'assurance. Il s'agit d'un phénomène que la branche d'assurance de personne n'a pas encore réussi à renverser.
123
9
restant son propre assureur pour l'excédant et supporte une part proportionnelle du
dommage sauf convention contraire ». Le code confirme à l'art 47 le bénéfice de la
subrogation qui est consentie à l'assureur après paiement de l'indemnité et ce en
application de l'art 47.
Très peu de conflits naissent de ce contrat d’assurance, ceci s’explique par le fait que
le dispositif mis par le code est efficace.
10
Ces articles sont quasiment la reproduction des articles 41 et S. de l’arrêté viziriel de 1934.
10
Section 3 : La réparation (article 52)
Règle proportionnelle
Système indemnitaire avec les caractéristiques propres à l’indemnisation
Présentation obligatoire de l’état des pertes par l’assuré : il s’agit d’une liste de
choses, endommagées, volées ou perdues pendant le sauvetage.
Examen de l’état des pertes par l’assureur
Nomination de 1’expert par l’assureur après 3 mois (fin de l’expertise 3mois
après).
Impossibilité pour l’assuré d’aller en justice pendant 6 mois après la remise de
l’état des pertes
Possibilité pour l’assuré de nommer un expert également
Pour l’évaluation du montant de la perte, l’assuré doit apporter les factures
Lorsqu’on assure la maison, déclaration de tous les objets. Le problème
survient lorsque les produits sont nouveaux et donc non déclarés. Si le
mobilier dépasse le montant d’assurance, l’assuré est en sous déclaration.
L’expert devra évaluer la valeur des choses.
Dans le calcul des pertes, on va tenir compte de la franchise (c’est la somme
minimale qui reste à la charge de l’assuré). L’assureur intervient lorsque le
montant est dépassé.
Il n’y a pas de contentieux d’assureur contre l’incendie. Il n’y aura subrogation
que dans le cas où l’incendie est déclenché par un tiers. En droit romain, le
subrogeant passe avant le subrogé contrairement au droit civil qui met en
valeur les règles d’égalité entre subrogeant et subrogé.
L’assurance incendie n’est pas la seule branche d’assurance des choses car le code
prévoit également d’autres branches telles que les assurances contre la grêle ou
encore contre la mortalité du bétail.
Dans le cadre des mesures prises récemment par les pouvoirs publics en matière
agricole, l’assurance contre la grêle bénéficie d’une subvention permettant de faire
bénéficier l’agriculteur qui contracte cette assurance d’une réduction allant jusqu’à
50% du montant de la prime, laquelle réduction est prise en charge par l’Etat.
C’est une mutuelle d’assurance (MAMDA) qui opère dans ce domaine.
11
Dès lors, si le tribunal retient la responsabilité de l’assuré, il le condamne au
paiement, et si les conditions de garantie et de mise en œuvre de celle-ci sont réunies,
il ordonne la substitution de l’assureur.
Egalement, sur la plan procédural, l’assureur préfère avoir la direction du procès, ce
la explique par le fait que c’est à lui qu’incombera le paiement et qu’il a tout intérêt à
assurer sa défense.
D’ailleurs, les assureurs proposent même dans ce domaine une garantie
supplémentaire appelée « garantie défense et recours », celle-ci consiste pour
l’assureur à désigner un avocat dont il prend l’honoraire en charge et qui défendra
l’assuré.
Cette défense peut porter sur l’aspect pénal ou l’aspect civil ou les deux.
Dans le même ordre d’idées, les dépenses qui sont exposées par l’assuré dans une
action de responsabilité sont à la charge de l’assureur.
En revanche l’assuré n’a pas le droit de reconnaître sa responsabilité et ni de conclure
un arrangement quelconque sans l’accord de l’assureur, ce qui signifie qu’il ne peut
engager ce dernier.
Enfin, pour protéger la victime, l’assureur ne peut payer d’indemnités qu’à celle-ci,
s’il versait la réparation à son assuré à charge pour ce dernier de la payer à la victime,
cette réparation risque de ne pas parvenir à la victime et d’être appréhendée par les
créanciers de l’assuré ou être conservé simplement par ce dernier.
Assurance instituée en 1941 et confirmée par le Dahir de 1969, Art 120 à 132 du
code.
L’historique de l’assurance automobile est remarquable à plusieurs points de vue, dès
1909, il y a eu la conclusion de la convention de Paris sur la circulation automobile,
elle va aborder les problèmes de couverture.
Le Maroc va adhérer à cette convention dans les années 40, plus spécialement avec
l’arrêté sur les véhicules terrestres à moteurs du 6 octobre 1941, il faudra attendre
plusieurs années pour que l’obligation d’assurance automobile ne soit instituée en
France (29 février 1958).
