Explorer les Livres électroniques
Catégories
Explorer les Livres audio
Catégories
Explorer les Magazines
Catégories
Explorer les Documents
Catégories
Tema 50.
Du Palais de Versailles à la Pyramide du Louvre : l’architecture
française et son influence à l’extérieur, du XVIIe s. à nous jours.
Introduction : l’architecture et ses transformations. 1 Du XVII e au XVIIIe : de l’architecture d’État à
l’utilité publique. – 1.1. Le classicisme. – 1.2. Le baroque. – 1.3. L’influence des Lumières : l’utilité
publique. 2. Le XIXe siècle. – 2.1. Architecture néoclassique et néogothique. – 2.2. Les nouveaux
matériaux.. 3. Le XXe siècle. – 3.1. Après la Première Guerre mondiale : le fonctionnalisme. – 3.2. Après
la Seconde Guerre Mondiale : architecture organique et postmodernisme. Annexe : quelques
constructions à Paris. Conclusion. Bibliographie
Ces facteurs parallèlement une évolution dans la conception même du métier : l’architecte
est de moins en moins un artiste ou un artisan, et devient de plus en plus un technicien, soumis
aux lois du marché, de l’offre et de la demande à tel point que, dans la plupart des cas, ce sont les
entreprises de construction, et non plus les architectes, qui créent le style de l’environnement
urbain.
1
Centro de Estudios Tecnoszubia
Les grandes constructions de cette période sont une « affaire d’État ». Richelieu,
Mazarin, Louis XIV commandent la construction de palais et de monuments et aspirent à
créer un art national, représentatif des valeurs françaises. Une nette différentiation s’etablit
alors entre les oeuvres officielles et les constructions privées, ces dernières adoptant le plus
souvent les tendances internationales. Mais une autre différence sépare constructions publiques
et privées : les premières évoluent vers une ligne baroque opposée en tout à la fonctionnalité
de plus en plus recherchée dans les constructions privées.
La réflexion sur les usages et leur traduction architecturale s’appronfondit par la suite, en
même temps que naît une opinion publique indépendante du pouvoir monarchique avec laquelle
les hommes de l’art vont devoir compter désormais. Sous l’influence des Lumières, on verra
donc s’imposer la notion d’utilité publique.
1.1. Le classicisme
Sous le cardinal Richelieu et sous Mazarin, les principes qui guident l’architecture sont
ceux de l’ordre, l’équilibre et l’harmonie (esprit rationaliste typiquement français qui
s’impose en même temps en littérature). Trois bâtisseurs se font les interprètes de ces critères
esthétiques incarnant le cartésianisme architectural : Jacques Lemercier, François Mansart et
Louis Le Vau. En combinant des éléments hérités de la Renaissance française, en les
harmonisant avec des solutions romaines, ils donnent lieu à des structures dont l’ordre, la beauté
froide et le maintien de l’angle rect sont les clés.
— François Mansart : En 1635, Gaston d’Orléans, frère du roi, lui confie un vaste
projet, la renovation du Château de Blois et la construction, à Paris, de nombreuses maisons
particulières. À cette date il a déjà réalisé de nombreux travaux importants : la façade de la
chapelle des Feuillants, à Paris (1623), le château de Berry à Fresnes (1623) et le château de
Balleroy (1629). Il construit, entre autres, le bâtiment actuellement occupé par la Banque de
France (archétype du palais parisien) et de nombreuses maisons particulières. Rompant avec
la tradition des pavillons latéraux, il augmente la surface habitable en ajoutant un étage. Son
oeuvre maîtresse et la seule qui nous soit parvenue avec la décoration originelle est le
Château de Maisons, à Maisons-Laffite, commandé par René de Longueil en 1642. Mais il se
charge également de constructions religieuses et conçoit le projet (fini par Lemercier) du Val-
de-Grâce, inspiré de l’Escorial et combinant un couvent, un palais et un temple, et la chapelle
du château de Fresnes.
2
Profesores de Enseñanza Secundaria – Francés
1.2. Le baroque
Sous Louis XIV, le style classique et rationaliste des monuments publics s’efface au
profit du baroque. C’est à cette époque qu’apparaissent certaines constructions typiquement
françaises, adoptées ensuite par d’autres pays européens, notamment les « jardins à la
française ». Principaux architectes de la période :
— Claude Perrault : versé tout autant dans les sciences que dans les humanités, il signe
non seulement des oeuvres littéraires, mais aussi des écrits théoriques d’architecture. .Architecte
très actif dans les milieux officiels, il fait partie d’une commmission chargée de concevoir le
programme de la façade orientale du Louvre. À Versailles, il élabore différents plans d’intérieurs
et dessine entre autres la grotte de Téthys, le Bain de Diane et le Grand Canal.
