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VOLUME III
Le présent volume ne fait pas partie des obligations contractuelles. Les collaborateurs
nationaux de l’Alliance ont cependant collecté un important corps d’information dans la
collecte des matériaux de base et dans les interactions avec la partie nationale. L’ensemble de
cette information est recueillie ici comme un thesaurus pouvant servir dans la bibliographie à
la disposition des pays sur les questions relatives à l’environnement.
Les documents présentés ici couvrent 8 pays de l’UEMOA et 2 pays de la CEDEAO. Seul le
rapport sur le Nigeria n’a pu être présenté, ce pays n’ayant pu être traité dans la première série
des visites de pays. Il s’agit :
L’information confirme l’engagement certain des pays de la sous région dans la ratification et la mise
en œuvre des nombreuses conventions relatives à l’environnement et la gestion des ressources
naturelles. Elle constitue une documentation de référence sur les problèmes d’environnement et de
gestion de l’environnement après avoir largement contribué au matériel supportant l’écriture de la
Politique sur l’Amélioration de l’Environnement.
Sigles et Acronymes.................................................................................................................. 6
1. Introduction sur le pays ....................................................................................................... 7
1.1. Le cadre physique.......................................................................................................... 7
1.2. Population et caractéristiques démographiques......................................................... 8
1.3. Moyens de subsistance : rôle des différents secteurs ................................................. 9
1.3.1. Les secteurs et leur dynamisme ........................................................................................................................ 9
1.3.2. Évaluation des pressions exercées sur l'environnement et les ressources naturelles ............................. 10
1.4. Situation économique générale et éléments socio-économiques.............................. 13
1.5. L’évolution politique, juridique et institutionnelle .................................................. 15
2. Ressources naturelles ......................................................................................................... 16
2.1. Les terres : mise en valeur et problèmes ................................................................... 16
2.1.1. L’appréciation générale du patrimoine .......................................................................................................... 16
2.1.2 .Les zones agro-écologiques et qualité des terres ......................................................................................... 17
2.2. Les ressources en eau .................................................................................................. 19
2.3. La zone côtière et les zones humides nationales ....................................................... 21
2.3.1. Typologie des zones humides du Bénin : caractéristiques et distribution ............................................... 21
Les zones humides marines/côtières ................................................................................. 21
2.3.2. Etat actuel des zones humides nationales : des écosystèmes proches de la rupture d’équilibre .......... 22
2.4. Les ressources végétales .............................................................................................. 25
2.4.1. Le potentiel floristique du Bénin .................................................................................................................... 25
2.4.2. Utilisation des ressources forestières ............................................................................................................. 29
3. Systèmes urbains et industriels : résumé succinct de situation...................................... 32
3.1. L'état de l'environnement urbain .............................................................................. 32
3.2. Les déchets solides....................................................................................................... 33
3.3. Les déchets liquides et les boues de vidanges............................................................ 34
3.4. L'état de l'air................................................................................................................ 34
3.5. Les atteintes aux écosystèmes, au foncier et à l'habitat. .......................................... 35
4. Gestion de l’environnement et Conservation................................................................... 35
4.1. Les politiques en matière de gestion de l’environnement au Bénin........................ 36
4.1.1. Avant Rio : objectifs, stratégies et mise en oeuvre..................................................................................... 36
4.1.2. Les politiques en matière de gestion de l’Environnement : Après RIO................................................... 37
4.2. L’impact des politiques de gestion de l’environnement ........................................... 38
4.3. L’environnement dans les relations actuelles entre le Bénin et les autres ............. 38
5. Perception de la coopération internationale, régionale et sous -régionale ..................... 38
5.1. Principes directeurs importants pour le pays ........................................................... 40
5.2. Rôle attendu dans l’interface coopération régionale et protection de
l’environnement .................................................................................................................. 40
5.3. Pe rception de la ou des priorités sous régionales du point de vue du pays............ 40
5.4. Eléments d’orientation majeurs de la politique ....................................................... 40
6. Points de vue sur la mise en œuvre régionale d’une politique de l’environnement ..... 41
Bibliographie........................................................................................................................... 42
Annexes ................................................................................................................................... 43
La République du Bénin est un pays de l'Afrique Occidentale situé entre 6° 30 et 12° 30 de latitude
Nord et 1° et 3° 40 de longitude Est. Elle est limitée au Nord par le fleuve Niger sur 120 km, au
Nord-Est par le Burkina-Faso sur 270 km, au Sud par l'Océan Atlantique sur 125 km à l'Est par la
République Fédérale du Nigeria sur 750 km et à l'Ouest par le Togo sur 620 km.
D'une superficie de 114722 km2 , le Bénin s'étend de l'Océan Atlantique sur 700 km, sa largeur
est de 125 km au Sud entre Hillacondji et Kraké, de 325 km à la latitude de Korontière et de
120 km à l'extrême Nord.
Le relief du Bénin est constitué de plaines au Sud et à l'extrême Nord. Les plateaux se
retrouvent au centre comme au Nord. Il s'agit, entre autres des plateaux qui font suite à la
plaine côtière constituée de la terre de barre de ceux d'Aplahoué, d'Abomey et du plateau
près de Kandi. En dehors de ces types de relief, il y a la pénéplaine cristalline qui s'étend entre
le Mono, Kétou et Bassila. Ce sont des reliefs résiduels de gneiss, de granite et de quartzite
qui se trouvent à Bembèrèké, Kalalé, Maro, Bantè, Savalou, Dassa- Zoumè. Enfin, le Nord-
Ouest est traversé par la chaîne de l'Atacora qui est formé de deux bourrelets parallèles
séparés par une dépression. C'est la seule partie accidentée du pays.
L'hydrographie est dépendante du relief, des domaines climatiques et des types de sol. En
effet, la chaîne de l'Atacora apparaît comme le château d'eau du Bénin où les principaux cours
d'eau prennent leur source. Ainsi l'Ouémé, la Penjari et la Mékrou partent de cette zone. Entre
le littoral et les plateaux du sud du Bénin s'étendent des lacs et des lagunes qui communiquent
avec l'océan atlantique. Les cours d'eau et les plans d'eau constituent d'importants atouts pour
l'agriculture, l'élevage, la pêche, les transports, le tourisme et la production de l'énergie
électrique.
Le Bénin est un pays pourvu de ressources minières. Les minerais existants sont le fer, l'or, le
chromite, l'uranium (au Nord) ; le calcaire, le marbre, le kaolin, l'argile, le sable, le phosphate
et les eaux minérales (au Sud). Certains des minerais du Sud sont en exploitation et peuvent
être une source de richesse du pays. Les ressources énergétiques se limitent au pétrole de
Sèmè et au Bois.
Selon les données de l’Enquête Statistique Agricole 96-97, la population agricole du Bénin est
estimée à un peu plus de 3,5 Millions de personnes réparties assez également entre les
hommes et les femmes. La population agricole est particulièrement concentrée dans les
Départements du Mono, du Borgou et du Zou qui comptent à eux seuls 60% de la population
agricole totale.
L'ensemble de la population connaît une situation matrimoniale très instable avec des taux
non négligeables de divorcés, de veufs, de séparés et d'unions libres. Cette population a dans
l'ensemble, une propension au mariage. Les mouvements des populations sont de deux types
internes et externes.
Au plan interne, il s'agit de l'exode rural et de l'exode agricole. Les migrations externes
concernent les déplacements des jeunes ruraux qui vont vers les pays limitrophes pour vendre
leur force de travail. Aussi, des ouvriers, des intellectuels, des hommes d'affaires migrent-ils
vers des pays africains et européens.
La population du Bénin vit en ville ou en milieu rural. Dans ce dernier milieu, l'habitat est
tantôt groupé, tant dispersé. La population dans sa majorité a aujourd'hui tendance à vivre en
ville. Ce qui pose des problèmes de la main d’œuvre, de la sécurité, de l'assainissement des
centres urbains et de la production agricole car les villages se vident de plus en plus de leurs
bras valides.
Par ailleurs, le Bénin est composé de plusieurs groupes socioculturels qu'on regroupe en trois
grands groupes : le groupe GBE, le groupe EDE et le groupe GUR. Ces différents groupes ont
des formes d'organisation sociale variées allant des systèmes de pouvoir centralisés à des
systèmes de pouvoir "sans chef". A ces différents groupes, s’associent plusieurs langues.
Malgré ces diversités l'organisation sociale se fait autour de la cellule familiale qui est l’unité
de production, de consommation et d'intégration sociale. La société s'appuie sur le
développement de l'individu et du groupe social en harmonie avec le milieu naturel. La
société a été de tout temps le cercle dans lequel l'individu a vécu. Mais les difficultés
économiques du pays et l'urbanisation vont changer sérieusement les comportements des
hommes. Cela donnera un début d'individuation. Malgré cela, les béninois restent
profondément religieux. Ils se partagent trois grandes religions l'animisme, l'Islam et le
christianisme.
L’analyse des aspirations des populations béninoises dans le cadre des Etudes Nationales de
Perspectives à Long Termes : Bénin 2025 révèle que l’environnement national n’est pas
Le secteur primaire
Le secteur secondaire
La contribution des diverses branches de l’industrie se présentait comme suit : 1,7% et 0,6% pour la branche des industries extractives
respectivement de 1985 à 1990 et sur la période 1990-97 ; 4,90% et 4,74% pour la branches des industries alimentaires. La contribution
des autres industries à la création de la richesse nationale oscillait autour de 2,5% du PIB.
Le secteur tertiaire
En 1970 le secteur tertiaire représentait 40% du PIB, mais depuis le début des années 80 ses
contributions dépassent la moitié du PIB. L’évolution du secteur tertiaire dépend de la
politique économique conjoncturelle des pays de la sous région. Depuis 1990 son rythme
d’accroissement est soutenu. Les principales activités du secteur sont : le commerce (17% du
PIB et plus d’un actif béninois sur quatre (21,1%) ; les transports (en moyenne 8% du PIB
sur la période 1985 – 1997 avec 2,6% d’actifs) ; les autres services marchands (environ 11%
de contribution à la création de la richesse intérieure) avec des activités comme les services
bancaires et les assurances, l’hôtellerie et la restauration, la location sous toutes ses formes,
les services de réparation, etc.
1.3.2. Évaluation des pressions exe rcées sur l'environnement et les ressources naturelles
L'une des caractéristiques du Bénin est d'avoir une économie basée en grande partie sur
l'agriculture. Elle occupe 56% de la population active. Les principales cultures vivrières
pratiquées sont le maïs, l'igname, le manioc, le haricot, le mil et sorgho. Comme produits
agricoles destinés à l'exportation, on peut citer le coton, l'arachide, le café, les noix palmistes,
l'huile de palme, etc.
En général, les produits et les biens fournis par la nature sont directement exploités par les
acteurs de ces différents secteurs que sont en grande majorité les populations. A l'analyse, les
activités développées à travers ces différents secteurs s'appuient sur les fonctions de support
telles que les conditions naturelles favorables à la culture et à l'élevage. Toutefois, les modes
de développement de ces activités peuvent, dans bien de cas, conduire à des perturbations
dangereuses voire irréversibles des fonctions de régulation telles que la maintenance de la
fertilité des sols, la capture de l'eau et la recharge de la nappe. De la même manière, les
fonctions de production, c'est-à-dire les biens produits par la nature et pour lesquels il suffit
aux hommes d'investir du temps et de l'énergie pour les récolter, peuvent être compromises
sous l'effet de prélèvements abusifs et anarchiques.
Au Bénin, l'expression de ces pressions sur les fonctions de l'environnement est généralement
traduite sous l'utilisation de l' environnement qui pourrait déboucher sur une dégradation des
ressources. Cette dégradation est accentuée par la croissance démographique rapide et sa
répartition initiale, accompagnée d’une expansion incontrôlée des villes côtières, générant
ainsi de graves problèmes environnementaux. L’insécurité foncière observée dans plusieurs
parties du pays accentue également les pressions exercées par les populations d’éleveurs et
d’agriculteurs qui initient rarement des efforts dans le sens de l’amélioration ou de la
protection du patrimoine naturel.
Conséquences écologiques
L’élevage, représentant 10% du Produit Intérieur Brut (PIB), regroupe un cheptel important
de bovin, d’ovins-caprins. L’élevage des porcins qui se trouve concentré dans le sud du pays a
été très perturbé en 1996 par une épidémie de peste porcine africaine a pratiquement décimé
la totalité de l'élevage porcin. Ce secteur est confronté à un certain nombre de problèmes tels
le surpâturage, les feux et la transhumance pouvant donner lieu à des manifestations de
dégradation importante de l’environnement. Le développement d’un élevage «moderne», en
particulier porcin, susceptible d’avoir un fort impact négatif sur l’Environnement, n’est
actuellement qu’embryonnaire.
Le Bénin ne dispose plus que de quelques restes de forêts secondaires denses, trop morcelés.
L’exploitation forestière proprement dite n’a qu’une importance relative sur le plan des
transactions commerciales. La majorité du bois d’œuvre provient des teckeraies qui
représentent en superficie une infime partie des espaces forestiers existants. Le Bénin ne
connaît pas encore de graves problèmes environnementaux liés directement à l’exploitation
forestière pour le bois d’œuvre. Le danger vient plutôt de la sous-valorisation des produits
forestiers, du braconnage et surtout d’une exploitation des produits ligneux utilisés comme
combustible.
Le secteur de l'industrie contribue seulement pour 13% au PIB contre 35% pour l'ensemble du
secteur primaire. Toutefois le Bénin possède de nombreuses ressources minières insuffisamment
exploitées. Le calcaire, l’argile, les galets et le sable lagunaire constituent une partie des ressources
mobilisables. Une partie de ces ressources est déjà exploitée dans des conditions pouvant générer
des problèmes environnementaux. L’industrie manufacturière est peu développée (8% du PIB). Son
impact sur l’Environnement est peu important. Toutefois on note des problèmes d’installations et
de pollutions ponctuelles dont les impacts sur l’environnement restent à évaluer.
Conséquences économiques
Les données disponibles aujourd’hui sont insuffisantes pour évaluer de façon conséquente le
coût de ce que l’on pourrait qualifier aujourd’hui de dégradation environnementale. Certaines
tentatives d’estimation du coût de la dégradation environnementale ont été menées pendant la
préparation du PAE sur la base d’une sélection des impacts économiques majeurs de la
dégradation environnementale. Ces impacts touchent essentiellement à l’érosion et à
l’appauvrissement des sols, au recul du couvert forestier et de la biodiversité, à la pollution de
l’eau et à la diminution des ressources halieutiques, en particulier dans les lagunes.
Les coûts totaux correspondants ont été estimés au début des années 90 dans une fourchette
comprise entre 10 et 20 milliards de francs CFA.
Conséquences sociales
La majorité des populations rurales du Bénin vivent de produits et de biens fournis par la
nature exploités directement sans grande transaction monétaire (les fruits, la faune sauvage,
les bois de construction et de chauffe…). De la même façon, ces populations utilisent les
fonctions de support telles les conditions naturelles favorables à la culture et à l’élevage à tel
point que ces activités relèvent des valeurs sociales. La disparition ou une forte perturbation
de ces fonctions peuvent menacer l’existence et l’équilibre des sociétés dont l’essence réside
dans les fonctions environnementales.
Au cours de la décennie 80, l’économie béninoise a traversé une crise aiguë ayant entraîné
l’aggravation des déséquilibres intérieurs et extérieurs, la dégradation des infrastructures
économiques et sociales, le ralentissement de la croissance et de la production.
Ainsi, le taux de croissance du PIB qui était en moyenne de 5% sur la période 1977-1980 est
tombé à 3% de 1981 à 1985 et à 1,2% seulement sur la période 1988-1990 suite à la crise
économique et financière que le Bénin a connue pendant la deuxième moitié des années 80.
Ces mauvaises performances sont le fait des résultats enregistrés dans le secteur primaire
(4,79%), dans le secteur secondaire (1,17%) et dans le secteur tertiaire (0,60%) qui ont souffert
du centralisme d’Etat.
Le Bénin a opté depuis 1990 pour une économie de type libéral et a poursuivi les politiques
d’ajus tement amorcées depuis la signature du premier PAS en 1989. Pour l'essentiel, ces
politiques ont visé l'assainissement des finances publiques, la restructuration des entreprises
publiques et la mobilisation de ressources pour appuyer l'Etat dans ses fonctions régaliennes.
Ainsi, le pays a renoué, et ce depuis 1991, avec la croissance économique dont le taux moyen
actuel est de 5,5% sur la période 1991-2002 sauf pour l’année 1998. Cette année – là le taux
est tombé à 4,5% à cause des effets de la crise énergétique. Mais cette tendance haussière s’est
estompée ramenant le taux de croissance à un niveau de 4,4% en 2003 à cause de la mauvaise
campagne agricole et de la faible performance enregistrée au niveau du secteur secondaire.
Les différentes réformes et mesures mises en œuvre dans le cadre des mesures d’ajustement
structurel ont permis le rétablissement progressif des équilibres macro-financiers
indispensables à une meilleure allocation des ressources publiques.
Les recettes fiscales ont connu une augmentation régulière tout au long de la décennie 90.
Entre 1998 et 2002, elles sont passées de 211,3 milliards à 318,2 milliards de francs CFA, soit
un taux d’accroissement non négligeable de 50,6%. Les résultats satisfaisants observés au
niveau des recettes fiscales masquent cependant la fragilité de la fiscalité au Bénin. En effet,
le taux élevé de pression fiscale (environ 14% entre 1998 –2002) et les impôts intérieurs (BIC
Le ratio dépenses publiques / PIB qui était de 16-17% dans la première moitié des années 90
se situe en 2002 autour de 20,2%, indiquant ainsi que ces dépenses ont subi une pression à la
hausse.
En plus, l’économie béninoise est caractérisée par une maîtrise de son inflation (3 à 4% l’an),
une amélioration progressive de sa balance commerciale et une meilleure gestion de sa dette
extérieure dont le ratio encours / PIB a été de 56% en 2001, ratio inférieur à la norme de 60%
fixée dans l’espace UEMOA.