Mais le fait que l’assurance automobile n’était pas obligatoire ne voulait pas dire
qu’on ne pouvait pas s’assurer : 95% des propriétaires de véhicules terrestres à
moteurs étaient déjà assurés.
Dans d’autres pays comme la Suisse, l’obligation d’assurance a été instituée en 1914,
au Danemark en 1918, en Grande Bretagne en 1930, Allemagne en 1939, Egypte en
1955, Belgique en 1962.
12
Dans ces pays on constate que y en a ceux qui on été d’une certaine sévérité, d’autres
pays qui ont adopté l’assurance automobile seulement pour régulariser la situation.
Au Maroc, à partir de l’indépendance, de nouveaux textes vont être adoptés, qui sont
le reflet de l’exigence du temps. En 1963, un Dahir va être promulgué le 20 octobre
1969, un Dahir de 15 articles mais qui va reprendre les grandes lignes de l’arrêté.
Cela va s’étendre jusqu’à la promulgation du Code en 2002.
On garantie par cette assurance tous les dommages causés à des tiers, cela nous
amène à rechercher les tiers, pour pouvoir les identifier il faut agir par élimination, les
salariés et préposés transportés par leur employeur pour besoin de service sont exclus
des bénéfices de l’assurance : en cas d’accident, ils ne peuvent pas cumuler
juridiquement l’indemnité pour accident de travail et en même temps pour accident
de circulation, si le salarié est avec son employeur en dehors des heures de travail et
un accident survient le salarié récupère la qualité de tiers et en conséquent il bénéficie
de la prime.
Le problème c’était posé pour une personne morale, et si le véhicule appartient à cette
dernière : par le exemple : le Directeur général qui utilise le véhicule appartenant à la
société n’est pas considéré un tiers parce qu’il est le représentant légal de la société, il
devient cependant un conducteur autorisé et donc il ne bénéficie pas de l’assurance.
Les dégâts causés par le propriétaire du véhicule ne sont pas recouvrés, autrement dit
l’intervention d’un tiers dans la réalisation du dommage est une condition sine qua
non.
Assurance de responsabilité : se tourne vers les tiers
Assurance de choses : se tourne vers l’assuré
Lorsque la personne est assurée tous risques, l’assureur rembourse les dégâts et va à
l’encontre de l’auteur du dommage, donc de son assureur pour se faire rembourser.
13
Etendue territoriale : L’assurance des choses et des responsabilités couvre le
territoire du pays uniquement.
Si l’assurance n’est pas contrôlée, il est fort probable qu’elle ne soit pas
respectée. Sur le plan du contrôle, l’obligation d’assurance est matérialisée
par l’attestation d’assurance. Ce document a une forme précise.
L’assurance automobile comporte une présomption de paiement de
prime détention de l’attestation.
Pour les sanctions, on distingue entre :
Défaut de présentation de l’attestation (Art 130)
Défaut d’assurance (absence de l’assurance)
L’assureur dans ce cas peut déposer une plainte pénale, mais l’application
ne va pas être satisfaisante, la longueur de la procédure, expiration du
contrat d’assurance...
En conclusion, les données juridiques sont nombreuses mais ne sont pas
toutes là pour réparer les dommages.
14
adhéré lui permet d’émettre les cartes d’assurance internationales dites
cartes vertes, celle-ci permet l’extension du territoire de l’assurance, car
celui-ci est limité au Maroc, mais l’extension permet de rendre la police
d’assurance applicable à tous les pays figurants sur la carte. Ainsi, l’assuré
au Maroc bénéficie dans ces pays de la même garantie que s’il avait
contracté l’assurance dans l’un de ces pays, à titre de référence en 2009, le
BCM a émis 68 412 cartes pour un montant total encaissé de presque 3
millions de Dhs. Il faut noter que la progression en 2009 était de 13%.
A coté de sa fonction du bureau émetteur, le BCM remplit celle de bureau
gestionnaire. C’est cette fonction que le bureau central étranger qui a émis
une carte verte au profit de voyageurs vers le Maroc remplit et ce à
l’occasion de l’accident qui surviendrait au Maroc, en effet le BCM va
gérer le dossier de l’accident survenu au Maroc causé par un véhicule
immatriculé à l’étranger bénéficiant d’une carte verte.
A la suite de cet accident dont la victime est au Maroc, celle-ci peut avoir
recours au BCM, lequel désigne une compagnie d’assurance ou un
intermédiaire ou un organisme de gestion dont la mission sera de
représenter l’assureur étranger dans la procédure d’indemnisation.