En France, la période rococo qui s’ouvre peu après la mort de Louis XIV voit
l’appronfondissement des recherches concernant les agencements intérieurs. Les exigences du
3
Centro de Estudios Tecnoszubia
« paraître » doivent composer avec un désir d’intimité grandissant qui conduit à spécialiser les
pièces de l’habitation, à multiplier les cabinets, les garde-robes et les dégagements, tandis que les
premiers couloirs font leur apparition dans les demeures de la noblesse et de la grande
bourgeoisie.
En même temps, sous l’influence des penseurs des Lumières, on voit s’imposer la
notion d’utilité publique : la pratique architecturale la plus ordinaire, celle qui consiste à élever
des immeubles dans les villes, obéit déjà à des impératifs de rentabilité. Sans tomber dans la
pauvreté formelle de ses productions, ne conviendrait-il pas de rénover la grande commande
architecturale, d’en redéfinir les principes, d’en étendre le champ, d’en varier les moyens?
Conçue au début des années 1770, la saline d’Arc-et-Senans de Ledoux constitue le prototype
d’une architecture utile, en même temps qu’elle témoigne d’un changement de style à base de
volumes simples et autonomes.
Les changements dans la structure sociale semblent se refléter aussi dans la conception
architecturale : la différence entre public et privé, autrement dit, entre monumentalité et
fonctionnalité témoigne ainsi du passage de la société d’ordres à la société de classes qui
naîtra de la Révolution. Contrairement au monument qui implique la manifestation d’une
souveraineté sans partage, le couple équipement-habitation renvoie aux rapports beaucoup plus
complexes qui commencent à se nouer entre gouvernement et population.
2. Le XIXe siècle
4
Profesores de Enseñanza Secundaria – Francés
Parallèlement à ces courants historicistes, le XIXe siècle voit se multiplier les constructions
en fer, en verre, en béton armé, et, à partir de 1860, en acier. Cette bipolarité témoigne en fait
de la scission de deux professions qui avaient été jusque-là étroitement liées : celle d’architecte et
celle d’ingénieur. Alors que les ingénieurs font leurs études dans des écoles ou des universités
techniques, les architectes s’inscrivent, comme les peintres, dans des académies, ou sont
apprentis dans des ateliers. Cette formation «artisanale» leur donne une tournure d’esprit plus en
rapport avec le reste des arts plastiques, et la majorité de ces artistes-architectes ont en aversion
la civilisation industrielle et se tiennent à l’écart des nouveaux matériaux et des techniques
récentes.
L’adoption des nouveaux matériaux n’est pas toujours une option aisée. De fait, assimilés
au monde de la machine, ils sont très souvent rejetés par les intellectuels et les artistes qui se
sentent plus attirés par une «architecture du sentiment» qu’ils opposent à l’ère deshumanisante
de la machine.
Au cours des trois premières décennies du XIX e siècle, de nombreux ponts métalliques
sont construits en Europe plus spécialement en Grande Bretagne, qui grâce à l’essor de son
industrie sidérurgique domine alors le continent. D’artre part, la structure en fonte est adaptée à
des édifices dont l’enveloppe externe s’inscrit dans un courant historiciste ou pittoresque. En
France, l’emploi du fer s’intensifie à partir de la Restauration, mais souvent en coexistence avec
des éléments traditionnels (structures en fer recouvertes de pierres de style gothique (églises
Saint-Clotilde et Saint-Eugène, à Paris). Enfin, l’emploi du ver permet de créer des toits et des
murs transparents qui ouvrent la voie à d’importantes recherches sur la luminosité.
Parmi les premiers exemples de l’introduction de ces nouveaux matériaux, on peut citer:
— les anciennes Halles Centrales de Paris (Baltard, 1833), premier marché en fer de
l’Europe,
— la mode des grandes serres, comme celle du Jardin des Plantes (Fleury, 1833) et du
Jardin d’Hiver des Champs Elysées, œuvre de Flamalens, dont les conceptions semblent avoir
inspiré Joseph Paxton pour son Crystal Palace, construit pour abriter la Première Exposition
Internationale de l’Industrie, du Commerce et des Arts à Londres (1851). Le succès de ce
bâtiment est tel qu’il inspirera les pavillons destinés à accueillir les Expositions Universelles
organisées par la suite.
5
Centro de Estudios Tecnoszubia
La fin du siècle voit naître peu à peu une philosophie nouvelle en matière d’architecture
qui préconise un rejet du monumental. C’est aux Etats-Unis que ce nouveau courant se
concrétise d’abord avec l’« Ecole de Chicago » et ses théories fondées sur le fonctionnalisme
(accord entre la forme et la fonction), puis il atteint l’Europe dans les premières années du
XXe siècle.