En dépit des améliorations constatées, la reprise économique du Bénin reste fondée sur des bases
fragiles caractérisées essentiellement par la monoculture d'exportation du coton qui demeurera
encore pendant longtemps assujettie aux aléas climatiques, aux coûts de production élevés et
surtout aux fluctuations des cours sur les marchés mondiaux. On note une aggravation du déficit
structurel de la balance commerciale : 105,2 milliards de francs CFA en 1992 contre 334,
milliards de francs CFA en 2002. Les causes à cette situation sont : la mauvaise performance des
exportations due à l’absence de diversité de produits exportés et la faiblesse des industries de
transformation des produits agricoles
Les performances sont aussi confrontées à une forte croissance démographique et ne font
apparaître qu'un rythme très modeste de croissance annuelle moyen du PIB/ habitant de moins
de 1%. Il convient aussi de souligner que, comp te tenu de la dynamique démographique
actuelle, même si les performances de ces dernières années se maintiennent, il faudra environ
un demi-siècle pour doubler le revenu moyen par habitant qui est aujourd'hui d'environ 380
dollars US 1 .
Malgré tous les effo rts consentis, le Bénin fait partie des pays les plus pauvres du monde et
l’accroissement de la pauvreté dans le pays signalé dans les années 90, est préoccupante.
L’indicateur de développement humain pour le Bénin en 2003 le classe à la 159ème place sur
les 173 pays évalués par le PNUD. Selon les données officielles, l’indice de la pauvreté
rurale, estimé à partir du niveau des dépenses, est passé de 25,2% au milieu des années 90 à
33% en 2000 tandis que l’indice de pauvreté en milieu urbain a baissé, passant de 28,5% à
1
Forum sur l’accélération de la croissance, mai 2001
Le Bénin souffre toutefois d’un certain nombre de handicaps qui peuvent constituer des freins
à l’investissement et particulièrement à l’investissement étranger car, aujourd’hui, le taux de
l’épargne locale et les investissements d’origine nationale voire Ouest Africaine ne peuvent
constituer un moteur suffisant pour financer les besoins gigantesques en infrastructures et en
industries dont le pays a cruellement besoin.
Sur le plan financier, le Bénin souffre d’une faible contribution du système bancaire au
financement de l’investissement et une insuffisance des outils d’intervention en fonds propres.
Cette situation pouvait être supportable dans une optique de croissance moyenne de
l’ensemble de l’économie, mais elle est insuffisante dans une approche volontariste d’un
gouvernement qui souhaite et qui a besoin d’investir dans l’industrie des montants de
plusieurs centaines de milliards de F CFA en quelques années.
En 2000, le ratio de stocks d’IED représentait 28,8% du PIB 4 . Ce niveau demeure dans la
moyenne des pays africains et des pays en développement, mais inférieur par rapport à
certains des voisins du Bénin comme le Togo et le Nigeria. Force est de reconnaître que seul
le secteur qui a bénéficié de manière substantielle demeure le secondaire. Cependant sa
contribution à la formation du PIB n’est que de l’ordre de 14%.
2
Source : DSRP
3
Centre de Promotion des Investissements (CPI), 2003
4
Source CNUCED, base de données FDI/TNC
Cette situation politique a permis la tenue des états généraux de la fonction publique et du
système juridique, la prise en compte de plusieurs décrets dans le cadre de l'environnement.
Malgré ces dispositions, le droit sur l'environnement n'est pas toujours respecté dans le pays.
La population méconnaît ses droits et ses devoirs en matière de la protection et de la
sauvegarde de l'environnement. Les infractions sur l'environnement sont toujours restées
impunies.
2. Ressources naturelles
2.1. Les terres : mise en valeur et problèmes
Les terres productives constituent l’ensemble des couches meubles à la surface du sol, dans
lesquelles il est possible de faire pousser des végétaux. Elles représentent une importante
ressource pour l’agriculture béninoise et dérivent d’un système dynamique où interagissent
monde minéral, atmosphère, hydrosphère, et biosphère. Ce sont les terres de culture, c’est à
dire l’ensemble des terres mises en valeur à des fins agricoles mis à part les zones
d’affleurement, les forêts classées, les parcs nationaux et les zones d’habitation. La terre n’est
pas un capital immuable dont la valeur est maintenue et définie une fois pour toute. C’est un
capital dont l’état peut vite évoluer sous l’interférence des facteurs physiques et anthropiques.
Source essentielle de la vie de la majorité des populations béninoises, la terre ne vit que par
l’eau qu’elle peut recevoir soit du sous-sol, soit de la surface (plan d’eau) soit surtout de la
pluie. A cela, il faut ajouter les facteurs d’ensoleillement, de température, d’hygrométrie qui
définissent l’influence du climat. Au Bénin, la situation des terres productives est une
question relativement sensible et délicate qui présente des spécificités suivant les régions du
pays.
Le Bénin dispose de quelques 8 300 000 ha de surface agricole cultivable mis à part les
affleurement rocheux, les forêts classées et les parcs nationaux, les zones d'habitat et les plans
d'eau, soit 72,3% du territoire national. Seulement 23% du disponible exploitable est emblavé
La zone côtière
Elle se caractérise par sa bande sableuse où la contrainte foncière s’exprime à un double point
de vue par la disponibilité et la qualité des terres et y rend presque impossible toute activité
agricole. En effet, des 500 km2 que couvre cette zone, seuls 100 km2, de qualité médiocre,
peuvent servir à la production végétale. Le cocotier et quelques productions maraîchères à
faible rendement constituent les activités agricoles qui s’y mènent. La concentration des
infrastructures et équipements ainsi que le développeme nt des activités des secteurs
secondaire et tertiaire constituent des paramètres d’amenuisement pour l’exploitation à des
fins agricoles. L’érosion côtière se manifeste de manières diverses selon les emplacements.
Des études réalisées par NEDECO dans le cadre de l’extension du port et le projet FAC, ont
permis de constater plusieurs manifestations liées au transit littoral de sable estimé à 1 200
000 m3 par an.
La vallée du Niger
Globalement, elle regroupe les sous-préfectures de Malanville et Karimama et couvre une
superficie d’environ 6000 km2. Elle dispose d’une superficie cultivable assez faible (3,1 à 5
ha par exploitation agricole), surtout à Karimama où la parcelle disponible par tête est de 0,20
Le potentiel en eau des cours d’eau non compris les eaux du fleuve Niger est estimé en
moyenne à 13,106 milliards de mètres cubes par an. Les lacs et lagunes forment au Sud du
pays un chapelet de plans d’eau composé du lac Ahémé (entre 78 et 100 km² avec un marnage
de 80 cm), de lac Nokoué (entre 160 et 180 km² à l’étiage et en crue annuelle stockant
respectivement 147 millions de mètres cubes et 325 millions de mètres cubes pour un
marnage de l’ordre de 1,5 m), de trois systèmes lagunaires (occidental, central et oriental) et
de la lagune de Porto-Novo.
Les zones humides du sud – Bénin se composent des parties avales des bassins des fleuves
Mono, Couffo et Ouémé qui dans la plaine côtière s’associent à un système hydrographique
complexe composé d’un chapelet de lacs (Nokoué, Ahémé, Toho, Togbadji, etc) et lagunes
(Gbaga, Lagune côtière, Lagunes anciennes, Lagune Djonou, Chenal de Cotonou, Lagune de
Porto-Novo). S’ouvrant sur l’Océan Atlantique à travers deux embouchures ( chenal de
Cotonou et la "Bouche du Roy"), ces cours et plans d’eau sont sous l’influence d’une ma rée
semi-diurne. Tout le système se caractérise ainsi par un balancement semi saisonnier d’eau
douce et d’eau salée avec une salinité variant de 0 à 33 ‰. On rencontre également des
écosystèmes humides associés aux lagunes, lacs et rivières d'eau saumâtre. Il s'agit des
mangroves dans le complexe Ahémé-Chenal Aho- lagune côtière et bas-Mono, les vasières,
marécages et forêts marécageuses et les cordons littoraux sableux.
A ces rivières et cours d’eau permanents et intermittents sont plus ou moins associées des
mares dont les plus importantes se rencontrent dans le Parc National de la Pendjari (Réserve
de Biosphère de l’UNESCO): mares Bali, Yengouali et Bori .
2.3.2. Etat actuel des zones humides nationales : des écosystèmes proches de la rupture
d’équilibre
Très peu de travaux ont porté réellement sur les écosystèmes humides continentaux et
artificiels du Bénin. Il en découle une absence presque totale de données d’analyse et
informations pertinentes pour appréhender leurs évolutions.
Les dégradations concernent tous les milieux humides et sont d'ordre naturel et humain.
Comblement des plans - Dépôt des sédiments au fond - déboisement des berges et des bassins
d'eau des cours d'eau versants
- Apports détritiques des cours - modification des conditions
d'eau hydrodynamiques
- encombrement des plans par l'installation
des matériaux précaires comme les "acadja"
Erosion côtière - facteurs morphologiques et - Perturbations sédimentaires et
sédimentaires(plaine côtière sédimentologiques causées par le barrage
basse et plate, cordons de 2,5 de Nangbéto
Km séparant la mer au lacs, - Blocage du transit littoral par les ouvrages
lagunes, marais et marécages) portuaires de Cotonou et la stabilisation du
- facteurs océanographiques (la littoral entre le PAC et l'hôtel PLM.
houle, le transit littoral, le - L'exploitation des carrières de sables sur le
trait de côte instable et des littoral stricto sensu.
points de concentration des
vagues et forte érosion).
La pêche dans les écosystèmes aquatiques du sud-Bénin est une activité de "cueillette" qui,
malgré son caractère artisanal, revêt une grande importance socio-économique. En effet, elle
contribue pour 75 % à la production halieutique nationale et participe pour près de 40 % à la
consommation nationale de protéines animales.
La pêche lagunaire est pratiquée par environ 40.000 pêcheurs professionnels auxquels
s'ajoutent 13 000 saisonniers. Elle fait vivre, en amont et en aval, plus 300 000 personnes
(mareyeuses, fabricants de pirogues, vendeurs de divers matériels et équipements de pêche).
La production halieutique nationale est de l'ordre de 40 000 tonnes.
Bien que très productives, les pêcheries installées dans les zones humides côtières du Bénin
sont soumises à de multiples contraintes qui concourent toutes à leur dégradation.
Au nombre des problèmes qui affectent les plans d'eau côtiers ainsi que les ressources
naturelles qu'ils contiennent, on pourrait citer l'accroissement continu de l'effort de pêche, la
destruction des frayères naturelles (mangrove), le comblement des plans d'eau, la prolifération
des végétaux envahissants (la jacinthe d'eau) et la dégradation des conditions physico-
chimiques de l'eau.
Les besoins en énergie domestique des communautés riveraines des pêcheries provoquent la
destruction de la mangrove et du couvert végétal entraînant ainsi la disparition des frayères et
le comblement des lacs et lagunes. Ce phénomène auquel participe l'invasion massive de la
Sur la base d’un suivi des paramètres physico – chimiques et bactériologiques réalisé pendant
l’année 2000 dans les zones humides du sud – Bénin dans le cadre du Programme
d’Aménagement des Zones Humides (PAZH), le laboratoire d’écotoxicologie a mis en
évidence une très forte pollution bactériologique d’origine fécale. Ce laboratoire conclut à une
menace hydro – fécale généralisée dans tous les plans d’eau avec une exagération dans la
lagune de Cotonou. Cette conclusion est d’autant plus inquiétante qu’elle indexe directement
la qualité des poissons et autres ressources halieutiques consommées par les populations
locales.
Selon la même source scientifique, dans la lagune de Porto – Novo, l’ammoniac mesuré est
supérieur aux valeurs admissibles pour la vie de certains poissons et autres êtres vivants.
Même si en général le rapport conclut à la faiblesse relative des va leurs des paramètres
physico – chimiques dans les eaux des zones humides du sud – Bénin, le fait que certains
éléments potentiellement dangereux comme les pesticides, les produits pétroliers et les
métaux puissent se retrouver, même en faible quantité, dans la chair de poisson (Ayadokoun,
1992) constitue un indicateur sérieux de la dégradation de la qualité des milieux concernés.
Il apparaît donc nécessaire et vital de renforcer la capacité nationale de suivi de ces milieux
notamment des pêcheries afin de mieux prendre des dispositions pour freiner les tendances
négatives qui s’observent déjà à travers l’évolution des tendances d’importance des poissons
congelés et de diminution des revenus des pêcheurs.
Selon les résultats des recherches et travaux réalisés dans le cadre du PAZH, il y existe une
ichtyofaune riche de 122 espèces de poissons réparties en 48 familles. Les espèces les plus
importantes sont les Cichlidés (10 espèces dont 07 espèces de Tilapia) et les Mormyridés (11
espèces).
La faune aviaire est composée d’environ ‘’233 espèces dont 84 oiseaux d’eau appartenant à
21 familles selon la nomenclature de Sibey et Monroe’’ (Adjakpa, 2001). On dénombre parmi
ces oiseaux des Hérons, des Limicoles, des Rapaces, des Dendrocygnes et des Sternes. Mais,
les habitats de la lagune côtière, du Chenal Aho et de la basse vallée du Couffo abritent des
espèces d'oiseaux autochtones et des migrateurs composés d'espèces afrotropicales ou
paléarctiques.
Les différentes sources citées ci – dessus s’accordent sur les menaces graves qui pèsent sur les
ressources biologiques notamment la faune terrestre et aviaire et l’ichtyofaune. Elles ont pour
nom :
• le braconnage pour la satisfaction des besoins en protéines ;
• l’exploitation directe par les populations pour satisfaire la demande en bois énergie et
en bois de chauffe des mangroves, des typhas et autres formations caractéristiques des
habitats des espèces fauniques des zones humides ;
• les défrichements à des fins agricoles : la croissance du ratio agro - démographique,
explique la diminution de la végétation naturelle et donc la perte de diversité
génétique. Cette perte floristique est très importante au niveau des zones humides du
centre et du Nord Bénin parce que les forêts galeries/rupicoles sont détruites pour faire
place aux cultures.
• la perte de la biodiversité est aussi due à l'urbanisation très rapide du pays. Les espaces
humides (marécages, bas fonds, les berges/rives des cours d'eau) sont pris d'asseau par
les citadins. Ainsi, plusieurs zones humides de Cotonou, Porto-Novo, Abomey-Calavi
sont comblées par les acquéreurs de parcelles qui établissent leur maison en ces lieux.
Les matériaux utilisés pour le comblement de ces milieux ont une grande
responsabilité dans la dégradation de la diversité biologique et de la qualité de l'eau de
la nappe phréatique.
• la surpêche et l' utilisation des poisons tels que les insecticides (DDT) et autres
produits dévastateurs de la faune aquatique, pour la pêche continentale².
Sur le cordon récent (sable quaternaire récent, appelé plage), la végétation est une pelouse
littorale caractérisée par : Ipomoea brasiliensis, Remirea maritima, Ipomoea asarifolia,
Au niveau du cordon littoral ancien (sable quaternaire ancien, jaune ocre), on note :
Sur la lagune de Porto-Novo, Eichomia Crassipes, Jacynthe d’eau et Pistia stratiotes forment
des colonies saisonnières qui flottent à la surface de l’eau. Neptunia oleracea, Nymphea spp,
Ipomoea aquatica sont fixés dans la vase au bord de la lagune.
Le lac Aziri porte une luxuriante raphiale actuellement trop exploitée, menacée de
disparition.
La terre de barre au sol ferralitique est la bande de terre comprise entre le cordon littoral et la
latitude de 7°N. Elle est divisée en deux par la dépression argileuse et comprend sept (07)
plateaux : abomey-Calavi - Allada ; Sakété - Pobè, Bopa au sud de la dépression - Aplahoué ;
Zogbodomè - Abomey - Zangnanado ; Kétou au Nord de la dépression.
La formation originelle de ces plateaux est la forêt dense humide semi-décidue dont on trouve
des vestiges sous forme de lambeaux : forêt de réserve botanique de la station de recherche
sur le palmier à huile à Pobè, forêts fétiches ou forêts reliques de toutes tailles et de toutes
formes disséminées dans cette bande.
Cette forêt a été détruite sous la poussée démographique et remplacée par des cultures
pérennes (Cocoteraies, Palmeraies, Teckeraies) ou par des cultures vivrières. On rencontre par
endroits des jachères à Dialium guineense, Albizia ferruginea, Albizia zygia, Antiaris
Dans les réserves botaniques et dans les reliques forestières, on observe : Holoptelea grandis,
Milicia excelsa, danielia ogea, Triplochiton scleroxylon, Piptadenia african, Anthostema
spp ; Pentachletra macrphylla. Dans les sous-bois, on remarque : Cucasia spp,
Rhektophyllum mirabile, Panicum brefifolium, Geophila obvoallata etc.
A l’Est du Bénin, sur le plateau de Kétou, existe une forêt-relique très riche en espèces
forestières. On y relève : Mansonia altissima, Nesogordonia papaverifera, Ceiba pentandra,
Triplochiton scleroxylon, Milicia excelsa, Afzelia africana, Hildegardia bartei, Madjidea
forsteri, Hexalobus monopetalus var. Parvifolius, Dennettia tripetala, Lasodiscus
mildbraedii, Atroxima afzeliana, Antaris african, Celtis adolfi-fridrerici pennata, Acacia
ataxacantha, etc. (Hougnon, 1997).
En 1946, lorsqu’elle fut constituée en forêt classée, elle couvrait 16.250 ha dont près de
11.000 ha de forêt dense. Cinquante ans plus tard, seuls 1.900 ha de cette forêt subsiste
encore, dans la partie désormais protégée intégralement appelée noyau central. On y retrouve
de grands arbres entourés de lianes fortes, qui constituent la charpente de la forêt : le lingué
(Afzelia africana), le fromager (Ceiba petandra), le Samba (Triplochiton scleroxylon), l’Iroko
(Milicia excelsa), le dialium (Dialium guineense), le faux Ebène (Disospyros mespiliformis)
et plus rare, le Mimousops (Mimousops adongensis) et l’Anogeissus (Anogeissus leiocarpus).
Le sous-bois particulièrement dense, est constitué de nombreuses essences dures telles que le
Drypetes (Drypetes floribunda), le cremaspora triflora, le Chassalia koly et le Gardenia
triacantha. (Wagner, 1996).