Une fois celle-ci ordonnée par un jugement exécutoire, l’assureur
gestionnaire au Maroc demande le règlement à son homologue étranger et
verse l’indemnité à la victime.
En général, la plupart des compagnies d’assurance ont des correspondants
au Maroc, et certaines ont même des filiales (ex : Zurich assurance).
En sens inverse, les compagnies d’assurances marocaines ont également
des liens à l’étranger qui leur permettent de faire gérer par leur
correspondant de dossiers d’accidents lesquels finalement donnent lieu à la
procédure d’indemnisation.
Le BCM a pu en 2009 faire indemniser et transférer près de 47 Millions de
Dhs à l’étranger aux victimes et les victimes marocaines ont pu par ce
mécanisme recevoir environ 5 millions en provenance notamment
d’Espagne, d’Italie et de France.
Le BCM d’ailleurs gère directement un bon nombre de dossiers et à titre
d’exemple en 2009, il a ouvert 5650 dont il a conservé 774 et le reste a été
confié à des sociétés d’assurances ou à autres organes gestionnaires.
1- Domaine d’application :
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Il s’agit d’un organisme créé par un texte de 1955 pour pouvoir répondre
aux besoins d’indemnités des victimes (Art 153 et S. du FGA). Cet
organisme est doté de la personnalité morale ; il a pou but d’assurer la
réparation totale ou partielle des dommages corporels causés par un
véhicule terrestre à moteur dans le cas où l’auteur serait non assuré,
inconnu ou insolvable. L’art 134 énumère les personnes qui en sont
exclues.
2- Financement du FGA :
Le FGA est financé par des prélèvements effectués sur les primes
d’assurances et sur les propriétaires des véhicules non assurés. En effet, si
une personne est arrêtée au volant de son véhicule non assuré, elle devra
non seulement payer une amende au Trésor public mais elle sera
également dans l’obligation de s’acquitter d’une autre amende du même
montant que la première qui sera elle, versée au FGA.
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2. soit avoir conclu une transaction avec le responsable ou avoir intenté
contre lui une action s'il est connu. Le code exige la réunion de certaines
conditions pour pouvoir à titre supplémentaire mais primordiale bénéficier
du Fonds. ainsi, la demande faite par lettre recommandée ou par extra
judiciaire doit faire parvenir à la compagnie les justificatifs suivants:
Que la victime est marocaine ou résidant au Maroc ou ressortissante d'un
état ayant ac le Maroc une convention de réciprocité.
• La victime ou ses ayants droit n'ont aucune possibilité d'être
indemnisés
• la preuve que le responsable n'a pu être identifié ou est non assuré ou
est non solvable.
La place du FDG sur le plan judiciaire est particulière:
1. Dégât matériel :
La convention d’indemnisation directe (CID) est à l’origine du contrat à
l’amiable qui est un formulaire rempli par les 2 antagonistes. Chacun
donne à son assureur l’exemplaire du constat. En revanche lorsque la
personne n’est pas responsable, l’assureur avance les indemnités pour elle.
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2. Dommage corporel :
Couvre l’homicide involontaire.
L’évolution de la répartition
Accident mortel : Avant tout proche de la victime quel qu’il soit pouvait
être indemnisé. Aujourd’hui, le préjudice moral reste calculé sur la base du
revenu professionnel. Le préjudice moral quant à lui a connu la
suppression de certaines victimes, à savoir les collatéraux par exemple ; de
plus la somme perçue est dérisoire.
18
enclenchée. Dans le cas contraire ce n’est qu’après l’échec de la tentative
de conciliation que la procédure judiciaire pourra être ouverte.
Dans le cas ou il n’y a pas de poursuite pénale ou dans le cas de
l’acquittement du prévenu, la victime a la possibilité d’enclencher une
action en réparation sur la base de l’article 88 du DOC.
19
Le contrat d'assurance vie doit être constaté par écrit à peine de nullité.
L'assurance vie peut être contractée par la personne elle même ou par un
tiers. C.à.d. qu'elle est contractée sur la tête d'un tiers, sous réserve
cependant qu'il y ait consentement par écrit avec indication de la somme
assurée.
Néanmoins, l'article 69 interdit de contracter une assurance en cas de décès
sur la tête d'un mineur âgé de moins de 12 ans ou d'un interdit. Une telle
assurance est nulle.
Les autres conditions de validité sont prévues à l'article 171 du code à
savoir: la désignation du bénéficiaire, l'événement ou le terme dont dépend
l'exigibilité, les conditions des achats et des avances etc. ... Y compris le
capital ou la rente et le montant de la prime.
20
Lorsqu'aucun tiers bénéficiaire n'est désigné, le capital ou la rente sont
versés à la succession du contractant. Il en est de même lorsque l'assurance
a été conclue avec désignation d'un bénéficiaire qui n'existe plus au décès
de l’assuré.
