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l’essentiel
Gaz, béton, bois : les derniers
réglages du big-bang « RE 2020 »
L’exécutif dévoile la version définitive de
la réglementation environnementale qui
s’appliquera aux logements neufs
à partir de 2022. Des aménage-
ments sont annoncés pour
répondre aux protestations
des professionnels, dont un
délai de six mois pour son
entrée en vigueur. // P. 19

ENTREPRISES

Gaz, béton, bois : les

derniers réglages du
big-bang « RE 2020 »
l L’exécutif dévoile la version définitive de la réglementation
environnementale qui s’appliquera à tous les logements
neufs à partir de l’an prochain.
l Quelques aménagements sont annoncés pour répondre
aux protestations des professionnels, dont un délai
de six mois pour son entrée en vigueur.
IMMOBILIER
Myriam Chauvot
mchauvot@lesechos.fr
neufs plus performants sur le plan
énergétique mais aussi construits
• UN REPORT À JANVIER 2022
La RE2020 devait s’appliquer à tous
Vincent Collen et chauffés de façon moins carbo- les permis de construire concer-
@VincentCollen née, avait suscité une levée de bou- nant les logements neufs à partir du
et Sharon Wajsbrot clier. Au terme d’un nouveau round 1er juillet 2021, un délai jugé trop
@Sharonwaj de concertation avec les profession- court par les professionnels. Mes-
La future norme énergétique et nels, la ministre déléguée au Loge- sage entendu : « On accorde six mois
environnementale qui régira les ment, Emmanuelle Wargon, supplémentaires pour se préparer, la
bâtiments neufs évolue. La pre- dévoile aux « Echos » une série RE2020 entrera en vigueur au pre-
mière mouture de cette norme dite d’ajustements. Tour d’horizon des mier janvier 2022, date à laquelle
« RE2020 », qui vise des logements principales évolutions. l’objectif reste un gain de 30 % sur la

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consommation énergétique des loge-
ments neufs comparés à l’actuelle
norme RT2012 », annonce Emma-
nuelle Wargon.
Cette adaptation du calendrier
« décale d’autant les jalons suivants
d’évolution des seuils d’émission car-
bone : tant en logement individuel
que collectif, ils sont désormais fixés
à 2025, 2028 et 2031 », précise la
ministre. Les textes sur la norme
paraîtront d’ici à la fin du premier
semestre.
•MIXTES
DES CONSTRUCTIONS
PLUTÔT
QUE DU 100 % BOIS
Les seuils carbone fixés pour la
construction faisaient craindre au
secteur un torpillage de la filière
béton. « Chaque filière aura sa place :
le bois, mais aussi les matériaux géo-
sourcés (la pierre de taille, par exem-
ple) ainsi que la brique, le ciment et le
béton si ces derniers réduisent leurs
émissions de 34 % d’ici à 2030
comme ils s’y sont engagés par
ailleurs », assure la ministre.
Pour permettre cette variété des
modes de construction, « les seuils
carbone des matériaux bougeront
mais à la marge. La méthode de
décompte des émissions carbone sur
la durée de vie du bâtiment, faite par
l’analyse du cycle de vie dynamique
des matériaux, est bien conservée.
Nous continuerons de travailler en
concertation avec les filières sur ce
sujet. Par ailleurs, les curseurs
évoluent pour tenir compte du fait
que les fondations spéciales et par-
kings souterrains sont nécessaire-
ment en béton », explique Emma-
nuelle Wargon.
En attendant de connaître les
nouveaux seuils carbone, l’accueil
est favorable. « D’une méthode
irréaliste on passe à une RE2020 plus
pragmatique, par opposition au pro-
jet initial qui conduisait par trop à
des constructions 100 % bois », juge
le président de la Fédération fran-
çaise du bâtiment, Olivier Salleron.
« L’important est la promesse d’une
clause de revoyure, pour voir si on est
en capacité de maintenir le marché
du neuf et l’accès à la propriété des
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particuliers », approuve le patron condition qu’ils présentent un plan
de la Confédération des entreprises d’investissement précis pour
artisanales du bâtiment (Capeb), réduire leurs émissions de CO2. Par
Jean-Christophe Repon. ailleurs, les réseaux de chaleur
•
pourront s’appuyer sur les investis-
LA PROMESSE D’UN sements à venir des collectivités
SURSIS POUR LE GAZ VERT dans les énergies renouvelables
La nouvelle réglementation sonne pour bénéficier d’un sursis complé-
la fin du gaz dans tous les logements mentaire.
neufs. C’est la conséquence des « 2028, c’est mieux que 2024.
seuils maximums de gaz à effet de Mais cela ne change pas le problème
serre qui seront imposés. fondamental de cette réforme qui
L’interdiction de facto du gaz offre un avantage conséquent au
interviendra dès 2022 pour les mai- chauffage électrique, puisque le cal-
sons neuves, et en 2025 pour les cul de son contenu carbone ne prend
immeubles. « C’est un changement pas comme référence le pic de chauf-
très important car aujourd’hui, 20 % fage en hiver mais la moyenne du
des maisons et 75 % des immeubles mix de production électrique hiver-
d’habitation qui sont construits sont nale », tranche Pascal Roger, le pré-
chauffés au gaz », souligne Emma- sident de la Fédération des Servi-
nuelle Wargon. Pour les maisons, c e s E n e rg i e E nv i r o n n e m e n t
une exception est prévue pour les (Fedene), qui regroupe les acteurs
permis de construire déposés avant des réseaux de chaleur. De fait,
fin 2023 lorsqu’une desserte en gaz cette réglementation doit aller de
a déjà été prévue. pair avec un essor sans précédent
Face aux protestations de la des pompes à chaleur et avec
filière, le gouvernement a concédé une légère augmentation de la
la mise à l’étude d’un mécanisme consommation d’électricité. n
pour ne pas exclure le gaz d’origine
renouvelable (biométhane) des
logements neufs. « Ce mécanisme
doit encore être travaillé et, si on
devait s’y engager, il devra faire
l’objet de mesures législatives »,
explique la ministre déléguée.
« L’industrie du gaz accueille favo-
rablement l’annonce que les loge-
ments neufs puissent être chauffés
avec un pourcentage important
(60 %) de biométhane par le biais de
certificats verts », réagit Patrick
Corbin, président de l’Association
française du gaz.
•RÉSEAUX
UN RÉPIT POUR LES
DE CHALEUR
Face aux protestations des collecti-
vités ayant investi dans des réseaux
de chaleur qui risquaient de ne plus
passer les seuils de la nouvelle
réglementation et donc de voir le
nombre d’immeubles neufs rac-
cordés diminuer, le gouvernement
a consenti un dernier ajustement.
Les réseaux de chaleur qui fonc-
tionnent à l’énergie fossile bénéfi-
cient d’un sursis jusqu’en 2028, à
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La RE2020 devra s’appliquer à tous les permis de construire concernant les logements neufs
à partir du 1er janvier 2022. Photo Franck Lodi/Sipa

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