La partie cultivée, laissée en jachère, est occupée soit par Chromolaena, soit par Panicum
maximum ou Brachiara repens. La jachère ligneuse est composée essentiellement de Acacia
polycantha subs. Campylacantha (Hougnon, 1997). Un bio-climat, particulièrement sec (900
à 1000 mm/an) règne à l’extrême Ouest du pays où l’on remarque une savane à Adansonia
digitada.
La zone dite de transition est la zone de la savane guinéenne entre les 7° et 9° parallèles Nord.
On y rencontre la savane arborée arbustive composée de Vitellaria paradoxa, Parkia
bioglobosa, peuplement de Isoberlinia doka et Itomentosa, Combretum hypopilinun,
Combretum ghasalense. Combretum nigricans est une espèce pionnière permettant
l’extension des forêts galeries et des îlots forestiers. On note la présence dans la savane
graminéenne de : Monotes kerstingii, Terminalia avicennioides, Terminalia glaucescens,
Terminalia macroptera, Pseudocedrela kotshyi. On remarque Daniellia oliveri en
peuplements et Lophira lanceolata disséminés dans la savane.
Dans les îlots forestiers et les galeries, on observe des essences telles que : Terminalia sperba,
milicia excelsa, Antiaris toxicaria, Nothospondias staudtii, Parinari robusta, Parinari
congensis, Cola laurifolia, Upaca heudelotii, etc.
Dans cette zone, on rencontre des cultures vivrières, la culture du Coton et l’arachide. Au
sommet des élévations granitiques, existent : Afrotripelis pilosa, Ficus populifolia dans les
anfractuosités, accrochés aux flancs des collines et dans la savane, on rencontre Costus
spectabilis, Ophioglosum.
Au delà du 9° parallèle N et jusqu'au 12°30 N marqué par le fleuve Niger, c’est le domaine de
la savane soudanienne.
q Les forêts denses sèches qui se développent entre Savalou et Djougou, région où il tombe
entre 1200 et 1300 mm par an. On remarque de nombreux petits îlots de forêts. Ce sont
des formations denses pluralistes, à couvert fermé, souvent dégradées par les cultures et
les feux de brousse chaque année. On y note la présence d’essences telles que : Isoberlinia
doka, Isoberlinia tomentosa, Pterocarpus erinaceus, Afzelia africana, Erythropleum
guineense, Amblygonocarpus andogensis, Swartia madagascariensis. La végétation
herbacée est grande dans les parties arbustives où l’on observe Cymbopogon giganteus,
Lantana trifolia, Anfromomum spp, Antiaris africana, Celtis senkéri, Holoptela grandis,
Chloptelea grandis, Chlorophora excelsa et Cola gigantea auxquelles s’ajoutent parfois le
Ceiba petandra et la Triplochiton scleroxylon.
q La forêt claire qui est une forme de dégradation de la forêt dense sèche. Elle se rencontre
dans la zone centrale du Bénin où la pluviométrie annuelle est entre 1000 mm et 1200
mm. Les espèces qu’on y retrouve sont : Anogeissus leiocarpus, Butytrospermum
paradoxum, Daniellia oliveri, Isoberlinia doka et Parkia biglobosa. Elle présente un sous-
bois d’arbustes enchevêtrés et d’herbacées.
q Les forêts-galeries qui se rencontrent sur l’ensemble du territoire national. Elles sont
assez régulièrement réparties le long des cours d’eau permanents. Leur composition
ressemble à celle de la forêt décidue de la zone Sud (forêt de la Lama). C’est une forêt à
trois étages où dominent les essences à gros diamètres telles que : Ceiba petandra,
Chlorophora excelsa, Khaya senegalensis, Diospgros mespiliformis et Vitex donania.
q la savane arborée comprend une strate herbacée continue d’où percent les arbres et
arbustes ne dépassant pas 7 m de ha uteur. Elle est dispersée dans la zone nord et est
caractérisée par les espèces suivantes : Anogeissu leiocarpus, Butyrospermum paradoxum,
Daniellia oliveri et Combretum micranthum, Guiera senegalensis, Combretum
glutinosum, Combretum nigricans, Boscia salicifolia, Boscia senegalensis. On signale
dans cette bande Sclerocarya birrea, Hematostaphis barteri, Albizia chevaleri ;
q la savane arbustive, dans l’extrême nord du Bénin dans le bassin du Niger, est constituée
d’un tapis herbacé continu avec des arbustes en général nombreux et quelques arbres
disséminés. Les espèces rencontrées sont : Lophira lanceolata et Acacia ataxacantha,
Acacia gourmansi, Acacia hebeclaoides, Acacia hockii. Acacia sieberiana constitue un
arbre en peuplement clairsemé au bord des dépressions. Dans les mares, on trouve en
temps de crue Sebasnia crassifolia suspendu par les flotteurs à la surface de l’eau.
q la mangrove, localisée en bordure du lac Ahémé, le long des rivières de l’Ouest (Mono et
Sazué) et au niveau des lagunes côtières (Djègbadji, Togbin, Djondji) ;
q les forêts marécageuses à Mitragyna inermis et à Raphia hookeri et Andropogon gayanus
var squamulatus qui occupent les basses vallées du Mono, du Couffo et de l’Ouémé ;
q les forêts périodiquement inondées à Berlina grandiflora et Dialium guineense, localisées
à Baha (Zinvié) et Avagbodji ;
q la forêt communautaire Gbêvozoun du bas-plateau à Bonou qui est une variante des forêts
occasionnellement inondées ;
q les forêts riveraines à Pterocarpus santalinoïdes et Manikara multinerus ;
q les savanes herbeuses littorales, formées des groupements à Schzachyrium sanguineum,
Ctenium necottonu et Anadalphia afseliana ;
q la végétation herbacée des milieux saumâtres et des lagunes en communication
temporaires avec l’océan composée des prairies à Paspalum vaginatum, prairies à Thypha
australis, prairies à Echinichlora pyramidalis ;
q la végétation herbacée des zones argileuses basses, régulièrement inondées de la vallée de
l’Ouémé communément appelée le Tigbodji ;
q les formations artificielles des zones humides formées des cocoteraies (Cocos nucifera) ;
des plantations de Filao (Casuarina equisetifolia), de Niaouli (Malaleuca leucadendron),
de Acacia auriculiformis, d’anarcadiers (Anacardium occidentale) et du teck (Tectona
grandis).
Le potentiel forestier
Les forêts classées : au nombre d’une trentaine, elles sont réparties sur toute l’étendue du
territoire. Elles sont de superficie variable, allant de 50 ha à 265 595 ha dont 26 ont plus de
700 ha.
Les périmètres de reboisement : Ces périmètres sont les suivants : Sèmé, Pahou et Toffo.
Pour ce qui est des efforts de reboisement entrepris dans ces périmètres en termes d’essences
forestières telles que l’eucalyptus, le filao et l’acacia, avec un taux de réalisation sur 5 ans
(1985-1990) de 75% soit 2535ha plantés sur un objectif de 3400.
Les plantations : Les plantations domaniales de teck sont réalisées dans les forêts d’Agrimey,
de Djigbé, de la Lama, de Setto, d’Atchérigbé et de Logozohè. Ces plantations de teck sont
assez anciennes, ce qui permet aujourd’hui au Bénin d’avoir du bois d’œuvre. Le teck étant
une espèce adaptée aux conditions naturelles du Bénin et très apprécié tant à l’intérieur qu’à
l’extérieur du pays, sa production connaît un essor non négligeable.
En dehors des plantations de teck, le service forestier du Bénin a, également, réalisé des
plantations d’anacardiers sur plusieurs sites forestiers à savoir : Agoua, N’dali, Tchatchou et
Mékrou.
UEMOA
L'analyse du couple ville-environnement a fait ressortir depuis des années l'impérieuse nécessité
d'adopter de manière systématique une approche environnementale dans la recherche des solutions
aux problèmes posés par l'urbanisation quasi incontrôlée de nos agglomérations.
L’environnement urbain est sujette à plusieurs données dont le plus important est lié à la dynamique
de la ville.
La définition de la ville a toujours été un gros problème. Les uns l'opposent à la campagne. D'autres
tentent d'établir des normes qui ne rencontrent pas toujours l'adhésion des autres. De part le monde,
la ville est l'un des concepts dont la définition varie le plus. Quand on veut s'entendre sur des
critères telles que taille la population, la fonction, on se heurte aux Américains pour qui la présence
d'un carrefour est importante.
Dans ces conditions, une définition permettant de traduire au mieux le fait urbain au Bénin se fonde
sur le respect d'au moins deux des trois critères suivants à savoir la taille (supérieure ou égale à
5000 habitants), la distance entre les écarts et le centre aggloméré principal (inférieur à 2 km) et
enfin la part de population active travaillant dans le secteur agricole (inférieur à 55%). Cette
définition, assez large, permet de retenir toutes les communes urbaines actuelles (chefs- lieux de
sous préfecture) comme villes. On dénombre ainsi au moins 77 villes au Bénin qui font que les taux
de croissance de la population urbaine actuelle avoisine 3,2% par an. Mais il faut remarquer que
Octobre 2005
l'urbanisation du Bénin a été intense entre 1980 et 1990 et qu'elle a considérablement ralenti durant
ces dix dernières années avec un taux d'environ 4% contre les 6% voire 8% la décennie précédente.
Dans la réalité, environ la moitié des villes dont les plus importants comme Cotonou, Porto-Novo,
Parakou, Bohicon, etc. ont continué d'avoir un taux de croissance supérieur à la croissance
naturelle. Avec le maintient de cette tendance, la population urbaine sera de 43% en 2004. La
population urbaine est beaucoup plus concentrée dans la zone côtière qui comporte environ 80% de
la population urbaine sur 10% du territoire nationale.
L'armature urbaine du Bénin s'organise autour des grandes métropoles de Cotonou, Porto-Novo,
Abomey-Calavi, Abomey, Bohicon et Parakou avec une succession de petites et moyennes villes.
Le tableau 4 fait ressortir l'ensemble des villes secondaires et les petites villes sur le territoire
national.
Les villes béninoises connaissent des problèmes environnementaux qui vont des déchets solides à la
pollution de l'air en passant par les eaux usées, les boues de vidanges, l'habitat et l'écosystème.
D'une façon générale les villes ont assez de polluants (tout facteur provoquant une altération
physique, chimique ou biologique qui entraîne des gênes ou des nuisances à l'environnement) qui
agissent de manières dangereuses sur la santé des hommes.
La production nationale de déchets solides était d'environ 342000 tonnes en 1998 dont 60% pour la
seule ville de Cotonou. Les ordures ménagères, les déchets des marchés, des gares, des hôpitaux,
des industries, des déchets de l'économie informelle dont les épaves de voitures sont autant de
sources de nuisances dans les villes. La production de déchets n'est pas suivie d'un système
d'évaluation de traitement. Les populations ont plusieurs moyens de se débarrasser de ces déchets.
Certains les jettent dans les rues, d'autres les enfouissent dans des trous ou des puits perdus d'autres
encore les brûlent en divers endroits et les derniers les font ramasser par les structures de pré-
collecte des ordures.
A Cotonou, on les utilise pour le remblai des zones marécageuses. Aussi toutes les villes ne
disposent pas d'un système de ramassage. Quelques sociétés et associations disposent des véhicules,
33
pour le ramassage des ordures dans des quartiers résidentiels. A cause du faible taux du ramassage
des ordures solides par les opérateurs privés et des ONG, on trouve des tas d'immondices dans
toutes les villes l'un des freins de la gestion des ordures est l'inexistence ou l'insuffisance de
décharges publiques spécialement aménagées. Ainsi la plupart des villes ont des difficultés pour
gérer les déchets solides.
Les déchets liquides, notamment les eaux usées restent un problème d'actualité dans les centres
urbains du Bénin. Mis à part les réseaux internes de l'hôtel Marina et du CNHU, il n'existe pas de
système d'égout dans le pays. Les dispositifs d'assainissement sont essentiellement de type
individuel variant énormément d'une ville à l'autre et même à l'intérieur des villes, d'un quotient à
l'autre. Ainsi en milieu urbain, suivant le standing du quartier on rencontre les latrines composées
d'une fosse en maçonnerie plus ou moins étanche surmontée d'un abri et en zone périurbaine, le
système communément utilisé est les latrines traditionnelles composées généralement d'un simple
trou surmonté ou non d'un abri.
Les fosses à Cotonou ont une profondeur de l m à 2m et vidées assez souvent 2 fois l'an par des
camions des sociétés privées et certaines structures publiques. La société la mieux équipée pour la
collecte et le traitement des boues de vidanges est SIBEAU dont la capacité est aujourd'hui
dépassée.
Les eaux usées industrielles ne sont pas négligeables même si elles se concentrent pour l'essentiel à
Cotonou. Plusieurs établissements produisent 80000m3 d'eaux usées dont les plus importantes sont
la SOBEBRA, la SOBEPEC, la SOBETEX, la SONICOG (SHB), l'abattoir etc. Les eaux de lavage
de voitures, les huiles à moteur issues de la vidange, les eaux usées domestiques (eaux de cuisines,
vaisselles, lessive, douche) constituent autant de gênes pour les citadins. Même s'il semble difficile
de faire la collecte des eaux usées domestiques, il faut dire que la gestion des boues de vidange pose
d'énormes problèmes eus égard à l'inexistence générale d'un dispositif approprié d'élimination et le
déversement sauvage dans les marécages et les bas- fonds voire des cours d'eau des matières
collectées. Seule la station d'Ekpè de SIBEAU bénéficie depuis 1992 d'un équipement de
traitement. Cette station est aujourd'hui dépassée parce qu'elle était prévue pour traiter 120m3 /jour
alors qu'elle fait 300m3 /jour. Les négociations sont entreprises pour l'extension de la station de
même que la création des stations de traitement des boues de vidanges à Porto-Novo et à Parakou. Il
faut noter que dans plusieurs quartiers de villes les toilettes se font toujours dans la nature et
contribuent à la pollution atmosphérique. Les eaux usées industrielles sont simplement déversées
dans la mer. Les eaux de ruissellements constituent aussi un gros problème surtout pour Cotonou où
les caniveaux se bouchent annuellement du sable. Dans les autres villes ces caniveaux n'existent pas
en nombre suffisant si bien qu'on trouve de flaques d'eau sur les voies urbaines et cela concourent à
la reproduction des anophèles et d'autres odeurs nuisibles.
La qualité de l'air dans les principales villes du Bénin est conditionnée par les moyens de transport,
les déchets solides et liquides et aux activités économiques. Elle s'est surtout dégradée depuis
l'importation massive des véhicules d'occasion vétustes à deux et à quatre roues. La pollution
atmosphérique est liée aux "2 roues" motorisées qui étaient estimé à 80.000 en 1998 ; aux voitures
particulières estimées à 75.000 en 1995 dont 50% sont utilisées pour la seule ville de Cotonou ; les
taxis motos sont estimés à plus de 80000 pour la seule ville de Cotonou ; les taxis villes en 1998
34
étaient de 743527 auxquels il faut ajouter des bus et des camions en très mauvais état pour le
transport respectif des personnes et du sable.
Selon une étude menée à Cotonou au niveau de certains carrefours, la valeur obtenue est de 33 PPM
(partie par milliers) à l'église Notre Dame soit 3 fois supérieures au seuil de tolérance et 99 PPM au
carrefour St Michel. Cette situation s'aggrave d'année en année avec l'augmentation des véhicules.
Cela pose des problèmes de santé comme les maladies respiratoires, ophtalmologiques,
dermatologiques et cardio- vasculaires.
Le mauvais état de ces véhicules mal entretenus, mal réglés utilisant des carburants frelatés, le
mauvais état et l' exiguïté des routes qui occasionnent des embouteillages contribuent à accroître la
pollution de l'air. A cela s'ajoutent les fumées et autres poussières dues au fonctionnement des
usines comme les cimenteries, la SOBEBRA, les moulins à grains, le dépôt du souffre en plein air à
Parakou, les feux de végétation et l'épandage des insecticides sont autant de facteurs qui provoquent
une mauvaise qualité de l'air en milieu urbain.
La seule action entreprise jusqu'aujourd'hui est le réglage et la répression des engins à moteur dans
la ville de Cotonou.
L'extension urbaine se fait sur des espaces immédiats. Le citadin agresse la nature quelque soit son
état. Il modifie la montagne de Natitingou, les bas-fonds de Cotonou, la lagune de Porto-Novo et les
plateaux d'Abomey-Calavi, de Kétou, d'Abomey-Bohicon, d'Athiémé etc. Il provoque ainsi la
dynamique de tout le milieu. Les espaces boisées, les zones humides, les terres sont attaquées pour
ses besoins sans souci de la protection de l'environnement. La consommation extensive, mal
maîtrisée, du foncier pour des besoins d'habitations entraîne la destruction de la végétation naturelle
ou artificielle. De ce fait, plusieurs villes n'ont plus de végétaux sauf à Parakou (forêt de tecks) et à
Porto-Novo où il existe encore le jardin botanique.
La végétation est presque inexistante dans tous les centres urbains du pays. Les eaux ont aussi
connu des modifications et constituent une menace pour la biodiversité. Le projet GEM (contrôle de
la pollution de l'eau et conservation de la biodiversité dans le grand écosystème marin du Golfe de
Guinée) lutte contre la pollution de l'eau par le contrôle des effluents des industries et la
surveillance des eaux lagunaires et marines. C'est aussi la préservation de la diversité biologique.
Le projet est opérationnel au Bénin depuis 1995 et plusieurs groupements féminins ont bénéficié de
son soutien pour restaurer la mangrove et la qualité de l'eau est également suivi. Le GEM est
financé par le Fonds Mondial pour l'Environnement avec la participation des pays initiateurs.