Rappelons le problème lié à la dissolution du lien de mariage entre le
conjoint et le stipulant lorsque le premier a déclaré à cet effet, la
stipulation.
En fait, si l'article 83 permet aux conjoints de contracter une assurance
réciproque sur la tête de chacun d'eux, Il y a pour mettre fin au bénéfice de
la stipulation que la possibilité de mettre fin au contrat d'assurance lui
même au vivant du stipulant.
Cela étant, le contrat d'assurance peut non seulement être donné en
garantie mais il peut faire l'objet d'un rachat, auquel cas la valeur de rachat
est déterminée par un règlement général de l'assureur approuvé par
l'autorité de tutelle. Les conditions d'ailleurs sont prévues au contrat.
Enfin, lorsque le contrat d'assurance porte sur le décès sans condition de
survie, le défaut de paiement de la prime ne peut réduire ni le capital ni la
rente à condition que l'assuré ait payé au moins 3 ans de primes.
Par ailleurs, il ne faut pas perdre de vue que là également la bonne foi est
importante car la réticence ou la fausse déclaration de l'assuré aura pour
conséquence la réduction du capital convenu.
– En dehors de l'assurance vie grande branche une autre forme est
constituée par les assurances populaires qui sont des assurances à prime
périodique et à montant limité sans examen médical obligatoire. C'est une
forme, comme son nom l'indique, qui s'adresse au public à large échelle
mais qui n'a pas en pratique au Maroc une place importante.
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Vis à vis de la compagnie, le contrat est conclu avec l'employeur.
A- Caractéristiques
B- Régime
Il s’agit d’une assurance de personnes qui donne donc lieu à une prime
calculée sur le salaire de la personne. Généralement on paie par trimestre
au terme duquel l’assureur affecte un pourcentage à la liste des salariés et
effectue si besoin les réajustements nécessaires.
C- Règles de paiement
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c'est important, l'adhérent n'a pas cette faculté lorsque le contrat de travail
rend obligatoire l'adhésion au contrat.
Moyennant l'adhésion, l'adhérent bénéficie ainsi de la prise en charge des
frais pharmaceutiques et médicaux mais aussi des prestations liées à la
maternité et les rentes en cas d'invalidité ainsi qu'un capital décès. Il faut
distinguer cette forme d'assurance de celle des accidents de travail.
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qu'elles veulent garder si les conditions leur conviennent mais souvent
elles vont s'adresser au marché international;
La première règle est qu’ils ont un but non lucratif, elles doivent avoir un
capital minimum de 50 Millions de Dhs et l’administration peut exiger
d’avantage, elles sont également soumises à la procédure d’agrément pour
les branches d’assurance dans lesquelles elles peuvent opérer.
Elles sont également soumises au contrôle de l’administration qui porte sur
le respect des règles de gestion, des règles comptables, des garanties
financières...
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Les SA comme les sociétés mutuelles s’exposent à des sanctions
pécuniaires mais dans les cas les plus graves, il peut s’agir du retrait
d’agrément, l’art 279 prévoit des sanctions contre les dirigeants sous forme
de suspension.
Le retrait d’agrément s’accompagne de la liquidation qui est confiée à un
liquidateur nommé par l’administration.
1- les courtiers :
Les agents d’assurance sont par contre des représentants des compagnies,
ils peuvent avoir la forme d’une SARL ou SA et ne peut exercer de
manière concurrente le métier d’agent et de courtier.
L’agent d’assurance est nommé par un traité qui lui est accordé par la
compagnie qui le nomme.
Les intermédiaires d’assurances opèrent dans toutes les branches
d’assurances lorsqu’ils ont la forme d’une société de courtage, l’agent
d’assurance par contre opère seulement dans le domaine d’activité de la
compagnie qu’il représente.
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Une 3ème forme de représentation de produit d’assurance a été introduite
par le code à l’article 306, ainsi Barid El Maghrib et les banques agrées
peuvent commercialiser des polices d’assurance après avoir obtenu un
agrément de l’administration.
Seulement, ces établissements ne peuvent intervenir qu’en matière
d’assurance pour personnes, en matière d’assistance médicale et dans
l’assurance crédit.
Les banques ne sont pas des composantes d’assurance mais se présentent
comme des intermédiaires pour commercialiser le produit précité.
Il faut reconnaître que les banques sont arrivées à développer ainsi le
recours à l’assurance puisqu’elles arrivent à utiliser pour cela leurs
importants fichiers de clientèles et collaborent ainsi avec les compagnies
d’assurance auprès desquelles elles souscrivent les polices pour le compte
de leur client.
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