3. Le XXe siècle
En 1922, il conçoit son premier projet de cité idéale, destinée à «une ville contemporaine
de trois millions d’habitants». Son ordonnancement devait s’adapter aux nécessités de la vie
moderne : circuler, travailler, se loger, avec une rationalisation de l’espace ainsi que de la
circulation (circulation en ville des piétons et des véhicules, et voies de communication entre les
édifices et les espaces verts qui les entourent). Cette ville idéale devait avoir des gratte-ciels
cruciformes au centre, puis des maisons de six étages dans la zone intermédiaire et des villas à la
périphérie. Ce modèle urbain se trouve à la base de ses plans pour Paris (1925, plan Voisin), pour
Alger (1931, plan Obus), pour Barcelone (1932¸ plan Macià) pour Buenos Aires, Montevideo et
São Paolo entre autres. Son modèle d’immeubles-villas trouve une application directe à l’Unité
d’habitation de Marseille, qu’il conçoit entre 1943-1952.
Le Corbusier est aussi l’auteur d’une vingtaine d’ouvrages qui ont exercé une influence
dans le monde entier (Vers une architecture, 1923, Urbanisme 1942, la Ville Radieuse, 1935, La
Charte d’Athènes, 1942, Le Moludor, 1950).
6
Profesores de Enseñanza Secundaria – Francés
Enfin dans les années 60 l’architecture semble se caractériser par une érosion des
certitudes du modernisme et du fonctionnalisme. La remise en cause des principes
architecturaux cristallise au cours des années 1970 en un mouvement que l’on qualifie de
« postmodernisme ». Cependant, cette étiquette a été appliquée aussi bien à des œuvres qui
sont purement postmodernes (comme l’ensemble Antigone de Montpellier, de Ricardo Bofill),
qu’à des œuvres qui se situent plutôt dans le prolongement du modernisme (Institut du monde
arabe de Jean Nouvel).
La critique que ces architectes (p. ex. Peter Blake) font de l’architecture moderne atteint
parfois ses principes de base : le fonctionnalisme, la souplesse de l’espace, le plan libre, la
pureté du style, le recours aux techniques de pointe et la standardisation. Principes qui
semblaient pourtant annoncer et permettre la création de la ville idéale, accueillante,
fonctionnelle et plus humaine. Il semble aujourd’hui que les résultats soient très éloignés des
objectifs et que les architectes modernes aient échoué dans la plupart de ses tentatives de
construire des quartiers authentiques, capables de reproduire les mêmes effets psychologiques
que ceux provoqués par les cadres historiques. Selon Blake, il faut abandonner le mythe des
7
Centro de Estudios Tecnoszubia
gratte-ciel, ainsi que ces gigantesques emblèmes du monde moderne que sont les autoroutes, qui
absorbent ciment, goudron, métal, essence et temps humain, comme il faut en finir avec les
zonages qui divisent les villes en ghettos et conduisent à la destruction de bâtiments.
1. 1920-1945 :
8
Profesores de Enseñanza Secundaria – Francés
2. 1945—
Conclusion
La France a été, au XVIIe-XVIIe siècle, source d’inspiration pour ses voisins européens en
matière de constructions publiques. Si à partir du XXe les marques de style national disparaissent
sous la poussée d’un style international, il n’en demeure pas moins que la France a continué à
inspirer les pratiques architecturales grâce notamment à l’influence de Le Corbusier.
Le patrimoine architectural d’un pays constitue sans doute un reflet de son histoire, de
l’évolution de ses mœurs. Comme nous le signalions au début, l’architecture ne dépend pas
seulement du goût, mais elle se trouve soumise aux conditionnements économiques, historiques
et sociaux qui façonnent les vies des hommes et les villes qu’ils habitent. Chaque monument,
chaque palais, chaque construction deviennent ainsi témoignage d’un moment historique. C’est
dire en somme que la connaissance d’une culture serait incomplète sans la référence à son
histoire artistique.
Du point de vue de la didactique des langues étrangères, cette référence vient tout
naturellement enrichir la composante socioculturelle que l’apprenant est censé acquérir au cours
du développement de sa compétence de communication. Monuments emblématiques,
promenades simulées sur la carte d’une ville, parcours imaginés à travers la lecture d’une oeuvre
romanesque constituent autant de prétextes à l’introduction, à côté d’éléments purement
linguistiques —tels que la localisation dans l’espace, par exemple— ou pragmatiques —
demander son chemin, indiquer la direction—, de références architecturales, et dans un sens plus
large, socioculturelles.
Bibliographie
CHASLIN, F. (1985) : Les Paris de François Mitterrand, Paris, Gallimard.
COLQUHOUN, A. (1985) : Colquhoun, Recueil d’essais critiques : architecture moderne et
changements historiques, Liège, Mardaga.
FRAMPTON, K. (1985) : Histoire critique de l’architecture moderne, Paris, Sers.
PICON, A. (1988) : Architectes et ingénieurs au siècle des Lumières, Marseille, Paranthèses.