35
4.1. Les politiques en matière de gestion de l’environnement au Bénin
4.1.1. Avant Rio : objectifs, stratégies et mise en oeuvre
Face à la pression démographique et à une utilisation accrue des ressources naturelles, le Bénin, dès
les années 1974 et en application des résolutions de la Conférence des Nations unies sur
l’environnement tenu à Stockholm en 1972, a mis en place et organisé des manifestations en vue de
sensibiliser l’opinion nationale sur les problèmes de l’environnement. Ainsi furent créés
successivement :
- la Commission Nationale chargée de la lutte contre la pollution de la nature et pour
l’amélioration de l’environnement ;
- le Comité National du Programme de l’UNESCO sur l’homme et la Biosphère ;
- le Comité National de l’Eau potable et de l’assainissement chargé de l’élaboration et du suivi de
l’exécution des programmes dans les secteurs de l’assainissement.
Par Décret n° 85-291 du 23 juillet 1985 une Journée Nationale de l’arbre a été instituée. Le souci
de promouvoir un environnement sain s’est également manifesté par la création de nombreuses
institutions chargées de la gestion de l’environnement, l’adoption de nombreux textes
réglementaires, la préparation et la mise en œuvre de nombreux projets en matière d’environnement
(PAE 1993). En 1991, un rapport du gouvernement reconnaît que beaucoup de programmes liés à
l’environnement souffraient de l’absence d’une structure nationale capable d’en coordonner les
actions et d’en évaluer les résultats.
Dans sa politique de lutte contre la dégradation de l’environnement l’Etat s’appuie également sur
des structures ou des programmes et projets autonomes comme, l’Agence Béninoise pour
l’Environnement (ABE), le Programme Nationale de gestion Environnementale (PNGE), le Plan de
Gestion Urbaine Décentralisée (PGUD)
Les ONG
36
Il s’agit essentiellement de :
- l’Association Béninoise des Professionnels en Evaluation Environnementale (ABPEE)
- l’Association des Ecologiste du Bénin (AEB)
- l’Association pour la Sauvegarder de l’Environnement et le Développement (ASED)
- Club Excellence et Développement
- Centre Panafricain de Prospective Sociale (CPPS)
- Forum 3 Homme, Développement et Environnement
- Groupe d’Experts en Projets d’Education et de développement ( GEPED)
- Bénin Nature
- Centre de recherche International pour le Développement Economique, Social et Culturel (
CIRDESC)
- Centre d’Etudes pour la Recherche d’Action pour la protection de l’Environne ment
- Les Associations de Développement dont le rôle est de promouvoir le développement local.
Les options prises par le gouvernement montrent deux grands objectifs nationaux :
- changer les comportements, notamment par une conscientisation de tous les Béninois ;
- acquérir la capacité de suivre avec précision l’évolution des ressources naturelles et de la
biodiversité et optimiser leur gestion.
La stratégie adoptée se définit par les principes mise en œuvre et par son contenu. Les principes mis
en œuvre dans cette stratégie prennent en compte, entre autres, une approche participative à tous les
niveaux, l’importance fondamentale de la qualification et de la conscience environnementale des
citoyens, l’approche intégrée des problèmes et de la mise en œuvre de leurs solutions (op cit). La
stratégie d’ensemble adoptée et qui s’étalerait sur 15 ans devra, entre autres :
- développer et diffuser des technologies et pratiques appropriées en particulier mais pas
uniquement dans les secteurs productifs ;
- réglementer les excès dans l’exploitation des ressources naturelles et la biodiversité ;
- favoriser l’accès des femmes et des jeunes à une meilleure éducation et élever leur état sanitaire
pour faciliter l’adoption de mesures appropriées et volontaires de planning familial ;
Par ailleurs, les structures à mettre en place et à développer ne devront pas opérer de duplications
dans leurs activités. Elles devront avoir des domaines d’intervention et des cahiers de charges
assurant cette indépendance des champs et modes d’intervention.
D’une manière générale, il est recommandé de rechercher la cohérence entre les politiques
sectorielles de la manière suivante :
- dans la planification en amont des programmes et des projets notamment en introduisant des
critères environnementaux dans les choix de localisation de ces projets dans une optique
d’aménagement du territoire ;
- dans la formulation des projets d’investissement notamment par une meilleure participation,
un meilleur suivi et des précautions environnementales accrues, et un filtrage des investissements
sur la base de leurs impacts probables sur l’environnement ;
- dans le choix des technologies utilisées dans les projets en donnant la prio rité au
technologies les plus efficaces et les plus propres possibles conciliant environnement et économie.
37
4.2. L’impact des politiques de gestion de l’environnement
Des années après la mise en œuvre du Plan d’Action Environnementale (PAE), la question de la
dégradation de l’environnement se pose encore avec acuité. Les préoccupations environnementales
ne semblent pas encore être appropriées au niveau stratégique. Très peu de projets et programmes
inscrits au Programme d’Investissements Publics sont assujettis à la procédure d’évaluation
environnementale. Même le DSRP 1, référentiel unique pour les financements extérieurs n’a pas
intégré l’environnement comme une dimension transversale. De même, les pratiques quotidiennes
sont encore à la dégradation de l’environnement : les plans d’eau ne sont pas entretenus ; en matière
agricole, la méthode culturale la plus répandue est l’agriculture itinérante sur brûlis. Elle a plusieurs
conséquences parmi lesquelles on peut rappeler la disparition de la savane naturelle, les jachères de
plus en plus courtes, les feux de brousse.
4.3. L’environnement dans les relations actuelles entre le Bénin et les autres pays
Le Bénin est signataire de plusieurs traités, accords et conventions internationaux (voir liste en
annexe) sur l’environnement, notamment :
- la Convention Africaine sur la Conservation de la Nature et des Ressources Naturelles de l’OUA
(Alger, 15 septembre 1989) ;
- la Convention 45-CE-FONDS-CA 76 sur les formalités de chasse applicables aux touristes entrant
dans les Pays de l’Entente ;
- la convention protégeant les zones humides, dites Convention de Ramsar ;
- la Convention des Nations Unies sur la Lutte contre la Désertification ;
- la Convention sur la protection du Patrimoine Mondial culturel et naturel
38
L’Union Européenne intervient principalement dans le financement des programmes structurels avec un
accent particulier sur les infrastructures, et dans la promotion d’une aide basée sur l’appui budgétaire.
La coopération Française concentre ses activités sur la promotio n des organisations paysannes et la
professionnalisation dans le secteur rural et s’efforce aussi de développer la coopération
décentralisée. Elle est également présente dans la gestion et la conservatio n des ressources
naturelles (Aires protégées de la Pendjari, Programme de Gestion du Terroir et des Ressources
Naturelles). Il en est de même des coopérations danoise et allemande qui inscrivent leurs actions
dans la durée. La coopération belge développe une intervention régionale dans les départements de
l’Ouest (Mono, Couffo, Donga et Atacora) , combinant les principales orientations prioritaires,
renforcement des structures rurales, amélioration de la productivité, diversification et appui à la
décentralisation .
Les interventions du PNUD ont été regroupées sur trois axes prioritaires i) la lutte contre la pauvreté ; ii) la
bonne gouvernance ; et iii) la promotion des nouvelles technologies de l’information. Le FENU, suite à une
réorientation de sa stratégie, concentre ses activités dans les régions du nord ; il y finance un projet d’appui
au développement communal et aux initiatives locales, avec une importante composante d’appui au
développement d’activités génératrices de revenus.
L’analyse de la coopération internationale fait poser quelques questions. Il serait intéressant de savoir si
l’orientation des financements est le résultat d’un choix délibéré du gouvernement ou si celui-ci a tout
simplement profité des offres de financements qui se sont présentés sans avoir la rigueur ou la possibilité de
les orienter vers des sous-secteurs ou des programmes de son choix. Si c’était le cas, l’une des leçons à tirer
serait de dire que la simple définition de stratégie de développement sectoriel ne suffit pas à promouvoir des
investissements conséquents et équilibrés susceptibles d’induire les résultats ambitionnés. D’où la nécessité
d’une planification consensuelle menée avec les différents partenaires intérieurs et extérieurs pour fixer des
priorités d’investissement avec des échéances sur le moyen et le long terme. Et pour cause.
Les principaux bailleurs de fonds ont financé au Bénin, plusieurs programmes dont l’analyse permet
aujourd’hui de tirer quelques conclusions. Les nombreux projets et réformes mis en œuvre depuis la
décennie 1990 par le gouvernement et les partenaires au développement, bien qu’ayant soutenu une
croissance économique annuelle moyenne de 5% et contribué à l’amélioration des indicateurs de
performance macro-économiques, n’ont pas permis un véritable essor des secteurs à forte potentialité de
valeur ajoutée comme le secteur agricole. De nombreuses contraintes doivent encore être levées pour un
développement réel de ce secteur.
Jusqu’aux années fin 1980/début 1990 la plupart des projets ont eu des impacts décevants en termes
d’augmentation des revenus ruraux et de contribution au développement économique du pays. Les
principales causes identifiées peuvent se résumer comme suit i) l’insuffisance des démarches participatives
entraînant une faible implication des bénéficiaires qui très souvent se désintéressaient de l’avenir des
“acquis” du projet et de la maintenance des infrastructures en particulier; c’était là une des causes du manque
de durabilité des investissements consentis (cas des infrastructures hydro-agricoles et des pistes rurales par
exemple); ii) le manque de coordination entre les différentes interventions bénéficiant de financements
extérieurs a démontré certaines difficultés du côté du Gouvernement à piloter cette coordination et a
engendré des gaspillages de ressources; la prise de conscience d’une telle situation a abouti entre autres à
“l’approche programme”; iii) la mise en oeuvre des projets par des services de l’administration technique
s’est souvent révélée inefficace, ce qui a donné lieu à de nouvelles approches liées aux réformes structurelles
mises en oeuvre au début des années 90; iv) plus généralement, au niveau de la conception des projets, une
lacune apparaissait dans la mise en place très insuffisante d’instruments destinés à pérenniser (ou à “assurer
la relève” en fin de projet) les acquis, s’agissant par exemple de l’appropriation de certains investissements
(privatisation) ou de la formation des ressources adéquates; de même la surestimation des résultats
escomptés est fréquemment soulignée par les évaluateurs; et enfin v) au niveau de la mise en oeuvre
proprement dite des projets on peut souligner de longs retards dans l’entrée en vigueur, la lenteur des
processus de décaissement (partout déplorée) et l’insuffisante professionnalisation des dispositifs de
39
suivi/évaluation, qui ont souvent nui aux performances des interventions et engendré une sous-utilisation des
ressources mises à disposition.
Le bilan de plus d’une décennie d’ajustement structurel au Bénin a montré que nonobstant le
rétablissement des grands équilibres macro-économiques et les progrès réalisés sur le plan social, le
phénomène de pauvreté persiste et s’aggrave dans le milieu rural. Pour lutter efficacement contre
cette pauvreté, le Bénin a élaboré le Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP).
Référentiel unique pour la concentration des financements pour le développement, il est apparu que
l’on ne peut atteindre ses objectifs de lutte contre la pauvreté sans une attention particulière à
l’intégration en amont de l’environnement. D’où aujourd’hui le processus du verdissement du
DSRP béninois qui se fonde sur les principes de précaution, de transparence et de participation à
tous les niveaux. A cela, il faut ajouter le principe de coopération dans la gestion des ressources
partagées.
Compte tenu de l’ampleur des problèmes transfrontières (pho sphate togolais et pollution de la côte
béninoise, disparition des villages en aval du barrage de Nangbéto, etc.), les rôles attendus sont,
entre autre, un appui à la formulation de positions communes sur les discussions concernant la
gestion de ces ressources naturelles, la contribution à la consolidation de la position des associations
nationales (notamment en évaluation environnementales comme l’ABPEE au Bénin),
l’encouragement de l’harmonisation des règlementations et procédures en matière d’environneme nt
comme c’était dans le cas des projets régionaux comme le gazoduc ouest africain.
Du point de vue du Bénin, la priorité devrait être mise sur la préservation de la biodiversité surtout
dans les régions littorales fragiles qui concentrent au Bénin, par exemple, toute l’armature
industrielle du pays. Les efforts de la politique communautaire devront être orientées vers une
meilleure connaissance de la biodiversité, son évaluation régulière et la définition de stratégie de sa
préservation. Cette stratégie devra être accompagné d’un renforcement des capacités des pays qui
permette, à l’échelle de l’espace communautaire pour les pays côtiers, d’appliquer les principes
d’intercommunalité comme à l’échelle locale dans les pays engagés dans le processus de
décentralisation.
40
6. Points de vue sur la mise en œuvre régionale d’une politique de
l’environnement
• Nécessité aujourd’hui d’une politique communautaire soutenue par la volonté des plus
dirigeants de l’espace UEMOA. Une politique qui tienne compte des questions émergentes
(OGM par exemple) au niveau de la sous région.
• La création à travers cette politique de mécanismes et de cadres adéquats de gestion des
ressources partagées et les questions transfrontières, notamment, les parcs entre le Burkina
Faso, le Niger, le Togo et le Bénin, les cours et plans d’eau, etc.
• Les questions de coopération régionale et sous régionale par rapport à la gestion de la
transhumance, à l’utilisation et au commerce des intrants.
• La mise en place de mécanismes de communication qui soutienne la politique
communautaire et crée des conditions de feed-back sur la mise en œuvre de la politique et le
niveau d’engagement des dirigeants.
41
Bibliographie
MPP, BM, Etude sur les sources de croissance de l’économie béninoise, rapport provisoire ,
septembre 2005
42
Annexes
Date d’entrée en
Date et lieu
Traités, conventions et accords Dépositaire vigueur pour le
d’adoption
Bénin
Convention concernant l’emploi de la céruse dans la peinture 25.10.1921 GENEVE O.I.T 12.12.1960
Convention sur le criquet migrateur Africain 25.05.1962 KANO MALI 13.04.1963
URSS, Royaume- Uni,
Traité interdisant les essais d’armes nucléaires dans
05.08.1963 MOSCOU Irlande du Nord, Etats- 22.04.1965
l’atmosphère, dans l’espace extra-atmosphérique et sous l’eau
Unis d’Amérique
Convention de internationale pour la conservation des thonidés 14.05.1968 Rio de
FAO 02.07.1968
de l’Atlantique Janeiro
Traité sur les principes régissant les activités des Etats en Etats-Unis d’Amérique,
27.01.1967 Londres,
matière d’exploration et d’utilisation de l’espace extra- Royaume-Uni, Irlande 02.07.1986
Moscou, Washington
atmosphérique, y compris la une et les autres corps célestes du Nord URSS
Convention phytosanitaire pour l’Afrique 13.09.1967 OUA Kinshasa 01.04.1974
Convention relative à l’étude économique et commerciale des
possibilités de création d’une société d’économie mixte de 02.04.1969 Cotonou Dahomey, France 02.04.1969
pêche côtière au Dahomey
Convention internationale sur la responsabilité civile pour les
dommages dus à la pollution par les hydrocarbures (et 29.11.1969 Bruxelles O.M.I 30.01.1986/
amendements)
Convention internationale sur l’intervention en haute mer en
cas d’accident entraînant ou pouvant en traîner une pollution 29.11.1969 Bruxelles O.M.I 30.01.1986/
par les hydrocarbures
Traités interdisant de placer des armes nucléaires et d’autres Etats-Unis d’Amérique,
11.01.1971 Londres,
armes de destruction massive sur le fond des mers et des Royaume-Uni, Irlande 07.07.1986
Moscou, Washington
océans ainsi que dans leur sous-sol du Nord URSS
Convention internationale portant création d’un fonds
international d’indemnisation pour les dommages dus à la 18.12.1971 Bruxelles O.M.I 30.01.1986
pollution par les hydrocarbures (et amendements)
Convention sur l’interdiction de la mise au point de la Etats-Unis d’Amérique,
10.04.1972 Londres,
fabrication et du stockage des armes bactériologies Royaume-Uni, Irlande 25.04.1975
Moscou, Washington
(biologiques) et à toxine et sur leur destruction du Nord URSS
Convention concernant la protection du patrimoine mondial,
16.11.1972 Paris UNESCO 14.09.1982
culturel et naturel
Convention sur le commerce international des espèces de
03.03.1973 Washington Suisse 28.05.1984
faune et de flore sauvages menacées d’extinction
Convention internationale pour la prévention de la pollution
02.11.1973 Londres O.M.I 01.11.1985
par les navires
Accord entre le Gouvernement de la République du Dahomey
et le Gouvernement de l’URSS sur la coopération dans le Mars 1975 Moscou Dahomey/URSS Mars 1975
domaine de la pêche
Convention sur l’interdiction d’utiliser des techniques de
modifications de l’environnement à des fins mi litaires ou toutes 10.12.1976 New-York ONU 30.06.1986
fins hostiles
Convention relative à la conservation des espèces migratrices République Fédérale
23.06.1979 Bonn 01.04.1986
appartenant à la faune sauvage d’Allemagne
Convention portant création de l’autorité du Bassin du Niger et
protocole relatif au fonds de développement du Bassin du 21.11.1980 Faranah Niger 21.11.1980
Niger
Convention relative à la coopération en matière de protection
et de mise en valeur du milieu marin et des zones côtières de 23.03.1981 Abidjan Côte d’Ivoire -
l’Afrique de l’Ouest et du Centre
Protocole relatif à la coopération en matière de lutte contre la
23.03.1981 Abidjan Côte d’Ivoire -
pollution en cas de situation critique
10.12.1982 Montego-
Convention des Nations-Unies sur le droit de la mer ONU 30.08.1983
Bay
Convention de vienne - - 16.03.1993
Protocole de Montréal - - 16.03.1983
Convention de Bamako sur les déchets dangereux 11.01.1991 Bamako - -
13.06.1962 Rio de
Convention sur la diversité écologique - -
Janeiro
13.06.1962 Rio de
Convention sur la désertification et la sécheresse - -
Janeiro
Convention sur les changements climatiques 13.06.1962 Rio de Jan. - -
43
44
LE BURKINA FASO
45
Politique Commune pour l’Amélioration
De l’Environnement
(PCAE)
46
Informations sur le Burkina Faso
1. Milieu physique
Le Burkina Faso est un pays sahélien, entièrement continental. Situé au cœur de l’Afrique
occidentale, il couvre une superficie de 274 000 km². Il est limité au Nord et à l’Ouest par le Mali, au Nord-
Est par le Niger, au Sud-Est par le Bénin, au Sud par le Togo, le Ghana et la Côte d’Ivoire.
La pluviométrie annuelle est caractérisée par une grande variabilité interannuelle, marquée par une
migration des isohyètes du Nord au Sud traduisant la régression des pluies. Cette tendance fait apparaître
dans le Nord, l’isohyète 400 mm au lieu de 600 mm tandis que l’isohyète 1 200 mm disparaît dans la zone
soudanienne. Ce qui fait dire que si la tendance se maintient, on assistera à la disparition totale de la zone
soudanienne et à l’apparition dans l’extrême nord du pays, d’une zone climatique de type saharo sahélien
avec une pluviométrie annuelle inférieure à 300 mm.
47
Zones climatiques du Burkina Faso (1971 – 2000)
Longitude (en°)
-6 -5 -4 -3 -2 -1 0 1 2 3
L IENDORI
14 MALI HE 14
SA NIGER
60 AT
0 OUAHIGOUYA IM
CL
600
BOGANDE
13 13
Latitude (en°)
IEN
Latitude (en°)
EL
AH
-S
DEDOUGOU
N O OUAGADOUGOU
UDA
S O
90 FADA NGOURMA
0 AT
12 IM 12
CL
BOROMO
BOBO-DIOULASSO PO
900
11 IE
N 900 900 11
DAN
OU TOGO BENIN
S
AT GAOUA GHANA
IM
CL
10 10
48
Migration des isohyètes 600 mm et 900 mm pour les périodes
1931-1960, 1961-1900, 1971-2000.
Longitude (en°)
-6 -5 -4 -3 -2 -1 0 1 2 3
Migration des isohyètes 600 mm et 900 mm pour les périodes 1931-1960 ; 1961-1990 ; 1971-2000
15 15
60
0
DORI
14 0 14
60
600 600
OUAHIGOUYA
0
60
BOGANDE
13 13
Latitude (en°)
Latitude (en°)
90
0
90 DEDOUGOU
0 OUAGADOUGOU
90 FADA NGOURMA
0
12 12
BOROMO
900
BOBO-DIOULASSO PO
900
11 11
Légende
GAOUA
1931-1960
10 1961-1990 10
1971-2000
BURKINA FASO
DIRECTION METEOROLOGIE NATIONALE
9 9
-6 -5 -4 -3 -2 -1 0 1 2 3
Longitude (en°)
(Source : REEB-2002)
49
2. Données démographiques
La population du Burkina Faso est estimée à 10 312 609 habitants selon le recensement général de la
population et de l’habitation de 1996, avec un taux de croissance de 2,4%.
La densité moyenne, variable d’une zone à l’autre, est de 37,6 hab/km².
La population est à 86% rurale.
Taux de scolarisation : 40,9% (1998).
Taux d’alphabétisation : 26% (1997).
Les femmes représentent 51,1% de la population et les hommes 48,9%.
Cette population est je une, 49% de la population ayant moins de 15 ans (estimation en 1991).
Le taux d’urbanisation, en constante hausse (15,5% en 1996 contre 12,7% en 1985), est marqué par une
concentration de la population dans les principales villes, particulièrement dans les deux grandes villes que
sont Bobo-Dioulasso et Ouagadougou. L’augmentation de la population urbaine est essentiellement due à
l’exode rural.
Les statistiques des données socio-économiques ci-dessous décrites sont tirées du Rapport sur l’Etat de
l’Environnement au Burkina Faso (2002).
• Le secteur primaire
Ce secteur regroupe l’agriculture (25% du PIB), l’élevage (12%), la foresterie et la pêche (3%).
L’économie du Burkina Faso repose principalement sur le secteur primaire, dominé par une agriculture
céréalière à faibles rendements, très sensibles aux aléas.
L’élevage, quoique de type traditionnel, extensif, est la deuxième source de devise de l’Etat après le coton.
Ainsi en 1998, il a constitué 24% des recettes d’exportation du pays.
La pêche connaît un essor grâce à l’exploitation des retenues d’eau et des barrages créés ces dernières
années. La production de poisson a fortement augmenté et on estime que la consommation moyenne de
poisson par habitant et par an est passée de 1,3 kg dans les années 80 à 2 kg dans les années 90 (FAO, 1990).
L’exploitation forestière se résume à celle du bois utilisé essentiellement comme source d’énergie. Depuis la
dévaluation du franc CFA, on accorde de plus en plus une grande importance aux produits forestiers non
ligneux.
• Le secteur secondaire
Regroupant les industries, les mines et l’énergie, le secteur secondaire reste encore embryonnaire et peu
dynamique.
L’activité industrielle est très peu développée au Burkina Faso et se concentre essentiellement dans les deux
grandes villes que sont Bobo-Dioulasso et Ouagadougou.
L’industrie manufacturière est dominée par l’industrie agro-alimentaire et constitue 10% des exportations
totales.
L’exploitation minière est très active, essentiellement basée sur l’orpaillage traditionnel.
50
En ce qui concerne l’énergie, le bois de feu demeure la source d’énergie domestique la plus utilisée.
L’électricité est produite à partir des centrales thermiques. Il existe deux grandes centrales hydro-électriques.
Les projets d’interconnexion avec le Ghana et la Côte d’Ivoire devraient entraîner une réduction des coûts de
production et de consommation et une amélioration de la balance énergétique du Burkina.
Depuis quelques années, le Burkina Faso développe une politique d’électrification rurale par l’énergie
solaire.
• Le secteur tertiaire
Egalement embryonnaire, le secteur tertiaire s'est beaucoup développé depuis quelques années. Il est
constitué d'activités pour la majorité relevant du secteur informel et centré sur le transport, le tourisme,
l’artisanat et le petit commerce.
- Le transport
Le Burkina Faso est un pays enclavé, sans accès direct à la mer. Son réseau routier est estimé à 13 117 km
dont 16 % en bitume en 1997.
Le pays dispose d’un chemin de fer qui le relie à la Côte d’Ivoire, de deux aéroports internationaux
(Ouagadougou et Bobo-Dioulasso) et de quelques aérodromes nationaux. La pollution atmosphérique des
centres urbains au Burkina Faso est imputable aux engins à deux roues et aux véhicules.
- Le tourisme.
Le Tourisme est essentiellement tourné vers l’extérieur d’où provient l’essentiel de sa clientèle. Le pays
regorge d’immenses potentialités touristiques représentées par les sites naturels, les sites culturels, les aires
de faune pour la chasse et le safari, l’artisanat, etc.
On dénombrait 109 établissements hôteliers enregistrés en 1999 avec un total de 2 620 chambres.
- L’artisanat
Les activités artisanales sont pratiquées aussi bien en milieu urbain que rural avec toutefois des
spécialisations suivant les régions.
C’est ainsi qu’on rencontre la vannerie et la poterie dans le Houet, la Comoé et le Kénédougou, la tannerie et
la cordonnerie au Sanmatenga, au Soum, au Séno et à l’Oudalan, la poterie dans le Kouritenga, le Poni, etc.
Les principaux ateliers de couture et de maroquinerie sont concentrés dans les grandes villes comme
Ouagadougou et Bobo-Dioulasso.
- Le commerce
Le commerce concerne essentiellement les produits de l’agriculture, de l’élevage ainsi que les produits des
activités industrielles et artisanales. La distribution interne se fait par le truchement des commerçants
grossistes et en grande partie par le secteur informel.
Malgré la vulnérabilité due aux aléas climatiques et à la faible productivité agricole, l’économie du
Burkina Faso enregistre une croissance moyenne du PIB de 5% par an durant la période de 1994 à 2002.
4. Ressources naturelles
4.1 Les sols, les terres, leur mise en valeur et les problèmes y afférents.
Le Burkina Faso est caractérisé par une hétérogénéité pédologique due à la longue évolution
géomorphologique et à la diversité de la couverture géologique. Les études réalisées par l’ORSTOM (actuel
IRD), l’IRAT (actuel CIRAD), SOGREAH, SOGETHA et BUNASOLS recensent neuf (9) classes de sols :
51
des sols minéraux bruts, des sols peu évolués, des verstisols, des sols brunifiés, des sols isohumiques, des
sols à sesquioxydes de fer et de manganèse, des sols ferrallitiques, des sols sodiques, des sols hydromorphes
(REEB, 2002).
D’une manière générale, le Burkina Faso dispose d’un potentiel de terres à vocation agricole estimé
à environ 9 000 000 ha et dont 39% sont annuellement cultivées. Elles se caractérisent, dans leur grande
majorité, par une carence marquée en phosphore qui limite leur productivité. Toutefois un certain nombre de
types de sol affichent des potentialités agro-sylvo-pastorales assez appréciables :
- les vertisols, les sols bruns eutrophes tropicaux, les sols bruns subarides vertiques : leurs
caractéristiques morphologiques et analytiques leur confèrent une bonne capacité de rétention en
eau et une richesse minérale élevée ;
- les sols ferrugineux tropicaux largement répandus, offrent des potentialités moyennes pour les
sous-groupes lessivés ou appauvris à concrétions et à tâches, lessivés ou appauvris sans
concrétions et lessivés hydromorphes. Ils présentent dans l’ensemble une structure massive, de
faibles teneurs en matière organique, en azote et en bases échangeables. La capacité d’échange
cationique est également faible avec un pH fortement à faiblement acide ;
- les sols ferralitiques, de par leur profondeur appréciable, ont une bonne aptitude pour
l’arboriculture mais ils sont chimiquement pauvres ;
- les sols hydromorphes, localisés dans les parties basses du relief, ont des teneurs moyennes en
matière organique et azote. Ils sont aptes à la riziculture pluviale et irriguée et au maraîchage.
- Le secteur sahélien strict au nord du 14ème parallèle est caractérisé par des steppes herbeuses faisant place
vers le sud à une steppe arbustive à fourrés ( brousse tigrée) plus ou moins denses. Sur le plan floristique, on
note la présence d’espèces sahariennes et sahéliennes typiques dominées par le genre Acacia.
- Le secte ur sub-sahélien situé entre les 13ème et 14ème parallèle, est caractérisé par des steppes arbustives
évoluant vers le sud en steppes arborées. C’est une zone d’interférence de nombreuses espèces sahéliennes et
soudaniennes ubiquistes comme Acacia laeta, Bauhinia rufescens, Comniphora africana, Pterocarpus
lucens, Combretum glutinosum, etc.
- Le secteur Nord soudanien situé entre les 13ème et 12ème parallèles, correspond à la zone la plus
intensément cultivée du pays du fait de la forte poussée démographique. La végétation présente l’allure de
paysages agricoles dominés par des espèces protégées comme Vitellatia paradoxa (karité), Parkia biglobosa
(néré), Tamarindus indica (tamarinier), Adansonia digitata (baobab) etc. On y rencontre également, proche
52
des habitations, des «bois sacrés» protégés par des pratiques coutumières qui témoignent de l’existence d’une
végétation quasi climatique constituée de forêts claires.
- Le secteur sud soudanien situé entre les 5è me et 11ème parallèles, bénéficie des climats les moins xériques
du pays et des formations forestières les moins perturbées en raison de la faible densité de population. La
végétation dans son ensemble est constituée de savanes boisées et de forêts claires entrecoupées de galeries
forestières particulièrement nombreuses du fait de la densité du réseau hydrographique.
On distingue quatre districts situés de part et d’autre de l’axe nord-sud du fleuve Mouhoun.
Le secteur sud soudanien constitue pratiquement depuis deux décennies, la zone d’immigration par
excellence des éleveurs et des agriculteurs venant de la partie nord du pays en quête de meilleures conditions
de vie (meilleurs pâturages et meilleures terres agricoles). Cette migration interne se traduit notamment par
de considérables défrichements agricoles anarchiques qui réduisent les superficies boisées d’année en année
et partant le disponible en bois.
• Le potentiel ligneux
Les formations forestières naturelles (forêts galeries, forêts claires, savanes arborées, savanes
arbustives, brousse tigrées) étaient estimées au début des années 1980 à 15 420 000 ha et se répartissaient
entre le domaine protégé (non classé) (75%) et le domaine classé (25%).
Le domaine classé comprend les parcs nationaux (390 000 ha), les réserves de faune (2 545 500 ha), les
forêts classées (880 000 ha).
Selon les résultats de l’Inventaire Forestier National réalisé en 1980, le s formations végétales
couvrent 254 100 km² soit 92% du territoire national. Cet inventaire a estimé le potentiel ligneux sur pied du
pays à 502 millions de mètres cube dont 349 millions mètres cube pour les forêts naturelles et 153 millions
de mètres cube pour les jachères et les champs cultivés. Une dizaine d’année plus tard, un autre inventaire
(Fontès et Guinko, 1995) a estimé la quantité de bois au-delà de 177 millions de mètre cube. On constate que
le résultat du premier inventaire est presque trois fois supérieur à celui du deuxième à cause des approches
53
méthodologiques utilisées et certainement de la dynamique de la formation. Ce qui pose un problème réel de
connaissance de la ressource.
Répartition des types de formations végétales et volume moyen de bois sur pied
D’une manière générale, le potentiel ligneux est largement entamé à cause des sécheresses répétitives et des
facteurs anthropiques très défavorables.
Les eaux de surface du Burkina Faso sont drainées par 3 bassins versants internationaux que sont : la Volta,
le Niger et la Comoé. Les trois bassins internationaux sont divisés sur l’ensemble du territoire en 4 bassins
versants nationaux : le Nakanbé, le Mouhoun, le Niger, et la Comoé. Les 4 bassins versants nationaux
comportent à leur tour 17 sous bassins versants nationaux. Tous les cours d`eau de surface du Burkina ont un
régime d’écoulement temporaire à l’exception de la Comoé, de la Léraba et du Mouhoun. Compte tenu des
barrages de Bagré et de la Kompienga, le régime du Nakanbé est devenu également pérenne à l’aval de ces
barrages.
Sur la base des mesures effectuées de 1970 à 1999 ainsi que les tentatives de modélisation (MEE, 2001), le
potentiel annuel moyen des écoulements de surface du Burkina Faso a été estimé 8,79 milliards de m3/an. En
année très sèche ce potentiel tombe à 4,29 milliards m3/an. Les apports à la confluence ou à la sortie du
territoire du Burkina Faso sont estimés à 7,5 milliards de m3/an et fait dire que l’essentiel des eaux du
Burkina Faso sont drainées vers les pays voisions.
54
Débits moyens interannuels des bassins nationaux
Depuis les années 70, la tendance observée est à la baisse des aquifères avec une faible remontée de la nappe
entre 1985 et 1995. La géologie du sous-sol détermine largement les réserves en eau souterraine du Burkina
Faso. La dominance des roches cristallines (plus de 80% du territoire) qui ne sont pas aptes aux aquifère
profonds, continus et productifs limitent les disponibilités en eau souterraines. Dans ces formations du socle
cristallin, l’eau est emmagasinée dans les altérites qui surplombent la roche ainsi que dans les zones fissurées
de la roche. Dans les altérites sous forme d’arènes et de fortes épaisseurs, les réserves peuvent être
appréciables car elles se présentent souvent sous forme continue. Si les altérites sont par contre argileuses,
leur débit exploitable est faible, Dans le socle par contre, en fonction de la densité de la fracturation et de
leur localisation et état (colmatage ou ouverture) les débits sont variables. Dans tous les cas, en zone de socle
les débits de forages sont rela tivement bas et de l’ordre de 2 m3/h. Dans les zones sédimentaires, les
aquifères sont plus épais et continus. Par exemple au nord de Bobo Dioulasso, des roches à dominance
gréseuse atteignent des centaines de mètres d’épaisseur. Ces zones comportent des aquifères superposés. Les
forages peuvent y débiter des centaines de m3/h et certains sont artésiens.
Selon les calculs du projet GIRE, les réserves totales en eau souterraines du Burkina Faso sont estimées à
402 milliards de m3. La recharge (infiltrations renouvelables annuelle) est estimée à 32,4 milliards de m3
(voir tableau ci-dessous).
Globalement selon les informations disponibles, la qualité des eaux tant de surface que souterraines est
bonne au Burkina Faso. Cependant, cette affirmation est à relativiser car des pollutions localisées se sont
manifestées ça et là dans les centres urbains et dans les zones industrielles. La turbidité des eaux est souvent
mauvaise et entraîne des coûts importants pour le traitement des eaux de boisson. Dans quelques grands
centres en milieu rural, du fait des systèmes quasi inexistants d’assainissement, des taux de nitrates nettement
au-dessus des seuils OMS ont été signalés.
55
Le suivi des eaux souterraines et de la qualité des eaux connaissent des insuffisances sérieuses. Les données
disponibles sont très limitées et beaucoup d’efforts sont à faire.
Les disponibilités des ressources en eau au Burkina Faso sont donc très limitées et appellent à la rigueur.
Chaque année les pénuries sont nombreuses sur l’étendue du territoire. C’est pour faire face à cette situation
et pour répondre à ses engagements régionaux et internationaux que le Burkina Faso a décidé de mettre en
place une gestion intégrée des ressources en eau (GIRE). La GIRE est également la concrétisation de la
volonté de mettre fin à la gestion sectorielle des ressources en eau à travers des actions isolées. Les acquis
sont à présent nombreux :
• Une Loi d’orientation relative à la gestion de l’eau, adoptée par le Parlement en février 2001 ;
• Un État des lieux des ressources en eau du Burkina Faso et de leur cadre de gestion, réalisé en mai
2001, et qui identifie et analyse les problèmes de toute nature qui constituent des handicaps pour une
gestion durable des ressources en eau ;
• Un Plan d’action pour la gestion intégrée des ressources en eau (PAGIRE). Le PAGIRE adopté en
mars 2003 est basé sur les conclusions de « l’État des lieux » et propose les actions à mettre en
œuvre pour conduire la GIRE au Burkina Faso ;
• La création en juillet 2002 de la Direction Générale de l’Inventaire des Ressources Hydrauliques qui
a pour mission la gestion des ressources en eau ;
• La mise en place du SP/PAGIRE en septembre 2003.
Au Burkina Faso, on distingue trois principaux types d'écosystèmes forestiers qui se répartissent comme
suit :
Répartition des écosystèmes
Le reste du territoire est couvert par d’autres types de milieux, notamment les dunes, les habitations, les
rochers, les routes, etc.
Parmi les écosystèmes terrestres, les forêts occupent une place importante. Le tapis herbacé présente des
caractéristiques liées aux zones phytogéographiques dans lesquelles il se trouve. Dans l'ensemble, les
familles les plus représentatives sont dans l'ordre décroissant : les gramineae (monocotylédones à tige
creuse), les légumineuses (dicotylédones à gousse), et les cypéraceae (monocotylédones apétales à tige
pleine).
Les causes principales de la dégradation des ressources naturelles sont d’ordre climatique et anthropique.
L’action conjuguée de ces deux facteurs maintient le processus de dégradation des ressources naturelles dans
un cercle vicieux à tel point que l’on ne puisse définir la principale cause du processus.
La sécheresse est l’élément climatique majeur de la dégradation des ressources naturelles. Quant aux facteurs
anthropiques, ils sont de divers ordres : outre les feux de brousses, le caractère extensif de l’agriculture et de
56
l’élevage exerce une forte pression sur les ressources naturelles déjà fragiles en particulier dans les zones
densément peuplées et la zone sahélienne. La réduction des temps de jachère, le surpâturage et la coupe
abusive du bois de chauffe pour approvisionner les centres urbains ont un effet direct sur la déforestation et
la disparition du couvert végétal.
Les pollutions et nuisances sont des faits nouveaux, corollaire au taux accéléré de l’urbanisation et des
activités industrielles. Les sources principales de pollutions et nuisances sont :
- La pollution par les déchets domestiques : il existe une déficience de la gestion des déchets
domestiques dans le s villes, posant ainsi un problème de santé publique ;
CHUYO : Centre Hospitalier Universitaire Yalgado Ouedraogo : produit annuellement 147 tonnes de
déchets biomédicaux avec une capacité d’accueil de 724 lits d’hospitalisation.
Clinique NDP : Clinique Notre Dame de la Paix : produit 5, 345 tonnes par an avec une capacité d’accueil
de 32 lits d’hospitalisation.
57
- La pollution atmosphérique
La pollution de l’air est surtout observée dans les deux grandes villes que sont Bobo et Ouaga. Elles
représentent à elles seules plus de 80% du parc automobile et 90 % du tissu industriel. Près de 70% de la
population urbaine est concentrée dans ces villes.
La pollution atmosphérique est essentiellement due au transport urbain. Les émissions de gaz (CO,
Nox,HC,SO2, PM10) par le trafic urbain ont un impact négatif sur la qualité de l’air. Les récentes études
confirment une dégradation de la situation avec pour causes principales : l’augmentation de la population
urbaine, l’accroissement du taux de possession de cyclomoteurs et de véhicules, la vétusté des engins,
l’absence de mesure de gestion du trafic.
Les récentes études (2005) sur la qualité de l’air à Ouagadougou, confirment une tendance à la hausse des
estimations du volume de gaz émis en 1999 qui étaient de 63 735 tonnes de CO, 2 218 tonnes de NOx,
33 348 tonnes de HC, 469 tonnes de CO2.
Il n’existe malheureusement pas de dispositifs de mesure de l’air dans les villes. Le Burkina Faso a
cependant adopté en 2001, ses propres normes d’émissions tolérées des moteurs de véhicules et de qualité
résultante de l’air.
Tableau présentant les normes de qualité de l’OMS et les normes adoptées au Burkina.
Avec le processus de décentralisation, les collectivités territoriales jouent un rôle de plus en plus important
dans le domaine de l’environnement.
La gestion de l’Environnement et des ressources naturelles est régie par des textes législatifs dont les plus
importants sont les suivants :
- La constitution du Burkina Faso. ;
- La Réorganisation Agraire et Foncière (RAF) ;
- Le code de l'environnement ;
- Le Code Forestier ;
- La loi d'orientation relative à la gestion de l'eau ;
- Le Code minier ;
- La loi sur le contrôle des pesticides ;
- Le Code de Santé ;
- Le Code des Investissements ;
- Le Code Pastoral ;
- Le Code de l’Urbanisme.
58
6.2. Environnement international et mise en œuvre des conventions
Le Burkina Faso a adopté et ratifié un certain nombre de conventions qui contiennent des dispositions de
principe concernant l'environnement (voir tableau ci-dessous).
59
CONVENTIONS RATIFIEES PAR LE BURKINA FASO
60
TITRE DE LA CONVENTION LIEU ET DATE DATE D’ENTREE DATE ET DECRET DE RATIFICATION
D’ADOPTION EN VIGUEUR
Kiti AN VII bis du 23-09-1989
Convention relative à la conservation de la vie Berne 01-06-1982 01-10-1990
sauvage et du milieu naturel 19-09-1979 Zatu AN VII 2 du 23-08-1989
Kiti AN VII 3 bis du 23-09-1989.
Convention portant création de l’autorité du Bassin Faranah 03-12-1982 03-12-1982
du Niger. 21-11-1980
Protocole relatif au fonds de développement du Faranah 03-12-1982 03-12-1982
Bassin du Niger. 21-11-1980
Convention des Nation-Unies sur le droit de la mer. Montego-Bay 10-12-1982
10-12-1982
Convention pour la protection de la couche d’ozone Vienne 22-09-1988 28-06-1988
22-03-1985 Zatu 86-16 du 05-03-1986
Kiti 86-70 du 05-03-1986
Protocole de Montréal relatif à des substances qui Montréal 01-01-1989 18-10-1989
appauvrissent la couche d’ozone. 16-09-1987 Zatu AN VI 21 du 13-01-1989
Kiti AN VI 164 du 20-01-1989
Amendement au Protocole de Montréal relatif à des Londres
substances qui appauvrissent la couche d’ozone. 29-06-1990
Amendement au Protocole de Montréal relatif à des Copenhague 1992 Loi N° 11/95/ADP du 27-04-1995.
substances qui appauvrissent la couche d’ozone. Déc.N° 95-380 du 27-09-1995
Convention sur l’interdiction d’importer en Afrique Bamako Loi N°19/93/ADP du 24-05-1993. Prom. déc.
des déchets dangereux et sur le contrôle des 30-01-1991 N° 93-191 du 16-06-1993.
mouvements transfrontières. Déc.N° 93-284 du 20-09-1993.
Convention-cadre sur les changements climatiques. Rio 21-03-1994 Loi N° 22/93/ADP du 24-05-1993. Prom.
12–06–1992 Déc.N° 93-194 du 16-06-1993.
Déc. N° 93-287 du 20-09-1993.
Convention sur la diversité biologique. Rio de Janeïro 29-12-1996 Loi N° 17/93/ADP du 24-05-1993.Prom.
05-06-1992 déc.N° 93-194 du 16-06-1993.
Déc. N° 93-292 du 20-09-1993.
Accord relatif à l’application de la partie XI de la New-York
Convention des Nations-Unies sur le droit de la mer. 1994 NA NA
Convention internationale sur la lutte contre la Paris 26-12-1996 Loi N°33/95 du 29-12-1995. Prom. déc.N° 95-500
désertification dans les pays gravement touchés par la 17-06-1994 du 01-12-1995.
sécheresse et/ou la désertification. Déc. 95-569 du 29-12-1995.
Convention concernant l’emploi de la Céruse dans la Genève 31-08-1923 21-11-1960
61
TITRE DE LA CONVENTION LIEU ET DATE DATE D’ENTREE DATE ET DECRET DE RATIFICATION
D’ADOPTION EN VIGUEUR
Peinture. 25-10-1921
Convention internationale pour la protection des Rome Loi N°61/94ADP/ du 22-12-1994. Prom. déc.
végétaux. 06-12-1951 N° 95-16 du 18-01-1995.
Déc. 95-93 du 07 mars 1995.
Traité sur la zone exempte d’armes nucléaires en Pélindaba Loi N° 27/96/ADP du 17 juillet 1996.
Afrique (Traité de PELINDABA) Déc. N° 96-449 du 18 décembre 1996.
Convention portant Statut de l’Autorité de 03-06-1971 19-03-1974
Développement Intégré du Liptako Gourma
Convention portant création du centre international Abidjan 05-06-1992
de recherche développement sur l’élevage en zone 12-12-1991
sub-humide (CIRDES)
Convention révisée relative à la création de l’autorité 29-10-1987 18-01-1995 03-08-1988
du bassin du Niger.
Traité sur les principes régissant les activités des 27-1-1967 10-10-1967 18-06-1968
Etats en matière d’exploration de l’espace extra
atmosphérique y compris la lune et les autres corps
célestes.
Traité de l’UEMOA (Protocole Additionnel N°II Dakar Août 1994
relatif aux politiques sectorielles) 10 –01- 94
Protocole de Carthagena sur la prévention des risques Nairobi 24 Mai 2000
biotechnologiques.
Convention de Bâle sur le contrôle des mouvements Bâle Décret n° 98-424/ PRES/PM/MAET/MEE du
transfrontières de déchets dangereux et de leur 5 Octobre 1998 portant ratification de la
élimination. Convention de Bâle.
Convention de Stockholm sur les polluants
organiques persistants (p o p).
Convention de Rotterdam sur la procédure de
consentement préalable en connaissance de cause
applicable à certains produits chimiques et pesticides
dangereux qui font l’objet d’un commerce
international
62
6.3. Liens régionaux et internationaux
Le Burkina Faso bénéficie de l’appui d’organismes de coopération, au niveau sous régional, bilatéral et
multilatéral. Leurs interventions se situent en général au niveau de l’appui financier, de l’expertise technique et
de la formation.
Le Comité Inter Etats de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS), l’Union Economique et Monétaire
Ouest Africaine (UEMOA), la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), la
Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD), l’Autorité de développement intégré de la région du
Liptako Gourma, la Communauté Economique du Bétail et de la Viande (CEBEV), le Conseil de l’Entente,
l’Institut Panafricain pour le Développement - Afrique de l’Ouest/ Sahel (IPD-AOS), l’Ecole Inter Etat de
l’Equipement Rural (EIER), l’Ecole des Techniciens Supérieurs de l’Hydraulique et l’Equipement Rural
(ETSHER), etc.
Le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), le Programme des Nations Unies pour
l’Environnement (PNUE), l’Organisation des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF), le Fonds des Nations
Unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO), l’Organisation des Nations Unies pour l’Education et la
Culture (UNESCO), l’Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel (ONUDI),
l’Organisation des Nations Unies pour la Santé (OMS), etc. ;
7. Perception de la coopération internationale, régionale et sous régionale et points de vue sur la mise
en œuvre d’une politique régionale de l’environnement
Le Burkina Faso a une perception très favorable de la coopération internationale, régionale et sous-régionale,
en témoigne son implication dans les différents organes de coopération aux niveaux régional, sous régio nal et
international. Dans ce cadre, il développe plusieurs programmes et projets de développement à différents
niveaux de coopération.
- Au niveau international, suite au Sommet de Rio en 1992, le Burkina Faso a fait siens les
instruments clés (portant entre autres sur la lutte contre la désertification, la diversité biologique et
les changements climatiques) que la communauté internationale a adoptés en vue d’enclencher un
réel processus de préservation de l’environnement et de développement durable ;
63
- Le Burkina Faso a également adhéré à la déclaration des Nations Unies en 2002 dite Déclaration du
Millénaire, qui définit des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) ;
- Au niveau continental, le Burkina Faso est partie prenante du concept de Nouveau Partenariat pour
le Développement de l’Afrique (NEPAD) adopté par les Chefs d’Etat au sein de l’Union Africaine
(UA) ;
- Au niveau régional et sous-régional, les Chefs d’Etat membres de l’Union Economique et Monétaire
Ouest Africaine (UEMOA) ont adopté une Politique Agricole de l’Union (PAU) couvrant
l’ensemble des activités de l’agriculture, de la foresterie, de l’élevage et de la pêche ;
- De même, les états membres du Comité Inter Etats de Lutte contre la Sécheresse au Sahel (CILSS)
ont adopté une déclaration qui définit leur vision de l’avenir au 21 ème siècle ;
Les différents partenaires rencontrés ont unanimement témoigné le dynamisme de la coopération internationale,
régionale et sous régionale entretenue par le Burkina Faso.
7.2 Perception des priorités du point de vue du Burkina Faso et Eléments d’orientations majeurs
pour l’amélioration de l’environnement perçus à la suite des entretiens et interactions.
Le Burkina Faso adhère à l’idée d’une Politique commune en matière d’environnement et de développement
durable aussi bien pour les pays de l’UEMOA que les pays de la CEDEAO. C’est dans ce sens qu’il s’est lui-
même engagé dans le processus d’élaboration de sa politique nationale en matière d’environnement. L’avant
projet du document a déjà été élaboré et est soumis à amendement à travers une série de concertation au niveau
régional et national.
La mise en œuvre d’une politique régionale de l’environnement se traduit au Burkina Faso d’une part à travers la
signature et la ratification de conventions ou traités et d’autre part à travers une concertation dans des cadres
formels ou informels. Ainsi, le Burkina Faso est membre de plusieurs organisations sous régionales spécialisées
au sein desquelles les Etats Membres développent des stratégies et des actions communes de gestion de
l’environnement. On peut citer : le Comité Inter Etats de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS),
l’Autorité de développement intégré de la région du Liptako Gourma, l’Institut Panafricain pour le
Développement - Afrique de l’Ouest/ Sahel (IPD-AOS).
Sur le plan environnemental, l’élaboration d’une politique environnementale au niveau régional permettra de
gérer un certain nombre de problèmes environnementaux communs aux différents pays de l’espace UEMOA. A
ce titre, les préoccupations du Burkina Faso ont trait essentiellement à :
En matière d’Environnement :
- La prolifération de sachets plastiques dans l’espace UEMOA, nécessite une réglementation régionale
pour la gestion des déchets plastiques, en particulier les sachets, mais également la promotion d’unités
de recyclage de ces déchets ;
64
- L’élaboration de Stratégie Nationale d’Assainissement dans chaque Etat. (Le Burkina Faso a adopté sa
Stratégie Nationale en Janvier 1996) ;
- La promotion de l’écocitoyenneté pour responsabiliser davantage les populations dans la gestion de leur
environnement. L’UEMOA devrait prendre une directive pour systématiser l’éducation
environnementale dans tous ses Etats membres ;
- En plus de l’essence sans plomb vulgarisé sur l’initiative de la Banque Mondiale en 1998, il s’agira de
promouvoir les pots catalytiques qui réduiront de 80 à 90% les autres polluants ;
- Nécessité d’élaborer une directive commune sur le problème de l’amiante dans le cadre de la
Convention de Bâle en rapport avec les véhicules importés ;
- Encourager les pays membres de l’UEMOA à ratifier la Convention de Stockholm sur les pesticides ;
- La gestion des menaces à caractères transfrontaliers : cas des plantes envahissantes et des espèces
animales envahissantes ;
- La prise en compte des programmes transversaux des différentes Conventions dans la formulation de la
politique régionale environnementale, de même que les programmes du NEPAD ;
- La valorisation des connaissances traditionnelles dans la gestion des ressources naturelles dans l’espace
UEMOA.
- Large campagne d’information et de sensibilisation sur la biotechnologie et la biosécurité dans les Etats
membres. Un accent devrait être mis sur la biosécurité afin que les Etats membres de l’UEMOA ne
soient pas des champs d’expérimentation des pays développés. L’accent devrait également être mis sur
65
la formation des chercheurs, et la mise en place de laboratoires performants, afin que nos chercheurs ne
soient pas que des «chercheurs au champ» ;
- Nécessité d’une réglementation sériée et harmonisée dans les pays membres de l’UEMOA et ratification
par tous les Etats membres de la CEDEAO du protocole de CARTHEGEMA ;
Le Burkina Faso est très avancé par rapport aux autres pays dans le domaine. Un projet de loi vient
d’être adopté en Conseil des Ministres et sera soumis à l’Assemblée Nationale pour approbation.
- L’idée de la création d’une Fondation Africaine sur la Biotechnologie, qui bénéficierait des gènes des
différentes firmes étrangères n’est pas une bonne chose pour les pays africains, qui seraient
indirectement responsables de la diffusion de gènes dont les conséquences ne sont pas maîtrisées ;
- Nécessité d’appuyer les Etats sur le plan financier pour l’organisation d’ateliers d’informations sur les
OGM, au profit des popula tions et des couches les plus vulnérables.
Depuis 2001, le Burkina Faso a élaboré l’état des lieux des ressources en eau et adopté une rapproche qui prend
en compte la Gestion Intégrée des Ressources en Eau (GIRE). Un plan d’action a été élaboré à cet effet. Il existe
également une politique de gestion participative et concertée des ressources en eau avec la mise en place d’un
conseil national de l’eau, d’un comité Interministériel, des comités de gestion des bassins hydrographiques et des
comités locaux de gestion de la ressource au niveau communautaire.
En outre, la CEDEAO a mis en place une unité de coordination des ressources en eau basée à Ouagadougou.
Les principales préoccupations du Burkina Faso en matière de gestion des ressources en eau, à considérer dans la
formulation de la politique régionale environnementale sont :
- La prise en compte de la protection des ressources en eau dans toute politique à élaborer ;
- L’élaboration dans chaque pays membre de la CEDEAO de son plan d’action «GIRE » ;
66
ANNEXE 1 : LISTE DES PERSONNES RENCONTREES
67
ANNEXE 2 : BIBLIOGRAPHIE
Ministère de l’Economie et des Finances (2000) ; Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté . Burkina Faso.
73 pages et annexes.
Ministère de l’Environnement et de l’Eau (2002) ; rapport sur l’état de l’environnement au Burkina Faso.
174 pages.
68
69
LA COTE D’IVOIRE
69
70
Projet de
Décembre 2005
70
71
71
72
Sigles et Acronymes
72
73
73
74
74
75
Le pays et sa superficie
La Côte d'Ivoire est située en Afrique de l’Ouest (Carte 1). Le territoire d’une superficie de
322.500 Km2 est limité, au Nord par le Mali et le Burkina Faso, à l'Est par le Ghana, à l'Ouest, par le
Libéria et la Guinée, au Sud par l'Océan Atlantique. Le littoral, s’étend du Cap des palmes à l’Ouest au
Cap des Trois Pointes à l’Est. Long de 566 km, il se décompose en deux ensembles de part et d’autre de la
ville de Sassandra. A l’Ouest, se développent une côte rocheuse où alternent plages sableuses et falaises. A
l’Est, on distingue une côte sableuse dont les cordons barrières isolent des systèmes lagunaires.
Relief :
Trois types de relief peuvent être individualisés (Avenard, 1971). Le Sud du pays présente l’allure
générale d’une plaine constituée, en fait, d’un moutonnement de petites collines de très faible hauteur. Au
Nord, on observe une succession de plusieurs plateaux de 200 à 500 mètres d’altitude. Ces deux types
d’horizons voient leur relative monotonie rompue par la présence de reliefs isolés, les inselbergs, prenant
la forme d’alignements de collines, de buttes tabulaires ou de dômes granitiques. L’Ouest et le Nord-Ouest
du pays, constituent l’extrémité orientale d’une région montagneuse, la « dorsale guinéenne » ; le relief y
est plus élevé, les sommets dépassent 1.000 mètres d’altitude (Mont Nimba, Mont Péko).
Sol :
Climat :
Les climats font la transition entre les climats équatoriaux humides et les climats tropicaux secs.
L’uniformité des températures moyennes annuelles sur l’ensemble du territoire (24 à 27° c) est à souligner,
de même que les faibles variations des températures moyennes mensuelles, d’une saison à l’autre. Comme
dans toute l’Afrique de l’Ouest, le rythme des précipitations est réglé par le déplacement du Front
Intertropical (FIT), au cours de l’année (Rougerie, 1960). Ces déplacements déterminent plusieurs
grandes zones dont les climats se répartissent selon un gradient à saison sèche croissant du Sud au Nord.
Ce sont donc la pluviométrie et, surtout, la répartition des pluies, qui déterminent les zones climatiques de
Côte d’Ivoire, avec le passage progressif d’un climat tropical subhumide à quatre saisons, au Sud, à un
climat tropical plus sec à deux saisons au Nord (Monnier Y., 1974). L’on a identifié les faciès suivant :
climat soudanais, climat baouléen, climat attiéen, climat de montagne (Tableau 1).
75
76
La population de la Côte d’Ivoire estimée à 6 709 000 habitants en 1975, s’élevait à 15.366.672
habitants en 1998. Avant la crise, en 2002, on l’évaluait à 17 millions. Le taux de croissance de 3,3 sur la
période 1988 – 1998, fait planer la menace d’un doublement de la population en 23 ans. Les principales
caractéristiques de la population sont :
- une structure par âge très jeune avec 43% de la population de moins de 15 ans ;
- une densité moyenne de 48 habitants/Km2 , toutefois, l’on relève une inégale répartition de la
population sur le territoire national : 78% de la population occupe 47% du territoire national dans le
sud forestier contre 22% de la population sur 53% de la superficie du territoire national dans la zone
de savane ;
- un taux de mortalité générale relativement élevé de 15‰ en 1998 contre 12‰ en 1988 : cette hausse
est liée en partie au taux de prévalence élevé du VIH/SIDA (10 à 12%) et à la recrudescence de
certaines épidémies ;
- un taux de mortalité infantile en hausse de 112‰ en 1998 contre 89‰ en 1994 ;
- une mortalité maternelle élevée de 597 décès pour 100.000 naissances vivantes.
Pendant, longtemps la population rurale a excédé le nombre d’individus vivants dans les villes.
Aujourd’hui, à la suite d’un exode rural massif conjugué avec une importante immigration internationale,
la population urbaine représente 51% de la population totale contre 49% en zone rurale. La région côtière
concentre à elle seule 44,1% de la population urbaine traduisant son dynamisme démographique et l’attrait
de son potentiel économique.
L’analyse sectorielle de l’activité économique sur la période 1998-2003, indiq ue une contribution
prépondérante du secteur tertiaire dans la création de la richesse avec en moyenne plus de 49% du PIB. Le
secteur primaire traditionnellement en hausse, représente depuis 1998 en moyenne 27% du PIB. Le secteur
secondaire quant à lui enregistre une baisse continue depuis 1999 pour se situer en moyenne autour de
24% sur la même période.
L’agriculture est la base de l’économie. Elle emploie les 2/3 de la population active et contribue au
PIB total pour 34% et au revenu d’exportation pour 66%. La superficie cultivée est d’environ 9 500 000 ha
soit 30% du territoire national. La petite exploitation familiale constitue l’unité de base de l’agriculture.
L’exploitation agricole moyenne couvre 4ha et emploie une main d’œuvre familiale. Les principales
cultures de rente sont : le café, le cacao, l’ananas, la banane, le palmier à huile, le cocotier, la canne à
sucre, le coton, l’hévéa, le tabac, la cola, le karité. Les agrumes à essence son également des sources de
revenus importantes.
Les principaux produits vivriers cultivés en Côte d’Ivoire sont l’igname, le manioc, le taro, la
banane plantain, le maïs, le paddy, le fonio, le sorgho, le mil et l’arachide.
76
77
Les principales utilisations des ressources forestières en Côte d’Ivoire sont : l’exploitation des bois
d’œuvre ; le bois de chauffe et le charbon ; les produits de la pharmacopée traditionnelle. Ainsi, environ
1.500 espèces sont utilisées comme plantes médicinales, tandis que moins de 800 espèces sont exploitées
pour tous les autres usages confondus, y compris l’exploitation de bois d’œuvre. Cependant, l’utilisation et
le commerce de ces plantes s’opéraient dans un cadre informel. Il n’est alors pas possible d’en donner une
valeur économique chiffrée. En fait, seule la valeur des essences forestières commercialisées peut être
chiffrée. Mais il est certain que ces essences représentent peu dans la valeur économique totale des
produits forestiers.
Environ 66 essences forestières sont exploitées à des fins commerciales comme bois d’œuvre et de
service avant ou après transformation. En 1995, 2,3 millions de mètres cubes de bois d’œuvre ont été
exploités sur l’ensemble du territoire ivoirien. Environ 2 millions de m3 ont été transformés par les usines
locales et 300.000 m3 , exportés. La valeur FOB des exportations dépassait 23,7 milliards de F CFA.
L’estimation de la valeur commerciale de la production totale, à partir des prix à l’exportation, serait
erronée dans la mesure où plusieurs essences transformées localement sont interdites à l’exportation sous
la forme de grumes.
Les activités des flottes de pêche basées à Abidjan sont en général axées sur l’exploitation des
espèces démersales et pélagiques destinées à la consommation locale, et sur la crevette qui est exportée.
En 1995, les navires ivoiriens avaient réalisé des débarquements de 26.196 tonnes de captures pour une
valeur de 7,83 milliards de F CFA. Il est indiqué que Sardinella représente environ 63% des captures au
niveau de la pêche sardinière soit, 13.228 tonnes en 1995. Ces captures ont représenté une valeur
commerciale de 3,03 milliards de F CFA soit 39% de la valeur totale des captures effectuées au niveau de
la pêche industrielle au cours de cette année.
La pêche artisanale constitue la seconde forme d’exploitation halieutique en Côte d’Ivoire. Elle
comprend la pêche maritime, la pêche lagunaire et la pêche continentale. Cette pêche est pratiquée sur 500
km de bordure maritime, 1.200 km de la lagune, 5.000 km de fleuve et 1,2 km de retenues artificielles.
Faute de couverture statistique de l’ensemble des points de débarquements, les statistiques données dans
cette section sont basées sur des estimations des services compétents du Ministère de l’Agriculture et des
Ressources Animales.
La production totale de la pêche artisanale était estimée à 45.122 tonnes en 1994 pour une valeur
de 53,26 milliards de F CFA. Ces captures étaient composées de 30.019 tonnes de prises en mer et lagune
et de 15.103 tonnes de prises en eau continentale. Les effectifs employés directement au niveau de la
pêche artisanale étaient de 16.961 personnes, dont 13.497 au niveau de la pêche lagunaire et maritime.
Les captures pour l’année 1995 étaient de 43.998 tonnes pour une valeur de 1,86 milliards de F
CFA. Les quantités pêchées se répartissaient comme suit :
Les effectifs employés directement étaient 18.290 personnes dont 14.802 en mer et sur la lagune.
Après une forte croissance enregistrée de 1995 à 1998 (avec un rythme moyen de 5%)
consécutive à la dévaluation du franc CFA en 1994, et la mise en œuvre de réformes structurelles conjuguées
77
78
au relèvement des cours des matières premières, le pays est entré dans une période d’instabilité politique et
de déclin économique sans précédent depuis le coup d’état de 1999 et qui a culminé avec la crise de 2002.
Tous les secteurs d’activité ont enregistrés des niveaux d’activités négatifs : -0,7% pour le primaire, -5,8%
pour le secondaire et -1,6% pour le tertiaire.
Les Enquêtes sur les Conditions de Vie des Ménages (ECVM) réalisées par l’INS, ont permis
d’établir que le taux de pauvreté 5 qui était de 10% en 1985 est passé à 32,3% en 1993, puis à 36,8%
en 1995 pour s’établir à 33,6% en 1998.
L’extrême pauvreté concerne 10% de la population surtout dans les villages des régions de la
Savane rurale (21,6%) et de la Forêt Est (15,1%). La Savane Rurale contribue à l’extrême pauvreté
nationale de 27% en 1995.
Les groupes socio-économiques les plus touchés par cette pauvreté sont :
La pauvreté est inégalement repartie du point de vue spatiale. Son ampleur est plus marquée dans
les milieux ruraux (42% en 1998) que dans les milieux urbains (23% en 1998). Toutefois, le phénomène
s’est rapidement développé dans ces derniers milieux en passant d’environ 5% en 1985 à 19% en 1993.
Cette tendance observée dans les milieux urbains, est plus marquée à Abidjan où le ratio de pauvreté était
de 11,1% en 1998.
2. Ressources naturelles
Avant 1960, la forêt ivoirienne s’étendait sur tout le sud, l’ouest et la partie médiane de la Côte
d’Ivoire. Le taux d’occupation se chiffrait à 46 % du territoire (12 millions d’hectares, 148 350 km2 ), avec
un taux de reboisement de 37,6 %. Au cours des années subséquentes, l’exploitation forestière à des fins
de production de bois d’œuvre, la coupe intensive pour le bois de chauffe et la fabrication de charbon de
bois, et le défrichement pour la mise en culture des terres ont eu pour conséquence de causer la disparition
de 3/4 de la couverture forestière du pays. Il ne reste plus que 3 millions d’hectares de forêts et le taux de
reboisement a chuté, dans le même ordre, pour se situer à 9,3 %. Devant ces faits alarmants, une seule
constatation peut être faite : la disparition des espèces végétales et la dégradation des sols en Côte d’Ivoire
sont considérables. Toutefois, dans le contexte de la sauvegarde du patrimoine forestier, l’Etat a confié en
gestion à la SODEFOR, 202 forêts classées représentant une superficie totale de 3,8 millions d’hectares
(Tidjane Thiam, 1999).
Les forêts, pâturages et paysages naturels
L'un des éléments les plus caractéristiques des écosystèmes ivoiriens est constitué par la
végétation. C'est elle qui imprime au territoire sa physionomie la plus concrète. Ainsi, du manteau
forestier, qui recouvre le Sud du pays, aux savanes du Nord, la Côte d'Ivoire présente, dans le détail, une
5
Seuil de pauvreté : 75 000 f cfa en 1985, 101.340 fcfa en 1993, 162.880 en 1998
78
79
vaste gamme de paysages végétaux. Les auteurs distinguent deux domaines (guinéens et soudanais) en se
fondant sur les formations végétales.
Le domaine guinéen s’étend dans la moitié sud du pays et correspond globalement aux grands
ensembles climatiques (climat attiéen, climat baouléen, climat de montagne) de la région. Les formations
végétales que l’on y reconnaît sont : les forêts denses (hygrophiles ou ombrophiles, mésophiles), les forêts
marécageuses, savanes diverses (côtières, prélagunaires, guinéennes).
Le domaine soudanais comprend des forêts claires, des boisements denses (îlots forestiers, forêts
galeries), différentes savanes. Ces savanes reçoivent des appellations différentes suivant l'importance ou
l'absence de peuplement forestier : savanes boisée ; arborée ou savane herbeuse. Les groupements
végétaux qu'elles comportent sont presque analogues à ceux qui ont été examinés dans les savanes
guinéennes. La différence essentielle doit être recherchée dans la richesse floristique des savanes
soudanaises et subsoudanaises. Ici, les différentes strates sont floristiquement plus variées et plus riches,
mais les physionomies ne changent pas fondamentalement. Cependant, il importe de noter l'absence quasi
totale de savanes à rôniers (Borassus aethiopum).
Les forêts de montagne et les prairies altimontaines ou savanes de montagnes sont des formations
particulières présentes dans l’ouest montagneux.
Les forêts marécageuses sont une mosaïque de groupements végétaux comprenant des forêts
périodiquement inondées, des forêts et fourrés marécageux, des marais herbeux, des trous d’eau libre, etc.,
répartis selon la topographie du terrain. Elles présentent une composition floristique variant du caractère
ombrophile au caractère mésophile jusqu’à ce que l’intégration au deuxième soit totale.
La Côte d’Ivoire dispose, sur 90% du territoire, d’un réseau hydrographique dense comprenant
des fleuves, des rivières, des ruisseaux, des lacs et des réservoirs artificiels.
Le réseau hydrographique de Côte d'Ivoire peut être regroupé en trois sous-ensembles d'importance
inégale : quatre fleuves principaux, des petits fleuves côtiers et les affluents des fleuves étrangers au
territoire ivoirien (le Niger au Nord-ouest et la Volta-Noire au Nord-est). Les quatre fleuves ont une
orientation Nord sud, ce sont : le Cavally, le Bandaman, le Sassandra, le Comoé. Plusieurs fleuves côtiers
se déversent directement dans la mer, il s’agit de : la Bia, l’Agnéby, la Mé, la Boubo.
Par ailleurs, Plus de cinq cents retenues d’eau existent sur l’ensemble du territoire et sont classées
en cinq catégories par Traoré et Yté (1996) : barrages hydroélectriques, barrages hydro-agricoles,
barrages agro-pastoraux, barrages à usage domestique, les dix lacs artificiels de Yamoussoukro.
Superficie Longueur
Cours d’eau du bassin versant du cours d’eau
(km²) (km)
Bandama 97.000 1.050
N’Zi 35.500 725
Marahoué 23.000 550
Comoé 78.000 1.160
Sassandra 66.000 840
Cavally 28.800 700
Bia 9.650 290
Agnéby 8.900 200
Boubo 5.100 130
Mé 4.300 140
San Pedro 3.310 112
79
80
Brimary 1.070 65
Nero 985 80
Tabou 800 70
(source : monographie de la diversité biologique)
Milieux marins et écosystèmes côtiers
Plusieurs types de paysages se suivent sur le littoral ivoirien. Ainsi, de Tiapoum à Tabou, l’on
rencontre des cordons dunaires, des zones rocheuses, des zones lagunaires, des forêts … Ces paysages
variés constituent un patrimoine de grande valeur écologique, mais aussi culturelle et touristique. Au-delà
de cette grande variété de paysages, on peut distinguer deux grands ensembles en fonction de leur origine.
Le premier ensemble, véritablement d’origine anthropique, est un paysage agraire, marqué par
d’immenses plantations industrielles. L’homogénéité de ces plantations d’hévéa et de palmier à huile est le
trait dominant du paysage, le long de la route côtière, entre Dabou et Grand-Lahou puis de Grand-Béréby à
Tabou. D’Abidjan à Tiapoum, se succèdent des cocoteraies, des ananeraies et également des plantations
d’hévéa et de palmier à huile.
Le deuxième ensemble est encore composé de formations naturelles, cependant fortement mitées
par les défrichements agricoles « itinérants » et les plantations industrielles. Dans cet ensemble, on
distingue des paysages et écosystèmes de type «continental » (forêts littorales, boisements littoraux,
savanes littorales) et ceux caractéristiques des milieux humides (forêts marécageuses, mangroves), qui
abritent une biodiversité importante.
80
81
Photo 2. : Aperçu de la végétation du Parc national de Taî depuis le Mont Niénokoué dans le
secteur de Guiroutou. (Photo extraite de Poorter et al., 2004)
Les activités humaines sont les sources de pression sur l’environnement et les ressources
naturelles. Les causes de la dégradation de l’environnement sont à rechercher dans les pratiques culturales
81
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incompatibles avec la gestion durable des sols, l’exploitation forestière, les insuffisances des outils de
gestion.
• Les outils traditionnels plus adaptés aux sols (daba très inclinée) sont délaissés pour un outillage
inadapté (daba peu inclinée qui retourne le sol en profondeur et décape les couches superficielles plus
riches et ramène en surface les concrétions ferrugineuses ce qui enclenche le processus de formation
des cuirasses du même nom) ;
• le mauvais usage des engrais et des pesticides pollue les sols et milieux aquatiques adjacents ;
• l’utilisation courante des feux de brousse provoqués par les populations dans le cadre des pratiques de
chasse, de renouvellement des pâturages ou de préparation de terrain de culture a accentué
l’appauvrissement des terres au Nord et au centre de la Côte d’ivoire ainsi que les conflits entre les
agriculteurs et les éleveurs. Le bilan des dégâts causés par les feux de brousse entre 1983 et 2002, est
le suivant : 122 pertes en vies humaines, 246 villages et campements incendiés, 110 000 ha de forêts
détruites, 46 ha de cultures brûlées.
• Environ 66 essences forestières sont exploitées à des fins commerciales comme bois-d’œuvre et de
services avant ou après transformation (Monographie de la diversité biologique, 1997). Cette ressource
renouvelable est exploitée de manière « minière », en prenant en compte la seule valeur d’usage direct
du bois d’œuvre (valeur commerciale). Les valeurs d’usage indirect (valeur écologique), valeurs
d’option et les valeurs intrinsèques ne sont pas prises en compte par les exploitants forestiers. La
conséquence est l’exploitation abusive, conduite hors cadre d’aménagement avec pour corollaire la
destruction des forêts ;
• Aucune évaluation récente fiable de la valeur économique du bois de chauffe et du charbon n’est
disponible au niveau de la Côte d’Ivoire. Toutefois, le plan national, l’énergie élaborée en 1991, fait
état de la consommation de ces deux produits. Le bois de chauffe est utilisé par plus de 90% des
ménages en zone rurale essentiellement pour des besoins culinaires. La consommation journalière
moyenne par habitant est estimée 1,20 kg, soit envir on 440 kg de bois par an. La consommation de
bois par les populations de l’intérieur du pays pour l’année 1985 est de 3.275.000 tonnes. En 1985, le
charbon de bois était le combustible le plus utilisé par les ménages de la ville d’Abidjan. En effet, 67%
des familles l’utilisaient comme combustible principal essentiellement pour la cuisson. Au niveau de
ces ménages, la consommation moyenne était de 180 kg par an. A l’intérieur du pays le charbon est
surtout utilisé pour le repassage et très peu pour la cuisson. Ainsi, la consommation journalière
moyenne par habitant était inférieure à 20 g en 1985 ;
• Environ 1500 espèces de la flore sont utilisées à des fins médicinales et 120 taxons comme plantes
alimentaires de cueillette (Monographie de la diversité biologique, 1997). Avec la pression
démographique, le prélèvement de ces ressources excède leur capacité propre de se régénérer ;
82
83
• L’approvisionnement en bois- énergie pour les besoins domestiques est une menace permanente pour
l’environnement tant elle contribue à la destruction des espèces ligneuses. Le bois de chauffe est
utilisé par plus de 90% des ménages en milieu rural, essentiellement pour les besoins culinaires. La
consommation annuelle de bois de chauffe par habitant est évaluée à 440 kg. A Abidjan, seulement
6% de la population a recours au bois de chauffe, mais la demande individuelle est élevée : 650
kg/habitant. Dans les centres urbains, il existe un marché de consommation professionnelle de bois de
chauffe. Le bois- énergie y est notamment utilisé pour : fumer le poisson, cuire les matières entrant
dans la fabrication des boissons traditionnelles, cuire des aliments dans de nombreux restaurants
traditionnels.
Années Millions
d’hectares
1960 12
1965 11
1976 6
1985 5,8
1994 3
Source : SODEFOR
• Le braconnage est l’un des fléaux (sinon le plus important) qui déciment la faune ivoirienne. Il
constitue également un obstacle majeur à toute étude sérieuse de suivi des différentes populations
animales. Ce fléau concerne les grands mammifères dans leur ensemble. La chasse est fermée en Côte
d’Ivoire depuis 1974. Malgré cette interdiction générale, le trafic de via nde de gibier et celui de
l’ivoire restent florissants. Paradoxalement, les cartoucheries sont autorisées dans le pays et il est
facile de trouver de la viande de gibier dans de nombreuses gargotes (maquis) du pays ;
• La demande en animaux sauvages exotiques est croissante. Certaines espèces sont plus demandées que
d’autres : singes ; céphalophes ; etc. Le commerce de la faune sauvage étant réglementé par la
convention de Washington (CITES), des réseaux clandestins illégaux se sont développés. Les
utilisateurs de la faune sauvage sont très nombreux, que ce soit en Côte d’Ivoire ou à l’extérieur : les
laboratoires de recherche biomédicale ; nucléaire ou militaire ; les acheteurs particuliers ; amateurs ou
collectionneurs et les parcs zoologiques ;
• Il existe très peu de références bibliographiques faisant état, avec une certitude incontestable, de
l’impact de la surpêche sur l’érosion de la diversité biologique aquatique. Toutefois, l’analyse des
captures de la pêche industrielle depuis 1986 révèle une tendance à la baisse en particulier pour les
chalutiers et les sardiniers. Ainsi, les captures qui étaient évaluées à 11 tonnes et 20 tonnes par marées
pour les chalutiers et les sardiniers sont respectivement de 7 tonnes en 1995. En outre, les captures de
crevettes ont atteint des niveaux si bas que les crevettières pêchent désormais plus de poissons que de
crevettes (Tableau 4).
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Types de pêches
Chalutière Sardinière Crevettière Total
Années Poissons
Crevettes
1987 11 20 8 * 17
1988 8 13 6 * 12
1989 8 14 4 * 12
1990 9 16 5 11 15
1991 8 13 4 13 12
1992 8 13 6 12 12
1993 8 10 3 6 9
1994 8 9 3 5 9
1995 7 7 5 10 7
Source : monographie de la diversité bio logique
Au cours des années 1980 à 90 de gros investissements ont été consentis pour des aménagements
en milieu rural, notamment création et extension du réseau routier, construction de barrages
(hydroélectriques, irrigation, plantations et complexes industriels). La prise en compte de l’environnement
à travers les études d’impact n’avait pas cours, ce qui a généré des impacts importants et irréversibles sur
les composantes de l’environnement.
Dans l’ensemble les écosystèmes localisés au voisinage des fortes densités et activités humaines
sont parmi les plus menacés. Ainsi, des habitats exceptionnels subissent des pressions énormes au point
d’affecter leurs capacités de s’auto régénérer.
• Ecosystèmes de lagunes. les analyses effectuées régulièrement à Abidjan et sa région révèlent que
l’état général des eaux lagunaires est préoccupant, sinon critique dans certaines baies. Haskoning
(1999) a mis en évidence que la baie de Bietry présente régulièrement des pollutions bactériennes
(60.000 coliformes fécaux et 110.000 streptocoques fécaux par 100 ml alors que l’OMS fixe le taux
maximum de baignade à 200 coliformes fécaux par 100 ml). Ces eaux contiennent également des
métaux lourds tels que le zinc, le plomb, le mercure.;
• Forêts de mangroves. Les mangroves se rencontrent le long des lagunes, dans les bas cours des
principaux fleuves et des rivières côtières. Elles constituent un milieu tampon entre les eaux
lagunaires directement en contact avec la mer et le continent. la dégradation des mangroves atteint
des proportions alarmantes (lagune Ebrié plus ou moins 50% de conservation, lagune Aby supérieur
à 50 % de conservation, lagune de Grand-Lahou plus de 80% de conservation et lagune de Fresco
moins de 50 % de conservation). Cela s’explique par la conjonction de plusieurs facteurs : la
dynamique de l’urbanisation, l’extraction de sable dans les baies, l’exploitation forestière, les
prélèvements de bois pour la construction, la pêche, le tannage, la cuisson des aliments, le fumage
de poissons ou de crustacés ;
84
85
• Destruction des forêts. Avant 1960, la forêt ivoirienne s’étendait sur tout le sud, l’ouest et la partie
médiane de la Côte d’Ivoire. Le taux d’occupation se chiffrait à 46 % du territoire (12 millions
d’hectares, 148 350 km2 ), avec un taux de reboisement de 37,6 %. Aujourd’hui, il ne reste plus que 3
millions d’hectares de forêts et le taux de reboisement a chuté, dans le même ordre, pour se situer à
9,3 %. Devant ces faits alarmants, une seule constatation peut être faite : la disparition des espèces
végétales et la dégradation des sols en Côte d’Ivoire sont considérables.
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Depuis trente ans l’on assiste, en Côte d’Ivoire, au passage progressif d’une société rurale à une
population vivant en majorité dans les villes. L’on assiste à une densification du réseau de petites villes et
au développement des villes moyennes. Cette croissance urbaine explosive a des conséquences négatives.
Les effets constatés sont les suivants :
• le problème des ordures ménagères est crucial pour la quasi-totalité des villes. Mêmes à Abidjan et
Yamoussoukro où des efforts financiers et techniques exceptionnels sont déployés par le
gouvernement, le taux de collecte est peu satisfaisant. La mise en décharge, quand la décharge
existe, est aléatoire ;
• différentes études estiment que la pollution industrielle est marginale dans l’ensemble des villes.
Cependant, à San pédro, Bouaké et Abidjan où se situe le parc industriel les niveaux de pollution
prennent des proportions alarmantes. A Abidjan particulièrement, ou le secteur est très diversifié
l’on relève :
- les pollutions atmosphériques telles que le dioxyde de soufre (SO 2 ) et les oxydes d’azote
(NOx), les unités de production émettent des poussières toxiques ;
- en 1980, les auteurs (Broche et Peschet) évaluaient le rejet journalier des industries en
pollution organique à 12.000 m3 , soit 23 tonnes de matière organique ;
- les milieux aquatiques, sont polluées par des produits divers dont les métaux lourds (le
cadmium, le mercure, le plomb, le zinc, le manganèse, le nickel, etc.), les organochlorés, les
organophosphorés, les carbamates et les pyréthrinoïdes de synthèse. Marchand et Martin
(1985) et Kaba (1991) ont estimé les concentrations en DDT et ses dérivés, en lindane et en
PCB du sédiment du système lagunaire Ebrié. Les résultats montrent que les valeurs varient
entre 0,5 à 19 ng/g de poids sec pour le lindane, 0,2 à 803 ng/g de poids sec pour le DDD, 0,2
à 149 ng/g de poids sec pour le DDE, 0,2 et 354 ng/g de poids sec pour le DDT et 2 à 213 ng/g
de poids sec pour le PCB.
Les émissions de gaz à effet de serre ont directement et indirectement des effets négatifs sur la
biodiversité. Jusqu'en 1992, les atteintes à l'environnement n'étaient pas analysées sous l'angle de la
contribution de la Côte d'Ivoire à la dégradation de l'environnement global, notamment les émissions de
gaz à effet de serre. Ce n’est que récemment que des évaluations ont été faites. Ainsi, les études ont révélé
que, avec une consommation en énergie finale atteignant 3,4 Mtep (millions de tonnes équivalent pétrole)
en 1990, la Côte d'Ivoire a émis l'équivalent de 25 Mte CO2 (millions de tonnes équivalent CO2 ), soit
environ 2,1 te CO2 par habitant et par an.
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disposent pas d’émissions allant dans ce sens. Seuls quelques journaux de la place ont des rubriq ues
environnement qui traitent de l’actualité sur la question. Cette sous information et éducation
environnementale favorise la dégradation du milieu de vie et l’insalubrité. En effet, il est courant de voir
les populations faire leurs besoins en plein air , le long des rues et des routes, sur les plages. Jeter les bouts
de papier et autres petites ordures par dessus les vitres d’une voiture ou dans la rue est un geste banal pour
bon nombre de gens. L’inexistence de poubelles le long des rues et de latrines publiques concourt
certainement à cette situation.
Dispositifs institutionnels
L’analyse du cadre institutionnel de l’environnement, conduite par Touré Moussa (1999) révèle
que de nombreuses structures sont impliquées à divers niveaux dans la gestion de ce secteur. L’auteur les
repartit en trois groupes, à savoir : les structures de définition des politiques (37 direction et commissions
interministérielles), les structures d’exécution (15), les structures d’évaluation.
Un examen différent des informations communiquées, permet d’identifier quatre types d’acteurs,
notamment :
• les Ministères techniques. Certains, parmi eux sont étroitement impliqués dans la problématique (eg.
ministère des Eaux et Forêts), tandis que d’autres abordent les questions d’environnement sans les
cibler directement au départ (eg les gros aménageurs tels que le Ministère des infrastructures
économiques, le Ministère de l’Urbanisme et le Ministère de l’Agric ulture) ;
• le secteur privé, tantôt organe de pression, tantôt chargé de la mise en œuvre de la politique à travers
le respect de la réglementation et des normes, tantôt partenaire financier ;
• les Organisations Non Gouvernementales en tant que organe de pression, mais également comme
acteur d’appui aux populations locales et aux couches vulnérables. N’GORAN Cyriaque (2000)
signale que environ une centaine d’ONG est affiliée au CONGACI.
Le pays est étroitement impliqué aux différents processus internationaux destinés à développer des
mécanismes d’intervention dont la finalité est d’apporter des solutions viables aux problèmes
environnementaux globaux. Dans ce cadre, le pays a été représenté lors de la tenue des rencontres qui ont
fait date dans la prise de conscience et la prise de décision d’envergure pour la sauvegarde de l’humanité
(Conférence de Stockholm, Sommet de Rio et de Johannesburg). Aujourd’hui le pays a ratifié ou adhéré
aux principaux accords multilatéraux sur l’environnement, notamment ceux concernant les changements
climatiques y compris le protocole de Kyoto, la diversité biologique, la lutte contre la désertification, la
protection de la couche d’ozone et son protocole de Montréal relatif à des substances qui appauvrissent la
couche d’ozone (cf. liste en annexe).
88
89
La Côte d’Ivoire veille à respecter les engagements résultants de ces accords. A cet égard et
compte tenu des moyens limités de la nation, les acteurs institutionnels privilégient la mobilisation des
moyens techniques et financiers concessionnels disponibles au niveau international.
Par ailleurs, la mise œuvre des mesures dans un cadre sous régional concerté apparaît comme un
moyen de permettre des économies d’échelle dans l’usage des ressources, mais également de consolider
les acquis des mesures prises au niveau national.
Sur la période 1992-1995, la Côte d’Ivoire a élaboré son Plan National d’Action pour
l’Environnement. La préparation de ce plan a été marquée, d’abord, par celles du « livre blanc » conçu sur
la base d’une approche à la fois participative et régionale, approuver par le gouvernement le 24 mai 1995.
Ensuite le Plan d’action proprement dit a été élaboré et publié en juin 1995. Il se compose de dix
programmes-cadres, notamment :
Certains projets proposés par le PNAE ont été effectivement réalisés, mais le constat d’ensemble
est celui d’une mise en œuvre peu significative dudit plan. Le Ministère à initié cette année un processus
visant la formulation d’une politique de l’environnement. Dans ce cadre, et avant la finalisation de la
politique nationale de l’environnement, une Vision du Département a été exprimée par les acteurs, à
savoirs : " Le MINEME, institution d’avant-garde de coordination des actions environnementales en
partenariat, pour un développement durable ".
- réaliser des ouvrages d’assainissement en milieux urbain, en prenant compte également les
infrastructures sensibles tels que les hôpitaux ;
- améliorer la collecte des ordures ménagères et dans toutes les villes et assurer une mise en
décharge appropriée ;
- amélioration de la gestion des déchets biomédicaux ;
- lutte contre la pollution atmosphérique due aux gaz d’échappement des véhicules
automobiles dans l’agglomération d’Abidjan et certaines villes de l’intérieur .
Espace littoral :
89
90
Ressources biologiques :
Thèmes transversaux :
90
91
• la gestion commune durable des ressources partagées en particulier à travers des arrangements
institutionnels adéquats devant intéresser entre autres les bassins du Niger, de la Volta, du Sassandra,
de la Comoé, de la Bia … etc. ;
• la gestion durable et la bonne gouvernance des ressources en arbres et forêts de la sous région avec
une coopération systématique avec les autres pays de la CEDEAO ;
• harmonisation des dispositifs nationaux relatifs à l’utilisation des organismes vivants modifiés ;
• établissement d’une académie ou d’un partenariat sur l’eau et l’assainissement sont essentiels à
l’instar du groupe naguère créé en 1997 par la banque mondiale, le Groupe Régional de l’Eau Potable
et de l’Assainissement ;
• les problèmes d’utilisation et de manipulation des intrants peuvent avoir des conséquences sur la
coopération Régionale ; celle-ci doit en tenir compte dans les domaines des techniques culturales,
l’épandage des produits, le défrichement des bassins versants ; la protection des sols et des eaux dans
les espaces agricoles ;
• les pollutions et les nuisances évoluent de manière exponentielle. Toutes les villes Africaines sont
dangereusement affectées et les problèmes nodaux liés à cette situation ont été passés en revue :
insalubrité urbaine du fait d’une gestion lamentable des déchets ménagers, d’un manque de contrôle
de la gestion des eaux usées ; de la négligence des paysages en général et des paysages urbains en
particulier : espaces verts absents ou mal aménagés – il faut favoriser les espaces verts dans les villes ;
l’hygiène urbaine totalement absente de nos cités … etc. La dimension des ordures biomédicales est
évoquée et constitue également un autre problème très sérieux ;
• la détérioration des paysages et la dégradation des terres aboutissant à la désertification dans les
territoires du nord, l’érosion côtière.
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18. Convention internationale portant création d’un fonds 18 décembre 1971, 3 janvier 1988
international d’indemnisation pour le s dommages dus à la Bruxelles
pollution par les hydrocarbures
19. Convention de Vienne pour la protection de la couche 23 mars 1985, Vienne 30 novembre 1992
d’ozone
20. Protocole de Montréal relatif à des substances qui 16 septembre 1987, 30 novembre 1992
appauvrissent la couche d’ozone Montréal
21. Convention relative aux zones humides d’importance 2 février 1971, Ramsar 3 février 1993
internationale, particulièrement comme habitats des
oiseaux d’eau
22. Convention sur le Commerce International des espèces de 3 mars 1973, 3 février 1993
faune et de flore sauvages menacées d’extinction Washington
23. Amendement du Protocole de Montréal relatif à des 29 juin 1990, Londres 26 octobre 1993
substances qui appauvrissent la couche d’ozone
24. Convention de Bamako sur l’interdiction d’importer en 31 janvier 1991, 9 juin 1994
Afrique des déchets dangereux et sur le contrôle des Bamako
mouvements transfrontières et la gestion des déchets
dangereux produits en Afrique
25. Convention sur le contrôle des mouvements 22 mars 1989, Bâle 9 juin 1994
transfrontières des déchets dangereux et de leur
élimination
26. Convention sur la diversité biologique 5 juin 1992, Rio de 14 novembre 1994
Janeiro
27. Convention sur les changements climatiques 9 juin 1992, New York 14 novembre 1994
28. Convention des Nations Unies sur la lutte contre la 17 juin 1994, Paris 6 mars 1997
désertification, en particulier en Afrique
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Bibliographie
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LA GUNEE-BISSAU
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UEMOA-ETUDE ENVIRONNEMENTALE
GUINEE-BISSAU
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Ø Le pays et sa superficie 4
Ø Situation géographique et caractéristiques liées concernant
les ressources et l’environnement 4
Ø Population et caractéristiques démographiques 6
Ø Moyens de subsistance : rôle des différents secteurs
(agriculture, industrie et mines ; tertiaire et nouveaux services) 8
Ø Situation économique générale et éléments socio-économiques 11
II Ressources Naturelles 12
Ø Dispositifs institutionnels 33
Ø Environnement international et mise en